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L'école, un terrain d'expérimentation

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El Watan<br />

■ DÉCÈS HIER DE ABDERRAHMANE<br />

BOUGUERMOUH<br />

Des cimes de<br />

La Colline oubliée<br />

LIRE L’ARTICLE EN PAGE 32<br />

LE QUOTIDIEN INDÉPENDANT - L<strong>un</strong>di 4 février 2013 ÉDITION DU CENTRE<br />

N°6783 - Vingt-troisième année - Prix : Algérie : 15 DA. France : 1 €. USA : 2,15 $. ISSN : 1111-0333 - http://www.elwatan.com<br />

L’école, <strong>un</strong> <strong>terrain</strong><br />

d’expérimentation<br />

■ Le nouveau ministre<br />

de l’Education,<br />

Abdelatif Baba Ahmed,<br />

remet sur la table le<br />

débat sur la réforme<br />

du système éducatif<br />

■ L’école est devenue<br />

le <strong>terrain</strong> privilégié<br />

de toutes les<br />

expérimentations des<br />

politiques éducatives,<br />

avec comme<br />

conséquence <strong>un</strong>e<br />

instabilité qui déroute<br />

élèves et enseignants.<br />

LIRE L’ARTICLE DE<br />

DJEDJIGA RAHMANI<br />

EN PAGE 3<br />

RÉFÉRENDUM<br />

La RASD salue<br />

la décision<br />

de l’UA<br />

La décision prise lors du<br />

dernier sommet de l’Union<br />

africaine à Addis-Abeba<br />

(Ethiopie) de charger la<br />

Commission africaine de<br />

prendre les «mesures<br />

nécessaires» pour<br />

l’organisation d’<strong>un</strong><br />

«référendum<br />

d’autodétermination» au<br />

Sahara occidental<br />

s’annonce comme <strong>un</strong><br />

tournant dans le règlement<br />

de ce conflit.<br />

(Suite page 10) Hassan Moali<br />

LE SYSTÈME SCOLAIRE À NOUVEAU SOUMIS À DÉBAT<br />

PHOTO : B. SOUHIL<br />

INTEMPÉRIES<br />

DE NOMBREUSES LOCALITÉS<br />

BLOQUÉES PAR LA NEIGE<br />

● D’importantes chutes<br />

de neige se sont abattues<br />

ces dernières 24 heures<br />

sur plusieurs régions du<br />

pays, notamment à l’Est<br />

● De nombreux axes<br />

routiers ont été bloqués et<br />

des villages isolés, faisant<br />

craindre aux populations<br />

de revivre l’épreuve de<br />

l’hiver dernier.<br />

LIRE NOS ARTICLES EN PAGE 6<br />

RETROUVEZ VOTRE SUPPLÉMENT ÉCONOMIE<br />

EN PAGES 13, 14, 15, 16, 17, 19, 20, 21, 22 ET 23<br />

PHOTO : B. SOUHIL/ARCHIVES<br />

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El Watan - L<strong>un</strong>di 4 février 2013 - 2<br />

L’ACTUALITÉ<br />

PRISE D’OTAGES DE TIGUENTOURINE<br />

Le Krispos norvégien a permis<br />

l’identifi cation de 30 corps d’étrangers<br />

L<br />

es experts norvégiens du Service<br />

national des enquêtes criminelles<br />

(NCIS) – appelé Krispos en nor-<br />

végien – ont quitté, hier, l’Algérie pour<br />

rentrer à Oslo, avons-nous appris hier<br />

de sources sécuritaires. Le groupe a<br />

contribué à l’identification de près de 30<br />

morts étrangers, victimes de l’attaque<br />

terroriste du site gazier de Tiguentourine,<br />

à In Amenas, ajoutent les mêmes<br />

sources. Composée de sept membres,<br />

l’équipe du NCIS, qui a fait le déplacement<br />

en Algérie le 21 janvier dernier, a<br />

été, à la demande de l’Etat norvégien,<br />

autorisée par les autorités algériennes<br />

à participer à l’opération d’identification<br />

des cadavres au lendemain de la<br />

mis hors d’état de nuire du commando<br />

terroriste, auteurs de la prise d’otages.<br />

Les spécialistes norvégiens ont, entre<br />

autres, identifié leurs cinq compatriotes<br />

qui travaillaient avec le groupe éponyme<br />

Statoil, tués par les terroristes<br />

lors de la prise d’otages. Le dernier<br />

à être identifié, des cinq Norvégiens<br />

longtemps portés disparus au complexe<br />

gazier par NCIS, est le directeur de<br />

e n’ai pas entendu parler d’entreprises fran-<br />

J çaises qui envisagent de quitter le territoire<br />

algérien. Elles ont dû prendre des mesures<br />

conservatoires après l’affaire d’In Amenas», a<br />

déclaré, hier à Alger, André Parant, ambassadeur<br />

de France à Alger, lors d’<strong>un</strong>e conférence de<br />

presse à l’Institut français d’Algérie (IFA), tenue<br />

à la faveur de la ré<strong>un</strong>ion du Conseil d’orientation<br />

stratégique du réseau culturel français en Algérie.<br />

«Ce qui s’est passé à In Amenas et le contexte<br />

régional amènent tout le monde à accroître la<br />

vigilance. Les entreprises françaises, notamment<br />

celles qui travaillent sur des installations gazières<br />

et pétrolières au Sud, ne font pas exception. Je<br />

n’ai pas senti, de leur part, de la panique. Ces entreprises<br />

ont des responsabilités qui les obligent à<br />

faire <strong>un</strong>e évaluation de la situation et à demander<br />

<strong>un</strong> renforcement des dispositifs de sécurité autour<br />

des sites. Personne ne peut prédire ce qui va se<br />

passer dans les prochains mois. A ce stade, Je ne<br />

vois pas de conséquence dommageable pour l’investissement<br />

français en Algérie», a-t-il ajouté.<br />

Revenant sur «les conseils aux voyageurs» du<br />

ministère français des Affaires étrangères, le<br />

diplomate a précisé que les nouvelles recom-<br />

Des membres des forces de sécurité sur le site gazier de Tiguentourine<br />

Statoil en Algérie, Victor Sneberg, âgé<br />

de 56 ans. Son identité a été confirmée<br />

par son employeur, jeudi dernier.<br />

Cependant, les circonstances dans lesquelles<br />

les cinq ressortissants norvégiens<br />

ont trouvé la mort n’ont pas<br />

été révélées. Le travail du groupe de<br />

Krispos a été d’<strong>un</strong> grand secours dans<br />

cette délicate mission, à laquelle ont<br />

pris part également des spécialistes<br />

algériens de l’Institut criminalistique de<br />

Bouchaoui (Gendarmerie), indiquent<br />

toujours les mêmes sources. D’autant<br />

plus que parmi les sept éléments du<br />

groupe NCIS figurent <strong>un</strong> pathologiste<br />

spécialiste en analyse de tissus et de<br />

liquides biologiques, ainsi qu’<strong>un</strong> orthodontiste<br />

spécialiste dans les empreintes<br />

dentaires humaines. Deux professionnels<br />

dont l’apport scientifique a été pour<br />

beaucoup dans la facilitation de l’identification<br />

d’autres victimes étrangères.<br />

Cette importante charge de travail a<br />

incité l équipe norvégienne du NCIS<br />

à retarder son retour prévu vendredi<br />

dernier. Force est de souligner que<br />

seul l’Etat norvégien a envoyé des<br />

experts en médecine légale pour<br />

identifier les cadavres du drame de<br />

Tiguentourine, même si le Japon, le<br />

Royaume-Uni et l’Algérie ont pris part<br />

aux travaux, les spécialistes norvégiens<br />

ont été impliqués dans l’identification<br />

de la plupart des otages tués.<br />

L’attaque terroriste au site gazier de<br />

Tiguentourine, déclenchée le 16 janvier<br />

dernier, s’était dénouée quatre jours plus<br />

tard avec <strong>un</strong> bilan de 37 morts étrangers<br />

et <strong>un</strong> Algérien. Vingt-neuf ravisseurs<br />

ont également péri à l’issue de l’opération<br />

militaire. M.-F. Gaïdi<br />

ANDRÉ PARANT, AMBASSADEUR DE FRANCE À ALGER<br />

mandations concernent le sud de l’Algérie. «Ces<br />

nouvelles recommandations n’auront pas <strong>un</strong>e<br />

influence sur l’activité des centres culturels français.<br />

La volonté des autorités françaises est que<br />

l’activité de nos instituts puisse se dérouler normalement»,<br />

a-t-il précisé. André Parant a indiqué<br />

que le dossier des archives, ouvert entre l’Algérie<br />

et la France, n’est pas encore clos.<br />

Les directeurs des archives des ministères français<br />

de la Défense, des Affaires étrangères et celui<br />

de la Bibliothèque nationale ont visité Alger fin<br />

novembre 2012 pour engager des discussions.<br />

«Le contact rompu entre les deux parties est<br />

maintenant renoué. Ce dialogue doit se poursuivre.<br />

Une prochaine ré<strong>un</strong>ion est prévue à Paris.<br />

Sur le fond, c’est compliqué. Il y a des positions<br />

qui sont difficilement conciliables. La France<br />

considère avoir rendu toutes les archives antérieures<br />

à la période coloniale. Pour la période<br />

coloniale, la France considère avoir remis toutes<br />

les archives qui ne sont celles dites de souveraineté.<br />

La loi française ne permet pas la restitution<br />

des archives de souveraineté. Des archives que<br />

la partie algérienne continue de revendiquer», a<br />

expliqué M. Parant. Selon lui, les possibilités de<br />

consultation et de duplication de ces documents<br />

seront améliorées.<br />

L’ambassadeur a évoqué le Document-cadre de<br />

partenariat (DCP) entre l’Algérie et la France,<br />

signé lors de la visite à Alger du président<br />

français François Hollande. Applicable jusqu’à<br />

2017, ce document contient trois grands axes :<br />

développement du capital humain ; gouvernance<br />

démocratique et appui au fonctionnement des<br />

administrations ; appui au secteur productif et au<br />

développement socioéconomique.<br />

En 2012, 550 manifestations culturelles ont<br />

été organisées dans les cinq antennes de l’IFA<br />

(Annaba, Constantine, Alger, Oran et Tlemcen)<br />

rassemblant 55 000 participants. «950 boursiers<br />

algériens se trouvent actuellement en France<br />

dans le cadre de cours de long séjour. Il existe 600<br />

conventions de partenariat entre les <strong>un</strong>iversités<br />

françaises et algériennes», a souligné M. Parant.<br />

D’après lui, chaque année, 15 000 je<strong>un</strong>es Algériens<br />

entreprennent des démarches pour effectuer<br />

des études en France à travers le dispositif<br />

Campus France. «Environ 5000 d’entre eux vont<br />

jusqu’au bout du processus. En tout, presque<br />

22 000 Algériens étudient actuellement en<br />

MEDELCI : «LES<br />

MALIENS ET CEUX QUI<br />

LES AIDENT FONT<br />

ENCORE FACE À DES<br />

PROBLÈMES»<br />

Le ministre algérien des Affaires<br />

étrangères, Mourad Medelci, estime<br />

que la situation au Mali «suscite de<br />

l’optimisme». S’exprimant, hier, en<br />

marge de la séance de clôture de la<br />

session d’automne du Parlement, le<br />

ministre relève «les problèmes<br />

auxquels sont confrontés les<br />

Maliens et ceux qui les aident pour<br />

rétablir la sécurité et la stabilité<br />

dans le pays». Mourad Medelci<br />

affirme, dans la foulée, que la<br />

situation au Mali «concerne les<br />

Maliens et ces derniers déploient de<br />

grands efforts pour sortir de la crise<br />

que traverse leur pays». Interrogé<br />

sur le cas du journaliste francoalgérien,<br />

Nadir Dendo<strong>un</strong>e, arrêté le<br />

23 janvier dernier à Baghdad, en<br />

Irak, le ministre affirme que «les<br />

autorités algériennes s’occupent en<br />

ce moment de son cas». Mais sans<br />

donner plus de détails. La députée<br />

(zone 1), Chafia Mentalecheta,<br />

invite, dans <strong>un</strong> comm<strong>un</strong>iqué rendu<br />

public hier, les autorités algériennes<br />

à prendre en charge le cas du<br />

journaliste. «La comm<strong>un</strong>auté<br />

algérienne établie en France<br />

demande la libération immédiate du<br />

journaliste retenu dans <strong>un</strong>e prison<br />

de Baghdad depuis 23 janvier<br />

dernier», lit-on dans ce<br />

comm<strong>un</strong>iqué. M. M.<br />

«Pas de conséquence dommageable pour l’investissement français en Algérie»<br />

PHOTO : H. LYÈS<br />

France. Nous sommes incapables de vous donner<br />

des chiffres précis sur les retours», a-t-il noté.<br />

Selon Joël Lascaux, chef de l’action culturelle<br />

à l’ambassade de France à Alger et directeur de<br />

l’Institut français d’Algérie (IFA), 10 000 cadres<br />

algériens ont été formés depuis les années 1980.<br />

«La moyenne annuelle est de 1000 cadres algériens<br />

entre <strong>un</strong>iversitaires et cadres des ministères<br />

techniques qui bénéficient de bourses du gouvernement<br />

français. La formation est au cœur<br />

des demandes que nous recevons et des grands<br />

projets que nous avons lancés», a-t-il soutenu.<br />

Sur les 12 millions d’euros consacrés annuellement<br />

par le ministère français des Affaires<br />

étrangères pour la coopération, <strong>un</strong> tiers est destiné<br />

à l’action culturelle, soit l’équivalent de 400 millions<br />

de dinars. Interrogé sur l’IFA de Tizi Ouzou,<br />

M. Parant a soutenu que cet institut a vocation<br />

d’être rouvert : «Pour l’instant, il faut y mener<br />

des travaux. Cela suppose des moyens financiers<br />

qui nous font actuellement défaut. L’intention est<br />

de rouvrir cet institut le plus rapidement possible.<br />

Nous sommes en discussion avec les autorités<br />

algériennes. Nous avons <strong>un</strong>e demande forte localement.»<br />

Fayçal Métaoui


L<br />

El Watan - L<strong>un</strong>di 4 février 2013 - 3<br />

L’ACTUALITÉ<br />

LE SYSTÈME SCOLAIRE À NOUVEAU SOUMIS À DÉBAT<br />

L’école, <strong>un</strong> <strong>terrain</strong><br />

d’expérimentation<br />

● Le ministère de l’Education nationale appelle à <strong>un</strong>e évaluation de la réforme éducative.<br />

e système scolaire est de nouveau<br />

soumis à consultation par<br />

le ministère de l’Education en<br />

prévision de correctifs qu’il compte<br />

apporter aux programmes d’enseignement.<br />

La tutelle se garde pour<br />

le moment de parler de réformes.<br />

Autant par souci de ne pas dresser<br />

de bilan du règne de Benbouzid qui,<br />

pour rappel, a duré plus de vingt ans,<br />

que par celui de ne pas prêter le flanc<br />

à des critiques qui ne manqueront<br />

pas de venir d’acteurs, tout au long<br />

de ces dernières années, culpabilisés<br />

pour avoir osé trouver à redire sur<br />

la suffisance affichée par la tutelle<br />

en la matière. L’école reste ainsi <strong>un</strong><br />

<strong>terrain</strong> d’expérimentation dont l’instabilité<br />

déroute aussi bien les élèves<br />

et leurs parents que les enseignants.<br />

Officiellement donc, le ministère de<br />

l’Education nationale appelle à <strong>un</strong>e<br />

évaluation de la réforme éducative.<br />

Le débat a été lancé hier, mais en<br />

plus du scepticisme qui entoure ses<br />

motivations, les modalités d’organisation<br />

de ces consultations sont<br />

d’ores et déjà contestées. «Je me<br />

demande comment vont se dérouler<br />

les consultations au niveau des<br />

établissements. Il y a <strong>un</strong> manque<br />

flagrant en matière d’information<br />

sur l’organisation des rencontres du<br />

travail», dénonce Messaoud Boudiba,<br />

chargé de comm<strong>un</strong>ication au<br />

Conseil national autonome des professeurs<br />

du secondaire et technique<br />

(Cnapest) élargi. Ce syndicaliste<br />

suppose que les consultations vont<br />

se tenir sous forme de commission<br />

au niveau de chaque établissement.<br />

Certains directeurs d’académie<br />

ont commencé, hier, à convier les<br />

syndicats et les directeurs d’établissement.<br />

«Le débat est orienté<br />

d’avance. Le ministre a limité le<br />

débat à quatre axes. Il a donné<br />

des orientations aux directeurs de<br />

l’éducation. Ces derniers vont à<br />

leur tour orienter les directeurs des<br />

établissements», estime Idir Achour,<br />

porte-parole du Conseil des lycées<br />

d’Algérie (CLA). Et de commenter :<br />

«C’est <strong>un</strong>e démarche pour légitimer<br />

ce qu’ils sont en train de faire.»<br />

Jusqu’à hier, certains directeurs cen-<br />

a session d’automne du Parlement avec<br />

L ses deux Chambres, l’Assemblée populaire<br />

nationale (APN) et le Conseil de la nation, a été<br />

clôturée, hier, en présence du Premier ministre,<br />

Abdelmalek Sellal, et son équipe gouvernementale.<br />

Le président du Sénat, Abdelkader<br />

Bensalah, a saisi cette opport<strong>un</strong>ité pour défendre<br />

la place et le rôle de l’institution qu’il préside.<br />

Il a répondu aux partis politiques, notamment<br />

ceux de couleur islamiste ayant revendiqué<br />

la suppression «pour inutilité» du Conseil de<br />

la nation lors de la prochaine révision de la<br />

Constitution. M. Bensalah a récusé dans le fond<br />

et la forme cette accusation affirmant que la<br />

Chambre haute du Parlement n’est nullement<br />

<strong>un</strong>e chambre d’enregistrement, puisqu’elle avait<br />

contribué, durant ses quinze ans d’existence,<br />

Le ministre de l’Education nationale, Abdelatif Baba Ahmed<br />

sés organiser ce débat n’étaient<br />

toujours pas au courant de la marche<br />

à suivre. Ils attendent le signal des<br />

responsables au niveau des directions<br />

de l’éducation.<br />

Les syndicats s’organisent à leur<br />

manière. Le CLA envisage de mettre<br />

en place <strong>un</strong>e commission de réflexion<br />

au sein du syndicat. «Nous<br />

allons faire appel à des experts<br />

pour élaborer nos suggestions sous<br />

forme d’<strong>un</strong> document que nous<br />

allons remettre au ministre et nous<br />

allons rendre public. Ce rapport sera<br />

prêt dans deux ou trois semaines»,<br />

souligne Idir Achour. D’après les<br />

directives du ministre de l’Education<br />

nationale, toutes les parties<br />

concernées peuvent formuler des<br />

propositions. Mais si les syndicalistes<br />

sont à pied d’œuvre pour<br />

débattre des problèmes de l’école,<br />

certains enseignants et directeurs<br />

d’établissement avouent ne pas être<br />

au courant de la démarche entreprise<br />

jusque-là. «J’ai entendu parler de ce<br />

débat à la télévision», déclare <strong>un</strong>e<br />

enseignante qui a requis l’anonymat.<br />

La directrice d’<strong>un</strong>e école primaire de<br />

la capitale affirme qu’elle n’a reçu<br />

auc<strong>un</strong>e correspondance officielle à<br />

propos de ce débat. Pis encore, tous<br />

les enseignants contactés exigent de<br />

répondre sous le couvert de l’anonymat.<br />

RÉTICENCES<br />

Quelles sont les raisons de ces<br />

réticences ? «Les enseignants ont<br />

peur des représailles de leurs chefs<br />

directs. Les gens ont tendance à<br />

personnaliser les problèmes. Ce qui<br />

engendre chez les enseignants <strong>un</strong>e<br />

autocensure. Donc le débat est faussé<br />

d’avance», explique l’<strong>un</strong> deux.<br />

Les problèmes de l’école algérienne<br />

sont nombreux comme le<br />

démontrent les témoignages des<br />

«à la réalisation de l’équilibre institutionnel et<br />

consolidé la stabilité en Algérie». Sur la défensive,<br />

et à l’adresse de ses détracteurs, Bensalah a<br />

précisé que l’expérience avait montré les limites<br />

de la thèse selon laquelle la Chambre haute<br />

du Parlement est inutile et avait été créée pour<br />

régler <strong>un</strong> problème politique conjoncturel, expliquant<br />

qu’avec le temps, il a été démontré que le<br />

Conseil de la nation est <strong>un</strong>e véritable institution<br />

constitutionnelle qui a pleinement joué son rôle.<br />

Selon lui, «le Sénat a accompli parfaitement sa<br />

mission comme il a contribué à la promotion<br />

de l’action parlementaire en offrant <strong>un</strong>e trib<strong>un</strong>e<br />

