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13.07.2013 Views

eprésente environ 25 % du budget affecté à rubrique transfert de revenu. Il est important de souligner que ces transferts sous forme d'argent, de produits agro-alimentaires (sucre, lait, pâtes surtout), de savon et de vêtements ne sont pas économiquement et socialement stériles. Ils permettent de garder le lien avec le village et de manifester son appartenance sociale au monde de la "civilité citadine". En retour, les "cadeaux", les produits vi- vriers et l'aide familiale reçue constituent des contre-dons qui, dans le contexte social qui est le leur, permet un ajustement du revenu fluctuant et en chute constante. Près de 80 % des ménages entretiennent ces "flux intra-familiaux". L'envoi de main- d'oeuvre familiale du village est surtout la partie visible de l'iceberg. On pourrait même dire que ce comportement des ménages, qui consiste à accueillir de plus en plus de nouveaux membres et à faire bénéficier l'UPV en contrepartie de l'effort productif de la famille élargie, fait partie des stratégies de partage du coût croissant de vie engendré par la crise économique. Ces relations villes/campagnes à travers les échanges intra-familiaux de biens et services jugés rares de part et d'autre sont des pratiques fréquentes dans les villes d'Afrique et d'Amérique Latine. Les faits montrent également, pour le Sénégal (1) et les pays d'Amérique Latine (2), qu'en période de difficultés économiques, (1) M. Odéyé, Les relations ville/campagne intra familiales. Le cas de Dakar in Nourrir les villes en Afrique sub-saharienne, op. ciL .. pp. 256-274. (2) Safilios-Rothoschild, The role of the family: a neglected aspect of poverty in World Bank Staff Working Paper n' 403, Washington D.C., Banque Mondiale 1984. 239

la stratégie de survie passe, aussi et surtout, par une capitali- sation des ressources sociales familiales (1). * Nature et structure des dépenses d'habillement L'habillement qui occupe la cinquième place dans la hiérarchie des dépenses, compte pour 6,3 % dans le budget des ménages. Sa position ordinale pourrait faire penser à une margi- nalité de la consommation de vêtement, ce qui serait une erreur d'appréciation. Par rapport aux soins de santé, l'importance de la part qui lui est accordée est sociologiquement significative. Il Y a lieu de se référer à la psychologie du migrant et aux valeurs sociales afférentes pour comprendre ici la fonction de la consommation d'effets vestimentaires. De me me le fait que la majorité des acteurs de l'informel alimentaire soit des femmes est un facteur explicatif de l'importance des dépenses d'habille- ment dans le budget des ménages. La consommation de tissus imprimés (pagnes wax, fanci), la représentation sociale et la symbolique liées à cette consommation, très significatives chez les femmes, éclairent sur la nature même de ces dépenses, qui se répartissent comme suit : (1) C.A. Giovanni, L'ajustement au niveau des ménages possibilités et limitation des stratégies de survie, in L'ajustement à visage humain. Protéeer les groupes vulnérables et favoriser la croissance, UNICEF - Economica, 1987, pp. 111-128. 240

eprésente environ 25 % du budget affecté à rubrique transfert de<br />

revenu.<br />

Il est important de souligner que ces transferts sous<br />

forme d'argent, de produits agro-alimentaires (sucre, lait, pâtes<br />

surtout), de savon et de vêtements ne sont pas économiquement et<br />

socialement stériles. Ils permettent de garder le lien avec le<br />

village et de manifester son appartenance sociale au monde de la<br />

"civilité citadine". En retour, les "cadeaux", les produits vi-<br />

vriers et l'aide familiale reçue constituent des contre-dons qui,<br />

dans le contexte social qui est le leur, permet un ajustement du<br />

revenu fluctuant et en chute constante. Près de 80 % des ménages<br />

entretiennent ces "flux intra-familiaux". L'envoi de main-<br />

d'oeuvre familiale du village est surtout la partie visible de<br />

l'iceberg. On pourrait même dire que ce comportement des ménages,<br />

qui consiste à accueillir de plus en plus de nouveaux membres et<br />

à faire bénéficier l'UPV en contrepartie de l'effort productif de<br />

la famille élargie, fait partie des stratégies de partage du coût<br />

croissant de vie engendré par la crise économique. Ces relations<br />

villes/campagnes à travers les échanges intra-familiaux de biens<br />

et services jugés rares de part et d'autre sont des pratiques<br />

fréquentes dans les villes d'Afrique et d'Amérique Latine.<br />

Les faits montrent également, pour le Sénégal (1) et les pays<br />

d'Amérique Latine (2), qu'en période de difficultés économiques,<br />

(1) M. Odéyé, Les relations ville/campagne intra familiales. Le<br />

cas de Dakar in Nourrir les villes en Afrique sub-saharienne,<br />

op. ciL .. pp. 256-274.<br />

(2) Safilios-Rothoschild, The role of the family: a neglected<br />

aspect of poverty in World Bank Staff Working Paper n' 403,<br />

Washington D.C., Banque Mondiale 1984.<br />

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