L'école, un terrain d'expérimentation
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El Watan<br />
■ DÉCÈS HIER DE ABDERRAHMANE<br />
BOUGUERMOUH<br />
Des cimes de<br />
La Colline oubliée<br />
LIRE L’ARTICLE EN PAGE 32<br />
LE QUOTIDIEN INDÉPENDANT - L<strong>un</strong>di 4 février 2013 ÉDITION DU CENTRE<br />
N°6783 - Vingt-troisième année - Prix : Algérie : 15 DA. France : 1 €. USA : 2,15 $. ISSN : 1111-0333 - http://www.elwatan.com<br />
L’école, <strong>un</strong> <strong>terrain</strong><br />
d’expérimentation<br />
■ Le nouveau ministre<br />
de l’Education,<br />
Abdelatif Baba Ahmed,<br />
remet sur la table le<br />
débat sur la réforme<br />
du système éducatif<br />
■ L’école est devenue<br />
le <strong>terrain</strong> privilégié<br />
de toutes les<br />
expérimentations des<br />
politiques éducatives,<br />
avec comme<br />
conséquence <strong>un</strong>e<br />
instabilité qui déroute<br />
élèves et enseignants.<br />
LIRE L’ARTICLE DE<br />
DJEDJIGA RAHMANI<br />
EN PAGE 3<br />
RÉFÉRENDUM<br />
La RASD salue<br />
la décision<br />
de l’UA<br />
La décision prise lors du<br />
dernier sommet de l’Union<br />
africaine à Addis-Abeba<br />
(Ethiopie) de charger la<br />
Commission africaine de<br />
prendre les «mesures<br />
nécessaires» pour<br />
l’organisation d’<strong>un</strong><br />
«référendum<br />
d’autodétermination» au<br />
Sahara occidental<br />
s’annonce comme <strong>un</strong><br />
tournant dans le règlement<br />
de ce conflit.<br />
(Suite page 10) Hassan Moali<br />
LE SYSTÈME SCOLAIRE À NOUVEAU SOUMIS À DÉBAT<br />
PHOTO : B. SOUHIL<br />
INTEMPÉRIES<br />
DE NOMBREUSES LOCALITÉS<br />
BLOQUÉES PAR LA NEIGE<br />
● D’importantes chutes<br />
de neige se sont abattues<br />
ces dernières 24 heures<br />
sur plusieurs régions du<br />
pays, notamment à l’Est<br />
● De nombreux axes<br />
routiers ont été bloqués et<br />
des villages isolés, faisant<br />
craindre aux populations<br />
de revivre l’épreuve de<br />
l’hiver dernier.<br />
LIRE NOS ARTICLES EN PAGE 6<br />
RETROUVEZ VOTRE SUPPLÉMENT ÉCONOMIE<br />
EN PAGES 13, 14, 15, 16, 17, 19, 20, 21, 22 ET 23<br />
PHOTO : B. SOUHIL/ARCHIVES<br />
PUBLICITÉ
El Watan - L<strong>un</strong>di 4 février 2013 - 2<br />
L’ACTUALITÉ<br />
PRISE D’OTAGES DE TIGUENTOURINE<br />
Le Krispos norvégien a permis<br />
l’identifi cation de 30 corps d’étrangers<br />
L<br />
es experts norvégiens du Service<br />
national des enquêtes criminelles<br />
(NCIS) – appelé Krispos en nor-<br />
végien – ont quitté, hier, l’Algérie pour<br />
rentrer à Oslo, avons-nous appris hier<br />
de sources sécuritaires. Le groupe a<br />
contribué à l’identification de près de 30<br />
morts étrangers, victimes de l’attaque<br />
terroriste du site gazier de Tiguentourine,<br />
à In Amenas, ajoutent les mêmes<br />
sources. Composée de sept membres,<br />
l’équipe du NCIS, qui a fait le déplacement<br />
en Algérie le 21 janvier dernier, a<br />
été, à la demande de l’Etat norvégien,<br />
autorisée par les autorités algériennes<br />
à participer à l’opération d’identification<br />
des cadavres au lendemain de la<br />
mis hors d’état de nuire du commando<br />
terroriste, auteurs de la prise d’otages.<br />
Les spécialistes norvégiens ont, entre<br />
autres, identifié leurs cinq compatriotes<br />
qui travaillaient avec le groupe éponyme<br />
Statoil, tués par les terroristes<br />
lors de la prise d’otages. Le dernier<br />
à être identifié, des cinq Norvégiens<br />
longtemps portés disparus au complexe<br />
gazier par NCIS, est le directeur de<br />
e n’ai pas entendu parler d’entreprises fran-<br />
J çaises qui envisagent de quitter le territoire<br />
algérien. Elles ont dû prendre des mesures<br />
conservatoires après l’affaire d’In Amenas», a<br />
déclaré, hier à Alger, André Parant, ambassadeur<br />
de France à Alger, lors d’<strong>un</strong>e conférence de<br />
presse à l’Institut français d’Algérie (IFA), tenue<br />
à la faveur de la ré<strong>un</strong>ion du Conseil d’orientation<br />
stratégique du réseau culturel français en Algérie.<br />
«Ce qui s’est passé à In Amenas et le contexte<br />
régional amènent tout le monde à accroître la<br />
vigilance. Les entreprises françaises, notamment<br />
celles qui travaillent sur des installations gazières<br />
et pétrolières au Sud, ne font pas exception. Je<br />
n’ai pas senti, de leur part, de la panique. Ces entreprises<br />
ont des responsabilités qui les obligent à<br />
faire <strong>un</strong>e évaluation de la situation et à demander<br />
<strong>un</strong> renforcement des dispositifs de sécurité autour<br />
des sites. Personne ne peut prédire ce qui va se<br />
passer dans les prochains mois. A ce stade, Je ne<br />
vois pas de conséquence dommageable pour l’investissement<br />
français en Algérie», a-t-il ajouté.<br />
Revenant sur «les conseils aux voyageurs» du<br />
ministère français des Affaires étrangères, le<br />
diplomate a précisé que les nouvelles recom-<br />
Des membres des forces de sécurité sur le site gazier de Tiguentourine<br />
Statoil en Algérie, Victor Sneberg, âgé<br />
de 56 ans. Son identité a été confirmée<br />
par son employeur, jeudi dernier.<br />
Cependant, les circonstances dans lesquelles<br />
les cinq ressortissants norvégiens<br />
ont trouvé la mort n’ont pas<br />
été révélées. Le travail du groupe de<br />
Krispos a été d’<strong>un</strong> grand secours dans<br />
cette délicate mission, à laquelle ont<br />
pris part également des spécialistes<br />
algériens de l’Institut criminalistique de<br />
Bouchaoui (Gendarmerie), indiquent<br />
toujours les mêmes sources. D’autant<br />
plus que parmi les sept éléments du<br />
groupe NCIS figurent <strong>un</strong> pathologiste<br />
spécialiste en analyse de tissus et de<br />
liquides biologiques, ainsi qu’<strong>un</strong> orthodontiste<br />
spécialiste dans les empreintes<br />
dentaires humaines. Deux professionnels<br />
dont l’apport scientifique a été pour<br />
beaucoup dans la facilitation de l’identification<br />
d’autres victimes étrangères.<br />
Cette importante charge de travail a<br />
incité l équipe norvégienne du NCIS<br />
à retarder son retour prévu vendredi<br />
dernier. Force est de souligner que<br />
seul l’Etat norvégien a envoyé des<br />
experts en médecine légale pour<br />
identifier les cadavres du drame de<br />
Tiguentourine, même si le Japon, le<br />
Royaume-Uni et l’Algérie ont pris part<br />
aux travaux, les spécialistes norvégiens<br />
ont été impliqués dans l’identification<br />
de la plupart des otages tués.<br />
L’attaque terroriste au site gazier de<br />
Tiguentourine, déclenchée le 16 janvier<br />
dernier, s’était dénouée quatre jours plus<br />
tard avec <strong>un</strong> bilan de 37 morts étrangers<br />
et <strong>un</strong> Algérien. Vingt-neuf ravisseurs<br />
ont également péri à l’issue de l’opération<br />
militaire. M.-F. Gaïdi<br />
ANDRÉ PARANT, AMBASSADEUR DE FRANCE À ALGER<br />
mandations concernent le sud de l’Algérie. «Ces<br />
nouvelles recommandations n’auront pas <strong>un</strong>e<br />
influence sur l’activité des centres culturels français.<br />
La volonté des autorités françaises est que<br />
l’activité de nos instituts puisse se dérouler normalement»,<br />
a-t-il précisé. André Parant a indiqué<br />
que le dossier des archives, ouvert entre l’Algérie<br />
et la France, n’est pas encore clos.<br />
Les directeurs des archives des ministères français<br />
de la Défense, des Affaires étrangères et celui<br />
de la Bibliothèque nationale ont visité Alger fin<br />
novembre 2012 pour engager des discussions.<br />
«Le contact rompu entre les deux parties est<br />
maintenant renoué. Ce dialogue doit se poursuivre.<br />
Une prochaine ré<strong>un</strong>ion est prévue à Paris.<br />
Sur le fond, c’est compliqué. Il y a des positions<br />
qui sont difficilement conciliables. La France<br />
considère avoir rendu toutes les archives antérieures<br />
à la période coloniale. Pour la période<br />
coloniale, la France considère avoir remis toutes<br />
les archives qui ne sont celles dites de souveraineté.<br />
La loi française ne permet pas la restitution<br />
des archives de souveraineté. Des archives que<br />
la partie algérienne continue de revendiquer», a<br />
expliqué M. Parant. Selon lui, les possibilités de<br />
consultation et de duplication de ces documents<br />
seront améliorées.<br />
L’ambassadeur a évoqué le Document-cadre de<br />
partenariat (DCP) entre l’Algérie et la France,<br />
signé lors de la visite à Alger du président<br />
français François Hollande. Applicable jusqu’à<br />
2017, ce document contient trois grands axes :<br />
développement du capital humain ; gouvernance<br />
démocratique et appui au fonctionnement des<br />
administrations ; appui au secteur productif et au<br />
développement socioéconomique.<br />
En 2012, 550 manifestations culturelles ont<br />
été organisées dans les cinq antennes de l’IFA<br />
(Annaba, Constantine, Alger, Oran et Tlemcen)<br />
rassemblant 55 000 participants. «950 boursiers<br />
algériens se trouvent actuellement en France<br />
dans le cadre de cours de long séjour. Il existe 600<br />
conventions de partenariat entre les <strong>un</strong>iversités<br />
françaises et algériennes», a souligné M. Parant.<br />
D’après lui, chaque année, 15 000 je<strong>un</strong>es Algériens<br />
entreprennent des démarches pour effectuer<br />
des études en France à travers le dispositif<br />
Campus France. «Environ 5000 d’entre eux vont<br />
jusqu’au bout du processus. En tout, presque<br />
22 000 Algériens étudient actuellement en<br />
MEDELCI : «LES<br />
MALIENS ET CEUX QUI<br />
LES AIDENT FONT<br />
ENCORE FACE À DES<br />
PROBLÈMES»<br />
Le ministre algérien des Affaires<br />
étrangères, Mourad Medelci, estime<br />
que la situation au Mali «suscite de<br />
l’optimisme». S’exprimant, hier, en<br />
marge de la séance de clôture de la<br />
session d’automne du Parlement, le<br />
ministre relève «les problèmes<br />
auxquels sont confrontés les<br />
Maliens et ceux qui les aident pour<br />
rétablir la sécurité et la stabilité<br />
dans le pays». Mourad Medelci<br />
affirme, dans la foulée, que la<br />
situation au Mali «concerne les<br />
Maliens et ces derniers déploient de<br />
grands efforts pour sortir de la crise<br />
que traverse leur pays». Interrogé<br />
sur le cas du journaliste francoalgérien,<br />
Nadir Dendo<strong>un</strong>e, arrêté le<br />
23 janvier dernier à Baghdad, en<br />
Irak, le ministre affirme que «les<br />
autorités algériennes s’occupent en<br />
ce moment de son cas». Mais sans<br />
donner plus de détails. La députée<br />
(zone 1), Chafia Mentalecheta,<br />
invite, dans <strong>un</strong> comm<strong>un</strong>iqué rendu<br />
public hier, les autorités algériennes<br />
à prendre en charge le cas du<br />
journaliste. «La comm<strong>un</strong>auté<br />
algérienne établie en France<br />
demande la libération immédiate du<br />
journaliste retenu dans <strong>un</strong>e prison<br />
de Baghdad depuis 23 janvier<br />
dernier», lit-on dans ce<br />
comm<strong>un</strong>iqué. M. M.<br />
«Pas de conséquence dommageable pour l’investissement français en Algérie»<br />
PHOTO : H. LYÈS<br />
France. Nous sommes incapables de vous donner<br />
des chiffres précis sur les retours», a-t-il noté.<br />
Selon Joël Lascaux, chef de l’action culturelle<br />
à l’ambassade de France à Alger et directeur de<br />
l’Institut français d’Algérie (IFA), 10 000 cadres<br />
algériens ont été formés depuis les années 1980.<br />
«La moyenne annuelle est de 1000 cadres algériens<br />
entre <strong>un</strong>iversitaires et cadres des ministères<br />
techniques qui bénéficient de bourses du gouvernement<br />
français. La formation est au cœur<br />
des demandes que nous recevons et des grands<br />
projets que nous avons lancés», a-t-il soutenu.<br />
Sur les 12 millions d’euros consacrés annuellement<br />
par le ministère français des Affaires<br />
étrangères pour la coopération, <strong>un</strong> tiers est destiné<br />
à l’action culturelle, soit l’équivalent de 400 millions<br />
de dinars. Interrogé sur l’IFA de Tizi Ouzou,<br />
M. Parant a soutenu que cet institut a vocation<br />
d’être rouvert : «Pour l’instant, il faut y mener<br />
des travaux. Cela suppose des moyens financiers<br />
qui nous font actuellement défaut. L’intention est<br />
de rouvrir cet institut le plus rapidement possible.<br />
Nous sommes en discussion avec les autorités<br />
algériennes. Nous avons <strong>un</strong>e demande forte localement.»<br />
Fayçal Métaoui
L<br />
El Watan - L<strong>un</strong>di 4 février 2013 - 3<br />
L’ACTUALITÉ<br />
LE SYSTÈME SCOLAIRE À NOUVEAU SOUMIS À DÉBAT<br />
L’école, <strong>un</strong> <strong>terrain</strong><br />
d’expérimentation<br />
● Le ministère de l’Education nationale appelle à <strong>un</strong>e évaluation de la réforme éducative.<br />
e système scolaire est de nouveau<br />
soumis à consultation par<br />
le ministère de l’Education en<br />
prévision de correctifs qu’il compte<br />
apporter aux programmes d’enseignement.<br />
La tutelle se garde pour<br />
le moment de parler de réformes.<br />
Autant par souci de ne pas dresser<br />
de bilan du règne de Benbouzid qui,<br />
pour rappel, a duré plus de vingt ans,<br />
que par celui de ne pas prêter le flanc<br />
à des critiques qui ne manqueront<br />
pas de venir d’acteurs, tout au long<br />
de ces dernières années, culpabilisés<br />
pour avoir osé trouver à redire sur<br />
la suffisance affichée par la tutelle<br />
en la matière. L’école reste ainsi <strong>un</strong><br />
<strong>terrain</strong> d’expérimentation dont l’instabilité<br />
déroute aussi bien les élèves<br />
et leurs parents que les enseignants.<br />
Officiellement donc, le ministère de<br />
l’Education nationale appelle à <strong>un</strong>e<br />
évaluation de la réforme éducative.<br />
Le débat a été lancé hier, mais en<br />
plus du scepticisme qui entoure ses<br />
motivations, les modalités d’organisation<br />
de ces consultations sont<br />
d’ores et déjà contestées. «Je me<br />
demande comment vont se dérouler<br />
les consultations au niveau des<br />
établissements. Il y a <strong>un</strong> manque<br />
flagrant en matière d’information<br />
sur l’organisation des rencontres du<br />
travail», dénonce Messaoud Boudiba,<br />
chargé de comm<strong>un</strong>ication au<br />
Conseil national autonome des professeurs<br />
du secondaire et technique<br />
(Cnapest) élargi. Ce syndicaliste<br />
suppose que les consultations vont<br />
se tenir sous forme de commission<br />
au niveau de chaque établissement.<br />
Certains directeurs d’académie<br />
ont commencé, hier, à convier les<br />
syndicats et les directeurs d’établissement.<br />
«Le débat est orienté<br />
d’avance. Le ministre a limité le<br />
débat à quatre axes. Il a donné<br />
des orientations aux directeurs de<br />
l’éducation. Ces derniers vont à<br />
leur tour orienter les directeurs des<br />
établissements», estime Idir Achour,<br />
porte-parole du Conseil des lycées<br />
d’Algérie (CLA). Et de commenter :<br />
«C’est <strong>un</strong>e démarche pour légitimer<br />
ce qu’ils sont en train de faire.»<br />
Jusqu’à hier, certains directeurs cen-<br />
a session d’automne du Parlement avec<br />
L ses deux Chambres, l’Assemblée populaire<br />
nationale (APN) et le Conseil de la nation, a été<br />
clôturée, hier, en présence du Premier ministre,<br />
Abdelmalek Sellal, et son équipe gouvernementale.<br />
Le président du Sénat, Abdelkader<br />
Bensalah, a saisi cette opport<strong>un</strong>ité pour défendre<br />
la place et le rôle de l’institution qu’il préside.<br />
Il a répondu aux partis politiques, notamment<br />
ceux de couleur islamiste ayant revendiqué<br />
la suppression «pour inutilité» du Conseil de<br />
la nation lors de la prochaine révision de la<br />
Constitution. M. Bensalah a récusé dans le fond<br />
et la forme cette accusation affirmant que la<br />
Chambre haute du Parlement n’est nullement<br />
<strong>un</strong>e chambre d’enregistrement, puisqu’elle avait<br />
contribué, durant ses quinze ans d’existence,<br />
Le ministre de l’Education nationale, Abdelatif Baba Ahmed<br />
sés organiser ce débat n’étaient<br />
toujours pas au courant de la marche<br />
à suivre. Ils attendent le signal des<br />
responsables au niveau des directions<br />
de l’éducation.<br />
Les syndicats s’organisent à leur<br />
manière. Le CLA envisage de mettre<br />
en place <strong>un</strong>e commission de réflexion<br />
au sein du syndicat. «Nous<br />
allons faire appel à des experts<br />
pour élaborer nos suggestions sous<br />
forme d’<strong>un</strong> document que nous<br />
allons remettre au ministre et nous<br />
allons rendre public. Ce rapport sera<br />
prêt dans deux ou trois semaines»,<br />
souligne Idir Achour. D’après les<br />
directives du ministre de l’Education<br />
nationale, toutes les parties<br />
concernées peuvent formuler des<br />
propositions. Mais si les syndicalistes<br />
sont à pied d’œuvre pour<br />
débattre des problèmes de l’école,<br />
certains enseignants et directeurs<br />
d’établissement avouent ne pas être<br />
au courant de la démarche entreprise<br />
jusque-là. «J’ai entendu parler de ce<br />
débat à la télévision», déclare <strong>un</strong>e<br />
enseignante qui a requis l’anonymat.<br />
La directrice d’<strong>un</strong>e école primaire de<br />
la capitale affirme qu’elle n’a reçu<br />
auc<strong>un</strong>e correspondance officielle à<br />
propos de ce débat. Pis encore, tous<br />
les enseignants contactés exigent de<br />
répondre sous le couvert de l’anonymat.<br />
RÉTICENCES<br />
Quelles sont les raisons de ces<br />
réticences ? «Les enseignants ont<br />
peur des représailles de leurs chefs<br />
directs. Les gens ont tendance à<br />
personnaliser les problèmes. Ce qui<br />
engendre chez les enseignants <strong>un</strong>e<br />
autocensure. Donc le débat est faussé<br />
d’avance», explique l’<strong>un</strong> deux.<br />
Les problèmes de l’école algérienne<br />
sont nombreux comme le<br />
démontrent les témoignages des<br />
«à la réalisation de l’équilibre institutionnel et<br />
consolidé la stabilité en Algérie». Sur la défensive,<br />
et à l’adresse de ses détracteurs, Bensalah a<br />
précisé que l’expérience avait montré les limites<br />
de la thèse selon laquelle la Chambre haute<br />
du Parlement est inutile et avait été créée pour<br />
régler <strong>un</strong> problème politique conjoncturel, expliquant<br />
qu’avec le temps, il a été démontré que le<br />
Conseil de la nation est <strong>un</strong>e véritable institution<br />
constitutionnelle qui a pleinement joué son rôle.<br />
Selon lui, «le Sénat a accompli parfaitement sa<br />
mission comme il a contribué à la promotion<br />
de l’action parlementaire en offrant <strong>un</strong>e trib<strong>un</strong>e<br />
supplémentaire à l’expression des opinions<br />
plurielles, à la réalisation de l’équilibre institutionnel<br />
et à la consolidation de la stabilité<br />
au sein des institutions constitutionnelles<br />
enseignants, recueillis sous le couvert<br />
de l’anonymat. «La réforme<br />
en elle-même ne me dérange pas.<br />
Ce sont les petites modifications<br />
qu’on m’impose chaque année qui<br />
me posent problème. Il n’y a pas<br />
de concordance entre la répartition<br />
et le livre de l’élève. Certains<br />
enseignants s’appuient sur ce dernier,<br />
tandis que d’autres préfèrent<br />
suivre la répartition», révèle <strong>un</strong>e<br />
enseignante exerçant dans <strong>un</strong>e école<br />
primaire de la comm<strong>un</strong>e de Chellata<br />
(Béjaïa) depuis 1995. Cette dernière<br />
reconnaît que la façon de former est<br />
différente d’<strong>un</strong> enseignant à <strong>un</strong> autre<br />
et d’<strong>un</strong>e école à <strong>un</strong>e autre. Résultat :<br />
«Les élèves arrivent au CEM avec<br />
des niveaux différents.» Comme la<br />
plupart des zones rurales, la région<br />
de Chellata, située en haute Kabylie,<br />
connaît le phénomène du jumelage<br />
des classes. «J’enseigne deux<br />
programmes en <strong>un</strong>e seule classe.<br />
J’ai <strong>un</strong>e classe de deuxième année<br />
composée de 6 élèves et <strong>un</strong>e classe<br />
de troisième année avec également<br />
le même nombre d’élèves», déplore<br />
cette enseignante. Pour sa part,<br />
le directeur d’<strong>un</strong>e école primaire<br />
d’Alger dénonce le laisser-aller des<br />
responsables des APC. Ce directeur,<br />
qui révèle des dysfonctionnements<br />
énormes dans la distribution de la<br />
prime scolaire, exige l’anonymat.<br />
«Je suis ciblé», déclare-t-il. Le débat<br />
sur l’évaluation des réformes peutil<br />
être <strong>un</strong> débat libre ? Pas si sûr !<br />
Questionné au sujet des casiers qui<br />
pourraient alléger la contrainte des<br />
cartables sur les élèves, ce directeur<br />
estime qu’on est loin de ces solutions<br />
: «Au niveau du ministère, on<br />
parle de la généralisation de l’outil<br />
informatique dans les écoles, alors<br />
que notre établissement ne dispose<br />
même pas de téléphone fixe.»<br />
En somme, le débat sur l’école<br />
resurgit <strong>un</strong>e nouvelle fois avec les<br />
mêmes termes et les mêmes enjeux.<br />
Comme si ces longues années où<br />
l’on a fait et refait les programmes,<br />
faisant des élèves les cobayes obligés<br />
du bégayement idéologique au<br />
sommet, n’ont servi à rien.<br />
Djedjiga Rahmani<br />
et dans le pays». Pesant ses mots, Bensalah<br />
pense que le Sénat use de ses prérogatives avec<br />
«responsabilité et avec beaucoup de sagesse».<br />
Evoquant l’attaque terroriste qui a ciblé récemment<br />
le site gazier de Tiguentourine (In Amenas),<br />
le président du Sénat a soutenu qu’il ne s’agissait<br />
pas d’<strong>un</strong> acte terroriste ordinaire, mais d’<strong>un</strong> acte<br />
de guerre visant à tester l’Algérie quant à ses capacités<br />
et son niveau de résistance. M. Bensalah<br />
a, dans ce contexte, salué l’élan «extraordinaire»<br />
du peuple algérien et l’intervention «prompte et<br />
décisive» des forces de l’Armée nationale populaire<br />
(ANP) à travers laquelle l’Algérie a démontré<br />
ses grandes capacités à contrer l’agression.<br />
Pour sa part, le président de l’APN, Larbi Ould<br />
Khelifa, a qualifié de «hydre» le phénomène du<br />
terrorisme appelant dans ce sillage les citoyens à<br />
U<br />
TIZI OUZOU<br />
Violent<br />
accrochage<br />
à Tigzirt<br />
n terroriste a été abattu, samedi vers 19h,<br />
lors d’<strong>un</strong> violent accrochage qui a opposé<br />
les forces de sécurité à <strong>un</strong> important<br />
groupe armé, au lieudit Hagga, à 2 km à l’ouest<br />
de la ville de Tigzirt (40 km au nord de Tizi Ouzou).<br />
Les assaillants auraient, selon des sources<br />
locales concordantes, été repérés puis suivis par<br />
des militaires, et ce, avant de tomber nez à nez<br />
avec d’autres éléments des forces combinées en<br />
embuscade.<br />
Puis <strong>un</strong> intense échange de coups de feu entre<br />
les deux parties a eu lieu. L’accrochage a duré<br />
plus d’<strong>un</strong>e heure, ajoutent les mêmes sources,<br />
qui précisent qu’<strong>un</strong> islamiste armé a été éliminé<br />
tandis que les autres membres de son groupe ont<br />
pris la clef des champs.<br />
D’importants renforts de l’ANP ont été déployés<br />
sur les lieux pour enclencher <strong>un</strong>e vaste opération<br />
de ratissage et traquer les autres assaillants qui<br />
ont fui vers la forêt de Mizrana. Dès lors, les<br />
forces de sécurité ont quadrillé <strong>un</strong> important<br />
périmètre boisé avant de passer au peigne fin les<br />
maquis susceptibles de servir de lieu de repli aux<br />
terroristes. Un important dispositif militaire a été<br />
mis en place pour fermer toutes les voies d’accès<br />
aux maquis. Les forces de sécurité ont maintenu,<br />
durant toute la nuit, <strong>un</strong>e offensive terrestre sur<br />
les lieux.<br />
Ils ont bouclé la zone sise entre la RN71<br />
jusqu’aux villages limitrophes au massif forestier<br />
de Mizrana. Au moment de l’opération, les<br />
éléments de la BMPJ étaient aussi sur le pied de<br />
guerre, mettant en place <strong>un</strong> remarquable dispositif<br />
sécuritaire pour parer à toute éventualité en<br />
ville, surtout après la coupure d’électricité. La<br />
quasi-totalité des ruelles jouxtant les bâtiments<br />
des services d’ordre ont été fermées à la circulation<br />
automobile. Les citoyens ont vécu, toute la<br />
nuit, des moments de psychose.<br />
Hier matin, les forces de sécurité, toujours en<br />
opération, ont récupéré le corps du terroriste, qui<br />
a été acheminé vers la morgue où il est en cours<br />
d’identification. On parle même de la possibilité<br />
d’autres pertes parmi les éléments du groupe<br />
terroriste.<br />
Ces derniers jours, les hommes du GSPC sont<br />
pourchassés et amoindris dans leurs effectifs par<br />
des opérations antiterroristes. Mardi dernier, <strong>un</strong><br />
terroriste a été abattu près du village d’Athouri,<br />
dans la comm<strong>un</strong>e de Tigzirt, dans <strong>un</strong>e embuscade<br />
tendue par des éléments de l’ANP. Il y a<br />
quelques semaines aussi, <strong>un</strong>e casemate a été découverte<br />
par l’armée près du village d’Arvedh,<br />
dans la comm<strong>un</strong>e de Mizrana, où des denrées<br />
alimentaires et des effets vestimentaires ont été<br />
récupérés. Après <strong>un</strong>e intense activité terroriste,<br />
marquée notamment par des attentats et des faux<br />
barrages à Mizrana et ses environs, les sbires de<br />
l’ex-GSPC ont essuyé maintes fois de cinglants<br />
revers dans la région. Hafid Azzouzi<br />
CLÔTURE DE LA SESSION D’AUTOMNE DU PARLEMENT<br />
Bensalah défend la fonction et le rôle du Sénat<br />
PHOTO : B. SOUHIL<br />
faire preuve de plus de vigilance. «Ce qu’il faut<br />
retenir de l’attentat terroriste perpétré contre<br />
le site gazier d’In Amenas est que le terrorisme<br />
transfrontalier est <strong>un</strong>e hydre dont les affres ne<br />
peuvent être prévenues que par la vigilance<br />
permanente», a-t-il souligné. Par ailleurs, les<br />
présidents du Sénat et de l’APN ont dressé, dans<br />
leur discours de clôture, <strong>un</strong> bilan «positif» des<br />
activités de ces institutions durant cette session.<br />
Pour Bensalah, cette session était globalement<br />
satisfaisante au plan purement législatif. Elle<br />
était «normale» en ce qui concerne le nombre de<br />
textes et «importante» de par le travail accompli<br />
par les membres du Conseil, sachant que la loi de<br />
finances 2013 et la loi portant règlement budgétaire<br />
2010 ont été adoptées durant cette session.<br />
Nabila Amir
D<br />
eux cas de grippe H1N1, dont <strong>un</strong><br />
mortel, ont été recensés ces derniers<br />
jours dans la wilaya de Tizi Ouzou,<br />
a-t-on appris lors d’<strong>un</strong>e conférence de presse<br />
tenue hier à la direction de la santé et de<br />
la population (DSP) au siège de la wilaya.<br />
Contrairement aux rumeurs qui circulaient<br />
ces derniers jours, les conférenciers ont déclaré<br />
qu’<strong>un</strong> seul décès à été enregistré, <strong>un</strong>e<br />
femme enceinte originaire d’Iferho<strong>un</strong>ène,<br />
dû à la grippe H1N1 au niveau de la wilaya.<br />
Un cas d’hospitalisation dû à la grippe dite<br />
porcine a été également enregistré à l’hôpital<br />
Nedir Mohamed de Tizi Ouzou, souligne-t-on.<br />
La malade, <strong>un</strong>e femme enceinte également, est<br />
en observation. Le décès d’<strong>un</strong>e adolescente<br />
de 17 ans a été par ailleurs enregistré dans la<br />
région, mais en relation avec <strong>un</strong>e «complication»<br />
de la grippe saisonnière, jugée «sévère»<br />
cette année par les spécialistes.<br />
Le docteur Touat, chef du service maladies<br />
infectieuses du CHU, a indiqué, au cours de<br />
cette rencontre, qu’il n’y pas lieu d’appeler ce<br />
virus «grippe porcine» car celui-ci a muté et<br />
s’est transformé, depuis 2009, en <strong>un</strong>e grippe<br />
saisonnière tout à fait habituelle. Donc il n’y<br />
a pas lieu de s’alarmer, dit-il. Comme c’est le<br />
cas à pareille période, depuis novembre dernier<br />
et à ce jour, beaucoup de malades sont reçus<br />
dans les établissements sanitaires de la wilaya.<br />
Ils sont suivis et pris en charge soit pour des<br />
difficultés respiratoires, la grippe saisonnière<br />
ou autres maladies virales et parfois cardiovasculaire.<br />
En tout cas, des prélèvements sont<br />
effectués sur tout malade suspect pour des analyses<br />
confiées à l’Institut Pasteur d’Alger, mais<br />
jusqu’à présent, il n’y a eu de confirmation que<br />
pour ces deux cas cités.<br />
Appelant aussi à la vigilance pour éviter la<br />
contamination lorsqu’on est malade et qu’on<br />
se rend dans la famille, particulièrement là où<br />
il y a des sujets fragiles tels que des femmes<br />
enceintes et des personnes âgées, les conférenciers<br />
ont indiqué que toutes les dispositions<br />
de prévention et de surveillance sont prises à<br />
travers l’ensemble des établissements sanitaires<br />
El Watan - L<strong>un</strong>di 4 février 2013 - 4<br />
L’ACTUALITÉ<br />
DÉPART PRÉCIPITÉ DES PATRONS DES PARTIS DU POUVOIR<br />
Les scénarios d’<strong>un</strong>e présidentielle<br />
pas comme les autres<br />
«AU FLN, LE CONFLIT A ÉTÉ<br />
RÉSOLU PAR LA VOIE<br />
DE LA SAGESSE», SELON<br />
DAHO OULD KABLIA<br />
Le ministre de l’Intérieur et des<br />
Collectivités locales, Daho Ould Kablia,<br />
ne veut pas s’immiscer dans «le conflit<br />
interne au FLN». «Je ne veux pas parler du<br />
FLN. Je suis <strong>un</strong> administrateur», a-t-il<br />
déclaré à la presse en marge de la séance<br />
de clôture, hier à Alger, de la session<br />
d’automne du Parlement. Le ministre<br />
estime, dans ce sens, qu’il n’y avait<br />
auc<strong>un</strong> risque de trouble à l’ordre public<br />
lors de la ré<strong>un</strong>ion du comité central (CC)<br />
du FLN qui aurait nécessité <strong>un</strong>e<br />
intervention du ministère. «Il n’y a pas<br />
eu risque de trouble à l’ordre public lors<br />
de la ré<strong>un</strong>ion du CC. Il s’agit d’<strong>un</strong> conflit<br />
interne qui a été résolu par la voie de la<br />
sagesse», déclare-t-il. La ré<strong>un</strong>ion du<br />
comité central du FLN, tenue de jeudi à<br />
samedi dernier, a été, rappelons-le,<br />
organisée sous haute surveillance des<br />
services de sécurité. Un dispositif<br />
policier important avait été déployé le<br />
long des routes menant à l’hôtel El Riadh<br />
de Sidi Fredj pour éviter des altercations<br />
entre pro et anti-Belkhadem. Cette<br />
session s’est soldée par le retrait de<br />
confiance par la majorité des membres<br />
du CC à Abdelaziz Belkhadem. Mais<br />
l’élection du nouveau secrétaire général<br />
de l’ex-parti <strong>un</strong>ique n’a pas été faite en<br />
raison de graves divergences entre les<br />
deux parties en conflit. M. M.<br />
● La «mise à mort politique» des patrons du FLN et du RND participe d’<strong>un</strong>e intention affichée<br />
de préparer le <strong>terrain</strong> à <strong>un</strong>e candidature surprise.<br />
près la démission forcée du patron<br />
Adu Rassemblement national démocratique<br />
(RND), Ahmed Ouyahia,<br />
c’était le tour, le week-end dernier,<br />
du secrétaire général du Front de<br />
libération nationale (FLN), Abdelaziz<br />
Belkhadem, de quitter les rênes de<br />
l’ex-parti <strong>un</strong>ique, mais contrairement<br />
au premier qui a préféré partir sans<br />
fracas, le second a fait beaucoup de<br />
bruit en refusant le verdict du retrait<br />
de confiance prononcé par la majorité<br />
des membres du comité central (CC)<br />
ré<strong>un</strong>is en session ordinaire pendant<br />
trois jours à l’hôtel Riadh de Sidi Fredj.<br />
Les deux chefs des deux partis du (ou<br />
au) pouvoir s’en vont, comme dans<br />
<strong>un</strong> mouvement synchronisé, en même<br />
temps.<br />
Comme sur du papier à musique ! Pour<br />
le premier, le mandat court jusqu’au<br />
prochain congrès du parti prévu en<br />
juin, pour l’autre, il s’étale jusqu’à<br />
2015. Leur éviction en ce moment<br />
précis, avant que leur mandat n’expire,<br />
soulève beaucoup d’interrogations.<br />
Si l’on peut conclure, sans risque de<br />
se tromper, que la «décision» dénote<br />
l’urgence imposée par <strong>un</strong> agenda intimement<br />
lié à l’élection présidentielle<br />
de 2014, la question reste entière<br />
quant à la nature de cet agenda. Certains<br />
analystes évoquent la volonté de<br />
mettre hors course Ahmed Ouyahia et<br />
Abdelaziz Belkhadem, deux candidats<br />
potentiels et préparer le <strong>terrain</strong> pour<br />
<strong>un</strong> quatrième mandat de Abdelaziz<br />
Bouteflika. Mais puisque les deux<br />
responsables politiques se sont engagé<br />
qu’ils s’abstiendraient à présenter leur<br />
candidature dans le cas où le chef de<br />
l’Etat exprimait son désir de succéder à<br />
lui-même, pourquoi alors les trouve-ton<br />
aussi encombrants pour <strong>un</strong> «projet»<br />
auquel ils adhèrent totalement ?<br />
Dans <strong>un</strong>e Algérie où la visibilité politique<br />
est entièrement brouillée par<br />
l’«antijeu démocratique», où la volonté<br />
populaire n’est qu’accessoire<br />
devant celle des tenants du pouvoir,<br />
l’énigme reste indéchiffrable. Du<br />
moins avant que l’opinion publique<br />
ne prenne connaissance des contours<br />
de la révision constitutionnelle annoncée.<br />
Cela n’empêche pas, cependant,<br />
certaines spéculations qui avancent<br />
tantôt l’impossibilité d’<strong>un</strong> quatrième<br />
mandat du président Bouteflika et que<br />
la mise à «mort politique» des patrons<br />
du FLN et du RND participe d’<strong>un</strong>e<br />
intention affichée de préparer le <strong>terrain</strong><br />
à <strong>un</strong>e candidature surprise, tantôt du<br />
projet du chef de l’Etat de prolonger<br />
son règne par le biais de nouvelles<br />
dispositions constitutionnelles qui préconiseraient<br />
<strong>un</strong> mandat présidentiel<br />
TIZI OUZOU<br />
Deux cas de grippe H1N1<br />
dont <strong>un</strong> mortel<br />
de sept ans (<strong>un</strong> septennat) au lieu de<br />
cinq ans (quinquennat), actuellement.<br />
Seulement, la crise qu’a vécue ces derniers<br />
temps le FLN et la manière dont<br />
le secrétaire général déchu du parti,<br />
Abdelaziz Belkhadem, connu pour sa<br />
loyauté envers le premier magistrat<br />
du pays, grâce auquel il n’aurait pas<br />
eu le parcours qu’il a fait, pourraient,<br />
soutiennent certains observateurs, être<br />
de la wilaya. Des comités de surveillance, dont<br />
les équipes sont parfois celles placées depuis<br />
2009, à l’apparition de cette maladie virale<br />
dans le monde, pour signifier leur expérience<br />
dans le domaine, ont été installés dans les établissements<br />
hospitaliers et les polycliniques<br />
de la wilaya. Les conférenciers invitent par<br />
ailleurs la population, notamment les femmes<br />
enceintes dont la grossesse a atteint le premier<br />
trimestre ainsi que les personnes ayant plus de<br />
60 ans à se rendre dans les établissements sanitaires<br />
sur tout le territoire de la wilaya pour se<br />
faire vacciner contre la grippe, d’autant que les<br />
médicaments et les vaccins y sont disponibles.<br />
Concernant des malades suspectés et gardés<br />
en quarantaine, le D r Touat a indiqué qu’il<br />
n’y a pas lieu de s’alarmer et que seules trois<br />
personnes sont actuellement en observation et<br />
isolées en attendant le retour des résultats des<br />
prélèvements ; mais leur état relève probablement<br />
de la détresse respiratoire ou cardio-pulmonaire.<br />
Ces trois malades sont âgés de 91, 81<br />
et 60 ans. Salah Yermèche<br />
Présidence de la République<br />
l’expression de l’absence d’<strong>un</strong> consensus<br />
au sommet de l’Etat autour de<br />
l’élection présidentielle de 2014. Et la<br />
manière avec laquelle démarrent les<br />
débats sur la question est annonciatrice<br />
d’<strong>un</strong>e année 2013 chaude et riche en<br />
événements, pas forcément constructifs<br />
pour l’avenir du pays bloqué par<br />
<strong>un</strong>e gérontocratie qui refuse de passer<br />
le témoin. Saïd Rabia<br />
KARIM DJOUDI : «LE NOUVEAU CODE<br />
DES MARCHÉS PUBLICS VA<br />
REMÉDIER AUX BLOCAGES<br />
DE L’ANCIEN TEXTE»<br />
Les dispositions du nouveau code des marchés publics,<br />
entré en vigueur récemment, sont à même de remédier aux<br />
«blocages» et «lourdeurs» des anciennes procédures de<br />
passation des marchés. C’est ce qu’a indiqué, hier, le<br />
ministre des Finances, Karim Djoudi. Dans <strong>un</strong>e déclaration<br />
à la presse en marge de la séance de clôture de la session<br />
d’automne du Parlement, le ministre a précisé qu’il s’agit,<br />
à travers le nouveau code, de mettre <strong>un</strong> terme aux blocages<br />
rencontrés par les entreprises publiques économiques en<br />
matière de passation de marchés. «Désormais, les<br />
entreprises publiques ont à fixer leurs propres règles en<br />
matière de passation de marchés publics, et de voir avec<br />
leurs organes sociaux la mise en place de ces pratiques au<br />
niveau de leurs institutions», a-t-il indiqué. Selon M.<br />
Djoudi, l’objectif de ce texte est d’introduire plus de facilité<br />
dans la gestion des marchés publics au niveau des<br />
entreprises économiques : «Les entreprises publiques<br />
économiques sont soumises à plusieurs contrôles, dont<br />
celui effectué par la Cour des comptes.»<br />
Le nouveau code des marchés publics a été publié,<br />
rappelons-le, dans le premier numéro de 2013 du Journal<br />
officiel. Il stipule notamment que «les EPE ne sont pas<br />
soumises au dispositif de passation des marchés prévu par<br />
ce décret. Toutefois, elles sont tenues d’élaborer et de faire<br />
adopter, par leurs organes sociaux, des procédures de<br />
passation de marchés selon leurs spécificités fondées sur<br />
les principes de liberté d’accès à la commande, d’égalité<br />
de traitement des candidats et de transparence». M. M.<br />
PHOTO : D. R.
