L'école, un terrain d'expérimentation

L'école, un terrain d'expérimentation L'école, un terrain d'expérimentation

russia.algeria.ru
from russia.algeria.ru More from this publisher
13.07.2013 Views

U El Watan - Lundi 4 février 2013 - 9 ORAN INFO 4 e ÉDITION DU SALON DE L’AGROALIMENTAIRE Du pain fait à base de pomme de terre ● Ce concept consiste à fabriquer la baguette de pain avec de l’amidon de pomme de terre au lieu de l’amidon du blé. n nouveau projet portant sur la fabrication du pain à base d’ami- don de pomme terre en remplace- ment de la farine panifiable sera lancé, demain, et pour la première fois, à partir d’Oran, à l’occasion de la 4 e édition du Salon international de l’agroalimentaire, organisé du 5 au 7 février, au centre des conventions d’Oran. Ce concept consiste selon le professeur Assal, spécialiste nutritionniste, à fabriquer la baguette de pain avec de l’amidon de pomme de terre au lieu de l’amidon du blé, une alternative qui pourra réduire les importations de blé tendre. Les spécialistes comptent désormais développer et généraliser ce procédé à tous les produits fabriqués à base de farine panifiable. Pour parvenir à des résultats concluants, les nutritionnistes mettent l’accent sur l’agriculture et préconisent le développement de la culture de pomme de terre et des moyens de conservation afin de faire face aux besoins exprimés. Les recherches menées par le professeur Assal et le laboratoire du professeur Dilmi à Chlef ont révélé qu’un kilogramme de pomme de terre permet de fabriquer trois baguettes de pain, ce qui nécessite, de l’avis des experts, une bonne production et d’importants moyens pour la déshydratation de la pomme de terre et surtout pour sa transformation en fécule. Une dégustation de baguette de pain, de pain au chocolat et de croissants à base d’amidon de pomme de terre sera offerte à l’occasion de ce salon. D’autres alternatives seront également explicitées pour permettre d’augmenter les réserves en eau. Cette quatrième édition, organisée par l’association interprofessionnelle de la production animale, sera axée cette année C’est la désillusion chez les utilisateurs de la carte Chifa révue pour le 3 février, la n’étaient toujours pas autori- P généralisation de la carte sées à procéder à cette opéra- Chifa au niveau national n’est tion. Une opération annoncée pas rentrée dans sa phase ef- pourtant en grande pompe par fective au niveau de la wilaya le ministère de tutelle. «Nous d’Oran. En effet, les officines n’avons toujours rien reçu et pharmacies de la wilaya à ce sujet. Nous attendons Le pain à base de pomme de terre séduira-t-il les consommateurs ? sur la sécurité alimentaire. Quelque 80 exposants nationaux et étrangers sont attendus à ce carrefour incontournable d’être connectés au fichier national», ont indiqué certains pharmaciens à qui nous avons rendu visite. Les utilisateurs de cette carte, venus pour la plupart des wilayas limitrophes et ayant au préa- destiné chaque année aux fabricants d’aliments de bétail, aux vétérinaires et aux agriculteurs. Foued A. ASSURANCE MALADIE La carte Chifa n’est pas encore utilisable hors wilaya de résidence PHOTO : DR lable consulté leurs médecins sur rendez-vous, ne cachaient pas leur déception de se voir signifier par les pharmacies que leur carte ne leur permettait pas d’acquérir les médicaments, objets de l’ordonnance médicale. «Ayant fixé un rendez-vous avec un spécialiste en gastrologie, j’ai été surprise de m’entendre dire que ma carte n’était valable que dans ma seule wilaya, moi qui étais toute contente de pouvoir retirer l’ensemble de mes médicaments et passer quelques jours auprès de ma famille», dira cette mère de famille visiblement désabusée. L’application de cette mesure se fera progressivement, probablement dans une semaine tout au plus, nous confiera ce chef d’officine visiblement bien informé. Hadj Sahraoui PHOTO : DR ENVIRONNEMENT ORAN COMPTE 38 000 FOSSES SEPTIQUES D ans le cadre de la prise en charge de l’environnement général (tel que l’assainissement notamment), la wilaya d’Oran est classée 13ème au niveau national. Pour améliorer cette situation, une enveloppe de 400 millions de dinars vient d’être débloquée par la wilaya pour l’éradication des fosses septiques. Dans cette wilaya, 15% de la population ne sont pas raccordés au réseau d’assainissement. Cette situation peut prendre une tournure dramatique, car les propriétaires de ces fosses septiques ne sont pas toujours au fait de leurs entretiens et les conséquences sont catastrophiques sur le plan de l’hygiène et de la santé. Quand la fosse déborde, ce sont des milliers de virus, de détritus, de matières fécales qui remontent à la surface. Le risque de septicémie guette les imprudents, la nappe phréatique risque d’être polluée. Tous les moyens seront mis en œuvre pour l’éradication de quelque 38 000 fosses septiques recensées à travers les communes et les localités de la wilaya. Plusieurs chantiers ont été lancés, notamment à Haï Nedjma (ex-Chteibo), et à Belgaïd, entre autres. Ainsi, 12 000 fosses ont été éradiquées en 2012. La fosse septique est un procédé théoriquement fiable pour régler temporairement le problème du rejet des eaux usées. Or, à Oran, le nombre des fosses septiques est en évolution, notamment au niveau des nouvelles constructions dans la périphérie du chef-lieu de la wilaya. 38 000 fosses est un nombre trop élevé pour une wilaya qui aspire à devenir une métropole. Les pouvoirs publics ont décidé de régler le problème le plus vite possible. Dans ce cadre, la wilaya d’Oran a bénéficié d’un programme d’urgence visant à l’éradication de ces fosses septiques et le raccordement de l’ensemble des foyers au réseau d’assainissement. Les pouvoirs publics espèrent éradiquer le recours aux fosses septiques le plus vite possible, pour venir à bout de ces solutions dangereuses aux mains de personnes inconscientes. Cherifa K. URBANISME DES BÂTISSES ABANDONNÉES DÉFIGURENT LA VILLE ous les Oranais constatent l’état de délabrement d’El Bahia, T un état qui dure depuis plus d’une décennie. Cependant, saleté, incivisme, violence urbaine, rareté des activités culturelles, et surtout l’anarchie architecturale qui règne rendent la vie difficile aux Oranais et ses millions de visiteurs qui affluent des quatre coins du pays. Et comme pour enfoncer le clou, un autre phénomène vient s’ajouter à sa laideur. Ce sont des infrastructures, des locaux et des lieux de culte fermés et abandonnés. En effet, plusieurs édifices à l’abandon défigurent le centreville sans que personne n’intervienne. Fermés et abandonnés, ces lieux doivent être réhabilités ou récupérés pour les utiliser à d’autres fins utiles. D’autre part, des infrastructures abandonnées appartenant à des entreprises publiques qui ont mis la clé sous le paillasson attirent toutes les convoitises : «D’un côté, on évoque le manque du foncier à Oran et voilà que des espaces sont abandonnés», peste un Oranais qui ne comprend toujours pas la rareté du foncier et ses prix exorbitants à El Bahia. Pourtant, la wilaya d’Oran a pu récupérer plusieurs poches foncières en ville ces dernières années mais l’opération traîne : «Le dossier du foncier est compliqué. Vous parlez d’Oran mais ce problème se pose pour les 26 communes de la wilaya», affirme une architecte. Noureddine B. CULTURE AIMER VIVRE EN ALGÉRIE, UN DOCUMENTAIRE EN PRÉPARATION e coup d’envoi de la réalisation du film documentaire Aimer L vivre en Algérie a été donné cette semaine à Oran, qui est la première étape des 26 régions du pays qui ont été retenues par le producteur. Ce film documentaire est composé d’une série de plusieurs numéros de 26 minutes, chacun produit dans les deux langues, l’arabe et le français. L’objectif que s’est fixé la boîte algéroise de communication HD Production pour ce documentaire est de faire connaître les atouts du pays sur le plan culturel, touristique et surtout le patrimoine actuel et ancestral existant dans les différentes les régions qui ont été marquées par l’histoire de toute une génération. A Oran, la série a ciblé plusieurs sites populaires de la ville, comme par exemple les anciens quartiers Mdina Jdida avec sa célèbre Tahtaha et le café Ahmed Zabana, un des lieux mystiques pour des retrouvailles entre les anciens de la cité et enfin Sidi el Houari à travers ses vestiges et son patrimoine. Cette première série sur Oran a été égayée avec la participation pour un travail de mémoire et d’histoire de la comédienne du TRO Fadéla Hachemaoui et le chantre de la chanson algérienne et notamment oranaise, Baroudi Benkhada, en compagnie de son fils, musicien compositeur. Tegguer Kaddour

