L'école, un terrain d'expérimentation

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L France De notre correspondant Ayad Ahram est, sans nul doute, l’invité d’exception de cette conférence internationale sur le Sahara occidental. Le secrétaire général de l’Association de défense des droits de l’homme au Maroc (Asdhom) refuse toute récupération politique ou soutien personnel au Front Polisario. Il a plaidé cependant pour la défense pure des droits de l’homme au Maroc et dans tout le Maghreb, sans considération d’appartenance ethnique, religieuse ou politique des victimes. Dans cet entretien, il nous explique sa position. Propos recueillis par Samir Ghezlaoui Le 1 er février, le tribunal militaire de Rabat a ouvert le procès, puis l’a aussitôt reporté au 8 février, de 24 militants sahraouis. Pouvez-vous nous présenter cette affaire et nous expliquer pourquoi ces civils se retrouvent confrontés à une cour martiale ? Les 24 Sahraouis ont été arrêtés suite au démantèlement violent du camp de Gdeim Izik en novembre 2010. Ce sont surtout des militants sahraouis des droits de l’homme, connus pour leur engagement dans ce combat. Cela fait plus de deux ans qu’ils sont en détention provisoire – excepté un, pour des raisons médicales – ce qui est illégal eu égard du code pénal marocain. Ces militants sont en plus traduits devant un tribunal militaire et donc risquent gros par rapport à ce qu’on leur reproche. Tout laisse à penser qu’ils ne vont pas bénéficier d’un procès équitable. L’accueil réservé à la délégation des observateurs El Watan - Lundi 4 février 2013 - 11 INTERNATIONALE MALGRÉ LES PRESSIONS SUBIES PAR LES ORGANISATEURS La cause sahraouie fait irruption au Sénat français es amis du Front Polisario et des dizaines de militants des droits de l’homme ont réitéré «le droit du peuple sahraoui à son autodétermination» à l’occasion de la conférence internationale qui s’est tenue avanthier au siège du Sénat français. Initiée par Leila Aïchi, sénatrice de Paris, sous le thème «La mise en place d’un processus de protection de la population civile et le respect des droits de l’homme au Sahara occidental», cette journée de solidarité avec le peuple sahraoui «n’a pas plu à certains». «Le fait que ce colloque soit organisé au sein de ce palais de Luxembourg, en plein Sénat français, est tout un symbole. Nous avons subi des pressions terribles pour ne pas l’organiser. Moi je suis une femme libre, dans un pays de démocratie. J’organise le colloque que je veux», a lancé l’élue d’Europe-Ecologie les Verts avec assurance. L’ouverture officielle des travaux a été une occasion pour Régine Villemont, présidente de l’Association des amis de la RASD/France, de «dénoncer le calvaire que vivent les détenus politiques sahraouis dans les geôles maro- caines». «Nous appelons les autorités marocaines à libérer les 24 détenus de Gdeim Izik dont le procès a été ouvert le 1er février devant un tribunal militaire de Rabat. C’est une atteinte flagrante aux droits de l’homme.» LA POSITION FRANÇAISE CRITIQUÉE «Ce sont des civils. Ils ont le droit à un procès équitable au lieu de les passer devant la cour martiale», a-t-elle martelé. Un peu plus tard sur la tribune, les observateurs européens, qui se sont déplacés au Maroc et ont assisté à l’ouverture du procès, ont apporté leur témoignage : «Aussitôt ouvert, le procès a été reporté d’une semaine. L’environnement général était plutôt apaisé, mais les avocats de la défense ont dénoncé plusieurs lacunes ainsi que le peu de temps et de moyens qu’on leur a attribués afin de mener à bien leur mission. Nous avons remarqué aussi une présence exagérée de militaires et des dizaines d’éléments de sécurité en civil.» Quant à Pierre Galand, président de la Coordination européenne de soutien au peuple sahraoui, il a pris comme cible, en usant de critiques piquantes, la position officielle de la France dans le conflit au Sahara occidental. «Nous étrangers à l’occasion de l’ouverture de leur procès, le 1 er février, qui a d’ailleurs été reporté au 8 février, ne nous garantit pas que leur procès ne sera pas entaché d’irrégularités. La présence militaire et policière massive au procès laisse présager le pire. Nous continuons à réclamer sinon leur libération, du moins, que le tribunal militaire soit dessaisi de cette affaire en faveur d’un tribunal civil. Combien y a-t-il de prisonniers politiques au Maroc ? Quelles sont les raisons de leur détention ? L’Asdhom a lancé une campagne de parrainage des prisonniers victimes d’atteinte aux droits, le 17 novembre 2012, à l’occasion de la semaine de la solidarité internationale en France. Cette campagne est parrainée par l’écrivain Gilles Perrault, auteur du best-seller Notre Ami le roi. Nous avons recensé, à cette date, 174 prisonniers politiques. Nous les avons tous proposés au parrainage. On y trouve des militants associatifs, des partisans du Mouvement 20 février, des Sahraouis, des syndicalistes, des étudiants de l’Union nationale des étudiants du Maroc, des islamistes du groupe Belliraj, des citoyens ayant participé à des mouvements de protestation sociale, etc. Les détails sont présents sur notre site web asdhom.org. Vous êtes un militant marocain des droits de l’homme qui refuse de sacrifier ce principe fondamental pour des considérations politiques. Vous défendez tous les détenus politiques dans les geôles marocaines, y compris les Sahraouis, sans forcément soutenir le Front Polisario. Comment peut-on qualifier ce genre de positionnement ? Je suis