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FÉTICHISTE SANS HONTE
ET FIER DE L’ÊTRE!
DÉCLIN ET RENAISSANCE DU MILIEU CUIR V PAR ANDRÉ PATRY
Chers lecteurs, au moment d'écrire ces lignes je suis dans l'autobus en provenance
de Québec vers Montréal. Je suis allé fêter la Fierté gaie à la fête Arcen
ciel. Ah j'adore cette ville. D'accord j'ai un parti pris puisque c'est mon lieu
de naissance.
MMalgré le fait que je cumule plus d'années
de vie dans la métropole, je suis
toujours très attaché à ma ville d'origine.
Mais qu'est-ce quelle est propre cette ville...
et belle... tout resplendit comme un sous neuf! La
pauvreté, l'itinérance, les junkies il semble ne pas
y en avoir. Et les gais... tous proprets... sur la rue,
j'y ai vu quelques travestis sans plus. Et rien pour
choquer l'oeil. Je vous le dis, pas un signe de
perversion... Et de là mon sujet de cette
chronique. Mais où sont-ils c'est pervers ? Je sais
que nous sommes plusieurs tant à Québec qu’à
Montréal. Mais nous restons dans l’ombre.
Maintenant, qu'au Québec les gais ont un peu plus
pignon sur rue, il serait temps de voir les adeptes
de fétichisme la prendre sans honte et sans gêne.
Mais sommes nous prêt à cela? Voici un exemple
qui prouve qu’il y a encore du chemin à faire et
qu’il faut faire preuve d’audace et de courage
pour y arriver : l'an dernier, j'ai défilé à l'intérieur
du contingent fétiche organisé par M. Cuir Montréal
2011, Danny Godbout. Pour la première fois
je ne partais pas du Village pour me rendre au
point de départ. Vêtu d'un pantalon de cuir et
d'une petite veste de cuir, torse nu j'ai pris l'autobus
PIE-IX en plein coeur d'Hochelaga-Maisonneuve...
Je vous jure que les madames en
leggings et leur amis me lançaient des couteaux
de leurs yeux, une mère donna une claque sur les
cuisses de son petit gars pour qu'il regarde
ailleurs que dans ma direction. Ben oui, je suis
d'accord que ce n'est pas tous les jours qu'on voit
un Adonis (ben non je ne suis pas imbu de moimême,
je blague car en réalité je suis plein de
complexes) en vêtement de cuir dans la 139. OK,
je laissais entrevoir plus de peau que les Yos!
assis à mes côtés mais ce n'est pas une raison de
vouloir m'abattre. Je ne faisais rien de mal et j’étais
fier de ce que j’étais. Et pour les mauvaises
langues, je n’avais pas les fesses à l’air... J’étais
décent! Enfin, autant que les jeunes filles aux
shorts hyper courts et au top avec tellement peu
de tissus que cela tenait par miracle.
Dans un tout autre d’idée j’ai vu, pendant la fin de
semaine du Fétish Weekend de Montréal, sur la
rue Berri une dominatrice avec son gars torse nu
collier de chien au coup. Je vous jure ils avaient
fier allure! Quel beau couple... Ils déambulaient
heureux et sans honte. Ils étaient tous deux
heureux de profiter de cette belle journée en ensoleillée.
Bien sur c’était surprenant à voir mais
personne ne s’en offusquait.
Si nous sommes étonnés et que cela peut-être
choquant c’est que nous ne sommes pas habitués
à cela. C’est à nous adeptes de fétichisme de ne
pas avoir honte et de prendre notre place. Fini la
valise pour me changer à l’entrée d’un club. Je
veux porter ce que j’aime (en respectant les
critères de nudité socialement acceptés) et ne
plus faire semblant. Tous ceux qui appartiennent
à la race humaine ont le droit et devraient avoir
le privilège de se promener main dans la main en
compagnie des gens qu'ils aiment habillés en
concordance avec ce qu'ils sont et ce qu'ils
vivent. Qui sommes nous pour juger que les uns
sont déplacés et mal venus par rapport aux
autres? La rue est un lieu commun appartenant à
tous. Bien entendu nous avons nos goûts ou nos
croyances et il est bien qu'il en soit ainsi. Par
contre, il est de notre devoir de se respecter.
Tant que la liberté des uns n'enfreigne pas la
liberté des autres où est le problème?
Sur ce je vous souhaite, un automne chaleureux,
soyez fiers et surtout OSEZ! l
gaomec@gmail.com