supplémentaire à l’expression des opinions<br />

plurielles, à la réalisation de l’équilibre institutionnel<br />

et à la consolidation de la stabilité<br />

au sein des institutions constitutionnelles<br />

enseignants, recueillis sous le couvert<br />

de l’anonymat. «La réforme<br />

en elle-même ne me dérange pas.<br />

Ce sont les petites modifications<br />

qu’on m’impose chaque année qui<br />

me posent problème. Il n’y a pas<br />

de concordance entre la répartition<br />

et le livre de l’élève. Certains<br />

enseignants s’appuient sur ce dernier,<br />

tandis que d’autres préfèrent<br />

suivre la répartition», révèle <strong>un</strong>e<br />

enseignante exerçant dans <strong>un</strong>e école<br />

primaire de la comm<strong>un</strong>e de Chellata<br />

(Béjaïa) depuis 1995. Cette dernière<br />

reconnaît que la façon de former est<br />

différente d’<strong>un</strong> enseignant à <strong>un</strong> autre<br />

et d’<strong>un</strong>e école à <strong>un</strong>e autre. Résultat :<br />

«Les élèves arrivent au CEM avec<br />

des niveaux différents.» Comme la<br />

plupart des zones rurales, la région<br />

de Chellata, située en haute Kabylie,<br />

connaît le phénomène du jumelage<br />

des classes. «J’enseigne deux<br />

programmes en <strong>un</strong>e seule classe.<br />

J’ai <strong>un</strong>e classe de deuxième année<br />

composée de 6 élèves et <strong>un</strong>e classe<br />

de troisième année avec également<br />

le même nombre d’élèves», déplore<br />

cette enseignante. Pour sa part,<br />

le directeur d’<strong>un</strong>e école primaire<br />

d’Alger dénonce le laisser-aller des<br />

responsables des APC. Ce directeur,<br />

qui révèle des dysfonctionnements<br />

énormes dans la distribution de la<br />

prime scolaire, exige l’anonymat.<br />

«Je suis ciblé», déclare-t-il. Le débat<br />

sur l’évaluation des réformes peutil<br />

être <strong>un</strong> débat libre ? Pas si sûr !<br />

Questionné au sujet des casiers qui<br />

pourraient alléger la contrainte des<br />

cartables sur les élèves, ce directeur<br />

estime qu’on est loin de ces solutions<br />

: «Au niveau du ministère, on<br />

parle de la généralisation de l’outil<br />

informatique dans les écoles, alors<br />

que notre établissement ne dispose<br />

même pas de téléphone fixe.»<br />

En somme, le débat sur l’école<br />

resurgit <strong>un</strong>e nouvelle fois avec les<br />

mêmes termes et les mêmes enjeux.<br />

Comme si ces longues années où<br />

l’on a fait et refait les programmes,<br />

faisant des élèves les cobayes obligés<br />

du bégayement idéologique au<br />

sommet, n’ont servi à rien.<br />

Djedjiga Rahmani<br />

et dans le pays». Pesant ses mots, Bensalah<br />

pense que le Sénat use de ses prérogatives avec<br />

«responsabilité et avec beaucoup de sagesse».<br />

Evoquant l’attaque terroriste qui a ciblé récemment<br />

le site gazier de Tiguentourine (In Amenas),<br />

le président du Sénat a soutenu qu’il ne s’agissait<br />

pas d’<strong>un</strong> acte terroriste ordinaire, mais d’<strong>un</strong> acte<br />

de guerre visant à tester l’Algérie quant à ses capacités<br />

et son niveau de résistance. M. Bensalah<br />

a, dans ce contexte, salué l’élan «extraordinaire»<br />

du peuple algérien et l’intervention «prompte et<br />

décisive» des forces de l’Armée nationale populaire<br />

(ANP) à travers laquelle l’Algérie a démontré<br />

ses grandes capacités à contrer l’agression.<br />

Pour sa part, le président de l’APN, Larbi Ould<br />

Khelifa, a qualifié de «hydre» le phénomène du<br />

terrorisme appelant dans ce sillage les citoyens à<br />

U<br />

TIZI OUZOU<br />

Violent<br />

accrochage<br />

à Tigzirt<br />

n terroriste a été abattu, samedi vers 19h,<br />

lors d’<strong>un</strong> violent accrochage qui a opposé<br />

les forces de sécurité à <strong>un</strong> important<br />

groupe armé, au lieudit Hagga, à 2 km à l’ouest<br />

de la ville de Tigzirt (40 km au nord de Tizi Ouzou).<br />

Les assaillants auraient, selon des sources<br />

locales concordantes, été repérés puis suivis par<br />

des militaires, et ce, avant de tomber nez à nez<br />

avec d’autres éléments des forces combinées en<br />

embuscade.<br />

Puis <strong>un</strong> intense échange de coups de feu entre<br />

les deux parties a eu lieu. L’accrochage a duré<br />

plus d’<strong>un</strong>e heure, ajoutent les mêmes sources,<br />

qui précisent qu’<strong>un</strong> islamiste armé a été éliminé<br />

tandis que les autres membres de son groupe ont<br />

pris la clef des champs.<br />

D’importants renforts de l’ANP ont été déployés<br />

sur les lieux pour enclencher <strong>un</strong>e vaste opération<br />

de ratissage et traquer les autres assaillants qui<br />

ont fui vers la forêt de Mizrana. Dès lors, les<br />

forces de sécurité ont quadrillé <strong>un</strong> important<br />

périmètre boisé avant de passer au peigne fin les<br />

maquis susceptibles de servir de lieu de repli aux<br />

terroristes. Un important dispositif militaire a été<br />

mis en place pour fermer toutes les voies d’accès<br />

aux maquis. Les forces de sécurité ont maintenu,<br />

durant toute la nuit, <strong>un</strong>e offensive terrestre sur<br />

les lieux.<br />

Ils ont bouclé la zone sise entre la RN71<br />

jusqu’aux villages limitrophes au massif forestier<br />

de Mizrana. Au moment de l’opération, les<br />

éléments de la BMPJ étaient aussi sur le pied de<br />

guerre, mettant en place <strong>un</strong> remarquable dispositif<br />

sécuritaire pour parer à toute éventualité en<br />

ville, surtout après la coupure d’électricité. La<br />

quasi-totalité des ruelles jouxtant les bâtiments<br />

des services d’ordre ont été fermées à la circulation<br />

automobile. Les citoyens ont vécu, toute la<br />

nuit, des moments de psychose.<br />

Hier matin, les forces de sécurité, toujours en<br />

opération, ont récupéré le corps du terroriste, qui<br />

a été acheminé vers la morgue où il est en cours<br />

d’identification. On parle même de la possibilité<br />

d’autres pertes parmi les éléments du groupe<br />

terroriste.<br />

Ces derniers jours, les hommes du GSPC sont<br />

pourchassés et amoindris dans leurs effectifs par<br />

des opérations antiterroristes. Mardi dernier, <strong>un</strong><br />

terroriste a été abattu près du village d’Athouri,<br />

dans la comm<strong>un</strong>e de Tigzirt, dans <strong>un</strong>e embuscade<br />

tendue par des éléments de l’ANP. Il y a<br />

quelques semaines aussi, <strong>un</strong>e casemate a été découverte<br />

par l’armée près du village d’Arvedh,<br />

dans la comm<strong>un</strong>e de Mizrana, où des denrées<br />

alimentaires et des effets vestimentaires ont été<br />

récupérés. Après <strong>un</strong>e intense activité terroriste,<br />

marquée notamment par des attentats et des faux<br />

barrages à Mizrana et ses environs, les sbires de<br />

l’ex-GSPC ont essuyé maintes fois de cinglants<br />

revers dans la région. Hafid Azzouzi<br />

CLÔTURE DE LA SESSION D’AUTOMNE DU PARLEMENT<br />

Bensalah défend la fonction et le rôle du Sénat<br />

PHOTO : B. SOUHIL<br />

faire preuve de plus de vigilance. «Ce qu’il faut<br />

retenir de l’attentat terroriste perpétré contre<br />

le site gazier d’In Amenas est que le terrorisme<br />

transfrontalier est <strong>un</strong>e hydre dont les affres ne<br />

peuvent être prévenues que par la vigilance<br />

permanente», a-t-il souligné. Par ailleurs, les<br />

présidents du Sénat et de l’APN ont dressé, dans<br />

leur discours de clôture, <strong>un</strong> bilan «positif» des<br />

activités de ces institutions durant cette session.<br />

Pour Bensalah, cette session était globalement<br />

satisfaisante au plan purement législatif. Elle<br />

était «normale» en ce qui concerne le nombre de<br />

textes et «importante» de par le travail accompli<br />

par les membres du Conseil, sachant que la loi de<br />

finances 2013 et la loi portant règlement budgétaire<br />

2010 ont été adoptées durant cette session.<br />

Nabila Amir


D<br />

eux cas de grippe H1N1, dont <strong>un</strong><br />

mortel, ont été recensés ces derniers<br />

jours dans la wilaya de Tizi Ouzou,<br />

a-t-on appris lors d’<strong>un</strong>e conférence de presse<br />

tenue hier à la direction de la santé et de<br />

la population (DSP) au siège de la wilaya.<br />

Contrairement aux rumeurs qui circulaient<br />

ces derniers jours, les conférenciers ont déclaré<br />

qu’<strong>un</strong> seul décès à été enregistré, <strong>un</strong>e<br />

femme enceinte originaire d’Iferho<strong>un</strong>ène,<br />

dû à la grippe H1N1 au niveau de la wilaya.<br />

Un cas d’hospitalisation dû à la grippe dite<br />

porcine a été également enregistré à l’hôpital<br />

Nedir Mohamed de Tizi Ouzou, souligne-t-on.<br />

La malade, <strong>un</strong>e femme enceinte également, est<br />

en observation. Le décès d’<strong>un</strong>e adolescente<br />

de 17 ans a été par ailleurs enregistré dans la<br />

région, mais en relation avec <strong>un</strong>e «complication»<br />

de la grippe saisonnière, jugée «sévère»<br />

cette année par les spécialistes.<br />

Le docteur Touat, chef du service maladies<br />

infectieuses du CHU, a indiqué, au cours de<br />

cette rencontre, qu’il n’y pas lieu d’appeler ce<br />

virus «grippe porcine» car celui-ci a muté et<br />

s’est transformé, depuis 2009, en <strong>un</strong>e grippe<br />

saisonnière tout à fait habituelle. Donc il n’y<br />

a pas lieu de s’alarmer, dit-il. Comme c’est le<br />

cas à pareille période, depuis novembre dernier<br />

et à ce jour, beaucoup de malades sont reçus<br />

dans les établissements sanitaires de la wilaya.<br />

Ils sont suivis et pris en charge soit pour des<br />

difficultés respiratoires, la grippe saisonnière<br />

ou autres maladies virales et parfois cardiovasculaire.<br />

En tout cas, des prélèvements sont<br />

effectués sur tout malade suspect pour des analyses<br />

confiées à l’Institut Pasteur d’Alger, mais<br />

jusqu’à présent, il n’y a eu de confirmation que<br />

pour ces deux cas cités.<br />

Appelant aussi à la vigilance pour éviter la<br />

contamination lorsqu’on est malade et qu’on<br />

se rend dans la famille, particulièrement là où<br />

il y a des sujets fragiles tels que des femmes<br />

enceintes et des personnes âgées, les conférenciers<br />

ont indiqué que toutes les dispositions<br />

de prévention et de surveillance sont prises à<br />

travers l’ensemble des établissements sanitaires<br />

El Watan - L<strong>un</strong>di 4 février 2013 - 4<br />

L’ACTUALITÉ<br />

DÉPART PRÉCIPITÉ DES PATRONS DES PARTIS DU POUVOIR<br />

Les scénarios d’<strong>un</strong>e présidentielle<br />

pas comme les autres<br />

«AU FLN, LE CONFLIT A ÉTÉ<br />

RÉSOLU PAR LA VOIE<br />

DE LA SAGESSE», SELON<br />

DAHO OULD KABLIA<br />

Le ministre de l’Intérieur et des<br />

Collectivités locales, Daho Ould Kablia,<br />

ne veut pas s’immiscer dans «le conflit<br />

interne au FLN». «Je ne veux pas parler du<br />

FLN. Je suis <strong>un</strong> administrateur», a-t-il<br />

déclaré à la presse en marge de la séance<br />

de clôture, hier à Alger, de la session<br />

d’automne du Parlement. Le ministre<br />

estime, dans ce sens, qu’il n’y avait<br />

auc<strong>un</strong> risque de trouble à l’ordre public<br />

lors de la ré<strong>un</strong>ion du comité central (CC)<br />

du FLN qui aurait nécessité <strong>un</strong>e<br />

intervention du ministère. «Il n’y a pas<br />

eu risque de trouble à l’ordre public lors<br />

de la ré<strong>un</strong>ion du CC. Il s’agit d’<strong>un</strong> conflit<br />

interne qui a été résolu par la voie de la<br />

sagesse», déclare-t-il. La ré<strong>un</strong>ion du<br />

comité central du FLN, tenue de jeudi à<br />

samedi dernier, a été, rappelons-le,<br />

organisée sous haute surveillance des<br />

services de sécurité. Un dispositif<br />

policier important avait été déployé le<br />

long des routes menant à l’hôtel El Riadh<br />

de Sidi Fredj pour éviter des altercations<br />

entre pro et anti-Belkhadem. Cette<br />

session s’est soldée par le retrait de<br />

confiance par la majorité des membres<br />

du CC à Abdelaziz Belkhadem. Mais<br />

l’élection du nouveau secrétaire général<br />

de l’ex-parti <strong>un</strong>ique n’a pas été faite en<br />

raison de graves divergences entre les<br />

deux parties en conflit. M. M.<br />

● La «mise à mort politique» des patrons du FLN et du RND participe d’<strong>un</strong>e intention affichée<br />

de préparer le <strong>terrain</strong> à <strong>un</strong>e candidature surprise.<br />

