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L'investissement dans l'informel alimentaire en tant qu'activité secondaire intervient pour 27,3 % dans les motiva tions des acteurs. 5°) Défi à un parent ou effet de la "crise dans le système de so lidarité" Si les réseaux sociaux (familial, ethnique, régional) sont les plus importantes structures d'intégration, des nouveaux migrants en milieu urbain, il faut préciser qu'à leur niveau, l'étau se resserre de plus en plus, limitant ainsi la capacité de les accueillir. La solidarité africaine, longtemps mythifiée par les ethnologues urbains, est de moips en moins fonctionnelle. La hausse constante du coût de la vie diminue son efficacité qui, au fil du temps - nous semble-t-il - devient symbolique. La solida rité semble être en constante diminution par rapport à la crois sante sollicitation de ses structures. Les disponibilités d'ac cueil des nouveaux migrants s'amenuisent. Le déséquilibre de l'offre et de la demande de solidarité devient source de conflit social se traduisant par un marchandage de l'hébergement ou un refus absolu de prise en charge. Geneviève, 24 ans, restauratrice sur table mobile raconte " Quand je suis venue du village, je suis partie chez mon oncle à Marcory. Les premiers jours, tout allait bien. Un mois après, il ne me donnait plus d'argent pour déjeuner. Sa femme ne me supportait plus à la maison. On limitait mes repas. Je n'avais plus le droit de dormir au-delà de six heures. On me faisait faire tous les travaux domestiques... Pour montrer à mon oncle et à sa femme que je pouvais me débrouiller pour me libérer financièrement, j'ai commencé par vendre de 145
l'alloco et du poisson ici... ". Baoulo, Bété, 30 ans, restauratrice sur table mobile " ... C'est ma tante qui est venue me chercher au village. Je gardais ses enfants quand elle allait au travail. Elle ne me payait rien. Mais quand je lui demande un peu d'argent elle me demande si je ne suis pas déjà contente d'être à Abidjan quand mes amies sont au village. Je ne pouvais plus supporter cette situation. J'ai demandé 15.000 F à deux autres oncles qui me l'ont donné. Avec ça j'ai commencé ce petit commerce pour prouver à ma tante que bientôt, sans elle, je pourrai vivre à Abidjan". La situation qu'a vécu Baoulo n'est pas identique .. a celle de Geneviève. Mais les motivations de l'une et de l'autre se rejoignent. L'investissement dans l'informel alimentaire était pour les deux femmes un défi à un parent. Bien qu'en proportion très faible cette raison apparaît dans 4,9 % de cas chez les acteurs interrogés. Il ressort de l'analyse des motivations à l'investisse- ment dans l'informel alimentaire que la crise des structures économiques formelles transmet ses effets à l'informel alimentaire étant donné l'ouverture de ce marché qui continue .. a ac- cueillir de nouveaux candidats pour qui cette activité économique est une alternative à la compression du personnel ou un moyen d'ajuster les revenus au coût de vie en croissance. Ces données illustrent la mutation de la nature même de cette activité qui, initialement stratégie d'intégration au milieu urbain, devient progressivement lieu de recherche de revenu complémentaire. Mais si les forces de résistance et d'adaptation s'avèrent assez 146
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ma tante qui est venue me chercher au village. Je gardais ses<br />
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Mais quand je lui demande un peu d'argent elle me demande si je<br />
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au village. Je ne pouvais plus supporter cette situation. J'ai<br />
demandé 15.000 F à deux autres oncles qui me l'ont donné. Avec<br />
ça j'ai commencé ce petit commerce pour prouver à ma tante que<br />
bientôt, sans elle, je pourrai vivre à Abidjan".<br />
La situation qu'a vécu Baoulo n'est pas identique ..<br />
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celle de Geneviève. Mais les motivations de l'une et de l'autre<br />
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pour les deux femmes un défi à un parent. Bien qu'en proportion<br />
très faible cette raison apparaît dans 4,9 % de cas chez les<br />
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ment dans l'informel alimentaire que la crise des structures<br />
économiques formelles transmet ses effets à l'informel alimentaire<br />
étant donné l'ouverture de ce marché qui continue ..<br />
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