REPÈRE Petits pas El Watan - Lundi 4 février 2013 - 10 INTERNATIONALE L’UA RAVIVE L’ESPOIR DES SAHRAOUIS POUR L’AUTODÉTERMINATION La RASD salue une «décision historique» L Suite de la page 1 es dirigeants de la RASD ne cachent pas leur optimisme. Le mi- nistre sahraoui des Affaires étran- gères, Mohamed Salem Ould Salek, s’est saisi hier de cette «planche de salut» venue de l’UA pour amarrer l’espoir de son peuple de voir se concrétiser enfin cette promesse de référendum d’autodétermination mise sous le coude depuis des années. Dans une conférence de presse qu’il animée, hier, à l’ambassade sahraouie à Alger, le chef de la diplomatie de la RASD s’est évidemment félicité de cette initiative de l’Union africaine et a montré la disponibilité de la partie sahraouie à contribuer à sa concrétisation. Pour M. Ould Salek, la démarche de l’UA est tout simplement un «événement historique important» vu qu’elle a permis d’«attirer l’attention» sur les engagements des Nations unies et de l’Union africaine concernant l’organisation d’un référendum au Sahara occidental. Il en veut pour preuve ce postulat bien établi aujourd’hui que c’est «l’intransigeance et l’entêtement du Maroc» qui sont à l’origine de l’échec de toutes les tentatives et initiatives des Nations unies visant à trouver une solution au conflit du Sahara occidental. M. Ould Salek estime ainsi que l’exercice, par le peuple sahraoui, de son droit à l’autodétermination est «l’unique option envisagée par l’Afrique et le monde». L’INTÉGRITÉ DU MALI OUI, CELLE DU SAHARA OCCIDENTAL NON ! C’est pourquoi M. Ould Salek qualifi e l’initiative de l’U.A de «message fort» pour mettre fi n au soutien des puissants du monde au Maroc. Distinctement, le ministre sahraoui des Affaires étrangères a dit ne pas comprendre la politique de «deux poids, deux mesures» pratiquée par la France qui mène un guerre pour préserver les frontières maliennes héritées de la colonisation et ferme les yeux sur celles du Sahara occidental. Il note dans le même ordre d’idées que la position de la France n’a pas évolué sur la question avec l’arrivée du président Hollande, dont le gouvernement continue de soutenir le Maroc. Interrogé sur l’instabilité au Sahel et ses implications sur la cause sahraouie, M. Ould Salek a répondu que le terrorisme au Sahel et l’instabilité dans cette région «sont nourris par une situation créée par le Maroc depuis 1975, mais aussi par le trafi c de drogue géré directement par les organismes offi ciel du royaume». Le ministre de la RASD est formel : «Les autorités marocaines sont directement impliquées dans le trafi c de drogue qui a inondé le Sahel et qui profi te sans doute aux groupes terroristes qui y trouvent une formidable source de fi nancement.» Au plan opérationnel de la lutte contre le terrorisme, M. Ould Salek révèle que les «appareils» de la RASD «travaillent et coordonnent», avec ceux des pays de la région, pour faire face à la menace. Ceci d’autant plus, a-t-il dit, que «la guerre au Mali va sûrement irradier toute la région». Le ministre des Affaires étrangères sahraoui a par ailleurs lancé un appel à la communauté internationale pour «faire pression» sur le Maroc pour qu’il libère les détenus sahraouis «coupables d’avoir exprimé leur attachement à l’autodétermination de leur peuple». Il s’est enfi n exprimé (ou plutôt a explosé) sur la renégociation en cours du fameux accord de pêche entre le Maroc et l’Union européenne qu’il a qualifi é de «vol pur et simple». «C’est du vol ! Arrêtez le vol de nos richesses, messieurs les démocrates d’Europe!» s’est exclamé Salem Ould Salek, rappelant l’avis juridique rendu par une commission de l’ONU en 2002 qui avait décrété la pêche dans les eaux territoriales du Sahara occidental «illégale». H. M. ALORS QUE LA TUNISIE EST PARALYSÉE PAR UNE CRISE POLITIQUE Les extrémistes d’Ennahda sombrent dans la violence Tunis De notre correspondant éagissant à son isolement sur la R scène politique et, surtout, après son échec à trouver des solutions pour le remaniement ministériel, le parti Ennahda a, semble-t-il, opté pour la violence pour s’imposer sur le terrain et neutraliser ses détracteurs. Cinq actes de violence politique ont été commis en son nom en 48 heures. Les 1er et 2 février, le bras armé d’Ennahda, les Ligues de protection de la révolution (LPR), a empêché la tenue de deux meetings, à Kairouan et au Kef, séquestré Ahmed Néjib Chebbi à Gabès, essayé de s’attaquer au siège central de Nida Tounes à Tunis et saccagé le local de ce parti à Kébili. S’agit-il d’actes spontanés ou d’un choix délibéré ? De l’avis des observateurs, c’est la ligne dure d’Ennahda qui a pris le dessus dans le dernier majless echoura du mouvement, la plus haute instance du parti entre deux congrès, tenu vendredi 1er février, le 4e en moins d’un mois. Et ce n’est