près la démission forcée du patron<br />

Adu Rassemblement national démocratique<br />

(RND), Ahmed Ouyahia,<br />

c’était le tour, le week-end dernier,<br />

du secrétaire général du Front de<br />

libération nationale (FLN), Abdelaziz<br />

Belkhadem, de quitter les rênes de<br />

l’ex-parti <strong>un</strong>ique, mais contrairement<br />

au premier qui a préféré partir sans<br />

fracas, le second a fait beaucoup de<br />

bruit en refusant le verdict du retrait<br />

de confiance prononcé par la majorité<br />

des membres du comité central (CC)<br />

ré<strong>un</strong>is en session ordinaire pendant<br />

trois jours à l’hôtel Riadh de Sidi Fredj.<br />

Les deux chefs des deux partis du (ou<br />

au) pouvoir s’en vont, comme dans<br />

<strong>un</strong> mouvement synchronisé, en même<br />

temps.<br />

Comme sur du papier à musique ! Pour<br />

le premier, le mandat court jusqu’au<br />

prochain congrès du parti prévu en<br />

juin, pour l’autre, il s’étale jusqu’à<br />

2015. Leur éviction en ce moment<br />

précis, avant que leur mandat n’expire,<br />

soulève beaucoup d’interrogations.<br />

Si l’on peut conclure, sans risque de<br />

se tromper, que la «décision» dénote<br />

l’urgence imposée par <strong>un</strong> agenda intimement<br />

lié à l’élection présidentielle<br />

de 2014, la question reste entière<br />

quant à la nature de cet agenda. Certains<br />

analystes évoquent la volonté de<br />

mettre hors course Ahmed Ouyahia et<br />

Abdelaziz Belkhadem, deux candidats<br />

potentiels et préparer le <strong>terrain</strong> pour<br />

<strong>un</strong> quatrième mandat de Abdelaziz<br />

Bouteflika. Mais puisque les deux<br />

responsables politiques se sont engagé<br />

qu’ils s’abstiendraient à présenter leur<br />

candidature dans le cas où le chef de<br />

l’Etat exprimait son désir de succéder à<br />

lui-même, pourquoi alors les trouve-ton<br />

aussi encombrants pour <strong>un</strong> «projet»<br />

auquel ils adhèrent totalement ?<br />

Dans <strong>un</strong>e Algérie où la visibilité politique<br />

est entièrement brouillée par<br />

l’«antijeu démocratique», où la volonté<br />

populaire n’est qu’accessoire<br />

devant celle des tenants du pouvoir,<br />

l’énigme reste indéchiffrable. Du<br />

moins avant que l’opinion publique<br />

ne prenne connaissance des contours<br />

de la révision constitutionnelle annoncée.<br />

Cela n’empêche pas, cependant,<br />

certaines spéculations qui avancent<br />

tantôt l’impossibilité d’<strong>un</strong> quatrième<br />

mandat du président Bouteflika et que<br />

la mise à «mort politique» des patrons<br />

du FLN et du RND participe d’<strong>un</strong>e<br />

intention affichée de préparer le <strong>terrain</strong><br />

à <strong>un</strong>e candidature surprise, tantôt du<br />

projet du chef de l’Etat de prolonger<br />

son règne par le biais de nouvelles<br />

dispositions constitutionnelles qui préconiseraient<br />

<strong>un</strong> mandat présidentiel<br />

TIZI OUZOU<br />

Deux cas de grippe H1N1<br />

dont <strong>un</strong> mortel<br />

de sept ans (<strong>un</strong> septennat) au lieu de<br />

cinq ans (quinquennat), actuellement.<br />

Seulement, la crise qu’a vécue ces derniers<br />

temps le FLN et la manière dont<br />

le secrétaire général déchu du parti,<br />

Abdelaziz Belkhadem, connu pour sa<br />

loyauté envers le premier magistrat<br />

du pays, grâce auquel il n’aurait pas<br />

eu le parcours qu’il a fait, pourraient,<br />

soutiennent certains observateurs, être<br />

de la wilaya. Des comités de surveillance, dont<br />

les équipes sont parfois celles placées depuis<br />

2009, à l’apparition de cette maladie virale<br />

dans le monde, pour signifier leur expérience<br />

dans le domaine, ont été installés dans les établissements<br />

hospitaliers et les polycliniques<br />

de la wilaya. Les conférenciers invitent par<br />

ailleurs la population, notamment les femmes<br />

enceintes dont la grossesse a atteint le premier<br />

trimestre ainsi que les personnes ayant plus de<br />

60 ans à se rendre dans les établissements sanitaires<br />

sur tout le territoire de la wilaya pour se<br />

faire vacciner contre la grippe, d’autant que les<br />

médicaments et les vaccins y sont disponibles.<br />

Concernant des malades suspectés et gardés<br />

en quarantaine, le D r Touat a indiqué qu’il<br />

n’y a pas lieu de s’alarmer et que seules trois<br />

personnes sont actuellement en observation et<br />

isolées en attendant le retour des résultats des<br />

prélèvements ; mais leur état relève probablement<br />

de la détresse respiratoire ou cardio-pulmonaire.<br />

Ces trois malades sont âgés de 91, 81<br />

et 60 ans. Salah Yermèche<br />

Présidence de la République<br />

l’expression de l’absence d’<strong>un</strong> consensus<br />

au sommet de l’Etat autour de<br />

l’élection présidentielle de 2014. Et la<br />

manière avec laquelle démarrent les<br />

débats sur la question est annonciatrice<br />

d’<strong>un</strong>e année 2013 chaude et riche en<br />

événements, pas forcément constructifs<br />

pour l’avenir du pays bloqué par<br />

<strong>un</strong>e gérontocratie qui refuse de passer<br />

le témoin. Saïd Rabia<br />

KARIM DJOUDI : «LE NOUVEAU CODE<br />

DES MARCHÉS PUBLICS VA<br />

REMÉDIER AUX BLOCAGES<br />

DE L’ANCIEN TEXTE»<br />

Les dispositions du nouveau code des marchés publics,<br />

entré en vigueur récemment, sont à même de remédier aux<br />

«blocages» et «lourdeurs» des anciennes procédures de<br />

passation des marchés. C’est ce qu’a indiqué, hier, le<br />

ministre des Finances, Karim Djoudi. Dans <strong>un</strong>e déclaration<br />

à la presse en marge de la séance de clôture de la session<br />

d’automne du Parlement, le ministre a précisé qu’il s’agit,<br />

à travers le nouveau code, de mettre <strong>un</strong> terme aux blocages<br />

rencontrés par les entreprises publiques économiques en<br />

matière de passation de marchés. «Désormais, les<br />

entreprises publiques ont à fixer leurs propres règles en<br />

matière de passation de marchés publics, et de voir avec<br />

leurs organes sociaux la mise en place de ces pratiques au<br />

niveau de leurs institutions», a-t-il indiqué. Selon M.<br />

Djoudi, l’objectif de ce texte est d’introduire plus de facilité<br />

dans la gestion des marchés publics au niveau des<br />

entreprises économiques : «Les entreprises publiques<br />

économiques sont soumises à plusieurs contrôles, dont<br />

celui effectué par la Cour des comptes.»<br />

Le nouveau code des marchés publics a été publié,<br />

rappelons-le, dans le premier numéro de 2013 du Journal<br />

officiel. Il stipule notamment que «les EPE ne sont pas<br />

soumises au dispositif de passation des marchés prévu par<br />

ce décret. Toutefois, elles sont tenues d’élaborer et de faire<br />

adopter, par leurs organes sociaux, des procédures de<br />

passation de marchés selon leurs spécificités fondées sur<br />

les principes de liberté d’accès à la commande, d’égalité<br />

de traitement des candidats et de transparence». M. M.<br />

PHOTO : D. R.


L<br />

El Watan - L<strong>un</strong>di 4 février 2013 - 5<br />

L’ACTUALITÉ<br />

HABITAT RURAL<br />

Révision à la hausse<br />

de l’aide dans<br />

les wilayas du Sud<br />

’aide de l’Etat en matière<br />

d’habitat rural, actuelle-<br />

ment fixée à 700 000 DA,<br />

sera revue à la hausse dans les<br />

wilayas du Sud, selon Abdelkader<br />

Ouali, secrétaire général du<br />

ministère de l’Intérieur et des<br />

Collectivités locales. «La question<br />

de la révision à la hausse<br />

de l’aide a été proposée lors<br />

d’<strong>un</strong>e ré<strong>un</strong>ion qui s’est tenue à<br />

Alger avec les walis du Sud, il y<br />

a <strong>un</strong> mois. Elle a été acceptée<br />

par les autorités», a révélé hier<br />

le secrétaire général du ministère<br />

de l’Intérieur, au cours<br />

d’<strong>un</strong> point de presse animé en<br />

marge de la rencontre régionale<br />

organisée à Adrar avec<br />

les acteurs économiques et de<br />

la société civile des wilayas<br />

du Sud-Ouest (Adrar, Tindouf,<br />

Tamanrasset et Béchar). Des<br />

dispositions seront prises bientôt<br />

pour la mise en œuvre<br />

de cette décision, a ajouté ce<br />

responsable sans fournir plus<br />

de détails.<br />

M. Ouali a révélé en outre que<br />

les wilayas du Sud bénéficieront<br />

aussi de programmes complémentaires<br />

pour la réalisation<br />

l n’y aura pas de grève des boulangers»,<br />

I assure le Comité national des boulangers<br />

affilié à l’Union générale des commerçants<br />

et artisans algériens (UGCAA). Du<br />

moins, pas pour le moment. Selon Driss<br />

Abada et Omar Amer, représentants de<br />

ce comité, qui s’exprimaient hier lors d’<strong>un</strong><br />

point de presse animé à Alger, le Comité<br />

national des boulangers serait parvenu à<br />

<strong>un</strong> consensus avec le ministère du Commerce.<br />

Le maintien du tarif actuel du<br />

pain, à savoir 8,50 DA la baguette, restera<br />

inchangé grâce à la subvention du prix de<br />

la farine, mais cette subvention ne garantit<br />

plus la marge bénéficiaire des boulangers,<br />

d’où la nécessité d’introduire d’autres<br />

mécanismes pour maintenir ce prix sans<br />

toutefois porter préjudice à ces artisans.<br />

Entre autres mesures préconisées par le<br />

Comité national des boulangers pour assurer<br />

<strong>un</strong>e marge bénéficiaire, la subvention<br />

par l’Etat des autres ingrédients entrant<br />

dans la production du pain, le soutien du<br />

prix de l’électricité et du gaz, la subvention<br />

du sachet ou du papier d’emballage et la<br />

réduction des taxes et autres impôts.<br />

«Nous avons eu des échos que nos pro-<br />

de programmes d’habitat rural.<br />

Cette décision a été entérinée<br />

au cours du dernier Conseil<br />

des ministres, en application<br />

des instructions du président<br />

Abdelaziz Bouteflika. La wilaya<br />

d’Adrar, à titre d’exemple,<br />

bénéficiera d’<strong>un</strong> quota supplémentaire<br />

de 13 000 habitats<br />

ruraux, d’après M. Ouali.<br />

Par ailleurs, le ministre de<br />

l’Agriculture et du Développement<br />

rural, Rachid Benaïssa, a<br />

tenu à rassurer les investisseurs<br />

locaux quant à la volonté du<br />

gouvernent à les accompagner<br />

dans la concrétisation de leurs<br />

projets. M. Benaïssa a appelé<br />

les agriculteurs à s’impliquer<br />

dans l’effort de développement<br />

du secteur agricole local.<br />

Ceux-ci n’ont pas manqué<br />

d’exprimer leurs préoccupations<br />

en matière de soutien et<br />

de financement tous azimuts.<br />

Le ministre de l’Agriculture<br />

Une station de désalinisation<br />

à Tamanrasset<br />

e mégaprojet de transfert d’eau d’In Salah à Tamanrasset sera<br />

L doté d’<strong>un</strong>e station de désalinisation, a annoncé hier Hocine<br />

Necib, ministre des Ressources en eau. «L’eau est saline. C’est <strong>un</strong>e<br />

réalité. Nous avons bénéficié d’<strong>un</strong> budget et l’Algérienne des eaux<br />

va mettre en place <strong>un</strong>e station de désalinisation», a souligné M.<br />

Necib en marge de la rencontre régionale organisée, hier à Adrar,<br />

avec les acteurs économiques et de la société civile des wilayas du<br />

Sud-Ouest (Adrar, Tindouf, Tamanrasset et Béchar). Selon lui, la<br />

qualité de l’eau sera améliorée avec l’entrée en fonction de cette<br />

station. Il a également indiqué que les travaux de réfection du réseau<br />

d’adduction d’eau potable, actuellement défectueux, confiés<br />

à l’entreprise algérienne Cosider, seront achevés en moins de<br />

18 mois. H. L.<br />

LES BOULANGERS RASSURENT<br />

Il n’y aura pas de grève<br />

positions sont à l’étude au niveau de<br />

la tutelle. Nous aurons certainement du<br />

concret dans deux mois au maximum.»<br />

Les boulangers attendent beaucoup de la<br />

tutelle pour «maintenir notre activité». Des<br />

insuffisances «criardes» sont signalées,<br />

portant préjudice à ces artisans et aux<br />

consommateurs. Les boulangers se disent<br />

«dans <strong>un</strong> dilemme» : l’utilisation du sachet<br />

en plastique pour emballer le pain encore<br />

chaud s’avère très dangereux pour la santé,<br />

mais «vu le coût excessif de l’emballage<br />

en papier, nous n’avons pas tout à fait le<br />

choix». Dans cette situation, les boulangers<br />

préconisent <strong>un</strong>e convention pouvant les lier<br />

aux fabricants de papier d’emballage. L’expérience<br />

a été tentée avec Tonic Emballage,<br />

il y a près de 10 ans, mais elle a été vouée à<br />

l’échec avec la chute du groupe.<br />

Autre tracas relevé par les boulangers,<br />

les coupures d’électricité à répétition.<br />

L’acquisition de groupes électrogènes dans<br />

le cadre de la convention signée avec des<br />

fournisseurs pour permettre aux gérants<br />

de boulangerie d’en acquérir en optant<br />

pour <strong>un</strong> paiement par tranches n’a pas<br />

donné les résultats escomptés. «Seuls 150<br />

a souligné, entre autres, en réponse<br />

aux préoccupations des<br />

agriculteurs, que le principe de<br />

propriété agricole est toujours<br />

en vigueur. Selon lui, tout agriculteur<br />

ayant mis en valeur <strong>un</strong><br />

domaine qui n’est pas propriété<br />

de l’Etat peut prétendre à en<br />

devenir le propriétaire.<br />

Il a indiqué avoir donné des<br />

instructions aux différentes<br />

administrations afin d’accélérer<br />

la délivrance du titre de<br />

propriété.<br />

M. Benaïssa s’est fixé <strong>un</strong> nouveau<br />

défi : porter le niveau<br />

de contribution des wilayas<br />

du Sud dans la production<br />

agricole nationale à 30% dans<br />

les prochaines années contre<br />

18% actuellement. «Il existe<br />

<strong>un</strong>e volonté politique forte de<br />

développer toutes les régions<br />

sans exclusion. Dans le Sud,<br />

les marges de progression sont<br />

importantes. Et nous avons<br />

les moyens. Tout le monde doit<br />

mettre la main à la pâte», a affirmé<br />

M. Benaïssa à plusieurs<br />

reprises en direction des agriculteurs<br />

et investisseurs locaux.<br />

Hocine Lamriben<br />

boulangers ont répondu à cette option,<br />

le versement d’intérêts étant <strong>un</strong>e clause<br />

rejetée pour des convictions religieuses<br />

ou par logique commerciale», explique le<br />

syndicat des boulangers, qui soutient que la<br />

nuisance causée par le fonctionnement de<br />

ces équipements en milieu urbain entrave<br />

son utilisation comme solution en cas de<br />

panne électrique. «Les coupures d’électricité<br />

continueront donc à pénaliser les boulangers<br />

en l’absence d’<strong>un</strong>e autre solution.»<br />

La tutelle devrait également se pencher sur<br />

la question des boulangeries exerçant dans<br />

l’informel et la vente du pain sur les trottoirs.<br />

Selon le comité de l’UGCAA, 60%<br />

des boulangeries travaillent dans l’informel.<br />

50% du pain produit sont écoulés sur<br />

le trottoir, de quoi interpeller les services<br />

sanitaires et d’hygiène. Selon l’Union<br />

des commerçants, 14 500 boulangers<br />

sont encadrés dans le Comité national des<br />

boulangers. Les Algériens consomment<br />

entre 40 et 45 millions de baguettes de pain<br />

quotidiennement. 15% de la farine subventionnée<br />

par l’Etat est détournée pour la<br />

fabrication de produits dérivés.<br />

Fatima Arab<br />

MANIFESTATION<br />

DES ANCIENS AGENTS<br />

DE SÉCURITÉ DE LA SNTF<br />

Sept cheminots<br />

arrêtés à Agha<br />

P<br />

as moins de sept cheminots ont été arrêtés, hier, alors<br />

qu’ils tentaient de manifester sur la voie ferrée à Alger-<br />

Centre. Ces anciens agents de sécurité, promus chemi-<br />

nots en 2010, avaient, très tôt dans la journée, observé <strong>un</strong> sit-in<br />

de protestation devant la très fréquentée gare de l’Agha, pendant<br />

que des représentants étaient en négociation avec la direction<br />

de la Société nationale des transports ferroviaires (SNTF).<br />

Suite au refus de la direction de répondre favorablement à leurs<br />

revendications, les grévistes, près d’<strong>un</strong>e centaine à avoir fait le<br />

déplacement, ont décidé de bloquer la circulation ferroviaire.<br />

«Seulement, les forces de l’ordre sont intervenues pour nous<br />

en empêcher. Sept de nos collègues ont été arrêtés. Mais ils<br />

affirment qu’ils vont les relâcher dans la soirée (d’hier, ndlr)»,<br />

raconte l’<strong>un</strong> des représentants des manifestants. Ces grévistes,<br />

quelque 1200 sur le territoire national, étaient agents de protection<br />

du patrimoine.<br />

Promus, à partir de 2010, cheminots à part entière, ils ont vite<br />

déchanté lorsqu’ils se sont rendus compte que leur carrière<br />

professionnelle repartait à zéro. «J’ai commencé à travailler<br />

à la SNTF il y a plus de 20 ans. Et aujourd’hui, à 10 ans<br />

de la retraite, il est considéré que je n’ai travaillé que deux<br />

années !», s’insurge Tarek. De même, les manifestants revendiquent<br />

<strong>un</strong>e révision à la hausse de leur grade. «Lorsque nous<br />

étions agents de sécurité, nos grades allaient de la A6 à la<br />

B1. Depuis notre reconversion, nous stagnons à la A2, alors<br />

même que dans le règlement intérieur de la SNTF, les grades<br />

débutent de la A4», dénoncent-ils. «Pourtant, nous avons été<br />

en première ligne durant les années de terrorisme et enduré<br />

tant d’insécurité. Ce n’est rien moins que de l’ingratitude<br />

de la part de la SNTF !», jugent les protestataires. Ce mouvement,<br />

qui n’avait pas perturbé le trafic ferroviaire dans la<br />

journée d’hier, risque toutefois de prendre de l’ampleur, avec<br />

les conséquences que l’on sait sur les usagers. «Nous étions<br />

partisans d’<strong>un</strong>e manifestation pacifique, sans désagréments<br />

pour personne. Mais si la direction persiste à faire la sourde<br />

oreille à nos revendications, nous n’hésiterons pas à bloquer<br />

la circulation ferroviaire», menacent-ils. Ghania Lassal<br />

RÉUNION DU CONSEIL<br />

SYNDICAL<br />

Vers <strong>un</strong> débrayage<br />

à la CAAT<br />

es travailleurs de la Compagnie algérienne des assurances<br />

L (CAAT) menacent de recourir à <strong>un</strong>e grève illimitée «si<br />

la direction de l’entreprise refuse d’écouter nos préoccupations».<br />

Le conseil syndical de l’entreprise, affilié à l’UGTA,<br />

a entamé <strong>un</strong>e session hier, après 8 assemblées générales<br />

régionales à l’issue desquelles l’appel à <strong>un</strong>e grève illimitée a<br />