un défenseur des droits de l’homme avant tout. Je peux, comme disait Voltaire, ne pas être d’accord avec ce que disent les gens, mais je suis prêt à défendre leur droit de s’exprimer librement, à condition que leurs propos ne soient pas en contradiction avec les principes des droits de l’homme tels que reconnus universellement. Je veux dire que les propos racistes, xénophobes lançons un message au gouvernement français. La France doit changer sa voie dans le sens de soutenir l’autodétermination du peuple sahraoui, au lieu de défendre le projet d’annexion comme l’a fait Chirac. Un petit pays comme le Maroc ne peut pas occuper un autre pays sans la complicité des grandes puissances occidentales, y compris la France», a déclaré le sénateur belge. L’APPEL DE SIDATI ET LA PIQUE DE GALAND Dans ce sens, le ministre délégué de la RASD pour l’Europe, Mohamed Sidati, a recommandé à la France de «tenir une position plus respectable». «Nous espérons que la France prône au moins la neutralité. Nous demandons aux Français d’arrêter d’opposer leur veto pour que la Minurso puisse accomplir convenablement son travail et superviser la situation des droits de l’homme dans les territoires occupés», a-t-il souligné. Et de conclure : «Actuellement, la France est complice du Maroc dans tout ce qui se passe contre le peuple sahraoui, car si sa position est plus respectable, le conflit serait réglé depuis longtemps.» A son tour, la présidente de l’intergroupe parlementaire Algérie-RASD, Saïda Bounab, a rappelé «la position historique de l’Algérie en faveur du soutien à la lutte du peuple sahraoui pour la décolonisation et son autodétermination». La députée du FLN a ensuite critiqué les positions du Maroc et de la France par rapport à la situation des droits de l’homme au Sahara occidental. «La légalité internationale est bafouée par le Maroc au Sahara occidental. Les observateurs internationaux ont enregistré des violations répétées des droits de l’homme : arrestations arbitraires, disparitions, forcées, agressions physiques, les viols, la torture et la spoliation des biens et des richesses naturelles du peuple sahraoui. La France, pourtant membre permanent du Conseil de sécurité, cautionne toutes ces atteintes à cause de sa position et son silence qui encourage l’impunité», a-t-elle lancé sans ménagement. LA SUÈDE, PREMIER SOUTIEN EUROPÉEN DE LA RASD Parmi les soutiens européens les plus courageux de l’autodétermination au Sahara occidental, on trouve le Parlement suédois, premier et seul en Europe à avoir reconnu officiellement la RASD. «Je suis fier de parler au nom de mon pays qui a reconnu la et qui incitent à la haine ne sont pas admis. Je ne suis pas un partisan politique et c’est ce qui me permet d’avoir cette position purement «droitde-l’hommiste». Les politiques sont amenés, de par leur combat, à exercer le pouvoir, or on sait que quiconque exerce le pouvoir est amené à en abuser. C’est pour cela qu’il faut toujours des garde-fous pour alerter sur les atteintes aux droits de l’homme. C’est le rôle des associations de défense des droits de l’homme telle que la nôtre. Dans votre intervention, vous avez exprimé le souhait de voir naître une association maghrébine de défense des droits de l’homme autonome, qui refuse toute manipulation politique dans son activité. Comment est-ce possible ? Ceci est possible. Dans mon intervention, j’ai parlé de la Coordination maghrébine des orga- RASD et le droit à l’autodétermination du peuple sahraoui qui souffre de l’occupation marocaine. Certes, nous sommes un petit pays, mais nous œuvrons pour que d’autres pays comme les Etats-Unis, le Royaume- Uni, l’Espagne et la France nous suivent dans cette démarche», a indiqué le député suédois Jens Holm. Par ailleurs, la fin du colloque a été couronnée par la lecture d’une déclaration commune des participants demandant «à la communauté internationale de soutenir davantage l’autodétermination du peuple sahraoui et l’arrêt immédiat de toutes les atteintes aux droits de l’homme commises par le Maroc contre des civils dans les territoires sahraouis occupés». Dans le même sillage, les sénatrices Leila Aïchi et Marie-Christine Blandin ont rendu public un communiqué réaffirmant «l’impérieux besoin d’une position impartiale de la France dans l’optique d’une sortie de crise durable» et affirmant que «la France, porteétendard de la défense des droits de l’homme dans le monde, s’honorerait à favoriser une solution démocratique et éthique dans le respect du droit des peuples à l’autodétermination, comme le préconise la Minurso». Samir Ghezlaoui AYAD AHRAM. Secrétaire général de l’Asdhom «Il faut des garde-fous pour les droits de l’homme» nisations des droits de l’homme (CMODH) qui a vu le jour en 2006 au Maroc. Elle travaille dans ce sens. Elle regroupe plusieurs associations des droits de l’homme de Mauritanie, du Maroc, d’Algérie, de Tunisie, de Libye ainsi que d’autres associations issues de l’immigration en France telles que l’Asdhom. Son objectif est de promouvoir les droits de l’homme dans la région. Cette coordination participe, en tant que telle, à tous les espaces de débat offerts par les forums sociaux régionaux ou mondiaux pour réclamer, entre autres, un Maghreb démocratique des peuples. Pour ce qui est du conflit au Sahara occidental, nous sommes pour qu’une solution négociée au sein de l’ONU soit trouvée le plus tôt possible pour permettre aux peuples de la région de vivre en paix. Les peuples maghrébins aspirent à des Etats de droit. S. G.

