revue de presse - République et Canton du Jura

Service de l’information
et de la communication
revue de presse
Cette revue de presse électronique est réservée à un usage strictement interne et ne doit pas être
diffusée en dehors du réseau de l’Administration cantonale jurassienne.

Le débat aura duré un peu
plus de trois heures hier aprèsmidi,
dans un climat parfois
tendu au vu de l’incertitude entourant
l’issue des votes, mais
aussi de l’importance de l’enjeu.
Il faut dire que suite à la décision
en novembre dernier par
le Grand Conseil – contre l’avis
de la majorité des francophones
– d’accepter la motion de
Jean-Michel Blanchard (UDC,
Malleray) souhaitant supprimer
la notion de vote communaliste
de la Déclaration d’intention
signée par les Gouvernements
jurassien et bernois,
le risque de blocage du processus
devant régler la Question
jurassienne était bien réel.
Hier, les élus devaient non
seulement dire s’ils acceptaient
que le Jura bernois puisse voter
sur son avenir institutionnel
(modification de la loi sur le
statut particulier), mais également
s’ils voulaient donner
leur feu vert à la seconde phase
prévue dans la Déclaration
d’intention, à savoir permettre
aux communes du Jura bernois
le désirant de se prononcer
dans un second temps sur
leur appartenance cantonale,
proposition combattue non
seulement par la motion Blanchard,
mais aussi par un amendement
de la commission
consultative du Grand Conseil.
A la tribune, le président de la
commission, Patrick Gsteiger
(PEV, Eschert), a exhorté les députés
à faire preuve de bon
sens. «La procédure prévue
dans la Déclaration d’intention
par les deux Gouvernements est
le seul chemin pour résoudre la
Question jurassienne dans le
calme, la sérénité et le dialogue.
Vous pouvez bien sûr refuser
cette procédure, mais vous de-
L
e moins que l’on puisse
dire, c’est que les débats
ont davantage tenu en haleine
les député(e)s que lors du vote
sur la motion Blanchard/Hadorn
du 29 novembre dernier.
Plus nombreux, les représentants
du peuple ont également
été plus attentifs. Le
nombre d’oreillettes de traduction
portées en témoignait. La
retransmission des débats en
direct par nos confrères de TéléBielingue
n’y est sans doute
pas étrangère.
Ceci étant dit, c’est toujours
la presse écrite qui récolte la faveur
des élus dès qu’il s’agit de
tuer le temps pendant les débats.
On note néanmoins une
progression du nombre de tablettes
sur les bancs. D’après
nos observations, le réseau so-
cial Facebook a également le
vent en poupe.
Le pompon revient toutefois
à la députée Eva Baltensperger
(PS, Zollikofen) qui n’a pas hésité
à sortir son tricot, notamment
durant les interventions
de Philippe Perrenoud. On notera
toutefois que son oreillette
ne l’a pas quittée durant la
confection de son ouvrage.
Si l’assistance a également
été moins bruyante qu’à l’accoutumée,
les téléphones portables
ont crépité au Rathaus
hier, et pas uniquement dans
la tribune de presse archicomble
pour l’occasion. Philippe
Perrenoud n’a d’ailleurs pas
manqué de le faire remarquer
au président du groupe UDC
au Grand Conseil Peter
Brand.
vrez alors également prendre la
responsabilité des conséquences
qui s’ensuivraient», a-t-il
averti, invitant le plénum à ne
pas faire «monter la tension».
Et de rappeler que le Jura bernois
n’allait pas voter sur la
création d’un nouveau canton,
mais sur l’opportunité d’engager
des démarches en ce sens.
N’ayant jamais caché sa réticence
envers ce vote, l’UDC a
tenté dès l’entame du débat de
mettre son veto, en contestant
l’entrée en matière. «La majorité
des habitants du Jura bernois
considère que la Question
jurassienne a été réglée par les
plébiscites des années 1970.
Depuis 35 ans, elle est forcée à
participer à des réflexions et à
des démarches politiques
contre son gré, en raison du refus
obstiné et antidémocratique
du verdict des urnes par les
«U
n jour historique». C’est ainsi
que Maxime Zuber (PSA) qualifiait
les débats dans son intervention
d’avant-vote. «Pour les élus qui n’ont de
cesse de rappeler leur attachement à la
population francophone et le respect dû à
cette minorité culturelle, l’heure de vérité
a sonné», avait-il lancé à la tribune.
S’exprimant à propos du vote communaliste,
le député-maire de Moutier a insisté
sur la contrainte légale dans laquelle se
sont engagés les signataires de la Déclaration
d’intention. Une contrainte importante
à ses yeux, eu égard à la souplesse de
l’article de la Constitution fédérale qui permet
aux communes de s’autodéterminer.
«Cette norme légale n’engage pas seulement
le Gouvernement bernois mais
aussi les communes qui seront contraintes
de respecter le cadre fixé, à savoir une
requête à l’autodétermination à faire valoir
éventuellement dans un délai de deux
ans. Il s’agit donc bien d’une démarche
unique dans un délai fixé. Sans cette
séparatistes», a martelé Anne-
Caroline Graber (La Neuveville).
Et cette dernière de dénoncer
le fait que les citoyens du
canton du Jura pourront aller
voter, alors que ceux de Bienne
ou de Berne ne le pourront pas.
L’UDC a également déploré
le fait que le processus soit
«imposé d’en haut». «Pour obtenir
le rattachement du Jura
bernois au canton du Jura, les
séparatistes auraient dû lancer
une initiative populaire. Au
lieu de cela, le Gouvernement
bernois a déroulé le tapis rouge.
C’est comme si un mari organisait
une soirée romantique
pour sa femme avec un prétendant
un peu impérieux!
N’ayant aucune envie de divorcer,
nous ne pouvons accepter
le contrat hasardeux qui nous
est proposé», a-t-elle imagé.
Seul l’UDF a toutefois suivi
l’UDC, les autres formations
ayant toutes accepté d’entrer en
matière. «A l’heure où l’on propose
une solution durable pour
régler la Question jurassienne,
il serait irresponsable de ne pas
entrer en matière. Ce serait bafouer
l’avis du Conseil du Jura
bernois, de la Députation, des
maires de la région», a souligné
Pierre Amstutz (Corgémont,
les Verts).
«La nouvelle génération doit
pouvoir avoir l’opportunité de
se prononcer sur cette question
à son tour, et peut-être de le faire
en faveur du canton de Berne»,
a ajouté le porte-parole du
Parti évangélique.
Du côté socialiste, la Biennoise
Emilie Moeschler a insisté
sur l’aspect historique de
l’instant. «Qui aurait pu croire,
il y a quelques années encore,
que les deux cantons arriveraient
à se mettre d’accord sur
un processus susceptible de régler
la Question jurassienne?
Nous sommes fiers de cette
Déclaration d’intention, qui
s’inscrit dans la tradition helvétique
en donnant la parole à la
population», a-t-elle déclaré, invitant
encore la majorité alémanique
à ne pas imposer son
point de vue à la minorité francophone,
sous peine de briser
le climat de confiance.
De nombreux élus francophones,
ont ensuite pris la parole à
titre personnel, à l’image de
Jean-Pierre Aellen (PSA, Tavannes),
qui a déclaré que vouloir
émasculer les propositions du
Gouvernement reviendrait à relancer
la Question jurassienne
sur des bases conflictuelles.
«Plutôt que de chercher la
confrontation, faites confiance à
la population», a-t-il commenté.
Jean-Michel Blanchard a
quant à lui une nouvelle fois
tenté de convaincre le Grand
Conseil du bien-fondé de sa
motion. «Il ne s’agit pas d’inter-
contrainte, une commune comme Moutier
pourrait faire voter et revoter sa population
autant de fois que nécessaire», a
martelé Maxime Zuber.
LQJ - 29 janvier 2013
dire tout vote communaliste,
mais de faire en sorte que le
Gouvernement ne soit pas obligé
de présenter les bases légales
le permettant. Mais il resterait
libre de le faire. Ma motion
ne remet donc pas en cause la
procédure prévue», a-t-il plaidé.
Sur ce point, les positions
sont restées figées par rapport
au débat de novembre dernier.
Du côté des opposants au vote
communaliste, l’UDC a brandi
le risque de «léopardisation du
Jura bernois», alors que le PBD
s’est dit convaincu qu’il n’imposait
aucun diktat au Jura bernois
en acceptant la motion
Blanchard, «puisque la majorité
du Jura bernois ne veut
qu’un seul vote».
Le PS, le PLR, le PEV, les
Verts et Vert’libéraux ont eux
lourdement insisté sur les dangereuses
conséquences que
pourrait entraîner le refus du
vote communaliste. Avant le
vote, le conseiller d’Etat Philippe
Perrenoud a quant à lui invité
à faire confiance aux Gouvernements
et à la population.
«Refuser le vote communaliste,
c’est rendre caduque la Déclaration
d’intention», a-t-il averti.
Un avertissement entendu
par la majorité du Grand
Conseil, qui a finalement rejeté
de justesse les deux propositions
visant à contrer le vote
communaliste, par 78 voix
contre 74 (1 abstention) pour la
proposition de la commission,
et par 77 voix contre 72 (4 abstentions)
pour la motion Blanchard.
Par rapport au mois de
novembre, la présence de tous
les socialistes et un soutien massif
du PLR ont sans doute permis
de renverser la situation.
Sous réserve d’un éventuel
référendum, la voie vers un
vote semble donc désormais
royale.
Cette déclaration donne le «la» des intentions
de Moutier. Sous l’ère Zuber, il n’y
aura qu’un seul vote communaliste – si vote
communaliste il y a – et c’est tout. «Il y a des
règles et il faut les respecter. Par contre, je
ne peux pas préjuger de ce que penseront
les générations futures», expliquait un
Maxime Zuber très satisfait du résultat des
votes. «Mais c’est la création d’un nouvel
état romand qui reste privilégiée.»
A l’heure de l’analyse, l’homme fort de
Moutier se félicitait que la feuille de route
ait été ratifiée jusqu’au plus haut niveau
des autorités cantonales. «C’est l’intelligence
qui l’a emporté», s’est-il réjoui.
Concernant le changement de ton observé
chez les autonomistes, Maxime Zuber
estime «qu’il est d’abord dû à l’évolution
– dans le bon sens – de la position du
Gouvernement bernois. Les élus doivent
en ce sens montrer l’exemple, comme
nous le faisons actuellement. Nous sommes
dans un débat démocratique, nous ne
faisons pas la guerre.»

P
résident de l’UDC Jura
bernois, Claude Röthlisberger
se montrait partagé,
hier à l’issue du vote. «Nous
avons manqué l’affaire de très
peu. Mais à mon sens, le débat
a été tronqué par la proposition
du président de la Commission
de raccourcir la discussion.
Le débat s’est terminé
en queue de poisson et je suis
resté sur ma faim.»
Le président de l’UDC Jura
bernois a en outre dénoncé des
«pressions intolérables du Gouvernement
et de ses sbires» en
coulisses, pour tenter d’infléchir
le vote du Parlement. «Ce
n’est pas correct et nous allons
voir si nous pouvons réagir par
une intervention parlementaire»,
a-t-il déclaré.
Quant à l’éventuel lancement
d’un référendum pour
contrer l’organisation d’un
vote dans le Jura bernois,
Claude Röthlisberger se montre
plus vague. «Nous prendrons
notre décision jeudi
soir. Mais je ne suis pas sûr
qu’un référendum serait une
bonne idée, parce qu’il provoquerait
un vote, ce qu’on voulait
justement éviter. Par ailleurs,
on courrait aussi le risque
qu’il y ait un clivage entre
le Jura bernois et l’ancien canton,
et ce ne serait pas une
bonne chose.» Rendez-vous
cette fin de semaine pour un
verdict définitif.
«Je suis satisfait car le Grand
Conseil est allé dans le sens du
Conseil du Jura bernois et de la
Députation francophone. Reconnaissant
aussi, car cette décision
va pouvoir permettre au
processus de se poursuivre, ce
qui n’était pas gagné d’avance
au vu des événements de novembre».
Pas de doute, Philippe
Perrenoud était bien plus serein
au terme des débats d’hier
qu’au soir du 29 novembre,
pas mécontent d’avoir pu éviter
ce qui se serait avéré comme
une véritable crise dans la
Question jurassienne.
Pour le président de la Délégation
du Conseil-exécutif aux
affaires jurassiennes, ce résultat
était surtout dû à une meilleure
pose toutefois pas au vote
communaliste en tant que tel,
mais au vote communaliste facilité,
voire incité par la Déclaration
d’intention.»
• Guillaume-Albert Houriet
(ancien député radical, actuel
président d’honneur du Groupe
Sanglier, présent dans le
public): «Si l’on doit passer
par la case vote, mieux vaut le
faire tout de suite. L’issue est
courue d’avance: l’idée d’un
nouveau canton sera balayée.
Je reste également optimiste
s’agissant de Moutier. Il faut
cependant que les gens aillent
voter. C’est la seule chose qui
m’inquiète.»
• Jean-Pierre Graber (ancien
conseiller national UDC, La
Neuveville, présent dans le public):
«Que le départ de Moutier
dans le canton du Jura règle définitivement
la Question jurassienne
est une hypothèse qu’on
ne peut effectivement pas exclure.
Je ne porte pas d’appréciation
à ce sujet mais dans une
certaine mesure – disons la
présence des parlementaires
dans la salle, mais aussi à une
meilleure information des députés.
«Du côté socialiste, les
avis n’étaient pas si clairs en novembre.
Le discours de Dick
Marty a sans doute permis de
convaincre les indécis».
Philippe Perrenoud reconnaît
également que le Gouvernement
n’est pas resté les bras
croisés depuis novembre dernier.
«Mais on ne peut pas dire
qu’on a fait du lobbying, comme
cela se fait aux Chambres
fédérales. En revanche, on a
fait de l’information, oui, pour
contrer la désinformation,
comme par exemple au sujet
de l’article 139 prévu dans la
Constitution jurassienne, que
certains voient comme une
menace. On ne pouvait pas
laisser dire n’importe quoi», at-il
justifié.
ès la fin des débats, ce
D sont, sans surprise, prin-
cipalement les francophones
présents au Rathaus qui ont
été sollicités par les journalistes.
Voici quelques réactions.
• Jean-Michel Blanchard
(UDC, Malleray): «Je suis déçu
en bien, je pensais que le refus
de ma motion serait plus large.
Il y a eu des pressions du Gouvernement.
Mais je suis
confiant pour la suite, car je ne
pense pas qu’on va rejoindre le
canton le plus assisté de Suisse!
Selon moi, l’UDC ressort
grandie de ce débat. La population
attendait une réaction de
notre part, nous l’avons eue.»
• Patrick Gsteiger, président
de la commission (PEV,
Eschert): «Le débat d’aujourd’hui
a permis de clarifier
certaines choses, notamment
au niveau de la motion Blanchard,
qui n’était finalement
pas si fermée que d’aucuns
l’ont décrite. Depuis novembre,
il y a eu un travail de fond
qui a été réalisé auprès des députés.
Le Grand Conseil s’est
rendu compte qu’il était allé
trop loin en novembre, et qu’il
fallait éviter un blocage. Je suis
très satisfait du résultat.»
• Anne-Caroline Graber (députée
UDC, La Neuveville):
«Je dirais que je suis un peu
déçue mais pas étonnée par la
tournure des débats. Ce qui
me déçoit avant tout, c’est le
fait que les débats aient été interrompus
de façon brutale,
sans que certains partis aient
pu développer encore quelques
arguments. Sinon, le risque
de “léopardisation” du
Jura bernois a, à mon sens, été
sous-estimé. L’UDC ne s’op-
moitié – la Déclaration d’intention
et les dispositions qu’elle
contient sont réductibles à une
forme de Lex Moutier.»
• Michel Walthert, vicechancelier
francophone du
canton de Berne: «Il y a eu une
grande pression médiatique
autour de ce dossier. Le Grand
Conseil a su prendre ses responsabilités.
Désormais, c’est
au Jura bernois de prendre les
siennes, de prendre conscience
de l’importance de la question
qu’on lui pose et d’aller
voter.»
• Adrian Kneubühler (député
PLR, Nidau): Ce débat a suscité
beaucoup d’émotion. Personnellement,
je ne suis pas satisfait
que la Question jurassienne
soit de nouveau sur la table.
Mais le fait de détruire la Déclaration
d’intention serait encore
plus problématique et aurait pu
engendrer de la violence. En ce
sens, j’espère que l’ensemble
des acteurs de ce dossier s’engage
sur la voie politique et non
sur un autre chemin.»
Reste que le résultat du vote
s’est une nouvelle fois révélé
très serré. «Cela démontre l’inquiétude
face à une éventuelle
“léopardisation” du Jura bernois.
Il est clair qu’il faudra que
le vote des communes fasse
sens. Il y a des risques, mais le
processus pose un cadre clair et
bien défini», estime Philippe
Perrenoud.
Et de se réjouir des perspectives
qu’ouvre la résolution annoncée
de la Question jurassienne,
pour aller de l’avant
dans certains dossiers, tel celui
de la Conférence régionale.
Reste encore un ultime obstacle
potentiel: le référendum
que pourrait lancer l’UDC
contre la révision de la loi sur le
statut particulier. «On sera démocrates
jusqu’au bout. Mais
en même temps, comment régler
la Question jurassienne
autrement? Il faut qu’ils se posent
la question», note Philippe
Perrenoud.
Quant à une éventuelle campagne
du Gouvernement bernois
en vue du vote, le conseiller
d’Etat prône pour un débat
démocratique et estime que
«L
e bon sens a triomphé», se réjouit le Comité
interpartis qui rassemble tous les
partis politiques du canton du Jura et plusieurs
partis du Jura bernois et vise la
«construction d’une maison commune jurassienne».
Maintenant, «il convient de donner
sa chance au processus instauré par la Déclaration
d’intention». Le comité interpartis
«mettra tout en œuvre afin que la consultation
du peuple démontre la capacité des Jurassiens
à se prendre en main, dans le respect absolu
de l’autre».
Le Mouvement autonomiste jurassien (MAJ)
estime que la décision du Grand Conseil «donne
une impulsion décisive à la campagne amorcée
par les gouvernements de Berne et du Jura
il y a un an». «Si les forces réfractaires au dialogue
public acceptent leur échec et s’en remettent
à la raison, le processus initié par les deux
Etats cantonaux ira jusqu’à son terme», ajoute
le MAJ. Ce dernier «invite la Confédération à
vouer toute son attention au déroulement de la
procédure prévue».
c’est surtout le CJB qui aura un
rôle fédérateur à jouer. «Mais il
ne sera pas question de caisses
noires», a-t-il rassuré, sourire
aux lèvres.
Côté jurassien, Elisabeth
Baume-Schneider, présidente
de la délégation du Gouvernement
jurassien aux affaires jurassiennes,
était visiblement
soulagée après le vote du
Grand Conseil. «Le Gouvernement
jurassien était confiant
mais en politique, chaque vote
compte.» «Il faut se réjouir de
ce vote de confiance. C’était
jouable mais ce n’était pas gagné
d’avance», observe la ministre.
«La députation francophone
a fait un travail remarquable,
tous partis confondus,
mis à part l’UDC peut-être»,
analyse-t-elle.
Aucun plan B n’était prévu à
ce stade mais il aurait bien fallu
s’y attaquer si le Grand Conseil
bernois n’avait pas suivi le
Conseil-exécutif. «Je suis reconnaissante
au Parlement
bernois d’avoir permis de
continuer ce processus. On a
toujours dit qu’on serait respectueux
du résultat et on le
sera», rassure Elisabeth Baume-Schneider
à l’intention des
élus bernois qui s’opposaient à
la Déclaration d’intention du
20 février 2012. Une déclaration
dont la crédibilité se trouve
ainsi confirmée, souligne la
ministre.
La prochaine étape du processus,
c’est demain au Parlement
jurassien. Là encore, la
ministre se réjouit de voir les
députés «s’approprier le dossier.
La parole d’abord au Parlement
jurassien», insiste-t-elle.
Il faut pourtant bien évoquer
la suite des opérations. Quand
votera-t-on? Quand commencera
officiellement la campagne?
Rien n’est actuellement
fixé. On évoque la date du 24
novembre prochain, retenue
pour d’éventuels objets fédéraux.
Mais est-ce une bonne
idée d’organiser un vote sur
l’avenir institutionnel de la région
en même temps? «C’est à
discuter», remarque Elisabeth
Baume-Schneider. Cela fera
certainement partie des prochains
entretiens avec le Gouvernement
bernois. Et de préciser
que «ce n’est pas le Gouvernement
jurassien qui fera campagne,
même s’il ne restera pas
tapi dans la salle».
Ce sont donc les partis qui
s’engageront dans le terrain.
Du côté jurassien, le Comité interpartis
se réunit chaque semaine
et prépare déjà un argumentaire,
nous a confié hier
son secrétaire politique Serge
Vifian.
Pour le Mouvement indépendantiste jurassien
de Pascal Prince, «un dernier détour a été
franchi par le Grand Conseil bernois et l’on
peut enfin regarder ensemble vers un avenir
différent, débarrassé des erreurs du passé, avec
comme bagage principal les expériences positives
de l’indépendance jurassienne».
Du côté antiséparatiste, Force Démocratique
(FD) rappelle qu’elle ne doute nullement de
l’issue du scrutin qui se dessine. FD se réjouit
par ailleurs que le Grand Conseil décide d’en finir.
«C’est le premier des enseignements à tirer
des décisions prises», indique FD. Et de prévenir:
«Le Jura bernois fera face. Il mobilisera ses
ressources sans complexe.»
Pour le nouveau mouvement Notre Jura bernois,
il est temps de réellement lancer la campagne.
«Les bases sont claires à présent. Nous
attendons la date du premier vote», s’impatiente
la coprésidente Virginie Heyer. «Place à l’action.
Nous avons eu droit à beaucoup de discussions
cet après-midi», conclut la mairesse de
Perrefitte, présente dans le public.
près le Grand Conseil
A bernois, c’est au tour du
Parlement jurassien de se
pencher sur le processus initié
par la Déclaration du 20 février
2012. Les députés sont
appelés à se prononcer demain
sur l’inscription dans la
Constitution jurassienne du
nouvel article 139, pendant jurassien
du processus de réso-
lution de la Question jurassienne
dont il a été question
hier au Parlement bernois.
L’article 139 doit donner la
compétence au Gouvernement
jurassien d’entreprendre
les démarches tendant à
créer un nouveau canton avec
l’actuel Jura bernois. Après le
Parlement, le peuple jurassien
votera sur cet article 139 tandis
LQJ - 29 janvier 2013
que la population du Jura bernois
se prononcera, elle, sur la
création d’un nouveau canton.
Si cette dernière devait refuser
et que les Jurassiens votaient
oui, l’article 139 continuerait
d’exister mais serait sans objet.
C’est la formule qui a été
admise par les deux Gouvernements
dans la déclaration
du 20 février 2012.

■ COMMENTAIRE
Rémy Chételat
Correction
LQJ - 29 janvier 2013
A la tribune, le discours n’a pas varié. Mais
la décision finale est à l’opposé de celle prise à
fin novembre par le Grand Conseil bernois. Ce
revirement, prévisible, n’en est pas moins
heureux; le refus du vote communaliste aurait
pourri la situation, rouvert les plaies du passé.
En rectifiant ainsi le tir, les députés du Rathaus
permettent la poursuite du processus
initié par la déclaration du 20 février 2012. Les
deux parties du Jura, le canton et le Jura bernois,
voteront une première fois, avant la fin
de l’année très certainement, sur l’idée de
créer un grand canton du Jura. Sauf si l’UDC,
dont certains représentants semblent déjà en
campagne en vue du renouvellement du
Conseil-exécutif bernois de 2014, avait la
mauvaise idée de lancer un référendum.
Le principe du vote communaliste constituait
l’enjeu du débat d’hier. Cette disposition
est d’abord une exigence démocratique qui
permet d’envisager sereinement la fin du
conflit jurassien. Elle fait par ailleurs logiquement
écho au mécanisme des sous-plébiscites
des années septante, qui ont conduit à
l’éclatement du Jura.
L’idée n’est pas nouvelle. L’accord tripartite
du 25 mars 1994 prévoyait déjà un scrutin
particulier pour la ville de Moutier, dont les
Caisses noires (financement occulte des mouvements
antiséparatistes par les autorités
bernoises) ont influencé son maintien dans le
canton de Berne. Alors que les tensions politiques
étaient très électriques, les trois districts
du Jura méridional n’avaient pas été autorisés
par le Tribunal fédéral à revoter sur leur appartenance
cantonale, contrairement au Laufonnais
qui avait finalement été autorisé, en retournant
aux urnes, à quitter Berne pour Bâle-
Campagne. Le temps a passé, les esprits se
sont calmés. Aujourd’hui rien n’empêche que
Berne accorde à d’autres communes ce qui
avait été admis pour Moutier voilà 19 ans.
Prévu par la Constitution fédérale, le vote
communaliste est parfaitement légitime.
L’accord du 20 février 2012 en fixe le cadre,
par ailleurs strict. Cette solution, qui présente
le risque de dessiner quelques enclaves, n’est
évidemment pas celle qui aura la préférence
des citoyens du canton comme du Jura bernois
qui souhaitent participer à la création
d’un grand et nouveau canton, moderne, réinventé,
bref un meilleur espace de vie .

■ COMMENTAIRE
Rémy Chételat
Correction
LQJ - 29 janvier 2013
A la tribune, le discours n’a pas varié. Mais
la décision finale est à l’opposé de celle prise à
fin novembre par le Grand Conseil bernois. Ce
revirement, prévisible, n’en est pas moins
heureux; le refus du vote communaliste aurait
pourri la situation, rouvert les plaies du passé.
En rectifiant ainsi le tir, les députés du Rathaus
permettent la poursuite du processus
initié par la déclaration du 20 février 2012. Les
deux parties du Jura, le canton et le Jura bernois,
voteront une première fois, avant la fin
de l’année très certainement, sur l’idée de
créer un grand canton du Jura. Sauf si l’UDC,
dont certains représentants semblent déjà en
campagne en vue du renouvellement du
Conseil-exécutif bernois de 2014, avait la
mauvaise idée de lancer un référendum.
Le principe du vote communaliste constituait
l’enjeu du débat d’hier. Cette disposition
est d’abord une exigence démocratique qui
permet d’envisager sereinement la fin du
conflit jurassien. Elle fait par ailleurs logiquement
écho au mécanisme des sous-plébiscites
des années septante, qui ont conduit à
l’éclatement du Jura.
L’idée n’est pas nouvelle. L’accord tripartite
du 25 mars 1994 prévoyait déjà un scrutin
particulier pour la ville de Moutier, dont les
Caisses noires (financement occulte des mouvements
antiséparatistes par les autorités
bernoises) ont influencé son maintien dans le
canton de Berne. Alors que les tensions politiques
étaient très électriques, les trois districts
du Jura méridional n’avaient pas été autorisés
par le Tribunal fédéral à revoter sur leur appartenance
cantonale, contrairement au Laufonnais
qui avait finalement été autorisé, en retournant
aux urnes, à quitter Berne pour Bâle-
Campagne. Le temps a passé, les esprits se
sont calmés. Aujourd’hui rien n’empêche que
Berne accorde à d’autres communes ce qui
avait été admis pour Moutier voilà 19 ans.
Prévu par la Constitution fédérale, le vote
communaliste est parfaitement légitime.
L’accord du 20 février 2012 en fixe le cadre,
par ailleurs strict. Cette solution, qui présente
le risque de dessiner quelques enclaves, n’est
évidemment pas celle qui aura la préférence
des citoyens du canton comme du Jura bernois
qui souhaitent participer à la création
d’un grand et nouveau canton, moderne, réinventé,
bref un meilleur espace de vie .

■ COMMENTAIRE
Rémy Chételat
Correction
LQJ - 29 janvier 2013
A la tribune, le discours n’a pas varié. Mais
la décision finale est à l’opposé de celle prise à
fin novembre par le Grand Conseil bernois. Ce
revirement, prévisible, n’en est pas moins
heureux; le refus du vote communaliste aurait
pourri la situation, rouvert les plaies du passé.
En rectifiant ainsi le tir, les députés du Rathaus
permettent la poursuite du processus
initié par la déclaration du 20 février 2012. Les
deux parties du Jura, le canton et le Jura bernois,
voteront une première fois, avant la fin
de l’année très certainement, sur l’idée de
créer un grand canton du Jura. Sauf si l’UDC,
dont certains représentants semblent déjà en
campagne en vue du renouvellement du
Conseil-exécutif bernois de 2014, avait la
mauvaise idée de lancer un référendum.
Le principe du vote communaliste constituait
l’enjeu du débat d’hier. Cette disposition
est d’abord une exigence démocratique qui
permet d’envisager sereinement la fin du
conflit jurassien. Elle fait par ailleurs logiquement
écho au mécanisme des sous-plébiscites
des années septante, qui ont conduit à
l’éclatement du Jura.
L’idée n’est pas nouvelle. L’accord tripartite
du 25 mars 1994 prévoyait déjà un scrutin
particulier pour la ville de Moutier, dont les
Caisses noires (financement occulte des mouvements
antiséparatistes par les autorités
bernoises) ont influencé son maintien dans le
canton de Berne. Alors que les tensions politiques
étaient très électriques, les trois districts
du Jura méridional n’avaient pas été autorisés
par le Tribunal fédéral à revoter sur leur appartenance
cantonale, contrairement au Laufonnais
qui avait finalement été autorisé, en retournant
aux urnes, à quitter Berne pour Bâle-
Campagne. Le temps a passé, les esprits se
sont calmés. Aujourd’hui rien n’empêche que
Berne accorde à d’autres communes ce qui
avait été admis pour Moutier voilà 19 ans.
Prévu par la Constitution fédérale, le vote
communaliste est parfaitement légitime.
L’accord du 20 février 2012 en fixe le cadre,
par ailleurs strict. Cette solution, qui présente
le risque de dessiner quelques enclaves, n’est
évidemment pas celle qui aura la préférence
des citoyens du canton comme du Jura bernois
qui souhaitent participer à la création
d’un grand et nouveau canton, moderne, réinventé,
bref un meilleur espace de vie .

Le Journal du Jura - 29 janvier 2013
#0!"%$
.’#//#I*’, /#,4’)-$#/
G+.J3CT>@E83J-?EPJC+A2P?PJ+H0<
^ NPM ;^
RG7 0 E. FCGIPCS7 ;P.GB
2IKAIG64 MUC Y 7S.CS ;.WIP.1E64 5O8SP6 57QB
.WIU76 K.P E6 KE7GUFL ,UPSIUS4 CE . .22IP57
.U !IGQ6CE 6X72USC; E6 5PICS 56 P6KP6G5P6 56Q
2IUE6UPQ4 EUC MUC GO.W.CS K.Q F7G.>7 Q.
K6CG6 KIUP K.PW6GCP 0 UG .22IP5 ;P.>CE6
.W62 QIG AIFIEI>U6 DUP.QQC6GL
$CG.E6F6GS4 E6 E7>CQE.SC; GO.UP. F8F6 K.Q
;/2A7 EO-"! 6S QIG A7P.US ’6.GB)C2A6E
E.G2A.P5L ?"73U 6G 1C6G@4 .CGQC MUOCE GIUQ
EO.2IG;C7AC6P42656PGC6PQ.CSMU6QIG2IF1.S
EUC . W.EU QIG K6Q.GS 56 1P.WIQ 5.GQ E6 ’UP.
16PGICQ4 IV4 CE ;.US 1C6G EO.5F6SSP6 6G SIUS6
AIGG8S6S74 E. K6PQK62SCW6 5U WIS6 2IFFUB
G.ECQS6 GO6G2A.GS6 K.Q >P.G5 FIG56 6G 56B
AIPQ 56 E. >.E.XC6 .USIGIFCQS6L
*.P E. >P/26 56 26SS6 572CQCIG4 E6 ’UP. 16PB
GICQ 572C56P. WP.CQ6F1E.1E6F6GS 6G GIB
W6F1P6 57D0 QOCE 6GS6G5 2A.P>6P E6 >IUW6PG6B
F6GS 5O6G>.>6P E. KPI275UP6 G726QQ.CP6 0 E.
2P7.SCIG 5OUG GIUW6.U 2.GSIGL ".GQ E6 2.Q
2IGSP.CP64 E6 ;.F6UX Q2PUSCG 2IFFUG.ECQS6
GOCGS6PWC6G5P. MU6 56UX .GQ .KP9Q4 KIUP E6Q
2IEE62SCWCS7Q MUC E6 QIUA.CS6GSL
(. WICX 5U K6UKE6 P6QK62S76 DUQMUO.U 1IUS4
P6QS60Q.WICPQC2656PGC6PQ.UP.QO6GFIGSP6P
5C>G6 6G .QQUP.GS .U Q2PUSCG .GGIG27 UG6
K.PSC2CK.SCIG 0 E. A.US6UP 56 EO6GD6UL *IUP
EOCGQS.GS4 EOCG5C;;7P6G26 Q6F1E6 6G2IP6 EO6FB
KIPS6P K.PFC 56 GIF1P6UQ6Q 2IU2A6Q 56 E.
KIKUE.SCIGL+UCQ.CS4K6USB8SP6FCQ.C6GSB6EE6Q
QUP E6 WIS6 5OAC6P KIUP SCSCEE6P E6UP QIEEC2CB
SU56L&E6QSWP.CMUOUGW6P5C2S2IGSP.CP6.UP.CS
6U KIUP 2IGQ7MU6G26 56 P6F6SSP6 6G 2.UQ6
UG ;P.>CE6 7MUCEC1P6 6S 56 SIUS P6KIPS6P .UX
2.E6G56Q >P62MU6QL "IGG6P 5U S6FKQ .U
S6FKQN ,6UEQ MU6EMU6Q FCSS6PP.G5C6GQ GIQB
S.E>CMU6Q 6S E6Q KCP6Q 6GG6FCQ 56 EO-"! Y .UB
P.C6GS SPIUW7 E6UP 2IFKS6:

8 RÉGION
L'IMPARTIAL MARDI 29 JANVIER 2013
QUESTION JURASSIENNE Le parlement bernois donne son feu vert, non sans mal.
La voie est libre pour le scrutin
Le Grand Conseil bernois a évité
hier une crise sur la Question
jurassienne. Il a accepté par 94
voix contre 51 la révision de la loi
qui permettra au Jura bernois de
se prononcer sur un nouveau
canton. Jura et Jura bernois devraient
se rendre aux urnes le
24 novembre. L’issue des débats
au parlement a été incertaine.
L’amendement de la commission
visant à interdire le vote communaliste
dans la loi sur le statut
particulier n’a été refusé que par
78 voix contre 74. L’UDC, le Parti
bourgeois-démocratique
(PBD) ainsi que certains députés
ont soutenu l’amendement rejeté
par le gouvernement.
Le Grand Conseil a réservé le
même sort à la motion du député
UDC de Malleray Jean-Michel
Blanchard. Le texte, accepté lors
de la session de novembre mais
gelé en raison du veto de la députation
francophone, a été rejeté
par 77 voix contre 72. Il stipulait
que le gouvernement n’était pas
lié par le vote communaliste.
Les députés ont ainsi suivi
l’avis de la majorité de la députation
francophone. Le vote com-
munaliste, qui figure dans la Déclaration
d’intention signée par
les gouvernements jurassien et
bernois pour résoudre le conflit
jurassien, permet aux communes
du Jura bernois de rejoindre
seules le Jura si la région n’a pas
voulu, lors d’un premier vote,
d’une nouvelle entité. Une disposition
négociée en particulier
pour la ville de Moutier.
Après plus de trois heures de
débats parfois vifs, le Grand
Conseil a écarté le dernier obstacle
à la tenue d’une votation
dans le Jura bernois. Seul un
éventuel référendum contre la
révision de la loi sur le statut particulier
pourrait retarder le scrutin
fixé à cet automne.
Opposition de l’UDC
Les débats n’ont pas réservé de
surprises.L’UDCaainsidénoncé
la Déclaration d’intention qui favorise
selon elle le canton du
Jura. «La majorité du Jura bernois
estime que la Question jurassienne
a été définitivement réglée», a expliqué
Caroline Graber. Pour
l’élue UDC de La Neuveville, la
population n’a pas demandé à
Jean-Michel Blanchard et la Question jurassienne suivis par une trentaine de journalistes hier. BIST-STÉPHANE GERBER
voter une nouvelle fois après les
plébiscites des années 1970. Elle
craint un morcellement de la
partie francophone du canton
avec le vote communaliste.
«L’UDC joue avec le feu», a estimé
la socialiste biennoise Emilie
Moeschler. Pour la députation
francophone, le vote constitue
une chance de résoudre le con-
flit jurassien. Les orateurs alémaniques
ont souligné combien
le canton de Berne était attaché
à sa région francophone.
Crise évitée
Si le vote communaliste avait
été refusé, toute la procédure aurait
été bloquée avant le risque
d’un regain de tension. L’exécutif
bernois aurait dû entamer de
nouvelles négociations avec son
homologue jurassien. Les mouvements
autonomistes n’auraient
pas manqué de dénoncer
un «diktat» de la majorité alémanique.
Pour le Mouvement autonomiste
jurassien (MAJ), la décision
du Grand Conseil donne
une impulsion décisive à la
campagne amorcée par les gouvernements
bernois et jurassien.
Il invite la Confédération à
vouer toute son attention au déroulement
de la procédure et
promet de privilégier la force
des arguments dans le respect
de l’opinion d’autrui.
Les citoyens du Jura bernois
décideront donc s’ils veulent
charger le Conseil exécutif d’engager
la procédure nécessaire à
la création d’un nouveau canton
avec le Jura. La population se
prononcera ultérieurement sur
la création d’un nouveau canton,
une fois l’assemblée constituante
formée.
Devant le Parlement
jurassien demain
Le Parlement jurassien se saisira
du dossier demain. Mais ici
l’issue du vote ne fait aucun
doute. Il acceptera, comme le lui
recommandent le Gouvernementetsacommission,unerévision
de la constitution pour permettre
une consultation
populaire sur la création d’un
nouveau canton. ATS-RÉD

Keystone/Lukas Lehmann
HISTORIQUE Applaudissements,
moqueries, nervosité, motion
d’ordre et agitation: la tension
était forte, hier, dans l’antre
du Grand Conseil bernois. Après
presque quatre heures de débat,
les élus ont décidé d’imprimer un
tournant dans la question jurassienne.
Le conflit est désormais
proche d’un épilogue. Le législatif
bernois a accepté la mise en place
d’un vote consultatif des citoyens
du Jura bernois et du canton du
Jura sur l’opportunité de créer,
ensemble, un nouveau canton. Au
grand dam de l’UDC et du Parti
bourgeois-démocratique. «C’est
comme si un mari organisait un
souper avec un prétendant pour sa
femme, sans que celle-ci n’ait rien
demandé!» a imagé la députée
agrarienne Anne-Caroline Graber,
très remontée. «Le bon sens
et l’intelligence ont pris le dessus!
C’est un signe positif que le processus
démocratique continue,
pour le canton et la Confédération»,
s’est réjoui en revanche la
députée socialiste biennoise Emilie
Moeschler. Il y aura donc un
premier vote, le 24 novembre de
cette année, qui permettra aux citoyens
du Jura bernois et du Jura
de poser les bases d’un avenir
commun. A moins que l’UDC bernoise
ne lance un référendum.
«Nous nous retrouvons jeudi soir
pourendécideretnouscommuniquerons
vendredi matin», indique
le président de l’UDC du Jura
bernois, Claude Röthlisberger.
Mais ce n’est pas tout: le Grand
Conseil bernois a aussi de justesse
SUISSE 9
MARDI 29 JANVIER 2013 LE MATIN
Nouveau canton romand
en vue? On va voter!
Claude Röthlisberger,
président de l’UDC
bernoise, annoncera
vendredi si son parti
lance un référendum
contre la décision du
Grand Conseil.
approuvé hier un point très controversé:
quand le Jura bernois
aura voté sur son appartenance
cantonale, les communes de cette
région qui le demandent pourront
voter de nouveau à titre individuel.
La voie royale pour que la
ville autonomiste de Moutier rejoigne
le canton du Jura? «C’est la
perspective la moins séduisante.
L’idée n’est pas de séparer Moutier
du canton de Berne, mais de
faire en sorte de construire un
nouveau canton romand! Mais
c’est certain que la Grand Conseil
aouvertunevoieroyaleàMoutier.
Au Jura bernois de décider maintenant,
s’il veut rester uni ou être
divisé», juge le maire autonomiste
de Moutier, Maxime Zuber.
«Ce sont des petites bites!»
Le président de l’UDC du Jura
bernois soupire quand on évoque
cette perspective. «Bof… Les
autorités de Moutier sont des petites
bites! Elles votent oui quand
on est tous ensemble, puis ensuite,
elles disent non. Si elles
l’avaient voulu, elles auraient
déjà dit oui au Jura il y a quelques
années!» réagit Claude Röthlisberger.
On lui demande s’il confirme
le qualificatif corporel. Il le
confirme. Pour temporiser, le
conseiller d’Etat bernois Philippe
Perrenoud s’interroge: «Est-ce
que ce serait un drame, vraiment,
si Moutier quittait le canton de
Berne?» La campagne s’annonce
déjà épicée.
● LISE BAILAT
lise.bailat@lematin.ch

Keystone/Lukas Lehmann
HISTORIQUE Applaudissements,
moqueries, nervosité, motion
d’ordre et agitation: la tension
était forte, hier, dans l’antre
du Grand Conseil bernois. Après
presque quatre heures de débat,
les élus ont décidé d’imprimer un
tournant dans la question jurassienne.
Le conflit est désormais
proche d’un épilogue. Le législatif
bernois a accepté la mise en place
d’un vote consultatif des citoyens
du Jura bernois et du canton du
Jura sur l’opportunité de créer,
ensemble, un nouveau canton. Au
grand dam de l’UDC et du Parti
bourgeois-démocratique. «C’est
comme si un mari organisait un
souper avec un prétendant pour sa
femme, sans que celle-ci n’ait rien
demandé!» a imagé la députée
agrarienne Anne-Caroline Graber,
très remontée. «Le bon sens
et l’intelligence ont pris le dessus!
C’est un signe positif que le processus
démocratique continue,
pour le canton et la Confédération»,
s’est réjoui en revanche la
députée socialiste biennoise Emilie
Moeschler. Il y aura donc un
premier vote, le 24 novembre de
cette année, qui permettra aux citoyens
du Jura bernois et du Jura
de poser les bases d’un avenir
commun. A moins que l’UDC bernoise
ne lance un référendum.
«Nous nous retrouvons jeudi soir
pourendécideretnouscommuniquerons
vendredi matin», indique
le président de l’UDC du Jura
bernois, Claude Röthlisberger.
Mais ce n’est pas tout: le Grand
Conseil bernois a aussi de justesse
SUISSE 9
MARDI 29 JANVIER 2013 LE MATIN
Nouveau canton romand
en vue? On va voter!
Claude Röthlisberger,
président de l’UDC
bernoise, annoncera
vendredi si son parti
lance un référendum
contre la décision du
Grand Conseil.
approuvé hier un point très controversé:
quand le Jura bernois
aura voté sur son appartenance
cantonale, les communes de cette
région qui le demandent pourront
voter de nouveau à titre individuel.
La voie royale pour que la
ville autonomiste de Moutier rejoigne
le canton du Jura? «C’est la
perspective la moins séduisante.
L’idée n’est pas de séparer Moutier
du canton de Berne, mais de
faire en sorte de construire un
nouveau canton romand! Mais
c’est certain que la Grand Conseil
aouvertunevoieroyaleàMoutier.
Au Jura bernois de décider maintenant,
s’il veut rester uni ou être
divisé», juge le maire autonomiste
de Moutier, Maxime Zuber.
«Ce sont des petites bites!»
Le président de l’UDC du Jura
bernois soupire quand on évoque
cette perspective. «Bof… Les
autorités de Moutier sont des petites
bites! Elles votent oui quand
on est tous ensemble, puis ensuite,
elles disent non. Si elles
l’avaient voulu, elles auraient
déjà dit oui au Jura il y a quelques
années!» réagit Claude Röthlisberger.
On lui demande s’il confirme
le qualificatif corporel. Il le
confirme. Pour temporiser, le
conseiller d’Etat bernois Philippe
Perrenoud s’interroge: «Est-ce
que ce serait un drame, vraiment,
si Moutier quittait le canton de
Berne?» La campagne s’annonce
déjà épicée.
● LISE BAILAT
lise.bailat@lematin.ch

— Dienstag, 29. Januar 2013 17
Bern
Rat will Jurakonfl ikt beenden
Simon Thönen
Die SVP blies gestern im Grossen Rat
zum Frontalangriff auf das Juraabkommen,
das die Regierungen der Kantone
Bern und Jura am 20. Februar 2012 abgeschlossen
hatten, um den Jurakonfl ikt
beizulegen. Die Jurafrage sei bereits 1979
mit der Gründung des Kantons Jura defi
nitiv geregelt worden, betonte Anne-
Caroline Graber (SVP, La Neuveville).
Den Juradialog, der seit 1994 zwischen
Bern und Jura geführt wird, sei der Berntreuen
Bevölkerung des Berner Jura aufgenötigt
worden. «Seit Anfang der Neunzigerjahre
ist der Berner Jura gegen seinen
Willen mit Vorstössen der Separatisten
konfrontiert.»
Die SVP lehnte gestern denn auch alle
Punkte des Juraabkommens der beiden
Kantonsregierungen ab. Es sieht in einer
ersten Phase vor, dass einerseits der
Kanton Jura, andererseits der Berner
Jura darüber abstimmen, ob sie allenfalls
einen gemeinsamen grossen Kanton
Jura gründen wollen. Lehnt eine der
beiden Regionen ab, ist das Projekt erledigt.
In einer zweiten Phase könnten
einzelne bernjurassische Gemeinden
konsultative Abstimmungen über einen
Kantonswechsel durchführen. Unterstützt
wurde die SVP in ihrer Totalopposition
aber nur gerade von der kleinen
Rechtspartei EDU. «Die Regierung hätte
das Abkommen gar nie unterzeichnen
dürfen, ohne den Grossen Rat zu fragen»,
sagte Peter Bonsack (Kallnach).
SVP-Totalopposition chancenlos
Selbst die BDP, der jurapolitische Bündnispartner
der SVP, lehnte das Abkommen
allerdings nicht rundweg ab. BDP-
Sprecher Ueli Spring (Lyss) plädierte für
eine regionale Volksabstimmung, aber
gegen Gemeindeabstimmungen. «Wir
sind für eine regionale Abstimmung,
möglichst schon in diesem Herbst – aber
danach ist Schluss.» Der Antrag auf
Nichteintreten der SVP wurde denn
auch klar mit 103 zu 48 Stimmen bei 2
Enthaltungen abgelehnt. Zuvor hatten
die Grossräte aus dem Berner Jura in
einer separaten Abstimmung mit 12 zu 4
Stimmen für Eintreten votiert. In Jurafragen
geniesst die Abordnung aus dem
Berner Jura gewisse Sonderrechte im
bernischen Kantonsparlament.
Die Haltung der bernjurassischen
Grossräte war gestern aber vor allem in
politischer Hinsicht entscheidend, weil
sie die direkt betroff ene Bevölkerung
vertreten. So auch im hauptsächlichen
Streitpunkt: ob in einer zweiten Phase
auch einzelne Gemeinden wie Moutier
über einen Kantonswechsel abstimmen
dürfen. Die Deputation der Bernjurassier
akzeptierte diese Bestimmung gestern
mit 11 zu 5 Stimmen. Sie sei der einzige
Weg, um die Jurafrage zu lösen,
sagte der Bernjurassier und Präsident
der vorberatenden Kommission, Patrick
Gsteiger (EVP, Eschert). «Man kann diesen
Weg ablehnen. Aber Achtung: Man
muss dann die Verantwortung übernehmen
für die Ereignisse, die folgen.»
Widerwilliges Ja aus Vernunft
Abgesehen von den Grossräten der autonomistischen
PSA war allerdings kaum
jemand im Grossen Rat begeistert über
die Option der Gemeindeabstimmungen.
Auch der Regierungsrat hatte sich
in den Verhandlungen mit dem Kanton
Jura lange gegen sie gesträubt. Akzeptiert
haben der Regierungsrat und die
Vertreter der Bernjurassier die Option
von kommunalen Abstimmungen, weil
sie der Preis für ein Abkommen zur Beilegung
des Jurakonfl ikts waren. «Es ist
das erste Mal, dass Regierung und Parlament
des Kantons Jura bereit sind, zu akzeptieren,
dass die Jurafrage geregelt
ist», sagte der bernjurassische Regierungrat
Philippe Perrenoud (SP). Dies unter
der Voraussetzung, dass die im Abkommen
vorgesehenen Volksentscheide
stattfi nden – auf Wunsch von Gemeinden
auch kommunal.
Die Ratslinke sowie Grünliberale und
EVP unterstützten den Regierungsrat.
Entscheidend war die Zustimmung der
FDP-Fraktion. «Auch die FDP hatte ursprünglich
keine Freude an der Neuauflage
der Jura-Abstimmungen», sagte
Fraktionschef Adrian Kneubühler (Nidau).
Es habe sich aber schon zu Beginn
der 90er-Jahre abgezeichnet, dass die Jurafrage
nur gelöst werden könne, wenn
sie dem Volk erneut zum Entscheid vorgelegt
werde.
FDP gab Ausschlag für Abkommen
«Wenn man sich auf das Spiel einlässt,
dann soll man dies entweder ganz oder
gar nicht tun», sagte Kneubühler. Er plädierte
dafür, das Spiel zu Ende zu spielen.
Wie die Regierung verwies er darauf,
dass Gemeinden auch ohne Abkommen
konsultative Abstimmungen über
ihre Kantonszugehörigkeit fordern könnten
– gestützt auf die Bundesverfassung.
Der Vorteil des Abkommens sei, dass es
einen geregelten Rahmen vorgibt: Gemeinden,
die über einen Kantonswechsel
abstimmen wollen, müssen diesen
Wunsch innerhalb von zwei Jahren nach
der regionalen Volksabstimmung anmelden.
«Danach ist Schluss.» Das Ja der
FDP gab schliesslich den Ausschlag –
und auch, dass diesmal weniger FDP-
Grossräte fehlten als beim ersten Entscheid
im November. Mit 78 zu 74 Stimmen
bei einer Enthaltung lehnte das
Kantonsparlament gestern einen Antrag
gegen die Gemeindeabstimmungen
knapp ab – und verhalf damit dem Juraabkommen
zum Durchbruch.
Weniger Feuer, mehr Wasser
Die Feuerwehr der Stadt Bern stellt
sich dem Klimawandel. 19
Der bernische Grosse Rat gibt seinen Widerstand gegen das Juraabkommen im zweiten Anlauf auf.
Entscheidend für die hauchdünne Zustimmung war das Ja der meisten Grossräte aus dem Berner Jura.
Ohne Abkommen gebe es keine Regelung der Jurafrage, sagte Regierungsrat Philippe Perrenoud. Fotos: Caroline Marti
Gegen «Vorstösse der Separatisten»: SVP-Grossrätin Anne-Caroline Graber. Warnte vor den Folgen einer Ablehnung: EVP-Grossrat Patrick Gsteiger.
Die Ereignisse seit 1979 im Zeitraff er
Die Jurafrage – eine lange Geschichte
Die Schaff ung des Kantons Jura im Jahr ¬ 1993: Das bernische Stimmvolk nimmt
1979 vermochte die Jurafrage nicht end- die neue Kantonsverfassung an, die dem
gültig zu lösen. Das Tauziehen um die Berner Jura eine «besondere Stellung»
Wiedervereinigung des bernischen Süd- zubilligt. Im gleichen Jahr regt der einsjura
mit dem Kanton Jura ging weiter. tige Genfer Staatsschreiber Dominique
Hier einige wichtige Entwicklungen: Haenni eine «Politik der fortschreiten-
¬ 1. Januar 1979: Nach einer Serie von den Autonomie» für den Südjura an.
Volksabstimmungen entsteht aus drei ¬ 25. März 1994: Der Bundesrat und die
nördlichen Bezirken des ehemaligen Kantone Bern und Jura verständigen
bernischen Jura der Kanton Jura als 26. sich auf einen Jura-Dialog. Nahziel ist die
Stand der Eidgenossenschaft. Die drei Versöhnung, Fernziel allenfalls die Wie-
südlichen Bezirke bleiben bei Bern. dervereinigung des Jura. Die Assemblée
¬ Ab 1984: Wiederauffl ammen der Ge- interjurassienne (AIJ) wird gegründet,
walt. Zusammenstösse zwischen jurassi- ein 25-köpfi ges Konsultativorgan aus
schen «Béliers» und anti-separatisti- Vertretern beider Kantone.
schen «Sangliers», Bomben- und Brand- ¬ 20. Dezember 2000: Die AIJ fordert,
Anschläge von Separatisten, 1993 Tod den Berner Jura mit einer weitgehenden
des Bélier-Bombenlegers Christophe Ba- Autonomie innerhalb Berns auszustatder
bei einem versuchten Bombenanten und darauf aufbauend eine Partnerschlag
in Bern, Entwendung des Unschaft mit dem Kanton Jura zu konstituspunnensteins
durch Separatisten. ieren.
¬ 1989–1992: Die kantonale Initiative ¬ 2002–2004: Die bernische Regierung
«Unir» des Rassemblement jurassien arbeitet ein Sonderstatut für den Berner
fordert die Vereinigung von Nord- und Jura und Welschbiel aus. Die Gebiete er-
Südjura. Sie wird für ungültig erklärt. halten eine beschränkte Autonomie im
¬ 1990–1993: Der Bundesrat setzt eine Schul- und Kulturbereich. Zuständig da-
Konsultativkommission unter Alt-Natiofür wird ein Bernjurassischer Rat (BJR).
nalrat Sigmund Widmer ein («fünf Am 13. September 2004 stimmt der ber-
Weise»). Diese schlägt 1993 die Schafnische Grosse Rat dem Statut zu.
fung eines neuen Kantons vor, in dem ¬ 2002: Die jurassische Autonomiebesich
der heutige Kanton Jura und der wegung MAJ, entstanden 1994 aus dem
Berner Jura vereinen sollen.
Rassemblement jurassien der Unité ju-
rassienne, gibt mit ihrer Initiative «Un
seul Jura» den Anstoss zu neuen Bemühungen
für eine Wiedervereinigung.
¬ 7. November 2005: Die Regierungen
der Kantone Bern und Jura beauftragen
unter der Ägide von Bundesrat Blocher
die AIJ, Studien über die Zukunft der
jurassischen Region auszuarbeiten.
¬ 2006–2008: Die AIJ zeigt drei Optionen
auf: Die Vereinigung von Jura und
Berner Jura, die Schaff ung von zwei
Halbkantonen oder die Stärkung des
Berner Jura im Kanton Bern.
¬ 16. September 2008: Eine Studie der
Universität Neuenburg im Auftrag der
AIJ sieht in einem vereinigten Kanton
wirtschaftliche und steuerliche Vorteile
für beide Seiten.
¬ 4. Mai 2009: Die AIJ legt ihren Schlussbericht
vor, in dem zwei Varianten vorgeschlagen
werden: der Status quo oder
die Schaff ung eines neuen Kantons Jura,
der aus sechs Gemeinden besteht.
¬ 20. Februar 2012: Unter der Schirmherrschaft
von Bundesrätin Simonetta
Sommaruga einigen sich die Regierungen
von Bern und Jura auf ein Abkommen.
Es sieht vor, dass der Berner Jura
und der Kanton Jura über einen neuen
Kanton abstimmen. Später sollen auch
Gemeinden über einen Kantonswechsel
abstimmen dürfen. (sda/st)

Kommentar
Simon Thönen
Der Bund - 29 janvier 2013
Bern fi ndet
zurück auf den
Weg der Vernunft
Der Juradialog ist bisher ein Musterbeispiel,
wie man mit geduldigem Dialog
einen regionalen Konflikt entschärfen
kann. 18 Jahre lang pflegte man das
Gespräch, entwarf Konzepte und
verhandelte. Am 20. Februar 2012
konnten die bernische und die jurassische
Kantonsregierung ein Abkommen
mit einer gut schweizerischen Lösung
präsentieren: Das Volk wird fast 40
Jahre nach den Juraplebisziten erneut
befragt, ob es den Status quo ändern
will. Zuerst die Bevölkerung im Kanton
Jura und Berner Jura, in einer zweiten
Phase können auch Gemeinden über
einen Kantonswechsel abstimmen,
falls sie dies wünschen.
Um ein Haar wäre der Juradialog im
bernischen Grossen Rat ein Opfer
seines Erfolgs geworden: Er hat den
einst heissen Jurakonflikt so stark
beruhigt, dass viele konservative
Grossräte eine Lösung gar nicht mehr
für nötig hielten – mit einer hauchdünnen
Mehrheit sprach sich das Kantonsparlament
im November gegen die
Gemeindeabstimmungen aus und
gefährdete damit das Juraabkommen.
Ebenso knapp korrigierte der
Grosse Rat nun gestern seinen Entscheid
und strich seine Vorbehalte
gegen die Gemeindeabstimmungen
wieder. Gut so. Denn ein definitives
Nein zum Juraabkommen hätte auch
den Erfolg des Juradialogs infrage
gestellt: Die nachhaltige Entspannung
des Jurakonflikts.
Nun ist der Weg frei, um die Jurafrage
demokratisch und in geordneten
Bahnen erneut zu klären – und dies
hoffentlich für immer. Das Risiko für
Bern ist dabei gering. Es gibt keine
Anzeichen dafür, dass eine Mehrheit
der Bevölkerung im Berner Jura sich
von Bern lossagen will. Dass einzelne
Gemeinden wie Moutier in der zweiten
Phase zum Kanton Jura wechseln
wollen, ist zwar nicht ausgeschlossen.
Verkraftbar für Bern wäre dies jedoch
allemal. Wichtig ist nun, dass Berntreue
und Juraanhänger anders als in
den Siebzigerjahren ihre Abstimmungskampagnen
ohne Gehässigkeit
und mit Respekt für den Gegner führen.
Erst dies wird den Juradialog zu
einer Erfolgsgeschichte machen.

Replik Bei Wegfall der Zweisprachigkeit würde Bern markant an Einfl uss
verlieren. Auch die Brückenfunktion wäre gefährdet. Rudolf Joder
Das Juraproblem ist gelöst!
«Es gibt keinen Jurakonfl ikt mehr!»
Dies sagte Regierungsrat Philippe
Perrenoud letzten November am
Kongress der Force démocratique. Als
Vertreter des Berner Jura in der Regierung
muss er es am besten wissen.
Allerdings steht diese Aussage im
totalen Widerspruch zu der zwischen
dem Regierungsrat des Kantons Bern
und dem jurassischen Staatsrat im
Februar 2012 abgeschlossenen Absichtserklärung.
In dieser wird unter
Artikel 2 festgehalten: «Die (erneuten)
Abstimmungen haben zum Ziel, den
Jurakonfl ikt politisch zu lösen.» Warum
die Berner Regierung eine solche
Absichtserklärung unterschrieben hat,
bleibt ihr Geheimnis und ist ein politisches
Rätsel.
Kein wahrnehmbarer Konfl ikt
Ein erneuter Jurakonfl ikt im Kanton
Bern ist glücklicherweise nicht feststellbar.
Seit 7 Jahren hat die Bevölkerung
im Berner Jura gestützt auf das
kantonale Sonderstatutgesetz die
demokratische Möglichkeit, mit bloss
2000 gesammelten Unterschriften im
Rahmen einer Regionalinitiative auf
ihre Anliegen, Bedürfnisse, Begehren,
Sorgen und Nöte hinzuweisen und
politisch sowie rechtlich konkrete
Forderungen zu stellen. Während
dieser Zeit und bis auf den heutigen
Tag ist nichts Derartiges geschehen.
Also besteht kein wahrnehmbarer
neuer Jurakonfl ikt.
Es ist allerdings falsch, die Unterzeichnung
der Absichtserklärung
lediglich als politischen Betriebsunfall
der Berner Regierung zu interpretieren.
Während im Kanton Jura die
ganze Bevölkerung im Rahmen einer
obligatorischen Volksabstimmung
über einen neuen Verfassungszusatz
betreffend Einleitung erneuter Volksabstimmungen
über die Zugehörigkeit
des Berner Jura zum Kanton Jura
entscheiden kann, soll auf Berner
Seite die Volksbefragung nur beschränkt
auf den Berner Jura durchgeführt
werden.
Es kann nicht sein, dass die übrigen
95% der Bernerinnen und Berner
nichts zu sagen haben und von diesem
Entscheid ausgeschlossen werden.
Hinzu kommt, dass mit dem neuen
Artikel 139 in der jurassischen Verfassung
der Staatsrat des Kantons Jura
einen Dauerauftrag erhält, zeitlich
unbegrenzt Volksbefragungen durchführen
zu können über die Einleitung
von Verfahren für die Gründung eines
neuen Kantons, bestehend aus dem
Berner Jura und dem Kanton Jura.
Diese Bestimmung ignoriert die
verfassungsrechtliche Gebietsgarantie
des Kantons Bern und wird vom National-
und Ständerat kaum genehmigt
werden. Zudem steht die zwischen den
beiden Regierungen abgeschlossene
Absichtserklärung im Widerspruch zu
Artikel 5 der bernischen Kantonsverfassung.
Dieser hat folgenden Wortlaut:
«Der Kanton triff t Vorkehrungen, um
die Verbundenheit zwischen dem
Berner Jura und dem übrigen Kanton
zu stärken.» Die Umsetzung der Absichtserklärung
hat nicht eine Stärkung,
sondern die Schwächung Berns
zur Folge.
Der Berner Jura ist wichtig für den
ganzen Kanton. Dank der Zweisprachigkeit
spielt der Kanton Bern zusammen
mit der Bundeshauptstadt als
politisches Zentrum der Schweiz nach
wie vor eine tragende Rolle. Bei Wegfall
der Zweisprachigkeit würde Bern
Der Bund - 29 janvier 2013
markant an Einfl uss verlieren, und die
Brückenfunktion könnte nicht mehr
wahrgenommen werden. Auch für Biel
wäre es eine Schwächung. Zudem
könnten die zweisprachigen Strukturen
inklusive Minderheitenschutz mit der
Sitzgarantie des Berner Jura im Regierungsrat
und der Deputation im Grossen
Rat nicht aufrechterhalten werden.
Überdies hätte bei einer Abtrennung
des Berner Jura der Bevölkerungsrückgang
zur Folge, dass Bern ein weiteres
Nationalratsmandat verlieren würde.
Und schliesslich wären unternehmerische
Aushängeschilder wie die Firmen
Longines und Camille Bloch plötzlich
nicht mehr bernisch. Dies alles kann
nicht sein!
Nachteile verhindern
Der Kanton Bern ist selber in der Lage,
über seine Zukunft zu entscheiden. Er
benötigt dazu keine Absichtserklärung
mit dem Kanton Jura und auch keine
Belehrungen des Präsidenten der
interjurassischen Versammlung gegenüber
dem Grossen Rat. Der Minderheitenschutz
für den Berner Jura besteht,
und verschiedene demokratische
Instrumente stehen jederzeit zur
Verfügung. Diese sind bis jetzt nicht
benützt worden, also besteht kein
Handlungsbedarf. Es ist an der Zeit,
dass wir genau hinschauen und verhindern,
dass mit dem Vollzug der von beiden
Regierungen abgeschlossenen
Absichtserklärung dem Kanton Bern
Nachteile entstehen!
Rudolf Joder ist Fürsprecher. Er sitzt
seit 1999 für die SVP im Nationalrat.
Zwischen 2006 und 2012 bekleidete er
zudem das Amt des Präsidenten der
SVP Kanton Bern.

Schweiz. 29 janvier 2013
| Die
Berner Jura: Es läuft alles nach Plan
Der Grosse Rat krebst zurück: Er ist nun dafür, dass Moutier auch allein wechseln darf
Ein Abenteuer beginnt. Die Regierungspräsidenten Elisabeth Baume-Schneider (JU) und Bernhard Pulver (BE) unterzeichnen 2012 die Jura-Vereinbarung. Foto Keystone
Von Seraina Gross, Bern
Noch vor Weihnachten hatte es ganz danach
ausgesehen, als ob die bernjurassische
und die jurassische Kantonsregierung
mit ihrer gemeinsamen Absicht,
die Frage der Kantonszugehörigkeit des
Berner Jura einer definitiven Lösung
zuzuführen, bereits an der ersten Hürde
scheitern könnten. Zum Leidwesen der
links-grün dominierten Regierung
stimmte das mehrheitlich bürgerliche
Parlament einer Motion des bernjurassischen
antiseparatistischen SVP-Deputierten
Jean-Michel Blanchard zu, welche
ein Kernstück aus der vor Jahresfrist
im Von-Wattenwyl-Haus im Beisein
von Justizministerin Simonetta Sommaruga
feierlich unterzeichneten Vereinbarung
herausbrechen wollte: die
Abstimmung auf kommunaler Ebene.
Die Bernjurassier sollten, so der Plan
der beiden Regierungen, nicht nur in
globo darüber abstimmen, ob sie beim
Kanton verbleiben oder ob sie mit den
nordjurassischen Bezirken des 1979 gegründeten
Kantons Jura in einem neuen
Kanton aufgehen wollen. Für den
sehr wahrscheinlichen Fall eines Neins
in den drei bernjurassischen Bezirken
Courtelary, La Neuveville und Moutier
sollten Gemeinden mit Wechselgelüsten
innerhalb von zwei Jahren darüber
entscheiden können, ob sie Bern den
Rücken zukehren wollen.
Der Grosse Rat korrigiert sich
Seit gestern jedoch läuft wieder alles
nach Plan bei den Jura-Abstimmungen
2013. Die von den bernjurassischen
Deputierten vor Weihnachten per Veto
blockierte Motion Blanchard wurde
gestern auch vom Plenum mit 77 zu 72
Stimmen abgelehnt. Die Verankerung
des Abstimmungsprozesses im Gesetz
über das bernjurassische Sonderstatut
passierte in der Schlussabstimmung mit
91 Ja zu 51 Nein.
Ein deutliches Resultat, doch der
Eindruck täuscht. Offen bekämpft wurde
die zweite Runde von Jura-Abstimmungen
nach den Plebisziten der Siebzigerjahre
zwar nur von der Berner SVP.
Das Unbehagen über das von der bernischen
und jurassischen Regierung ausgehandelte
Abstimmungsprozedere
aber war auch bei anderen bürgerlichen
Parteien zu spüren. Auch die FDP habe
«keine Freude» an den Abstimmungen
und sie sei sich auch nicht sicher, ob sie
in allen Punkten glücklich über das ausgehandelte
Abstimmungsprozedere sei,
sagte FDP-Fraktionspräsident Adrian
Kneubühler. Als Bewohner des Seelandes
mit dem zweisprachigen Biel liege
ihm die Zweisprachigkeit des Kantons
Bern sehr am Herzen. Die FDP habe
deshalb ein gewisses Verständnis für
den Antrag der SVP, auf die Gesetzesvorlage
erst gar nicht einzutreten.
Trotzdem, die FDP sei dabei, sagte
Kneubühler, denn die Vereinbarung sei
das Ergebnis eines gewollten politischen
Prozesses im Rahmen der Interjurassischen
Versammlung.
Die Debatte zeigte jedoch auch, dass
man sich in der Lesart der Abstimmungen
der Siebzigerjahre nicht einig ist.
«Die Jura-Frage ist gelöst», sagte die Antiseparatistin
Anne-Caroline Graber,
Tochter des 2011 abgewählten einzigen
bernjurassischen Nationalrats Jean-
Pierre Graber aus La Neuveville. «Wir
sollten nicht in alte Reflexe verfallen»,
sagte Maxime Zuber, Separatist und
Langzeit-Bürgermeister von Moutier,
derjenigen Stadt, auf welche das «vote
communaliste» zugeschnitten wurde.
Es gehe darum, die jurassische Frage
selbstbestimmt zu lösen: «Die Stunde
der Wahrheit hat geschlagen.»
Zweifel an Tragfähigkeit
Zudem zeichnet sich ab, dass man
sich bei der demokratischen Tragfähigkeit
der bevorstehenden Abstimmungen
nicht einig ist. Die Befürworter der Abstimmungen
lobten das doppelte Abstimmungsprozedere
– zuerst regional, dann
kommunal – als vorbildliche demokratische
Lösung. Die Gegner sprachen von
einem autoritären Top-Down-Verfahren.
In der Regel müssten für eine Volksabstimmung
15 000 Unterschriften gesammelt
werden, sagte Anne-Caroline Graber.
Die Separatisten jedoch hätten keine
einzige Unterschrift sammeln müssen.
Also: «Welches Spiel wird hier gespielt?»
Eine Frage, die der bernjurassische
Regierungsrat Philippe Perrenoud
mit der Feststellung quittierte, dass keiner
der drei involvierten Justizminister,
weder Christoph Blocher, Eveline Widmer-Schlumpf
noch Simonetta Sommaruga
je eine Unterschriftensammlung
verlangt hätten.

Journal du Jura - 30 janvier 2013

■ QUESTION JURASSIENNE
Une décision «raisonnable»
C’est une décision qualifiée
de «raisonnable» dans
la presse, en particulier
bernoise, que le Grand
Conseil a prise lundi dans
la Question jurassienne en
autorisant aussi bien le vote
global sur l’avenir institutionnel
de la région que
les votes communalistes.
La Question jurassienne
pourrait passer pour «obsolète»
depuis qu’existe le canton
du Jura, écrit dans un commentaire
la BernerZeitung. La
Confédération et les deux cantons
impliqués en ont jugé différemment
en 1994. Aujourd’hui,
les populations seront
une nouvelle fois appelées
aux urnes, y compris sur
le plan communal. «Le Grand
Conseil bernois n’était pas
exactement enthousiasmé»,
constate la BZ, qui qualifie
néanmoins sa décision de
«raisonnable», «parce que la
région porte elle-même le processus,
comme les députés du
Jura bernois l’ont démontré».
La population du Jura bernois
sera donc appelée à décider fin
novembre si elle veut quitter le
canton de Berne. C’est le moment
d’argumenter.
Et pour la BZ, les arguments
«plaident pour Berne:
le Jura bernois est orienté socialement
et économiquement
vers Bienne. Si l’on pense au
porte-monnaie, un changement
n’est pas exclu. Le Jura
bernois est évidemment important
pour le bilinguisme du
canton de Berne. Mais laissons
les Jurassiens bernois peser
le pour et le contre. La population
du canton aura la parole
plus tard.»
Le départ de Moutier
serait «supportable»
Pour le Bund de Berne, «le
dialogue jurassien est un
exemple: il montre comment
un dialogue patient peut désamorcer
un conflit régional.»
Et pourtant, il s’en est fallu
d’un cheveu pour que le dialogue
jurassien devienne la victime
de son succès au Grand
Conseil bernois. «Ce dialogue
a tellement bien réussi à calmer
la situation que de nombreux
députés conservateurs
n’estimaient pas nécessaire de
trouver une solution.» En novembre,
une toute petite majorité
s’était exprimée contre le
vote communaliste, menaçant
ainsi l’accord du 20 février
2012. Une autre majorité, tout
aussi ténue, a permis de corriger
les réserves manifestées
contre le vote communaliste.
«C’est bien ainsi. Car un non
définitif à l’accord du 20 février
aurait aussi mis en question
le dialogue jurassien et la
détente enregistrée dans le
conflit jurassien. La voie est
maintenant libre pour résoudre
la Question jurassienne
par la démocratie, espérons
pour toujours.
Il n’y a pas de signe qu’une
majorité de la population du
Jura bernois veuille quitter le
canton de Berne. Il n’est pas
exclu que des communes
comme Moutier veuillent rejoindre
le canton du Jura. Ce
serait toutefois supportable
pour Berne. Ce qui est maintenant
important, c’est que les
partisans du maintien dans le
canton de Berne et les partisans
du Jura mènent leur campagne
autrement que dans les
années 1970, sans haine, avec
respect pour l’adversaire. C’est
cela qui fera le succès du dialogue
jurassien.»
Dans un compte rendu des
débats du Grand Conseil bernois,
la BaslerZeitung souligne
que le résultat final net
sur la modification du statut
particulier du Jura bernois
tranche avec le débat effectif:
les nouvelles votations sur la
Question jurassienne
n’étaient combattues que par
PHOTO STÉPHANE GERBER
LQJ - 30 janvier 2013
l’UDC «mais on sentait des réserves
dans les autres partis
bourgeois», notamment au
sein du Parti radical. La BaZ
constate que l’on n’a pas le
même regard sur les votations
à venir.
Une crise évitée
Le Journal du Jura constate
que «le Grand Conseil a sans
doute permis d’éviter une crise
supplémentaire sur le front
de la Question jurassienne.»
et «accordé au Conseil exécutif
le droit de reprendre des couleurs,
lui qui n’avait pas ménagé
sa peine pour parvenir à un
fragile accord avec son homologue
jurassien. Finalement,
le législatif n’aura même pas
fâché l’UDC et son héraut
Jean-Michel Blanchard.» Selon
le JdJ, le député UDC s’est
dit «déçu en bien». Et d’affirmer
que «la perspective du
vote communaliste n’enchante
pas grand monde en dehors
de la galaxie autonomiste».
Le JdJ évoque le vote de novembre
et les votes communalistes
qui suivront dans les
deux ans et se demande «si le
peuple saura s’en montrer digne»
avec une «participation à
la hauteur de l’enjeu. Pour
l’instant, l’indifférence semble
encore l’emporter parmi de
nombreuses couches de la population.»
En attendant le canton
de l’Arc jurassien
Le Temps estime que le
contexte de 2013 est «différent
de celui des plébiscites des années
1970 qui ont conduit à la
création du canton du Jura. Il
était alors question de drapeau,
de langue, de liberté, de
lutte identitaire. Le projet de
constituer un nouveau canton
du Jura, en 2013, tient davantage
du programme pragmatique
de société. Déchirés politiquement,
le Jura et le Jura bernois
ont le même tissu industriel,
une vie associative commune,
les mêmes problèmes
économiques, sociaux, de périphérie,
d’accessibilité. La logique
voudrait qu’on élargisse
la perspective vers un canton
de l’Arc jurassien, avec Neuchâtel.
Avant cela, il faut résoudre
le différend jurassien.»
Claude Röthtlisberger
se distingue
A noter les propos du président
de l’UDC du Jura bernois
Claude Röthlisberger parus
dans Le Matin d’hier:
«Les autorités de Moutier
sont des petites bites. Elles
votent oui quand on est tous
ensemble, puis ensuite elles
disent non. Si elles l’avaient
voulu, elles auraient déjà dit
oui au Jura il y a quelques années.»
Le Matin a demandé à
Claude Röthlisberger de
confirmer son «qualificatif
corporel», ce que l’intéressé a
fait. Et le quotidien lausannois
de citer le conseiller
d’Etat Philippe Perrenoud:
«Est-ce que ce serait vraiment
un drame si Moutier quittait
le canton de Berne?»
GEORGES MAILLARD

L
a signature de l’Acccord
du 25 mars 1994 – que
d’aucuns ont présenté comme
un accord de paix entre Berne
et le Jura – a semé le trouble,
tant dans les milieux séparatistes
que probernois. Ce paraphe
devait mettre en oeuvre la
première des deux propositions
de la Commission Widmer:
la création de l’Assemblée
interjurassienne (AIJ).
Président du Gouvernement
de la République et Canton
du Jura à cette époque,
Jean-Pierre Beuret a signé cet
accord. «Nous avions des bons
contacts avec le Gouvernement
bernois. Il fallait passer
par une étape de réconciliation
avant de rédiger les bases d’un
avenir commun. Ce rapprochement
nous a valu d’être
traités de tout les noms par les
mouvements de lutte séparatistes»,
se souvient l’ancien
ministre PCSI.
Alors quel rapport existe-t-il
entre l’Accord du 25 mars 1994
et la décision du Grand Conseil
bernois de permettre au Jura
méridional de se prononcer sur
un nouveau canton? «Celui
d’aboutir à ce que la Commission
Widmer préconisait dans
un deuxième temps, à savoir
que les deux Jura, Nord et Sud,
se retrouvent autour d’une table
pour écrire la constituante
d’un futur état réuni», explique
Jean-Pierre Beuret, qui parle
d’une solution «constructive et
honnête». «On ne demandera
pas aux citoyens de s’engager
sur une voie inconnue», insiste-t-il.
Et de prévenir: «Il faudra
toutefois que les gens comprennent
le message. Ce n’est
pas un «oui» définitif pour la
création d’un nouveau canton
que l’on glissera dans l’urne à
la fin de l’année, mais un
«oui» d’entrée en matière.
C’est bien lors du deuxième
vote que l’on décidera d’un
nouveau canton!
Si le Socialiste biennois Hermann
Fehr, homologue bernois
de Jean-Pierre Beuret lors du paraphe
du 25 mars 1994, n’a pas
souhaité s’exprimer, son ancien
collègue du gouvernement Peter
Schmid s’est quant à lui
montré plus bavard.
«Je peine à comprendre cette
évolution de la situation. Pour
moi, le problème a été réglé par
les plébiscites des années
1970», commence l’ancien
conseiller d’Etat UDC. «Lorsque
nous avons mis sur pied
l’AIJ, j’étais toutefois conscient
des risques que cela impliquait,
à savoir une décision qui
n’arrangerait finalement qu’un
seul camp», relève-t-il.
L’agrarien dit toutefois s’être
efforcé de soigner le dialogue
avec le nouveau canton: «Nous
avons mis sur pied d’importantes
collaborations, notamment
scolaires et culturelles, ainsi que
les études au niveau BEJUNE.
«Dans cette affaire, ce sont
les discussions sans fin de la
solution communaliste qui me
font peur», conclut Peter
Schmid.
«En novembre, je ne m’étais
pas rendu compte de la portée
que pouvait avoir notre vote. Ce
qu’on voulait, c’était qu’on en
finisse parce qu’on en a marre
de discuter encore de la Question
jurassienne après 40 ans».
Député au sein du groupe PLR,
Hans-Jürg Feller (Steffisburg)
le reconnaît volontiers. Les enjeux
du vote sur la motion
Blanchard ne lui ont pas immédiatement
sauté aux yeux.
Même s’il avait déjà rejeté le
texte en novembre, c’est avec
une réelle conviction qu’il a cette
fois-ci donné son aval au vote
communaliste. «Au départ je
n’y étais pas favorable mais ensuite,
je me suis intéressé au
dossier et j’ai compris que si on
voulait en finir, c’était dans ce
sens qu’il fallait aller. Je suis
content de la solution qu’on a
trouvée lundi et qui permet
d’envisager la résolution de la
Question jurassienne. Les gens
du Jura bernois auront l’occasion
de nous dire quel chemin
ils désirent suivre».
Du côté de l’UDC, si le groupe
a affiché une solide unanimité
contre les propositions
du Gouvernement, un député
s’est malgré tout démarqué en
acceptant l’entrée en matière,
contre l’avis de son parti. Il
s’agit de Jürg Schürch (Huttwil),
qui connaît bien la région
prévôtoise pour y avoir vécu
plusieurs années à la fin des
années 1960, y effectuant son
apprentissage.
«Pour moi, il était important
que le Grand Conseil débatte
de la question. Je pense que la
population doit pouvoir voter.
C’est la démocratie. De ce
point de vue, il est vrai que j’aurais
dû voter oui à la révision de
la loi sur le statut particulier
(n.d.l.r.: ce qu’il n’a pas fait).
Mais là où je n’étais pas d’accord,
c’était de permettre à toutes
les communes de pouvoir
rejoindre le canton du Jura
même si elles ne sont pas limitrophes»,
explique-t-il.
Un avis partagé par Peter
Eberhart (Erlenbach, PBD).
«Si le Jura bernois veut rejoindre
le canton du Jura, c’est la
démocratie. Mais la région forme
un tout. On ne devait pas
accepter que des villages isolés
puissent partir, car le risque
est réel que la région ressemble
ensuite à un dalmatien».
Quant à savoir si le processus
permettra vraiment de résoudre
définitivement la
Question jurassienne, les opi-
L es
réactions s’enchaînent,
suite aux décisions du
Grand Conseil bernois de permettre
au Jura-Sud de se prononcer
sur un nouveau canton.
Le Groupe Sanglier, dans un
communiqué, exprime sa déception
face au manque de courage
politique de la majorité
des députés bernois. «Il appartenait
aux séparatistes de revendiquer
ce processus, notamment
en récoltant les signatures
nécessaires dans le
cadre d’une initiative», indique
le Sanglier. S’il a pleinement
confiance sur les intentions de
vote de la population du Jura
bernois, il condamne toutefois
le vote communaliste «qui ouvre
la porte à un éclatement du
Jura bernois.»
Autre son de cloche du côté
du Parti socialiste autonome
(PSA), qui salue une «décision
historique, une heureuse issue
et une victoire de l’intelligence
et de la démocratie». Le PSA insiste
sur la nature de la question
qui sera posée, en principe
à l’automne: «Voudra-t-on
d’une assemblée constituante
paritaire Nord-Sud chargée de
dessiner les contours et d’élaborer
le contenu d’un nouvel
espace de vie romand ancré
dans l’Arc jurassien et ouvert à
ses voisins?»
LQJ - 30 janvier 2013
nions divergent. Peter Eberhart
a un avis bien tranché sur
la question. «Quand il y a une
décision, on doit la respecter
et aller de l’avant. Mais ce ne
sera sans doute pas le cas ici,
et c’est cela qui me fâche».
Lundi, beaucoup ont reconnu
qu’on ne pouvait pas exclure
que le sujet ressurgisse à
l’avenir, malgré le processus
prévu par la Déclaration d’intention.
Mais globalement,
l’optimisme est de mise. «On
ne peut pas prévoir ce qu’il va
se passer dans les générations
futures. Mais la solution devrait
valoir pour une génération
au moins», estime Giovanna
Battagliero (PS, Berne).
«La génération suivante parlera
sans doute moins de la
Question jurassienne. Le risque
est donc faible que la population
se prononce à nouveau
sur ce sujet à l’avenir»,
note Marc Jost (PEV, Thoune).
Ce dernier se dit particulièrement
heureux que le Grand
Conseil ait corrigé le tir car
ainsi, les jeunes générations
vont avoir la chance de se prononcer
elles aussi sur l’avenir
de leur région. «On ne doit pas
avoir peur. Je suis persuadé
qu’une majorité de la population
est satisfaite, ou ne s’intéresse
pas forcément à la Question
jurassienne», analyse-t-il.
Représentantes de la jeune
génération, les députées Daphné
Rüfenacht (Bienne, Les
Verts) et Giovanna Battagliero
(PS) ont en tous les cas suivi
avec intérêt ce débat historique.
«J’ai été impressionnée par le
processus mis en place avec
l’Assemblée interjurassienne
et par la patience dont les deux
parties ont fait preuve pour finalement
trouver la solution la
plus démocratique susceptible
de résoudre le conflit», note
Giovanna Battagliero.
«La voie de la démocratie
était la seule à suivre», relève
Daphné Rüfenacht. «Toute autre
décision aurait repoussé la
résolution du problème de plusieurs
années et aurait fait
grimper la tension. En tant que
Biennoise toutefois, je ne peux
qu’espérer que le Jura bernois
restera dans le canton de Berne.
Mais ce sera à la population
du Jura bernois d’en décider».
Les élus alémaniques se
montrent en tous les cas
confiants quant à l’issue du
vote régional. Le cas de Moutier,
en revanche, est jugé très
ouvert. «Le premier vote à
l’échelle de la région donnera
des indications importantes»,
conclut Marc Jost. Suspense...