été lancé. Selon Mme Merabet, secrétaire générale du syndicat<br />

d’entreprise, c’est suite à la réduction de la prime d’essor de<br />

50% que les travailleurs ont commencé à réclamer «le respect<br />

de la convention collective les liant avec l’employeur». Selon<br />

le syndicat, dans certaines agences, des grèves ont commencé<br />

à prendre forme ; c’est suite à l’intervention de la direction de<br />

l’UGTA et aux promesses de la direction de la CAAT que le<br />

calme est rétabli. «Plus de six mois après, auc<strong>un</strong>e concrétisation<br />

des promesses de la direction n’est faite sur le <strong>terrain</strong>», se<br />

plaignent les représentants des travailleurs.<br />

La ré<strong>un</strong>ion d’aujourd’hui visera à définir la date et la durée de<br />

la grève. Le principe d’<strong>un</strong>e grève illimitée a été adopté suite<br />

aux assemblées générales, mais c’est au conseil syndical de<br />

définir la forme et de déposer le préavis de grève, soutient<br />

Mme Merabet. F. Arab


A<br />

Constantine, les chutes<br />

de neige sont devenues<br />

depuis plusieurs années<br />

synonymes de désagréments<br />

dans <strong>un</strong>e ville qui hiberne. Cela<br />

s’est confirmé, hier, au centreville<br />

et dans les banlieues, où<br />

la circulation automobile était<br />

difficile, au moment où les<br />

autorités parlent de la mobilisation<br />

de tous les moyens<br />

pour faire face à cette situation.<br />

A Aïn El Bey comme à la<br />

nouvelle ville Ali Mendjeli,<br />

de nombreux automobilistes<br />

qui avaient pris la route vers<br />

Constantine ont rebroussé chemin.<br />

«Plusieurs conducteurs<br />

qui s’y sont aventurés ont dérapé<br />

avec leur voiture, la route<br />

était quasiment impraticabl.<br />

Oon a décidé ainsi de faire<br />

demi-tour en attendant que<br />

les choses se normalisent»,<br />

affirme <strong>un</strong> cadre dans <strong>un</strong>e entreprise<br />

publique. Les mauvais<br />

souvenirs vécus lors des chutes<br />

de neige, qui avaient duré <strong>un</strong>e<br />

dizaine de jours au mois de<br />

février 2012, demeurent encore<br />

vivaces dans les mémoires des<br />

Constantinois. Dans les quartiers<br />

de la périphérie, la situation<br />

n’était pas meilleure, notamment<br />

sur les hauteurs de la<br />

ville. A Djebel Ouahch, à près<br />

de 1000 m d’altitude, certains<br />

quartiers ont été pratiquement<br />

isolées, comme Tafrent et Kef<br />

Lakehal. Dans la matinée, <strong>un</strong><br />

seul bulldozer était opérationnel<br />

pour dégager la chaussée<br />

sur le boulevard principal entre<br />

la cité Ziadia et le parc d’attractions,<br />

mais il s’avérait insuffisant.<br />

«Pour ceux qui n’avaient<br />

pas de déplacements urgents,<br />

vaut mieux rester chez soi», témoigne<br />

<strong>un</strong> habitant de Oued El<br />

Had. De nombreux habitants<br />

de El Gammas, Sidi Mabrouk,<br />

El Mansourah et Sakiet Sidi<br />

Youcef ont éprouvé des difficultés<br />

à rejoindre leur lieu de<br />

travail, alors que la cité Daksi,<br />

El Watan - L<strong>un</strong>di 4 février 2013 - 6<br />

L’ACTUALITÉ<br />

IMPORTANTES CHUTES DE NEIGE À CONSTANTINE<br />

Circulation diffi cile<br />

et écoles fermées<br />

es quelques chutes de neige<br />

L qui se sont abattues ces<br />

dernières 24 heures ont isolé<br />

durant la matinée d’hier plusieurs<br />

villages de la wilaya<br />

de Bouira. Une situation qui<br />

a rendu, <strong>un</strong>e fois de plus, la<br />

vie rude aux villageois des<br />

comm<strong>un</strong>es montagneuses. Les<br />

localités très éloignées des<br />

axes routiers craignent le pire,<br />

d’autant plus que les prévisions<br />

météorologiques prévoient <strong>un</strong>e<br />

autre tempête de neige pour aujourd’hui.<br />

Hier, la route reliant<br />

les deux comm<strong>un</strong>es, Mamoura<br />

et Dechmia, était coupée<br />

à la circulation automobile.<br />

D’autres villages, à l’instar<br />

d’Illithen et Imezdhourar, perchés<br />

à plus de 900 mètres, dans<br />

la comm<strong>un</strong>e de Saharidj, à l’est<br />

Hier le centre-ville de Constantine était couvert de neige<br />

lieu du chantier de la trémie, Mourad et Zighoud Youcef.<br />

est devenue <strong>un</strong> immense bourbier.<br />

Pour ceux qui voulaient PAS DE PAIN, PAS DE LAIT<br />

rejoindre la ville par l’ouest, Il fallait faire le tour de plu-<br />

l’accès par la route d’El Menia sieurs boulangeries pour trou-<br />

était des plus risqués, selon les ver du pain. Hier, plusieurs<br />

propos de certains habitants de n’ont pas livré la moindre ba-<br />

Hamma Bouziane, Didouche guette. «Mes deux ouvriers,<br />

L<br />

es importantes chutes de neige qui se sont<br />

abattues dans la nuit de samedi à dimanche<br />

sur l’ensemble du territoire de la wilaya ont<br />

causé des désagréments aux riverains. Selon <strong>un</strong><br />

cadre de la Protection civile, «les intempéries<br />

ont bloqué toute activité dans les agglomérations<br />

situées le long du massif montagneux du nord.<br />

Les comm<strong>un</strong>es de Tassadane Haddada et Minar<br />

Zaraza, où l’ensemble des chemins comm<strong>un</strong>aux<br />

et des chemins de wilaya étaient paralysés». Plusieurs<br />

m<strong>un</strong>icipalités, pour ne citer que Hamala,<br />

Chigara, Beinen et Tassala Lamtaï, ont même été<br />

durement affectées par la poudreuse. La densité<br />

habitant la nouvelle ville Ali<br />

Mendjeli, étaient bloqués ce<br />

matin sur la route, c’est pour<br />

cela que nous n’avons pas<br />

travaillé aujourd’hui», regrette<br />

<strong>un</strong> boulanger, qui affirme que<br />

cette situation tend à se banaliser.<br />

Même chanson du côté<br />

des distributeurs de lait, dont<br />

la plupart se sont contentés<br />

de livrer leur marchandise au<br />

centre-ville. «Nous ne pouvons<br />

nous déplacer vers les hauteurs<br />

car la route est risquée»,<br />

affirme l’<strong>un</strong> d’eux. Le constat<br />

est le même chez les transporteurs,<br />

dont la majorité n’ont<br />

pas rejoint les stations de bus,<br />

laissant des usagers sur le carreau.<br />

Les mauvaises conditions<br />

météorologiques ont poussé<br />

aussi la plupart des établissements<br />

scolaires à fermer leurs<br />

portes. Une aubaine pour les<br />

écoliers, collégiens et lycéens,<br />

qui s’en sont donné à cœur joie<br />

en s’offrant des moments de<br />

joie sur le manteau blanc qui,<br />

il faut l’avouer, en dépit de tous<br />

les désagréments, a donné à la<br />

ville <strong>un</strong>e image que les amoureux<br />

des photos souvenir n’ont<br />

pas ratée. S. Arslan<br />

MILA<br />

Des populations en diffi culté<br />

en haute montagne<br />

de la neige était telle que des centaines d’enfants<br />

n’ont pu rallier leurs écoles par manque, voire<br />

absence totale de moyens de locomotion. La<br />

RN5A (Oued Athmania-Mila) à Ouled El Kaïm,<br />

la RN100 à Bouhatem et la RN77A à Tassadane<br />

Haddada reliant Ferdjioua à la wilaya de Jijel,<br />

étaient impraticables dans la matinée d’hier. «La<br />

circulation automobile a été majoritairement rétablie<br />

sur ces tronçons, à la faveur de la mise en<br />

œuvre systématique du dispositif de déneigement<br />

impliquant chasse-neige et engins de déblaiement<br />

des APC», souligne le même responsable.<br />

M. Boumelih<br />

BOUIRA<br />

Inquiétude des villageois<br />

de Bouira, étaient également<br />

coupés du reste du monde. La<br />

route reliant les deux hameaux<br />

au chef-lieu comm<strong>un</strong>al était<br />

bloquée pour cause d’amoncellement<br />

de neige. Les autorités<br />

locales ont mobilisé, dès les<br />

premières heures de la matinée,<br />

tous les moyens possibles pour<br />

dégager la route et permettre<br />

aux villageois d’accéder à la<br />

ville pour s’approvisionner en<br />

denrées alimentaires et en gaz<br />

butane, a précisé <strong>un</strong> élu à<br />

l’APC, contacté par téléphone.<br />

Celui-ci, qui a indiqué que la<br />

route a été ouverte à la circulation<br />

automobile, a précisé<br />

qu’<strong>un</strong>e demande a été faite aux<br />

responsables de la Société de<br />

distribution de gaz et d’électricité<br />

de Bouira pour pouvoir<br />

ouvrir <strong>un</strong> stock en gaz butane<br />

au niveau du parc comm<strong>un</strong>al de<br />

la région, et ce, pour faire face<br />

à la situation en cas d’alerte<br />

et de besoin, durant toute la<br />

période hivernale. Par ailleurs,<br />

à Takerboust, sur les hauteurs<br />

de la comm<strong>un</strong>e d’Aghbalou,<br />

la neige a provoqué de nombreux<br />

désagréments. Selon des<br />

villageois, les élèves n’ont pas<br />

pu rejoindre hier leur école,<br />

coincés par la neige. Notons<br />

que plusieurs axes routiers<br />

demeurent toujours fermés à<br />

toute circulation automobile,<br />

notamment les RN15 et 30<br />

reliant les deux wilayas, Bouira<br />

et Tizi Ouzou, bloquées au<br />

niveau du col de Tirourda et de<br />

Tizi n’Kouilal. Des perturbations<br />

ont été aussi enregistrées<br />

PHOTO : EL WATAN<br />

sur les RN18 et 8, et le CW<br />

127. Contacté par téléphone, le<br />

P/APC d’Ath Laâziz, au nord<br />

de Bouira, a indiqué que les<br />

autorités locales ont fait appel<br />

aux entreprises privées afin<br />

d’intervenir avec leurs moyens<br />

pour dégager les routes.<br />

Amar Fedjkhi<br />

L<br />

JIJEL<br />

Plusieurs routes<br />

de montagne<br />

coupées<br />

es fortes chutes de neige qui recouvre d’<strong>un</strong> manteau blanc les<br />

régions montagneuses de la wilaya de Jijel ont provoqué la<br />

coupure de plusieurs tronçons routiers et <strong>un</strong>e perturbation de<br />

la circulation sur d’autres. Ainsi, la RN77 reliant Jijel à El Eulma est<br />

bloquée au niveau du col de Tamentout, au sud de la comm<strong>un</strong>e de<br />

Djimla, de même que la RN105 reliant Djimla à Zeghaïa, au niveau<br />

du col de Fedoulès, au sud-est de Djimla. A l’ouest de la wilaya, c’est<br />

le CW137 entre Ziama Mansouriah et Erraguène qui est coupé au<br />

niveau de Bir Ghezala ainsi que les CW reliant Erraguène à Selma<br />

et Selma à Texenna. A l’est de la wilaya, la route reliant Sidi Marouf<br />

à Ouled Rabah est fermée à cause des amas de neige au niveau de<br />

Boutouil. La circulation est par contre difficile sur les axes reliant<br />

Chekfa à Bordj T’har, Ouled Askeur à Chahna et les mechtas Maïda<br />

à Indlou dans la comm<strong>un</strong>e de Ghebala. Des moyens de déneigement<br />

ont été, à cet effet, mobilisés dans les comm<strong>un</strong>es concernées de<br />

même que l’acquisition de 120 tonnes de sel. Ainsi, 20 engins des<br />

travaux publics et 5 chasse-neige sont actuellement à pied d’œuvre<br />

pour rouvrir les tronçons coupés et maintenir la circulation sur<br />

les principaux axes routiers. La wilaya a fait savoir que le plan de<br />

déneigement porte sur <strong>un</strong> total de 114 engins, dont 9 bulls, 35 chargeurs,<br />

21 rétro-chargeurs, 29 niveleuses, 12 pelles mécaniques, 3<br />

porte-engins et 5 chasse-neige. Le présent dispositif, assure-t-on, est<br />

maintenu durant toute la durée du bulletin météo spécial. Fodil S.<br />

SÉTIF<br />

Une partie<br />

de la région nord isolée<br />

es fortes chutes de neige, qui se sont abattues hier sur les diffé-<br />

L rentes localités de la wilaya de Sétif, ont recouvert la région d’<strong>un</strong><br />

épais manteau blanc. Elles ont rendu le sourire aux agriculteurs et<br />

gestionnaires des ressources hydriques, mais ont bloqué le réseau<br />

routier en de nombreux endroits. La circulation était ainsi fermée<br />

à Aïn Kébira, Amoucha, Bouandas, Aït Tizi, Aït Nawal M’zada, et<br />

dans d’autres agglomérations du nord de la wilaya. Une telle situation<br />

a isolé plusieurs villages et douars, notamment les bourgades montagneuses.<br />

L’activité économique a observé <strong>un</strong> temps mort. Plus de<br />

90% des établissements scolaires et administratifs n’ont pas ouvert<br />

leurs portes, tout comme l’aéroport où tous les vols ont été annulés.<br />

Selon <strong>un</strong> agent de Sonelgaz, les équipes d’intervention de l’entreprise<br />

ont, dans la nuit de samedi à dimanche, sauvé d’<strong>un</strong>e mort certaine 20<br />

familles intoxiquées au monoxyde de carbone (gaz brûlé) à Drakébila.<br />

D’après notre source, les citoyens habitent deux bâtiments publics<br />

dépourvus de cheminées collectives. Ces logements ont été réceptionnés,<br />

nous dit-on, dernièrement. Notons que la couche de neige<br />

a atteint dans certains endroits <strong>un</strong>e épaisseur de plus de 50 cm, alors<br />

que le thermomètre est descendu en dessous de zéro, dans la nuit de<br />

samedi à dimanche. Pour ne pas connaître les misères vécues par la<br />

population du nord de la wilaya qui avait souffert, l’année dernière,<br />

du manque de produits énergétiques (bonbonnes de gaz et gasoil), <strong>un</strong><br />

centre d’enfûtage est fonctionnel à Bougaâ. Pour le déneigement des<br />

axes routiers, notamment les RN5, 75 et 9, reliant Sétif à Bordj Bou<br />

Arréridj et Béjaïa, de nombreux engins de travaux publics des deux<br />

secteurs (privé et public) sont à cet effet réquisitionnés. En dépit des<br />

dispositions prises, les citoyens des zones enclavées, gardant toujours<br />

en mémoire la galère de l’hiver dernier, craignent la pénurie des<br />

produits alimentaires<br />

et<br />

énergétiques,<br />

d’autant plus<br />

que la vague<br />

de froid et<br />

les chutes de<br />

neige persisteront.<br />

Beniaïche<br />

Kamel


L<br />

SUR LE VIF<br />

El Watan - L<strong>un</strong>di 4 février 2013 - 7<br />

ALGER INFO<br />

LES INONDATIONS À ALGER-PLAGE<br />

Le quartier toujours<br />

sous la menace<br />

● Les habitants demandent <strong>un</strong>e prise en charge effective du problème, d’autant plus que<br />

les inondations qui touchent le quartier sont récurrentes.<br />

es inondations à Alger-Plage, dans<br />

la comm<strong>un</strong>e de Bordj El Bahri,<br />

sont récurrentes. Il ne passe pas<br />

de saison estivale sans que les habitations<br />

ne soient submergées par les<br />

torrents d’eaux, qui plus est provenant<br />

des canalisations des eaux usées.<br />

Le quartier le plus touché par ces<br />

inondations à caractère itératif est<br />

sans auc<strong>un</strong>e équivoque «Ihadène».<br />

La majorité des maisons situées dans<br />

cette partie de la comm<strong>un</strong>e est sujette aux<br />

inondations de manière systématique.<br />

A la moindre chute de pluie, les habitants<br />

s’attendent au pire. «Le problème<br />

des inondations au niveau de notre<br />

quartier remonte à plusieurs années,<br />

mais auc<strong>un</strong>e solution n’a été mise en<br />

œuvre par les pouvoirs publics afin<br />

d’y remédier d’<strong>un</strong>e manière définitive»,<br />

regrette <strong>un</strong> habitant du quartier, et d’ajouter<br />

: «Cette situation pénalisante n’a<br />

jamais fait l’objet d’<strong>un</strong>e prise en charge<br />

sérieuse de la part des pouvoirs publics.»<br />

Les plus<br />

nationalistes des<br />

Algériens fuient les<br />

programmes de<br />

l’Unique !<br />

Les habitants mettent en cause le réseau de canalisation défaillant<br />

Il y a quelques années, les autorités<br />

locales avaient entrepris des travaux d’envergure<br />

sur le réseau d’assainissement.<br />

Il était question, d’après les habitants,<br />

de refaire la canalisation principale qui<br />

traverse toute l’artère d’Alger-Plage, de la<br />

cité Cosider jusqu’aux Ondines.<br />

Malheureusement, ces travaux n’ont servi<br />

à rien, puisque l’année-même de la fin<br />

des travaux il y a eu des inondations<br />

comme si n’avait été entrepris.<br />

«Cette situation renseigne sur la nonfiabilité<br />

de l’étude réalisée en ce tempslà»,<br />

dira <strong>un</strong> résidant du quartier Ihadène.<br />

A chaque émission du bulletin météorologique,<br />

les habitants d’Alger-Plage<br />

sont dans <strong>un</strong>e angoissante attente.<br />

«A chaque fois que les intempéries arrivent,<br />

nous nous retrouvons seuls face<br />

aux eaux en furie», déclarent nos interlocuteurs.<br />

Les responsables locaux se sont illustrés,<br />

des années durant, par leur total désengagement<br />

face à ce problème qui mine la vie<br />

DILEMME<br />

de ces citoyens. Pour lutter contre les eaux<br />

qui envahissent leurs demeures, les habitants<br />

ont recours à des moyens dérisoires.<br />

En guise de rempart contre les inondations,<br />

des sacs remplis de sable sont disposés<br />

devant les maisons, généralement<br />

ces besaces résistent quelques heures<br />

seulement et finissent par céder sous la<br />

pression de la crue qui emporte tout sur<br />

son passage.<br />

Selon des habitants du quartier, le problème<br />

à Alger-Plage ne relève pas seulement<br />

de l’entretien des canalisations<br />

qui laisse d’ailleurs à désirer, il est<br />

également d’ordre topographique, «toute<br />

cette partie de la comm<strong>un</strong>e est située sous<br />

le niveau de la mer», nous précise-t-on.<br />

Afin de connaître la stratégie adoptée par<br />

le nouveau staff m<strong>un</strong>icipal devant solutionner<br />

le problème, nous avons essayé à<br />

maintes reprises d’avoir <strong>un</strong> entretien avec<br />

les responsables de l’APC, mais nos multiples<br />

tentatives sont restées sans suite.<br />

K. Saci<br />

PHOTO : EL WATAN<br />

COMMERCE : PLUS DE 1000<br />

LOCAUX COMMERCIAUX<br />

FERMÉS<br />

La Direction du commerce de la<br />

wilaya d’Alger (DCP) a procédé,<br />

au cours de l’année 2012, à la<br />

fermeture de 1079 locaux<br />

commerciaux, à l’issue de près<br />

de 200 000 interventions sur le<br />

territoire de la wilaya, a-t-on<br />

appris, dimanche, auprès de<br />

cette direction. Ces<br />

interventions, qui ont touché les<br />

activités de production, de<br />

distribution et de ventes en gros<br />

et au détail, ont donné lieu<br />

également à la saisie de plus de<br />

84 tonnes de marchandises<br />

impropres à la consommation ou<br />

non conformes à la<br />

réglementation en vigueur,<br />

d’<strong>un</strong>e valeur de 38 millions de<br />

dinars, a précisé à l’APS le<br />

responsable du contrôle au<br />

niveau de la DCP, Mohamed<br />

Hadjal. L’absence d’hygiène, la<br />

vente de produits impropres à la<br />

consommation, le défaut<br />

PHOTO : LYES H.<br />

EL ACHOUR<br />

LES ROUTES TOUJOURS<br />

IMPRATICABLES<br />

n dépit des écrits dans la presse et des «appels de détresse»<br />

E des habitants de la localité d’El Achour, la situation n’a<br />

pas changé d’<strong>un</strong> iota. En effet, la route principale menant d’El<br />