L<br />
El Watan - L<strong>un</strong>di 4 février 2013 - 5<br />
L’ACTUALITÉ<br />
HABITAT RURAL<br />
Révision à la hausse<br />
de l’aide dans<br />
les wilayas du Sud<br />
’aide de l’Etat en matière<br />
d’habitat rural, actuelle-<br />
ment fixée à 700 000 DA,<br />
sera revue à la hausse dans les<br />
wilayas du Sud, selon Abdelkader<br />
Ouali, secrétaire général du<br />
ministère de l’Intérieur et des<br />
Collectivités locales. «La question<br />
de la révision à la hausse<br />
de l’aide a été proposée lors<br />
d’<strong>un</strong>e ré<strong>un</strong>ion qui s’est tenue à<br />
Alger avec les walis du Sud, il y<br />
a <strong>un</strong> mois. Elle a été acceptée<br />
par les autorités», a révélé hier<br />
le secrétaire général du ministère<br />
de l’Intérieur, au cours<br />
d’<strong>un</strong> point de presse animé en<br />
marge de la rencontre régionale<br />
organisée à Adrar avec<br />
les acteurs économiques et de<br />
la société civile des wilayas<br />
du Sud-Ouest (Adrar, Tindouf,<br />
Tamanrasset et Béchar). Des<br />
dispositions seront prises bientôt<br />
pour la mise en œuvre<br />
de cette décision, a ajouté ce<br />
responsable sans fournir plus<br />
de détails.<br />
M. Ouali a révélé en outre que<br />
les wilayas du Sud bénéficieront<br />
aussi de programmes complémentaires<br />
pour la réalisation<br />
l n’y aura pas de grève des boulangers»,<br />
I assure le Comité national des boulangers<br />
affilié à l’Union générale des commerçants<br />
et artisans algériens (UGCAA). Du<br />
moins, pas pour le moment. Selon Driss<br />
Abada et Omar Amer, représentants de<br />
ce comité, qui s’exprimaient hier lors d’<strong>un</strong><br />
point de presse animé à Alger, le Comité<br />
national des boulangers serait parvenu à<br />
<strong>un</strong> consensus avec le ministère du Commerce.<br />
Le maintien du tarif actuel du<br />
pain, à savoir 8,50 DA la baguette, restera<br />
inchangé grâce à la subvention du prix de<br />
la farine, mais cette subvention ne garantit<br />
plus la marge bénéficiaire des boulangers,<br />
d’où la nécessité d’introduire d’autres<br />
mécanismes pour maintenir ce prix sans<br />
toutefois porter préjudice à ces artisans.<br />
Entre autres mesures préconisées par le<br />
Comité national des boulangers pour assurer<br />
<strong>un</strong>e marge bénéficiaire, la subvention<br />
par l’Etat des autres ingrédients entrant<br />
dans la production du pain, le soutien du<br />
prix de l’électricité et du gaz, la subvention<br />
du sachet ou du papier d’emballage et la<br />
réduction des taxes et autres impôts.<br />
«Nous avons eu des échos que nos pro-<br />
de programmes d’habitat rural.<br />
Cette décision a été entérinée<br />
au cours du dernier Conseil<br />
des ministres, en application<br />
des instructions du président<br />
Abdelaziz Bouteflika. La wilaya<br />
d’Adrar, à titre d’exemple,<br />
bénéficiera d’<strong>un</strong> quota supplémentaire<br />
de 13 000 habitats<br />
ruraux, d’après M. Ouali.<br />
Par ailleurs, le ministre de<br />
l’Agriculture et du Développement<br />
rural, Rachid Benaïssa, a<br />
tenu à rassurer les investisseurs<br />
locaux quant à la volonté du<br />
gouvernent à les accompagner<br />
dans la concrétisation de leurs<br />
projets. M. Benaïssa a appelé<br />
les agriculteurs à s’impliquer<br />
dans l’effort de développement<br />
du secteur agricole local.<br />
Ceux-ci n’ont pas manqué<br />
d’exprimer leurs préoccupations<br />
en matière de soutien et<br />
de financement tous azimuts.<br />
Le ministre de l’Agriculture<br />
Une station de désalinisation<br />
à Tamanrasset<br />
e mégaprojet de transfert d’eau d’In Salah à Tamanrasset sera<br />
L doté d’<strong>un</strong>e station de désalinisation, a annoncé hier Hocine<br />
Necib, ministre des Ressources en eau. «L’eau est saline. C’est <strong>un</strong>e<br />
réalité. Nous avons bénéficié d’<strong>un</strong> budget et l’Algérienne des eaux<br />
va mettre en place <strong>un</strong>e station de désalinisation», a souligné M.<br />
Necib en marge de la rencontre régionale organisée, hier à Adrar,<br />
avec les acteurs économiques et de la société civile des wilayas du<br />
Sud-Ouest (Adrar, Tindouf, Tamanrasset et Béchar). Selon lui, la<br />
qualité de l’eau sera améliorée avec l’entrée en fonction de cette<br />
station. Il a également indiqué que les travaux de réfection du réseau<br />
d’adduction d’eau potable, actuellement défectueux, confiés<br />
à l’entreprise algérienne Cosider, seront achevés en moins de<br />
18 mois. H. L.<br />
LES BOULANGERS RASSURENT<br />
Il n’y aura pas de grève<br />
positions sont à l’étude au niveau de<br />
la tutelle. Nous aurons certainement du<br />
concret dans deux mois au maximum.»<br />
Les boulangers attendent beaucoup de la<br />
tutelle pour «maintenir notre activité». Des<br />
insuffisances «criardes» sont signalées,<br />
portant préjudice à ces artisans et aux<br />
consommateurs. Les boulangers se disent<br />
«dans <strong>un</strong> dilemme» : l’utilisation du sachet<br />
en plastique pour emballer le pain encore<br />
chaud s’avère très dangereux pour la santé,<br />
mais «vu le coût excessif de l’emballage<br />
en papier, nous n’avons pas tout à fait le<br />
choix». Dans cette situation, les boulangers<br />
préconisent <strong>un</strong>e convention pouvant les lier<br />
aux fabricants de papier d’emballage. L’expérience<br />
a été tentée avec Tonic Emballage,<br />
il y a près de 10 ans, mais elle a été vouée à<br />
l’échec avec la chute du groupe.<br />
Autre tracas relevé par les boulangers,<br />
les coupures d’électricité à répétition.<br />
L’acquisition de groupes électrogènes dans<br />
le cadre de la convention signée avec des<br />
fournisseurs pour permettre aux gérants<br />
de boulangerie d’en acquérir en optant<br />
pour <strong>un</strong> paiement par tranches n’a pas<br />
donné les résultats escomptés. «Seuls 150<br />
a souligné, entre autres, en réponse<br />
aux préoccupations des<br />
agriculteurs, que le principe de<br />
propriété agricole est toujours<br />
en vigueur. Selon lui, tout agriculteur<br />
ayant mis en valeur <strong>un</strong><br />
domaine qui n’est pas propriété<br />
de l’Etat peut prétendre à en<br />
devenir le propriétaire.<br />
Il a indiqué avoir donné des<br />
instructions aux différentes<br />
administrations afin d’accélérer<br />
la délivrance du titre de<br />
propriété.<br />
M. Benaïssa s’est fixé <strong>un</strong> nouveau<br />
défi : porter le niveau<br />
de contribution des wilayas<br />
du Sud dans la production<br />
agricole nationale à 30% dans<br />
les prochaines années contre<br />
18% actuellement. «Il existe<br />
<strong>un</strong>e volonté politique forte de<br />
développer toutes les régions<br />
sans exclusion. Dans le Sud,<br />
les marges de progression sont<br />
importantes. Et nous avons<br />
les moyens. Tout le monde doit<br />
mettre la main à la pâte», a affirmé<br />
M. Benaïssa à plusieurs<br />
reprises en direction des agriculteurs<br />
et investisseurs locaux.<br />
Hocine Lamriben<br />
boulangers ont répondu à cette option,<br />
le versement d’intérêts étant <strong>un</strong>e clause<br />
rejetée pour des convictions religieuses<br />
ou par logique commerciale», explique le<br />
syndicat des boulangers, qui soutient que la<br />
nuisance causée par le fonctionnement de<br />
ces équipements en milieu urbain entrave<br />
son utilisation comme solution en cas de<br />
panne électrique. «Les coupures d’électricité<br />
continueront donc à pénaliser les boulangers<br />
en l’absence d’<strong>un</strong>e autre solution.»<br />
La tutelle devrait également se pencher sur<br />
la question des boulangeries exerçant dans<br />
l’informel et la vente du pain sur les trottoirs.<br />
Selon le comité de l’UGCAA, 60%<br />
des boulangeries travaillent dans l’informel.<br />
50% du pain produit sont écoulés sur<br />
le trottoir, de quoi interpeller les services<br />
sanitaires et d’hygiène. Selon l’Union<br />
des commerçants, 14 500 boulangers<br />
sont encadrés dans le Comité national des<br />
boulangers. Les Algériens consomment<br />
entre 40 et 45 millions de baguettes de pain<br />
quotidiennement. 15% de la farine subventionnée<br />
par l’Etat est détournée pour la<br />
fabrication de produits dérivés.<br />
Fatima Arab<br />
MANIFESTATION<br />
DES ANCIENS AGENTS<br />
DE SÉCURITÉ DE LA SNTF<br />
Sept cheminots<br />
arrêtés à Agha<br />
P<br />
as moins de sept cheminots ont été arrêtés, hier, alors<br />
qu’ils tentaient de manifester sur la voie ferrée à Alger-<br />
Centre. Ces anciens agents de sécurité, promus chemi-<br />
nots en 2010, avaient, très tôt dans la journée, observé <strong>un</strong> sit-in<br />
de protestation devant la très fréquentée gare de l’Agha, pendant<br />
que des représentants étaient en négociation avec la direction<br />
de la Société nationale des transports ferroviaires (SNTF).<br />
Suite au refus de la direction de répondre favorablement à leurs<br />
revendications, les grévistes, près d’<strong>un</strong>e centaine à avoir fait le<br />
déplacement, ont décidé de bloquer la circulation ferroviaire.<br />
«Seulement, les forces de l’ordre sont intervenues pour nous<br />
en empêcher. Sept de nos collègues ont été arrêtés. Mais ils<br />
affirment qu’ils vont les relâcher dans la soirée (d’hier, ndlr)»,<br />
raconte l’<strong>un</strong> des représentants des manifestants. Ces grévistes,<br />
quelque 1200 sur le territoire national, étaient agents de protection<br />
du patrimoine.<br />
Promus, à partir de 2010, cheminots à part entière, ils ont vite<br />
déchanté lorsqu’ils se sont rendus compte que leur carrière<br />
professionnelle repartait à zéro. «J’ai commencé à travailler<br />
à la SNTF il y a plus de 20 ans. Et aujourd’hui, à 10 ans<br />
de la retraite, il est considéré que je n’ai travaillé que deux<br />
années !», s’insurge Tarek. De même, les manifestants revendiquent<br />
<strong>un</strong>e révision à la hausse de leur grade. «Lorsque nous<br />
étions agents de sécurité, nos grades allaient de la A6 à la<br />
B1. Depuis notre reconversion, nous stagnons à la A2, alors<br />
même que dans le règlement intérieur de la SNTF, les grades<br />
débutent de la A4», dénoncent-ils. «Pourtant, nous avons été<br />
en première ligne durant les années de terrorisme et enduré<br />
tant d’insécurité. Ce n’est rien moins que de l’ingratitude<br />
de la part de la SNTF !», jugent les protestataires. Ce mouvement,<br />
qui n’avait pas perturbé le trafic ferroviaire dans la<br />
journée d’hier, risque toutefois de prendre de l’ampleur, avec<br />
les conséquences que l’on sait sur les usagers. «Nous étions<br />
partisans d’<strong>un</strong>e manifestation pacifique, sans désagréments<br />
pour personne. Mais si la direction persiste à faire la sourde<br />
oreille à nos revendications, nous n’hésiterons pas à bloquer<br />
la circulation ferroviaire», menacent-ils. Ghania Lassal<br />
RÉUNION DU CONSEIL<br />
SYNDICAL<br />
Vers <strong>un</strong> débrayage<br />
à la CAAT<br />
es travailleurs de la Compagnie algérienne des assurances<br />
L (CAAT) menacent de recourir à <strong>un</strong>e grève illimitée «si<br />
la direction de l’entreprise refuse d’écouter nos préoccupations».<br />
Le conseil syndical de l’entreprise, affilié à l’UGTA,<br />
a entamé <strong>un</strong>e session hier, après 8 assemblées générales<br />
régionales à l’issue desquelles l’appel à <strong>un</strong>e grève illimitée a<br />
été lancé. Selon Mme Merabet, secrétaire générale du syndicat<br />
d’entreprise, c’est suite à la réduction de la prime d’essor de<br />
50% que les travailleurs ont commencé à réclamer «le respect<br />
de la convention collective les liant avec l’employeur». Selon<br />
le syndicat, dans certaines agences, des grèves ont commencé<br />
à prendre forme ; c’est suite à l’intervention de la direction de<br />
l’UGTA et aux promesses de la direction de la CAAT que le<br />
calme est rétabli. «Plus de six mois après, auc<strong>un</strong>e concrétisation<br />
des promesses de la direction n’est faite sur le <strong>terrain</strong>», se<br />
plaignent les représentants des travailleurs.<br />
La ré<strong>un</strong>ion d’aujourd’hui visera à définir la date et la durée de<br />
la grève. Le principe d’<strong>un</strong>e grève illimitée a été adopté suite<br />
aux assemblées générales, mais c’est au conseil syndical de<br />
définir la forme et de déposer le préavis de grève, soutient<br />
Mme Merabet. F. Arab
A<br />
Constantine, les chutes<br />
de neige sont devenues<br />
depuis plusieurs années<br />
synonymes de désagréments<br />
dans <strong>un</strong>e ville qui hiberne. Cela<br />
s’est confirmé, hier, au centreville<br />
et dans les banlieues, où<br />
la circulation automobile était<br />
difficile, au moment où les<br />
autorités parlent de la mobilisation<br />
de tous les moyens<br />
pour faire face à cette situation.<br />
A Aïn El Bey comme à la<br />
nouvelle ville Ali Mendjeli,<br />
de nombreux automobilistes<br />
qui avaient pris la route vers<br />
Constantine ont rebroussé chemin.<br />
«Plusieurs conducteurs<br />
qui s’y sont aventurés ont dérapé<br />
avec leur voiture, la route<br />
était quasiment impraticabl.<br />
Oon a décidé ainsi de faire<br />
demi-tour en attendant que<br />
les choses se normalisent»,<br />
affirme <strong>un</strong> cadre dans <strong>un</strong>e entreprise<br />
publique. Les mauvais<br />
souvenirs vécus lors des chutes<br />
de neige, qui avaient duré <strong>un</strong>e<br />
dizaine de jours au mois de<br />
février 2012, demeurent encore<br />
vivaces dans les mémoires des<br />
Constantinois. Dans les quartiers<br />
de la périphérie, la situation<br />
n’était pas meilleure, notamment<br />
sur les hauteurs de la<br />
ville. A Djebel Ouahch, à près<br />
de 1000 m d’altitude, certains<br />
quartiers ont été pratiquement<br />
isolées, comme Tafrent et Kef<br />
Lakehal. Dans la matinée, <strong>un</strong><br />
seul bulldozer était opérationnel<br />
pour dégager la chaussée<br />
sur le boulevard principal entre<br />
la cité Ziadia et le parc d’attractions,<br />
mais il s’avérait insuffisant.<br />
«Pour ceux qui n’avaient<br />
pas de déplacements urgents,<br />
vaut mieux rester chez soi», témoigne<br />
<strong>un</strong> habitant de Oued El<br />
Had. De nombreux habitants<br />
de El Gammas, Sidi Mabrouk,<br />
El Mansourah et Sakiet Sidi<br />
Youcef ont éprouvé des difficultés<br />
à rejoindre leur lieu de<br />
travail, alors que la cité Daksi,<br />
El Watan - L<strong>un</strong>di 4 février 2013 - 6<br />
L’ACTUALITÉ<br />
IMPORTANTES CHUTES DE NEIGE À CONSTANTINE<br />
Circulation diffi cile<br />
et écoles fermées<br />
es quelques chutes de neige<br />
L qui se sont abattues ces<br />
dernières 24 heures ont isolé<br />
durant la matinée d’hier plusieurs<br />
villages de la wilaya<br />
de Bouira. Une situation qui<br />
a rendu, <strong>un</strong>e fois de plus, la<br />
vie rude aux villageois des<br />
comm<strong>un</strong>es montagneuses. Les<br />
localités très éloignées des<br />
axes routiers craignent le pire,<br />
d’autant plus que les prévisions<br />
météorologiques prévoient <strong>un</strong>e<br />
autre tempête de neige pour aujourd’hui.<br />
Hier, la route reliant<br />
les deux comm<strong>un</strong>es, Mamoura<br />
et Dechmia, était coupée<br />
à la circulation automobile.<br />
D’autres villages, à l’instar<br />
d’Illithen et Imezdhourar, perchés<br />
à plus de 900 mètres, dans<br />
la comm<strong>un</strong>e de Saharidj, à l’est<br />
Hier le centre-ville de Constantine était couvert de neige<br />
lieu du chantier de la trémie, Mourad et Zighoud Youcef.<br />
est devenue <strong>un</strong> immense bourbier.<br />
Pour ceux qui voulaient PAS DE PAIN, PAS DE LAIT<br />
rejoindre la ville par l’ouest, Il fallait faire le tour de plu-<br />
l’accès par la route d’El Menia sieurs boulangeries pour trou-<br />
était des plus risqués, selon les ver du pain. Hier, plusieurs<br />
propos de certains habitants de n’ont pas livré la moindre ba-<br />
Hamma Bouziane, Didouche guette. «Mes deux ouvriers,<br />
L<br />
es importantes chutes de neige qui se sont<br />
abattues dans la nuit de samedi à dimanche<br />
sur l’ensemble du territoire de la wilaya ont<br />
causé des désagréments aux riverains. Selon <strong>un</strong><br />
cadre de la Protection civile, «les intempéries<br />
ont bloqué toute activité dans les agglomérations<br />
situées le long du massif montagneux du nord.<br />
Les comm<strong>un</strong>es de Tassadane Haddada et Minar<br />
Zaraza, où l’ensemble des chemins comm<strong>un</strong>aux<br />
et des chemins de wilaya étaient paralysés». Plusieurs<br />
m<strong>un</strong>icipalités, pour ne citer que Hamala,<br />
Chigara, Beinen et Tassala Lamtaï, ont même été<br />
durement affectées par la poudreuse. La densité<br />
habitant la nouvelle ville Ali<br />
Mendjeli, étaient bloqués ce<br />
matin sur la route, c’est pour<br />
cela que nous n’avons pas<br />
travaillé aujourd’hui», regrette<br />
<strong>un</strong> boulanger, qui affirme que<br />
cette situation tend à se banaliser.<br />
Même chanson du côté<br />
des distributeurs de lait, dont<br />
la plupart se sont contentés<br />
de livrer leur marchandise au<br />
centre-ville. «Nous ne pouvons<br />
nous déplacer vers les hauteurs<br />
car la route est risquée»,<br />
affirme l’<strong>un</strong> d’eux. Le constat<br />
est le même chez les transporteurs,<br />
dont la majorité n’ont<br />
pas rejoint les stations de bus,<br />
laissant des usagers sur le carreau.<br />
Les mauvaises conditions<br />
météorologiques ont poussé<br />
aussi la plupart des établissements<br />
scolaires à fermer leurs<br />
portes. Une aubaine pour les<br />
écoliers, collégiens et lycéens,<br />
qui s’en sont donné à cœur joie<br />
en s’offrant des moments de<br />
joie sur le manteau blanc qui,<br />
il faut l’avouer, en dépit de tous<br />
les désagréments, a donné à la<br />
ville <strong>un</strong>e image que les amoureux<br />
des photos souvenir n’ont<br />
pas ratée. S. Arslan<br />
MILA<br />
Des populations en diffi culté<br />
en haute montagne<br />
de la neige était telle que des centaines d’enfants<br />
n’ont pu rallier leurs écoles par manque, voire<br />
absence totale de moyens de locomotion. La<br />
RN5A (Oued Athmania-Mila) à Ouled El Kaïm,<br />
la RN100 à Bouhatem et la RN77A à Tassadane<br />
Haddada reliant Ferdjioua à la wilaya de Jijel,<br />
étaient impraticables dans la matinée d’hier. «La<br />
circulation automobile a été majoritairement rétablie<br />
sur ces tronçons, à la faveur de la mise en<br />
œuvre systématique du dispositif de déneigement<br />
impliquant chasse-neige et engins de déblaiement<br />
des APC», souligne le même responsable.<br />
M. Boumelih<br />
BOUIRA<br />
Inquiétude des villageois<br />
de Bouira, étaient également<br />
coupés du reste du monde. La<br />
route reliant les deux hameaux<br />
au chef-lieu comm<strong>un</strong>al était<br />
bloquée pour cause d’amoncellement<br />
de neige. Les autorités<br />
locales ont mobilisé, dès les<br />
premières heures de la matinée,<br />
tous les moyens possibles pour<br />
dégager la route et permettre<br />
aux villageois d’accéder à la<br />
ville pour s’approvisionner en<br />
denrées alimentaires et en gaz<br />
butane, a précisé <strong>un</strong> élu à<br />
l’APC, contacté par téléphone.<br />
Celui-ci, qui a indiqué que la<br />
route a été ouverte à la circulation<br />
automobile, a précisé<br />
qu’<strong>un</strong>e demande a été faite aux<br />
responsables de la Société de<br />
distribution de gaz et d’électricité<br />
de Bouira pour pouvoir<br />
ouvrir <strong>un</strong> stock en gaz butane<br />
au niveau du parc comm<strong>un</strong>al de<br />
la région, et ce, pour faire face<br />
à la situation en cas d’alerte<br />
et de besoin, durant toute la<br />
période hivernale. Par ailleurs,<br />
à Takerboust, sur les hauteurs<br />
de la comm<strong>un</strong>e d’Aghbalou,<br />
la neige a provoqué de nombreux<br />
désagréments. Selon des<br />
villageois, les élèves n’ont pas<br />
pu rejoindre hier leur école,<br />
coincés par la neige. Notons<br />
que plusieurs axes routiers<br />
demeurent toujours fermés à<br />
toute circulation automobile,<br />
notamment les RN15 et 30<br />
reliant les deux wilayas, Bouira<br />
et Tizi Ouzou, bloquées au<br />
niveau du col de Tirourda et de<br />
Tizi n’Kouilal. Des perturbations<br />
ont été aussi enregistrées<br />
PHOTO : EL WATAN<br />
sur les RN18 et 8, et le CW<br />
127. Contacté par téléphone, le<br />
P/APC d’Ath Laâziz, au nord<br />
de Bouira, a indiqué que les<br />
autorités locales ont fait appel<br />
aux entreprises privées afin<br />
d’intervenir avec leurs moyens<br />
pour dégager les routes.<br />
Amar Fedjkhi<br />
L<br />
JIJEL<br />
Plusieurs routes<br />
de montagne<br />
coupées<br />
es fortes chutes de neige qui recouvre d’<strong>un</strong> manteau blanc les<br />
régions montagneuses de la wilaya de Jijel ont provoqué la<br />
coupure de plusieurs tronçons routiers et <strong>un</strong>e perturbation de<br />
la circulation sur d’autres. Ainsi, la RN77 reliant Jijel à El Eulma est<br />
bloquée au niveau du col de Tamentout, au sud de la comm<strong>un</strong>e de<br />
Djimla, de même que la RN105 reliant Djimla à Zeghaïa, au niveau<br />
du col de Fedoulès, au sud-est de Djimla. A l’ouest de la wilaya, c’est<br />
le CW137 entre Ziama Mansouriah et Erraguène qui est coupé au<br />
niveau de Bir Ghezala ainsi que les CW reliant Erraguène à Selma<br />
et Selma à Texenna. A l’est de la wilaya, la route reliant Sidi Marouf<br />
à Ouled Rabah est fermée à cause des amas de neige au niveau de<br />
Boutouil. La circulation est par contre difficile sur les axes reliant<br />
Chekfa à Bordj T’har, Ouled Askeur à Chahna et les mechtas Maïda<br />
à Indlou dans la comm<strong>un</strong>e de Ghebala. Des moyens de déneigement<br />
ont été, à cet effet, mobilisés dans les comm<strong>un</strong>es concernées de<br />
même que l’acquisition de 120 tonnes de sel. Ainsi, 20 engins des<br />
travaux publics et 5 chasse-neige sont actuellement à pied d’œuvre<br />
pour rouvrir les tronçons coupés et maintenir la circulation sur<br />
les principaux axes routiers. La wilaya a fait savoir que le plan de<br />
déneigement porte sur <strong>un</strong> total de 114 engins, dont 9 bulls, 35 chargeurs,<br />
21 rétro-chargeurs, 29 niveleuses, 12 pelles mécaniques, 3<br />
porte-engins et 5 chasse-neige. Le présent dispositif, assure-t-on, est<br />
maintenu durant toute la durée du bulletin météo spécial. Fodil S.<br />
SÉTIF<br />
Une partie<br />
de la région nord isolée<br />
es fortes chutes de neige, qui se sont abattues hier sur les diffé-<br />
L rentes localités de la wilaya de Sétif, ont recouvert la région d’<strong>un</strong><br />
épais manteau blanc. Elles ont rendu le sourire aux agriculteurs et<br />
gestionnaires des ressources hydriques, mais ont bloqué le réseau<br />
routier en de nombreux endroits. La circulation était ainsi fermée<br />
à Aïn Kébira, Amoucha, Bouandas, Aït Tizi, Aït Nawal M’zada, et<br />
dans d’autres agglomérations du nord de la wilaya. Une telle situation<br />
a isolé plusieurs villages et douars, notamment les bourgades montagneuses.<br />
L’activité économique a observé <strong>un</strong> temps mort. Plus de<br />
90% des établissements scolaires et administratifs n’ont pas ouvert<br />
leurs portes, tout comme l’aéroport où tous les vols ont été annulés.<br />
Selon <strong>un</strong> agent de Sonelgaz, les équipes d’intervention de l’entreprise<br />
ont, dans la nuit de samedi à dimanche, sauvé d’<strong>un</strong>e mort certaine 20<br />
familles intoxiquées au monoxyde de carbone (gaz brûlé) à Drakébila.<br />
D’après notre source, les citoyens habitent deux bâtiments publics<br />
dépourvus de cheminées collectives. Ces logements ont été réceptionnés,<br />
nous dit-on, dernièrement. Notons que la couche de neige<br />
a atteint dans certains endroits <strong>un</strong>e épaisseur de plus de 50 cm, alors<br />
que le thermomètre est descendu en dessous de zéro, dans la nuit de<br />
samedi à dimanche. Pour ne pas connaître les misères vécues par la<br />
population du nord de la wilaya qui avait souffert, l’année dernière,<br />
du manque de produits énergétiques (bonbonnes de gaz et gasoil), <strong>un</strong><br />
centre d’enfûtage est fonctionnel à Bougaâ. Pour le déneigement des<br />
axes routiers, notamment les RN5, 75 et 9, reliant Sétif à Bordj Bou<br />
Arréridj et Béjaïa, de nombreux engins de travaux publics des deux<br />
secteurs (privé et public) sont à cet effet réquisitionnés. En dépit des<br />
dispositions prises, les citoyens des zones enclavées, gardant toujours<br />
en mémoire la galère de l’hiver dernier, craignent la pénurie des<br />
produits alimentaires<br />
et<br />
énergétiques,<br />
d’autant plus<br />
que la vague<br />
de froid et<br />
les chutes de<br />
neige persisteront.<br />
Beniaïche<br />
Kamel
L<br />
SUR LE VIF<br />
El Watan - L<strong>un</strong>di 4 février 2013 - 7<br />
ALGER INFO<br />
LES INONDATIONS À ALGER-PLAGE<br />
Le quartier toujours<br />
sous la menace<br />
● Les habitants demandent <strong>un</strong>e prise en charge effective du problème, d’autant plus que<br />
les inondations qui touchent le quartier sont récurrentes.<br />
es inondations à Alger-Plage, dans<br />
la comm<strong>un</strong>e de Bordj El Bahri,<br />
sont récurrentes. Il ne passe pas<br />
de saison estivale sans que les habitations<br />
ne soient submergées par les<br />
torrents d’eaux, qui plus est provenant<br />
des canalisations des eaux usées.<br />
Le quartier le plus touché par ces<br />
inondations à caractère itératif est<br />
sans auc<strong>un</strong>e équivoque «Ihadène».<br />
La majorité des maisons situées dans<br />
cette partie de la comm<strong>un</strong>e est sujette aux<br />
inondations de manière systématique.<br />
A la moindre chute de pluie, les habitants<br />
s’attendent au pire. «Le problème<br />
des inondations au niveau de notre<br />
quartier remonte à plusieurs années,<br />
mais auc<strong>un</strong>e solution n’a été mise en<br />
œuvre par les pouvoirs publics afin<br />
d’y remédier d’<strong>un</strong>e manière définitive»,<br />
regrette <strong>un</strong> habitant du quartier, et d’ajouter<br />
: «Cette situation pénalisante n’a<br />
jamais fait l’objet d’<strong>un</strong>e prise en charge<br />
sérieuse de la part des pouvoirs publics.»<br />
Les plus<br />
nationalistes des<br />
Algériens fuient les<br />
programmes de<br />
l’Unique !<br />
Les habitants mettent en cause le réseau de canalisation défaillant<br />
Il y a quelques années, les autorités<br />
locales avaient entrepris des travaux d’envergure<br />
sur le réseau d’assainissement.<br />
Il était question, d’après les habitants,<br />
de refaire la canalisation principale qui<br />
traverse toute l’artère d’Alger-Plage, de la<br />
cité Cosider jusqu’aux Ondines.<br />
Malheureusement, ces travaux n’ont servi<br />
à rien, puisque l’année-même de la fin<br />
des travaux il y a eu des inondations<br />
comme si n’avait été entrepris.<br />
«Cette situation renseigne sur la nonfiabilité<br />
de l’étude réalisée en ce tempslà»,<br />
dira <strong>un</strong> résidant du quartier Ihadène.<br />
A chaque émission du bulletin météorologique,<br />
les habitants d’Alger-Plage<br />
sont dans <strong>un</strong>e angoissante attente.<br />
«A chaque fois que les intempéries arrivent,<br />
nous nous retrouvons seuls face<br />
aux eaux en furie», déclarent nos interlocuteurs.<br />
Les responsables locaux se sont illustrés,<br />
des années durant, par leur total désengagement<br />
face à ce problème qui mine la vie<br />
DILEMME<br />
de ces citoyens. Pour lutter contre les eaux<br />
qui envahissent leurs demeures, les habitants<br />
ont recours à des moyens dérisoires.<br />
En guise de rempart contre les inondations,<br />
des sacs remplis de sable sont disposés<br />
devant les maisons, généralement<br />
ces besaces résistent quelques heures<br />
seulement et finissent par céder sous la<br />
pression de la crue qui emporte tout sur<br />
son passage.<br />
Selon des habitants du quartier, le problème<br />
à Alger-Plage ne relève pas seulement<br />
de l’entretien des canalisations<br />
qui laisse d’ailleurs à désirer, il est<br />
également d’ordre topographique, «toute<br />
cette partie de la comm<strong>un</strong>e est située sous<br />
le niveau de la mer», nous précise-t-on.<br />
Afin de connaître la stratégie adoptée par<br />
le nouveau staff m<strong>un</strong>icipal devant solutionner<br />
le problème, nous avons essayé à<br />
maintes reprises d’avoir <strong>un</strong> entretien avec<br />
les responsables de l’APC, mais nos multiples<br />
tentatives sont restées sans suite.<br />
K. Saci<br />
PHOTO : EL WATAN<br />
COMMERCE : PLUS DE 1000<br />
LOCAUX COMMERCIAUX<br />
FERMÉS<br />
La Direction du commerce de la<br />
wilaya d’Alger (DCP) a procédé,<br />
au cours de l’année 2012, à la<br />
fermeture de 1079 locaux<br />
commerciaux, à l’issue de près<br />
de 200 000 interventions sur le<br />
territoire de la wilaya, a-t-on<br />
appris, dimanche, auprès de<br />
cette direction. Ces<br />
interventions, qui ont touché les<br />
activités de production, de<br />
distribution et de ventes en gros<br />
et au détail, ont donné lieu<br />
également à la saisie de plus de<br />
84 tonnes de marchandises<br />
impropres à la consommation ou<br />
non conformes à la<br />
réglementation en vigueur,<br />
d’<strong>un</strong>e valeur de 38 millions de<br />
dinars, a précisé à l’APS le<br />
responsable du contrôle au<br />
niveau de la DCP, Mohamed<br />
Hadjal. L’absence d’hygiène, la<br />
vente de produits impropres à la<br />
consommation, le défaut<br />
PHOTO : LYES H.<br />
EL ACHOUR<br />
LES ROUTES TOUJOURS<br />
IMPRATICABLES<br />
n dépit des écrits dans la presse et des «appels de détresse»<br />
E des habitants de la localité d’El Achour, la situation n’a<br />
pas changé d’<strong>un</strong> iota. En effet, la route principale menant d’El<br />
Achour vers la cité AADL de Sebbala est toujours quasiment<br />
impraticable, continuant à causer d’innombrables désagréments<br />
aux automobilistes, forcés de subir des bouchons interminables.<br />
«Voyez vous-même, les élus locaux que nous avons choisis pour<br />
prendre en charge nos revendications n’ont même pas pris la<br />
peine de résoudre ce problème. La route est toujours impraticable<br />
en dépit de nos appels de détresse», lance <strong>un</strong> habitant.<br />
Un autre renchérit : «Les élus de cette m<strong>un</strong>icipalité n’ont jamais<br />
mis les pieds dans notre cité depuis leur élection comme si,<br />
aujourd’hui, ils ne sont pas concernés par nos problèmes.»<br />
Les habitants de cette cité en appellent au wali délégué de la<br />
circonscription administrative de Draria et au wali d’Alger<br />
afin d’exiger des élus la réfection de la route et mettre <strong>un</strong> terme<br />
aux souffrances des résidants. Un autre problème, et non des<br />
moindres, est soulevé par les habitants de la cité AADL de Sebbala.<br />
Il s’agit de celui du transport en comm<strong>un</strong> qui fait défaut<br />
depuis quelque temps. «Les transports en comm<strong>un</strong> ont déserté<br />
cette ligne à cause des embouteillages. A présent, seuls <strong>un</strong> ou<br />
deux bus font la navette, mais il faut patienter plus de deux<br />
heures pour rallier Aïn Allah. Vous avez aussi, bien sûr, la possibilité<br />
de faire appel à <strong>un</strong> taxi clandestin à raison de 200 DA la<br />
course», se désole notre vis-à-vis. N. K.<br />
AÏN NAÂDJA<br />
BAGARRES ENTRE<br />
COMMERÇANTS INFORMELS<br />
es habitants de Aïn Naâdja, dans la comm<strong>un</strong>e de Gué de<br />
L Constantine, n’en peuvent plus de ces interminables rixes<br />
entre commerçants informels. Il y a quelques jours, <strong>un</strong>e énième<br />
bagarre a éclaté entre je<strong>un</strong>es vendeurs. M<strong>un</strong>is de sabres et de<br />
gourdins, ils ont semé <strong>un</strong>e véritable panique parmi les citoyens,<br />
nombreux à venir faire leurs emplettes. L’incident a failli tourner<br />
au drame, n’était l’intervention de certains commerçants et<br />
autres citoyens qui se sont interposés pour éviter le pire. La bagarre<br />
avait pour cause <strong>un</strong> malentendu entre vendeurs concernant<br />
l’espace à exploiter pour étaler leurs marchandises, selon des<br />
témoins. Un problème qui perdure depuis des années et qui est<br />
<strong>un</strong> véritable casse-tête en raison de la récurrence des confrontations<br />
entre commerçants illégaux. Une situation conflictuelle<br />
qui empire à cause du nombre de vendeurs en constante augmentation.<br />
En fait, on apprend que certains commerçants sont<br />
originaires de la comm<strong>un</strong>e de Gué de Constantine, alors que<br />
d’autres viennent de Baraki et des Eucalyptus. Les habitants ont<br />
exprimé leur ras-le-bol à cause de ces rixes, mais admettent toutefois<br />
le grand service que leur rend ce marché. Il est à préciser<br />
que ce marché informel a été éradiqué dans <strong>un</strong> premier temps,<br />
puis les vendeurs sont revenus occuper les lieux, et ce, faute<br />
d’<strong>un</strong> espace aménagé ou de locaux commerciaux en mesure de<br />
leur éviter <strong>un</strong> chômage forcé. Dans ce marché situé à la cité des<br />
720 Logements, les commerçants proposent notamment des<br />
fruits et légumes et autres articles de ménage. D. G.<br />
24 HEURES<br />
d’affichage des prix et<br />
l’étiquetage constituent les<br />
principales causes de ces<br />
infractions sanctionnées par<br />
cette direction. La valeur des<br />
transactions commerciales sans<br />
facturation a, quant à elle,<br />
dépassé 1,5 milliard de dinars,<br />
selon la même source.<br />
JARDIN D’ESSAI : ESPACE<br />
DÉDIÉ AUX ZONES HUMIDES<br />
Le Jardin d’essai du Hamma<br />
(Alger) compte <strong>un</strong> nouvel espace<br />
dédié aux zones humides,<br />
connues pour leur richesse<br />
végétale et animale, <strong>un</strong>ique en<br />
son genre. Ce nouvel espace<br />
comprend, dans <strong>un</strong>e première<br />
phase, 30 variétés végétales et<br />
plusieurs espèces animales<br />
locales, a précisé à l’APS, M me<br />
Kenza Benmerri, chargée de la<br />
gestion de la biodiversité au<br />
Jardin d’essai du Hamma, en<br />
marge des portes ouvertes<br />
organisées à l’occasion de la<br />
Journée mondiale des zones<br />
humides (2 février). Cet espace a<br />
été créé en vue de sensibiliser<br />
sur l’importance de la protection<br />
des zones humides, qui<br />
contribuent à la préservation de<br />
l’équilibre des écosystèmes, a<br />
souligné la responsable, mettant<br />
en exergue les efforts actuels<br />
pour l’agrandissement de cet<br />
espace.<br />
BAB EZZOUAR : REVOILÀ<br />
L’INFORMEL<br />
L’informel est de retour dans la<br />
comm<strong>un</strong>e de Bab Ezzouar. Les<br />
abords du marché du 8 Mai 1945<br />
sont de nouveau squattés. Des<br />
étals sont installés sur la route<br />
dégradée qui mène au marché<br />
comm<strong>un</strong>al. Le lieu s’est<br />
transformé en décharge à ciel<br />
ouvert. Des gravats, des<br />
bouteilles en plastique, des<br />
sachets et des cartons<br />
s’amoncellent tout autour du<br />
marché couvert. Les riverains<br />
dénoncent l’indifférence des<br />
autorités locales.
