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13.07.2013 Views

Par rapport aux carences des politiques agricoles et à son pendant, la croissance des importations alimentaires, l'application de cette théorie a été particulièrement fructueuse. Il a surtout été en toile de fond dans le tirage de la sonnette d'alarme en ce qui concerne l'épineux problème de la dépendance alimentaire qui menace les économies du Sud. Dans le rapport de R. Lenoir au Club de Rome, on pouvait lire "Le sol ne nourrit plus les hommes. L'alimentation de plus d'un milliard d'hommes dépend aujourd'hui de bateaux céréaliers qui sillonnent les 0- céans. L'importation de produits alimentaires par habitant aug- mente en moyenne de 5,5 % par an dans le Tiers-Monde. En Afrique, en l'espace de dix ans - de 1963 à 1972 - les importations de céréales sont passées de 1,6 à 4,2 millions de tonnes; le mouve- ment n'a fait que se poursuivre elles se sont élevées à 16 millions de tonnes en 1980. Les importations d'aliments font 28 à 30 % de la consommation de la e6te-d'Ivoire. L'Algérie consacre environ 17 % de ses revenus pétroliers et le Nigéria 50 % des siens, à l'achat d'aliments. Selon la F.A.O., la production alimentaire a fléchi de 10 % en Afrique durant la dernière décen- nie. En Amérique Latine de 1969 à 1978, les importations de céréales ont triplé, passant de 5,5 à 17,3 millions de tonnes. La dépendance alimentaire de tous les pays latino-américains, sauf trois (Argentine, Uruguay et Guyane) s'est aggravée; les importa- tions d'aliments représentent 21 % de la consommation au Brésil, 47 % au Chili, Pérou" (1). 34 % en Bolivie, 43 % en Equateur et 46 % au (1) R. Lenoir, op. cit. ... , pp. 60-61. 44

Le procès de l'urbanisation (1) a été déterminant dans cette critique de la dépendance du Sud parce qu'elle était consi- dérée comme le principal vecteur de diffusion des modèles importés. A. Touré a fait une critique du modèle d'occidentalisa- tion dont elle est porteuse dans son ouvrage, "Civilisation quotidienne en Côte-d'Ivoire". Suivant le même schéma un autre auteur parlera d'''urbanisation mimétique". L'urbanisation a été encore remis sur la sellette dans l'analyse que font Dalia Maimon et Ademar Romeiro de l'expérience brésilienne de croissance et de modernisation. Selon ces auteurs, "l'expansion de "la société de consommation" a été facilitée par l'urbanisation et la métropoli- sation accélérée, qui ont beaucoup changé les concepts de qualité de vie de la population brésilienne. En milieu urbain, les effets de démonstration ont permis l'intégration sociale par les compor- tements de consommation... " (2). Projeté dans le champ alimentaire, cette thèse de la liaison entre dépendance et urbanisation aura surtout été défen- due par L. Malassis dans ses traités d'économie agro-alimentaire. L'auteur part du principe selon lequel, "Dans une société donné, à un moment donné, existent des forces sociales convergentes qui (1) Nous adoptons ici la définition de M. Castells selon laquelle "Le terme d'urbanisation se réfère à la fois à la constitution de formes spatiales spécifiques des sociétés humaines, caractérisées par la concentration significative des activités et des populations sur un espace restreint, ainsi qu'à l'existence et à la diffusion d'un système culturel particulier, la culture urbaine", La question urbaine, Ed. F. Maspéro, Paris 1972, p. 32. (2 ) D. Maimon et A. Romeiro, L'expérience brésilienne in Histoire, culture, styles de développement. Brésil et Inde (sous la dir. de) C. Comeliau et I. Sachs, Ed. L'Harmattan, Paris 1988, p. 76. 45

Le procès de l'urbanisation (1) a été déterminant dans<br />

cette critique de la dépendance du Sud parce qu'elle était consi-<br />

dérée comme le principal vecteur de diffusion des modèles<br />

importés. A. Touré a fait une critique du modèle d'occidentalisa-<br />

tion dont elle est porteuse dans son ouvrage, "Civilisation<br />

quotidienne en Côte-d'Ivoire". Suivant le même schéma un autre<br />

auteur parlera d'''urbanisation mimétique". L'urbanisation a été<br />

encore remis sur la sellette dans l'analyse que font Dalia Maimon<br />

et Ademar Romeiro de l'expérience brésilienne de croissance et de<br />

modernisation. Selon ces auteurs, "l'expansion de "la société de<br />

consommation" a été facilitée par l'urbanisation et la métropoli-<br />

sation accélérée, qui ont beaucoup changé les concepts de qualité<br />

de vie de la population brésilienne. En milieu urbain, les effets<br />

de démonstration ont permis l'intégration sociale par les compor-<br />

tements de consommation... " (2).<br />

Projeté dans le champ alimentaire, cette thèse de la<br />

liaison entre dépendance et urbanisation aura surtout été défen-<br />

due par L. Malassis dans ses traités d'économie agro-alimentaire.<br />

L'auteur part du principe selon lequel, "Dans une société donné,<br />

à un moment donné, existent des forces sociales convergentes qui<br />

(1) Nous adoptons ici la définition de M. Castells selon laquelle<br />

"Le terme d'urbanisation se réfère à la fois à la<br />

constitution de formes spatiales spécifiques des sociétés<br />

humaines, caractérisées par la concentration significative<br />

des activités et des populations sur un espace restreint,<br />

ainsi qu'à l'existence et à la diffusion d'un système<br />

culturel particulier, la culture urbaine", La question urbaine,<br />

Ed. F. Maspéro, Paris 1972, p. 32.<br />

(2 ) D. Maimon et A. Romeiro, L'expérience brésilienne in<br />

Histoire, culture, styles de développement. Brésil et Inde<br />

(sous la dir. de) C. Comeliau et I. Sachs, Ed. L'Harmattan,<br />

Paris 1988, p. 76.<br />

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