d’ailleurs pas par hasard que son communiqué final a appelé à la libération des assassins de Lotfi Nagdh, le représentant de Nida Tounes à Tataouine, victime le 18 octobre 2012 d’un lyn- M unich valait le déplacement. Très officiellement, la ville allemande abritait sa conférence annuelle sur la sécu- rité, mais c’est l’occasion pour des rencontres, même les plus inattendues. Comme celles qui ont réuni successivement les chefs de la diplomatie russe et iranienne, avec le chef de la Coalition de l’opposition syrienne. Une grande première, sans que l’on sache si l’action était concertée, et si par ailleurs, elle allait être une fin en soi, des réserves étant émises de part et d’autre. Effectivement, le ministre russe Serguei Lavrov a bien rencontré le chef de la Coalition nationale des forces de l’opposition et de la révolution syriennes, Ahmed Moaz Al Khatib, mais Moscou en a saisi l’opportunité pour rappeler à la coalition sa disponibilité d’entamer «un dialogue avec le gouvernement syrien, alors même (qu’elle avait été) créée sur la plateforme du refus de discuter avec le régime». Malgré aussi le fait, et Moscou se garde chage de la part des Ligues de protection de la révolution. Ledit communiqué qualifie d’injustice le maintien des inculpés en détention. LE NIET D’ENNAHDA Ali Fares, l’un des représentants des islamistes au sein de l’Assemblée nationale constituante (ANC), n’a d’ailleurs pas hésité à justifier en quelque sorte le recours à la violence. Ce dernier a, en effet, présenté les assassins de Lotfi Nagdh comme des champions de la révolution, qui méritent d’être primés comme les martyrs et les blessés ayant contribué à la chute de Ben Ali. «Ceux qui sont descendus à Tataouine cherchent à épurer le pays des vestiges du régime déchu. Ils n’ont fait qu’œuvrer pour la réalisation d’un des objectifs de la révolution, qu’est la purge contre les ex-RCDistes», a-t-il expliqué. Pourtant, Lotfi Nagdh n’a jamais été un RCDiste notoire, selon ceux qui l’ont connu. Il n’y a donc pas une manière plus claire pour encourager la violence politique. De là à dire que les LPR n’ont fait que saisir au vol les signaux de la direction politique des islamistes, il n’y a qu’un pas que les analystes ont tous franchi. Pas que ça. Le contenu du communiqué du conseil de le dire ouvertement, que si cette coalition a été effectivement reconnue par le «Groupe des amis de la Syrie», il en est autrement au sein même de l’opposition syrienne, dont des segments entiers disent n’avoir rien à voir avec elle. D’ailleurs, M. Lavrov n’a pas manqué de souligner que «l’opposition comprenant plusieurs groupes différents, il serait difficile de s’entendre sur la composition d’une délégation unie». Au sujet de la position russe, l’opposition syrienne a, elle aussi, à dire, en soulignant que «si la Russie pense à ses véritables intérêts futurs dans la région, (...) elle doit se ranger du côté des revendications légitimes du peuple syrien et non pas de ceux qui tuent le peuple syrien». Même constat pour le ministre iranien des Affaires étrangères qui a salué la décision de Moaz Al Khatib, de dialoguer, sous conditions, avec le régime. J’ai dit à M. Al Khatib : «Réunissez-vous, organisez des élections pré- de la choura a envoyé d’autres signaux. Et certains d’entre eux laissent penser qu’Ennahda continuera à refuser tout compromis concernant l’attribution des ministères de souveraineté à des personnalités indépendantes, comme l’exigent les autres sensibilités politiques. Pour beaucoup, ce compromis pourrait aider à instaurer un climat favorable à des élections libres et indépendantes. Ennahda, dans ledit communiqué, a ainsi rappelé aux autres composantes de la troïka (Ettakattol et le CPR) «son attachement aux arrangements, qui sont à la base de l’actuelle expérience» et appelé à «les respecter et les renforcer pour préserver la stabilité dans les étapes à venir». Il s’agit là d’une fin de non-recevoir concernant les exigences sur les ministères régaliens. Les arrangements initiaux prévoient effectivement que les ministères de souveraineté reviennent tous à Ennahda. Autre objet de discorde : le bloc nahdhaoui à l’Assemblée essaie de faire un forcing pour accélérer l’adoption du projet de loi d’immunisation de la révolution et de ne pas l’intégrer au projet de loi sur la justice transitionnelle. Ledit projet de loi exclut des responsabilités politiques et l’éligibilité de tous ceux qui ont travaillé avec Ben Ali depuis mars 1989 jusqu’au 14 janvier 2011. Le Premier ministre de la transition, Béji Caïd Essebsi, est spécialement visé par cette loi qui n’a de pareille qu’en Irak contre les baâthistes, en Israël contre les Palestiniens et en Afrique du Sud contre les Noirs, du temps de l’apartheid. L’opposition crie au scandale par rapport à ce projet de loi car il s’agit de «punition collective pour des fautes individuelles», comme le souligne le porte-parole du parti Al Massar et membre de l’Assemblée, Samir Taïeb. «Mais Ennahda n’a pas d’autre choix», lui réplique le politicien Hamadi Redissi. «Les dernières tractations sur le remaniement ministériel ont montré l’isolement d’Ennahda sur l’échiquier politique, d’où les surenchères exercées par Ettakattol et le CPR, bien que ces partis soient plus faibles qu’à la sortie des élections», explique-t-il. «Ennahda a paniqué et ses troupes radicales ont choisi l’option de la violence dans la rue pour essayer de s’imposer», a-t-il conclu. Deux actions vont donc de pair dans la tactique du moment d’Ennahda pour «chasser la contre-révolution» : les LPR dans la rue et la loi d’immunisation de la révolution à l’ANC. Mourad Sellami sidentielles sous surveillance internationale, pour que chaque partie puisse être sûre que le processus se déroule convenablement», a-t-il déclaré. Bien entendu, un tel frémissement a été vite capté surtout que la Russie et l’Iran sont présentés comme d’importants sinon les seuls alliés du régime syrien. Il va sans dire que le principe même de ces rencontres inédites est extrêmement important. Dans les deux cas, estime-t-on d’ores et déjà, leur portée va bien au-delà de la simple équidistance, ou de l’équilibre que rechercherait la diplomatie des deux pays. Mais tout laisse à croire qu’une telle démarche a été favorisée par l’opposition ellemême et sa volonté de dialogue avec le régime, et non pas avec le pouvoir en place, la nuance étant véritablement importante. Est-ce une réponse à des intentions prêtées, en ce sens, à des personnalités du régime syrien ? Toujours est-il, il y a là un ensemble d’éléments peutêtre imprécis, s’agissant d’élaborer un édifice, ATTENTAT KAMIKAZE Bain de sang à Kirkouk (Irak) L’attaque qui a visé, hier à l’heure de pointe, le quartier général de la police de Kirkouk, une ville du nord de l’Irak que se disputent Baghdad et le Kurdistan irakien, a fait 30 morts et 70 blessés, au moment où le pays traverse une grave crise politique. L’assaut contre le bâtiment, entouré de murs en béton anti-explosions, s’est déroulé tôt hier, premier jour de la semaine de travail en Irak, à l’heure où les employés se rendaient sur leur lieu de travail au centre-ville. L’attaque n’a pas été revendiquée mais les insurgés sunnites, dont Al Qaîda en Irak, visent régulièrement les forces de sécurité dans l’espoir de déstabiliser le gouvernement de Nouri Al Maliki. L’attaque d’hier à Kirkouk a d’abord été déclenchée par un kamikaze au volant d’un véhicule maquillé en voiture de police. Il s’est arrêté au poste de contrôle du portail principal du complexe et s’est fait exploser. Trois de ses complices, vêtus d’uniformes de police, ont ensuite réussi à se faufi ler à l’intérieur du complexe, tout en lançant des grenades en direction du bâtiment, avant d’être abattus, selon des témoins. Juste après l’attaque, la police tentait de désamorcer les ceintures d’explosifs que les kamikazes portaient sur eux. Depuis fi n décembre, le Premier ministre, un chiite, est au centre d’un ample mouvement de contestation de la minorité sunnite, qui représente environ 24% de la population irakienne. Elle manifeste dans les régions où elle est majoritaire pour dénoncer sa «marginalisation» et pousser M. Al Maliki à la démission. Kirkouk, où cohabitent Arabes, Kurdes et Turcomans, fait partie d’une bande du territoire du nord de l’Irak, riche en hydrocarbures, que revendiquent Baghdad et la région autonome du Kurdistan irakien. A en croire observateurs et diplomates, cette dispute territoriale représente la plus grande menace pour la stabilité de l’Irak. Kirkouk, mais aussi Mossoul, un peu plus au nordouest, et Touz Khourmatou, également dans le nord de l’Irak, sont, à intervalles réguliers, le théâtre d’attaques sanglantes perpétrées par les insurgés. R. I. Par Mohammed Larbi avec des pièces de puzzle qu’il semble difficile d’assembler, le conflit syrien ayant pris des proportions jamais atteintes sous d’autres latitudes. C’est en ce sens qu’interviennent les propos de l’émissaire international, lui aussi présent à Munich, et qui rappelle avoir noté une nouvelle tendance en Syrie : tout en insistant sur leurs conditions, les deux parties en conflit évoquent la nécessité d’un «règlement politique». Dans ce contexte, Lakhdar Brahimi a proposé aux deux parties de se réunir à l’étranger pour discuter du règlement syrien selon un calendrier, et ce, tout en prévenant que «les Syriens eux-mêmes ne pourront rien faire pour inverser la situation» sans le Conseil de sécurité. Une évolution se profilerait donc. Ce sont quelques petits pas que la communauté internationale suit attentivement. En espérant un processus fort qui mènerait vers un règlement durable. M. L.