Achour vers la cité AADL de Sebbala est toujours quasiment<br />

impraticable, continuant à causer d’innombrables désagréments<br />

aux automobilistes, forcés de subir des bouchons interminables.<br />

«Voyez vous-même, les élus locaux que nous avons choisis pour<br />

prendre en charge nos revendications n’ont même pas pris la<br />

peine de résoudre ce problème. La route est toujours impraticable<br />

en dépit de nos appels de détresse», lance <strong>un</strong> habitant.<br />

Un autre renchérit : «Les élus de cette m<strong>un</strong>icipalité n’ont jamais<br />

mis les pieds dans notre cité depuis leur élection comme si,<br />

aujourd’hui, ils ne sont pas concernés par nos problèmes.»<br />

Les habitants de cette cité en appellent au wali délégué de la<br />

circonscription administrative de Draria et au wali d’Alger<br />

afin d’exiger des élus la réfection de la route et mettre <strong>un</strong> terme<br />

aux souffrances des résidants. Un autre problème, et non des<br />

moindres, est soulevé par les habitants de la cité AADL de Sebbala.<br />

Il s’agit de celui du transport en comm<strong>un</strong> qui fait défaut<br />

depuis quelque temps. «Les transports en comm<strong>un</strong> ont déserté<br />

cette ligne à cause des embouteillages. A présent, seuls <strong>un</strong> ou<br />

deux bus font la navette, mais il faut patienter plus de deux<br />

heures pour rallier Aïn Allah. Vous avez aussi, bien sûr, la possibilité<br />

de faire appel à <strong>un</strong> taxi clandestin à raison de 200 DA la<br />

course», se désole notre vis-à-vis. N. K.<br />

AÏN NAÂDJA<br />

BAGARRES ENTRE<br />

COMMERÇANTS INFORMELS<br />

es habitants de Aïn Naâdja, dans la comm<strong>un</strong>e de Gué de<br />

L Constantine, n’en peuvent plus de ces interminables rixes<br />

entre commerçants informels. Il y a quelques jours, <strong>un</strong>e énième<br />

bagarre a éclaté entre je<strong>un</strong>es vendeurs. M<strong>un</strong>is de sabres et de<br />

gourdins, ils ont semé <strong>un</strong>e véritable panique parmi les citoyens,<br />

nombreux à venir faire leurs emplettes. L’incident a failli tourner<br />

au drame, n’était l’intervention de certains commerçants et<br />

autres citoyens qui se sont interposés pour éviter le pire. La bagarre<br />

avait pour cause <strong>un</strong> malentendu entre vendeurs concernant<br />

l’espace à exploiter pour étaler leurs marchandises, selon des<br />

témoins. Un problème qui perdure depuis des années et qui est<br />

<strong>un</strong> véritable casse-tête en raison de la récurrence des confrontations<br />

entre commerçants illégaux. Une situation conflictuelle<br />

qui empire à cause du nombre de vendeurs en constante augmentation.<br />

En fait, on apprend que certains commerçants sont<br />

originaires de la comm<strong>un</strong>e de Gué de Constantine, alors que<br />

d’autres viennent de Baraki et des Eucalyptus. Les habitants ont<br />

exprimé leur ras-le-bol à cause de ces rixes, mais admettent toutefois<br />

le grand service que leur rend ce marché. Il est à préciser<br />

que ce marché informel a été éradiqué dans <strong>un</strong> premier temps,<br />

puis les vendeurs sont revenus occuper les lieux, et ce, faute<br />

d’<strong>un</strong> espace aménagé ou de locaux commerciaux en mesure de<br />

leur éviter <strong>un</strong> chômage forcé. Dans ce marché situé à la cité des<br />

720 Logements, les commerçants proposent notamment des<br />

fruits et légumes et autres articles de ménage. D. G.<br />

24 HEURES<br />

d’affichage des prix et<br />

l’étiquetage constituent les<br />

principales causes de ces<br />

infractions sanctionnées par<br />

cette direction. La valeur des<br />

transactions commerciales sans<br />

facturation a, quant à elle,<br />

dépassé 1,5 milliard de dinars,<br />

selon la même source.<br />

JARDIN D’ESSAI : ESPACE<br />

DÉDIÉ AUX ZONES HUMIDES<br />

Le Jardin d’essai du Hamma<br />

(Alger) compte <strong>un</strong> nouvel espace<br />

dédié aux zones humides,<br />

connues pour leur richesse<br />

végétale et animale, <strong>un</strong>ique en<br />

son genre. Ce nouvel espace<br />

comprend, dans <strong>un</strong>e première<br />

phase, 30 variétés végétales et<br />

plusieurs espèces animales<br />

locales, a précisé à l’APS, M me<br />

Kenza Benmerri, chargée de la<br />

gestion de la biodiversité au<br />

Jardin d’essai du Hamma, en<br />

marge des portes ouvertes<br />

organisées à l’occasion de la<br />

Journée mondiale des zones<br />

humides (2 février). Cet espace a<br />

été créé en vue de sensibiliser<br />

sur l’importance de la protection<br />

des zones humides, qui<br />

contribuent à la préservation de<br />

l’équilibre des écosystèmes, a<br />

souligné la responsable, mettant<br />

en exergue les efforts actuels<br />

pour l’agrandissement de cet<br />

espace.<br />

BAB EZZOUAR : REVOILÀ<br />

L’INFORMEL<br />

L’informel est de retour dans la<br />

comm<strong>un</strong>e de Bab Ezzouar. Les<br />

abords du marché du 8 Mai 1945<br />

sont de nouveau squattés. Des<br />

étals sont installés sur la route<br />

dégradée qui mène au marché<br />

comm<strong>un</strong>al. Le lieu s’est<br />

transformé en décharge à ciel<br />

ouvert. Des gravats, des<br />

bouteilles en plastique, des<br />

sachets et des cartons<br />

s’amoncellent tout autour du<br />

marché couvert. Les riverains<br />

dénoncent l’indifférence des<br />

autorités locales.


D<br />

urant l’année 2012, les services<br />

de la police judiciaire<br />

de l’Est ont enregistré 85<br />

595 affaires de crimes et délits,<br />

soit 50 % de l’ensemble global à<br />

l’échelle nationale, selon le bilan<br />

de cette année dans la région, dont<br />

<strong>un</strong>e copie nous a été transmise, et<br />

qui englobe 15 wilayas, soit 11<br />

475 693 habitants.<br />

De ce nombre d’affaires, 53324<br />

ont été traitées, incriminant 60<br />

425 personnes dont 3082 mineurs.<br />

La wilaya de Constantine est classée<br />

première avec 10 081 affaires,<br />

suivie par celle de Sétif, avec 8<br />

050 affaires, puis Batna avec 7233<br />

affaires et enfin les wilayas de<br />

Annaba et Tébessa avec respectivement<br />

6453 et 6 553 affaires.<br />

Le rapport indique que 60 416<br />

affaires sont liées à l’atteinte<br />

aux personnes et aux biens publics,<br />

soit <strong>un</strong> taux de 70.58 % de<br />

l’ensemble des affaires de crimes<br />

et délits enregistrées durant l’année<br />

2012. Concernant l’atteinte<br />

aux personnes, le comm<strong>un</strong>iqué<br />

montre que l’on a enregistré en<br />

2012 31669 cas, soit <strong>un</strong>e augmentation<br />

par rapport à 2011, où<br />

l’on a dénombré 28 042 cas. Il est<br />

à relever que, selon le document<br />

en notre possession, le meurtre a<br />

connu <strong>un</strong>e légère baisse puisque<br />

l’on compte 99 affaires en 2012<br />

contre 101 en 2011. Par contre,<br />

les affaires d’atteinte aux biens<br />

publics est en hausse notamment,<br />

le vol de véhicules, qui a connu<br />

<strong>un</strong>e augmentation durant l’année<br />

2012 avec <strong>un</strong> total de 762 affaires<br />

El Watan - L<strong>un</strong>di 4 février 2013 - 7<br />

RÉGION EST<br />

BILAN DE LA POLICE JUDICIAIRE 2012 À L’EST<br />

Recrudescence de la criminalité<br />

● Les wilayas de Constantine, de Sétif et de Annaba trônent sur le podium des crimes et délits.<br />

contre 728 en 2011. Et c’est la wilaya<br />

de Constantine qui est leader<br />

en la matière avec 146 affaires,<br />

Sétif se trouve en deuxième position<br />

avec 100 affaires, Annaba<br />

avec 83 affaires et enfin Batna<br />

avec 61 affaires. Notons que l’ensemble<br />

des affaires enregistrées<br />

dans ce même volet (atteinte aux<br />

biens publics) est estimé à 28 747<br />

en 2012 contre 26 536 en 2011.<br />

En outre, les crimes économiques<br />

sont aussi en hausse, comparés à<br />

l’année précédente, puisque les<br />

services ont traité ont traité 1031<br />

affaires, dont 165 affaires de<br />

contrebande en 2012 contre 920<br />

affaires en 2011, dont 140 affaires<br />

de contrebande. Dans le cadre de<br />

la lutte contre le trafic de drogue,<br />

si l’on compte 2293 affaires en<br />

2011 dans la région est du pays, le<br />

nombre a augmenté de 31,22% en<br />

2012, puisqu’il atteint le chiffre de<br />

3009. ainsi l’on a 567 à Annaba,<br />

449 à Sétif et 288 à Constantine.<br />

Ce sont 164, 3 kg de drogue saisis<br />

à Batna, 163,1 kg à Tébessa et<br />

101,4 kg à Bejaia. Par ailleurs, les<br />

services de la prévention routière<br />

et la sécurité des routes ont comptabilisé<br />

21 087 délits routiers,<br />

établi 228 210 amendes, et retiré<br />

40 324 permis; 4 638 véhicules<br />

ont été mis en fourrière. En ce<br />

qui concerne les accidents de la<br />

circulation, qui ont <strong>un</strong>e légère<br />

régression de 4,47 %, les mêmes<br />

services déclarent que 5984 accidents<br />

ont eu lieu en 2012, faisant<br />

234 morts et 7461 blessés.<br />

O. -.S. Merrouche<br />

BISKRA<br />

Leïla Legmar, <strong>un</strong>e femme et <strong>un</strong>e plume<br />

passionnées<br />

près avoir présenté, à la librairie générale<br />

A d’El Biar à Alger, son premier recueil de<br />

poésie intitulé «Plume passionnée», paru en<br />

France aux éditions Edilivre, Leïla Legmar a<br />

tenu à faire <strong>un</strong> crochet par Biskra, où elle a vécu<br />

durant plus de 20 ans, avant de regagner Lyon<br />

où elle vit actuellement. La semaine dernière,<br />

elle a animé <strong>un</strong>e séance de vente-dédicace au<br />

club des retraités de l’éducation nationale de la<br />

Reine des Ziban. D’emblée, ce bout de femme,<br />

véritable pile électrique tant elle déborde<br />

d’énergie comm<strong>un</strong>icative, s’affirme comme<br />

<strong>un</strong>e grande poétesse maîtrisant parfaitement<br />

les langues arabe et française. Née en 1946<br />

à Bougaâ d’<strong>un</strong> père ayant été mobilisé pour<br />

les Première et Seconde guerres mondiales et<br />

jouissant de ce fait de la double nationalité, elle<br />

a quitté l’Algérie en décembre 1993 au plus<br />

fort des turbulences politico-religieuses parce<br />

que, dit-elle, «on voulait m’imposer <strong>un</strong> nouveau<br />

mode de vie.» Après avoir obtenu ses diplômes<br />

en informatique et réussi ses concours de recrutement,<br />

elle a travaillé au quai d’Orsay à Paris.<br />

Puis, elle a passé quelques années en Egypte<br />

et à Bahreïn aux ambassades de France. Son<br />

amour de la langue et <strong>un</strong>e sensibilité à fleur<br />

de peau la poussent alors à écrire des poèmes<br />

164, 3 kg de drogue saisis à Batna<br />

CONSTANTINE<br />

MISE EN PLACE D’UN DISPOSITIF DE VEILLE<br />

ET DE SUIVI DES INTEMPÉRIES<br />

Un dispositif de veille et de suivi des intempéries a été mis en place<br />

hier par les autorités locales, apprend on auprès de la cellule de<br />

comm<strong>un</strong>ication de la wilaya de Constantine. Selon la même source,<br />

ce dispositif regroupant des intervenants représentant l’APC, les<br />

travaux publics, la direction de l’énergie et des mines, etc.) a pour<br />

mission «l’intervention rapide et efficace en matière de déneigement<br />

des voies et des routes et le déplacement et l’approvisionnement de<br />

la population en gaz butane et en denrées alimentaires dans les<br />

sur tous les thèmes de la vie : le pays natal, les<br />

instants indélébiles de son enfance, la famille,<br />

les enfants, la nature, la mère, le soleil, la foi,<br />

la mort, le silence, la nostalgie, l’amitié, la tolérance<br />

et l’amour. Ce sentiment-là, l’amour qui<br />

demeure pour elle l’ultime quête de toute vie<br />

«étant entendue que l’amour de soi, des autres<br />

et de la vie aide à forcer la chance à s’occuper<br />

de nous», dit-elle, est à la source de son appétit<br />

de la vie et de l’écriture. Même la défection<br />

de la muse, compagne inévitable et maîtresse<br />

parfois récalcitrante des poètes ciseleurs de la<br />

langue et esthètes des émotions indicibles, inspire<br />

Leïla Legmar. Dame au grand cœur, fidèle<br />

à ses amis d’enfance tout autant qu’à ses émois<br />

de femme amoureuse impénitente de l’Algérie,<br />

elle offre aux amateurs de poésie <strong>un</strong>e œuvre de<br />

135 pages remplie de tendres passions et dénotant<br />

d’<strong>un</strong>e grande expérience des humains et de<br />

la houle insondable qui les meut de l’intérieur.<br />

«Plume passionnée» est incontestablement <strong>un</strong><br />

condensé poétisé de sa vie et de ce que celle-ci<br />

lui a apporté de beaux et de sublimes mais aussi<br />

de regrettables et de douloureux. Maintenant<br />

que l’Algérie a retrouvé son appétence pour les<br />

arts et la littérature, Leïla Legmar aspire à trouver<br />

<strong>un</strong> éditeur national pour <strong>un</strong>e seconde œuvre<br />

PHOTO: ARCHIVES/EL WATAN<br />

chefs-lieux des comm<strong>un</strong>es ainsi qu’au niveau des localités les plus<br />

isolées du territoire de la wilaya ». Plus de 500 agents équipés sont<br />

mobilisés afin de mener à bien les opérations de balayage, de salage<br />

et bien d’autres travaux ; les moyens matériels sont 4 chasseneiges,<br />

6 chargeurs, 8 niveleuses et 6 camions. Nous saurons<br />

également que 6 151 bombonnes de gaz avaient été distribuées sur<br />

l’ensemble des comm<strong>un</strong>es de la wilaya auparavant, et 7700 autres<br />

l’ont été également durant la journée d’hier. O. -S. M.<br />

poétique qui est en gestation, car, «même si je<br />

vis en France, mon cœur est toujours algérien,<br />

mes pensées son toujours destinées à l’Algérie<br />

et je veux aller à la rencontre de mes lecteurs<br />

naturels.», a-t-elle confié. Hafedh Moussaoui<br />

L<br />

KHENCHELA<br />

Le ras-le-bol des<br />

habitants de M’sara<br />

es habitants de la comm<strong>un</strong>e de M’sara, relevant<br />

de la daïra de Bouhmama, à 75 km de Khen-<br />

chela, sont en colère, à cause des perturbations<br />

dans le réseau Mobilis, seul réseau mobile existant<br />

dans la comm<strong>un</strong>e, ainsi que celui du téléphone fixe et<br />

la connection à Internet. Ils n’ont plus auc<strong>un</strong> moyen<br />

de comm<strong>un</strong>ication, ce qui malheureusement plonge<br />

leur comm<strong>un</strong>e dans l’isolement total. Cela les oblige<br />

aussi à se déplacer aux comm<strong>un</strong>es limitrophes pour<br />

faire des appels téléphoniques, surtout dans les cas<br />

urgent.<br />

Nos interlocuteurs ne savent plus quoi faire devant<br />

ces perturbations à répétition, surtout lorsqu’il fait<br />

mauvais temps. Ils expriment leur ras-le-bol quant à<br />

leur isolement. Certains diront ceci : «Nous sommes<br />

privés de comm<strong>un</strong>ication, notre vie est suspendue<br />

à <strong>un</strong> coup de fil. Cette situation est inadmissible. Il<br />

s’agit d’<strong>un</strong>e panne quelque part. Nous avons posé le<br />

problème à maintes reprises. Mais les responsables<br />

concernés n’ont pas l’intention de le régler définitivement.<br />

Nos multiples démarches sont restées lettre<br />

morte face a <strong>un</strong>e lenteur dans la réparation de cette<br />

panne qui nous cause beaucoup de désagréments.»<br />

Les habitants souffrent aussi des coupures récurrentes<br />

d’électricité s’étalant parfois sur plusieurs heures<br />

dans la journée. Ce qui malencontreusement génère<br />

de sérieuses tracasseries. «Ce problème nous rend la<br />

vie difficile, car il complique davantage la situation»,<br />

disent-ils<br />

Ils demandent <strong>un</strong>e intervention urgente de la part des<br />

responsables concernés pour mettre <strong>un</strong> terme à ces<br />

problèmes qui ont trop duré. Pour rappel, ces problèmes<br />

ont été relevés à plusieurs reprises dans nos<br />

précédentes livraisons. Les responsables concernés<br />

nous ont affirmé que le problème de perturbations<br />

du réseau téléphonique réside dans les défaillances<br />

au niveau de câbles électriques. et celui des coupures<br />

d’électricité au transformateur d’énergie électrique,<br />

en service, qui est de faible capacité par rapport au<br />

nombre de foyers alimentés. Mais les promesses des<br />

responsables n’ont, à ce jour, pas été tenues, selon des<br />

habitants de ladite comm<strong>un</strong>e. Kaltoum Rabia<br />

BATNA<br />

21 accidents<br />

en <strong>un</strong>e semaine<br />

es services de la Protection civile de la wilaya de<br />

L Batna ont enregistré, durant la semaine écoulée,<br />

21 accidents de la circulation, qui ont fait <strong>un</strong> mort, <strong>un</strong><br />

quadragénaire, et 33 blessés. L’accident mortel a eu<br />

lieu sur la RN3 reliant Batna à Ain Touta. Le conducteur<br />

du véhicule touristique, de marque Renault type<br />

Clio, a perdu le contrôle de la voiture ; suite à quoi<br />

cette dernière a fait plusieurs tonneaux. Il est à noter<br />

que la majorité de ces accidents sont la conséquence<br />

de dérapages et de renversements des véhicules. En<br />

outre, <strong>un</strong>e voiture de marque Peugeot type 306, a été<br />

carbonisée dans le quartier périphérique de Kechida.<br />

Par ailleurs, <strong>un</strong> incendie a ravagé la cuisine d’<strong>un</strong><br />

appartement, sis à la cité 200 logements, dans la<br />

comm<strong>un</strong>e de Barika (80 kilomètres au sud-ouest du<br />

chef-lieu de wilaya). Selon la maîtresse de maison,<br />

l’incendie s’est déclaré suite à <strong>un</strong>e fuite de gaz provenant<br />