D<br />
urant l’année 2012, les services<br />
de la police judiciaire<br />
de l’Est ont enregistré 85<br />
595 affaires de crimes et délits,<br />
soit 50 % de l’ensemble global à<br />
l’échelle nationale, selon le bilan<br />
de cette année dans la région, dont<br />
<strong>un</strong>e copie nous a été transmise, et<br />
qui englobe 15 wilayas, soit 11<br />
475 693 habitants.<br />
De ce nombre d’affaires, 53324<br />
ont été traitées, incriminant 60<br />
425 personnes dont 3082 mineurs.<br />
La wilaya de Constantine est classée<br />
première avec 10 081 affaires,<br />
suivie par celle de Sétif, avec 8<br />
050 affaires, puis Batna avec 7233<br />
affaires et enfin les wilayas de<br />
Annaba et Tébessa avec respectivement<br />
6453 et 6 553 affaires.<br />
Le rapport indique que 60 416<br />
affaires sont liées à l’atteinte<br />
aux personnes et aux biens publics,<br />
soit <strong>un</strong> taux de 70.58 % de<br />
l’ensemble des affaires de crimes<br />
et délits enregistrées durant l’année<br />
2012. Concernant l’atteinte<br />
aux personnes, le comm<strong>un</strong>iqué<br />
montre que l’on a enregistré en<br />
2012 31669 cas, soit <strong>un</strong>e augmentation<br />
par rapport à 2011, où<br />
l’on a dénombré 28 042 cas. Il est<br />
à relever que, selon le document<br />
en notre possession, le meurtre a<br />
connu <strong>un</strong>e légère baisse puisque<br />
l’on compte 99 affaires en 2012<br />
contre 101 en 2011. Par contre,<br />
les affaires d’atteinte aux biens<br />
publics est en hausse notamment,<br />
le vol de véhicules, qui a connu<br />
<strong>un</strong>e augmentation durant l’année<br />
2012 avec <strong>un</strong> total de 762 affaires<br />
El Watan - L<strong>un</strong>di 4 février 2013 - 7<br />
RÉGION EST<br />
BILAN DE LA POLICE JUDICIAIRE 2012 À L’EST<br />
Recrudescence de la criminalité<br />
● Les wilayas de Constantine, de Sétif et de Annaba trônent sur le podium des crimes et délits.<br />
contre 728 en 2011. Et c’est la wilaya<br />
de Constantine qui est leader<br />
en la matière avec 146 affaires,<br />
Sétif se trouve en deuxième position<br />
avec 100 affaires, Annaba<br />
avec 83 affaires et enfin Batna<br />
avec 61 affaires. Notons que l’ensemble<br />
des affaires enregistrées<br />
dans ce même volet (atteinte aux<br />
biens publics) est estimé à 28 747<br />
en 2012 contre 26 536 en 2011.<br />
En outre, les crimes économiques<br />
sont aussi en hausse, comparés à<br />
l’année précédente, puisque les<br />
services ont traité ont traité 1031<br />
affaires, dont 165 affaires de<br />
contrebande en 2012 contre 920<br />
affaires en 2011, dont 140 affaires<br />
de contrebande. Dans le cadre de<br />
la lutte contre le trafic de drogue,<br />
si l’on compte 2293 affaires en<br />
2011 dans la région est du pays, le<br />
nombre a augmenté de 31,22% en<br />
2012, puisqu’il atteint le chiffre de<br />
3009. ainsi l’on a 567 à Annaba,<br />
449 à Sétif et 288 à Constantine.<br />
Ce sont 164, 3 kg de drogue saisis<br />
à Batna, 163,1 kg à Tébessa et<br />
101,4 kg à Bejaia. Par ailleurs, les<br />
services de la prévention routière<br />
et la sécurité des routes ont comptabilisé<br />
21 087 délits routiers,<br />
établi 228 210 amendes, et retiré<br />
40 324 permis; 4 638 véhicules<br />
ont été mis en fourrière. En ce<br />
qui concerne les accidents de la<br />
circulation, qui ont <strong>un</strong>e légère<br />
régression de 4,47 %, les mêmes<br />
services déclarent que 5984 accidents<br />
ont eu lieu en 2012, faisant<br />
234 morts et 7461 blessés.<br />
O. -.S. Merrouche<br />
BISKRA<br />
Leïla Legmar, <strong>un</strong>e femme et <strong>un</strong>e plume<br />
passionnées<br />
près avoir présenté, à la librairie générale<br />
A d’El Biar à Alger, son premier recueil de<br />
poésie intitulé «Plume passionnée», paru en<br />
France aux éditions Edilivre, Leïla Legmar a<br />
tenu à faire <strong>un</strong> crochet par Biskra, où elle a vécu<br />
durant plus de 20 ans, avant de regagner Lyon<br />
où elle vit actuellement. La semaine dernière,<br />
elle a animé <strong>un</strong>e séance de vente-dédicace au<br />
club des retraités de l’éducation nationale de la<br />
Reine des Ziban. D’emblée, ce bout de femme,<br />
véritable pile électrique tant elle déborde<br />
d’énergie comm<strong>un</strong>icative, s’affirme comme<br />
<strong>un</strong>e grande poétesse maîtrisant parfaitement<br />
les langues arabe et française. Née en 1946<br />
à Bougaâ d’<strong>un</strong> père ayant été mobilisé pour<br />
les Première et Seconde guerres mondiales et<br />
jouissant de ce fait de la double nationalité, elle<br />
a quitté l’Algérie en décembre 1993 au plus<br />
fort des turbulences politico-religieuses parce<br />
que, dit-elle, «on voulait m’imposer <strong>un</strong> nouveau<br />
mode de vie.» Après avoir obtenu ses diplômes<br />
en informatique et réussi ses concours de recrutement,<br />
elle a travaillé au quai d’Orsay à Paris.<br />
Puis, elle a passé quelques années en Egypte<br />
et à Bahreïn aux ambassades de France. Son<br />
amour de la langue et <strong>un</strong>e sensibilité à fleur<br />
de peau la poussent alors à écrire des poèmes<br />
164, 3 kg de drogue saisis à Batna<br />
CONSTANTINE<br />
MISE EN PLACE D’UN DISPOSITIF DE VEILLE<br />
ET DE SUIVI DES INTEMPÉRIES<br />
Un dispositif de veille et de suivi des intempéries a été mis en place<br />
hier par les autorités locales, apprend on auprès de la cellule de<br />
comm<strong>un</strong>ication de la wilaya de Constantine. Selon la même source,<br />
ce dispositif regroupant des intervenants représentant l’APC, les<br />
travaux publics, la direction de l’énergie et des mines, etc.) a pour<br />
mission «l’intervention rapide et efficace en matière de déneigement<br />
des voies et des routes et le déplacement et l’approvisionnement de<br />
la population en gaz butane et en denrées alimentaires dans les<br />
sur tous les thèmes de la vie : le pays natal, les<br />
instants indélébiles de son enfance, la famille,<br />
les enfants, la nature, la mère, le soleil, la foi,<br />
la mort, le silence, la nostalgie, l’amitié, la tolérance<br />
et l’amour. Ce sentiment-là, l’amour qui<br />
demeure pour elle l’ultime quête de toute vie<br />
«étant entendue que l’amour de soi, des autres<br />
et de la vie aide à forcer la chance à s’occuper<br />
de nous», dit-elle, est à la source de son appétit<br />
de la vie et de l’écriture. Même la défection<br />
de la muse, compagne inévitable et maîtresse<br />
parfois récalcitrante des poètes ciseleurs de la<br />
langue et esthètes des émotions indicibles, inspire<br />
Leïla Legmar. Dame au grand cœur, fidèle<br />
à ses amis d’enfance tout autant qu’à ses émois<br />
de femme amoureuse impénitente de l’Algérie,<br />
elle offre aux amateurs de poésie <strong>un</strong>e œuvre de<br />
135 pages remplie de tendres passions et dénotant<br />
d’<strong>un</strong>e grande expérience des humains et de<br />
la houle insondable qui les meut de l’intérieur.<br />
«Plume passionnée» est incontestablement <strong>un</strong><br />
condensé poétisé de sa vie et de ce que celle-ci<br />
lui a apporté de beaux et de sublimes mais aussi<br />
de regrettables et de douloureux. Maintenant<br />
que l’Algérie a retrouvé son appétence pour les<br />
arts et la littérature, Leïla Legmar aspire à trouver<br />
<strong>un</strong> éditeur national pour <strong>un</strong>e seconde œuvre<br />
PHOTO: ARCHIVES/EL WATAN<br />
chefs-lieux des comm<strong>un</strong>es ainsi qu’au niveau des localités les plus<br />
isolées du territoire de la wilaya ». Plus de 500 agents équipés sont<br />
mobilisés afin de mener à bien les opérations de balayage, de salage<br />
et bien d’autres travaux ; les moyens matériels sont 4 chasseneiges,<br />
6 chargeurs, 8 niveleuses et 6 camions. Nous saurons<br />
également que 6 151 bombonnes de gaz avaient été distribuées sur<br />
l’ensemble des comm<strong>un</strong>es de la wilaya auparavant, et 7700 autres<br />
l’ont été également durant la journée d’hier. O. -S. M.<br />
poétique qui est en gestation, car, «même si je<br />
vis en France, mon cœur est toujours algérien,<br />
mes pensées son toujours destinées à l’Algérie<br />
et je veux aller à la rencontre de mes lecteurs<br />
naturels.», a-t-elle confié. Hafedh Moussaoui<br />
L<br />
KHENCHELA<br />
Le ras-le-bol des<br />
habitants de M’sara<br />
es habitants de la comm<strong>un</strong>e de M’sara, relevant<br />
de la daïra de Bouhmama, à 75 km de Khen-<br />
chela, sont en colère, à cause des perturbations<br />
dans le réseau Mobilis, seul réseau mobile existant<br />
dans la comm<strong>un</strong>e, ainsi que celui du téléphone fixe et<br />
la connection à Internet. Ils n’ont plus auc<strong>un</strong> moyen<br />
de comm<strong>un</strong>ication, ce qui malheureusement plonge<br />
leur comm<strong>un</strong>e dans l’isolement total. Cela les oblige<br />
aussi à se déplacer aux comm<strong>un</strong>es limitrophes pour<br />
faire des appels téléphoniques, surtout dans les cas<br />
urgent.<br />
Nos interlocuteurs ne savent plus quoi faire devant<br />
ces perturbations à répétition, surtout lorsqu’il fait<br />
mauvais temps. Ils expriment leur ras-le-bol quant à<br />
leur isolement. Certains diront ceci : «Nous sommes<br />
privés de comm<strong>un</strong>ication, notre vie est suspendue<br />
à <strong>un</strong> coup de fil. Cette situation est inadmissible. Il<br />
s’agit d’<strong>un</strong>e panne quelque part. Nous avons posé le<br />
problème à maintes reprises. Mais les responsables<br />
concernés n’ont pas l’intention de le régler définitivement.<br />
Nos multiples démarches sont restées lettre<br />
morte face a <strong>un</strong>e lenteur dans la réparation de cette<br />
panne qui nous cause beaucoup de désagréments.»<br />
Les habitants souffrent aussi des coupures récurrentes<br />
d’électricité s’étalant parfois sur plusieurs heures<br />
dans la journée. Ce qui malencontreusement génère<br />
de sérieuses tracasseries. «Ce problème nous rend la<br />
vie difficile, car il complique davantage la situation»,<br />
disent-ils<br />
Ils demandent <strong>un</strong>e intervention urgente de la part des<br />
responsables concernés pour mettre <strong>un</strong> terme à ces<br />
problèmes qui ont trop duré. Pour rappel, ces problèmes<br />
ont été relevés à plusieurs reprises dans nos<br />
précédentes livraisons. Les responsables concernés<br />
nous ont affirmé que le problème de perturbations<br />
du réseau téléphonique réside dans les défaillances<br />
au niveau de câbles électriques. et celui des coupures<br />
d’électricité au transformateur d’énergie électrique,<br />
en service, qui est de faible capacité par rapport au<br />
nombre de foyers alimentés. Mais les promesses des<br />
responsables n’ont, à ce jour, pas été tenues, selon des<br />
habitants de ladite comm<strong>un</strong>e. Kaltoum Rabia<br />
BATNA<br />
21 accidents<br />
en <strong>un</strong>e semaine<br />
es services de la Protection civile de la wilaya de<br />
L Batna ont enregistré, durant la semaine écoulée,<br />
21 accidents de la circulation, qui ont fait <strong>un</strong> mort, <strong>un</strong><br />
quadragénaire, et 33 blessés. L’accident mortel a eu<br />
lieu sur la RN3 reliant Batna à Ain Touta. Le conducteur<br />
du véhicule touristique, de marque Renault type<br />
Clio, a perdu le contrôle de la voiture ; suite à quoi<br />
cette dernière a fait plusieurs tonneaux. Il est à noter<br />
que la majorité de ces accidents sont la conséquence<br />
de dérapages et de renversements des véhicules. En<br />
outre, <strong>un</strong>e voiture de marque Peugeot type 306, a été<br />
carbonisée dans le quartier périphérique de Kechida.<br />
Par ailleurs, <strong>un</strong> incendie a ravagé la cuisine d’<strong>un</strong><br />
appartement, sis à la cité 200 logements, dans la<br />
comm<strong>un</strong>e de Barika (80 kilomètres au sud-ouest du<br />
chef-lieu de wilaya). Selon la maîtresse de maison,<br />
l’incendie s’est déclaré suite à <strong>un</strong>e fuite de gaz provenant<br />
du tube en plastique qui alimentait la gazinière<br />
(tabo<strong>un</strong>a). S. M.<br />
SOUK AHRAS<br />
Spéculation sur les<br />
imprimés en langue<br />
française à l’état civil<br />
es formulaires en langue française ont disparu de<br />
L l’état civil de Souk Ahras et leur délivrance par les<br />
préposés aux guichets est quasiment impossible. Ceci<br />
est de rigueur pour le citoyen lambda. Hier, alors que<br />
tous les employés desdits services affichaient <strong>un</strong> niet<br />
catégorique à l’adresse de tous les demandeurs, <strong>un</strong> citoyen<br />
provocateur, déçu par cette situation qui prévaut<br />
depuis des semaines, s’est détaché de la foule pour<br />
quelques minutes et est revenu peu après avec des documents<br />
vierges à la main droite. «Voici le papier que<br />
vous cachiez», a-t-il dit. A. Djafri
REGGANE<br />
225 kg de kif<br />
traité<br />
abandonnés<br />
dans <strong>un</strong> camion<br />
Les éléments de la brigade<br />
de la Gendarmerie nationale<br />
de Zaouiet Ko<strong>un</strong>ta ont saisi,<br />
hier à 11 heures, <strong>un</strong>e quantité<br />
de 225 kg de kif traité,<br />
dissimulée sous des sacs<br />
de ciment dans <strong>un</strong> camion<br />
semi-remorque de marque<br />
Chacman. Agissant sur<br />
information faisant état d’<strong>un</strong><br />
camion suspect en stationnement<br />
sur la RN 6 entre la<br />
localité de Zaouiet Ko<strong>un</strong>ta<br />
et celle de Réggane, les gendarmes<br />
ont procédé à <strong>un</strong>e<br />
fouille qui s’est soldée par la<br />
saisie de la marchandise prohibée.<br />
Selon les premières<br />
informations le ou les trafiquants<br />
auraient abandonné<br />
leur camion et sa cargaison<br />
à la suite d’<strong>un</strong>e panne<br />
mécanique alors qu’ils se<br />
dirigeaient soit vers Réggane,<br />
soit vers Tamanrasset.<br />
L’enquête suit toujours son<br />
cours. A. A.<br />
MOSTAGANEM<br />
Un médecin<br />
agresse son<br />
collègue<br />
Stupéfiante est la mésaventure<br />
que vient de vivre<br />
<strong>un</strong> médecin du secteur<br />
sanitaire de Benabdlemalek<br />
Ramdane, comm<strong>un</strong>e côtière<br />
se trouvant à 30 km à l’est<br />
de Mostaganem. Selon des<br />
sources concordantes, le<br />
fonctionnaire aurait été<br />
agressé par <strong>un</strong> de ses collègues<br />
travaillant à la polyclinique<br />
de Sidi Lakhdar.<br />
L’agresseur aurait également<br />
brisé les vitres d’<strong>un</strong>e<br />
fenêtre du dispensaire où<br />
travaille son collègue. Ce<br />
dernier a été ausculté suite<br />
à l’agression et son état<br />
aura entraîné <strong>un</strong> arrêt de<br />
travail de 10 jours. Il semblerait<br />
que des relations professionnelles<br />
tendues entre<br />
le médecin agressé et <strong>un</strong>e<br />
collègue travaillant dans<br />
le même service seraient à<br />
l’origine de ce déplorable<br />
incident. En s’interposant<br />
pour régler ce différend,<br />
que nos sources qualifient<br />
de purement professionnel,<br />
le médecin à l’origine de<br />
l’agression s’est rendu coupable,<br />
ce qui a entraîné <strong>un</strong>e<br />
sanction conservatoire dans<br />
l’attente de la décision que<br />
ne manquera pas de prendre<br />
la direction de la Santé ainsi<br />
que le Conseil de l’Ordre des<br />
médecins. De son côté, le<br />
médecin victime de l’agression,<br />
complètement déstabilisé<br />
par cet acte, a déposé<br />
plainte auprès des services<br />
de la Gendarmerie nationale<br />
de Benabdelmalek<br />
Ramdane. Au sein du corps<br />
médical et de la population<br />
de la comm<strong>un</strong>e qui est régulièrement<br />
en contact avec<br />
le médecin agressé, c’est la<br />
consternation. Y. A.<br />
El Watan - L<strong>un</strong>di 4 février 2013 - 7<br />
RÉGION OUEST<br />
MASCARA<br />
Grève dans l’Éducation<br />
à l’appel de l’UNPEF<br />
L<br />
● Les syndicalistes justifient leur action, entre autres,<br />
par «le non-respect de la loi dans la gestion des affaires<br />
des fonctionnaires du secteur».<br />
e conseil de wilaya de<br />
l’Union nationale des<br />
personnels de l’Educa-<br />
tion et de la formation (Unpef)<br />
de Mascara a décidé d’observer<br />
aujourd’hui <strong>un</strong> mouvement<br />
de grève d’<strong>un</strong>e journée<br />
appuyé par <strong>un</strong> rassemblement<br />
de protestation, à 14 h de<br />
la même journée, devant le<br />
siège de l’Éducation de la<br />
wilaya de Mascara. Les syndicalistes<br />
justifient leur action<br />
par «l’absence de réponse favorable<br />
de la part des responsables<br />
locaux de l’Éducation<br />
aux revendications légitimes<br />
soulevées par le bureau de<br />
wilaya de l’Unpef, le non-respect<br />
de la loi dans la gestion<br />
des affaires des fonctionnaires<br />
du secteur, la multiplication<br />
des erreurs administratives,<br />
le non-respect des conseils<br />
de discipline et le non-respect<br />
des droits de l’activité syndicales<br />
dans les établissements<br />
scolaires».<br />
Le bureau de wilaya de<br />
l’Unpef n’hésite pas à tirer à<br />
boulets rouges sur le directeur<br />
de l’Éducation qui «n’a pas<br />
tenu ses engagements aux<br />
questions liées à l’application<br />
des sanctions, plus précisément<br />
celles correspondant au<br />
1 er et 2 ème degrés, conformément<br />
à la Loi 06/03». Parallèlement,<br />
les syndicalistes ont<br />
dénoncé l’état de dégradation<br />
avancée «de plusieurs établissements<br />
scolaires et l’absence<br />
de chauffage dans certains<br />
autres».<br />
Le mouvement de grève, précise<br />
le syndicat, sera suivi<br />
d’<strong>un</strong>e série de mouvements<br />
de protestation au niveau de<br />
l’ensemble des établissements<br />
scolaires jusqu’à la prise en<br />
charge de l’ensemble des revendications<br />
locales et nationales.<br />
Souag Abdelouahab<br />
BÉCHAR<br />
Le barrage de Djorf Torba<br />
est à revaloriser<br />
Le barrage de Djorf Torba (50 km à l’extrême ouest de Béchar)<br />
a Journée mondiale des Zones humides,<br />
L célébrée samedi à Béchar sous le slogan<br />
«Les zones humides protègent notre eau», a<br />
été marquée par l’organisation d’<strong>un</strong>e modeste<br />
excursion au barrage de Djorf Torba (50 km<br />
à l’extrême ouest de Béchar), initiée par la<br />
Conservation des Forêts.<br />
La direction de l’Environnement, la cellule<br />
de proximité et de solidarité de la comm<strong>un</strong>e<br />
d’Abadla rattachée à l’ADS, les Scouts musulmans,<br />
l’association Info.com, partenaires des<br />
collectivités locales figurent parmi les participants<br />
à cette journée. Et pour la première fois,<br />
<strong>un</strong> groupe de 20 écoliers du primaire et du<br />
secondaire ainsi qu’<strong>un</strong> groupe d’<strong>un</strong>e quinzaine<br />
d’enfants assistés ont pris part à cette excursion.<br />
Transportés par autocar, ces enfants émerveillés<br />
ont pu découvrir sur place <strong>un</strong>e exposition photos<br />
de la fa<strong>un</strong>e et de la flore.<br />
La découverte du site hydraulique (360 millions<br />
de m3 d’eau) a été <strong>un</strong>e joie pour ces enfants qui<br />
n’ont jamais visité cet endroit calme, loin des<br />
agitations urbaines. Cette visite du barrage de<br />
Djorf Torba a été suivie par des actions de nettoyage<br />
des abords du campement des visiteurs<br />
et d’<strong>un</strong>e opération de chaulage des arbres. Mais<br />
la carence la plus visible déplorée d’ailleurs par<br />
les participants à cette journée reste incontestablement<br />
la désolation des lieux où l’environnement<br />
pourtant humide se caractérise par la<br />
quasi-inexistence de verdure et reboisement,<br />
aux abords des rives du site.<br />
Les participants à cette journée n’ont pas manqué<br />
d’insister en particulier sur la valorisation<br />
de l’ouvrage hydraulique dans le cadre de projets<br />
de l’écotourisme.<br />
Ils ont mis l’accent sur la nécessité d’engager<br />
<strong>un</strong>e vaste opération de reboisement des lieux<br />
et surtout d’encourager les investisseurs à<br />
venir s’installer dans cet endroit offrant des<br />
conditions climatiques adéquates dans le but<br />
précisément de créer des espaces de détente et<br />
de loisirs qui manquent énormément à Béchar.<br />
M. Nadjah<br />
PHOTO : DR<br />
SIDI BEL ABBÈS<br />
Les auteurs<br />
d’<strong>un</strong> enlèvement de<br />
2 je<strong>un</strong>es fi lles arrêtés<br />
D<br />
eux personnes impliquées dans l’enlèvement de deux<br />
je<strong>un</strong>es filles <strong>un</strong>iversitaires ont été interpellées avant-hier<br />
par la Gendarmerie nationale au niveau de la ferme «Si<br />
Youcef», dans la localité de Sidi Khaled, située à 11 kilomètres à<br />
l’ouest du chef-lieu de la wilaya. Selon le groupement de la Gendarmerie<br />
nationale, les deux mis en cause, agés de 24 et 30 ans,<br />
auraient accompli leur forfait en plein centre-ville de Sidi Bel<br />
Abbès en embarquant les deux je<strong>un</strong>es filles à bord d’<strong>un</strong> camion<br />
frigorifique de marque JAC avant de les conduire vers la localité<br />
de Sidi Khaled.<br />
Alertés grâce au numéro vert 10-55, les gendarmes, qui ont<br />
déployé plusieurs de leurs <strong>un</strong>ités à travers la localité de Sidi Khaled,<br />
sont parvenus à retrouver les deux filles et à mettre la main<br />
sur leurs ravisseurs. Ces derniers, déférés hier devant le parquet<br />
de Sidi Bel Abbès, ont été mis en examen. M. Abdelkrim<br />
TIARET<br />
Deuxième tentative<br />
de suicide d’<strong>un</strong> prisonnier<br />
L<br />
e dénommé B.H., 32 ans, détenu à la maison d’arrêt de Ksar-<br />
Chellala, 116 km à l’est du chef-lieu de wilaya de Tiaret, a tenté<br />
de se suicider avant-hier soir dans sa cellule en plantant <strong>un</strong>e grosse<br />
aiguille dans sa poitrine. L’incident a valu à la victime de graves<br />
blessures et <strong>un</strong>e grande peur panique. Evacué <strong>un</strong>e première fois<br />
vers l’EPH de Bordj Bo<strong>un</strong>aama, il a été finalement orienté vers<br />
le CHU d’Alger ou il a été pris en charge. Nous ignorons, face au<br />
mutisme des autorités judiciaires, le véritable mobile de cet acte<br />
désespéré. A. F.<br />
Désillusion chez les<br />
utilisateurs de la carte Chifa<br />
B<br />
ien que 200 000 personnes soient en possession de la carte<br />
Chifa, beaucoup d’autres, qui attendaient avec impatience<br />
son utilisation nationale depuis hier dimanche, en ont eu pour<br />
leur compte. Après s’être présentés devant les guichets pour activer<br />
la puce, les détenteurs de la carte immatriculés à Alger n’ont<br />
pu accomplir ce geste simple car il leur faudra encore <strong>un</strong> déplacement<br />
au siège de la caisse auprès de laquelle ils sont déclarés.<br />
Plutôt <strong>un</strong>e désillusion qui a pris au dépourvu plusieurs assurés<br />
qui ne s’attendaient pas à <strong>un</strong> tel couac après tant de bruit fait autour<br />
de sa généralisation. Un acte bureaucratique que certains ont<br />
exprimé de vive voix car à quoi rime généralisation si les guichetiers<br />
ne pourront accéder directement au fichier national ? A. F.<br />
CHLEF<br />
Les hôpitaux s’équipent<br />
L<br />
e secteur de la Santé sera doté prochainement de cinq ambulances<br />
médicalisées destinées aux hôpitaux et établissements<br />
de soins de proximité. L’information a été annoncée récemment<br />
lors de la présentation du bilan annuel de la Direction de la santé<br />
publique. A cela s’ajoute l’acquisition des équipements médicaux<br />
pour la nouvelle polyclinique de Beni Haoua, sur le littoral est. Sur<br />
le plan des infrastructures, il est prévu la réalisation de sept <strong>un</strong>ités<br />
de dépistage et de suivi dans les établissements scolaires, ainsi que<br />
la réhabilitation des locaux de l’école paramédicale de Chettia.<br />
Ces projets viennent s’ajouter aux établissements hospitaliers<br />
inaugurés en 2012, tels l’hôpital de 240 lits de Chlef, l’hôpital psychiatrique<br />
de Ténès et les <strong>un</strong>ités médico-chirurgicales de Boukadir<br />
et de Ténès. Selon les services de Santé, ces nouvelles structures<br />
ont permis de renforcer les capacités d’accueil et de soins dans les<br />
grands centres urbains et les zones enclavées. A. Yechkour<br />
TISSEMSILT<br />
Le réseau électrique renforcé<br />
L<br />
’autonomie énergétique de la wilaya de Tissemsilt sera prochainement<br />
renforcée par la mise en service de 3 transformateurs<br />
qui éviteront désormais les coupures qui, bien que moindres<br />
depuis <strong>un</strong> certain temps, n’en sont pas moins fréquentes. Il s’agit<br />
de ceux de Tissemsilt (220/60 KV) et de Bordj Bo<strong>un</strong>ama (330/KV)<br />
qui seront opérationnels dans les prochains jours alors qu’à Teniet<br />
El Had, les citoyens devront patienter jusqu’au mois de juin pour<br />
voir leur calvaire atténué sur le plan de l’énergie électrique. Selon<br />
M. Reguieg, directeur de l’Energie et des Mines, le taux d’électrification<br />
au niveau de la wilaya dépasse les 80%. Ali Ben.
LES HABITANTS DE LA CITÉ ABID<br />
ALI RÉCLAMENT LE TRANSPORT<br />
Les habitants de la cité Abid Ali,<br />
située à l’ouest de la ville de Sétif,<br />
réclament <strong>un</strong>e ligne de transport<br />
directe vers le centre-ville.<br />
Toujours selon nos interlocuteurs,<br />
la programmation d’<strong>un</strong> bus au niveau<br />
de la ligne suburbaine n°58, pourrait<br />
désenclaver cette zone. Cet état de<br />
fait touche d’autres cités à l’instar<br />
de Sidi Abbas et la ferme Berarma<br />
To<strong>un</strong>si. Pour rallier le centre-ville,<br />
les citoyens des quartiers précités<br />
doivent passer des heures durant<br />
à la recherche d’<strong>un</strong> moyen de<br />
transport. D’autres usent des services<br />
des taxis clandestins qui profitent<br />
de la situation pour majorer le tarif<br />
d’<strong>un</strong>e course de courte distance.<br />
Ce qui n’est pas sans conséquences<br />
sur le quotidien des habitants,<br />
notamment les étudiants et les<br />
travailleurs, devant composer<br />
avec ces aléas. Benabdallah A.<br />
TALA IFACEN: LE<br />
RACCORDEMENT AU GAZ<br />
POSE PROBLÈME<br />
Plusieurs foyers dans la comm<strong>un</strong>e<br />
de Tala Ifacen, au nord de la wilaya,<br />
n’ont pas été raccordés au réseau<br />
du gaz naturel. Ce projet de<br />
raccordement au gaz a été inauguré<br />
dernièrement par le wali.<br />
Pour des raisons inexpliquées,<br />
des foyers sont privés de cette<br />
commodité. Pour rappel, les<br />
habitants avaient contacté l’agence<br />
Sonelgaz de Bougaâ pour le<br />
placement des compteurs.<br />
Cette dernière avait refusé de<br />
répondre positivement à <strong>un</strong>e telle<br />
demande. La fin des travaux a été<br />
l’excuse brandie par les responsables<br />
de la structure susnommée.<br />
Un supplément de 10 000 DA<br />
leur a été imposé chaque mois, <strong>un</strong>e<br />
chose que les citoyens refusent<br />
catégoriquement, vu que leur quotepart<br />
a été versée. Notons, à toutes<br />
fins utiles, que ce projet piétine<br />
depuis plus de cinq ans, et a vu le<br />
passage de 3 entreprises différentes,<br />
sans pour autant qu’il puisse être<br />
définitivement bouclé. B. A.<br />
UN TRANSFORMATEUR<br />
ÉLECTRIQUE PRÈS<br />
D’UNE CONDUITE D’EAU<br />
Pour ne pas revivre d’autres histoires<br />
de délégateurs qui enveniment la vie<br />
aux citoyens à chaque période<br />
estivale, les pouvoirs publics<br />
ont ainsi pris le taureau par les<br />
cornes. Plus de 150 transformateurs<br />
sont prévus dans divers coins de la<br />
wilaya de Sétif. Cependant, <strong>un</strong>e telle<br />
opération buttant parfois sur le<br />
manque d’assiette foncière, est<br />
réalisée sans des études appropriées.<br />
Mettant en péril la vie des riverains,<br />
ce procédé est non seulement décrié<br />
mais dénoncé par les habitants<br />
d’<strong>un</strong> quartier de Laârassa, qui tirent<br />
la sonnette d’alarme, d’autant plus<br />
que le transformateur est placé non<br />
loin d’<strong>un</strong>e canalisation d’eau.<br />
«Nous venons par cette<br />
correspondance porter plainte<br />
contre la construction d’<strong>un</strong> poste<br />
transformateur électrique tout<br />
près d’<strong>un</strong>e canalisation d’eau.<br />
Ce poste est <strong>un</strong>e bombe à<br />
retardement, il suffit d’<strong>un</strong>e petite fuite<br />
d’eau pour que la cité explose, et<br />
toutes les habitations y compris, les<br />
gens qui y habitent disparaissent».<br />
Tel est le principal passage<br />
du coup de gueule d’<strong>un</strong>e habitante<br />
interpellant lesresponsables pour<br />
revoir leur copie, car il y va de la vie<br />
de ses concitoyens. K. B.<br />
D<br />
El Watan - L<strong>un</strong>di 4 février 2013 - 9<br />
SÉTIF INFO<br />
Le CTC pointé du doigt<br />
● Des entrepreneurs publics et privés s’en prennent aux lenteurs bureaucratiques<br />
et à la façon de faire du CTC.<br />
e nombreux chantiers du secteur<br />
de l’habitat ne sont pas<br />
lancés à Sétif. Les lenteurs<br />
bureaucratiques bloquant les dossiers<br />
déposés au niveau du contrôle<br />
technique de la construction (CTC)<br />
qui prend tout son temps pour livrer<br />
son visa relatif au plan du béton armé<br />
ou d’autres opérations relatives à<br />
ces chantiers, indisposent les chefs<br />
d’entreprises des deux secteurs (privé<br />
ou public) ; ne mâchant plus leurs<br />
mots, certains disent : «Pour <strong>un</strong> oui<br />
ou <strong>un</strong> non, le CTC ne trouve auc<strong>un</strong>e<br />
gêne à rejeter le dossier. Même, <strong>un</strong>e<br />
fois les réserves réglées, ces services<br />
prennent tout leur temps pour peaufiner<br />
l’étude du dossier. Avec <strong>un</strong>e<br />
telle manière de faire, ces bureaucrates<br />
ne se rendent pas compte des<br />
préjudices causés aux entreprises,<br />
bloquées, le plus souvent, pour des<br />
futilités ou à cause de la mauvaise<br />
humeur d’<strong>un</strong> agent ne mesurant pas<br />
l’ampleur du manque à gagner des<br />
opérateurs devant accepter le diktat<br />
d’<strong>un</strong>e bureaucratie à la peau dure.<br />
Le monopole est l’autre cause de la<br />
crise du logement.» De nombreux<br />
entrepreneurs ne savent à quel saint<br />
se vouer. «Le blocage ne concerne<br />
pas quelques dossiers. Beaucoup<br />
de projets sont en souffrance. Pour<br />
l’intérêt général, les pouvoirs publics<br />
doivent réagir», fulminent nos interlocuteurs.<br />
Pour connaître la position<br />
de l’autre partie, nous avons essayé,<br />
à maintes reprises, de prendre attache<br />
A<br />
ccompagnée par des représentants<br />
de la santé, de la<br />
Protection civile, du Croissant<br />
rouge, de la sûreté et de l’APC, la<br />
brigade mobile de la direction de<br />
l’action sociale a, depuis janvier<br />
de l’année en cours, secouru plus<br />
de 370 SDF. Sous les arcades,<br />
les abords des mosquées, la gare<br />
routière, la SNTF, Aïn Fouara<br />
et les places publiques, tels sont<br />
les coins les plus ciblés par cette<br />
commission. «A chaque pérégrination<br />
nocturne, on rencontre<br />
des dizaines de SDF, hommes,<br />
DES PROJETS ATTENDANT D’ÊTRE LANCÉS<br />
PHOTOS: ARCHIVES/ EL WATAN<br />
Beaucoup de projets sont en souffrance<br />
avec la direction du CTC, en vain.<br />
Notons que l’institution précitée, a<br />
été, ébranlée, durant la deuxième<br />
moitié de janvier, par <strong>un</strong>e grève.<br />
Pour rappel, le débrayage consistait à<br />
déclarer nul et non avenu le contrat de<br />
femmes et enfants de tout âge et<br />
de toutes les origines sociales.<br />
Ils viennent de toutes les régions<br />
du pays», a déclaré le représentant<br />
de la DAS. Le groupe fait<br />
transférer les SDF aux centres de<br />
Dar Errahma, Dar Ettadamo<strong>un</strong>,<br />
la cité de l’enfance, le Croissant<br />
rouge, et vers <strong>un</strong> autre centre à<br />
Saleh Bey pour les personnes<br />
âgées. «Les diverses structures<br />
sont équipées de toutes les<br />
commodités indispensables d’hébergement<br />
et de restauration.<br />
Des psychologues, sociologues,<br />
travail à durée déterminée de 3 mois<br />
non renouvelable de leur collègue<br />
M me G.R. et de procéder à sa permanisation.<br />
La réintégration immédiate<br />
et effective du secrétaire général du<br />
syndicat d’entreprise à son poste,<br />
Plus de 370 SDF secourus<br />
éducateurs et infirmiers, sont, en<br />
outre, mobilisés pour apporter<br />
des soins et <strong>un</strong> soutien moral à<br />
ces personnes», dira notre interlocuteur,<br />
qui n’a pas oublié de<br />
mettre l’accent sur les difficultés<br />
rencontrées, disant : «Convaincre<br />
et transférer <strong>un</strong> SDF qui préfère<br />
passer la nuit dans la rue malgré<br />
le froid glacial, n’est pas <strong>un</strong>e<br />
chose évidente. Les femmes sont<br />
les plus nombreuses à errer dans<br />
les rues, avec leurs enfants»,<br />
ajoute le représentant de la DAS.<br />
Benkorchia Marwa<br />
ainsi que la permanisation sans<br />
exception du reste des travailleurs<br />
de l’agence, la réintégration de leur<br />
collègue licencié AS tout en le permanisant<br />
dans son poste de travail.<br />
Kamel Beniaiche<br />
HÔPITAL MÈRE ET ENFANT<br />
La mission chinoise, on en parle<br />
es compétences de la mission chinoise exerçant au niveau de la maternité<br />
L de l’hôpital mère et enfant du CHU de Sétif sont remises en cause par certains<br />
professionnels de l’établissement précité.<br />
Composé de 2 anesthésistes et 4 obstétriciennes, dont 2 seraient des infirmières<br />
obstétriciennes, la mission trouve, d’après des praticiens qui se sont<br />
rapprochés de nos bureaux, moult difficultés pour effectuer <strong>un</strong>e échographie,<br />
<strong>un</strong>e rupture utérine, <strong>un</strong>e inercie, <strong>un</strong>e istérictomie, <strong>un</strong>e révision utérine ou<br />
l’utilisation des forceps. «Réalisée en cinq minutes par nos soins, les Chinoises<br />
mettent 25 minutes pour effectuer <strong>un</strong>e césarienne. Avec <strong>un</strong>e telle manière<br />
de procéder, le bébé est en souffrance. Ce n’est pas tout ; diabétique, <strong>un</strong> des<br />
deux anesthésistes qui est déjà passé par Sétif est constamment malade. Au<br />
moindre pépin, les Chinoises font appel aux deux résidentes algériennes devant<br />
parer au plus pressé. Dire que les praticiennes algériennes ne perçoivent<br />
même pas la moitié des salaires de ces missionnaires choyées», diront sous<br />
le sceau de l’anonymat les praticiens n’ayant pas omis de mettre sur le tapis<br />
le désarroi des 4 anesthésistes travaillant 198 heures par mois au lieu et place<br />
des 160 heures. L’absence de cinq de leurs collègues se trouvant en congé de<br />
maladie, a accentué leur déprime.<br />
La pression et la charge de travail qui n’est pas, nous dit-on, reconnu, sont<br />
venues à bout des praticiens qui craquent. Nos interlocuteurs ont, par ailleurs,<br />
tenu à mettre sur le tapis les difficiles conditions de travail dans <strong>un</strong> hôpital qui<br />
n’a pas, depuis de longues années, reçu la visite d’<strong>un</strong> wali ou d’<strong>un</strong> ministre,<br />
mal informés par leurs collaborateurs faisant tout pour ne pas montrer <strong>un</strong><br />
espace empêtré dans d’inextricables problèmes .Pour avoir le son de cloche de<br />
l’administration, nous avons contacté le directeur général du CHU, le Pr Mehatef,<br />
qui, refutant tout cela, dira en substance : «Une telle information n’est<br />
qu’<strong>un</strong>e allégation dénuée de tout fondement. Des gens malintentionnés ne<br />
veulent, ni plus ni moins, que nuire au service public. Nous avons pris toutes<br />
les dispositions pour que les choses aillent bien au niveau de la maternité.»<br />
K. B.
e charlatanisme a la peau<br />
L dure et le souffle long,<br />
sommes-nous tenus de constater.<br />
Ces «toubibs» autoproclamés<br />
es phytothérapie écument<br />
régulièrement le marché hebdomadaire<br />
de Sidi Aich. Ils<br />
revendiquent de puiser dans<br />
le vaste registre de la pharmacopée<br />
du monde végétal.<br />
Comme si leur bagou ne leur<br />
suffisait pas, ces charlatans<br />
se servent de porte-voix. Une<br />
manière sans doute de s’élever<br />
au dessus de la cacophonie<br />
ambiante du marché et de<br />
rendre gorge à <strong>un</strong> concurrent<br />
installé dans les parages. Debout<br />
devant leur éventaire, <strong>un</strong><br />
fatras de flacons, de boites et<br />
de sachets contenant des mixtures<br />
diverses, ils prétendent<br />
avoir réponse à tout. Des remèdes<br />
à tous les maux. Du<br />
mal de dent au mal de vivre.<br />
Ni l’anxiété, ni le rhumatisme,<br />
ni la lithiase n’ont de secret.<br />
Ainsi, proclament-ils, les flatulences<br />
et les coliques se font<br />
tout petits devant <strong>un</strong>e décoction<br />
de thym et de romarin ;<br />
les douleurs dorsales prennent<br />
la poudre d’escampette, si<br />
vous vous massez régulière-<br />
El Watan - L<strong>un</strong>di 4 février 2013 - 9<br />
KABYLIE INFO<br />
La récolte s’annonce<br />
sous de bons auspices<br />
● Il est évident que Béjaïa qui n’a pas de vocation forte en la matière ne vise pas à réaliser l’autosatisfaction ● La singularité de la région tient<br />
dans le savoir-faire des paysans dont l’atout peut-être exploité à bon escient pour relever davantage ces niveaux de production incitative.<br />
L<br />
L<br />
a prochaine récolte de<br />
céréales, notamment<br />
en blé tendre et orge,<br />
s’annonce sous de bons auspices,<br />
selon la direction des<br />
services agricoles (DSA),<br />
qui tablent sur <strong>un</strong>e moisson<br />
prévisionnelle de l’ordre de<br />
118 000 quintaux. Un niveau<br />
jugé appréciable d’autant<br />
qu’il vient conforter <strong>un</strong>e tendance<br />
haussière constatée<br />
ces dernières années et qui<br />
semble s’installer franchement<br />
dans la durée.<br />
Depuis 2010, la courbe<br />
affiche <strong>un</strong>e réelle ascendance,<br />
passant allégrement<br />
de 106 000 quintaux alors<br />
à 110 000 quintaux en 2011<br />
puis à 112 000 quintaux, et<br />
qui laisse augurer <strong>un</strong>e percée<br />
significative de la filière des<br />
céréales. Il est évident que<br />
Béjaïa, qui n’a pas de vocation<br />
forte en la matière, bridée<br />
naturellement par la caractéristique<br />
de ses reliefs car<br />
n’autorisant pas des cultures<br />
extensives, ne vise pas à réaliser<br />
l’autosatisfaction, loin<br />
s’en faut, mais tend modestement<br />
juste à faire des appoints<br />
à la demande locale, notamment<br />
celle de l’industrie de<br />
transformation, considérée<br />
céréalophage avec <strong>un</strong> réseau<br />
composé d’<strong>un</strong>e vingtaine de<br />
es travailleurs des résidences<br />
<strong>un</strong>iversitaires de Béjaïa ont<br />
repris la semaine dernière le chemin<br />
de la protestation après avoir<br />
gelé leur grève, au moins à deux<br />
reprises.<br />
Ré<strong>un</strong>ies sous la coupe de la fédération<br />
de wilaya du Syndicat<br />
national autonome du personnel<br />
de l’administration publique<br />
(Snapap), cinq résidences <strong>un</strong>iversitaires<br />
ont suivi l’appel à la grève<br />
le jeudi 31 janvier suivie de deux<br />
journées de manifestation les<br />
me<strong>un</strong>eries.<br />
La singularité de la région<br />
en fait tient dans le savoirfaire<br />
des paysans locaux, dont<br />
l’atout peut-être exploité<br />
à bon escient pour relever<br />
davantage ces niveaux de production.<br />
À titre illustratif, à El-Kseur,<br />
<strong>un</strong> exploitant, lors de la<br />
dernière campagne, s’est<br />
distingué en réussissant à<br />
Le charlatanisme a la peau dure<br />
ment le dos avec de la graisse<br />
d’autruche…Un homme ventru<br />
s’extrait de la foule des<br />
badauds et demande : «j’ai<br />
<strong>un</strong>e rage de dent, que me<br />
proposez-vous comme remède<br />
?». «Prenez ce produit, préalablement<br />
dilué dans l’eau, en<br />
gargarisme, à raison de deux<br />
fois par jour. Si les douleurs<br />
Les employés protestent<br />
mercredi et jeudi.<br />
Plus que jamais décidés à faire<br />
entendre leur voix, les contestataires<br />
ont organisé deux marches<br />
imposantes le mercredi et jeudi<br />
derniers au chef-lieu de la wilaya<br />
tout en menaçant d’<strong>un</strong>e grève cyclique<br />
de huit jours à partir de la<br />
semaine prochaine si les pouvoirs<br />
publics ne répondent pas à leurs<br />
revendications.<br />
Chebah Hamid, président de la<br />
fédération de wilaya du secteur de<br />
l’enseignement supérieur affiliée<br />
CÉRÉALICULTURE À BÉJAÏA<br />
Plus de 6400 hectares ont été emblavés cette saison, contre 6100 hectares la saison dernière<br />
produire plus de 50 quintaux<br />
à l’hectare et qui lui ont valu<br />
de s’intégrer au «Club 50» des<br />
meilleurs performers nationaux.<br />
Pour cette année, l’on<br />
ne désespère pas de voire cette<br />
expérience faire des émules<br />
tant «l’engouement est fort»,<br />
assure-t-on à la DSA. Ce regain<br />
de vitalité, en réalité,<br />
était attendu et bénéficie d’<strong>un</strong><br />
retour d’investissement d’<strong>un</strong>e<br />
SIDI AICH<br />
RÉSIDENCES UNIVERSITAIRES<br />
au Snapap, a affirmé que plusieurs<br />
assemblées générales ont<br />
eu lieu pour rassembler toutes les<br />
préoccupations des travailleurs de<br />
ce secteur.<br />
La revalorisation des salaires et<br />
la titularisation des travailleurs<br />
contractuels, figurent comme les<br />
principales revendications des<br />
travailleurs des résidences U de<br />
Béjaïa, selon notre interlocuteur.<br />
«Il faut savoir qu’ils sont plus<br />
de 1600 employés dans le secteur<br />
des œuvres <strong>un</strong>iversitaires à<br />
politique agricole incitative,<br />
qui n’a lésiné ni sur les aides<br />
(financière et logistique), ni<br />
sur l’encadrement, poussant<br />
beaucoup d’agriculteurs à y<br />
adhérer. Prés de 100 dossiers,<br />
relatifs à l’obtention du crédit<br />
RFIG, <strong>un</strong> crédit de campagne<br />
bonifié, dont 73 validés, pour<br />
<strong>un</strong> montant de 32 millions<br />
de dinars, ont été introduits à<br />
l’occasion de cette campagne<br />
Béjaia et 1300 sont contractuels<br />
tandis que 260 seulement sont<br />
titulaires. Nous demandons la<br />
titularisation des travailleurs et<br />
l’augmentation des salaires qui<br />
sont actuellement en dessous du<br />
SNMG à savoir 13 000 DA», déclare<br />
Chebah Hamid.<br />
En plus des salaires et de la<br />
titularisation, les contestataires<br />
demandent aussi le payement des<br />
primes et la prise en charge réelle<br />
du statut de l’employé des œuvres<br />
<strong>un</strong>iversitaires. T. Illoulen<br />
qui, par ailleurs, a bénéficié de<br />
la mise en place d’<strong>un</strong> guichet<br />
<strong>un</strong>ique au niveau de la CRMA<br />
(Caisse régionale de la mutuelle<br />
agricole) avec comme<br />
objectif majeur la facilitation<br />
des procédures y afférentes.<br />
Le paysan, mis en relation<br />
directe et sur le même espace<br />
avec tous les organes parrainant<br />
la campagne (Banques,<br />
assurances et services agri-<br />
ne s’estompent pas au bout<br />
de quelques jours, revenez me<br />
voir et vous serez remboursés»,<br />
lui réplique-t-il doctement<br />
l’homme qui lui tend <strong>un</strong><br />
petit flacon en plastique.<br />
Le «toubib» prétend même<br />
disposer dans son attirail de<br />
potions capables de soigner<br />
la tension artérielle et de venir<br />
à bout de certaines affections<br />
psychologiques.<br />
Le discours, farci de références<br />
religieuses et convoquant<br />
la «bénédiction de Dieu», fait<br />
souvent mouche. «Je n’ai pas<br />
grand-chose à perdre en es-<br />
PHOTO : D. R.<br />
coles), arrive sans coup férir<br />
à régler ses difficultés d’<strong>un</strong>e<br />
traite, et en <strong>un</strong>e seule sortie.<br />
Résultat des courses, de plus<br />
en plus d’agriculteurs arrivent<br />
dans la filière, d’autant que<br />
par ailleurs que l’Etat continue<br />
à en payer le prix fort,<br />
malgré les vicissitudes et les<br />
fluctuations du marché mondiale.<br />
«C’est sécurisant» dira<br />
le responsable de la DSA, M.<br />
Bouaziz, se réjouissant de<br />
l’enthousiasme régnant et de<br />
la mutation de cette filière,<br />
portée par ailleurs de plus en<br />
plus à la modernisation de ses<br />
procédés culturales et de ses<br />
moyens avec comme garantie<br />
la livraison de produits de<br />
qualité. À titre d’exemple,<br />
soulignera M. Bouaziz,<br />
l’abandon par les agriculteurs<br />
du recours à la semence de<br />
ferme, remplacée par des semences<br />
de qualité (sélection,<br />
taux de germination, etc.) qui<br />
ont amélioré sensiblement la<br />
qualité du blé et orge localement<br />
moissonnés.<br />
Plus de 6400 hectares ont été<br />
emblavés cette saison, contre<br />
6100 hectares la saison dernière,<br />
l’essentiel étant consacré<br />
au blé dur (4400 hectares)<br />
et à l’orge (1800 hectares).<br />
A. Semao<strong>un</strong><br />
sayant <strong>un</strong> traitement à 400<br />
DA. D’autant plus que les<br />
anti-inflammatoires m’ont fait<br />
plus de mal que de bien», dira<br />
<strong>un</strong> vieillard, traquant depuis<br />
des lustres <strong>un</strong>e méchante sciatique.<br />
«Quand la médecine moderne<br />
s’avoue impuissante face à<br />
certaines pathologies, le malade<br />
cherche naturellement<br />
des solutions alternatives, en<br />
quête de remède miracle»,<br />
dispose <strong>un</strong> citoyen de Sidi<br />
Aich, qui qualifie ces pratiques<br />
d’«arnaque à ciel<br />
ouvert». M. Amazigh<br />
EN BREF<br />
Aokas : Une femme retrouvée<br />
morte sur <strong>un</strong>e plage<br />
Une je<strong>un</strong>e femme a été retrouvée morte sur<br />
<strong>un</strong>e plage d’Aokas, sur la côte est de Béjaïa,<br />
dans l’après midi de l<strong>un</strong>di dernier. Le cadavre<br />
de la victime a été transporté à la morgue<br />
de l’hôpital Khellil Amrane de Béjaïa pour<br />
<strong>un</strong>e autopsie, selon la protection civile qui<br />
souligne que la je<strong>un</strong>e femme âgée d’<strong>un</strong>e<br />
trentaine d’année n’est toujours pas identifiée.<br />
Auc<strong>un</strong>e information n’a filtré sur les<br />
circonstances de la mort de cette je<strong>un</strong>e femme<br />
non plus. Une enquête a cependant été ouverte<br />
par les services de la police.<br />
Selon la protection civile de Béjaïa,<br />
la victime ne portait auc<strong>un</strong>e blessure<br />
visible sur son corps. T. I.
