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13.07.2013 Views

plupart des Sénégalais et Guinéens. Mais, dans l'état actuel des choses, ce type de restauration, relégué au second plan, semble faire place aux "maquis". Par "maquis", il faut entendre un lieu de restauration - autrefois à édifice sommaire et aujourd'hui de plus en plus modernisé - conçu pour répondre aux besoins d'une clientèle ponctuelle. Nos investigations corroborent celle d'Abdou Touré qui situe l'apparition des "maquis" autour des années 64-65 (1). Sa maternité pourrait être attribuée à une femme ghanéenne qui aurait été la première à ouvrir à Treichville, aux alentours de l'avenue 10, un restaurant à l'intérieur d'une cour. Mais ce sont les femmes baoulé et appoloniennes qui populariseront ce mode de restaurant. Le maquis - dans le langage populaire, par analogie au sens étymologique, est un refuge pour les propriétaires et leurs clients. Les premiers échappent ainsi à tout contrôle fiscal, et les seconds au coût élevé de la vie abidjanaise (pos­ sibilité de consommer à bas prix). Par rapport aux restaurants-bars dont le menu n'avait hérité en rien de la tradition alimentaire locale, les maquis pourraient se définir comme une prise en charge - par les femmes ivoiriennes de l'alimentation informelle extra-domestique .. a partir de mets typiquement nationaux (tableau nO 4). Ces deux premiers types de restaurants, symboles de la concurrence entre les hommes immigrés et les femmes autochtones au sommet de la hiérarchie de l'informel alimentaire, se parta- gent l'offre alimentaire du midi et du soir. (1) A. Touré: Les petits métiers à Abidjan. L'imagination au secours de la conjoncture. Ed. Karthala, 1985, p. 89. 86

Aux maquis et aux restaurants-bars, se joignent les kiosques qui, à la différence des deux premiers, se sont spécia­ lisés dans l'offre des plats consommables à la sauvette: café au lait, tartines, omelettes, pâtes alimentaires. Contrairement aux maquis, ce mode de consommation donne une plus grande prépondé- rance aux produits alimentaires industriels. On pourrait meme avancer que les kiosques sont, de toutes les structures du sys­ tème informel alimentaire, le principal vecteur de consommation des produits de l'industrie agro-alimentaire comme le lait con- centré, le café, le cacao en boîte, le pain et les pâtes alimen- taires. Ce type d'offre alimentaire fait des kiosques les parte­ naires privilégiés de l'industrie agro-alimentaire locale (1). La fréquence d'apparition de ces différentes catégories de restaurant est variable d'un quartier à un autre. Le tableau nO 5 nous en donne une vue générale. Ce tableau met en exergue la prépondérance numérique (70,5 %) des maquis sur les 2 autres types de restaurant (restaurants-bars: 11,3 %, kiosques: 16,7 %) et le changement des habitudes alimentaires renforcé par la multiplication des premiers, offrant essentiellement des mets ivoiriens. D'appari­ tion relativement récente (1974), les kiosques dont la croissance est moins rapide que celle des maquis, surclassent les restaurants-bars. Si le relatif , sucees des kiosques peut s'expliquer par l'offre de plats consommés rapidement, l'impact des restaurants-bars reste très limité. D'ailleurs, ils ne doi- (1) D. Requiers - Desjardins: "Industrie agro-alimentaire et modes de consommation. Eléments d'analyse à partir du cas de la Côte-d'Ivoire". Economie et Humanisme nO 296, juillet-août 1987; p. 33. 87

Aux maquis et aux restaurants-bars, se joignent les<br />

kiosques qui, à la différence des deux premiers, se sont spécia­<br />

lisés dans l'offre des plats consommables à la sauvette: café au<br />

lait, tartines, omelettes, pâtes alimentaires. Contrairement aux<br />

maquis, ce mode de consommation donne une plus grande prépondé-<br />

rance aux produits alimentaires industriels. On pourrait meme<br />

avancer que les kiosques sont, de toutes les structures du sys­<br />

tème informel alimentaire, le principal vecteur de consommation<br />

des produits de l'industrie agro-alimentaire comme le lait con-<br />

centré, le café, le cacao en boîte, le pain et les pâtes alimen-<br />

taires. Ce type d'offre alimentaire fait des kiosques les parte­<br />

naires privilégiés de l'industrie agro-alimentaire locale (1).<br />

La fréquence d'apparition de ces différentes catégories<br />

de restaurant est variable d'un quartier à un autre. Le tableau<br />

nO 5 nous en donne une vue générale.<br />

Ce tableau met en exergue la prépondérance numérique<br />

(70,5 %) des maquis sur les 2 autres types de restaurant<br />

(restaurants-bars: 11,3 %, kiosques: 16,7 %) et le changement<br />

des habitudes alimentaires renforcé par la multiplication des<br />

premiers, offrant essentiellement des mets ivoiriens. D'appari­<br />

tion relativement récente (1974), les kiosques dont la croissance<br />

est moins rapide que celle des maquis, surclassent les<br />

restaurants-bars. Si le relatif<br />

,<br />

sucees des kiosques peut<br />

s'expliquer par l'offre de plats consommés rapidement, l'impact<br />

des restaurants-bars reste très limité. D'ailleurs, ils ne doi-<br />

(1) D. Requiers - Desjardins: "Industrie agro-alimentaire et modes<br />

de consommation. Eléments d'analyse à partir du cas de la<br />

Côte-d'Ivoire". Economie et Humanisme nO 296, juillet-août<br />

1987; p. 33.<br />

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