El Watan ÉCONOMIE Du 4 au 10 février 2013 Supplément hebdomadaire n°361- Email : suppeco@elwatan.com/Tél. - Fax : 021 65 58 66 COUVERTURE DES INSTALLATIONS ÉNERGÉTIQUES EN ALGÉRIE LES RÉASSUREURS MONDIAUX EN PASSE DE REVOIR LEURS TARIFS AU MOMENT OÙ SONATRACH ENVISAGE DE NOUVELLES MESURES POUR SÉCURISER SES INSTALLATIONS ÉNERGÉTIQUES, LES GRANDS GROUPES MONDIAUX DE LA RÉASSURANCE QUI COUVRENT LES DEUX TIERS DU RISQUE ÉNERGIE DE LA COMPAGNIE PÉTROLIÈRE NATIONALE SONGENT À ASSURER LEURS ARRIÈRES. MÊME SI LES RESPONSABLES DE SONATRACH ASSURENT QU’IL N’Y A PAS EU DE GROS DÉGÂTS SUR LE SITE D’IN AMENAS, ET ENCORE MOINS AU NIVEAU DU GAZODUC DE BOUIRA, LES ASSUREURS INTERNATIONAUX PRENNENT TOUT DE MÊME LEURS DISPOSITIONS. «Il y aura sûrement un nouveau calcul des prix et ■ UMA Le commerce zonal le plus faible au monde Les échanges entre les pays maghrébins ne dépassent guère les 4 milliards de dollars. Soit des échanges entre pays membres évalués entre 2 et 3% du PIB et dont plus de la moitié (55%) sont réalisés entre la Tunisie et la Libye. Ce qui fait de l’Union maghrébine, UMA, la région où le commerce zonal est le plus faible comparé à ce qui se passe dans les communautés régionales latino-américaines, asiatiques ou même africaines. Page IV primes de réassurances des installations énergétiques de Sonatrach», a indiqué à El Watan Economie Riccardo Fabiani, analyste politique, spécialiste de la région Afrique du Nord au sein du groupe Eurasia (groupe d’expertise et de recherche en risques politiques). «Le processus a déjà commencé et pourrait durer un à deux ans si les autorités algériennes arrivent à rétablir un niveau de sécurité d’avant l’attaque d’In Amenas.» Lire en pages II-III entreprises - université DES DIPLÔMÉS PAR MILLIERS POUR EMPLOYEURS INSATISFAITS Chaque année, des milliers de nouveaux diplômés quittent les bancs de l’université et vont gonfler les rangs des demandeurs d’emploi dans divers domaines d’activité. De leur côté, les entreprises économiques sollicitent constamment l’offre existante sur le marché du travail dans leur quête de nouvelles compétences pour renforcer leurs staffs et étoffer leurs ressources humaines. Mais, la compatibilité entre les jeunes diplômés et le profil recherché par les employeurs est rarement trouvée. Lire PP VI, VII et VIII RÉFORME LIBÉRALE ET CRISE GRAMSCIENNE EN ALGÉRIE PP XI-X PHOTO : H. LYÈS PHOTO :H. LYES