U<br />
El Watan - L<strong>un</strong>di 4 février 2013 - 9<br />
ORAN INFO<br />
4 e ÉDITION DU SALON DE L’AGROALIMENTAIRE<br />
Du pain fait à base de<br />
pomme de terre<br />
● Ce concept consiste à fabriquer la baguette de pain avec de l’amidon<br />
de pomme de terre au lieu de l’amidon du blé.<br />
n nouveau projet portant sur la<br />
fabrication du pain à base d’ami-<br />
don de pomme terre en remplace-<br />
ment de la farine panifiable sera lancé,<br />
demain, et pour la première fois, à partir<br />
d’Oran, à l’occasion de la 4 e édition du<br />
Salon international de l’agroalimentaire,<br />
organisé du 5 au 7 février, au centre des<br />
conventions d’Oran. Ce concept consiste<br />
selon le professeur Assal, spécialiste<br />
nutritionniste, à fabriquer la baguette de<br />
pain avec de l’amidon de pomme de terre<br />
au lieu de l’amidon du blé, <strong>un</strong>e alternative<br />
qui pourra réduire les importations<br />
de blé tendre. Les spécialistes comptent<br />
désormais développer et généraliser ce<br />
procédé à tous les produits fabriqués à<br />
base de farine panifiable. Pour parvenir<br />
à des résultats concluants, les nutritionnistes<br />
mettent l’accent sur l’agriculture<br />
et préconisent le développement de la<br />
culture de pomme de terre et des moyens<br />
de conservation afin de faire face aux besoins<br />
exprimés. Les recherches menées<br />
par le professeur Assal et le laboratoire<br />
du professeur Dilmi à Chlef ont révélé<br />
qu’<strong>un</strong> kilogramme de pomme de terre<br />
permet de fabriquer trois baguettes<br />
de pain, ce qui nécessite, de l’avis des<br />
experts, <strong>un</strong>e bonne production et d’importants<br />
moyens pour la déshydratation<br />
de la pomme de terre et surtout pour sa<br />
transformation en fécule. Une dégustation<br />
de baguette de pain, de pain au chocolat<br />
et de croissants à base d’amidon de<br />
pomme de terre sera offerte à l’occasion<br />
de ce salon. D’autres alternatives seront<br />
également explicitées pour permettre<br />
d’augmenter les réserves en eau. Cette<br />
quatrième édition, organisée par l’association<br />
interprofessionnelle de la production<br />
animale, sera axée cette année<br />
C’est la désillusion chez les utilisateurs de la carte Chifa<br />
révue pour le 3 février, la n’étaient toujours pas autori-<br />
P généralisation de la carte sées à procéder à cette opéra-<br />
Chifa au niveau national n’est tion. Une opération annoncée<br />
pas rentrée dans sa phase ef- pourtant en grande pompe par<br />
fective au niveau de la wilaya le ministère de tutelle. «Nous<br />
d’Oran. En effet, les officines n’avons toujours rien reçu<br />
et pharmacies de la wilaya à ce sujet. Nous attendons<br />
Le pain à base de pomme de terre séduira-t-il les consommateurs ?<br />
sur la sécurité alimentaire. Quelque 80<br />
exposants nationaux et étrangers sont<br />
attendus à ce carrefour incontournable<br />
d’être connectés au fichier<br />
national», ont indiqué certains<br />
pharmaciens à qui nous<br />
avons rendu visite. Les utilisateurs<br />
de cette carte, venus<br />
pour la plupart des wilayas<br />
limitrophes et ayant au préa-<br />
destiné chaque année aux fabricants<br />
d’aliments de bétail, aux vétérinaires et<br />
aux agriculteurs. Foued A.<br />
ASSURANCE MALADIE<br />
La carte Chifa n’est pas encore utilisable<br />
hors wilaya de résidence<br />
PHOTO : DR<br />
lable consulté leurs médecins<br />
sur rendez-vous, ne cachaient<br />
pas leur déception de se voir<br />
signifier par les pharmacies<br />
que leur carte ne leur permettait<br />
pas d’acquérir les médicaments,<br />
objets de l’ordonnance<br />
médicale. «Ayant fixé <strong>un</strong> rendez-vous<br />
avec <strong>un</strong> spécialiste<br />
en gastrologie, j’ai été surprise<br />
de m’entendre dire que<br />
ma carte n’était valable que<br />
dans ma seule wilaya, moi<br />
qui étais toute contente de<br />
pouvoir retirer l’ensemble de<br />
mes médicaments et passer<br />
quelques jours auprès de ma<br />
famille», dira cette mère de<br />
famille visiblement désabusée.<br />
L’application de cette<br />
mesure se fera progressivement,<br />
probablement dans <strong>un</strong>e<br />
semaine tout au plus, nous<br />
confiera ce chef d’officine<br />
visiblement bien informé.<br />
Hadj Sahraoui<br />
PHOTO : DR<br />
ENVIRONNEMENT<br />
ORAN COMPTE 38 000<br />
FOSSES SEPTIQUES<br />
D<br />
ans le cadre de la prise en charge de l’environnement<br />
général (tel que l’assainissement notamment), la wilaya<br />
d’Oran est classée 13ème au niveau national. Pour améliorer<br />
cette situation, <strong>un</strong>e enveloppe de 400 millions de dinars vient<br />
d’être débloquée par la wilaya pour l’éradication des fosses<br />
septiques. Dans cette wilaya, 15% de la population ne sont<br />
pas raccordés au réseau d’assainissement. Cette situation peut<br />
prendre <strong>un</strong>e tournure dramatique, car les propriétaires de ces<br />
fosses septiques ne sont pas toujours au fait de leurs entretiens<br />
et les conséquences sont catastrophiques sur le plan de<br />
l’hygiène et de la santé. Quand la fosse déborde, ce sont des<br />
milliers de virus, de détritus, de matières fécales qui remontent<br />
à la surface. Le risque de septicémie guette les imprudents, la<br />
nappe phréatique risque d’être polluée. Tous les moyens seront<br />
mis en œuvre pour l’éradication de quelque 38 000 fosses<br />
septiques recensées à travers les comm<strong>un</strong>es et les localités de<br />
la wilaya. Plusieurs chantiers ont été lancés, notamment à Haï<br />
Nedjma (ex-Chteibo), et à Belgaïd, entre autres. Ainsi, 12 000<br />
fosses ont été éradiquées en 2012. La fosse septique est <strong>un</strong> procédé<br />
théoriquement fiable pour régler temporairement le problème<br />
du rejet des eaux usées. Or, à Oran, le nombre des fosses<br />
septiques est en évolution, notamment au niveau des nouvelles<br />
constructions dans la périphérie du chef-lieu de la wilaya. 38<br />
000 fosses est <strong>un</strong> nombre trop élevé pour <strong>un</strong>e wilaya qui aspire<br />
à devenir <strong>un</strong>e métropole. Les pouvoirs publics ont décidé de régler<br />
le problème le plus vite possible. Dans ce cadre, la wilaya<br />
d’Oran a bénéficié d’<strong>un</strong> programme d’urgence visant à l’éradication<br />
de ces fosses septiques et le raccordement de l’ensemble<br />
des foyers au réseau d’assainissement. Les pouvoirs publics<br />
espèrent éradiquer le recours aux fosses septiques le plus vite<br />
possible, pour venir à bout de ces solutions dangereuses aux<br />
mains de personnes inconscientes. Cherifa K.<br />
URBANISME<br />
DES BÂTISSES ABANDONNÉES<br />
DÉFIGURENT LA VILLE<br />
ous les Oranais constatent l’état de délabrement d’El Bahia,<br />
T <strong>un</strong> état qui dure depuis plus d’<strong>un</strong>e décennie. Cependant,<br />
saleté, incivisme, violence urbaine, rareté des activités culturelles,<br />
et surtout l’anarchie architecturale qui règne rendent la<br />
vie difficile aux Oranais et ses millions de visiteurs qui affluent<br />
des quatre coins du pays. Et comme pour enfoncer le clou, <strong>un</strong><br />
autre phénomène vient s’ajouter à sa laideur. Ce sont des infrastructures,<br />
des locaux et des lieux de culte fermés et abandonnés.<br />
En effet, plusieurs édifices à l’abandon défigurent le centreville<br />
sans que personne n’intervienne. Fermés et abandonnés,<br />
ces lieux doivent être réhabilités ou récupérés pour les utiliser<br />
à d’autres fins utiles. D’autre part, des infrastructures abandonnées<br />
appartenant à des entreprises publiques qui ont mis la clé<br />
sous le paillasson attirent toutes les convoitises : «D’<strong>un</strong> côté, on<br />
évoque le manque du foncier à Oran et voilà que des espaces<br />
sont abandonnés», peste <strong>un</strong> Oranais qui ne comprend toujours<br />
pas la rareté du foncier et ses prix exorbitants à El Bahia. Pourtant,<br />
la wilaya d’Oran a pu récupérer plusieurs poches foncières<br />
en ville ces dernières années mais l’opération traîne : «Le<br />
dossier du foncier est compliqué. Vous parlez d’Oran mais ce<br />
problème se pose pour les 26 comm<strong>un</strong>es de la wilaya», affirme<br />
<strong>un</strong>e architecte. Noureddine B.<br />
CULTURE<br />
AIMER VIVRE EN ALGÉRIE,<br />
UN DOCUMENTAIRE<br />
EN PRÉPARATION<br />
e coup d’envoi de la réalisation du film documentaire Aimer<br />
L vivre en Algérie a été donné cette semaine à Oran, qui est la<br />
première étape des 26 régions du pays qui ont été retenues par<br />
le producteur. Ce film documentaire est composé d’<strong>un</strong>e série de<br />
plusieurs numéros de 26 minutes, chac<strong>un</strong> produit dans les deux<br />
langues, l’arabe et le français. L’objectif que s’est fixé la boîte algéroise<br />
de comm<strong>un</strong>ication HD Production pour ce documentaire<br />
est de faire connaître les atouts du pays sur le plan culturel, touristique<br />
et surtout le patrimoine actuel et ancestral existant dans les<br />
différentes les régions qui ont été marquées par l’histoire de toute<br />
<strong>un</strong>e génération. A Oran, la série a ciblé plusieurs sites populaires<br />
de la ville, comme par exemple les anciens quartiers Mdina Jdida<br />
avec sa célèbre Tahtaha et le café Ahmed Zabana, <strong>un</strong> des lieux<br />
mystiques pour des retrouvailles entre les anciens de la cité et<br />
enfin Sidi el Houari à travers ses vestiges et son patrimoine.<br />
Cette première série sur Oran a été égayée avec la participation<br />
pour <strong>un</strong> travail de mémoire et d’histoire de la comédienne du<br />
TRO Fadéla Hachemaoui et le chantre de la chanson algérienne<br />
et notamment oranaise, Baroudi Benkhada, en compagnie de son<br />
fils, musicien compositeur. Tegguer Kaddour
REPÈRE<br />
Petits pas<br />
El Watan - L<strong>un</strong>di 4 février 2013 - 10<br />
INTERNATIONALE<br />
L’UA RAVIVE L’ESPOIR DES SAHRAOUIS POUR L’AUTODÉTERMINATION<br />
La RASD salue <strong>un</strong>e «décision historique»<br />
L<br />
Suite de la page 1<br />
es dirigeants de la RASD ne<br />
cachent pas leur optimisme. Le mi-<br />
nistre sahraoui des Affaires étran-<br />
gères, Mohamed Salem Ould Salek,<br />
s’est saisi hier de cette «planche de<br />
salut» venue de l’UA pour amarrer<br />
l’espoir de son peuple de voir se concrétiser<br />
enfin cette promesse de référendum<br />
d’autodétermination mise sous le coude<br />
depuis des années.<br />
Dans <strong>un</strong>e conférence de presse qu’il<br />
animée, hier, à l’ambassade sahraouie<br />
à Alger, le chef de la diplomatie de la<br />
RASD s’est évidemment félicité de cette<br />
initiative de l’Union africaine et a montré<br />
la disponibilité de la partie sahraouie<br />
à contribuer à sa concrétisation. Pour<br />
M. Ould Salek, la démarche de l’UA<br />
est tout simplement <strong>un</strong> «événement historique<br />
important» vu qu’elle a permis<br />
d’«attirer l’attention» sur les engagements<br />
des Nations <strong>un</strong>ies et de l’Union<br />
africaine concernant l’organisation d’<strong>un</strong><br />
référendum au Sahara occidental. Il en<br />
veut pour preuve ce postulat bien établi<br />
aujourd’hui que c’est «l’intransigeance<br />
et l’entêtement du Maroc» qui sont à<br />
l’origine de l’échec de toutes les tentatives<br />
et initiatives des Nations <strong>un</strong>ies<br />
visant à trouver <strong>un</strong>e solution au conflit<br />
du Sahara occidental.<br />
M. Ould Salek estime ainsi que l’exercice,<br />
par le peuple sahraoui, de son<br />
droit à l’autodétermination est «l’<strong>un</strong>ique<br />
option envisagée par l’Afrique et le<br />
monde».<br />
L’INTÉGRITÉ DU MALI OUI, CELLE<br />
DU SAHARA OCCIDENTAL NON !<br />
C’est pourquoi M. Ould Salek qualifi e<br />
l’initiative de l’U.A de «message fort»<br />
pour mettre fi n au soutien des puissants<br />
du monde au Maroc.<br />
Distinctement, le ministre sahraoui<br />
des Affaires étrangères a dit ne pas<br />
comprendre la politique de «deux poids,<br />
deux mesures» pratiquée par la France<br />
qui mène <strong>un</strong> guerre pour préserver<br />
les frontières maliennes héritées de la<br />
colonisation et ferme les yeux sur celles<br />
du Sahara occidental.<br />
Il note dans le même ordre d’idées que la<br />
position de la France n’a pas évolué sur<br />
la question avec l’arrivée du président<br />
Hollande, dont le gouvernement<br />
continue de soutenir le Maroc.<br />
Interrogé sur l’instabilité au Sahel et ses<br />
implications sur la cause sahraouie, M.<br />
Ould Salek a répondu que le terrorisme<br />
au Sahel et l’instabilité dans cette région<br />
«sont nourris par <strong>un</strong>e situation créée par<br />
le Maroc depuis 1975, mais aussi par le<br />
trafi c de drogue géré directement par les<br />
organismes offi ciel du royaume».<br />
Le ministre de la RASD est formel : «Les<br />
autorités marocaines sont directement<br />
impliquées dans le trafi c de drogue qui a<br />
inondé le Sahel et qui profi te sans doute<br />
aux groupes terroristes qui y trouvent<br />
<strong>un</strong>e formidable source de fi nancement.»<br />
Au plan opérationnel de la lutte contre<br />
le terrorisme, M. Ould Salek révèle que<br />
les «appareils» de la RASD «travaillent<br />
et coordonnent», avec ceux des pays de<br />
la région, pour faire face à la menace.<br />
Ceci d’autant plus, a-t-il dit, que «la<br />
guerre au Mali va sûrement irradier<br />
toute la région».<br />
Le ministre des Affaires étrangères<br />
sahraoui a par ailleurs lancé <strong>un</strong> appel<br />
à la comm<strong>un</strong>auté internationale pour<br />
«faire pression» sur le Maroc pour qu’il<br />
libère les détenus sahraouis «coupables<br />
d’avoir exprimé leur attachement à<br />
l’autodétermination de leur peuple».<br />
Il s’est enfi n exprimé (ou plutôt a<br />
explosé) sur la renégociation en cours<br />
du fameux accord de pêche entre le<br />
Maroc et l’Union européenne qu’il a<br />
qualifi é de «vol pur et simple». «C’est<br />
du vol ! Arrêtez le vol de nos richesses,<br />
messieurs les démocrates d’Europe!»<br />
s’est exclamé Salem Ould Salek,<br />
rappelant l’avis juridique rendu par<br />
<strong>un</strong>e commission de l’ONU en 2002<br />
qui avait décrété la pêche dans les<br />
eaux territoriales du Sahara occidental<br />
«illégale». H. M.<br />
ALORS QUE LA TUNISIE EST PARALYSÉE PAR UNE CRISE POLITIQUE<br />
Les extrémistes d’Ennahda sombrent dans la violence<br />
T<strong>un</strong>is<br />
De notre correspondant<br />
éagissant à son isolement sur la<br />
R scène politique et, surtout, après son<br />
échec à trouver des solutions pour le remaniement<br />
ministériel, le parti Ennahda<br />
a, semble-t-il, opté pour la violence pour<br />
s’imposer sur le <strong>terrain</strong> et neutraliser ses<br />
détracteurs. Cinq actes de violence politique<br />
ont été commis en son nom en 48<br />
heures. Les 1er et 2 février, le bras armé<br />
d’Ennahda, les Ligues de protection de<br />
la révolution (LPR), a empêché la tenue<br />
de deux meetings, à Kairouan et au Kef,<br />
séquestré Ahmed Néjib Chebbi à Gabès,<br />
essayé de s’attaquer au siège central de<br />
Nida To<strong>un</strong>es à T<strong>un</strong>is et saccagé le local<br />
de ce parti à Kébili. S’agit-il d’actes<br />
spontanés ou d’<strong>un</strong> choix délibéré ? De<br />
l’avis des observateurs, c’est la ligne<br />
dure d’Ennahda qui a pris le dessus dans<br />
le dernier majless echoura du mouvement,<br />
la plus haute instance du parti<br />
entre deux congrès, tenu vendredi 1er<br />
février, le 4e en moins d’<strong>un</strong> mois. Et ce<br />
n’est d’ailleurs pas par hasard que son<br />
comm<strong>un</strong>iqué final a appelé à la libération<br />
des assassins de Lotfi Nagdh, le<br />
représentant de Nida To<strong>un</strong>es à Tataouine,<br />
victime le 18 octobre 2012 d’<strong>un</strong> lyn-<br />
M<br />
<strong>un</strong>ich valait le déplacement. Très officiellement,<br />
la ville allemande abritait<br />
sa conférence annuelle sur la sécu-<br />
rité, mais c’est l’occasion pour des rencontres,<br />
même les plus inattendues. Comme celles<br />
qui ont ré<strong>un</strong>i successivement les chefs de la<br />
diplomatie russe et iranienne, avec le chef de la<br />
Coalition de l’opposition syrienne. Une grande<br />
première, sans que l’on sache si l’action était<br />
concertée, et si par ailleurs, elle allait être <strong>un</strong>e<br />
fin en soi, des réserves étant émises de part<br />
et d’autre. Effectivement, le ministre russe<br />
Serguei Lavrov a bien rencontré le chef de la<br />
Coalition nationale des forces de l’opposition<br />
et de la révolution syriennes, Ahmed Moaz<br />
Al Khatib, mais Moscou en a saisi l’opport<strong>un</strong>ité<br />
pour rappeler à la coalition sa disponibilité<br />
d’entamer «<strong>un</strong> dialogue avec le gouvernement<br />
syrien, alors même (qu’elle avait été) créée sur<br />
la plateforme du refus de discuter avec le régime».<br />
Malgré aussi le fait, et Moscou se garde<br />
chage de la part des Ligues de protection<br />
de la révolution. Ledit comm<strong>un</strong>iqué qualifie<br />
d’injustice le maintien des inculpés<br />
en détention.<br />
LE NIET D’ENNAHDA<br />
Ali Fares, l’<strong>un</strong> des représentants des islamistes<br />
au sein de l’Assemblée nationale<br />
constituante (ANC), n’a d’ailleurs pas<br />
hésité à justifier en quelque sorte le recours<br />
à la violence. Ce dernier a, en effet,<br />
présenté les assassins de Lotfi Nagdh<br />
comme des champions de la révolution,<br />
qui méritent d’être primés comme les<br />
martyrs et les blessés ayant contribué à<br />
la chute de Ben Ali. «Ceux qui sont descendus<br />
à Tataouine cherchent à épurer<br />
le pays des vestiges du régime déchu.<br />
Ils n’ont fait qu’œuvrer pour la réalisation<br />
d’<strong>un</strong> des objectifs de la révolution,<br />
qu’est la purge contre les ex-RCDistes»,<br />
a-t-il expliqué. Pourtant, Lotfi Nagdh<br />
n’a jamais été <strong>un</strong> RCDiste notoire, selon<br />
ceux qui l’ont connu. Il n’y a donc pas<br />
<strong>un</strong>e manière plus claire pour encourager<br />
la violence politique. De là à dire que<br />
les LPR n’ont fait que saisir au vol les<br />
signaux de la direction politique des<br />
islamistes, il n’y a qu’<strong>un</strong> pas que les analystes<br />
ont tous franchi. Pas que ça.<br />
Le contenu du comm<strong>un</strong>iqué du conseil<br />
de le dire ouvertement, que si cette coalition<br />
a été effectivement reconnue par le «Groupe<br />
des amis de la Syrie», il en est autrement au<br />
sein même de l’opposition syrienne, dont des<br />
segments entiers disent n’avoir rien à voir avec<br />
elle. D’ailleurs, M. Lavrov n’a pas manqué<br />
de souligner que «l’opposition comprenant<br />
plusieurs groupes différents, il serait difficile<br />
de s’entendre sur la composition d’<strong>un</strong>e délégation<br />
<strong>un</strong>ie».<br />
Au sujet de la position russe, l’opposition<br />
syrienne a, elle aussi, à dire, en soulignant que<br />
«si la Russie pense à ses véritables intérêts<br />
futurs dans la région, (...) elle doit se ranger<br />
du côté des revendications légitimes du peuple<br />
syrien et non pas de ceux qui tuent le peuple<br />
syrien». Même constat pour le ministre iranien<br />
des Affaires étrangères qui a salué la décision<br />
de Moaz Al Khatib, de dialoguer, sous conditions,<br />
avec le régime. J’ai dit à M. Al Khatib :<br />
«Ré<strong>un</strong>issez-vous, organisez des élections pré-<br />
de la choura a envoyé d’autres signaux.<br />
Et certains d’entre eux laissent penser<br />
qu’Ennahda continuera à refuser tout<br />
compromis concernant l’attribution des<br />
ministères de souveraineté à des personnalités<br />
indépendantes, comme l’exigent<br />
les autres sensibilités politiques. Pour<br />
beaucoup, ce compromis pourrait aider<br />
à instaurer <strong>un</strong> climat favorable à des<br />
élections libres et indépendantes. Ennahda,<br />
dans ledit comm<strong>un</strong>iqué, a ainsi<br />
rappelé aux autres composantes de la<br />
troïka (Ettakattol et le CPR) «son attachement<br />
aux arrangements, qui sont à la<br />
base de l’actuelle expérience» et appelé<br />
à «les respecter et les renforcer pour<br />
préserver la stabilité dans les étapes à<br />
venir». Il s’agit là d’<strong>un</strong>e fin de non-recevoir<br />
concernant les exigences sur les<br />
ministères régaliens. Les arrangements<br />
initiaux prévoient effectivement que les<br />
ministères de souveraineté reviennent<br />
tous à Ennahda. Autre objet de discorde<br />
: le bloc nahdhaoui à l’Assemblée<br />
essaie de faire <strong>un</strong> forcing pour accélérer<br />
l’adoption du projet de loi d’imm<strong>un</strong>isation<br />
de la révolution et de ne pas<br />
l’intégrer au projet de loi sur la justice<br />
transitionnelle. Ledit projet de loi exclut<br />
des responsabilités politiques et l’éligibilité<br />
de tous ceux qui ont travaillé<br />
avec Ben Ali depuis mars 1989 jusqu’au<br />
14 janvier 2011. Le Premier ministre<br />
de la transition, Béji Caïd Essebsi, est<br />
spécialement visé par cette loi qui n’a<br />
de pareille qu’en Irak contre les baâthistes,<br />
en Israël contre les Palestiniens<br />
et en Afrique du Sud contre les Noirs,<br />
du temps de l’apartheid. L’opposition<br />
crie au scandale par rapport à ce projet<br />
de loi car il s’agit de «p<strong>un</strong>ition collective<br />
pour des fautes individuelles», comme le<br />
souligne le porte-parole du parti Al Massar<br />
et membre de l’Assemblée, Samir<br />
Taïeb. «Mais Ennahda n’a pas d’autre<br />
choix», lui réplique le politicien Hamadi<br />
Redissi. «Les dernières tractations sur<br />
le remaniement ministériel ont montré<br />
l’isolement d’Ennahda sur l’échiquier<br />
politique, d’où les surenchères exercées<br />
par Ettakattol et le CPR, bien que ces<br />
partis soient plus faibles qu’à la sortie<br />
des élections», explique-t-il. «Ennahda<br />
a paniqué et ses troupes radicales ont<br />
choisi l’option de la violence dans la<br />
rue pour essayer de s’imposer», a-t-il<br />
conclu. Deux actions vont donc de pair<br />
dans la tactique du moment d’Ennahda<br />
pour «chasser la contre-révolution» : les<br />
LPR dans la rue et la loi d’imm<strong>un</strong>isation<br />
de la révolution à l’ANC.<br />
Mourad Sellami<br />
sidentielles sous surveillance internationale,<br />
pour que chaque partie puisse être sûre que le<br />
processus se déroule convenablement», a-t-il<br />
déclaré. Bien entendu, <strong>un</strong> tel frémissement a<br />
été vite capté surtout que la Russie et l’Iran<br />
sont présentés comme d’importants sinon les<br />
seuls alliés du régime syrien. Il va sans dire que<br />
le principe même de ces rencontres inédites<br />
est extrêmement important. Dans les deux cas,<br />
estime-t-on d’ores et déjà, leur portée va bien<br />
au-delà de la simple équidistance, ou de l’équilibre<br />
que rechercherait la diplomatie des deux<br />
pays. Mais tout laisse à croire qu’<strong>un</strong>e telle<br />
démarche a été favorisée par l’opposition ellemême<br />
et sa volonté de dialogue avec le régime,<br />
et non pas avec le pouvoir en place, la nuance<br />
étant véritablement importante. Est-ce <strong>un</strong>e<br />
réponse à des intentions prêtées, en ce sens, à<br />
des personnalités du régime syrien ? Toujours<br />
est-il, il y a là <strong>un</strong> ensemble d’éléments peutêtre<br />
imprécis, s’agissant d’élaborer <strong>un</strong> édifice,<br />
ATTENTAT<br />
KAMIKAZE<br />
Bain de sang<br />
à Kirkouk (Irak)<br />
L’attaque qui a visé, hier à l’heure<br />
de pointe, le quartier général de<br />
la police de Kirkouk, <strong>un</strong>e ville du<br />
nord de l’Irak que se disputent<br />
Baghdad et le Kurdistan irakien,<br />
a fait 30 morts et 70 blessés, au<br />
moment où le pays traverse <strong>un</strong>e<br />
grave crise politique. L’assaut<br />
contre le bâtiment, entouré de<br />
murs en béton anti-explosions,<br />
s’est déroulé tôt hier, premier<br />
jour de la semaine de travail en<br />
Irak, à l’heure où les employés<br />
se rendaient sur leur lieu de<br />
travail au centre-ville. L’attaque<br />
n’a pas été revendiquée mais les<br />
insurgés s<strong>un</strong>nites, dont Al Qaîda<br />
en Irak, visent régulièrement les<br />
forces de sécurité dans l’espoir de<br />
déstabiliser le gouvernement de<br />
Nouri Al Maliki. L’attaque d’hier à<br />
Kirkouk a d’abord été déclenchée<br />
par <strong>un</strong> kamikaze au volant d’<strong>un</strong><br />
véhicule maquillé en voiture de<br />
police.<br />
Il s’est arrêté au poste de contrôle<br />
du portail principal du complexe<br />
et s’est fait exploser. Trois de ses<br />
complices, vêtus d’<strong>un</strong>iformes de<br />
police, ont ensuite réussi à se<br />
faufi ler à l’intérieur du complexe,<br />
tout en lançant des grenades en<br />
direction du bâtiment, avant d’être<br />
abattus, selon des témoins. Juste<br />
après l’attaque, la police tentait<br />
de désamorcer les ceintures<br />
d’explosifs que les kamikazes<br />
portaient sur eux.<br />
Depuis fi n décembre, le Premier<br />
ministre, <strong>un</strong> chiite, est au<br />
centre d’<strong>un</strong> ample mouvement<br />
de contestation de la minorité<br />
s<strong>un</strong>nite, qui représente environ<br />
24% de la population irakienne.<br />
Elle manifeste dans les régions où<br />
elle est majoritaire pour dénoncer<br />
sa «marginalisation» et pousser<br />
M. Al Maliki à la démission.<br />
Kirkouk, où cohabitent Arabes,<br />
Kurdes et Turcomans, fait partie<br />
d’<strong>un</strong>e bande du territoire du nord<br />
de l’Irak, riche en hydrocarbures,<br />
que revendiquent Baghdad et la<br />
région autonome du Kurdistan<br />
irakien.<br />
A en croire observateurs et<br />
diplomates, cette dispute<br />
territoriale représente la plus<br />
grande menace pour la stabilité<br />
de l’Irak. Kirkouk, mais aussi<br />
Mossoul, <strong>un</strong> peu plus au nordouest,<br />
et Touz Khourmatou,<br />
également dans le nord de l’Irak,<br />
sont, à intervalles réguliers, le<br />
théâtre d’attaques sanglantes<br />
perpétrées par les insurgés. R. I.<br />
Par Mohammed Larbi<br />
avec des pièces de puzzle qu’il semble difficile<br />
d’assembler, le conflit syrien ayant pris des<br />
proportions jamais atteintes sous d’autres<br />
latitudes. C’est en ce sens qu’interviennent les<br />
propos de l’émissaire international, lui aussi<br />
présent à M<strong>un</strong>ich, et qui rappelle avoir noté<br />
<strong>un</strong>e nouvelle tendance en Syrie : tout en insistant<br />
sur leurs conditions, les deux parties en<br />
conflit évoquent la nécessité d’<strong>un</strong> «règlement<br />
politique».<br />
Dans ce contexte, Lakhdar Brahimi a proposé<br />
aux deux parties de se ré<strong>un</strong>ir à l’étranger<br />
pour discuter du règlement syrien selon <strong>un</strong><br />
calendrier, et ce, tout en prévenant que «les<br />
Syriens eux-mêmes ne pourront rien faire pour<br />
inverser la situation» sans le Conseil de sécurité.<br />
Une évolution se profilerait donc. Ce sont<br />
quelques petits pas que la comm<strong>un</strong>auté internationale<br />
suit attentivement. En espérant <strong>un</strong><br />
processus fort qui mènerait vers <strong>un</strong> règlement<br />
durable. M. L.
L<br />
France<br />
De notre correspondant<br />
Ayad Ahram est, sans nul doute,<br />
l’invité d’exception de cette<br />
conférence internationale sur le<br />
Sahara occidental. Le secrétaire<br />
général de l’Association de défense<br />
des droits de l’homme au Maroc<br />
(Asdhom) refuse toute récupération<br />
politique ou soutien personnel au<br />
Front Polisario. Il a plaidé cependant<br />
pour la défense pure des droits de<br />
l’homme au Maroc et dans tout le<br />
Maghreb, sans considération<br />
d’appartenance ethnique, religieuse<br />
ou politique des victimes. Dans cet<br />
entretien, il nous explique sa<br />
position.<br />
Propos recueillis par<br />
Samir Ghezlaoui<br />
Le 1 er février, le trib<strong>un</strong>al militaire de Rabat<br />
a ouvert le procès, puis l’a aussitôt reporté<br />
au 8 février, de 24 militants sahraouis. Pouvez-vous<br />
nous présenter cette affaire et nous<br />
expliquer pourquoi ces civils se retrouvent<br />
confrontés à <strong>un</strong>e cour martiale ?<br />
Les 24 Sahraouis ont été arrêtés suite au<br />
démantèlement violent du camp de Gdeim Izik<br />
en novembre 2010. Ce sont surtout des militants<br />
sahraouis des droits de l’homme, connus pour<br />
leur engagement dans ce combat. Cela fait plus<br />
de deux ans qu’ils sont en détention provisoire –<br />
excepté <strong>un</strong>, pour des raisons médicales – ce qui<br />
est illégal eu égard du code pénal marocain. Ces<br />
militants sont en plus traduits devant <strong>un</strong> trib<strong>un</strong>al<br />
militaire et donc risquent gros par rapport à ce<br />
qu’on leur reproche. Tout laisse à penser qu’ils<br />
ne vont pas bénéficier d’<strong>un</strong> procès équitable.<br />
L’accueil réservé à la délégation des observateurs<br />
El Watan - L<strong>un</strong>di 4 février 2013 - 11<br />
INTERNATIONALE<br />
MALGRÉ LES PRESSIONS SUBIES PAR LES ORGANISATEURS<br />
La cause sahraouie fait irruption<br />
au Sénat français<br />
es amis du Front Polisario et des<br />
dizaines de militants des droits<br />
de l’homme ont réitéré «le droit<br />
du peuple sahraoui à son autodétermination»<br />
à l’occasion de la conférence<br />
internationale qui s’est tenue avanthier<br />
au siège du Sénat français.<br />
Initiée par Leila Aïchi, sénatrice de<br />
Paris, sous le thème «La mise en<br />
place d’<strong>un</strong> processus de protection<br />
de la population civile et le respect<br />
des droits de l’homme au Sahara<br />
occidental», cette journée de solidarité<br />
avec le peuple sahraoui «n’a pas plu<br />
à certains». «Le fait que ce colloque<br />
soit organisé au sein de ce palais de<br />
Luxembourg, en plein Sénat français,<br />
est tout <strong>un</strong> symbole. Nous avons subi<br />
des pressions terribles pour ne pas<br />
l’organiser. Moi je suis <strong>un</strong>e femme<br />
libre, dans <strong>un</strong> pays de démocratie.<br />
J’organise le colloque que je veux»,<br />
a lancé l’élue d’Europe-Ecologie les<br />
Verts avec assurance.<br />
L’ouverture officielle des travaux a été<br />
<strong>un</strong>e occasion pour Régine Villemont,<br />
présidente de l’Association des amis<br />
de la RASD/France, de «dénoncer le<br />
calvaire que vivent les détenus politiques<br />
sahraouis dans les geôles maro-<br />
caines». «Nous appelons les autorités<br />
marocaines à libérer les 24 détenus<br />
de Gdeim Izik dont le procès a été<br />
ouvert le 1er février devant <strong>un</strong> trib<strong>un</strong>al<br />
militaire de Rabat. C’est <strong>un</strong>e atteinte<br />
flagrante aux droits de l’homme.»<br />
LA POSITION FRANÇAISE<br />
CRITIQUÉE<br />
«Ce sont des civils. Ils ont le droit à <strong>un</strong><br />
procès équitable au lieu de les passer<br />
devant la cour martiale», a-t-elle martelé.<br />
Un peu plus tard sur la trib<strong>un</strong>e,<br />
les observateurs européens, qui se<br />
sont déplacés au Maroc et ont assisté<br />
à l’ouverture du procès, ont apporté<br />
leur témoignage : «Aussitôt ouvert, le<br />
procès a été reporté d’<strong>un</strong>e semaine.<br />
L’environnement général était plutôt<br />
apaisé, mais les avocats de la<br />
défense ont dénoncé plusieurs lac<strong>un</strong>es<br />
ainsi que le peu de temps et de moyens<br />
qu’on leur a attribués afin de mener à<br />
bien leur mission. Nous avons remarqué<br />
aussi <strong>un</strong>e présence exagérée de<br />
militaires et des dizaines d’éléments<br />
de sécurité en civil.»<br />
Quant à Pierre Galand, président de la<br />
Coordination européenne de soutien<br />
au peuple sahraoui, il a pris comme<br />
cible, en usant de critiques piquantes,<br />
la position officielle de la France dans<br />
le conflit au Sahara occidental. «Nous<br />
étrangers à l’occasion de l’ouverture de leur<br />
procès, le 1 er février, qui a d’ailleurs été reporté<br />
au 8 février, ne nous garantit pas que leur procès<br />
ne sera pas entaché d’irrégularités. La présence<br />
militaire et policière massive au procès laisse<br />
présager le pire. Nous continuons à réclamer<br />
sinon leur libération, du moins, que le trib<strong>un</strong>al<br />
militaire soit dessaisi de cette affaire en faveur<br />
d’<strong>un</strong> trib<strong>un</strong>al civil.<br />
Combien y a-t-il de prisonniers politiques<br />
au Maroc ? Quelles sont les raisons de leur<br />
détention ?<br />
L’Asdhom a lancé <strong>un</strong>e campagne de parrainage<br />
des prisonniers victimes d’atteinte aux droits, le<br />
17 novembre 2012, à l’occasion de la semaine de<br />
la solidarité internationale en France. Cette campagne<br />
est parrainée par l’écrivain Gilles Perrault,<br />
auteur du best-seller Notre Ami le roi. Nous avons<br />
recensé, à cette date, 174 prisonniers politiques.<br />
Nous les avons tous proposés au parrainage. On<br />
y trouve des militants associatifs, des partisans<br />
du Mouvement 20 février, des Sahraouis, des<br />
syndicalistes, des étudiants de l’Union nationale<br />
des étudiants du Maroc, des islamistes du groupe<br />
Belliraj, des citoyens ayant participé à des mouvements<br />
de protestation sociale, etc. Les détails<br />
sont présents sur notre site web asdhom.org.<br />
Vous êtes <strong>un</strong> militant marocain des droits<br />
de l’homme qui refuse de sacrifier ce principe<br />
fondamental pour des considérations<br />
politiques. Vous défendez tous les détenus<br />
politiques dans les geôles marocaines, y compris<br />
les Sahraouis, sans forcément soutenir le<br />
Front Polisario. Comment peut-on qualifier<br />
ce genre de positionnement ?<br />
Je suis <strong>un</strong> défenseur des droits de l’homme<br />
avant tout. Je peux, comme disait Voltaire, ne pas<br />
être d’accord avec ce que disent les gens, mais<br />
je suis prêt à défendre leur droit de s’exprimer<br />
librement, à condition que leurs propos ne soient<br />
pas en contradiction avec les principes des droits<br />
de l’homme tels que reconnus <strong>un</strong>iversellement.<br />
Je veux dire que les propos racistes, xénophobes<br />
lançons <strong>un</strong> message au gouvernement<br />
français. La France doit changer sa<br />
voie dans le sens de soutenir l’autodétermination<br />
du peuple sahraoui, au<br />
lieu de défendre le projet d’annexion<br />
comme l’a fait Chirac. Un petit pays<br />
comme le Maroc ne peut pas occuper<br />
<strong>un</strong> autre pays sans la complicité des<br />
grandes puissances occidentales, y<br />
compris la France», a déclaré le sénateur<br />
belge.<br />
L’APPEL DE SIDATI<br />
ET LA PIQUE DE GALAND<br />
Dans ce sens, le ministre délégué de la<br />
RASD pour l’Europe, Mohamed Sidati,<br />
a recommandé à la France de «tenir<br />
<strong>un</strong>e position plus respectable». «Nous<br />
espérons que la France prône au<br />
moins la neutralité. Nous demandons<br />
aux Français d’arrêter d’opposer<br />
leur veto pour que la Minurso puisse<br />
accomplir convenablement son travail<br />
et superviser la situation des droits<br />
de l’homme dans les territoires occupés»,<br />
a-t-il souligné. Et de conclure :<br />
«Actuellement, la France est complice<br />
du Maroc dans tout ce qui se passe<br />
contre le peuple sahraoui, car si sa<br />
position est plus respectable, le conflit<br />
serait réglé depuis longtemps.»<br />
A son tour, la présidente de l’intergroupe<br />
parlementaire Algérie-RASD,<br />
Saïda Bo<strong>un</strong>ab, a rappelé «la position<br />
historique de l’Algérie en faveur du<br />
soutien à la lutte du peuple sahraoui<br />
pour la décolonisation et son autodétermination».<br />
La députée du FLN a<br />
ensuite critiqué les positions du Maroc<br />
et de la France par rapport à la situation<br />
des droits de l’homme au Sahara<br />
occidental. «La légalité internationale<br />
est bafouée par le Maroc au Sahara<br />
occidental. Les observateurs internationaux<br />
ont enregistré des violations<br />
répétées des droits de l’homme :<br />
arrestations arbitraires, disparitions,<br />
forcées, agressions physiques, les<br />
viols, la torture et la spoliation des<br />
biens et des richesses naturelles du<br />
peuple sahraoui. La France, pourtant<br />
membre permanent du Conseil de<br />
sécurité, cautionne toutes ces atteintes<br />
à cause de sa position et son silence<br />
qui encourage l’imp<strong>un</strong>ité», a-t-elle<br />
lancé sans ménagement.<br />
LA SUÈDE, PREMIER SOUTIEN<br />
EUROPÉEN DE LA RASD<br />
Parmi les soutiens européens les plus<br />
courageux de l’autodétermination au<br />
Sahara occidental, on trouve le Parlement<br />
suédois, premier et seul en<br />
Europe à avoir reconnu officiellement<br />
la RASD. «Je suis fier de parler au<br />
nom de mon pays qui a reconnu la<br />
et qui incitent à la haine ne sont pas admis. Je ne<br />
suis pas <strong>un</strong> partisan politique et c’est ce qui me<br />
permet d’avoir cette position purement «droitde-l’hommiste».<br />
Les politiques sont amenés, de<br />
par leur combat, à exercer le pouvoir, or on sait<br />
que quiconque exerce le pouvoir est amené à en<br />
abuser. C’est pour cela qu’il faut toujours des<br />
garde-fous pour alerter sur les atteintes aux droits<br />
de l’homme. C’est le rôle des associations de<br />
défense des droits de l’homme telle que la nôtre.<br />
Dans votre intervention, vous avez exprimé<br />
le souhait de voir naître <strong>un</strong>e association<br />
maghrébine de défense des droits de l’homme<br />
autonome, qui refuse toute manipulation<br />
politique dans son activité. Comment est-ce<br />
possible ?<br />
Ceci est possible. Dans mon intervention, j’ai<br />
parlé de la Coordination maghrébine des orga-<br />
RASD et le droit à l’autodétermination<br />
du peuple sahraoui qui souffre<br />
de l’occupation marocaine. Certes,<br />
nous sommes <strong>un</strong> petit pays, mais<br />
nous œuvrons pour que d’autres pays<br />
comme les Etats-Unis, le Royaume-<br />
Uni, l’Espagne et la France nous<br />
suivent dans cette démarche», a indiqué<br />
le député suédois Jens Holm.<br />
Par ailleurs, la fin du colloque a<br />
été couronnée par la lecture d’<strong>un</strong>e<br />
déclaration comm<strong>un</strong>e des participants<br />
demandant «à la comm<strong>un</strong>auté internationale<br />
de soutenir davantage l’autodétermination<br />
du peuple sahraoui et<br />
l’arrêt immédiat de toutes les atteintes<br />
aux droits de l’homme commises par<br />
le Maroc contre des civils dans les<br />
territoires sahraouis occupés». Dans<br />
le même sillage, les sénatrices Leila<br />
Aïchi et Marie-Christine Blandin ont<br />
rendu public <strong>un</strong> comm<strong>un</strong>iqué réaffirmant<br />
«l’impérieux besoin d’<strong>un</strong>e position<br />
impartiale de la France dans l’optique<br />
d’<strong>un</strong>e sortie de crise durable»<br />
et affirmant que «la France, porteétendard<br />
de la défense des droits de<br />
l’homme dans le monde, s’honorerait<br />
à favoriser <strong>un</strong>e solution démocratique<br />
et éthique dans le respect du droit des<br />
peuples à l’autodétermination, comme<br />
le préconise la Minurso».<br />
Samir Ghezlaoui<br />
AYAD AHRAM. Secrétaire général de l’Asdhom<br />
«Il faut des garde-fous pour les droits de l’homme»<br />
nisations des droits de l’homme (CMODH) qui<br />
a vu le jour en 2006 au Maroc. Elle travaille dans<br />
ce sens. Elle regroupe plusieurs associations des<br />
droits de l’homme de Mauritanie, du Maroc,<br />
d’Algérie, de T<strong>un</strong>isie, de Libye ainsi que d’autres<br />
associations issues de l’immigration en France<br />
telles que l’Asdhom. Son objectif est de promouvoir<br />
les droits de l’homme dans la région. Cette<br />
coordination participe, en tant que telle, à tous les<br />
espaces de débat offerts par les forums sociaux<br />
régionaux ou mondiaux pour réclamer, entre<br />
autres, <strong>un</strong> Maghreb démocratique des peuples.<br />
Pour ce qui est du conflit au Sahara occidental,<br />
nous sommes pour qu’<strong>un</strong>e solution négociée au<br />
sein de l’ONU soit trouvée le plus tôt possible<br />
pour permettre aux peuples de la région de vivre<br />
en paix. Les peuples maghrébins aspirent à des<br />
Etats de droit. S. G.