Journal du Jura - 30 janvier 2013

4
SUISSE
LE MATIN MERCREDI 30 JANVIER 2013
Le maire de Moutier,
Maxime Zuber, estime que
l’honneur des autorités de
sa ville doit être préservé.
«Petites bites»: insultée,
Moutier contre-attaque
QUESTION JURASSIENNE
«Lorsque j’ai pris connaissance
dans «Le Matin» des déclarations
de Claude Röthlisberger,
j’ai dû relire par deux fois.» Le
député-maire de Moutier,
Maxime Zuber, n’a pas apprécié
le terme de «petites bites» utilisé
hier dans nos colonnes par le président
de l’UDC du Jura bernois
pour qualifier les autorités de la
cité prévôtoise.
Des propos qui ne resteront
pas sans suite. «Nous avons
mandaté un avocat pour défendre
notre honneur sous l’angle
juridique. Il y a, à mon sens en
tout cas, injure, voire peut-être
atteinte à l’honneur», nous a indiqué
Maxime Zuber. Chercherait-il
à déboulonner l’adversaire,
à quelques mois d’un vote
crucial sur l’avenir de la région
jurassienne? «Je
ne cherche pas la
polémique, mais
à éviter les débordements.
Nous allons audevant
d’une
campagne démocratique.
Dès
lors que les autorités et les élus ne
montrent pas l’exemple, le risque
de dérapages existe dans la population.
Et c’est aussi mon rôle de
maire de défendre l’honneur des
autorités prévôtoises, qui comptent
d’ailleurs aussi des élus
UDC.»
Mais ce n’est pas tout: Maxime
Zuber a aussi fait part de ses protestations
au président du
g Monsieur
Röthlisberger
devra répondre
de ses actes!»
Maxime Zuber,
député-maire de Moutier (BE)
Laurent Crottet
Conseil exécutif bernois. Car
Claude Röthlisberger travaille au
sein de l’Administration cantonale.
«Il est en relation avec la
Ville de Moutier, notamment
pour des questions de chômage.
Je vois mal comment les employés
peuvent continuer à travailler
avec lui. La confiance est
rompue», estime Maxime Zuber.
«Je préférerais tourner la page»
«C’est le droit de Moutier d’engager
une procédure. Il est vrai
que je préférerais tourner la
page», réagit le président de
l’UDC du Jura bernois, Claude
Röthlisberger, un peu malheureux
de ses «petites bites». «Il y
a le contexte. L’article reflète assez
bien mes propos. Un élément
n’est pas ressorti. Mes propos
portaient plus sur le passé, le dernier
scrutin organisé
à Moutier
sur l’appartenancecantonale,
et pas sur la
situation actuelle»,
estime
Claude Röthlisberger.
Qui
poursuit: «Je serai conciliant
dans l’affaire. Je ne vais pas mettre
de l’huile sur le feu.» Il parle
aussi d’une inimitié personnelle.
«Je sais que Maxime Zuber ne
m’apprécie pas outre mesure. Il a
déjà fait des interventions contre
ma personne. Mais c’est son droit
de porter plainte.»
● LISE BAILAT
lise.bailat@lematin.ch

Le Temps - 30 janvier 2013

JEUDI 31 JANVIER 2013 L'IMPARTIAL
RÉGION 9
PARLEMENT JURASSIEN Les députés avalent tout rond l’idée d’un nouveau canton.
Hymne à l’amour du Jura bernois
JACQUES STADELMANN
«Vive le Jura bernois, vive le
Jura!» Jailli de la bouche du
jeune député PS Loïc Dobler à
l’issue de son intervention, ce cri
du cœur a fait frissonner le Parlement
jurassien hier à Delémont.
Jamais dans son histoire,
vieille de 30 ans déjà, le législatif
jurassien n’avait entendu une exclamation
aussi chaleureuse à
l’adresse du Jura bernois et, incidemment
sans doute, à l’intention
de son corps électoral.
Amené, deux jours après le
Grand Conseil bernois, à donner
mandat au Gouvernement jurassien
d’engager le processus visant
à créer un nouveau canton,
les députés jurassiens, ont proclamé
tout le bonheur éprouvé à
l’idée de créer, de concert avec le
Jura bernois, un tout nouveau
canton. Adoptant un profil bas,
la plupart des orateurs élus l’ont,
comme on dit, l’ont joué modeste
et rassurant.
A leur tour, Elisabeth Baume-
Schneider, en charge du dossier,
et les observateurs de Moutier et
de Sorvilier – respectivement
Pierre Corfu et Jean-Marie Koller
– ont choisi de séduire. Ils
ont plaidé avec ferveur la cause
d’un canton nouveau, «plus fort
et plus beau qu’avant».
«Construire ensemble»
Soucieux de s’adresser à ses
concitoyens du Jura bernois,
l’observateur Jean-Marie Koller
a martelé que «le processus auquel
nous adhérons ne consiste pas
à dissoudre, ni à rattacher, ni à incorporer
le Jura-Sud au canton du
Jura, mais à construire ensemble
un canton nouveau, qui se distingue
par sa capacité à l’innovation,
à l’harmonie sociale et à l’équilibre
politique». Rien de moins!
Autre illustration de la forte
connotation consensuelle du
débat, tourné pour une large
part vers les voisins du Sud, la
questionduvotecommunalistea
été à peine effleurée, et seul l’observateur
de Moutier a mis en
évidence l’ancrage dans la loi du
droit des communes de choisir
leur destin. Il s’est réjoui de la généralisation
de cette ouverture à
l’ensemble des communes et
plus particulièrement à celles de
la couronne prévôtoise.
Une UDC piquante
Seule entorse faite hier au climat
bon enfant des débats, l’interventiondel’UDC.«Si»,anoté
son porte-parole Romain Schaer,
«l’UDC Jura salue l’élan pris pour
convaincre nos amis du Jura bernois
de la pertinence d’unir nos forces,ils’agitmaintenantdejoindrele
geste à la parole.»
Piquant, il a soulevé alors quelques
questions dérangeantes,
dont voici un échantillon:
«Comment imaginer qu’un parti
majoritaire (réd.: le PDC,) cède
pour la bonne cause ses acquis,
voiresesprérogatives?Est-onprêtà
partager ou à abandonner nos hôpitaux,
à offrir éventuellement notre
capitale (réd.: Delémont) à
une autre ville? A déplacer certains
de nos offices cantonaux?»
Evoquant, pour clore, le vote
communaliste il a averti:
«Quant à la politique du salami
qui consiste à grignoter pas à pas
les communes, l’UDC Jura refuse
de manger ce pain-là.» Ses flèches
décochées, il a néanmoins
appelé au vote unanime (59 voix
contre 0 au final) et a souri à la
réaction du porte-parole du
PDC venu clamer que pour son
parti, l’unité du Jura l’emportait
sur ses acquis.
Nouveau canton
Quelle Constituante ?
Projection J.St., selon élections 2010 Parlement
JU et Conseil JB
Partis 25 élus 25élus 50 élus
politiques JU JB JU + JB
PSJ 5 5
PSA 4 4
PSJB 5 5
CS/POP 1 1
les Verts 2 1 3
UDC 3 7 10
PDC 8 1 9
PLR 3 4 7
PCSI 3 3
AJU* 1 1
PDB 1 1
PEV 1 1
Totaux
* Alliance jurassienne
25 25 50
LA
QUESTION
D’HIER
Avez-vous envie
de goûter
au pâté de campagnol?
Participation: 91 votes
Un vote unanime de la part des députés jurassiens pour une modification de la constitution. BIST /DANIÈLE LUDWIG
Campagnols: dégustation reportée
Le moins que l’on puisse écrire, c’est qu’Edgar
Sauserafaitfortenproposantunedégustationde
pâtés de campagnols à ses pairs, ainsi qu’à la
presse et aux cinq membres du Gouvernement,
lorsdelapaused’hiermatinauParlement(notre
édition d’hier). Aussitôt rendue publique, cette
démarche a provoqué un Dévéritable branle-bas
de combat. L’élu PLR franc-montagnard évoque
carrément des «pressions». Le Service cantonal
de la consommation et des affaires vétérinaires
s’en est mêlé. Finalement, pour une question juridique,lafameusedégustationétéreportée.Elle
aura lieu en privé, ce matin dès 10 heures, à la
ferme du député, au Cerneux-Lombard.
Quelle journée... Mardi, Edgar Sauser a été
«secoué» de tous les côtés. De par son action,
l’agriculteur voulait certes promouvoir un nouveau
produit du terroir jurassien - «On consomme
bien des escargots, des cuisses de grenouilles,
des insectes... Pourquoi pas du
campagnol?». Mais il désirait surtout rendre attentif,
une fois de plus, les politiques sur un
fléau. Selon lui en effet, en plus de trois années,
ce petit rongeur a occasionné des millions de
NON
82%
OUI
18%
francs de dégâts à l’agriculture jurassienne. Et
personne n’est d’accord de verser des compensations
en espèces sonnantes et trébuchantes...
Les interventions sont venues de tout en haut.
Officiellement,lecampagnoln’estpasconsidérécommeunedenréealimentaire,selonlalégislation
fédérale. Chacun est libre de manger ce
qui l’enchante entre ses quatre murs. Mais pas
question de se goinfrer de ce rongeur en public,
ni d’en tirer un quelconque profit. Une autre
raison a fait revenir Edgar Sauser sur ses premières
intentions: «Le grand point de la séance
était consacré à l’avenir institutionnel de la région
jurassienne.Imaginonsquedespoliciersm’interdisent
l’entrée de l’hôtel du Parlement. C’est cette
image-là qui aurait passé le soir à la télévision... Et
faire quelque chose contraire à la loi ne me ressemblepasdutout.»Cematin,àl’apéro,legaillardréunira
donc une poignée d’amis pour goûter les
controversés pâtés aux campagnols concoctés
par son épouse. Blanc et rouge garantis. Et aussi
de la saucisse sèche classique.
Pour les mal élevés qui feraient la fine bouche
en visite... GST
HÔPITAL, CJ, LA ROCHE
HÔPITAL «Il est évident que les
soins réservés aux enfants sont
assurés sur le long terme.»
MIchel Thentz a tenu à rassurer
la députée PCSI Géraldine
Beuchat qui s’inquiétait d’une
éventuelle fermeture du service
de la pédiatrie au sein de
l’Hôpital du Jura. Le ministre de
la Santé a toutefois précisé que
c’est le conseil d’administration
de l’H-JU qui décide de la
suppression ou de la création
d’unités de soins. Bémol: le
même Michel Thentz a admis
que, sur le long terme, certaines
prestations pourraient
disparaître: «Tout est une
question de coûts négociés
avec les assureurs. Et c’est là
querésidelegrosproblème.»
TRAVERSES Le PDC Gabriel
Willemin a eu vent que la
direction des Chemins de fer du
Jura (CJ), dans le cadre de la
réfection de gare du Noirmont,
souhaite remplacer les traverses
en bois fabriquées à Glovelier
(ETS Röthlisberger SA) par des
traverses en béton. Le député
s’étonne «que les CJ, bénéficiant
de subventions cantonales pour
près de triois millions de francs
par année, sans compter les
investissements financés par
l’Etat de près d’un million de
francs», puissent jouer un aussi
vilain tour à une entreprise
jurassienne, «spécialisée et
reconnue dans ce domaine».
Philippe Receveur ne l’a qu’à
moitié tranquillisé. «Les traverses
en bois sont en danger de
manière générale. Nous entrons
ici dans l’opérationnel. La
Confédération doit aussi agir, elle
dont les normes sont trop
favorables au béton. Pour
l’heure, la compagnie n’a pas
arrêté son choix», a dévoilé le
ministre de l’Equipement.
TUNNEL Quid d’un nouveau
tunnel à la Roche, s’est
interrogée la PDC Marie-
Françoise Chenal? En 2016, le
canton consacrera
400 000 francs pour réaliser des
études. C’est dire que le délai de
2017 avancé par l’ancien
ministre Laurent Schaffter ne
pourra pas être tenu. GST

JEUDI 31 JANVIER 2013 L'IMPARTIAL
RÉGION 9
PARLEMENT JURASSIEN Les députés avalent tout rond l’idée d’un nouveau canton.
Hymne à l’amour du Jura bernois
JACQUES STADELMANN
«Vive le Jura bernois, vive le
Jura!» Jailli de la bouche du
jeune député PS Loïc Dobler à
l’issue de son intervention, ce cri
du cœur a fait frissonner le Parlement
jurassien hier à Delémont.
Jamais dans son histoire,
vieille de 30 ans déjà, le législatif
jurassien n’avait entendu une exclamation
aussi chaleureuse à
l’adresse du Jura bernois et, incidemment
sans doute, à l’intention
de son corps électoral.
Amené, deux jours après le
Grand Conseil bernois, à donner
mandat au Gouvernement jurassien
d’engager le processus visant
à créer un nouveau canton,
les députés jurassiens, ont proclamé
tout le bonheur éprouvé à
l’idée de créer, de concert avec le
Jura bernois, un tout nouveau
canton. Adoptant un profil bas,
la plupart des orateurs élus l’ont,
comme on dit, l’ont joué modeste
et rassurant.
A leur tour, Elisabeth Baume-
Schneider, en charge du dossier,
et les observateurs de Moutier et
de Sorvilier – respectivement
Pierre Corfu et Jean-Marie Koller
– ont choisi de séduire. Ils
ont plaidé avec ferveur la cause
d’un canton nouveau, «plus fort
et plus beau qu’avant».
«Construire ensemble»
Soucieux de s’adresser à ses
concitoyens du Jura bernois,
l’observateur Jean-Marie Koller
a martelé que «le processus auquel
nous adhérons ne consiste pas
à dissoudre, ni à rattacher, ni à incorporer
le Jura-Sud au canton du
Jura, mais à construire ensemble
un canton nouveau, qui se distingue
par sa capacité à l’innovation,
à l’harmonie sociale et à l’équilibre
politique». Rien de moins!
Autre illustration de la forte
connotation consensuelle du
débat, tourné pour une large
part vers les voisins du Sud, la
questionduvotecommunalistea
été à peine effleurée, et seul l’observateur
de Moutier a mis en
évidence l’ancrage dans la loi du
droit des communes de choisir
leur destin. Il s’est réjoui de la généralisation
de cette ouverture à
l’ensemble des communes et
plus particulièrement à celles de
la couronne prévôtoise.
Une UDC piquante
Seule entorse faite hier au climat
bon enfant des débats, l’interventiondel’UDC.«Si»,anoté
son porte-parole Romain Schaer,
«l’UDC Jura salue l’élan pris pour
convaincre nos amis du Jura bernois
de la pertinence d’unir nos forces,ils’agitmaintenantdejoindrele
geste à la parole.»
Piquant, il a soulevé alors quelques
questions dérangeantes,
dont voici un échantillon:
«Comment imaginer qu’un parti
majoritaire (réd.: le PDC,) cède
pour la bonne cause ses acquis,
voiresesprérogatives?Est-onprêtà
partager ou à abandonner nos hôpitaux,
à offrir éventuellement notre
capitale (réd.: Delémont) à
une autre ville? A déplacer certains
de nos offices cantonaux?»
Evoquant, pour clore, le vote
communaliste il a averti:
«Quant à la politique du salami
qui consiste à grignoter pas à pas
les communes, l’UDC Jura refuse
de manger ce pain-là.» Ses flèches
décochées, il a néanmoins
appelé au vote unanime (59 voix
contre 0 au final) et a souri à la
réaction du porte-parole du
PDC venu clamer que pour son
parti, l’unité du Jura l’emportait
sur ses acquis.
Nouveau canton
Quelle Constituante ?
Projection J.St., selon élections 2010 Parlement
JU et Conseil JB
Partis 25 élus 25élus 50 élus
politiques JU JB JU + JB
PSJ 5 5
PSA 4 4
PSJB 5 5
CS/POP 1 1
les Verts 2 1 3
UDC 3 7 10
PDC 8 1 9
PLR 3 4 7
PCSI 3 3
AJU* 1 1
PDB 1 1
PEV 1 1
Totaux
* Alliance jurassienne
25 25 50
LA
QUESTION
D’HIER
Avez-vous envie
de goûter
au pâté de campagnol?
Participation: 91 votes
Un vote unanime de la part des députés jurassiens pour une modification de la constitution. BIST /DANIÈLE LUDWIG
Campagnols: dégustation reportée
Le moins que l’on puisse écrire, c’est qu’Edgar
Sauserafaitfortenproposantunedégustationde
pâtés de campagnols à ses pairs, ainsi qu’à la
presse et aux cinq membres du Gouvernement,
lorsdelapaused’hiermatinauParlement(notre
édition d’hier). Aussitôt rendue publique, cette
démarche a provoqué un Dévéritable branle-bas
de combat. L’élu PLR franc-montagnard évoque
carrément des «pressions». Le Service cantonal
de la consommation et des affaires vétérinaires
s’en est mêlé. Finalement, pour une question juridique,lafameusedégustationétéreportée.Elle
aura lieu en privé, ce matin dès 10 heures, à la
ferme du député, au Cerneux-Lombard.
Quelle journée... Mardi, Edgar Sauser a été
«secoué» de tous les côtés. De par son action,
l’agriculteur voulait certes promouvoir un nouveau
produit du terroir jurassien - «On consomme
bien des escargots, des cuisses de grenouilles,
des insectes... Pourquoi pas du
campagnol?». Mais il désirait surtout rendre attentif,
une fois de plus, les politiques sur un
fléau. Selon lui en effet, en plus de trois années,
ce petit rongeur a occasionné des millions de
NON
82%
OUI
18%
francs de dégâts à l’agriculture jurassienne. Et
personne n’est d’accord de verser des compensations
en espèces sonnantes et trébuchantes...
Les interventions sont venues de tout en haut.
Officiellement,lecampagnoln’estpasconsidérécommeunedenréealimentaire,selonlalégislation
fédérale. Chacun est libre de manger ce
qui l’enchante entre ses quatre murs. Mais pas
question de se goinfrer de ce rongeur en public,
ni d’en tirer un quelconque profit. Une autre
raison a fait revenir Edgar Sauser sur ses premières
intentions: «Le grand point de la séance
était consacré à l’avenir institutionnel de la région
jurassienne.Imaginonsquedespoliciersm’interdisent
l’entrée de l’hôtel du Parlement. C’est cette
image-là qui aurait passé le soir à la télévision... Et
faire quelque chose contraire à la loi ne me ressemblepasdutout.»Cematin,àl’apéro,legaillardréunira
donc une poignée d’amis pour goûter les
controversés pâtés aux campagnols concoctés
par son épouse. Blanc et rouge garantis. Et aussi
de la saucisse sèche classique.
Pour les mal élevés qui feraient la fine bouche
en visite... GST
HÔPITAL, CJ, LA ROCHE
HÔPITAL «Il est évident que les
soins réservés aux enfants sont
assurés sur le long terme.»
MIchel Thentz a tenu à rassurer
la députée PCSI Géraldine
Beuchat qui s’inquiétait d’une
éventuelle fermeture du service
de la pédiatrie au sein de
l’Hôpital du Jura. Le ministre de
la Santé a toutefois précisé que
c’est le conseil d’administration
de l’H-JU qui décide de la
suppression ou de la création
d’unités de soins. Bémol: le
même Michel Thentz a admis
que, sur le long terme, certaines
prestations pourraient
disparaître: «Tout est une
question de coûts négociés
avec les assureurs. Et c’est là
querésidelegrosproblème.»
TRAVERSES Le PDC Gabriel
Willemin a eu vent que la
direction des Chemins de fer du
Jura (CJ), dans le cadre de la
réfection de gare du Noirmont,
souhaite remplacer les traverses
en bois fabriquées à Glovelier
(ETS Röthlisberger SA) par des
traverses en béton. Le député
s’étonne «que les CJ, bénéficiant
de subventions cantonales pour
près de triois millions de francs
par année, sans compter les
investissements financés par
l’Etat de près d’un million de
francs», puissent jouer un aussi
vilain tour à une entreprise
jurassienne, «spécialisée et
reconnue dans ce domaine».
Philippe Receveur ne l’a qu’à
moitié tranquillisé. «Les traverses
en bois sont en danger de
manière générale. Nous entrons
ici dans l’opérationnel. La
Confédération doit aussi agir, elle
dont les normes sont trop
favorables au béton. Pour
l’heure, la compagnie n’a pas
arrêté son choix», a dévoilé le
ministre de l’Equipement.
TUNNEL Quid d’un nouveau
tunnel à la Roche, s’est
interrogée la PDC Marie-
Françoise Chenal? En 2016, le
canton consacrera
400 000 francs pour réaliser des
études. C’est dire que le délai de
2017 avancé par l’ancien
ministre Laurent Schaffter ne
pourra pas être tenu. GST

Le Temps - 31 janvier 2013

Der Bund - 31 janvier 2013
Jurassisches Parlament votiert
einstimmig für Jura-Abkommen
Das jurassische Parlament
will, dass das Volk des
Kantons Jura und jenes des
Berner Jura erneut über die
Gründung eines gemeinsamen
Kantons abstimmen.
Im bernischen Grossen Rat war das
Abkom men zwischen den Kantonen
Bern und Jura zur Beilegung des Jura-
Konfl ikts umstritten. Lediglich knapp,
mit 78 zu 74 Stimmen, lehnte das bernische
Kantonsparlament am Montag
einen Antrag ab, der das Jura-Abkommen
grundsätzlich infrage stellte («Bund»
vom Dienstag). Noch im November hatte
sich das Kantonsparlament in einer ersten
Stellungnahme gegen das Jura-
Abkom men ausgesprochen.
Ganz anders verlief gestern, zwei
Tage nach der Debatte im bernischen
Grossen Rat, die Beratung in Delsberg:
Das Parlament des Kantons Jura sprach
sich einstimmig für eine Volksabstimmung
über die Jura-Frage aus. Es beschloss
eine Revision der Kantonsverfassung,
die rechtlich den Weg frei macht
für einen Volksentscheid im Herbst.
Weg frei für Volksbefragung
Damit hat nun auch das jurassische Parlament
die Weichen für einen Urnengang
gestellt. Alle politischen Parteien
unterstützten das Vorgehen, das dem
schwelenden Jura-Konfl ikt mit einer
gleichzeitigen Abstimmung in beiden
Regionen ein Ende machen soll.
Konkret soll die jurassische Verfassung
um einen Artikel ergänzt werden,
der die Regierung ermächtigt, die Schaffung
eines neuen Kantons unter Einbezug
des Berner Jura in die Wege zu
leiten. Das Parlament nahm die Revision
mit 59 Ja und ohne Gegenstimmen, oder
Enthaltungen an. Sie unterliegt dem
obliga torischen Referendum.
«Region vor Wendepunkt»
Nach der Abstimmung brandete im Parlament
Applaus auf. Aber anders als bei
früheren Debatten über die Einheit des
Jura verzichteten die Parlamentsmitglieder
auf das Absingen der «Rauracienne»,
der Hymne des Jura. Zudem kam in der
Debatte nie Siegesstimmung auf; vielmehr
betonten die Fraktionen, dass
noch nichts entschieden sei.
«Die jurassische Region steht an
einem Wendepunkt ihrer Geschichte»,
sagte die sozialdemokratische Bildungs-,
Kultur- und Sportdirektorin Elisabeth
Baume-Schneider. Entstehe ein neuer
Kanton, so werde es keine Verlierer geben.
Die jurassische Regierung wolle für
den Berner Jura da sein. Im Hinblick auf
die Abstimmung warb Baume-Schneider
für Dialog und Off enheit. Den historischen
Charakter des Plebiszits unterstrichen
auch die Sprecher der parlamentarischen
Fraktionen.
Urnengang am 24. November?
Der Urnengang fi ndet voraussichtlich im
November diese Jahres statt. Laut Baume-Schneider
ist der Termin noch nicht
festgelegt, doch wird meistens der
24. November genannt. Geben die
Stimmberechtigten im Kanton Jura sowie
im Berner Jura grünes Licht, wird als
Nächstes eine Verfassunggebende Versammlung
einberufen. Sagt eine Seite
Nein, ist das Projekt vom Tisch.
Egal, ob ein neuer Kanton angenommen
oder verworfen wird – in einem
zweiten Schritt sollen die bernjurassischen
Gemeinden auf Wunsch innert
zweier Jahre über ihre Kantonszugehörigkeit
befi nden können. Dies zielt vor
allem auf das autonomistisch gesinnte
Moutier im Berner Jura. (sda/st)

C’était hier au Parlement jurassien,
après le Grand
Conseil bernois lundi, de se
prononcer dans le cadre du
processus initié par la Déclaration
d’intention signée le
20 février 2012 par les Gouvernements
bernois et jurassien.
Un contexte tout autre qui a vu
l’ensemble des 59 députés
présents soutenir le processus
et l’article 139 de la Constitution
jurassienne en première
lecture et applaudir longuement
leur décision. A Berne, il
s’en est fallu de quatre voix
lundi pour que le processus
n’implose.
Le vote du Parlement jurassien
ne constitue pas une surprise.
Mais la manière et les
propos tenus dans l’enceinte
D
ans un long discours, la présidente
du Gouvernement aux affaires jurassiennes
Elisabeth Baume-Schneider s’est
attachée à démontrer les avantages de la
souveraineté cantonale.
«Qu’observe-t-on aujourd’hui? Depuis
1979, le canton du Jura se développe bien.
Les chiffres l’attestent. De 1980 à 2012, la
population du canton du Jura a crû de
8,5% alors que celle du Jura bernois a évolué
de 0,4%. De 1990 à 2011, le nombre de
logements a augmenté de 27% dans le
Jura, tandis que dans le Jura bernois,
l’augmentation est de 15%. En 2010, il
s’est construit deux fois plus de bâtiments
d’habitation dans le canton du Jura que
dans le Jura bernois: 155 dans le Jura, 77
dans le Jura bernois. De 2001 à 2010, les
du législatif jurassien ont toute
leur importance.
Premier à s’exprimer, le
président de la Commission
des affaires extérieures et de la
réunification Martial Courtet
(PDC), a loué le processus, le
Gouvernement pour sa gestion,
le président de l’Assemblée
interjurassienne Dick
Marty pour son rôle de facilitateur.
«Approuvons cette modification
de la Constitution
avec enthousiasme», a-t-il clamé.
Pourtant, «rien n’est joué
d’avance, dans le Jura non
plus», a tempéré Martial Courtet.
Pour preuve, la consultation
sur le nouvel article 139 a
vu 42% des sondés répondre,
«une preuve de relative indifférence».
«On n’est plus dans
les années de braise mais la
perspective exaltante reste de
créer un nouvel Etat. Une
chance unique pour la nouvelle
génération qui n’a pas vécu
les plébiscites», a dit Martial
Courtet. Au passage, le prési-
dent a annoncé que la commission
qu’il préside changera
de nom le moment venu.
Paul Froidevaux (PDC) a lui
aussi évoqué cette opportunité
offerte à la «nouvelle génération
du Nord et du Sud de modifier
nos frontières, une
chance à ne pas manquer». Il a
salué la décision du Grand
Conseil bernois de respecter
les engagements pris par les
Gouvernements. «Evidemment,
sur le fond de la démarche,
il se trouvera toujours des
voix contre la création d’un
nouveau canton.» Et d’appeler
à voter à l’unanimité la modification
de la Constitution proposée.
Romain Schaer (UDC) a apporté
le soutien de son groupe
à un projet qui offre un des
«plus beaux moments souhaités
par une démocratie, créer
un nouvel Etat souverain». La
nouvelles entreprises ont créé dans le
Jura deux fois plus d’emplois que dans le
Jura bernois. Dans le Jura bernois, entre
1990 et 2010, le nombre de personnes
employées dans l’agriculture a diminué
de 27% alors que dans le Jura, l’agriculture
a bien résisté avec un recul de 18%. Entre
2000 et 2011, le canton du Jura a vu le
nombre de nuitées dans l’hôtellerie augmenter
de 43% alors que le Jura bernois a
fait face à une baisse de 13%.» Le taux de
chômage est plus bas dans le Jura bernois
«mais cela ne dit pas tout. Dans le Jura
bernois, 4,5% de la population est au bénéfice
de l’aide sociale, contre 2% dans le
canton du Jura. La souveraineté cantonale
génère des retombées concrètes et mesurables
dont la population profite quoti-
réconciliation entre les deux
Juras permettrait à la nouvelle
région de s’attaquer «de front
à l’éclosion de ce coin de
pays». Et d’estimer lui aussi
que «notre propre population
n’est pas totalement acquise à
la cause. Comment un parti
majoritaire pourrait-il céder
de ses prérogatives? Si nouvelle
Constitution il y a, une nouvelle
répartition des sièges
s’opérera. Pourra-t-on faire ce
deuil? Si oui, nous parviendrons
à réaliser ce qui paraît
pour l’instant une utopie.»
L’UDC apporte donc son soutien,
à l’exception du «partage
communaliste»: «L’UDC ne
veut pas manger de ce painlà.»
Gabriel Schenk (PLR) s’est
demandé si ce dossier «très
important pour l’avenir de la
région et de l’Arc jurassien»
était bien perçu par la population.
«Y a-t-il un conflit jurassien?
A mon avis, il n’y a plus
de conflit et je crains que la po-
diennement. Cette réalité doit être dite.»
Le statut de canton offre la possibilité de
défendre ses intérêts auprès de la Confédération.
Un nouveau canton aurait une
population dépassant celle du canton de
Zoug. Il aurait trois conseillers nationaux
et renforcerait la position de la Suisse romande
au sein de l’Etat fédéral.
La ministre a évoqué les modalités de la
consultation populaire avec deux scrutins
simultanés à une date qui reste à fixer. Le
processus sera suivi de plusieurs scrutins
populaires décrits dans le détail par un
concordat intercantonal. Dire oui en novembre
permettra de juger d’un projet
sur pièces. Un non aurait un caractère définitif
mais des communes pourront
choisir leur appartenance cantonale.
LQJ - 31 janvier 2013
pulation ne soit pas préoccupée
par la question. Mais le
groupe PLR adhère avec enthousiasme
à ce projet axé sur
l’avenir. On peut rêver, inventer
un nouveau canton. Si nos
voisins ont la même ambition,
ce sera la fin du canton du Jura
et la naissance d’une nouvelle
entité commune. Nous sommes
à la veille d’un vote historique,
il est important que la
population comprenne les enjeux.
Donnons envie! Il faut
convaincre les Jurassiens
d’adhérer au concept.»
Loïc Dobler (PS) s’est adressé
plus d’une fois à «nos amis
du Jura bernois». «Nous devons
convaincre. La Question
jurassienne prend aux tripes.
Pour convaincre nos amis du
Jura bernois, nous devrons faire
preuve d’ouverture, y compris
envers ceux qui ne partagent
pas nos convictions. Aller
à la rencontre du Jura bernois,
convaincre, cela peut paraître
banal. Ce ne sera pas facile. La
création d’une nouvelle Assemblée
constituante passera
aussi par le dialogue avec les
habitants du canton du Jura.
Ce changement est à même
d’inquiéter. Là aussi nous devrons
convaincre que nos deux
régions sortiront grandies de
la création d’un nouveau canton
romand. Le choix sera celui
de l’avenir ou de la stagnation.»
Et Loïc Dobler de
conclure ainsi: «Vive le Jura
bernois et vive le Jura!»
Christophe Schaffter
(CS•POP/Verts), qui n’a pas
participé au vote du 23 juin
1974, voit dans le rendez-vous
de novembre 2013 l’opportunité
de marquer la réconciliation
et «reconstruire l’avenir de
Boncourt à La Neuveville». Et
d’évoquer ce «destin commun
tous les jours sur la table des
industriels qui partagent les
mêmes soucis à Tramelan et
aux Breuleux. Le poids du
Nord et du Sud seuls est
inexistant. Ensemble nous serons
plus forts.»
Jean-Paul Miserez (PCSI)
voit dans le processus «une
main tendue à nos voisins du
Jura méridional qui ont renoncé
voici bientôt 40 ans à
construire la maison jurassienne
commune. Il est logique
de proposer à nos voisins
de partager nos acquis. Peu
importe de savoir qui sera gagnant
ou perdant politiquement.
Nous voulons offrir à
nos proches voisins l’expérience
enthousiasmante que nous
avons vécue avec l’Assemblée
constituante et la construction
d’un nouveau canton.
Construire une maison nouvelle
nous obligera à oublier
certaines habitudes.» Comme
les autres groupes, le PCSI
était unanime dans son soutien
à l’article 139.

■ COMMENTAIRE
Rémy Chételat
LQJ - 31 janvier 2013
Solennité,
unanimité, lucidité
La matinée parlementaire a été hier d’une
exceptionnelle solennité. En acceptant d’une
même voix la modification constitutionnelle
ouvrant la voie à la création d’un nouveau
canton, les députés jurassiens, toutes tendances
politiques confondues, ont ouvert la voie
à un troisième plébiscite prévu en fin d’année.
Ce scrutin se présente différemment des précédents,
moins passionnel, plus raisonné. Lucides,
les parlementaires jurassiens ont
conscience du travail qui les attend s’ils veulent
contribuer avec succès à la création d’un
Etat nouveau. Car tout reste à expliquer, dans
le Jura bernois comme dans le canton.
Contrairement au Grand Conseil bernois
qui est resté rivé lundi sur des questions de
procédure, les députés jurassiens se sont exprimés
sur le fond de la question. Des déclarations
parfois chargées d’émotion mais toujours
loin de l’agitation de drapeaux, le ton
juste pour rappeler le destin commun de tous
les Jurassiens qui, ensemble, seront plus forts.
Le pragmatisme doit primer sur la passion.
Si le cœur doit parler, il faut aussi écouter la
raison. La souveraineté est un atout. Les citoyens
du canton comme des districts restés
bernois ne prennent aucun risque à désigner
une Assemblée constituante, paritaire, qui
concevra ce nouveau canton: un Etat rénové,
repensé, remodelé. Et si le résultat ne devait
pas répondre aux attentes du peuple de ce
grand Jura, eh bien il sera encore temps de renoncer.
L’opportunité de participer à la création
d’un nouveau canton, acte rare, doit primer
sur la peur, légitime, du changement.
On ne peut blâmer la population de ne pas
spontanément s’émouvoir devant ce retour
de la Question jurassienne; la majorité n’a pas
voté lors des plébiscites des années septante.
La jeunesse ne vibre pas? Quoi de plus normal,
elle est née alors que les braises du combat
pour l’indépendance étaient froides, elle a
grandi dans l’atmosphère apaisée de la conciliation
interjurassienne instillée par l’accord
du 25 mars 1994. Il faut juste expliquer aux
gens que l’enjeu est digne d’intérêt.

■ COMMENTAIRE
Rémy Chételat
LQJ - 31 janvier 2013
Solennité,
unanimité, lucidité
La matinée parlementaire a été hier d’une
exceptionnelle solennité. En acceptant d’une
même voix la modification constitutionnelle
ouvrant la voie à la création d’un nouveau
canton, les députés jurassiens, toutes tendances
politiques confondues, ont ouvert la voie
à un troisième plébiscite prévu en fin d’année.
Ce scrutin se présente différemment des précédents,
moins passionnel, plus raisonné. Lucides,
les parlementaires jurassiens ont
conscience du travail qui les attend s’ils veulent
contribuer avec succès à la création d’un
Etat nouveau. Car tout reste à expliquer, dans
le Jura bernois comme dans le canton.
Contrairement au Grand Conseil bernois
qui est resté rivé lundi sur des questions de
procédure, les députés jurassiens se sont exprimés
sur le fond de la question. Des déclarations
parfois chargées d’émotion mais toujours
loin de l’agitation de drapeaux, le ton
juste pour rappeler le destin commun de tous
les Jurassiens qui, ensemble, seront plus forts.
Le pragmatisme doit primer sur la passion.
Si le cœur doit parler, il faut aussi écouter la
raison. La souveraineté est un atout. Les citoyens
du canton comme des districts restés
bernois ne prennent aucun risque à désigner
une Assemblée constituante, paritaire, qui
concevra ce nouveau canton: un Etat rénové,
repensé, remodelé. Et si le résultat ne devait
pas répondre aux attentes du peuple de ce
grand Jura, eh bien il sera encore temps de renoncer.
L’opportunité de participer à la création
d’un nouveau canton, acte rare, doit primer
sur la peur, légitime, du changement.
On ne peut blâmer la population de ne pas
spontanément s’émouvoir devant ce retour
de la Question jurassienne; la majorité n’a pas
voté lors des plébiscites des années septante.
La jeunesse ne vibre pas? Quoi de plus normal,
elle est née alors que les braises du combat
pour l’indépendance étaient froides, elle a
grandi dans l’atmosphère apaisée de la conciliation
interjurassienne instillée par l’accord
du 25 mars 1994. Il faut juste expliquer aux
gens que l’enjeu est digne d’intérêt.

Par le biais d’une déclaration
adoptée par 19 voix contre
une et deux abstentions, le
CJB a donc «pris acte» de la
décision des parlements bernois
et jurassien de donner
leur feu vert à une votation populaire
portant sur l’avenir
institutionnel de la région.
Mais le CJB a aussi tenu à
mettre les points sur les «i».
Car comme l’a souligné hier le
secrétaire général de l’institution
Fabian Greub, relayant
l’avis du conseil, ce n’est pas
avec enthousiasme que le CJB
a accueilli la perspective de ce
vote. «Le CJB a approuvé le
lancement du processus figurant
dans la Déclaration d’intention
du 20 février essentiellement
parce qu’il permet
d’aboutir à un règlement rapide
la Question jurassienne.»
D’ailleurs, le CJB ne manque
pas de rappeler que par 17
voix contre 7, il s’est prononcé,
en mai 2011, en faveur d’un
maintien du Jura bernois au
sein du canton de Berne, privilégiant
la piste du statu quo+
au détriment de celle d’un
nouveau canton. Ce scénario
est, aux yeux du CJB, celui qui
permettra de «relever le plus
efficacement les défis du
XXI e siècle». En résumé, c’est
8J4V5Y9H
donc clairement un «non» que
le CJB recommandera aux citoyens
du Jura bernois de glisser
dans l’urne lorsqu’ils devront
dire, en novembre prochain,
s’ils souhaitent envisager
leur avenir ailleurs que
dans le canton de Berne.
Pour l’heure, le CJB se réjouit
en tous les cas que la majorité
du Grand Conseil bernois
ait suivi sa position, à savoir
qu’il a évité un blocage en
adoptant la révision de la loi
sur le statut particulier «dans
une version qui renvoie les
questions relatives au vote
communaliste à la période qui
suivra la votation régionale».
Une formule qui permet de
rappeler que rien n’est encore
joué en ce qui concerne ce 2 e
volet du processus arrêté dans
la Déclaration d’intention.
«Lundi, le Grand Conseil n’a
pas accepté le vote communaliste.
Il a refusé de l’interdire.
Mais il devra encore se prononcer
à l’avenir à ce sujet»,
fait remarquer Fabian Greub.
Tout comme le CJB, que l’on
sait plutôt réticent à ce sujet.
Fabian Greub rappelle ainsi
que la Déclaration d’intention
ne fait que prévoir un processus,
dont les diverses étapes
doivent être mises en œuvre
par l’introduction de bases légales
dans les cantons. Ainsi,
au lendemain du vote de novembre,
si une commune devait
exprimer son souhait d’organiser
un scrutin portant sur
son appartenance cantonale,
le Gouvernement bernois devra
proposer les bases légales y
relatives et tant le Grand
Conseil que le CJB auront
alors leur mot à dire.
Mais tout ceci est musique
d’avenir. On n’en est pour
LQJ - 2 février 2013
l’heure qu’aux premières notes
de la longue partition composée
par les deux Gouvernements
dans la Déclaration
d’intention. «Le vote communaliste,
ce n’est ni pour demain,
ni pour après-demain»,
conclut en souriant le président
du CJB, Jean-Pierre Aellen.
Place, d’abord, au premier
vote du mois de novembre.

Par le biais d’une déclaration
adoptée par 19 voix contre
une et deux abstentions, le
CJB a donc «pris acte» de la
décision des parlements bernois
et jurassien de donner
leur feu vert à une votation populaire
portant sur l’avenir
institutionnel de la région.
Mais le CJB a aussi tenu à
mettre les points sur les «i».
Car comme l’a souligné hier le
secrétaire général de l’institution
Fabian Greub, relayant
l’avis du conseil, ce n’est pas
avec enthousiasme que le CJB
a accueilli la perspective de ce
vote. «Le CJB a approuvé le
lancement du processus figurant
dans la Déclaration d’intention
du 20 février essentiellement
parce qu’il permet
d’aboutir à un règlement rapide
la Question jurassienne.»
D’ailleurs, le CJB ne manque
pas de rappeler que par 17
voix contre 7, il s’est prononcé,
en mai 2011, en faveur d’un
maintien du Jura bernois au
sein du canton de Berne, privilégiant
la piste du statu quo+
au détriment de celle d’un
nouveau canton. Ce scénario
est, aux yeux du CJB, celui qui
permettra de «relever le plus
efficacement les défis du
XXI e siècle». En résumé, c’est
8J4V5Y9H
donc clairement un «non» que
le CJB recommandera aux citoyens
du Jura bernois de glisser
dans l’urne lorsqu’ils devront
dire, en novembre prochain,
s’ils souhaitent envisager
leur avenir ailleurs que
dans le canton de Berne.
Pour l’heure, le CJB se réjouit
en tous les cas que la majorité
du Grand Conseil bernois
ait suivi sa position, à savoir
qu’il a évité un blocage en
adoptant la révision de la loi
sur le statut particulier «dans
une version qui renvoie les
questions relatives au vote
communaliste à la période qui
suivra la votation régionale».
Une formule qui permet de
rappeler que rien n’est encore
joué en ce qui concerne ce 2 e
volet du processus arrêté dans
la Déclaration d’intention.
«Lundi, le Grand Conseil n’a
pas accepté le vote communaliste.
Il a refusé de l’interdire.
Mais il devra encore se prononcer
à l’avenir à ce sujet»,
fait remarquer Fabian Greub.
Tout comme le CJB, que l’on
sait plutôt réticent à ce sujet.
Fabian Greub rappelle ainsi
que la Déclaration d’intention
ne fait que prévoir un processus,
dont les diverses étapes
doivent être mises en œuvre
par l’introduction de bases légales
dans les cantons. Ainsi,
au lendemain du vote de novembre,
si une commune devait
exprimer son souhait d’organiser
un scrutin portant sur
son appartenance cantonale,
le Gouvernement bernois devra
proposer les bases légales y
relatives et tant le Grand
Conseil que le CJB auront
alors leur mot à dire.
Mais tout ceci est musique
d’avenir. On n’en est pour
LQJ - 2 février 2013
l’heure qu’aux premières notes
de la longue partition composée
par les deux Gouvernements
dans la Déclaration
d’intention. «Le vote communaliste,
ce n’est ni pour demain,
ni pour après-demain»,
conclut en souriant le président
du CJB, Jean-Pierre Aellen.
Place, d’abord, au premier
vote du mois de novembre.

Le Journal du Jura - 2 février 2012

L
’UDC ne lancera pas de référendum contre
la modification de la loi sur le statut particulier
acceptée lundi par le Grand Conseil bernois
et ouvrant la voie à l’organisation d’un
scrutin sur l’avenir institutionnel de la région.
Réuni jeudi soir, le comité directeur de l’UDC
Jura bernois a décidé unanimement de renoncer
à cette possibilité.
Dans un communiqué diffusé hier, l’UDC
du Jura bernois explique «qu’en tant que parti
démocratique», elle a pris acte de la décision du
Grand Conseil. «Nous avons toujours exprimé
une opposition de principe à l’organisation
d’un vote. Or, un référendum aurait précisément
eu pour effet d’engendrer un scrutin populaire»,
a relevé hier Manfred Bühler, s’exprimant
en tant que secrétaire de l’UDC du Jura
bernois.
D’où la volonté des agrariens de se battre désormais
«sur le fond plutôt que sur la forme».
Dans son communiqué, l’UDC estime toutefois
que les partis ayant soutenu le principe
d’un vote régional et de votes communalistes
«ont pris une lourde responsabilité». «La ma-
LQJ - 2 février 2013
chine infernale qui se met en marche a été
conçue à Delémont pour dépecer le Jura bernois»,
invective encore la formation de droite,
ajoutant que les réactions positives des milieux
séparatistes «démontrent que le chemin tracé
correspond totalement à leurs attentes et que le
Conseil-exécutif s’est couché devant les promesses
grotesques du Gouvernement jurassien».
L’UDC rappelle en outre que la population
du Jura bernois n’a jamais demandé ces votes.
Le parti indique cependant qu’il fait pleinement
confiance à la population et qu’il s’engagera
«sans concessions dans les campagnes qui
s’annoncent, afin de mettre un terme à la tactique
du salami perfide des séparatistes».
Comme l’indique encore Manfred Bühler,
un comité de campagne sera mis en place, mais
cette dernière ne sera lancée qu’en temps voulu.
«Bien du travail a toutefois déjà été fait en
amont car nous nous attendions à la décision
du Grand Conseil», précise le secrétaire de
l’UDC JB. Et d’avertir: «Nous partons pour gagner
la partie. La campagne ne va pas être molle!».
Le Temps - 2 février 2013
Le Journa du Jura -
2 février 2013

Samstag, 2. Februar 2013 | Nordwestschweiz Der Jurakonflikt
3
Beweis des Widerstands: Sangliers versuchten, die Juraflagge zu übermalen. Doch die Béliers blieben bis heute siegreich. FOTOS: YOSHIKO KUSANO
Der letzte Atem der Separatisten
Moutier Im bernjurassischen Städtchen weht nur noch ein laues Lüftchen des Widerstands
VON DANIEL FUCHS, MOUTIER
DEN WIDDERKOPF – Logo der Béliers
– hält David Sauvain im Archiv
versteckt. Für den Besucher holt er,
der Präsident der bernjurassischen
autonomen Sozialisten, das vergilbte
Bügelbild aus dem Schrank. «Ein Relikt
aus den Sechzigern», erklärt er.
Die Sechzigerjahre weit bis in die
Neunziger – es war die Zeit der Proteste
und Scharmützel zwischen
Bern-treuen Loyalisten und den Separatisten,
die bis heute eine jurassische
Kultur beschwören. Sauvain
freut sich, dass die Zeit der Konfrontation
vorbei ist. Mit den Entscheiden
in den Parlamenten der Kantone
Bern und Jura von dieser Woche gehörten
Militanz und Gewalt nun der
Vergangenheit an, ist er sich sicher.
Die Jurassier beider Kantone darüber
abstimmen zu lassen, ob der
Weg für einen neuen Grosskanton
eebnet werden soll oder nicht – «auf
ieses Ziel haben wir jahrzehntelang
ingearbeitet», erklärt Sauvain, als er
wiebeln und Crevetten anbrutzelt.
s ist Mittag, der Teilzeithausmann
rwartet seine beiden Kinder zum Esen.
Sein Blick schweift an die Krete
och über dem Haus in Belprahon,
iner Nachbargemeinde von Mouier:
Dort oben verläuft die Kantonsrenze.
In die jurassische Kantonsauptstadt
ist es nur einen Katzenprung,
wogegen Bern weit weg ist.
Und für die Berner sind die Problee
der Bernjurassier noch weiter
ntfernt. Die interessieren sich nicht
für die Anliegen ihrer französischsprachigen
Mitbürger», so Sauvain.
AM KOMMENDEN 24. NOVEMBER
sollen die betroffenen Stimmbürger
abstimmen dürfen. Egal, wie es ausgeht,
den einzelnen Gemeinden
bleibt danach die Möglichkeit, über
ein Lossagen von Bern abzustimmen.
Sauvains Hoffnungen aber ruhen auf
einem neuen Kanton. «Ebnet die Bevölkerung
im Herbst den Weg dazu,
so wird in Moutier die grosse Fete
steigen», verspricht er.
Von den hitzigen (Wort-)Gefechten
der Vergangenheit bemerkt heute
nicht mehr viel, wer Moutier besucht.
Ein laues Lüftchen des Widerstands
aber bleibt von niemandem
unbemerkt. Stolz grüsst die gemalte
Juraflagge von einem Felskopf hoch
über dem Städtchen. Darunter: ein
Haus wie ein Mahnmal. Die Flecken
an der Mauer zeugen von Transparenten
und politischen Slogans, die
einst daran klebten. Während der
Unruhen von 1977 war es trauriger
Schauplatz, als ein Bern-treuer Heisssporn
mit seiner Flinte auf demonstrierende
Separatisten schoss. Heute
steht das Haus zum Verkauf.
ZWEI SPUNTEN, ZWEI KULTUREN:
Die Bern-treuen Sangliers – die Wildschweine
– markieren die Gegenbewegung
zu den Béliers – treffen sich
üblicherweise in der Gaststube des
Hôtel du Cheval Blanc. Pascal Tobler
ist Metzger, Bauer, SVP-Anhänger
und Sanglier-Mitglied. «Die Juraflag-
BERNER JURA
ge hat hier nichts zu suchen», regt
sich der 26-Jährige in sauberem
Berndeutsch auf. Nicht nur den
Fels, sondern auch das Hôtel de la
Gare, wo sich die Béliers treffen,
und sogar das Hôtel de Ville, Amtssitz
des Bürgermeisters, zieren Jura-Flaggen.
Sie sind den Loyalisten
ein Dorn im Auge.
Was, wenn der Kampf der Separatisten
doch noch zum Erfolg führt?
Beginnen dann die Unruhen von neuem?
«Nein, solche Zeiten sind vorbei»,
glaubt Tobler. Ihm will aber
nicht in den Kopf, weshalb man nach
bald vierzig Jahren erneut über die
Jurafrage befinden soll. Eine Mehrheit
der Bernjurassier, ja, selbst die
Stimmbürger von Moutier hätten
sich 1975 doch für den Verbleib im
Kanton Bern entschieden, sagt er.
«Das ist doch eine Zwängerei!»
Auch Toblers Gegenspieler, der
«animateur» der Béliers, Clément Piquerez,
will sich nicht prügeln. Er,
der 21-jährige Maler, sitzt – wie
könnte es anders sein – im Hôtel de
la Gare. Die einzige politische Frage,
die ihn umtreibt, ist die Jurafrage. Befürchtet
er, dass es die Béliers nicht
mehr brauchen wird, wenn die Frage
vom Tisch ist? Piquerez schüttelt den
Kopf: «Unser Ziel liegt nicht in unserer
Existenz. Entsteht ein Kanton für
alle Jurassier, so haben wir erreicht,
wofür wir kämpften.»
ER IST KORYPHÄE der Separatistenbewegung.
Doch Maxime Zuber ist
längst in der Gegenwart angekommen.
Der Bürgermeister von Moutier
gibt sich staatsmännisch und will so
gar nicht zum Widerstandskämpfer
passen. Am langen Holztisch im Hôtel
de Ville sitzt er in teurem Tuch
und studiert Akten. Er räumt ein: «In
meinem Herzen bin ich Separatist.
Nun ist aber eine pragmatische Phase
eingeläutet. Die Phase der Béliers
und der Sangliers ist passé.» Zuber
blickt auf eine lange politische Karriere
zurück als Lokalpolitiker und als
Vertreter im bernischen Grossen Rat.
Es habe den Kampf der Separatisten
gebraucht. Mit den Entscheiden in
den Kantonsparlamenten habe aber
die Zeit der Debatte begonnen.
Noch ist unklar, wer den Kampf
gewonnen hat. War es der Berner
Bär? Oder gar ein Widder oder ein
Wildschwein?
Pragmatiker mit einem Herz, das im Jura schlägt: David Sauvain. Militanz sieht anders aus: Der «animateur» der Groupe Bélier.
Delsberg
Moutier
Delsberg so nah, Bern so fern.
Weitere Bilder aus dem Nest des
jurassischen Widerstands online.
Chronologie
Ein Weg der vielen
Volksabstimmungen
• 1814/1815 Wiener Kongress: Die
meisten Gebiete des ehemaligen
Fürstbistums Basel gehen an den
Kanton Bern.
• 1947 «Moeckli-Affäre»: Der Berner
Grosse Rat verweigert Regierungsrat
Georges Moeckli das
Baudepartement, weil dieser französisch
spricht. Es gilt als eigentlicher
Auslöser des Jurakonflikts,
auch wenn bereits vorher Separatisten
Autonomie gefordert hatten.
Das Komitee von Moutier
konstituiert sich.
• 1952 Berntreue gründen die Union
des Patriotes jurassiens (UPJ).
Dies als Reaktion auf Separatisten,
die zuvor das Mouvement Séparatiste
jurassien (MSJ) gründeten,
das später unter Roland Béguelin
im Rassemblement jurassien
(RJ) aufging.
• 5. Juli 1959 Die kantonale Volksinitiative
des RJ, die zur Gründung
eines Kantons Jura hätte führen
sollen, wird massiv verworfen.
Auch im Berner Jura findet sich eine
knappe Mehrheit für den Beibehalt
des Status quo.
• 1962 Gründung der Béliers (Widder),
der Jugendorganisation des
RJ. Sie machen vor allem mit politischem
Aktionismus von sich reden.
In den Sechzigern verschärft
sich das Klima zusehends. Der militante
Front de libération jurassien
(FLJ) verübt Brand- und Sprengstoffanschläge.
Das provoziert Gegenaktionen.
• 23. Juni 1974 Die erste einer Reihe
von Abstimmungen, die in der
Schaffung eines neuen Kantons
enden wird: Eine knappe Mehrheit
der Bernjurassier spricht sich
für die Loslösung von Bern aus. In
der loyalistischen Bewegung entsteht
danach die berntreue Organisation
Sangliers (Wildschweine).
• 1975 In einer zweiten Abstimmung
bekräftigen die Bezirke
Moutier, Courtelary und La Neuveville
ihr Verdikt von 1974 und bleiben
bei Bern. Nach der dritten Abstimmung
entscheiden sich etliche
Gemeinden für einen Kantonswechsel.
In Moutier halten
die Loyalisten knapp die Mehrheit.
Moutier bleibt bei Bern.
• 1. Januar 1979 Der jüngste Kanton
heisst Jura, nachdem auch
das Schweizer Volk Ja gesagt hat.
Bis in die Neunziger drängen die
Separatisten immer wieder auf eine
Vereinigung mit dem Kanton
Jura. Die Berntreuen halten dagegen.
Es kommt zu vereinzelten
Gewalttaten. Trauriger Höhepunkt:
ein Bélier, der 1993 in Bern vom
eigenen Sprengsatz getötet wird.
• 25. März 1994 Die Berner, Jurassier
und der Bundesrat unterzeichnen
eine Übereinkunft. Die interjurassische
Versammlung (Assemblée
jurasienne) nimmt ihre
Arbeit auf.
• 1998 bis 2006 Die separatistische
Bewegung erleidet immer wieder
Niederlagen, hält den Druck aber
aufrecht. 2001 geben die Béliers
den 1984 gestohlenen Unspunnenstein
zurück. 2004 verankert
der Kanton Bern ein Sonderstatut
für den Berner Jura. Im April 2006
wird erstmals der bernjurassische
Rat gewählt; ein Gremium, das
über Kompetenzen in der Kulturund
Bildungspolitik verfügt.
• 28. und 30. Januar 2013 Die Kantonsparlamente
in Bern und Delsberg
stimmen einem Verfahren
zu, das zu einem neuen Grosskanton
führen könnte. Die ersten beiden
Abstimmungen finden gleichentags,
voraussichtlich am
24. November 2013, statt. (DFU)

Avenir institutionnel:
mode d’emploi
A la fin de
l’année, les populations
du canton
du Jura et du Jura
bernois ne voteront
pas formellement
sur la
création d’un
nouveau canton.
Il s’agira
d’accepter ou non
d’étudier cette
possibilité.
En cas de double
oui, un long
processus s’engagerait.
Le Quotidien
Jurassien en résume
les étapes.
Pages 12 et 13
ARCHIVES STÉPHANE GERBER

Avenir institutionnel :
les étapes
3
2
Les Gouvernements
élaborent
un traité intercantonal.
Les communes du Jura bernois
souhaitant rester dans
le canton de Berne peuvent
demander à organiser un
vote communaliste dans
les deux ans.
Les deux
Parlements votent
sur le traité
intercantonal.
1 OU 2 NON
4
2 OUI
Les cantons
du Jura et de Berne
votent sur le traité
intercantonal.
1 OU 2 NON
PROCESSUS
À DÉFINIR
Fin janvier, les parlements
bernois et jurassien donnaient
leur feu vert à l’organisation
d’un vote dans
le canton du Jura et le Jura
bernois, portant sur l’avenir
institutionnel de la région.
Il ne s’agit toutefois
que d’une première étape
dans le processus défini par
les Gouvernements bernois
et jurassien.
Le schéma ci-dessus donne
un aperçu des différentes
phases possibles.
2 OUI
1
2 OUI
Votation
de novembre 2013
dans le canton
du Jura et le Jura
bernois
Pas de nouveau canton.
Les communes du
Jura bernois peuvent
demander à rejoindre
le canton du Jura
dans les 2 ans.
Vote dans le
canton du Jura
et le Jura bernois
pour élire une
Constituante.
Nouveau
canton
La Constituante
élabore un projet de
Constitution et définit
les contours d’un
nouveau canton.
10
5 6
Le schéma ne donne qu’un
aperçu d’une procédure complexe,
susceptible d’être précisée
au fil de l’évolution du dossier
et du contexte. Il met toutefois
en lumière les grandes étapes
du processus découlant de
la Déclaration d’intention du
20 février 2012. A noter que les
procédures liées à d’éventuels
votes communalistes pouvant
intervenir dans un second
temps n’ont pas été détaillées,
pour des questions de lisibilité.
Le vote de novembre
Tout débutera à la fin de cette
année, avec le vote des populations
du canton du Jura et
1 OU 2 NON
du Jura bernois. Il ne s’agira
pas encore pour les citoyens
concernés de décider s’ils vont
unir leur destinée, mais simplement
s’ils souhaitent entrer
en matière. Dans le canton du
Jura, les citoyens devront se
prononcer sur l’ajout d’un article
139 dans la Constitution,
habilitant le Gouvernement à
«engager un processus tendant
à la création d’un nouveau
canton couvrant les territoires
du Jura bernois et de la
République et Canton du Jura,
dans le respect du droit fédéral
et des cantons concernés».
Dans le Jura bernois, le vote
sera consultatif et les ayants
Votation
fédérale
OUI
droit devront indiquer s’ils
souhaitent «charger le
Conseil-exécutif d’engager la
procédure nécessaire à la création
d’un nouveau canton couvrant
les territoires du Jura
bernois et de la République et
Canton du Jura».
Un traité primordial
Si deux oui sortent des urnes,
les deux Gouvernements
élaboreront un traité. C’est ce
document qui décrira la suite
de la procédure dans le détail,
jusqu’à une éventuelle entrée
en souveraineté d’un nouveau
canton. Il devra notamment
définir les modalités d’élec-
NON
OUI
tion d’une Constituante, les
modalités d’adoption de la future
Constitution, etc.
Votation sur
un nouveau canton
Ce n’est qu’à l’étape N° 7 du
schéma que les citoyens du
Jura et du Jura bernois voteraient
sur la création d’un
nouveau canton, dont les
contours auront été préalablement
définis par une assemblée
constituante, formée de
représentants des deux régions.
Quant au vote communaliste,
soulignons qu’il pourrait
être envisageable tant dans un
FIN DU
PROCESSUS
Vote aux
Chambres
fédérales.
PROCESSUS
À DÉFINIR
NON
Vote dans le
canton du Jura
et le Jura bernois
sur le projet de
Constitution.
9
Le dossier passe
aux Chambres
fédérales.
2 OUI
1 OU 2 NON
INFOGRAPHIE :
ÉRIC BRAZIER / CLR
7
FIN DU
PROCESSUS
8
sens que dans l’autre. Ainsi,
en cas de double non lors du
vote de novembre, les communes
du Jura bernois auront
deux ans pour demander au
Conseil-exécutif de présenter
les bases légales leur permettant
d’organiser un vote en vue
de rejoindre le canton du Jura.
Si un double oui ressort des
urnes, les communes du Jura
bernois le désirant auront également
deux ans pour demander
l’organisation d’un scrutin,
afin de s’assurer que, quoi
qu’il arrive, elles pourront rester
bernoises.
CÉLINE LO RICCO CHÂTELAIN

AVENIR INSTITUTIONNEL
«Un oui en novembre ne serait pas irréversible»
A la fin de l’année,
les populations du Jura
bernois et du canton du
Jura ne voteront pas formellement
sur la création d’un
nouveau canton, mais sur
l’opportunité d’engager un
processus pouvant y mener.
Cette configuration
encourage certaines personnalités,
pourtant pas
réputées autonomistes, à
prôner un oui au premier
scrutin, pour permettre à
une Constituante de définir
les contours d’une nouvelle
entité.
C’est le cas de Patrick
Gsteiger, député PEV
d’Eschert, et de Roger
Chopard, ex-PLR et conseiller
municipal à Grandval.
«Dire oui en novembre,
c’est accepter de creuser la
question d’un nouveau canton,
savoir à quoi il ressemblerait
et comparer avec la situation
actuelle. Ce oui ne serait
pas irréversible et on pourrait
toujours redresser le tir si on
constate s’être trompé». Patrick
Gsteiger, député du Parti
évangélique au Grand Conseil
bernois, est convaincu des
avantages d’un oui à la première
étape du processus.
L’homme n’est pourtant pas
de réputation autonomiste: «Je
ne suis pas un antibernois. J’ai
travaillé 18 ans pour le canton
de Berne, d’abord dans la poli-
Patrick Gsteiger: la raison avant le drapeau pour le vote de novembre sur l’avenir institutionnel. ARCHIVES STÉPHANE GERBER
ce, puis à la Chancellerie d’Etat.
En tant que secrétaire du
Conseil régional, j’ai contribué
à la mise en place du statut particulier
du Jura bernois. Je sais
précisément ce qu’on a.»
Son expérience politique
l’amène toutefois à constater
que le Jura bernois ne peut
plus espérer grand-chose pour
améliorer sa situation dans le
canton de Berne. «On a atteint
les limites pour la protection
d’une minorité dans un Etat. Il
y a eu un esprit d’ouverture à
l’égard du Jura bernois, mais il
se perd. Il y a un ras-le-bol et il
sera de plus en plus difficile
pour les francophones de surnager
dans ce canton. Tout au
plus peut-on espérer des améliorations
de détail avec le statu
quo+, mais sans substance
supplémentaire», estime-t-il.
Patrick Gsteiger note qu’un
plafond a été atteint en matière
d’institutions communes. «On
se heurte toujours au problème
de la souveraineté des cantons.
Le niveau des prestations n’est
pas forcément le même de part
et d’autre, d’où la difficulté à se
mettre d’accord».
Un long chemin
Le député reconnaît que sa
vision des choses a évolué. «Il y
a quelques années, les fronts
étaient très marqués. On a appris
à rediscuter avec les Jurassiens
du nord, mis sur pied des
collaborations, des institutions
communes. De par ma profession,
je vois au quotidien des
points communs entre ces
deux régions», explique-t-il.
Tous ces facteurs l’ont poussé
à envisager un projet de nou-
veau canton. «S’il n’y avait pas
d’alternative, je me contenterais
sans doute de la situation
actuelle. Mais on nous offre la
possibilité de créer quelque
chose de moderne, la possibilité
de voir se rapprocher le pouvoir
de décision. Toutefois,
pour que cette nouvelle entité
cantonale tire son épingle du
jeu, il ne faudra pas avoir peur
de remettre les acquis en question,
notamment en termes de
communes. Trente-cinq ans
après sa création, le canton du
Jura a aussi besoin de redéfinir
ses structures, sur de nouvelles
bases. J’ai le sentiment que les
autorités et la population sont
ouvertes à se remettre en question.
Les deux régions ont intérêt
à s’agrandir», analyse Patrick
Gsteiger. Et de rappeler
que si le projet ne convient pas,
chacun pourra le refuser. «Cela
m’embêterait de voter non directement,
sans savoir ce qu’on
nous aurait proposé.»
Pas de menottes
Si les politiciens partageant
l’avis du député d’Eschert et
prêts à s’afficher ne semblent
pas être légion hors du sérail
autonomiste, il y en a tout de
même quelques-uns. C’est le
cas de Roger Chopard, ancien
maire de Grandval (aujourd’hui
conseiller municipal),
ex-membre du PLR mais
aussi de Force démocratique.
«J’ai changé d’avis depuis
peu. Mon parcours m’a amené
à revoir ma vision des choses.
Sur le plan personnel, me rapprocher
géographiquement du
Jura (n.d.l.r.: il vient du vallon
de Saint-Imier) m’a amené à
réfléchir différemment. Sur le
plan politique, je me rends
compte qu’au sein des communes,
on ne fait plus qu’appliquer
des ordonnances du canton.
On n’a pas de moyens financiers,
on a les pieds et les
poings liés. Il faut que ça change.
Ce projet de nouveau canton
peut offrir une alternative».
Roger Chopard relève aussi
l’importance, pour une commune
comme Grandval, de ne
pas être séparée de Moutier.
Il insiste surtout sur le fait
que tout reste à imaginer. «Il
faut que les gens s’enlèvent de
la tête qu’ils vont voter en novembre
pour créer un nouveau
canton. Un oui ne va pas nous
menotter. Il signifiera simplement
qu’on est d’accord d’évaluer
la situation, de voir ce
qu’on nous propose. Et on restera
libre ensuite de choisir ce
qu’on veut», conclut-il.
CÉLINE LO RICCO CHÂTELAIN

LQJ - 7 février 2013

opinions Vendredi8 février 2013
Par Elisabeth Baume-Schneider
Ministre de l’Education du canton du Jura, Elisabeth Baume-Schneider
prône la dissolution du canton du Jura actuel et l’élection d’une
assemblée constituante réunissant le Jura et le Jura bernois, chargée
de dessiner les contours d’un nouveau canton. Extraits de son
discours du 30 janvier 2013 devant le parlement jurassien
La région jurassienne se trouve à un tournant de son histoire. De la décision à prendre dépendra son
avenir institutionnel, mais aussi – dans une large mesure – son avenir économique, social et culturel.
Le débat politique est exceptionnel. Il ouvre la voie à la création d’un nouvel Etat. Même à l’échelle
internationale, il est rare qu’une communauté puisse débattre démocratiquement, et qui plus est
sereinement, de l’opportunité de fonder un nouvel Etat. C’est donc un rendez-vous extraordinaire qui
nous est proposé, porteur de magnifiques espoirs et pourvoyeur d’opportunités uniques.
On affirme volontiers qu’une communauté, si elle veut progresser et améliorer son existence, doit
réaliser des projets de société qui en stimulent la créativité et en vivifient l’action. C’est précisément
de cela qu’il s’agit. La création d’un nouvel Etat est le projet de société le plus motivant, la plus noble
ambition que l’on puisse espérer, que l’on puisse concevoir.
Il n’est pas question aujourd’hui d’une simple modification de frontières. Il s’agit bien plus de
déterminer quelle organisation territoriale et quel type de gouvernance sont à même de servir au
mieux les intérêts d’une région. Le territoire d’un Etat est l’espace au sein duquel s’exerce la
démocratie, se conçoivent et se déploient les politiques publiques, se prennent des décisions vitales
pour l’avenir de la jeunesse en particulier et de la population en général.
On peut tenter de répondre aux attentes en adaptant la fiscalité, en définissant des critères
d’aménagement du territoire. On peut aussi se montrer plus audacieux, plus inventifs. La construction
d’un nouvel Etat est le moyen le plus élaboré, le plus efficace de repenser, d’adapter et finalement
d’améliorer les conditions-cadres offertes à l’ensemble des activités que déploie quotidiennement la
société.
Le canton du Jura dispose d’une expérience en la matière. En 1974, nous avons choisi de quitter le
canton de Berne pour donner naissance à un nouvel Etat souverain. Quel bilan peut-on dresser de
cette évolution? Depuis 1979, le canton du Jura se développe bien et je peux mentionner quelques
indicateurs à ce sujet.
De 1980 à 2012, la population du canton du Jura a crû de 8,5% alors que celle du Jura bernois a évolué
de 0,4%. Même constat en ce qui concerne les statistiques de la construction, dont on sait qu’elles
sont un reflet sensible du développement économique. De 1990 à 2011, le nombre de logements a
augmenté de 27% dans le Jura, tandis que dans le Jura bernois, l’augmentation est de 15%. Autre
illustration du développement économique: de 2001 à 2010, les nouvelles entreprises ont créé dans le
Jura deux fois plus d’emplois que dans le Jura bernois.
A ces données factuelles, on pourra rétorquer que le Jura bernois présente un taux de chômage
légèrement plus bas que celui du canton du Jura. C’est vrai. Mais le taux de chômage ne dit pas tout

et d’autres indicateurs sont à prendre en considération pour mesurer la vulnérabilité ou encore la
pauvreté d’une population comme par exemple le taux d’aide sociale qui, lui, est un peu plus élevé
dans le Jura bernois.
Ce trop bref aperçu ne vise pas à nous inciter à somnoler de contentement ou encore à flatter notre
ego; il démontre que la souveraineté cantonale jurassienne a des effets positifs incontestables. Elle
génère des retombées concrètes et mesurables dont la population profite quotidiennement. Cette
réalité doit être dite, décrite, affirmée.
Le développement économique et social ne tombe pas du ciel. Il ne suffit pas de l’attendre comme on
attend les prochaines chutes de neige. Il faut le provoquer et les Jurassiens en dotant leur région d’un
pouvoir de proximité, en s’appuyant sur une administration de qualité se sont donné des moyens. La
création du canton du Jura leur a permis de prendre leur destin en main.
Le statut de canton donne également au Jura les moyens de promouvoir et défendre lui-même ses
intérêts auprès de la Confédération. Au Conseil des Etats, la voix du Jura compte tout particulièrement,
au même titre que celle d’un canton comme Zurich que l’on peut qualifier de plus puissant ou
prestigieux sur la scène fédérale. Autre exemple: le statut de canton permet à de nombreux Jurassiens
de siéger dans des groupes de travail fédéraux et intercantonaux au sein desquels se dessine la Suisse
de demain. C’est souvent bien en amont du débat public que se situent déjà des enjeux et défis face
auxquels il est utile de se positionner. Le Jura peut faire entendre sa voix et veiller à ce que les intérêts
de la population jurassienne soient mieux pris en considération. De son côté, le Jura bernois est privé
de représentation régionale au sein des instances fédérales.
La création d’un nouveau canton suisse, à l’échelle du Jura et du Jura bernois, n’est pas une fin en soi,
ni une obsession. J’entends parfois dire que la Question jurassienne est un boulet. En aucun cas; elle
est un adjuvant. Nous avons le désir d’entrer dans une démarche au service de la région jurassienne,
de sa population, de son génie industriel, de sa culture, de son tourisme, de son agriculture, de ses
sportifs, de ses artistes, de sa jeunesse.
Plus que de sympathiques similitudes ou des points communs semblables à ceux partagés avec
d’autres cantons, entre le Jura et le Jura bernois, il s’agit d’autre chose: l’histoire, la topographie, la
langue, la culture, le tissu économique, les opinions politiques exprimées lors des votations fédérales,
le tissu social, les nombreuses associations actives à l’échelle interjurassienne, les institutions
communes, les lieux de formation, les infrastructures de transport, même la tête de moine sont autant
de liens, de connivences entre les deux régions. Ces éléments sont à l’origine d’un fait souvent
observé: que l’on se trouve à Tramelan ou à Saignelégier, à Moutier ou à Delémont, nous avons et
nous défendons souvent des intérêts communs. Dit plus simplement, nous aimons le pays d’où nous
sommes et pour la plupart nous sommes attachés à la terre jurassienne.
La naissance d’un nouveau canton serait l’occasion de fédérer le territoire et la population autour de
projets communs, par exemple dans l’horlogerie et la microtechnique. Ensemble, nous pourrons
réaliser des choses qu’on n’imagine même pas aujourd’hui! Si elle se serre les coudes et retrousse les
manches, la région jurassienne se découvrira de nouvelles ambitions.
La force de ce projet institutionnel réside dans le fait qu’il est avantageux pour chacun des
partenaires. N’en déplaise aux esprits chagrins, l’opération ne fera pas de perdants mais bien que des
gagnants.
Qu’en est-il des avantages à attendre de ce côté-ci de la Roche Saint-Jean? La naissance de ce canton
conduira à des économies d’échelle significatives. Comme on dit en langage économique, un certain
nombre de coûts fixes seront répartis sur un potentiel de ressources élargi. La charge fiscale des
Jurassiens pourrait s’en trouver allégée. Au demeurant, ce projet de société contribuera à accroître la
visibilité et l’influence du Jura en Suisse romande et sur le plan fédéral. La nouvelle entité jurassienne
aura trois conseillers nationaux, soit un de plus que la République et canton du Jura. Ce projet

enforcera en outre la position de la Suisse romande au sein de l’Etat fédéral.
Qu’en est-il des effets à attendre dans le Jura bernois? Ils sont multiples. En premier lieu, le Jura
bernois sera investi de la capacité d’influencer le cours des choses. Son «poids» politique sera multiplié
par huit. Sa population représentera quasi la moitié de celle du nouveau canton. Du Jura bernois seront
issus davantage de conseillers d’Etat, de députés cantonaux et de parlementaires fédéraux. Le Jura
bernois jouira des avantages liés au pouvoir de proximité et d’une réelle capacité d’intervention au
niveau fédéral. La voix de chaque Jurassien bernois pèsera davantage dans les scrutins cantonaux et
les votations fédérales qui requièrent la double majorité du peuple et des cantons. En Suisse romande,
le Jura bernois aura une visibilité dont il ne bénéficie aujourd’hui pas toujours suffisamment, en
particulier dans les médias.
En 1979, notre Etat cantonal, aboutissement de l’idéal démocratique, nous l’avons naturellement
idéalisé dans l’exaltation du combat identitaire. Nous savons bien qu’aujourd’hui la République et
canton du Jura n’est pas totalement idéale, que parfois elle déçoit. Si le débat d’idées y est fort,
affirmé, passionné parfois, il ne viendrait pourtant à l’idée de personne de renoncer à la souveraineté
politique indispensable au progrès économique et social, sans parler du rayonnement culturel qui en
découle.
Aujourd’hui, si nous le voulons, nous pouvons dépasser les antagonismes du passé et construire
ensemble l’avenir de cette région. Il n’est plus question d’être séparatiste ou antiséparatiste. Bien
au-delà de quelques vieilles rancœurs, la Question jurassienne nous propose un vibrant débat
démocratique. Nous ne nous battons pas contre quelqu’un, mais pour un projet et pour la région. Au
cours du processus, le gouvernement sera à l’écoute des Jurassiens bernois. Il s’y engage en toute
sincérité.
© 2013 Le Temps SA

Le Temps - 8 février 2013

Le Journal du Jura - 8 février 2013

Le Conseil municipal de
Moutier n’a pas apprécié les
propos licencieux exprimés à
son encontre par Claude Röthlisberger
et il le fait savoir au
plus haut niveau.
Petit rappel des faits. Le 28
janvier dernier, le Grand
Conseil bernois acceptait de
poursuivre le processus engagé
pour régler la Question jurassienne.
Présent dans le public,
Claude Röthlisberger se prêtait
de bonne grâce au jeu des interviews
à l’issue des débats. Le
président de l’UDC-JB lâchait
alors à notre consœur du Matin
que «les autorités de Moutier
sont des petites bites».
Hier, lors d’un point presse
traitant des affaires courantes,
le maire de Moutier Maxime
Zuber s’est exprimé officiellement
à ce sujet en remettant à
la presse une copie d’une lettre
adressée au Conseil-exécutif
du canton de Berne.
Car c’est moins à l’encontre
du président de l’UDC-JB
qu’au délégué francophone à
l’assurance-chômage pour le
Jura bernois auprès d’Economie
bernoise (beco) que le
Conseil municipal en veut.
«Le poste occupé par Claude
Röthlisberger implique un devoir
de réserve, y compris hors
du service», a insisté Maxime
Zuber.
La ville de Moutier et le principal
intéressé étant amenés à
collaborer – on l’a vu lors de la
réunion de coordination qui
devait aboutir à la mise en place
de la task force en faveur
des employés licenciés de Tornos
– le Conseil municipal
juge que la relation de confiance
est à présent rompue.
«En conséquence, nous
vous demandons de prendre
acte de notre décision de refu-
ser tout contact entre les autorités
de Moutier et M. Röthlisberger
tant que celui-ci n’aura
pas présenté des excuses»,
écrit la municipalité au
Conseil-exécutif.
Claude Röthlisberger fait
quant à lui profil bas. «A ce stade,
je ne peux pas me prononcer
sur un courrier qui ne
m’est pas destiné. Je ne rejette
toutefois pas l’idée de m’excuser.»
Reste que s’il semble reconnaître
l’irrévérence de ses
propos, le président de l’UDC-
JB ajoute «qu’ils ont pris de
l’ampleur hors de leur contexte».
Du côté de l’état-major du
beco justement, on prend l’affaire
très au sérieux. «Entre la
liberté de s’exprimer lors d’une
interview réalisée hors du service
et l’exigence du devoir de
réserve, la situation n’est pas
facile», admet Stefan Reichen.
«Les procédures propres au
beco seront appliquées», ajoute
le juriste. Faut-il s’attendre à
LQJ - 8 février 2013
Le Journal du Jura - 8 février 2013
un avertissement sanctionnant
l’attitude de Claude Röthlisberger?
Mystère.
Quant aux éventuelles poursuites,
elles semblent exclues.
«Pour ma part, je laisserai évoluer
ce monsieur au niveau
qui est le sien. Je ne déposerai
pas plainte. Et il en sera de
même pour les autres membres
du Conseil municipal», a
souligné Maxime Zuber. «Le
problème réside dans les relations
professionnelles qui
existent entre M. Röthlisberger
et la ville de Moutier», a-t-il
conclu.
Cette affaire rappelle une
précédente prise de bec entre
le maire de Moutier et le président
de l’UDC-JB. En mars
2010, Maxime Zuber avait en
effet interpellé le Conseil-exécutif
s’agissant de propos tenus
par Claude Röthlisberger.
Ce dernier avait notamment
déclaré, au sujet de la prolongation
des indemnités de chômage
de 400 à 520 jours, «ne
pas comprendre qu’on puisse
lutter pour faire valoir des
droits à des prestations de chômage
plus élevées pour notre
région».
Dans sa réponse, le gouvernement
avait estimé que les
mots de Claude Röthlisberger
n’entraient pas en conflit avec
ses fonctions au beco.
En sera-t-il de même pour
ces propos que d’aucuns
considèrent comme graveleux
et déplacés? Pas sûr.

