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L'école, un terrain d'expérimentation

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El Watan<br />

L<br />

Des cimes de La Colline oubliée<br />

e réalisateur algérien Abderrahmane<br />

Bouguermouh, qui avait adapté la<br />

célèbre œuvre La Colline oubliée de<br />

Mouloud Mammeri, est décédé à l’âge de 77<br />

ans, hier après-midi à l’hôpital Birtraria<br />

d’Alger, des suites d’<strong>un</strong>e longue maladie.<br />

Le cinéaste Abderrahmane Bouguermouh<br />

n’est autre que l’auteur du tout premier long<br />

métrage d’expression kabyle adapté de<br />

l’œuvre littéraire éponyme et majuscule de<br />

Mouloud Mammeri en 1996. Abderrahmane<br />

Bouguermouh a signé <strong>un</strong>e filmographie<br />

honnête, engagée et d’<strong>un</strong>e grande générosité,<br />

forçant le respect de ses pairs et celui de la<br />

nouvelle génération. Car ayant ouvert <strong>un</strong>e<br />

voie royale au cinéma amazigh.<br />

Né le 25 février 1936 à Ouzellaguen, son père<br />

était instituteur et sa mère avait <strong>un</strong>e passion<br />

dévorante pour les poèmes et les chants<br />

POINT ZÉRO<br />

DÉCÈS HIER DU RÉALISATEUR<br />

ABDERRAHMANE BOUGUERMOUH<br />

Jerry et Fukuyama au Sahel<br />

omme dans <strong>un</strong> rallye saharien, l'armée française démarre<br />

de Paris pour aller à Bamako en passant par Alger en avion.<br />

C Puis de Bamako jusqu'au nord du Mali à pied, jusqu'à Kidal<br />

et au bord de la frontière algérienne. En fin du Paris-Alger-Dakar,<br />

les 4x4 sont stationnés, Hollande arrive à Tombouctou, par avion,<br />

pour <strong>un</strong> discours triomphal. Mais contre qui ? Où est l'ennemi ?<br />

Les groupes djihadistes, filmés par les médias, ont disparu aux<br />

yeux des militaires. L'armée n'a rencontré auc<strong>un</strong>e résistance sur<br />

le chemin, à croire que les factions islamistes radicales étaient<br />

<strong>un</strong>e invention des médias ou de l'esprit. C'est là où rien ne va et<br />

tout commence. Avec le recul, on comprend la stratégie des<br />

djihadistes. Comme ils ne peuvent pas aller en France à cause des<br />

visas, ils attaquent le sud du Mali, joint-venture française, ce qui<br />

pousse les actionnaires à intervenir. Ces derniers arrivent,<br />

ratissent en remontant, ne rencontrant personne ou presque.<br />

kabyles. Il avait fait des études secondaires à<br />

Sétif, où il voit de près l'horreur et la mort lors<br />

des événements de 1945. En 1957, il rencontre<br />

l'écrivain Mouloud Mammeri ! C’est le début<br />

d'<strong>un</strong>e longue amitié. Il effectue <strong>un</strong> passage à<br />

l'Institut des hautes études<br />

cinématographiques (Idhec) en 1960. En<br />

1965, sur <strong>un</strong> texte de Malek Haddad, il tourne<br />

Comme <strong>un</strong>e âme, <strong>un</strong> moyen métrage en<br />

berbère. Le film est refusé par le ministère qui<br />

exige <strong>un</strong>e version arabe. Il part alors pour<br />

Paris où il postsynchronise le film en<br />

français ; cela lui vaudra <strong>un</strong> deuxième<br />

licenciement, la confiscation et la destruction<br />

des positifs et des négatifs. Le film ne sera<br />

jamais diffusé. En 1968, il dépose La Colline<br />

oubliée à la commission de censure. Dans <strong>un</strong>e<br />

lettre d'intention, il précise que ce film ne peut<br />

se faire qu'en kabyle. Le projet est rejeté sans<br />

ALGER 6° ORAN 3° CONSTANTINE 2° OUARGLA 2°<br />

14°<br />

18°<br />

8°<br />

17°<br />

LE QUOTIDIEN INDÉPENDANT - L<strong>un</strong>di 4 février 2013<br />

explication. Commence alors <strong>un</strong>e longue<br />

traversée du désert au cours de laquelle il<br />

collabore avec Mohamed Lakhdar Hamina<br />

dans Chronique des années de braise en 1973.<br />

Il réalise successivement pour la télévision<br />

Les Oiseaux de l'été en 1978 puis Kahla oua<br />

beida en 1980, <strong>un</strong> grand succès populaire. En<br />

1987, il tourne son premier long métrage en<br />

35 mm, Cri de pierre, plusieurs fois primé à<br />

l'étranger mais très attaqué en Algérie. En<br />

1989, on lui accorde enfin l'autorisation de<br />

tourner en berbère La Colline oubliée (1996).<br />

A partir de la fin des années 1960, il tourne<br />

plusieurs courts métrages et contribue à la<br />

réalisation d'<strong>un</strong> épisode du film collectif<br />

L'Enfer à dix ans (1968). L’inhumation de<br />

Abderrahmane Bouguermouh aura lieu<br />

demain mardi à Ighzer Amokrane, dans la<br />

comm<strong>un</strong>e d'Ouzellaguen, à Béjaïa. K. S.<br />

Par Chawki Amari<br />

Quelle est la suite ? Les Français sont là et, pour les islamistes,<br />

l'opération peut enfin commencer. Pas de guerre frontale mais<br />

des attaques éclair sporadiques, dans la grande tradition du<br />

rezzou. Tom attaque, Jerry se cache dans des trous, pour ressortir<br />

régulièrement afin de harceler Tom. Comme d'ailleurs lors de la<br />

prise de Tombouctou par l'armée française au XIX e siècle, où<br />

c'étaient les Touareg du Nord-Mali qui s'adonnaient à cette<br />

tactique. Sans guerre, mais par <strong>un</strong> harcèlement permanent, sur<br />