El Watan ÉCONOMIE<br />
Du 4 au 10 février 2013 Supplément hebdomadaire n°361- Email : suppeco@elwatan.com/Tél. - Fax : 021 65 58 66<br />
COUVERTURE DES INSTALLATIONS ÉNERGÉTIQUES EN ALGÉRIE<br />
LES RÉASSUREURS MONDIAUX<br />
EN PASSE DE REVOIR LEURS TARIFS<br />
AU MOMENT OÙ SONATRACH ENVISAGE DE NOUVELLES MESURES POUR SÉCURISER SES INSTALLATIONS<br />
ÉNERGÉTIQUES, LES GRANDS GROUPES MONDIAUX DE LA RÉASSURANCE QUI COUVRENT LES DEUX TIERS<br />
DU RISQUE ÉNERGIE DE LA COMPAGNIE PÉTROLIÈRE NATIONALE SONGENT À ASSURER LEURS ARRIÈRES.<br />
MÊME SI LES RESPONSABLES DE SONATRACH ASSURENT QU’IL N’Y A PAS EU DE GROS DÉGÂTS SUR LE SITE<br />
D’IN AMENAS, ET ENCORE MOINS AU NIVEAU DU GAZODUC DE BOUIRA, LES ASSUREURS INTERNATIONAUX<br />
PRENNENT TOUT DE MÊME LEURS DISPOSITIONS. «Il y aura sûrement <strong>un</strong> nouveau calcul des prix et<br />
■ UMA<br />
Le commerce<br />
zonal le plus faible<br />
au monde<br />
Les échanges entre les pays maghrébins<br />
ne dépassent guère les 4 milliards de<br />
dollars. Soit des échanges entre pays<br />
membres évalués entre 2 et 3% du PIB et<br />
dont plus de la moitié (55%) sont réalisés<br />
entre la T<strong>un</strong>isie et la Libye. Ce qui fait de<br />
l’Union maghrébine, UMA, la région où le<br />
commerce zonal est le plus faible comparé<br />
à ce qui se passe dans les comm<strong>un</strong>autés<br />
régionales latino-américaines, asiatiques<br />
ou même africaines.<br />
Page IV<br />
primes de réassurances des installations énergétiques de Sonatrach», a indiqué à El Watan<br />
Economie Riccardo Fabiani, analyste politique, spécialiste de la région Afrique du Nord au sein<br />
du groupe Eurasia (groupe d’expertise et de recherche en risques politiques). «Le processus a<br />
déjà commencé et pourrait durer <strong>un</strong> à deux ans si les autorités algériennes arrivent à rétablir<br />
<strong>un</strong> niveau de sécurité d’avant l’attaque d’In Amenas.»<br />
Lire en pages II-III<br />
entreprises - <strong>un</strong>iversité<br />
DES DIPLÔMÉS PAR MILLIERS<br />
POUR EMPLOYEURS INSATISFAITS<br />
Chaque année, des milliers de nouveaux<br />
diplômés quittent les bancs de l’<strong>un</strong>iversité et<br />
vont gonfler les rangs des demandeurs<br />
d’emploi dans divers domaines d’activité. De<br />
leur côté, les entreprises économiques<br />
sollicitent constamment l’offre existante sur<br />
le marché du travail dans leur quête de<br />
nouvelles compétences pour renforcer leurs<br />
staffs et étoffer leurs ressources humaines.<br />
Mais, la compatibilité entre les je<strong>un</strong>es<br />
diplômés et le profil recherché par les<br />
employeurs est rarement trouvée.<br />
Lire PP VI, VII et VIII<br />
RÉFORME LIBÉRALE ET CRISE GRAMSCIENNE EN ALGÉRIE PP XI-X<br />
PHOTO : H. LYÈS<br />
PHOTO :H. LYES
II L’ACTUALITÉ El Watan ÉCONOMIE - Du 4 au 10 février 2013<br />
Couverture des installations énergétiques en Algérie<br />
par<br />
Safi a Berkouk<br />
Les réassureurs mondiaux en<br />
passe de revoir leurs tarifs<br />
Selon M. Fabiani, qui dit avoir «eu<br />
des conversations avec des sociétés<br />
d’assurances» mondiales, cellesci<br />
ont déjà engagé des «discussions en<br />
interne» pour envisager des actions qui<br />
pourraient toucher les futurs contrats<br />
de réassurance avec Sonatrach. Certes,<br />
dit-il, «elles savent globalement que la<br />
sécurité en Algérie n’est pas <strong>un</strong> problème,<br />
mais doivent se préparer en cas<br />
de danger qui résulterait de la crise au<br />
Mali». C’est dans ce cadre qu’elles «ont<br />
peur et prêtent <strong>un</strong>e attention particulière<br />
à ce qui se passe en Algérie». En tout état<br />
de cause, on parle, selon lui, d’<strong>un</strong> effet<br />
de <strong>un</strong> à deux ans, après quoi «les primes<br />
d’assurances vont revenir graduellement<br />
au niveau d’avant» Tiguentourine.<br />
Youcef Benmicia, cadre dirigeant au sein<br />
de la Compagnie algérienne des assurances<br />
(CAAT), membre du groupement<br />
des assureurs nationaux de la Sonatrach,<br />
affi rme que «les réassureurs risquent<br />
de relever les coûts de réassurances,<br />
par prudence, même s’il n’y pas eu de<br />
dommage subi au niveau de Tiguentourine».<br />
Toutefois, il y a «<strong>un</strong> potentiel<br />
d’exposition au risque et si on constate<br />
<strong>un</strong> risque plus élevé, il est normal que les<br />
réassureurs prennent leur disposition».<br />
Généralement dans pareille situation,<br />
«les compagnies peuvent soit décider de<br />
maintenir les tarifs dans le meilleur des<br />
cas, soit les relever dans le pire des cas».<br />
En revanche, il ne risque pas d’y avoir<br />
«<strong>un</strong>e diminution des prix, ce qui se produit<br />
parfois» quand il n’y a pas de grande<br />
sinistralité pendant <strong>un</strong>e certaine période.<br />
LE POIDS DES RÉASSUREURS<br />
Il faut savoir que la réassurance occupe<br />
<strong>un</strong>e très grande place dans la couverture<br />
assurance de la Sonatrach. Il y a deux ans,<br />
l’ex P-DG de la Compagnie d’assurances<br />
des hydrocarbures (CASH), Nacer Sais,<br />
indiquait que «plus des deux tiers (70%)<br />
des risques Energie du groupe Sonatrach<br />
sont assurés par des sociétés d’assurance<br />
internationales, le reste étant couvert<br />
par <strong>un</strong> consortium de quatre assureurs<br />
algériens». Environ «<strong>un</strong>e vingtaine, voire<br />
<strong>un</strong>e trentaine de réassureurs internationaux»<br />
interviennent dans les opérations<br />
de réassurances, impératives en raison du<br />
manque de capacités fi nancières des assureurs<br />
nationaux pour couvrir l’ensemble<br />
du risque énergétique de Sonatrach. En<br />
2010, la compagnie avait notamment<br />
retenu trois groupes internationaux de<br />
réassurance, Swiss Ré, M<strong>un</strong>ich Ré et<br />
l’américain AIG, pour réassurer <strong>un</strong>e partie<br />
de son patrimoine industriel pour <strong>un</strong><br />
montant du contrat estimé à 30 millions<br />
de dollars. Au niveau national, l’assurance<br />
des installations énergétiques de<br />
Sonatrach est assurée par <strong>un</strong> consortium<br />
de compagnies nationales (CAAR,<br />
CAAT, SAA, CCR) dont le chef de fi le<br />
est la CASH.<br />
La réassurance est justement l’<strong>un</strong>e des<br />
«particularités» du secteur énergétique,<br />
souligne M. Benmicia, qui vient s’ajouter<br />
au fait que c’est <strong>un</strong> secteur où il «y a<br />
<strong>un</strong>e concentration de valeur et de capitaux<br />
liés à <strong>un</strong>e industrie de pointe». Les<br />
risques sont donc assurés à l’international<br />
où il y a <strong>un</strong> marché de l’énergie et de<br />
la pétrochimie en matière de réassurance,<br />
car ces réassureurs «ont des capacités fi -<br />
nancières importantes». «Les conditions<br />
ainsi que les prix d’assurance et de réassurance<br />
sont donc fi xés par le marché international»,<br />
précise le responsable de la<br />
CAAT. En ce qui concerne le patrimoine<br />
(industriel et immobilier) de Sonatrach,<br />
il bénéfi cie de plusieurs types de couvertures,<br />
mais «ce qui est réassuré, ce sont<br />
les installations énergétiques, l’activité<br />
forage et en partie la responsabilité civile».<br />
Les prix sont également fi xés «en<br />
fonction de la demande de couverture»<br />
et en la matière «les conditions édictées<br />
par les réassureurs sont parfois draconiennes<br />
(quand la conjoncture est défavorable)»,<br />
remarque M. Benmicia. Les<br />
Intérêts énergétiques des compagnies étrangères<br />
en Algérie<br />
La vente d’actifs suite à l’attaque<br />
d’In Amenas jugée peu probable<br />
u-delà du relèvement des primes d’assurance, l’at-<br />
A taque d’In Amenas et plus récemment encore celle<br />
de Bouira, soulèvent des questions quant aux actions<br />
futures qui seront prises par les partenaires étrangers<br />
de Sonatrach en Algérie. Certaines compagnies ont<br />
rapatrié quelques-<strong>un</strong>s de leurs personnels, tandis que<br />
d’autres ont confi rmé leur volonté de poursuivre leurs<br />
affaires en Algérie. La nouvelle loi sur les hydrocarbures<br />
récemment promulguée étant plus avantageuse, certains<br />
experts pensent qu’auc<strong>un</strong>e société étrangère en Algérie<br />
ne songera à se débarrasser de ses actifs algériens. Car,<br />
si l’on considère que le risque a augmenté, la valeur de<br />
ces actifs s’en trouverait de ce fait revue à la baisse,<br />
pense-t-on.<br />
Riccardo Fabiani, analyste politique, spécialiste de<br />
la région Afrique du Nord au sein du groupe Eurasia<br />
(groupe d’expertise et de recherche en risques politiqus),<br />
confi rme cette thèse, tout en relativisant certains<br />
aspects. En premier lieu, «on peut imaginer que ce qui<br />
s’est passé à In Amenas soit la nouvelle réalité avec laquelle<br />
il faudra composer dans les prochaines semaines,<br />
en raison de ce qui se passe au Mali, mais je pense qu’il<br />
faut distinguer entre le Nord et le Sud de l’Algérie»,<br />
dit-il. Certes, c’est le Sud qui a été touché, mais cela<br />
reste «<strong>un</strong>e exception car c’est <strong>un</strong>e région très militarisée<br />
et même pendant les années de terrorisme elle n’a<br />
pas été affectée». «En revanche, explique-t-il, le Nord<br />
du pays est différent et la sécurité y est plus diffi cile et<br />
l’attaque contre le gazoduc de Bouira témoigne de cette<br />
diffi culté et peut être <strong>un</strong> signe de ce que pourra être la<br />
tendance dans les prochains mois». En second lieu, et<br />
en conséquence, M. Fabiani pense «qu’il n’y aura pas<br />
réassureurs peuvent «demander que les<br />
sites soient gardés par exemple». Cela dit,<br />
M. Fabiani estime qu’après les attaques<br />
d’In Amenas, «il serait diffi cile pour ces<br />
réassureurs d’exiger des conditions nouvelles,<br />
car elles savent qu’en Algérie les<br />
sociétés y opérant n’ont pas la possibilité<br />
de modifi er les mesures de sécurité à<br />
leur guise. Leur marge de manœuvre est<br />
limitée par le fait que les autorités algériennes<br />
imposent des conditions strictes»<br />
en la matière. Selon le PDG de la SAA,<br />
Amar Latrous, il existe «<strong>un</strong>e couverture<br />
contre les conséquences des risques terroristes<br />
qui est proposée par toutes les<br />
compagnies d’assurance», au même titre<br />
que la couverture contre les risques de<br />
sabotage et contre «les émeutes et mouvements<br />
populaires», précise M. Benmicia.<br />
L’attaque terroriste d’In Amenas pourrait<br />
avoir <strong>un</strong>e portée régionale quant aux<br />
conséquences sur les assurances. Selon<br />
M. Fabiani, en effet, les réévaluations des<br />
primes de risque pourraient également<br />
toucher «la Libye, où le risque est encore<br />
plus grand qu’en Algérie, la T<strong>un</strong>isie où la<br />
montée des djihadistes inquiète les assureurs,<br />
ainsi que la Mauritanie, même si<br />
pour ces pays l’activité énergétique est<br />
moindre qu’en Algérie». S. B.<br />
Les réassureurs<br />
de la Sonatrach<br />
• CCR Algérie<br />
• Charits (ex-<br />
AIG)<br />
• Sonatrach<br />
Re<br />
• ACE<br />
• M<strong>un</strong>ich Re<br />
• Swiss Re<br />
• Allianz<br />
Lloyd’s<br />
MAPFRE<br />
SCOR<br />
ZURICH<br />
AXA<br />
Hannover Re<br />
XL Capital<br />
Partner Re<br />
GENERALI<br />
Africa Re<br />
CCR Paris<br />
(source CASH)<br />
de sociétés qui voudraient vendre leurs actifs en Algérie<br />
en raison de l’attaque terroriste. Certes, elles réduisent<br />
leur présence, mais cela va rentrer dans l’ordre dans<br />
quelques semaines».<br />
Enfi n, les compagnies qui souhaiteraient le faire et il y<br />
en avait quelques-<strong>un</strong>es avant l’attaque d’In Amenas, leur<br />
motivation était surtout liée à «leur stratégie de développement,<br />
aux coûts élevés ou encore parce qu’elles<br />
jugeaient que ces actifs n’étaient pas très rentables».<br />
Avec ce qui s’est passé à In Amenas, «il leur faudra<br />
réduire leur prix de cession si elles veulent vendre, car<br />
les investisseurs qui seraient intéressés pour acheter ces<br />
actifs vont demander désormais des prix révisés». Cette<br />
situation risque de durer au moins 1 an à 18 mois, selon<br />
certains analystes. S. B.
El Watan ÉCONOMIE - Du 4 au 10 février 2013<br />
L’ACTUALITÉ III<br />
Francis Perrin. Président de Stratégies et politiques énergétiques<br />
«Les primes d’assurance vont<br />
évidemment augmenter»<br />
Pétrole et Gaz Arabes et professeur en sciences<br />
économiques. Il nous explique dans cet entretien<br />
les implications de la récente attaque terroriste<br />
d’In Amenas sur Sonatrach, ses partenaires<br />
énergétiques ainsi que sa couverture assurance.<br />
L’expert évoque également la possibilité que<br />
certaines compagnies énergétiques asiatiques ou<br />
russes puissent prendre le relais dans le cas où les<br />
entreprises privées occidentales soient refroidies<br />
par le «risque» Algérie.<br />
Propos<br />
recueillis par<br />
Safi a Berkouk<br />
En matière d’investissements sécuritaires<br />
et d’assurance des installations<br />
énergétiques, quelles seront les conséquences<br />
pour Sonatrach et ses partenaires<br />
étrangers ?<br />
La perception par les investisseurs<br />
et les pays étrangers du risque politique<br />
associé à l’Algérie sera très probablement<br />
revue à la hausse, ce qui peut avoir <strong>un</strong><br />
impact négatif sur des plans d’investissement<br />
ou d’implantation dans ce pays. De<br />
même, le coût de la sécurité va inévitablement<br />
augmenter car il faudra tirer toutes<br />
les conséquences de la tragédie d’In Amenas<br />
et prendre les mesures requises tout<br />
en sachant que le risque zéro n’existe pas,<br />
pas plus dans l’industrie des hydrocarbures<br />
qu’ailleurs. Les primes d’assurance<br />
vont évidemment augmenter. Ces impacts<br />
portent sur le court terme, voire sur le<br />
moyen terme. Je ne pense cependant pas<br />
que ce qui vient de se passer aura des<br />
PHOTO : D. R. M. Perrin est directeur de la rédaction de la revue<br />
conséquences à long terme sur l’Algérie,<br />
mais il faut que les réactions de l’Etat, de<br />
Sonatrach et de ses partenaires étrangers<br />
soient à la hauteur de l’enjeu.<br />
Pensez-vous que les fi rmes internationales<br />
opérant dans le secteur énergétique<br />
algérien vont songer à se délester<br />
de leurs actifs en Algérie dans les<br />
semaines ou les mois à venir ?<br />
Je ne crois pas que des investisseurs<br />
étrangers installés, souvent de longue<br />
date, en Algérie et engagés dans des projets<br />
importants vont quitter le pays du<br />
seul fait de cette sanglante attaque et prise<br />
d’otages. Ces compagnies, dont ENI,<br />
Total, Repsol, BP, Anadarko Petroleum et<br />
d’autres encore vont renforcer leurs mesures<br />
de sécurité et diminuer le personnel<br />
non essentiel, mais vont continuer à travailler<br />
en Algérie. Certaines d’entre elles<br />
pourraient cependant hésiter, au moins à<br />
court terme, à renforcer leur implantation<br />
dans le pays sans abandonner les projets<br />
dans lesquels elles sont actuellement<br />
impliquées. Les enjeux liés à la révision<br />
de la loi sur les hydrocarbures de 2005<br />
telle que modifi ée en 2006 et les succès<br />
ou les échecs dans l’exploration auront<br />
à mon sens <strong>un</strong> poids plus important que<br />
les problèmes sécuritaires dans les choix<br />
futurs de ces entreprises par rapport à<br />
d’éventuels nouveaux projets, comme<br />
le montrent les résultats moyens ou médiocres<br />
des appels d’offres internationaux<br />
pour l’exploration lancés depuis 2008.<br />
Par contre, pour des compagnies pétrolières<br />
non présentes en Algérie et qui<br />
pourraient envisager d’investir dans ce<br />
pays, la donne est différente. L’attractivité<br />
d’<strong>un</strong> pays producteur d’hydrocarbures<br />
s’apprécie au regard de trois critères clés<br />
: le potentiel en pétrole et en gaz naturel,<br />
- et celui-ci est intéressant -, le cadre<br />
législatif, contractuel et fi scal, qui est en<br />
cours de modifi cation dans <strong>un</strong> sens plus<br />
attrayant, et le risque politique, qui sera<br />
revu à la hausse. Une décision d’investissement<br />
en Algérie découle de l’appréciation<br />
par des groupes étrangers de ce cocktail<br />
et le goût de celui-ci sera différent<br />
avant et après In Amenas.<br />
En admettant que cela se produise,<br />
le retrait éventuel de certaines fi rmes<br />
pourrait-il favoriser d’autres pays<br />
comme la Chine, la Russie ou autres ?<br />
Je ne crois pas vraiment au retrait<br />
des compagnies pétrolières de l’Algérie<br />
qui serait seulement lié à la tragédie<br />
d’In Amenas en dépit de l’extrême gravité<br />
de celle-ci. Mais il est exact que les<br />
compagnies pétrolières n’ont pas toutes<br />
le même profi l en matière d’appréciation<br />
et de gestion des risques politiques.<br />
Pour simplifi er quelque peu, des sociétés<br />
nationales de pays asiatiques tels que la<br />
Chine, l’Inde ou le Vietnam, par exemple,<br />
ou des fi rmes russes sont effectivement<br />
plus susceptibles de faire face à ce type<br />
de risques que des entreprises privées<br />
occidentales qui sont cotées en bourse et<br />
qui proviennent de pays dans lesquels le<br />
poids de l’opinion publique est très fort. Il<br />
ne faut cependant pas généraliser trop rapidement.<br />
Total et ENI sont ainsi présents<br />
de façon constante en Algérie depuis les<br />
années 1950…<br />
La promulgation d’<strong>un</strong>e nouvelle loi<br />
sur les hydrocarbures moins contraignante<br />
permettra-t-elle de limiter les<br />
dégâts pour l’Algérie ?<br />
C’est <strong>un</strong> point-clé. La moindre attractivité<br />
de l’Algérie dans les dernières années<br />
s’explique essentiellement par des<br />
conditions contractuelles qui découlent<br />
de la loi sur les hydrocarbures, jugées<br />
trop dures par nombre d’investisseurs<br />
étrangers, ce que les autorités algériennes<br />
ont fi nalement reconnu en présentant <strong>un</strong><br />
projet de loi modifi ant la loi de 2005.<br />
L’Algérie conserve <strong>un</strong> potentiel d’exploration<br />
et de développement tout à fait<br />
intéressant pour le gaz naturel comme<br />
pour les liquides et pour les hydrocarbures<br />
conventionnels comme pour les<br />
non conventionnels. Comme l’a souligné<br />
le ministre de l’Energie et des Mines, M.<br />
Youcef Yousfi , le pays a impérativement<br />
besoin d’investissements étrangers et il<br />
faut savoir attirer ceux-ci. Il ne s’agit pas<br />
de remettre en cause la souveraineté algérienne<br />
sur ses ressources naturelles, ni<br />
de dépouiller l’Etat de sa juste part, mais<br />
de trouver <strong>un</strong> nouvel équilibre entre les<br />
intérêts nationaux de l’Algérie et ceux des<br />
partenaires étrangers de Sonatrach dans<br />
<strong>un</strong> monde qui bouge de plus en plus vite<br />
et dans <strong>un</strong> contexte énergétique international<br />
qui subit certains bouleversements.<br />
Il ne faut pas avoir peur du pragmatisme<br />
et du compromis dans l’industrie des hydrocarbures.<br />
S. B.<br />
Produire <strong>un</strong>e doctrine de stratégie énergétique<br />
Le secteur de l’énergie est l’<strong>un</strong> des plus complexes et des<br />
plus incertains à analyser en termes de perspectives. Un<br />
bureau d’étude européen a interrogé les 20 «meilleures<br />
institutions et personnalités» sur l’avenir des prix<br />
pétroliers à l’horizon 2022. Le prix moyen fourni était de<br />
110 $, mais les estimations variaient de 69 à 170 dollars. Les<br />
paramètres qui influent sur le devenir du secteur sont complexes<br />
et interdépendants : aspects géopolitiques, nouvelles<br />
technologies, vigueur de l’économie mondiale, règlementations<br />
environnementales et d’autres facteurs parmi les plus difficiles à<br />
prévoir. Cinq années auparavant, le débat était centré sur le rôle<br />
futur que devait jouer le nucléaire et les énergies nouvelles dans<br />
les choix des bouquets énergétiques des différents pays. Alors<br />
que cette question fut loin d’être tranchée, les nouvelles<br />
technologies de production de gaz et de pétrole de schiste, avec<br />
les premiers résultats apparemment acceptables aux USA,<br />
orientent le débat vers <strong>un</strong>e tout autre direction : quel devrait être<br />
le rôle de ces produits dans le panier énergétique d’<strong>un</strong> pays ? On<br />
ne peut éviter de se poser de telles questions pour notre propre<br />
devenir. Mais s’il y avait <strong>un</strong>e réponse simple, on l’aurait vite<br />
trouvée.<br />
GRANDS RISQUES ET INCERTITUDES<br />
Selon le magazine Oil and Gas Journal, l’Algérie dispose de<br />
réserves pétrolières prouvées de 12,2 milliards de barils et 4502<br />
milliards de m 3 de gaz. La production pétrolière journalière oscille<br />
autour de 1,27 million de barils de pétrole et 87 milliards de m 3 de<br />
gaz par an. La consommation nationale représenterait 19% de la<br />
production de pétrole et 17% du gaz. Mais la progression est forte<br />
entre 11 et 15% par an. Il y a <strong>un</strong> interminable débat sur le taux de<br />
récupération réel de ces richesses ; ce qui pose de grands aléas<br />
sur le devenir de ce secteur encore et toujours incontournable<br />
pour le financement des investissements ; et tout simplement le<br />
fonctionnement quotidien de l’économie nationale. Les<br />
exportations hors hydrocarbures peinent à dépasser les 2% et le<br />
financement de l’économie par les hydrocarbures se situe autour<br />
de 35%. Plus de 69% des biens et services que nous consommons<br />
sont importées. Tout simplement, sans les hydrocarbures, notre<br />
économie s’effondrerait. Le débat sur la construction d’<strong>un</strong>e<br />
économie productive et compétitive hors hydrocarbures dure<br />
depuis plus de quarante ans, mais à auc<strong>un</strong> moment nous n’étions<br />
en train de maîtriser l’ensemble des facteurs-clés de succès pour<br />
réussir. Si bien que tout reste à refaire ou tout simplement à faire.<br />
Nous pourrons affronter dans le futur <strong>un</strong> grave problème d’offre<br />
d’énergie. Avec <strong>un</strong>e demande qui va doubler tous les sept à huit<br />
ans, les volumes à exporter seront réduits. Là-dessus, nous<br />
n’avons pas les simulations sur les différents scénarios probables.<br />
Le second problème auquel nous pourrions faire face est celui des<br />
prix. Selon certains analystes (contredits par d’autres), la<br />
demande croissante en énergie sera amplement satisfaite par <strong>un</strong>e<br />
offre qui sera de plus en plus abondante. Les prix seraient alors<br />
orientés vers la baisse. Des analyses pessimistes parlent même de<br />
40 dollars le baril (le coût marginal de l’extraction du pétrole de<br />
schiste sera orienté à la baisse). Si nous travaillions sur le<br />
scénario le plus pessimiste dans 10 ans : 60 dollars le baril et<br />
réduction des quantités de 50%, nous aurons des recettes de 16 à<br />
20 milliards de dollars à <strong>un</strong> moment où la population frôlera les 50<br />
millions d’habitants. C’est sur ce scénario pessimiste que doivent<br />
plancher nos stratèges dès à présent. Que faut-il faire ? Et<br />
comment agir pour éviter de graves remous économiques et<br />
sociaux ?<br />
DÉCISIONS ET PRÉCAUTIONS<br />
Si on tire des leçons des enseignements de la stratégie : en<br />
période de fortes turbulences dans <strong>un</strong> environnement compétitif<br />
complexe, les décisions doivent consacrer la précaution mais en<br />
pariant sur l’avenir. L’Algérie va investir 80 milliards de dollars<br />
durant les cinq prochaines années pour booster les capacités<br />
productives de son secteur. Le premier élément du pari est de<br />
mobiliser des ressources. Nous faisons donc <strong>un</strong> premier pas dans<br />
la bonne direction. Le second élément de l’équation concerne la<br />
demande nationale qui doit être satisfaite en priorité. Ce qui<br />
implique que nous devrions laisser dans le sous-sol au moins<br />
trente à quarante années de consommation nationale. Le reste<br />
peut être exporté. Nos stratèges doivent donc consacrer cette<br />
priorité dans les plans de développement de ce secteur. Par<br />
ailleurs, en face des incertitudes, la meilleure stratégie est celle<br />
de la précaution : il nous faut <strong>un</strong> portefeuille diversifié de sources<br />
énergétiques : produits conventionnels, renouvelables, schistes<br />
(en s’assurant de la maîtrise des conséquences<br />
environnementales). Laissons également les entreprises privées<br />
risquer, tout en assurant <strong>un</strong>e régulation adéquate. L’Algérie s’est<br />
lancée dans l’exploration des produits dérivés du schiste. Ce qui<br />
est <strong>un</strong> premier pas vers la diversification des sources<br />
énergétiques. Il faut que nos experts débattent intensément et<br />
librement avec les décideurs publics afin d’arriver à <strong>un</strong>e plateforme<br />
comm<strong>un</strong>e. La meilleure manière de produire <strong>un</strong>e doctrine<br />
de stratégie énergétique demeure de la concevoir au sein d’<strong>un</strong>e<br />
«institution cerveau» qui dialogue avec l’ensemble des acteurs.<br />
Personne ne détient encore la vérité sur la technologie et le<br />
devenir du gaz et du pétrole de schiste. La décision d’exploiter<br />
d’abord les gisements traditionnels, puis passer aux énergies de<br />
schiste n’est pas forcément la bonne. Le «switching» est toujours<br />
difficile en termes de technologie, d’organisation, de marketing et<br />
le reste. Je dis simplement que le débat ne doit pas être clos<br />
aujourd’hui. Mais sans doute la plus grande des précautions<br />
demeure de développer <strong>un</strong>e économie productive et efficace hors<br />
hydrocarbures par <strong>un</strong>e diversification judicieuse des activités.<br />
Force est de constater les revers de toutes les démarches<br />
entreprises jusqu’à présent. On connaît le pourquoi de l’échec de<br />
toutes ces tentatives : l’absence d’<strong>un</strong>e politique de qualité et<br />
d’utilisation optimale des potentialités humaines, les faiblesses<br />
managériales au sein de l’ensemble des institutions, le<br />
financement de l’importation au détriment d’<strong>un</strong>e économie<br />
productive nationale, l’absence de stratégie de développement,<br />
<strong>un</strong>e organisation de l’Etat inappropriée (hypercentralisation et<br />
hyperbureaucratisation) et autres. La levée de toutes ces<br />
contraintes constitue la meilleure des stratégies pour sortir du<br />
tout pétrole. Les solutions sont également connues des experts.<br />
Nous en avons déjà livré <strong>un</strong>e bonne partie dans ces mêmes<br />
colonnes. D’autres éminents économistes nationaux complètent<br />
le tableau. Nous avons les moyens et encore <strong>un</strong> peu de temps pour<br />
sortir de cette dépendance mortelle. Il nous reste la décennie de la<br />
dernière chance. A. L.<br />
PH. D. en sciences de gestion<br />
iniescom@yahoo.fr
IV L’ACTUALITÉ El Watan ÉCONOMIE - Du 4 au 10 février 2013<br />
Echanges intermaghrébins<br />
Le commerce zonal le plus<br />
faible au monde<br />
Par<br />
Naima<br />
Benouaret<br />
E t<br />
si le projet maghrébin demeure<br />
cramponné au chapitre des mythes,<br />
même si «le printemps arabe» a<br />
relancé l’espoir de lui donner <strong>un</strong>e existence<br />
réelle, c’est bien en raison des<br />
antagonismes politiques entachant les<br />
rapports intermaghrébins, notamment<br />
ceux algéro-marocains. Les conséquences<br />
qui en découlent sont lourdes :<br />
<strong>un</strong> mal-développement chronique au plan<br />
économique et <strong>un</strong>e stagnation/enlisement<br />
au niveau de la sphère politique. Ce qui,<br />
d’ailleurs, a été, encore <strong>un</strong>e fois, rappelé<br />
par des économistes, opérateurs économiques<br />
et des banquiers issus des pays de<br />
l’UMA, devant les représentants du<br />
bureau régional pour l’Afrique du Nord<br />
de la Commission économique des<br />
Nations <strong>un</strong>ies pour l’Afrique (UNECA).<br />
Ce dernier les ayant ré<strong>un</strong>is, mi-janvier<br />
dernier, dans le cadre d’<strong>un</strong>e ré<strong>un</strong>ion de<br />
concertation sur l’intégration maghrébine,<br />
à laquelle fut associé le secrétariat<br />
général de l’UMA, est-il indiqué dans <strong>un</strong><br />
rapport de synthèse émanant du bureau<br />
onusien dont El Watan Economie détient<br />
<strong>un</strong>e copie. Pour les représentants de<br />
l’UNECA, le «printemps arabe» a, certes,<br />
ressuscité l’espoir d’aboutir à <strong>un</strong>e intégration<br />
maghrébine réelle, mais à défaut<br />
de la redéfinition de l’ordre des priorités,<br />
d’<strong>un</strong>e mobilisation des ressources à la<br />
dimension des ambitions et d’<strong>un</strong> engagement<br />
plus soutenu de la part des différents<br />
acteurs à l’intégration, cet espoir<br />
risque de fléchir. «Si le printemps arabe<br />
a relancé les espoirs sur cette <strong>un</strong>ion de<br />
90 millions personnes, il n’en demeure<br />
pas que les échanges entre pays membres<br />
sont évalués entre 2 et 3% du PIB». Une<br />
proportion susceptible d’être dépassée<br />
aux yeux de l’Union des Banques<br />
es arguments en faveur d’<strong>un</strong> marché maghrébin<br />
comm<strong>un</strong> ne sont pas simple littérature. Il est bon de<br />
Lles<br />
rappeler de temps à autre comme l’ont fait des<br />
spécialistes lors d’<strong>un</strong>e table ronde du MEF, le Maghreb<br />
Economic Forum, à la fin de semaine dernière à T<strong>un</strong>is. Le<br />
Maghreb c’est avec 85 millions d’habitants, le poids<br />
démographique de l’Allemagne. C’est aussi le PIB de la<br />
Turquie, le nouveau dragon de la Méditerranée. Une bonne<br />
carte d’entrée. Les spécialistes le disent aussi.<br />
L’attractivité du territoire est plus forte lorsque la<br />
profondeur de marché est là. Les investisseurs asiatiques<br />
ou brésiliens raisonnent en coûts d’expansion. Si <strong>un</strong><br />
investissement de 50 millions d’euros provoque derrière<br />
<strong>un</strong>e pénurie de ressources humaines qualifiées dans le<br />
pays d’accueil et entraîne <strong>un</strong>e inflation dans le<br />
développement, alors il ira ailleurs. Là où les seconds 50<br />
millions d’euros investis permettront de recruter presque<br />
au même coût que les premiers. Mieux encore. La<br />
concurrence intra-maghrébine pour attirer les<br />
investisseurs peut largement être amortie dans <strong>un</strong><br />
contexte intégré. Il y a de la place pour <strong>un</strong>e chaîne des<br />
valeurs où chaque pays apporte sa part dans la<br />
localisation de l’investissement étranger. Ainsi, la bataille<br />
du «low coast» que les Marocains ont livrée pour capter la<br />
part du lion dans la délocalisation de l’activité<br />
aéronautique autour d’Airbus au détriment de la T<strong>un</strong>isie, a<br />
été <strong>un</strong>e course néfaste à la dépréciation de la valeur<br />
ajoutée des deux pays. En l’absence de concertation entre<br />
les gouvernements, ce sont les multinationales qui<br />
dessineront la spécialisation de chac<strong>un</strong> des pays. Il est<br />
encore temps de faire autrement. Et d’attirer ensemble<br />
Maghrébines, pour peu que le secteur<br />
banquier, maillon fort dans toute politique<br />
économique, soit plus dynamique<br />
et moins frileux. Et de faire le parallèle<br />
avec l’Europe, dotée d’<strong>un</strong>e monnaie<br />
<strong>un</strong>ique et dont 70% des échanges sont en<br />
interne. «Il faut redéfinir l’intégration<br />
maghrébine en fondant son espoir sur la<br />
vitalité du secteur bancaire pour sortir<br />
l’<strong>un</strong>ion de la léthargie», est-il souligné<br />
dans le document de l’UNECA. A l’heure<br />
du grand défi que constitue l’instauration<br />
d’<strong>un</strong>e zone de libre-échanges euro-méditerranéenne<br />
pour les économies maghrébines,<br />
le projet de l’UMA n’est plus ce<br />
qu’il était, <strong>un</strong> idéal, mais <strong>un</strong> impératif de<br />
survie, a-t-on insisté. «Situé entre la première<br />
puissance économique mondiale -<br />
la Zone euroet la zone économique la<br />
plus convoitée en ce moment - l’Afrique<br />
plus de capitaux et de projets. Il y a sept ou huit ans est né<br />
le concept du coût du non-Maghreb. Deux études<br />
différentes sont parvenues à la même conclusion. Un<br />
marché intégré maghrébin avec libre circulation des<br />
facteurs de production et des marchandises ferait gagner<br />
de <strong>un</strong> à deux pour cent de point de PIB en plus, selon les<br />
pays. Un <strong>un</strong>iversitaire français, spécialiste des flux<br />
migratoires, a rappelé que les mouvements migratoires<br />
portugais et espagnol ont baissé après l’entrée de ces<br />
deux pays dans l’Union européenne. L’intégration nivelle<br />
les niveaux de vie par le haut. Et rend l’exil économique<br />
moins opport<strong>un</strong>. Une réponse à <strong>un</strong>e partie de la classe<br />
politique t<strong>un</strong>isienne qui s’était offusquée de l’initiative<br />
<strong>un</strong>ilatérale du président Moncef Marzouki de liberté de<br />
circulation et de travail pour les ressortissants maghrébins<br />
en T<strong>un</strong>isie. La fin des régimes autoritaires en T<strong>un</strong>isie et en<br />
Libye et le début des transitions démocratiques dans ces<br />
deux pays ont relancé l’ambition du Maghreb Uni en 2011.<br />
Elle s’est affaissée lentement en 2012. Pourtant, jamais le<br />
modèle qui a construit le dynamisme économique du<br />
Maroc et de la T<strong>un</strong>isie durant les vingt dernières années<br />
n’est apparu si près de l’apoplexie. Le moteur européen de<br />
la croissance est durablement en panne. Le coût du non-<br />
Maghreb a évolué entre-temps. Il est devenu <strong>un</strong> risque<br />
systémique. Pressant vu de T<strong>un</strong>is. Jusque-là, la nonintégration<br />
maghrébine empêchait de fédérer les atouts<br />
de chac<strong>un</strong> des pays. Désormais, cette non-Union<br />
additionne les tares. Chaque pays déverse chez son voisin<br />
la sève de son <strong>un</strong>dergro<strong>un</strong>d. Sans retour économique. La<br />
Libye, non encore sous contrôle, exporte des armes et des<br />
carburants au noir vers la T<strong>un</strong>isie, qui ne peut plus<br />
subsaharienne, le Maghreb a <strong>un</strong>e partition<br />
à jouer».<br />
Outre <strong>un</strong> rapprochement plus significatif<br />
des politiques économiques nationales<br />
aidant, la finance est, à ce titre, <strong>un</strong> facteur<br />
déterminant, son harmonisation est<br />
l’<strong>un</strong>e des conditions à même de permettre<br />
d’aller à pas sûrs vers cette intégration<br />
maghrébine tant convoitée.<br />
D’autant que, forte de 93 banques dont<br />
104 établissements financiers, 1300<br />
points de vente avec <strong>un</strong>e moyenne de 400<br />
nouvelles agences bancaires par an, la<br />
zone n’a rien à envier à ses partenaires de<br />
la rive Nord. Seul hic, précisent les<br />
auteurs du document, «le système bancaire<br />
maghrébin reste focalisé sur les<br />
échanges à l’international. Les 30 milliards<br />
de dollars déboursés/an dans les<br />
importations de céréales alors que la<br />
région ne manque pas de terres fertiles<br />
en est le parfait exemple. Les contraintes<br />
logistiques ne facilitent pas non plus les<br />
échanges. Exemple : il faut 23 à 40 jours<br />
pour relier le Port de Tanger Med à celui<br />
d’Oran, soit plus que pour rallier<br />
Singapour et Shanghai». D’autre part,<br />
est-il encore relevé, «l’harmonisation des<br />
codes fiscaux et des codes d’investissement<br />
est <strong>un</strong> autre impératif au même titre<br />
d’ailleurs que les réformes des systèmes<br />
de change entre les 5 pays membres,<br />
dotés chac<strong>un</strong> de sa monnaie nationale».<br />
Néanmoins, dans le milieu des affaires,<br />
la création de la Banque maghrébine<br />
pour l’Investissement et le Commerce<br />
(BMICE) dont l’annonce a été faite à<br />
partir de Nouakchott (Mauritanie), début<br />
janvier 2013, invite à l’optimisme. Et, «si<br />
les chefs d’Etat n’ont pas encore convenu<br />
d’<strong>un</strong> sommet, lequel ne saurait tarder, les<br />
hommes d’affaires, eux, seront bientôt en<br />
conclave à Marrakech», ajoute la note de<br />
l’UNECA.<br />
En somme, pour les participants à la ré<strong>un</strong>ion<br />
de concertation, en dépit de tous ces<br />
constats peu reluisants, «les lignes<br />
bougent depuis le déclenchement du<br />
printemps arabe. Matérialiser le rêve<br />
UMA, c’est possible. Toutefois, les rapports<br />
intermaghrébins, au même titre que<br />
ceux euromaghrébins, ne doivent plus<br />
rester tels qu’ils le sont actuellement,<br />
c’est-à-dire dominés par le syndrome<br />
sécuritaire, lequel est édifié autour des<br />
trois risques que constituent l’immigration,<br />
l’intégrisme et la drogue. Car, pour<br />
désactiver ces trois risques, ces rapports<br />
doivent évoluer vers <strong>un</strong> solide partenariat<br />
axé autour du développement, de la<br />
démocratie et de l’intégration maghrébine».<br />
N. B.<br />
L’ANALYSE d’El Kadi Ihsane<br />
2013, comment le non-Maghreb est devenu non plus<br />
<strong>un</strong> coût, mais <strong>un</strong> risque<br />
exporter ses containers par route. L’Algérie, qui a gonflé à<br />
nouveau le parc de ses produits subventionnés, les voit<br />
filer par l’Est et par l’Ouest. Tandis que le Maroc ne peut<br />
exporter par la voie continentale vers l’Algérie que des<br />
produits prohibés. Le non-Maghreb n’est plus <strong>un</strong>e<br />
opport<strong>un</strong>ité manquée. C’est <strong>un</strong> chaos annoncé. A T<strong>un</strong>is, le<br />
MEF propose <strong>un</strong>e politique de convergences par groupe<br />
d’affinité. T<strong>un</strong>is et Tripoli peuvent avancer très vite sur le<br />
désarmement tarifaire. T<strong>un</strong>is et Alger sur la libre<br />
circulation de la main-d’œuvre. En attendant celle des<br />
capitaux. Rabat et Nouakchott peuvent se trouver <strong>un</strong><br />
agenda propre à eux à l’intérieur des chantiers à l’arrêt de<br />
l’UMA. L’idéal serait de converger rapidement par binômes<br />
vers l’exercice des quatre libertés prévues par les textes<br />
fondateurs de l’UMA. Une construction maghrébine qui ne<br />
fait pas avancer ensemble à la même allure les cinq pays<br />
membres paraît de plus en plus inévitable. Au cœur des<br />
écueils, bien sûr le différend politique entre l’Algérie et le<br />
Maroc. Mais il n’est pas le seul. Entre l’Algérie et la<br />
T<strong>un</strong>isie, il n’y a jamais eu de crise majeure depuis 40 ans.<br />
Le niveau d’intégration entre les deux pays reste faible. La<br />
libre circulation de la ressource humaine se détache du lot<br />
parmi les mesures qui peuvent accélérer les synergies.<br />
Supprimer le permis de travail pour les ressortissants des<br />
deux pays est <strong>un</strong> premier pas essentiel. Et facile. Cela fera<br />
<strong>un</strong>e comm<strong>un</strong>auté en moins à racketter pour les préposés<br />
du bureau des étrangers. Tout le monde a bien compris<br />
avec le récent scandale de la wilaya d’Alger où se trouve<br />
l’intérêt mercantile d’<strong>un</strong>e partie de l’administration. Les<br />
frontières comme les guichets fermés marchent à l’envers<br />
de l’histoire.