REPÈRE<br />

Petits pas<br />

El Watan - L<strong>un</strong>di 4 février 2013 - 10<br />

INTERNATIONALE<br />

L’UA RAVIVE L’ESPOIR DES SAHRAOUIS POUR L’AUTODÉTERMINATION<br />

La RASD salue <strong>un</strong>e «décision historique»<br />

L<br />

Suite de la page 1<br />

es dirigeants de la RASD ne<br />

cachent pas leur optimisme. Le mi-<br />

nistre sahraoui des Affaires étran-<br />

gères, Mohamed Salem Ould Salek,<br />

s’est saisi hier de cette «planche de<br />

salut» venue de l’UA pour amarrer<br />

l’espoir de son peuple de voir se concrétiser<br />

enfin cette promesse de référendum<br />

d’autodétermination mise sous le coude<br />

depuis des années.<br />

Dans <strong>un</strong>e conférence de presse qu’il<br />

animée, hier, à l’ambassade sahraouie<br />

à Alger, le chef de la diplomatie de la<br />

RASD s’est évidemment félicité de cette<br />

initiative de l’Union africaine et a montré<br />

la disponibilité de la partie sahraouie<br />

à contribuer à sa concrétisation. Pour<br />

M. Ould Salek, la démarche de l’UA<br />

est tout simplement <strong>un</strong> «événement historique<br />

important» vu qu’elle a permis<br />

d’«attirer l’attention» sur les engagements<br />

des Nations <strong>un</strong>ies et de l’Union<br />

africaine concernant l’organisation d’<strong>un</strong><br />

référendum au Sahara occidental. Il en<br />

veut pour preuve ce postulat bien établi<br />

aujourd’hui que c’est «l’intransigeance<br />

et l’entêtement du Maroc» qui sont à<br />

l’origine de l’échec de toutes les tentatives<br />

et initiatives des Nations <strong>un</strong>ies<br />

visant à trouver <strong>un</strong>e solution au conflit<br />

du Sahara occidental.<br />

M. Ould Salek estime ainsi que l’exercice,<br />

par le peuple sahraoui, de son<br />

droit à l’autodétermination est «l’<strong>un</strong>ique<br />

option envisagée par l’Afrique et le<br />

monde».<br />

L’INTÉGRITÉ DU MALI OUI, CELLE<br />

DU SAHARA OCCIDENTAL NON !<br />

C’est pourquoi M. Ould Salek qualifi e<br />

l’initiative de l’U.A de «message fort»<br />

pour mettre fi n au soutien des puissants<br />

du monde au Maroc.<br />

Distinctement, le ministre sahraoui<br />

des Affaires étrangères a dit ne pas<br />

comprendre la politique de «deux poids,<br />

deux mesures» pratiquée par la France<br />

qui mène <strong>un</strong> guerre pour préserver<br />

les frontières maliennes héritées de la<br />

colonisation et ferme les yeux sur celles<br />

du Sahara occidental.<br />

Il note dans le même ordre d’idées que la<br />

position de la France n’a pas évolué sur<br />

la question avec l’arrivée du président<br />

Hollande, dont le gouvernement<br />

continue de soutenir le Maroc.<br />

Interrogé sur l’instabilité au Sahel et ses<br />

implications sur la cause sahraouie, M.<br />

Ould Salek a répondu que le terrorisme<br />

au Sahel et l’instabilité dans cette région<br />

«sont nourris par <strong>un</strong>e situation créée par<br />

le Maroc depuis 1975, mais aussi par le<br />

trafi c de drogue géré directement par les<br />

organismes offi ciel du royaume».<br />

Le ministre de la RASD est formel : «Les<br />

autorités marocaines sont directement<br />

impliquées dans le trafi c de drogue qui a<br />

inondé le Sahel et qui profi te sans doute<br />

aux groupes terroristes qui y trouvent<br />

<strong>un</strong>e formidable source de fi nancement.»<br />

Au plan opérationnel de la lutte contre<br />

le terrorisme, M. Ould Salek révèle que<br />

les «appareils» de la RASD «travaillent<br />

et coordonnent», avec ceux des pays de<br />

la région, pour faire face à la menace.<br />

Ceci d’autant plus, a-t-il dit, que «la<br />

guerre au Mali va sûrement irradier<br />

toute la région».<br />

Le ministre des Affaires étrangères<br />

sahraoui a par ailleurs lancé <strong>un</strong> appel<br />

à la comm<strong>un</strong>auté internationale pour<br />

«faire pression» sur le Maroc pour qu’il<br />

libère les détenus sahraouis «coupables<br />

d’avoir exprimé leur attachement à<br />

l’autodétermination de leur peuple».<br />

Il s’est enfi n exprimé (ou plutôt a<br />

explosé) sur la renégociation en cours<br />

du fameux accord de pêche entre le<br />

Maroc et l’Union européenne qu’il a<br />

qualifi é de «vol pur et simple». «C’est<br />

du vol ! Arrêtez le vol de nos richesses,<br />

messieurs les démocrates d’Europe!»<br />

s’est exclamé Salem Ould Salek,<br />

rappelant l’avis juridique rendu par<br />