-/&0" !"
-+0&1&+*
&M1U8FAN 7T %TN1 38NFGAO O8 DAS 71FO D8O

Le Journal du Jura - 16 février 2013

)!# ):L GKEGEL 9O GK;LA9:DN 9: BJ0"! 9O (OK1 3:KDEAL8 IOA 1 NK1AN; B:L 4EDL:ABB:KL GK;PFNEAL 9: >G:NAN:L
3AN:L?8 EDN ;N; 9AP:KL:C:DN K:5OLH ’B DJQ 1 NEON:

Le Journal du Jura - 22 février 2013
QUESTION JURASSIENNE
L’AIJ prône l’ouverture
L’Assemblée interjurassienne a
salué hier les récentes décisions
du Grand Conseil bernois et du
Parlement jurassien de permette
un vote afin de résoudre le conflit
jurassien. Pour l’AIJ, c’est une
étape importante dans la Question
jurassienne.
L’Assemblée interjurassienne
(AIJ), instituée par la Confédération
et les gouvernements jurassien
et bernois pour résoudre le
conflit jurassien, va à présent réfléchir
au rôle qu’elle pourrait
jouer dans le cadre de la campagne
pour le vote. Le scrutin devrait
se dérouler fin novembre
L'Impartial - 22 février 2013
dans le Jura et le Jura bernois. A
l’issue de sa séance plénière à
Moutier, l’AIJ a adopté une prise
de position invitant les citoyens et
institutions concernés par ce processus
de vote à s’intéresser à l’avenir
institutionnel de la région. Elle
appelle les acteurs à faire preuve
d’ouverture et de tolérance.
A noter deux changements intervenus
dans la délégations jurassienne:
Suzanne Maître (Vicques)
et Françoise Chaignat-Arnoux (Le
Noirmont) remplacent successivement
Marcel Humair (Les Bois)
et Aline Montavon (Les Bois).
ATS-RÉD

Le 4 mai 2009, après de
longs mois d’étude, l’AIJ remettait
son rapport final sur
l’avenir institutionnel de la région
interjurassienne. Dans
ses conclusions, elle estimait
que c’était aux citoyens des
deux régions d’apporter d’euxmêmes
une solution politique
au conflit jurassien, «par leur
contribution au débat public et
leur sanction démocratique,
c’est-à-dire un vote populaire».
Près de quatre ans plus tard,
soit en janvier dernier, ce principe
d’une votation populaire a
finalement été approuvé par
les deux parlements concernés.
De perspective, le souhait
de l’AIJ est donc devenu bien
réel, puisque sous réserve
d’un éventuel référendum
côté bernois (le délai échoit au
21 mai), les populations du
Jura et du Jura bernois pourront
se prononcer sur leur avenir
institutionnel avant la fin
de l’année.
Une situation qui ne peut
que réjouir l’AIJ, d’autant que
la partie ne semblait pas gagnée
suite au dépôt de la motion
Blanchard au Grand
Conseil bernois, mettant en péril
l’ensemble du processus élaboré
par les Gouvernements
bernois et jurassien pour régler
la Question jurassienne. Cet
écueil finalement écarté, l’AIJ a
salué hier «les efforts déployés
par les exécutifs concernés, le
pas franchi et la clairvoyance
des législatifs cantonaux et du
Conseil du Jura bernois, qui
ont tous pris conscience de
l’enjeu, à savoir régler politiquement
le conflit jurassien».
Dans sa prise de position,
l’AIJ a en outre réitéré sa
«confiance en la faculté des
populations des deux régions
à se déterminer en connaissance
de cause et à apporter
une véritable solution citoyenne
et démocratique à la question
jurassienne». Et l’AIJ d’inviter
les citoyens et institutions
concernés par le vote «à s’intéresser
à l’avenir institutionnel
de la région et à ouvrir le débat
dans un esprit d’ouverture et
de tolérance», conformément
à la Charte interjurassienne.
Reste à savoir quel rôle l’AIJ
peut endosser dans la campagne
à venir, elle qui a été déterminante
dans le processus
ayant mené à la décision des
Gouvernements bernois et jurassien
d’organiser un vote. Et
doit-elle vraiment en assumer
un? Il reviendra à la commission
«Institutions» de se pencher
sur cette question, lors
d’une séance fixée en mars.
Mais comme l’a bien souligné
le président Dick Marty, si
l’AIJ devait jouer un rôle, il ne
serait en aucun cas de nature
partisane. Il pourrait en revan-
che être lié au respect des principes
de la Charte.
Quant à l’avenir de l’AIJ –
censée disparaître sous sa forme
actuelle au terme du processus
prévu dans la Déclaration
d’intention du 20 février
2012 – il doit également faire
l’objet de réflexions au sein de
la commission «Institutions».
Au cours de leur séance
d’hier, les deux délégations ont
en outre adopté une résolution
visant à renforcer la collaboration
interjurassienne en matière
de promotion de la santé en
milieu scolaire. Cette résolution
fait suite à plusieurs séances
interactives mises sur pied
LQJ - 22 février 2013
par la commission «Santé publique
et affaires sociales» avec
les acteurs de la santé. Elle demande
aux deux Gouvernements
d’initier une réflexion
interjurassienne portant sur
les conditions cadre de la promotion
de la santé en milieu
scolaire, certains acteurs ayant
relevé leurs difficultés à intervenir
en milieu scolaire.
L’AIJ suggère entre autres
l’institution d’une plateforme
interjurassienne, ainsi que la
mise sur pied de journées interjurassiennes
de sensibilisation
à l’intention des enseignants.
L’AIJ propose enfin
d’étudier la création d’un Réseau
interjurassien d’écoles en
santé.

Frontalier Magazine - février 2013

2 FORUM
L’INVITÉ
JEAN-PIERRE
GRABER
DOCTEUR
ÈS SCIENCES
POLITIQUES.
ANCIEN
CONSEILLER
NATIONAL,
LA NEUVEVILLE
Jura et Jura bernois: pour un respect mutuel
A la fin de l’année, la population des trois anciens districts de
Courtelary, Moutier et La Neuveville devrait se prononcer sur
l’appartenance cantonale du Jura bernois. Ce vote sera organisé
conformément aux procédures et dispositions contenues
dans la Déclaration d’intention du 20 février 2012 signée par
les gouvernements bernois et jurassien.
Des milliers de personnes dans nos vallées ne souhaitent pas
se rendre aux urnes pour s’exprimer à ce sujet. Le réalisme
commande toutefois de dire que la tenue de ce scrutin est hautement
vraisemblable.
On peut, à juste titre, redouter que la votation de novembre
2013 ne fasse revivre à notre région les années de braise
qu’elle a connues durant la première moitié des années 1970 et
même après. A l’époque, le FLJ (Front de libération du Jura)
n’avaitpashésitéàrecourirauxattentats,auxintimidations,aux
invectives et à d’autres formes de violence pour faire triompher
la volonté du RJ (Rassemblement jurassien) de séparer le
Jura d’avec Berne.
Ceconflitentreséparatistesetantiséparatistesavaitprovoqué
des divisions jusqu’au sein de certaines familles. Toutes les
personnes de bonne volonté animées par un esprit véritable-
ment démocratique désirent que les votes à venir – il pourrait
y en avoir plusieurs – sur le devenir géopolitique du Jura bernois
ne donnent pas à nouveau lieu à un déferlement de crispations,
de violences, de haine et d’inju-
res.
Il serait extrêmement fâcheux que les
votations prévues par la Déclaration d’intention
nous plongent dans une situation
de violence et de méfiance endémiques
telle que la connaissent encore partiellement
le Pays basque ou l’Irlande du Nord.
Pour éviter cela, il convient que partisans
et opposants d’une nouvelle entité regroupant
le territoire du canton du Jura et
celui du Jura bernois respectent impérativement
les opinions, les arguments, les
motivations et les choix politiques de
leurs adversaires.
Les partisans des deux camps doivent savoir
que les points de vue de leurs adversaires ne sont pas ineptes,
absurdes ou surannés mais qu’ils sont légitimes. Ils doi-
C’est seulement
à cette condition
expresse que les
relations aujourd’hui
relativement apaisées
entre le canton du
Jura et le Jura bernois
pourront subsister...
L’EXPRESS - L’IMPARTIAL JEUDI 21 FÉVRIER 2013
vent se souvenir que l’adversaire n’est ni obtus ni ridicule, mais
qu’il pense différemment. Partisans et adversaires de la séparation
d’avec Berne seront bien inspirés d’argumenter rationnellement
et surtout de soumettre
leurs émotions au respect de la personne
et de la pensée de l’autre.
C’est seulement à cette condition expresse
que les relations aujourd’hui relativement
apaisées entre le canton du Jura et
le Jura bernois pourront subsister, que les
fructueuses collaborations engagées pourront
se poursuivre et que les liens naturels
qui nous unissent à Berne et aux autres
partenaires de l’Arc jurassien pourront
connaître de nouveaux développements.
Espérons vivement que durant la campagne
politique qui s’ouvre devant nous,
tous les acteurs respecteront le principe
de réciprocité – la célèbre règle d’or qui
commande de traiter les autres comme on aimerait qu’ils
nous traitent – afin de ne pas injurier l’avenir.

2 FORUM
L’INVITÉ
JEAN-PIERRE
GRABER
DOCTEUR
ÈS SCIENCES
POLITIQUES.
ANCIEN
CONSEILLER
NATIONAL,
LA NEUVEVILLE
Jura et Jura bernois: pour un respect mutuel
A la fin de l’année, la population des trois anciens districts de
Courtelary, Moutier et La Neuveville devrait se prononcer sur
l’appartenance cantonale du Jura bernois. Ce vote sera organisé
conformément aux procédures et dispositions contenues
dans la Déclaration d’intention du 20 février 2012 signée par
les gouvernements bernois et jurassien.
Des milliers de personnes dans nos vallées ne souhaitent pas
se rendre aux urnes pour s’exprimer à ce sujet. Le réalisme
commande toutefois de dire que la tenue de ce scrutin est hautement
vraisemblable.
On peut, à juste titre, redouter que la votation de novembre
2013 ne fasse revivre à notre région les années de braise
qu’elle a connues durant la première moitié des années 1970 et
même après. A l’époque, le FLJ (Front de libération du Jura)
n’avaitpashésitéàrecourirauxattentats,auxintimidations,aux
invectives et à d’autres formes de violence pour faire triompher
la volonté du RJ (Rassemblement jurassien) de séparer le
Jura d’avec Berne.
Ceconflitentreséparatistesetantiséparatistesavaitprovoqué
des divisions jusqu’au sein de certaines familles. Toutes les
personnes de bonne volonté animées par un esprit véritable-
ment démocratique désirent que les votes à venir – il pourrait
y en avoir plusieurs – sur le devenir géopolitique du Jura bernois
ne donnent pas à nouveau lieu à un déferlement de crispations,
de violences, de haine et d’inju-
res.
Il serait extrêmement fâcheux que les
votations prévues par la Déclaration d’intention
nous plongent dans une situation
de violence et de méfiance endémiques
telle que la connaissent encore partiellement
le Pays basque ou l’Irlande du Nord.
Pour éviter cela, il convient que partisans
et opposants d’une nouvelle entité regroupant
le territoire du canton du Jura et
celui du Jura bernois respectent impérativement
les opinions, les arguments, les
motivations et les choix politiques de
leurs adversaires.
Les partisans des deux camps doivent savoir
que les points de vue de leurs adversaires ne sont pas ineptes,
absurdes ou surannés mais qu’ils sont légitimes. Ils doi-
C’est seulement
à cette condition
expresse que les
relations aujourd’hui
relativement apaisées
entre le canton du
Jura et le Jura bernois
pourront subsister...
L’EXPRESS - L’IMPARTIAL JEUDI 21 FÉVRIER 2013
vent se souvenir que l’adversaire n’est ni obtus ni ridicule, mais
qu’il pense différemment. Partisans et adversaires de la séparation
d’avec Berne seront bien inspirés d’argumenter rationnellement
et surtout de soumettre
leurs émotions au respect de la personne
et de la pensée de l’autre.
C’est seulement à cette condition expresse
que les relations aujourd’hui relativement
apaisées entre le canton du Jura et
le Jura bernois pourront subsister, que les
fructueuses collaborations engagées pourront
se poursuivre et que les liens naturels
qui nous unissent à Berne et aux autres
partenaires de l’Arc jurassien pourront
connaître de nouveaux développements.
Espérons vivement que durant la campagne
politique qui s’ouvre devant nous,
tous les acteurs respecteront le principe
de réciprocité – la célèbre règle d’or qui
commande de traiter les autres comme on aimerait qu’ils
nous traitent – afin de ne pas injurier l’avenir.

Le 4 mai 2009, après de
longs mois d’étude, l’AIJ remettait
son rapport final sur
l’avenir institutionnel de la région
interjurassienne. Dans
ses conclusions, elle estimait
que c’était aux citoyens des
deux régions d’apporter d’euxmêmes
une solution politique
au conflit jurassien, «par leur
contribution au débat public et
leur sanction démocratique,
c’est-à-dire un vote populaire».
Près de quatre ans plus tard,
soit en janvier dernier, ce principe
d’une votation populaire a
finalement été approuvé par
les deux parlements concernés.
De perspective, le souhait
de l’AIJ est donc devenu bien
réel, puisque sous réserve
d’un éventuel référendum
côté bernois (le délai échoit au
21 mai), les populations du
Jura et du Jura bernois pourront
se prononcer sur leur avenir
institutionnel avant la fin
de l’année.
Une situation qui ne peut
que réjouir l’AIJ, d’autant que
la partie ne semblait pas gagnée
suite au dépôt de la motion
Blanchard au Grand
Conseil bernois, mettant en péril
l’ensemble du processus élaboré
par les Gouvernements
bernois et jurassien pour régler
la Question jurassienne. Cet
écueil finalement écarté, l’AIJ a
salué hier «les efforts déployés
par les exécutifs concernés, le
pas franchi et la clairvoyance
des législatifs cantonaux et du
Conseil du Jura bernois, qui
ont tous pris conscience de
l’enjeu, à savoir régler politiquement
le conflit jurassien».
Dans sa prise de position,
l’AIJ a en outre réitéré sa
«confiance en la faculté des
populations des deux régions
à se déterminer en connaissance
de cause et à apporter
une véritable solution citoyenne
et démocratique à la question
jurassienne». Et l’AIJ d’inviter
les citoyens et institutions
concernés par le vote «à s’intéresser
à l’avenir institutionnel
de la région et à ouvrir le débat
dans un esprit d’ouverture et
de tolérance», conformément
à la Charte interjurassienne.
Reste à savoir quel rôle l’AIJ
peut endosser dans la campagne
à venir, elle qui a été déterminante
dans le processus
ayant mené à la décision des
Gouvernements bernois et jurassien
d’organiser un vote. Et
doit-elle vraiment en assumer
un? Il reviendra à la commission
«Institutions» de se pencher
sur cette question, lors
d’une séance fixée en mars.
Mais comme l’a bien souligné
le président Dick Marty, si
l’AIJ devait jouer un rôle, il ne
serait en aucun cas de nature
partisane. Il pourrait en revan-
che être lié au respect des principes
de la Charte.
Quant à l’avenir de l’AIJ –
censée disparaître sous sa forme
actuelle au terme du processus
prévu dans la Déclaration
d’intention du 20 février
2012 – il doit également faire
l’objet de réflexions au sein de
la commission «Institutions».
Au cours de leur séance
d’hier, les deux délégations ont
en outre adopté une résolution
visant à renforcer la collaboration
interjurassienne en matière
de promotion de la santé en
milieu scolaire. Cette résolution
fait suite à plusieurs séances
interactives mises sur pied
LQJ - 22 février 2013
par la commission «Santé publique
et affaires sociales» avec
les acteurs de la santé. Elle demande
aux deux Gouvernements
d’initier une réflexion
interjurassienne portant sur
les conditions cadre de la promotion
de la santé en milieu
scolaire, certains acteurs ayant
relevé leurs difficultés à intervenir
en milieu scolaire.
L’AIJ suggère entre autres
l’institution d’une plateforme
interjurassienne, ainsi que la
mise sur pied de journées interjurassiennes
de sensibilisation
à l’intention des enseignants.
L’AIJ propose enfin
d’étudier la création d’un Réseau
interjurassien d’écoles en
santé.

.2#01’,+ (2/00’#++# ,d;M Yd; ]QJa M; \PDO ;HFF? I?6P >? ;C6ALDGK
(!.2#0 01"#)*++
Qd]6dM2:; HJ]aQ\JYd; 2OOQOI
6

Le Journal du Jura - 26 février 2013

Le Journal du Jura - 27 février 2013
LQJ - 27 février 2013
L
e groupe Interface propose
aux membres du législatif
de Moutier d’adhérer à la
Charte interjurassienne. Emise
lors du Conseil de ville de
lundi soir, la suggestion a
pour but de garantir «un dialogue
politique serein et
constructif» avant la votation
de novembre sur l’avenir institutionnel
de la région.
En signant la Charte interjurassienne,
chaque conseiller
de ville s’engage à faire
preuve d’esprit de tolérance et
de respect mutuel, de s’abstenir
de toute incitation à l’intimidation
et à la haine, et, le
cas échéant, de désapprouver
de tels actes. «Depuis sa création,
le groupe Interface a intégré
ses valeurs pour lui-même
et cherche à les promouvoir»,
est-il expliqué dans le texte de
la motion interne.

Le Nouvelliste - 28 février 2013
QUESTION JURASSIENNE
Votation sur un nouveau canton en novembre
Dans neuf mois, les citoyens du Jura bernois et ceux du Jura vont se
prononcer sur la création d’un nouveau canton. La ministre jurassienne
Elisabeth Baume-Schneider a annoncé, hier, devant le Parlement que ce
scrutin a été fixé au 24 novembre. Cette date a été retenue après une
discussion avec le gouvernement bernois, a ajouté la ministre lors de
l’examen, en deuxième lecture, de la modification de la constitution qui
pose les bases pour permettre une votation populaire dans le canton du
Jura. Comme lors de la première lecture, la révision a été acceptée à
l’unanimité. Cette modification, adoptée par 57 voix sans opposition et
sans abstention, porte sur l’ajout d’un article 139 à la constitution
cantonale. Cet article accorde au gouvernement la compétence de lancer
les démarches pour la création d’un canton regroupant le Jura bernois et le
Jura. ATS
Le Journal du Jura - 28 février 2013

L
e député PDC Yves Gigon,
inquiet de voir l’importance
des dépenses pour les cours
facultatifs à l’école, proposait
une motion visant à économiser
dans ce domaine. Sa proposition
a été mal reçue par le
Syndicat des enseignants jurassiens
mais c’est surtout les
réserves de la Fédération des
parents d’élèves qui ont freiné
Yves Gigon dans son élan, selon
ses propos. Le député a
d’emblée annoncé la transformation
de sa motion en postulat
dont le but est d’étudier les
mesures d’économie possibles.
Le député a admis qu’il n’y
avait pas grand-chose à faire
au niveau de l’école primaire
mais quelques économies seraient
possibles à l’école secondaire.
Yves Gigon compte
sur l’apport bénévole des clubs
de sport et autres associations
qui animeraient des cours facultatifs
pour les ados.
Ces possibilités d’économies
sur les cours facs ont été
diversement appréciées. Ces
cours profitent aux élèves de
familles modestes, ont relevé
Bernard Tonnerre (PCSI),
Francis Charmillot (PS) et André
Parrat (CS•POP/Verts).
Même le PLR Stéphane Brosy
a relevé le succès croissant de
ces cours. Son groupe aurait
refusé la motion. Le postulat a
été approuvé de justesse par
29 voix contre 27.
Parlement en bref
LQJ - 28 février 2013

!-,0#’* "2 (2/ #/,-’0 +L‘c;II; IX; :; Y‘5c;K]FLKY
0I:E>P>N; 6HHIH:=UDRIQN REP=?
.’#//#D*’, /#,5’)-$#/
!;]]; 2KK

Berner Zeitung - 2 mars 2013

■ VOTE DU 24 NOVEMBRE 2013
La campagne au cœur des préoccupations
Le 24 novembre – la date
est désormais officielle – les
populations du Jura et du Jura
bernois diront si elles veulent
entrer ou non en matière sur
un projet de nouveau canton.
En vue de la campagne, le
Conseil du Jura bernois (CJB)
a écrit au Gouvernement
bernois pour savoir quelle
stratégie et quels moyens
il entendait y consacrer.
Il faut dire que les moyens
que pourrait engager le canton
du Jura sont au centre des
discussions dans les milieux
probernois et notamment de
Force démocratique, qui a dénoncé
hier un «effort offensif»
de l’exécutif jurassien.
«Nous défendrons nos arguments
mais nous ne ferons
pas de propagande», rassure
la ministre Elisabeth Baume-
Schneider, alors que le Gouvernement
jurassien a tenu
à rectifier des chiffres erronés
parus dans la presse.
Une pointe d’inquiétude.
C’est ce qui ressort de la missive
envoyée mercredi par le
CJB à la Délégation du
Conseil-exécutif aux affaires
jurassiennes (DAJ). Le CJB y
évoque la future campagne en
lien avec la votation du 24 novembre
2013, demandant no-
tamment des éclaircissements
sur la stratégie qui sera adoptée
côté bernois.
Dans sa lettre (adoptée par 16
voix contre une et 3 abstentions),
le CJB relève que le Gouvernement
jurassien dispose
«d’un collaborateur chargé des
affaires jurassiennes qui pourra
être affecté au dossier à plein
temps et qu’il a engagé une entreprise
de communication en
vue du scrutin». Le plénum estime
donc qu’il y a «tout lieu de
s’attendre à une campagne intensive
de la part des autorités
jurassiennes». Dès lors, il se
demande quels moyens le
Conseil-exécutif est de son côté
prêt à consacrer.
Car selon le CJB, il serait
«cohérent que la population
du Jura bernois bénéficie, sur
les avantages à voter non,
d’une information qui soit
comparable aux efforts
consentis par le canton du
Jura en faveur du oui».
Des chiffres erronés
La question de la campagne
préoccupe visiblement également
Force démocratique, qui
a dénoncé dans un communiqué
diffusé hier une «action
d’envergure exceptionnelle du
Gouvernement jurassien pour
récupérer le Jura bernois». Se
basant sur des chiffres parus
dans le Journal du Jura, le mouvement
probernois affirme que
l’exécutif jurassien disposerait
de «un à deux millions de
francs pour mener campagne»,
sans compter l’effort que pour-
Le vice-chancelier bernois, Michel Walthert, peut compter sur quelques
collaborateurs pour l’épauler dans le dossier jurassien. ARCHIVES S. GERBER
ront fournir les communes. Et
FD d’évoquer encore, toujours
sur la base de l’article précité,
une participation contributive
de l’Etat de 300 000 fr., décidée
par le Parlement jurassien.
Ces allégations ont immédiatement
fait réagir le Gouvernement
jurassien, qui a estimé
nécessaire de procéder à
des rectifications par voie de
communiqué, «pour éviter
que la population ne soit induite
en erreur». Ainsi, l’exécutif
jurassien indique que les
affirmations selon lesquelles
le Gouvernement aurait annoncé
disposer d’un budget
d’un à deux millions de francs
pour la campagne sont «totalement
fantaisistes et ne reposent
sur aucun fondement».
«De même, le Parlement n’a
pas décidé d’une participation
de 300 000 fr. à cette campagne.
Le 21 juin 1990, il avait accepté,
lors d’un débat public,
un arrêté octroyant un crédit de
300 000 fr. à la Fondation de
la réunification. Cette décision
prise il y a 23 ans n’avait aucun
lien avec la consultation populaire
qui sera organisée en fin
d’année», fait remarquer le
Gouvernement.
Informations objectives
Contactée, la ministre jurassienne
Elisabeth Baume-
Schneider explique que le Gouvernement
va bel et bien participer
au débat d’idées et défendre
ses arguments. Tout comme
le Gouvernement bernois
d’ailleurs. «Mais il ne s’agit pas
d’aller placarder des affiches et
d’engager des moyens financiers
pour faire propagande! Il
n’y a aucune ‘machine offensive’.
Il y a une différence entre
une campagne partisane et une
campagne d’information. Notre
objectif sera d’expliquer et
de faire envie, données et informations
objectives à l’appui»,
insiste la Ministre.
Concernant le mandat externe
confié à une entreprise de
communication, Elisabeth
Baume-Schneider précise qu’il
correspond à un taux d’activité
de 20% et qu’il doit permettre
de consolider l’information et
les argumentaires présentés
aux citoyens quant à la pertinence
d’une nouvelle entité.
Pour le reste, le Gouvernement
jurassien pourra s’appuyer
sur son délégué aux affaires
jurassiennes et fédérales,
engagé en 2010, ainsi que sur
quelques pourcentages à l’interne
de l’administration.
«Rien d’excessif ou de machiavélique.
Notre chancellerie
LQJ - 2 mars 2013
n’est pas surdotée par rapport à
d’autres», affirme-t-elle.
Précisions attendues
Côté bernois, le vice-chancelier
francophone Michel Walthert
indique qu’il faudra attendre
la réponse de la DAJ au
courrier du CJB pour en savoir
davantage sur les intentions du
Conseil-exécutif. «Pour l’heure,
rien de spécial n’a été mis
en place. Nous n’avons engagé
aucune ressource supplémentaire.
Nous travaillons avec
l’équipe en place à l’interne,
qui se compose de moi-même,
de ma secrétaire, de deux juristes
et d’une personne à la communication.
Mais aucun ne travaille
à plein temps sur ce dossier»,
relève-t-il. Bien sûr, campagne
il y aura, de part et d’autre,
reconnaît le vice-chancelier.
«Chacun aura sa vision à
défendre, et c’est légitime.»
En un mot comme en cent,
une campagne. Dans laquelle
le CJB se dit prêt à jouer un rôle
«fédérateur en vue de l’unité
du Jura bernois». Il attend toutefois
des précisions du
Conseil-exécutif quant à la
marge de manœuvre dont il
pourra disposer à cet effet.
L’été s’annonce animé, à
n’en pas douter.
CÉLINE LO RICCO CHÂTELAIN

VOTATION DU 24 NOVEMBRE
Aucun secret pour
le Gouvernement jurassien
Le Gouvernement jurassien
n’entend aucunement engager
des moyens financiers à titre de
campagne de propagande en vue
de la votation du 24 novembre
sur la Question jurassienne.
L’exécutif veut ainsi mettre les
choses au point et jouer la carte
de la transparence.
Le canton du Jura assure «qu’aucun
secret» n’entoure les activités
que le gouvernement va déployer
en vue de la consultation populaire
de cet automne. Il a fait cette
mise au point hier suite à la publication
de communiqués et d’articles
de presse contenant des informations
«erronées».
Affirmations fantaisistes
Le Gouvernement jurassien estime
désormais nécessaire de
procéder à des rectifications
pour éviter que la population ne
soit induite en erreur. Il qualifie
ainsi de «fantaisistes» les affirmations
selon lesquelles il aurait
annoncé disposer d’un budget
évalué entre un et deux millions
de francs pour la campagne.
De même, le Parlement jurassien
n’a pas décidé d’une participation
de 300 000 francs à cette
campagne. Le 21 juin 1990, le législatif
avait accepté un arrêté
L'Impartial - 2 mars 2013
octroyant un crédit de 300 000
francs à la Fondation de la réunification.
Cette décision n’avait
aucun lien avec la consultation
populaire organisée le 24 novembre
2013.
L’exécutif entend veiller à informer
les citoyens de manière complète
et transparente. Pour le soutenir
dans ses démarches, il a
confié un mandat externe qui correspond
à un taux d’activité de
20%.
Dans le camp des opposants à la
création d’un canton formé du
Jura et du Jura bernois, le Conseil
du Jura bernois (CJB) s’attend à
une campagne intensive des autorités
jurassiennes en faveur du
«oui». Il souhaite donc connaître
la stratégie que suivra le gouvernement
bernois en vue de cette
votation sur la Question jurassienne.
L’institution chargée de défendre
les intérêts de la population de
la partie francophone du canton
de Berne jugerait cohérent que les
citoyens bénéficient d’une information
sur les avantages à voter
«non». Cette campagne d’information
devrait être comparable
aux efforts consentis par le canton
du Jura en faveur du «oui», a soulignéleCJB.
ATS

Le Journal du Jura - 2 mars 2013

Le Journal du Jura - 2 mars 2013

■ PARLEMENT DE LA JEUNESSE
Les nouveaux députés organiseront un débat sur la Question jurassienne
L
e Parlement de la Jeunesse, présidé
par Maïa Fringeli, a vécu
hier la première séance de sa nouvelle
législature de deux ans. Les jeunes
députés étaient hier au nombre de 19
sur les 23 membres actuels, alors que
30 sièges étaient initialement à pourvoir.
Au menu du jour: la rencontre entre
les nouveaux parlementaires et la
création de commissions de travail.
Alain Berberat a remplacé Joanna
Eyer au poste de délégué à la jeunesse.
C’est lui qui désormais aide et
guide les jeunes députés.
Pas de commission
sur la Question jurassienne
Les nouveaux députés ont décidé
de créer quatre commissions de travail.
A noter que la Question jurassienne
n’a pas été retenue pour une
commission alors qu’aura lieu le
24 novembre prochain le vote sur
l’avenir institutionnel du Jura et du
Jura-Sud. Toutefois, les jeunes parlementaires
vont organiser un débat à
ce sujet en juin ou septembre pro-
Seuls 19 des 23 députés étaient présents hier lors de cette première séance de l’année.
PHOTO DANIÈLE LUDWIG
chains. La première commission de
travail sera consacrée à la promotion
de l’écologie auprès des jeunes de la
région. Les députés ont souligné
l’importance d’une information à ce
sujet dans les milieux scolaires par
exemple. Le second thème de travail
visera à sensibiliser davantage les
jeunes à la politique mais également
à l’importance de voter. Les députés
se sont aussi engagés à soutenir la
culture dans le canton. Pour terminer,
une commission ayant pour sujet
le don de sang et d’organes a également
été créée. Les parlementaires
souhaitent que ce thème soit davan-
tage mis en avant, notamment dans
les écoles.
Création d’une salle d’étude
pour les étudiants
Le vice-président du Parlement de
la Jeunesse Louis Rebetez a lu une
lettre envoyée par l’Association jurassienne
des étudiants (AJE). Celle-ci,
créée en 2011, a lancé le projet d’ouvrir
une salle d’étude pour permettre
aux étudiants, qui partent aux quatre
coins de la Suisse, d’étudier dans un
environnement calme durant le
week-end. L’emplacement de cette
salle reste encore à définir.
Les membres de l’association déplorent
le manque d’infrastructures
mises à disposition dans le canton.
Selon eux, cette lacune pousse les
étudiants à rester dans les villes universitaires.
L’AJE a demandé un soutien
moral au Parlement de la Jeunesse
ainsi qu’un soutien financier
ultérieur. Le montant souhaité n’est
pas encore connu. Le Parlement soutient
pleinement cette démarche. Un
dossier complet sur ce projet lui sera
LQJ - 2 mars 2013
prochainement envoyé. Ce projet original
devrait séduire de nombreux
étudiants jurassiens.
Aider un groupe
de musique jurassien
Ephyr, un groupe de musique, formé
de quatre Jurassiens, a sollicité
l’aide financière du Parlement de la
Jeunesse pour la réalisation et la promotion
de son prochain CD. Le but
du groupe est de se faire connaître à
une plus grande échelle dans le canton
mais également ailleurs en Suisse.
Après avoir sorti un CD composé
de trois titres en 2011, les quatre musiciens
souhaitent cette fois-ci sortir
un véritable CD. Après une discussion
animée, un soutien financier de
750 fr. a été accordé hier par le Parlement.
Rappelons que le budget annuel
à disposition des jeunes députés
s’élève à 25 000 fr.
Les jeunes ont ainsi établi leur plan
de travail pour la nouvelle législature.
C’est désormais à eux de concrétiser
leurs différents projets.
ANASTASIA MASSA

Les millions investis par les
milieux économiques et la
droite contre le texte de l’entrepreneur
schaffhousois Thomas
Minder n’y ont rien fait.
Les Suisses ont poussé un très
fort coup de gueule contre les
salaires mirobolants et autres
parachutes dorés versés aux
top managers. L’initiative a été
acceptée par 67,9% des voix,
un niveau historique.
Dans toute la Suisse, l’initiative
a cartonné. Mis à part Genève
(67,7%) qui se situe dans
la moyenne nationale et le Valais
(63,7%), la Suisse romande
s’est démarquée par des résultats
dépassant les 70%. Le
soutien a été le plus fort dans
le Jura (77,1%), suivi de Schaffhouse
(75,9%), le canton de
Thomas Minder, et de Neuchâtel
(71,9%). Le Jura bernois
a voté oui à 80,7%.
Fribourg s’est aussi rangé
clairement derrière l’initiative
(70,3%), tout comme Vaud
(70,7%). Les taux d’accepta-
L’
initiative Minder contre
les rémunérations abusives
a été plébiscitée dans le
Jura et le Jura bernois. Monible
bat le record toutes catégories
avec un score de 100%,
pour une participation de
67,7% (21 votants). Saint-Brais
s’est distingué avec 94,67% de
oui. A Moutier, l’initiative
Minder a été soutenue par
83,6% des votants. Absolument
toutes les communes du
canton du Jura et du Jura bernois
ont soutenu l’initiative.
Le oui le plus faible est celui de
Courchavon avec 53,76% de
votes favorables.
La Loi sur l’aménagement
du territoire a également obtenu
un soutien pratiquement
partout dans la région. Trois
communes jurassiennes seulement
l’ont rejetée (Bure,
Damphreux et Beurnevésin) et
deux communes du Jura bernois
(Roches et Saules). Le record
du oui appartient là encore
à Monible (95,2%), celui du
non à Roches (67,6%).
L’arrêté sur la politique familiale
a été largement soutenu
dans la région mais il enregistre
quelques non. Roches
encore présente le record du
non (78,5%). Ont en outre voté
non les communes d’Ederswiler
(66,67%), Damphreux,
Châtelat, Rebévelier, Romont,
Saicourt, Saule, Elay, Sornetan.
Belprahon présente le record
du oui dans le Jura bernois
(73,6%), Fontenais dans
le canton du Jura (78,82%),
devant Delémont (78,1%). De
nombreuses communes jurassiennes
ont voté oui à plus de
70%.
tion les moins forts sont venus
des cantons qui attirent des
entreprises avec une politique
fiscale avantageuse: Obwald
(56,1%), Nidwald (57,7%),
Zoug (58,2%), Schwyz
(60,8%) et Appenzell Rhodes-
Intérieures (61%).
Considéré initialement
comme l’objet le moins
contesté des trois soumis au
scrutin, l’article constitutionnel
visant à instaurer un nombre
approprié de garderies a finalement
divisé la Suisse en
deux, créant une «barrière de
röstis». Cas de figure rare, la
majorité du peuple – 54,3% de
oui – n’a pas suffi face à l’opposition
de treize cantons alémaniques.
La propagande de l’UDC et
de la droite économique
contre une «étatisation» des
enfants a fait mouche surtout
dans les régions où les crèches
sont rares. Le refus le plus net
a été enregistré à Appenzell
Rhodes-Intérieures, avec
72,9% d’opposition. Les réticences
ont été fortes aussi à
Uri (68,2% de non) et à
Schwyz (63,1%).
Du côté des partisans, les
Genevois remportent largement
la palme, avec 79,1% de
oui. Viennent ensuite les Vaudois
(70,7%), les Jurassiens
(70,3%) et les Neuchâtelois
(69,9%). A Fribourg, 62,7%
des citoyens ont accepté l’article,
alors qu’en Valais, le taux
de votants favorables a atteint
57,6%. Le Jura bernois a voté
comme la Suisse romande
avec 60% de oui mais il est
majorisé par le canton de
Berne et son refus à 50,6%.
Bonne nouvelle en revanche
pour le Conseil fédéral sur le
troisième objet de votation.
Les Suisses ont suivi son avis
et accepté par 62,9% la révision
de la loi sur l’aménagement
du territoire (LAT) qui
vise à freiner le gaspillage du
sol. Le retrait de l’initiative
pour le paysage à laquelle la loi
servait de contre- projet indirect
devient définitif, ce qui
économise une votation.
Ne voulant pas devoir réduire
ses zones à bâtir après ses
résidences secondaires, le Valais
a refusé la loi à 80,4%,
mais il est le seul. Bâle-Ville a
été le plus enthousiaste sur la
réforme avec 78,1% devant
Zoug (71,4%) et Zurich
(71,2%). Côté romand, Neuchâtel
(67,7%) devance Berne
(66,8%), Fribourg (62,9%) et
le Jura (62,8%). Le soutien est
moins fort pour Genève
(57,7%), Vaud (56,5%) et le
Tessin qui clôt la marche du
«oui» avec 55,3%. Le Jura bernois
a aussi approuvé la révision
de la LAT, par 62,3% de
oui.
C’est le résultat qu’on attendait mais on craignait
un refus dans le Jura. Ce résultat montre
qu’il y a une sensibilité à la question au-delà des
milieux agricoles. L’acceptation jurassienne est
plutôt large. Nous attendons beaucoup des nouveaux instruments
de la Loi sur l’aménagement du territoire (LAT). Ce n’est pas le dézonage
qui va aider l’agriculture mais les délais imposés vont freiner
l’emprise sur les zones agricoles. Le fait de devoir dimensionner
les zones à bâtir pour 15 ans rendra le développement plus progressif,
moins massif que ce qu’on a connu dans quelques communes
du canton, comme Boncourt qui a surdimensionné ses zones.
C’est cela qui induit un mitage du territoire. Le dimensionnement
de la zone à bâtir est une chose, l’utilisation du sol est aussi importante.
Il faudra mener ce combat-là auprès de la population.
LQJ - 4 mars 2013
Je ne suis pas étonné du résultat au niveau national
mais je pensais que ce serait plus serré au
niveau cantonal. Je sentais ces derniers jours
que la mayonnaise n’avait pas pris. Les milieux
agricoles étaient favorables à cette révision, ce qui rendait notre tâche
difficile. Les milieux qui ont voulu rassurer sur l’application de
la Loi sur l’aménagement du territoire devront tenir parole. J’ai des
soucis pour le développement économique. On n’a pas tous la
même perception de la loi. Celle-ci prévoit un moratoire de cinq
ans sur les zones à bâtir dès son entrée en vigueur. Il y a dans le
canton 120 hectares de friches industrielles qui ne sont pas bien réparties.
Cela risque d’engendrer des tensions entre districts. J’espère
que je me trompe. La Confédération et les cantons doivent maintenant
édicter des directives ensemble et cela change la donne.

MOUTIER
De l’espoir de la création d’une constituante
Le Conseil municipal
de Moutier a dévoilé hier
le contenu de son rapport
annuel relatif à la Question
jurassienne, qui sera soumis
aux conseillers de ville lors
de leur séance du 25 mars.
L’exécutif se réjouit que
le cas particulier de la ville
de Moutier et le droit d’autodétermination
des communes
aient officiellement
été reconnus et intégrés
dans le processus en cours.
En vue du vote du 24 novembre,
le Conseil municipal
fait savoir qu’il défendra
la création d’une constituante
paritaire.
Après avoir fait l’impasse durant
3 ans pour ne pas interférer
dans les négociations entamées
par les Gouvernements
après la remise du rapport final
de l’Assemblée interjurassienne,
le Conseil municipal de
Moutier, actualité brûlante
oblige, a à nouveau entrepris
de rédiger son traditionnel rapport
sur la Question jurassienne,
le 17 e du nom. Il faut dire
qu’au cours des douze derniers
mois, la situation a évolué.
Ainsi, le 20 février 2012, les
Gouvernements bernois et jurassien
signaient une déclaration
désignant la marche à suivre
pour régler politiquement
la Question jurassienne, reconnaissant
entre autres le droit
Le chancelier Christian Vaquin (à gauche) et le maire de Moutier Maxime Zuber ont présenté hier le rapport sur la Question
jurassienne. «On va enfin débattre démocratiquement et sereinement», se réjouit le maire. PHOTO STÉPHANE GERBER
d’autodétermination des communes.
«Une victoire et une
grande satisfaction pour les autorités
prévôtoises que de voir
le cas particulier de Moutier,
mais aussi les droits de chaque
commune fondés sur la
Constitution fédérale, être reconnus»,
souligne le rapport.
Ces droits ont ensuite été
confirmés en janvier par le
Grand Conseil bernois, avec le
rejet de la motion Blanchard-
Hadorn. En marge de ce débat,
la Délégation du Conseil-exécutif
pour les affaires jurassiennes
a d’ailleurs eu l’occasion
d’affirmer au Conseil municipal
que «le cas de Moutier était
particulier et qu’il devait pouvoir
être réglé». Des propos
«qui sont venus couronner des
années d’efforts pour faire reconnaître
les droits démocratiques
des Prévôtois. La motion
Blanchard-Hadorn aura au
moins eu pour mérite d’inciter
l’officialité à la clarté», a relevé
hier le maire Maxime Zuber.
Une occasion unique
Aujourd’hui, c’est toutefois
le 24 novembre, date à laquelle
les populations du Jura et du
Jura bernois se prononceront
sur leur avenir, qui est dans le
viseur des autorités. «Il s’agit
d’une occasion unique de s’engager
dans un débat constructif,
serein, en faisant table rase
des querelles du passé, en
changeant de registre pour tenter
de définir ce que pourrait
être un réaménagement de
fond en comble de la maison
jurassienne», notent-elles.
A ce titre et sans surprise, le
Conseil municipal fait savoir
qu’il soutiendra la création
d’une constituante interjurassienne
paritaire. «Car c’est bien
de ça dont il s’agit. Ce premier
vote ne consistera pas à choisir
entre deux cantons existants,
mais à décider si l’on veut se
donner la possibilité de débattre
ensemble de ce que pourrait
être un nouvel espace de vie. Le
risque est grand que les gens ne
répondent pas à la vraie question
qui leur sera posée. Il y a
un grand travail d’information
à faire», insiste Maxime Zuber.
Ce serait ensuite à la constituante,
si sa création est acceptée,
de définir les contours
d’une nouvelle entité cantonale
et d’aborder toutes les questions
liées à l’avenir des établissements
de formation, des hôpitaux,
de la fiscalité etc., afin
que la population puisse dans
un second temps faire un choix
institutionnel. «Dire non au 1 er
vote, c’est refuser le débat
constructif et accorder une priorité
inconditionnelle à l’appartenance
cantonale bernoise»,
avertit le Conseil municipal.
Pour l’heure, ce dernier ne
veut donc pas penser à un
éventuel vote communaliste.
«Car nous sommes confiants
qu’une constituante sera créée,
confiants dans le travail des
élus qui la composeront», indique
le maire. Si ce scénario devait
malgré tout ne pas se réaliser,
alors «Moutier ira au bout
du processus prévu par la Déclaration
d’intention». Le cas
échéant, le Conseil municipal
«ne réfléchira pas seul. Il prendra
notamment en compte la
situation de la couronne prévôtoise»,
assure Maxime Zuber.
Nul doute que les conseillers
de ville, fin mars, feront à leur
tour connaître leur avis sur ce
dossier. CÉLINE LO RICCO CHÂTELAIN
Aux élus de montrer l’exemple
Invitation à signer la Charte
Reconnaissant qu’au vu de certaines déclarations, le risque existe
de raviver des tensions, le Conseil municipal invite les élus prévôtois
à signer la Charte interjurassienne, prônant respect mutuel,
tolérance et dialogue. «Le débat se fera d’autant plus sereinement
que les élus montrent l’exemple», souligne Maxime Zuber.
Campagne
Le Conseil municipal n’a pas prévu d’engager des moyens financiers
en vue de la campagne. «Nous avons arrêté une position,
nous allons la défendre et informer. Les gens doivent comprendre
sur quoi ils vont voter. Il y a une différence entre campagne et information».
A ce propos, le maire considère que le Conseil du Jura
bernois aura un rôle important à jouer, pour expliquer aux gens à
quelle question ils devront répondre et le rôle d’une constituante.
«Le CJB a son avis mais il ne peut pas faire campagne comme un
parti. Il devra se montrer rigoureux et honnête», estime-t-il.
Question de poids
Même si ce sont des questions qu’aborderait une constituante, le
maire de Moutier sait bien que des thèmes comme l’avenir de
l’hôpital ou des écoles s’inviteront dans la campagne. «L’avantage
est que dans une constituante, on remettra tout à plat.
Concernant l’hôpital, je suis persuadé que Moutier a des arguments
à faire valoir. Mais il est plus facile de les défendre quand on
pèse 50% que quand on pèse 5%», fait remarquer le maire. CLR

*,10(#. !1LX XNL W1QQNW\ X_W J1 *_:X\GNL H_W1XXG:LL:8 J: NLX:GJ K_LG5GQ1J X: 9G\ @1‘NW14J: 3 J1 KGX:
:L QJ15: 9V_L: 5NLX\G\_1L\: GL\:WH_W1XXG:LL:8 1QQ:JJ: J:X ;J_X 3 XGCL:W J1 E1W\: :\ ‘:_\ GL@NWK:W
1K< CL::6QGLK TKGNT

QUESTION JURASSIENNE L’exécutif de Moutier présente son rapport.
Soutien prévôtois à une constituante
A neuf mois de la votation sur
la Question jurassienne, l’exécutif
de Moutier a annoncé
hier qu’il était favorable à la
mise en place d’une constituante
interjurassienne. Cette
assemblée devrait définir ce
que serait ce nouvel «Etat romand».
Cette prise de position figure
dans le rapport du Conseil municipal
au Conseil de Ville relatif
à la Question jurassienne. Le
maire de Moutier Maxime Zuber
n’a pas caché qu’il souhaitait
faire partie de cette assemblée
constituante qui serait
créée si le oui l’emportait le
24 novembre dans le Jura et
dans le Jura bernois.
«Mario Annoni,
l’homme de la situation»
Et il verrait bien l’ancien conseiller
d’Etat bernois Mario
Annoni présider cette assemblée.
«Mario Annoni pourrait
être l’homme de la situation», a
estimé Maxime Zuber. Mais
avant le scrutin, la Ville de
Moutier reconnaît qu’il faudra
expliquer les enjeux pour que
la population du Jura bernois
donne son feu vert au Conseil-
exécutif pour lancer la procédure.
L’exécutif doit informer
pas faire campagne, a relevé
Maxime Zuber. Le Conseil municipal
prévôtois n’a pas décidé
d’engager des moyens financiers.
Partisan d’un canton formé
du Jura et du Jura bernois, le
maire juge qu’il y a un gros risque
que les gens ne répondent
pas à la question posée. «Il ne
s’agit pas d’une réunification», at-il
répété.
Charte de non-agression
Pour prévenir d’éventuels dérapages
lors de la campagne, le
Le Temps - 5 mars 2013
L'Impartial - 5 mars 2013
Conseil municipal lance un appel
au respect des règles démocratiques.
Il va proposer aux
membres des autorités de
Moutier de signer une charte
interjurassienne qui appelle à
faire preuve de respect mutuel
et d’esprit de tolérance.
Le document demande aussi
aux élus de s’abstenir de toute
atteinte à l’intégrité physique
des personnes, aux biens d’autrui
et à la propriété publique et
privée. «A Moutier, le risque
existe de réveiller de vieux démons
et de raviver des tensions»,
a admis Maxime Zuber. ATS

%$1# "# * )#2,#00# )2/00(#,,# 3R kTP?f XTPLfL]i? 9L?R ETi‘RL
#FNK< Ci )i‘6\ 3R 3"! 8 P6 %Af? >i @K
PL?‘^ #J 9L?R= LP E6if a6kTL‘ ]i?
P?a N?iR?a 3"! Ni‘6aaL?Ra TRf
‘@:?QQ?Rf E6Lf a6kTL‘ X6‘ kTL?
>? X‘?aa? ]i_LPa @f6L?Rf E6kT‘6K
9P?a 8 P6 :‘@6fLTR >_iR RTik?6i
:6RfTR\ #f= :TRf‘6L‘?Q?Rf 8
P?i‘a 6MR@a= LPa R? a_TXXTa?Rf X6a
8 P6 aTPifLTR :TQQiR6PLaf?\
$! (200* +/.*67
;K280 A2L @2PC2L *! LDCN0 1P
GD?CN 12 QP2 12 A+ ’P2LN?DC @PK+L>
L?2CC20 2S+/N2B2CN LPK A+ B4B2
ADC:P2PK 1JDC12 IP2 A2 #KDPG2 3>
A?2K?‘RL?‘\ /i6Rf 8
)@‘@Qn *T9aLH?‘= LP ?mXPL]i?‘6 8
+TifL?‘ XTi‘]iTL TR X?if Af‘?
Q?Q9‘? ?f anQX6fJLa6Rf >?
P_3"! ?f fTif 6:]iLa 8 P_L>@? >?
:‘@?‘ iR RTik?6i :6RfTR\
#RELR= LP ‘?kL?R>‘6 8 *6i‘?Rf
!Taf?= X‘@aL>?Rf >i +Tik?Q?Rf
6ifTRTQLaf? Ni‘6aaL?R= >? :TRK
:Pi‘? :?ff? X6‘fL? T‘6fTL‘?\
!TQQ? >@N8 >@kTLP@= P6 aiLf?
R? a?‘6 ]i? QiaL]i?\ . /

Jura-Abstimmung: Bernjurassier fordern Engagement der Regierung
Wie stark sollen oder dürfen
sich die Regierungen der
Kantone Bern und Jura vor
der Jura-Volksabstimmung
im November engagieren?
Die Frage wirft hohe Wellen.
Simon Thönen
Am 24. November 2013 werden die Bevölkerungen
des Kantons Jura und des
Berner Juras darüber abstimmen, ob sie
einen gemeinsamen grossen Kanton Jura
gründen wollen. Als Auftakt zum Abstimmungskampf
ist nun eine Debatte
entbrannt, wie stark sich die Kantonsregierungen
engagieren sollen respektive
dürfen. Die Frage ist insbesondere im
Kanton Bern historisch belastet, weil
der Regierungsrat in den 1970er-Jahren
die probernischen Organisationen heimlich
aus «schwarzen Kassen» (mit Lotteriegeldern)
fi nanzierte – was dann Mitte
der 80er-Jahre im Gefolge des bernischen
Finanzskandals auffl og.
In einem gestern publizierten Brief
an den bernischen Regierungsrat fordert
der Bernjurassische Rat (BJR) nun,
«dass die Bevölkerung des Berner Juras
von einer Information über die Vorteile
eines Neins profi tiert, die vergleichbar
mit den Anstrengungen des Kantons
Jura zugunsten eines Ja ist». Der BJR fordert
also gleich lange Spiesse beim Engagement
der beiden Kantone.
Delsberg dementiert Kampagne
Laut dem (bernjurassischen) «Journal
du Jura» planen der Kanton Jura respektive
seine Gemeinden, ein bis zwei Millionen
Franken für den Abstimmungskampf
auszugeben. Eine Schlüsselrolle
spiele die «Stiftung für die Wiedervereinigung»,
die vom Kanton Jura 300 000
Franken erhalten habe und auch von jurassischen
Gemeinden fi nanziert werde.
Zudem habe die jurassische Regierung
den PR-Berater Philippe Zahno engagiert,
um Fakten und Argumente zusammenzutragen,
die für ein Ja sprechen.
Der Name lässt aufhorchen: Zahno war
früher Kommunikationschef des Verteidigungsdepartements
VBS.
Der Delegierte für jurassische und
eidgenössische Angelegenheiten in der
jurassischen Staatskanzlei, Daniel Rieder,
bestätigt auf Anfrage, dass Zahno
«ein kleines Mandat im Umfang von 20
Stellenprozenten erhalten hat». Rieder
betont jedoch: «Zahno bereitet die Informationsarbeit
der Regierung vor. Er hat
kein Mandat, Propaganda zu betreiben.»
Bei den 300 000 Franken, die der Kanton
der Stiftung für die Wiedervereinigung
bezahlt hat, handle es sich um
einen «einmaligen Beitrag aus dem Jahr
1990, den die Stiftung in der Zwischenzeit
ausgegeben hat». Den Beitrag habe
das jurassische Parlament seinerzeit in
öff entlicher Debatte beschlossen, er sei
daher längst bekannt. Zur Frage, inwiefern
Gemeinden die Stiftung fi nanzieren,
könne er sich nicht äussern. Die jurassische
Regierung werde, so Rieder,
im Hinblick auf die Abstimmung «keinen
Rappen an Bewegungen oder Komitees
zahlen, welche Kampagnen betreiben».
Von kantonaler Seite seien einzig Auftritte
von Regierungsräten, eventuell Informationsanlässe
für die Bevölkerung
sowie das Abstimmungsbüchlein vorgesehen.
Zurückhaltung in Bern
In Bern ist der frankophone Vizestaatsschreiber
Michel Walthert – unter anderem
– für jurassische Angelegenheiten
zuständig. Über das Anliegen des Bernjurassischen
Rates werde der Regierungsrat
befi nden, sagt er auf Anfrage.
Dass der Kanton Bern seinerseits eine
oder zwei Millionen Franken für den Abstimmungskampf
ausgeben werde,
könne er sich allerdings nicht vorstellen.
Erst recht werde es keine Finanzierung
aus «schwarzen Kassen» geben, gerade
weil die früheren Praktiken «teilweise
immer noch in Erinnerung sind». Die jeweiligen
Abstimmungsbüchlein an die
Stimmberechtigten werden die beiden
Kantonsregierungen zudem in gegenseitiger
Absprache formulieren. Dies wurde
im Jura-Abkommen so vereinbart.

Le Journal du Jura - 6 mars 2013

Le Temps - 7 mars 2013

Le Journal du Jura - 7 mars 2013

«Contrairement à certaines
allégations péremptoires entendues
ici et là, la problématique
dont il sera question à la
fin de cette année 2013 intéresse
au plus haut point la jeunesse
jurassienne. L’importance
de l’enjeu pour notre région
ne nous échappe pas et nous
estimons qu’il est de notre devoir
de prendre part au débat
et de nous faire entendre».
Venus présenter à la presse
hier à Tavannes le tout nouveau
Mouvement universitaire
jurassien – qui n’a rien à
voir avec celui créé au début
des années 1960, lire ci-contre
– Maurane Riesen, 22 ans, de
Sonceboz, Yoan Mérillat, 23
ans, de Perrefitte, et Loïc Ter-
rier, 24 ans, de Moutier, ont
tenu à mettre les choses au
point. N’en déplaise à certains,
la Question jurassienne «est
une affaire politique dont le
traitement aura un impact majeur
sur l’avenir de notre région
et de sa population» et à
ce titre, la jeunesse «a la chance,
le droit, mais aussi le devoir
de participer au débat»,
ont insisté les trois porte-parole
du MUJ.
Première précision d’importance,
le MUJ se veut affranchi
de tout mouvement ou parti
politique et se dit neutre quant
à savoir s’il faut créer un nouveau
canton ou non. «Nous
voulons voir ce qu’une constituante
pourrait nous proposer»,
explique Yoan Mérillat.
Pour le MUJ, la situation est
donc claire: «Seul un oui le 24
novembre ouvre la possibilité à
la discussion. Le véritable débat
ne s’engagera que dans un second
temps. On veut se donner
cette chance de discuter et de
réfléchir à un projet. Dire non,
c’est refuser d’envisager ce
qu’on pourrait améliorer», argumentent
les étudiants.
Si le projet de lancer un
mouvement a germé dans l’esprit
de la dizaine de membres
actuels du comité central, c’est
parce qu’ils se sentent «profondément
attachés» à leur région
et concernés par son avenir,
mais aussi parce qu’ils souhaitent
susciter un débat construc-
tif. «La campagne a déjà débuté
et les partis, personnalités,
mouvements et autorités ont
déjà pris position, parfois sans
nuance ou de manière extrême.
Or, nous ne voulons pas
que le débat échappe à la population
et qu’il soit monopolisé
par des mouvements aux intérêts
trop idéologisés. Nous souhaitons
nous distancier de cette
vision manichéenne», expliquent
Loïc Terrier et Maurane
Riesen.
Comme bien des jeunes du
Jura et du Jura bernois, Maurane
Riesen a d’ailleurs pu
constater, y compris au sein de
sa famille, à quel point il était
difficile pour les générations
ayant vécu les plébiscites
d’avoir un avis dépourvu de
sentiments. «Nous, les jeunes,
avons la possibilité d’apporter
un regard plus objectif et
moins émotionnel. Pour décider
ce qu’il y a de mieux pour la
région, il faut se démarquer
des blessures du passé».
En discutant avec d’autres
jeunes, les fondateurs du MUJ
ont en outre pu constater que
tout le monde n’était pas forcément
au courant des enjeux ou
ne disposait pas du même niveau
de connaissance du dossier.
Au travers de son action, le
MUJ se propose donc de «réfléchir,
informer, participer et débattre,
sans aucune pression,
ni de partis, ni de mouvements.
Notre position est neutre
et nous souhaitons entendre
les différents arguments
des citoyens», souligne-t-il.
LQJ - 7 mars 2013
Pour ce faire, le MUJ entend
être présent sur la Toile. Il a
déjà créé un site internet ainsi
qu’une page Facebook, sur lesquels
des réflexions, analyses
et éclairages divers seront régulièrement
publiés. Par ailleurs,
le mouvement envisage la tenue
de débats contradictoires.
Par ces actions, le MUJ espère
en outre inciter un maximum
de jeunes du Jura et du Jura
bernois à s’intéresser au sujet.
Les membres du MUJ sont
en tous les cas persuadés
d’une chose: «La dynamique
qu’offre la création d’une
constituante représente une
occasion unique et historique.»
Le débat est lancé.
•

!(&& (*,$(’ $’,#*%-*++$#’’#
,>FE ?>FB ;4C .??B4=E:C
F0 MUJ4B0DH8 U8H\U98 V4JF0DU86
F8V 0MMU8H\DV 939HDV\8VZG8H_DC
VD8UV 8\ DHV\0FF0\8_UVC9F84\UD4D8HV
E_U0VVD8HV 8\ 38UHJDV >U0H4JMBJC
H8V V_DbUJH\ \J_\ F8_U 8HV8DAH8C
G8H\ MUJ>8VVDJHH8F6 U8VM84\Db8C
G8H\ 2 "8F9GJH\ 8\ *J_\D8UQ
8UH8 8\ (_U06 0b84 FT044JU7 78V
78_d 0VVJ4D0\DJHV MUJ>8VVDJHH8FC
F8V 4JH48UH98V6 JH\ 8H 8>>8\ 794DC
79 78 U8H>JU48U 8\ GD8_d b0FJUDC
V8U 48V >JUG0\DJHV 8H
4JH48H\U0H\ F8_UV FD8_d 7T8HV8DC
AH8G8H\Q !8\\8 794DVDJH VTDHV4UD\
70HV F0 bJFJH\9 78 >0DU8 9G8UA8U
78V MKF8V 78 4JGM9\8H48V U9ADJC
H0_d 8\ 78 U8H>JU48U F0 4JFF03JU0C
\DJH 8H G0\D;U8 78 >JUG0\DJHQ
!-*32)-,0 /’()-,"*&0
(_U0 8\ 8UH8 JH\6 70HV F8_U bDC
VDJH 7_ 79b8FJMM8G8H\ 78 F0 >JUC
G0\DJH6 F8 U9>F8d8 78 4B8U4B8U F8V
VJF_\DJHV U9ADJH0F8V F8V MF_V M8UC
>JUG0H\8V 8\ F8V MF_V 4JB9U8H\8V6
MUDH4DM0F8G8H\ 70HV FTDH\9U:\ 78V
E8_H8V 8\ 78V FD8_d 7T8HV8DAH8C
G8H\Q )TJ3E84\D> 8V\ 78 G_\_0FDV8U
F8V 4JGM9\8H48V 8\ 7T_\DFDV8U 0_
GD8_d F8V VeH8UAD8V MJVVD3F8V6 8H
G0DH\8H0H\ 8\ 8H A0U0H\DVV0H\
FT0448VVD3DFD\9 78V 0MMU8H\DV 0_d
7D>>9U8H\8V MU8V\0\DJHV 78 >JUG0C
\DJHQ /J_V F8V 04\8_UV 4JH48UH9V
M0U48U8AUJ_M8G8H\7878_d>JUC
G0\DJHV6 HJ\0GG8H\ F8V 0VVJ4D0C
\DJHV MUJ>8VVDJHH8FF8V6 FTJH\ >0D\
70HV _H U8G0US_03F8 8VMUD\ 7TJ_C
b8U\_U8 8\ 78 4JFF03JU0\DJHQ
)0 HJ_b8FF8 JUA0HDV0\DJH 78V
FD8_d 7T8HV8DAH8G8H\ 78V >JUC
G0\DJHV 7T939HDV\8VZG8H_DVD8UV
!$! 8\ 7TDHV\0FF0\8_UVC9F84\UDC
4D8HV !$! 8H\U8 F8 !8H\U8
78 >JUG0\DJH MUJ>8VVDJHH8FF8
8UH8 >U0H4JMBJH8 N48>> 0U\DV0C
H0\O6 2 *J_\D8U6 8\ F0 7DbDVDJH 0UC
\DV0H0F8 7_ !8H\U8 E_U0VVD8H
7T8HV8DAH8G8H\ 8\ 78 >JUG0\DJH
N!#(#$O6 2 "8F9GJH\6 S_D 8HC
\U8U0 8H bDA_8_U 2 F0 MUJ4B0DH8
U8H\U98 V4JF0DU8 7T0J‘\6 MU8H7U0
F0 >JUG8 V_Db0H\85
= -8AUJ_M8G8H\ 78V 4J_UV MUJC
>8VVDJHH8FV 78V 0MMU8H\DV 939HDVC
\8VZG8H_DVD8UV E_U0VVD8HV 8\ 38UC
Le Journal du Jura - 8 mars 2013
HJDV >U0H4JMBJH8V 2 F0 7DbDVDJH
0U\DV0H0F8 7_ !#(#$6 2 "8F9C
GJH\W
= U8AUJ_M8G8H\ 78V 4J_UV MUJC
>8VVDJHH8FV78V0MMU8H\DVDHV\0FF0C
\8_UVC9F84\UD4D8HV E_U0VVD8HV 8\ E_C
U0VVD8HV 38UHJDV >U0H4JMBJH8V
70HVF87JG0DH80U\DV0H0\7_48>>6
2 *J_\D8UW
= \U0HV>8U\ 78V 0MMU8H\DV 38UC
HJDV >U0H4JMBJH8V 78V 78_d MUJC
>8VVDJHV MU94D\98V >U9S_8H\0H\ F8V
4J_UV 78 F0 G0\_UD\9 MUJ>8VVDJHC
H8FF8 DH\9AU98 2 F0 7DbDVDJH 0U\DV0C
H0F8 7_ !#(#$6 2 "8F9GJH\Q
$$-+."(,&+&,2
)8V 0MMU8H\DV 8H 4J_UV 78 >JUC
G0\DJH DUJH\6 8_d 0_VVD6 7;V F0
U8H\U98 ^fL]6 2 F8_U HJ_b80_ VD\8
7T8HV8DAH8G8H\Q )8V >_\_U8V bJC
F98V 78 ^8 8\ ]8 0HH98V 39H9>D4D8C
UJH\ 78 G8V_U8V 7T044JGM0AH8C
G8H\ \U0HVD\JDU8V 0>DH S_T8FF8V
M_DVV8H\ MJ_UV_DbU8 F8_UV >JUG0C
\DJHV 78 G0HD;U8 JM\DG0F8Q
,_0H\ 0_d >_\_U8V bJF98V 78 @8
0HH986 8FF8V U8V\8UJH\4JHV\D\_98V
VJ_V F8_U >JUG8 04\_8FF8 8\ FT8HC
V8DAH8G8H\ 4JH\DH_8U0 7T:\U8
7DVM8HV9 M0U F8V 8HV8DAH0H\V \D\_C
F0DU8V B03D\_8FVQ
+J_U F8 (_U06 F8 U8AUJ_M8G8H\ 8\
F0 4JH48H\U0\DJH 78 FT8HV8G3F8
78V 0MMU8H\DV E_U0VVD8HV 8\ 38UC
HJDV >U0H4JMBJH8V 78 FT939HDV\8C
UD8 8\ 78 F0 G8H_DV8UD8 2 F0 7DbDC
VDJH 0U\DV0H0F8 7_ !#(#$ 2
"8F9GJH\ b0 M8UG8\\U8 78 7JHC
H8U _H8 MF_V AU0H78 bDVD3DFD\9 2 48
MKF8 78 4JGM9\8H48V 8\ HJ\0GC
G8H\ 78 GD8_d b0FJUDV8U 8\ 0VV_C
U8U F8 79b8FJMM8G8H\ 78 FT#4JF8
E_U0VVD8HH8 7_ 3JDVQ
"8 VJH 4K\96 8UH8 b8UU0 V8
4U98U6 2 *J_\D8U6 _H MKF8 78 >JUC
G0\DJH 70HV F8 7JG0DH8 78 FT9F84C
\UD4D\96 F8S_8F U8H>JU48 F8 VD\8 7_
48>> 0U\DV0H0\Q
!8\\8 U9JUA0HDV0\DJH U8H>JU486
M0U 0DFF8_UV6 F0 4JB9VDJH 7_ VeVC
\;G8 78 >JUG0\DJH 8\ 78V FD8_d
7T8HV8DAH8G8H\ 8H\U8 F8V 78_d
40H\JHV6 Ja F8V 0\\8H\8V 78V 8HC
\U8MUDV8V 8\ 78V 04\8_UV 94JHJGDC
S_8V VJH\ VDGDF0DU8VQ *)%-9) *

%),4#)’#0 )Q\] = b=Oe= HJ=\; M[2’2, (e\4
4 JOb>E\> M=] \=b\4Jb>] MGQM7NNF>J
Le Journal du Jura - 8 mars 2013
(8 5AK[T 78 FS0&0+6a G8G4T8U617JHH9 78U 5JH58TXU71HU F8U AJG8UQ &5C6 1[^ FC‘C8TU6 3
!T9GCH8UQ (1NQOb =O \=N=bI
b4Ob

1)2#"#
/-2)3)-,
#/ D bN cO_9 NY9[_ J1G
M1H[ 14WbH[ > Wb9 L9 &bZ1 39ZNOH[7
4ON[4H9N_ WbYHL 1 1c1N_1C9 2 ;_Z9
bN9 MHNOZH_: 4FOf:9 81N[ bN 41NG
_ON [_13L9 WbY;_Z9 9eSLOH_: S1Z "9G
L:MON_ 9N Z9[_1N_ _ObJObZ[ MHNOG
ZH_1HZ97 @1[[9 L9 4FOHe 89 9ZN9V
!9__9 [H_b1_HON SO[[H3L9 c9ZZ1H_
1LOZ[ L9[ Z9Wb;_9[ 89 cO_9[ 4OMMbN1LH[_9[V
’6 )*8+6DE/
J;6H 8/ 7;ID-
8/ BI*DH6/D
./ ;IDH ;I
,/8I6 ./ ’;DJ686/D
:/ >;IDD* >*E
./9*:./D I: J;H/A
(1H[VVV !1ZHLf1bNM1H[V ,H7 S1Z 9e9MSL97 /1L3HZ[9
T!ObZ_7 ,OZcHLH9Z7 (1LL9Z1f7 :cHL1Z8 9_ *ON_9N9_U cOH_ L9
JObZ7 L9 Wb1Z_H9Z 89 !ObZ_ Ob 89 ,OZcHLH9Z N9 SObZZ1 89G
M1N89Z bN cO_9V %L 9N c1 89 M;M9 81N[ NOM3Z9 89 4OMG
MbN9[ @b[HONN:9[V ,H L9 SZ9MH9Z cO_9 Z9@b[9 LY1c9N_bZ9
81N[ bN 41N_ON WbH7 9N ‘A 1N[7
NY1 ZH9N SZObc: 9_ ZH9N @1H_ :cOG
Lb9Z7 HL M9 S1Z1I_ 8H@@H4HL9 89
4ZOHZ9 Wb9 L9[ 4OMMbN9[ @bG
[HONN:9[ 4F1NC9ZON_ L9bZ @b[HL
8Y:S1bL9V ’9 @ZOM1C9 N9 [9Z1
S1[ 2 CZO[ _ZOb[?
,H7 S1Z 4ON_Z97 LY1c9N_bZ9 9[_
8:[HZ:9 S1Z bN9 M1JOZH_:7
M;M9 MHNHM97 L9 SZO3L N9 [YHN_:Z9[[9 S1[ 2 bN9
#/E *IH;D6H0E
*,HI/88/E H6/::/:H
8/ ,;IH/*I >*D
8/ 9*:,4/F /:,;D/
2*IH568 BIC/88/E
E*,4/:H
,;99I:6BI/DA
@b[HONV (1eHM9 0b39Z [1H_ 49Z_1HN9M9N_ Wb9 D[1E
cHLL97 1bCM9N_:9 8b !OZN9_ 9_ 8b *9_H_G/1L7 1bZ1H_ S9HN9
2 _ZObc9Z bN9 M1JOZH_: SZ;_9 2 [9 SZHc9Z 89 _Ob_ SObZ Z9G
JOHN8Z97 [9bL97 "9L:MON_V (V 0b39Z [9Z1H_ 8ON4 T2 NObG
c91bXU SOMM9 1c94 L9 D3ObZE?
Le Journal du Jura - 8 mars 2013
’YHMSOZ_1N49 89[ @b[HON[ SZ:S1Z:9[ 1c94 L1 SOSbL1G
_HON 4ON49ZN:9 9_ SZ:cOf1N_ 89[ 9N_H_:[
:4ONOMHWb9M9N_ cH13L9[ 9[_ [HMSL9G
M9N_ 41SH_1L9V ’9[ 1b_OZH_:[ 14_b9LL9[
_H9NN9N_ 8ON4 L9 4Ob_91b S1Z L9 M1N4F9V
#N4OZ9 @1b_GHL WbY9LL9[ [14F9N_ 4OMMbG
NHWb9Z 9_ NON SZ9N8Z97 4OMM9 1bG
JObZ8YFbH7 L9 4F9MHN 89 S9_H_[ 4OMH_:[
WbH [9 Z:bNH[[9N_ 1b @ON8 89 L1 S9_H_9
[1LL9 2 LY1ZZH

1)2#"#
/-2)3)-,
#/ D bN cO_9 NY9[_ J1G
M1H[ 14WbH[ > Wb9 L9 &bZ1 39ZNOH[7
4ON[4H9N_ WbYHL 1 1c1N_1C9 2 ;_Z9
bN9 MHNOZH_: 4FOf:9 81N[ bN 41NG
_ON [_13L9 WbY;_Z9 9eSLOH_: S1Z "9G
L:MON_ 9N Z9[_1N_ _ObJObZ[ MHNOG
ZH_1HZ97 @1[[9 L9 4FOHe 89 9ZN9V
!9__9 [H_b1_HON SO[[H3L9 c9ZZ1H_
1LOZ[ L9[ Z9Wb;_9[ 89 cO_9[ 4OMMbN1LH[_9[V
’6 )*8+6DE/
J;6H 8/ 7;ID-
8/ BI*DH6/D
./ ;IDH ;I
,/8I6 ./ ’;DJ686/D
:/ >;IDD* >*E
./9*:./D I: J;H/A
(1H[VVV !1ZHLf1bNM1H[V ,H7 S1Z 9e9MSL97 /1L3HZ[9
T!ObZ_7 ,OZcHLH9Z7 (1LL9Z1f7 :cHL1Z8 9_ *ON_9N9_U cOH_ L9
JObZ7 L9 Wb1Z_H9Z 89 !ObZ_ Ob 89 ,OZcHLH9Z N9 SObZZ1 89G
M1N89Z bN cO_9V %L 9N c1 89 M;M9 81N[ NOM3Z9 89 4OMG
MbN9[ @b[HONN:9[V ,H L9 SZ9MH9Z cO_9 Z9@b[9 LY1c9N_bZ9
81N[ bN 41N_ON WbH7 9N ‘A 1N[7
NY1 ZH9N SZObc: 9_ ZH9N @1H_ :cOG
Lb9Z7 HL M9 S1Z1I_ 8H@@H4HL9 89
4ZOHZ9 Wb9 L9[ 4OMMbN9[ @bG
[HONN:9[ 4F1NC9ZON_ L9bZ @b[HL
8Y:S1bL9V ’9 @ZOM1C9 N9 [9Z1
S1[ 2 CZO[ _ZOb[?
,H7 S1Z 4ON_Z97 LY1c9N_bZ9 9[_
8:[HZ:9 S1Z bN9 M1JOZH_:7
M;M9 MHNHM97 L9 SZO3L N9 [YHN_:Z9[[9 S1[ 2 bN9
#/E *IH;D6H0E
*,HI/88/E H6/::/:H
8/ ,;IH/*I >*D
8/ 9*:,4/F /:,;D/
2*IH568 BIC/88/E
E*,4/:H
,;99I:6BI/DA
@b[HONV (1eHM9 0b39Z [1H_ 49Z_1HN9M9N_ Wb9 D[1E
cHLL97 1bCM9N_:9 8b !OZN9_ 9_ 8b *9_H_G/1L7 1bZ1H_ S9HN9
2 _ZObc9Z bN9 M1JOZH_: SZ;_9 2 [9 SZHc9Z 89 _Ob_ SObZ Z9G
JOHN8Z97 [9bL97 "9L:MON_V (V 0b39Z [9Z1H_ 8ON4 T2 NObG
c91bXU SOMM9 1c94 L9 D3ObZE?
Le Journal du Jura - 8 mars 2013
’YHMSOZ_1N49 89[ @b[HON[ SZ:S1Z:9[ 1c94 L1 SOSbL1G
_HON 4ON49ZN:9 9_ SZ:cOf1N_ 89[ 9N_H_:[
:4ONOMHWb9M9N_ cH13L9[ 9[_ [HMSL9G
M9N_ 41SH_1L9V ’9[ 1b_OZH_:[ 14_b9LL9[
_H9NN9N_ 8ON4 L9 4Ob_91b S1Z L9 M1N4F9V
#N4OZ9 @1b_GHL WbY9LL9[ [14F9N_ 4OMMbG
NHWb9Z 9_ NON SZ9N8Z97 4OMM9 1bG
JObZ8YFbH7 L9 4F9MHN 89 S9_H_[ 4OMH_:[
WbH [9 Z:bNH[[9N_ 1b @ON8 89 L1 S9_H_9
[1LL9 2 LY1ZZH

Le Journal du Jura - 9 mars 2013
!-++$+-/1’-, "2 EK +/0 )= %_RgW= 04PFNK=_ 74d N= _4WW=N 2,; ’ 3:1655,?;
"4P‘ gP 8KCK\g=O=Pd \g=‘J
dKRP = =P WgK‘J
‘4P8=

RTS – Le Blog de Signature – 11 mars 2013
La question jurassienne: un hymne à la démocratie
Vincent Bourquin
La question jurassienne, ça concerne tout le monde. Pas seulement les habitants du
Jura et du Jura bernois. Elle interpelle sur des thèmes fondamentaux pour la Suisse
comme la définition de l’identité, le découpage territorial ou le respect des minorités.
Le Conseil fédéral a bien compris ces enjeux, lui qui s’est fortement engagé dans
tout ce processus. D’importants moyens ont été investis notamment pour la création
en 1994 de l’Assemblée interjurassienne. Les deux cantons se sont alors assis à une
même table sous la présidence d’une personnalité nommée par le Conseil fédéral.
Actuellement, c’est Dick Marty qui remplit cette mission.
Et si un homme aussi brillant et rompu à la médiation a accepté un tel défi, c’est car
l’ancien conseiller aux Etats tessinois voit dans tout ce processus pacifique et
institutionnel une dimension exemplaire… Il a carrément parlé d’hymne à la
démocratie. Et n’oublions pas que toute cette démarche s’appuie sur le texte sacré
de la Suisse, la Constitution fédérale. C’est elle qui donne la possibilité aux
communes de changer de canton.
En Suisse, certains clament leur ras-le-bol de la question jurassienne … mais vingt
ans ce n’est pas long pour rapprocher des communautés divisées. Surtout lorsque ça
se termine par un compromis spectaculaire… les deux cantons font d’importantes
concessions… Mais surtout et ça c’est tellement suisse, le peuple aura le dernier
mot.
Dans les urnes, les ressortissants de cette région pourront déterminer leur avenir…
Catalans, Kurdes, Corses ou Tamouls, tous rêvent qu’on leur demande, aussi et
enfin, leur avis.
Vincent Bourquin