El Watan ÉCONOMIE - Du 4 au 10 février 2013<br />
Sahel<br />
Par<br />
Nordine GRIM<br />
B ien<br />
que le risque ait été évoqué dés<br />
la fin des années 90 par certains<br />
politologues, le Sahel est devenu<br />
depuis peu le théâtre d’<strong>un</strong>e violente lutte<br />
d’intérêts économiques dont les véritables<br />
protagonistes ne sont pas les pays frontaliers,<br />
mais certaines grandes puissances<br />
qui cherchent à consolider leurs positions<br />
dominantes en faisant notamment main<br />
basse sur les richesses naturelles, le marché<br />
potentiel et les positions stratégiques<br />
d’<strong>un</strong>e région presque aussi vaste que<br />
l’Europe. Après <strong>un</strong> statu quo de plusieurs<br />
années ayant en réalité servi à créer, par<br />
islamistes interposés, les conditions d’<strong>un</strong>e<br />
intervention armée, l’action militaire a<br />
fini par prendre de façon subite et brutale<br />
le dessus sur l’action diplomatique.<br />
La convoitise des Etats-Unis, la France et<br />
la Chine sur cette région a, en réalité, été<br />
mise en relief par de nombreux observateurs<br />
il y a déjà <strong>un</strong>e vingtaine d’année, dés<br />
lors que cette vaste zone constituée de<br />
plusieurs pays souverains (Niger, Mali,<br />
Mauritanie, Tchad, Sahara occidental) fut<br />
désignée, non sans arrières pensées, sous<br />
terme globalisant de « Sahel », comme si<br />
cet immense territoire sept fois plus grand<br />
que la France et regorgeant de matières<br />
premières stratégiques, ne constituait<br />
qu’<strong>un</strong> seul et <strong>un</strong>ique pays. Leur main mise<br />
sur cette région est d’autant plus plausible<br />
qu’auc<strong>un</strong>e résistance sérieuse ne peut leur<br />
être opposée au vu de l’état d’extrême<br />
pauvreté et de fragilité militaire dans<br />
lequel se trouvent actuellement tous les<br />
pays du Sahel sans exception. Seule l’Algérie,<br />
en tant que pays riverain entretenant<br />
des relations séculaires tout particulièrement<br />
avec le Mali, le Niger et la<br />
Mauritanie, pourrait constituer <strong>un</strong> obstacle<br />
à ces convoitises en faisant jouer sa<br />
relative puissance militaire, mais aussi et<br />
surtout, ses soutiens internationaux, parmi<br />
lesquels, la Russie et la Chine ne sont pas<br />
les moindres.<br />
Pour justifier l’occupation d’<strong>un</strong> pays ou<br />
d’<strong>un</strong>e région convoitée, la stratégie utilisée<br />
depuis la guerre en Afghanistan n’a<br />
pas changé. Ce sont à chaque fois des<br />
islamistes des mouvances wahhabite ou<br />
salafiste contrôlées comme on le sait par<br />
des pays acquis aux thèses américaines<br />
(Arabie Saoudite et certains pays du<br />
Golfe) qui seront chargés de justifier les<br />
interventions armées « officiellement »<br />
destinées à mettre fin aux exactions et<br />
autres atteintes aux droits de l’Homme<br />
soigneusement médiatisées pour légitimer<br />
des initiatives militaires libératrices contre<br />
des hordes islamistes. Certains politicologues<br />
expliquent l’émergence de groupes<br />
djihadistes dans les pays du Sahel pourtant<br />
peu accommodants avec l’islam radical,<br />
par les financements saoudiens et qataris,<br />
à la faveur desquels, ont été construites de<br />
très nombreuses mosquées et écoles coraniques,<br />
confiées à des imams ayant généralement<br />
effectués de longs séjours dans<br />
les établissements d’endoctrinement<br />
V L’ACTUALITÉ<br />
Une guerre sur fond de lutte<br />
d’intérêts économiques<br />
wahhabites. Les orientations religieuses<br />
radicales qu’ils y prodigueront à leur<br />
retour auront <strong>un</strong> fort retentissement,<br />
notamment, chez les je<strong>un</strong>es chômeurs qui<br />
se considèrent comme les victimes expiatoires<br />
de la mauvaise gouvernance de<br />
leurs pays.<br />
Même si la France est de par son statut<br />
d’ancienne puissance coloniale et des<br />
intérêts qu’elle doit défendre dans la<br />
région (exploitation d’uranium au Niger<br />
notamment), sa toute récente intervention<br />
au Nord Mali qui met fin à <strong>un</strong> long statu<br />
quo sur la partition du Sahel, s’est faite<br />
selon cette même logique. On se souvient<br />
qu’avant l’envoi des troupes sur le <strong>terrain</strong>,<br />
tout <strong>un</strong> battage médiatique autour de la<br />
destruction de mausolées historiques et<br />
d’applications cruelles de la Charia, rappelant<br />
étrangement celui qui avait été<br />
effectué plusieurs années auparavant en<br />
Afghanistan avec, notamment la destruction<br />
des statues géantes de Bagram, les<br />
exactions et les trafics courants (drogues,<br />
armes etc.) auxquels s’adonnaient ouvertement<br />
les talibans. Comme en<br />
Afghanistan, en Irak, en Somalie et<br />
aujourd’hui au Mali, c’est sur fonds de<br />
problèmes sécuritaires créés de toutes<br />
pièces ou encouragés à prendre de l’ampleur<br />
(l’installation progressive des factions<br />
islamistes est connue des français et<br />
des américains depuis au minimum dix<br />
années) que la bataille pour la conquête<br />
des richesses naturelles du Sahel vient de<br />
s’ouvrir avec l’intervention armée française<br />
au Mali et l’attaque de la base<br />
gazière algérienne de Ain Amenas qui n’a<br />
pas encore livrée tous ses secrets, mais qui<br />
a certainement été commanditée pour<br />
légitimer des velléités d’affaiblissement<br />
de la plus importante partie opposée à<br />
l’intervention militaire qu’est l’Algérie.<br />
Les richesses naturelles que recèlent le<br />
Sahel et certains pays limitrophes seraient<br />
fabuleuses si on se réfère aux premiers<br />
états des lieux de la région déjà disponibles<br />
sur certains sites internet. Aux<br />
gisements d’hydrocarbures et d’uranium<br />
déjà disponibles s’ajoutent le fer, le cuivre,<br />
le phosphate, le cobalt et toute la panoplie<br />
de « terres rares » indispensables à l’industrie<br />
de l’électronique et de l’informatique.<br />
Autre sérieux motif de convoitise, le Sahel<br />
et sa périphérie (le Maghreb) sont également<br />
appelés à constituer <strong>un</strong> débouché<br />
commercial considérable pour les pays<br />
industrialisés. Il faut en effet savoir qu’à<br />
l’horizon 2050 le Niger, le Mali, le Tchad<br />
et la Mauritanie compteront à eux seuls<br />
pas moins de 160 millions d’habitants. Si<br />
on ajoute ceux des pays maghrébins limitrophes<br />
la population totale atteindra allégrement<br />
300 à 320 millions d’âmes. Une<br />
situation à laquelle les pays industrialisés<br />
et émergents doivent, dores et déjà, tenir<br />
compte pour assurer l’écoulement de leurs<br />
produits notamment en cette période de<br />
crise économique mondiale. N. G.
VI DOSSIER El Watan ÉCONOMIE - Du 4 février au 10 février 2013<br />
PHOTO : EL WATAN<br />
L’Université et les nouvelles attentes du marché du travail<br />
par<br />
Mohamed<br />
Naïli<br />
Des diplômes par milliers et<br />
la compétence fait défaut<br />
Suite de la page I<br />
Une série de conférences et des ateliers<br />
de travail ont été organisés la<br />
semaine dernière à l’ENSA (Ecole<br />
supérieure agronomique) d’Alger par <strong>un</strong>e<br />
délégation de la Faculté de l’agriculture<br />
et de l’alimentation (FSAA) de l’Université<br />
Laval du Québec, dans le cadre d’<strong>un</strong>e<br />
convention qui lie les deux établissements<br />
d’enseignement supérieur. Les thématiques<br />
débattues à cette occasion sont directement<br />
liées aux attentes réelles et concrètes du<br />
secteur agricole et des industries agroalimentaires.<br />
Dans le même cadre, des sorties<br />
de <strong>terrain</strong> ont été organisées auprès des instituts<br />
techniques spécialisés en agriculture<br />
et au complexe de Cevital Food à Béjaïa.<br />
Des éléments de partenariat pertinents ont<br />
été mis en avant en matière de formation<br />
et de recherche, notamment pour le coencadrement<br />
des doctorants et la mobilité<br />
des étudiants pour des stages scientifi ques<br />
dans le cadre du système LMD. Dance ce<br />
cadre, le professeur Khaled Belkacemi,<br />
de l’<strong>un</strong>iversité Laval du Québec, a animé<br />
<strong>un</strong>e conférence sur la «nanotechnologie<br />
et les possibilités de révolutionner l’agriculture<br />
et l’industrie agroalimentaire». Il a<br />
ainsi mis en exergue les principaux progrès<br />
scientifi ques enregistrés au niveau mondial<br />
en matière de recherche sur les nanoparticules,<br />
ainsi que le potentiel d’application<br />
de celles-ci au niveau de différents secteurs<br />
économiques. Dans son exposé, le profes-<br />
ENSA<br />
Une école centenaire face<br />
au défi de l’excellence<br />
Créée en 1905, l’Ecole nationale supérieure<br />
agronomique d’Alger (ENSA ou ex-INA), a été<br />
promue depuis 2009 au rang de grande école<br />
d’excellence. La direction de l’école a défi ni <strong>un</strong>e<br />
stratégie de réforme des enseignements avec <strong>un</strong>e<br />
mise à niveau des infrastructures de recherche<br />
et de formation adossée sur <strong>un</strong>e construction<br />
de partenariats nationaux et internationaux.<br />
Cette stratégie est mise en œuvre par <strong>un</strong> plan<br />
de développement pluriannuel de l’école, qui se<br />
décline en plusieurs axes dont : la formation de<br />
l’ingénieur agronome de demain, la contribution<br />
effi cace à la souveraineté alimentaire du pays,<br />
donc intensifi er la production par l’intensifi cation<br />
du savoir, la mutualisation des compétences<br />
et des ressources à travers le projet Agropôle,<br />
seur a démontré comment «ces nanotechnologies<br />
offrent des possibilités avérées<br />
pour résoudre certaines problématiques<br />
cruciales qui se posent aujourd’hui, et<br />
certainement demain, dans les systèmes de<br />
production agricole, agroalimentaire et de<br />
l’environnement en Algérie. Par exemple,<br />
la salinité des sols dans différentes zones<br />
du pays, générée par les phénomènes climatiques<br />
et accentuées par des pratiques<br />
culturales inadaptées au niveau des systèmes<br />
de cultures et de productions agricoles,<br />
peut être réduite par l’application<br />
des nanotechnologies pour adoucir les<br />
eaux d’irrigation». C’est là <strong>un</strong>e illustration<br />
parfaite des avancées enregistrées dans<br />
le domaine de la recherche scientifi que,<br />
qui tente sans cesse de s’adapter aux<br />
attentes du <strong>terrain</strong>. Mais qu’en est-il de<br />
l’Algérie ? Le constat est peu réjouissant.<br />
Tel que le reconnaît Chérif Omari, enseignant-chercheur<br />
à l’ENSA, «le retard en<br />
matière de maîtrise et d’application des<br />
nanotechnologies dans l’agriculture et<br />
le génie agroalimentaire est immense.»<br />
Mais des efforts sont désormais consentis<br />
pour se mettre au diapason des nouveaux<br />
standards et des besoins exprimés. C’est,<br />
d’ailleurs, «ce type de partenariat avec<br />
l’<strong>un</strong>iversité Laval qui exprime la volonté<br />
de l’ENSA à œuvrer à la maîtrise de ces<br />
technologies de pointe, fondée sur la formation<br />
de la ressource humaine et l’acquisition<br />
des compétences scientifiques»,<br />
estime encore M. Omari.<br />
ou la construction de partenariats nationaux<br />
et internationaux pour le partage et le transfert<br />
de connaissances et de technologies. Pour<br />
appréhender les besoins dynamiques et complexes<br />
de l’environnement socio-économique,<br />
l’ENSA a lancé, en 2011, le projet Agropôle ou<br />
pôle de compétitivité avec l’appui du P r Hamid<br />
Bencharif de l’IAM de Montpellier. D’autres<br />
partenariats viennent d’être conclus également<br />
avec le Pôle foncier de Montpellier pour l’organisation,<br />
à Alger, en mars prochain, <strong>un</strong> cours<br />
international sur le foncier ou la FAO, dont <strong>un</strong><br />
workshop international est envisagé au printemps<br />
sur la thématique de développement de<br />
l’écotourisme dans les pays du Maghreb.<br />
M. N.<br />
DÉCALAGE AVEC LES ATTENTES<br />
DE LA SOCIÉTÉ<br />
Consciente des mises à niveau qui doivent<br />
impérativement être opérées, la sphère<br />
<strong>un</strong>iversitaire est interpellée pour s’adapter<br />
davantage aux nouveaux défi s que pose le<br />
monde économique. En effet, à l’ombre<br />
des progrès technologiques impressionnants<br />
et effrénés que subissent les secteurs<br />
économiques, l’adaptation des programmes<br />
d’enseignement aux nouveaux<br />
besoins du marché du travail constitue<br />
<strong>un</strong> défi majeur. Telle que présentée par le<br />
professeur Youcef Berkane de la faculté<br />
d’économie et de gestion de l’<strong>un</strong>iversité de<br />
Sétif dans son étude intitulée «Ajustement,<br />
développement durable et enseignement<br />
supérieur au Maghreb», la problématique<br />
de la qualité de l’enseignement est étroitement<br />
liée aux réformes économiques opérées<br />
à l’orée de l’entrée dans l’économie<br />
de marché. Il soulignera : «Un des problèmes<br />
majeurs des pays du Maghreb est<br />
que de plus en plus de je<strong>un</strong>es sortent des<br />
établissements d’enseignement supérieur<br />
sans pouvoir trouver <strong>un</strong> emploi, alors qu’il<br />
y a quelques années ils avaient même le<br />
choix entre plusieurs emplois. L’Etat avait<br />
<strong>un</strong>e fonction prépondérante en matière<br />
d’accumulation et de redistribution et<br />
plus particulièrement dans le domaine de<br />
l’emploi et de la formation. Les systèmes<br />
d’enseignement supérieur sont en grande<br />
partie publics et préparent à <strong>un</strong> travail<br />
salarié et stable dans le secteur public. Or,<br />
nous constatons qu’avec l’adoption des<br />
programmes d’ajustement structurel, qui<br />
constituent <strong>un</strong>e composante essentielle des<br />
politiques d’intégration des économies nationales<br />
dans <strong>un</strong> système mondial, et au fur<br />
et à mesure de la privatisation des entreprises<br />
publiques et de la mise en œuvre des<br />
réformes économiques, le secteur étatique<br />
commence à se fermer aux diplômés de<br />
l’enseignement supérieur et joue de moins<br />
en moins son rôle régulateur du marché du<br />
travail.»<br />
C’est d’ailleurs pour échapper à cet engrenage<br />
que M me Rosa Issolah, directrice de<br />
l’ENSA, estime qu’«il est temps de recentrer<br />
les thématiques de recherche autour<br />
des questions pertinentes avec des travaux<br />
qui intéresseraient le monde de l’entreprise<br />
et le secteur économique dans son<br />
ensemble.»<br />
Cette démarche se veut <strong>un</strong>e orientation<br />
vers «la recherche utile». Du coup, elle<br />
invitera les 28 doctorants actuellement<br />
inscrits à l’ENSA à multiplier les efforts<br />
pour mettre en valeur les résultats de leurs<br />
travaux de recherche à travers des publications<br />
dans des revues scientifi ques, car, le<br />
jour de la soutenance, les nouveaux docteurs<br />
seront évalués sur la base de leurs<br />
productions, ou publications. Toutefois,<br />
elle n’a pas omis d’ouvrir <strong>un</strong>e brèche sur<br />
<strong>un</strong>e autre lac<strong>un</strong>e non moins importante et<br />
qui est liée au «décalage entre les publications<br />
scientifi ques existantes et les attentes<br />
de la société». M. N.
VII DOSSIER El Watan ÉCONOMIE - Du 4 au 10 février 2013<br />
P r Mohamed Tahar Abadlia. Recteur de l’<strong>un</strong>iversité de Blida<br />
«Nos chefs d’entreprise n’ont pas<br />
l’ambition du long terme»<br />
Le professeur Mohamed Tahar Abadlia est,<br />
depuis quelques mois, recteur de l’<strong>un</strong>iversité<br />
Saâd Dahleb de Blida (USDB). Il a été<br />
directeur d’<strong>un</strong>e <strong>un</strong>ité de recherche à<br />
Boumerdes et ex-recteur de l’<strong>un</strong>iversité<br />
Mohand Oulhadj de Bouira. Il a occupé aussi<br />
plusieurs postes dans le secteur<br />
économique : président du holding bâtiment<br />
et matériaux de construction, ainsi que celui<br />
chapeautant la réalisation et les grands<br />
travaux. Dans cet entretien, il revient sur<br />
l’interaction <strong>un</strong>iversité secteur économique<br />
ainsi que sur le concept de création des pôles<br />
d’excellence dans les <strong>un</strong>iversités algériennes.<br />
par<br />
Mohamed<br />
Benzarga<br />
Votre <strong>un</strong>iversité vise l’installation<br />
de son système assurance qualité. Où<br />
en êtes-vous et quel intérêt pour le<br />
monde économique ?<br />
Effectivement, aller vers des pôles<br />
d’excellence thématique sera mon cheval<br />
de bataille tout au long de mon mandat<br />
au niveau de cette méga <strong>un</strong>iversité<br />
dont l’effectif des étudiants a déjà frôlé<br />
les 50 000. L’USDB, comme c’est le cas<br />
de la majorité des <strong>un</strong>iversités algériennes,<br />
a presque toujours évolué à<br />
l’horizontale, je fais allusion-là à l’aspect<br />
quantitatif. Notre objectif est de<br />
faire évoluer cette <strong>un</strong>iversité à la verticale<br />
en faisant sortir des pôles d’excellence<br />
que nous allons doter de moyens<br />
adéquats. On ne peut mettre en place <strong>un</strong><br />
système assurance-qualité que si l’<strong>un</strong>iversité<br />
est complètement informatisée en<br />
mettant en œuvre tous les outils de l’in-<br />
formatique décisionnelle ou ce que l’on<br />
appelle aussi la gouvernance numérique.<br />
A travers l’installation du système assurance-qualité,<br />
nous visons <strong>un</strong> triple<br />
objectif : asseoir <strong>un</strong> ensemble de processus<br />
et de procédés permettant d’aller<br />
vers plus de pertinence dans les résultats<br />
de la recherche et développement (R§D),<br />
renforcer la passerelle de confiance entre<br />
le secteur économique et l’<strong>un</strong>iversité par<br />
la promotion des pôles d’excellence et<br />
promouvoir la fonction R§D pour plus<br />
de visibilité de nos établissements du<br />
supérieur à l’échelle internationale.<br />
L’année 2013 verra le lancement d’<strong>un</strong>e<br />
opération d’informatisation globale de<br />
l’USDB. 2014 constituera le début de<br />
l’évaluation et la mise en place du système<br />
assurance-qualité. En 2015, nous<br />
espérons atteindre <strong>un</strong> stade de mode de<br />
fonctionnement du système assurancequalité<br />
qui nous permettra d’être certifiés<br />
par des organismes accrédités à<br />
l’échelle nationale. En matière de pôle<br />
d’excellence thématique, je crois qu’il<br />
faut développer tout ce qui est stratégique<br />
au niveau national ou régional, tels<br />
que l’aérospatial, l’agro-alimentaire et la<br />
médecine vétérinaire et profiter surtout<br />
de la station expérimentale relevant de la<br />
faculté des sciences agronomiques et<br />
vétérinaires. Nous comptons aussi miser<br />
sur le transport électrique et les énergies<br />
renouvelables.<br />
Depuis quelques années, les effectifs<br />
des diplômés chômeurs augmentent.<br />
Nos diplômés <strong>un</strong>iversitaires ne<br />
satisfont plus, peut-être, les chefs<br />
d’entreprise qui souvent recourent<br />
aux compétences extrafrontalières.<br />
Quel est votre commentaire ?<br />
Le tissu industriel n’est pas assez<br />
développé pour absorber toute la masse<br />
de diplômés qui grossit d’<strong>un</strong>e année à<br />
<strong>un</strong>e autre. Ceci, d’<strong>un</strong>e part, d’autre part<br />
par le fait même que nos <strong>un</strong>iversités<br />
évoluent à l’horizontale, cela a affecté<br />
négativement la qualité de la formation<br />
des futurs cadres. Mais aussi, ne l’oublions<br />
pas, et il s’agit-là d’<strong>un</strong>e réalité<br />
dûment constatée sur le <strong>terrain</strong>, nos<br />
chefs d’entreprise, même parfois face à<br />
<strong>un</strong>e compétence de grande notoriété,<br />
n’ont malheureusement pas cette ambition<br />
du long terme.<br />
Comment qualifiez-vous actuellement<br />
l’interaction <strong>un</strong>iversité-secteur<br />
économique en Algérie ?<br />
Le secteur économique ne s’implique<br />
pas assez dans la formation <strong>un</strong>iversitaire.<br />
En Europe, le secteur économique<br />
finance les formations. Aux USA, il y a<br />
<strong>un</strong>e étroite collaboration de pointe entre<br />
l’armée et l’<strong>un</strong>iversité quand il s’agit de<br />
développer des technologies de pointe<br />
dans le domaine du spatial, l’aviation et<br />
j’en passe. Donc, je vais faire l’effort<br />
nécessaire pour rétablir dans cette<br />
région, très riche de la Mitidja, le lien de<br />
confiance entre l’<strong>un</strong>iversité et le secteur<br />
économique.<br />
Il y a eu auparavant le lancement de<br />
plusieurs spécialités entre l’<strong>un</strong>iversité et<br />
le secteur économique et qui ont constitué<br />
de vraies success story. De son côté,<br />
l’<strong>un</strong>iversité doit être plus agressive en<br />
cherchant des partenariats à des échelles<br />
plus étendues. Il ne faut pas que l’<strong>un</strong>iversité<br />
reste figée dans le rôle de la formation,<br />
il faut qu’elle aille vers la conception.<br />
Je vais créer d’ailleurs <strong>un</strong>e cellule<br />
Kamel Moula. DG des laboratoires Venus Sapeco<br />
PHOTOS : D. R. Propos recueillis<br />
Les laboratoires Venus Sapeco, leaders<br />
dans le domaine de la cosmétique en<br />
Algérie, ont lancé en 2008, en<br />
collaboration avec l’Université de Blida,<br />
la première licence en cosmétologie à<br />
l’échelle nationale et maghrébine.<br />
Kamel Moula, DG de ces laboratoires et<br />
membre du Club des entrepreneurs et<br />
industriels de la Mitidja (CEIMI), nous<br />
parle de cette expérience qui mérite<br />
d’être généralisée.<br />
Comment vous est venue l’idée de lancer la<br />
première licence en cosmétologie ?<br />
Pour simplifier les choses, il faut juste lire les offres<br />
d’emploi dans les journaux. Il est toujours mentionné :<br />
cherche profil expérimenté. De là, l’on déduit qu’<strong>un</strong><br />
opérateur économique ou n’importe quelle institution<br />
ou organisme cherchent avant tout des candidats<br />
expérimentés. La question qui se pose est de savoir<br />
quelle est alors la destinée des nouveaux sortants ? A<br />
notre niveau, nous consacrions beaucoup de temps à<br />
former les nouveaux diplômés pour qu’ils soient<br />
efficaces sur le <strong>terrain</strong>. Croyez-moi, cela n’est pas<br />
chose évidente pour <strong>un</strong>e société qui doit assurer<br />
plusieurs tâches à la fois. Il ne faut pas oublier aussi<br />
qu’on a <strong>un</strong> nombre important de stagiaires qu’on<br />
encadre dans différentes spécialité, comme la ressource<br />
humaine, la comptabilité, le marketing… A partir de là,<br />
on s’est dit pourquoi ne pas proposer alors à l’<strong>un</strong>iversité<br />
de former des <strong>un</strong>iversitaires spécialisés directement<br />
dans la cosmétologie et non pas dans la chimie<br />
générale, d’autant plus que le système LMD possède<br />
aussi <strong>un</strong>e vocation professionnalisante. L’<strong>un</strong>iversité a<br />
vite accepté notre proposition, mais il fallait avoir <strong>un</strong><br />
programme approprié. Là, nous avons contacté notre<br />
partenaire français, qui est Sofia Cosmétique, lequel<br />
nous a délivré les modules à enseigner et le programme<br />
à suivre durant le cursus. Pourquoi notre partenaire<br />
français ? Tout simplement parce qu’il est aussi<br />
partenaire avec l’<strong>un</strong>iversité de Nice (France), <strong>un</strong><br />
établissement qui enseigne la cosmétologie.<br />
La première promotion est sortie. Quelle est<br />
alors sa destinée ?<br />
La première promotion en cosmétologie comportait<br />
<strong>un</strong>e trentaine d’étudiants. La majorité d’entre eux ont<br />
passé leur stage de fin d’étude chez nous. Deux d’entre<br />
eux ont été recrutés à Venus, quatre sortants ont obtenu<br />
des bourses à l’étranger. Les autres diplômés ont pu<br />
facilement s’intégrer dans le monde du travail, d’autant<br />
plus qu’il s’agit là d’<strong>un</strong>e nouvelle spécialité. D’après<br />
des échos, ils travaillent dans des laboratoires de<br />
contrôle de la qualité. La douane, les inspections de la<br />
de valorisation, développement et relations<br />
extérieures pour que notre <strong>un</strong>iversité<br />
soit plus visible. Les produits chinois<br />
sont en train d’envahir notre pays. Je<br />
crois que l’enseignement du chinois<br />
devient <strong>un</strong> impératif national vu l’importance<br />
du volume d’échanges entre l’Algérie<br />
et ce pays. Quand des responsables<br />
de grandes firmes dans <strong>un</strong> pays comme<br />
l’Allemagne se rendent régulièrement en<br />
Chine pour se former, cela donne quand<br />
même matière à réfléchir. Je crois qu’il<br />
est temps de commencer à connaître le<br />
Chinois en tant que langue et en tant que<br />
personne. Nous seront tôt au tard<br />
contraints de lancer des formations dans<br />
ce sens.<br />
En ce qui concerne nos laboratoires<br />
de recherche qui sont actuellement au<br />
nombre de 32, mon message à l’égard<br />
des directeurs de labos était simple et<br />
clair : vous êtes libres, vous êtes autonomes<br />
et vous avez des budgets de fonctionnement<br />
et d’équipement. Vous allez<br />
travailler avec objectif, je veux des produits.<br />
Maintenant, si demain <strong>un</strong> industriel<br />
bien loti décide de créer <strong>un</strong> service<br />
recherche et développement (R§D), il<br />
aura toujours besoin de l’<strong>un</strong>iversité car<br />
tout d’abord cela lui reviendra très cher<br />
et les boîtes capables de créer leurs<br />
propres services R§D se comptent sur les<br />
bouts des doigts. Créer <strong>un</strong> service R§D<br />
cela suppose aussi de la part de l’entreprise<br />
qu’elle va travailler sur le recrutement<br />
des permanents, y compris les frais<br />
d’exploitation d’<strong>un</strong> tel service. D’autre<br />
part, la multiplicité et la complexité des<br />
problèmes rencontrés in situ par les<br />
industriels font que les besoins sont multiples.<br />
M. B.<br />
«Nous aimerions collaborer avec les labos<br />
de recherche de nos <strong>un</strong>iversités»<br />
fraude et de la qualité peuvent avoir recours à ces<br />
diplômés pour détecter, par exemple, les produits<br />
contrefaits. A vrai dire, il s’agit d’<strong>un</strong>e spécialité<br />
d’avenir, surtout quand on sait que le marché algérien<br />
est inondé de produits cosmétiques et de beauté.<br />
L’<strong>un</strong>iversité, c’est non seulement la formation<br />
mais également la recherche. Y a-t-il <strong>un</strong> partenariat<br />
entre votre établissement et l’<strong>un</strong>iversité dans le<br />
cadre du volet recherche et développement ?<br />
A notre niveau, nous possédons <strong>un</strong> service dédié à<br />
la recherche et au développement. Mais les travaux<br />
qu’on effectue restent limités, puisque cela demande<br />
énormément d’investissements et de moyens. Pis, la<br />
recherche reste la vocation de l’<strong>un</strong>iversité, laquelle<br />
recèle <strong>un</strong> potentiel humain et matériel plus adéquat par<br />
rapport aux travaux scientifiques. Notre souhait est<br />
justement de travailler en étroite collaboration avec<br />
l’<strong>un</strong>iversité de Blida pour ce qui est de la recherche.<br />
Nous sommes même prêts à financer certaines<br />
recherches si cela s’impose. Sans doute, cela sera<br />
bénéfique pour les deux parties. A notre niveau, nous<br />
aurons <strong>un</strong>e matière scientifique et surtout efficace<br />
qu’on pourra exploiter dans notre investissement. Pour<br />
l’<strong>un</strong>iversité, la même recherche constituera <strong>un</strong>e<br />
formation pointue pour les <strong>un</strong>iversitaires comme elle<br />
contribuera à répondre à certains questionnements.<br />
Cela ne fait que répondre à la vocation d’<strong>un</strong><br />
établissement de l’enseignement supérieur. M. B.
El Watan ÉCONOMIE - Du 4 au 10 février 2013<br />
DOSSIER VIII<br />
Chérif Omari. Enseignant-chercheur à l’ENSA (ex-INA El Harrach)<br />
«Nos entreprises sont incapables<br />
de fi nancer les travaux de recherche»<br />
Le rapprochement entre la sphère <strong>un</strong>iversitaire<br />
et son environnement économique alimente<br />
le débat depuis quelques années déjà.<br />
Qu’en est-il réellement notamment dans le<br />
domaine de l’agriculture et l’agroalimentaire ?<br />
Oui, le rapprochement entre l’<strong>un</strong>iversité et le<br />
monde socio-économique est <strong>un</strong> débat toujours<br />
d’actualité, notamment en Algérie. Le système de<br />
formation et de recherche scientifi que est appelé<br />
a répondre aux besoins du développement économique<br />
du pays et aux exigences du progrès de la<br />
société, exacerbés par l’ouverture des marchés et<br />
la globalisation. Dans ce contexte, le développement<br />
de l’agriculture et l’agroalimentaire exige<br />
encore plus de rapprochement avec la sphère<br />
<strong>un</strong>iversitaire. Cette situation est plus pressante<br />
en Algérie du fait de la dépendance alimentaire<br />
qui risque de menacer à terme la souveraineté du<br />
pays. C’est d’ailleurs dans cette démarche que<br />
s’inscrit l’ENSA. Pour répondre aux besoins de<br />
l’environnement socioéconomique, en matière de<br />
formation d’ingénieurs de qualité et de compétences<br />
opérationnelles, capables de résoudre les<br />
problèmes concrets qui se posent à la société dans<br />
le domaine de l’agriculture et de l’agroalimentaire,<br />
l’ENSA lance <strong>un</strong>e grande réfl exion autour<br />
des grandes lignes de réforme de la formation,<br />
qui vise la refonte des programmes et la redéfi nition<br />
des profi ls d’ingénieur agronome de demain,<br />
et ce, en relation avec l’employabilité de nos diplômés.<br />
Il faut savoir que la défi nition du profi l<br />
d’ingénieur, actuel et futur, exigera <strong>un</strong>e réfl exion<br />
interactive avec le monde du travail. C’est dans ce<br />
sens que des échanges et des liens sont en cours de<br />
construction avec les partenaires institutionnels et<br />
économiques de l’ENSA. Actuellement, l’ENSA<br />
construit des liens de partenariat nationaux très<br />
prometteurs avec les leaders de l’agroalimentaire<br />
en Algérie, dont Cevital, Giplait, ONAB, Lactalis,<br />
et les institutions de développement et d’encadrement<br />
de l’agriculture comme l’INRAA, les<br />
instituts techniques et les chambres d’agriculture.<br />
Quelles sont les principales<br />
contraintes auxquelles est confrontée<br />
la recherche scientifi que en Algérie ?<br />
La recherche scientifi que est confrontée en<br />
Algérie à plusieurs contraintes. En premier lieu, la<br />
dimension quantitative et qualitative des acteurs de<br />
la recherche. Il faut noter que malgré les efforts<br />
tangibles des pouvoirs publics pour booster la<br />
recherche scientifi que, le nombre de chercheurs<br />
actifs est encore insuffi sant par rapport à la population<br />
totale en Algérie. La qualité et le niveau<br />
des chercheurs par rapport aux enjeux et défi s<br />
mondiaux de la science sont encore à relever. On<br />
parlait au début de l’interview de l’exemple de<br />
la maîtrise des nanotechnologies et ses applications<br />
dans différents domaines en Algérie. L’autre<br />
contrainte est liée au fi nancement. Il faut noter<br />
que le ministère de tutelle a mobilisé ces dernières<br />
années des fonds très importants pour développer<br />
la recherche scientifi que. Néanmoins, certaines<br />
procédures pour utiliser ces ressources sont encore<br />
lourdes et épuisantes, et peuvent démobiliser à<br />
terme les chercheurs. Des mesures d’accompagnement<br />
de cette volonté politique sont attendues pour<br />
assouplir davantage la gestion des laboratoires et<br />
l’administration des ressources fi nancières pour<br />
développer et optimiser le potentiel de recherche<br />
scientifi que dans le pays. Par ailleurs, l’équipement<br />
des laboratoires et des <strong>un</strong>ités de recherche<br />
constitue <strong>un</strong> frein réel à la production d’<strong>un</strong>e recherche<br />
certifi ée et reconnue à l’échelle internationale.<br />
Dans cet esprit, l’ENSA ambitionne la mise<br />
en place d’<strong>un</strong>e plate-forme d’expérimentation et<br />
de recherche de très haut niveau. La construction<br />
d’<strong>un</strong> hall technologique, ou <strong>un</strong> laboratoire pilote,<br />
est également envisagée pour mener des travaux<br />
de recherche et d’expérimentation de qualité à<br />
la mesure des défi s et des besoins de l’agriculture<br />
et de génie agroalimentaire dans le pays.<br />
Le monde entrepreneurial, notamment<br />
privé, est-il prédisposé à accompagner<br />
l’adaptation des programmes et des formations<br />
aux besoins du marché du travail ?<br />
Il faut dire que les entreprises, notamment celles<br />
du secteur privé, n’ont pas été souvent sollicitées<br />
pour accompagner l’adaptation des programmes<br />
et des formations au sein des établissements. Cependant,<br />
des tentatives de rapprochement ont été<br />
menées dans le temps. Actuellement, le ministère<br />
de l’Enseignement supérieur et le couple Université<br />
/Entreprise sont conscients des enjeux et des<br />
défi s à relever ensemble dans <strong>un</strong> monde fondé de<br />
plus en plus sur l’économie des connaissances et<br />
des savoirs, où la concurrence est féroce. Je pense<br />
que les entreprises nationales, publiques et privées,<br />
qui s’inscrivent dans <strong>un</strong>e logique de compétitivité<br />
sur le marché national ou qui se battent à l’international,<br />
sont disposées à accompagner l’adaptation<br />
des programmes et des formations et même<br />
à investir dans la recherche, pourvu que leurs<br />
besoins et préoccupations soient prises en considération<br />
prioritairement par les systèmes de formation<br />
et de recherche. L’exemple de la visite des<br />
enseignants et étudiants de l’ENSA, en compagnie<br />
de la délégation de l’Université Laval, au site de<br />
Cevital à Béjaïa, illustre parfaitement la volonté de<br />
ce rapprochement. Reste à prendre en charge réellement<br />
les problèmes concrets qui se posent sur<br />
le <strong>terrain</strong> à l’entreprise et essayer de les traduire<br />
en problématiques de projet de recherche-action.<br />
Le recours au fi nancement de la recherche<br />
scientifi que par la sphère économique (le monde<br />
de l’entreprise), comme c’est le cas dans plusieurs<br />
pays développés, serait-il <strong>un</strong>e solution effi cace ?<br />
Effectivement, dans les pays avancés la participation<br />
au fi nancement de la recherche scientifi<br />
que par les entreprises est très importante. La<br />
présentation à l’ENSA du modèle de recherche<br />
de l’<strong>un</strong>iversité de Laval montre clairement la part<br />
importante du fi nancement des partenaires privés<br />
à hauteur de 45% du budget de la recherche.<br />
Dans ces pays, le chercheur est obligé de trouver<br />
lui-même le fi nancement de ses travaux auprès<br />
des entreprises. Donc, il est contraint de travailler<br />
sur des projets qui intéressent ces entreprises.<br />
Même si la recherche fondamentale reste du domaine<br />
public. En Algérie, je pense que les entreprises<br />
qui sont capables de fi nancer les travaux<br />
de recherche ne sont pas nombreuses, notamment<br />
dans le secteur privé du secteur agricole et agroalimentaire.<br />
Ce sont les grandes entreprises et les<br />
fi rmes multinationales confrontées à la compétitivité<br />
et l’adversité qui fi nancent la recherche.<br />
Car cette compétitivité et cette adversité sont le<br />
moteur de l’innovation et de la création, notamment<br />
dans le secteur high-tech, où l’obsolescence<br />
technologique est très rapide et la durée de vie<br />
des produits est éphémère. Le fi nancement de la<br />
recherche par le budget public reste inévitable en<br />
Algérie, notamment pour les équipements lourds.<br />
Cependant, l’utilisation des ces équipements doit<br />
être optimisée par son partage et sa mutualisation<br />
entre les usagers des différentes institutions de<br />
recherche. Aussi, l’exonération fi scale des activités<br />
de formation et de recherche menées par les<br />
entreprises pourrait inciter ces dernières à s’impliquer<br />
davantage dans ces activités de recherche.<br />
Propos recueillis par M. N.