<strong>un</strong>e commission de l’ONU en 2002<br />

qui avait décrété la pêche dans les<br />

eaux territoriales du Sahara occidental<br />

«illégale». H. M.<br />

ALORS QUE LA TUNISIE EST PARALYSÉE PAR UNE CRISE POLITIQUE<br />

Les extrémistes d’Ennahda sombrent dans la violence<br />

T<strong>un</strong>is<br />

De notre correspondant<br />

éagissant à son isolement sur la<br />

R scène politique et, surtout, après son<br />

échec à trouver des solutions pour le remaniement<br />

ministériel, le parti Ennahda<br />

a, semble-t-il, opté pour la violence pour<br />

s’imposer sur le <strong>terrain</strong> et neutraliser ses<br />

détracteurs. Cinq actes de violence politique<br />

ont été commis en son nom en 48<br />

heures. Les 1er et 2 février, le bras armé<br />

d’Ennahda, les Ligues de protection de<br />

la révolution (LPR), a empêché la tenue<br />

de deux meetings, à Kairouan et au Kef,<br />

séquestré Ahmed Néjib Chebbi à Gabès,<br />

essayé de s’attaquer au siège central de<br />

Nida To<strong>un</strong>es à T<strong>un</strong>is et saccagé le local<br />

de ce parti à Kébili. S’agit-il d’actes<br />

spontanés ou d’<strong>un</strong> choix délibéré ? De<br />

l’avis des observateurs, c’est la ligne<br />

dure d’Ennahda qui a pris le dessus dans<br />

le dernier majless echoura du mouvement,<br />

la plus haute instance du parti<br />

entre deux congrès, tenu vendredi 1er<br />

février, le 4e en moins d’<strong>un</strong> mois. Et ce<br />

n’est d’ailleurs pas par hasard que son<br />

comm<strong>un</strong>iqué final a appelé à la libération<br />

des assassins de Lotfi Nagdh, le<br />

représentant de Nida To<strong>un</strong>es à Tataouine,<br />

victime le 18 octobre 2012 d’<strong>un</strong> lyn-<br />

M<br />

<strong>un</strong>ich valait le déplacement. Très officiellement,<br />

la ville allemande abritait<br />

sa conférence annuelle sur la sécu-<br />

rité, mais c’est l’occasion pour des rencontres,<br />

même les plus inattendues. Comme celles<br />

qui ont ré<strong>un</strong>i successivement les chefs de la<br />

diplomatie russe et iranienne, avec le chef de la<br />

Coalition de l’opposition syrienne. Une grande<br />

première, sans que l’on sache si l’action était<br />

concertée, et si par ailleurs, elle allait être <strong>un</strong>e<br />

fin en soi, des réserves étant émises de part<br />

et d’autre. Effectivement, le ministre russe<br />

Serguei Lavrov a bien rencontré le chef de la<br />

Coalition nationale des forces de l’opposition<br />

et de la révolution syriennes, Ahmed Moaz<br />

Al Khatib, mais Moscou en a saisi l’opport<strong>un</strong>ité<br />

pour rappeler à la coalition sa disponibilité<br />

d’entamer «<strong>un</strong> dialogue avec le gouvernement<br />

syrien, alors même (qu’elle avait été) créée sur<br />

la plateforme du refus de discuter avec le régime».<br />

Malgré aussi le fait, et Moscou se garde<br />

chage de la part des Ligues de protection<br />

de la révolution. Ledit comm<strong>un</strong>iqué qualifie<br />

d’injustice le maintien des inculpés<br />

en détention.<br />

LE NIET D’ENNAHDA<br />

Ali Fares, l’<strong>un</strong> des représentants des islamistes<br />

au sein de l’Assemblée nationale<br />

constituante (ANC), n’a d’ailleurs pas<br />

hésité à justifier en quelque sorte le recours<br />

à la violence. Ce dernier a, en effet,<br />

présenté les assassins de Lotfi Nagdh<br />

comme des champions de la révolution,<br />

qui méritent d’être primés comme les<br />

martyrs et les blessés ayant contribué à<br />

la chute de Ben Ali. «Ceux qui sont descendus<br />

à Tataouine cherchent à épurer<br />

le pays des vestiges du régime déchu.<br />

Ils n’ont fait qu’œuvrer pour la réalisation<br />

d’<strong>un</strong> des objectifs de la révolution,<br />

qu’est la purge contre les ex-RCDistes»,<br />

a-t-il expliqué. Pourtant, Lotfi Nagdh<br />

n’a jamais été <strong>un</strong> RCDiste notoire, selon<br />

ceux qui l’ont connu. Il n’y a donc pas<br />

<strong>un</strong>e manière plus claire pour encourager<br />

la violence politique. De là à dire que<br />

les LPR n’ont fait que saisir au vol les<br />

signaux de la direction politique des<br />

islamistes, il n’y a qu’<strong>un</strong> pas que les analystes<br />

ont tous franchi. Pas que ça.<br />

Le contenu du comm<strong>un</strong>iqué du conseil<br />

de le dire ouvertement, que si cette coalition<br />

a été effectivement reconnue par le «Groupe<br />

des amis de la Syrie», il en est autrement au<br />