*,10’#. ?cUM6c> -lSo?c ?i #SOd69?iM 6lT?N0:MU?O>?c dlc $WclT
-N?i?di^
"b6lic?d @i6O?Ui [SliXi 6UOT@d [6c S6 :lcOWdOi@^
)6 c6OdWUa +WU d?lS?T?Ui [6c:? ‘lbOS db6JOdd6Oi
>l [c?TO?c >@96i [l9SO: >?[lOd S6 o6SO>6iOWU
>l [cW:?ddld [6c S?d [6cS?T?Uid Qlc6ddO?U ?i
9?cUWOd= T6Od 6lddO [6c:? ‘l? :? >@96i 6o6Oi
[Wlc :6>c? 6HE0 /0 ;JE)F9
F:0>>07 d?SWU Sb?q[c?ddOWU >l QWlcU6SOdi? >? S6
/10-MOSO[[?/?o6s=8d6oWOc*WliO?c^/@dlSi6ia
1Wlidb?di[6dd@:WTT?WU[Wlo6Oidbr6ii?U>c?
\d6Ud c?9WU>Odd?T?Uid] ?i :WTT? WU [Wlo6Oi
S? dWlM6Oi?c \>6Ud lU :SOT6i d?c?OU ?i
>b@:Wli?]= :? >?cUO?c [WOUi @i6Ui >? 9WU 6lN
Jlc? ?U ol? >?d c6Wlid >l @SO?c ?i >l06UJSO?c
‘lO6lcWUi SO?l :? d6T?>O 8*WliO?c^
)? :6G@ >l0WS?OS @i6Oi [S?OU :WTT? lUYlG
[Wlc ?Ui?U>c? ?i oWOc >@96iic? S? :WUd?OSS?c
>b#i6i 9?cUWOd ?cUM6c> -lSo?c \-MOSO[[? -?cN
c?UWl> 6>m >@:SOU?c SbOUoOi6iOWU ?U c6OdWU
>blU? 6E1J>:?> ,EJ,:)?lq c?[c@N
d?Ui6Uid >? S6 dW:O@i@ :OoOS?= S? >Oc?:i?lc>?S6
!M6T9c? >b@:WUWTO? [l9SO‘l? >l(lc6 9?cN
UWOd -6icO:R )OU>?c 6OUdO ‘lblU (lc6ddO?U >?
Sb?qi@cO?lc \?i d?:c@i6Oc? J@U@c6S >? S6 $/!]
*6iMO?l $S?lcr^ #UJlOd? >bOUicW>l:iOWU= S6
[6cWS? 6 6lddO @i@ >WUU@? 8 >?lq GOJlc?d MOdiWN
2T @D95d@5T_ gT :RNS5d@]D:UgdC[ /0#-%+" $". ".
cO‘l?d >? S6 .l?diOWU Qlc6ddO?UU?< Sb6U:O?UU?
:WUd?OSSCc? U6iOWU6S? %?U?oOCo? l9cr ?i S?
[WCi? S?q6U>c? 3WOd6c>^ 0OS?[l9SO: @i6Oi
UWT9c?lq= OS @i6Oi GWcT@ ?U T6QWcOi@ >? [?cN
dWUU?d>@Q8[WSOiOd@?d?oOSS?=:WUN
d?OSS?cd TlUO:O[6lq= >@[li@d= T?T9c?d >?
Sb’( Wl S?6>?cd >? TWlo?T?Uid >? Slii?^06Ud
WT?iic? lU p6JWU >? QWlcU6SOdi?dF
0lc S? GWU>= :? >@96i Ub6 cO?U 6[[Wci@ >? UWlN
o?6l^)?d6cJlT?Uid6o6U:@d>? [6ci ?i >b6lic?
@i6O?Ui K6ii?U>ldL^4:WT[cOd >6Ud S?d ‘l?dN
iOWUd >l [l9SO:^*6Od S? >@96i 6lc6 iWli?GWOd
[?cTOd >? :WUGOcT?c lU d?UiOT?Ui >@Q8 [?cN
:?[iO9S?6UdiWldS?dd?UdF)?dOUi?cN
o?U6UidE[6cGWOd6T?U@ddlc:?di?cc6OUd[6cS?
Le Journal du Jura - 12 mars 2013
QWlcU6SOdi? E WUi [6c ?q?T[S? @oW‘l@ i6UiXi S?
>@U?OJ?T?Ui >?d cWli?d= i6UiXi >?d ‘l?diOWUd
O>?UiOi6Oc?d^ c?G=OSdWUi>mG6Oc?S?Jc6U>@:6ci^
?cUM6c> -lSo?c 6 >@G?U>llU :6UiWU 9OSOUN
Jl? >6Ud S?‘l?S S?d :WTTlU6li@d SOUJlOdiON
‘l?ddb?UcO:MOdd?UiSblU?Sb6lic?^6 D0FH)JFF: /0 0 CJ0FH:?> /0 ,@JEB #0
,)>H?> H:0>H * F) A)EH:0 3E)>,?A8?>07= 6NiNOS S6UN
:@^!?ii? oOdOWU >blU :6UiWU 9OSOUJl?= OS Sb6 W[N
[Wd@?8lUUWlo?6l:6UiWU8dOq:WTTlU?d=:?
‘lO 6 G6Oi c@6JOc #SOd69?iM 6lT?N0:MU?O>?c^
6(> ,)>H?> * F:L ,?==J>0F. ,D0FH l [l9SO: ?i S?d c?T6cN
‘l?d >?d OUi?co?U6Uid= :? >@96i 6 GOU6S?T?Ui
G6Oi c?ddWciOc ‘l?S‘l?d iM@T6iO‘l?d ‘lOc?oO?UN
>cWUidlcS6i69S?>bO:O6lkIUWo?T9c?=8d6oWOc
S? [WO>d >l (lc6 9?cUWOd >6Ud S? :6UiWU >?
?cU? ?i dlc S6 d:CU? U6iOWU6S?= S?d SO?Ud ?Uic?
O?UU??iS?(lc69?cUWOd=S?di6ili[6ciO:lSO?c>l
(lc6 9?cUWOd ?i S?d :WSS69Wc6iOWUd OUi?cQlc6dN
dO?UU?d^ *’!&#) //’+
+++’#&*(%$!*#*(’ "
%"+34-$5 .3-*+0-$.(0$ 0+3. )$. !-0(")$. "+*0$*3.
#!*. *+0-$ #+..($- & +0$ (*.0(030(+**$)26,1’

Le Journal du Jura - 14 mars 2013

0.*#)+ .‘?RL?‘ $U‘hR a6Se@KaU:L6Q >? Q_‘: Oh‘6aaL?S 6h !’. Le Journal du Jura - 14 mars 2013
A!J;LN PG DGQ;LNDLL;F;GN :; O> C;PK;L LPK O?B
%‘6S>? X‘?RLB‘? ?S Q6 R6eLB‘? ]h? Q? $UK
‘hRa6Se@KaU:L6Q‘:Oh‘6aaL?S]hLa?eL?S>‘6
Q? O?h>L gW R6‘a 6h !’. >? 2‘6R?Q6S\ 3S
‘?S>?oKkUha >_LRXU‘e6S:? ]h? a?a U‘G6SLa6K
e?h‘a= Q_(1" YaaU:L6eLUS Oh‘6aaL?SS?
XUh‘ Q_6:eLUS aU:L6Q?Z= Q? %1 Y%‘UhX?R?Se
>_6:eLUS aU:L6Q? >h (h‘6 9?‘SULaZ ?e Q_,’1
YaaU:L6eLUS S?h:J7e?QULa? >?a LSaeLeheLUSa
>?Q_6:eLUSaU:L6Q?Z=USeX‘@a?Se@JL?‘6h!’.\
.‘@aL>?Se>?Q_(1=0L:J6‘>)UQo?‘69‘LBk?K
R?Se‘6XX?Q@Q_JLaeU‘L]h?>?a$U‘hRa>USeQ?
X‘?RL?‘ U‘G6SLa@ X6‘ Q? a?hQ %1 ?S WTTC
6k6Le XUh‘ eJBR? Q? :JVR6G?\ 2‘Ba kLe?= hS?
:UQQ69U‘6eLUS LSe?‘Oh‘6aaL?SS? a_?ae LSae6hK
‘@?6k?:Q_(1=]hLUSe?SahLe??Sa?R9Q?U‘K
G6SLa@ Q?a DU‘hRa YR6Qe‘6Le6S:? ?e 69ha
a?mh?Qa= Q? X‘UD?aaLUSS?Q D6:? 6h ahL:L>?= >?
Q_J@‘UNaR? 6h 9h‘SKUhe= Q6 a6Se@ Xan:JL]h?
Uh R6LSeL?S 8 >URL:LQ?Z\
!$6 () ,5218.+5)6
!URR?eUhaQ?aeJBR?a6n6See‘6Le8Q6a6SK
e@ ?e 6h aU:L6Q S? :USS6Laa?Se X6a >? D‘USeLBK
‘?a= :_?ae eUhe S6eh‘?QQ?R?Se ]h? Q_,’1 6
@e@LSkLe@?8:UQQ69U‘?‘6h$U‘hRgpWfah‘Q?
eJBR?9L?S>_6:eh6QLe@?e>?:L‘:USae6S:?LSK
eLehQ@ H.‘U:J?a 6L>6Sea= 9@S@kUQ?a= X‘UD?aK
aLUSS?Qa< ]h?QQ? :URXQ@R?Se6‘Le@^I #kUK
]h6Se Q? X‘U:J? 6L>6Se ]hL a?‘6 ?S ]h?Q]h?
aU‘e? Q? eJBR? :?Se‘6Q >h X‘U:J6LS $U‘hR=
0L:J6‘> )UQo?‘ 6 >Le >? QhL< H!N7PS UH DHW7PSDPC
P7G7HS 67 T= B7UO7P PUO T>; !7 K7US 9SO7 F7
4IHEIDHS5UHK0O7HS5FN7HhgW
R6‘a 6h‘6 XUh‘ RLaaLUSa >? >@DLSL‘ >?a ae‘6K
e@GL?a :URRhS?a ?e e‘Uhk?‘ >?a XLae?a XUh‘
nX6‘k?SL‘\$U‘hR=>USeQ?X‘UG‘6RR?‘L:J?
8 aUhJ6Le= S? :URXU‘e?‘6 X6a RULSa >? JhLe
6e?QL?‘a 6n6Se eUha >?a ahO?ea >LDD@‘?Sea a?
‘6XXU‘e6Se 6h eJBR? :?Se‘6Q H.‘U:J?a 6LK
>6Sea= 9@S@kUQ?a= X‘UD?aaLUSS?Qa< ]h?QQ?a
:URXQ@R?Se6‘Le@a^I "?a LSe?‘k?S6Sea >?
‘?SUR 6SLR?‘USe :USD@‘?S:?a ?e 6e?QL?‘a= 8
Q_LR6G? >? 46Q@‘L? &hG?SeU9Q?‘= X‘UD?aa?h‘?
8 Q6 &6he? #:UQ? >? e‘6k6LQ aU:L6Q ?e >? Q6 a6SK
e@ ##1.= *6ha6SS?\ #QLa69?eJ &L‘a:J "h‘K
‘?ee= X‘UD?aa?h‘? &#1= R?R9‘? >? Q_@]hLX?
>?‘?:J?‘:J??h‘UX@?SS?’Se?‘QLSPa\-QLkL?‘
+6‘?S>6o= Xan:JUQUGh? aX@:L6QLae? ?S XanK
:JUeJ@‘6XL? $1.= 1?‘kL:?a Xan:JL6e‘L]h?a
(h‘6 9?‘SULaK L?SS?K1??Q6S> \
)6 3/$’)6 (.6321.&/)6
:eh?QQ?R?Se= ]h?Q]h? WgE X?‘aUSS?a
a? aUSe LSa:‘Le?a XUh‘ X6‘eL:LX?‘ 8 :? $UK
‘hR= ?S X‘Uk?S6S:? >?a e‘ULa :6SeUSa U‘K
G6SLa6e?h‘a= R6La @G6Q?R?Se >? eUhe? Q6
0UR6S>L?\ heUDLS6S:@ X6‘ Q? 9L6La >?a
LSa:‘LXeLUSa= Q? $U‘hR 9@S@DL:L?‘6 :?ee?
6SS@? >? Q_6L>? DLS6S:LB‘? >?a :6SeUSa\
3S? R6SS? ]hL X?‘R?e >_Uhk‘L‘ G‘6ehLe?K
R?Se Q6 X6‘eL:LX6eLUS 6hm X‘U:J?a 6LK
>6Sea ?e 9@S@kUQ?a\ #e6Se >USS@ ]h? :?
$U‘hR X?he 6::h?LQQL‘ Wcp X6‘eL:LX6Sea= LQ
?ae >US: ?S:U‘? XUaaL9Q? >? a_n LSa:‘L‘? 8
$U‘hR a6Se@KaU:L6Q ‘: (h‘6aaL?S
gCpp "?Q@RUSe W Uh ah‘ Q? aLe? >?
lll\9?S?kUQ6eKS?\:J *’!&#) ,1.-1’

"(-)( #$ !$+($ *>a :TQXe>a gpWg 6DDL:J>Re hR =?DL:Le => X‘>a^h> gpp QLTa\ *6 96Laa>
=>a ‘>:>ee>a DLa:6P>a >R >ae P6 X‘LR:LX6P> :6ha>
"@4BD ;4 A4D>EA/EG18966A4BA>E74 F96
*%&’&**$ ).#)-
.Th‘ P6 X‘>QLA‘> DTLa =>XhLa WF
6Ra:6ReTR 6DDL:J> =>a :JLDD‘>a
‘ThG>a 6h:TQXe>=>DTR:eLTRR>K
Q>Re\*>a :J6‘G>a a> aTRe>R >DD>e
?P>l?>a 8 Wp
D‘6R:a< >e P>a ‘>:>ee>a 8 Wp ^h>P^h>
WSc QLTa\ !_>ae6haaL P6 X‘>QLA‘>
DTLa =>XhLa PTRGe>QXa ^h> P>a
:TQXe>a aTRe QTLRa 9TRa ^h>
:>hm LRa:‘Lea 6h 9h=G>e\ !>PhL =>
gpWg ?e6Le ?^hLPL9‘? >e 6DDL:J6Le
Q@Q> hR P?G>‘ >m:?=>Re => ‘>K
:>ee>a => g QLTa\
#R X‘?a>Re6Re JL>‘ 6hm Q?=L6a
P>a :TQXe>a => P_6R =>‘RL>‘< P6 =LK
‘>:e‘L:> =>a $LR6R:>a >6e‘L:> 1LK
QTR 6 R?6RQTLRa D6Le ‘>aaT‘eL‘
hR ?P?Q>Re XTaLeLD; 1H ’97;F*
)*/98’F5988*7*8F(6*C’3$B0*CC98F
58/+B5*HB*C )* GG 759C )H
798F$8F F9F$6=;$BB$;;9BF$H&H)4
0*F?I #R ‘>l6R:J>< P>a ‘>Re‘?>a
DLa:6P>a TRe ?e? R>ee>Q>Re LRD?K
‘L>h‘>a 8 :>PP>a X‘?lh>a< aTLe
KgfW QLTa => D‘6R:a YKga LQK
XUea ?^hLe69P>a C XTh‘ P>a D6K
QLPP>aIZ< ^hL =?X6aa>Re P>a Wpp
QLTa\ /hL XPha >ae< 6h lh =>P6
:TRNTR:eh‘> ?:TRTQL^h>:6RK
eTRX>hea_6ee>R=‘>8hR>96Laa>=>
a>a ‘>:>ee>a DLa:6P>a\
!##51#+4 /5 )41( /+1(*
=QLRLae‘6e>h‘ =>a DLR6R:>a<
+6‘Oha 5naa 6 =TRR? ^h>P^h>a
X‘?:LaLTRa ah‘ P>a :TQXe>a
gpWg\ ’P 6 =_69T‘= ‘6XX>P? ^h>
P_>me‘6XTP6eLTR =_6Tie gpWg P6LaK
a6Le6XX6‘6Me‘> hR =?DL:Le => XPha
=> Fpp QLTa => D‘6R:a\ *>a Q>K
ah‘>a 6haaLeUe =?:L=?>a X6‘ P>
!TRa>LP >m?:heLD C QT‘6eTL‘>
ah‘ P>a =?X>Ra>a XThl6Re @e‘>
‘>XT‘e?>a >eG>P =>a >Q96h:J>a
CTRe X>‘QLa =_6Q?PLT‘>‘ P>a
:TQXe>a => XPhaL>h‘a =Lo6LR>a
=> QLPPLTRa => D‘6R:a\
*>a 6he‘>a 6Q?PLT‘6eLTRa X‘TK
lL>RR>Re X‘LR:LX6P>Q>Re => ‘>K
e6‘=a ah9La X6‘ =LDD?‘>Rea X‘TK
N>ea< :> ^hL 6 >Re‘6MR? =>a 96Laa>a
=> :J6‘G>a\ .6‘ 6LPP>h‘a< =>a
‘>Q9Th‘a>Q>Rea RTR X‘?lha
=6Ra P> a>:e>h‘ JTaXLe6PL>‘ YBF
QLTaZ< hR> 96Laa> =>a =?X>Ra>a
=6Ra P_6L=> aT:L6P> YgS QLTaZ >e
=6Ra P>a =TQ6LR>a => P_>Ra>LGR>K
Q>Re >e => P6DT‘Q6eLTR X‘TD>aK
aLTRR>PP> YgB QLTaZ TRe :TRe‘LK
-N]W PW?X>MZ>WK>X :NLPZ>X\bO\ >ZK>X PW>LH@W>X L>X]W>X Z #,0\bOC; K6 :ZWH:> X &HM6M:>X >6ZWH:> 0HLNM ?Z6HZ 6::NLP6DM?>
KV6]W X AHM6M:>X*6WJ]X4aXXQ8DSR >Z KV>‘P>WZ :F6WD? Z 2WX *^KK>WS %!"#"%% $’$&
9h? 8 ‘?=hL‘> P> =?DL:Le\
X6‘e P6 96Laa> =>a ‘>:>ee>a DLaK
:6P>a< +6‘Oha 5naa 6 ?G6P>Q>Re
X‘?a>Re? P>a X‘LR:LX6hm a>:e>h‘a
Tk P>a :J6‘G>a TRe ?e? ahX?‘L>hK
‘>a 6hm ‘>:>ee>a\ !>P6 :TR:>‘R>
P>a X‘>ae6eLTRa :TQXP?Q>Re6L‘>a
Y]cF QLTaZ >R ‘6LaTR =_hR> 6hGK
Q>Re6eLTR =>a 9?R?DL:L6L‘>a<
P_6L=> 6hm X>‘aTRR>a 7G?>a >e
J6R=L:6X?>a Y]bf QLTaZ< P6 ‘?K
=h:eLTR =>a X‘LQ>a XTh‘ P_6aahK
‘6R:> Q6P6=L> => 96a> Y]fg
QLTaZ< P>a :J6‘G>a => X>‘aTRR>P
Y]fBQLTaZ\ :>P6a_6NThe>hR‘>K
%290 B7 80 =+A8090:D +--0=D0
/@1D+80A8@+9;AD7BB090:D /F
/147-7D EH
",2),2/#25 &L>‘< >6e‘L:> 1LQTR 6
aThPLGR? ^h> P_?PLQLR6eLTR =h =?DL:Le
ae‘h:eh‘>P lLa? X6‘P>X‘TN>e #-1 gpWFa>
D>‘6Le =6Ra P6 =ThP>h‘< :6‘ LPR>a_6GLe X6a
=_?:TRTQLa>‘ ^h>P^h>a QLPPLTRa L:L Th P8\
1 I95B6*C I5/C +’3$80*C 69BC)*6A*J$7*8)H
&H)0*F*889I*7&B* CHB6*CFB$8C;9BFC C’96$54
B*C9H6*FB$I$56C9’5$6%6A+’96*(568*/$5F$H’H8
)9HF*@H*6*CB+C5CF$8’*CC*B98F/9BF*C?!$5C56
/$H)B$ /$5B* $&CFB$’F598 )*C 58F+B,FC B+0594
8$HJ *F 5)+96905@H*C ;9HB ;9HI95B FB9HI*B
)*C ’97;B975C $’’*;F$&6*C( ’$B 56 *8I$)*
6A$I*85B )H ’$8F982< 6KeK>PP> 6l>‘eL\
-/, )%*# "# 1’))# *> X‘TN>e#-1
gpWF>ae XP6:? aTha P6 =L‘>:eLTR =h X‘TD>aK
a>h‘ 3‘a +jPP>‘ Y6R:L>R ?:TRTQLae> >R
:J>D => P_LRaeLehe ) 6a>P #:TRTQL:a
1Z\ &L>‘< :>PhLK:L 6D6LeP> XTLReah‘ P>a e‘6K
l6hm>R:Th‘a\ *_6heTQR>=>‘RL>‘ >e
P_TDD‘> => a>‘lL:>a =h :6ReTR\ !>ee> W‘>
XJ6a>=?QTRe‘> ^h> >‘R> >ae:TRD‘TRe?8
hR X‘T9PAQ> => e6LPP>; =_69T‘=< a6:6X6:Le?
?:TRTQL^h> >ae R>ee>Q>Re LRD?‘L>h‘> 8 P6
QTn>RR> ahLaa> Ybb[Z\ #e Q@Q> 6l>: P>
QLPPL6‘= ^h> P> :6ReTR eTh:J> X6‘P>9L6La
=> P6 X?‘?^h6eLTR< a6 :6X6:Le? DLR6R:LA‘>
‘>ae>R>ee>Q>Re XPha D6L9P> YBE[Z\ -‘< P>
QTRe6Re =>a =?X>Ra>a ^h> P> :6ReTR :TRK
a6:‘> 6h DLR6R:>Q>Re =>a a>‘lL:>a Xh9PL:a
:hP => P6 X6‘eL:LX6eLTR 6h 9?R?K
DL:> => )5 YKfc QLTaZ\
1_6GLaa6Re =h :TQXe>=>aLRl>aK
eLaa>Q>Rea< LP 6DDL:J> hR QTRe6Re
=>cpcQLTaXPha^h>:>
^hL DLGh‘6Le6h9h=G>e\*> ‘?ahPe6e
GPT96P =>a :TQXe>a gpWg >ae PhL
6haaL R?G6eLD; P_LRl>aeLaa>Q>Re
R>e R_6 >R >DD>e X6aXh@e‘> DLR6RK
:? LRe?G‘6P>Q>Re X6‘ P>aDTR=a
X‘TX‘>a\ ’P >R ‘?ahPe> hR> LRahDDLK
a6R:> => DLR6R:>Q>Re => WSB
QLTa=>D‘6R:a\hDLR6PR=>ee>K
Q>Re 9‘he =h :6ReTR ‘>X‘>R=
P_6a:>Ra>h‘ >eD‘La> 8 RThl>6hP>a
a>Xe QLPPL6‘=a => D‘6R:a Y]cFE
QLTaZ\
".,$1(2 /(12/(%4+6(2
1_6GLaa6Re =>a X>‘aX>:eLl>a 8 l>K
RL‘< P6 =L‘>:e‘L:> =>a $LR6R:>a 6
‘6XX>P? ^h_>PP>a ?e6L>Re =>a XPha
aTQ9‘>a\ +@Q> aL P> %‘6R= !TRK
a>LP 6::>Xe> =_?e6P>‘ ah‘ ^h6e‘>
6Ra P_6QT‘eLaa>Q>Re =h =?DL:Le
gpWg< P_T9PLG6eLTR => :TQX>Ra>‘
:> =>‘RL>‘ l6 6GG‘6l>‘ hR> aLeh6K
eLTR DLR6R:LA‘> =?N8 e>R=h>\ h
X6aa6G>< >6e‘L:> 1LQTR 6 ‘6XX>K
P? ^h_>PP>KQ@Q> 6l6Le 6l>‘eL P>a
=?Xhe?a =>a ‘La^h>a DLR6R:L>‘a
a> aLeh> =6Ra P6 QTn>RR> ahLaa>\ 1#9HB
’97;*8C*B ’*FF* 7958)B* ’$;$’5F+ /58$84
’5-B*( 6$ ;9;H6$F598 )95F CH;;9BF*B H8*
’3$B0* /5C’$6* CH;+B5*HB* % 6$79K*88* )A*84
I5B98 :D>2< 6 >mXPL^h? 3‘a +jPP>‘\ 0?ahPK
e6e; >R :TQX6‘6Re P6 :J6‘G> DLa:6P> =>a
X>‘aTRR>a XJnaL^h>a< >‘R> a> aLeh> =6Ra
P> 96a=h:P6aa>Q>ReRWB> XTaLeLTR\
$12"# !,*-/1’3# "6Ra hR g>
e>QXa< ) 6a>P 6 :P6aa? P>a e7:J>a :6RK
eTR6P>a =6Ra fg a>:e>h‘a >e P>a 6 :TQX6K
‘?>a 6l>: P> RLl>6h =>P_TDD‘> =>a 6he‘>a
:6ReTRa\ #R D?l‘L>‘ =>‘RL>‘< 3‘a +jPP>‘ 6
X‘?a>Re? 6h !TRa>LP >m?:heLD P>a ‘?ahPe6ea<
^hL a> 96a>Reah‘ P>a ae6eLaeL^h>a => P_=QLK
RLae‘6eLTR D?=?‘6P> =>a DLR6R:>a\ %PT96P>K
Q>Re< P>a ‘?ahPe6ea :TRDL‘Q>Re^h> P>a =?K
X>Ra>a :TRa6:‘?>a 6h DLR6R:>Q>Re =>a
a>‘lL:>a Xh9PL:a aTReGPT96P>Q>Re =6Ra P6
QTn>RR> =>a 6he‘>a :6ReTRa\ "_L:L 8 DLR
Q6‘a< P>a "L‘>:eLTRa =>l‘TRe l?‘LDL>‘ P6
XP6haL9LPLe? =>a =TRR?>a => ) 6a>P<
:6‘ >PP>a R> aTRe X6a DT‘:?Q>Ree‘6RaXTa6K
9P>a 6hm ‘?6PLe?a =h :6ReTR\
25 "’/#!1’,+0 "# (,2#/ *6 f>
XJ6a> lL>Re => =?Q6‘‘>‘< X6‘6PPAP>Q>Re
6h :TRe‘UP> =>a =TRR?>a\ *> GThl>‘R>K
Q>Re6:J6‘G? P>a "L‘>:eLTRa => X‘TXTa>‘
=>a 6=6Xe6eLTRa =>a TDD‘>a >e =>a ae‘h:ehK
Le Journal du Jura - 15 mars 2013
PL?a 6hm 96Laa>a DLa:6P>a =?:L=?>a
X6‘ P6 Q6NT‘Le?\ 1!*C $I*BF5CC*4
7*8FC 8A98F ;$C +F+ +’9HF+C( *F
&*$H’9H; 6*C 98F &$6$K+C *8 )5C$8F
@H* 6$)5B*’FB5’* )*C 58$8’*C 8*
’*CC$5F)*C*;6$58)B*?!$5C6*B+CH64
F$F *CF 6%.2
.Th‘ :>a X‘T:J6LR>a 6RR?>a< P>
!TRa>LP >m?:heLD >aeLQ> ^h> P>
:6ReTR l6 6hK=>l6Re => =?DL:Lea
ae‘h:eh‘>Pa => P_T‘=‘> => Fpp 8
FEp QLTa => D‘6R:a< >e :>P6 a6Ra
X‘>R=‘> >R :TQXe> =>a D6:e>h‘a
>me>‘R>a :TQQ> P6 PTL ah‘ P>a
:6Laa>a => X>RaLTR >e P>h‘ LR=LaK
X>Ra69P> 6aa6LRLaa>Q>Re\ 4TLP8
XTh‘^hTL P> GThl>‘R>Q>Re 6
:TRDL?8hR>mX>‘e >me>‘R> aTR
X‘TN>e #-1 gpWFY>m6Q>R =>a TDK
D‘>a >e =>a ae‘h:eh‘>aZ< =TRe P_T9K
N>:eLD >ae =_?PLQLR>‘ =h‘69P>Q>Re
P> =?a?^hLPL9‘> ae‘h:eh‘>P =6Ra
hR =?P6L =>=>hm 8 ^h6e‘> 6Ra
YlTL‘ :LK=>aaThaZ\
.]V>XZG:> T]H >XZ PNKHZHT]>L>MZ6::>PZ69K>U
‘>a =6Ra :J6:hR =>a fg a>:e>h‘a< 6l>:
XTh‘ T9N>:eLD =_6PP?G>‘ P> 9h=G>e => FEp
QLTa => D‘6R:a< aTLe P_?^hLl6P>Re =h =?DL:Le
ae‘h:eh‘>P\ #R:P6L‘ =?e>‘QLR>‘
:> 8 ^hTLP>:6ReTR >aeX‘@e8‘>RTR:>‘\ 3‘a
+jPP>‘ 6eThe>DTLa X‘?:La? ^h> XTh‘ P_LRaK
e6Re lTL‘ :> ^hL >aee>:JRL^h>K
Q>Re XTaaL9P>\ !> a>‘6 >RahLe> 6h GThl>‘K
R>Q>Re => =?DLRL‘ :> ^hL a>‘6
XTPLeL^h>Q>Re6::>Xe69P>\ #R eThe ?e6e =>
:6ha>< P6 ‘?aLae6R:> XTPLeL^h> ‘La^h> =_@e‘>
Qha:P?> aL P_?PLQLR6eLTR=h=?DL:Leae‘h:ehK
‘>P =>l6Le a> D6L‘> hRL^h>Q>Re >R ‘?=hLK
a6Re =>a X‘>ae6eLTRa\
!TQQ> P_6 aThPLGR? >6e‘L:> 1LQTR< P6
!TQQLaaLTR =>a DLR6R:>a a>‘6 ?e‘TLe>K
Q>Re 6aaT:L?> 6hm e‘6l6hm =h‘6Re eThe>
:>ee>XJ6a>\ 1>PTR eThe>X‘T969LPLe?< P>a ‘>K
eTQ9?>a DLR6R:LA‘>a => P_#-1 R> XTh‘‘TRe
X6aa>D6L‘> a>ReL‘ >ReLA‘>Q>Re 8X6‘eL‘ =>
gpWF\ #R>DD>e< 6KeK>PP> >mXPL^h?< P6 QLa> >R
Vhl‘> => :>‘e6LR>a 6=6Xe6eLTRa =>a TDD‘>a
>e =>a ae‘h:eh‘>a X‘>R=‘6 =h e>QXa< RTK
e6QQ>Re :>PP>a ^hL R?:>aaLe>Re =>a QT=LK
DL:6eLTRa => P6 PTL\ >6e‘L:> 1LQTR 6 X6‘
6LPP>h‘a LR=L^h? ^h_8 DLR 6Tie< P>!TRa>LP
>m?:heLD X‘?a>Re>‘6 P>a ‘?ahPe6ea=>P_#-1
gpWF 6h %‘6R= !TRa>LP aTha DT‘Q> =_hR
‘6XXT‘e ^h_LP >Re>R= 6=TXe>‘ >R Q@Q>
e>QXa ^h> P> 9h=G>e gpWF>e P> XP6RQLaK
aLTRKDLR6R:>Q>Re gpWEKgpWb\ *%)

-&*.A&)&#, *7 FNRNCa@ #1 @T bVNTb NTFNaSN@ab @bf ?7Tb R7 fViaS@Tf@> S7Nb @RR@ T‘@bf Y7b @T;Va@
SVaf@] *7 ?A;NbNVT FNT7R@ T@ b@a7 YaNb@ ^i‘7YaCb iT@ Al7Ri7fNVT ?i YaVP@f YNRVf@
.GNCGNJK D8 KNJKBK HGNJ D2 =BDB;J8 7N 58==
Le Journal du Jura - 15 mars 2013
(&-# ",+1
3T@ NTFVaS7fNVT Y7ai@ ?7Tb R@
/iVfN?N@TPia7bbN@T?@S@a;a@?N7
P@fA R‘ASVN ?7Tb R@ (ia7 :@aTVNb> @f
fVif Y7afN;iRNCa@S@Tf 9 17NTfM
’SN@a] *@ ?Na@;f@ia ?@ R‘’Tbfai;M
fNVT Yi:RN^i@ ?i ;7TfVT ?@
@aT@> @aTL7a? .iRl@a> 7ia7Nf
7TTVT;A b7 ?A;NbNVT ?@ S@ffa@
iT f@aS@ ?AFNTNfNF 9 R7 FNRNCa@ ?@
FVaS7fNVT #1 @T bVNTb NTFNaSN@ab
7i f@aS@ ?@ R7 ?@imNCS@ @f ?@aM
TNCa@ lVRA@ ?‘iT YaVP@f YNRVf@ @TM
f7SA R‘7TTA@ ?@aTNCa@]
J $- 6./2-;-
!#)%!
-79 *: ,*7
4*691,:21-6
3:+21.50
’+%* /!%-
!+*.#’((#- "# 1’((# ’)$-’#*
-a> LN@a> R@ TVil@7i a@bYVTb7:R@
?@ R‘-FFN;@ ?@ R7 FVaS7fNVT b@;VTM
?7Na@’’YViaR7Y7afN@Fa7T;VYLVT@
?i ;7TfVT> $RVa@Tf !Vb7T?@n> 7 ?Nf
R‘@S:7aa7b ^iN aCIT@ 9 R7 "Na@;fNVT
?@ R‘NTbfai;fNVT Yi:RN^i@ 9 R7 biNf@
?@ ;@ff@ Yi:RN;7fNVT] R7 bNfi7fNVT @bf R7
&9 7:IVS: )/SOA3C #PS9A>9O PN:SGFF9 79P AF ^iN VTf
;a7NTf iT@ lVRf@MF7;@ ?i ;VTb@NRR@a
?‘#f7f] *@ ?AYifA .#4 .7faN;Q
%bf@NI@a 7 NSSA?N7f@S@Tf ?A;N?A
?‘NTf@aY@RR@a R@ %Vil@aT@S@Tf 9
R‘L@ia@ ?@b ^i@bfNVTb ?@ R7 b@bbNVT
?@ S7ab ?i %a7T? !VTb@NR] ’R ?@M
S7T?@a7> @T bi:bf7T;@> bN la7NM
S@Tf R7 FNRNCa@ #1 @T bVNTb NTFNaM
SN@ab ?@ 17NTfM’SN@a b@a7
?AFNTNfNl@S@Tf 7:7T?VTTA@ 7i
f@aS@ ?@ R7 FVaS7fNVT ?@b ?@im
Ya@SNCa@b lVRA@b ?‘Afi?N7Tfb @f> R@
;7b A;LA7Tf> ^i@RR@b bVTf R@b a7NM
bVTb ^iN VTf ;VT?iNf 9 ;@ff@ ?A;NM
bNVTS7NTf@T7Tf> b7;L7Tf^i@R7FNM
RNCa@ #1 Af7Nf ?AP9 ;VTf@bfA@ ?Cb R@
?A:ifY7aR@b?Na@;f@iab;7TfVT7im
ZT?Ra= aVS7T?b[ ?@ R‘’Tbfai;fNVT
Yi:RN^i@] #TFVT .7fM
aN;Q %bf@NI@a ?@S7T?@ @T;Va@=
R7 FNRNCa@ ?@ FVaM
S7fNVT #1 Z#;VR@ bYA;N7RNbA@[ Y@aM
S@f ?@ FVaS@a ?@b NTFNaSNCa@b @f
?@bNTFNaSN@ab@T?@im7TTA@b]"@b
FNRNCa@b?@;@fnY@bVTf;Via7Tf@b@f
7YYaA;NA@b @T 1iNbb@ 7RAS7TN^i@
ZUp\ ?i fVf7R[> f7T?Nb ^i@ R7
1iNbb@ aVS7T?@ T@ bViL7Nf@ a@M
;VTT7Ofa@ ^i@ R7 FVaS7fNVT &#1
Z&7if@ A;VR@ bYA;N7RNbA@[> :@7iM
;ViY YRib @mNI@7Tf@] i li ?@ ;@
^iN YaA;C?@> R7 ?@S7T?@ fViPViab
aANfAaA@ ?i .7afN a7?N;7R NSAaN@T
?‘@T 7YY@R@a 9 R7 bVRN?7aNfA ?@b ;7TM
fVTb lVNbNTb ?i (ia7 @f ?@ ,@i;L8M
f@R ;VTb@al@ fVif@ bVT 7;fi7RNfA]
!#8 ;@ ^iN 7 NT?NbYVbA
R@b 0VS7T?b @f SNb @aTL7a? .iRM
l@a ?7Tb iT@ bNfi7fNVT ?NFFN;NR@] 1@M
RVT TVb YaVYa@b bVia;@b> R@ ;@FF 7iM
a7Nf @FF@;fNl@S@Tf ;VSSNb iT@
@aa@ia @T NTb;aNl7Tf ?@b ARCl@b
?‘7ifa@b ;7TfVTb> 7RVab ^i@ R7 T7M
fia@ ?i YaVP@f YNRVf@ T@ R@ Y@aS@fM
f7Nf Y7b] "‘Vk ;@af7NT@b S7TNF@bf7M
fNVTb ?@ S7il7Nb@ LiS@ia]
+++’#&*(%$!*#*(’ "
$0-+12$4 # *. *+. -"’(2$. 3$! #, 10-$.
-0(")$. .1- )$. &()(%-$. #1 "$&&

Le Journal du Jura - 15 mars 2013

Le Journal du Jura - 15 mars 2013

■ VOTATION DU 24 NOVEMBRE
La classe politique s’agite autour
d’hypothétiques fonds de campagne
Trois interventions en
lien avec les engagements
financiers des gouvernements
jurassien et bernois
pour la campagne du 24 novembre
sont sur le bureau
du Conseil-exécutif bernois.
Après le CJB, c’est au tour
des députés de s’enquérir de la
stratégie bernoise en vue de la
votation du 24 novembre.
Les trois députés UDC du
Jura bernois, Anne-Caroline
Graber, Jean-Michel Blanchard
et Manfred Bühler, ont déposé
une motion urgente intitulée
«Un combat politique à armes
égales». Cette intervention fait
suite aux chiffres hypothétiques
parus dans le Journal du
Jura du 28 février qui faisaient
état des importants moyens financiers
– de l’ordre d’un à
deux millions de francs – dont
disposerait le camp du oui pour
la campagne du 24 novembre.
«Ces fonds proviennent notamment
de la Fondation pour
la réunification qui avait été
dotée de plusieurs centaines
Le début de campagne sur le vote du 24 novembre est marqué par des interrogations financières. ARCHIVES R. MEIER
de milliers de francs (300 000
fr, n.d.l.r.) selon une décision
du Parlement jurassien de
1991, et des fonds amassés par
les communes», indiquent les
motionnaires. Donc, en partie
du moins, de l’argent public.
Une mise d’un million
Les trois élus UDC soulignent
que «ni le canton de
Berne, ni les communes n’ont
annoncé l’intention d’engager
des fonds dans la campagne».
Rappelant que le canton du
Jura dispose d’un délégué aux
affaires jurassiennes et d’un
spécialiste de la communication,
ils parlent «d’un rouleau
compresseur de propagande
pour inciter le Jura bernois à
quitter le canton de Berne.»
Les motionnaires enjoignent
donc le Conseil-exécutif
de se donner les moyens de
lutter à armes égales. Il exige
notamment de lui qu’il s’informe
auprès de son homolo-
gue jurassien sur le montant
exact des fonds publics qui seront
engagés dans la campagne.
La motion requiert en outre
«un engagement d’au moins
un million dans la campagne,
respectivement au moins
équivalent au montant engagé
par le canton du Jura et toutes
les entités publiques ou parapubliques
qui en dépendent.»
Dans cet esprit, la députée
UDC de La Neuveville Anne-
Caroline Graber, décidément
très en vue dans le dossier de
l’avenir institutionnel, a déposé
une interpellation urgente.
«Le financement public jurassien
d’une campagne qui
aura lieu essentiellement dans
le Jura bernois porte atteinte à
l’esprit de nos institutions et
au respect que les cantons
suisses se doivent les uns aux
autres. Cela ajoute une nouvelle
asymétrie à celles qui
sont déjà contenues dans la
Déclaration d’intention du 20
février 2012», analyse-t-elle.
Quid du financement?
La députée agrarienne
s’étonne en outre «d’une grave
lacune juridique. Le financement
des campagnes n’a été
réglé ni par la Déclaration
d’intention du 20 février 2012,
ni dans les bases légales prévues
pour les deux votations
respectives. Nous attendons
du Conseil-exécutif qu’il s’assure
que pas un franc d’origine
publique ou parapublique
ne soit investi par le canton du
Jura dans la campagne du 24
novembre dans le Jura bernois.»
Anne-Caroline Graber
demande en ce sens des explications
au Conseil-exécutif.
Dans la foulée, le député-maire
de Moutier Maxime Zuber a
LQJ - 16 mars 2013
également déposé une motion
urgente concernant l’engagement
financier du canton de
Berne dans la campagne.
Les caisses noires
dans le rétroviseur
Et de rappeler l’épisode des
«caisses noires bernoises» pendant
les plébiscites des années
1970: «En 1985, le Conseil-exécutif
indiquait que des versements
à des organisations du
Jura bernois fidèles à Berne,
pour une somme totale de
730 000 fr, avaient été alloués
à intervalles réguliers dictés
par les circonstances» «S’il intervient
dans la campagne avec
les ressources éventuelles qui
auront été allouées, le Conseilexécutif
devra se conformer
strictement à la Déclaration
d’intention du 20 février 2012
en veillant particulièrement à
expliquer aux citoyens le processus
démocratique prévu par
cette dernière», note l’élu PSA.
Et d’insister sur la nécessité de
donner une information équilibrée
et objective. «Il faudra rendre
attentifs les citoyens qu’un
double oui n’entraînera pas de
facto la création d’un nouvel
état mais conduira à l’élection
d’un Constituante interjurassienne»,
conclut Maxime Zuber.
PATRICK CERF

9A# %$/# "# ) ’#0*#..# ’0-..&#**# )7 %RJXK7 8GD7R >8GD3DV7 7RI7 67 @R7FJX7R XI H0V3B VRXPX8A
:!6 56G=C4 => 82FE >6 56?2@56B7;
Le Journal du Jura - 18 mars 2013
,&#--#
9?6K !L5NP QD H5Q 2ECC5 N? BLED M5>
9QN/?P 45 45C/D45M QD 45R?N 0 QD
/MP?N/D 45 H5QM JQL?B NE?P PMEH 1ED
C/M2=68< -0H76D5 1 *JXVD7R5 G7
%RJXK7 8GD7R 0 6DV VJXV G7 2D7I
PXQDG K7IS0DV 67 GQJR?0IDS0VDJI 6X
S3RXVDI 67 IJZ7H2R75 >8GD3DV0IV
H9H7 G7 30IVJI 67 7RI7 67
3JIS7IVDR 1 R7FJX7R XI H0V3B
PXQDG 0Z0DV VRXPX8N GGXSDJI5 S7C
GJI GXD5 0X >0DV PXQDG \ 0 W; 0IS5 ;B5
HEQRE?M 15MDE?N QN/?P 45 PEQP5 N/
HQ?NN/D25 9?D/D2?7M5 HEQM :/M45M
B/ H/MP?5 NQ4 4Q &QM/ 4/DN NED 5N>
2/M25BB58R7I37 67 KR7SS75
G0 S73JI67 >7SVDZ7 7I SJDR87 0Z73
KG037 1 G0 HXSDPX7N ,R7XZ7 67
GQDHKJRV0I37 67 37VV7 0II87 67
ZJV75 G0 KR7HD:R7 0 8V8 I7VV7C
H7IV KGXS SXDZD7 PX7 6QB02DVX67N
.JXV7 GQ0RDSVJ3R0VD7 LKRJMFXR0SC
SD7II7 < XI7 SJGD67 37IV0DI7 67
K7RSJII7S < SQ7I 7SV Z7IX7 83JXC
V7R G7S 6DS3JXRS SXDZ0IV G0 3JI>8C
R7I37 67 KR7SS7N
#6/00;8/21 ); 8:%:; 5;24
X 3JXRS 67 37GG7C3D5 !G8H7IV
,DPX7R7]5 0IDH0V7XR KRDI3DK0G
6X %RJXK7 8GD7R5 0 0Z7RVD G0 KJC
KXG0VDJI 6X (XR0 27RIJDS4 ;-? 5BB5
4?P 2B/?M5C5DP JQL5BB5 D5 R5QP H/N
6PQ4?5M B/ HENN?1?B?P6 4LQD 46H/MP3
5BB5 H5M4M/ 45 9/2PE PEQP HEQRE?M 45
D6:E2?/P?ED /R52 B5 %EQR5MD5C5DP
15MDE?NI !5 D5 N5M/?P H/N 45 B/ C6>
2=/D25P6 45 B/ H/MP 45 5MD53 C/?N
QD5 M6/2P?ED D/PQM5BB5 5P3 N? BLED
R5QP 1?5D3 6JQ?P/1B5 HEQM B5N /QPM5N
M6:?EDN 4Q 2/DPEDI<
)QJR0V7XR 0 7ISXDV7 0>>DRH8 PX7
G0 SDVX0VDJI >DI0I3D:R7 6X 30IVJI
67 7RI7 IQ8V0DV K0S KGXS 7IZD02G7
PX7 37GG7 6X (XR0N ’G SQ7SV H9H7
67H0I68 3JH2D7I 67 V7HKS
&5I @H-K5NHI 45 I->54; / =G:5NH5 45 =- *-NH-1;5??52 %6H6>;5 &@0I;85H C%5N?5I ,"! %NH-D3 &-NH5?K !@IK5 C’%D3 !=6>5?K );FN5H5Q C#H@NB5 6=;5HD 5K =5
1@?I5;==5H ?-K;@?-= O-=-;I-? ’-K:;-I *5P?-H4 C45 8E / 4HE 5?K@NH-?K =- BH6I5?K-KH;15 4N D[7N *0DS DG 0
67H0I68 67 >0DR7 >D 67 37S 6D>>8C
R7I37SN -7GJI GXD5 JI K7XV >0DR7
K0RVD7 67 GQ/"! 7V 9VR7 >0ZJR02G7
1 G0 3JISVRX3VDJI 6QXI IJXZ70X
30IVJI4 ;’/ JQ5NP?ED JQ? DEQN
N5M/ HEN65 25P /QPECD5 DL/ H/N 45
2EQB5QM HEB?P?JQ5I #BB5 5NP PEQP N?C>
HB5C5DP 5NN5DP?5BB5 HEQM BL/R5D?M 45
DEPM5 15BB5 M6:?EDI )EQN B5N &5QD5N
."! &QM/ NECC5N 2QM?5QS3 5DPM5>
HM5D/DPN 5P REQBEDN RE?M HBQN BE?DI
)EQN D5 2ECHM5DEDN H/N B5N 9M?B5QS
5P B5N N/DN /C1?P?EDNI<
)7 ZDSDV7XR 0 R0KK7G8 PX7 S0 >0C
HDGG7 IQ0Z0DV F0H0DS 8V8 XI0IDH7
SXR G0 PX7SVDJI 7V PX7 SJI 7IC
>0I37 0Z0DV 8V8 27R387 K0R 67X[
R7I?0DI7S4 37GG7 67S H83B0IVS
S8K0R0VDSV7S 7V 37GG7 67S 0IVDS8K0C
R0VDSV7S R8VRJ?R067SN ;Q>
AEQM4L=Q?3 AL/? :M/D4? 5P 25N 4?N2EQMN
D5 CL?DP6M5NN5DP HBQN3 2ECC5 B/
C/AEM?P6 45 B/ A5QD5NN5I !5PP5 45M>
D?7M5 N5 HM6E22QH5 HBQPFP 45 NED
/R5D?MI<
#% 0ZJR02G7 0X ZJV7
3JHHXI0GDSV75 VJXV 7I 7SK8R0IV
PXQJI I7 67ZR0DV K0S 7I 0RRDZ7R G14
;(/?N N? 25 N26D/M?E 45R5D/?P ?D>
6R?P/1B53 B5 &QM/ 15MDE?N 62B/P5M/ 5P
?B 45RM/ /QNN? M54EQP5M QD5 =6CEM>
M/:?5 46CE:M/H=?JQ5 JQ? D5 N5
2ED25DPM5M/ H/N QD?JQ5C5DP /Q
DEM4>5NP 45 NED P5MM?PE?M5I<
)QBJHH7 DH0?DI7 7I 7>>7V )0
+7XZ7ZDGG7 R7FJDI6R7 )7 )0I67C
RJI5 K0R 7[7HKG7N
&DSVJDR7 67 3GJR7 G7 ZJG7V KJGDVDC
PX75 !G8H7IV ,DPX7R7] SQ7SV 7I
7I3JR7 KRDS 0X !( 5 F06DS PX0GD>D8
67 3JPXDGG7 ZD67N #B 2D7I5 S7GJI
GXD5 37V JR?0I7 7SV 67Z7IX 0XC
FJXR6QBXD5 K0R G0 ZJD[ 67 S0 H0FJC
RDV85 ;B5 H/DP?D 45 $EM25 46CE2M/>
P?JQ5
C5N< 67S JKKJS0IVS 0X IJXZ70X
30IVJIN
,JXR 37VV7 R0DSJI5 G7 8GD7R 67C
H0I67 XI7 >JDS 67 KGXS 0X[ 0XVJC
IJHDSV7S 67 PXDVV7R G7 !( N
#* +0/*7 37,: ’ 8/-1*7
/GVDH7 KR83DSDJI5 G7 HJXZ7C
H7IV 67 GXVV7 S7 6DV KR9V 1 SD?I7R
G0 !B0RV7 DIV7RFXR0SSD7II7 67
2JII7 3JI6XDV7 KRJKJS87 K0R
GQ’(SDJIGXD7I06R7SS7G067C
H0I67N
#I>DI5 1 R7G7Z7R PX7 S7XG K0RHD
G7S 0IVDS8K0R0VDSV7S5 %XDGG0XH7C
G27RV &JXRD7V SQ7SV R7I6X 7I >DI
67 SJDR87 1 G0 $9V7 67 G0 F7XI7SS7
FXR0SSD7II7N

&%2#"3HN+01 *

Comme de coutume, le Bélier
a exposé ses arguments à la
presse en préambule des festivités.
L’animateur principal du
mouvement, Clément Piquerez,
a dit son enthousiasme
quant à la perspective du scrutin
du 24 novembre, rappelant
que l’enjeu était de savoir si la
population voulait engager
«l’étude d’un Jura réunifié».
Le chef de file du Bélier a mis
en garde contre les conséquences
d’un «non» pour l’avenir du
Jura bernois. «La menace de
réunification reste malgré tout
un instrument de pression visà-vis
du pouvoir bernois. Preuves
en sont le statut particulier,
la création du Conseil du Jura
bernois et les divers ‘su-sucres‘
temporaires qui nous ont été
concédés. Mais si la population
du sud du Jura dit clairement
qu’elle ne veut même pas étudier
la possibilité d’un départ,
elle perdra de facto tout pouvoir
de négociation avec le Gouvernement
bernois», a-t-il averti.
En revanche, a insisté Clément
Piquerez, «la volonté de
discuter d’un avenir commun
ne comporte que des avantages».
A commencer par celui,
pour le Jura-Sud, de pouvoir
envisager de décider pleinement
de son avenir, dans une
nouvelle entité où il aurait le
même poids démographique
que son partenaire du nord.
«Ceci ne garantit bien entendu
pas un meilleur déneigement
ou plus d’écoles, mais
cela promet de participer pleinement
aux décisions dans
une position d’égal à égal, et
non en pleurnichant pour obtenir
notre dû». Et de rappeler
que la santé financière du canton
de Berne n’est pas plus enviable
que celle du canton du
Jura, signalant notamment que
l’endettement par habitant est
plus élevé côté bernois.
Ses arguments, le groupe
Bélier entend les faire connaî-
tre, «au travers de canaux divers
et par des éclats qui ne
manqueront pas de surprendre
et, nous l’espérons, de faire
rire». Le tout de façon pacifique.
«Nous souhaitons inviter
la population du Jura-Sud à réfléchir
à son avenir de manière
pragmatique, loin des passions
des années 1970. Nous allons
nous engager avec enthousiasme
dans la campagne, en partenariat
avec les autres mouvements,
chacun jouant sa partition
afin que les trompettes jurassiennes
fassent tomber les
murs de l’étroitesse d’esprit», a
conclu Clément Piquerez.
Débat, ouverture et apaisement
ont aussi été les maîtresmots
de la partie politique des
festivités, par ailleurs bien davantage
fréquentée que d’ordinaire
(une bonne centaine de
personnes était présente). Président
du Mouvement autonomiste
jurassien (MAJ), Laurent
Coste a invité à ne pas céder à la
provocation: «Nos adversaires
ont tout à gagner d’une radica-
lisation du discours, voire des
actes. Il nous appartient, il vous
appartient de rester dignes. Il
ne s’agit pas de tomber dans un
excès d’angélisme. Mais entre
l’escalade verbale et physique
et le silence, il y a une voie que
vous devez trouver, inventer».
S’adressant à la population
du Jura-Sud, le président du
MAJ a lancé: «Le canton de Berne
ne fait rien que vous ne pourriez
faire vous-mêmes dans un
canton nouveau». Il a aussi noté
qu’en cas de non, le statut du
Jura bernois pourrait bien passer
de «particulier à particulièrement
plus de statut».
Mais le discours le plus remarqué
a sans doute été celui
du président des jeunes UDC-
Jura, Jérémie Lobsiger, venu
démontrer qu’il était possible
d’être membre de l’UDC et favorable
à un nouveau canton.
«Il est vrai que les relations entre
le Bélier et l’UDC n’ont jamais
été au beau fixe. Mais il
est temps de faire fi de nos dif-
férences et de nous rassembler
pour l’avenir de notre jeunesse»,
a-t-il clamé.
Pour le président des jeunes
UDC-Jura, la question posée à
la population n’a pas de couleur
politique. Certes, a-t-il reconnu,
l’UDC aurait tout à gagner
d’une nouvelle entité,
dans laquelle elle aurait «peutêtre
un élu au Gouvernement,
une belle représentation au
Parlement et pourquoi pas un
élu fédéral». Mais la vraie
question, a insisté Jérémie
Lobsiger, c’est de savoir «si on
veut donner une chance à la
région d’avancer, d’être plus
forte, de se développer et de
mieux défendre ses intérêts en
tant que région périphérique».
LQJ - 18 mars 2013
Le jeune UDC a ainsi exhorté à
oublier les rengaines du passé.
«Ces discours n’intéressent
plus la grande majorité de la
jeunesse, préoccupée plutôt
par son avenir dans le meilleur
environnement possible».
Et d’inviter les «amis du
Jura et du Jura bernois à s’engager
et à débattre de cet ambitieux
projet, afin que demain,
nous puissions regarder en arrière
et être fiers d’avoir fait le
maximum pour notre avenir».
La partie politique s’est terminée
sur la Rauracienne. Avant
que le rock ne prenne le relais,
jusqu’au bout de la nuit. Ne diton
pas justement que la musique
a pour vertu d’adoucir les
mœurs?

Près de 160 militants, jeunes
et moins jeunes, ont pris part
samedi soir à la Fête du 16
mars à Moutier. Les organisa-
teurs avaient concocté un programme
politique plutôt costaud
avec onze orateurs.
La première partie de la soirée
a permis aux responsables
du mouvement Notre Jura bernois
de développer leurs arguments
en faveur du non le 24
novembre. Premier à s’exprimer,
l’ancien conseiller national
Jean-Pierre Graber (UDC,
La Neuveville) s’est fendu d’un
discours fleuve sur l’identité du
Jura bernois. Il a rappelé les clivages
historiques entre le Nord
et le Sud du Jura qui justifient,
selon lui, la pleine appartenance
du Jura bernois au canton de
Berne.
«Bienne est la capitale culturelle
et économique pour plus
des deux tiers des habitants du
Jura bernois. Il serait parfaitement
inopportun que nous vivions
dans un autre canton que
les Biennois. Par son appartenance
à Baselarea, le canton du
Jura est tourné vers Bâle alors
que le Jura bernois l’est vers
Berne, le Plateau suisse et la
Suisse romande en général», a
argumenté le coprésident de
Notre Jura bernois.
Marc Früh (UDF, Lamboing)
a quant à lui dressé un portrait
bien sombre du canton du Jura.
«La constituante est un outil
providentiel pour réformer l’administration
cantonale jurassienne.
Cette modernisation serait
alors financée pour moitié
par le Jura bernois.» L’ancien
membre de l’AIJ a en outre évoqué
à propos de ses anciens collègues
«la pensée unique» de la
délégation jurassienne qui prévalait
à l’AIJ. «Alors pourquoi
unir nos destins alors que le
prétendant, n’est pas attractif et
manque singulièrement d’humour?»
Le député Francis Daetwyler
(PS, Saint-Imier) a quant à lui
tenu un discours sur la cohésion
nationale. «Il serait fatal
pour la Suisse de se retrouver
dans une situation à la belge,
où les découpages politiques
coïncident avec les découpages
linguistiques, même si le
bilinguisme demande des efforts
et que certains trouvent
qu’il coûte cher. A-t-on
conscience de l’enrichissement
qu’il représente?»
Et de poursuivre: «On n’a jamais
vu que l’on rédige une
constituante et qu’ensuite on
fasse un Etat. Ceux qui croient
cela s’imaginent que pour faire
un macaroni, on prend un trou
et on y met de la pâte autour. Le
choix de l’ouverture passe par
un non. L’enjeu de la votation
dépasse la région. La perte du
bilinguisme compromettrait
l’équilibre du pays. Aussi, le débat,
c’est maintenant, et non
après le 24 novembre!»
Virginie Heyer (PBD, Perrefitte)
s’est quant à elle exprimée
sur les attentes des jeunes
pour 2013. «Je fais le pari que
les jeunes du Jura bernois iront
voter non le 24 novembre. Les
jeunes pensent que notre région
existe et y sont attachés,
avec ses avantages et ses inconvénients.
Ils sont convaincus
que leur région a de la valeur et
du potentiel. Ils ne cherchent
pas à faire d’elle un eldorado.
Ils ne veulent pas la brader sur
le marché de nos voisins.»
La mairesse de Perrefitte a
par ailleurs taclé les trois représentants
du tout nouveau
Mouvement universitaire jurassien
– favorable à l’entrée
en matière – présents dans la
salle. «Comment peut-on affirmer
être libre, indépendant,
neutre, et avoir un regard neuf
alors que le projet qu’on défend
date d’il y a presque 40
ans?» s’est interrogée la coprésidente
de Notre Jura bernois.
S
urprise, samedi soir sur le
coup de minuit. Alors que
les militants jurassiens avalaient
des raclettes et refaisaient
bruyamment le monde
autour d’un jus de Bélier, l’apparition
surprise de Guillaume-Albert
Houriet a semé le
doute de longues minutes.
Ni une, ni deux, l’ancien chef
du Groupe Sanglier a pris place
aux côtés du secrétaire général
du MAJ Pierre-André Comte
avec lequel il s’est entretenu un
long moment. Si la discussion
paraissait enflammée, elle n’a
pas tourné à la foire d’empoigne,
au sens propre.
Amusés, agacés ou indifférents,
les partisans du oui ont
vécu d’une façon plutôt sereine
cette «incursion». Certains ont
même immortalisé la scène
avec leur portable.
Alors, coup de bluff, provocation
ou réelle envie de partager
un verre de rouge avec ses
adversaires? «On m’a invité et
je n’ai pas dit non. Vous savez,
je suis quelqu’un d’atypique.
Le débat ne m’effraie pas. Et en
plus, la musique est sympa», a
confié, sur le ton de l’humour,
Guillaume-Albert Houriet.
On doit cette invitation à
l’ancien chef du Bélier Marc
Freléchoux, qui s’est lui-même
LQJ - 18 mars 2013
rendu à la Sociét’halle, chez ses
adversaires, «par curiosité et
sans aucune arrière-pensée», at-il
assuré.
Notons enfin qu’aucun débordement
n’a entaché les
deux fêtes. La police bernoise
avait toutefois prévu un dispositif
spécial du côté de Moutier.
Certains ont dû trouver la
nuit bien longue...

Le Journal du Jura - 16 mars 2013

Le Journal du Jura - 16 mars 2013

LE MATIN SAMEDI 16 MARS 2013
L’ACTUALITÉ EN CONTINU WWW.LEMATIN.CH
LISE BAILAT
Journaliste
lise.bailat@lematin.ch
Petites mais pas indolores
C’est une déclaration choc,
une réaction sous le coup de la colère.
«Les autorités de Moutier
sont des petites bites», nous avait
déclaré Claude Röthlisberger, président
de l’UDC Jura bernois, au
sortir d’un débat sur la question
jurassienne. Grossier? Oui. Grave?
Les insultes ne sont pas rares en
politique. On se souvient d’un président
français qui avait laissé
échapper un «casse-toi,
pov’con», sans conséquence directe.
Mais dans l’affaire des «petites
bites», le malaise se situe à
POLÉMIQUE Le président de l’UDC du Jura
bernois, Claude Röthlisberger, est sous le coup
d’une procédure disciplinaire. Son employeur
condamne ses propos tenus dans «Le Matin».
A près
le dérapage, la sanction.
En pleine période politique
chaude sur l’avenir
institutionnel du Jura et du Jura
bernois, Claude Röthlisberger a
qualifié les autorités de Moutier
(BE) de «petites bites», dans une
interview accordée au «Matin» le
29 janvier 2013. Termes que le
président de l’UDC Jura bernois
nous a confirmés le jour même,
ainsi que le lendemain, en précisant
toutefois que son qualificatif
se rapportait aux autorités de
Moutier d’avant et non à celles
d’aujourd’hui.
Déplacé jusqu’à nouvel avis
Mais l’employeur de l’homme, le
canton de Berne, n’a pas du tout
apprécié le comportement de son
employé. Les «petites bites» ont
d’autant plus mal passé que
Claude Röthlisberger a pour tâche,
au sein de l’Economie ber-
Le président de l’UDC
Jura bernois, Claude
Röthlisberger, est interdit
de représentation externe
par son employeur.
noise (BECO), de répondre aux
communes du Jura bernois, dont
celle de Moutier!
«Après cet article dans «Le
Matin», nous avons ouvert une
procédure administrative. Elle est
en cours. Comme mesure provisoire,
nous avons décidé que
Claude Röthlisberger assumera
des tâches à l’interne et ne représentera
plus l’Economie bernoise
à l’externe jusqu’à nouvel avis»,
indique Stefan Reichen, membre
du directoire du BECO. Ce directoire
n’a même pas attendu la lettre
de protestation envoyée par
les autorités de Moutier au gouvernement
bernois pour réagir.
«Nous ne prenons pas l’affaire à la
légère. La procédure n’est aucunement
liée aux convictions politiques
de Claude Röthlisberger.
C’est une question d’attitude. Il
est représentant de notre département
et il n’a pas eu des propos
plusieurs niveaux. D’une part,
Claude Röthlisberger est un employé
du canton de Berne, où il a
pour tâche de traiter avec les communes.
Du coup, sa direction a pris
l’affaire très au sérieux. Comme l’a
appris «Le Matin», elle le sanctionne
durement.
D’autre part, il faut observer
le contexte. Le 24 novembre, les
citoyens du Jura et du Jura bernois
décideront de poser ou non les bases
d’un nouveau canton romand.
La campagne est lancée. Elle s’annonce
vigoureuse, mais tant la population
que les deux cantons con-
cernés souhaitent qu’elle ne tombe
ni dans l’excès ni dans le ridicule.
Les années de braise appartiennent
au passé!
Alors quand le président
d’une section d’un parti très
impliqué dans la campagne dérape,
cela fait tache. La réaction du
canton de Berne à l’affaire est
saine. L’UDC ferait bien de s’en
inspirer. Avec une question en ligne
de mire: peut-on attendre des
citoyens qu’ils aient un comportement
correct si leurs élites ne s’y
tiennent pas? ●
LIRE EN PAGES 6-7
BERNE
N’AIME
PAS LES
«PETITES
BITES»!
corrects envers l’extérieur»,
poursuit Stefan Reichen.
A Moutier, les autorités avaient
consulté un avocat suite aux pro- p
prévôtois. Nous attendons de
connaître l’issue de la procédure
engagée par la Direction de l’économie
publique. p q Je n’ai aucun
pos tenus à leur
encontre. Elles
avaient renoncé
SES PRÉCÉDENTS
DÉRAPAGES
autr autre commentaire à
fair faire à ce stade», indi-
que
le maire, Maxime
à poursuivre le
ZZuber.
président de l’UDC ’UDC
Jura bernois. Des
autorités ne peuvent
en effet pas agir de
manière collective
Mars Mars2011 2011
Il s’adresse à Dick
Marty, président de
l’Assemblée interjurassienne:
«Monsieur
No
comment
Le principal intéressé,
Claude Röthlisberger,
garde, lui
contre un comporte- Marty, vous n’êtes pas aussi, le silence: «Je
ment injurieux. Et le bienvenu chez nous. m’abstiens de tout
personne au sein du Notre région n’a pas commentaire.»
Conseil municipal besoin de bailli.»
Mais sera-t-il tenu à
prévôtois n’avait
souhaité poursuivre
individuellement
Claude Röthlisberger.
Celui-ci s’est
d’ailleurs excusé suite
à ses propos. Sollicité
par nos soins, l’exé-
Novembre 2012
Il déclare: «Le gouvernement
bernois a négocié
avec le diable», faisant
allusion au canton
du Jura, qu’il qualifie
d’«ennemi».
l’écart de sa fonction
encore longtemps?
Que risquet-il?
«Il n’est pas
possible de dire aujourd’hui
combien
de temps durera la
procédure», indicutif
de Moutier réagit aujourd’hui que Stefan Reichen. Il ne sera pas
de manière sobre. «Le Conseil non plus possible d’en savoir plus
municipal considère qu’il n’est pas sur les possibles suites de l’af-
de son ressort de communiquer faire, la procédure étant en cours.
dans cette affaire. Je confirme que
● LISE BAILAT
M. Röthlisberger a présenté des
lise.bailat@lematin.ch
excuses aux membres de l’exécutif
LIRE L’ÉDITO EN PAGE 2
Patrick Luethy / EQimages

Le Journal du Jura - 18 mars 2013
L
e président de l’UDC du
Jura bernois Claude Röthlisberger
est sous le coup
d’une procédure disciplinaire
de la part de son employeur, le
canton de Berne, suite aux
propos qu’il a tenus à l’encontre
des autorités de Moutier en
janvier dernier. L’agrarien les
avait qualifiées de «petites bites»,
confirmant à plusieurs
reprises ses propos à notre
consœur du Matin.
Le beco (Economie bernoise)
n’a donc pas du tout apprécié
les propos de son fonctionnaire.
Selon Le Matin de samedi,
Claude Röthlisberger
est sous le coup d’une procédure
administrative qui a comme
premier effet concret un
recadrage de ses activités.
C’en est donc fini, provisoirement
du moins, des contacts
externes avec les communes.
Et donc des contacts avec
Moutier. L’employé du beco
assume désormais des tâches
LQJ - 18 mars 2013
à l’interne uniquement. On se
souvient que les autorités de
Moutier, qui avaient renoncé à
traîner l’affaire devant la justice,
avaient écrit au Conseilexécutif
en ce sens.
Toujours selon Le Matin, le
beco n’aurait pas attendu ce
courrier pour réagir. On notera
que le président de l’UDC-
JB avait présenté ses excuses
aux autorités prévôtoises.

+-21’#/ #% :2;:, 572&-%/1,!2/7,%;= 8%\\> SR‘ 9>9K => 9SQQcR
XcZKP\ SR‘ ?‘?< \SR‘ >‘ \>[SR‘ ‘ScJ
NSc[\ => \59[?\ PSK‘9ISc\< =>\ P?J
9I>c[\W !> RZ>\‘ V5\ =Z5cJ
NSc[=ZIcK RSR VPc\ Xc> =>\
)SK‘9I -S‘9I>\ \?fK\\>R‘ >R -[?J
fT‘?W )5 Q>KPP>c[> FSc‘‘> [>\‘>
PZ5PK\>< Xc> PZSR ‘[Scf> =5R\ P>\
I5c‘>c[\ =>\ V6‘c[5F>\ 8SK\?\<
9> XcK RZ>QV@9I> V5\ P>\ NScJ
PS‘\ => 9SR\>[f>[ N5PSc\>Q>R‘
P>c[ =5Q5\\KR> I5c‘>Q>R‘ \c[J
D5K‘> V5[ [5VVS[‘ 7 PZ>RKf[5R‘> \5J
f>c[ => P5 QK[58>PP> SDD>[‘> V5[
P>\ f>[F>[\ => PZPP5KR>W #‘ VcK\< P5
Q>KPP>c[> =K\‘KPP>[K> RZ>\‘J>PP>
V5\ 9>PP> => 0S[R>‘5R< 9> fKPP5F>
RSR PSKR =cXc>P \Sc[= P5 0S[R>Y
!Z>\‘ f[5K XcZKP RZi 5 [K>R => VPc\
=KDDK9KP> Xc> => ‘[5f5KPP>[ 5f>9 P>
QScA[> =>\ F>R\W (5Q5K\ 9SRJ
‘>R‘\< P>\ F>R\W 4Z5 ‘ScNSc[\ Xc>PJ
XcZcR VSc[ ‘[Scf>[ Xc>< XcSK
Xc> fSc\ D5\\K>j< 9Z>\‘ PSc9I>W
4Z5 ‘ScNSc[\ cR ?9[>FR>cP> Sc
cR PSRF QScA[> VSc[ f>RK[ 9[5J
"- 62=: *-2 -?-362- ,-
9.=41/1+) VSPK‘KXc>W )5
F[5R=> DSK[> =>\ \>R\ 5 8K>R P>
=[SK‘ =ZKRfK‘>[ XcK >PP> f>c‘W
*5K\ P> (c[5 >‘ >[R>W $[5R9I>J
Q>R‘W *5K\ 9SQQ> =K\5K‘ %ci
>=S\< ’ /$13 +/0!"$ .4* #!#)$ +!
&,0%3(- !Z>\‘ f[5K XcSKW ,R R>
RSc\ P5 D5K‘ V5\W !> RZ>\‘ V5\ VSc[
?fKR9>[ *SQS >‘ \>\ ‘5NKR>\ Xc>
P> (c[5 >‘ >[R> \SR‘ KRfK‘?\W
!Z>\‘ 8K>R VSc[ >QV@9I>[ 8>P
=> [>8ScDD>[ P>\ P>R‘KPP>\ =>
!5MRW )>\ =>ch F[5R=\ F5[:SR\
SR‘ \d[>Q>R‘ ?fSPc? =>VcK\W ,R
RZ>\‘ VPc\ 5c ‘>QV\ =>\ [c\?\ [>J
8>PP>\ >‘ =>\ 9ScV\ => V5‘‘>\
=ZSc[\W
;@ 8+>?. :8+2/
/B 36>6?5 ?B/D4
!> RZ>\‘ V5\ V5[9> Xc> $S[9>
=?QS9[5‘KXc> f5 \> ‘5V>[ =c
V5KR D[SQ5F> P> U^ Q5[\< >cI<
5cNSc[=ZIcK Xc> P>\ ?PK>[\ RZSR‘
XcZ7 \> D5K[> cR GK[K\I \‘>gH=>P5
05KR‘ -5‘[K9O >‘ 9SPS[>[ P>c[
8KA[> >R f>[‘W )ZK[P5R=K\5‘KSR =c
(c[5 RZ5 V5\ >c PK>c >‘ RZ5 V5\ VPc\
PK>c =Z5fSK[ PK>c 5cNSc[=ZIcKW
+Sc\ 5fSR\ Xc>PXc> 9IS\> >R
9SQQcR< 9Z>\‘ P5 R5‘c[> =Sc9>
>‘ V[SDSR=> => RS\ V5i\5F>\ >‘
P>\ \5f>c[\ => RS\ V[S=cK‘\< P>\J
Xc>P\ V5[5K\\>R‘ =Z5c‘5R‘ VPc\
\c5f>\ Xc> P5 VSPK‘KXc> \> [?fAP>
KR9[Si58P>Q>R‘ 6V[> =5R\ \SR
KR95V59K‘? 7 fScPSK[ [?FP>[ XcSK
Xc>9>\SK‘WPS[\9>‘‘>=Sc8P>
KRfK‘5‘KSR< KP RZi 5 f[5KQ>R‘ V5\
=> XcSK >R D5K[> cR V[S *(W c
VPc\c‘\>=K[>Xc>P>\(c[5\J
\K>R\ >‘ P>\ Xc>PXc>\ V5VK\ =c
*Scf>Q>R‘ 5c‘SRSQK\‘>\ NcJ
[5\\K>R XcZKP [>\‘> SR‘ ‘>R‘?
PZ?Q5R9KV5‘KSRW #‘ Xc>< 9SQQ>
‘Sc‘ P> QSR=> XcK \Z>\‘ D[S‘‘? 5ch
5PP?F5‘KSR\ => RSRJ‘[5R\V5J
[>R9>< KP\ \> \SR‘ D5K‘ VKXc>[ P>c[
[?fSPc‘KSR V5[ P>\ F[5R=\ 8Sc[J
F>SK\ >‘ P>\ 8K>RJV>R\5R‘\ =c
9SKRW )5 !SR\‘K‘c5R‘> Nc[5\J
\K>RR> 5 Q@Q> fc cR 9SPSR>P >R
‘[>KPPK\ V5[‘K9KV>[ 5ch =?85‘\ 5c
\>KR =c \59[SJ\5KR‘ -"!W +Sc\
RZS\SR\ KQ5FKR>[ cR> 9SIS[‘> =>
R?S9SR\‘K‘c5R‘\ >R 8[5\\5[=
V5\\>[ =>\ PSK\ >hKF>5R‘ Xc> ‘Sc\
P>\ (c[5\\K>R\ =c 0c= V5[P>R‘
V5[D5K‘>Q>R‘ P> D[5R:5K\ \ZKP\
f>cP>R‘ NScK[ => ‘Sc\ P>\ =[SK‘\
=> P5 RScf>PP> >R‘K‘?W 1S‘5P>J
Q>R‘ KQVS\\K8P>W c‘5R‘ [>f>J
RK[ 5ch \5f>c[\W
Le Journal du Jura - 16 mars 2013
%+ >0C9616-+B6:9
7/ 1>:8+2/
)> VPc\ 8>P >h>QVP> => [?cRKDKJ
95‘KSR \> ‘[Scf> =?N7 \c[ PZ?‘5P =>
QSR Q>KPP>c[ D[SQ5F>[< 7 P5
D[SR‘KA[> =>\ $[5R9I>\J*SR‘5J
FR>\W 1Sc\ P>\ D[SQ5F>\ => P5
QSKR=[> Q?‘5K[K> \Zi ‘[Scf>R‘
5KR\K Xc> 9>ch =>\ [>9SKR\ =c
25PJ1>[8K>‘=>P5 5[S9I>W "c
15‘ScKPP5[= 5c VPc\ 9ScP5R‘ =>\
D[SQ>‘SR\ 5ch QSK\K\\c[>\ VcJ
[>Q>R‘ PS95P>\ \Zi ‘[Scf>R‘W
+Sc\ 9[SiSR\ [?>PP>Q>R‘ Xc>
PZKRfK‘5‘KSR 5RRSR9?> V5[ P>\ S[J
F5RK\5‘>c[\ => P5 $SK[> 5ch \5J
f>c[\< 9Z>\‘ => \> =SRR>[ Qc‘c>PJ
P>Q>R‘ P> FSd‘ => PZc‘[>W )5
\5VK=K‘? 9SQQcR> =>\ V[S=cK‘\
=c (c[5 IK\‘S[KXc> \Z>hVS[‘> VPc\
\d[>Q>R‘ Xc> RZKQVS[‘> Xc>PP>
VSPK‘KXc> 7 P5 FSQQ>W .c>\‘KSR;
=5R\ Xc>P \‘5R= \>[5 V[?\>R‘?>
P5 ‘@‘>J=>JQSKR>Y

#-*# (. ;FE2RAFE IT1CAMT6 2.ERFE.C6 . D.EA;6PR7 P.D65A PTO C. IC.26 $757O.C6 2FERO6 C6P O6PROA2RAFEP 1T5

37$56*0/ +7455*$//$ (< +. 6

L
a question des moyens financiers
que pourraient engager les cantons
de Berne et du Jura dans la campagne
en vue du vote du 24 novembre
sur l’avenir institutionnel de la région
continue d’agiter les politiciens, de la
région certes, mais pas seulement. Au
premier jour de la session du Grand
Conseil hier, le parti socialiste bernois
a en effet déposé une motion, demandant
que les deux cantons n’engagent
pas de fonds publics dans la campagne.
«L’argent des cantons doit être
investi dans le service public et non
dans la campagne», insiste le parti.
Le PS bernois écrit ne pas vouloir
revivre la situation des années 1970.
Dans cette optique, il souhaiterait
que le Conseil-exécutif intervienne
au niveau de la Tripartite (réunissant
les deux cantons et la Confédération)
pour obtenir que tant Berne que le
Jura n’engagent pas d’argent public
dans la campagne et qu’ils conviennent
«d’une claire retenue avant la
votation». «Les deux Gouvernements
sont parvenus à construire des relations
de bon voisinage. Il faut absolument
empêcher que de nouvelles
brouilles surgissent, à cause d’une
participation des pouvoirs publics à
la campagne», relate la motion.
Pour le PS bernois, la population
doit décider de son avenir de façon démocratique,
et «il faut la convaincre
sans avoir recours aux deniers publics,
qui doivent plutôt servir à financer,
également dans le Jura bernois,
les écoles, les hôpitaux et les transports.
Un bon service public est le
meilleur argument en faveur du
maintien de chaque commune dans
le canton de Berne», estime le parti.
Cette motion demande précisément
le contraire de celle de l’UDC,
exigeant que le canton de Berne s’investisse
financièrement dans la campagne.
Vice-président du PS bernois,
Roberto Bernasconi (Malleray) assure
toutefois que ce n’est pas l’intervention
UDC qui a motivé la motion socialiste,
qui était en gestation depuis
«une ou deux semaines».
Quant à savoir pourquoi l’intervention
socialiste porte aussi sur l’engagement
du canton du Jura, Roberto
Bernasconi explique: «On ne peut pas
s’adresser directement au canton du
Jura, d’où l’idée de passer par la Tripartite.
Nous ne craignons pas forcément
les moyens que pourrait engager
le canton du Jura, car ils n’auraient
que peu d’influence dans le
Jura bernois. Mais c’est surtout un
souci d’équité».
Voilà qui donnera matière à débat
pour la session de juin, deux autres
motions (l’une des élus UDC du Jura
bernois, l’autre du député-maire PSA
de Moutier Maxime Zuber, lire LQJ du
16 mars) et une interpellation d’Anne-
Caroline Graber (UDC) étant déjà sur
le bureau du Grand Conseil.
Grand Conseil en bref
LQJ - 19 mars 2013

■ JURA - JURA BERNOIS - NEUCHÂTEL
Les accordéonistes
fusionnent leurs fédérations
Le piano à bretelles a encore de beaux jours devant lui. ARCHIVES
L
e week-end passé, les accordéonistes
des cantons
de Neuchâtel, du Jura et du
gné à la présidence de cette entité.
Jura bernois ont uni leurs des- La formation des jeunes
tinées à La Chaux-de-Fonds. privilégiée
Comme l’indique Pascal Guil- Le but de ce rapprochement
let, l’un des instigateurs du est bien sûr la promotion de
mouvement, des discussions l’accordéon mais aussi la for-
ont été engagées ces derniers mation des jeunes. «On a trop
mois pour fusionner les trois tendance à dire que l’accor-
fédérations cantonales. Voilà déon est un instrument rin-
qui représente quelque 500 gard. Il n’en est rien. Il y a à
musiciens
voir combien d’artistes (à com-
Après une année de travaux, mencer par Vincent Vallat),
les nouveaux statuts ont été combien de groupes qui en
élaborés et acceptés. A la tête jouent. Il n’y a pas que le
d’un comité de sept person- folklore et il ne faut pas croire
nes, c’est Daniel Froidevaux, que c’est difficile à jouer»,
du Jura bernois, qui a été dési- commente Pascal Guillet. MGO

.!-0/’* "0 P@ *+1#) -# ’Pb

C’est bel et bien sur le terrain
comptable que la campagne en
vue de la votation du 24 novembre
sur l’avenir institutionnel
a été lancée. A l’origine de
cette agitation, deux articles du
Journal du Jura, parus les 28
février et 2 mars, qui faisaient
état de sommes considérables
dont bénéficieraient les partisans
du «oui» le 24 novembre.
Des chiffres étaient même
lâchés: un à deux millions de
francs seraient à leur disposition,
dont 500 000 fr. dormiraient
sur le compte de la Fondation
de la réunification.
Or, et selon nos informations,
ces chiffres sont contestés
par les principaux intéressés.
Contactés hier, plusieurs
membres du Conseil de fondation,
présidé par l’ancien
maire d’Alle Charles Raccordon,
ont expliqué que les
300 000 fr. octroyés par le
Parlement jurassien en 1990
ont été en partie dépensés.
Sans toutefois livrer le solde
exact, le Conseil de fondation
confirme avoir la main «sur
moins de 150 000 fr.»
«Comme il s’agit d’une fondation
de droit privé, nous ne
sommes pas tenus de rendre
ces chiffres publics. L’argent
dépensé depuis plus de 20 ans
l’a notamment été pour la publication
d’ouvrages en relations
avec la Question jurassienne»,
indique le Conseil de
fondation.
Quant à la campagne à venir:
«Nous allons évidemment y
participer financièrement, dans
le but de donner un éclairage
positif des enjeux.» On notera
que la Fondation de la réunification
continue de récolter «le
franc de la réunification», une
obole par habitant versée à leur
gré par les communes.
Ces estimations ont également
fait réagir le Gouvernement
jurassien qui a qualifié
ces chiffres «de fantaisistes et
qui ne reposent sur aucun fondement».
La ministre Elisabeth
Baume-Schneider répète
à cet égard «que le canton du
Jura ne financera aucune propagande,
mais qu’il se bornera
à un travail d’information. En
ce sens, le délégué à l’information
et, plus récemment, le
communicateur (mandaté à
un taux de 20%) ont été nommés
dans la transparence.
Nous avons peu de moyens à
disposition», assure-t-elle.
S’agissant des mouvements
de lutte, et en premier lieu du
Mouvement autonomiste jurassien
(MAJ), aucun ne revendique
une quelconque fortune.
Au contraire. «Notre budget est
juste équilibré par rapport à notre
mode de fonctionnement.
Nous n’avons pas thésaurisé.
Une campagne de souscriptions
a été lancée. Elle rencontre
un bon écho de la part des
militants. Nous attendons évidemment
que des Jurassiens
fortunés fassent un effort. Mais
une chose est certaine: les partisans
du oui ne possèdent ni
deux, ni même un million.
Cela se saurait», sourit le président
Laurent Coste.
Quant à la rumeur qui fait
état de la vente de l’Hôtel de la
Gare à Moutier pour financer
une partie de la campagne, les
responsables d’Hogamo SA
indiquent qu’elle n’aura en
tous les cas pas lieu en cette
année de votation. «En septembre
2011, les actionnaires
avaient déjà renoncé à la vente
du bâtiment», rappelle Claude
Girardin.
Les partisans du oui, du Bélier
au Gouvernement jurassien
relèvent tous le peu de
moyens qu’ils ont à mettre à
disposition pour la campagne
du 24 novembre. Et ce, au
même titre que Force démocratique
(lire ci-contre).
LQJ - 21 mars 2013
Reste que du côté probernois,
la publication de ces chiffres
par le Journal du Jura a rapidement
pris une tournure
politique. La semaine dernière,
deux interventions émanant
des rangs de l’UDC enjoignaient
notamment l’Exécutif
bernois à s’impliquer financièrement
dans la campagne. Un
montant d’au moins un million
a même été évoqué «ou
une somme au moins équivalente
au montant engagé par
le canton du Jura et toutes les
entités publiques ou parapubliques
qui en dépendent».
Ces chiffres ont également
été repris en chœur samedi
soir à Moutier à l’occasion de
la Fête du 16 Mars. «Deux millions
pour eux et rien pour
nous. C’est de la dictature», at-on
entendu de la bouche de
l’ancien député radical Guillaume-Albert
Houriet.
«On ne parle plus des enjeux
politiques mais de manigances.
On veut à tout prix ternir
l’image d’un partenaire fiable»,
déplore, en guise de
conclusion, Elisabeth Baume-
Schneider.