XI DÉBATS DE L’HEURE El Watan ÉCONOMIE - Du 4 au 10 février 2013<br />
Réforme libérale et crise gramscienne en Algérie<br />
Causes et effets de la longue<br />
transition à l’économie<br />
de marché<br />
Par<br />
Rachid<br />
Boudjema (*)<br />
L<br />
’Algérie n’est plus «socialiste» depuis<br />
maintenant quelque trois décennies.<br />
En effet, elle a désormais non seule-<br />
ment <strong>un</strong> secteur privé créateur d’emplois<br />
et de richesse incontournable, mais aussi<br />
<strong>un</strong> riche dispositif institutionnel, législatif<br />
et réglementaire orienté vers son développement.<br />
Pour s’en convaincre, il suffi t de<br />
lire dans les statistiques nationales les parts<br />
respectives de ce secteur dans l’emploi<br />
total et la valeur ajoutée nationale hors<br />
hydrocarbures. Mais dans le même temps,<br />
l’Algérie n’est pas non plus libérale. La<br />
raison en est que l’action de lois du marché<br />
vers laquelle elle tend de façon on ne peut<br />
plus timide est, à bien des égards, inhibée<br />
par le vieux style d’ingérence de l’Etat qui<br />
reste de rigueur. Cette situation complexe<br />
traduit <strong>un</strong>e crise au sens de Gramsci. (1)<br />
Elle est non seulement indésirable mais<br />
aussi dangereuse, eu égard à son cortège<br />
d’effets négatifs sur l’économie, la société<br />
et l’autorité de l’Etat. Essayons dans les<br />
lignes qui suivent d’en donner quelques<br />
explications.<br />
1. DE LA SIGNIFICATION EN BREF<br />
DE LA CRISE GRAMSCIENNE<br />
L’Algérie est à la croisée des chemins et<br />
bien plus des destins. Elle est dans <strong>un</strong>e<br />
situation complexe où l’ancien système,<br />
le « socialisme » ou « l’étatisme » auquel<br />
elle veut « tourner le dos » n’en fi nit pas de<br />
mourir et où le nouveau système, le libéralisme,<br />
qu’elle appelle, tantôt de toutes<br />
ses forces, en période de basse conjoncture<br />
pétrolière, tantôt avec <strong>un</strong> scepticisme<br />
de l’Etat, en période de haute conjoncture<br />
pétrolière, n’en fi nit pas de naître. Aussi,<br />
est-elle carrément dans <strong>un</strong>e crise de type<br />
gramscien au sens où elle évolue de manière<br />
quelque peu fl oue ou sans marques<br />
organisationnelles franches. Globalement,<br />
l’Algérie n’est structurée, sur le plan<br />
économique, ni en rapport avec l’intérêt<br />
général qui viole quelque peu les lois du<br />
marché, ni en relation avec l’optimalité<br />
technique qui fait fi , tout au moins de façon<br />
directe des considérations sociales et humanitaires.<br />
Il y a, à cette complexité transitoire,<br />
des raisons diverses qui sont les déterminants<br />
mêmes de la crise gramscienne.<br />
Six peuvent en être retenus : le contexte<br />
historique de la réforme ; la densité de la<br />
matière à réformer; le degré d’acceptabilité<br />
sociale de la réforme mise en œuvre ; la<br />
volonté politique de l’Etat de reconstruire<br />
le système sur la base de nouvelles règles;<br />
l’aptitude de l’Etat à opérer la mue économique<br />
escomptée sans chocs violents<br />
préjudiciables à la stabilité sociale ; enfi n,<br />
le mode d’insertion de l’économie natio-<br />
nale dans l’économie mondiale escompté<br />
par l’Etat. Ces déterminants de la durée<br />
de la crise gramscienne ne sont pas favorables<br />
en Algérie. Il en résulte <strong>un</strong> cortège<br />
de conséquences négatives qui inhibent la<br />
dynamique économique marchande.<br />
2. DE LA CRISE GRAMSCIENNE<br />
ET DU RÔLE AMBIGU DE L’ETAT<br />
L’aisance fi nancière quasi-régulière de<br />
l’Etat algérien déterminée par des causes<br />
externes au système économique national<br />
le rend peu sensible à l’idée du changement<br />
de nature à exciter l’effort productif<br />
national. Et à la question terrible<br />
de s’imposer : pourquoi tant d’efforts<br />
pour enrichir par la fi scalité non pétrolière,<br />
<strong>un</strong> Etat déjà riche de/par la fi scalité<br />
pétrolière ? En fait, quand bien même<br />
l’Etat accepte sous des pressions diverses<br />
et sans grande conviction, d’avancer sur<br />
la voie du libéralisme, il ne rate presque<br />
jamais l’occasion de faire machine arrière,<br />
lorsque les circonstances le lui permettent.<br />
En effet, chaque fois que les conditions<br />
historiques chassent les valeurs socialistes<br />
des entreprises publiques, l’Etat les y réinstalle<br />
«par mille et <strong>un</strong>» artifi ces : priorité<br />
dans les marchés publics, accès facile aux<br />
crédits bancaires publics, assainissements<br />
fi nanciers récurrents. Et chaque fois que la<br />
loi du profi t commence à «prendre forme»<br />
comme loi fondamentale dans le secteur<br />
privé et plus tard, dans toute l’économie<br />
nationale, l’Etat affi che sa méfi ance habituelle<br />
et en freine la dynamique par «mille<br />
et <strong>un</strong>» autres artifi ces : problème du foncier,<br />
accès limité aux crédits bancaires<br />
publics, lenteurs bureaucratiques, harcèlement<br />
fi scal, etc. Manifestement, l’Etat<br />
est otage de son approche «socialiste»<br />
budgétivore. Mais il ne semble pas en être<br />
dérangé, outre mesure. Mais peut-être y<br />
voit-il là <strong>un</strong> moindre mal comparativement<br />
aux dangers dont il soupçonne le libéralisme.<br />
L’Etat prône l’intérêt général quand<br />
l’économie étale des signes de rigueur et<br />
devient adepte de la rigueur, lorsque les<br />
acteurs économiques affi chent <strong>un</strong> comportement<br />
qu’il juge par trop laxiste. Entre le<br />
secteur public et le secteur privé, l’Etat se<br />
positionne de manière ambiguë. Lorsqu’il<br />
veut «invectiver» la recherche du profi t par<br />
le secteur privé, il lui oppose les largesses<br />
et bienfaits sociaux du secteur d’Etat. Et<br />
lorsqu’il veut dénoncer l’ineffi cacité économique<br />
du secteur public, il lui oppose<br />
les performances fi nancières du secteur<br />
privé. La réforme du système économique<br />
algérien n’est alors sur auc<strong>un</strong>e voie lisible.<br />
Elle est à la fois la chose et son contraire.<br />
3. DU STRESS SOCIAL LIÉ À LA CRISE<br />
GRAMSCIENNE, UN OBSTACLE<br />
À LA RÉFORME LIBÉRALE<br />
La crise gramscienne témoigne, à<br />
coup de secousses et de chocs moraux<br />
insupportables pour les <strong>un</strong>s,<br />
acceptables pour les autres, la mort<br />
lente des anciennes valeurs et la<br />
longue attente de nouvelles règles<br />
de vie et dans notre cas, libérales.<br />
Mais tout au long de ce trajet qui,<br />
dans certains espaces, n’en fi nit pas<br />
de s’étendre, elle s’accompagne<br />
d’<strong>un</strong> cortège d’effets destructeurs<br />
des fondements de la mobilisation<br />
citoyenne qui handicapent de façon<br />
précoce le nouveau développement<br />
attendu. Passer du socialisme au libéralisme<br />
n’est pas <strong>un</strong>e mince affaire. Ce sont<br />
les rapports de propriété, de production et<br />
de répartition (et donc la nature de l’Etat)<br />
qui s’en trouveront complètement bouleversés.<br />
Mais comment faire admettre à<br />
l’esprit populaire qui ne s’encombre pas<br />
des nuances liées aux nécessités historiques,<br />
ce nouveau virage à droite de l’Etat,<br />
après avoir été longtemps dressé dans le<br />
virage à gauche ? Comment les gouvernements<br />
doivent-ils s’y prendre pour expliquer<br />
à l’homme de la rue souvent pressé<br />
par son humeur du jour que les politiques<br />
de développement décidées au plus haut<br />
niveau de l’Etat et qui ont requis <strong>un</strong>e forte<br />
discipline sociale, ont lamentablement<br />
échoué ? Et que le mythe salvateur du socialisme<br />
n’est plus qu’<strong>un</strong>e chimère ? La réforme<br />
économique libérale ne peut-elle pas<br />
alors être interprétée comme <strong>un</strong>e trahison<br />
politique des sacrifi ces populaires ? Cette<br />
question est d’autant plus pertinente que le<br />
nouveau schéma d’organisation politicoéconomique<br />
est souvent construit, partout<br />
là où il s’impose, par les chantres de l’étatisme<br />
d’hier. Les sentiments de trahison, de<br />
frustration et de mécontentement gagnent<br />
en profondeur de nombreuses couches<br />
sociales. Quant aux catégories professionnelles<br />
qui restent, contre vents et marées,<br />
occupées dans le secteur d’Etat, elles se<br />
sentent de plus en plus inutiles, sous le regard<br />
souvent impuissant de leur employeur<br />
qui ne parvient pas à tracer entre lui et le<br />
marché, <strong>un</strong>e frontière bien claire. Et leur<br />
mauvais état matériel et moral justifi e<br />
chaque jour à leur esprit, la pertinence historique<br />
du comportement des agents privés<br />
et des chercheurs de rente. Les signes<br />
insolents de richesse apparaissent chez certains,<br />
développent des envies, appétits et<br />
jalousies chez d’autres. La désaffection à<br />
l’égard des règles morales s’installe dans la<br />
société. «L’ambition entre dans les cœurs<br />
qui peuvent la recevoir et l’avarice dans<br />
tous». (2)<br />
Les désirs changent d’objet : ce qu’on<br />
aimait, on ne l’aime plus. On était libre<br />
avec les lois, on veut être libre contre<br />
elles... Ce qui était maxime, on l’appelle<br />
rigueur ; ce qui était règle, on l’appelle<br />
gêne ; ce qui y était attention, on l’appelle<br />
crainte… Autrefois, le bien des particuliers<br />
faisait le trésor public mais pour lors,<br />
le Trésor public devient le patrimoine des<br />
particuliers. La République est <strong>un</strong>e dépouille<br />
et sa force n’est plus que le pouvoir<br />
de quelques citoyens et la licence de tous».<br />
Ce condensé d’ingrédients psychosociaux<br />
qui a fait dans le «corps entier de l’histoire»,<br />
la décadence des gouvernements<br />
et des peuples, date du milieu du XVIII e<br />
siècle. A croire que c’est l’Algérie qui y est<br />
dépeinte ou tout autre pays avec lequel elle<br />
a ses vices en comm<strong>un</strong>. Ce n’est évidemment<br />
pas le cas. Mais il y a là des analogies<br />
qui annoncent tristement que l’Algérie<br />
d’aujourd’hui n’est pas à <strong>un</strong>e grande distance<br />
comportementale de la tombe de la<br />
vertu. Cette situation est dangereuse. Elle<br />
risque, là où les modalités pratiques de la<br />
prise en charge en sont éludées, d’engendrer<br />
des effets désastreux. Le vertige de la<br />
réforme s’empare alors des gouvernants.<br />
Et ceux qui ne sont pas assez forts pour<br />
gérer le mouvement économique et social,<br />
l’ajournent en décrétant le retour à la case<br />
départ. Par ce biais, ils tuent la réforme<br />
dans le sein de l’histoire. L’économie et la<br />
société plongent dans «l’immobilisme» qui<br />
donnera à coup sûr à la nouvelle réforme<br />
<strong>un</strong> caractère plus brutal. Cependant, <strong>un</strong>e<br />
telle marge de manœuvre n’est pas valable<br />
partout. Sauf peut-être dans les pays pétroliers<br />
où les gouvernements sont capables,<br />
en période de haute conjoncture énergétique<br />
internationale, d’user de leur grosse<br />
arme budgétaire pour étouffer l’action des<br />
lois du marché. Au contraire, là où le pansement<br />
fi nancier n’existe pas pour masquer<br />
les plaies du système économique, le souci<br />
des gouvernements de préserver l’ordre<br />
en faillite pour des raisons de popularité<br />
est aussi risqué que leur tentative larvée<br />
ou ouverte de le corriger sans méthode,<br />
en profondeur. Et, contrairement au philosophe<br />
qui sait choisir entre deux maux,<br />
le moindre, l’économiste n’enseigne pas<br />
de recettes-miracles porteuses à coup<br />
sûr de succès. La réforme ne peut donc<br />
être actionnée sans ce cocktail historique<br />
de peur, de courage, d’enthousiasme, de<br />
crainte, de réticences, d’aventurisme et de<br />
foi qui pourrait traduire, là où il s’installe<br />
avec force, <strong>un</strong>e espèce de léthargie qui n’a<br />
pas généralement pour l’homme de la rue<br />
d’autres interprétations qu’<strong>un</strong> échec avant<br />
coup. Cela devrait au moins permettre<br />
aux gouvernements de tirer <strong>un</strong>e leçon de<br />
modestie apte à atténuer leurs certitudes,<br />
face à la marche de l’histoire. Celle-ci leur<br />
rappelle par ses défi s réguliers que leur<br />
fonction comporte, au-delà de ses privilèges,<br />
le devoir d’inscrire continûment les<br />
conditions d’existence des peuples sur les<br />
belles pages de l’histoire et donc le risque<br />
de voir ces mêmes conditions transcrites<br />
sur ses pages noires. Les exemples de ces<br />
deux types d’expériences garnissent inégalement<br />
l’histoire de l’humanité.<br />
4. DE LA CRISE GRAMSCIENNE<br />
COMME SOURCE PLURIELLE DE<br />
L’EXACERBATION DE LA CORRUPTION<br />
Bien qu’elle ait pris depuis peu des proportions<br />
inquiétantes, la corruption en Algérie<br />
est antérieure à son ouverture économique.<br />
Aussi, serait-il incorrect d’en faire <strong>un</strong><br />
«enfant» de la réforme libérale. Sous des<br />
formes différentes, mais surtout avec <strong>un</strong><br />
degré de discrétion variable, la corruption<br />
est l’<strong>un</strong>e des marques majeures de l’histoire<br />
du développement de l’Algérie indépendante.<br />
Elle y opérait déjà sous le règne<br />
du parti <strong>un</strong>ique, c’est-à-dire durant toute la<br />
période où l’Etat-pouvoir-parti a conçu le<br />
développement global du pays et s’y est<br />
engagé en tant qu’acteur quasi-exclusif. Sa<br />
source fondamentale est dans le vieux caractère<br />
éminemment politique du processus<br />
de développement, quand bien même<br />
son exacerbation peut être valablement recherchée<br />
dans la lenteur de la réforme qui<br />
tarde à corriger la teneur politique du système<br />
économique par l’affranchissement<br />
des acteurs de l’accumulation vis-à-vis de<br />
l’Etat. C’est <strong>un</strong> euphémisme que de dire<br />
qu’en Algérie, dans le cours du développement<br />
national d’<strong>un</strong> demi-siècle, l’Etat a fait<br />
plus confi ance à l’argent qu’aux hommes.<br />
Le développement qui y est promu étant,<br />
du point de vue de l’origine de ses ressources,<br />
indépendant de l’effort productif<br />
national, il ne peut être orienté, du point de<br />
sa fi nalité vers la stimulation de cet effort<br />
productif national.<br />
●●●
El Watan ÉCONOMIE - Du 4 au 10 février 2013<br />
PÉTROLE<br />
Les cours favorisés<br />
par la faiblesse<br />
du dollar<br />
Les prix du pétrole ont progressé vendredi<br />
en fin d’échanges européens, portés par<br />
<strong>un</strong> accès de faiblesse de la monnaie<br />
américaine ainsi que par <strong>un</strong> regain<br />
d’inquiétude sur les niveaux de l’offre en<br />
provenance du Moyen-Orient du fait de<br />
tensions géopolitiques accrues dans la<br />
région. Vers 17H00 GMT, le baril de Brent<br />
de la mer du Nord pour livraison en mars<br />
valait 116,82 dollars sur l’Intercontinental<br />
Exchange (ICE) de Londres, en hausse de<br />
1,27 dollar par rapport à la clôture de<br />
jeudi, après s’être hissé à 117,07 dollars,<br />
<strong>un</strong> sommet depuis la mi-septembre. Sur le<br />
New York Mercantile Exchange (Nymex), le<br />
baril de light sweet crude (WTI) pour la<br />
même échéance gagnait 38 cents à 97,24<br />
dollars.<br />
DEVISES<br />
L’euro à son plus<br />
haut depuis deux<br />
mois<br />
L’euro continuait de progresser face au<br />
dollar vendredi, évoluant au-dessus du<br />
seuil de 1,36 dollar, porté par <strong>un</strong> regain<br />
d’optimisme sur les perspectives de<br />
l’économie en zone euro, dans <strong>un</strong> marché<br />
digérant le très attendu rapport sur<br />
l’emploi aux Etats-Unis. Vers 22H00 GMT,<br />
l’euro valait 1,3637 dollar, son plus haut<br />
niveau depuis mi-novembre 2011 et<br />
montait également face à la devise<br />
nippone, à 126,60 yens. Le dollar grimpait<br />
lui aussi face à la monnaie japonaise, à<br />
92,80 yens alors que la livre britannique<br />
baissait face à l’euro, à 86,92 pence et<br />
face au billet vert, à 1,5691 dollar.<br />
LE CHIFFRE DE LA SEMAINE<br />
2,23milliards<br />
de dollars<br />
La facture d’importation de médicaments par l’Algérie durant<br />
l’année 2012 (en hausse de 13,6%), selon le centre national de<br />
l’informatique et des statistiques CNIS.<br />
BANQUE D’ALGÉRIE<br />
Cours du dinar au 31 janvier 2013<br />
Devises Monnaies<br />
US DOLLARS<br />
EURO<br />
POUND STERLING<br />
JAPAN YEN<br />
SWISS FRANC<br />
CANADIAN DOLLAR<br />
DANISH KRONE<br />
SWEDISH KRONA<br />
NORWEGIAN KRONE<br />
ARAB EMIRAT DIRHAM<br />
SAUDI RIYAL<br />
KUWAIT DINAR<br />
TUNISIAN DINAR<br />
MAROCCAN DIRHAM<br />
1 USD<br />
1 EUR<br />
1 GBP<br />
100 JPY<br />
100 CHF<br />
1 CAD<br />
100 DKK<br />
100 SEK<br />
100 NOK<br />
1 AED<br />
1 SAR<br />
1 KWD<br />
1 TND<br />
1 MAD<br />
Cours<br />
Achat Vente<br />
77.6734 77.6884<br />
104.3697 104.3977<br />
121.9746 122.0173<br />
85.6566 85.6826<br />
8,339.8682 8,395.1156<br />
77.2025 77.2481<br />
1,398.5380 1,399.8162<br />
1,208.7364 1,209.2709<br />
1,403.1107 1,404.6503<br />
21.21466 21.1518<br />
20.7112 20.7164<br />
276.6331 276.2745<br />
50.0016 50.5041<br />
9.3084 9.365<br />
BOURSE D’ALGER DU 30 JANVIER 20013<br />
Valeur mobilière Cour de clôture<br />
Titres de capital Titres de capital Cours * de référence<br />
EGH El Aurassi 340 DA<br />
Saidal 620 DA<br />
Alliance Assurances 825 DA<br />
Titres de créance Titres de créance ** Cou*<br />
Sonelgaz 100*<br />
Dahli 95*<br />
(*) Les titres de capital sont cotés en dinars<br />
(**) Les titres de créance sont cotés pied de coupon en pourcentage de la valeur nominale<br />
TABLEAU DE BORD X<br />
CACAO r<br />
Les cours du cacao ont<br />
creusé leurs pertes cette<br />
semaine, glissant mercredi<br />
jusqu’à 1411 livres la tonne<br />
à Londres et 2155 dollars la<br />
tonne à New York, des<br />
niveaux plus vus depuis<br />
respectivement neuf et sept<br />
mois. Sur le Liffe de<br />
Londres, la tonne de cacao<br />
pour livraison en mars<br />
valait 1428 livres sterling<br />
vendredi vers 12H00 GMT.<br />
Sur le NYBoT-ICE américain,<br />
le contrat pour livraison en<br />
mars valait 2200 dollars la<br />
tonne.<br />
CAFÉ (-)<br />
Si le cours du robusta a été<br />
aidé cette semaine par des<br />
achats à bon compte sur<br />
fond d’<strong>un</strong> optimisme accru<br />
des investisseurs pour les<br />
actifs jugés risqués,<br />
l’arabica pour sa part s’est<br />
de nouveau replié, toujours<br />
plombé par l’abondance de<br />
la production attendue<br />
cette saison, notamment au<br />
Brésil, le premier<br />
exportateur. Sur le Liffe de<br />
Londres, la tonne de<br />
robusta pour livraison en<br />
mars valait 2023 dollars<br />
vers 12H00 GMT. Sur le<br />
NYBoT-ICE à New York, la<br />
livre d’arabica pour<br />
livraison en mars valait<br />
147,85 cents.<br />
SUCREq<br />
Après être tombés la<br />
semaine précédente à leurs<br />
plus bas niveaux depuis<br />
deux ans et demi, les cours<br />
PRODUITS DE BASE<br />
du sucre ont tentés de<br />
rebondir, dans <strong>un</strong> marché<br />
cependant toujours hanté<br />
par la perspective d’<strong>un</strong> très<br />
net excédent de production<br />
cette année, sur fond de<br />
récolte record de canne à<br />
sucre au Brésil, premier<br />
pays producteur. Sur le<br />
Liffe de Londres, la tonne<br />
de sucre blanc pour<br />
livraison en mars valait<br />
501,20 dollars vendredi<br />
vers 12H00 GMT. Sur le<br />
NYBoT-ICE américain, la<br />
livre de sucre brut pour<br />
livraison en mars cotait<br />
18,80 cents.<br />
CÉRÉALES<br />
Les cours du soja et du<br />
maïs ont encore grimpé à<br />
Chicago, soutenus par des<br />
inquiétudes pour l’offre en<br />
Amérique du Sud où des<br />
conditions météorologiques<br />
très sèches risquent de<br />
mettre en péril les récoltes<br />
de ces produits agricoles.<br />
Le boisseau de blé, à<br />
échéance en mars, a clôturé<br />
à 7,6500 dollars (- 1,5%). Le<br />
boisseau de maïs pour<br />
livraison en mars a fini<br />
vendredi à 7,3600 dollars<br />
(+ 2,1%). Le contrat sur le<br />
boisseau de soja,<br />
également pour livraison<br />
en mars, a terminé à<br />
14,7425 dollars (+ 2,3%).<br />
MÉTAUX DE BASE q<br />
Les prix des métaux<br />
échangés au London Metal<br />
Exchange (LME) se sont<br />
nettement repris cette<br />
semaine, dopés par <strong>un</strong><br />
Réforme libérale et crise gramscienne en Algérie<br />
●●●<br />
C<br />
e dernier est, lorsqu’il est possible,<br />
même malvenu parce qu’il ébranle<br />
les mécanismes de la reproduction<br />
du pouvoir politique entendue comme le<br />
renouvellement à <strong>un</strong> niveau historiquement<br />
variable de son rapport de subordination<br />
de l’économique et du social. Ce<br />
rapport est complexe. Il est fondé sur des<br />
artifi ces multiples qui ne laissent auc<strong>un</strong>e<br />
place à la rigueur économique. Le pouvoir<br />
central y est le mobile, l’économie,<br />
l’instrument et la société, le résidu. Les<br />
relations d’interdépendance devant exister<br />
entre ces pôles y sont réduites pour<br />
l’essentiel à la dilution des <strong>un</strong>s dans les<br />
autres, à la fusion des <strong>un</strong>s avec les autres<br />
ou à la subordination des <strong>un</strong>s aux autres.<br />
Les notions de prix, de salaire, de coût,<br />
de rentabilité, de productivité ou d’optimalité<br />
de l’allocation des ressources ne<br />
sont alors que superfl ues. Tel ce cœur<br />
«magique» qui reçoit son sang d’<strong>un</strong>e<br />
source extérieure et en irrigue les divers<br />
organes du corps, l’Etat tire ses revenus<br />
de l’extérieur et en distribue, sans exigence<br />
de contrepartie productive aux<br />
divers pôles de l’économie nationale. Il<br />
en découle deux conséquences immédiates<br />
: d’<strong>un</strong>e part, l’Etat a intérêt sinon à<br />
accroître du moins à préserver sa source<br />
extérieure de revenus, celle-là même qui<br />
lui assure son autonomie vis-à-vis de<br />
l’activité économique nationale ; d’autre<br />
part, étant donné le rapport d’autonomie<br />
de l’Etat vis-à-vis de l’économie<br />
productive nationale, il peut y avoir des<br />
situations de cohabitation ou de coexistence<br />
d’<strong>un</strong>e bonne macroéconomie et<br />
d’<strong>un</strong>e microéconomie morose.<br />
5. DE LA CRISE GRAMSCIENNE<br />
COMME STIMULUS DE L’ACTION DE<br />
LA GRESHAM DE L’INVESTISSEMENT<br />
Durant la crise gramscienne, les acteurs<br />
privés ne savent plus à quel saint se<br />
vouer. En l’absence de repères clairs<br />
dans lesquels ils peuvent opérer, ils<br />
secrètent par eux-mêmes des valeurs<br />
d’attente et de survie. Les moyens en<br />
sont nombreux y compris les écarts<br />
de conduite par rapport à la légalité,<br />
comparables à ceux rencontrés dans le<br />
secteur public couverts par le concept<br />
de corruption. Nous désignons ainsi<br />
l’économie informelle qui a beaucoup à<br />
voir là où elle existe avec l’état économique<br />
du pays et le mode de présence<br />
de l’Etat dans le développement. En<br />
Algérie, l’économie informelle cause de<br />
graves préjudices à l’Etat, à l’économie<br />
formelle et à la société. Certaines études<br />
évaluent, à partir de l’élasticité de la<br />
consommation de l’énergie électrique,<br />
sa part dans le PIB total entre 20%<br />
(hypothèse d’<strong>un</strong> niveau initial en 1990)<br />
et près de 43% en 2001. Au-delà des<br />
controverses qu’ils peuvent susciter, ces<br />
résultats sont inquiétants. Ils signifi ent<br />
que si l’on déduisait du PIB total la part<br />
qui y est représentée par les hydrocarbures<br />
(40% en moyenne dans les années<br />
2000), il ne resterait pas beaucoup de<br />
richesse formelle dans l’Algérie économique<br />
non pétrolière ou ce qui revient<br />
au même, l’économie algérienne hors<br />
hydrocarbures opère quasiment dans<br />
l’informel. Les facteurs de «l’informalisation»<br />
(terme au demeurant forcé)<br />
de l’économie en sont nombreux. Pour<br />
des raisons pédagogiques, on les rangera<br />
en six groupes, les <strong>un</strong>s expliquant<br />
sa genèse et les autres son hypertrophie.<br />
On distingue les facteurs liés à l’administration<br />
par l’Etat de la chose économique<br />
; les facteurs liés à la correction<br />
déstabilisatrice du développement des<br />
années 80 ; les facteurs liés à la crise<br />
de 1986, les facteurs liés à l’autonomie<br />
des entreprises ; les facteurs liés à la<br />
rigueur de l’ajustement structurel imposé<br />
par le FMI et enfi n, les facteurs liés à<br />
l’ouverture économique insuffi samment<br />
contrôlée de l’économie nationale des<br />
années 2000. La Gresham (3) de l’investissement<br />
est-elle alors dangereusement<br />
active en Algérie au sens où les mauvais<br />
investisseurs en chassent les bons.<br />
6. L’ÉTAT A-T-IL VRAIMENT<br />
INTÉRÊT À ÉCOURTER LA CRISE<br />
GRAMSCIENNE?<br />
La réduction de la durée de la crise<br />
gramscienne passe évidemment par <strong>un</strong>e<br />
mise en place rapide du dispositif institutionnel,<br />
législatif et réglementaire apte<br />
à accueillir le libéralisme. Mais il serait<br />
erroné de penser qu’elle puisse s’en suffi<br />
re. Mais l’Etat a-t-il vraiment intérêt à<br />
œuvrer avec volonté dans ce sens, c’està-dire,<br />
à supprimer, (parce que c’est de<br />
cela qu’il s’agit en dernière analyse) les<br />
ressorts essentiels de l’assujettissement<br />
de l’économie et de la société au politique<br />
? La réponse est mitigée.<br />
- La réponse peut être d’abord négative<br />
et il y a à cela des raisons nombreuses.<br />
On peut citer, à titre d’exemple, le caractère<br />
fortement dépendant du processus<br />
de construction libérale à l’égard du<br />
pouvoir central qui en édicte, sous le<br />
regard passif d’<strong>un</strong>e société atomisée, les<br />
modalités de durée et d’intensité, selon<br />
sa volonté et ses visées de l’heure. L’Etat<br />
peut être incité à en retarder l’avènement,<br />
lorsque le «vieux» système ne fait<br />
pas l’objet d’<strong>un</strong>e contestation sociale à<br />
la fois massive et bruyante. Dans ce cas,<br />
malgré quelques mesures d’aménagement<br />
technique qui pourraient intervenir<br />
épisodiquement et semer dans l’esprit<br />
du citoyen l’idée de rupture, le décideur<br />
politique préfère conserver le contrôle<br />
de l’économie et de la société, quitte<br />
à user, en cas de besoin, de moyens<br />
forts pour contenir les dangers, notamment<br />
lorsque leur ampleur est reconnue<br />
comme particulièrement préjudiciable à<br />
la stabilité politique. Les mesures n’en<br />
manquent pas y compris la sanction<br />
pénale des initiatives individuelles ou de<br />
groupes dérangeantes. Certains travaux<br />
consacrés à la corruption dans le capitalisme<br />
de copinage montrent qu’il est<br />
bien plus profi table pour les dirigeants<br />
prédateurs d’édifi er des monopoles et<br />
d’en recevoir des rentes que d’autoriser<br />
l’action des lois de la concurrence<br />
surtout dans les industries à grande<br />
échelle. (4) «Les gestionnaires de ces<br />
monopoles sont proches des dirigeants<br />
politiques. Il en est de même pour le<br />
monopole détenu par l’Etat de la délivrance<br />
des licences que des fonctionnaires<br />
corrompus peuvent exploiter<br />
pour percevoir des rentes. Il se peut que<br />
la taxation formelle et les opérations<br />
inscrites au budget ne sont là que pour<br />
donner l’impression d’<strong>un</strong> Etat moderne.<br />
Si le dirigeant dudit Etat est enclin à en<br />
modifi er le fonctionnement, <strong>un</strong>e forte<br />
résistance est généralement attendue de<br />
ses seconds. Cela ouvrirait la voie à <strong>un</strong>e<br />
révolution de palais. L’élite se rebellerait<br />
parce que le dirigeant cherche à modifi er<br />
la règle du jeu» (5) . Dans ce cas, la mise<br />
en place d’<strong>un</strong> riche dispositif législatif et<br />
institutionnel de lutte contre la corruption<br />
n’aurait qu’<strong>un</strong> faible mérite étant<br />
donnée son ineffi cacité opérationnelle.<br />
- Mais la réponse peut être ensuite positive.<br />
En effet, la crise gramscienne peut<br />
parvenir à <strong>un</strong> stade où il n’y a plus de<br />
stratégie optimale pour la maintenir.<br />
Aussi, le décideur politique peut-il avoir<br />
regain d’optimisme sur les<br />
perspectives économiques<br />
mondiales et par la<br />
confirmation par la banque<br />
centrale américaine (Fed)<br />
de sa politique monétaire<br />
très accommodante. Sur le<br />
LME, la tonne de cuivre<br />
pour livraison dans trois<br />
mois s’échangeait à 8304<br />
dollars vendredi vers 17H00<br />
GMT, l’aluminium valait<br />
2122 dollars la tonne, le<br />
plomb valait 2460 dollars la<br />
tonne, l’étain valait 24,937<br />
dollars la tonne, le nickel<br />
valait 18,615 dollars la<br />
tonne, le zinc valait 2173<br />
dollars la tonne.<br />
METAUX PRECIEUX<br />
Le cours de l’or a grimpé, à<br />
la faveur d’<strong>un</strong><br />
affaiblissement du dollar,<br />
qui rendait plus attractifs<br />
les achats de métal ja<strong>un</strong>e,<br />
dans <strong>un</strong> marché soutenu<br />
par la confirmation par la<br />
Réserve fédérale<br />
américaine (FED) qu’elle<br />
poursuivrait ses mesures<br />
de soutien à l’économie.<br />
Sur le London Bullion<br />
Market, l’once d’or a<br />
terminé à 1669 dollars<br />
vendredi au fixing du soir.<br />
L’argent a terminé vendredi<br />
à 31,43 dollars l’once.<br />
PLATINE/PALLADIUM q<br />
Sur le London Platinum and<br />
Palladium Market, l’once de<br />
platine a terminé vendredi<br />
soir à 1687 dollars. L’once<br />
de palladium a fini à 745<br />
dollars.<br />
davantage à gagner à se montrer réformateur<br />
authentique. Lorsque ce tournant<br />
se dessine et la quête de la popularité<br />
devient le but politique ultime, la<br />
façon dont la société fonctionne change.<br />
Et la bureaucratie qui a été créée pour<br />
satisfaire certains appétits va maintenant<br />
à leur encontre. Quand les intérêts<br />
des chefs et ceux de la bureaucratie<br />
divergent la corruption s’atténue parce<br />
que les chefs sont animés de la volonté<br />
réelle de changer le rôle de l’Etat dans la<br />
société. (6) C’est précisément sur ce <strong>terrain</strong><br />
que sont attendus les gouvernants<br />
de l’Algérie. R. B.<br />
(*)Economiste <strong>un</strong>iversitaire<br />
NOTES :<br />
1). Antonio Gramsci (1891 - 1937) est <strong>un</strong><br />
écrivain et théoricien politique italien.<br />
Membre fondateur du Parti comm<strong>un</strong>iste<br />
italien, il fut emprisonné par le régime de<br />
Mussolini. Il a publié plusieurs écrits connus<br />
sous le nom de Carnets de prison. Pour<br />
l’auteur, la crise «c’est quand le vieux se<br />
meurt et le je<strong>un</strong>e hésite à naître».<br />
2) Montesquieu, L’Esprit des lois, Tome 1,<br />
ENAG Editions 1990, P. 31.<br />
3) Sir Thomas Gresham (1519-1579), banquier<br />
anglais célèbre par sa loi qui stipule que<br />
lorsque deux monnaies circulent<br />
conjointement dans <strong>un</strong> pays, «la mauvaise<br />
monnaie chasse la bonne». De manière<br />
analogue, lorsque plusieurs investisseurs<br />
opèrent en même temps sur <strong>un</strong> territoire, les<br />
mauvais investisseurs en chassent les bons.<br />
4) Voir <strong>un</strong> entretien intéressant de Joshua<br />
Charap (Département Afrique du FMI ° et<br />
Christian Harm (Université de Mûnster), Etat<br />
kléptocratique, synonyme de corruption,<br />
Bulletin du FMI du 6 septembre 1999, repris<br />
sous le titre «Faut-il vraiment lutter contre la<br />
corruption», in Revue Problèmes<br />
Economiques, Hebdomadaire n° 2648 du 19<br />
janvier 2000, PP.18-20.<br />
5) Joshua Charap et Christian Harm, Faut-il<br />
vraiment lutter contre la corruption ? op. cit.<br />
P.19.<br />
6) Idem.
HORIZONTALEMENT : 1.Partisan de l’indépendance d’<strong>un</strong><br />
pays 2.Tendre murmure. Inutile 3.De la campagne. Période<br />
entre la je<strong>un</strong>esse et la vieillesse 4.Haut mont. Abjure 5.<br />
Démonstratif. Unité de combat. Condiment 6.Insipide, incolore<br />
et inodore. Charge de baudet. Gardés pour soi. Note 7.<br />
Panoramas. Nettoyée. Lieu de délices 8.Ile hypothétique. Beau<br />
parleur 9.Etre grand ouvert. Terre en mer. Officier de marine<br />
militaire 10.Nœud ferroviaire. Tandems. Donc 11.Symbole<br />
chimique. Lit. Lentille 12.Impératrice<br />
d’Orient. Désert. Convoitée 13.Région du grand Sahara. Petits<br />
groupes. Lettres de cour 14.Mèches rebelles. Sélectionneriez<br />
15.Fiable. Réalisés. Restitues.<br />
Biffe Tout N° 3423<br />
E<br />
D<br />
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A<br />
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C<br />
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E<br />
A<br />
E<br />
I<br />
E<br />
O<br />
Parcours sinueux.<br />
1<br />
2<br />
11<br />
5<br />
4<br />
3<br />
8<br />
7<br />
16<br />
5<br />
11<br />
E<br />
E<br />
L<br />
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L<br />
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A<br />
L<br />
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E<br />
E<br />
Définition<br />
du mot encadré<br />
2<br />
7<br />
10<br />
1<br />
2<br />
11<br />
15<br />
7<br />
1<br />
14<br />
3<br />
10<br />
1<br />
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14<br />
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1<br />
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4<br />
10<br />
2<br />
11<br />
15<br />
7<br />
14<br />
2<br />
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13<br />
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Tout Codé N° 3423<br />
5<br />
7<br />
11<br />
2<br />
2<br />
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3<br />
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1<br />
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A<br />
I<br />
E<br />
T<br />
A<br />
I<br />
I<br />
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10 9 14 7 1 2<br />
15 4 10 1 13<br />
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6<br />
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8<br />
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11<br />
8<br />
C<br />
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7<br />
1<br />
5<br />
2<br />
4<br />
11<br />
17<br />
4<br />
SOL. TOUT CODÉ PRÉCÉDENT :<br />
EMERSION - OWEN WILSON<br />
SOLUTION FLÉCHÉES EXPRESS PRÉCÉDENT :<br />
HORIZONTALEMENT : CEREMONIE / COMITIAL / LOUERAS / RIRES / IB / ATLAS / UNO / ILI<br />
/ ANAR / ACE / ABIME / ARROSOIR / ST / EU / NC / ILETS / AD / COUR / OSLO / NEANT / EN.<br />
VERTICALEMENT : DECORTICATION / ROUILLER / LUE / SEMERAI / REERA / MIRES /<br />
AOUT / ROTAS / ABS / SOT / NIS / UNION / DIA / INAMICALE / ELABORER / DON.<br />
V<br />
V<br />
O<br />
U<br />
A<br />
I<br />
P<br />
M<br />
I<br />
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T<br />
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9<br />
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8<br />
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N<br />
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A<br />
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E<br />
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G<br />
I<br />
A<br />
D<br />
1<br />
2<br />
3<br />
5<br />
1<br />
2<br />
7<br />
1<br />
13<br />
9<br />
2<br />
El Watan - L<strong>un</strong>di 4 février 2013 - 25<br />
JEUX - DÉTENTE<br />
RÈGLE DU JEU<br />
Biffer tous les mots de la<br />
liste que vous retrouverez<br />
dans la grille, en utilisant<br />
tous les sens possibles. Les<br />
lettres qui n'auront pas été<br />
cochées serviront à former<br />
le mot défini ci dessous.<br />
9<br />
DÉFINITION<br />
Menace de ruine<br />
(11 lettres)<br />
Solution Biffe Tout<br />
précédent :<br />
COMPLAINTE<br />
En vous aidant de la définition du mot encadré, complétez<br />
la grille, puis reportez les lettres correspondant<br />
aux bons numéros dans les cases ci-dessous et vous<br />
découvrirez le nom d’<strong>un</strong> personnage célèbre.<br />
12<br />
7<br />
1<br />
13<br />
13<br />
4<br />
8<br />
2<br />
1<br />
11<br />
5<br />
5<br />
11<br />
11<br />
11<br />
13<br />
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15<br />
3<br />
10<br />
9<br />
1<br />
10<br />
11<br />
5<br />
4<br />
1<br />
8<br />
11<br />
7<br />
14<br />
7<br />
2<br />
1<br />
13<br />
11<br />
10<br />
Quinze sur 15 N° 3423<br />
1<br />
2<br />
3<br />
4<br />
5<br />
6<br />
7<br />
VERTICALEMENT : 1.Caractères de demande en justice qui 8<br />
ne peut être examinée 2.Choses inédites. Rassasié 3.Pénible. 9<br />
Cours noir. Détenir 4.Intervalle. Poissons 5.Extrémité. Fin de<br />
10<br />
verbe 6.Grugé. P<strong>un</strong>ition. Lettre grecque 7.Phase l<strong>un</strong>aire.<br />
Appareils de levage. Eclat de rire 8.Préjudice. Embarras. Bout 11<br />
d’homme 9.Formule sentencieuse. Fin de participe. Acides<br />
12<br />
10.Clair. Temps des glaces. Blonde de pub. Infinitif 11.Patrie<br />
d’Abraham. Bouleverser 12.Etat d’exaltation. Symbole 13<br />
chimique. Orateur grec 13.Pure. Bassins de port. Symbole 14<br />
chimique 14.Chatouillera. Roue à gorge 15.Prince<br />
15<br />
troyen. Etudieras.<br />
SOL. QUINZE SUR 15 PRÉCÉDENT : HORIZONTALEMENT : VERTICALEMENT : 1.MIROITEMENT. LOI 2.ENERGUMENE. PORT<br />
1.MECONNAISSANCES 2.INOUIE. NATTERAI 3.RESSASSES. TOISE 3.COS. UFOLOGIE. GE 4.OUSTE. TENU. UTE 5.NIAI. RI. CSARDAS<br />
4.OR. TI. AS. SEN. TU 5.IGUE. DR. TER 6.TUF. RESSOURCES 7.EMOTIF. 6.NES. DEFIE. TU 7.SARS. ORGANE 8.INES. SAN. ASANA 9.SAS.<br />
AILIER 8.MELE. ION. ERREUR 9.ENONCER. IM. BETE 10.NEGUS. TOI. IL. ISIS 10.ST. SEULEMENT. RU 11.ATTERRIR. RE. LE 12.NEON.<br />
GALERE. RE 11.ARAS. NERVIS 12.PEUR. NAIT. ETC 13.LO. TD. ENS. CERBERE. SR 13.CRI. GEREE. VTT 14.EAST. UTRICULE 15.SIEUR.<br />
TUT 14.ORGEAT. AIRES. LE 15.ITE. SUR. SU. REEL.<br />
OREES. TEL.<br />
ALEATOIRE - AMIRAUTE - BEAUCERON -<br />
BOCAGE - CHAUFFARD - CONFRERIE -<br />
DAIGNER - DORMIR - EFFUSION - ELLIPSE -<br />
FACTICE - FESSEE - GENITEUR - GORGEE -<br />
HALETANT - HETRE - IMPOLI - IRREEL -<br />
LAITERIE - LOTO - MILICE - PAPE - PIMPANT<br />
- REIN - RIGIDE - SOCIETE - SOUPLESSE -<br />
TACITURNE - THEOREME - VIGNERON -<br />
VOLUBILITE.<br />
avec<br />
vigueur<br />
accroc<br />
enfouir<br />
inventée<br />
symbole<br />
repaire<br />
direction<br />
pieuse<br />
tour de<br />
garde<br />
trouble<br />
greffaient<br />
berge<br />
grave<br />
défaut<br />
écrit<br />
authentique<br />
apathie<br />
fatiguons<br />
sujet vague<br />
pécheresse<br />
épées<br />
crier sur<br />
les toits<br />
instrument<br />
de musique<br />
point<br />
imaginaire<br />
négation<br />
parcours<br />
des yeux<br />
bouges (te)<br />
salut latin<br />
Mots Croisés N°3422<br />
Par M. IRATNI<br />
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10<br />
I<br />
II<br />
III<br />
IV<br />
V<br />
VI<br />
VII<br />
VIII<br />
IX<br />
X<br />
HORIZONTALEMENT<br />
I- Revêche. II- Acharné. III- Cours d’Afrique - Monnaies<br />
roumaines. IV- Faire <strong>un</strong> somme - Sous sol. V- Chrome -<br />
Possessif - Partie du corps. VI- Assainit - Têtu. VII- Séchée<br />
en frottant. VIII- Côté d’<strong>un</strong> navire frappé par le vent -<br />
Escarpement rocheux au bord d’<strong>un</strong>e combe. IX-<br />
Ambitieux quand il est je<strong>un</strong>e - Impératrice d’Orient. X-<br />
Attention - Quintessence.<br />
VERTICALEMENT<br />
1- Proteste. 2- Tisseuse de toile - Lac de Pyrénées.<br />
3- Sécrétée par le foie - Non acceptation. 4- Preneuses<br />
de son - Cours d’Italie. 5- Pouffé - Possessif - Symbole<br />
chimique. 6- Ville de Suisse - Ciseaux d’acier pour<br />
graver. 7- Chercher à gagner du temps. 8- Sélection -<br />
Restes de poissons. 9- Soit - Tableau chair. 10- Oiseau<br />
aquatique - Parfois difficile à clouer.<br />
SOLUTION N° 3421<br />
HORIZONTALEMENT<br />
I- HAMMERLESS. II- EMOUVOIR. III- MAISON -<br />
ETE. IV- AB - CEDE. V- TIRA - EBATS. VI- ILETS<br />
- AMIE. VII- QI - SIPHON. VIII- UTE - RUINEE.<br />
IX. EETION. X- COPIE - NO.<br />
VERTICALEMENT<br />
1- HEMATIQUES. 2- AMABILITE. 3- MOI - RE - ETC.<br />
4- MUSCATS - IO. 5- EVOE - SIROP. 6- RONDE -<br />
PUNI. 7- LI - EBAHI. 8- ERE - AMONT. 9- TETINE.<br />
X- SUE - SE - EGO.<br />
Fléchés Express<br />
divine<br />
no<strong>un</strong>ou<br />
étude du<br />
corps<br />
transport<br />
arbre à<br />
glands<br />
meurtre<br />
prince<br />
troyen<br />
refus de<br />
moutard<br />
note<br />
code<br />
de bonne<br />
conduite<br />
N° 3423<br />
dégradation<br />
progressive<br />
célébrité<br />
Jeux proposés par gym C Magazine