<strong>un</strong>e géopolitique des failles à exploiter. Les Français sont à<br />

Tombouctou ? Tant mieux pour les porteuses d'eau et de hidjab.<br />

Mais pour quoi faire ? En fait, la guerre vient de commencer et<br />

tout n'était que répétition et négociations entre producteurs. Les<br />

Algériens détestent l'histoire, mais adorent les films. Dans le<br />

célèbre cartoon, si Tom avait attrapé Jerry, cela aurait signé la fin<br />

du dessin animé. Et de l'histoire, au sens de Fukuyama.<br />

Retrouvez les prévisions complètes sur www.elwatan.com<br />

COMMENTAIRE<br />

Marcher sur l'or<br />

Par Fayçal Métaoui<br />

Cela fait des années que des je<strong>un</strong>es des régions<br />

de Laghouat et Ouargla protestent et<br />

dénoncent l’absence d’intérêt des autorités à<br />

leurs nombreux problèmes. Le cri de ces<br />

chômeurs se perd souvent dans la vacuité du désert. A<br />

Alger ? On donne l’ordre de réprimer sans prendre le<br />

soin d’écouter les doléances des citoyens qui<br />

contestent. Le regard méprisant à l’égard des gens du<br />

Sud n’a jamais changé. Il est toujours le même depuis<br />

l’indépendance du pays. Les Algériens du Sud<br />

marchent sur l’or et n’en voient pas la couleur. Gaz et<br />

pétrole ne sont-ils pas extraits du sol du Sahara ? Après<br />

des années de patience, les je<strong>un</strong>es ont compris<br />

l’inutilité de l’attente face à <strong>un</strong> pouvoir politique<br />

centralisateur, incapable de changer ou de se remettre<br />

en cause. Les visites occasionnelles des ministres dans<br />

les wilayas du Sud ne peuvent pas faire oublier qu’il<br />

n’existe auc<strong>un</strong>e stratégique claire pour sortir du sousdéveloppement<br />

ces régions et donner aux je<strong>un</strong>es<br />

d’autres perspectives.<br />

En avril 2012, Daho Ould Kablia, ministre de<br />

l’Intérieur, avait annoncé la mise en place «d’<strong>un</strong> plan<br />

spécial» pour le développement du Sud algérien avec<br />

la création d’<strong>un</strong>e entreprise de travaux publics et d’<strong>un</strong>e<br />

autre dans le bâtiment. Le ministre avait même parlé<br />

de nouvelles villes et de programme agricoles. «Ces<br />

projets seront gérés par les habitants de la région»,<br />

avait soutenu Ould Kablia. Qu’a-t-on fait depuis ? Où<br />

est ce programme spécial Sud ? A-t-on consulté les<br />

habitants du Hoggar, du Tassili n’Ajjer, du Touat, des<br />

Oasis, du Souf, de Gourara, du M’zab ou de la<br />

Saoura ? Rien ! Des paroles et des promesses. Comme<br />

d’habitude. Pourtant, il y a urgence. L’instabilité<br />

chronique au Mali et en Libye aurait dû amener la<br />

présidence de la République et le gouvernement à<br />

changer l’ordre de leurs priorités. Mettre en œuvre des<br />

projets sociaux, économiques, scientifiques et<br />

culturels pour le Sud doit passer avant tous les plans<br />

surtout que les caisses de l’Etat sont pleines. L’intérêt<br />

aux régions sahariennes ne doit pas se limiter à l’aspect<br />

sécuritaire. L’attaque terroriste d’In Amenas est<br />

d’abord la conséquence de nombreuses faillites. Il faut<br />

donc situer les responsabilités de cette situation et<br />

réorienter les politiques en la matière.<br />

Il est impératif que l’Etat pense à revoir le découpage<br />

administratif du Sud, combler les vides stratégiques<br />

des zones frontalières, réviser le déploiement militaire<br />

opérationnel en régions, s’appuyer sur des partenaires<br />

extérieurs fiables en matière de sécurisation<br />

électronique des frontières, relancer le secteur<br />

touristique, construire des hôpitaux, des <strong>un</strong>iversités et<br />

des centres de recherche et lutter réellement contre la<br />

contrebande. Il faut également changer totalement les<br />

méthodes en matière de valorisation des compétences<br />

et des cadres issus du Sud algérien. Il n’y a pas de<br />

raison pour que les diplômés du Sud ne trouvent pas de<br />

bonnes places au sein de la haute administration de<br />

l’Etat. Et rien n’empêche de nommer dans les régions<br />

sahariennes des walis et des responsables militaires<br />

désignés issus du sud du pays. La marginalisation<br />

alimente la haine. Et la haine nourrit la violence.<br />

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