■ COMMENTAIRE
Rémy Chételat
Le fond
de la question
LQJ - 21 mars 2013
D’autres feux seront allumés dans la campagne
en vue de la votation du 24 novembre sur
l’avenir institutionnel de la région jurassienne.
La publication, voilà quelques semaines, d’une
information erronée sur de prétendus fonds de
campagne opulents destinés à servir la cause
autonomiste jurassienne n’en est pas moins
regrettable. Dénuées de tout fondement, ces
affirmations agitent inutilement les milieux
antiséparatistes du Jura bernois et nuisent à la
sérénité du débat.
Cette polémique politico-médiatique ne repose
sur aucun chiffre fiable. Les montants qui
ont été articulés ne sont que des hypothèses
qui relèvent au mieux de la foucade. Les deux
Gouvernements de Berne et du Jura ne peuvent
pas prendre le risque d’engager secrètement
des moyens financiers dans les campagnes
de propagande.
Le sujet est cependant chargé d’émotion
puisqu’il rappelle les caisses noires bernoises
de sinistre mémoire. L’intervention de députés
contraindra le Rathaus à consacrer du temps à
cette affaire qu’on pourrait croire montée de
toutes pièces. L’objectivité oblige à admettre
qu’elle n’a rien de commun avec les versements
occultes bernois des années septante. Il
est d’ailleurs utile de rappeler que la Fondation
de la réunification a été créée jadis en réponse à
la Fondation du 16 mars, toujours active, dont
le but vise à maintenir le Jura méridional dans
le giron bernois.
L’avenir de la région passe par l’enterrement
des démons du passé. La population doit se
forger une opinion, sereinement. Les contrevérités
ne sont pas des arguments. La Question
jurassienne est une question de fond, pas de
fonds. Les citoyens du Jura bernois et du canton
du Jura doivent savoir qu’un double oui le
24 novembre n’entraîne pas une incontournable
entrée en souveraineté d’un nouveau canton.
Mais conduit uniquement à l’élection
d’une Constituante interjurassienne paritaire,
dont le travail permettrait de juger sur pièces
ce que serait ce Jura nouveau. Rien d’autre!

Réunis hier soir pour leur
première séance de travail de
la législature, les élus du
Conseil de ville de Porrentruy
ont accepté le budget 2013,
monté autour d’une quotité
d’impôt inchangée (2.05), avec
une augmentation de 4% des
recettes fiscales. Le déficit est
de 580 000 francs, loin des
2,2 millions de l’an dernier.
Autant dire que le conseiller
municipal Thomas Schaffter
était plutôt optimiste et jugeait
l’évolution positive en présentant
ces projections financières.
Mais en 2014, le demi-million
de recettes fiscales en
moins pour les personnes mariées
pèsera sur les comptes. Il
faudra travailler sur la péré-
quation financière, les charges
liées, les frais de la commune
centre si l’on veut s’en sortir à
l’avenir, poursuit-il.
Le PCSI acceptera ce budget
bien sûr, mais Victor Giordano
regrette qu’avec 20% des
frontaliers, Porrentruy ne touche
que 1,6 million, alors
qu’elle devrait en recevoir 4. Et
d’interpeller un député présent
pour qu’il intervienne.
Tous les autres partis acceptent
ce budget, sans trop discuter.
Pour le PLR Joël Etique,
sans le report des allégements
pour couples mariés et l’introduction
de crédits cadres pour
éviter des frais de fonctionnement,
on en serait à 1,5 million
de déficit. Donc «rouge vif».
Dans la discussion de détail,
Victor Giordano intervient à
nouveau pour demander que
l’on retire du budget les
13 500 francs que le Conseil
municipal souhaitait octroyer
à la Fondation de la réunification,
sur demande de celle-ci.
Pour l’élu, le fonctionnement
de cette fondation est opaque,
et cette demande, qui intervient
l’année de la votation sur
l’unité du Jura, «enfreint le
principe cardinal de la stricte
neutralité des autorités lors
d’une consultation populaire».
Et Victor Giordano de rappeler
que Berne l’avait fait à
travers les caisses noires. «Faire
aujourd’hui ce que nous
avons dénoncé jadis ne me
semble donc pas judicieux.»
Et de proposer de supprimer
cette somme; 33 conseillers le
suivent, 8 s’abstiennent.
LQJ - 22 mars 2013
Au final, le budget est accepté
(sans avis contraire), tout
comme la modification du règlement
des honoraires des
autorités, avec là une contreproposition
du PDC, qui souhaitait
faire quelques économies.
On accepte aussi un crédit
cadre de 900 000 francs
pour entretenir le patrimoine
immobilier de la ville, à dépenser
en trois ans.

VENDREDI22MARS2013L'IMPARTIAL
RÉGION 13
SAINT-IMIER Le parti entend s’engager en vue du vote du 24 novembre.
Alliance jurassienne veut se mouiller
MICHAEL BASSIN
Alliance jurassienne (AJU) a
vu le jour quelques années après
les plébiscites de 1974 et 1975
pour répondre à la volonté des
autonomistes de Saint-Imier
d’unir leurs forces. Parti donc né
de la Question jurassienne, AJU
n’a évidemment pas l’intention
de manquer le rendez-vous du
24 novembre prochain. Raison
pour laquelle il a tenu une assemblée
extraordinaire mercredi
pour déterminer sa politique
et ses actions dans la perspective
de ce scrutin. «Nous n’avions pas
envie d’être pris de court», glisse
son président, Jean Luc Berberat.
«Si nous ne nous engageons
pas là, à quoi bon...»
Une quinzaine de personnes
ont débattu et planché en vue de
cette échéance. Si le président
n’aurait pas été mécontent de
voir un peu plus de monde, il
souligne l’état d’esprit des personnes
présentes, «prêtes à se retrousser
les manches». S’agissant
du contenu de la séance, il a
beaucoup été question de «l’opportunité
historique qui s’offre à la
population de la région»depouvoir
se déterminer sur son avenir.
«Et Alliance jurassienne estime
qu’il est primordial
d’expliquer les enjeux du vote, de
rappeler qu’il ne s’agit pas de dire
ouiounonàuncantonmaisde
permettre la tenue d’un processus
de réflexion autour de ce que pourrait
être un nouveau canton», relève
Jean Luc Berberat.
En fait, Alliance jurassienne et
son président craignent que le
processus contenu dans la Déclaration
d’intention rebute la
population de par sa complexité.
«Notre rôle consistera donc à intéresser
les gens, à créer le dialo-
gue», souligne le président, par
ailleurs conseiller de ville.
Invitation aux autres partis
Jean Luc Berberat estime que
Saint-Imier compte environ
30% d’Imériens acquis à la cause
d’AJU et 30-40% d’antiséparatistes.
«Reste donc à intéresser les 30
à 40% restants, leur dire qu’il ne
s’agit pas d’un vote définitif le
24 novembre et qu’une assemblée
constituante permettrait de réfléchir
à la représentativité de la région
au sein d’un nouveau canton»,
dit-il en rappelant que la
population du Jura bernois pèse
aujourd’hui environ 5% du canton
de Berne.
Si les membres d’Alliance jurassienne
veulent mobiliser un
maximum de personnes à Saint-
Imier, ils veulent le faire dans la
sérénité. «Durant ces prochains
mois, nous souhaitons que Saint-
Imier véhicule une image de lieu
où le dialogue est possible», explique
notre interlocuteur. «Ainsi,
nous prendrons contact tout prochainementavecleschefsdesdeux
autres fractions (réd.: libérale-radicaleetsocialiste)pourlesinviter
à participer à divers événements
visant à créer le débat.»
AJU compte par ailleurs utiliser
les réseaux sociaux pour intéresser
et convaincre.
Et Stéphane Boillat?
Mercredi, Jean Luc Berberat a
également souhaité aborder la vie
post-24 novembre d’Alliance jurassienne.
«Il en est ressorti que se
poser la question est prématuré. En
fait, l’avenir d’AJU dépendra beaucoup
des résultats.» Cela étant, le
président note que son parti devra
un jour affronter la question,
ne serait-ce qu’en raison des prochaines
échéances électorales. Le
Conseil du Jura bernois, organe
où AJU dispose d’un représentant,
sera renouvelé en
mars 2014, les autorités locales
en automne 2014.
A Saint-Imier, AJU est aujourd’hui
présente au Conseil de
ville (avec 10 membres sur 31), au
Conseil municipal (avec deux
élus sur six) et à la mairie avec
Stéphane Boillat. Un homme qui,
selon certaines sources, pourrait
assumer l’un des deux pôles de la
présidence bicéphale du comité
interpartis qui mènera la campagne
dans le Jura et le Jura bernois.
Invité hier à confirmer ou infirmer
cette information, Stéphane
Boillat n’a pas souhaité, pour l’instant,
évoquer l’implication qu’il
entend avoir personnellement
dans cette campagne.
A suivre, donc...
PUBLICITÉ
ACTEUR DE SON TEMPS
Président d’AJU, par ailleurs conseiller de ville à Saint-Imier, Jean Luc Berberat a réuni ses troupes pour mettre
en place une stratégie en vue du 24 novembre. MICHAEL BASSIN

VENDREDI22MARS2013L'IMPARTIAL
RÉGION 13
SAINT-IMIER Le parti entend s’engager en vue du vote du 24 novembre.
Alliance jurassienne veut se mouiller
MICHAEL BASSIN
Alliance jurassienne (AJU) a
vu le jour quelques années après
les plébiscites de 1974 et 1975
pour répondre à la volonté des
autonomistes de Saint-Imier
d’unir leurs forces. Parti donc né
de la Question jurassienne, AJU
n’a évidemment pas l’intention
de manquer le rendez-vous du
24 novembre prochain. Raison
pour laquelle il a tenu une assemblée
extraordinaire mercredi
pour déterminer sa politique
et ses actions dans la perspective
de ce scrutin. «Nous n’avions pas
envie d’être pris de court», glisse
son président, Jean Luc Berberat.
«Si nous ne nous engageons
pas là, à quoi bon...»
Une quinzaine de personnes
ont débattu et planché en vue de
cette échéance. Si le président
n’aurait pas été mécontent de
voir un peu plus de monde, il
souligne l’état d’esprit des personnes
présentes, «prêtes à se retrousser
les manches». S’agissant
du contenu de la séance, il a
beaucoup été question de «l’opportunité
historique qui s’offre à la
population de la région»depouvoir
se déterminer sur son avenir.
«Et Alliance jurassienne estime
qu’il est primordial
d’expliquer les enjeux du vote, de
rappeler qu’il ne s’agit pas de dire
ouiounonàuncantonmaisde
permettre la tenue d’un processus
de réflexion autour de ce que pourrait
être un nouveau canton», relève
Jean Luc Berberat.
En fait, Alliance jurassienne et
son président craignent que le
processus contenu dans la Déclaration
d’intention rebute la
population de par sa complexité.
«Notre rôle consistera donc à intéresser
les gens, à créer le dialo-
gue», souligne le président, par
ailleurs conseiller de ville.
Invitation aux autres partis
Jean Luc Berberat estime que
Saint-Imier compte environ
30% d’Imériens acquis à la cause
d’AJU et 30-40% d’antiséparatistes.
«Reste donc à intéresser les 30
à 40% restants, leur dire qu’il ne
s’agit pas d’un vote définitif le
24 novembre et qu’une assemblée
constituante permettrait de réfléchir
à la représentativité de la région
au sein d’un nouveau canton»,
dit-il en rappelant que la
population du Jura bernois pèse
aujourd’hui environ 5% du canton
de Berne.
Si les membres d’Alliance jurassienne
veulent mobiliser un
maximum de personnes à Saint-
Imier, ils veulent le faire dans la
sérénité. «Durant ces prochains
mois, nous souhaitons que Saint-
Imier véhicule une image de lieu
où le dialogue est possible», explique
notre interlocuteur. «Ainsi,
nous prendrons contact tout prochainementavecleschefsdesdeux
autres fractions (réd.: libérale-radicaleetsocialiste)pourlesinviter
à participer à divers événements
visant à créer le débat.»
AJU compte par ailleurs utiliser
les réseaux sociaux pour intéresser
et convaincre.
Et Stéphane Boillat?
Mercredi, Jean Luc Berberat a
également souhaité aborder la vie
post-24 novembre d’Alliance jurassienne.
«Il en est ressorti que se
poser la question est prématuré. En
fait, l’avenir d’AJU dépendra beaucoup
des résultats.» Cela étant, le
président note que son parti devra
un jour affronter la question,
ne serait-ce qu’en raison des prochaines
échéances électorales. Le
Conseil du Jura bernois, organe
où AJU dispose d’un représentant,
sera renouvelé en
mars 2014, les autorités locales
en automne 2014.
A Saint-Imier, AJU est aujourd’hui
présente au Conseil de
ville (avec 10 membres sur 31), au
Conseil municipal (avec deux
élus sur six) et à la mairie avec
Stéphane Boillat. Un homme qui,
selon certaines sources, pourrait
assumer l’un des deux pôles de la
présidence bicéphale du comité
interpartis qui mènera la campagne
dans le Jura et le Jura bernois.
Invité hier à confirmer ou infirmer
cette information, Stéphane
Boillat n’a pas souhaité, pour l’instant,
évoquer l’implication qu’il
entend avoir personnellement
dans cette campagne.
A suivre, donc...
PUBLICITÉ
ACTEUR DE SON TEMPS
Président d’AJU, par ailleurs conseiller de ville à Saint-Imier, Jean Luc Berberat a réuni ses troupes pour mettre
en place une stratégie en vue du 24 novembre. MICHAEL BASSIN

’#+>*&!%#) )+!%." (W2L6G;L K2GX; :; )2JJ;X2d PX;L:X2 6MLB< :‘ $X2L: !MLY;GJ 4 J2 ?GL :; J2 Y;YYGML
)F=DBB7 67 A2 :2B7KH7 BDJ?DC9
Le Journal du Jura - 23 mars 2013
-&#..#>)&+ .#+1&(,$#.
#L :

Sur le coup de 16 h 30 précises
samedi, le colonel Jean-
François Bertholet ouvre la
100 e assemblée de la Société
jurassienne des officiers (SJO)
au Collège Thürmann à Porrentruy.
Garde-à-vous, Rauracienne,
Cantique suisse et le
président Bertholet annonce
l’assemblée au président de la
Confédération Ueli Maurer.
Le colonel Bertholet donne
le ton de l’assemblée, qui sera
relayé par pratiquement tous
les orateurs du jour. La votation
sur l’initiative du Groupe
L
e président de la Confédération
Ueli Maurer a eu l’occasion
d’évoquer le vote sur l’avenir institutionnel
de la région avec ses interlocuteurs
jurassiens, en particulier le
Gouvernement in corpore. Devant la
presse, il s’est réjoui des succès rencontrés
par le canton du Jura depuis
sa création.
Le Gouvernement jurassien a apprécié
sa rencontre avec un conseiller
fédéral très à l’écoute, a confié hier
son président Michel Probst.
A propos de la votation sur l’avenir
institutionnel, Ueli Maurer a relevé
que «l’atmosphère n’est pas la même
qu’il y a 35 ans. On peut discuter normalement
aujourd’hui, même si cela
reste une question émotionnelle.
C’est un processus, qui ne se terminera
peut-être pas cet automne. La
démocratie offre la chance de mener
des processus au terme desquels une
majorité décide.» Le président de la
Confédération a relevé que cette votation
était aussi une chance offerte à la
Suisse de «montrer à l’étranger ce
que peut réaliser une démocratie. On
pour une Suisse sans Armée
(GSsA) visant l’abolition de
l’obligation de servir aura probablement
lieu le 24 novembre
prochain, date également
retenue pour le vote sur l’avenir
institutionnel de la région.
Le président appelle les membres
et représentants politiques
à rejoindre le comité cantonal
de campagne et son
coordinateur Philippe Zahno,
«pour l’instant bien seul».
Jean-François Bertholet espère
«faire tourner l’adage selon
lequel moins on fait campagne
pour la défense nationale,
meilleurs sont les résultats
dans le Jura».
Ueli Maurer prend le relais.
«L’obligation de servir est un
pilier essentiel de notre armée.
L’armée recrute parmi
les employés et les cadres de la
meilleure économie du monde.
Notre population veut-elle
des soldats recrutés à la sortie
des prisons comme en Angleterre?
Je ne veux pas de Rambos.»
Sur la base de l’expérience
allemande, Ueli Maurer affirme
que l’on ne recruterait
que 1000 volontaires par année.
Conclusion: il faudrait
cent ans pour arriver aux
100 000 hommes prévus par
la réforme de l’armée.
Jurassien d’origine, le Vaudois
Denis Froidevaux, président
de la Société suisse des
officiers, s’en prend «aux élites
politiques qui n’ont plus
aucune vision sur la politique
sécuritaire». Et de défendre
une armée de 100 000 hommes
financée par un budget de
plus de 5 milliards de francs.
Le chef de l’armée André
Blattmann évoque, lui, les risques
d’aujourd’hui. Par exemple
une catastrophe naturelle
comme l’ouragan Sandy qui a
dévasté la côte Est des Etats-
Unis l’automne dernier: l’armée
a rétabli l’ordre et aidé la
population. Une panne d’élec-
peut changer un système, corriger
quelque chose. Ce n’est pas donné
ailleurs en Europe. C’est la chance de
la Suisse de pouvoir montrer au
monde que nous avons chez nous
une démocratie qui fonctionne.»
Alors qu’on lui rappelait le contexte
de la visite de son prédécesseur Kaspar
Villiger à la même Société jurassienne
des officiers il y a une vingtaine
d’années – accueilli par le Groupe
Bélier avec des tomates –, Ueli Maurer
a dit apprécier ces «émotions qui
font partie de notre démocratie. On
tricité de plus de 48 heures et
c’est le chaos. «Il faut une réserve
stratégique, l’armée, et il
faut lui donner les moyens nécessaires.»
Le ministre Charles Juillard
lui aussi appuie l’obligation de
servir. Il cite le rôle intégrateur
de l’armée qui rassemble des
hommes du Jura et du Jura
bernois sous la même bannière
et espère un (double) oui le
24 novembre. Les Jurassiens
sont attachés «à leur manière»
à la défense nationale.
Lors de l’assemblée, le colonel
Hervé de Weck a aussi présenté
les plaquettes éditées
pour le centième de la SJO.
connaît en Suisse le Jurassien pour
ses opinions particulières, on l’accepte
et le respecte. Il arrive que vous ne
votiez pas comme le reste de la Suisse.
C’est notre système, il faut respecter
la démocratie. Moi, j’aime ces
émotions. Le Jura a parfois connu
des moments d’intenses émotions.
Le vote sur la création du canton du
Jura fut l’une de mes premières votations.»
On doutait parfois de la viabilité
de ce canton à l’époque, se rappelle
le conseiller fédéral. «Et qu’avezvous
fait? Un canton qui marche, qui
fonctionne, avec une économie prospère.
C’est extra, vous avez prouvé
que c’était possible.»
La rencontre avec le Gouvernement
jurassien a permis d’évoquer
les affaires en cours, A16, TGV notamment.
Il a été aussi question de
l’assainissement des bâtiments de la
place d’armes de Bure. Un budget de
50 millions de francs est prévu et les
Jurassiens aimeraient bien que les
entreprises de la région puissent en
profiter. On cherche une solution, sachant
que la Loi sur les marchés pu-
Commencée à l’heure, l’assemblée
des officiers jurassiens
se terminera avec une
bonne heure de retard. L’assemblée
a été l’occasion de remercier
cinq officiers libérés
de leurs obligations militaires:
le colonel Charles Juillard (1145
jours de service), le colonel
Jean-François Gnaegi, le colonel
Philippe Zahno, le major
François Valley et le major
Jean-Paul Farine. La SJO
compte 161 membres, 120 devaient
assister à l’assemblée
de samedi. En transgression
des statuts, Jean-François Bertholet
conserve la présidence
pour deux ans.
LQJ - 25 mars 2013
blics limite les possibilités. Le secret
militaire pourrait offrir des ouvertures:
il serait envisageable d’inviter
des entreprises à soumissionner
pour certaines offres et ainsi réserver
des commandes à la région.
«Le Jura est un canton important
pour l’armée: une des plus importantes
places d’armes est ici, à Bure», a
souligné le chef du Département de
la défense. Il y a à Bure la place d’armes
«la plus moderne d’Europe», a
complété le chef de l’armée André
Blattmann. On espère visiblement
que cela inspirera cet automne les Jurassiens
dans leur vote sur l’initiative
du GSsA visant l’abolition de l’obligation
de servir. Ueli Maurer et André
Blattmann ont en tout cas relevé
devant la presse, avant de le faire devant
les officiers, tous les avantages
de l’armée de milice, que n’offrirait
pas une armée composée de volontaires.
Un non menacerait la place de
Bure, a dit le chef de l’armée.

Le Journal du Jura - 25 mars 2013
Le Journal du Jura - 23 mars 2013

Le Journal du Jura - 25 mars 2013
Le Journal du Jura - 23 mars 2013

Le Journal du Jura - 27 mars 2013

Le Journal du Jura - 28 mars 2013

Le Journal du Jura - 28 mars 2013

■ AVENIR INSTITUTIONNEL DE LA RÉGION
L
a Délégation du Conseil-exécutif pour
les affaires jurassiennes (DAJ) a reçu
hier à Berne une délégation du comité Notre
Jura bernois, ainsi que le président
d’honneur de Force démocratique Marc-
André Houmard et le porte-parole du
Groupe Sanglier Michael Schlappach. Les
participants à cette rencontre ont évoqué
durant près de 2 h la votation du 24 novembre
sur l’avenir institutionnel de la région.
Le conseiller aux Etats Werner Lüginbühl
était également présent. Hans
Stöckli, également convié, était excusé.
Cette séance s’est tenue à l’initiative du
comité Notre Jura bernois, dont la délégation
était formée hier des coprésidents Virginie
Heyer et Jean-Pierre Graber, des viceprésidents
Francis Daetwyler et Patrick
Röthlisberger, ainsi que de Chantal Bornoz-Flück.
Le comité avait convié les représentants
de FD et du Sanglier à se joindre à
lui, «afin de faire d’une pierre plusieurs
coups». «Nous souhaitions obtenir du
Gouvernement l’affirmation d’un soutien
clair en faveur du maintien du Jura bernois
dans le canton de Berne. Nous désirions
aussi des éclaircissements quant à l’engagement
financier des autorités bernoises
dans la campagne», explique Jean-Pierre
Graber.
Un engagement purement verbal
Pour Jean-Pierre Graber, cette séance
s’est révélée «utile, très intéressante et de
haute tenue». «Nous avons obtenu des réponses
très claires. On a senti une grande
volonté de transparence», souligne-t-il.
Concernant l’engagement du Gouvernement
bernois, il est ressorti clairement
que pas un franc ne sera investi dans la
campagne, pas même pour l’engagement
de ressources humaines supplémentaires
et encore moins pour soutenir des comités
et autres mouvements. «Nous avions demandé
la mise à disposition d’une personne
détachée et cela nous a été refusé. En revanche,
nous pourrons recevoir une aide
ponctuelle de l’administration, par exem-
LQJ - 28 mars 2013
Les milieux probernois reçus par la DAJ à Berne
ple pour obtenir des éléments statistiques»,
relève Jean-Pierre Graber.
Le comité a en outre obtenu l’assurance
que les membres du Gouvernement s’engageront
explicitement lors de leurs apparitions
publiques en faveur du maintien
du Jura bernois dans le canton de Berne.
Du côté de la DAJ, Philippe Perrenoud a
salué cette séance. «Il était important que
le Conseil-exécutif puisse rassurer et rappeler
qu’il est attaché au maintien du Jura
bernois dans le canton, mais aussi expliquer
la ligne qu’il entend adopter. Nous allons
respecter les principes d’objectivité,
de transparence et de proportionnalité.
Nous tenons à éviter toute irrégularité».
Cela n’empêchera pas le Gouvernement
et l’administration de «consentir à un effort
particulier». «Il s’agira de marquer notre
présence, mais aussi d’informer la population»,
a précisé Philippe Perrenoud.
Un Philippe Perrenoud qu’il ne serait
donc pas surprenant de croiser plus souvent
ces prochains mois dans la région. CLR

31 MARS 2013 I LeMatinDimanche SUISSE 7
François Lachat propose le Bernois Mario
Annoni à la tête de la future Constituante
JURA L’homme fort du premier
gouvernement jurassien
affranchi de Berne (1979) plaide
pour la création le 24 novembre
d’un nouvel Etat fédéral
regroupant le Jura (JU) et le Jura
bernois (BE). Il verrait bien
l’ancien conseiller d’Etat bernois
Mario Annoni présider
l’Assemblée constituante
du futur canton.
Laurent Keller
laurent.keller@lematindimanche.ch
François Lachat, pourquoi
sortez-vous du bois maintenant?
Je ne voudrais pas que les jeunes,
dans quelques années, se disent
qu’ils ont raté une chance extraordinaire.
Dire non d’emblée à cette opportunité,
sans curiosité et sans savoir
ce que pourrait donner la Constituante,
me paraît totalement
incompréhensible.
Les jeunes s’en fichent, non?
Ils ont des problèmes plus immédiats
à résoudre. Je les comprends. Mais je
leur dis: profitez de l’occasion unique
qui vous est donnée d‘imaginer ensemble
les conditions-cadres de votre
futur bien-être individuel.
Le 24 novembre, c’est pour vous
l’épilogue d’un long combat?
Ne parlons pas de fin. Je constate que
nos institutions ont vieilli. J’aimerais
tellement avoir moins de trente ans et
me dire «Tiens, les vieux nous offrent
la possibilité d’écrire sur une page
blanche les conditions de notre avenir,
allons-y!»
Vous ne vous êtes toujours pas
remis de la séparation du Jura?
Ce n’est vraiment pas le moteur premier.
L’histoire nous apprend que tout
peuple divisé contre lui-même par un
peuple surnuméraire ou tutélaire
garde toujours l’envie de se réunifier.
Si un nouvel Etat est créé, à quoi
ressemblera sa Constituante?
L’assemblée sera composée à 50% de
citoyens de l’actuel Jura bernois. Je
trouve cela magnifique de générosité
et de respect. L’ancien conseiller
d’Etat bernois Mario Annoni serait le
président parfait: il a l’expérience, le
recul et le charisme. Qu’est-ce qu’on
veut de plus?
François Lachat, député au Grand Conseil bernois (1970-1976), président de la Constituante
(1976-1979) et du gouvernement jurassien (1979, 1984, 1988 et 1993). Darrin Vanselow/bist
«Mario Annoni a
l’expérience, le recul
et le charisme. Que
veut-on de plus?»
FRANÇOIS LACHAT
Président du premier gouvernement jurassien
Une concession à l’ancien ennemi?
Non, je trouve plus intelligent que ce
soit une personne du Sud qui préside
cette constituante. C’est à eux d’imaginer
le plus: actuellement, c’est
Berne qui dicte sa loi.
Le maire de Moutier?
Maxime Zuber est peut-être un peu
trop marqué, et je préfère quelqu’un
qui a l’expérience de la conduite d’un
Etat. J’ai l’impression d’ailleurs qu’il
pense comme moi.
Vous serez de la partie?
Ça m’intéresserait follement! Mais non,
pas à mon âge. Ce n’est plus à moi de
dicter le décor dans lequel les générations
futures vont se mouvoir. J’aimerais
bien, mais ce serait indécent. x

04#23).- *4122)#--# "4RK=P /fc=_ Y,..Z g=fc \f= K=RR= X_=RR= XT‘KcKTR
>+: 7ACAE=; KP
‘TfPKFR= \f= P4 R=fc_4PKc> 48cKg=
8TR‘K‘c= 6 >G6 J0O BFJHO6N SG6
573BOBHG J0N N0JJHNQ 0SU OHS@0BQO
56 E0 TBEE6 56 B6GG6K $E T0 56 OHB
LS6 E6 %SN0 26NGHBO 0 E0 QHQ0E6 EB26NA
Q7 56 ;0BN6 OHG 3@HBU 6Q LS6 GHQN6
TBEE6 GM0 J0O 1 O6 F8E6N 56 36QQ6 57A
3BOBHGK?
(4 2KPP= C=R< 8=cc= XT‘KcKTR
gT\f= RTc4QQ=Rc
P4 X_K‘=

A propos …
VON/PAR
RENAUD
JEANNERAT
Die Debatten um die Jura-
Frage hinsichtlich der konsultativen
Abstimmung vom 24.
November laufen schon auf
Hochtouren. Derweil gibt
sich Biel weiterhin neutral.
Das sorgt für Unstimmigkeiten.
So erinnert Daniel Suter,
Präsident des welschen Freisinns,
mit einer dringlichen
Motion im Stadtrat, dass
viele Bieler den Berner Jura
behalten möchten. Damit die
Romands weiterhin Gewicht
haben und die kantonale
Zweisprachigkeit gewahrt
wird. Die Bieler Neutralität
sollte nicht ausschliessen, die
Verbundenheit zum Berner
Jura ausdrücken zu dürfen.
Dessen Bevölkerung kann
zwar frei wählen, sie könnte
auch ein verfassungsgebendes
Gremium einsetzen im Hinblick
auf ein neues Staatsgebilde.
In diesem Falle würde
das fragile Sonderstatut, für
das sich etwa der Rat für
französischsprachige Angelegenheiten
einsetzt, noch
mehr in Frage gestellt. Für
mich heisst Neutralität nicht,
sich in Schweigen zu hüllen,
sondern auch seine Erwartungen,
Befürchtungen und
Hoffnungen zu äussern. Das
erwarte ich von unseren Bieler
Parlamentariern.
Biel-Bienne - 3/4 avril 2013
Alors que les débats autour
de la Question jurassienne
battent déjà leur plein en prévision
de la votation consultative
du 24 novembre, la
neutralité dans laquelle
Bienne se drape toujours en
la matière commence à gêner
aux entournures. Comme l’a
rappelé le président du Parti
radical romand Daniel Suter,
en déposant une motion urgente
au Conseil de Ville, une
bonne partie des Biennois
tient à voir le Jura bernois le
Fragile Neutralität / Fragile neutralité
rester. Afin que les Romands
continuent à peser un certain
poids pour sauver le bilinguisme
cantonal. La neutralité
biennoise n’empêche pas
que l’on exprime notre attachement
au Jura bernois,
même si sa population a la
liberté de faire son choix, et
par là même de tenter le pari
d’une Constituante en vue de
créer un nouvel Etat. Reste
que dans ce cas, le fragile statut
particulier défendu notamment
par le Conseil des
Affaires francophones se lézarderait
encore puisqu’il
n’est même pas reconnu dans
tout l’arrondissement. Pour
moi, la neutralité ne signifie
pas se draper dans le silence,
mais aussi exprimer haut et
fort ses attentes, ses craintes
et ses espoirs. J’attends cela
de nos élus.

Bern
Rote Laterne für bernische Spitäler
Der Kanton Bern hat die unproduktivsten Spitäler der Schweiz, behauptet eine Studie im Auftrag des
Krankenversichererverbands Santésuisse. Die Aussage sei «unhaltbar», sagt die Gesundheitsdirektion.
Matthias Raaflaub
Bei den Kosten im Gesundheitswesen
steht Zürich weit besser da als Bern. So
knapp liesse sich aus Berner Optik eine
Studie von Santésuisse zusammenfassen,
welche gestern den Medien präsentiert
wurde. Im Auftrag des Krankenversichererverbands
hat die Zürcher Hochschule
für Angewandte Wissenschaften
die Ursachen der Kosten im Gesundheitswesen
statistisch untersucht. Der Befund
für Bern: Im kantonalen Gesundheitswesen
liegt zwar nicht die Menge, aber
der Preise über dem Durchschnitt. Vor allem
hapere es bei der Effi zienz der Spitäler.
Salopp gesagt: Für die Personalkosten
in den Spitälern schaut vergleichsweise
wenig Leistung heraus – dazu rechnet der
Studienautor Spitaltage und Taxpunktwerte.
Der Kanton Bern liegt im Vergleich
der Schweizer Kantone am Schluss. Es
fehlen rund zehn Prozent zum Durchschnitt.
Zürich dagegen schwingt obenaus:
mit einer «Spitalproduktivität», die
zehn Prozent über dem Mittel liegt.
Die Gründe für dieses Ergebnis seien
nicht so einfach zu entschlüsseln, hiess
es an der gestrigen Medienkonferenz von
Santésuisse.
Hohe Preise drücken Ergebnis
Kritik kommt vom bernischen Spitalamt.
Dessen Leiterin Annamaria Müller hält
die Aussage, der Kanton Bern habe die
unproduktivsten Spitäler der Schweiz,
für «unhaltbar». Die Berechnung in der
Studie sage darüber nichts aus.
Bern habe vergleichsweise tiefe Löhne
und in der Betrachtungsperiode hohe
Preise ausgewiesen – Letzteres etwa
wegen der damals erfolgten Umstellung
des Finanzierungsmodells für öff entliche
Spitäler. Dies interpretiert die Studie
als schlechte Produktivität. Eff ektiv habe
sich im Studienzeitraum die Aufenthaltsdauer
in den Spitälern reduziert, «die
Effi zienz ist also eigentlich gestiegen»,
die Preise seien dennoch hoch geblieben,
sagt Müller. Frage die Studie, wie
viel «Output» aus den bernischen Spitallöhnen
komme, sei das Resultat für Bern
deshalb ein ungünstiges Verhältnis. In
Zürich, mit tiefen Preisen und höheren
Löhnen, sehe es dagegen sehr gut aus.
Unbestritten ist, dass das bernische
Spitalwesen vergleichsweise teuer ist.
Die Gesundheitsversorgung auf dem
Lande ist beispielsweise im Kanton Bern
Kostentreiber im Kanton Bern? Landspitäler wie Zweisimmen kämpfen mit der Auslastung. Archivbild: Franziska Scheidegger
eine besonders grosse Herausforderung.
Das bestätigt auch Müller. Gleichzeitig
sei dieser Eff ekt gar nicht in die Krankenkassenstudie
eingefl ossen. Er werde
über die Daten nicht erfasst.
Zürcher «benchmarken» schon
In Zürich sieht man sich durch die Zahlen
dagegen bestätigt. «Seit Jahren gibt es
Anreize für effi zientes Wirtschaften und
konsequente, klare staatliche Rahmenbedingungen
für die Spitäler», sagt Hansjörg
Lehmann, Leiter der Gesundheitsversorgung
in der Zürcher Gesundheitsdirektion.
Die Spitäler seien sich schon
lange gewohnt, gegeneinander im Wettbewerb
zu stehen. Seit mehr als zehn
Jahren misst die Gesundheitsdirektion
die Spitäler selber mittels eines «Benchmarks».
Sie macht jährlich eine Vollkostenrechnung,
errechnet also, was ein
Spitalfall kostet. «Jedes Spital muss sich
dem öff entlichen Vergleich stellen», sagt
Lehmann. Wer zu wenig effi zient arbeitet,
müsse mit fi nanziellen Einbussen
rechnen. «Ein teureres Spital weiss, dass
der Kanton nicht für den vollständigen
Anteil der Kosten aufkommen wird.» Damit
hätten teurere Spitäler einen Anreiz,
günstiger zu werden, und für günstige
sei es lohnend, günstig zu bleiben. Es
zahle sich auch aus, dass verschiedene
Spitäler geschlossen worden seien, sagt
Lehmann.
In Bern geschah das nur in einem weit
kleineren Ausmass. «Wir können die gleiche
Leistung wohl noch günstiger erbringen»,
sagt Annamaria Müller. Neuer
Druck kommt mit Sicherheit auch von
Zürich. Dort hat die Regierung kürzlich
noch einmal tiefere Tarife für die Spitäler
festgesetzt.
Produktivität kantonale
Spitäler 2007–2010
CH-Durchschnitt=100%
–9,0%
Der Bund - 5 avril 2013
–8,0%
–1,0%
BE FR AG
Bund-Grafik mrue / Quelle: ZHAW
+2,2%
VD
+4,0%
BL
+10,3%
ZH

Bern
Rote Laterne für bernische Spitäler
Der Kanton Bern hat die unproduktivsten Spitäler der Schweiz, behauptet eine Studie im Auftrag des
Krankenversichererverbands Santésuisse. Die Aussage sei «unhaltbar», sagt die Gesundheitsdirektion.
Matthias Raaflaub
Bei den Kosten im Gesundheitswesen
steht Zürich weit besser da als Bern. So
knapp liesse sich aus Berner Optik eine
Studie von Santésuisse zusammenfassen,
welche gestern den Medien präsentiert
wurde. Im Auftrag des Krankenversichererverbands
hat die Zürcher Hochschule
für Angewandte Wissenschaften
die Ursachen der Kosten im Gesundheitswesen
statistisch untersucht. Der Befund
für Bern: Im kantonalen Gesundheitswesen
liegt zwar nicht die Menge, aber
der Preise über dem Durchschnitt. Vor allem
hapere es bei der Effi zienz der Spitäler.
Salopp gesagt: Für die Personalkosten
in den Spitälern schaut vergleichsweise
wenig Leistung heraus – dazu rechnet der
Studienautor Spitaltage und Taxpunktwerte.
Der Kanton Bern liegt im Vergleich
der Schweizer Kantone am Schluss. Es
fehlen rund zehn Prozent zum Durchschnitt.
Zürich dagegen schwingt obenaus:
mit einer «Spitalproduktivität», die
zehn Prozent über dem Mittel liegt.
Die Gründe für dieses Ergebnis seien
nicht so einfach zu entschlüsseln, hiess
es an der gestrigen Medienkonferenz von
Santésuisse.
Hohe Preise drücken Ergebnis
Kritik kommt vom bernischen Spitalamt.
Dessen Leiterin Annamaria Müller hält
die Aussage, der Kanton Bern habe die
unproduktivsten Spitäler der Schweiz,
für «unhaltbar». Die Berechnung in der
Studie sage darüber nichts aus.
Bern habe vergleichsweise tiefe Löhne
und in der Betrachtungsperiode hohe
Preise ausgewiesen – Letzteres etwa
wegen der damals erfolgten Umstellung
des Finanzierungsmodells für öff entliche
Spitäler. Dies interpretiert die Studie
als schlechte Produktivität. Eff ektiv habe
sich im Studienzeitraum die Aufenthaltsdauer
in den Spitälern reduziert, «die
Effi zienz ist also eigentlich gestiegen»,
die Preise seien dennoch hoch geblieben,
sagt Müller. Frage die Studie, wie
viel «Output» aus den bernischen Spitallöhnen
komme, sei das Resultat für Bern
deshalb ein ungünstiges Verhältnis. In
Zürich, mit tiefen Preisen und höheren
Löhnen, sehe es dagegen sehr gut aus.
Unbestritten ist, dass das bernische
Spitalwesen vergleichsweise teuer ist.
Die Gesundheitsversorgung auf dem
Lande ist beispielsweise im Kanton Bern
Kostentreiber im Kanton Bern? Landspitäler wie Zweisimmen kämpfen mit der Auslastung. Archivbild: Franziska Scheidegger
eine besonders grosse Herausforderung.
Das bestätigt auch Müller. Gleichzeitig
sei dieser Eff ekt gar nicht in die Krankenkassenstudie
eingefl ossen. Er werde
über die Daten nicht erfasst.
Zürcher «benchmarken» schon
In Zürich sieht man sich durch die Zahlen
dagegen bestätigt. «Seit Jahren gibt es
Anreize für effi zientes Wirtschaften und
konsequente, klare staatliche Rahmenbedingungen
für die Spitäler», sagt Hansjörg
Lehmann, Leiter der Gesundheitsversorgung
in der Zürcher Gesundheitsdirektion.
Die Spitäler seien sich schon
lange gewohnt, gegeneinander im Wettbewerb
zu stehen. Seit mehr als zehn
Jahren misst die Gesundheitsdirektion
die Spitäler selber mittels eines «Benchmarks».
Sie macht jährlich eine Vollkostenrechnung,
errechnet also, was ein
Spitalfall kostet. «Jedes Spital muss sich
dem öff entlichen Vergleich stellen», sagt
Lehmann. Wer zu wenig effi zient arbeitet,
müsse mit fi nanziellen Einbussen
rechnen. «Ein teureres Spital weiss, dass
der Kanton nicht für den vollständigen
Anteil der Kosten aufkommen wird.» Damit
hätten teurere Spitäler einen Anreiz,
günstiger zu werden, und für günstige
sei es lohnend, günstig zu bleiben. Es
zahle sich auch aus, dass verschiedene
Spitäler geschlossen worden seien, sagt
Lehmann.
In Bern geschah das nur in einem weit
kleineren Ausmass. «Wir können die gleiche
Leistung wohl noch günstiger erbringen»,
sagt Annamaria Müller. Neuer
Druck kommt mit Sicherheit auch von
Zürich. Dort hat die Regierung kürzlich
noch einmal tiefere Tarife für die Spitäler
festgesetzt.
Produktivität kantonale
Spitäler 2007–2010
CH-Durchschnitt=100%
–9,0%
Der Bund - 5 avril 2013
–8,0%
–1,0%
BE FR AG
Bund-Grafik mrue / Quelle: ZHAW
+2,2%
VD
+4,0%
BL
+10,3%
ZH

Le Temps - 8 avril 2013

2*0# "1 J; )*2#( .#
’=FG=8B >=C1B
:1C @F1CE8=

)*0.# &1. #.)*%/
Journal du Jura - 9.4.13
,BKF F9

)-# %(,-%-.-%)((#’
"8 4>8A 5KG>8KH8H H>@>?>JK78HE
1 ;@49@4* 6?,G,@)4), & D9ED ;9E@ ;6&4@,= !6 ,AD ;&@/&4D,7,8D
+-79)@&D4>E,B 46 A?&+@,AA, &E ;,E;6,* 6E4 +988, 6& ;&@96, ,D 6E4
&))9@+, 6, +,@84,@ 79D=2
2#&4A )?,AD E8 9ED46 @,+9ED&(6,* )977, E8 (997,@&80 >E4 F4,8D
/@&;;,@ ),6E4 >E4 6?& 6&8)-= 4,@ E?,66, -D&4D ),8A-, ;@-A,8D,@ E8, 47&0,
A,@,48, ,D E84,= $&D&D@&A.2
2$6EA4,E@A -6-7,8DA ,G;64>E,8D 6& F4)D94@, +E 898* ’ )977,8),@
;&@ 6& 7-D39+, PRRRQR %9E6,F,@ ,G &(@E;D9 PRRRQ E8, >E,AD498 AE@
6?&@)34D,)DE@, +,A 48AD4DED498A & /9@)-7,8D 6&4AA- +, 06&), ),EG
;9E@ >E4 46 8?H & >E?E8, E@0,8),* 6, )3:7&0,=2
PRRRQ 2(AD@&4D* ;,E 64A4(6,* (@9E466- ;&@ 6,A +4F,@0,8),A 48D,@8,A ’
;6EA4,E@A ;&@D4A ;964D4>E,A* PRRRQ 6, ;@95,D & ,G;69A- ,8 F96=2
PRRRQ 2"& D,8D&D498 +E AD&DE >E9* 6& /9@), +?48,@D4,* 6& )9&64D498 +,A
48>E4-DE+,A 98D /&4D 6, @,AD,=2
PRRRQ 2#&4A ),6& 8, +94D ;&A (69>E,@ 6,A 48+4A;,8A&(6,A @-/6,G498A
AE@ 6, A)3-7& @-0498&6 +,A D@&8A;9@DA 9E AE@ 6& @-E8498 +,A
&0,8),A )3&@0-,A +, 6?-)98974, 9E +E D9E@4A7,=2
I/ I93Z]V9 79 39 S]F OV:3/J9]_ ^LZ9
FKWZFZ]ZFLKK9I 7] \? KL^9J2V9 OVL3D/FK6 S]F ^9VV/ I9W OLO]I/ZFLKW
7] &]V/ 9Z 7] &]V/ 29VKLFW 7:3F79V WF 9II9W PW9Q WL]D/FZ9KZ L] KLK
]K /^9KFV 3LJJ]KT
#D 2F9K6 O/W 7] ZL]ZR %I WU/@FZ ZL]Z WFJOI9J9KZ 7U]K9 O/VZF9 79
IU:7FZLVF/I6 FKZFZ]I: B LLJ9V/K@C6 S]9 "LJFKFS]9 &]K@ / >/FZ
O/V/GZV9 I9 = /^VFI 7/KW I9W "9VKF:V9K7]J W]V I/ >]WFLK /^LVZ:9 )LV7E,]7 79W
3LKW9FIW V:@FLK/]_ 9Z 7] 3LKW9FI V:@FLK/IR %I WU/@FWW/FZ 79 OVL3]V9V
]K9 V:>:V9K39 3LJJ]K9 /]_ @9KW 7] $/]ZE+DFK 9Z 7] /WE+DFK6
I9W 79]_ 7:O/VZ9J9KZW >LVJ/KZ I/ V:@FLK IW/39R *]9 I9W 9WOVFZW
FKS]F9ZW6 W]WOF3F9]_ L] O9VO:Z]9II9J9KZ 9K3IFKW 1 ^LFV I9 J/I
O/VZL]Z K9 7:3

■ VISITE POLITIQUE
Une délégation libanaise s’est immergée dans la Question jurassienne
O
n fait parfois état d’un désintérêt
notoire par rapport à la Question
jurassienne. Ce constat n’a pas été
partagé par une délégation d’une
vingtaine de jeunes représentants de
quatorze partis libanais en voyage
dans la région ces deux derniers jours.
Il s’agit ici de délester le terme «voyage»
de toute notion touristique. La délégation
est venue en Suisse avec la
ferme intention de décrypter les finesses
du système politique suisse et de
sonder sa faculté à gérer une société
plurielle. Aussi, l’évocation de la thématique
de la Question jurassienne
s’est-elle avérée évidente, en ce qu’elle
implique de résolution d’un conflit
communautaire et de prise en compte
d’une minorité.
Les Libanais ont été reçus mardi à
Berne par le vice-chancelier Michel
Walthert. «Je leur ai présenté la Question
jurassienne du point de vue bernois»,
a-t-il expliqué. Le vice-chancelier
francophone s’est aussi chargé
d’organiser une rencontre-débat pour
ses hôtes du Proche-Orient. Hier matin,
ils se sont rendus au CIP à Tramelan
où ils ont abordé la Question jurassienne
en entendant les arguments
de trois représentants probernois de
l’UDC, Manfred Bühler, député au
Grand Conseil, Jean-Michel Blanchard,
membre du Conseil du Jura
bernois, et Laurent Jacot, membre de
la délégation bernoise à l’Assemblée
interjurassienne (AIJ), opposés à ceux
des trois députés au Grand Conseil du
Parti socialiste autonome Irma Hirschi,
Jean-Pierre Aellen et Maxime
Zuber. Dick Marty et Emanuel Gogniat,
président et secrétaire général
de l’AIJ, ont aussi présenté l’institution
qu’ils représentaient.
Maxime Zuber a parlé d’un «débat
de haut niveau, parfois assez vif, avec
des invités passionnés». «Je m’attendais
à devoir vulgariser, cela n’a pas
été le cas. Nous avions en face de nous
des gens au bénéfice d’une grande
culture politique. Des questions centrales
ont été posées, sur les plans économiques,
linguistiques, religieux,
sur les positions des différents partis»,
s’est réjoui le maire de Moutier.
Dans l’après-midi, les jeunes Libanais
ont gagné Delémont où ils ont été
reçus au Parlement jurassien par
Jean-Paul Miserez, vice-président de
la commission des affaires extérieures,
flanqué de quatre membres de ladite
commission. Ils ont pris connaissance
du sujet du point de vue jurassien,
grâce à un exposé de Jean-Paul
La délégation libanaise a débattu de la Question jurassienne avec des élus de la région
hier au CIP à Tramelan. PHOTO STÉPHANE GERBER
Miserez portant sur les faits historiques,
la situation actuelle, les avantages
et les limites de la souveraineté
cantonale, la procédure engagée en
vue de la création éventuelle d’un
nouveau canton. «Je leur ai confié
mes espoirs en un avenir dont seraient
gommées les traces du passé et
l’opportunité de construire ensemble
quelque chose de neuf», a-t-il commenté,
impressionné lui aussi par la
sagacité de ses invités.
Ayman Mhanna, 29 ans, a arpenté
la région jurassienne ces deux der-
niers jours. Membre du Renouveau
démocratique, parti libéral et laïque,
«une rareté au Liban», il s’est plongé
goulûment dans la politique suisse et
plus particulièrement dans la Question
jurassienne. «Nous voyageons
sous l’égide d’une ONG anglaise menant
un programme de dialogue interpartis
au Liban, avec l’objectif de régler
les différends par le dialogue et
les échanges. Ces dernières années,
nous sommes allés en Irlande du
Nord et en Afrique du Sud», a-t-il
noté. Il a en outre éprouvé «la culture
du compromis entre gens de cultures
et de confessions différentes» qu’on
prête souvent à la Suisse.
Il s’est dit surpris par la non-prépondérance
des considérations partisanes
et par l’autonomie accordée aux
sections régionales des partis: «J’ai
trouvé étonnant que l’UDC Jura puisse
dire qu’elle ne mènera pas campagne
dans le cadre de la Question jurassienne,
alors que la section du Jura
bernois le fera. De même, les Verts du
Jura bernois ne partiront pas non plus
en campagne pour le vote institutionnel,
à l’inverse des Verts jurassiens.
Au Liban, des divergences aussi marquées
au sein d’un parti sont rarement
exprimées publiquement.».
Difficile pour Ayman Mhanna de se
positionner sur la Question jurassienne.
Il préfère répondre par l’interrogative:
«Est-il pertinent de faire coïncider
les frontières politiques avec les
frontières identitaires? A titre personnel,
je n’en suis pas convaincu.
J’émets beaucoup de réserves, avec la
crainte qu’une séparation des communautés
soit de nature à renforcer le
discours populiste. Il faut toutefois
que la condition de protection des
droits des minorités soit remplie.»
AB

3,4&# "J$12"#
)B86F ;N .O;LNBGF COK6LLB;FF;
1Q F\RcU> =[cQ> fKQF‘5KQ> =>
\>U\?]>Q‘5Q‘] => Yc5‘R\j> U5\‘K]
UROK‘KYc>] OK85Q5K] 9RQ=cK‘ U5\
*P> 2K9‘R\K5 /‘5P5=K5QRc 5
]?MRc\Q? P5\=K >‘ P>\9\>=K =5Q]
O> 95Q‘RQ => >\Q> URc\ ][KQCR\J
P>\ ]c\ O5 -c>]‘KRQ Mc\5]]K>QQ>X
!>] fK]K‘>c\] U\R9I>JR\K>Q‘5ch<
=> ‘Rc‘>] ‘>Q=5Q9>] UROK‘KYc>]<
9cO‘c\>OO>] >‘ \>OKFK>c]>]< ][KQ‘?J
\>]]>Q‘ >Q U5\‘K9cOK>\ 7 O5 P5J
QKA\> => \?]Rc=\> U59KCKYc>J
P>Q‘ >‘ =?PR9\5‘KYc>P>Q‘ cQ
=KCC?\>Q= \?FKRQ5OX
%8 >’+=. /’+-3)3/’+-
&S‘> =c fK9>J9I5Q9>OK>\ *KJ
9I>O 35O‘I>\‘< O5 =?O?F5‘KRQ ][>]‘
\>Q=c> QR‘5PP>Q‘ 7 0\5P>O5Q
URc\ 5]]K]‘>\ 7 cQ =?85‘ >Q‘\>
U5\‘K]5Q] >‘ 5=f>\]5K\>] => O5
9\?5‘KRQ =[cQ QRcf>5c 95Q‘RQ
CR\P? => O[59‘c>O 95Q‘RQ =c (c\5
>‘=c(c\58>\QRK]X!>C59>J7JC59>
5 \?cQK< =[cQ> U5\‘< *5QC\>=
dIO>\< =?Uc‘? 5c %\5Q= !RQJ
]>KO^ )5c\>Q‘ (59R‘< P>P8\> =>
O5 =?O?F5‘KRQ 8>\QRK]> 7 O[’(< >‘
(>5QJ*K9I>O O5Q9I5\=< P>PJ
8\> =c !RQ]>KO =c (c\5 8>\QRK]
V!( W< >‘< =[5c‘\> U5\‘< ’\P5
&K\]9IK< =?Uc‘?> 5c %\5Q= !RQJ
]>KO^ (>5QJ,K>\\> >OO>Q< =?Uc‘?
5c %\5Q= !RQ]>KO >‘ U\?]K=>Q‘
=c !( < >‘ *5hKP> 4c8>\< =?UcJ
‘?JP5K\> => *Rc‘K>\X )> U\?]KJ
=>Q‘ => O[]]>P8O?> KQ‘>\Mc\5]J
]K>QQ> V’(W "K9N *5\‘i >‘
#P5Qc>O %RFQK5‘< ]>9\?‘5K\> F?J
Q?\5O => O[’(< RQ‘ ?F5O>P>Q‘ U\K]
U5\‘ 7 O5 =K]9c]]KRQX ! #
"9A=;A94 ,4’*6-
@9A@-> +-> +’+29@@-=4-><
)/ET NKXSPXKE 6E/2H7 H7T T7SZE37T
3/JVKJ/X[ JRKJVDEHT N/T FX@8 XVEH7
67 3KJ=SKJV7S H7T I86E/T ; J7 T7D
S/EVD37 PX7 2SE:Z7I7JV ; 1 37VV7
68H8@/VEKJ Z7JX7 6X (E2/J5 N/\T
6KJV H7T 6EZETEKJT NKHEVEPX7T T7 S8D
Z:H7JV J7VV7I7JV NHXT VS/@EPX7T
PX7 37HH7T PXE /@EV7JV H7 IE3SKD
3KTI7 FXS/TTE7JQ
#J TKJ V7INT5 HRTT7I2H87 EJV7SD
FXS/TTE7JJ7 /Z/EV 7X 37VV7 8H8D
@/J375 1 HRC7XS7 6R/33X7EHHES XJ7
68H8@/VEKJ ES/GE7JJ7 6KJV H7T
I7I2S7T /Z/E7JV NX TR7JVS7V7JES
/Z73 H7T S7NS8T7JV/JVT 67 H/ NS7TT7O
(7 TKXTTE@J8 T7 TKXZE7JV /XTTE 67
37T 3C7S3C7XST 6R=SEPX7 6X ,X6
Z7JXT 8VX6E7S H/ S83KJ3EHE/VEKJ 1 H/
T/X37 &’ 7V PXE HXE /Z/E7JV HKJ@X7D
I7JV HEZS8 H7XST EINS7TTEKJTO
HREI/@7 67T &S/GE7JT5 6R/EHH7XST5
37T 3KJ3EVK\7JT 67 *7HTKJ )/J67D
H/ /Z/E7JV =/EV 8V/H/@7 6RXJ7 3KJD
J/ETT/J37 67 H/ +X7TVEKJ FXS/TD
TE7JJ7 TXT37NVE2H7 67 =/ES7 CKJV7 1
HR/XVK3CVKJ7IK\7J567 KJ3KXSV1
(/ *7XZ7ZEHH7O
#J37PXEJKXT3KJ37SJ75JKXTS7D
VE7J6SKJT TXSVKXV H/ 3KJ=E67J37
PX7 JKXT /Z/EV =/EV7 37V /J3E7J /ID
2/TT/67XS 67 ,/66/I %XTT7EJ4
A.KXT /Z7] 683E68I7JV 67 2E7J N7D
VEVT NSK2H:I7TOOOB
(7 @7JS7 67 S7I/SPX7 PXE 7TV TYD
S7I7JV /XTTE Z7JX7 1 HR7TNSEV 67 H/
68H8@/VEKJ HE2/J/ET7O (7T "SX]7T5
H7 %7]2KHH/C5 I/H5 H7T I/@KXEHH7T
T\SE7JJ7T 7V ES/JE7JJ7T5 H7T IEHE37T
3CS8VE7JJ7T PXE S7VKXSJ7JV H7XS
Z7TV75 H7 @8J8S/H KXJ PXE / /Z/H8
TKJ 37SVE=E3/V 67 2/NV9I7Q -KXV
37H/ 7TV J7VV7I7JV NHXT 3KINH7[7
7V T/J@H/JV PX7 H/ @X8@X7SS7 7JVS7
H7 )’ 7V $"O )/ET 2KJ5 3KII7 KJ
JR\ 8V/EV N/T5 J7 I86ETKJT N/T VSKN<
-’#//#A)’+ /#+5’(,%#/
&. 68>89.I;A@ >;0.@.;G7 M7@L7 CF7@6F7 EL7>EL7G >72A@G 67 )L7GI;A@

■ QUESTION JURASSIENNE
Le non s’affiche sauvagement
La campagne de terrain
en vue de la votation
du 24 novembre est lancée.
La Caravane du Jura
bernois, chère à Guillaume-
Albert Houriet, a ouvert les
feux de l’affichage sauvage.
Rien de révolutionnaire
à signaler, si ce n’est que
cette action a été très ciblée,
notamment à Moutier
où les poseurs d’affiches
ont fait un détour chez
le maire Maxime Zuber.
Les premiers poseurs d’affiches
à sortir du bois sont donc
probernois. Mercredi soir, un
ou plusieurs inconnus ont sillonné
le Jura méridional pour y
placarder, de manière sauvage,
des affiches invitant à voter
non le 24 novembre. Ô pas des
milliers! Suffisamment toutefois
pour faire réagir le Mouvement
autonomiste jurassien
(MAJ).
Il faut dire que la porte d’entrée
du secrétariat du MAJ à
Moutier a été flanquée d’une
affiche grossièrement étalée à
la colle d’amidon. «Les injures
et les souillures représentent
les mauvaises méthodes», a
indiqué le MAJ dans un communiqué.
«Dépourvus d’arguments
contre l’organisation du débat
démocratique prévu par les
gouvernements de Berne et du
Jura, les partisans du statu quo
se démènent en provocations
diverses. Discours, communiqués
et déclarations orales regorgent
d’attaques et témoignent
d’une agressivité qui n’a
qu’un seul but: faire croire que
la castagne est le seul débouché
du dialogue interjurassien»,
poursuit le MAJ qui en
appelle «au calme et au respect
d’autrui».
«Nous avons
privilégié l’humour!»
On doit cette campagne
d’affichage sauvage à la Caravane
du Jura bernois. Ce
mouvement probernois a été
récemment constitué à l’initiative
de l’ancien député radical
et président du groupe
Un slogan vu à Moutier mercredi soir.
Sanglier Guillaume-Albert
Houriet. Son but est d’animer
la campagne et de mobiliser
un maximum en faveur du
non «avec humour et amour
du pays».
Contacté hier en Turquie,
où il passe une partie de son
temps, Guillaume-Albert
Houriet revendique et s’amuse
de cette première salve d’affiches.
«Comme promis, nous
avons privilégié l’humour,
sans faire usage d’attaques
personnelles», indique l’ancien
chef du Sanglier qui
s’étonne de la réaction outrée
du MAJ.
Intimidation?
Cet affichage sauvage ne
s’est pas limité à la porte du
MAJ et à des biens publics. La
boîte aux lettres du domicile
de Maxime Zuber a également
été allègrement amidonnée –
comme nous avons pu le
constater – preuve que l’action
de la Caravane du Jura bernois
se voulait très ciblée. «En plus,
on lui a mis un sérieux coup
dedans», témoigne le députémaire
de Moutier qui se réserve
le droit de porter plainte
pour vandalisme.
Guillaume-Albert Houriet
réfute toute forme d’intimida-
LQJ - 12 avril 2013
tion: «D’après mes sources, on
a inséré une affiche dans sa
boîte aux lettres», se défend-il.
Pas d’escalade
à craindre
Maxime Zuber prend les
choses avec circonspection.
«Je suis habitué à ce type
d’agissements. Barbouillage,
appels anonymes, campagnes
de déstabilisation basée sur la
diffamation, la calomnie et la
propagation de rumeurs: je
connais tout ça. Mais cela ne
me touche pas», assure l’élu
PSA qui dit ne pas craindre
d’escalade. «Dépourvus d’arguments,
ces gens n’ont pas
d’autres méthodes pour véhiculer
leur message», conclut
Maxime Zuber.
Reste que dans le Jura bernois,
cet affichage sauvage ne
revêt pas un caractère exceptionnel.
Les Prévôtois, par
exemple, ont eu souvent affaire
à ce type d’action avant les
scrutins d’importance. Un
procédé par ailleurs régulièrement
condamné par la classe
politique antiséparatiste.
PATRICK CERF

■ QUESTION JURASSIENNE
Le non s’affiche sauvagement
La campagne de terrain
en vue de la votation
du 24 novembre est lancée.
La Caravane du Jura
bernois, chère à Guillaume-
Albert Houriet, a ouvert les
feux de l’affichage sauvage.
Rien de révolutionnaire
à signaler, si ce n’est que
cette action a été très ciblée,
notamment à Moutier
où les poseurs d’affiches
ont fait un détour chez
le maire Maxime Zuber.
Les premiers poseurs d’affiches
à sortir du bois sont donc
probernois. Mercredi soir, un
ou plusieurs inconnus ont sillonné
le Jura méridional pour y
placarder, de manière sauvage,
des affiches invitant à voter
non le 24 novembre. Ô pas des
milliers! Suffisamment toutefois
pour faire réagir le Mouvement
autonomiste jurassien
(MAJ).
Il faut dire que la porte d’entrée
du secrétariat du MAJ à
Moutier a été flanquée d’une
affiche grossièrement étalée à
la colle d’amidon. «Les injures
et les souillures représentent
les mauvaises méthodes», a
indiqué le MAJ dans un communiqué.
«Dépourvus d’arguments
contre l’organisation du débat
démocratique prévu par les
gouvernements de Berne et du
Jura, les partisans du statu quo
se démènent en provocations
diverses. Discours, communiqués
et déclarations orales regorgent
d’attaques et témoignent
d’une agressivité qui n’a
qu’un seul but: faire croire que
la castagne est le seul débouché
du dialogue interjurassien»,
poursuit le MAJ qui en
appelle «au calme et au respect
d’autrui».
«Nous avons
privilégié l’humour!»
On doit cette campagne
d’affichage sauvage à la Caravane
du Jura bernois. Ce
mouvement probernois a été
récemment constitué à l’initiative
de l’ancien député radical
et président du groupe
Un slogan vu à Moutier mercredi soir.
Sanglier Guillaume-Albert
Houriet. Son but est d’animer
la campagne et de mobiliser
un maximum en faveur du
non «avec humour et amour
du pays».
Contacté hier en Turquie,
où il passe une partie de son
temps, Guillaume-Albert
Houriet revendique et s’amuse
de cette première salve d’affiches.
«Comme promis, nous
avons privilégié l’humour,
sans faire usage d’attaques
personnelles», indique l’ancien
chef du Sanglier qui
s’étonne de la réaction outrée
du MAJ.
Intimidation?
Cet affichage sauvage ne
s’est pas limité à la porte du
MAJ et à des biens publics. La
boîte aux lettres du domicile
de Maxime Zuber a également
été allègrement amidonnée –
comme nous avons pu le
constater – preuve que l’action
de la Caravane du Jura bernois
se voulait très ciblée. «En plus,
on lui a mis un sérieux coup
dedans», témoigne le députémaire
de Moutier qui se réserve
le droit de porter plainte
pour vandalisme.
Guillaume-Albert Houriet
réfute toute forme d’intimida-
LQJ - 12 avril 2013
tion: «D’après mes sources, on
a inséré une affiche dans sa
boîte aux lettres», se défend-il.
Pas d’escalade
à craindre
Maxime Zuber prend les
choses avec circonspection.
«Je suis habitué à ce type
d’agissements. Barbouillage,
appels anonymes, campagnes
de déstabilisation basée sur la
diffamation, la calomnie et la
propagation de rumeurs: je
connais tout ça. Mais cela ne
me touche pas», assure l’élu
PSA qui dit ne pas craindre
d’escalade. «Dépourvus d’arguments,
ces gens n’ont pas
d’autres méthodes pour véhiculer
leur message», conclut
Maxime Zuber.
Reste que dans le Jura bernois,
cet affichage sauvage ne
revêt pas un caractère exceptionnel.
Les Prévôtois, par
exemple, ont eu souvent affaire
à ce type d’action avant les
scrutins d’importance. Un
procédé par ailleurs régulièrement
condamné par la classe
politique antiséparatiste.
PATRICK CERF

O
rdre du jour extraordinaire pour une rencontre
ordinaire. Comme c’est le cas chaque
année, une délégation du Conseil du Jura
bernois (CJB) s’est entretenue avec des représentants
du Gouvernement jurassien. Après
Tramelan l’an dernier, c’est à Delémont que
s’est tenue mardi cette séance. Vote sur l’avenir
institutionnel du 24 novembre oblige, la résolution
de la Question jurassienne a largement alimenté
le débat. Les autorités jurassiennes
étaient notamment représentées par Michel
Probst, président du Gouvernement, ainsi que
par les ministres Elisabeth Baume-Schneider et
Philippe Receveur. Du côté du CJB, l’ensemble
du Bureau et le président de la section Institutions
se sont déplacés.
Pour «clarifier encore une fois les choses suite
à un début de polémique», le Gouvernement jurassien
a insisté sur le fait «qu’aucun argent public
ne sera investi de sa part dans des actions de
propagande» durant la campagne. Il s’engagera
«en informant la population de manière objective
et transparente et en participant au débat public».
Le CJB ne consacrera pas non plus de deniers
publics à des actions de propagande. Il
prendra position sur le dossier de l’avenir institutionnel
à fin juin, en rendant un rapport dans
lequel la minorité pourra exposer son point de
vue.
Les discussions ont aussi porté sur les scénarios
envisageables après la votation. En cas de
double oui, les deux cantons «élaboreront un
concordat permettant l’élection d’une Assemblée
constituante qui pourrait être composée paritairement
de Jurassiens et de Jurassiens bernois».
Elle sera chargée de dessiner les contours
d’un nouveau canton sous la forme d’un projet
de Constitution à être lui aussi soumis à l’approbation
du souverain. Autrement dit, un double
oui le 24 novembre ne garantit aucunement la
création d’un nouvel Etat cantonal. Si le résultat
du vote s’avère négatif le 24 novembre, la Ques-
LQJ - 13 avril 2013
tion jurassienne sera considérée comme réglée,
l’Accord du 25 mars deviendra caduc et l’Assemblée
interjurassienne sera dissoute. Lors de la
rencontre de mardi, «le risque d’affaiblissement
du réflexe interjurassien» en cas de non a été
abordé. La délégation du CJB a fait part de son
souhait de maintenir un espace de dialogue interjurassien
et même «de développer la collaboration
dans la continuité des travaux de l’Assemblée
interjurassienne». L’idée d’un nouvel accord
«pour permettre que les relations se poursuivent
de manière privilégiée en vue de promouvoir
les intérêts de la région» a été avancée
par un membre du CJB. Ce à quoi il a été répondu
que les relations entre les cantons du Jura et
de Berne seraient conformes à «celles entretenues
avec d’autres cantons voisins, dans le respect
des relations confédérales». Des relations,
donc, principalement intergouvernementales.
Et de constater enfin que le règlement politique
de la Question jurassienne entraînera immanquablement
une évolution des relations institutionnelles,
sous-tendant de toute évidence le risque
pour le CJB de voir son statut d’interlocuteur
privilégié s’étioler.

Le Journal du Jura - 13 avril 2013

Le Journal du Jura - 13 avril 2013

Le Journal du Jura - 13 avril 2013

Le Journal du Jura - 13 avril 2013

Une chance unique: c’est ce
que représente la votation du
24 novembre sur l’avenir institutionnel
du Jura et du Jura
bernois selon le comité
Construire ensemble qui a
lancé sa campagne hier à
Moutier. Le comité rassemble
16 partis, neuf du canton du
Jura et sept du Jura bernois.
Selon le comité, tous les partis
du canton du Jura en sont
membres: PDC, PLR, PS,
PCSI, CS•POP, UDC, PEV
Jura, Les Verts, ISPJ (Indépendants
et sans parti du Jura).
Pour le Jura bernois: PDC,
PSA, Rauraques, RPJ (Rallie-
ment des Prévôtois jurassiens),
MLJ (Mouvement libéral
jurassien), La Gauche, Alliance
jurassienne de Saint-
Imier. En outre, des personnalités
politiques ont adhéré à titre
individuel, dont Patrick
Gsteiger (député PEV au
Grand Conseil bernois), Daniel
Chaignat (membre de
l’Assemblée interjurassienne
et du du Conseil du Jura bernois
– CJB, Vert), Jean-René
Moeschler (artiste peintre,
président de la commission
culture du CJB), Roger Chopard,
ancien maire de Grandval
(PLR) ou Jacques Hirt, ancien
maire de La Neuveville.
Le comité compte deux coprésidents
à sa tête: Stéphane
Boillat, maire de Saint-Imier,
avocat, de l’Alliance jurassienne,
membre du Conseil du
Jura bernois, et Pierre Kohler,
maire de Delémont et député
PDC, ancien ministre et ancien
conseiller national.
Les deux coprésidents ont
développé une série d’arguments
en faveur d’un oui à
l’élection d’une Assemblée
constituante, l’enjeu de la votation
visant à créer un nouveau
canton issu du Jura et du
Jura bernois. Pour Stéphane
Boillat, la votation représente:
• Une chance unique,
«même à l’échelle internationale».
Le Jura bernois pourra
«comparer son statut actuel au
rôle qu’il aurait dans un nouvel
Etat qu’il définira en parité
avec le canton du Jura et qu’il
pourra librement accepter ou
refuser».
• Une page blanche à remplir.
Le canton du Jura accepte
de remettre en question ce
qu’il a construit en 40 ans
pour créer un «nouvel Etat
plus vaste». C’est une «situation
gagnant-gagnant».
Pour Stéphane Boillat, «il
n’est pas exact d’affirmer ou
de laisser croire que les citoyens
se prononceront sur un
rattachement du Jura bernois
au canton du Jura». Les citoyens
auront la possibilité
«d’inventer un Etat dans une
forme qui n’existe pas aujourd’hui.
L’histoire, la topographie,
la langue, la culture,
le tissu économique» notamment
«montrent les liens et la
profonde connivence entre les
deux régions.»
Le Jura bernois aura un
poids de «près de 50%» d’un
nouveau canton romand au
lieu de 5% du canton de Berne
et il sera représenté tant au
Conseil national qu’au
Conseil des Etats.
Pierre Kohler a précisément
souligné les avantages du statut
de canton qui donne au Jura au
Conseil des Etats le même
poids que Zurich. Le canton du
Jura fait entendre sa voix alors
que le Jura bernois «est privé
de représentation régionale au
sein des instances fédérales».
Le coprésident a dévoilé
quelques activités prévues:
• Une série de débats thématiques.
Une invitation a été
adressée dans ce sens au comité
«Notre Jura bernois».
• Présence sur le terrain: annonces
dans les médias,
stands d’information, «sans
slogans ni drapeaux mais avec
des appels au dialogue dans le
respect du débat démocratique».
• Un «gala du Jura» le 1 er juin
à Bassecourt destiné notamment
à récolter des fonds. A
ce propos, la Fondation de la
réunification, «organisation
LQJ - 16 avril 2013
de droit privé», soutiendra la
campagne. Le comité appelle
les communes à continuer à
verser des fonds à la Fondation.
Tout se fait dans la
transparence, dit Pierre Kohler
mais ce dernier a refusé de
dévoiler le budget du comité,
couvert essentiellement par
des dons des partis et dans
une petite mesure par la Fondation
de la réunification.
Cinq principes définissent
la campagne lancée officiellement
hier: montrer les avantages
du vécu commun, les
avantages et contraintes d’un
nouveau canton, la parité prévue
à la future Assemblée
constituante entre Jura et Jura
bernois, la confrontation des
idées, le dialogue «qui garantit
des lendemains porteurs
d’avenir pour notre jeunesse».
Le comité est présent sur
l’internet avec un site
(construire-ensemble.ch), une
page Facebook et un compte
Twitter.

Une chance unique: c’est ce
que représente la votation du
24 novembre sur l’avenir institutionnel
du Jura et du Jura
bernois selon le comité
Construire ensemble qui a
lancé sa campagne hier à
Moutier. Le comité rassemble
16 partis, neuf du canton du
Jura et sept du Jura bernois.
Selon le comité, tous les partis
du canton du Jura en sont
membres: PDC, PLR, PS,
PCSI, CS•POP, UDC, PEV
Jura, Les Verts, ISPJ (Indépendants
et sans parti du Jura).
Pour le Jura bernois: PDC,
PSA, Rauraques, RPJ (Rallie-
ment des Prévôtois jurassiens),
MLJ (Mouvement libéral
jurassien), La Gauche, Alliance
jurassienne de Saint-
Imier. En outre, des personnalités
politiques ont adhéré à titre
individuel, dont Patrick
Gsteiger (député PEV au
Grand Conseil bernois), Daniel
Chaignat (membre de
l’Assemblée interjurassienne
et du du Conseil du Jura bernois
– CJB, Vert), Jean-René
Moeschler (artiste peintre,
président de la commission
culture du CJB), Roger Chopard,
ancien maire de Grandval
(PLR) ou Jacques Hirt, ancien
maire de La Neuveville.
Le comité compte deux coprésidents
à sa tête: Stéphane
Boillat, maire de Saint-Imier,
avocat, de l’Alliance jurassienne,
membre du Conseil du
Jura bernois, et Pierre Kohler,
maire de Delémont et député
PDC, ancien ministre et ancien
conseiller national.
Les deux coprésidents ont
développé une série d’arguments
en faveur d’un oui à
l’élection d’une Assemblée
constituante, l’enjeu de la votation
visant à créer un nouveau
canton issu du Jura et du
Jura bernois. Pour Stéphane
Boillat, la votation représente:
• Une chance unique,
«même à l’échelle internationale».
Le Jura bernois pourra
«comparer son statut actuel au
rôle qu’il aurait dans un nouvel
Etat qu’il définira en parité
avec le canton du Jura et qu’il
pourra librement accepter ou
refuser».
• Une page blanche à remplir.
Le canton du Jura accepte
de remettre en question ce
qu’il a construit en 40 ans
pour créer un «nouvel Etat
plus vaste». C’est une «situation
gagnant-gagnant».
Pour Stéphane Boillat, «il
n’est pas exact d’affirmer ou
de laisser croire que les citoyens
se prononceront sur un
rattachement du Jura bernois
au canton du Jura». Les citoyens
auront la possibilité
«d’inventer un Etat dans une
forme qui n’existe pas aujourd’hui.
L’histoire, la topographie,
la langue, la culture,
le tissu économique» notamment
«montrent les liens et la
profonde connivence entre les
deux régions.»
Le Jura bernois aura un
poids de «près de 50%» d’un
nouveau canton romand au
lieu de 5% du canton de Berne
et il sera représenté tant au
Conseil national qu’au
Conseil des Etats.
Pierre Kohler a précisément
souligné les avantages du statut
de canton qui donne au Jura au
Conseil des Etats le même
poids que Zurich. Le canton du
Jura fait entendre sa voix alors
que le Jura bernois «est privé
de représentation régionale au
sein des instances fédérales».
Le coprésident a dévoilé
quelques activités prévues:
• Une série de débats thématiques.
Une invitation a été
adressée dans ce sens au comité
«Notre Jura bernois».
• Présence sur le terrain: annonces
dans les médias,
stands d’information, «sans
slogans ni drapeaux mais avec
des appels au dialogue dans le
respect du débat démocratique».
• Un «gala du Jura» le 1 er juin
à Bassecourt destiné notamment
à récolter des fonds. A
ce propos, la Fondation de la
réunification, «organisation
LQJ - 16 avril 2013
de droit privé», soutiendra la
campagne. Le comité appelle
les communes à continuer à
verser des fonds à la Fondation.
Tout se fait dans la
transparence, dit Pierre Kohler
mais ce dernier a refusé de
dévoiler le budget du comité,
couvert essentiellement par
des dons des partis et dans
une petite mesure par la Fondation
de la réunification.
Cinq principes définissent
la campagne lancée officiellement
hier: montrer les avantages
du vécu commun, les
avantages et contraintes d’un
nouveau canton, la parité prévue
à la future Assemblée
constituante entre Jura et Jura
bernois, la confrontation des
idées, le dialogue «qui garantit
des lendemains porteurs
d’avenir pour notre jeunesse».
Le comité est présent sur
l’internet avec un site
(construire-ensemble.ch), une
page Facebook et un compte
Twitter.