ON VOUS LE DIT<br />
Un je<strong>un</strong>e se jette de la trib<strong>un</strong>e<br />
supérieure du stade de Chlef<br />
Un supporter de Chlef a miraculeusement échappé à<br />
la mort en se jetant de la trib<strong>un</strong>e supérieure du stade<br />
Mohamed Boumezrag de Chlef, lors de la rencontre ASO-<br />
MCA (0-1), disputée samedi dernier. Juste après la fin de<br />
la partie, le je<strong>un</strong>e, mécontent du résultat, s’est jeté de<br />
la trib<strong>un</strong>e située au-dessus des vestiaires et a fait <strong>un</strong>e<br />
chute de 5 mètres sur le terre-plein entourant la pelouse<br />
du stade en question. Il a été évacué dans <strong>un</strong> état grave à<br />
l’hôpital de Chlef, mais ses jours ne sont pas en danger,<br />
selon <strong>un</strong>e source médicale.<br />
La direction de l’OPOW a engagé des travaux de<br />
rénovation de cette infrastructure sportive, mais<br />
l’opération n’a touché que quelques installations<br />
d’accueil, dont les vestiaires et le parking de voitures.<br />
Les citoyens de Réghaïa<br />
n’ont pas droit à l’Internet<br />
Des citoyens de la circonscription de Réghaïa sont<br />
mécontents. Et pour cause ! On leur a signifié sans<br />
ambages et catégoriquement qu’«il n’y a pas et qu’il n’y<br />
aura pas d’Internet dans cette circonscription», au niveau<br />
du siège de l’Actel de Rouiba. Alors qu’ils ont dûment<br />
déposé leur demande pour l’installation d’Internet, et ce,<br />
depuis trois mois. Ces citoyens se sentent p<strong>un</strong>is, voire<br />
marginalisés. Alors qu’Internet s’est démocratisé en<br />
Algérie.<br />
El Affro<strong>un</strong> «pleure»<br />
son marché de gros !<br />
Au départ, il avait été convenu qu’<strong>un</strong> important marché<br />
de gros dans la région centre, dédié aux fruits et<br />
légumes, serait réalisé à la sortie ouest d’El Affro<strong>un</strong>,<br />
dans la wilaya de Blida. Une assiette foncière de plus<br />
de 30 hectares avait été dégagée afin de créer <strong>un</strong> grand<br />
pôle agricole dans la Mitidja. Mais en dernière minute, il<br />
en a été décidé autrement en transférant ce projet vers<br />
la wilaya de Boumerdès. Une décision synonyme de<br />
gâchis, selon plus d’<strong>un</strong>, puisque la situation d’El Affro<strong>un</strong><br />
est beaucoup plus intéressante géographiquement et<br />
stratégiquement que Boumerdès. El Affro<strong>un</strong> a l’avantage<br />
d’être située en pleine Mitidja, dans <strong>un</strong>e vaste zone<br />
agricole regroupant quatre wilayas connues pour leurs<br />
cultures maraîchères, à savoir Blida, Médéa, Tipasa et<br />
Aïn Defla. Elle est aussi mitoyenne de l’autoroute Est-<br />
Ouest et proche de la capitale. A la place du marché de<br />
gros, <strong>un</strong>e zone d’activité est prévue à El Affro<strong>un</strong>.<br />
Le site Internet du Premier<br />
ministre irakien piraté<br />
Le site Internet du Premier ministre irakien, Nouri<br />
Al Maliki, qui fait face depuis décembre dernier à <strong>un</strong><br />
mouvement de protestation de la minorité s<strong>un</strong>nite<br />
irakienne, a été piraté par des inconnus, ont rapporté<br />
samedi des médias. Les pirates, baptisés «Team Hackers<br />
Kuwait», ont remplacé la page de présentation par <strong>un</strong><br />
texte taxant Al Maliki de «tyran», selon ces sources. C’est<br />
la deuxième fois en deux semaines que le site Internet de<br />
Nouri aAl Maliki est piraté.<br />
Ali Moussaoui, le porte-parole du Premier ministre<br />
irakien, a dit être au courant de l’incident. «Nous<br />
essayons de remettre le site en marche. Mais le problème<br />
n’est pas de retirer (le texte des pirates), le problème<br />
est de savoir comment protéger le site à l’avenir», a-t-il<br />
dit. Accusé depuis des mois par ses opposants d’être <strong>un</strong><br />
«dictateur», Nouri Al Maliki fait face depuis décembre<br />
à <strong>un</strong> mouvement de protestation sans précédent<br />
de la minorité s<strong>un</strong>nite irakienne, qui lui reproche la<br />
«marginalisation» dont elle s’estime victime.<br />
LUNDI 4 FÉVRIER 2013<br />
HORAIRES DES<br />
PRIÈRES<br />
Alger et ses<br />
environs<br />
Dohr………… 13:02<br />
Asser……….. 15:55<br />
Maghreb….. 18:17<br />
Îcha……....... 19:43<br />
MARDI 5 FÉVRIER 2013<br />
Fadjr…….....06:11 Chorouk......07:46<br />
El Watan - Le Quotidien Indépendant<br />
Édité par la SPA “El Watan Presse”<br />
au capital social de 61 008 000 DA. Directeur de la<br />
publication : Omar Belhouchet<br />
Direction - Rédaction - Administration Maison de la Presse<br />
- Tahar Djaout - 1, rue Bachir Attar 16 016 Alger - Place du 1 er<br />
Mai Tél : 021 68 21 83 - 021 68 21 84 - 021 68 21 85 -<br />
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PHOTO : D.R.<br />
R<br />
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El Watan - L<strong>un</strong>di 4 février 2013 - 28<br />
etour triomphal pour le<br />
chanteur Idir à l’Olym-<br />
pia de Paris, où il de-<br />
vrait donner deux concerts<br />
exceptionnels, aujourd’hui et<br />
demain. Deux spectacles à<br />
guichets fermés, qui coïncident<br />
avec la sortie de son<br />
dernier album Adhrar Innu<br />
(Ma montagne, ndlr). Une<br />
chanson dans laquelle le fils<br />
de Beni Yenni évoque les<br />
retrouvailles heureuses d’<strong>un</strong><br />
je<strong>un</strong>e homme avec sa famille<br />
après tant années d’exil amer.<br />
Idir, à l’opposé des autres<br />
artistes algériens en France,<br />
notamment kabyles, attire<br />
souvent des spectateurs extracomm<strong>un</strong>autaires<br />
en raison,<br />
notamment, de sa musique<br />
<strong>un</strong>iversaliste et moderne, mais<br />
L’ÉPOQUE<br />
OLYMPIA DE PARIS<br />
Idir à guichets fermés<br />
● Le célèbre interprète de la chanson culte Avava Inouva donnera,<br />
aujourd’hui et demain, deux concerts, qui coïncident<br />
avec le lancement de son dernier album.<br />
aussi de ses textes qui peuvent<br />
à la fois concerner des sujets<br />
locaux que mondiaux. Pour<br />
Ali Ammour, journaliste, ce<br />
sont autant de raisons qui<br />
poussent les gens à aller voir<br />
l’interprète de la célèbre chanson<br />
Avava Inouva. «J’irai à<br />
l’Olympia pour découvrir<br />
en direct ses nouvelles chansons.<br />
D’ailleurs, je n’irai pas<br />
seul, mais avec des copains<br />
libanais qui veulent connaître<br />
notre culture. Idir est l’<strong>un</strong><br />
des meilleurs ambassadeurs<br />
de la culture berbère. Un<br />
artiste complet assurant <strong>un</strong><br />
véritable spectacle qui donne<br />
à voir, à écouter et à voyager.<br />
D’ailleurs, il attire toutes les<br />
générations, des plus petits<br />
aux plus grands.»<br />
Depuis ses débuts dans les<br />
années 1970, Idir n’a pas<br />
dérogé à sa règle musicale,<br />
qui consiste à marier des paroles<br />
décrivant des situations<br />
locales, voire ancestrales sur<br />
des musiques <strong>un</strong>iverselles. Il<br />
est d’ailleurs le plus international<br />
des chanteurs kabyles.<br />
Il voyage bien et ses spectacles<br />
attirent toujours autant<br />
de monde, aussi bien dans les<br />
villages les plus reculés de<br />
France que dans les grandes<br />
métropoles européennes.<br />
En retrait vis-à-vis des phares<br />
médiatiques éphémères, il<br />
continue son petit bonhomme<br />
de chemin musical avec<br />
confiance et le souci de bien<br />
faire. De nombreuses compositions<br />
ont marqué sa carrière<br />
artistique.<br />
En plus d’Avava Inouva, l’album<br />
Identités est <strong>un</strong> hymne à<br />
la différence et à la diversité.<br />
Avec Adhrar Innu, c’est plutôt<br />
<strong>un</strong> retour aux sources et aux<br />
origines de la vie. L’idée a bien<br />
été résumée, par ailleurs, à travers<br />
<strong>un</strong>e chanson consacrée<br />
à la musique africaine, avec<br />
ses instruments magiques et<br />
ensorceleurs. Ce qui est bien<br />
chez Idir, c’est que même si<br />
fatalement il prend de l’âge<br />
comme tout le monde, ses<br />
chansons nous maintiennent<br />
toujours je<strong>un</strong>es. Et là, c’est<br />
la plus grande prouesse<br />
qu’<strong>un</strong> artiste n’a jamais pu<br />
réussir… Yacine Farah<br />
LA COUPE D’AFRIQUE VUE PAR L’ENTV<br />
«Cachez-moi cette CAN…»<br />
O<br />
n croit avoir tout vu avec l’ENTV, et<br />
pourtant on sera toujours surpris par la<br />
manière avec la laquelle elle «zappe» l’information<br />
qui dérange, <strong>un</strong>e marque de la pratique<br />
de la censure institutionnalisée dont elle est<br />
l’instrument. Pour preuve, l’édition du «jité»<br />
de 20 heures de samedi dernier. Pas <strong>un</strong> mot<br />
sur la Coupe d’Afrique des Nations 2013, la<br />
présentatrice a plutôt préféré ouvrir la rubrique<br />
sportive sur les résultats de la 19e journée du<br />
championnat de Ligue 1, avec images à l’appui<br />
et basta. Pas <strong>un</strong> mot sur la qualification du<br />
Ghana, encore moins sur celle du Mali pour<br />
les demi-finales ! Alors que toutes les chaînes<br />
de télé étrangères ont «ouvert» sur la qualification<br />
de l’équipe nationale d’<strong>un</strong> pays du<br />
Sahel en pleine guerre contre le terrorisme.<br />
Toutes, sans exception, n’ont pas manqué de<br />
saluer l’exploit des «Aigles» qui ont dédié leur<br />
victoire pour la paix. L’exception vient de notre<br />
télé nationale pour laquelle c’était là <strong>un</strong> nonévénement.<br />
Il ne faut pas être clerc pour deviner<br />
que les instructions venaient sans auc<strong>un</strong><br />
doute «d’en haut». Ordre a donc peut-être été<br />
transmis de ne pas évoquer le sujet qui fâche<br />
les Algériens avec leurs responsables, à savoir<br />
l’élimination humiliante des Verts de la CAN.<br />
Pourquoi ? De peur, sans doute, de réveiller les<br />
vieux démons qui dorment chez les Algériens,<br />
privés de leur opium conjoncturel et qui pour-<br />
raient s’intéresser à d’autres sujets cruciaux,<br />
vitaux et sensibles d’ici la présidentielle de<br />
2014. On dit souvent que celui qui «paie l’orchestre,<br />
choisit la musique». On peut donc supposer<br />
que l’entourage présidentiel, soucieux<br />
de ne pas voir de vagues ou de ts<strong>un</strong>ami social<br />
qui pourraient tout balayer sur son passage<br />
d’ici l’échéance présidentielle, préfère prendre<br />
toutes les précautions. Encore <strong>un</strong>e fois, tous<br />
les responsables à tous les niveaux de l’Etat et<br />
de ses institutions persistent à considérer avec<br />
mépris les Algériens, comme des êtres immatures<br />
qui ont encore besoin de tuteur. R. B.<br />
ACOM : Agence de comm<strong>un</strong>ication : 102 Logts, tour de Sidi<br />
Yahia, Hydra. Tél :023573258/59<br />
Impression : ALDP - Imprimerie Centre ; SIMPREC-<br />
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PHOTO : D.R.<br />
17:25 Coup de foudre<br />
au prochain village<br />
18:20 Une famille en or<br />
20:00 Journal<br />
20:35 Mon assiette<br />
santé<br />
20:50 Doc Martin<br />
L’inconnu de Port-<br />
Garrec<br />
21:40 Doc Martin<br />
Un conjoint en poste.<br />
23:30 New York Unité<br />
Spéciale-La même histoire<br />
00:15 New York Unité<br />
Spéciale Crime sur<br />
ordonnance<br />
16:10 Des chiffres et<br />
des lettres<br />
16:50 Harry<br />
17:30 Slam<br />
18:10 Questions pour<br />
<strong>un</strong> champion<br />
19:00 19/20 :<br />
20:15 Plus belle la vie<br />
20:45 Le monde<br />
d’après<br />
23:15 Seuls contre<br />
Hitler<br />
00:10 L’enfant dans<br />
l’arbre<br />
01:00 Chabada<br />
01:55 Inspecteur<br />
Derrick Le grand jour.<br />
16:35 L’Afrique des îles<br />
et des airs<br />
17:20 X:enius<br />
17:45 Villages de France<br />
18:15 Les routes<br />
mythiques de<br />
l’Amérique<br />
19:00 Natures fortes<br />
19:45 Arte journal<br />
20:05 28 minutes<br />
20:50 Les liaisons<br />
dangereuses<br />
22:45 Vengeance<br />
00:30 Play Your Own<br />
Thing<br />
01:30 Juste <strong>un</strong> rêve<br />
02:45 Metropolis<br />
15:50 Le supplément<br />
16:30 Le pacte<br />
18:10 Kaïra Shopping<br />
18:20 Les Simpson<br />
Soupçons.<br />
18:45 Le JT<br />
19:05 Le grand journal<br />
20:05 Le petit journal<br />
20:55 Spécial<br />
investigation<br />
22:30 Insoupçonnable<br />
<strong>un</strong> silence assourdissant<br />
02:05 La fée<br />
03:35 Les spécialistes<br />
Ligue 1<br />
04:38 Surprises<br />
04:40 Zapsport<br />
13:30 Ghaltate hayati<br />
15:00 Mahla di El<br />
Achia<br />
17:00 Loulou<br />
17:30 Moutaat el<br />
maida<br />
18:00 Journal télévisé<br />
18:20 Taqdar tarbah<br />
19:00 Min taqalidina<br />
19:25 Alhan wa<br />
chabab<br />
20:00 Journal télévisé<br />
20:45 Personal<br />
effects<br />
22:00 Saât riyadha<br />
23:00 Safar fi kalimat<br />
00:00 Journal télévisé<br />
Tél : 041 41 23 62 - Fax : 041 40 91 66<br />
Les manuscrits, photographies ou tout<br />
autre document et illustration adressés<br />
ou remis à la rédaction ne seront pas<br />
rendus et ne feront l’objet<br />
d’auc<strong>un</strong>e réclamation.<br />
Reproduction interdite de tous articles<br />
sauf accord de la rédaction.<br />
15:15 Comment ça va<br />
bien !<br />
16:15 Le jour où tout a<br />
basculé<br />
17:10 Seriez-vous <strong>un</strong><br />
bon expert ?<br />
17:55 On n’demande<br />
qu’à en rire<br />
19:00 Mot de passe<br />
20:00 Journal<br />
20:45 Castle -<br />
Chasseur de têtes<br />
21:30 Castle - Rencontre<br />
avec le passé<br />
22:55 Mots croisés<br />
00:40 Toute <strong>un</strong>e histoire<br />
13:45 Dans la peau<br />
d’<strong>un</strong>e autre<br />
15:40 Indices cachés<br />
17:35 Un dîner presque<br />
parfait<br />
18:45 100 % mag<br />
19:45 Le 19.45<br />
20:05 Scènes de m<br />
20:50 Top chef<br />
23:55 «Top chef» : que<br />
sont-ils devenus ?<br />
00:55 Norbert et Jean :<br />
le défi<br />
01:45 The Unit :<br />
commando d’élite<br />
Le prix à payer<br />
02:35 M6 Music<br />
15:13 Une île pour les<br />
orangs-outans<br />
15:40 Comment faire<br />
pousser <strong>un</strong>e planète ?<br />
16:37 Nouvelle-<br />
Zélande, croisière au<br />
pays du long nuage blanc<br />
17:34 C à dire ?!<br />
19:02 C à vous<br />
20:53 Chez<br />
Maupassant<br />
L’assassin<br />
21:51 Chez Maupassant<br />
Mon oncle Sosthène<br />
22:20 C dans l’air<br />
03:00 La nuit France 5<br />
04:30 C dans l’air<br />
17:20 Arabesque<br />
Le tueur fantôme.<br />
18:15 Las Vegas<br />
Hôtel Montecito<br />
19:00 Las Vegas<br />
Tout peut arriver<br />
19:55 Las Vegas<br />
La compétition est<br />
lancée.<br />
20:50 L’Effaceur<br />
22:45 La course à la<br />
mort 2<br />
00:30 Alien invasion<br />
02:04 Music in the<br />
City<br />
02:10 Les filles d’à côté<br />
Retour de vacances<br />
16:29 Questions Pour<br />
Un Champion<br />
17:03 L’ordre De Malte<br />
18:00 Tv5monde Le<br />
Journal<br />
18:36 Les Étoiles<br />
Filantes<br />
19:00 Les Escapades<br />
De Petitrenaud<br />
19:36 Tout le monde<br />
veut prendre sa<br />
place<br />
20:22 Le Meilleur<br />
d’acoustic<br />
20:30 Le Journal De<br />
France 2<br />
22:32 Journal
FAHB<br />
Les 24 clubs boudent<br />
la ré<strong>un</strong>ion<br />
La ré<strong>un</strong>ion prévue hier entre le président de la<br />
FAHB, Djaff ar Aït Mouloud, et les représentants<br />
des clubs n’a pas eu lieu. Deux représentants sur<br />
24 se sont présentés, avant de rebrousser chemin.<br />
Ainsi donc, le énième «forcing» en vue de la reprise<br />
du championnat pour le week-end prochain est<br />
voué à l’échec. En attendant le coup d’envoi de<br />
la compétition seniors messieurs, le HC El Biar<br />
organisera, à partir de demain, <strong>un</strong> tournoi à sept qui<br />
regroupera le club organisateur, le GS Pétroliers,<br />
le WO Rouiba, l’ES Aïn Touta, le GS Boufarik et<br />
CR Baraki. Ce tournoi amical, qui s’achèvera le 9<br />
février, se déroulera au niveau de la salle OMS d’El<br />
Biar et à la nouvelle salle Leghouazi de Baraki,<br />
qui abritera la fi nale, samedi prochain à 13h. Par<br />
ailleurs, la Coupe arabe des clubs se déroulera à<br />
Marrakech (Maroc) du 20 au 30 mars. Cette joute<br />
est réservée aux clubs détenteurs de la coupe, à<br />
l’image des handballeurs du Groupement sportif<br />
des pétroliers (GSP). Outre cette compétition<br />
organisée sous l’égide de l’Union arabe de handball<br />
(UAHB), le calendrier des compétitions africaines<br />
concernant les clubs est connu. A commencer par<br />
la supercoupe qui verra Al Ahly du Caire (tenant du<br />
titre) aff ronter l’ES Sahel (détenteur de la coupe)<br />
à Sousse le 16 avril. Ensuite, la ville de Sousse<br />
accueillera le championnat d’Afrique des clubs<br />
champions du 17 au 28 avril. C. B.<br />
FAK<br />
L’AGO le 9 février<br />
La Fédération algérienne de karaté-do tiendra son<br />
assemblée générale ordinaire (AGO) le 9 février<br />
prochain à l’ENS/STS «Rachid Harraïgue» de Dély<br />
Ibrahim. Deux semaines après, le 23 février, la<br />
même enceinte de l’ex-ISTS abritera l’assemblée<br />
générale élective (AGE). Le président de la FAK,<br />
Aboubakr Mekhfi , sera en course en vue de briguer<br />
<strong>un</strong> second mandat. Au regard de son bilan positif,<br />
notamment celui du dernier Mondial de karaté qui<br />
s’est disputé à Paris, Mekhfi est mieux placé pour<br />
succéder à lui-même. C. B.<br />
El Watan - L<strong>un</strong>di 4 février 2013 - 30<br />
SPORTS<br />
GIOVANNI SOLINAS. ENTR. DE LA JSMB<br />
«On doit se battre pour<br />
assurer notre maintien»<br />
La série noire continue pour la JSM Béjaïa<br />
L<br />
e nouvel entraîneur de la<br />
JSM Béjaïa, en l’occurrence<br />
l’Italien Giovanni Solinas,<br />
a tenu à faire <strong>un</strong> constat amer<br />
sur son équipe à son arrivée en<br />
avouant que les joueurs souffrent<br />
beaucoup sur le plan psychologique<br />
et les derniers mauvais<br />
résultats enregistrés ont affecté<br />
beaucoup le groupe. «Je ne vous<br />
cache pas que j’ai trouvé <strong>un</strong><br />
groupe qui souffre sur le plan<br />
psychologique suite aux mauvais<br />
résultats enregistrés, avec notamment<br />
les deux défaites. A cet effet,<br />
on a tenu à remonter le moral aux<br />
joueurs par le travail que nous<br />
avons effectué durant la semaine<br />
en leur demandant de réagir et de<br />
renouer avec les bons résultats.<br />
Cela explique bien la piètre prestation<br />
que mes joueurs ont fourni<br />
en première période face au<br />
CSC où les joueurs étaient crispés<br />
avant que notre rendement<br />
s’améliore en deuxième période<br />
où nous aurions pu inscrire au<br />
moins <strong>un</strong> but si nous avions bien<br />
exploité les quelques occasions<br />
créées.» À propos de l’avenir de<br />
sa nouvelle formation, le coach<br />
italien s’est montré optimiste en<br />
dépit de la difficulté de la tâche<br />
en déclarant : «Désormais, nous<br />
devrons nous battre pour le reste<br />
de la compétition afin d’espérer<br />
PHOTO : DR<br />
récolter le maximum de points et<br />
par la même assurer notre maintien<br />
en Ligue 1. Les joueurs sont<br />
sommés de fournir le maximum<br />
d’efforts afin de réaliser de bons<br />
résultats à l’avenir pour remonter<br />
dans le classement. Ceci dit, nous<br />
sommes conscients que la tâche<br />
n’est pas facile avec des matches<br />
difficiles qui nous attendent devant<br />
respectivement le MCA et<br />
la JSK où nous devrons prendre<br />
des points pour éviter que notre<br />
situation ne se complique davantage.»<br />
Enfin, il est à signaler que<br />
les Béjaouis occupent la 7 e place<br />
avec 26 points.<br />
L. Hama<br />
AS KHROUB<br />
Bougherara ne<br />
viendra pas<br />
Décidés à ne pas revivre <strong>un</strong>e saison<br />
aussi stressante et angoissante que<br />
la dernière, les Khroubis ont abordé<br />
l’année 2013 de la même manière que<br />
2012, avec des défaites, des problèmes<br />
internes, des démissions d’entraîneurs<br />
et la grogne chez le public. En gros,<br />
rien n’a changé encore, l’ASK pensait<br />
avoir touché le fond avec tout ce qu’elle<br />
a vécu jusque-là, mais la réalité dit<br />
non, les Askistes n’ont pas encore<br />
tout vu, <strong>un</strong> technicien de plus vient<br />
de poser <strong>un</strong> lapin a l’ASK. Bougherara<br />
ne sera pas le quatrième entraîneur<br />
de l’équipe cette saison, El Watan<br />
lui a posé la question, il a répondu<br />
par <strong>un</strong> non catégorique. Pourtant, il<br />
s’était mis d’accord sur le plan salarial<br />
avec l’administration asksite qu’il a<br />
rencontrée à deux reprises ces derniers<br />
jours, deux rendez-vous de suite avec<br />
le président Khettabi. Bougherara s’est<br />
fait donc <strong>un</strong>e idée précise sur le club qui<br />
cherchait à l’enrôler. «L’environnement<br />
n’est pas propice pour le travail, il y a<br />
beaucoup de problèmes administratifs<br />
à l’ASK et franchement le climat n’est<br />
pas bon pour s’aventurer dans ce club<br />
actuellement», raconte-t-il. Seule<br />
certitude, dans l’esprit de Liamine<br />
Bougherara, son avenir est déjà tracé,<br />
il fi nira le championnat en Ligue 2, dans<br />
la ville côtière de Annaba. Un autre coup<br />
dur pour les gars de Massinissa, qui<br />
paient de cette manière la note de cette<br />
fracture entre les dirigeants du club<br />
amateur et les actionnaires de la SSPA/<br />
ASK, qui plongent le club dans <strong>un</strong>e crise<br />
interne interminable, qui ne risque pas<br />
de s’évaporer dans <strong>un</strong> avenir proche.<br />
Finalement, l’ASK reste sans entraîneur<br />
en chef, après la démission très précoce<br />
de Merzekane et le retrait du coach<br />
intérimaire, Terraï. Le cauchemar<br />
continue… Abderrahmane H.<br />
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E<br />
FAG<br />
Mechelah tire à boulets<br />
rouges sur le vice-président<br />
e golf est de nouveau au<br />
L centre d’<strong>un</strong>e contestation.<br />
Cette fois-ci, elle émane de<br />
A. Mechelah, ancien directeur<br />
des équipes nationales, qui<br />
s’insurge contre ce qu’il qualifie<br />
de «situation embryonnaire<br />
depuis 2009, <strong>un</strong>e fédération<br />
gérée par <strong>un</strong> binôme (président<br />
et vice-président) en l’absence<br />
de commissions spécialisées.<br />
Les exclusions se pratiquent<br />
en masse, sans dialogue ni<br />
concertation avec les membres<br />
du bureau fédéral, les techniciens,<br />
les anciens golfeurs …<br />
et la liste est longue», martèle<br />
notre interlocuteur. Dans<br />
<strong>un</strong>e correspondance adressée<br />
à qui de droit, A. Mechelah<br />
évoque «<strong>un</strong> cumul contradictoire<br />
de prérogatives, ce bénévole<br />
(le vice-président) qui est<br />
aussi président d’<strong>un</strong>e section,<br />
président de la commission<br />
d’arbitrage, secrétaire général<br />
de la fédération, trésorier, cosignataire<br />
… qui a recruté <strong>un</strong>e<br />
personne étrangère au golf au<br />
poste de DTN … avec comme<br />
conséquence le dépérissement<br />
Les représentantes algériennes de golf<br />
total de la discipline qui n’arrive<br />
plus à honorer son rang<br />
dans le concert des nations».<br />
Tous ces griefs ont déjà été<br />
déballés il y a quelques mois<br />
par d’autres acteurs de la discipline<br />
qui, eux aussi, ont pointé<br />
du doigt tous les chapitres cités<br />
par A. Mechelah.<br />
Ce dernier insiste plus particulièrement<br />
sur les critères<br />
de sélection qui, selon lui,<br />
«n’existent pas à la FAG, tout<br />
comme les conditions de préparation<br />
et les programmes de<br />
formation». La correspondance,<br />
El Watan - L<strong>un</strong>di 4 février 2013 - 31<br />
dont El Watan détient <strong>un</strong>e copie,<br />
insiste sur les résultats des 30es<br />
championnats arabes de T<strong>un</strong>is<br />
en 2010 et souligne la belle performance<br />
obtenue en ce tempslà<br />
par la sélection féminine, sans<br />
oublier le matériel gratuit remis<br />
par la Fédération internationale<br />
à la FAG dont le montant serait<br />
de 200 000 dinars qui aurait été<br />
par la suite évalué à 4 millions<br />
de dinars. Les responsables<br />
de la fédération ont toujours<br />
rejeté les accusations portées<br />
contre eux et ont défendu leur<br />
gestion. Y. O.<br />
SPORTS<br />
Le Nigeria foudroie<br />
la Côte d’Ivoire !<br />
t <strong>un</strong> nouveau coup de tonnerre<br />
dans cette CAN-2013, avec la<br />
sortie du grand favori dès les<br />
quarts de finale : la Côte d’Ivoire<br />
de Drogba s’est fait piéger hier par<br />
le Nigeria (2-1), qui affrontera le<br />
Mali mercredi en demi-finale de<br />
l’épreuve.<br />
Drogba est-il maudit ? A près de<br />
35 ans, le capitaine vedette des<br />
Eléphants n’a toujours pas touché<br />
le trophée continental après l’avoir<br />
caressé du regard (finales perdues<br />
aux tirs au but en 2006 et 2012). Et<br />
c’est peut-être <strong>un</strong>e page du football<br />
africain qui s’est tournée dimanche<br />
à Rustenburg, puisque le buteur avait<br />
prévenu que la CAN sud-africaine<br />
serait sans doute sa dernière. La Côte<br />
d’Ivoire, titrée <strong>un</strong>e seule fois (1992),<br />
perd encore <strong>un</strong>e occasion de consacrer<br />
sa fameuse «génération dorée»,<br />
et le camouflet est plus vertigineux<br />
que l’année dernière, lorsqu’elle ne<br />
s’était inclinée qu’aux tirs au but<br />
au terme d’<strong>un</strong> parcours ponctué de<br />
matches sans encaisser le moindre<br />
but. La faute à des Nigérians qui, de<br />
leur côté, ont joué le coup parfait. Les<br />
Super Eagles ont eu ce coup de pouce<br />
qui fait la différence : la mauvaise<br />
lecture par Barry de la trajectoire du<br />
coup franc d’Emenike (43’), premier<br />
but nigérian suivi d’<strong>un</strong> autre signé<br />
Mba dont la frappe contrée se logeait<br />
dans la lucarne du malheureux portier<br />
ivoirien (78’). Les Eléphants,<br />
maîtres de l’entrejeu autour de Yaya<br />
Touré et des travailleurs Romaric et<br />
Tioté, pourront regretter leur manque<br />
de tranchant. Gervinho, foudroyant<br />
lors du premier tour, est demeuré<br />
spectral, et Kalou pas tellement plus<br />
consistant. Sabri Lamouchi avait<br />
Le Nigeria a surclassé la Côte d’Ivoire<br />
misé sur l’orgueil de Drogba, qui<br />
avait raté son premier tour, en le<br />
titularisant dimanche, le seul changement<br />
par rapport au onze aligné<br />
contre la T<strong>un</strong>isie (3-0), match-référence<br />
ivoirien dans cette CAN.<br />
ELÉPHANTS PATAUDS<br />
Le capitaine s’est battu et n’a pas<br />
rechigné dans le pressing, mais il ne<br />
s’est créé auc<strong>un</strong>e occasion.<br />
Tout juste est-il à créditer de la passe<br />
décisive pour l’égalisation de Tioté,<br />
après avoir obtenu et tiré le coup<br />
franc trouvant la tête du milieu (50’).<br />
Sans doute trop peu, sans doute trop<br />
court. L’idole ivoirienne n’a pas su<br />
dérider la partie dès la première période,<br />
engoncée dans la pression de<br />
ce classique entre le roi des podiums<br />
(13 en 16 participations nigérianes<br />
passées) et le roi des favoris, et dont<br />
QUARTS DE FINALE<br />
le perdant s’attendait à essuyer <strong>un</strong><br />
orage populaire <strong>un</strong>e fois de retour à<br />
la maison.<br />
Si bien que la première période<br />
manquait singulièrement de prise de<br />
risque et d’influx, tout juste éclairée<br />
par la percée d’Ideye gâchée par<br />
le tir dévissé d’Emenike (27’). Le<br />
ballon brûlait aux pieds d’Eléphants<br />
patauds dans la surface adverse. Il<br />
fallut le coup de tonnerre d’Emenike<br />
peu avant la pause pour répondre<br />
aux éclairs zébrant le ciel par-delà<br />
les montagnes et enfin instiller de<br />
l’électricité sur le<br />
<strong>terrain</strong>. Le match<br />
était enfin branché<br />
sur courant continu.<br />
Mais ce sont les Super<br />
Eagles, plus réalistes,<br />
qui ont raflé la<br />
mise. AFP<br />
PHOTO : EL WATAN<br />
PHOTO : B. SOUHIL<br />
L’Afrique du Sud au<br />
tapis, le Mali au paradis<br />
L<br />
e Mali a accédé pour la 2 e fois<br />
d’affilée aux demi-finales de la<br />
Coupe d’Afrique en éliminant<br />
l’Afrique du Sud, pays organisateur de<br />
la CAN-2013, au terme d’<strong>un</strong>e partie<br />
à suspense, conclue lors de la séance<br />
des tirs au but (1-1 ap, 3 tab à 1),<br />
samedi à Durban. Le sélectionneur des<br />
Aigles, Patrice Carteron, avait expliqué<br />
vendredi que ses joueurs souhaitaient<br />
contribuer, à leur manière, à la renaissance<br />
de leur pays, qui commence à<br />
peine à redresser la tête depuis l’intervention<br />
de l’armée française pour y<br />
déloger des groupes islamistes. Ses<br />
troupes ont parfaitement répondu à ses<br />
attentes, malgré le soutien de tout <strong>un</strong><br />
peuple, acquis à la cause des Bafana-<br />
Bafana.<br />
Comme en 2012 en quarts de finale<br />
contre le Gabon, le héros malien aura<br />
été le gardien Diakité, qui a su idéalement<br />
suppléer le titulaire Samassa, suspendu,<br />
en se montrant intraitable avec<br />
2 arrêts au cours d’<strong>un</strong>e dramatique<br />
séance des tirs au but.<br />
Dans son sanctuaire de Moses-Mabhida,<br />
paré de ja<strong>un</strong>e, la couleur de<br />
l’équipe nationale, l’hôte de cette<br />
Coupe d’Afrique se croyait imprenable<br />
et invincible mais s’est heurté à des<br />
Maliens, sans doute galvanisés par la<br />
situation au pays.<br />
Les Bafana-Bafana avaient pourtant<br />
débuté la partie comme dans <strong>un</strong> rêve<br />
avec l’ouverture du score de Rantie,<br />
peu avant la demi-heure de jeu (31’),<br />
mais le capitaine et guide du Mali,<br />
Seydou Keïta (58’), a égalisé de la tête<br />
pour maintenir en vie son équipe avant<br />
l’exploit de Diakité. L’Afrique du Sud<br />
ne rééditera donc pas son parcours<br />
exceptionnel de 1996 sur son sol et ce<br />
sont les Maliens qui auront le droit de<br />
défier mercredi, le vainqueur du match<br />
entre la Côte d’Ivoire et le Nigeria,<br />
disputé dimanche. Il sera désormais<br />
très difficile de stopper <strong>un</strong>e formation<br />
bien décidée à prolonger la fête au nom<br />
d’<strong>un</strong> peuple en souffrance et plongé en<br />
plein conflit. Pour l’Afrique du Sud,<br />
les regrets seront éternels tant elle a<br />
manqué le coche en quarts de finale<br />
contre <strong>un</strong> groupe malien plus aguerri et<br />
composé de plusieurs joueurs évoluant<br />
en Europe.<br />
Rien n’a été simple toutefois pour<br />
les Aigles, qui avaient fait preuve<br />
jusque-là d’<strong>un</strong>e solidité sans faille en<br />
ne s’inclinant que sur deux penalties,<br />
et qui ont souffert face à la vitesse des<br />
Bafana-Bafana.<br />
Le coup tactique du sélectionneur de<br />
l’Afrique du Sud, Gordon Iges<strong>un</strong>d, a<br />
failli fonctionner.<br />
Seydou Keïta, le leader technique des<br />
Aigles, ayant été muselé et n’ayant pas<br />
eu son rayonnement habituel jusqu’à<br />
son égalisation. Momo Sissoko, tout<br />
juste prêté par le Paris SG à la Fiorentina,<br />
a de son côté multiplié les erreurs<br />
techniques dans l’entre-jeu. Et le Mali<br />
a même cru avoir loupé le coche après<br />
le face-à-face manqué par Samassa<br />
devant Kh<strong>un</strong>e (61’). Mais c’était sans<br />
compter sur <strong>un</strong> Diakité en feu et la<br />
force mentale d’<strong>un</strong>e équipe capable de<br />
renverser des montagnes. AFP<br />
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El Watan<br />
L<br />
Des cimes de La Colline oubliée<br />
e réalisateur algérien Abderrahmane<br />
Bouguermouh, qui avait adapté la<br />
célèbre œuvre La Colline oubliée de<br />
Mouloud Mammeri, est décédé à l’âge de 77<br />
ans, hier après-midi à l’hôpital Birtraria<br />
d’Alger, des suites d’<strong>un</strong>e longue maladie.<br />
Le cinéaste Abderrahmane Bouguermouh<br />
n’est autre que l’auteur du tout premier long<br />
métrage d’expression kabyle adapté de<br />
l’œuvre littéraire éponyme et majuscule de<br />
Mouloud Mammeri en 1996. Abderrahmane<br />
Bouguermouh a signé <strong>un</strong>e filmographie<br />
honnête, engagée et d’<strong>un</strong>e grande générosité,<br />
forçant le respect de ses pairs et celui de la<br />
nouvelle génération. Car ayant ouvert <strong>un</strong>e<br />
voie royale au cinéma amazigh.<br />
Né le 25 février 1936 à Ouzellaguen, son père<br />
était instituteur et sa mère avait <strong>un</strong>e passion<br />
dévorante pour les poèmes et les chants<br />
POINT ZÉRO<br />
DÉCÈS HIER DU RÉALISATEUR<br />
ABDERRAHMANE BOUGUERMOUH<br />
Jerry et Fukuyama au Sahel<br />
omme dans <strong>un</strong> rallye saharien, l'armée française démarre<br />
de Paris pour aller à Bamako en passant par Alger en avion.<br />
C Puis de Bamako jusqu'au nord du Mali à pied, jusqu'à Kidal<br />
et au bord de la frontière algérienne. En fin du Paris-Alger-Dakar,<br />
les 4x4 sont stationnés, Hollande arrive à Tombouctou, par avion,<br />
pour <strong>un</strong> discours triomphal. Mais contre qui ? Où est l'ennemi ?<br />
Les groupes djihadistes, filmés par les médias, ont disparu aux<br />
yeux des militaires. L'armée n'a rencontré auc<strong>un</strong>e résistance sur<br />
le chemin, à croire que les factions islamistes radicales étaient<br />
<strong>un</strong>e invention des médias ou de l'esprit. C'est là où rien ne va et<br />
tout commence. Avec le recul, on comprend la stratégie des<br />
djihadistes. Comme ils ne peuvent pas aller en France à cause des<br />
visas, ils attaquent le sud du Mali, joint-venture française, ce qui<br />
pousse les actionnaires à intervenir. Ces derniers arrivent,<br />
ratissent en remontant, ne rencontrant personne ou presque.<br />
kabyles. Il avait fait des études secondaires à<br />
Sétif, où il voit de près l'horreur et la mort lors<br />
des événements de 1945. En 1957, il rencontre<br />
l'écrivain Mouloud Mammeri ! C’est le début<br />
d'<strong>un</strong>e longue amitié. Il effectue <strong>un</strong> passage à<br />
l'Institut des hautes études<br />
cinématographiques (Idhec) en 1960. En<br />
1965, sur <strong>un</strong> texte de Malek Haddad, il tourne<br />
Comme <strong>un</strong>e âme, <strong>un</strong> moyen métrage en<br />
berbère. Le film est refusé par le ministère qui<br />
exige <strong>un</strong>e version arabe. Il part alors pour<br />
Paris où il postsynchronise le film en<br />
français ; cela lui vaudra <strong>un</strong> deuxième<br />
licenciement, la confiscation et la destruction<br />
des positifs et des négatifs. Le film ne sera<br />
jamais diffusé. En 1968, il dépose La Colline<br />
oubliée à la commission de censure. Dans <strong>un</strong>e<br />
lettre d'intention, il précise que ce film ne peut<br />
se faire qu'en kabyle. Le projet est rejeté sans<br />
ALGER 6° ORAN 3° CONSTANTINE 2° OUARGLA 2°<br />
14°<br />
18°<br />
8°<br />
17°<br />
LE QUOTIDIEN INDÉPENDANT - L<strong>un</strong>di 4 février 2013<br />
explication. Commence alors <strong>un</strong>e longue<br />
traversée du désert au cours de laquelle il<br />
collabore avec Mohamed Lakhdar Hamina<br />
dans Chronique des années de braise en 1973.<br />
Il réalise successivement pour la télévision<br />
Les Oiseaux de l'été en 1978 puis Kahla oua<br />
beida en 1980, <strong>un</strong> grand succès populaire. En<br />
1987, il tourne son premier long métrage en<br />
35 mm, Cri de pierre, plusieurs fois primé à<br />
l'étranger mais très attaqué en Algérie. En<br />
1989, on lui accorde enfin l'autorisation de<br />
tourner en berbère La Colline oubliée (1996).<br />
A partir de la fin des années 1960, il tourne<br />
plusieurs courts métrages et contribue à la<br />
réalisation d'<strong>un</strong> épisode du film collectif<br />
L'Enfer à dix ans (1968). L’inhumation de<br />
Abderrahmane Bouguermouh aura lieu<br />
demain mardi à Ighzer Amokrane, dans la<br />
comm<strong>un</strong>e d'Ouzellaguen, à Béjaïa. K. S.<br />
Par Chawki Amari<br />
Quelle est la suite ? Les Français sont là et, pour les islamistes,<br />
l'opération peut enfin commencer. Pas de guerre frontale mais<br />
des attaques éclair sporadiques, dans la grande tradition du<br />
rezzou. Tom attaque, Jerry se cache dans des trous, pour ressortir<br />
régulièrement afin de harceler Tom. Comme d'ailleurs lors de la<br />
prise de Tombouctou par l'armée française au XIX e siècle, où<br />
c'étaient les Touareg du Nord-Mali qui s'adonnaient à cette<br />
tactique. Sans guerre, mais par <strong>un</strong> harcèlement permanent, sur<br />
<strong>un</strong>e géopolitique des failles à exploiter. Les Français sont à<br />
Tombouctou ? Tant mieux pour les porteuses d'eau et de hidjab.<br />
Mais pour quoi faire ? En fait, la guerre vient de commencer et<br />
tout n'était que répétition et négociations entre producteurs. Les<br />
Algériens détestent l'histoire, mais adorent les films. Dans le<br />
célèbre cartoon, si Tom avait attrapé Jerry, cela aurait signé la fin<br />
du dessin animé. Et de l'histoire, au sens de Fukuyama.<br />
Retrouvez les prévisions complètes sur www.elwatan.com<br />
COMMENTAIRE<br />
Marcher sur l'or<br />
Par Fayçal Métaoui<br />
Cela fait des années que des je<strong>un</strong>es des régions<br />
de Laghouat et Ouargla protestent et<br />
dénoncent l’absence d’intérêt des autorités à<br />
leurs nombreux problèmes. Le cri de ces<br />
chômeurs se perd souvent dans la vacuité du désert. A<br />
Alger ? On donne l’ordre de réprimer sans prendre le<br />
soin d’écouter les doléances des citoyens qui<br />
contestent. Le regard méprisant à l’égard des gens du<br />
Sud n’a jamais changé. Il est toujours le même depuis<br />
l’indépendance du pays. Les Algériens du Sud<br />
marchent sur l’or et n’en voient pas la couleur. Gaz et<br />
pétrole ne sont-ils pas extraits du sol du Sahara ? Après<br />
des années de patience, les je<strong>un</strong>es ont compris<br />
l’inutilité de l’attente face à <strong>un</strong> pouvoir politique<br />
centralisateur, incapable de changer ou de se remettre<br />
en cause. Les visites occasionnelles des ministres dans<br />
les wilayas du Sud ne peuvent pas faire oublier qu’il<br />
n’existe auc<strong>un</strong>e stratégique claire pour sortir du sousdéveloppement<br />
ces régions et donner aux je<strong>un</strong>es<br />
d’autres perspectives.<br />
En avril 2012, Daho Ould Kablia, ministre de<br />
l’Intérieur, avait annoncé la mise en place «d’<strong>un</strong> plan<br />
spécial» pour le développement du Sud algérien avec<br />
la création d’<strong>un</strong>e entreprise de travaux publics et d’<strong>un</strong>e<br />
autre dans le bâtiment. Le ministre avait même parlé<br />
de nouvelles villes et de programme agricoles. «Ces<br />
projets seront gérés par les habitants de la région»,<br />
avait soutenu Ould Kablia. Qu’a-t-on fait depuis ? Où<br />
est ce programme spécial Sud ? A-t-on consulté les<br />
habitants du Hoggar, du Tassili n’Ajjer, du Touat, des<br />
Oasis, du Souf, de Gourara, du M’zab ou de la<br />
Saoura ? Rien ! Des paroles et des promesses. Comme<br />
d’habitude. Pourtant, il y a urgence. L’instabilité<br />
chronique au Mali et en Libye aurait dû amener la<br />
présidence de la République et le gouvernement à<br />
changer l’ordre de leurs priorités. Mettre en œuvre des<br />
projets sociaux, économiques, scientifiques et<br />
culturels pour le Sud doit passer avant tous les plans<br />
surtout que les caisses de l’Etat sont pleines. L’intérêt<br />
aux régions sahariennes ne doit pas se limiter à l’aspect<br />
sécuritaire. L’attaque terroriste d’In Amenas est<br />
d’abord la conséquence de nombreuses faillites. Il faut<br />
donc situer les responsabilités de cette situation et<br />
réorienter les politiques en la matière.<br />
Il est impératif que l’Etat pense à revoir le découpage<br />
administratif du Sud, combler les vides stratégiques<br />
des zones frontalières, réviser le déploiement militaire<br />
opérationnel en régions, s’appuyer sur des partenaires<br />
extérieurs fiables en matière de sécurisation<br />
électronique des frontières, relancer le secteur<br />
touristique, construire des hôpitaux, des <strong>un</strong>iversités et<br />
des centres de recherche et lutter réellement contre la<br />
contrebande. Il faut également changer totalement les<br />
méthodes en matière de valorisation des compétences<br />
et des cadres issus du Sud algérien. Il n’y a pas de<br />
raison pour que les diplômés du Sud ne trouvent pas de<br />
bonnes places au sein de la haute administration de<br />
l’Etat. Et rien n’empêche de nommer dans les régions<br />
sahariennes des walis et des responsables militaires<br />
désignés issus du sud du pays. La marginalisation<br />
alimente la haine. Et la haine nourrit la violence.<br />
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