du tube en plastique qui alimentait la gazinière<br />

(tabo<strong>un</strong>a). S. M.<br />

SOUK AHRAS<br />

Spéculation sur les<br />

imprimés en langue<br />

française à l’état civil<br />

es formulaires en langue française ont disparu de<br />

L l’état civil de Souk Ahras et leur délivrance par les<br />

préposés aux guichets est quasiment impossible. Ceci<br />

est de rigueur pour le citoyen lambda. Hier, alors que<br />

tous les employés desdits services affichaient <strong>un</strong> niet<br />

catégorique à l’adresse de tous les demandeurs, <strong>un</strong> citoyen<br />

provocateur, déçu par cette situation qui prévaut<br />

depuis des semaines, s’est détaché de la foule pour<br />

quelques minutes et est revenu peu après avec des documents<br />

vierges à la main droite. «Voici le papier que<br />

vous cachiez», a-t-il dit. A. Djafri


REGGANE<br />

225 kg de kif<br />

traité<br />

abandonnés<br />

dans <strong>un</strong> camion<br />

Les éléments de la brigade<br />

de la Gendarmerie nationale<br />

de Zaouiet Ko<strong>un</strong>ta ont saisi,<br />

hier à 11 heures, <strong>un</strong>e quantité<br />

de 225 kg de kif traité,<br />

dissimulée sous des sacs<br />

de ciment dans <strong>un</strong> camion<br />

semi-remorque de marque<br />

Chacman. Agissant sur<br />

information faisant état d’<strong>un</strong><br />

camion suspect en stationnement<br />

sur la RN 6 entre la<br />

localité de Zaouiet Ko<strong>un</strong>ta<br />

et celle de Réggane, les gendarmes<br />

ont procédé à <strong>un</strong>e<br />

fouille qui s’est soldée par la<br />

saisie de la marchandise prohibée.<br />

Selon les premières<br />

informations le ou les trafiquants<br />

auraient abandonné<br />

leur camion et sa cargaison<br />

à la suite d’<strong>un</strong>e panne<br />

mécanique alors qu’ils se<br />

dirigeaient soit vers Réggane,<br />

soit vers Tamanrasset.<br />

L’enquête suit toujours son<br />

cours. A. A.<br />

MOSTAGANEM<br />

Un médecin<br />

agresse son<br />

collègue<br />

Stupéfiante est la mésaventure<br />

que vient de vivre<br />

<strong>un</strong> médecin du secteur<br />

sanitaire de Benabdlemalek<br />

Ramdane, comm<strong>un</strong>e côtière<br />

se trouvant à 30 km à l’est<br />

de Mostaganem. Selon des<br />

sources concordantes, le<br />

fonctionnaire aurait été<br />

agressé par <strong>un</strong> de ses collègues<br />

travaillant à la polyclinique<br />

de Sidi Lakhdar.<br />

L’agresseur aurait également<br />

brisé les vitres d’<strong>un</strong>e<br />

fenêtre du dispensaire où<br />

travaille son collègue. Ce<br />

dernier a été ausculté suite<br />

à l’agression et son état<br />

aura entraîné <strong>un</strong> arrêt de<br />

travail de 10 jours. Il semblerait<br />

que des relations professionnelles<br />

tendues entre<br />

le médecin agressé et <strong>un</strong>e<br />

collègue travaillant dans<br />

le même service seraient à<br />

l’origine de ce déplorable<br />

incident. En s’interposant<br />

pour régler ce différend,<br />

que nos sources qualifient<br />

de purement professionnel,<br />

le médecin à l’origine de<br />

l’agression s’est rendu coupable,<br />

ce qui a entraîné <strong>un</strong>e<br />

sanction conservatoire dans<br />

l’attente de la décision que<br />

ne manquera pas de prendre<br />

la direction de la Santé ainsi<br />

que le Conseil de l’Ordre des<br />

médecins. De son côté, le<br />

médecin victime de l’agression,<br />

complètement déstabilisé<br />

par cet acte, a déposé<br />

plainte auprès des services<br />

de la Gendarmerie nationale<br />

de Benabdelmalek<br />

Ramdane. Au sein du corps<br />

médical et de la population<br />

de la comm<strong>un</strong>e qui est régulièrement<br />

en contact avec<br />

le médecin agressé, c’est la<br />

consternation. Y. A.<br />

El Watan - L<strong>un</strong>di 4 février 2013 - 7<br />

RÉGION OUEST<br />

MASCARA<br />

Grève dans l’Éducation<br />

à l’appel de l’UNPEF<br />

L<br />

● Les syndicalistes justifient leur action, entre autres,<br />

par «le non-respect de la loi dans la gestion des affaires<br />

des fonctionnaires du secteur».<br />

e conseil de wilaya de<br />

l’Union nationale des<br />

personnels de l’Educa-<br />

tion et de la formation (Unpef)<br />

de Mascara a décidé d’observer<br />

aujourd’hui <strong>un</strong> mouvement<br />

de grève d’<strong>un</strong>e journée<br />

appuyé par <strong>un</strong> rassemblement<br />

de protestation, à 14 h de<br />

la même journée, devant le<br />

siège de l’Éducation de la<br />

wilaya de Mascara. Les syndicalistes<br />

justifient leur action<br />

par «l’absence de réponse favorable<br />

de la part des responsables<br />

locaux de l’Éducation<br />

aux revendications légitimes<br />

soulevées par le bureau de<br />

wilaya de l’Unpef, le non-respect<br />

de la loi dans la gestion<br />

des affaires des fonctionnaires<br />

du secteur, la multiplication<br />

des erreurs administratives,<br />

le non-respect des conseils<br />

de discipline et le non-respect<br />

des droits de l’activité syndicales<br />

dans les établissements<br />

scolaires».<br />

Le bureau de wilaya de<br />

l’Unpef n’hésite pas à tirer à<br />

boulets rouges sur le directeur<br />

de l’Éducation qui «n’a pas<br />

tenu ses engagements aux<br />

questions liées à l’application<br />

des sanctions, plus précisément<br />

celles correspondant au<br />

1 er et 2 ème degrés, conformément<br />

à la Loi 06/03». Parallèlement,<br />

les syndicalistes ont<br />

dénoncé l’état de dégradation<br />

avancée «de plusieurs établissements<br />

scolaires et l’absence<br />

de chauffage dans certains<br />

autres».<br />

Le mouvement de grève, précise<br />

le syndicat, sera suivi<br />

d’<strong>un</strong>e série de mouvements<br />

de protestation au niveau de<br />

l’ensemble des établissements<br />

scolaires jusqu’à la prise en<br />

charge de l’ensemble des revendications<br />

locales et nationales.<br />

Souag Abdelouahab<br />

BÉCHAR<br />

Le barrage de Djorf Torba<br />

est à revaloriser<br />

Le barrage de Djorf Torba (50 km à l’extrême ouest de Béchar)<br />

a Journée mondiale des Zones humides,<br />

L célébrée samedi à Béchar sous le slogan<br />

«Les zones humides protègent notre eau», a<br />

été marquée par l’organisation d’<strong>un</strong>e modeste<br />

excursion au barrage de Djorf Torba (50 km<br />

à l’extrême ouest de Béchar), initiée par la<br />

Conservation des Forêts.<br />

La direction de l’Environnement, la cellule<br />

de proximité et de solidarité de la comm<strong>un</strong>e<br />

d’Abadla rattachée à l’ADS, les Scouts musulmans,<br />

l’association Info.com, partenaires des<br />

collectivités locales figurent parmi les participants<br />

à cette journée. Et pour la première fois,<br />

<strong>un</strong> groupe de 20 écoliers du primaire et du<br />

secondaire ainsi qu’<strong>un</strong> groupe d’<strong>un</strong>e quinzaine<br />

d’enfants assistés ont pris part à cette excursion.<br />

Transportés par autocar, ces enfants émerveillés<br />

ont pu découvrir sur place <strong>un</strong>e exposition photos<br />

de la fa<strong>un</strong>e et de la flore.<br />

La découverte du site hydraulique (360 millions<br />

de m3 d’eau) a été <strong>un</strong>e joie pour ces enfants qui<br />

n’ont jamais visité cet endroit calme, loin des<br />

agitations urbaines. Cette visite du barrage de<br />

Djorf Torba a été suivie par des actions de nettoyage<br />

des abords du campement des visiteurs<br />

et d’<strong>un</strong>e opération de chaulage des arbres. Mais<br />

la carence la plus visible déplorée d’ailleurs par<br />

les participants à cette journée reste incontestablement<br />

la désolation des lieux où l’environnement<br />

pourtant humide se caractérise par la<br />

quasi-inexistence de verdure et reboisement,<br />

aux abords des rives du site.<br />

Les participants à cette journée n’ont pas manqué<br />

d’insister en particulier sur la valorisation<br />

de l’ouvrage hydraulique dans le cadre de projets<br />

de l’écotourisme.<br />

Ils ont mis l’accent sur la nécessité d’engager<br />

<strong>un</strong>e vaste opération de reboisement des lieux<br />

et surtout d’encourager les investisseurs à<br />

venir s’installer dans cet endroit offrant des<br />

conditions climatiques adéquates dans le but<br />

précisément de créer des espaces de détente et<br />

de loisirs qui manquent énormément à Béchar.<br />

M. Nadjah<br />

PHOTO : DR<br />

SIDI BEL ABBÈS<br />

Les auteurs<br />

d’<strong>un</strong> enlèvement de<br />

2 je<strong>un</strong>es fi lles arrêtés<br />

D<br />

eux personnes impliquées dans l’enlèvement de deux<br />

je<strong>un</strong>es filles <strong>un</strong>iversitaires ont été interpellées avant-hier<br />

par la Gendarmerie nationale au niveau de la ferme «Si<br />

Youcef», dans la localité de Sidi Khaled, située à 11 kilomètres à<br />

l’ouest du chef-lieu de la wilaya. Selon le groupement de la Gendarmerie<br />

nationale, les deux mis en cause, agés de 24 et 30 ans,<br />

auraient accompli leur forfait en plein centre-ville de Sidi Bel<br />

Abbès en embarquant les deux je<strong>un</strong>es filles à bord d’<strong>un</strong> camion<br />

frigorifique de marque JAC avant de les conduire vers la localité<br />

de Sidi Khaled.<br />

Alertés grâce au numéro vert 10-55, les gendarmes, qui ont<br />

déployé plusieurs de leurs <strong>un</strong>ités à travers la localité de Sidi Khaled,<br />

sont parvenus à retrouver les deux filles et à mettre la main<br />

sur leurs ravisseurs. Ces derniers, déférés hier devant le parquet<br />

de Sidi Bel Abbès, ont été mis en examen. M. Abdelkrim<br />

TIARET<br />

Deuxième tentative<br />

de suicide d’<strong>un</strong> prisonnier<br />

L<br />

e dénommé B.H., 32 ans, détenu à la maison d’arrêt de Ksar-<br />

Chellala, 116 km à l’est du chef-lieu de wilaya de Tiaret, a tenté<br />

de se suicider avant-hier soir dans sa cellule en plantant <strong>un</strong>e grosse<br />

aiguille dans sa poitrine. L’incident a valu à la victime de graves<br />

blessures et <strong>un</strong>e grande peur panique. Evacué <strong>un</strong>e première fois<br />

vers l’EPH de Bordj Bo<strong>un</strong>aama, il a été finalement orienté vers<br />

le CHU d’Alger ou il a été pris en charge. Nous ignorons, face au<br />

mutisme des autorités judiciaires, le véritable mobile de cet acte<br />

désespéré. A. F.<br />

Désillusion chez les<br />

utilisateurs de la carte Chifa<br />

B<br />

ien que 200 000 personnes soient en possession de la carte<br />

Chifa, beaucoup d’autres, qui attendaient avec impatience<br />

son utilisation nationale depuis hier dimanche, en ont eu pour<br />

leur compte. Après s’être présentés devant les guichets pour activer<br />

la puce, les détenteurs de la carte immatriculés à Alger n’ont<br />

pu accomplir ce geste simple car il leur faudra encore <strong>un</strong> déplacement<br />

au siège de la caisse auprès de laquelle ils sont déclarés.<br />

Plutôt <strong>un</strong>e désillusion qui a pris au dépourvu plusieurs assurés<br />

qui ne s’attendaient pas à <strong>un</strong> tel couac après tant de bruit fait autour<br />

de sa généralisation. Un acte bureaucratique que certains ont<br />

exprimé de vive voix car à quoi rime généralisation si les guichetiers<br />

ne pourront accéder directement au fichier national ? A. F.<br />

CHLEF<br />

Les hôpitaux s’équipent<br />

L<br />

e secteur de la Santé sera doté prochainement de cinq ambulances<br />

médicalisées destinées aux hôpitaux et établissements<br />

de soins de proximité. L’information a été annoncée récemment<br />

lors de la présentation du bilan annuel de la Direction de la santé<br />

publique. A cela s’ajoute l’acquisition des équipements médicaux<br />

pour la nouvelle polyclinique de Beni Haoua, sur le littoral est. Sur<br />

le plan des infrastructures, il est prévu la réalisation de sept <strong>un</strong>ités<br />

de dépistage et de suivi dans les établissements scolaires, ainsi que<br />

la réhabilitation des locaux de l’école paramédicale de Chettia.<br />

Ces projets viennent s’ajouter aux établissements hospitaliers<br />

inaugurés en 2012, tels l’hôpital de 240 lits de Chlef, l’hôpital psychiatrique<br />

de Ténès et les <strong>un</strong>ités médico-chirurgicales de Boukadir<br />

et de Ténès. Selon les services de Santé, ces nouvelles structures<br />

ont permis de renforcer les capacités d’accueil et de soins dans les<br />

grands centres urbains et les zones enclavées. A. Yechkour<br />

TISSEMSILT<br />

Le réseau électrique renforcé<br />

L<br />

’autonomie énergétique de la wilaya de Tissemsilt sera prochainement<br />

renforcée par la mise en service de 3 transformateurs<br />

qui éviteront désormais les coupures qui, bien que moindres<br />

depuis <strong>un</strong> certain temps, n’en sont pas moins fréquentes. Il s’agit<br />

de ceux de Tissemsilt (220/60 KV) et de Bordj Bo<strong>un</strong>ama (330/KV)<br />

qui seront opérationnels dans les prochains jours alors qu’à Teniet<br />

El Had, les citoyens devront patienter jusqu’au mois de juin pour<br />

voir leur calvaire atténué sur le plan de l’énergie électrique. Selon<br />

M. Reguieg, directeur de l’Energie et des Mines, le taux d’électrification<br />

au niveau de la wilaya dépasse les 80%. Ali Ben.


LES HABITANTS DE LA CITÉ ABID<br />

ALI RÉCLAMENT LE TRANSPORT<br />

Les habitants de la cité Abid Ali,<br />

située à l’ouest de la ville de Sétif,<br />

réclament <strong>un</strong>e ligne de transport<br />

directe vers le centre-ville.<br />

Toujours selon nos interlocuteurs,<br />

la programmation d’<strong>un</strong> bus au niveau<br />

de la ligne suburbaine n°58, pourrait<br />

désenclaver cette zone. Cet état de<br />

fait touche d’autres cités à l’instar<br />

de Sidi Abbas et la ferme Berarma<br />

To<strong>un</strong>si. Pour rallier le centre-ville,<br />

les citoyens des quartiers précités<br />

doivent passer des heures durant<br />

à la recherche d’<strong>un</strong> moyen de<br />

transport. D’autres usent des services<br />

des taxis clandestins qui profitent<br />

de la situation pour majorer le tarif<br />

d’<strong>un</strong>e course de courte distance.<br />

Ce qui n’est pas sans conséquences<br />

sur le quotidien des habitants,<br />

notamment les étudiants et les<br />

travailleurs, devant composer<br />

avec ces aléas. Benabdallah A.<br />

TALA IFACEN: LE<br />

RACCORDEMENT AU GAZ<br />

POSE PROBLÈME<br />

Plusieurs foyers dans la comm<strong>un</strong>e<br />

de Tala Ifacen, au nord de la wilaya,<br />

n’ont pas été raccordés au réseau<br />

du gaz naturel. Ce projet de<br />

raccordement au gaz a été inauguré<br />

dernièrement par le wali.<br />

Pour des raisons inexpliquées,<br />

des foyers sont privés de cette<br />

commodité. Pour rappel, les<br />

habitants avaient contacté l’agence<br />

Sonelgaz de Bougaâ pour le<br />

placement des compteurs.<br />

Cette dernière avait refusé de<br />

répondre positivement à <strong>un</strong>e telle<br />

demande. La fin des travaux a été<br />

l’excuse brandie par les responsables<br />

de la structure susnommée.<br />

Un supplément de 10 000 DA<br />

leur a été imposé chaque mois, <strong>un</strong>e<br />

chose que les citoyens refusent<br />

catégoriquement, vu que leur quotepart<br />

a été versée. Notons, à toutes<br />

fins utiles, que ce projet piétine<br />

depuis plus de cinq ans, et a vu le<br />

passage de 3 entreprises différentes,<br />

sans pour autant qu’il puisse être<br />

définitivement bouclé. B. A.<br />

UN TRANSFORMATEUR<br />

ÉLECTRIQUE PRÈS<br />

D’UNE CONDUITE D’EAU<br />

Pour ne pas revivre d’autres histoires<br />

de délégateurs qui enveniment la vie<br />

aux citoyens à chaque période<br />

estivale, les pouvoirs publics<br />

ont ainsi pris le taureau par les<br />

cornes. Plus de 150 transformateurs<br />

sont prévus dans divers coins de la<br />

wilaya de Sétif. Cependant, <strong>un</strong>e telle<br />

opération buttant parfois sur le<br />

manque d’assiette foncière, est<br />

réalisée sans des études appropriées.<br />

Mettant en péril la vie des riverains,<br />

ce procédé est non seulement décrié<br />

mais dénoncé par les habitants<br />

d’<strong>un</strong> quartier de Laârassa, qui tirent<br />

la sonnette d’alarme, d’autant plus<br />

que le transformateur est placé non<br />

loin d’<strong>un</strong>e canalisation d’eau.<br />

«Nous venons par cette<br />

correspondance porter plainte<br />

contre la construction d’<strong>un</strong> poste<br />

transformateur électrique tout<br />

près d’<strong>un</strong>e canalisation d’eau.<br />

Ce poste est <strong>un</strong>e bombe à<br />

retardement, il suffit d’<strong>un</strong>e petite fuite<br />

d’eau pour que la cité explose, et<br />

toutes les habitations y compris, les<br />

gens qui y habitent disparaissent».<br />

Tel est le principal passage<br />

du coup de gueule d’<strong>un</strong>e habitante<br />

interpellant lesresponsables pour<br />

revoir leur copie, car il y va de la vie<br />

de ses concitoyens. K. B.<br />

D<br />

El Watan - L<strong>un</strong>di 4 février 2013 - 9<br />

SÉTIF INFO<br />

Le CTC pointé du doigt<br />

● Des entrepreneurs publics et privés s’en prennent aux lenteurs bureaucratiques<br />