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Du 4 au 10 février 2013 Supplément hebdomadaire n°361- Email : suppeco@elwatan.com/Tél. - Fax : 021 65 58 66<br />

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AU MOMENT OÙ SONATRACH ENVISAGE DE NOUVELLES MESURES POUR SÉCURISER SES INSTALLATIONS<br />

ÉNERGÉTIQUES, LES GRANDS GROUPES MONDIAUX DE LA RÉASSURANCE QUI COUVRENT LES DEUX TIERS<br />

DU RISQUE ÉNERGIE DE LA COMPAGNIE PÉTROLIÈRE NATIONALE SONGENT À ASSURER LEURS ARRIÈRES.<br />

MÊME SI LES RESPONSABLES DE SONATRACH ASSURENT QU’IL N’Y A PAS EU DE GROS DÉGÂTS SUR LE SITE<br />

D’IN AMENAS, ET ENCORE MOINS AU NIVEAU DU GAZODUC DE BOUIRA, LES ASSUREURS INTERNATIONAUX<br />

PRENNENT TOUT DE MÊME LEURS DISPOSITIONS. «Il y aura sûrement <strong>un</strong> nouveau calcul des prix et<br />

■ UMA<br />

Le commerce<br />

zonal le plus faible<br />

au monde<br />

Les échanges entre les pays maghrébins<br />

ne dépassent guère les 4 milliards de<br />

dollars. Soit des échanges entre pays<br />

membres évalués entre 2 et 3% du PIB et<br />

dont plus de la moitié (55%) sont réalisés<br />

entre la T<strong>un</strong>isie et la Libye. Ce qui fait de<br />

l’Union maghrébine, UMA, la région où le<br />

commerce zonal est le plus faible comparé<br />

à ce qui se passe dans les comm<strong>un</strong>autés<br />

régionales latino-américaines, asiatiques<br />

ou même africaines.<br />

Page IV<br />

primes de réassurances des installations énergétiques de Sonatrach», a indiqué à El Watan<br />

Economie Riccardo Fabiani, analyste politique, spécialiste de la région Afrique du Nord au sein<br />

du groupe Eurasia (groupe d’expertise et de recherche en risques politiques). «Le processus a<br />

déjà commencé et pourrait durer <strong>un</strong> à deux ans si les autorités algériennes arrivent à rétablir<br />

<strong>un</strong> niveau de sécurité d’avant l’attaque d’In Amenas.»<br />

Lire en pages II-III<br />

entreprises - <strong>un</strong>iversité<br />

DES DIPLÔMÉS PAR MILLIERS<br />

POUR EMPLOYEURS INSATISFAITS<br />

Chaque année, des milliers de nouveaux<br />

diplômés quittent les bancs de l’<strong>un</strong>iversité et<br />

vont gonfler les rangs des demandeurs<br />

d’emploi dans divers domaines d’activité. De<br />

leur côté, les entreprises économiques<br />

sollicitent constamment l’offre existante sur<br />

le marché du travail dans leur quête de<br />

nouvelles compétences pour renforcer leurs<br />

staffs et étoffer leurs ressources humaines.<br />

Mais, la compatibilité entre les je<strong>un</strong>es<br />

diplômés et le profil recherché par les<br />

employeurs est rarement trouvée.<br />

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