La rentrée doit être offensive - Le Travailleur Catalan
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TC 3275 16/07/08 22:48 Page 20<br />
20 estivales<br />
<strong>Le</strong>s "Scènes Ouvertes" c'est l'espace création,<br />
l'espace prise de risque, qui, au fil<br />
des années, trouve son public. <strong>La</strong> formule,<br />
deux spectacles à 20h et 22h, des<br />
tapas entre les deux (quand il ne pleut<br />
pas, sinon la cafeteria ferme), est des plus<br />
conviviales, et, toujours quand il ne pleut<br />
pas, il fait bon débattre sous le figuier, et<br />
puis, c'est beaucoup plus décontracté<br />
qu'au Campo Santo, et beaucoup moins<br />
cher.<br />
Après la Loco Compagnie et le Festuc<br />
Théâtre que nous avons pu voir, deux<br />
autres compagnies prenaient leur tour.<br />
Trait d'union entre elles, la jeunesse des<br />
artistes, leur bel investissement.<br />
"Dansité", compagnie venue de<br />
Carcassonne, offrait avec "Transport(s)"<br />
une chorégraphie en forme de parabole<br />
sur un problème récurrent du siècle, assis,<br />
debout, serrés, déplacés...portée par trois<br />
Concert Luz Casal<br />
Florilège de voix…<br />
Des duos d'amour de l'opéra romantique à la flamme hispanique de Luz Casal<br />
Dans une programmation passablement<br />
éclectique, le chant occupe, cette année,<br />
une belle place, le théâtre , hormis "Dom<br />
Juan" en ouverture, ça se passe désormais<br />
aux Minimes, dans le cadre des<br />
"Scènes ouvertes". Est ce une<br />
évolution qui s'installe?<br />
l'avenir nous le dira, d'autant<br />
qu'il est question<br />
d'un "parrainage" des<br />
dites scènes par<br />
Philippe Torreton.<br />
Du côté des scènes ouvertes,<br />
la fougue de la jeunesse<br />
Des voix, donc, et de belles, dans<br />
des registres différents, voilà ce<br />
que nous réservait la première<br />
semaine du festival.<br />
Opéra romantique, pour commencer,<br />
avec de splendides solistes, la<br />
soprano, Burçu Uyar, le ténor<br />
Carlos Llabres Carreras, dans un<br />
hommage à Puccini pour le 150è<br />
anniversaire de sa naissance. Pour<br />
les accompagner, l'Orchestre<br />
Perpignan Méditerranée,<br />
l'Orchestre du 3è cycle du<br />
Conservatoire, les choeurs<br />
régionaux, les choeurs d'enfants<br />
de la Communauté<br />
d'agglomération, un<br />
ensemble imposant, sous la<br />
baguette enfiévrée de<br />
Daniel Tosi, déchaîné, ruisselant.<br />
Difficile d'imaginer personnalités<br />
aussi dissemblables que ces deux<br />
artistes. Elle, rayonnante, le ventre<br />
rebondi par une maternité à<br />
venir, le pas décidé, aussi joliement<br />
convaincante en Violetta<br />
qu'en Mimi. Lui, beau, ténébreux,<br />
un peu raide, mais pas moins attachant.<br />
Par la grâce de leurs voix,<br />
superbes, de leur engagement, le<br />
duo fonctionne à merveille, égrenant<br />
, aux côtés de Puccini,<br />
Gounod, Massenet, Donizetti,<br />
Verdi, airs éternels, que l'on<br />
retrouve toujours avec délectation,<br />
même si l'on a parfois du<br />
N°3275 - Semaine du 18 au 24 juillet 2008<br />
mal à les identifier précisément<br />
(un programme a cruellement<br />
manqué). Entre les morceaux<br />
chantés, l'ensemble nous prodigue<br />
des extraits d'une messe de<br />
Puccini. De ces soirées dont le<br />
public garde longtemps le souvenir,<br />
celui de l'émotion , du bonheur<br />
ressentis.<br />
Dans un tout autre registre, Luz<br />
Casal, sa voix déchirante, son look<br />
à la Zizi Jammaire (ou Joan Baez, au<br />
choix), sa présence chaleureuse,<br />
ont conquis un Campo Santo en<br />
effervescence où des "Luz, on<br />
t'aime" fusaient. Vêtue telle un<br />
toréador, elle s'avance, conquérante,<br />
des étoiles plein les yeux, et<br />
c'est parti pour un tour de chant<br />
aux mille couleurs. Hommage à la<br />
chanson française, avec des reprises<br />
de Dalila, d'Etienne Daho, des<br />
mélodies hispaniques, dont le célébrissime<br />
"piensa en mi" qui magnifia<br />
le film d'Almodovar, d'autres,<br />
plus rythmées. Enre deux, c'est un<br />
sympathique dialogue avec le<br />
public, plein d'humour et de tendresse,<br />
en français, avec accent, en<br />
espagnol. Avec elle, un quatuor de<br />
musiciens haut de gamme (Jorge<br />
Ojea et Juan Cerro à la guitare,<br />
Pete Otéo à la basse, Josué Santos,<br />
aux claviers, Tino di Geraldo à la<br />
batterie). Une prestation d'une<br />
classe folle qui a soulevé les passions.<br />
Un regret, toutefois, l'espace<br />
du Campo Santo n'était pas le plus<br />
adapté, la merveilleuse Luz aurait<br />
mieux donné sa mesure dans un<br />
écrin plus intimiste.<br />
NG<br />
"Transport(s), par la Compagnie "Dansité"et "Coup(s) de foudre" par la compagnie "Gérard-Gérard"<br />
étaient pour 3 jours au Couvent des minimes<br />
Coup(s) de foudre<br />
coutures (de l'amour courtois à l'amour<br />
vache), a de quoi séduire. Du rouge et du<br />
noir pour costumes et décors, des comédiens<br />
jeunes, drôles et beaux, à l'abattage<br />
évident, de la musique, du sexe. Un<br />
démarrage en feu d'artifice, beaucoup<br />
d'agitation et l'inévitable interpellation<br />
du public. Après, on dira que ça ne tient<br />
pas tout à fait la distance , c'est un art dif-<br />
Transport(s)<br />
danseuses expressives accompagnées de ficile, la scène. Reste que l'on y rit, qu'ils<br />
deux musiciens inspirés. <strong>La</strong> musique, très sont sympathiques, et, à la fin, specta-<br />
réussie, étant une dimension forte et oriteurs et acteurs se mélangent pour un bal<br />
ginale, autant que les éclairages, inven- improvisé.<br />
tifs. On trouvera la chorégraphie répétitive<br />
et l'ensemble un peu lassant, mais,<br />
indiscutablement, prometteur.<br />
"Gérard-Gérard" pourra peaufiner la<br />
chose puisqu'ils sont en tournée dans le<br />
département, à Mosset le 15 juillet, à<br />
<strong>La</strong> compagnie "Gérard-Gérard" semble Perpignan le 17, à Font Romeu le 18, à<br />
avoir déjà ses groupies puisqu'un public Port Barcarès le 21, à Banyuls le 22, à<br />
nombreux se pressait sur les gradins. Il Sorède le 24, à Amélie les Bains le 25 et à<br />
est vrai que ce spectacle, en forme de Girona le 28. Qu'on se le dise.<br />
déclinaison de l'amour sous toutes les<br />
NG