et à la façon de faire du CTC.<br />

e nombreux chantiers du secteur<br />

de l’habitat ne sont pas<br />

lancés à Sétif. Les lenteurs<br />

bureaucratiques bloquant les dossiers<br />

déposés au niveau du contrôle<br />

technique de la construction (CTC)<br />

qui prend tout son temps pour livrer<br />

son visa relatif au plan du béton armé<br />

ou d’autres opérations relatives à<br />

ces chantiers, indisposent les chefs<br />

d’entreprises des deux secteurs (privé<br />

ou public) ; ne mâchant plus leurs<br />

mots, certains disent : «Pour <strong>un</strong> oui<br />

ou <strong>un</strong> non, le CTC ne trouve auc<strong>un</strong>e<br />

gêne à rejeter le dossier. Même, <strong>un</strong>e<br />

fois les réserves réglées, ces services<br />

prennent tout leur temps pour peaufiner<br />

l’étude du dossier. Avec <strong>un</strong>e<br />

telle manière de faire, ces bureaucrates<br />

ne se rendent pas compte des<br />

préjudices causés aux entreprises,<br />

bloquées, le plus souvent, pour des<br />

futilités ou à cause de la mauvaise<br />

humeur d’<strong>un</strong> agent ne mesurant pas<br />

l’ampleur du manque à gagner des<br />

opérateurs devant accepter le diktat<br />

d’<strong>un</strong>e bureaucratie à la peau dure.<br />

Le monopole est l’autre cause de la<br />

crise du logement.» De nombreux<br />

entrepreneurs ne savent à quel saint<br />

se vouer. «Le blocage ne concerne<br />

pas quelques dossiers. Beaucoup<br />

de projets sont en souffrance. Pour<br />

l’intérêt général, les pouvoirs publics<br />

doivent réagir», fulminent nos interlocuteurs.<br />

Pour connaître la position<br />

de l’autre partie, nous avons essayé,<br />

à maintes reprises, de prendre attache<br />

A<br />

ccompagnée par des représentants<br />

de la santé, de la<br />

Protection civile, du Croissant<br />

rouge, de la sûreté et de l’APC, la<br />

brigade mobile de la direction de<br />

l’action sociale a, depuis janvier<br />

de l’année en cours, secouru plus<br />

de 370 SDF. Sous les arcades,<br />

les abords des mosquées, la gare<br />

routière, la SNTF, Aïn Fouara<br />

et les places publiques, tels sont<br />

les coins les plus ciblés par cette<br />

commission. «A chaque pérégrination<br />

nocturne, on rencontre<br />

des dizaines de SDF, hommes,<br />

DES PROJETS ATTENDANT D’ÊTRE LANCÉS<br />

PHOTOS: ARCHIVES/ EL WATAN<br />

Beaucoup de projets sont en souffrance<br />

avec la direction du CTC, en vain.<br />

Notons que l’institution précitée, a<br />

été, ébranlée, durant la deuxième<br />

moitié de janvier, par <strong>un</strong>e grève.<br />

Pour rappel, le débrayage consistait à<br />

déclarer nul et non avenu le contrat de<br />

femmes et enfants de tout âge et<br />

de toutes les origines sociales.<br />

Ils viennent de toutes les régions<br />

du pays», a déclaré le représentant<br />

de la DAS. Le groupe fait<br />

transférer les SDF aux centres de<br />

Dar Errahma, Dar Ettadamo<strong>un</strong>,<br />

la cité de l’enfance, le Croissant<br />

rouge, et vers <strong>un</strong> autre centre à<br />

Saleh Bey pour les personnes<br />

âgées. «Les diverses structures<br />

sont équipées de toutes les<br />

commodités indispensables d’hébergement<br />

et de restauration.<br />

Des psychologues, sociologues,<br />

travail à durée déterminée de 3 mois<br />

non renouvelable de leur collègue<br />

M me G.R. et de procéder à sa permanisation.<br />

La réintégration immédiate<br />

et effective du secrétaire général du<br />

syndicat d’entreprise à son poste,<br />

Plus de 370 SDF secourus<br />

éducateurs et infirmiers, sont, en<br />

outre, mobilisés pour apporter<br />

des soins et <strong>un</strong> soutien moral à<br />

ces personnes», dira notre interlocuteur,<br />

qui n’a pas oublié de<br />

mettre l’accent sur les difficultés<br />

rencontrées, disant : «Convaincre<br />

et transférer <strong>un</strong> SDF qui préfère<br />

passer la nuit dans la rue malgré<br />

le froid glacial, n’est pas <strong>un</strong>e<br />

chose évidente. Les femmes sont<br />

les plus nombreuses à errer dans<br />

les rues, avec leurs enfants»,<br />

ajoute le représentant de la DAS.<br />

Benkorchia Marwa<br />

ainsi que la permanisation sans<br />

exception du reste des travailleurs<br />

de l’agence, la réintégration de leur<br />

collègue licencié AS tout en le permanisant<br />

dans son poste de travail.<br />

Kamel Beniaiche<br />

HÔPITAL MÈRE ET ENFANT<br />

La mission chinoise, on en parle<br />

es compétences de la mission chinoise exerçant au niveau de la maternité<br />

L de l’hôpital mère et enfant du CHU de Sétif sont remises en cause par certains<br />

professionnels de l’établissement précité.<br />

Composé de 2 anesthésistes et 4 obstétriciennes, dont 2 seraient des infirmières<br />

obstétriciennes, la mission trouve, d’après des praticiens qui se sont<br />

rapprochés de nos bureaux, moult difficultés pour effectuer <strong>un</strong>e échographie,<br />

<strong>un</strong>e rupture utérine, <strong>un</strong>e inercie, <strong>un</strong>e istérictomie, <strong>un</strong>e révision utérine ou<br />

l’utilisation des forceps. «Réalisée en cinq minutes par nos soins, les Chinoises<br />

mettent 25 minutes pour effectuer <strong>un</strong>e césarienne. Avec <strong>un</strong>e telle manière<br />

de procéder, le bébé est en souffrance. Ce n’est pas tout ; diabétique, <strong>un</strong> des<br />

deux anesthésistes qui est déjà passé par Sétif est constamment malade. Au<br />

moindre pépin, les Chinoises font appel aux deux résidentes algériennes devant<br />

parer au plus pressé. Dire que les praticiennes algériennes ne perçoivent<br />

même pas la moitié des salaires de ces missionnaires choyées», diront sous<br />

le sceau de l’anonymat les praticiens n’ayant pas omis de mettre sur le tapis<br />

le désarroi des 4 anesthésistes travaillant 198 heures par mois au lieu et place<br />

des 160 heures. L’absence de cinq de leurs collègues se trouvant en congé de<br />

maladie, a accentué leur déprime.<br />

La pression et la charge de travail qui n’est pas, nous dit-on, reconnu, sont<br />

venues à bout des praticiens qui craquent. Nos interlocuteurs ont, par ailleurs,<br />

tenu à mettre sur le tapis les difficiles conditions de travail dans <strong>un</strong> hôpital qui<br />

n’a pas, depuis de longues années, reçu la visite d’<strong>un</strong> wali ou d’<strong>un</strong> ministre,<br />

mal informés par leurs collaborateurs faisant tout pour ne pas montrer <strong>un</strong><br />

espace empêtré dans d’inextricables problèmes .Pour avoir le son de cloche de<br />

l’administration, nous avons contacté le directeur général du CHU, le Pr Mehatef,<br />

qui, refutant tout cela, dira en substance : «Une telle information n’est<br />

qu’<strong>un</strong>e allégation dénuée de tout fondement. Des gens malintentionnés ne<br />

veulent, ni plus ni moins, que nuire au service public. Nous avons pris toutes<br />

les dispositions pour que les choses aillent bien au niveau de la maternité.»<br />

K. B.


e charlatanisme a la peau<br />

L dure et le souffle long,<br />

sommes-nous tenus de constater.<br />

Ces «toubibs» autoproclamés<br />

es phytothérapie écument<br />

régulièrement le marché hebdomadaire<br />

de Sidi Aich. Ils<br />

revendiquent de puiser dans<br />

le vaste registre de la pharmacopée<br />

du monde végétal.<br />

Comme si leur bagou ne leur<br />

suffisait pas, ces charlatans<br />

se servent de porte-voix. Une<br />

manière sans doute de s’élever<br />

au dessus de la cacophonie<br />

ambiante du marché et de<br />

rendre gorge à <strong>un</strong> concurrent<br />

installé dans les parages. Debout<br />

devant leur éventaire, <strong>un</strong><br />

fatras de flacons, de boites et<br />

de sachets contenant des mixtures<br />

diverses, ils prétendent<br />

avoir réponse à tout. Des remèdes<br />

à tous les maux. Du<br />

mal de dent au mal de vivre.<br />

Ni l’anxiété, ni le rhumatisme,<br />

ni la lithiase n’ont de secret.<br />

Ainsi, proclament-ils, les flatulences<br />

et les coliques se font<br />

tout petits devant <strong>un</strong>e décoction<br />

de thym et de romarin ;<br />

les douleurs dorsales prennent<br />

la poudre d’escampette, si<br />

vous vous massez régulière-<br />

El Watan - L<strong>un</strong>di 4 février 2013 - 9<br />

KABYLIE INFO<br />

La récolte s’annonce<br />

sous de bons auspices<br />

● Il est évident que Béjaïa qui n’a pas de vocation forte en la matière ne vise pas à réaliser l’autosatisfaction ● La singularité de la région tient<br />

dans le savoir-faire des paysans dont l’atout peut-être exploité à bon escient pour relever davantage ces niveaux de production incitative.<br />

L<br />

L<br />

a prochaine récolte de<br />

céréales, notamment<br />

en blé tendre et orge,<br />

s’annonce sous de bons auspices,<br />

selon la direction des<br />

services agricoles (DSA),<br />

qui tablent sur <strong>un</strong>e moisson<br />

prévisionnelle de l’ordre de<br />

118 000 quintaux. Un niveau<br />

jugé appréciable d’autant<br />

qu’il vient conforter <strong>un</strong>e tendance<br />

haussière constatée<br />

ces dernières années et qui<br />

semble s’installer franchement<br />

dans la durée.<br />

Depuis 2010, la courbe<br />

affiche <strong>un</strong>e réelle ascendance,<br />

passant allégrement<br />

de 106 000 quintaux alors<br />

à 110 000 quintaux en 2011<br />

puis à 112 000 quintaux, et<br />

qui laisse augurer <strong>un</strong>e percée<br />

significative de la filière des<br />

céréales. Il est évident que<br />

Béjaïa, qui n’a pas de vocation<br />

forte en la matière, bridée<br />

naturellement par la caractéristique<br />

de ses reliefs car<br />

n’autorisant pas des cultures<br />

extensives, ne vise pas à réaliser<br />

l’autosatisfaction, loin<br />

s’en faut, mais tend modestement<br />

juste à faire des appoints<br />

à la demande locale, notamment<br />

celle de l’industrie de<br />

transformation, considérée<br />

céréalophage avec <strong>un</strong> réseau<br />

composé d’<strong>un</strong>e vingtaine de<br />

es travailleurs des résidences<br />

<strong>un</strong>iversitaires de Béjaïa ont<br />

repris la semaine dernière le chemin<br />

de la protestation après avoir<br />

gelé leur grève, au moins à deux<br />

reprises.<br />

Ré<strong>un</strong>ies sous la coupe de la fédération<br />

de wilaya du Syndicat<br />

national autonome du personnel<br />

de l’administration publique<br />

(Snapap), cinq résidences <strong>un</strong>iversitaires<br />

ont suivi l’appel à la grève<br />

le jeudi 31 janvier suivie de deux<br />

journées de manifestation les<br />

me<strong>un</strong>eries.<br />

La singularité de la région<br />

en fait tient dans le savoirfaire<br />

des paysans locaux, dont<br />

l’atout peut-être exploité<br />

à bon escient pour relever<br />

davantage ces niveaux de production.<br />

À titre illustratif, à El-Kseur,<br />

<strong>un</strong> exploitant, lors de la<br />

dernière campagne, s’est<br />

distingué en réussissant à<br />

Le charlatanisme a la peau dure<br />

ment le dos avec de la graisse<br />

d’autruche…Un homme ventru<br />

s’extrait de la foule des<br />

badauds et demande : «j’ai<br />

<strong>un</strong>e rage de dent, que me<br />

proposez-vous comme remède<br />

?». «Prenez ce produit, préalablement<br />

dilué dans l’eau, en<br />

gargarisme, à raison de deux<br />

fois par jour. Si les douleurs<br />

Les employés protestent<br />

mercredi et jeudi.<br />

Plus que jamais décidés à faire<br />

entendre leur voix, les contestataires<br />

ont organisé deux marches<br />

imposantes le mercredi et jeudi<br />

derniers au chef-lieu de la wilaya<br />

tout en menaçant d’<strong>un</strong>e grève cyclique<br />

de huit jours à partir de la<br />

semaine prochaine si les pouvoirs<br />

publics ne répondent pas à leurs<br />

revendications.<br />

Chebah Hamid, président de la<br />

fédération de wilaya du secteur de<br />

l’enseignement supérieur affiliée<br />

CÉRÉALICULTURE À BÉJAÏA<br />

Plus de 6400 hectares ont été emblavés cette saison, contre 6100 hectares la saison dernière<br />

produire plus de 50 quintaux<br />

à l’hectare et qui lui ont valu<br />

de s’intégrer au «Club 50» des<br />

meilleurs performers nationaux.<br />

Pour cette année, l’on<br />

ne désespère pas de voire cette<br />

expérience faire des émules<br />

tant «l’engouement est fort»,<br />

assure-t-on à la DSA. Ce regain<br />

de vitalité, en réalité,<br />

était attendu et bénéficie d’<strong>un</strong><br />

retour d’investissement d’<strong>un</strong>e<br />

SIDI AICH<br />

RÉSIDENCES UNIVERSITAIRES<br />

au Snapap, a affirmé que plusieurs<br />

assemblées générales ont<br />

eu lieu pour rassembler toutes les<br />

préoccupations des travailleurs de<br />

ce secteur.<br />

La revalorisation des salaires et<br />

la titularisation des travailleurs<br />

contractuels, figurent comme les<br />

principales revendications des<br />

travailleurs des résidences U de<br />

Béjaïa, selon notre interlocuteur.<br />

«Il faut savoir qu’ils sont plus<br />

de 1600 employés dans le secteur<br />

des œuvres <strong>un</strong>iversitaires à<br />

politique agricole incitative,<br />

qui n’a lésiné ni sur les aides<br />

(financière et logistique), ni<br />

sur l’encadrement, poussant<br />

beaucoup d’agriculteurs à y<br />

adhérer. Prés de 100 dossiers,<br />

relatifs à l’obtention du crédit<br />

RFIG, <strong>un</strong> crédit de campagne<br />

bonifié, dont 73 validés, pour<br />

<strong>un</strong> montant de 32 millions<br />

de dinars, ont été introduits à<br />

l’occasion de cette campagne<br />

Béjaia et 1300 sont contractuels<br />

tandis que 260 seulement sont<br />

titulaires. Nous demandons la<br />

titularisation des travailleurs et<br />

l’augmentation des salaires qui<br />

sont actuellement en dessous du<br />

SNMG à savoir 13 000 DA», déclare<br />

Chebah Hamid.<br />

En plus des salaires et de la<br />

titularisation, les contestataires<br />

demandent aussi le payement des<br />

primes et la prise en charge réelle<br />

du statut de l’employé des œuvres<br />

<strong>un</strong>iversitaires. T. Illoulen<br />

qui, par ailleurs, a bénéficié de<br />

la mise en place d’<strong>un</strong> guichet<br />

<strong>un</strong>ique au niveau de la CRMA<br />

(Caisse régionale de la mutuelle<br />

agricole) avec comme<br />

objectif majeur la facilitation<br />

des procédures y afférentes.<br />

Le paysan, mis en relation<br />

directe et sur le même espace<br />

avec tous les organes parrainant<br />

la campagne (Banques,<br />

assurances et services agri-<br />

ne s’estompent pas au bout<br />

de quelques jours, revenez me<br />

voir et vous serez remboursés»,<br />

lui réplique-t-il doctement<br />

l’homme qui lui tend <strong>un</strong><br />

petit flacon en plastique.<br />

Le «toubib» prétend même<br />

disposer dans son attirail de<br />

potions capables de soigner<br />

la tension artérielle et de venir<br />

à bout de certaines affections<br />

psychologiques.<br />

Le discours, farci de références<br />

religieuses et convoquant<br />

la «bénédiction de Dieu», fait<br />

souvent mouche. «Je n’ai pas<br />

grand-chose à perdre en es-<br />

PHOTO : D. R.<br />

coles), arrive sans coup férir<br />

à régler ses difficultés d’<strong>un</strong>e<br />

traite, et en <strong>un</strong>e seule sortie.<br />

Résultat des courses, de plus<br />

en plus d’agriculteurs arrivent<br />

dans la filière, d’autant que<br />

par ailleurs que l’Etat continue<br />

à en payer le prix fort,<br />

malgré les vicissitudes et les<br />

fluctuations du marché mondiale.<br />

«C’est sécurisant» dira<br />

le responsable de la DSA, M.<br />

Bouaziz, se réjouissant de<br />

l’enthousiasme régnant et de<br />

la mutation de cette filière,<br />

portée par ailleurs de plus en<br />

plus à la modernisation de ses<br />

procédés culturales et de ses<br />

moyens avec comme garantie<br />

la livraison de produits de<br />

qualité. À titre d’exemple,<br />

soulignera M. Bouaziz,<br />

l’abandon par les agriculteurs<br />

du recours à la semence de<br />

ferme, remplacée par des semences<br />

de qualité (sélection,<br />

taux de germination, etc.) qui<br />

ont amélioré sensiblement la<br />

qualité du blé et orge localement<br />

moissonnés.<br />

Plus de 6400 hectares ont été<br />

emblavés cette saison, contre<br />

6100 hectares la saison dernière,<br />

l’essentiel étant consacré<br />

au blé dur (4400 hectares)<br />

et à l’orge (1800 hectares).<br />

A. Semao<strong>un</strong><br />

sayant <strong>un</strong> traitement à 400<br />

DA. D’autant plus que les<br />

anti-inflammatoires m’ont fait<br />

plus de mal que de bien», dira<br />

<strong>un</strong> vieillard, traquant depuis<br />

des lustres <strong>un</strong>e méchante sciatique.<br />

«Quand la médecine moderne<br />

s’avoue impuissante face à<br />

certaines pathologies, le malade<br />

cherche naturellement<br />

des solutions alternatives, en<br />

quête de remède miracle»,<br />

dispose <strong>un</strong> citoyen de Sidi<br />

Aich, qui qualifie ces pratiques<br />

d’«arnaque à ciel<br />

ouvert». M. Amazigh<br />

EN BREF<br />

Aokas : Une femme retrouvée<br />

morte sur <strong>un</strong>e plage<br />

Une je<strong>un</strong>e femme a été retrouvée morte sur<br />

<strong>un</strong>e plage d’Aokas, sur la côte est de Béjaïa,<br />

dans l’après midi de l<strong>un</strong>di dernier. Le cadavre<br />

de la victime a été transporté à la morgue<br />

de l’hôpital Khellil Amrane de Béjaïa pour<br />

<strong>un</strong>e autopsie, selon la protection civile qui<br />

souligne que la je<strong>un</strong>e femme âgée d’<strong>un</strong>e<br />

trentaine d’année n’est toujours pas identifiée.<br />

Auc<strong>un</strong>e information n’a filtré sur les<br />

circonstances de la mort de cette je<strong>un</strong>e femme<br />

non plus. Une enquête a cependant été ouverte<br />

par les services de la police.<br />

Selon la protection civile de Béjaïa,<br />

la victime ne portait auc<strong>un</strong>e blessure<br />

visible sur son corps. T. I.