sein même de l’opposition syrienne, dont des<br />

segments entiers disent n’avoir rien à voir avec<br />

elle. D’ailleurs, M. Lavrov n’a pas manqué<br />

de souligner que «l’opposition comprenant<br />

plusieurs groupes différents, il serait difficile<br />

de s’entendre sur la composition d’<strong>un</strong>e délégation<br />

<strong>un</strong>ie».<br />

Au sujet de la position russe, l’opposition<br />

syrienne a, elle aussi, à dire, en soulignant que<br />

«si la Russie pense à ses véritables intérêts<br />

futurs dans la région, (...) elle doit se ranger<br />

du côté des revendications légitimes du peuple<br />

syrien et non pas de ceux qui tuent le peuple<br />

syrien». Même constat pour le ministre iranien<br />

des Affaires étrangères qui a salué la décision<br />

de Moaz Al Khatib, de dialoguer, sous conditions,<br />

avec le régime. J’ai dit à M. Al Khatib :<br />

«Ré<strong>un</strong>issez-vous, organisez des élections pré-<br />

de la choura a envoyé d’autres signaux.<br />

Et certains d’entre eux laissent penser<br />

qu’Ennahda continuera à refuser tout<br />

compromis concernant l’attribution des<br />

ministères de souveraineté à des personnalités<br />

indépendantes, comme l’exigent<br />

les autres sensibilités politiques. Pour<br />

beaucoup, ce compromis pourrait aider<br />

à instaurer <strong>un</strong> climat favorable à des<br />

élections libres et indépendantes. Ennahda,<br />

dans ledit comm<strong>un</strong>iqué, a ainsi<br />

rappelé aux autres composantes de la<br />

troïka (Ettakattol et le CPR) «son attachement<br />

aux arrangements, qui sont à la<br />

base de l’actuelle expérience» et appelé<br />

à «les respecter et les renforcer pour<br />

préserver la stabilité dans les étapes à<br />

venir». Il s’agit là d’<strong>un</strong>e fin de non-recevoir<br />

concernant les exigences sur les<br />

ministères régaliens. Les arrangements<br />

initiaux prévoient effectivement que les<br />

ministères de souveraineté reviennent<br />

tous à Ennahda. Autre objet de discorde<br />

: le bloc nahdhaoui à l’Assemblée<br />

essaie de faire <strong>un</strong> forcing pour accélérer<br />

l’adoption du projet de loi d’imm<strong>un</strong>isation<br />

de la révolution et de ne pas<br />

l’intégrer au projet de loi sur la justice<br />

transitionnelle. Ledit projet de loi exclut<br />

des responsabilités politiques et l’éligibilité<br />

de tous ceux qui ont travaillé<br />

avec Ben Ali depuis mars 1989 jusqu’au<br />

14 janvier 2011. Le Premier ministre<br />

de la transition, Béji Caïd Essebsi, est<br />

spécialement visé par cette loi qui n’a<br />

de pareille qu’en Irak contre les baâthistes,<br />

en Israël contre les Palestiniens<br />

et en Afrique du Sud contre les Noirs,<br />

du temps de l’apartheid. L’opposition<br />

crie au scandale par rapport à ce projet<br />

de loi car il s’agit de «p<strong>un</strong>ition collective<br />

pour des fautes individuelles», comme le<br />

souligne le porte-parole du parti Al Massar<br />

et membre de l’Assemblée, Samir<br />

Taïeb. «Mais Ennahda n’a pas d’autre<br />

choix», lui réplique le politicien Hamadi<br />

Redissi. «Les dernières tractations sur<br />

le remaniement ministériel ont montré<br />

l’isolement d’Ennahda sur l’échiquier<br />

politique, d’où les surenchères exercées<br />

par Ettakattol et le CPR, bien que ces<br />

partis soient plus faibles qu’à la sortie<br />

des élections», explique-t-il. «Ennahda<br />

a paniqué et ses troupes radicales ont<br />

choisi l’option de la violence dans la<br />

rue pour essayer de s’imposer», a-t-il<br />

conclu. Deux actions vont donc de pair<br />

dans la tactique du moment d’Ennahda<br />

pour «chasser la contre-révolution» : les<br />

LPR dans la rue et la loi d’imm<strong>un</strong>isation<br />

de la révolution à l’ANC.<br />

Mourad Sellami<br />

sidentielles sous surveillance internationale,<br />

pour que chaque partie puisse être sûre que le<br />

processus se déroule convenablement», a-t-il<br />

déclaré. Bien entendu, <strong>un</strong> tel frémissement a<br />

été vite capté surtout que la Russie et l’Iran<br />

sont présentés comme d’importants sinon les<br />

seuls alliés du régime syrien. Il va sans dire que<br />

le principe même de ces rencontres inédites<br />

est extrêmement important. Dans les deux cas,<br />

estime-t-on d’ores et déjà, leur portée va bien<br />

au-delà de la simple équidistance, ou de l’équilibre<br />

que rechercherait la diplomatie des deux<br />

