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13.07.2013 Views

L’hypothèse d’une infection par contamination endogène suivie d’une translocation dans un contexte de flore digestive propice associée à une immuno-dépression physiologique et une immaturité loco-régionale est possible. Néanmoins, la concomitance des symptômes chez les deux premiers cas jumeaux rend la théorie d’une infection par double contamination endogène plus improbable, de même que la translocation bactérienne intestinale chez le cas A. ou B., suivi d’une transmission horizontale secondaire auprès du jumeau. L’infection d’origine exogène : Celle-ci soulève le problème d’une asepsie non rigoureuse. Les seuls points communs entre ces patients , hormis l’épisode infectieux, sont la gémellarité et la présence d’une sonde gastrique. En effet, lorsque la septicémie est survenue, les cinq nouveau-nés étaient nourris par voie entérale à l’aide d’une sonde gastrique depuis plus de quinze jours. Seuls les deux derniers cas avaient été nourris dès leur naissance avec un lait artificiel, sans supplémentation. Les trois premiers cas ont reçu durant la période s’étendant de leur naissance à la bactériémie, du lait maternel, du lait poolé, et du lait artificiel, avec des suppléments lactés lipidiques, protidiques et épaississants. Malheureusement, le lait poolé n’a pas pu être analysé bactériologiquement. En revanche, le lactarium procède à au moins deux analyses bactériologiques sur le lait reçu, avant de le pasteuriser, le congeler puis le distribuer en respectant la chaîne du froid. Toute analyse bactériologique non stérile du lait conduit à sa destruction. Par conséquent, nous ne pouvons qu’espérer la stérilité du lait poolé utilisé en l’absence de preuve bactériologique, d’autant plus que la recherche d’un portage fécal de S. bovis, réalisée chez tous les patients ayant reçu le même lot poolé que les cas, est négative. Toutes les cultures réalisées de prélèvements alimentaires et environnementaux à visée bactériologique n’ont pas isolé de S. bovis. 86

Concernant la contamination intestinale massive, elle-même peut être d’origine exogène, c’est à dire manuportée, ce qui rend l’hypothèse de la double contamination beaucoup plus réaliste. Malheureusement, l’absence de prélèvement auprès du personnel ne peut affirmer ou négativer cette hypothèse. De même, le portage fécal de S. bovis parmi un ou plusieurs membres du personnel ou des parents de A. et B. n’aurait pas de valeur diagnostique puisque ce portage est fréquent dans la population. Par contre, la mise en évidence du S. pasteurianus incriminé apporterait la certitude non seulement d’une contamination d’origine exogène, mais également identifierait le réservoir. L’infection materno-fœtale tardive Tout ce que nous savons, c’est que cinq prématurés ont présenté une septicémie de transmission nosocomiale, associant des signes généraux, centraux et digestifs. Or, l’association de ces signes n’oriente pas vers un foyer infectieux précis, notamment digestif. En effet, il est difficile de savoir dans le domaine pédiatrique si les troubles digestifs sont primaires ou réactionnels. Pourtant, la connaissance du pathogène et de son habitat nous incite à croire en l’hypothèse d’une colonisation intestinale massive suivie d’une pullulation microbienne, puis d’une translocation intestinale. Pourtant, toutes les coprocultures pratiquées lors de la symptomatologie, sont stériles. C’est pourquoi l’hypothèse de l’IMF tardive ne peut être exclue. L’infection materno-fœtale tardive touchant les deux premiers cas est loin d’être improbable, d’autant qu’aucune coproculture n’a été réalisée chez la maman de ces jumeaux. Cette hypothèse satisferait à l’explication de la concomitance des signes cliniques chez le premier couple de jumeaux atteints. La période temporelle s’étendant de la naissance à l’apparition des symptômes pourrait alors s’expliquer par la courte durée du traitement antibiotique per-partum (une seule injection) et néonatal (deux et trois jours respectivement pour chacun 87

Concernant la contamination intestinale massive, elle-même peut être<br />

d’origine exogène, c’est à dire manuportée, ce qui rend l’hypothèse <strong>de</strong> la<br />

double contamination beaucoup plus réaliste.<br />

Malheureusement, l’absence <strong>de</strong> prélèvement auprès du personnel ne peut<br />

affirmer ou négativer cette hypothèse.<br />

De même, le portage fécal <strong>de</strong> S. bovis parmi un ou plusieurs membres du<br />

personnel ou <strong>de</strong>s parents <strong>de</strong> A. et B. n’aurait pas <strong>de</strong> valeur diagnostique<br />

puisque ce portage est fréquent dans la population. Par contre, la mise en<br />

évi<strong>de</strong>nce du S. pasteurianus incriminé apporterait la certitu<strong>de</strong> non seulement<br />

d’une contamination d’origine exogène, mais également i<strong>de</strong>ntifierait le<br />

réservoir.<br />

L’infection materno-fœtale tardive<br />

Tout ce que nous savons, c’est que cinq prématurés ont présenté une<br />

septicémie <strong>de</strong> transmission nosocomiale, associant <strong>de</strong>s signes généraux,<br />

centraux et digestifs.<br />

Or, l’association <strong>de</strong> ces signes n’oriente pas vers un foyer infectieux précis,<br />

notamment digestif. En effet, il est difficile <strong>de</strong> savoir dans le domaine<br />

pédiatrique si les troubles digestifs sont primaires ou réactionnels.<br />

Pourtant, la connaissance du pathogène et <strong>de</strong> son habitat nous incite à<br />

croire en l’hypothèse d’une colonisation intestinale massive suivie d’une<br />

pullulation microbienne, puis d’une translocation intestinale. Pourtant, toutes<br />

les coprocultures pratiquées lors <strong>de</strong> la symptomatologie, sont stériles.<br />

C’est pourquoi l’hypothèse <strong>de</strong> l’IMF tardive ne peut être exclue.<br />

L’infection materno-fœtale tardive touchant les <strong>de</strong>ux premiers cas est loin<br />

d’être improbable, d’autant qu’aucune coproculture n’a été réalisée chez la<br />

maman <strong>de</strong> ces jumeaux.<br />

Cette hypothèse satisferait à l’explication <strong>de</strong> la concomitance <strong>de</strong>s signes<br />

cliniques chez le premier couple <strong>de</strong> jumeaux atteints. La pério<strong>de</strong> temporelle<br />

s’étendant <strong>de</strong> la naissance à l’apparition <strong>de</strong>s symptômes pourrait alors<br />

s’expliquer par la courte durée du traitement antibiotique per-partum (une<br />

seule injection) et néonatal (<strong>de</strong>ux et trois jours respectivement pour chacun<br />

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