Le Journal du Jura - 16 avril 2013

Le Temps - 16 avril 2013
24 Heures - 16 avril 2013
La bataille autour du «nouveau Jura» est lancée
Der Bund - 16 avril 2013

’0-9’0- #-)*&. -^>PKA^> 6__>P8O?> G?Q?^6O> =]>Q>^J(< __S9K6cKSQ VSf^ O]?Q>^GK>
(6B 6=DA6?A:B6B >=D 26B>:=
5@F= 1??A>H:B:>==62F $761
$B>>’6A2’4/
0>9^?c6K^> G?Q?^6O =]>Q>^J(< -IKJ
OKVV> 56IQS 6 ^6VK=>P>Qc V^?J
_>Qc? O>_ ^?_fOc6c_< >Q9S^> V^SjKJ
_SK^>_< =f _SQ=6G> O6Q9? =?8fc
enUd >c 6f[f>O dU >Qc^>V^K_>_ SQc
^?VSQ=fZ ">_ >Qc^>V^K_>_ S99fJ
V6Qc => Ue 7 BEn 9SOO68S^6c>f^_Z
-^A_ => O6 PSKcK? c^6j6KOO>Qc =6Q_
O> _>9c>f^ KQ=f_c^K>O >c fQ 8SQ
cK>^_ =6Q_ O>_ _>^jK9>_Z
0f^ O>_ dU V6^cK9KV6Qc_< Ua _SJ
9K?c?_ SQc =SQQ? =>_ V^?9KJ
_KSQ_ [f6Qc 7 O>f^ 9SQ_SPP6J
cKSQZ #Q cSfc< >OO>_ SQc
9SQ_SPP? O]6Q =>^QK>^ eE
%4I< _SKc 6fc6Qc [f]fQ> 9SPJ
PfQ> 9SPP> 1^6P>O6QZ f
QKj>6f =>_ c6^KD_< -IKOKVV> 56IJ
QS 6 KQ=K[f? [f]KO l 6j6Kc =>
G^6Q=>_ =KDD?^>Q9>_ >Qc^> V>cKJ
c>_ >c G^6Q=>_ >Qc^>V^K_>_< O>_
V^Kk V6^ N4I j6^K6Qc => Un 6QJ
Qf>OO> PSl>QQ>< >OO> _]>_c ?O>J
j?> 7 >QjK^SQ ‘E nnn D^Z
-,,#( "#. $&/.
-7-?2! & .B. )?..- 5>.B. ,-?73-?;
55- & :8C? 8(4-)B3/ ,>9CE?-?
&)B3E-6-7B :8C? C7 &::?8E32
@3877-6-7B .7-?0.B3-7E3?877-2
6-7B :8C? 5& ?.0387 ,C !C?& -B
,C !C?& (-?783@; %7- 7.)-@@3B.
:8C? 5& )?83@@&7)- ,- 5>.)8782
63- 4C?&@@3-77-; ">&@@8)3&B387
-7B-7, &03? )866- :5&B-2
/8?6- ,>37/8?6&B387 -B
)866- 5-E3-? :8C? &)B3E-? 5-@
?./5-F387@ ,&7@ 5- ,86&37-
,-@ @8C?)-@ ,>.7-?03-;
*/\FHG6 CR3AH:: / 68FHGUQ8 E7 :HRR8 7[CRU/GU 7GUQ7 E/ 3HGRHFF/UCHG 7U E/ KQH6X3UCHG 67 3HXQ/GU 6/GR E/
Q8=CHG &XQ/B&XQ/ 27QGHCRN ($%&%((" ’*!’)
8C?&7B E-?B 6&48?.
"6Q_ O]>Q_>P8O>< O>_ V6^cK9KJ
V6Qc_ >_cKP>Qc [f> O>_ ?Q>^GK>_
^>QSfj>O68O>_ C 8KSG6m< V>cKc>
Il=^6fOK[f>< _SO6K^>< ?SOK>Q >c
G?ScI>^PK> C V>fj>Qc 6jSK^
=]KQc?^>__6Qc>_ ^>cSP8?>_ ?9SJ
QSPK[f>_ VSf^ O6 ^?GKSQZ -^A_
=> anY _SQc P@P> V^@c_ 7 V6l>^
fQ _fVVO?P>Qc VSf^ 9> 9Sf^6Qc
j>^cZ .f6Qc 7 O]#c6c< KO =SKc >QJ
9Sf^6G>^ O6 V^S=f9cKSQ =]?Q>^GK>
^>QSfj>O68O> >c _Sfc>QK^ DK_96O>J
P>Qc9>fk[fKDSQcfQ>DDS^c>QO6
P6cKA^>Z
#QDKQ< _]6GK__6Qc =f Qf9O?6K^><
EBY =>_ V6^cK9KV6Qc_ =K_>Qc [f]KO
D6fc VSf^_fKj^> O6 ^>9I>^9I><
FeY >_cKP>Qc [f]KO D6fc D6K^> =fJ
^>^ O>_ 9>Qc^6O>_ c6Qc [f]>OO>_ ^>_J
c>Qc _g^>_< 6OS^_ [f> dEY j>fJ
O>Qc O>_ 6^^@c>^ 6f VOf_ jKc>Z
#C-55- )87@866&B387=
V^A_ _SQ 6__>P8O?>< >Q>^J(
6j6Kc 9SQjK? =>fk S^6c>f^_ VSf^
c^6Kc>^ => O6 V^S8O?P6cK[f> =>
O]?O>9c^K9Kc? =6Q_ O6 V>^_V>9cKj>
=> O6 _S^cK> =f Qf9O?6K^>Z />_J
VSQ_68O> => )4 VSf^ O> (f^6 >c
O> (f^6 8>^QSK_< /6lPSQ=
K_9ISDD 6 KQ=K[f? [f]>Q enUe<
O>_ =>fk ^?GKSQ_ SQc 9SQ_SPP?
Rdn %4I => 9Sf^6QcZ "]K9K 7
enUE< O6 9SQ_SPP6cKSQ =>j^6Kc
_]?O>j>^ 7 REn %4I< P6OG^? O>_
V^SG^A_ =6Q_ O> =SP6KQ> => O]>DDKJ
969Kc? ?Q>^G?cK[f>Z ,^< >Q_>PJ
8O>< O> (f^6 >c O> (f^6 8>^QSK_ Q>
V^S=fK_>Qc [f> Ued %4I< cSfc>_
_Sf^9>_ =]?Q>^GK> 9SQDSQ=f>_Z
-Sf^ jK_>^ O]6fcSQSPK> ?Q>^G?J
cK[f> >c G6^6QcK^ fQ 6VV^SjK_KSQJ
Q>P>Qc _g^ >Q ?O>9c^K9Kc?< O6 ^?J
GKSQ KQc>^Mf^6__K>QQ> 6 =SQ9 =f
V6KQ _f^ O6 VO6Q9I>< 6 ^>O>j? /6lJ
PSQ= K_9ISDDZ "]6fc6Qc [f>
O]?SOK>Q< O> _SO6K^> >c< =6Q_ fQ>
PSKQ=^> P>_f^>< O6 V>cKc> IlJ
=^6fOK[f> _SQc =>_ _Sf^9>_ =]6VJ
V^SjK_KSQQ>P>Qc 6O?6cSK^>_ [fK<
=> _f^9^SLc< V^S=fK_>Qc PSKQ_ >Q
V?^KS=> IKj>^Q6O>< [f6Q= O6 9SQJ
_SPP6cKSQ >_c O6 VOf_ ?O>j?>Z
.f6Qc 7 O6 G?ScI>^PK>< 9]>_c =>
O6 Pf_K[f> =]6j>QK^Z
$1.8?3- -B ?.&53B.
’QG?QK>f^ _V?9K6OK_? =6Q_ O>_
[f>_cKSQ_ ?Q>^G?cK[f>_< !I6^O>_
4>KQP6QQ 6 [f6Qc 7 OfK ?jS[f?
O>_ V>^_V>9cKj>_ ?O>9c^K[f>_ >Q
G?Q?^6O< 6KQ_K [f> 9>OO>_ VSf^ O6
^?GKSQZ j>9 O6 _S^cK> =f QfJ
9O?6K^>< KO P6Q[f>^6 V^A_ =>
eE nnn %4I VSf^ 9Sfj^K^ O>_
8>_SKQ_ => O6 0fK__> 7 O]IS^KmSQ
endFZ !SPV>Q_>^ 9> P6Q[f>
V6^ =f 9Sf^6Qc j>^c\ 0>OSQ _>_
V^SM>9cKSQ_ cI?S^K[f>_< P@P>
>Q 9SQ_c^fK_6Qc =>_ KQ_c6OO6cKSQ_
=> 9Sf^6Qc j>^c V6^cSfc Si 9]>_c
VS__K8O> C >c >Q D6K_6Qc 68_c^69J
cKSQ =>_ 6j6O6Q9I>_ =]SVVS_KJ
cKSQ_ C< SQ 6^^Kj>^6Kc 7 V>KQ> 7
9SPV>Q_>^ 9> P6Q[f> =]K9K 7
LJJ - 18 avril 2013
enEnZ 0>OSQ O]S^6c>f^< O6 ^?GKSQ
(f^6J(f^6 8>^QSK_ VSf^^6Kc< >Q
cI?S^K> >c _6Q_ c>QK^ 9SPVc> =f
9Sgc =>_ P>_f^>_ =]>DDK969Kc?
?Q>^G?cK[f>< ^?=fK^> _6 9SQ_SPJ
P6cKSQ => edn %4IZ "6Q_ O>
P@P> c>PV_< >OO> VSf^^6Kc V^SJ
=fK^> aEn %4I => 9Sf^6Qc >Q
PfOcKVOK6Qc V6^cSfc =>_ KQ_c6OO6J
cKSQ_ => 9Sf^6Qc j>^cZ +6K_ >Qc^>
9> [fK _>^6Kc cI?S^K[f>P>Qc >c
>DD>9cKj>P>Qc VS__K8O>< KO l 6 fQ
GSfDD^>< 6JcJKO 6=PK_Z
-Sf^ c>Q=^> 7 O]6fcSQSPK><
!I6^O>_ 4>KQP6QQ 6 =SQQ?
[f>O[f>_ VK_c>_; jK_>^ O]>DDK969KJ
c? ?Q>^G?cK[f> GOS86O>< PfOcKJ
VOK>^ O6 V^S=f9cKSQ =]?Q>^GK> ^>J
QSfj>O68O>< PK>fk DS^P>^ O>_
>Qc^>V^K_>_< 6__f^>^ fQ _fKjK =>_
S8M>9cKD_ >Q 6VVOK[f6Qc O>_ 9S^J
^>9cKD_ Q?9>__6K^>_< >c9Z .f6Qc
6f Qf9O?6K^>< VOfcTc [f> =]>QJ
c>^^>^ O>_ =?9I>c_< KO 6 VO6K=? >Q
D6j>f^ => 9>Qc^6O>_ => F> G?Q?J
^6cKSQ 96V68O>_ => 8^gO>^ 9>_
=?9I>c_ VSf^ ^?9fV?^>^ O>_ REY
=]?Q>^GK> [f]KO_ 9SQcK>QQ>Qc >QJ
9S^>Z +6K_ [fSK [f]KO >Q _SKc< SQ
Q]?9I6VV>^6 V6_ 7 O6 9SQ_c^f9J
cKSQ => 9>Qc^6O>_ 7 G6mZ
#Q GfK_> => 9SQ9Of_KSQ >c
6j6Qc => 9OS^> O]6__>P8O?>< 46OJ
c>^ jSQ )6>Q>O 6 9SQ_c6c? [f]H76
’?A " 8724+ 4 ’?A A’58? &=!>>)A’>
&=)A>’ $76A>’ A7B? 4’? 8>73’A?+ 4
,!BA #2’6 ;B=76 8>7&B2?’ 4’ $7B1
>!6A &76A 76 ! #’?726+/

L
ancée voilà un peu moins
d’un an pour porter la voix
des milieux économiques
dans le débat sur l’avenir énergétique
de la région, l’association
pour l’énergie de la République
et canton du Jura et du
Jura bernois (ener-J) s’est réunie
hier soir pour ses premières
assises annuelles. Un peu
plus d’une vingtaine de personnes,
soit environ la moitié
des membres déjà affiliés,
ont pris part à ce rendez-vous
qui s’est déroulé au Forum
de l’Arc à Moutier.
«Nous entendons jouer un
double rôle, à savoir celui de
plateforme d’information et
d’influence», affirme Walter
von Känel. Le patron de la manufacture
Longines a été
confirmé à la coprésidence de
l’association avec le conseiller
national ajoulot Jean-Paul
Gschwind, retenu hier à Berne
pour la session extraordinaire
des Chambres fédérales.
Le cheval de bataille de
l’association ener-J: défendre
pour l’économie indigène
une énergie sûre, permanente
et à prix concurrentiel.
Son activité ne se résumera
pas à un lobby au sens strict
du terme. L’association entend
organiser annuellement
deux visites d’installations
énergétiques et deux conférences
publiques. Elle attribuera
également annuellement
son prix de l’énergie, dévoile
son secrétaire général
Philippe Zahno.
«Il faut absolument sensibiliser
le grand public au fait que
la politique du niet nous amène
dans une situation impossible.
Tant dans le Sud que dans
le Nord, fleurissent des grands
projets d’implantations d’industries,
il faudra du courant
pour satisfaire leurs besoins.
Il faut arrêter de s’opposer systématiquement
à tout nouveau
projet, reprend Walter
von Känel. Il ne faudrait pas
pousser les industries à décentraliser,
je suis moi-même
membre d’un groupe qui emploie
30 000 personnes. Cela,
il ne faut pas l’oublier.»
«Comment la région arrivera-t-elle
à atteindre son indépendance
énergétique, alors
que près de 90% de ses ressources
viendront à manquer
avec l’arrêt des grandes centrales?»
soulève Raymond Bi-
schoff, responsable régional
des FMB, un des deux orateurs
invités à s’exprimer en
prolongement des assises de
l’association. «Même en ayant
recours à toutes les énergies
renouvelables possibles, il va y
avoir une lacune, il ne faut pas
LQJ - 18 avril 2013
se leurrer. Il faudra bien la
combler. Et cela, il faut le
dire», met en exergue, de son
côté, le second orateur de la
soirée, Charles Weinmann, du
bureau d’ingénieurs éponyme,
contributeur à la stratégie
énergétique cantonale.

+,0.#’1. #.+,&/ "[277P\; TPd\ ;

+,0.#’1. #.+,&/ "[277P\; TPd\ ;

%’,+$") *< $R]dO JPa67CP 67 :7S AKMMD3>/P>DC 67M 2DSL;7D>M>7M 6S &SL/ ,S6J ,-$*&)# %#+ #+
V]RVR^JaJRP ;< N\’( ;< ^dVV]JO

%,/!# "$*,!/0&.1# 5 !&# \\L< 27Z> 2^>7 GLU]G?Z]
J2 7MKK]LG72ZGML 7MKK]L>
2]_ !$$ >Z 5 JV+BBG7> B?

!+*/0.1’.# #*/#) (#
#EOL DF=KD GH]8F4R8 < GQ8SW
7Z?H[WGB78SEB49R1Z_AR17B51Z_6
GB 78S SH5B1EBSW8S R8LR9S8GW9S 1Z
!HGS8BE 78 ]BEE8 78 E1 5BW9 BF9A
RB8GG8O /HZS 78Z_ R91?BSS8GW L1R
]HB8 78 5HFFZGBPZ9T E8S LR8A
FB8RS ]HGW 79LHS8R ZG8 BGW8RA
L8EE1WBHG ZR?8GW86 E8S S85HG7S
78F1G78GW 51RR9F8GW E1 W8GZ8
7QZG8 S91G58 8_WR1HR7BG1BR8 7Z
E9?BSE1WB= 5HFFZG1EO
(8 +1RWB EB49R1EAR17B51E M+(-N
R1LL8EE8 PZQBE SQ8SW WHZDHZRS 8G?1A
?9 LHZR E8 F1BGWB8G 8W E8 79]8A
EHLL8F8GW 7Z ’ZR1 48RGHBS 71GS
E8 51GWHG 78 8RG8O

*R(,4(2$
)!/3#1 ’(02
*)!*’
! &%#’(
# $!*+!+"##!
)+G;7B 3+7B0 /7G0BC7;:. E;FE F: +BE???
+5 =Mj>_‘MTR >‘d gR> TX?_5dMTR 9TR‘M‘d5Rd 7 =?dTg_R>_
P^5dd>RdMTR => P^>RR>QM[ 2Tgd O>gR> (>PjAd>< j599MR? >d
5Xd> 5g ‘>_jM9> QMPMd5M_>< =TR9 gR 9KTgM5 XPg‘ MRd>PPML
H>Rd \g> P5 QTl>RR>[ 2Tgd 9TR‘9_Md 5 5XX_M‘ P5 =Mj>_L
‘MTR =A‘ P>‘ X_>QMA_>‘ ‘>Q5MR>‘ => P^?9TP> => _>9_g>‘[
$PP> PgM X>_Q>dd5Md =^?jMd>_ => ‘> 9TPdMR>_ P> dg8> _TL
\g>dd> Tg => _5Q5‘‘>_ P>‘ =TgMPP>‘ ‘g_ P> 9K5QX =^>k>_L
9M9> >d P5 9T_j?> => X5d5d>‘[ 3R Egdg_ 95=_>[ +5 =Mj>_‘MTR
=>‘ PPM?‘< =TRd P^.X?_5dMTR &T_dMdg=> 5 X>_‘g5=? P>‘
PP>Q5R=‘ \g> P> #?85_\g>Q>Rd 5g_5Md PM>g 5MPP>g_‘
\g^>R -T_Q5R=M>< X_T9A=> => P5 Q@Q> d59dM\g>[ XPg‘
=M‘9_Ad> ?9K>PP>< TR P> 9TR9A=>[
-Td_> ?XT\g>< QTMR‘ =TgPTg_>g‘>< XPg‘ d_Tdd>LQ>Rg< ‘>
9TQXP5Nd =5R‘ =>‘ =Mj>_‘MTR‘ d>__>L7Ld>__>< Q5M‘ =^gR> >EL
EM959Md? _5_>Q>Rd =?Q>RdM>[ 4Tl>m +MTR>P ,>‘‘M< P^5dd5L
\g5Rd =g &" !5_9>PTR>[ )P ‘MQgP> gR> X5‘‘> 7 =_TMd>< 85L
P5R9> ‘TR 9T_X‘ ‘g_ P5 H5g9K> >d dM_> 5g 9>Rd_>[ ’T5PD .R
_>PAj>_5 \g> 9> H>R_> =^5dd_5X>LRMH5g=‘ >‘d 9Tg_5QQ>Rd
X_5dM\g? >R XTPMdM\g>< 7 P5 =MEE?_>R9> \g^MP ‘> d>_QMR> H?L
R?_5P>Q>Rd X5_ gR =?8T_=>Q>Rd d_A‘ 7 =_TMd>[ %Pg] $gK<
X5‘ dTgOTg_‘D
0>‘dTR‘ >R XTPMdM\g>[ 3R X5l‘ jTM‘MR _M‘\g> => ‘^?9_TgP>_
>R _5M‘TR => ‘TR ?9TRTQM> =?E5MPP5Rd>[ .R l E>_Q> =>‘
g‘MR>‘< P> 9KUQ5H> 9_TNd[ "TQQ>Rd _>Q?=M>_ 7 9>‘ =_5L
Q>‘[ #Mj>_‘MTR; TR =?‘K58MPP>
P>‘ _M9K>‘ XTg_ P>‘ PMj_>_ 7 P5
jMR=M9d> XTXgP5M_>[ 0?‘gPd5d; =ML
j>_‘MTR => dTg‘ 9>‘ R5RdM‘; MP‘
9>_dMEM>Rd _TgP>_ =5R‘ =>‘ jTMdgL
_>‘ XPg‘ XTg__M>‘ \g> 9>PP>‘
=TRd TR ‘> =?85__5‘‘> >R E_ML
\g>[ )P‘ R^TRd Q@Q> X5‘ X_TEMd?
=> P5 X_MQ> 7 P5 95‘‘>< X5_ Xg_
=?jTg>Q>Rd< 95_ >PP> 9Thd5Md
9K>_ 5g HTgj>_R>Q>Rd[ +5 9TQL
X?dMdMTR =>jM>Rd 5g‘‘M K5P>d5Rd>
\g> =_5Q5dM\g>; P> j5MR\g>g_
‘>_5 9>PgM 5g _>j>Rg P> XPg‘ QTL
=>‘d>< 5gk 95‘‘>_TP>‘ P>‘ XPg‘
_TgMPP?>‘< 5gk Q5‘g_>‘ P>‘ XPg‘
=?9_?XMd>‘[ ,>‘ 9K6d>5gk dTQ8>Rd >R _gMR>< Q>‘ 59dMTR‘
X>_=>Rd 9K5\g> OTg_ => P5 j5P>g_ >d Q>‘ >RE5Rd‘ Q> 9ThL
d>Rd gR> ET_dgR>D *> ‘gM‘ QM‘?_58P>< =TR9 QMRM‘d_58P>[ +5
&_5R9> R^>‘d XPg‘ \g^gR ,g_ =>‘ +5Q>Rd5dMTR‘[ 2Tgd> P5
!: "B+:-0. 80 G+7:@F0FB
C0B+ -08F7 +F B0G0:F
80 ‘g_ P^)Rd>_R>d Ti ‘TRd XgL
8PM?>‘ P>‘ =?9P5_5dMTR‘[ 3R ‘>gP 9_M ‘^>‘d ?P>j? =>‘ 85RL
PM>g>‘ P58T_M>g‘>‘ >d =g Wb> 5__TR=M‘‘>Q>Rd
X_?d>RdM>gk; dTg‘ =>‘ Q>Rd>g_‘D ,5M‘ TR
=?8Tg9K> dTgd => Q@Q> ‘g_ gR >EE>d X>_L
j>_‘< 7 ET_9> => XTg_9K5‘‘>_ P> 8Tg_H>TM‘ E_ML
\g?; 9TQQ> P>‘ ‘XT_dME‘< P>‘ 59d>g_‘ >d P>‘
5_dM‘d>‘< MP ‘^>REgM_5[ .R 5g_5 5MR‘M< ‘Tg‘ gR
X_?‘M=>Rd RT_Q5P< gR X>gXP> => R?9>‘‘ML
d>gk[ +5 QTl>RR> =g _>j>Rg R5dMTR5P ‘>
‘>_5 585M‘‘?> 7 95g‘> => P5 _5_?E59dMTR =>‘
H>R‘ ET_dgR?‘[ ,TMR‘ => X>_‘TRR>‘ ‘> d_TgL
j>_TRd X5_ 9TR‘?\g>Rd 5gL=>‘‘Tg‘ => 9>PP>L9M
>d MP l 5g_5 =TR9 QTMR‘ => X5gj_>‘[ +5
9Tg_8> => P5 X5gj_>d? ‘^585M‘‘>_5< jMj> P5 0?L
Xg8PM\g>D
$d 9K>m RTg‘] +> HTgj>_R>Q>Rd 8>_RTM‘ 5
9TR9?=? 5g Og_5‘‘M>R P> jTd> 9TQQgR5PM‘d>
XTg_ P5 9TR‘gPd5dMTR => RTj>Q8_> X_T9K5MR[ .R Kg_P> 7 P5
95XMdgP5dMTR[ .R X_Td>‘d>< TR R> X5_P> XPg‘ \g> =^585RL
=TR[ $d 8>5g9TgX QTMR‘ =g =?EM9Md => P^%d5d; WSb QMPL
PMTR‘D 4Tg‘ 5j>m =Md I=Mj>_‘MTRJ]

!)-**&#*
"#+ ’#!,#-*+
4-2# "3 XC ,-4#+ 0#
+E14;B7@F090:E.
-0 C0B+ :;:2
+5 9T5PMdMTR ‘?X5_TL5RR>kMTRL
RM‘d> >‘d 7 P^Vgj_> =5R‘ P> *g_5
8>_RTM‘< >PP> d_5j5MPP> 5g =?Q5RL
dAP>Q>Rd MR‘dMdgdMTRR>P => 9>dd>
X5_dM> =g 95RdTR => !>_R>[ =?L
E5gd =^5_HgQ>Rd‘ j5P58P>‘ XTg_
?d5l>_ gR> =?Q5_9K> MPP?HMdMQ><
P>‘ 9T5PM‘?‘ gdMPM‘>Rd P^5_Q> => P5
9TREg‘MTR< ‘^>EET_:5Rd => =TRR>_
gR ‘>R‘ 7 P5 jTd5dMTR XTXgP5M_>
=g fG RTj>Q8_> =MEE?_>Rd => 9>L
PgM \g^>PP> _>j@d _?>PP>Q>Rd[
/Tg_d5Rd< P> PM8>PP? => P5 \g>‘L
dMTR ‘TgQM‘> 5gk 5l5Rd‘ =_TMd
>k9Pgd dTgd> MRd>_X_?d5dMTR;
I4TgP>mLjTg‘ \g> P> "TR‘>MP
>k?9gdME >RH5H> gR X_T9>‘‘g‘
d>R=5Rd 7 P5 9_?5dMTR =^gR RTgL
j>5g 95RdTR 9Tgj_5Rd P>‘ d>__ML
dTM_>‘ =g *g_5 8>_RTM‘ >d => P5
0?Xg8PM\g> >d 95RdTR =g
*g_5C]J .R j>gd Tg TR R> j>gd
X5‘< 9^>‘d TgM Tg RTR< 9^>‘d dTgd
Tg _M>RD
+> "TR‘>MP >k?9gdME 5 XT‘? P^>kML
H>R9> =^gR jTd> => dlX> 9TR‘gPd5L
dME 9P5M_< =?d>_QMR5Rd P5 ‘gMd> Tg
P^58‘>R9> => ‘gMd> =^gR> X_T9?L
=g_> \g> P>‘ 9MdTl>R‘ 9TR9>_R?‘
R^TRd RM ‘TgK5Md?> RM =>Q5R=?>[
+5 Q5OT_Md? _>Eg‘>_5LdL>PP> =^>RL
d_>_ >R Q5dMA_> ‘g_ gR X_TO>d MPP?L
HMdMQ> \g> P5 95g‘> ‘>_5 >Rd>RL
=g>; P> X_T9>‘‘g‘ ‘^5__@d>_5
5j5Rd =^5jTM_ 9TQQ>R9?[ )P R^l
5g_5 X5‘ => 9TR‘dMdg5Rd>< X5‘
XPg‘ \g> =^MRd>_QMR58P>‘ d_59d5L
dMTR‘ >d => _Mj5PMd?‘ XTg_ dTgd >d
XTg_ X_>‘\g> _M>R< XTg_ =?d>_L
QMR>_ >d PT95PM‘>_ P>‘ ‘d_g9dg_>‘
=^gR 95RdTR MQXT‘‘M8P> >Rd_> _?L
HMTR‘ =M‘‘>Q8P58P>‘[
#^>kMH>_ =g *g_5 8>_RTM‘ \g^MP
jTd> 7 RTgj>5g ‘g_ ‘TR 5XX5_d>L
R5R9> 95RdTR5P> >‘d MPP?HMdMQ>a
9^>‘d E5M_> jMTP>R9> 7 gR> XTXgP5L
dMTR \gM 5 ‘MHRMEM? ‘5 X_?E?_>R9>
MR‘dMdgdMTRR>PP>< ‘5R‘ O5Q5M‘ =?L
_TH>_ 7 gR 9KTMk 9TR‘9M>Rd< ‘gEEML
‘5QQ>Rd _5M‘TRR? XTg_ d_5R‘L
9>R=>_ P>‘ 9TRd_5MRd>‘
PMRHgM‘dM\g>‘ => P5 9TQQgR5gd?
95RdTR5P> 8>_RTM‘>< 5j>9 MR EMR>
P> 8MPMRHgM‘Q> 9TQQ> 5dTgd[
+5 XTPMdM\g> =^5H_>‘‘MTR =>‘ 5gL
dT_Md?‘ Og_5‘‘M>RR>‘ 9TRd_> P>
*g_5 8>_RTM‘ >‘d MPP?HMdMQ>[ $PP>
>‘d gR =?EM X>_Q5R>Rd 7 P^>RL
d>Rd> 9TRE?=?_5P>< >PP> MR‘gPd> P>
=_TMd =>‘ H>R‘ 7 P^5gdT=?d>_QML
R5dMTR< >PP> Q5RMXgP> P^KM‘dTM_>[
+>‘ =>gk *g_5‘ ‘^5EE_TRd>Rd >d
P^5dQT‘XKA_> ‘> d>R=[ +>‘ 5XX>P‘
7 P5 QT=?_5dMTR ?Q5R5Rd =>
X>_‘TRR5PMd?‘ \gM =>j5M>Rd =?L
RTR9>_< >d \gM R> P^TRd X5‘ E5Md<
P>‘ 5HM‘‘>Q>Rd‘ MPP?HMdMQ>‘ =>
XTPMdM9M>R‘ =g 95RdTR =g *g_5
ETRd X>R‘>_ 7 9> XTQXM>_ Xl_TL
Q5R> E5M‘5Rd =g mAP> XTg_ ?d>MRL
=_> P> ‘MRM‘d_> \g^MP 5 5PPgQ?[
#5R‘ 9> 9TRd>kd>< P^M__gXdMTR =5R‘
P> *g_5 8>_RTM‘ =g ’Tgj>_R>Q>Rd
Og_5‘‘M>RXTg_X>‘>_‘g_P>_?‘gPd5d
=> P5 jTd5dMTR =g fG RTj>Q8_> >‘d
RTR‘>gP>Q>RdMPP?HMdMQ>Q5M‘>RL
9T_> dTd5P>Q>Rd MPP?H5P>[ "> jTd>
9TR‘gPd5dME 9TR9>_R> >k9Pg‘Mj>L
Q>Rd P>‘ K58Md5Rd‘ =g *g_5 8>_L
RTM‘[ 2Tgd> MRd>_j>RdMTR >kd?L
_M>g_> jM‘5Rd 7 P>‘ MREPg>R9>_
9TR‘dMdg> gR 58g‘[ #5R‘ P> H>R_><
/M>__>LR=_? "TQd>< ETR9dMTRL
R5M_> =^%d5d Og_5‘‘M>R< =TQM9MPM?
=5R‘ P> 95RdTR =g *g_5< R^5 X5‘
\g5PMd? XTg_ MRd>_j>RM_ X?_>QXL
dTM_>Q>Rd< 9TQQ> MP P> E5Md< =5R‘
P>‘5EE5M_>‘MRd?_M>g_>‘=g*g_58>_L
RTM‘[Y[[[Z
/Tg_ MPP?HMdMQ> \g^>PP> ‘TMd< P5 _>L
j>R=M95dMTR 9TR‘M‘d5Rd 7 5H_5R=M_
P> 95RdTR =g *g_5 5g X_?Og=M9> =g
95RdTR => !>_R> 5 9TR‘d5QQ>Rd
XgM‘? 7 P^(M‘dTM_> 599TQQT=?> 7
P5 ‘5g9> Og_5‘‘M>RR>[ )RgdMP> => _>L
j>RM_ ‘g_ gR 5_HgQ>Rd5M_> 9TRRg
XTg_ @d_> >Rd59K? =^5XX_TkMQ5L
dMTR‘[ ._< MP ‘> d_Tgj> \g^5gL
OTg_=^KgM< P> *g_5< jMRHdLd_TM‘MAQ>
95RdTR ‘gM‘‘>< 9_?? MP l 5 dTgd Og‘d>
eF 5R‘< =TRd P5 9TR‘dMdgdMTR QTL
=AP> 5RRTR:5Md P^%d5d X5_E5Md< X_TL
XT‘> => ‘> ‘58T_=>_[ g QTdME \g>
P> QTQ>Rd ‘>_5Md j>Rg => _?>k5L
QMR>_dTg‘P>‘‘gO>d‘PM?‘7P^T_H5RML
‘5dMTR XTPMdM\g> >d ‘T9M5P> =g 95RL
dTR[ Y[[[Z
&5gdLMP 9TQX_>R=_> \g> P> 95RdTR
=g *g_5 ‘>_5Md jM9dMQ> => =?E5gd‘
\g^MP >Rd>R= 9T__MH>_ gR> ETM‘ P>
*g_5 8>_RTM‘ =M‘X5_g]
,>ddTR‘ P>‘ 9KT‘>‘ 5g XTMRd[ +>
*g_5 8>_RTM‘ R^5 \g> E5M_> => X_TL
XT‘MdMTR‘ _?ET_QM‘d>‘[ )P R^>‘d X5‘
gR RT Q5R^‘ P5R= MR‘dMdgdMTRR>P[
/5_d>R5M_> =^gR H_5R= 95RdTR ‘TL
PM=>Q>Rd ‘d_g9dg_?< 8M>R T_H5RML
‘?< =lR5QM\g>< MREPg>Rd >d X_TL
Q>dd>g_ => =?j>PTXX>Q>Rd< P>
*g_58>_RTM‘ 7 P^?jTPgdMTR => P5 ‘T9M?d?
\gM PgM 9TRjM>Rd< =5R‘ P5\g>PP> MP
5 ‘>‘ K58Mdg=>‘ >d ‘TR 9TRET_d[ )P
R^?X_Tgj>X5‘P>8>‘TMR=>8TgP>L
j>_‘>_9>\gM>kM‘d>5gX_TEMd=^gR
9K5RdM>_ MRd>_QMR58P>[ Y[[[Z
+> ‘X>9d59P> ?=MEM5Rd =g 95RdTR
=g *g_5 =?‘MPPg‘MTRR?< _>j>Rg =>
‘>‘ gdTXM>‘ XTg_ 5jTM_ ‘gMjM =>‘
8TRMQ>Rd>g_‘< ‘gEEMd 7 ?=MEM>_ P5
XTXgP5dMTR =g *g_5 8>_RTM‘[ $d
‘g_dTgd 7 PgM ?jMd>_ => 9TQQ>dL
d_> P^>__>g_ M__?X5_58P> => R> X5‘
9TgX>_ 9Tg_d P> fG RTj>Q8_>
fnWe[
">OTg_LP7Q>RdX>gXP>
jTd>_5 RTR[ "> E5M‘5Rd< MP =M_5
RTR 7 P5 =M‘‘M=>R9>< RTR 7 gR
X_T9>‘‘g‘ =>‘d_g9d>g_< TgM 7 P5
XTg_‘gMd> =>‘ _>P5dMTR‘ 5R9>‘d_5L
P>‘ ?d_TMd>‘ 5j>9 !M>RR> >d P>
1>>P5R=< TgM 5g 95RdTR =>
!>_R>[ "5d?HT_M\g>Q>Rd[
%+B-6:/B1 #;F9+B/.

Le Journal du Jura - 23 avril 2013

L’heure était aux accolades,
aux boutades et autres déclarations
de bonnes intentions,
hier à Moutier, entre partisans
du oui et supporters du non au
scrutin du 24 novembre. A l’invitation
de l’AIJ et sous le regard
du président Dick Marty
et du secrétaire général Emanuel
Gogniat, les coprésidents
des comités de campagne «Notre
Jura bernois» (Virginie
Heyer et Jean-Pierre Graber,
défenseurs du non) et ceux de
«Construire ensemble» (Pierre
Kohler et Stéphane Boillat,
pour le oui) ont officiellement
souscrit à la Charte interjurassienne,
prônant un dialogue
serein et constructif.
«Dans les années 1970, il
aurait été impossible de réunir
autour d’une même table partisans
et opposants pour signer
une telle charte», ont
souligné tant John Buchs que
Philippe Rottet, représentant
respectivement les délégations
bernoise et jurassienne à l’AIJ.
Du côté de «Notre Jura bernois»,
Jean-Pierre Graber a expliqué
que si son comité avait
accepté d’adhérer à la Charte,
c’est parce qu’elle contenait des
«principes de bonne conduite
évidents, dans lesquels s’inscrivent
déjà nos actions». Au nom
de «Construire ensemble»,
Pierre Kohler a relevé l’importance
de montrer l’exemple et
réaffirmé que quel que soit le
résultat du vote, «il sera accepté
et nous continuerons à travailler
ensemble». «La Charte permet
d’assurer un débat citoyen
de qualité», a pour sa part argumenté
Stéphane Boillat.
Pour l’AIJ, l’adhésion des
deux comités de campagne au
document, symboliquement
mise en scène hier devant la
presse, donne le «la» quant au
rôle qu’elle entend jouer ces
prochains mois. Car l’AIJ, se
basant sur un rapport de sa
commission Institutions, esti-
me qu’elle a une place légitime
à occuper dans le tableau.
«La nouvelle étape qui s’est
ouverte dans la Question jurassienne
a été rendue possible
grâce au travail de fourmi,
pas forcément toujours spectaculaire
mais néanmoins important,
que l’AIJ a mené depuis
sa création», a rappelé
Dick Marty. C’est d’ailleurs
sur cette lancée que l’Interjurassienne
entend poursuivre.
Sans surprise, l’AIJ ne prendra
en aucun cas position sur le
fond de l’affaire, a annoncé son
président. En revanche, elle
mettra en valeur sa Charte,
code de bonne conduite rédigé
dans la foulée de son rapport final
de 2009, et se chargera de
sa promotion. «L’AIJ s’est posée
en lieu du dialogue. Il s’agit
de promouvoir cet état d’esprit,
afin que les choses se déroulent
dans le respect», a détaillé
Marcelle Forster, présidente de
la commission Institutions.
L’AIJ pourra en outre rappeler
en cas de besoin les étapes et
l’état d’esprit ayant mené à la
Déclaration d’intention du 20
février 2012, qui a ouvert la voie
au vote de novembre.
Convaincue que la résolution
de la Question jurassienne
dépend aussi du bon déroulement
du scrutin, l’AIJ propose
par ailleurs aux Gouvernements
d’étudier «la nécessité et
la possibilité» de constituer
une commission indépendante
d’observation, chargée non
seulement de veiller à l’application
des principes de la charte,
mais également de suivre attentivement
le déroulement du
scrutin et de la campagne.
«Il ne s’agit pas d’envoyer
des casques bleus», a rassuré
Dick Marty. «Il ne s’agit pas
non plus d’un acte de méfiance
envers les autorités qui organisent
les scrutins. C’est
une démarche de transparence,
qui est d’ailleurs appliquée
dans toutes les démocraties.
Les élections fédérales en
Suisse, ou même aux Etats-
Unis, sont régulièrement observées
par des délégués inter-
nationaux», a fait remarquer le
président de l’AIJ. Cette commission,
qui pourrait être formée
de 3 à 5 membres, n’aurait
aucune valeur juridique. Il
s’agirait en quelque sorte
d’une «référence éthique», a
encore précisé Dick Marty.
La décision d’instituer cette
commission reviendra aux deux
gouvernements. Emanuel Gogniat
insiste sur les avantages
d’une telle démarche: «L’idée
est aussi de pouvoir attester, au
terme du processus, que tout
s’est bien passé. Cela pourrait
consolider au final la résolution
de la Question jurassienne.»
Enfin, l’AIJ suggère également
aux exécutifs bernois et
jurassien d’étudier la possibilité
de dispenser une information
plus circonstanciée que
d’ordinaire aux électeurs quant
à leurs droits et à leurs devoirs.
Cette proposition est liée aux
risques du vote par correspondance,
que certaines affaires ré-
LQJ - 24 avril 2013
centes – et en particulier celle
de l’élection à la mairie de Porrentruy
– ont mis en lumière.
Aux gouvernements, désormais,
d’étudier ces propositions
et de déterminer les suites
à leur donner. Pendant ce
temps, le train de la campagne
continue d’avancer lentement
mais sûrement sur les rails menant
au 24 novembre. Une
campagne que tous les acteurs
présents hier ont assuré vouloir
mener selon les vertueux
principes de la Charte de l’AIJ.
Reste à voir si ces belles intentions
seront également partagées
– et respectées – par les
autres protagonistes, ce qui ne
semble pas gagné d’avance.
«Une charte n’a certes pas de
portée juridique. Mais chaque
citoyen, au final, sera le juge
des comportements qu’il observera»,
a conclu Dick Marty.

Le Journal du Jura - 24 avril 2013

Berner Zeitung - 24 avril 2013
Le Temps - 24 avril 2013
Der Bund - 24 avril 2013

Le Journal du Jura - 24 avril 2013

Le Journal du Jura - 24 avril 2013

■ QUESTION JURASSIENNE
Le groupe Bélier ne signera
pas la Charte interjurassienne
C
omme le groupe antiséparatiste
Sanglier, le
Groupe Bélier ne signera pas
la Charte interjurassienne – ce
code de bonne conduite édicté
par l’Assemblée interjurassienne
et signé mardi par les
comités de Notre Jura bernois
et de Construire ensemble.
Dans un communiqué, les
jeunes séparatistes expliquent
que «malgré un profond attachement
au débat démocratique
et au respect d’autrui, le
Groupe Bélier (...) prend cette
décision par honnêteté vis-àvis
de la population jurassienne
qui attend de la jeunesse,
plus que de toute autre frange
de la population, de l’intégrité
et une absence de langue de
bois».
Le Groupe Bélier avertit déjà
que son militantisme «passera,
certainement, par des
coups d’éclats qui chercheront
à attirer l’attention d’une ré-
LQJ - 25 avril 2013
gion parfois endormie. Ces panaches
devront, pour être visibles,
se passer dans l’espace
public, troublant gentiment le
calme de celui-ci.
Surpris par la position
de Notre Jura bernois
Le Groupe Bélier estime par
ailleurs que la Charte est déjà
transgressée par Notre Jura
bernois: «Le groupuscule probernois
se distingue, sur les
médias sociaux notamment,
par des propos et des illustrations
à la limite du respect de
la dignité d’autrui.»
Se référant à une affaire antérieure
à la signature de la
Charte par Notre Jura bernois,
le Groupe Bélier termine ainsi:
«Nous sommes certains
que les membres du groupuscule
mettront de l’ordre dans
leurs rangs afin que leur paraphe
ne soit pas qu’un coup
médiatique. LQJ/DDG

,.32(#0 0fM?c_ OL@_ 9 O6 .f?_cLSQ Mf^6__L?QQ? WSf^ O? !SQ_?LO >? hLOO? >? OfQ>L
0>B6S=T WJYSI?T Z>ST G> T:SYWFI
,(!’#+ 11(-
2Q _SOL>? P?Qf 6cc?Q> O?_ ;SQK
_?LOO?^_ >? hLOO? W^@hTcSL_ OfQ>L
_SL^E )6 .f?_cLSQ Mf^6__L?QQ?
F?^6 SFFL;? >? WO6c >? ^@_L_c6Q;?
6h?; >?_ >@:6c_ QSQ _?fO?P?Qc
6fcSf^ >f ^6WWS^c ;SQ_6;^@ 9 ;?
_fM?c W6^ O? !SQ_?LO PfQL;LW6O
P6L_ 6f__L 6fcSf^ >? O6 F6P?f_?
!J6^c? LQc?^Mf^6__L?QQ? >? O]’([
)6^I?P?Qc W^@_?Qc@ >6Q_ QSK
c^? @>LcLSQ >f G P6^_= O? ^6WWS^c
>f !SQ_?LO PfQL;LW6O ^?O6cLF 9 O6
.f?_cLSQ Mf^6__L?QQ? _?^6 >L_;fK
c@ ?c ;SPP?Qc@ OfQ>L W6^ O?_
P?P:^?_ >f O@IL_O6cLF[ )]?j@;fcLF
_]?_c >@;O6^@= ^6WW?OSQ_KO?= F6hSK
^6:O? 9 O]LQ_cLcfcLSQ >]fQ? 6__?PK
:O@? ;SQ_cLcf6Qc? ;J6^I@? >?
>?__LQ?^ fQ QSfh?O #c6c[ ’O W^SK
WS_? W6^ 6LOO?f^_ 0$DF 7*7&@*A
)*A $DC9@4C+A )* #9DC4*@ )* A4/8*@
:*@A988*66*7*8C 6$ 2$@C* 48C*@5D3
@$AA4*88*1[
!?cc? ;J6^c? >? :SQQ? ;SQK
>fLc? ^?O6cLh? 9 O6 ;6PW6IQ? >f
eH QSh?P:^? _?^6 @I6O?P?Qc 9
O]S^>^? >f MSf^ OfQ>L _fLc? 9 fQ?
>@P6^;J? >f %^SfW? ’Qc?^F6;?=
\fL 6 ^@;?PP?Qc >@WS_@ fQ? LQK
c?^W?OO6cLSQ X>?_cLQ@? 6f !SQ_?LO
PfQL;LW6OY 6LQ_L \f]fQ? PScLSQ
LQc?^Q? X>?_cLQ@? 6f !SQ_?LO >?
hLOO?Y _fII@^6Qc 6fj ;SQ;?^Q@_
>]6>J@^?^6f>S;fP?Qc;SQ;S;c@
W6^ O]’([ "6Q_ _6 ^@WSQ_? 9 O]LQK
c?^W?OO6cLSQ= O]?j@;fcLF P?QK
cLSQQ? \f? ;J6\f? P?P:^? _?
>@c?^PLQ?^6 W?^_SQQ?OO?P?Qc[
.f6Qc 9 O6 PScLSQ LQc?^Q?
6>^?__@? 6f O@IL_O6cLF= O? :f^?6f
LQ>L\f? \f]LO O6 MfI? ^?;?h6:O?[
*6L_ LO W^@;L_? \f]LO Q? _?
c^Sfh? W6_ J6:LOLc@ 9 >SQQ?^ fQ
6hL_ _f^ _SQ ;SQc?Qf[ -6^ ;SQK
c^?= O?_ ;SQ_?LOO?^_ >? hLOO? 6fK
^SQc= ?fj= 9 _? W^SQSQ;?^[ 0’3
’*:C*@ ’*CC* 79C498( ’* A*@$
$’’*:C*@ A98 ’98C*8D1= ?jWOL\f?
O? W^@_L>?Qc >f !SQ_?LO >? hLOO?
/SO6Q> -L\f?^?l[ LQ_L= O?_
P?P:^?_ >f O@IL_O6cLF >L^SQc
_]LO_ 6>JB^?Qc SfL Sf QSQ 9 O6
;J6^c?[ )? W^?PL?^ _LIQ6c6L^?
>? O6 PScLSQ= *6Qf?O %_c?LI?^=
6 >]S^?_ ?c >@M9 LQ>L\f@ \f? O?
hSc? QSPLQ6O _?^6 _fII@^@[
/?_c? 9 _6hSL^ _L \f?O\f]fQ >?K
+VjgOB‘? @BYjOa XUUX? RB !VTaBOR SjTO? Vam mmm F^[ >?_cLQ@ 9
O]6__6LQL__?P?Qc >? O6 ;SQ>fLc?
>]?6f WSc6:O? 9 O6 ^f? >? O]#;Of_?[
$fLc?_= >L6PBc^? Q? ;S^^?_WSQK
>6Qc WOf_ 6fj QS^P?_ ?c
6:_?Q;?_ >? h6QQ?_ >]6^^Ac 6fj
:^6Q;J?P?Qc_ >]LPP?f:O?_ ?jK
%/@ 8/8-?/@ .C
7035@7+B52

Le Journal du Jura - 25 avril 2013

Le Journal du Jura - 25 avril 2013

Le Journal du Jura - 25 avril 2013

Le Journal du Jura - 26 avril 2013
Der Bund - 27 avril 2013

Obtenir des précisions sur la
stratégie du Conseil-exécutif en
vue du vote du 24 novembre,
mais aussi sur le rôle que luimême
sera habilité à tenir durant
la campagne, tel était l’objectif
de la missive du CJB à la
Délégation du Conseil-exécutif
pour les affaires jurassiennes
(DAJ), fin février dernier.
Dans sa réponse et comme
elle l’a déjà fait savoir aux milieux
probernois lors d’une récente
rencontre à Berne, la
DAJ explique que l’engagement
du Gouvernement bernois
se fera avant tout par le
biais de déclarations, de
même que par une présence
marquée sur le terrain.
Concernant les moyens et
ressources qu’il mettra à disposition
pour la campagne, le
Conseil-exécutif renvoie aux
réponses qu’il devra prochainement
fournir suite aux diverses
interventions parlementaires
sur le sujet. Il a toutefois
déjà indiqué à plusieurs
reprises qu’il n’entendait pas
engager de moyens financiers
particuliers pour ce scrutin.
«Il s’agit avant tout pour le
gouvernement d’informer, de
rassurer, de convaincre et de
mobiliser la population du Jura
bernois, afin qu’elle se rende
aux urnes à la date prévue»,
écrit-il. Ainsi, le Conseil-exécutif
«informera clairement» les
citoyens sur l’objet du vote, sans
oublier de rappeler qu’il souhaite
le maintien du Jura bernois
dans le canton de Berne.
En marge de cette «information
officielle», le gouvernement
se devra de «respecter
les principes d’objectivité, de
transparence et de proportionnalité
dans ses interventions».
Quant au CJB, il ressort de
la missive qu’il pourra se prononcer
sur le projet de message
que le Conseil-exécutif préparera
à l’attention des citoyens
et qui accompagnera le
matériel de vote. Le CJB (tout
comme le Conseil des affaires
francophones de Bienne) est
en outre autorisé à participer à
la campagne. Il devra le faire
en respectant les mêmes principes
d’objectivité, de transparence
et de proportionnalité
que le Gouvernement.
Il pourra également émettre
sa propre recommandation de
vote, ce qu’il fera certainement
fin juin sur la base d’un rapport
en cours d’élaboration par
la section Institutions. «Le
CJB n’étant pas tenu à un
fonctionnement collégial, les
avis minoritaires seront également
relayés», a précisé hier le
président, Jean-Pierre Aellen.
Par ailleurs, seuls le président,
le secrétaire général et le
président de la section Institutions
seront autorisés à s’exprimer
au nom du CJB. Les
membres du cénacle auront
tout loisir de s’engager dans la
campagne à titre personnel,
mais devront préciser qu’ils ne
parlent pas au nom du CJB.
En résumé, le CJB pourra
faire campagne mais de façon
mesurée et sans grands éclats,
en respectant des règles précises.
Rien de très surprenant au
final, puisqu’il reste sur le fond
un organe cantonal. Tracts,
tous-ménages et autres annonces
ne devraient ainsi pas être
d’actualité. D’autant que, com-
LQJ - 27 avril 2013
me l’ont rappelé le président et
le secrétaire général Fabian
Greub, le CJB ne dispose pas
de ressources financières. Sa
participation à des débats publics
reste en revanche ouverte.
Pour du concret, il faudra
donc attendre le rapport de la
commission Institutions.

Le Journal du Jura - 27 avril 2013

Le Journal du Jura - 27 avril 2013

00#+ *$# &$,$/*#"#*N2"! (2/ #/,-’0 ,MKHL5ZHML => =>]b 9MKHZ?X => 95KQ5EL> QM]W
J> aMZ> HLXZHZ]ZHMLL>J >ZJ>X ?J>9ZHMLX 95LZML5J>X => \ePD
+5J@O=; TDH=O K@@F9F=HH=I=JR 5;KS8>
.’#//#E*’, /#,4’)-%#/
3HZ>< >L E]HX> =V5Q?WM< ]L W5QG
Q>J U]HLV5 WH>L 7aMHW5a>9 ]L
9MKK>LZ5HW>T X5aMHW U]> =>
ZM]X J>X Q5WZHX =] (]W5 8>WLMHX<
JV2"! >XZ J5 X>]J> 7HLaHZ>W J5
QW>XX> 7X>X 5XX>K8J?>XT aHX 5]b
Q>WXHCJ>]WX >Z Q5W>LZFAX> W>C>WG
K?>B
!>J5=HZ< J> W>L=>dGaM]X =VFH>W
XMHW LV?Z5HZ Q5XX5LX HKQMWZ5L9><
Q]HXU]VHJ XV5EHXX5HZ QM]W JV2"!
( => =?XHEL>W +5LCW>= _FJ>W
95L=H=5Z 5] !MLX>HJ >b?9]ZHC 7
JV5ZZ>LZHML =] Q5WZH 95LZML5JT
.W?XH=>LZ => JV2"! 8>WLMHX><
4>WL>W15JdK5LL< U]H 5a5HZ C5HZ
J> =?QJ59>K>LZ => *5 ,>]a>G
aHJJ>< LV5 Q5XEWMKK>J? J> KMHLX
=] KML=>T -LX5HZ =>Q]HX ]L>
?Z>WLHZ? U]> J>XQ5WZHX => =WMHZ>
R2"!< . "< .*0< 2"$S MLZ =?G
CHLH J>]W XZW5Z?EH>T !F59]L =>X
ZWMHX QW>KH>WX Q5WZHX 9HZ?X QW?G
X>LZ>W5 >L >CC>Z ]L9F5KQHML
5J?K5LHU]> R!FWHXZMQF ,>]G
F5]X< >5ZWH9> 1HKML >Z &5LXG
(_WE )6X>W< XMHZ J>X XMWZ5LZXS<
QJ]X +5LCW>= _FJ>WT ’JX XV5QG
Q]H>LZ W?XMJ]K>LZ X]W 9> =>WG
LH>W QM]W W>ZWM]a>W]L> K5IMWHG
Z?=>=WMHZ>T
!(2’,%5 (."/85
#L 9> U]H 9ML9>WL> JV2"!< J5
=?9HXHML =?CHLHZHa> X>W5 QWHX>
JMWX => JV5XX>K8J?> 95LZML5J>=]
PD 5M^ZT &H>W XMHW< 0MJ5L= >G
LMHZ 5 W5QQ>J? U]> JV2"! (
LV5a5HZ I5K5HX >] => 9MLX>HJJ>W
=V#Z5Z; 7$= GE+6;I +JGG;01=+>+1?I/
+.IJ1==1>1?I 0@>;?2 B+F =+6+J:
.91/ +=@FG DJ1 =1 B+F=1>1?I 1GI ,
0F@;I1C8
*VMW5Z>]W 55JMWX QW?X>LZ? J5
95L=H=5Z]W> => +5LCW>=
_FJ>W< ZM]Z 7 J5 CMHX 9MLX>HJJ>W
K]LH9HQ5J 7 !MWZ?8>WZ< aH9>G
K5HW>< K>K8W>>ZQW?XH=>LZ =]
!( < =?Q]Z? =>Q]HX \ePe >Z
=>]bHAK> K>HJJ>]W ?J] =] (]W5
8>WLMHXT *> QWHL9HQ5JHLZ?W>XX?5
?aMU]? ]L> XHZ]5ZHML U]H Q>WG
K>Z7JV2"! ( =V>XQ?W>WX?WH>]G
X>K>LZ ]L XHAE>; 7 1+J.@JB 01
61?G 1? @?I +GG1O 01 =+6+J.91C (?
G1?I J?1 L@=@?I2 01 .9+?61>1?IC
"E@K >+ .+?0;0+IJF1/ 0E+JI+?I
B=JG DJ1 =+>+1?I 1GI IF4G .=+;F1C8 *> 9HG
ZMc>L => !MWZ?8>WZ KHJHZ> QM]W
=>X CHL5L9>X X5HL>X< K5HX 5]XXH
QM]W JV]LHZ? =]95LZMLT .M]W
J]H< J5 Q>WXQ>9ZHa> =V]L>
9MLXZHZ]5LZ> 5QWAX J>
\D LMa>K8W> ZH>L=W5HZ =]95]G
9F>K5W; 7%1 G@J9+;I1 DJ1 1F?1
F1IF@JL1 =1G =+JF;1FG DJE;= >2:
F;I18< 5GZGHJ 9ML9J]T H>L ?aHG
=>KK>LZ< X5 95L=H=5Z]W>5?Z?
5a5JHX?> 5a>9 5QQJ5]=HXX>G
K>LZX Q5W]L> X5JJ>=>8M]ZT
.W?XH=>LZ 95LZML5J< 4>WL>W
15JdK5LL XV>XZ W?IM]H => 9>ZZ>
95L=H=5Z]W> >Z 5 W>J>a? U]> J5
W>9MLU]@Z>=>J5 K5IMWHZ? 8M]WG
E>MHX> ?Z5HZ ]L EW5L= =?CH; 7*J
G+ 5@F.1/ =E)"! +JF+;I BJ +==1F
G1J=1 +J.@>-+I/ >+;G .1II1 GIF+:
I26;1 ?E+JF+;I B+G 2I2 B+N+?I1C8
"VM‘ 9>ZZ> 5JJH5L9> XZW5Z?EHU]>
5a>9 J>X Q5WZHX 8M]WE>MHX< U]H
LV>LE5E> 7WH>L QM]WJ>X ?J>9G
ZHMLX 5] %W5L= !MLX>HJT 1>JML
JVMW5Z>]W< +5LCW>= _FJ>W >XZ
ZWAX 8H>L 599>QZ? Q5WJ>X 5]ZW>X
Q5WZHX 8M]WE>MHXT #aMU]5LZ XML
WHa5J QWM858J> .FHJHQQ> .>WW>G
LM]=< J> QW?XH=>LZ 95LZML5J 55CG
CHWK? U]> J5 E>XZHML =>X =MXXH>WX
=] =HW>9Z>]W => J5 15LZ? LV?Z5HZ
Q5X 8MLL>T "V5QWAX J]H< J> aMZ>
=]\DLMa>K8W> L> C>W5 U]>=?G
XZ58HJHX>W J>(]W5 8>WLMHX; 7&1G
;?L1GI;GG1JFG G1 >25;1?IC #I =1G 5@F:
.1G G2B+F+I;GI1G ?1 L@JG @?I +;G =+;GG2 1? B+;MC J-=+?I 0E3IF1 F1GB1.:
IJ1JG1G/ >+;G F;1? ?E+ .9+?62C8
."$3(.5 ’( -"217(
*V5XX>K8J?> 5a5HZ ?Z? M]a>WZ>
Q5W JV5L9H>L QW?XH=>LZ 0MJ5L=
>LMHZLQW?X>L9>=V]L> 9HLG
U]5LZ5HL> =>Q>WXMLL>X< K5HX
>LJV58X>L9>=>!J5]=> 0OZFJHXG
8>WE>W< >L 9MLE? K5J5=H>T *>
W5QQMWZ QW?XH=>LZH>J => 9>=>WG
LH>W K>Z LMZ5KK>LZ >L 5a5LZ
J> C5HZ U]> JV2"! ( 9MLZHL]>
=> XV5CCHWK>W 9MKK> J> X>]J
Q5WZH a?WHZ58J>K>LZ 5LZHX?Q5W5G
ZHXZ>T !J5]=> 0OZFJHX8>WE>W
W5QQ>JJ> U]> JV5LL?> \eP[ X>W5
9W]9H5J>; 7&E)"! 0J %JF+ -1F:
?@;G 01LF+ BF@>;GC8
*> 9MKHZ?5Q5W 5HJJ>]WX =?9H=?
=> 9MLXZHZ]>W ]L 9MKHZ? =>
95KQ5EL>>La]>=] aMZ> HLXZHG
Z]ZHMLL>J => LMa>K8W>T *5 95KG
Q5EL> X>W5 J5L9?> MCCH9H>JJ>G
K>LZ 7 J5 CMHW> =>!F5HL=ML<
7+L1. 01G G=@6+?G .9@.G8< 5QWMG
KHX 0MJ5L= >LMHZT /]5LZ 5]
QW?XH=>LZ => 9> 9MKHZ?< HJ XV5EHZ
=> .H>WW>GJ5HL "WMdT 7!1 ?E1GI
B+G J? 02-JI+?I 1? B@=;I;DJ1 1I ;=
9+-;I1 ’@JI;1F/ =1 ?AJ0 0J BF@:
-=4>18< 59MKK>LZ? J> QW?XHG
=>LZ =] IM]WT
. 3/.*( #690)
*V2"!< Q5W 5HJJ>]WX< XMLE>
=?I7 5]b ?J>9ZHMLX 95LZML5J>X
=> \ePDT #JJ> 5=?9H=? => CMWG
K>W ]L 9MKHZ? 5=FM9 9MLXZHG
Z]? =>!J5]=> 0OZFJHX8>WE>W<
*5]W>LZ (59MZ< 0MJ5L= >LMHZ<
(>5LG.H>WW> 3>W=ML >Z +5LG
CW>= _FJ>WT .M]W L> Q5X K?G
J5LE>W J>X =>]b 95KQ5EL>X<
5]9]L LMK => 95L=H=5Z 5]
%W5L= !MLX>HJ L> X>W5 Q]8JH?
Le Journal du Jura - 27 avril 2013
0=XM=X,1KdL1MM:QX>YI;=M\ 71M\NM1K: (1MAX=; ‘GK=X: 71M;I;1\ 1_ CN_a=XM=L=M\: =\+NK1M; =MNI\: QX>YI;=M\;= Y>1M7= R;=C1_7G= 4 ;XNI\=S9
\N_Y _MIY ;=XXI@X= =XM=T +,#)%(" $"* "*
5a5LZ J> \D LMa>K8W>T
#L CHL=> X?5L9>< JV5XX>K8J?>
XV>XZ >L9MW> C>L=]> =V]L> W?XMG
J]ZHML 9ML9>WL5LZ J> aMZ> HLXZHG
Z]ZHMLL>J QM]W W>EW>ZZ>W 9>ZZ>
XHZ]5ZHML >Z 5CCHWK>WU]V>JJ> XV>LG
E5E>W5 C>WK>K>LZ =5LX J5 95KG
Q5EL>< >L =?LML:5LZ LMZ5KG
K>LZ J>X =HX9M]WX U]5JHCH?X =>
KH>JJ>]b =>X 5]ZMLMKHXZ>XT
*V2"! ( 5 5]XXH Q5WJ? =V]L>
9585J> QMJHZHU]> 9MLZW> XML QW?G
XH=>LZ !J5]=> 0OZFJHX8>WE>W MWG
E5LHX?> X>JML >JJ> 5] QJ]X F5]Z
LHa>5] => JV#Z5Z X]HZ> 7JV5CC5HW>
=>XQ>ZHZ>X 8HZ>XT 7#? B@=;I;DJ1/ ;=
5+JI B+F5@;G +BB1=1F J? .9+I J?
.9+I/ 5>XZHK? 0MJ5L= >LMHZT $=
N +B+F5@;G 01JM B@;0G 01JM >1GJ:
F1G B+FF+BB@FI , J? B@=;I;.;1? 1?:
6+62 +J?;L1+J.@>>J?+=1I.+?:
I@?+= DJ; .F;I;DJ1 =1 .+?I@? 01
1F?1/ 26+=1>1?I G@? 1>:
B=@N1JFC8 2L> QHXZ> QW?aNZMHX><
=ML9TTT *V2"!5>] =>X KMZX
ZWAX CMWZX QM]W =?LML9>W 9>
U]V>JJ> U]5JHCH>=>=HCC?W>L9>=>
ZW5HZ>K>LZT

Trente et un conseillers de
ville sur quarante présents
hier soir ont donc décidé d’apposer
leur nom à la fameuse
Charte interjurassienne de
bonne conduite initiée par
l’AIJ. A l’opposé, sept sages
ont renoncé à parapher le texte.
Il s’agit de Jean-Bernard
Blaser, Olivier Carnal, Patrick
Tobler et Emile Kohler (tous
de l’UDC), ainsi que de Patrick
Roethlisberger, Paolo
Roethlisberger et André Piguet
(tous trois membres du
PLR). Christian Aubry et Jean-
Pierre Schwab (également du
PLR) se sont quant à eux abstenus.
C’est dans une atmosphère
sereine que les débats qui ont
précédé ce vote nominal se
sont déroulés. Pas d’attaques
sous la ceinture à signaler hier
soir, ce qui, au moment de clore
la séance, a particulièrement
ravi le président Roland
Piquerez.
Mais qu’à cela ne tienne: la
quiétude perceptible à la Sociét’halle
n’a pas empêché des
joutes verbales passionnées.
Manuel Gsteiger (Interface,
premier signataire de la motion
enjoignant les conseillers
de ville de signer le texte) a
tenu à rappeler que son parti
avait également adhéré à la
charte en tant qu’institution.
«Ce texte promeut le dialogue,
et le respect mutuel. Il encourage
aussi au débat et invite les
populations à s’intéresser à
l’avenir institutionnel de la région»,
a-t-il plaidé.
Patrick Tobler a quant à lui
relu un virulent pamphlet antibernois
que le Rauraque avait
diffusé lors de la campagne en
vue du vote consultatif sur l’appartenance
cantonale de Moutier
en 1998. Le jeune conseiller
de ville UDC a demandé si ce
texte – qui avait en son temps
été pointé du doigt par de nom-
breux membres de l’Entente jurassienne
– était condamnable
au sens de la charte. Volant au
secours des jeunes Rauraques
de 2013, le maire Maxime Zuber
a rappelé que ce texte datait d’il y
a 15 ans «mais que ce genre de
propos était en effet contraire au
texte de l’AIJ.»
Du côté du PLR, on a émis
des doutes sur l’interprétation
de ce code de bonne conduite.
«Quelle est la limite à ne pas
franchir?» a interrogé André
Piguet. Et de poursuivre: «Il
est à craindre que la charte devienne
un règlement de censure
et de muselage.»
Reprenant la parole, Manuel
Gsteiger a assuré que le
texte cher à l’AIJ «encourage le
débat davantage qu’il le musèle.»
Très virulent, le suppléant
UDC Emile Kohler a tenu à
rappeler «que les plus âgés se
souviennent des bombes posées
ainsi que des stands de tir
et des écoles brûlées. Cette
charte est une vaste plaisanterie»,
a-t-il asséné. Silence dans
l’assistance.
Très pacificatrice, Chantal
Mérillat (RPJ) a rebondi sur
ces propos. «Nous devons
avoir le même âge. Cette charte
existe justement pour ne
pas retomber dans les travers
de l’époque. C’est un code moral.
Même si vos propos me
font bouillir, je les respecte.»
Daniel Heizmann, du PSA,
s’est fendu d’un appel solennel:
«Revenez à la raison et signez
cette charte. Ces affaireslà,
c’est du passé. Tournonsnous
vers l’avenir. Sa camarade
Francine Richon a quant à
elle relevé qu’aucune école ne
serait viable sans une charte
de bonne conduite.
De retour à la tribune, Patrick
Tobler a promis qu’il resterait
correct. «Je suis par
exemple un bon perdant. Mais
je n’ai pas besoin d’un bout de
papier pour dicter ma conduite»,
a-t-il lancé. Alain Piquerez,
du Rauraque, a insisté sur
le fait que, durant les années
de braise, «les dérapages ont
eu lieu des deux côtés. Les
choses ont changé depuis lors.
LQJ - 30 avril 2013
Nous vivons en 2013!», a-t-il
martelé.
Avant cela, les sages ont pris
connaissance du rapport annuel
du Conseil municipal sur
la Question jurassienne. Le
maire Maxime Zuber a rappelé
«que le sujet était plus que jamais
d’actualité.» Et d’insister:
«Le 24 novembre, nous aurons
une chance unique de vivre
une véritable réconciliation, de
dessiner ensemble un nouveau
canton moderne et de définir
l’avenir de Moutier.»
Du côté antiséparatiste, André
Piguet s’est étonné de l’absence
de mention relative au «statut
particulier de Moutier» dans le
Rapport Widmer et l’Accord du
25 mars 1994. En réponse, Maxime
Zuber a évoqué une lettre de
la Délégation du Conseil-exécutif
pour les affaires jurassiennes
qui indique «que Moutier reste
un cas particulier. Une déclaration
du Gouvernement bernois
est pour nous amplement suffisante»,
a ironisé Maxime Zuber.

*,21’#/ *> N?FJ_N6cJC C6iR^68N> 7 =>_ =?86c_ _>^>JP_ >P if> =f eE PRi>O8^>
)6 9@6KN< L=;OBN OG< E6K?< F6CHKBN=
-fc^>N6ORcJRP0.(=?i>NRUU?>=6P_N]6^cJ9N>
9JI=>__f_!RP_>JN=>iJNN>U^?iScRJ_6_f^cRfc
68R^=? =>_ URJPc_ ^>N6cJC_ 7 N6 /f>_cJRP Lf^6_I
_J>PP>< =RPc N6 C6O>f_> 9H6^c> JPc>^Lf^6_I
_J>PP>=>8RPP>9RP=fJc>Y*>_6CC6J^>__?^J>f_>_
RPc cRfc>CRJ_ =?O6^^? 6i>9 N6 =?9J_JRP => NJ8?I
^>^ fP 9^?=Jc JP=>k68N> =>
TannnnC^YURf^N]6__6JPJ__>O>Pc=>N69RP=fJc>
=]>6fURc68N>7N6^f>=>N]#9Nf_>Y.^?_>Pc?_U6^
N> 9RP_>JNN>^ OfPJ9JU6N .J>^^> !R^Cf< 9>_ c^6I
i6fk =>i>Pf_ JP=J_U>P_68N>_ RPc ^>:f N]6i6N =f
!RP_>JN=>iJNN>6i>9fP>8>NN>fP6PJOJc?Y
%,1.& /2. *" !2%/1(-, )2."//(%,,%
#P ^?URP_> 7 N6 ORcJRP 46[fJP ^>N6cJi> 7 N6
/f>_cJRP Lf^6__J>PP>< N> O6J^> 6 U^J_ N6 U6^RN>
URf^ >kUNJ[f>^ 9> URJPc =?L7 N6^F>O>Pc >kUR_?
6fkO>O8^>_=fN?FJ_N6cJCYf__J+6kJO>5f8>^
_]>_cIJN C6Jc N]6fc>f^ =]fP =J_9Rf^_ 68^?F? URf^
^>c^69>^N6UR_JcJRP=f!RP_>JNOfPJ9JU6NY16P_
_f^U^J_>< 9> =>^PJ>^ _> =Jc C6iR^68N> 7 fP> =?9JI
_JRP>PC6i>f^=>N69^?6cJRP=]fPPRfi>6f96PI
cRPY *> O6J^> C6Jc ^>O6^[f>^ 6f U6__6F> [f>
URf^ NfJ< 699>Uc>^ 6f 9RPc^6J^> N> _c6cfc [fRZ
U^RUR_? U6^ >^P> 9RP_J_c>^6Jc 7 iRc>^ N6 c@c>
=6P_ N> _69 UfJ_[f> 9> _c6cfc >_c >P9R^> CNRfY ’N
>P66UU>N?7fP>^?9RP9JNJ6cJRP6fc^6i>^_=]fP
iRc> [fJ P> C>^6 PJ i6JP[f>f^ PJ i6JP9fY
!> =J_9Rf^_ P]6 U6_ ?c? LfF? 9RPi6JP96Pc U6^
N]3"!< =RPc N> ^>U^?_>Pc6Pc .6c^J9M 2R8N>^ 6
^6UU>N? [f> U6^ [f6c^> CRJ_ =?L7 N6 URUfN6cJRP
U^?iScRJ_> 6i6Jc ^>Cf_? => _> _?U6^>^ =f 96PI
cRP=> >^P>Y’NP>N]6U6_?c?PRPUNf_U6^PI
=^? .JFf>c V.*0WY ’N 6 >P ^>i6P9H> ?c? _6Nf?
)4 .d@^aLSQ Md]4^^L@QQ@ 4 P4][dA O@^ ?A84a^
?\JL@] ^SL]Z +,#)%’" $"* "*
9ROO> JN _> =RJc U6^ N6 ^>U^?_>Pc6Pc> =f 0.(
!H6Pc6N+?^JNN6cUfJ_U6^N>."!.J>^^>0RcHY
-P >_c U6__? >P_fJc> 7 N6 C6O>f_> 9H6^c> JPI
c>^Lf^6__J>PP>Y f PRO =]’Pc>^C69>< +6Pf>N
%_c>JF>^ 6 =?C>P=f N6 ORcJRP => _6 CR^O6cJRP
[fJ =>O6P=> =]6=RUc>^ 9>cc> 9H6^c> => 8RPP>
9RP=fJc>Y
"/ 1-2)-2./ $-,’-.+%
3P> CRJ_ >P9R^> U>f 9RPi6JP9f< .6c^J9M
2R8N>^ >_c ^>cRf^P? 7 N6 c^J8fP> URf^ NJ^>
fP U6OUHN>c =f 06f^6[f> U6^cJ9fNJA^>I
O>Pc ^?=f9c>f^< 6__JOJN6Pc N>_ U>^_RPP>_
U^@c>_ 7 iRc>^ 9RPc^> N> U^RL>c => PRfi>6f
96PcRP 7 =>_ F>P_ =]>kc^@O> =^RJc>< >Pc^>
6fc^>_ 6O68JNJc?_ =f O@O> cRPP>6fY
4 . F.IF. .DF78: +=O6P=? N> ^>U^?_>Pc6Pc => N]3"!Y *>
O6J^> _]>_c N>i? URf^ JP=J[f>^ [f> PRP >P
^>N>i6Pc 6f U6__6F> [f> => c>N_ U^RUR_
P]6i6J>Pc UNf_ 9Rf^_Y .Rf__6Pc fP U>f
UNf_ NRJP N> ^6J_RPP>O>Pc< P=^? .JFf>c 6
C6Jc U6^c => _>_ =Rfc>_ [f6Pc 7 9> [fJ _>^6
[f6NJCJ? => 9RPCR^O> Rf PRP 6i>9 9>cc>
C6O>f_> 9H6^c>Y ’N ^>9ROO6P=> => _]68_I
c>PJ^ => N6 _JFP>^Y .Rf^ !H6Pc6N +?^JNN6c<
N6 9H6^c> =RJc @c^> 9ROU^J_> 9ROO> fP
ORl>P =]?iJc>^ N>_ c^6i>^_ =f U6__?< >NN>
l >_c =RP9 >PcJA^>O>Pc 69[fJ_>Y
"6PJ>N &>JcmO6PP< URf^ N> .1< _]>_c =Jc
_f^U^J_ => 9>^c6JP>_ ^?69cJRP_ => ^>Cf_Y .Rf^
NfJN]6CC6J^>>_c>Pc>P=f>^Y3P>
UR_JcJRP >PcJA^>O>Pc _JOJN6J^> 6 ?c? =?C>PI
=f> U6^ $^6P9JP> 0J9HRP< fP> 6fc^> ^>U^?I
_>Pc6Pc> =f .1< UfJ_ U6^ N> 06f^6[f> N6JP
.J[f>^>mf9RPi6JP96PcU6^_>_9RPc^6I
=J9c>f^_Y
-PU^R9?=66NR^_6fiRc>PROJP6NY2^>Pc>>c
fPO>O8^>_RPc=JcRfJ>c_JFP>^RPcN69H6^c><
=>fk _> _RPc 68_c>Pf_ >c _>Uc _]l _RPc RUUR_?_
=6P_ N>_ ^6PF_ 3"! >c .*0Y
0>ORPc6Pc 6f C^RPc< +6Pf>N %_c>JF>^ 6 =?I
i>NRUU?_RPJPc>^U>NN6cJRP^>N6cJi>6fiRc>U6^
9R^^>_URP=6P9> [f]JN LfF> JP_fCCJ_6OO>Pc
_g^Y ’N P> C6f=^6Jc U6_< _>NRP NfJ< [f> N]RP UfJ_>
PRf^^J^N6ORJP=^>_f_UJ9JRP_f^N]JPc?F^Jc?=f
8f^>6f => iRc> >c N6 O>JNN>f^> O6PJA^> =]l
U6^i>PJ^>_c=>_>=Rc>^=]RfcJN_PRfi>6fkU>^I
O>cc6Pc => OJPJOJ_>^ 9>_ ^J_[f>_ => O6PJA^>
c^A_ 9RP9^Ac>Y )’0# "/,5
/’*0B’)’#.
(; ,/ >3CM E3I8A; 3IIC=I;
+B .7diQ eY

24 NOVEMBRE
Force démocratique
se plaint
à Sommaruga
Très énervés, les dirigeants de
Force démocratique (FD)! Au
point de se fendre d’une lettre,
courtoise mais ferme, à la présidente
de la Conférence tripartite,
la conseillère fédérale Simonetta
Sommaruga. Lettre expédiée en
fin de semaine dernière et signée
des mains de Marc-André Houmard,
président d’honneur de
FD, et de Lucien Bühler, vice-président.
L’objet de leur courroux? L’institution
de l’organisation Construire
ensemble. Ou, plus exactement,
l’attitude du
Gouvernement jurassien, accusé
dans le courrier de FD, de «piloter
ensous-main,àl’encontredel’esprit
de l’accord passé sous les auspices
de la Conférence tripartite, le 20 février
2012» cette organisation
«vouée à la promotion du oui au
vote d’entrée en matière d’un processus
aboutissant à séparer le Jura
bernois du canton de Berne». A savoir
le scrutin du 24 novembre.
Contraire à la charte
Pour Force démocratique, c’est
«juste inacceptable». Il s’agit d’une
«ingérence caractérisée du canton
de Jura dans la procédure d’autodétermination
du Jura bernois». Elle
doit donc être «désavouée, sinon
formellement prohibée», écrit le
mouvement de lutte pour le
maintien du Jura bernois dans ses
frontières actuelles à l’attention
de la conseillère fédérale.
Car, en faisant campagne dans
le Jura bernois, par l’entremise de
Construire ensemble, «qui plus
est avec des financements publics
en provenance de l’Etat jurassien»,
les autorités de la République et
canton «contreviennent à la charte
de bonne conduite de l’Assemblée
interjurassienne (réd: signée le
23 avril par Notre Jura bernois et
Construire ensemble) et compromettent
la coexistence sereine des
deux Juras». SDX-RÉD
1ER MAI INTERJURASSIEN
Des orateurs virulents
Remontés! Tant Alain Carrupt
que Pierluigi Fedele ont martelé
des phrases choc hier à Delémont.
Si, après cette pluie de tirs
de missiles, il reste encore des patrons
millionnaires en vie, qu’ils
se fassent connaître! Le 1er mai
interjurassien a rassemblé environ
500 personnes selon les organisateurs
hier en fin de matinée
dans le chef-lieu jurassien.
De nombreux politiciens en
provenance principalement du
canton du Jura – du conseiller
communal à l’élu fédéral – ont
défilé aux côtés de militants, qui
ont ouvert le cortège avec deux
banderoles au slogan sans équivoque:
«Des salaires plus justes,
des rentes meilleures» et «Stop
aux salaires de misère, salaire
minimum 4000 francs.»
François Hollande visé
La partie officielle au Forum
Saint-Georges s’est déroulée sans
les interventions initialement
prévues des grévistes de Berger
SA, à Delémont, et de la Providence,
à Neuchâtel, portés disparus
à l’occasion de ce rassemblement
militant en terre
jurassienne. Restait dès lors deux
orateurs. Un duo qui a rapidement
su faire oublier les absents...
Le Valaisan Alain Carrupt fut le
premier à dégoupiller. «Je tiens à
vous adresser un message de solidarité.
Les coupables de la crise financière
en sont aujourd’hui les bénéficiaires.
La politique de
l’austérité décrétée en Europe dé-
L'Impartial - 2 mai 2013
bouche sur le démantèlement des
assurances sociales. Une lueur d’espoir
aurait pu venir de France.
Mais je ne le pensais pas aussi pâlot...»
Sous-entendu: François
Hollande n’a pas tenu ses promesses
électorales.
Pour le coprésident national de
Syndicom, «la logique tout à l’actionnairedoitcesser.Lesdividendesavantl’emploi,cescandaledoitaussicesser.Combiendetempscelavat-il
encore durer? Nous ne sommes
plus disposés à accepter cette politique.
Tous ensemble, ça suffit! »
Michel Probst flingué
Ce fut ensuite le tour de Pierluigi
Fedele de sortir la mitraillette.
Daniel Vasella et son salaire de
millionnaire? «Bon débarras!»Le
désormais secrétaire central
d’Unia a lancé un véritable plaidoyer
pour les conventions collectives
de travail (CCT).
LeJurassienaprofitédelatribune
pour flinguer (sans toutefois le
nommer) le ministre jurassien de
l’Economie Michel Probst, qui n’a
pas répondu à une lettre des syndicats
au lendemain du vote favorable,
début mars, des Jurassiens à
l’introduction d’un salaire minimumauplancantonal,missivequi
exigeait que tous les partenaires se
mettent autour d’une table: «Sept
semaines d’attente, même pas un accusé
de réception. Juste un coup de fil
hier soir. Pour me dire qu’il y avait eu
unbug.Jeneluienveuxpas.Ilnesait
pasdequoiilparle!»Plusquede
l’amour, de la rage! GST
Quelque 500 personnes ont défilé hier à Delémont. BIST-DANIÈLE LUDWIG

D
ans la foulée de leurs collègues
de Saint-Imier, les
membres du PLR de Moutier
s’inquiètent d’une éventuelle
contribution de la ville en faveur
de la Fondation de la réunification.
Dans une interpellation,
les Libéraux radicaux
exigent des explications de la
part de la Municipalité.
«La commune a-t-elle été
approchée pour une participation
financière? Participe-telle
à un quelconque soutien
financier en vue de soutenir la
campagne des mouvements
autonomiste? Et si oui, quel
montant a-t-elle engagé et depuis
quand?» interroge Patrick
Roethlisberger, premier
signataire.
«Si de l’argent public est versé
chez les partisans du oui le
24 novembre, une transparence
totale est nécessaire, dans la
mesure où, côté bernois, le recours
à des fonds publics est
exclu», argumente le conseiller
de ville. «Le PLR ne soupçonne
rien ni personne. Nous posons
une question dont la réponse
permettra de dissiper tous les
doutes. Cette intervention n’a
pas été concertée avec le PLR
de Saint-Imier», ajoute Patrick
Roethlisberger.
«C’est la présentation du
mouvement Construire ensemble,
où un appel à la
contribution des communes a
été lancé, qui m’a mis la puce
à l’oreille», conclut l’élu PLR.
Contacté hier, le maire de
Moutier Maxime Zuber se
veut catégorique: «Depuis
1995 que je suis en poste à la
mairie, la Municipalité de
Moutier n’a rien versé en faveur
d’un quelconque mouvement
autonomiste.» Et d’ajouter:
«Le Conseil municipal répondra
de manière circonstanciée
et très rapidement à cette
interpellation.»
LQJ - 2 mai 2013
Le Journal du Jura - 2 mai 2013

LQJ - 3 mai 2013
L
e Mouvement universitaire jurassien
(MUJ) a tenu la deuxième conférence
de presse de sa jeune existence hier matin
à Moutier. Depuis sa présentation officielle
début mars, le MUJ – qui appelle à
voter oui à une Constituante le 24 novembre
prochain – tenait à tirer un premier
bilan de son action.
Aux yeux des trois porte-paroles, les objectifs
de réflexion, d’information et de
débat sont atteints. «Notre page Facebook
et notre site sont très suivis. Des thématiques
très différentes, mais toutes liées au
vote institutionnel, y sont abordées», a
souligné Yoan Mérillat, étudiant en Master
en économie à l’Université de Zurich
et par ailleurs membre du Conseil municipal
de Perrefitte. Il est à noter que c’est
le bilinguisme qui a drainé les commentaires
les plus passionnés.
Loïc Terrier, de Moutier, étudiant en Bachelor
à la HE-ARC, a tenu à souligner l’intérêt
des jeunes pour la politique. «C’est
particulièrement vrai lorsque l’on parle de
la Question jurassienne. Aucun autre sujet
politique ne réussit à réunir autant de jeu-
nes lors de soirées», a-t-il relevé, faisant allusion
à la Fête de la jeunesse et aux festivités
liées au 16 mars, deux manifestations
auxquelles le MUJ a pris part.
Soupçonné d’être à la solde des séparatistes,
le MUJ coupe court: «Nous sommes
totalement indépendants! Notre but
est d’ouvrir le débat.» Et de poursuivre:
«Nous tenons vraiment à voir les propositions
qui seront faites en cas de oui», a insisté
Maurane Riesen, étudiante en Master
de biologie à l’Université de Neuchâtel.
«On pourra toujours revenir en arrière»,
a enchaîné Yoan Mérillat.
Reste que le MUJ a trouvé un écho en
haut lieu. Le 26 juin, il sera en effet reçu à
Berne par la Délégation du Conseil-exécutif
pour les affaires jurassiennes, en
présence également des deux conseillers
aux Etats Werner Luginbühl et Hans
Stöckli. «Nous tenons, entre autres, à évoquer
le bilinguisme, l’avenir du statut
particulier, ainsi que les futures coupes
budgétaires et leur impact sur notre région»,
se sont réjoui les trois étudiants.
Enfin, le MUJ a tenu à faire à son tour la
promotion de la Charte interjurassienne
de bonne conduite. «La signer, c’est dire:
oui, je suis prêt à débattre de mon futur en
respectant tous les acteurs de la campagne»,
ont conclu les jeunes gens.
Le Journal du Jura - 3 mai 2013