pays. Mais tout laisse à croire qu’<strong>un</strong>e telle<br />

démarche a été favorisée par l’opposition ellemême<br />

et sa volonté de dialogue avec le régime,<br />

et non pas avec le pouvoir en place, la nuance<br />

étant véritablement importante. Est-ce <strong>un</strong>e<br />

réponse à des intentions prêtées, en ce sens, à<br />

des personnalités du régime syrien ? Toujours<br />

est-il, il y a là <strong>un</strong> ensemble d’éléments peutêtre<br />

imprécis, s’agissant d’élaborer <strong>un</strong> édifice,<br />

ATTENTAT<br />

KAMIKAZE<br />

Bain de sang<br />

à Kirkouk (Irak)<br />

L’attaque qui a visé, hier à l’heure<br />

de pointe, le quartier général de<br />

la police de Kirkouk, <strong>un</strong>e ville du<br />

nord de l’Irak que se disputent<br />

Baghdad et le Kurdistan irakien,<br />

a fait 30 morts et 70 blessés, au<br />

moment où le pays traverse <strong>un</strong>e<br />

grave crise politique. L’assaut<br />

contre le bâtiment, entouré de<br />

murs en béton anti-explosions,<br />

s’est déroulé tôt hier, premier<br />

jour de la semaine de travail en<br />

Irak, à l’heure où les employés<br />

se rendaient sur leur lieu de<br />

travail au centre-ville. L’attaque<br />

n’a pas été revendiquée mais les<br />

insurgés s<strong>un</strong>nites, dont Al Qaîda<br />

en Irak, visent régulièrement les<br />

forces de sécurité dans l’espoir de<br />

déstabiliser le gouvernement de<br />

Nouri Al Maliki. L’attaque d’hier à<br />

Kirkouk a d’abord été déclenchée<br />

par <strong>un</strong> kamikaze au volant d’<strong>un</strong><br />

véhicule maquillé en voiture de<br />

police.<br />

Il s’est arrêté au poste de contrôle<br />

du portail principal du complexe<br />

et s’est fait exploser. Trois de ses<br />

complices, vêtus d’<strong>un</strong>iformes de<br />

police, ont ensuite réussi à se<br />

faufi ler à l’intérieur du complexe,<br />

tout en lançant des grenades en<br />

direction du bâtiment, avant d’être<br />

abattus, selon des témoins. Juste<br />

après l’attaque, la police tentait<br />

de désamorcer les ceintures<br />

d’explosifs que les kamikazes<br />

portaient sur eux.<br />

Depuis fi n décembre, le Premier<br />

ministre, <strong>un</strong> chiite, est au<br />

centre d’<strong>un</strong> ample mouvement<br />

de contestation de la minorité<br />

s<strong>un</strong>nite, qui représente environ<br />

24% de la population irakienne.<br />

Elle manifeste dans les régions où<br />

elle est majoritaire pour dénoncer<br />

sa «marginalisation» et pousser<br />

M. Al Maliki à la démission.<br />

Kirkouk, où cohabitent Arabes,<br />

Kurdes et Turcomans, fait partie<br />

d’<strong>un</strong>e bande du territoire du nord<br />

de l’Irak, riche en hydrocarbures,<br />

que revendiquent Baghdad et la<br />

région autonome du Kurdistan<br />

irakien.<br />

A en croire observateurs et<br />

diplomates, cette dispute<br />

territoriale représente la plus<br />

grande menace pour la stabilité<br />

de l’Irak. Kirkouk, mais aussi<br />

Mossoul, <strong>un</strong> peu plus au nordouest,<br />

et Touz Khourmatou,<br />

également dans le nord de l’Irak,<br />

sont, à intervalles réguliers, le<br />

théâtre d’attaques sanglantes<br />

perpétrées par les insurgés. R. I.<br />

Par Mohammed Larbi<br />

avec des pièces de puzzle qu’il semble difficile<br />

d’assembler, le conflit syrien ayant pris des<br />

proportions jamais atteintes sous d’autres<br />

latitudes. C’est en ce sens qu’interviennent les<br />

propos de l’émissaire international, lui aussi<br />

présent à M<strong>un</strong>ich, et qui rappelle avoir noté<br />

<strong>un</strong>e nouvelle tendance en Syrie : tout en insistant<br />

sur leurs conditions, les deux parties en<br />

conflit évoquent la nécessité d’<strong>un</strong> «règlement<br />

politique».<br />

Dans ce contexte, Lakhdar Brahimi a proposé<br />

aux deux parties de se ré<strong>un</strong>ir à l’étranger<br />

pour discuter du règlement syrien selon <strong>un</strong><br />

calendrier, et ce, tout en prévenant que «les<br />

Syriens eux-mêmes ne pourront rien faire pour<br />

inverser la situation» sans le Conseil de sécurité.<br />

Une évolution se profilerait donc. Ce sont<br />

quelques petits pas que la comm<strong>un</strong>auté internationale<br />

suit attentivement. En espérant <strong>un</strong><br />

processus fort qui mènerait vers <strong>un</strong> règlement<br />

durable. M. L.

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!