revue de presse - République et Canton du Jura

Sur le coup de 16 h 30 précises
samedi, le colonel Jean-
François Bertholet ouvre la
100 e assemblée de la Société
jurassienne des officiers (SJO)
au Collège Thürmann à Porrentruy.
Garde-à-vous, Rauracienne,
Cantique suisse et le
président Bertholet annonce
l’assemblée au président de la
Confédération Ueli Maurer.
Le colonel Bertholet donne
le ton de l’assemblée, qui sera
relayé par pratiquement tous
les orateurs du jour. La votation
sur l’initiative du Groupe
L
e président de la Confédération
Ueli Maurer a eu l’occasion
d’évoquer le vote sur l’avenir institutionnel
de la région avec ses interlocuteurs
jurassiens, en particulier le
Gouvernement in corpore. Devant la
presse, il s’est réjoui des succès rencontrés
par le canton du Jura depuis
sa création.
Le Gouvernement jurassien a apprécié
sa rencontre avec un conseiller
fédéral très à l’écoute, a confié hier
son président Michel Probst.
A propos de la votation sur l’avenir
institutionnel, Ueli Maurer a relevé
que «l’atmosphère n’est pas la même
qu’il y a 35 ans. On peut discuter normalement
aujourd’hui, même si cela
reste une question émotionnelle.
C’est un processus, qui ne se terminera
peut-être pas cet automne. La
démocratie offre la chance de mener
des processus au terme desquels une
majorité décide.» Le président de la
Confédération a relevé que cette votation
était aussi une chance offerte à la
Suisse de «montrer à l’étranger ce
que peut réaliser une démocratie. On
pour une Suisse sans Armée
(GSsA) visant l’abolition de
l’obligation de servir aura probablement
lieu le 24 novembre
prochain, date également
retenue pour le vote sur l’avenir
institutionnel de la région.
Le président appelle les membres
et représentants politiques
à rejoindre le comité cantonal
de campagne et son
coordinateur Philippe Zahno,
«pour l’instant bien seul».
Jean-François Bertholet espère
«faire tourner l’adage selon
lequel moins on fait campagne
pour la défense nationale,
meilleurs sont les résultats
dans le Jura».
Ueli Maurer prend le relais.
«L’obligation de servir est un
pilier essentiel de notre armée.
L’armée recrute parmi
les employés et les cadres de la
meilleure économie du monde.
Notre population veut-elle
des soldats recrutés à la sortie
des prisons comme en Angleterre?
Je ne veux pas de Rambos.»
Sur la base de l’expérience
allemande, Ueli Maurer affirme
que l’on ne recruterait
que 1000 volontaires par année.
Conclusion: il faudrait
cent ans pour arriver aux
100 000 hommes prévus par
la réforme de l’armée.
Jurassien d’origine, le Vaudois
Denis Froidevaux, président
de la Société suisse des
officiers, s’en prend «aux élites
politiques qui n’ont plus
aucune vision sur la politique
sécuritaire». Et de défendre
une armée de 100 000 hommes
financée par un budget de
plus de 5 milliards de francs.
Le chef de l’armée André
Blattmann évoque, lui, les risques
d’aujourd’hui. Par exemple
une catastrophe naturelle
comme l’ouragan Sandy qui a
dévasté la côte Est des Etats-
Unis l’automne dernier: l’armée
a rétabli l’ordre et aidé la
population. Une panne d’élec-
peut changer un système, corriger
quelque chose. Ce n’est pas donné
ailleurs en Europe. C’est la chance de
la Suisse de pouvoir montrer au
monde que nous avons chez nous
une démocratie qui fonctionne.»
Alors qu’on lui rappelait le contexte
de la visite de son prédécesseur Kaspar
Villiger à la même Société jurassienne
des officiers il y a une vingtaine
d’années – accueilli par le Groupe
Bélier avec des tomates –, Ueli Maurer
a dit apprécier ces «émotions qui
font partie de notre démocratie. On
tricité de plus de 48 heures et
c’est le chaos. «Il faut une réserve
stratégique, l’armée, et il
faut lui donner les moyens nécessaires.»
Le ministre Charles Juillard
lui aussi appuie l’obligation de
servir. Il cite le rôle intégrateur
de l’armée qui rassemble des
hommes du Jura et du Jura
bernois sous la même bannière
et espère un (double) oui le
24 novembre. Les Jurassiens
sont attachés «à leur manière»
à la défense nationale.
Lors de l’assemblée, le colonel
Hervé de Weck a aussi présenté
les plaquettes éditées
pour le centième de la SJO.
connaît en Suisse le Jurassien pour
ses opinions particulières, on l’accepte
et le respecte. Il arrive que vous ne
votiez pas comme le reste de la Suisse.
C’est notre système, il faut respecter
la démocratie. Moi, j’aime ces
émotions. Le Jura a parfois connu
des moments d’intenses émotions.
Le vote sur la création du canton du
Jura fut l’une de mes premières votations.»
On doutait parfois de la viabilité
de ce canton à l’époque, se rappelle
le conseiller fédéral. «Et qu’avezvous
fait? Un canton qui marche, qui
fonctionne, avec une économie prospère.
C’est extra, vous avez prouvé
que c’était possible.»
La rencontre avec le Gouvernement
jurassien a permis d’évoquer
les affaires en cours, A16, TGV notamment.
Il a été aussi question de
l’assainissement des bâtiments de la
place d’armes de Bure. Un budget de
50 millions de francs est prévu et les
Jurassiens aimeraient bien que les
entreprises de la région puissent en
profiter. On cherche une solution, sachant
que la Loi sur les marchés pu-
Commencée à l’heure, l’assemblée
des officiers jurassiens
se terminera avec une
bonne heure de retard. L’assemblée
a été l’occasion de remercier
cinq officiers libérés
de leurs obligations militaires:
le colonel Charles Juillard (1145
jours de service), le colonel
Jean-François Gnaegi, le colonel
Philippe Zahno, le major
François Valley et le major
Jean-Paul Farine. La SJO
compte 161 membres, 120 devaient
assister à l’assemblée
de samedi. En transgression
des statuts, Jean-François Bertholet
conserve la présidence
pour deux ans.
LQJ - 25 mars 2013
blics limite les possibilités. Le secret
militaire pourrait offrir des ouvertures:
il serait envisageable d’inviter
des entreprises à soumissionner
pour certaines offres et ainsi réserver
des commandes à la région.
«Le Jura est un canton important
pour l’armée: une des plus importantes
places d’armes est ici, à Bure», a
souligné le chef du Département de
la défense. Il y a à Bure la place d’armes
«la plus moderne d’Europe», a
complété le chef de l’armée André
Blattmann. On espère visiblement
que cela inspirera cet automne les Jurassiens
dans leur vote sur l’initiative
du GSsA visant l’abolition de l’obligation
de servir. Ueli Maurer et André
Blattmann ont en tout cas relevé
devant la presse, avant de le faire devant
les officiers, tous les avantages
de l’armée de milice, que n’offrirait
pas une armée composée de volontaires.
Un non menacerait la place de
Bure, a dit le chef de l’armée.