Le Temps - 3 mai 2013

)+10’#. "?b @fh>O5Ufb ?U ZaVk?U5U:? >? >Vho? Z5nb5::h?OSSOb Z5a S‘&’
(4-M:JL@DC AMI4JJ@:CC:
:OFB@GM;: 6 9:J>EL:J 9: BH#JL
(9Q :SV6C/ISQ X9I/C9IS 6OG2/IC9569 )JG6/XC9569 )/3:6JCI956O.FP/CI9569!PJ/SC9569 ,VQQC9569 $:JP?C956OPH:IC956O[9P2/D6E/I5 69 JQIC9B
%9P[:?JXCI9569 -9P2C99S6V )JIS:I:?PJ JIS:S:CICSC:Q 1G/+V9QSCJI EVP/QQC9II9 L/P G9Q P9QLJIQ/2G9Q 69 GO&’M .,)%-#..#0#+
,’#..#?32#/ 0&#1.’((0
"O>O?a haRM5Sf?a ?fS?"$#
U? kVhS5O?Uf Z5b Z5bb?a 7 :Wf@
>?b Hp 5Ub >? S‘5>M@bOVU >? S5
/hObb? 5h !VUb?OS >? S‘#haVZ?^
&Ub:aOk5Uf hU? :@S@9a5fOVU
>5Ub S?:5>a? faBb >OZSVT5fON
_h?>?S5 bfa5f@JO?>?:VTThN
UO:5fOVU OUf?aU5fOVU5S?= S‘O>@?
S?ha ?bf k?Uh? >‘OUkOf?a ?U
/hObb?>?Q?hU?b @fh>O5Ufb^
0Vhb a?Za@b?Uf?UfS?b >Vho?
>?aUO?abZ5nb[>? S‘#bf\7b‘Afa?
G5Of T?T9a?b >h>Of !VUb?OS^
OUbO= :OU_h5Uf? k?OU5a>b= :5N
>a@b Z5a>?b JhO>?b >? ,a@N
b?U:? bhObb?= bVUf 5SS@b >? >@N
:Vhk?af??U>@:Vhk?af?>?ZhOb
S? Y?a T5O= QVha>?S?ha 5aaOk@?
74haO:M ?f Qhb_h‘7 T5a>O= Vj
OSb a?faVhk?aVUf :?ff? kOSS? ?f
bVU 5@aVZVaf 5GOU >?a?J5JU?a
S?habZ@U5f?b^
(5 /hObb? Z5a S? GOSfa? OUbfOfhN
fOVUU?S= ZVSOfO_h? ?f :hSfha?S=
5k?: b5 -h?bfOVU Qha5bbO?UU?
k?U>a?>O 7"?S@TVUf ?f )VhN
fO?a= bVU S5: >?0MVhU? ?f b5
kOSS? >? ?aU? b5T?>O= b5
(5U>bJ?T?OU>? 7 %S5aOb >ON
T5U:M? ?fb5kOSS?>?$aO9VhaJ
ShU>O= Vj UVb @fh>O5Ufb >?N
kaVUf a?U>a? :VZO? >‘hU? >@N
:S5a5fOVU N :‘?bf S?ha TObbOVU
ZaOU:OZ5S? N >VUf S? bhQ?f b?a5
S?hab 5bZOa5fOVUb :VU:?aU5Uf
S‘#haVZ? >?>?T5OU^ ,5b T5S
K (5 =:)2= ,644>5 * ,.; 7)?;
.;= 8>923; ;65= =6>; ;.5;2+3.; * -.;
7:6+304.; 7632=28>.; -.
=.::2=6:2)32=/ 6> -. 4256:2=/;1
#)*1#( %+%’*0 /#!.$0’.#&$+$.)"#)3//#* )## ’+0#.(1.//’#++#
ZVha hUkVn5J?>‘@fh>?F
S5 bV:O@f‘M5SS? >?)VhfO?a=
S?b @fh>O5Ufb= ?Ufa? gp ?fgH
5Ub= VUf @f@ 5::h?OSSOb Z5a S?b
a?ZbVUb59S?b >? S‘bb?T9S@?
&Uf?aQha5bbO?UU? ?f VUf Zhf6N
f?a MO?a >? S5 -h?bfOVU Qha5bN
bO?UU? ?f >? S‘5:fh5SOf@ ZaVN
:M5OU? >h kVf? >h gI
UVk?T9a?^ &Sb VUfZh>@:VhkaOa
S‘OUbf5ha5fOVU>h >O5SVJh?>5Ub
S? :VUGSOf= S5 :VSS59Va5fOVU OUN
f?aQha5bbO?UU?= S?b f?Uf5fOk?b
>? a@bVh>a? S5 -h?bfOVU< h
QVha= #T5Uh?S %VJUO5f= b?:a@N
f5Oa? J@U@a5S >? S‘&’= Q5hJ?5Uf
bVU Zh9SO: 7 S‘Obbh?>?S5 TOUON
:VUG@a?U:?= hU? :5hb?aO?a@5SON
b@? 5k?: 9?5T?a= ZVl?aZVOUf=
hU 9VU ?bZaOf >? bnUfMBb? ?f
hU? b5OU? >Vb? >?khSJ5aOb5N
fOVU^ EM4
IP@G4PO B4PL G-LB4L= :VTT?Uf?
S?:VUG@a?U:O?a^
&!(" () . -* #( )+%-$’
(?b Q?hU?b bhOk?Uf= b‘?mZaON
T?UfTAT?< ‘o?a95P>Q5U^
-D04 3K6OL4 4D?
O4D3P -R40 B4 $PL-J=2 5k5U:?NfN
?SS? 7 f6fVUb= SVab_h‘VU ShO >?N
T5U>? _h?SS? bVShfOVU b?a5Of
>5Ub :? :VUf?mf? S5 T?OSS?ha?^
#SS? :M5UJ? SOff@a5S?T?Uf
Le Journal du Jura - 4 mai 2013
>‘Afa? SVab_h‘VU ShO >?T5U>?
b?b OTZa?bbOVUb bha S5 /hObb?
?U SOk?< -LCE?
D@4 -PMM@9 =
#SS? b‘OSShTOU? >? ZShb 9?SS?
?f :VUGO?< DE?
GEB@O@IP4M @0@J K4MO . G4@D4
0LET-/B4H ,L-@C4DO PD4 MPL?
GL@M49 1- - BK-@LM@ 0-BC49=
%S?9= >? U5fOVU5SOf@ ahbb?=
a5TBU?a5 ShO >?b bVhk?UOab >?
S5 G59aO_h? 3?UJ?a 7 "?S@N
TVUf= 5k5Uf >? b? a?U>a? 5h
,5aS?T?Uf 5k?: S5 faVhZ? >?b
kObOf?hab<

L
e Gouvernement jurassien
a siégé mardi dernier à
l’Ecole polytechnique fédérale
de Lausanne (EPFL). Les
membres de l’Exécutif en ont
profité pour rencontrer les dirigeants
de cette institution
avec laquelle le Jura souhaite
intensifier ses liens.
Le Gouvernement souhaite
en particulier faire bénéficier
les écoles jurassiennes des
compétences et des réseaux de
l’EPFL et mettre sur pied des
projets de collaboration, notamment
dans le domaine de
la sensibilisation et promotion
des sciences et de la technique
où plusieurs collaborations
concrètes existent déjà entre
l’EPFL et le lycée cantonal. Il
souhaite également favoriser
le transfert technologique entre
l’EPFL et le Jura en accompagnant
les projets de création
de start-up innovantes. Là aussi,
plusieurs projets ont déjà
pu voir le jour grâce aux structures
mises en place par Creapole.
La journée s’est conclue par
une rencontre avec les étudiants
jurassiens qui fréquentent
l’EPFL. Au total, près de
200 jeunes Jurassiens y étudient.
LQJ - 4 mai 2013
Les participants à la visite
sont des jeunes âgés de 20 à
25 ans qui proviennent des 11
derniers pays (hors UE) à avoir
adhéré au Conseil de l’Europe:
Albanie, Arménie, Azerbaïdjan,
Bosnie-Herzégovine,
Géorgie, Macédoine, Moldavie,
Monténégro, Russie, Serbie,
Ukraine. Tous parlent
l’anglais: c’était la condition
pour participer au voyage, destiné
avant tout à des jeunes engagés
dans des organisations
de jeunesse.
Hier, le ministre jurassien
Philippe Receveur a accueilli
les jeunes au nom du Gouvernement.
Il a présenté le canton
du Jura puis a donné un
cours sur les institutions suisses
et jurassiennes dans un
lieu symbolique: la salle du
Parlement jurassien. La délégation
s’est ensuite rendue à
Moutier pour découvrir l’Assemblée
interjurassienne que
son secrétaire Emanuel Gogniat
s’est chargé de présenter.
Que tirent donc les jeunes
participants de cette visite?
• Patricia, République de
Moldavie: «Nous nous sommes
intéressés à la manière
dont les gens sont impliqués
dans les processus de décision,
notamment au niveau
des cantons, et à la question de
savoir comment les cantons
contribuent au système démocratique
suisse. C’est un système
unique. Il correspond bien
aux spécificités suisses. Il est
très démocratique puisque
l’on peut défier ceux qui ont
pris les décisions politiques en
attaquant les lois. C’est une
très bonne chose.»
• Erland, Albanie: «J’ai découvert
le fonctionnement du
système politique suisse et du
canton du Jura. Il y a beaucoup
de choses dont nous pouvons
tirer des leçons. L’histoire,
la paix, le système fédéral,
tout cela c’est parfait pour promouvoir
la démocratie.»
• Adream, République de
Moldavie: «Je ramènerai dans
mon pays l’exemple de la ma-
nière dont on prend soin de
l’environnement. Ici, la nature
est belle et saine. Je pourrai
parler des traditions politiques
pratiquées en Suisse, de ses
capacités à trouver des consensus
politiques. C’est étonnant
de voir la Suisse divisée en autant
de cantons et sa capacité à
trouver des consensus.»
• Ivana, Macédoine: «J’apprécie
beaucoup le système
politique suisse, le fonctionnement
du système politique fédéral,
la manière de consulter
le peuple et les possibilités de
participer au processus de décision.
Je viens d’un pays où il
y a de grandes divisions et ségrégations
ethniques. Cela a
été une difficulté durant les 20
dernières années. Nous pourrions
suivre votre exemple politique,
non seulement contre
la ségrégation mais pour la
participation des citoyens au
système politique en général.»
• Hasmik, Arménie: «Je ramènerai
dans mon pays l’es-
prit de la Suisse, qui m’inspirera
pour aider mon pays.
Mon pays a besoin d’aide. Nos
parents n’ont pas réussi. La
responsabilité de l’avenir incombe
à ma génération, qui a
plus de capacités et d’opportunités.
Le modèle suisse est le
meilleur que je puisse imaginer.
Je ne sais pas s’il fonctionnera
chez nous mais il faut essayer,
pour respecter nos voisins,
communiquer avec eux,
respecter quiconque et les intérêts
de tous. La deuxième
étape passera par une éducation
des gens en profondeur.»
• Slovinar, Arménie: «Notre
démocratie est en devenir. Il
est important pour nous de
pouvoir participer à de tels
événements, de voir l’expérience
de la Suisse, comment
fonctionnent les institutions
démocratiques et comment
utiliser cette expérience en Arménie.»

12 SUISSE LeMatinDimanche I 5 MAI 2013
Mis sous pression, le maire de Saint-Imier,
Stéphane Boillat, «défendra ses opinions»
QUESTION JURASSIENNE
La campagne pour le vote
du 24 novembre n’a pas encore
commencé, mais les tensions
sont déjà palpables.
Jean-Claude Péclet
jean-claude.peclet@lematindimanche.ch
«Un gentleman», «sérieux», «honnête»,
«compétent»: de tous bords,
les compliments pleuvent sur Stéphane
Boillat. Le maire de Saint-
Imier (Jura bernois) n’a qu’un défaut:
il est autonomiste. «Pendant quatorze
ans et trois mois, il a dirigé la
commune sans montrer qu’il l’était»,
apprécie John Buchs, chef du groupe
PLR au conseil de ville et antiséparatiste
de longue date.
Et voilà que le 15 avril dernier, Stéphane
Boillat a fait son «coming out»
en coprésidant aux côtés du maire de
Delémont PDC Pierre Kohler le comité
«Construire ensemble». Ce dernier
défend l’idée d’un possible destin
commun du Jura et du Jura bernois,
qui fera l’objet d’un vote dans les cantons
de Berne et du Jura le 24 novembre
prochain. «Il n’est pas question de
revenir quarante ans en arrière, explique
Stéphane Boillat, mais de dire si
nous voulons réfléchir ensemble à
l’avenir de toute la région. Ce processus
est une chance unique, rare dans
un pays démocratique. Le canton du
Jura accepte, lui aussi, de s’y remettre
en question, ce n’est pas rien.»
Propos mesurés, à l’image de cet
avocat de 48 ans souvent décrit
comme «réservé». Ils ont pourtant
suffi à provoquer une montée d’adrénaline
à Saint-Imier. Le groupe socialiste
voulait convoquer une séance
extraordinaire du conseil de ville, le
PLR déposer une motion urgente sur
l’engagement du maire. Dix jours plus
tard, les esprits se sont calmés, mais
l’incident en dit long sur les braises
qui, trente-neuf ans après le plébiscite
de 1974, rougeoient encore sous
les cendres de la question jurassienne.
«Respect mutuel»
D’autant plus qu’il n’est pas isolé.
Force Démocratique (antiséparatiste)
accuse le gouvernement jurassien de
«piloter en sous-main» le comité
Construire ensemble et en appelle à la
conseillère fédérale Simonetta Sommaruga.
Des soupçons de financement
occulte fusent dans les deux
camps, alors que les budgets de campagne
ne sont qu’en projet. La Charte
interjurassienne, pour un débat mené
dans la «tolérance et le respect mutuel»,
n’a pas été signée par le Groupe
Bélier qui annonce des «coups d’éclat
pour attirer l’attention d’une région
parfois endormie». Les antiséparatistes
de Notre Jura bernois l’ont signée
– en fixant des conditions qui
étouffent le dialogue. «Les avis du
comité étaient très partagés sur la
charte», dit Virginie Heyer, qui le copréside.
Stéphane Boillat: «La question jurassienne m’a amené à la politique.» J.-C. Péclet
Surpris et peiné par cette agitation,
Stéphane Boillat assume néanmoins:
«Je n’ai pas été élu maire pour faire de
la politique jurassienne, mais j’ai mes
opinions et tiens à pouvoir les dire.»
Son père fut un des fondateurs d’Alliance
jurassienne: «Il m’emmenait
aux réunions autonomistes, on discutait
à table de la création du canton
du Jura. J’avais l’autocollant du
«oui» sur ma serviette d’écolier,
mais mon meilleur ami était pro-Bernois.
On peut dire que je suis tombé
dans la marmite de la question juras-
sienne quand j’étais petit, elle m’a
amené à la politique.» L’enjeu du
24 novembre est là: va-t-on faire de
la politique, débattre fermement et
sereinement des avantages/inconvénients
de la création d’un nouveau
canton élargi, ou simplement raviver
les plaies du passé? «Chacun doit
pouvoir exprimer ses opinions sans
être cloué au pilori», plaide Pierre
Kohler, surpris par l’attitude des socialistes
de Saint-Imier: «Je croyais
que c’était un parti d’ouverture…»
«Dans la rue, j’entends que mes con-
«Il n’est pas
question de revenir
quarante ans
en arrière» STÉPHANE BOILLAT
Maire de Saint-Imier
citoyens du Jura bernois sont fatigués
de cette discussion et qu’ils n’ont rien
demandé», rétorque John Buchs.
«Les rapports avec le canton de
Berne sont bons, admet Stéphane
Boillat. Ce n’est pas la question. Ma
conviction est que nous obtiendrons
de meilleurs résultats si nous pouvons
prendre nos propres décisions.»
Et de citer l’exemple de la Transjurane,
«qui n’aurait pas été construite
sans le canton du Jura, tandis que notre
région s’est battue en vain pour
obtenir une meilleure liaison routière
via les Convers. Le but du processus
sur lequel nous allons voter est de
montrer que le dialogue est possible
et que chacun se satisfasse du résultat
du processus, quel qu’il soit.»
Sera-t-il entendu? Les antiséparatistes
les plus virulents seraient bien
inspirés de relire cette citation de
l’écrivain George Orwell mise en
exergue sur leur site Internet: «Parler
de liberté n’a de sens qu’à la condition
de dire aux gens ce qu’ils n’ont pas
envie d’entendre.» x

"*)-$&( #/ ’/, !$,)*&- "6R_ P? :6RbSR= P? Q@:6RL_Q? >? DLR6R:?Q?Rb >?_ 6:bLgLb@_ :ePbe^?PP?_
g6 :J6RG?^[ *? !( 6RbL:LW? ?b D6Lb >?_ W^SWS_LbLSR_ WSe^ P?_ LR_bLbebLSR_ >e (e^6 9?^RSL_
#7G D>GI7G 4B@@7 30G7 67 6>G4JGG>BA
+%&(&++$ */#*.
#Rb^@? ?R gLGe?e^ 6e V?^ N6RK
gL?^ djVc= P6 RSeg?PP? PSL _e^ P]?RK
:Se^6G?Q?Rb >?_ 6:bLgLb@_ :ePbeK
^?PP?_ X*#!Y gL_? 8 QL?eh
^@W6^bL^ P? DLR6R:?Q?Rb >? :?_
6:bLgLb@_ ?R _SeP6G?6Rb P?_ :SQK
QeR?_K_LBG?_ ?b ?R S9PLG?6Rb
bSeb?_ P?_ 6eb^?_ 8 Q?bb^? P6
Q6LR 6e WS^b?KQSRR6L? WSe^ DLK
R6R:?^ P?_ LR_bLbebLSR_ :ePbe^?PK
P?_ >? P?e^ ^@GLSR[ (e_\e]8 W^@K
_?Rb= ?PP?_ R? P? D6L_6L?Rb \e? _e^
eR? 96_? gSPSRb6L^?[
P]6g?RL^= P6 W^L_? ?R :J6^G?
>?_ :Sfb_ >?_ LR_bLbebLSR_ ^@GLSK
R6P?_ _? D?^6 8 ^6L_SR >? EjZ
WSe^ P?_ :SQQeR?_K_LBG?_= FjZ
WSe^ P? :6RbSR C ^?_W?:bLg?Q?Rb
WSe^ P? !( >6R_ P? (e^6 9?^RSL_
C ?b VjZ WSe^ P?_ 6eb^?_ :SQK
QeR?_[ #PP?_ >?g^SRb _? ^@eRL^
?R :SRD@^?R:? ^@GLSR6P? XWSe^ P?
(e^6 9?^RSL_= P6 _Se_K:SRD@^?R:?
>? P6 ^@GLSR (e^6 9?^RSL_K1??K
P6R>Y Se= 8 >@D6eb= ?R _iR>L:6b
>? :SQQeR?_[ *?_ LR_bLbebLSR_
_?^SRb _Seb?Re?_ _e^ P6 96_? >?
:SRb^6b_ >? W^?_b6bLSR_ \e6K
>^L?RR6eh[
DLR>?>@DLRL^P?_S9PLG6bLSR_>?
:J6:eR= P?_ LR_bLbebLSR_ :ePbe^?PK
P?_ >?g^SRb Ab^? ^@W6^bL?_ ?R b^SL_
:6b@GS^L?_?RDSR:bLSR>?P?e^LQK
WS^b6R:?< :6RbSR6P? XgSL^? R6bLSK
R6P?Y= ^@GLSR6P? Se PS:6P?[ 1]6GL_K
_6Rb >?_ W^?QLB^?_ XP? !?Rb^?
.6eP )P?? W6^ ?h?QWP?Y= ?PP?_ _?K
^SRb ?RbLB^?Q?Rb 8 P6 :J6^G? >e
:6RbSR[ #R :SRb^?W6^bL?= :?PeLK:L
R? _SebL?R>^6 WPe_ P?_ LR_bLbeK
bLSR_ >]LQWS^b6R:?_ PS:6P?_[
% /"0,%"0 +", (%- $*,)%-
DLR >? :6b@GS^L_?^ P?_ LR_bLbeK
bLSR_ >e (e^6 9?^RSL_= 2;e (e^6
9?^RSL_ ?b >e 1??P6R>= \eL _?^SRb
:SR_L>@^@_ :SQQ? >?_ H:SQK
QeR?_ 6gSL_LR6Rb?_I ?b :SRb^LK
9e?^SRb 6e DLR6R:?Q?Rb 8 ^6L_SR
>? VjZ= L?RR? W6i6Rb EjZ ?b P?
:6RbSR FjZ[ (e_\e]8 W^@_?Rb=
_?eP?_ P?_ :SQQeR?_ >e 6_K46PK
PSR ?b *6 ,?eg?gLPP?= 6LR_L \e?
\e?P\e?_KeR?_ >e 1??P6R>= g?^K
_6L?Rb P?e^ S9SP?[ 1?PSR $69L6R
%^?e9= _?:^@b6L^? G@R@^6P >e
!( = P? QSRb6Rb >? P6 :SRb^L9eK
bLSR >?_ :SQQeR?_ _?^6 W^SWS^K
bLSRR?P 8 P?e^ W^ShLQLb@= P?_ WPe_
W^S:J?_ W6i6Rb >6g6Rb6G?[
1]6GL__6Rb >?_ LR_bLbebLSR_ ^@K
GLSR6P?_ W^SW^?_ 6e (e^6 9?^RSL_=
P? QAQ? W^LR:LW? _]6WWPL\e?^6= P6
:SQQeR?K_LBG? W6i6Rb P6 QSLK
bL@= P? !( FjZ ?b P?_ :SQQeR?_
6gSL_LR6Rb?_ VjZ[
&D9P7 (92HC.9H: *I9Q6BF9P 9S (92HC-D9PP9 9FF9H IHS KP:Q9HS: F9Q KPIKIQDSDIHQ 8V !( KIVP F2 6F2QQD? P6 .^@gTb@= *?
0Si6P ?b :6D@KbJ@7b^? >? P6 2Se^ >? 0Lg?Y= ?b P?_
\e6b^? 9L9PLSbJB\e?_ ^@GLSR6P?_ X+SebL?^=
16LRbK’QL?^= 26g6RR?_ ?b *6 ,?eg?gLPP?Y[ .^L_?_
LR>LgL>e?PP?Q?Rb= :?_ >?^RLB^?_ R? ^?QWPL__?Rb
bSeb?DSL_ W6_P?_:^LbB^?_QLRLQ6ehWSe^Ab^?^?K
:SRRe?_ :SQQ? LR_bLbebLSR_ ^@GLSR6P?_[ .Se^
_SeP6G?^ P?_ :SQQeR?_K_LBG?_= P? !( _eGGB^?
>? P?_ De_LSRR?^ ?b >? :^@?^ eR? 9L9PLSbJB\e?
QePbL_Lb?_= :? \eL W?^Q?bb^6Lb eR DLR6R:?Q?Rb
_?PSR P6 :P@ >? ^@W6^bLbLSR Ej= Fj ?b VjZ[
2!(;B 9( B.+e !?Rb^? >]6RLQ6bLSR >? *6 ,?eg?K
gLPP?= >]#_W6:? ,SL^ X16LRbK’QL?^Y= >e 2J@7b^?
>? P]b?PL?^ X0?:SRgLPL?^Y= Se ?R:S^? >? P6 $SRK
>6bLSR >e 6RR?^?b 5L_6^> X%^6R>g6PY[
"6R_ _SR ^6WWS^b= P? !( ^?PBg? \e]LP D6e>^6
6e__L b^Seg?^ >?_ _SPebLSR_ WSe^ >]6eb^?_ LR_bLK
bebLSR_ :SQQ? P6 0?ge? ’Rb?^g6PP?_= *6 *6RK
b?^R? +6GL\e? Se 2^6QP69ePP?= \eL R]?Rb^?Rb
W6_ >6R_ P?_ :6b@GS^L?_ W^@ge?_ W6^ P6 PSL[
-.,(#0/ -,+!01#)/ "Lg?^_ 6eb^?_ W^SK
N?b_= WSR:be?P_= :SRbLRe?^SRb >]Ab^? _Seb?Re_
:SQQ? :]?_b P? :6_ 6eNSe^>]JeL= W6^ P? :6RbSR ?b
P6 :SQQeR?K_LBG?= 6g?: WS__L9LPLb@ >]eR? W6^bLK
:LW6bLSR >? bL?^_[ (?6RK0?R@ +S?_:JP?^ 6 :Lb@
1b6R>]@b@ X+SebL?^Y= 3_LR?_SRS^? X+6PP?^6iK
@gLP6^>Y= P?_ #_bLg6P?_ Qe_L:6P?_ X!Se^bY= P?
$?_bLg6P >e (e^6= Se ?R:S^? #gL>6R:?[ .Se^
>]6eb^?_ W^SN?b_ WSR:be?P_ WPe_ PS:6eh ?R ^?K
g6R:J?= P6 *#! R? W?^Q?bb^6 WPe_ >? _SebL?R
:6RbSR6P[ !]?_b RSb6QQ?Rb P? :6_ >? 2ShSWP6_K
QS_? X1SRgLPL?^Y‘ >? $?_bLg?^R6P X+SebL?^Y= Se
?R:S^? >? !S^QS^S:O X!S^QS^?bY[ +%*

La poignée de main franche,
le sourire rassurant, Edmond
Montavon reconnaît toutefois
d’emblée ne pas être très à
l’aise au jeu de l’interview. Il
s’y prêtera malgré tout de bon
cœur dans la minuscule «salle
du Conseil», à l’étage du bâti-
ment communal. Au mur,
une photographie montre la
précédente équipe dirigeante
du village en compagnie de
Micheline Calmy-Rey. Clin
d’œil à la visite surprise de
l’ancienne présidente de la
Confédération. Un souvenir
marquant. C’était en 2011.
A propos de l’ancienne équipe
justement: «C’était un
Conseil compétent. Le travail a
été mené d’une façon très
convenable.» Pour rappel,
l’ancien maire Eric Barth avait
démissionné après cinq années
passées au Conseil communal
dont trois en tant que
maire. Personne n’ayant manifesté
d’intérêt à lui succéder,
on a sollicité Edmond Montavon
qui a fini par accepter.
«J’ai déjà siégé au Conseil durant
deux législatures. C’était
il y a vingt ans. Et puis, j’ai un
peu suivi les dossiers lors des
assemblées communales.»
Le nouveau maire entend se
consacrer aux dossiers du moment,
sans se risquer à une vision
à long terme. «Des soucis
du quotidien plus que des gros
dossiers», sourit-il. Cette année,
c’est la réfection du pont
d’accès au village qui retient
l’attention. Les coûts de rénovation
de cet ouvrage, qui enjambe
la Raus, sont devisés à
287 000 fr. Les travaux débuteront
mi-mai et dureront quatre
mois.
Un pont provisoire, tout à
côté, permettra de limiter les
nuisances. «Certains auraient
préféré qu’on l’élargisse, mais
il conservera sa forme actuelle
qui est d’intérêt historique régional.
Vous voyez, ce sont les
soucis d’un petit village de 360
habitants», confie le maire.
L’assainissement du réseau
d’eau potable fait également
partie des projets qui devront
être réalisés.
Financièrement, la commune
a bouclé l’exercice 2012 sur
un léger bénéfice. «Des finances
saines, certes, mais on se
serre la ceinture», commente
Edmond Montavon. Avec 1,94,
la quotité d’impôt se situe à
peine au-dessus de la moyenne
du Jura bernois.
Reste la délicate problématique
de la fusion des communes.
«Une entité du Cornet me
séduit davantage qu’un grand
projet incluant Moutier. Nous
craignons d’y perdre nos prérogatives.
Est-ce qu’Eschert deviendrait
un quartier de Moutier?»,
interroge-t-il. Quant aux
relations avec sa grande voisine:
«On ne se sent pas oppressé.
Nous avons plusieurs structures
en commun, comme les
pompiers, et cela fonctionne.»
Mais les projets sont actuellement
en veilleuse. «Le résultat
de la votation du 24 novem-
LQJ - 6 mai 2013
bre sera à ce titre déterminant»
poursuit-il.
Et la Question jurassienne
dans tout ça? Originaire de
Bonfol, né à Develier, enfant de
Porrentruy, enseignant à Asuel
(où il a également été conseiller
communal), Edmond Montavon
connaît bien le Jura. Il botte
en touche: «J’ai mon idée làdessus.
Elle est très personnelle.
Je préfère ne pas en parler.
J’ai été élu à la mairie avec une
étiquette Entente villageoise. Je
n’ai pas à émettre un avis politique
à ce sujet.» Prudence,
prudence...

Le Temps - 7 mai 2013

«Croire que l’on peut concevoir
un projet de société pour
un territoire couvrant une population
de 120 000 personnes,
soit à peine le quartier
d’une grande ville, c’est un
mythe qu’il faut tuer.» Membre
du bureau du PSJB, Christophe
Gagnebin n’a laissé planer
aucun doute hier devant la
presse quant à la position
qu’adoptera son parti le 24 novembre,
date à laquelle les citoyens
du Jura et du Jura bernois
devront dire s’ils souhaitent
élire une Constituante
chargée de définir les contours
d’un éventuel nouveau canton.
Pour le PSJB, il ne sera donc
pas question de prôner le «oui
pour voir». «Même si juridiquement
le vote ne porte que
sur le lancement d’une procédure,
il n’en constituera pas
moins un signal politique fort»,
insiste Christophe Gagnebin.
«Si un oui devait sortir des urnes
le 24 novembre et qu’ensuite
le peuple devait rejeter la
Constitution, on se retrouverait
un peu dans la situation de celui
qui commet un adultère et
qui, après avoir découvert que
celle qu’il courtisait ne lui
convient pas, pense pouvoir revenir
sans autre dans le lit
conjugal». Or, pour le PSJB, ce
scénario ne serait pas sans
conséquence: «On ne serait
plus en position de force pour
négocier le statu quo+ et défendre
nos spécificités», estime
Christophe Gagnebin.
Le PSJB fera donc campagne
pour un non clair le 24 novembre.
Il a à ce propos concocté
un argumentaire de 3 pages,
adopté par la quasi-totalité des
membres présents vendredi, à
l’exception d’une ou deux abstentions.
Le parti y souligne par
exemple qu’outre un périmètre
trop petit, une nouvelle entité
formée du Jura et du Jura bernois
souffrirait d’être constituée
de sous-régions tournées
vers des centres extérieurs différents,
tels Bâle, La Chaux-de-
Fonds ou encore Bienne.
Sur le plan économique, le
parti constate que les deux régions,
dotées d’un grand savoir-faire
industriel, présentent
les mêmes forces, mais aussi
les mêmes faiblesses. «Une crise
conjoncturelle mondiale et
c’est l’ensemble du nouveau
canton qui s’enrhumerait rapidement,
alors que dans le canton
de Berne, le tissu économique
plus diversifié constitue un
matelas», commente encore
Christophe Gagnebin. Le PSJB
craint aussi la suppression
d’emplois dans la fonction publique
et au niveau de certaines
infrastructures (HJB, écoles,
associations), puisqu’il faudrait
«éviter les doublons».
La question du bilinguisme
figure également en bonne place
dans l’argumentaire du
PSJB, pour qui le départ du
Jura bernois menacerait indéniablement
le bilinguisme
biennois. «Le français ne serait
sans doute plus considéré comme
une langue officielle du
canton», fait remarquer Christophe
Gagnebin. Pour le PSJB,
il est nécessaire «d’arrimer le
canton de Berne au sein de la
Suisse occidentale, pour éviter
l’émergence d’une Suisse des
régions linguistiques».
Au niveau des finances, le
PSJB est d’avis que les difficul-
tés actuelles du canton relèvent
d’un problème purement politique
et non identitaire, découlant
d’une «politique fiscale erronée
de la majorité bourgeoise
du Grand Conseil». Une
nouvelle entité ne résoudrait
rien aux yeux du PSJB, qui rappelle
que les flux financiers entre
le Jura bernois et le canton
sont nettement favorables à la
région. «Un nouveau canton
dépendrait de manière excessive
de la péréquation financière
fédérale», argue-t-il.
Enfin, le PSJB rend attentif
au fait qu’un oui le 24 novembre
déboucherait sur une lon-
LQJ - 7 mai 2013
gue procédure marquée par
une incertitude institutionnelle,
«qui coûterait au Jura bernois
une énergie qu’il serait
bien inspiré d’investir ailleurs».
Jugeant que la région dispose
des instruments législatifs
nécessaires pour faire valoir
ses intérêts, le PSJB préfère
donc fonder ses espoirs sur le
statu quo+. «Même si on ne se
fait pas d’illusion sur le pouvoir
qu’on pourra attribuer à notre
région de 50 000 habitants»,
conclut Christophe Gagnebin.

Le Journal du Jura - 7 mai 2013

HÔPITAL DU JURA BERNOIS L’avenir institutionnel de la région évoqué.
«Nous donnerons notre position
une fois et une seule fois»
MICHAEL BASSIN
La question des hôpitaux sera
immanquablement thématisée
durant la campagne relative à la
votation sur l’avenir institutionnel
de la région. Bien conscients
decesdébatsfuturs,lesresponsables
de l’Hôpital du Jura bernois
(HJB) ont tenu hier à s’exprimer
sur le sujet au terme d’une conférence
de presse consacrée au bilan
2012 et aux perspectives
2013.
«Nous donnerons notre position
une fois et une seule fois d’ici le
24 novembre, car nous ne sommes
pasunpartipolitique», a d’emblée
prévenu le président du conseil
d’administration Pierre-Alain
Schnegg. «S’il devait y avoir la tenue
d’autres votes, le conseil d’administration
analysera à nouveau
la situation en temps opportun.»
Envié par les voisins
Aucun appel à voter dans un
sens ou dans l’autre, mais des
constats quant à la place de
l’HJB dans le paysage hospitalier.
«Au fil des années, l’HJB a su
se développer pour prendre une
place incontournable dans le système
de santé du Jura bernois et de
ses régions limitrophes. Son développement
régulier lui permet de
bénéficier aujourd’hui d’une position
solide», observe Pierre-Alain
Schnegg.
La clé du succès réside dans le
travail des collaborateurs ainsi
que dans la stratégie «ambitieuse»
du conseil d’administration.
«Il faut également relever
que le canton de Berne a su doter
ses hôpitaux, ilyadéjàplusieurs
années, d’une structure claire et
moderne qui a permis un tel développement»,
souligne le président.
Un développement qui
s’est réalisé tout en tenant compte
des critères d’économicité.
«Un patient soigné à l’HJB coûte
moins cher à la communauté que
dans les établissements des cantons
environnants».
Selon Pierre-Alain Schnegg,
l’HJB se trouve aujourd’hui
«dans une situation enviée par
ceux qui nous entourent». Et de
Pierre-Alain Schnegg, président du conseil d’administration. ARCHIVES
préciser: «Nous avons une structurejuridiqueetuncadredetravail
excellents. Pour résoudre la
problématique des besoins manifestés
par la population, cette position
forte est indispensable». Et
d’insister sur le fait que «l’HJB
est nécessaire pour le bien de l’ensemble
de la population du Jura
bernois et de ses régions limitrophes»
et «qu’il ne peut être remplacé
par autre chose».En2012,
4663 patients ont été hospitalisés
à l’HJB (+358 par rapport à
2011), 11 000 ont consulté les
urgences (+500).
En conclusion, le conseil d’administration
et la direction de
l’établissement se disent «convaincus
que la position forte de
l’HJB est le garant de son succès futur,
indépendamment de l’avenir
politique de la région».
Pour affirmer que l’HJB se
trouve en position de force, ses
responsables s’appuient sur ce
qui a été entrepris ces dernières
années. Et notamment en 2012.
«Un exercice excellent à tous
pointsdevue», selon Dominique
Sartori. Et de citer les innombrables
investissements consentis
dans les infrastructures ainsi
que le développement de prestations
(ORL, centre de dialyse).
Plus de 700 emplois
Autre sujet de satisfaction, le
nombre de patients accueillis.
«La forte augmentation du nombre
de cas hospitalisés et traités en
mode ambulatoire est un indicateur
particulièrement réjouissant
de la fidélité de la population du
Jura bernois et des régions limitrophes».
Ce qui fait tout particu-
L'Impartial - 8 mai 2013
lièrement plaisir à Dominique
Sartori, c’est que l’HJB enregistre
un taux de satisfaction des
clients de 92%, «soit nettement
au-dessus de la moyenne nationale».
Pour couronner ce bilan positif,
le directeur mentionne que
le temps moyen d’attente en
salle d’attente des urgences se
monte à cinq minutes et que
85% des patients sont vus par
un médecin dans les 30 minutes.
Des temps «exemplaires».
«Face à d’autres hôpitaux, il s’agit
d’un avantage concurrentiel qui
n’est pas anodin.» Enfin, l’HJB a
bouclé l’exercice financier 2012
sur un résultat équilibré.
●« L’Hôpital
du Jura bernois
ne peut être
remplacé par
autre chose.»
PIERRE-ALAIN SCHNEGG
PRÉSIDENT DU CONSEIL D’ADMINISTRATION
L’HJB tient aussi à rappeler
son poids socio-économique:
715 collaborateurs et 14millions
de francs qui retournent chaque
annéedansletissulocaletrégionalenrecettesfiscales,achatsde
services et prestations ou salaires.
Pour 2013, l’HJB se fixe trois
objectifs stratégiques: développer
son orientation clients (ce
qui concerne tout l’environnement
du patient), augmenter
son offre de prestations, accroître
la fidélité des clients du Jura
bernois. Autant d’objectifs qui
visent non seulement à offrir à
la population des prestations répondant
toujours mieux à ses
besoins, mais aussi à consolider
la position de l’établissement.
Car Dominique Sartori prévient:
«Entre la baisse des tarifs
et les reports de charges sur les hôpitaux,
ceux-ci ne vont pas vers
des années faciles!»

HÔPITAL DU JURA BERNOIS
Situation enviée mais avenir incertain
Les responsables de
l’Hôpital du Jura bernois
SA (HJB) se sont exprimés
hier sur l’avenir de l’institution
dans le paysage
hospitalier bernois.
«Notre situation est
enviée par ceux qui
nous entourent», assure
le conseil d’administration
de l’HJB qui fait preuve
d’une extrême prudence
à l’évocation de la votation
du 24 novembre.
La couverture optimale
des besoins de la population
reste le leitmotiv
de l’HJB. Avec ou sans
nouvelle frontière.
Dans le microcosme politique
du Jura bernois, anticiper
le sort des hôpitaux de Moutier
et de Saint-Imier est une
activité très courue. Et la campagne
du 24 novembre
n’échappe pas à la règle.
Visiblement lassés de cristalliser
autant d’intérêts politiques,
les responsables de
l’HJB ont tenu à mettre les
choses au point hier matin
lors d’une conférence de presse
donnée à Moutier. D’emblée,
les journalistes étaient
prévenus: «Le Conseil d’administration
a décidé de ne livrer
qu’une seule fois sa position.
L’HJB, ici le site de Moutier, a vécu une année 2012 faste. L’avenir promet toutefois d’être difficile. PHOTO PCE
Il n’y reviendra plus.» Au
moins jusqu’au 25 novembre.
Mots choisis
pesés et soupesés
Le moins que l’on puisse
dire, c’est que dans ce dossier,
chaque mot est choisi, pesé et
soupesé. A tel point que le
message exprimé ne brille pas
par son excès de clarté. «L’HJB
a pris une place incontournable
dans le système de santé
du Jura bernois et de ses régions
limitrophes. Le canton
de Berne a su doter ses hôpitaux
d’une structure claire et
moderne qui a permis un développement
régulier débouchant
sur une position solide.
Cette situation est enviée dans
bien d’autres régions», ont
souligné Pierre-Alain Schnegg
et Dominique Sartori, respectivement
président du conseil
d’administration et directeur
d’HJB SA.
En d’autres termes, jusqu’à
présent, il fait bon travailler dans
le système hospitalier bernois.
«D’autant plus qu’aujourd’hui,
un patient soigné à
l’HJB coûte effectivement
moins cher à la communauté
que dans les établissements
des cantons environnement»,
continuent les responsables.
Et d’ajouter: «Il est important
de pouvoir poursuivre sereinement
notre développement
sans se soucier d’éventuels
changements politiques.»
Reste toutefois une phrase –
la dernière du communiqué –
pas anodine du tout: «Le
conseil d’administration et la
direction sont convaincus que
la position forte de l’HJB SA est
le garant de son succès futur,
indépendamment de l’avenir
politique de la région.»
En résumé, les deux sites
sont indispensables à la région.
«Les chiffres 2012 sont
éloquents: on ne peut pas supprimer
4700 patients hospitalisés
et quelque 11 000 admissions
aux urgences, que la
frontière passe à gauche ou à
droite de l’hôpital», a insisté
Pierre-Alain Schnegg.
«Nul besoin de donner
des directives»
Si les 715 collaborateurs de
l’HJB sont inévitablement
dans l’œil du cyclone de la
campagne, la direction ne
craint pas de dérapages. «Nul
besoin de donner des directives.
Le personnel doit se déterminer
comme bon lui semble.
Nous l’informerons des enjeux.
Mais pour l’heure, notre
préoccupation principale est la
baisse des tarifs en Suisse», a
conclu Dominique Sartori.
PATRICK CERF
L’avenir du financement en question
Le conseil d’administration de l’HJB s’est fixé trois objectifs
pour 2013: développer son orientation clients, augmenter son
offre de prestations et accroître la fidélité des clients du Jura bernois.
«Ces objectifs visent à consolider la position de l’HJB et à
offrir des prestations répondant aux besoins de la population.»
Avec 92% de clients satisfaits, l’HJB présente un taux de satisfaction
extrêmement élevé, nettement au-dessus de la moyenne
suisse. Tout cela dans une infrastructure évaluée l’an dernier
comme la meilleure des hôpitaux du canton. En dépit d’une activité
croissante aux urgences, le temps moyen d’attente en salle
d’attente des urgences est de cinq minutes, alors que 85% des
patients sont vus par un médecin dans les 30 minutes.
L’exercice 2012 a bouclé à l’équilibre. Le chiffre d’affaires a atteint
plus de 81 millions. «Mais les années à venir seront difficiles,
dans la mesure où il est impossible de concevoir des modèles
à terme», a rappelé Dominique Sartori. «La stabilité du mode de
financement pose problème. Les assureurs ont en outre baissé
les tarifs pour 2013, 2014 et encore davantage pour 2015. Cela
doit nous interpeller sur l’avenir des financements des hôpitaux
en Suisse», s’est-il inquiété. D’autre part, le directeur de l’HJB
est un ardent défenseur d’un hôpital de proximité. «Les grandes
concentrations ont montré leurs limites!», a-t-il insisté. PCE

L
e bon déroulement du scrutin du 24 novembre
sur l’avenir institutionnel de la région
est au centre de toutes les attentions. Après l’Assemblée
interjurassienne (AIJ), qui a suggéré
aux Gouvernements bernois et jurassien de solliciter
des observateurs externes pour suivre la
campagne et le vote (n.d.l.r.: observateurs indépendants
de l’AIJ, c’est à préciser), c’est au tour
du député-maire autonomiste de Moutier Maxime
Zuber de se préoccuper du bon déroulement
du vote, par le biais d’une motion urgente déposée
hier sur le bureau du Grand Conseil.
Maxime Zuber souligne qu’il est important
que le vote puisse se dérouler dans des conditions
irréprochables, afin que la validité des résultats
ne puisse être contestée. Il s’agit d’éviter
selon lui des épisodes comme ceux des caisses
noires, ou, plus récemment, des élections à Porrentruy,
«débouchant sur des situations de crise
et portant atteinte à la confiance des citoyens
dans le fonctionnement démocratique».
«La proposition de l’AIJ d’instituer des observateurs
externes est louable, mais ces derniers
ne font qu’observer. Ils n’ont pas de pouvoir. Il
faut s’assurer du bon déroulement du scrutin en
N
on le mouvement interpartis et interjurassien
Construire ensemble
n’est pas à la solde du Gouvernement jurassien.
Dans une missive adressée lundi
à Simonetta Sommaruga, le comité qui
milite pour un oui au scrutin du 24 novembre
fustige les insinuations et accusations
de Force démocratique (FD) relayées
à la conseillère fédérale et présidente
de la Conférence tripartite dans un
précédent courrier. «Force démocratique
n’a de démocratique que la prétention. Le
courrier qu’elle vous a adressé foule les
principes démocratiques aux pieds en
multipliant les accusations gratuites et les
contrevérités», dénonce Construire en-
semble. Dans son courrier envoyé à Simonetta
Sommaruga à la fin du mois dernier,
le mouvement antiséparatiste accusait en
substance le Gouvernement jurassien «de
piloter en sous-main» le comité Construire
ensemble. «Force démocratique serait
bien en peine de prouver la vérité de cette
affirmation. Le comité Construire ensemble
est une émanation de partis démocratiques
et indépendants des actions respectives
du Gouvernement jurassien et des
mouvements autonomistes. Il tient à cette
indépendance», répondent les coprésidents
de Construire ensemble Pierre Kohler
et Stéphane Boillat qui ont pris à leur
tour la plume. Selon ses statuts, Construi-
regard d’un cahier des charges précis, auxquelles
les communes devront se conformer», explique
le député PSA.
Il demande ainsi au Conseil-exécutif d’édicter
à l’attention des communes du Jura bernois des
directives spéciales pour le vote du 24 novembre.
Il s’agirait notamment d’interdire exceptionnellement
un dépouillement anticipé des
votes par correspondance et de mettre sous scellés
les enveloppes qui parviendront en avance à
l’administration communale. Le député propose
en outre qu’une instruction spécifique soit
donnée aux personnes appelées à œuvrer dans
les bureaux de vote et chargées du dépouillement.
«Ce n’est pas que je n’ai pas confiance. Certains
avancent le nom de Moutier mais le processus
de dépouillement y est très rigoureux. Il
faut aussi que ce soit le cas dans les plus petites
communes, où la procédure est parfois plus “artistique”.
Pour un scrutin de cette importance, il
faut que toutes les communes soient soumises
aux mêmes règles pour que tout se passe bien, à
Moutier comme partout ailleurs», conclut-il.
LQJ - 8 mai 2013
re ensemble entend œuvrer à la résolution
de la Question jurassienne dans le sens du
vote populaire décidé par le Conseil exécutif
du canton de Berne et le Gouvernement
jurassien sous l’égide de la Confédération.
«Que Force démocratique s’astreigne à
la même déontologie au lieu de jeter des
anathèmes sur ceux qui pensent autrement»,
fustige Construire ensemble, qui
ne veut pas recevoir de leçon de Force démocratique.
Contrairement à son détracteur,
Construire ensemble a signé la
Charte jurassienne et rappelle vouloir s’y
tenir strictement.

Le Journal du Jura - 8 mai 2013

■ ACAJU
Trois plateformes
de réflexion
L’
Association pour un canton
de l’Arc jurassien
(ACAJU) initie trois plateformes
de réflexion, d’échange et
d’élaboration de projets, dans
les domaines de l’économie,
du social et de la culture. Cette
démarche a été avalisée à l’occasion
des assises de l’association
qui se sont tenues fin avril
à La Chaux-de-Fonds. Elle vise
à mieux associer les membres
aux démarches du comité.
Ce dernier est revenu sur les
deux débats mis sur pied durant
l’année écoulée. Il a également
rendu compte des actions
entreprises pour se faire
connaître et pour sensibiliser
le public à la nécessité de
consolider l’image de l’Arc jurassien,
de renforcer sa présence
et son influence au plan
suisse. L’ACAJU va continuer
LQJ - 10 mai 2013
d’encourager les rapprochements
et les coopérations de
diverses natures entre les régions
de l’Arc jurassien et de
saluer toute initiative qui vise
ce but.
Veilleuse
L’association indique
qu’elle entend toutefois respecter
le temps du débat qui va
s’animer ces prochains mois
dans le Jura et le Jura bernois
et faire preuve de retenue dans
l’attente du vote des deux régions.
En prolongement d’assemblée,
le professeur de sociologie
François Hainard s’est interrogé
sur l’identité régionale,
une notion qui pour lui est
pertinente, tout en étant multiforme
et en adaptation permanente.
LQJ/JAC

3#12(-, )3011(#,,# )> [bOU9O[> => U>jgb4SOg? 49gOl>< [bXU? [4b S4 3OSS> => O>UU>< Ua4 [4c
gWjQWjbc ?g? S4 UWbT>_ )aMOcgWbO>U "4lO= %4EEOUW 4 ?gj=O? S4 ‘j>cgOWU
I M?QQSM^= PAO?gLdSc^ >? dS^ 9KSceJ
+-*+*. -#!0#&’’&. +-
)3*(#,&0%
)4 [>bc[>9gOl> =j lWg> cjb
Sa4l>UOb OUcgOgjgOWUU>S => S4 b?N
HOWU OUg>bQjb4ccO>UU> =j iG UWN
l>T8b> [bW9M4OU ?9M4jEE> S>c
>c[bOgc_ "4Uc S> (jb4 >g S> (jb4
8>bUWOc [bOU9O[4S>T>Ug< T4Oc
4jccO 7 O>UU>_ EOU T4bc< "4N
UO>S 0jg>b S4U:4Og Sa>cgW94=>; S>
9WUc>OSS>b => lOSS> >g [b?cO=>Ug
=j -4bgO b4=O94S bWT4U= \-//]
4< [4b S> 8O4Oc =ajU [WcgjS4g jbN
H>Ug< E4Og [4bg => cWU OU‘jO?gj=>
‘j4Ug 4j cWbg b?c>bl? 4jn /WN
T4U=c => O>UU> >U 94c => 9b?4N
gOWU =ajU UWjl>4j 94UgWU =j
(jb4 \UWgb> ?=OgOWU =j i 4lbOS]_
)Wbc=>S4c?4U9>=j!WUc>OS =>
lOSS> =j iF 4lbOS< 9a>cg 4j gWjb =>
Sa2"!< [4b Sa>Ugb>TOc> =a=bO4U
"OSSO>b< => TWUg>b 4jn 84bbO94N
=>c_ )> [4bS>T>Ug4Ob> 4Hb4bO>U<
cWjg>Uj [4b =>c b>[b?c>Ug4Ugc
=j -//< =j -- < =j-"!< =>
Sa2"$ >g =j -#3< 4 =>T4U=? 7
Sa>n?9jgOE 8O>UUWOc => gWjg E4Ob>
[Wjb S> T4OUgO>U =j (jb4 8>bUWOc
=4Uc S> 94UgWU => >bU>_ ’S >UN
QWOUg UWg4TT>Ug S> *jUO9O[4S
=> ($&#,!4%4 08",+28%-%.7 28% ,!
0/5+7+/. $% .%874!,+7& !#7+9%$%,!
+,,%$%+%..%.3!0,85,+%8$3’74%%7
28% #%77% 0/5+7+/. %57 !"!.$/.*
.&%1) )4 b?[WUc> 7 9>gg> TWgOWU
>cg 4gg>U=j> 9>c [bW9M4OU>c c>N
T4OU>c_ #Ugb>gO>U 4l>9 "4lO=
%4EEOUW< c>9b?g4Ob> H?U?b4S =j
!WUc>OS =>c 4EE4Ob>c Eb4U9W[MWN
U>c =j =OcgbO9g => O>UU> \!$]_
’Sca>n[bOT> O9O >U g4Ug ‘jaMOcgWN
bO>U 4o4Ug gb4Og? => 9>gg> UWgOWU
=> U>jgb4SOg? 49gOl> =4Uc jU WjN
lb4H> MOcgWbO‘j> 9WUc49b? 7
O>UU>< 7 [4b4Pgb> 9>g 4jgWTU>_
"5dM> &5DDMQS= Zc\MPVOMZc?
9?aa? QSaMSQ >? Q?ca]5OMa@ 59L
aMd? V]TQ@? V5] O?^ 5caS]Ma@^
8M?QQSM^?^[
’S Ua>nOcg> [4c => =?EOUOgOWU WEEON
9O>SS> => 9> ‘ja>cg 9> [bOU9O[>_
)>c OUg>bl>UgOWUc [4bS>T>Ug4ON
b>c =?[Wc?>c [>bT>ggbWUg => 9S4N
bOEO>b S4 [WcOgOWU 8O>UUWOc> >g =>
=?EOUOb 9> [bOU9O[>< 9> ‘jO c>b4
E4Og [bW9M4OU>T>Ug [4b S> *jUON
9O[4S ‘jO [S4U9M> cjb S4 ‘j>cgOWU
4l>9 S> !$ >g S4 "?S?H4gOWU 8ON
>UUWOc> 4jn 4EE4Ob>c Qjb4ccO>UN
U>c \" (]_ "4Uc S>c Hb4U=>c SON
HU>c< S4 U>jgb4SOg? 49gOl>
OT[SO‘j> ‘j> O>UU> >g #lOS4b=N
*49WSOU U> c> [bWUWU9>Ug [4c
cjb S> 9MWOn OUcgOgjgOWUU>S =>c
=>jn (jb4c< [jOc‘j> S>jbc 9ON
gWo>Uc U> lWg>bWUg [4c S> iG UWN
l>T8b>_ )4 3OSS> U> =Og [4c 4jn
(jb4ccO>Uc 8>bUWOc => lWg>b WjO
Wj UWU_ #SS> U> =WUU> [4c =>
TWg =aWb=b>_ !>S4 Ua>T[@9M> [4c
=>c [>bcWUU>c< 7 gOgb> OU=OlO=j>S<
=> S> E4Ob>_
+5M^ >5Q^ O\@QSQ9@ IQ?ca]5OMa@
59aMd?J= MO f 5 O? PSa I59aMDJ=
ZcM >SMa 8M?Q ^MGQMDM?] Zc?OZc?
9KS^?[
!> TWg cOHUOEO> ‘j> S4 3OSS> U>
c> =?cOUg?b>cc> cjbgWjg [4c => 9>
‘jO >cg >U gb4OU => c> QWj>b<
‘ja>SS> >cg 9WUc9O>Ug> =>c SO>Uc
>Ugb> O>UU> >g S> (jb4 8>bUWOc_
!>gg> 49gOlOg? c> T4UOE>cg> [4b S4
9b?4gOWU => S4 " ( >U iqqV< ‘jO
9WWb=WUU> S>c [WcOgOWUc => O>UN
U>< =a#lOS4b= >g =j !$_ "ajU
[WOUg => lj> 8O>UUWOc< OS E4jg @gb>
>U T>cjb> => [b>U=b> S>c =>N
l4Ugc >g =aOT4HOU>b =>c c9?U4N
#JMHZT 9; T;T 16WE[EW WjO< 9WTT> >U 94c
=> UWU< [4bgO9jSOAb>T>Ug 9WUN
9>bU4Ug S> cWbg => S4 TOUWbOg?
Eb4U9W[MWU> => S4 lOSS>_
*5 Q?ca]5OMa@ 59aMd?= V]TQ@? 7
M?QQ?= Q\?^a V5^ Q@? >c NSc]
5c O?Q>?P5MQY #OO? ?^a O? ]@L
^cOa5a >\cQ OSQG V]S9?^^c^Y
#U >EE>g_ 1Wjg ca>cg E4Og [4b ?g4N
[>c_ [bAc S4 =?E4Og> => +4[WN
S?WU >U ZBZF< S>c 94bg>c => Sa#jN
bW[> WUg ?g? b>=>ccOU?>c_ >bU>
4 W8g>Uj Sa4U9O>U #l@9M? =>
5S>< =WU9 O>UU> >g S> (jb4< ‘jO
E4Oc4O>Ug 4SWbc [4bg =ajU T@T>
>Uc>T8S> [WSOgO‘j>_ !a>cg 4jccO 7
9>gg> =4g> ‘j> O>UU> >cg =>l>N
Uj> WEEO9O>SS>T>Ug cjOcc>_
#Qa]? UCUE ?a URF_= >?^ dSMe
^@V5]5aM^a?^ ^? DSQa >@N7 ?QL
a?Q>]?Y #Q UREh= ?]Q? PS>ML
DM? ^5 9SQ^aMacaMSQY /c?O^
5d5Qa5G?^ ?Q >@9ScO?Qa VSc]
O5 VSVcO5aMSQ D]5Q9SVKSQ?[
)>g>ng> => ZVFq =Og =ajU> [4bg
‘j> =>jn cOAH>c =j !WUc>OS
=a#g4g cWUg b?c>bl?c 7 =>c (jb4cN
cO>Uc_ >bU> b>9WUU4Pg S> Eb4UN
:4Oc 9WTT> S4UHj> WEEO9O>SS>_
,U [>jg [4bS>b => b>9WUU4OcN
c4U9> =j [>j[S> Qjb4ccO>U< 4jN
‘j>S S>c O>UUWOc U> cWUg [Sjc 4cN
cW9O?c_ )aWU 9WUcg4g> jU>
[b>TOAb> HbWcc> c?[4b4gOWU >UN
gb> (jb4 >g O>UU>_ ,U >cgOT> =?N
cWbT4Oc ‘j> 9> cWUg =>jn >UN
c>T8S>c =OEE?b>Ugc_
.Sc]a5Qa= cQ V?c VOc^ a5]>=
O?^ 5caS]Ma@^ 8M?QQSM^?^ Q? ^?
V]Md?Qa V5^ >? >SQQ?] >?^
9SQ^MGQ?^ >? dSa? Zc5Qa 5c
^S]a >c )c]5Y !?O5 O?c] ^?]5LaLMO
]?V]S9K@[
#U ZVFV< S> 94UgWU lWg> cjb jU>
OUOgO4gOl> =j /4cc>T8S>T>Ug QjN
b4ccO>U [bW[Wc4Ug ‘j> cWOg WbH4N
UOc?> jU> lWg4gOWU 9WUcjSg4gOl>
=4Uc SaW[gO‘j> => 9b?>b jU UWjN
l>4j 94UgWU =j (jb4_ 9>gg>
=4g>< S>c [WjlWObc [WSOgO‘j>c 8ON
>UUWOc UaWUg [4c >U9Wb> 4=W[g?
S4 U>jgb4SOg? 49gOl>D ’Sc b>9WTN
T4U=>Ug [j8SO‘j>T>Ug => lWN
g>b UWU_ !>S4 9b?> jU> g>T[@g>
=> b?49gOWUc_ ">c c?[4b4gOcg>c QjN
b4ccO>Uc c> =>T4U=>Ug => ‘jWO
c> T@S> S4 3OSS> => O>UU>_ !>gg>
[bOc> => [WcOgOWU 4 ?g? gbAc T4S
[bOc> =4Uc S>c TOSO>jn c?[4b4gOcN
g>c_ !>gg> OUOgO4gOl> 4 ?g? b>Q>g?><
7 O>UU>< =4Uc S> cj= =j (jb4 >g
=4Uc S> b>cg> =j 94UgWU =>
>bU>_
ca]? aSc]Q5Qa ?Q UR_hY 3Q?
QScd?OO? PS>MDM95aMSQ >? O5
9SQ^aMacaMSQ 8?]QSM^? V?]P?a
O\S]G5QM^5aMSQ >?^ VO@8M^9Ma?^
?Q 95^95>? ?Q dc? >? O5 9]@5L
aMSQ >c 95QaSQ >c )c]5Y /c?OO?
?^a O5 VS^MaMSQ 8M?QQSM^?[
$bOgp 0g6MSO< 4SWbc T4Ob> b4=O94S
=> O>UU>< >cg =a4lOc ‘j> S> [bWN
9>ccjc >cg 8?U?EO‘j> >g ‘jaOS [>bN
T>ggb4 => b?cWj=b> S4 .j>cgOWU
Qjb4ccO>UU>_ -4b 9WUc?‘j>Ug< OS
b>9WTT4U=> => lWg>b WjO 7
9>gg> TW=OEO94gOWU => S4 9WUcgON
gjgOWU_ !a>cg S4 gWjg> =>bUOAb> b>N
9WTT4U=4gOWU [j8SO‘j> => S4
3OSS> => O>UU> 4j cjQ>g => S4
.j>cgOWU Qjb4ccO>UU>_ 0WU cj9N
9>cc>jb< &>bT4UU $>Mb< [Ab> =>
Sa49gj>S T4Ob> #bO9M $>Mb< U> ca>cg
Q4T4Oc [bWUWU9? [j8SO‘j>T>Ug
cjb S> cjQ>g >U g4Ug ‘j> T4Ob>_
!?^ >?ce VO@8M^9Ma?^ SQa OM?c
?Q UR_F ?a ?Q UR_EY *?^ >M^L
a]M9a^ >c ^c> >@9M>?Qa >? ]?^a?]
>5Q^O?95QaSQ>? ?]Q?= 9?
ZcM 9]@? O5 ^9M^^MSQ ?a PBQ? 7
O5 9]@5aMSQ >c )c]5Y
">c O>UUWOc c> [bWUWU9>Ug 7
gOgb> OU=OlO=j>S< =WUg S> T4Ob>
$bOgp 0g6MSO_ ’S >U 4[[>SS> 4j
T4OUgO>U =j (jb4 cj= =4Uc S>
94UgWU => >bU>_ $OU ZVdG< jU
TWjl>T>Ug => E>TT>c c?[4b4N
gOcg>c =?84b‘j> SWbc =ajU>
c?4U9> =j !WUc>OS => lOSS>_ #SS>c
Q>gg>Ug => S4 gbO8jU> =>c gb49gc
>g =>c 9MWjn 4jn [4bS>T>Ug4ON
b>c 8O>UUWOc< >U c94U=4Ug K*@N
S>pNlWjc => lWc 9MWjnLD ,U
9WUcg4g> =Ac SWbc jU> 9>bg4OU>
b>g>Uj> =>c 4jgWbOg?c 8O>UUWON
c>c_
Le Journal du Jura - 11 mai 2013
1cMa? 7 9?a @VM^S>?= SQ 5^^M^a?
7 O5 9]@5aMSQ >c +Scd?P?Qa
]SP5Q> >? M?QQ?Y /c?OO? 5aaML
ac>? V]TQ?LaLMO[
’S >cg SO? 4j [4bgO OU=?[>U=4Ug
I)a>Ug>Ug> 8O>UUWOc>J_ #UZVdF<
S> *Wjl>T>Ug bWT4U= b>T>g
jU> [?gOgOWU TjUO> => deF cON
HU4gjb>c 4j !WUc>OS TjUO9O[4S_
)4 =?9S4b4gOWU >nOH> => S4 3OSS>
‘ja>SS> b>c[>9g> jU> cgbO9g> U>jN
gb4SOg? =4Uc S> bAHS>T>Ug => S4
.j>cgOWU Qjb4ccO>UU>_ )>c cOHU4N
g4Ob>c b?[bWjl>Ug [j8SO‘j>T>Ug
S>c OTTOngOWUc b?[?g?>c =4Uc S>c
4EE4Ob>c OUg?bO>jb>c =>c (jb4cN
cO>Uc => S4 [4bg => 9>bg4OUc [WSOgON
9O>Uc 8O>UUWOc_ !a>cg jU =>c 49N
g>c EWU=4g>jbc => S4 U>jgb4SOg? C
[4c >U9Wb> EWb9?T>Ug 49gOl> C
[bXU?> [4b S4 3OSS>_
#Q UR_C= O? 95QaSQ >? ?]Q?
599?Va? >? V?]>]? cQ 8Sca >?
a?]]MaSM]?Y M?QQ? >Ma 5c^^M ScM
7 O5 9]@5aMSQ >c QScd?5c 95QL
aSQ >c )c]5Y
,U c>Ug jU> 9>bg4OU> b?cOHU4N
gOWU< 7 O>UU> 9WTT> =4Uc S>
b>cg> =j 94UgWU => >bU>; OS E4jg
>U EOUOb 4l>9 9> 9WUESOg_
"a4OSS>jbc< Qjc‘ja>U ZVVG< OS U>
ca>cg [Sjc [4cc? Hb4U=N9MWc> >U
SO>U 4l>9 S4 .j>cgOWU Qjb4cN
cO>UU> >g O>UU>_
!?aa? 5QQ@?LO7= O\^^?P8O@?
MQa?]Nc]5^^M?QQ? W()X ?^a
9]@@? ^Sc^ O\@GM>?>?O5!SQD@L
>@]5aMSQ VSc] ]@a58OM] O? >M5OSL
Gc? ?Qa]? O? QS]> ?a O? ^c>Y
M?QQ? >5Q^ aSca :5[
O>UU> >cg ?94bg?> =j [bW9>cN
cjc SO? 4jn ?gj=>c => [Ocg>c OUcgON
gjgOWUU>SS>c cjb Sa4l>UOb =j (jb4
>g =j (jb4 8>bUWOc_ O>UU> =>N
T4U=> jU cOAH> =aW8c>bl4g>jb 7
Sa’( T4Oc 9>S4 SjO >cg b>Ejc?_
UWjl>4j< =>c c?[4b4gOcg>c cWUg
4[[4bjc 7 S4 gbO8jU> =j !WUc>OS
=> lOSS> [Wjb S4U9>b =>c 9MWjn
cjb S>c ?Sjc 8O>UUWOcD )> T4Ob>
=> O>UU> &4Uc 0gY9RSO 4
=a4OSS>jbc 8>4j9Wj[ OUcOcg? cjb S>
9Xg? 49gOE => 9>gg> U>jgb4SOg?_ ’S4
T4S l?9j S> E4Og =a@gb> gWg4S>N
T>Ug ?94bg? =>c gb4l4jn => Sa’(_
cNSc]>\KcM 9SPP? V5] O?
V5^^@= SQ 9SQ^a5a? >? Q?aa?^
>MDD@]?Q9?^ >\SVMQMSQ^ ?Qa]?
]5>M95ce ?a ^S9M5OM^a?^ 8M?QL
QSM^ ^c] 9?aa? Zc?^aMSQ >?
Q?ca]5OMa@ 59aMd?Y
#EE>9gOl>T>Ug_ !M>p S>c b4=ON
94jn< [4bgO9jSOAb>T>Ug bWN
T4U=c< OS o 4 >j [SjcO>jbc EWOc 4EN
EObT4gOWU => 9>c SO>Uc 4l>9 S>
(jb4 8>bUWOc_ !a>cg >U9Wb> S> 94c
4jQWjb=aMjO< [b>jl> >U >cg 9>
[WcgjS4g => "4UO>S 0jg>b_ !M>p
S>c cW9O4SOcg>c< S4 ‘j>cgOWU =OlON
c4Og 8>4j9Wj[_ !a>cg< c>T8S>NgNOS<
>U9Wb> S> 94c 4jQWjb=aMjO_
.?Q^?gLdSc^ Zc? O5 Q?ca]5OMa@
59aMd? ?^a 5VV?O@? 7 @dSOc?]
Nc^Zc\5c bF QSd?P8]?[ *5
4MOO? VSc]]5MaL?OO? 9K5QG?] >?
Dc^MO >\@V5cO?[
">c =Oc9jccOWUc 7 9> cjQ>g WUg
?g? T>U?>c [4b S4 " (_ -Wjb S>
TWT>Ug< 9>gg> SOHU> => U>jgb4SON
g? 49gOl> c>T8S> gWjQWjbc @gb> S4
lWO> [bOlOS?HO?> [4b S>c 4jgWbOg?c
8O>UUWOc>c_
+++’#&*(%$!*#*(’ "
#*>;6?@*B 3* )6

(*/.&#, *b3UOWU Al =WTTBc=B Bh AB SbOUAldhcOB \3!’] =8UhWU8SB Bh B=WUWTOBdlOddB BU .cCoXhC
’I /!& K9 HJGFGF69J3 KNJ D3 OGM3MAGF
Le Journal du Jura - 16 mai 2013
10#-@)",$ "*)2$
-lO@ Sb3!’ dB [cWUWU=Bc8 dlc Sb8oBUOc OUdN
hOhlhOWUUBSAl(lc8E>/A ’>>/ @/HG D9/> )GG/>8
.D/ ./ >):G H>/ 2?DG/ EG)4>)8
G9?>A$,0G)+/G1G/./@?>G@?HD
=0D9BH/ / /G />
$>./A!/>C/EG@)E2),9G

COPRÉSIDENTS DE COMITÉS DE CAMPAGNE
Un vote déterminant pour l’avenir
Dans un peu plus de six mois, le 24 novembre, les citoyens
du Jura et du Jura bernois diront s’ils souhaitent entrer
en matière sur un projet de nouveau canton. A compter d’aujourd’hui,
Le Quotidien jurassien donnera chaque semaine la
parole à deux personnalités de la région défendant respectivement
le «oui» et le «non» au scrutin du 24 novembre.
Engagement Si je m’engage,
c’est parce que je souhaite que le Jura
et le Jura bernois puissent mettre sur
pied une constituante. Pouvoir participer
à la création d’un nouvel Etat est
le rêve de tout homme (ou femme)
politique qui se respecte et c’est une
chance très rare. Il s’agit d’une perspective
très motivante et je serais très
fier de pouvoir réaliser ce projet au
côté des gens de cette région.
Ce vote représente... Une
chance unique pour la région de se
renforcer par rapport à d’autres cantons.
L’opportunité de créer ensemble
une nouvelle dynamique qui permettra
à ce coin de pays de se développer
sur les plans économique, touristique
et social. Il offre à la nouvelle génération
la possibilité incroyable de se
mettre autour d’une table pour imaginer
les contours d’un nouveau canton.
Il faut saisir cette chance, car elle
ne se représentera plus.
De 1974 à 2013 Le vote de 2013
est différent car l’aspect identitaire et
culturel, très fort à l’époque, a fait
place à un débat davantage économique.
A l’époque il s’agissait de lutter
pour préserver l’identité culturelle
francophone. Aujourd’hui, le canton
du Jura a ouvert des classes bilingues
et entretient de bonnes relations avec
ses voisins alémaniques. En 2013, le
débat est bien davantage rationnel
qu’émotionnel. Il s’agit d’unir nos
forces pour mieux nous développer.
La campagne Il s’agira de montrer
aux citoyens les avantages d’un
nouvel Etat. Le Jura bernois pourra
gagner en poids sur les plans politique
et économique, poids qui est actuellement
proche du zéro absolu.
Ce n’est pas un reproche au canton
de Berne. Simplement, plus le pouvoir
est éloigné, moins les intérêts
d’une région sont pris en compte.
J’en veux pour preuve le cas de la
route des Convers. Si j’étais ministre
de l’Equipement du nouveau canton,
c’est le premier dossier auquel je
m’attellerais. Quant au canton du
Jura, une nouvelle entité permettrait
de repenser les structures, d’avoir
une administration moins coûteuse
et plus proche du citoyen. Cela reviendrait
à décentraliser davantage et
des services localisés à Delémont ou
Porrentruy pourraient être déplacés
à Tavannes ou Saint-Imier. Mais
c’est le principe: il faudra tout mettre
dans la corbeille pour définir un projet
le plus attrayant possible.
Favorable au oui
Pierre Kohler,
49 ans, marié, 2 enfants.
Avocat, maire de Delémont.
A toujours habité à Delémont.
PHOTO DANIÈLE LUDWIG
Coprésident du comité de campagne Construire ensemble,
le Delémontain Pierre Kohler croise cette semaine le fer
avec le Neuvevillois Jean-Pierre Graber, coprésident du comité
Notre jura bernois. Si le premier est convaincu que la région a
tout à gagner à se lancer dans l’aventure de la création d’un
nouveau canton, le second estime que les deux régions ont
Originaire d’Elay.
Pour y voir b
■Pourquoi un vote?
Créée pour renouer le dial
interjurassien et régler po
ment la Question jurassie
l’Assemblée interjurassien
reçu en 2005 le mandat d
ner une étude sur l’avenir
tutionnel de la région. L’A
étudié les contours d’un n
veau canton formé du Jur
Jura bernois et évalué les e
du partenariat actuel entr
deux régions. Dans son ra
final, l’AIJ a estimé que la
Propos recueillis par
Céline Lo Ricco Châtelain
Questions
Engagement
Qu’est-ce qui vous a motivé à vous
engager dans un comité de campagne?
Ce vote représente...
Que signifie pour vous ce vote du 24
novembre?
De 1974 à 2013
En quoi ce vote de 2013 diffère-t-il à
votre sens de ceux de 1974 et 1975?
La campagne
Pour l’heure, la campagne reste surtout
confinée aux milieux politiques.
Comment intéresser la population? Quels
seront vos arguments?
Favorable au non
des mentalités trop différentes pour envisager un avenir commun.
Pour Jean-Pierre Graber, le Jura bernois refusera d’unir sa
destinée à celle du canton du Jura, «car les gens ont l’impression
qu’ils vont se faire dominer. Or, dans le canton de Berne,
on nous laisse tranquilles.» Mais tous deux s’accordent pour
dire que ce vote sera déterminant pour l’avenir de la région.
Engagement J’ai toujours eu la
conviction que le Jura bernois doit rester
dans le canton de Berne. Ce n’est
pas seulement une préférence personnelle.
Cette conviction est aussi motivée
par le fait qu’il existe des différences
de mentalités évidentes entre le
Nord et le Sud du Jura, depuis le XIV e
siècle déjà. Ainsi, le Sud du Jura était
relié à la partie dite helvétique de
l’Evêché de Bâle. Elle a noué tôt des
liens politiques avec Berne. Le Sud est
passé à la Réforme, le Nord pas. Le
«parler» du Jura dérive de la langue
d’oïl alors que les autres parlers romands
sont issus de la langue d’oc.
Côté économique, le Jura est plutôt
tourné vers Bâle. Bref, le Jura bernois
est au Jura ce que Vaud est au Valais!
Ce vote représente... Une étape
décisive pour l’avenir du Jura bernois.
Car si on dit oui le 24 novembre,
c’est une certitude absolue que le canton
du Jura remodelé se fera. Il y aura
l’attrait de la nouveauté, de construire
autre chose. Sans compter que les avis
favorables à une nouvelle entité seraient
majoritaires dans une constituante,
puisque parmi les représentants
du Jura bernois figureraient aussi
des partisans d’un nouveau canton.
Je parierais même que le nom et le
Jean-Pierre Graber,
66 ans, veuf, 2 enfants.
Enseignant retraité.
A La Neuveville depuis 1986.
Etabli précédemment à La Ferrière,
Tramelan et Le Locle (NE).
Originaire de Sigriswil (BE).
s souhaitent entrer en matièur
un tel projet. Les citoyens
assiens se prononceront sur
nouvel article constitutionhabilitant
le Gouvernement
ngager un processus tendant
création d’un nouveau can-
. Dans le Jura bernois, les ciens
devront dire s’ils sont
ccord que le Gouvernement
nois engage une procédure
pourrait mener à la création
ne nouvelle entité. CLR
PHOTO STÉPHANE GERBER
LQJ - 16 mai 2013
drapeau du nouveau canton seront les
mêmes que ceux du canton du Jura.
De 1974 à 2013 Ce vote diffère
de celui des années 1970 par sa grande
complexité, qui n’a pas son pareil
dans le monde entier. Imaginez, la
procédure prévue pourrait entraîner
jusqu’à 8 votes! Mais sur le fond,
pour le Jura bernois, la question est la
même qu’en 1975: voulons-nous oui
ou non quitter le canton de Berne?
La campagne Les gens vont peu
à peu s’intéresser d’eux-mêmes au sujet.
De notre côté, nous allons communiquer
régulièrement et aller à la
rencontre de la population. Ce qui est
sûr, c’est que le Jura bernois a plus à
perdre qu’à gagner dans l’aventure.
Pour le canton du Jura, c’est différent.
Une nouvelle entité lui permettrait
d’approcher le seuil démographique
qui en ferait un véritable canton. Le
Jura bernois, lui, risquerait de perdre
son identité, ses capacités à vivre ses
solidarités naturelles avec Berne, le
Plateau et la Suisse romande. Il y aurait
aussi beaucoup d’incertitudes au
niveau fiscal et économique. Le seul
avantage serait qu’on obtiendrait l’assurance
d’avoir des prestations en
français, même pour des détails.

2 FORUM
L’INVITÉE
VIRGINIE BOREL
DIRECTRICE
DU FORUM
DU BILINGUISME,
BIENNE
Petit canton-pont deviendra grand...
Qu’on s’y intéresse ou non, la Question jurassienne inévitablement
fera les titres des médias jusqu’à la fin de l’année
2013 au moins. En ma qualité de Romande établie dans le
Jura bernois et engagée professionnellement en faveur du bilinguisme
actif, j’aimerais m’arrêter sur ce sujet hautement
politique évidemment, mais également citoyen, qui nous
concerne toutes et tous.
Linguistiquement parlant, il est une expression que les autorités
bernoises se plaisent à utiliser régulièrement, celle de
«canton-pont»… Or, si le pont est souvent décrit comme un
clone du fameux Golden Gate de San Francisco du point de
vue officiel, on a toujours plus le sentiment que la majorité
des citoyens bernois n’est pas loin de le considérer comme un
pont suspendu, un de ces «Affenbrücke» aux attaches si fragiles
qu’il menace à tout instant de rompre…
Imaginons un instant les atouts de la situation d’un canton
de Berne aux deux langues officielles véritablement vécues –
et non pas utilisées comme argument marketing…
Economiquement, le canton de Berne attire des entreprises
– suisses ou étrangères – qui aiment à trouver un personnel
sensible à deux langues à disposition. Grâce aux connaissan-
ces – même passives – de la langue minoritaire de leur personnel,
les PME de ce canton sont en mesure d’obtenir des
mandats de part et d’autre de «la bar-
rière de rösti».
L’industrie touristique du canton est
de facto sensibilisée à deux communautés
linguistiques et s’ouvre ainsi
plus aisément à des touristes venus
des quatre coins du monde.
Socialement, humainement et culturellement,
chacun profite de la diversité
ambiante pour aller à la rencontre
des «voisins» de l’autre langue sans
même franchir de limite cantonale…
Utopie me direz-vous? Je veux croire
que non si, dès l’école, on favorise les
échanges à l’intérieur du canton et si
chacun perçoit l’intérêt de l’autre.
Cherchons à mettre en valeur tout ce
qui nous enrichit et nous rapproche,
et non pas ce qui, historiquement, lin-
Et si nous devenions
toutes et tous,
francophones
mais également
germanophones,
les constructeurs
d’un pont solide et durable
à l’intérieur même
du territoire cantonal
que nous partageons?
L’EXPRESS - L’IMPARTIAL VENDREDI 17 MAI 2013
guistiquement ou culturellement nous tient toujours à distance
l’un de l’autre.
Or, l’argumentation simpliste visant à
regrouper dans un territoire commun
«ceux qui se ressemblent» tient plus
d’une «réserve d’Indiens» que de l’enrichissement
que représente l’altérité…
Et si nous devenions toutes et tous,
francophones mais également germanophones,
les constructeurs d’un pont
solide et durable à l’intérieur même du
territoire cantonal que nous partageons?
Nous pourrions alors entamer un dialogue
véritable supposant la reconnaissance
de l’autre dans son identité: nous
en sortirions assurément tous grandis
et notre horizon en serait élargi.
Alors, qu’attendons-nous pour bâtir
ensemble un véritable (canton-) pont
qui sache nous réunir!

