revue de presse - République et Canton du Jura

La poignée de main franche,
le sourire rassurant, Edmond
Montavon reconnaît toutefois
d’emblée ne pas être très à
l’aise au jeu de l’interview. Il
s’y prêtera malgré tout de bon
cœur dans la minuscule «salle
du Conseil», à l’étage du bâti-
ment communal. Au mur,
une photographie montre la
précédente équipe dirigeante
du village en compagnie de
Micheline Calmy-Rey. Clin
d’œil à la visite surprise de
l’ancienne présidente de la
Confédération. Un souvenir
marquant. C’était en 2011.
A propos de l’ancienne équipe
justement: «C’était un
Conseil compétent. Le travail a
été mené d’une façon très
convenable.» Pour rappel,
l’ancien maire Eric Barth avait
démissionné après cinq années
passées au Conseil communal
dont trois en tant que
maire. Personne n’ayant manifesté
d’intérêt à lui succéder,
on a sollicité Edmond Montavon
qui a fini par accepter.
«J’ai déjà siégé au Conseil durant
deux législatures. C’était
il y a vingt ans. Et puis, j’ai un
peu suivi les dossiers lors des
assemblées communales.»
Le nouveau maire entend se
consacrer aux dossiers du moment,
sans se risquer à une vision
à long terme. «Des soucis
du quotidien plus que des gros
dossiers», sourit-il. Cette année,
c’est la réfection du pont
d’accès au village qui retient
l’attention. Les coûts de rénovation
de cet ouvrage, qui enjambe
la Raus, sont devisés à
287 000 fr. Les travaux débuteront
mi-mai et dureront quatre
mois.
Un pont provisoire, tout à
côté, permettra de limiter les
nuisances. «Certains auraient
préféré qu’on l’élargisse, mais
il conservera sa forme actuelle
qui est d’intérêt historique régional.
Vous voyez, ce sont les
soucis d’un petit village de 360
habitants», confie le maire.
L’assainissement du réseau
d’eau potable fait également
partie des projets qui devront
être réalisés.
Financièrement, la commune
a bouclé l’exercice 2012 sur
un léger bénéfice. «Des finances
saines, certes, mais on se
serre la ceinture», commente
Edmond Montavon. Avec 1,94,
la quotité d’impôt se situe à
peine au-dessus de la moyenne
du Jura bernois.
Reste la délicate problématique
de la fusion des communes.
«Une entité du Cornet me
séduit davantage qu’un grand
projet incluant Moutier. Nous
craignons d’y perdre nos prérogatives.
Est-ce qu’Eschert deviendrait
un quartier de Moutier?»,
interroge-t-il. Quant aux
relations avec sa grande voisine:
«On ne se sent pas oppressé.
Nous avons plusieurs structures
en commun, comme les
pompiers, et cela fonctionne.»
Mais les projets sont actuellement
en veilleuse. «Le résultat
de la votation du 24 novem-
LQJ - 6 mai 2013
bre sera à ce titre déterminant»
poursuit-il.
Et la Question jurassienne
dans tout ça? Originaire de
Bonfol, né à Develier, enfant de
Porrentruy, enseignant à Asuel
(où il a également été conseiller
communal), Edmond Montavon
connaît bien le Jura. Il botte
en touche: «J’ai mon idée làdessus.
Elle est très personnelle.
Je préfère ne pas en parler.
J’ai été élu à la mairie avec une
étiquette Entente villageoise. Je
n’ai pas à émettre un avis politique
à ce sujet.» Prudence,
prudence...