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13.07.2013 Views

j j j - volume des importations agro-alimentaires, a été partagée par plusieurs institutions internationales telles que l'OCDE, la Banque Mondiale et même la F.A.O. (1); celles-ci voient dans la croissance des importations de céréales et la chute des produc- tions agricoles locales, les effets de l'urbanisation et des nouveaux comportements alimentaires qu'elle a engendrés. Cette argumentation a pris force de loi au regard de ce que l'on ob­ serve actuellement dans le Sahel où le phénomène de dépendance est particulièrement inquiétant vu le paradoxe alimentaire dans lequel cette sous-région se trouve. Par exemple en 1989, le Sahel par sa production disponible localement pour l'alimentation, pourrait s'autosuffire. Pourtant il aurait importé 1.115.000 tonnes de riz et de blé parce que dans leur modèle de consomma­ tion, les sahéliens ont privilégié ces deux types de céréale qu'ils ne produisent pas encore en quantité suffisante (2). Ce lien qui semble de plus en plus établi entre urbani- sation et dépendance alimentaire a été remis en question à partir des études économiques et statistiques du Centre d'Etude et de Recherche en Economie du Développement (CERED) qui montreront que la réalité est plus nuancée. Cette relativité vient du fait que, face aux deux variables (population et importation alimentaire) on note une (1) Cf. FAO, La situation mondiale de l'alimentation et de l'a_ griculture, 1978, Rome 1979. Bird, Le développement accéléré en Afrique au sud du Sahara, Washington 1981. OCDE, Etude des tendances de lloffre et de la demande mondiale des principaux produits agricoles, Paris 1976. (2) C.E. Seye: Sahel: la nécessaire mais difficile promotion des céréales locales in Le courrier nO 114, mars-avril 1989, p. 71. 48

épartition des pays de l'Afrique subsaharienne en plusieurs groupes à l'intérieur desquels les corrélations entre les impor- tations agro-alimentaires et le volume de la population urbaine ne sont pas toujours établies. Ainsi, pour la plupart des Etats composant cet espace géographique, les relations entre les deux phénomènes sont moins évidentes. Le croisement des taux annuels moyens de croissance du volume des importations totales et de croissance de la population urbaine entre 1970 et 1980 aurait montré d'après les travaux du CERED que "pour les 34 pays d'Afrique sub-saharienne de plus d'un demi-million de citadins, la corrélation est quasi nulle (R = 0,0467) du fait de l'extrême diversité des situations. La liaison n'est vérifiée, selon les auteurs, que pour un nombre limité de pays parmi lesquels le Nigéria, le Sénégal et la Côte-d'Ivoire qui nous intéresse ici. Selon ces études, c'est le niveau du revenu national qui semble jouer un rôle déterminant. Les résultats macro-économiques res- sortant des analyses économétriques "viennent largement infirmer les thèses tendant à relier mécaniquement la dépendance alimen- taire à la croissance des villes. Si l'urbanisation peut être, dans certains cas, un facteur influençant le niveau des importa- tions et/ou la production vivrière, d'autres variables, notamment la richesse nationale, semblent de loin plus déterminantes" (1). (1) O.Sudrie, Dépendance alimentaire et urbanisation en Afrique sub-saharienne : une relation controversée in Revue Tiers­ Monde, tXXVI, nO 104, Oct.-déc. 1985; p. 877. Cet article, duquel nous tirons les éléments de réfutation de la thèse de la liaison mécanique entre urbanisation et dépendance alimentaire emprunte sa problématique à la recherche sur la question menée par l'auteur en collaboration avec J. Coussy, Ph. Hugon au Centre d'Etude et de Recherche en Economie du Développement (CERED). 49

épartition des pays de l'Afrique subsaharienne en plusieurs<br />

groupes à l'intérieur desquels les corrélations entre les impor-<br />

tations agro-alimentaires et le volume de la population urbaine<br />

ne sont pas toujours établies. Ainsi, pour la plupart des Etats<br />

composant cet espace géographique, les relations entre les deux<br />

phénomènes sont moins évidentes. Le croisement des taux annuels<br />

moyens de croissance du volume des importations totales et de<br />

croissance de la population urbaine entre 1970 et 1980 aurait<br />

montré d'après les travaux du CERED que "pour les 34 pays<br />

d'Afrique sub-saharienne de plus d'un demi-million de citadins,<br />

la corrélation est quasi nulle (R = 0,0467) du fait de l'extrême<br />

diversité des situations. La liaison n'est vérifiée, selon les<br />

auteurs, que pour un nombre limité de pays parmi lesquels le<br />

Nigéria, le Sénégal et la Côte-d'Ivoire qui nous intéresse ici.<br />

Selon ces études, c'est le niveau du revenu national qui semble<br />

jouer un rôle déterminant. Les résultats macro-économiques res-<br />

sortant des analyses économétriques "viennent largement infirmer<br />

les thèses tendant à relier mécaniquement la dépendance alimen-<br />

taire à la croissance des villes. Si l'urbanisation peut être,<br />

dans certains cas, un facteur influençant le niveau des importa-<br />

tions et/ou la production vivrière, d'autres variables, notamment<br />

la richesse nationale, semblent de loin plus déterminantes" (1).<br />

(1) O.Sudrie, Dépendance alimentaire et urbanisation en Afrique<br />

sub-saharienne : une relation controversée in Revue Tiers­<br />

Monde, tXXVI, nO 104, Oct.-déc. 1985; p. 877.<br />

Cet article, duquel nous tirons les éléments de réfutation<br />

de la thèse de la liaison mécanique entre urbanisation<br />

et dépendance alimentaire emprunte sa problématique à la<br />

recherche sur la question menée par l'auteur en collaboration<br />

avec J. Coussy, Ph. Hugon au Centre d'Etude et de Recherche<br />

en Economie du Développement (CERED).<br />

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