.),# "- H7 ().#’ *# $M8\W W\V I

.),# "- H7 ().#’ *# $M8\W W\V I

Le Journal du Jura - 17 mai 2013
#’!"%$
/(#11#O+(- 1#-8(*.%#1
B(+D0>M9;@40D*:@JD>(20;)L;FN1 01 =) -)>B):
6?1 BI2-20)?L =1 P@L1 ;?JL;LNL;@??1= 0N M5
?@P1>,I1 ?H)/ J1>,=1:L:;=/ 6N3I1 LI@N,=2 1?L -@?-1I?21JE &1>)IFN1
P)=),=1 B@NI =1 #NI) ,1I?@;J -@>>1 =1 #NI)/
4@I-2>1?LE $1J -R?;FN1J 1? 020N;I@?L FN1
0)?J N?1 02>@-I)L;1/ =H;?0;442I1?-1 ?1 >2:
I;L1 FN1 =) =@; 01J )NLI1J @N =) 0;-L)LNI1/ =)
>@?)I-9;1 ),J@=N1 ?H2L)?L 02-;02>1?L B=NJ
L1?0)?-1E $1J @BL;>;JL1J BI242I1I@?L >;J1I
JNI =) I1?LI21 1JL;P)=1 B@NI P@;I =) >)-9;?1
B@BN=);I1 JH1>,)==1I 1?4;?/ 0@B21 @? ?1 J);L
LI@B + FN1= 9)==N-;?@63?1E
$;2J B)I =1NI 01P@;I 0H;?4@I>)L;@?/ =1J
BL1 01 L1=J 2L)LJ 0H*>1E @>>1?L B@NI:
I);1?L:;=J 02-1>>1?L >;?;>;J1I @N J?@,1I
=) 0;>1?J;@? B@=;L;-@:;01?L;L);I1 0HN? J-IN:
L;? )NJJ; 02-;J;4 FN1 L1II;,=1>1?L =@NI0 01
-@?J2FN1?-1J/ FN1= FN1 J@;L =1 P1I0;-LG
%I;?-;B)= FN@L;0;1? 0H;?4@I>)L;@? 0N #NI)
,1I?@;J/ $1 #@NI?)= 0N #NI) ) 0H);==1NIJ JN;P;
=H2P@=NL;@? 0N 0@JJ;1I )P1- )-N;L2 03J =1J
BI1>;1IJ J@N,I1J)NLJE (@NL -@>>1 ;= =H) 4);L
B@NI =1J LI)P)NQ 01 -1LL1 JJ1>,=21 ;?L1I1 1L -1 I36=1>1?L 0N -@?4=;L B)I N?
P@L1 B@BN=);I1E ’1 P@N=)?L 1Q9)NJL;4 1L -@>:
B=1L B)I 1JJ1?-1/ $1 #0# ) 1?L I2)-L;:
P2 J@? -@II1JB@?0)?L )??E %)J FN1JL;@?/ 1? 1441L/ 01
?H2P@FN1I FNHN?1 J1N=1 B)IL;1 0N L1II;L@;I1/
FNHN? J1N= -AL2 01 =) BI@,=2>)L;FN1E %@NI
>2>@;I1/ -H1JL )N ;J1 )N 1NQ
"@?0J 01 =) I2N?;4;-)L;@? FN;/ 01BN;J/ ?H1?
4;?;L B)J 01 024I)R1I =) -9I@?;FN1E
(@NB BJ1JL1?1441LP1?N0H),@I01I
N?1 B9)J1 B=NJ BI@)-L;P1 0@?L =1 02,NL 1JL
J@N=;6?2 JR>,@=;FN1>1?L 0)?J =) BI2J1?L1
20;L;@?E
!1NQ =1;L>@L;PJ 6N;01I@?L -1LL1 -)>B):
6?1. ;?4@I>1I 01 >)?;3I1 1Q9)NJL;P1 1L JNI:
BI1?0I1E ’1N=J 0@NL1I@?L 01 -1LL1 =;6?1 01
-@?0N;L1 FN1=FN1J I)I1J B1IJ;4=1NIJ 02-;02:
>1?L ,;1? 4)?2J 1L 2P;01>>1?L -1NQ FN;
BN;J1?L =H1JJ1?L;1= 01 =1NI 7;?4@I>)L;@?8
0)?J =1J ,)LE
!H)II;3I1:6)I01/ ,;1? JOIEEE

L'Impartial - 18 mai 2013
QUESTION JURASSIENNE Le Conseil exécutif a répondu à plusieurs interventions parlementaires.
Le canton de Berne ne financera aucune campagne
Pour le canton de Berne, il n’est
pas question d’engager des fonds
publics pour financer la campagne
en vue du vote sur la Question
jurassienne le 24 novembre.
Il attend de son homologue jurassien
qu’il observe la même ligne
de conduite. «On va s’engager
mais on ne versera pas d’argent»,a
déclaré le conseiller d’Etat bernois
Bernhard Pulver hier en
présentant la réponse du gouvernement
à six interventions parlementaires
déposées par des opposants
comme par des partisans
d’un nouveau canton formé du
Jura et du Jura bernois.
Le gouvernement refuse donc
d’apporter une aide financière
publique aux comités qui militent
pour le maintien du Jura
bernois au sein du canton de
Berne. Une décision qui ne résulte
pas d’un manque de bonne
volonté mais de la jurisprudence
du Tribunal fédéral (TF), a précisé
Bernhard Pulver.
Pour le TF, l’engagement d’un
gouvernement sur les objets
soumis à une votation doit être
conforme aux principes de l’objectivité,
de la proportionnalité
et de la transparence. Si le canton
de Berne engageait des
fonds publics directement dans
une campagne, le résultat de la
votation serait juridiquement attaquable.
Caisses noires
«Il ne faut pas répéter les fautes
commises ilyadesdécennies»,a
expliqué le conseiller d’Etat
dans une allusion à l’affaire des
caisses noires. A la suite d’une
enquête, le gouvernement bernois
reconnaissait en 1984 avoir
versé de manière illégale des
centaines de milliers de francs
aux mouvements antiséparatistes
lors des plébiscites.
L’exécutif bernois l’a répété
hier: il jugerait «inacceptable»
que les autorités du Jura enga-
La votation est prévue le 24 novembre prochain. KEYSTONE
gent des fonds publics pour financer
la campagne tant dans le
Jura que dans le Jura bernois. Il
ne peut cependant pas empêcher
qu’une campagne en faveur
du «oui» soit menée dans le Jura
bernois par des mouvements
implantés dans le Jura.
Le Gouvernement jurassien a
déclaré à plusieurs reprises qu’il
n’investira pas d’argent public
dans des actions de propagande.
Il avait ainsi qualifié début mars
de fantaisistes les affirmations
selon lesquelles il disposerait
d’un budget de campagne oscillant
entre un et deux millions
de francs. Reste que le Conseilexécutif
bernois s’interroge sur
le rôle de la Fondation pour la
réunification. Cette institution
de droit privé, créée en 1988
avec pour objectif d’appuyer
une entité jurassienne, est alimentée
par des contributions
des communes jurassiennes. En
1990, le Parlement jurassien lui
a versé 300 000 francs.
Le gouvernement bernois juge
cette situation problématique
car la Fondation pourrait apporter
son soutien aux comités en
faveur d’un nouveau canton. Il
abordera ce thème lors de la
prochaine réunion avec son homologue
jurassien. Et suivant le
résultat, la question pourrait
être portée à la connaissance du
Département fédéral de justice
et police (DFJP).
C’est le 24 novembre que les
citoyens du Jura bernois et du
Jura se prononceront sur la
mise en place d’une assemblée
constituante chargée de dessiner
un projet de nouveau canton.
ATS

L'Impartial - 18 mai 2013
QUESTION JURASSIENNE Le Conseil exécutif a répondu à plusieurs interventions parlementaires.
Le canton de Berne ne financera aucune campagne
Pour le canton de Berne, il n’est
pas question d’engager des fonds
publics pour financer la campagne
en vue du vote sur la Question
jurassienne le 24 novembre.
Il attend de son homologue jurassien
qu’il observe la même ligne
de conduite. «On va s’engager
mais on ne versera pas d’argent»,a
déclaré le conseiller d’Etat bernois
Bernhard Pulver hier en
présentant la réponse du gouvernement
à six interventions parlementaires
déposées par des opposants
comme par des partisans
d’un nouveau canton formé du
Jura et du Jura bernois.
Le gouvernement refuse donc
d’apporter une aide financière
publique aux comités qui militent
pour le maintien du Jura
bernois au sein du canton de
Berne. Une décision qui ne résulte
pas d’un manque de bonne
volonté mais de la jurisprudence
du Tribunal fédéral (TF), a précisé
Bernhard Pulver.
Pour le TF, l’engagement d’un
gouvernement sur les objets
soumis à une votation doit être
conforme aux principes de l’objectivité,
de la proportionnalité
et de la transparence. Si le canton
de Berne engageait des
fonds publics directement dans
une campagne, le résultat de la
votation serait juridiquement attaquable.
Caisses noires
«Il ne faut pas répéter les fautes
commises ilyadesdécennies»,a
expliqué le conseiller d’Etat
dans une allusion à l’affaire des
caisses noires. A la suite d’une
enquête, le gouvernement bernois
reconnaissait en 1984 avoir
versé de manière illégale des
centaines de milliers de francs
aux mouvements antiséparatistes
lors des plébiscites.
L’exécutif bernois l’a répété
hier: il jugerait «inacceptable»
que les autorités du Jura enga-
La votation est prévue le 24 novembre prochain. KEYSTONE
gent des fonds publics pour financer
la campagne tant dans le
Jura que dans le Jura bernois. Il
ne peut cependant pas empêcher
qu’une campagne en faveur
du «oui» soit menée dans le Jura
bernois par des mouvements
implantés dans le Jura.
Le Gouvernement jurassien a
déclaré à plusieurs reprises qu’il
n’investira pas d’argent public
dans des actions de propagande.
Il avait ainsi qualifié début mars
de fantaisistes les affirmations
selon lesquelles il disposerait
d’un budget de campagne oscillant
entre un et deux millions
de francs. Reste que le Conseilexécutif
bernois s’interroge sur
le rôle de la Fondation pour la
réunification. Cette institution
de droit privé, créée en 1988
avec pour objectif d’appuyer
une entité jurassienne, est alimentée
par des contributions
des communes jurassiennes. En
1990, le Parlement jurassien lui
a versé 300 000 francs.
Le gouvernement bernois juge
cette situation problématique
car la Fondation pourrait apporter
son soutien aux comités en
faveur d’un nouveau canton. Il
abordera ce thème lors de la
prochaine réunion avec son homologue
jurassien. Et suivant le
résultat, la question pourrait
être portée à la connaissance du
Département fédéral de justice
et police (DFJP).
C’est le 24 novembre que les
citoyens du Jura bernois et du
Jura se prononceront sur la
mise en place d’une assemblée
constituante chargée de dessiner
un projet de nouveau canton.
ATS

L'Impartial - 18 mai 2013
QUESTION JURASSIENNE Le Conseil exécutif a répondu à plusieurs interventions parlementaires.
Le canton de Berne ne financera aucune campagne
Pour le canton de Berne, il n’est
pas question d’engager des fonds
publics pour financer la campagne
en vue du vote sur la Question
jurassienne le 24 novembre.
Il attend de son homologue jurassien
qu’il observe la même ligne
de conduite. «On va s’engager
mais on ne versera pas d’argent»,a
déclaré le conseiller d’Etat bernois
Bernhard Pulver hier en
présentant la réponse du gouvernement
à six interventions parlementaires
déposées par des opposants
comme par des partisans
d’un nouveau canton formé du
Jura et du Jura bernois.
Le gouvernement refuse donc
d’apporter une aide financière
publique aux comités qui militent
pour le maintien du Jura
bernois au sein du canton de
Berne. Une décision qui ne résulte
pas d’un manque de bonne
volonté mais de la jurisprudence
du Tribunal fédéral (TF), a précisé
Bernhard Pulver.
Pour le TF, l’engagement d’un
gouvernement sur les objets
soumis à une votation doit être
conforme aux principes de l’objectivité,
de la proportionnalité
et de la transparence. Si le canton
de Berne engageait des
fonds publics directement dans
une campagne, le résultat de la
votation serait juridiquement attaquable.
Caisses noires
«Il ne faut pas répéter les fautes
commises ilyadesdécennies»,a
expliqué le conseiller d’Etat
dans une allusion à l’affaire des
caisses noires. A la suite d’une
enquête, le gouvernement bernois
reconnaissait en 1984 avoir
versé de manière illégale des
centaines de milliers de francs
aux mouvements antiséparatistes
lors des plébiscites.
L’exécutif bernois l’a répété
hier: il jugerait «inacceptable»
que les autorités du Jura enga-
La votation est prévue le 24 novembre prochain. KEYSTONE
gent des fonds publics pour financer
la campagne tant dans le
Jura que dans le Jura bernois. Il
ne peut cependant pas empêcher
qu’une campagne en faveur
du «oui» soit menée dans le Jura
bernois par des mouvements
implantés dans le Jura.
Le Gouvernement jurassien a
déclaré à plusieurs reprises qu’il
n’investira pas d’argent public
dans des actions de propagande.
Il avait ainsi qualifié début mars
de fantaisistes les affirmations
selon lesquelles il disposerait
d’un budget de campagne oscillant
entre un et deux millions
de francs. Reste que le Conseilexécutif
bernois s’interroge sur
le rôle de la Fondation pour la
réunification. Cette institution
de droit privé, créée en 1988
avec pour objectif d’appuyer
une entité jurassienne, est alimentée
par des contributions
des communes jurassiennes. En
1990, le Parlement jurassien lui
a versé 300 000 francs.
Le gouvernement bernois juge
cette situation problématique
car la Fondation pourrait apporter
son soutien aux comités en
faveur d’un nouveau canton. Il
abordera ce thème lors de la
prochaine réunion avec son homologue
jurassien. Et suivant le
résultat, la question pourrait
être portée à la connaissance du
Département fédéral de justice
et police (DFJP).
C’est le 24 novembre que les
citoyens du Jura bernois et du
Jura se prononceront sur la
mise en place d’une assemblée
constituante chargée de dessiner
un projet de nouveau canton.
ATS

Le Journal du Jura - 18 mai 2013

«Il est hors de question que
le Gouvernement verse des
fonds publics à des comités et
des mouvements privés, ou affecte
de l’argent à une campagne
qu’il mènerait lui-même. Il
ne s’agit pas d’un manque de
bonne volonté ou d’un désintérêt
pour le Jura bernois, il s’agit
de respecter la jurisprudence et
d’éviter que le résultat de la votation
fasse l’objet de recours.
Il ne doit y avoir aucune irrégularité
dans la campagne».
Membres de la Délégation
du Conseil-exécutif aux affaires
jurassiennes (DAJ), Philippe
Perrenoud et Bernhard Pulver
ont clairement réaffirmé hier
devant les médias la position
du Gouvernement bernois en
vue du vote du 24 novembre
sur l’avenir politique du Jura
bernois. Faisant allusion à la fa-
meuse affaire des caisses noires
- le Gouvernement bernois
avait financièrement soutenu
les mouvements antiséparatistes
lors des plébiscites des années
1970 – Bernhard Pulver a
insisté: «Nous avons retenu les
leçons du passé. Le Gouvernement
défendra fermement le
maintien du Jura bernois dans
le canton de Berne, mais son
engagement se fera selon des
principes d’objectivité, de proportionnalité
et de transparence,
dans la limite de ce qu’autorise
le Tribunal fédéral».
C’est précisément en ces
termes que le Gouvernement
a répondu aux diverses interventions
parlementaires abordant
la question de son engagement
dans la campagne, et
qui seront traitées par le
Grand Conseil lors de la session
de juin.
Ainsi, le Conseil-exécutif recommande
aux députés de rejeter
la demande des trois dé-
putés UDC du Jura bernois
(Anne-Caroline Graber, Manfred
Bühler et Jean-Michel
Blanchard). Ces derniers souhaitaient
que le canton engage
«au moins un million de francs
dans la campagne» pour répondre
aux importants moyens
qui, selon eux, allaient être engagés
par le canton du Jura en
vue du 24 novembre.
Rappelons que ces allégations
ont par la suite été clairement
démenties par les autorités
jurassiennes, qui ont affir-
mé qu’aucun argent public ne
échéant, il s’inquiète de savoir de
quelle façon le canton de Berne va à
l’avenir fournir des prestations de
qualité aux francophones dans le domaine
de l’utilisation et de la protection
durable des eaux et du sol.
Interrogé par Le Quotidien jurassien,
Jacques Ganguin, chef adjoint
de l’OED, a confirmé hier la disparition
à la fin de ce mois de l’antenne
du Jura bernois à Moutier. Il explique
que la réflexion a été initiée suite à
l’annonce du départ à la retraite du
responsable du bureau de Moutier.
«Monsieur Wahli partageait de
toute façon déjà son temps entre
Moutier et Berne. Du moment que
son successeur n’habite pas dans le
serait investi par le gouvernement
dans des actions de propagande.
Du côté du Gouvernement
bernois, on estime
que le Gouvernement jurassien
a donné l’information de
manière transparente. «Il
n’existe à ce jour aucune raison
objective de la mettre en
doute», insiste-t-il.
Reste qu’un point est tout de
même jugé problématique par
le Gouvernement bernois. A
savoir le rôle que pourrait jouer
Jura bernois (n.d.l.r: il vient de Fribourg)
et que le canton doit faire des
économies, nous avons décidé de faire
d’une pierre deux coups. Mais ce
ne sont pas des motifs économiques
dans la campagne la Fondation
de la réunification, cette entité
de droit privé créée en 1988 qui
avait reçu au début des années
1990 un don de 300 000 fr. du
canton du Jura (dans le cadre
du 700e de la Confédération)
et qui est encore alimenté à
l’occasion par certaines communes
jurassiennes.
Qu’adviendrait-il en effet si
cette fondation venait à soutenir
un comité de campagne défendant
le oui le 24 novembre
(par exemple le comité
Construire ensemble, comme
certaines rumeurs le laissent
entendre, lire ci-dessous)? Serait-ce
juridiquement admissible
étant donné qu’une partie
des fonds provient des communes
jurassiennes, donc de
fonds publics? Car le Gouvernement
bernois s’est montré
très clair: il jugerait inacceptable
que des fonds publics servent
à financer la campagne,
d’un côté comme de l’autre. Il
ne pourrait accepter non plus
que des organismes faisant
campagne sur le territoire bernois
soient financés par des
fonds publics jurassiens.
«La situation est délicate.
Une commune n’a le droit de
s’impliquer dans une campagne
que si elle est directement
concernée. Mais où est la limite?
Et de quelle manière oseelle
s’engager? Juridiquement,
la question n’est pas réglée de
manière très claire», commente
Bernhard Pulver. Le Gouvernement
bernois entend donc
éclaircir ce point avec son homologue
jurassien lors d’une
prochaine entrevue. Les questions
d’égalité de traitement et
de non-ingérence dans les affaires
d’un autre canton seront
aussi abordées.
«Il est dans l’intérêt des deux
cantons de faire preuve d’une
grande prudence. Nous devons
analyser les répercussions que
pourrait avoir l’utilisation du
fonds de la réunification. Nous
avons tous intérêt à respecter
les mêmes règles et je pense
que les partisans d’un nouveau
canton auraient tout intérêt à
ne pas utiliser cet argent», glisse
Philippe Perrenoud. Au besoin,
le Gouvernement bernois
se réserve le droit de porter cette
question à la connaissance
de la Confédération.
Reste à savoir quelle est la
réelle possibilité d’intervention
du Gouvernement jurassien
sur ce point. La fondation n’estelle
pas en effet une entité de
droit privé? L’ordre du jour de
la prochaine bipartite, en tous
les cas, s’annonce déjà bien
chargé.
«N
ous ne financerons
pas la campagne! Toutefois,
si on nous sollicite pour
contribuer au financement
d’une étude ou toute autre publication
susceptible d’amener
le meilleur éclairage en vue du
vote du 24 novembre, nous
entrerons en matière.»
Toujours aussi discrets, les
responsables du Fonds de la
réunification insistent toutefois:
«Nous n’interviendrons
pas au cœur de la campagne
politique.» En clair, ni le mouvement
interpartis Construire
ensemble, ni le Mouvement
autonomiste jurassien ne recevront
d’argent frais. «Sauf
s’ils nous sollicitent pour financer
une étude.»
Malgré tout, Construire ensemble
ne dirait pas non à un
ise à Moutier depuis plusieurs
S années, l’antenne du Jura ber-
nois du service cantonal des eaux et
des déchets (OED) fermera ses portes
à la fin du mois. Les services seront
désormais assurés uniquement depuis
Berne. Le canton en a décidé
ainsi suite au départ à la retraite de
l’unique collaborateur du bureau de
Moutier, René Wahli. Du côté de
l’OED, on assure toutefois qu’il n’y
aura aucune détérioration des prestations
pour les francophones.
C’est le député d’Eschert, Patrick
Gsteiger (Parti évangélique), qui a
rendu publique cette information, via
une interpellation déposée hier à l’attention
du Conseil-exécutif. Le député
souhaite savoir s’il faut effectivement
s’attendre à une suppression
du bureau de Moutier. Le cas
qui ont motivé en premier lieu cette
décision», assure Jacques Ganguin.
Selon lui, cette réorganisation ne
posera aucun problème, puisque le
bureau de Moutier ne comprenait pas
de guichet. «Il n’y a pas besoin d’un
bureau sur place. Beaucoup de choses
se font par Internet ou par téléphone.
Quand il faudra faire des visites sur le
terrain, le successeur de René Wahli
se déplacera depuis Berne, tout simplement.
Au niveau des prestations, il
n’y aura aucun changement. Ce qui
est important, c’est que les communes
et entreprises qui nous sollicitent
puissent avoir un interlocuteur compétent
et de langue maternelle française,
ce qui sera toujours le cas», insiste
le chef adjoint de l’OED.
Dans son interpellation, Patrick
Gsteiger relève en outre que ni le
LQJ - 18 mai 2013
don émanant du fameux fonds:
«Une analyse juridique rigoureuse
s’avère toutefois indispensable
pour éviter un piège. Quoi
qu’il en soit, nous nous interdisons
de recevoir de l’argent public.
Nous présenterons en juin
un budget dans la plus grande
transparence», insiste Pierre
Kohler.
En 1990, le Parlement jurassien
avait octroyé 300 000 fr. à
la création de la Fondation de la
réunification. Il resterait aujourd’hui
moins de 150 000 fr.
en caisse. Ce fonds a notamment
été alimenté irrégulièrement
par des communes jurassiennes
via une obole par habitant.
La Fondation de la réunification
avait été créée en réponse
à la Fondation 16 Mars, son
pendant antiséparatiste.
Conseil du Jura bernois, ni les autorités
politiques communales n’ont été
avertis de cette décision de centralisation
à Berne. Jacques Ganguin ne décèle
là encore aucun problème. «Ça
en aurait été un s’il y avait une diminution
des prestations. Mais ce n’est
pas le cas», répète-t-il, affirmant que
«la continuité sera assurée».
Le député d’Eschert, pour sa part,
attend des explications du Gouvernement.
«Après la tentative de supprimer
les examens de conduite à Tavannes,
puis l’introduction d’une nouvelle
procédure d’inscription au chômage
(obligation de se rendre dans les
ORP), toujours sans avis préalable, le
gouvernement bernois entend-il imposer
au Jura bernois d’autres mesures
de centralisation?», s’interroge-t-il.
La question est posée.

— Samstag, 18. Mai 2013 23
Bern
Jura: Kein Kantonsgeld für Polit-PR
Die bernische Regierung wird kein Steuergeld für Kampagnen zum Jura-Votum vom 24. November einsetzen.
Die Regierungsräte werden aber bei ihren Auftritten für den Verbleib des Berner Juras beim Kanton werben.
Simon Thönen
Am 24. November stimmen der Berner
Jura und der Kanton Jura darüber ab, ob
sie einen gemeinsamen Kanton gründen
wollen. Nicht weniger als «mindestens
eine Million Franken» aus der Kantonskasse
für Abstimmungspropaganda forderten
drei bernjurassische SVP-Grossräte
in einer dringlichen Motion. Sie begründen
dies mit angeblich ähnlich grossen
Summen, welche die projurassische
Seite aus dem Jura von Kanton, Gemeinden
und öff entlichen Stiftungen erhalten
würden.
Gleich zwei Regierungsräte, der bernjurassische
Gesundheitsdirektor Philippe
Perrenoud (SP) und der Erziehungsdirektor
Bernhard Pulver (Grüne),
traten gestern in Bern vor die Medien,
um dieser Forderung eine Absage zu erteilen.
Eigentlich hätte auch Gemeindedirektor
Christoph Neuhaus (SVP) dabei
sein sollen, doch dieser entschied sich
kurzfristig für einen anderen Anlass.
Nein zu staatlichen Kampagnen
«Die Regierungsräte werden sich bei
ihren Auftritten stark für den Berner
Jura engagieren», versprach Pulver zwar.
Der Kanton wolle und dürfe sich aber
nicht fi nanziell engagieren. Es komme
für die Regierung «nicht infrage, privaten
Komitees oder Gruppierungen
öff entliche Mittel zukommen zu lassen
oder Gelder für eine eigene Kampagne
einzusetzen».
Pulver begründete dies rechtlich –
mit den Grenzen, die das Bundesgericht
für staatliche Information in Abstimmungskämpfen
setzt. Mit Steuergeld
bezahlte Information müsse objektiv,
transparent und verhältnismässig sein.
Eine direkt oder indirekt vom Kanton
fi nanzierte Abstimmungskampagne
wäre dies nicht. Es bestünde deshalb die
Gefahr, dass das Abstimmungsresultat
deswegen juristisch angefochten werden
könnte. Pulver: «Im Extremfall
könnte das zu einer Annullierung des
Abstimmungsergebnisses durch das
Bundesgericht führen.»
Nur am Rande spielte Pulver auf die
Last der Vergangenheit an. Darauf, dass
die bernische Regierung bei den Jura-
Plebisziten der 1970er-Jahre heimlich
probernische Kräfte aus «schwarzen
Kassen» fi nanziert hatte – was in der
Folge zum grossen Finanzskandal der
80er-Jahre führte und den Jurakonfl ikt
neu anheizte. Eine Jura-Abstimmung,
jene über den Verbleib des Laufentals
beim Kanton Bern, wurde vom Bundesgericht
wegen der «schwarzen Kassen»
Berns sogar annulliert. Bei der Wiederholung
der Abstimmung wechselte das
Laufental dann zum Kanton Baselland.
Solche juristischen Auseinandersetzungen
wolle man nun vermeiden, sagte
Perrenoud. Denn das Ziel des Jura-Abkommens
der Kantone Bern und Jura sei
Die auch von Gemeinden
fi nanzierte Stiftung wird den
jurassischen Abstimmungskampf
mitfi nanzieren. Bern
verlangt Auskünfte vom
Kanton Jura.
Simon Thönen
Die jurassische Regierung betont wie die
bernische, dass sie keine Kantonsgelder
für den Abstimmungskampf oder zur
Finanzierung von Abstimmungskomitees
einsetzen werde. Kein Geheimnis ist
allerdings, dass sie in der Vergangenheit
projurassische Propaganda fi nanzierte:
1990 bewilligte das jurassische Kantonsparlament
einen Kredit von 300 000
Franken als Startkapital für eine «Stiftung
für die Wiedervereinigung». Diese
bezweckt den Zusammenschluss von
Kanton Jura und Berner Jura.
Keine Staatsknete für Abstimmungspropaganda: Regierungsräte Bernhard Pulver und Philippe Perrenoud. Foto: Valérie Chételat
es ja gerade, die Jura-Frage politisch
über Volksentscheide zu lösen.
Intervention beim Kanton Jura
Empört reagierte gestern die bernische
SVP auf das regierungsrätliche Nein zu
staatlich fi nanzierten Abstimmungskampagnen,
welches die Partei als «blauäugig»
bezeichnete: «Es geht nicht nur
um den Berner Jura, es geht um unseren
Kanton. Der Kanton Jura will sein Kantonsgebiet
vergrössern. Diesen Eroberungsgelüsten
darf der Kanton Bern
nicht einfach mit Gelassenheit begegnen.»
Sie wiederholte die Vorwürfe,
dass die «Kampagne, die vonseiten des
Kantons Jura gesteuert wird, sehr wohl
aus öff entlichen Geldern gespiesen
wird».
Der bernische Regierungsrat verwies
darauf, dass die jurassische Regierung
versichert hat, sie werde keine öff entlichen
Gelder in Propagandaaktionen investieren.
Die bernische Regierung habe
keinen Grund, «die Aussagen der Regierung
des Kantons Jura zu bezweifeln».
Dies ist allerdings nur der diplomatische
Teil der Antwort. Denn die bernische
Exekutive sieht durchaus Grund zur
Intervention. Und zwar bezüglich der
jurassischen «Stiftung für Wiedervereinigung»,
die auch von der SVP
gebrandmarkt wird (siehe Text unten).
Die umstrittene Rolle der «Stiftung für Wiedervereinigung» im Kanton Jura
Von jurassischer Seite wurde stets betont,
dass dies ein öff entlicher Beschluss
war. Die Finanzhilfe könne deshalb nicht
mit den «schwarzen Kassen» verglichen
werden, mit denen der Kanton Bern in
den Siebzigerjahren heimlich die
Proberner fi nanzierte. Im Zeichen der
Entspannung zwischen den Kantonen
Jura und Bern wurde die damalige
Spende der jurassischen Regierung dennoch
off enbar ein wenig peinlich. Jedenfalls
rechnete sie schon 2007 im Parlament
vor, dass die Stiftung das Geld
höchst wahrscheinlich schon zu Beginn
der 1990er-Jahre ausgeben habe.
Keine Auskunft zum Vermögen
Anders tönt dies bei der Stiftung. «Es
bleibt eine Summe übrig», sagt Stiftungsrat
Pierre Philippe auf Anfrage.
Wie viel und über welches Kapital die
Stiftung jetzt verfügt, will der Veteran
des jurassischen Kampfs nicht sagen.
Diese Stiftung, welche den Abstimmungskampf
mitfi nanzieren wird,
wurde ursprünglich vom Kanton Jura
fi nanziert und seither auch von Spenden
jurassischer Gemeinden. Man werde die
Stiftung am nächsten Treff en mit der
jurassischen Regierung thematisieren,
kündete Perrenoud an. Je nach den Antworten
werde man danach den Bund
einschalten, der die Schirmherrschaft
über das Jura-Abkommen ausübt.
Plädoyer für den Berner Jura
Im Übrigen taten Pulver und Perrenoud
bei ihrem Auftritt gestern das, was bernische
Regierungsräte im Abstimmungskampf
tun dürfen und sollen: Sie
begründeten mit viel Herzblut, warum
ihrer Ansicht nach der Berner Jura beim
Kanton Bern bleiben sollte. «Die meisten
Bernjurassierinnen und Bernjurassier
fühlen sich nicht als Subjekte des Kantons
Bern, sondern als Bürgerinnen und
Bürger eines zweisprachigen Kantons»,
betonte Perrenoud. Hier seien sie zwar
eine sprachliche Minderheit, aber als
solche seien sie «gut integriert und sie
fühlen sich wohl». Die kulturelle und
territoriale Vielfalt des Kantons Bern sei
ein Gewinn für Bern, aber auch für die
Schweiz, sagte Pulver. «Bern ist eine
Brücke zur Romandie und ein Abbild
der Schweiz im Kleinen.»
Die Schätzungen der bernischen SVP,
wonach die Stiftung gegen eine Million
Franken in den projurassischen Abstimmungskampf
stecken könnte, dürften
allerdings weit übertrieben sein.
So rechnet das grösste projurassische
Abstimmungskomitee mit dem Namen
«gemeinsam bauen» mit einem Budget
von «total hoff entlich 250 000 Franken»,
wie Co-Präsident und Alt-Regierungsrat
Pierre Kohler auf Anfrage sagt.
Vielleicht einen Fünftel davon könne
sich das Komitee von der «Stiftung für
Wiedervereinigung» erhoff en, meint
Kohler. Er bestätigt, dass das Komitee
bei der Stiftung einen Antrag auf Unterstützung
gestellt hat. Das Komitee werde
sein Budget im Lauf des Sommers off enlegen,
verspricht Kohler.
Auf bernischer Seite wird die Stiftung
von der SVP als Schnittstelle für staatliche
Abstimmungspropaganda im Kanton
Jura attackiert. Aber auch der berni-
Kommentar Simon Thönen
Teurer Bau in der Lorraine
Finanzdirektor Schmidt verteidigt
9-Mio.-Bau am Centralweg. 25
Kluge Zurückhaltung bei Jura-Votum
Einen klugen Grundsatzentscheid hat
die bernische Kantonsregierung zur
Jura-Abstimmung vom 24. November
gefällt: Sie wird keine Kantonsgelder in
den Abstimmungskampf stecken. Dies
ist insbesondere vor dem geschichtlichen
Hintergrund der «schwarzen
Kassen» richtig. Die bernische Regierung
finanzierte in den Siebzigerjahren
heimlich probernische Organisationen
mit Lotteriegeldern. Als dies im
Finanzskandal aufflog, heizte dies den
Jurakonflikt erneut kräftig an.
Natürlich fordert nicht einmal die
SVP, dass der Regierungsrat nun
wieder in «schwarze Kassen» greift.
Aber staatliche Propaganda ist auch
dann rechtlich nicht zulässig, wenn sie
offen und transparent beschlossen
wird. Wer sich nicht daran hält,
riskiert juristische Rekurse gegen das
Abstimmungsresultat.
Zu begrüssen ist, dass auch die
jurassische Regierung betont, sie
sche Regierungsrat will von der jurassischen
Regierung Auskünfte zur Rolle der
Stiftung – und er behält sich vor, unter
Umständen die Bundesbehörden einzuschalten.
Allerdings wird die bernische
Regierung zuerst noch abklären müssen,
ob auf probernischer Seite mit der
«Stiftung des 16. März» eine ähnlich
gelagerte Organisation vorhanden ist,
wie sie gestern auf Anfrage einräumte.
Gemeinden als Geldquelle
Die Wiedervereinigungs-Stiftung fi nanzierte
sich nach der Startfi nanzierung
durch den Kanton vor allem über die
Kommunen. Über Jahre hinweg hat sie
alle Gemeinden im Kanton Jura um einen
Franken pro Einwohner gebeten. Bei
70 000 Kantonseinwohnern sind das
theoretisch also ebenso viele Franken
pro Jahr. Allerdings zahlten wohl nie alle
Gemeinden und die Spendierlust schlief
mit der Zeit ein. Im Hinblick auf die
werde kein Kantonsgeld in Abstimmungspropaganda
stecken. Delsberg
wird sich allerdings von Bern Fragen
zur Stiftung für Wiedervereinigung
gefallen lassen müssen. Zwar hat der
Kanton Jura diese Stiftung offenbar
nur einmal vor 23 Jahren finanziert.
Geld von jurassischen Gemeinden ist
aber erwiesenermassen eine Hauptquelle
für diese Stiftung – und auch für
Gemeinden gilt, dass sie sich nur
zurückhaltend in Abstimmungskämpfen
engagieren dürfen.
Dennoch ist die Forderung der SVP
sehr unklug, als Antwort nun im
Kanton Bern Propaganda aus der
Staatskasse zu bezahlen. Denn aller
Voraussicht nach wird Bern die
Abstimmung vom 24. November im
Berner Jura so oder so gewinnen.
Gerade deshalb sollte Bern kein Risiko
eingehen, dass später das Bundesgericht
die Abstimmung wegen staatlicher
Propaganda annullieren könnte.
Jura-Abstimmung vom 24. November rief
der Präsident der Vereinigung der jurassischen
Gemeinden, René Girardin, die
Kommunen zur Erneuerung der Spenden
auf. «Der Aufruf hatte ein gewisses Echo»,
sagt Philippe. Allerdings nicht immer ein
positives. So lehnte das Gemeindeparlament
von Pruntrut kürzlich einen Beitrag
von 13 500 Franken an die Stiftung ab.
«Es ist nicht akzeptabel, dass öff entliche
Gelder in eine Abstimmungskampagne
gesteckt werden», sagte ein Gemeindeparlamentarier.
Für die bernische Regierung ist es
auch rechtlich fragwürdig, wenn Gemeinden
Geld für Abstimmungspropaganda
spenden. Zulässig sei dies nur,
wenn die Gemeinde nachweisen könne,
dass sie durch eine kantonale Abstimmungsvorlage
speziell betroff en ist,
sagte gestern Regierungsrat Bernhard
Pulver (Grüne). Dies dürfte bei der Jura-
Abstimmung kaum der Fall sein.

Berner Zeitung - 18 mai 2013

Jura-Plebiszite
sollen fair sein
Die Berner Regierung setzt
sich für den Verbleib des
Südjuras im Kanton ein.
Von Richard Diethelm, Bern
Im Berner Südjura und im Kanton Jura
wird das Volk am 24. November an der
Urne befinden, ob es einen neuen Kanton
bilden will. Resultiert in beiden Abstimmungen
ein Ja, ist der Weg zu einem
neuen welschen Kanton allerdings noch
weit. Als Nächstes müssten die Stimmberechtigten
im ganzen Kanton Bern
und im Kanton Jura die Einsetzung eines
Verfassungsrates gutheissen. Süd- und
Nordjurassier würden daraufhin den
Verfassungsrat wählen und zwei, drei
Jahre später über die Verfassung des
neuen Kantons abstimmen. Das letzte
Wort hätte das Schweizervolk.
Sagt der Südjura am 24. November jedoch
Nein, ist die «Wiedervereinigung»
der beiden Jura vom Tisch. Allerdings
dürfen südjurassische Gemeinden nach
der November-Abstimmung so oder so
beantragen, ein Verfahren zum Wechsel
in den anderen Kanton einzuleiten. Tun
sie dies innerhalb von zwei Jahren, hat
ihnen die Berner Regierung versprochen,
dem Grossen Rat ein entsprechendes
Gesetz zu unterbreiten.
Schatten der Vergangenheit
Im Februar 2012 hatten sich die Regierungen
von Bern und dem Jura unter der
Schirmherrschaft des Bundes auf dieses
Vorgehen geeinigt, das das Selbstbestimmungsrecht
der Jurassier beidseits der
Kantonsgrenze betont. So hitzig wie in
den Jahren, die der Gründung des Kantons
Jura 1978 vorangingen, wird heute
über die Jura-Frage zwar nicht mehr gestritten.
Aber die Vergangenheit wirft
einen Schatten auf die Abstimmungen
vom 24. November.
So verlangen SVP-Grossräte aus dem
Südjura von der Regierung, sie solle
«mindestens eine Million Franken» in
die Kampagne für den Verbleib ihrer
Heimat im Kanton Bern stecken. Der Regierungsrat
setzt sich im Abstimmungskampf
zwar klar dafür ein, dass die drei
französischsprachigen Bezirke bei Bern
bleiben. «Aber wir werden privaten
Komitees oder Gruppierungen keine
öffentlichen Mittel zukommen lassen
oder Gelder für eine eigene Kampagne
einsetzen», sagte Erziehungsdirektor
Bernhard Pulver gestern in Bern.
Er begründete dies mit Schranken,
die das Bundesgericht gesetzt habe. Es
gibt auch historische Gründe: In den
70er-Jahren hatte die damalige Berner
Regierung an Bern-treue Organisationen
insgeheim mehrere Hunderttausend
Franken bezahlt, um den Ausgang der
damaligen Jura-Plebiszite zu beeinflussen.
1984 deckte ein Finanzrevisor die
Existenz «schwarzer Kassen» auf, aus
denen Regierungsräte die Gelder überwiesen
hatten. Der Skandal über das verdeckte
Handeln der «gnädigen Herren»
kostete zwei Regierungsräte das Amt.
Im Hinblick auf den 24. November
mahnt nun die Berner Regierung die jurassische
Seite, ebenfalls keine öffentlichen
Gelder in die Kampagne zu stecken.
Anfang März wies Delsberg Berichte
in südjurassischen Medien zurück,
der Jura wende ein bis zwei Millionen
Franken für die Kampagne zugunsten
eines neuen Kantons auf. Das Pro-
Komitee «Construire ensemble» erhalte
kein Geld vom Kanton, versichert die
Regierung. Aber es hat eine 1988 gegründete
Stiftung für Wiedervereinigung um
Geld ersucht. Die Stiftung erhielt 1990
vom Staat einen einmaligen Beitrag von
300 000 Franken. «Wir machen keine
Politik, sondern tragen mit Beiträgen an
Publikationen zur Aufklärung bei», beteuert
Präsident Charles Raccordon.
TA-Grafik
NE
Pruntrut
Saint-Imier
JURA
Berner Jura
Tages Anzeiger - 18 mai 2013
Delsberg
Moutier
Biel
BERN

Le débat sur l’avenir institutionnel
du Jura et du Jura bernois
qui se jouera dans les urnes
le 24 novembre prochain
est resté jusqu’ici cantonné
pour l’essentiel à la sphère politique.
Le grand public est invité
à investir le terrain et à
s’afficher une première fois
pour la cause. Le comité interpartis
et interjurassien
Construire ensemble qui milite
pour le «oui» organise le
1 er juin une soirée de gala à la
halle des fêtes de Bassecourt
(dès 19 h) pour lancer la campagne
et récolter des fonds
afin de mener à bien celle-ci.
«On s’est posé la question
du meilleur moment pour lancer
la campagne. Il y a un certain
nombre d’événements
importants en juin, le 23 juin
bien sûr, mais aussi la publication
du rapport du Gouvernement
sur la Question jurassienne.
Avant les vacances, on
estime que c’est le bon moment.
Cela d’autant plus que
notre idée est de travailler
dans la durée avec des moyens
de convictions classiques»,
avance Philippe Zahno,
conseiller de campagne du comité
qui réunit l’ensemble des
partis politiques dans le Jura
et les partis autonomistes du
Jura bernois.
Une fourchette d’artistes indigènes
montera sur scène
pour animer la soirée. Les
chanteurs Bel Hubert et Vincent
Vallat seront de la partie
tout comme l’humoriste
Thierry Meury. Le photographe
Roger Meier présentera
une série de clichés grands
formats à cette occasion.
«Notre objectif est de permettre
aux gens de se rencontrer
pour véritablement
construire ensemble ce projet
et ce lors d’une manifestation
festive et politique», explique
Pierre Kohler, maire de Delémont
et coprésident du comi-
té. Lui et son homologue du
Jura bernois, le maire de
Saint-Imier Stéphane Boillat,
s’exprimeront. Le Gouvernement
jurassien qui sera présent
prendra également la parole.
Les organisateurs profiteront
de cette soirée qui comprendra
également le service
d’un repas pour récolter des
fonds de campagne. Les besoins
de l’association sont esti-
LQJ - 18 mai 2013
més à quelque 200 000 francs
à ce stade.
Jusqu’à un demi-millier de
personnes sont attendues.
«On espère que cette manifestation
aura du succès, c’est
l’avenir du Jura qui se joue»,
remarque Pierre Kohler.

Journal du Jura - 18 mai 2013

J.H.:
Oui. Ce vote est le signe d’une démocratie
vivante. C’est une proposition
d’entrée en matière. Il serait farfelu
de refuser une telle offre. Le seul bémol
est que le scrutin intervient peutêtre
trop tôt. Ceux qui prennent position
aujourd’hui sont en majorité les
mêmes que ceux qui ont milité dans
les années 1970. Il aurait été préférable
de laisser le débat à la jeune génération,
qui aurait pu amener de nouvelles
idées. Quant au canton de l’Arc
jurassien, c’est une autre question.
Quoi qu’il advienne, on va vers une
redéfinition du fédéralisme suisse.
C’est un fait: davantage que vers Bienne
ou la région jurassienne, La Neuveville
penche du côté de Neuchâtel.
Dans les années 1970, certains Neuvevillois
ont voté non au canton du Jura
mais auraient volontiers dit oui pour
rejoindre Neuchâtel. Et même si la
question est moins émotionnelle pour
les Neuvevillois, ils vont s’y intéresser,
car ils sont ouverts d’esprit. Il y a des
questions de mentalité et de culture,
mais aussi la perspective de rejoindre
la Romandie. Car quoi qu’on en dise,
Berne n’est pas un canton romand. Il
est naturel qu’il cherche des alliances
en Romandie, car cela lui permet de
faire contrepoids à la région de Zurich.
Mais cette image de «pont» vers
la Romandie qu’il se donne, ce n’est
qu’une question d’influence politique.
La Neuveville
a déjà tout perdu ces dernières années,
du préfet au tribunal en passant
par divers offices. Et si Moutier devait
rejoindre le canton du Jura dans un
deuxième temps, c’est tout le Jura bernois
qui pourrait se retrouver à nu, car
il y a un risque que bien des services
soient centralisés à Bienne. Pour La
Neuveville, la chance de retrouver une
certaine importance passe par un oui.
Certains disent que les finances jurassiennes
ne sont pas brillantes, mais
celles de Berne ne vont pas mieux...
Il faut que les
gens répondent à la bonne question.
On ne nous demande pas de rejoindre
le canton du Jura, mais d’étudier une
proposition. Un oui signifierait un appel
à l’imagination, à la participation
pour créer quelque chose de neuf,
dans une Constituante qui devrait être
composée d’au moins deux tiers de
jeunes de moins de 40 ans. Par
contre, en cas de non, on va vers un
amoindrissement de notre région.
ien
clair
R.M.:
Oui, c’est la suite logique de l’Accord
du 25 mars 1994 entre Berne et le Jura.
Si on était d’abord venu avec la question
d’un canton de l’Arc jurassien, ça
aurait donné l’impression qu’on voulait
se débarrasser du problème jurassien
en impliquant les Neuchâtelois. Il
faut d’abord régler la Question jurassienne
au sens de l’accord de 1994.
Il n’y a pas de communauté d’intérêt
avec le Jura. On se situe dans les extrêmes
géographiquement et cela se voit
politiquement. On doit faire beaucoup
d’efforts pour montrer qu’on existe,
même dans le Jura bernois. Pour les
Neuvevillois, peu importe d’être avec
Berne, Neuchâtel ou le Jura, pourvu
qu’ils aient du travail. Le seul moyen
de gagner en importance serait de fusionner
avec le Landeron (NE). Mais ce
n’est pas notre rôle d’être la ville qui
créerait l’éclatement du Jura bernois.
Pour
La Neuveville, ça ne changerait rien
d’être dans un canton ou l’autre. On
sera toujours à un extrême. Notre situation
ne s’améliorerait pas dans un
nouveau canton du Jura. On devrait
même faire plus de route pour rejoin-
LQJ - 23 mai 2013
dre la capitale à Delémont (je ne crois
pas à une capitale à Moutier). Si on reste
Bernois, la situation ne va pas se dégrader,
sauf éventuellement pour des
raisons économiques. Le risque existe
aussi que certains services partent à
Bienne si Moutier s’en va. Mais c’est à
nous de nous battre pour maintenir
nos infrastructures, en parlant d’une
même voix à Berne! Actuellement, ce
n’est souvent pas possible car il y a en
filigrane la Question jurassienne.
Les séparatistes
font fort en avançant l’argument que
l’on va pouvoir changer la politique du
Jura bernois grâce à une nouvelle entité.
Politiquement, c’est intéressant.
Mais pas pour l’économie et la qualité
de vie! Or, je me base davantage sur
une région économiquement forte que
politiquement. On a des choses à défendre.
Mais pourra-t-on mieux le faire
avec deux conseillers nationaux plutôt
qu’avec la Députation ou le Conseil du
Jura bernois? On a intérêt à rester dans
un grand canton dans lequel on peut
trouver plus facilement des solutions,
où l’administration est moins coûteuse
et où la diversité économique garantit
une stabilité. On a perdu assez de
temps avec la Question jurassienne. Il
est temps de retrouver de la sérénité.

J.H.:
Oui. Ce vote est le signe d’une démocratie
vivante. C’est une proposition
d’entrée en matière. Il serait farfelu
de refuser une telle offre. Le seul bémol
est que le scrutin intervient peutêtre
trop tôt. Ceux qui prennent position
aujourd’hui sont en majorité les
mêmes que ceux qui ont milité dans
les années 1970. Il aurait été préférable
de laisser le débat à la jeune génération,
qui aurait pu amener de nouvelles
idées. Quant au canton de l’Arc
jurassien, c’est une autre question.
Quoi qu’il advienne, on va vers une
redéfinition du fédéralisme suisse.
C’est un fait: davantage que vers Bienne
ou la région jurassienne, La Neuveville
penche du côté de Neuchâtel.
Dans les années 1970, certains Neuvevillois
ont voté non au canton du Jura
mais auraient volontiers dit oui pour
rejoindre Neuchâtel. Et même si la
question est moins émotionnelle pour
les Neuvevillois, ils vont s’y intéresser,
car ils sont ouverts d’esprit. Il y a des
questions de mentalité et de culture,
mais aussi la perspective de rejoindre
la Romandie. Car quoi qu’on en dise,
Berne n’est pas un canton romand. Il
est naturel qu’il cherche des alliances
en Romandie, car cela lui permet de
faire contrepoids à la région de Zurich.
Mais cette image de «pont» vers
la Romandie qu’il se donne, ce n’est
qu’une question d’influence politique.
La Neuveville
a déjà tout perdu ces dernières années,
du préfet au tribunal en passant
par divers offices. Et si Moutier devait
rejoindre le canton du Jura dans un
deuxième temps, c’est tout le Jura bernois
qui pourrait se retrouver à nu, car
il y a un risque que bien des services
soient centralisés à Bienne. Pour La
Neuveville, la chance de retrouver une
certaine importance passe par un oui.
Certains disent que les finances jurassiennes
ne sont pas brillantes, mais
celles de Berne ne vont pas mieux...
Il faut que les
gens répondent à la bonne question.
On ne nous demande pas de rejoindre
le canton du Jura, mais d’étudier une
proposition. Un oui signifierait un appel
à l’imagination, à la participation
pour créer quelque chose de neuf,
dans une Constituante qui devrait être
composée d’au moins deux tiers de
jeunes de moins de 40 ans. Par
contre, en cas de non, on va vers un
amoindrissement de notre région.
ien
clair
R.M.:
Oui, c’est la suite logique de l’Accord
du 25 mars 1994 entre Berne et le Jura.
Si on était d’abord venu avec la question
d’un canton de l’Arc jurassien, ça
aurait donné l’impression qu’on voulait
se débarrasser du problème jurassien
en impliquant les Neuchâtelois. Il
faut d’abord régler la Question jurassienne
au sens de l’accord de 1994.
Il n’y a pas de communauté d’intérêt
avec le Jura. On se situe dans les extrêmes
géographiquement et cela se voit
politiquement. On doit faire beaucoup
d’efforts pour montrer qu’on existe,
même dans le Jura bernois. Pour les
Neuvevillois, peu importe d’être avec
Berne, Neuchâtel ou le Jura, pourvu
qu’ils aient du travail. Le seul moyen
de gagner en importance serait de fusionner
avec le Landeron (NE). Mais ce
n’est pas notre rôle d’être la ville qui
créerait l’éclatement du Jura bernois.
Pour
La Neuveville, ça ne changerait rien
d’être dans un canton ou l’autre. On
sera toujours à un extrême. Notre situation
ne s’améliorerait pas dans un
nouveau canton du Jura. On devrait
même faire plus de route pour rejoin-
LQJ - 23 mai 2013
dre la capitale à Delémont (je ne crois
pas à une capitale à Moutier). Si on reste
Bernois, la situation ne va pas se dégrader,
sauf éventuellement pour des
raisons économiques. Le risque existe
aussi que certains services partent à
Bienne si Moutier s’en va. Mais c’est à
nous de nous battre pour maintenir
nos infrastructures, en parlant d’une
même voix à Berne! Actuellement, ce
n’est souvent pas possible car il y a en
filigrane la Question jurassienne.
Les séparatistes
font fort en avançant l’argument que
l’on va pouvoir changer la politique du
Jura bernois grâce à une nouvelle entité.
Politiquement, c’est intéressant.
Mais pas pour l’économie et la qualité
de vie! Or, je me base davantage sur
une région économiquement forte que
politiquement. On a des choses à défendre.
Mais pourra-t-on mieux le faire
avec deux conseillers nationaux plutôt
qu’avec la Députation ou le Conseil du
Jura bernois? On a intérêt à rester dans
un grand canton dans lequel on peut
trouver plus facilement des solutions,
où l’administration est moins coûteuse
et où la diversité économique garantit
une stabilité. On a perdu assez de
temps avec la Question jurassienne. Il
est temps de retrouver de la sérénité.

Le Journal du Jura - 24 mai 2013
ai été désavoué.» Jean-
«J’ Pierre Graber, coprési-
dent du comité Notre Jura bernois
qui fait campagne pour le
non lors de la votation du
24 novembre prochain, a
confirmé l’information du comité
Construire ensemble.
Les coprésidents des deux comités
s’étaient pourtant entendus
sur les modalités d’organisation
de deux débats thématiques
communs.
Chaque partie avait fait un
geste: Construire ensemble
avait accepté que les débats
aient lieu dans le Jura bernois
exclusivement, et Notre Jura
bernois avait admis la présence
de participants domiciliés
dans le canton du Jura. C’est
sur ce dernier point que Jean-
Pierre Graber confirme avoir
été désavoué: «Les autres
membres de mon comité
n’ont pas la même vision des
choses. Cela peut arriver. Je le
regrette évidemment. Je suis
profondément démocrate libéral.
Je suis prêt à dialoguer
LQJ - 24 mai 2013
avec les gens, même avec un
marxiste ou un séparatiste. Je
suis comme ça depuis des décennies.
Tout le monde n’est
pas comme moi.»
Construire ensemble se déclare
«ouvert au dialogue et à
l’organisation de débats sous
la forme arrêtée lors des discussions
entre les quatre coprésidents.
Il invite son homologue
à reconsidérer sa position.»
Jean-Pierre Graber espère
lui aussi une évolution
dans ce sens.

+#2 /13(2 1$&(.-46 5-3+#5.3#NLO )3 %3‘7F; KHY; Y‘X ‘L LN‘b;J #]3]
,8PP@?@C8GP@?@H8 CGEVP8SGKJB
UD JKW@I:P@ UXLT
/(#11#F+(- 1#-7(*.%#1
"3LY J; (‘X3 6;XLNHY9 )3 %3‘G
7F;;Y] J; QX;KH;X Q3X]H LNL HYY‘
:; J3 -‘;Y]HNL I‘X3YYH;LL; ;]
LNL 3AAHJH< 3‘ *( 53bNHX 7NKG
K‘LHT‘< Y3 :

+#2 /13(2 1$&(.-46 5-3+#5.3#NLO )3 %3‘7F; KHY; Y‘X ‘L LN‘b;J #]3]
,8PP@?@C8GP@?@H8 CGEVP8SGKJB
UD JKW@I:P@ UXLT
/(#11#F+(- 1#-7(*.%#1
"3LY J; (‘X3 6;XLNHY9 )3 %3‘G
7F;;Y] J; QX;KH;X Q3X]H LNL HYY‘
:; J3 -‘;Y]HNL I‘X3YYH;LL; ;]
LNL 3AAHJH< 3‘ *( 53bNHX 7NKG
K‘LHT‘< Y3 :

TRIBUNE
Les marchands d’illusions
Ceux qui refusent la poursuite et l’approfondissement
du dialogue interjurassien (en
prônant le non le 24 novembre prochain) et
qui disent préférer miser sur une amélioration
du statut particulier du Jura bernois au
sein du canton de Berne sont des marchands
d’illusions.
La preuve? Les mêmes sont bien en peine
d’avancer aujourd’hui la moindre proposition
pour étoffer ce statut. Ils n’y croient pas
eux-mêmes. Comment d’ailleurs le pourraient-ils?
Berne, pourtant soumis à l’époque
à la menace sécessionniste, n’avait presque
rien lâché.
C’est seulement par un «oui» le 24 novembre
prochain que le Jura bernois pourrait,
pour ceux qui le voudraient, obtenir un statut
d’autonomie ayant quelque consistance. Des
citoyens de la région, qui n’aspirent en l’état
pas à une séparation, en sont convaincus.
Leur argumentation tombe sous le sens. Seul
le terrorisme verbal des farouches partisans
de Berne les empêche d’exprimer publiquement
ce point de vue (voyez l’attaque tentée
contre le maire de Saint-Imier, qui a «osé»
accepter la coprésidence d’un groupe interpartis
pour le «oui»).
Honnêtement, personne ou presque ne
peut se satisfaire du mini-statut particulier
du Jura bernois. Voyez en particulier le chaperonnage
humiliant du Conseil du Jura bernois,
par des autorités cantonales éloignées
des problèmes, pour tous les projets BEJUNE
pourtant vitaux pour la région.
Le rapport du Groupe Avenir dans le Jura
bernois envoyé aux autorités cantonales esquissait
le contenu d’un vrai statut d’autonomie
du Jura bernois. Or le Grand Conseil
bernois, s’appuyant à la lettre sur une partie
de l’article 5 de la Constitution cantonale,
avait superbement ignoré les vœux exprimés
par des responsables de tous bords de la région
et avait conclu que le Jura bernois ne devait
pouvoir préserver son identité (et par
conséquent une forme encore très relative
d’autonomie) qu’en matière linguistique.
Pourtant le même article constitutionnel offre
à la région la garantie de pouvoir conserver
sa particularité culturelle.
Or l’identité de la population du Jura bernois
et sa particularité culturelle ne se réduisent
pas au seul usage de la langue française.
La culture, au sens large, est un ensemble
d’aspirations, de concepts, d’attitudes et
de comportements qui doivent pouvoir déboucher
sur des choix spécifiques d’organisation
(voire de législation) en politique éco-
nomique, en santé publique, en aménagement
du territoire, pour ne prendre que
quelques exemples clés. Car, on le voit sur
des questions de société, le Jura bernois ne
réagit pas comme l’Ancien canton. Ses vues
et ses choix sur le fonctionnement et le rôle
de l’Etat sont parfois en contradiction avec
ceux du reste du canton. Cela se constate
lors de scrutins tant cantonaux que fédéraux.
Et au plan cantonal, c’est le cas échéant
le choix alémanique qui s’impose, systématiquement,
sans considération pour la particularité
culturelle et l’identité du Jura bernois.
Le statut particulier du Jura bernois devrait
donc, pour être satisfaisant, être repensé et
surtout étoffé. Paradoxalement, le vote du 24
novembre 2013 offre, aux partisans de cette
voie institutionnelle, l’opportunité de corriger
ce qui doit l’être. Encore ne faut-il pas se
tromper de stratégie.
La constituante qui serait mise en place à la
suite d’un vote positif aboutirait très certainement
à proposer des structures institutionnelles,
des implantations administratives et
diverses dispositions qui pourraient être tentantes
pour les citoyens du Jura bernois. Dès
lors, si au moment du choix définitif d’appartenance
cantonale, le canton de Berne n’avait
rien de mieux à offrir que le statut actuel, il
pourrait ne pas y avoir photo entre les deux
termes de l’alternative.
En revanche, si le «non» devait l’emporter
le 24 novembre, beaucoup pensent avec raison
que le statut du Jura bernois au sein du
canton de Berne n’évoluera plus. Encore heureux
s’il ne se péjore pas à la suite des mesures
d’assainissement et de modifications
structurelles récemment annoncées par les
autorités bernoises. Car ces mesures, a-t-il
été dit, frapperont selon toute logique toutes
les régions du canton.
Donc, si le Jura bernois devait en définitive
tourner le dos au projet interjurassien tout en
aspirant à un statut digne de ce nom, dans un
canton qui dit tenir à sa région francophone,
il ne devrait pas hésiter à mettre les autorités
cantonales sous pression. Mais cela ne se
pourra qu’avec un «oui» le 24 novembre.
Parce que les résultats en politique découlent
toujours d’un rapport de forces et ne sont que
très rarement obtenus par un appel à la philanthropie
ou à la considération et à la justice.
JEAN-CLAUDE CREVOISIER,
ancien conseiller national

*#2 013(2 1$&(-,46 5,3 *# 5-3# OYP )V1"! ( X2LX JVMK5W; :V]L -GSO D6O
2/FQGFO GFQ 56O 5B;;B2SDQ7O ;BF/F2B:A
N6OK !S 7=/N5 0 O/ Q/BDD64 D6O 2@B;;N6O
56 6NF6 OGFQ 26NQ6O JDSO BEJN6OA
OBGFF/FQOK +S/FQ 0 D/ FGFAN77D62A
QBGF 56 &6/FA*B6NN6 #N/16N4 BD OM/=BQ
Le Journal du Jura - 25 mai 2013
5MSF /22B56FQ 56 J/N2GSNO LS6 FGSO
57JDGNGFO 7UB56EE6FQK (/BO BD
FM6OQ J/O 56 F/QSN6 0 2@/F=6N FGQN6
OQN/Q7=B6K?
&47&/5,: 565 32-,:
"2LX J2 6MLIML6[]W; 26[];JJ;9
JVFMKK; RWW; 25MW:;W J;X
:MXXH;WX JV]L 2RW>X JV2][W;S
"V25MW: JV

Le Journal du Jura - 25 mai 2013

■ PATRIMOINE CULTUREL
Un appui de la SJE au scrutin du 24 novembre
C
’est à Zurich que la Société jurassienne
d’émulation a tenu ses 148e assises
générales samedi. Zurich étant la dernière
des 17 sections que compte l’association
qui défend et met en valeur le patrimoine
culturel de la région jurassienne.
Ce rassemblement qui a réuni une
soixantaine de membres a été marqué par
deux temps forts. La SJE a tout d’abord
adopté à l’unanimité des membres une
déclaration relative au vote du 24 novembre
sur l’avenir institutionnel du canton
du Jura et du Jura bernois. En substance,
la SJE rappelle son but statutaire qui
consiste à défendre et à promouvoir l’unité
culturelle du peuple jurassien. Dans le
respect de la diversité des opinions, la SJE
appelle «tous les citoyens du Jura et du
Jura bernois à se rendre massivement aux
urnes». Elle affirme aussi que «quelle que
soit l’issue du vote populaire du 24 novembre
prochain, la Société jurassienne
Armelle Cuenat succède à Thibault Lachat au
secrétariat général de la Société jurassienne d’émulation.
d’Emulation continuera, comme elle le
fait depuis 1847, d’œuvrer au maintien de
l’unité culturelle et au rayonnement de la
culture interjurassienne dans sa richesse
et sa diversité». «Par cette prise de position
LQJ - 27 mai 2013
nous tenions à souligner l’importance de
l’échéance», explique le secrétaire général
de la SJE Thibault Lachat.
Autre fait marquant du jour, une nouvelle
secrétaire générale en la personne
d’Armelle Cuenat a été adoubée sous les
applaudissements de l’assemblée. Cette
jeune ethnologue delémontaine travaille
actuellement au sein du Département jurassien
de la formation de la culture et des
sports. En poste depuis quatre ans, Thibault
Lachat, professeur d’histoire au Lycée
cantonal, ne briguait pas un second
mandat.
Dans les grands projets à venir, la SJE
participera aux festivités du Tricentenaire
de l’abbatiale de Bellelay l’an prochain en
partenariat avec les Archives de l’Ancien
Evêché de Bâle. Il est aussi question de relancer
la remise du Prix scientifique Jules
Thurmann l’année prochaine. JAC
www.sje.ch

,!’$0$ (1.//’#++# "M$*1)0’,+ -5^^5G= PSLQ 5g ^=8]>d5]L5d
1F IBD ORN D: SHQ: BFOQBQRQBHFF:D
Le Journal du Jura - 28 mai 2013
!\=^d 6 4g]L8J Zg= O5 0S8L>d>
Mg]5^^L=QQ= PgO5dLSQ W0(#X 5
^SgJ5Ld> LQ^8]L]= ^=^ 5^^L^=^
foUeY !=dd= 5^^=P7O>= 5 >d> O\S8K
85^LSQ VSg] O=^ >PgO5d=g]^
^L 8=dd=
>8J>5Q8=; V]>8L^5Qd Zg= O= !(
V]=Q=; O5
!SPPL^^LSQ =
^Sg^ O5 ]=^VSQ^57LOLd> PSQd; OgL
5 =Q Zg5OLd> d5L]= G>Q>]5O=Y
)=^ ^^L^=^ ^= ^SQd d=]PLQ>=^
V5] gQ= jL^Ld=

«Tous fauchés», lisait-on
dans Le Quotidien Jurassien du
21 mars dernier. Ce constat a
encore pris davantage de force
hier. Le comité Construire ensemble
a décidé de renoncer à
l’argent de la Fondation de la
réunification. Il lui remboursera
50 000 fr. Du coup, il redimensionne
sa campagne
«pour tenir compte d’une réduction
de son financement
escompté». Selon Pierre Kohler,
coprésident, ce redimensionnement
touchera essentiellement
les annonces dans
la presse.
Construire ensemble explique
que le comité «était de
bonne foi en acceptant l’argent
de la fondation. Toutefois,
le comité interpartis et interjurassien
n’a pas hésité un
instant devant la menace que
l’on se serve de ce prétexte
pour envenimer la campagne.
Après avoir examiné les tenants
et aboutissants de cette
affaire, il a décidé de renoncer
à l’aide de la Fondation de la
réunification et de lui rembourser
le montant qu’il en a
reçu (50 000 fr.). L’analyse
qu’a faite Construire ensemble
a mis en évidence une incertitude
juridique sur l’admissibilité
du financement
d’une votation populaire par
l’entremise d’une fondation
de droit privé ayant reçu de
l’argent en partie public. Dans
ces conditions, il était exclu
que Construire ensemble ne
se conforme pas au droit.
Le redimensionnement de
la campagne «n’entame en
rien la motivation de Construi-
re ensemble, qui démontre
ainsi sa volonté de convaincre
par l’exemple de la transparence
et entend compenser une
perte non négligeable par une
énergie renouvelée». Le comité
lance un appel «aux personnes
privées et aux entreprises
de la région afin qu’elles soutiennent
activement et financièrement
Construire ensemble,
par exemple en s’inscrivant
au Gala du Jura ce samedi
1 er juin (www.construire-ensemble.ch)».
«Tout le monde a à y gagner
si les principaux protagonistes
mènent leur campagne sans
argent public. C’est une très
bonne chose», a commenté
hier Jean-Pierre Graber, coprésident
du comité Notre
Jura bernois. Son comité fonctionne
exclusivement avec des
fonds privés provenant de personnes
privées et d’entreprises
mais aussi d’associations
favorables à l’unité bernoise,
assure le Neuvevillois. Notre
Jura bernois a lui aussi dû réduire
ses ambitions, faute de
moyens financiers, concède
Jean-Pierre Graber. Le comité
a ainsi renoncé à distribuer un
tous-ménages chaque mois. Il
n’a pas prévu d’événement
comparable au Gala du Jura
qui a lieu ce samedi soir à Bassecourt
pour aider financièrement
le comité Construire Ensemble.
LQJ - 28 mai 2013

Le Journal du Jura - 28 mai 2013

LQJ - 29 mai 2013
V. C.: Dans la région, les industriels
tiennent à leur indépendance. Les entreprises,
souvent familiales, veulent
décider elles-mêmes. Cet esprit va de
pair avec la création d’un nouveau
canton. Si on veut conserver son indépendance
dans une entreprise qu’on
crée, il faut que l’on possède un maximum
de pouvoir de décision. Dans
un nouvel Etat, on pourrait décider à
50% de notre avenir, et pas à 5% comme
maintenant. Ensuite, le canton du
Jura se distingue par un grand nombre
de créations d’entreprises. Quand
on est industriel, la proximité du pouvoir
est aussi un atout. Une entreprise
qui connaît ses autorités peut croître
d’une manière plus paisible, d’autant
que dans le canton de Berne, la langue
constitue parfois un écueil.
Un canton n’a peut-être pas énormément
d’influence sur l’industrie.
Nous et nos clients sommes soumis
à des vagues mondiales et ce n’est
pas l’appartenance à un canton ou
un autre qui change quelque chose.
Par contre, si on se dit que la politique
pouvait un peu atténuer les
chocs, on a tout avantage à ce qu’elle
soit proche de nous. D’autre part, si
le canton du Jura est critiqué pour sa
petite taille, il est moins endetté par
habitant que le canton de Berne, qui
devra tôt ou tard payer sa dette via les
contribuables et les entreprises.
Il est logique
que Berne se concentre sur cette région
très diversifiée économiquement.
Le tissu industriel du Jura-Sud est clairement
à part. Il est à ce titre très similaire
à celui du Jura-Nord, également
tourné vers l’horlogerie et la mécanique
de précision. On peut parler d’une
communauté de destins industrielle.
Je ne pense
pas que la Question jurassienne ait eu
raison de l’économie de la région. Nos
marchés sont nationaux et internationaux.
Les clients n’ont jamais renoncé
à commander un pignon dans le Jura-
Sud à cause de la Question jurassienne.
De même, je ne pense pas qu’elle ait
découragé la main-d’œuvre qualifiée de
s’installer ici. C’est une région très spécifique
où est concentrée la très grande
majorité des décolleteurs suisses. Je
pense au contraire que le séparatisme a
contribué à ce que la région «aille
moins mal», grâce aux gages donnés
par le canton de Berne pour ne pas que
le Jura-Sud lui échappe...
M-A. A.: Pourquoi rejoindre le Jura
alors que nous avons tout sous la main
dans le canton de Berne? Il n’y a aucun
intérêt économique à rejoindre le Jura
qui a une structure économique et industrielle
différente du Jura bernois. A
part quelques exceptions, il existe en effet
très peu d’entreprises qui exportent
leurs produits propres. C’est un canton
de sous-traitance avant tout. Mais surtout,
il est nécessaire d’être à l’aise dans
différentes cultures, notamment en
termes de multilinguisme. En allant
dans le Jura, notre action sera limitée.
Nous possédons ici exactement ce qu’il
faut pour éclore. Je ne vois pas pourquoi
il faut changer les choses. Notre
gros avantage, c’est la proximité de la
ville de Bienne. Si on veut embaucher
un ingénieur, on s’intéressera davantage
à un candidat en provenance de
Bienne que de Saint-Imier, tout dépend
le secteur d’activité, bien entendu.
Dans la cité seelandaise, un ingénieur
baigne déjà dans une culture différente
dont nous avons besoin pour
aller de l’avant. Le bilinguisme est vital.
En tant que
membre de la commission de surveil-
lance de la Promotion économique du
canton de Berne, je peux vous dire que
je ne ressens aucune volonté centralisatrice
autour de la ville de Berne. Notre
tissu industriel est très différent,
car principalement axé sur la production.
La Promotion économique du
canton ne peut pas attirer un autre
genre d’entreprises dans le Jura bernois,
ce n’est d’ailleurs pas le but. Par
contre, des sociétés s’installent à Bienne
et bénéficient ainsi du réservoir
d’employés existant dans le Jura bernois
et le Seeland. De plus, Bienne
constitue un cadre de vie agréable, notamment
pour les cadres expatriés.
La Question
jurassienne m’irrite. Le passé a montré
qu’elle était négative pour le développement
économique de la région
qu’elle a stoppé. Depuis, nous avons
fait passablement de progrès. Le Jura
bernois est beaucoup plus autonome
qu’on veut nous le faire croire, on le
voit par exemple au niveau des écoles
professionnelles. Ce serait dommage
de tout recommencer à zéro. Un nouveau
processus écornerait également
l’image de toute la région. La Question
jurassienne a par exemple été négative
pour l’attraction dans la région de cadres
issus des hautes écoles.

LQJ - 29 mai 2013
V. C.: Dans la région, les industriels
tiennent à leur indépendance. Les entreprises,
souvent familiales, veulent
décider elles-mêmes. Cet esprit va de
pair avec la création d’un nouveau
canton. Si on veut conserver son indépendance
dans une entreprise qu’on
crée, il faut que l’on possède un maximum
de pouvoir de décision. Dans
un nouvel Etat, on pourrait décider à
50% de notre avenir, et pas à 5% comme
maintenant. Ensuite, le canton du
Jura se distingue par un grand nombre
de créations d’entreprises. Quand
on est industriel, la proximité du pouvoir
est aussi un atout. Une entreprise
qui connaît ses autorités peut croître
d’une manière plus paisible, d’autant
que dans le canton de Berne, la langue
constitue parfois un écueil.
Un canton n’a peut-être pas énormément
d’influence sur l’industrie.
Nous et nos clients sommes soumis
à des vagues mondiales et ce n’est
pas l’appartenance à un canton ou
un autre qui change quelque chose.
Par contre, si on se dit que la politique
pouvait un peu atténuer les
chocs, on a tout avantage à ce qu’elle
soit proche de nous. D’autre part, si
le canton du Jura est critiqué pour sa
petite taille, il est moins endetté par
habitant que le canton de Berne, qui
devra tôt ou tard payer sa dette via les
contribuables et les entreprises.
Il est logique
que Berne se concentre sur cette région
très diversifiée économiquement.
Le tissu industriel du Jura-Sud est clairement
à part. Il est à ce titre très similaire
à celui du Jura-Nord, également
tourné vers l’horlogerie et la mécanique
de précision. On peut parler d’une
communauté de destins industrielle.
Je ne pense
pas que la Question jurassienne ait eu
raison de l’économie de la région. Nos
marchés sont nationaux et internationaux.
Les clients n’ont jamais renoncé
à commander un pignon dans le Jura-
Sud à cause de la Question jurassienne.
De même, je ne pense pas qu’elle ait
découragé la main-d’œuvre qualifiée de
s’installer ici. C’est une région très spécifique
où est concentrée la très grande
majorité des décolleteurs suisses. Je
pense au contraire que le séparatisme a
contribué à ce que la région «aille
moins mal», grâce aux gages donnés
par le canton de Berne pour ne pas que
le Jura-Sud lui échappe...
M-A. A.: Pourquoi rejoindre le Jura
alors que nous avons tout sous la main
dans le canton de Berne? Il n’y a aucun
intérêt économique à rejoindre le Jura
qui a une structure économique et industrielle
différente du Jura bernois. A
part quelques exceptions, il existe en effet
très peu d’entreprises qui exportent
leurs produits propres. C’est un canton
de sous-traitance avant tout. Mais surtout,
il est nécessaire d’être à l’aise dans
différentes cultures, notamment en
termes de multilinguisme. En allant
dans le Jura, notre action sera limitée.
Nous possédons ici exactement ce qu’il
faut pour éclore. Je ne vois pas pourquoi
il faut changer les choses. Notre
gros avantage, c’est la proximité de la
ville de Bienne. Si on veut embaucher
un ingénieur, on s’intéressera davantage
à un candidat en provenance de
Bienne que de Saint-Imier, tout dépend
le secteur d’activité, bien entendu.
Dans la cité seelandaise, un ingénieur
baigne déjà dans une culture différente
dont nous avons besoin pour
aller de l’avant. Le bilinguisme est vital.
En tant que
membre de la commission de surveil-
lance de la Promotion économique du
canton de Berne, je peux vous dire que
je ne ressens aucune volonté centralisatrice
autour de la ville de Berne. Notre
tissu industriel est très différent,
car principalement axé sur la production.
La Promotion économique du
canton ne peut pas attirer un autre
genre d’entreprises dans le Jura bernois,
ce n’est d’ailleurs pas le but. Par
contre, des sociétés s’installent à Bienne
et bénéficient ainsi du réservoir
d’employés existant dans le Jura bernois
et le Seeland. De plus, Bienne
constitue un cadre de vie agréable, notamment
pour les cadres expatriés.
La Question
jurassienne m’irrite. Le passé a montré
qu’elle était négative pour le développement
économique de la région
qu’elle a stoppé. Depuis, nous avons
fait passablement de progrès. Le Jura
bernois est beaucoup plus autonome
qu’on veut nous le faire croire, on le
voit par exemple au niveau des écoles
professionnelles. Ce serait dommage
de tout recommencer à zéro. Un nouveau
processus écornerait également
l’image de toute la région. La Question
jurassienne a par exemple été négative
pour l’attraction dans la région de cadres
issus des hautes écoles.

es membres du PCSI se
L sont intéressés hier soir à
la votation du 24 novembre
prochain sur la Question jurassienne.
Ils ont entendu des
explications sur ce vote fournies
par le coordinateur du comité
Construire ensemble
Philippe Zahno, par Jean-Paul
Miserez, député PCSI, et par
la présidente du parti Géraldine
Beuchat.
Si le cœur des militants
PCSI penche manifestement
pour le oui le 24 novembre
prochain, le parti n’a pas pris
formellement position en faveur
du oui. Géraldine Beuchat,
membre du comité
Construire ensemble, a invité
les militants à s’engager et à
participer au Gala du Jura ce
samedi à Bassecourt. On s’est
aussi inquiété du possible désintérêt
des Jurassiens du Nord
pour cette votation. Un vrai
risque, a concédé Philippe
Zahno. D’autant plus que les
LQJ - 29 mai 2013
arguments actuellement développés
concernent avant tout
le Jura bernois.
Jean-Paul Miserez estime à
40% les chances d’un double
oui le 24 novembre, nécessaire
à la poursuite du processus.
Mais tout n’est pas perdu, il
est important de s’engager, at-il
souligné, relayé par Géraldine
Beuchat. Philippe Zahno
a insisté sur un argument majeur:
seul le oui le 24 novembre
permettra avec certitude
d’éviter l’éclatement du Jura
bernois que d’aucuns craignent,
notamment dans la
perspective du vote communaliste
de Moutier qui devrait
suivre en cas de non le 24 novembre.
Les quelque 24 membres
présents ont encore massivement
refusé l’élection du
Conseil fédéral par le peuple
proposé par une initiative de
l’UDC ainsi que la révision de
la Loi sur l’asile.
Le Journal du Jura - 29 mai 2013

■ VOTATION DU 24 NOVEMBRE
Ni tribun, ni politicien,
Florent Brancucci a choisi
de soutenir la démarche visant
à esquisser les contours
d’un nouveau canton à sa
manière: en musique.
Il a composé un morceau
pour chœur mixte, sur
lequel Bernard Chapuis
a posé un texte «qui sent
bon l’amitié».
«Un seul pays, un seul
cœur», le résultat, est interprété
par la chorale de
Corban et sera enregistré
sur CD fin juin.
«Le jour se lève sur un souffle
nouveau. Il est grand
temps d’oublier nos blessures.
Un seul pays, un seul cœur
que dessine l’horizon, qui
rayonne en nos chansons et
survit à ses rancœurs. Tous
animés par un souffle nouveau
oui, nous pouvons surmonter
nos blessures», écrites
par Bernard Chapuis, ces paroles
sont posées sur une musique
de Florent Brancucci. Le
chœur mixte de Corban en est
l’interprète, mais la partition
est à disposition de toutes les
chorales intéressées.
«Lorsqu’en automne 2012,
j’apprends qu’on nous offre la
possibilité de réparer les er-
reurs du passé, je n’ai qu’une
envie, c’est de soutenir ce projet»,
explique Florent Brancucci.
Engagé pendant les années
de braises, il n’est pour
lui pas question de militer selon
«les vieux schémas de
l’époque». Aujourd’hui, il
s’est armé d’une guitare et de
ses talents de compositeur
pour soutenir la démarche visant
à esquisser les contours
d’un nouveau canton.
«Je ne souhaite pas que les
militants se l’accaparent. J’aimerais
qu’elle soit reçue par
tous les Jurassiens, par les hésitants.
C’est une chanson qui
tend la main, qui ne blesse
personne», raconte le musicien,
aujourd’hui bien établi
en vieille ville de Delémont.
Appel à la réconciliation
Florent Brancucci reprend
une idée de son père Léon, qui
a passé sa vie a diriger des orchestres,
fanfares et chorales.
L’exercice est ardu, lui cause
des insomnies: Florent Brancucci
n’a que rarement écrit
pour des chœurs. La mélodie
posée, il commande des paroles
«qui viennent du cœur,
sans prétention ni revendication,
des mots qui nous invi-
LQJ - 31 mai 2013
L’unité et l’amitié mises en notes
Florent Brancucci (à droite), ici chantant avec son père Léon: «J’ai composé cette chanson pour chœur mixte en
partant d’une idée de mon père. Je l’ai retravaillée et complétée, ce qui m’a causé bien des insomnies...»
tent à oublier les injures et à
panser les blessures», à Bernard
Chapuis, conteur, poète
et parolier ajoulot.
Cet appel à la réconciliation
est interprété par le chœur
mixte de Corban, qui devrait
poser la chanson sur CD à fin
juin. Florent Brancucci espère
sa diffusion cet été encore.
«Ah, si nous pouvions apporter
à travers cette chanson
une infinitésimale contribution
à des retrouvailles! Et puis
si ce n’est pas le cas, elle
m’aura au moins permis de
rendre hommage à mon
père.» JULIE KUUNDERS

!.-1#(+ "3 )30 #0-.(1 )

!.-1#(+ "3 )30 #0-.(1 )