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13.07.2013 Views

travaux de terrains et autres investigations qui se succèderont après ce fameux rapport sur le Kenya mettront évidemment l'accent sur l'importance du secteur informel en termes d'emploi. Sur la dénomination de cette frange d'économie urbaine des pays en voie de développement, plusieurs concepts s'affron- tent dans le champ de la production littéraire relative au déve- loppement "parallèle", "économie non officielle", "secteur de subsistance", "économie souterraine" "petite production mar- chande", "économie officieuse". Bien que le débat n'ait pas été tranché, l'usage du concept "secteur informel" tend à se généra- liser pour la simple raison que les organisations internationales aient rapidement adopté cette appellation malgré la dysharmonie entre cette dernière et la réalité (1). Mais la persistance de l'usage de ce concept depuis quelques années aura balayé son lIinsuffisance analytique" et l'ambiguité même de son utilisation. L'accoutumance qui en résulte lui confère ainsi toute sa légiti- mité. A en juger par sa place dans les discours politiques, le caractère "opérationnel" de ce concept n'est plus à remettre en question. Même dans le champ du descriptif, il a acquis droit de cité. A titre d'exemple, par rapport à la publication de Vivre et survivre dans les villes africaines, IEDES, PUF 1922 et du nO 82 de la Revue Tiers-Monde consacré aux activités économiques 'marginales, la livraison du nO 114 de la même revue n'offre plus le moindre doûte sur l'usage généralisé de ce concept. Si dans les deux premières publications il y avait encore place pour un (1) F. Akindès, Réflexions sur les concepts "informel" et "non structuré in Secteur informel ou non structuré: des appellations contestées, Abordage nO 2, Amira, Paris déc. 1986; p. 2. 12

débat, le principe de l'adoption du concept semble être acquis dans le dernier. Comme le fait remarquer Cl. De Miras (1), sous des titres aussi divers que "Relations industrielles et indus- trialisation" (G. C..aire), "La transnationalisation, la crise du développement et la fin du Tiers-Monde" (S. Latouche) "La déséta- tisation en Afrique sub-saharienne" (P. Jacquemot) et "En Algérie, une "nouvelle" valeur, l'auto-emploi" ? (C. Bernard), la référence à l'informel est constante, que ce soit pour: - expliquer sa place dans les relations industrielles (syndicalisation, fragmentation du maché du travail, participa- tion... ) (G. Caire), en précisant que la distinction entre formel et informel est "terminologiquement malheureuse sans doute" (p. 238) ; - affirmer que, à propos de la transnationalisation du réseau de la croissance, "une des formes de réaction les plus flagrantes est l'économie informelle comprise ici comme auto- organisation pour la réalisation d'objectifs de survie ( .... )" (S. Latouche; p. 268); - montrer comment le recul de l'intervention de l'Etat dans les nations subsahariennes se traduira en ville par "l'informalisation de nombreuses activités économiques" qui "prendra une ampleur grandissante avec la perte des emplois liés ... a l'Etat et surtout avec la perte des activités de production nationale, de moins en moins protégées par les barrières douanières et contingentaires et de moins en moins soutenues par le régime des subventions" (P. Jacquemot, p. 291); (1) Cl. De Miras, Le "secteur informel" ... op. cit. p.S. 13

travaux de terrains et autres investigations qui se succèderont<br />

après ce fameux rapport sur le Kenya mettront évidemment l'accent<br />

sur l'importance du secteur informel en termes d'emploi.<br />

Sur la dénomination de cette frange d'économie urbaine<br />

des pays en voie de développement, plusieurs concepts s'affron-<br />

tent dans le champ de la production littéraire relative au déve-<br />

loppement<br />

"parallèle",<br />

"économie non officielle",<br />

"secteur de subsistance",<br />

"économie souterraine"<br />

"petite production mar-<br />

chande", "économie officieuse". Bien que le débat n'ait pas été<br />

tranché, l'usage du concept "secteur informel" tend à se généra-<br />

liser pour la simple raison que les organisations internationales<br />

aient rapidement adopté cette appellation malgré la dysharmonie<br />

entre cette dernière et la réalité (1). Mais la persistance de<br />

l'usage de ce concept depuis quelques années aura balayé son<br />

lIinsuffisance analytique" et l'ambiguité même de son utilisation.<br />

L'accoutumance qui en résulte lui confère ainsi toute sa légiti-<br />

mité. A en juger par sa place dans les discours politiques, le<br />

caractère "opérationnel" de ce concept n'est plus à remettre en<br />

question. Même dans le champ du descriptif, il a acquis droit de<br />

cité. A titre d'exemple, par rapport à la publication de Vivre<br />

et survivre dans les villes africaines, IEDES, PUF 1922 et du nO<br />

82 de la Revue Tiers-Monde consacré aux activités économiques<br />

'marginales, la livraison du nO 114 de la même revue n'offre plus<br />

le moindre doûte sur l'usage généralisé de ce concept. Si dans<br />

les deux premières publications il y avait encore place pour un<br />

(1) F. Akindès, Réflexions sur les concepts "informel" et "non<br />

structuré in Secteur informel ou non structuré: des appellations<br />

contestées, Abordage nO 2, Amira, Paris déc. 1986;<br />

p. 2.<br />

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