U<br />

El Watan - L<strong>un</strong>di 4 février 2013 - 9<br />

ORAN INFO<br />

4 e ÉDITION DU SALON DE L’AGROALIMENTAIRE<br />

Du pain fait à base de<br />

pomme de terre<br />

● Ce concept consiste à fabriquer la baguette de pain avec de l’amidon<br />

de pomme de terre au lieu de l’amidon du blé.<br />

n nouveau projet portant sur la<br />

fabrication du pain à base d’ami-<br />

don de pomme terre en remplace-<br />

ment de la farine panifiable sera lancé,<br />

demain, et pour la première fois, à partir<br />

d’Oran, à l’occasion de la 4 e édition du<br />

Salon international de l’agroalimentaire,<br />

organisé du 5 au 7 février, au centre des<br />

conventions d’Oran. Ce concept consiste<br />

selon le professeur Assal, spécialiste<br />

nutritionniste, à fabriquer la baguette de<br />

pain avec de l’amidon de pomme de terre<br />

au lieu de l’amidon du blé, <strong>un</strong>e alternative<br />

qui pourra réduire les importations<br />

de blé tendre. Les spécialistes comptent<br />

désormais développer et généraliser ce<br />

procédé à tous les produits fabriqués à<br />

base de farine panifiable. Pour parvenir<br />

à des résultats concluants, les nutritionnistes<br />

mettent l’accent sur l’agriculture<br />

et préconisent le développement de la<br />

culture de pomme de terre et des moyens<br />

de conservation afin de faire face aux besoins<br />

exprimés. Les recherches menées<br />

par le professeur Assal et le laboratoire<br />

du professeur Dilmi à Chlef ont révélé<br />

qu’<strong>un</strong> kilogramme de pomme de terre<br />

permet de fabriquer trois baguettes<br />

de pain, ce qui nécessite, de l’avis des<br />

experts, <strong>un</strong>e bonne production et d’importants<br />

moyens pour la déshydratation<br />

de la pomme de terre et surtout pour sa<br />

transformation en fécule. Une dégustation<br />

de baguette de pain, de pain au chocolat<br />

et de croissants à base d’amidon de<br />

pomme de terre sera offerte à l’occasion<br />

de ce salon. D’autres alternatives seront<br />

également explicitées pour permettre<br />

d’augmenter les réserves en eau. Cette<br />

quatrième édition, organisée par l’association<br />

interprofessionnelle de la production<br />

animale, sera axée cette année<br />

C’est la désillusion chez les utilisateurs de la carte Chifa<br />

révue pour le 3 février, la n’étaient toujours pas autori-<br />

P généralisation de la carte sées à procéder à cette opéra-<br />

Chifa au niveau national n’est tion. Une opération annoncée<br />

pas rentrée dans sa phase ef- pourtant en grande pompe par<br />

fective au niveau de la wilaya le ministère de tutelle. «Nous<br />

d’Oran. En effet, les officines n’avons toujours rien reçu<br />

et pharmacies de la wilaya à ce sujet. Nous attendons<br />

Le pain à base de pomme de terre séduira-t-il les consommateurs ?<br />

sur la sécurité alimentaire. Quelque 80<br />

exposants nationaux et étrangers sont<br />

attendus à ce carrefour incontournable<br />

d’être connectés au fichier<br />

national», ont indiqué certains<br />

pharmaciens à qui nous<br />

avons rendu visite. Les utilisateurs<br />

de cette carte, venus<br />

pour la plupart des wilayas<br />

limitrophes et ayant au préa-<br />

destiné chaque année aux fabricants<br />

d’aliments de bétail, aux vétérinaires et<br />

aux agriculteurs. Foued A.<br />

ASSURANCE MALADIE<br />

La carte Chifa n’est pas encore utilisable<br />

hors wilaya de résidence<br />

PHOTO : DR<br />

lable consulté leurs médecins<br />

sur rendez-vous, ne cachaient<br />

pas leur déception de se voir<br />

signifier par les pharmacies<br />

que leur carte ne leur permettait<br />

pas d’acquérir les médicaments,<br />

objets de l’ordonnance<br />

médicale. «Ayant fixé <strong>un</strong> rendez-vous<br />

avec <strong>un</strong> spécialiste<br />

en gastrologie, j’ai été surprise<br />

de m’entendre dire que<br />

ma carte n’était valable que<br />

dans ma seule wilaya, moi<br />

qui étais toute contente de<br />

pouvoir retirer l’ensemble de<br />

mes médicaments et passer<br />

quelques jours auprès de ma<br />

famille», dira cette mère de<br />

famille visiblement désabusée.<br />

L’application de cette<br />

mesure se fera progressivement,<br />

probablement dans <strong>un</strong>e<br />

semaine tout au plus, nous<br />

confiera ce chef d’officine<br />

visiblement bien informé.<br />

Hadj Sahraoui<br />

PHOTO : DR<br />

ENVIRONNEMENT<br />

ORAN COMPTE 38 000<br />

FOSSES SEPTIQUES<br />

D<br />

ans le cadre de la prise en charge de l’environnement<br />

général (tel que l’assainissement notamment), la wilaya<br />

d’Oran est classée 13ème au niveau national. Pour améliorer<br />

cette situation, <strong>un</strong>e enveloppe de 400 millions de dinars vient<br />

d’être débloquée par la wilaya pour l’éradication des fosses<br />

septiques. Dans cette wilaya, 15% de la population ne sont<br />

pas raccordés au réseau d’assainissement. Cette situation peut<br />

prendre <strong>un</strong>e tournure dramatique, car les propriétaires de ces<br />

fosses septiques ne sont pas toujours au fait de leurs entretiens<br />

et les conséquences sont catastrophiques sur le plan de<br />

l’hygiène et de la santé. Quand la fosse déborde, ce sont des<br />

milliers de virus, de détritus, de matières fécales qui remontent<br />

à la surface. Le risque de septicémie guette les imprudents, la<br />

nappe phréatique risque d’être polluée. Tous les moyens seront<br />

mis en œuvre pour l’éradication de quelque 38 000 fosses<br />

septiques recensées à travers les comm<strong>un</strong>es et les localités de<br />

la wilaya. Plusieurs chantiers ont été lancés, notamment à Haï<br />

Nedjma (ex-Chteibo), et à Belgaïd, entre autres. Ainsi, 12 000<br />

fosses ont été éradiquées en 2012. La fosse septique est <strong>un</strong> procédé<br />

théoriquement fiable pour régler temporairement le problème<br />

du rejet des eaux usées. Or, à Oran, le nombre des fosses<br />

septiques est en évolution, notamment au niveau des nouvelles<br />

constructions dans la périphérie du chef-lieu de la wilaya. 38<br />

000 fosses est <strong>un</strong> nombre trop élevé pour <strong>un</strong>e wilaya qui aspire<br />

à devenir <strong>un</strong>e métropole. Les pouvoirs publics ont décidé de régler<br />

le problème le plus vite possible. Dans ce cadre, la wilaya<br />

d’Oran a bénéficié d’<strong>un</strong> programme d’urgence visant à l’éradication<br />

de ces fosses septiques et le raccordement de l’ensemble<br />

des foyers au réseau d’assainissement. Les pouvoirs publics<br />

espèrent éradiquer le recours aux fosses septiques le plus vite<br />

possible, pour venir à bout de ces solutions dangereuses aux<br />

mains de personnes inconscientes. Cherifa K.<br />

URBANISME<br />

DES BÂTISSES ABANDONNÉES<br />

DÉFIGURENT LA VILLE<br />

ous les Oranais constatent l’état de délabrement d’El Bahia,<br />

T <strong>un</strong> état qui dure depuis plus d’<strong>un</strong>e décennie. Cependant,<br />

saleté, incivisme, violence urbaine, rareté des activités culturelles,<br />

et surtout l’anarchie architecturale qui règne rendent la<br />

vie difficile aux Oranais et ses millions de visiteurs qui affluent<br />

des quatre coins du pays. Et comme pour enfoncer le clou, <strong>un</strong><br />

autre phénomène vient s’ajouter à sa laideur. Ce sont des infrastructures,<br />

des locaux et des lieux de culte fermés et abandonnés.<br />

En effet, plusieurs édifices à l’abandon défigurent le centreville<br />

sans que personne n’intervienne. Fermés et abandonnés,<br />

ces lieux doivent être réhabilités ou récupérés pour les utiliser<br />

à d’autres fins utiles. D’autre part, des infrastructures abandonnées<br />

appartenant à des entreprises publiques qui ont mis la clé<br />

sous le paillasson attirent toutes les convoitises : «D’<strong>un</strong> côté, on<br />

évoque le manque du foncier à Oran et voilà que des espaces<br />

sont abandonnés», peste <strong>un</strong> Oranais qui ne comprend toujours<br />

pas la rareté du foncier et ses prix exorbitants à El Bahia. Pourtant,<br />

la wilaya d’Oran a pu récupérer plusieurs poches foncières<br />

en ville ces dernières années mais l’opération traîne : «Le<br />

dossier du foncier est compliqué. Vous parlez d’Oran mais ce<br />

problème se pose pour les 26 comm<strong>un</strong>es de la wilaya», affirme<br />

<strong>un</strong>e architecte. Noureddine B.<br />

CULTURE<br />

AIMER VIVRE EN ALGÉRIE,<br />

UN DOCUMENTAIRE<br />

EN PRÉPARATION<br />

e coup d’envoi de la réalisation du film documentaire Aimer<br />

L vivre en Algérie a été donné cette semaine à Oran, qui est la<br />

première étape des 26 régions du pays qui ont été retenues par<br />

le producteur. Ce film documentaire est composé d’<strong>un</strong>e série de<br />

plusieurs numéros de 26 minutes, chac<strong>un</strong> produit dans les deux<br />

langues, l’arabe et le français. L’objectif que s’est fixé la boîte algéroise<br />

de comm<strong>un</strong>ication HD Production pour ce documentaire<br />

est de faire connaître les atouts du pays sur le plan culturel, touristique<br />

et surtout le patrimoine actuel et ancestral existant dans les<br />

différentes les régions qui ont été marquées par l’histoire de toute<br />

<strong>un</strong>e génération. A Oran, la série a ciblé plusieurs sites populaires<br />

de la ville, comme par exemple les anciens quartiers Mdina Jdida<br />

avec sa célèbre Tahtaha et le café Ahmed Zabana, <strong>un</strong> des lieux<br />

mystiques pour des retrouvailles entre les anciens de la cité et<br />

enfin Sidi el Houari à travers ses vestiges et son patrimoine.<br />

Cette première série sur Oran a été égayée avec la participation<br />

pour <strong>un</strong> travail de mémoire et d’histoire de la comédienne du<br />

TRO Fadéla Hachemaoui et le chantre de la chanson algérienne<br />

et notamment oranaise, Baroudi Benkhada, en compagnie de son<br />

fils, musicien compositeur. Tegguer Kaddour


REPÈRE<br />

Petits pas<br />

El Watan - L<strong>un</strong>di 4 février 2013 - 10<br />

INTERNATIONALE<br />

L’UA RAVIVE L’ESPOIR DES SAHRAOUIS POUR L’AUTODÉTERMINATION<br />

La RASD salue <strong>un</strong>e «décision historique»<br />

L<br />

Suite de la page 1<br />

es dirigeants de la RASD ne<br />

cachent pas leur optimisme. Le mi-<br />

nistre sahraoui des Affaires étran-<br />

gères, Mohamed Salem Ould Salek,<br />

s’est saisi hier de cette «planche de<br />

salut» venue de l’UA pour amarrer<br />

l’espoir de son peuple de voir se concrétiser<br />

enfin cette promesse de référendum<br />

d’autodétermination mise sous le coude<br />

depuis des années.<br />

Dans <strong>un</strong>e conférence de presse qu’il<br />

animée, hier, à l’ambassade sahraouie<br />

à Alger, le chef de la diplomatie de la<br />

RASD s’est évidemment félicité de cette<br />

initiative de l’Union africaine et a montré<br />

la disponibilité de la partie sahraouie<br />

à contribuer à sa concrétisation. Pour<br />

M. Ould Salek, la démarche de l’UA<br />

est tout simplement <strong>un</strong> «événement historique<br />

important» vu qu’elle a permis<br />

d’«attirer l’attention» sur les engagements<br />

des Nations <strong>un</strong>ies et de l’Union<br />

africaine concernant l’organisation d’<strong>un</strong><br />

référendum au Sahara occidental. Il en<br />

veut pour preuve ce postulat bien établi<br />

aujourd’hui que c’est «l’intransigeance<br />

et l’entêtement du Maroc» qui sont à<br />

l’origine de l’échec de toutes les tentatives<br />

et initiatives des Nations <strong>un</strong>ies<br />

visant à trouver <strong>un</strong>e solution au conflit<br />

du Sahara occidental.<br />

M. Ould Salek estime ainsi que l’exercice,<br />

par le peuple sahraoui, de son<br />

droit à l’autodétermination est «l’<strong>un</strong>ique<br />

option envisagée par l’Afrique et le<br />

monde».<br />

L’INTÉGRITÉ DU MALI OUI, CELLE<br />

DU SAHARA OCCIDENTAL NON !<br />

C’est pourquoi M. Ould Salek qualifi e<br />

l’initiative de l’U.A de «message fort»<br />

pour mettre fi n au soutien des puissants<br />

du monde au Maroc.<br />

Distinctement, le ministre sahraoui<br />

des Affaires étrangères a dit ne pas<br />

comprendre la politique de «deux poids,<br />

deux mesures» pratiquée par la France<br />

qui mène <strong>un</strong> guerre pour préserver<br />

les frontières maliennes héritées de la<br />

colonisation et ferme les yeux sur celles<br />

du Sahara occidental.<br />

Il note dans le même ordre d’idées que la<br />

position de la France n’a pas évolué sur<br />

la question avec l’arrivée du président<br />

Hollande, dont le gouvernement<br />

continue de soutenir le Maroc.<br />

Interrogé sur l’instabilité au Sahel et ses<br />

implications sur la cause sahraouie, M.<br />

Ould Salek a répondu que le terrorisme<br />

au Sahel et l’instabilité dans cette région<br />

«sont nourris par <strong>un</strong>e situation créée par<br />

le Maroc depuis 1975, mais aussi par le<br />

trafi c de drogue géré directement par les<br />

organismes offi ciel du royaume».<br />

Le ministre de la RASD est formel : «Les<br />

autorités marocaines sont directement<br />

impliquées dans le trafi c de drogue qui a<br />

inondé le Sahel et qui profi te sans doute<br />

aux groupes terroristes qui y trouvent<br />

<strong>un</strong>e formidable source de fi nancement.»<br />

Au plan opérationnel de la lutte contre<br />

le terrorisme, M. Ould Salek révèle que<br />

les «appareils» de la RASD «travaillent<br />

et coordonnent», avec ceux des pays de<br />

la région, pour faire face à la menace.<br />

Ceci d’autant plus, a-t-il dit, que «la<br />

guerre au Mali va sûrement irradier<br />

toute la région».<br />

Le ministre des Affaires étrangères<br />

sahraoui a par ailleurs lancé <strong>un</strong> appel<br />

à la comm<strong>un</strong>auté internationale pour<br />

«faire pression» sur le Maroc pour qu’il<br />

libère les détenus sahraouis «coupables<br />

d’avoir exprimé leur attachement à<br />

l’autodétermination de leur peuple».<br />

Il s’est enfi n exprimé (ou plutôt a<br />

explosé) sur la renégociation en cours<br />

du fameux accord de pêche entre le<br />

Maroc et l’Union européenne qu’il a<br />

qualifi é de «vol pur et simple». «C’est<br />

du vol ! Arrêtez le vol de nos richesses,<br />

messieurs les démocrates d’Europe!»<br />

s’est exclamé Salem Ould Salek,<br />

rappelant l’avis juridique rendu par<br />

<strong>un</strong>e commission de l’ONU en 2002<br />

qui avait décrété la pêche dans les<br />

eaux territoriales du Sahara occidental<br />

«illégale». H. M.<br />

ALORS QUE LA TUNISIE EST PARALYSÉE PAR UNE CRISE POLITIQUE<br />

Les extrémistes d’Ennahda sombrent dans la violence<br />

T<strong>un</strong>is<br />

De notre correspondant<br />

éagissant à son isolement sur la<br />

R scène politique et, surtout, après son<br />

échec à trouver des solutions pour le remaniement<br />

ministériel, le parti Ennahda<br />

a, semble-t-il, opté pour la violence pour<br />

s’imposer sur le <strong>terrain</strong> et neutraliser ses<br />

détracteurs. Cinq actes de violence politique<br />

ont été commis en son nom en 48<br />

heures. Les 1er et 2 février, le bras armé<br />

d’Ennahda, les Ligues de protection de<br />

la révolution (LPR), a empêché la tenue<br />

de deux meetings, à Kairouan et au Kef,<br />

séquestré Ahmed Néjib Chebbi à Gabès,<br />

essayé de s’attaquer au siège central de<br />

Nida To<strong>un</strong>es à T<strong>un</strong>is et saccagé le local<br />

de ce parti à Kébili. S’agit-il d’actes<br />

spontanés ou d’<strong>un</strong> choix délibéré ? De<br />

l’avis des observateurs, c’est la ligne<br />

dure d’Ennahda qui a pris le dessus dans<br />

le dernier majless echoura du mouvement,<br />

la plus haute instance du parti<br />

entre deux congrès, tenu vendredi 1er<br />

février, le 4e en moins d’<strong>un</strong> mois. Et ce<br />

n’est d’ailleurs pas par hasard que son<br />

comm<strong>un</strong>iqué final a appelé à la libération<br />

des assassins de Lotfi Nagdh, le<br />

représentant de Nida To<strong>un</strong>es à Tataouine,<br />

victime le 18 octobre 2012 d’<strong>un</strong> lyn-<br />

M<br />

<strong>un</strong>ich valait le déplacement. Très officiellement,<br />

la ville allemande abritait<br />

sa conférence annuelle sur la sécu-<br />

rité, mais c’est l’occasion pour des rencontres,<br />

même les plus inattendues. Comme celles<br />

qui ont ré<strong>un</strong>i successivement les chefs de la<br />

diplomatie russe et iranienne, avec le chef de la<br />

Coalition de l’opposition syrienne. Une grande<br />

première, sans que l’on sache si l’action était<br />

concertée, et si par ailleurs, elle allait être <strong>un</strong>e<br />

fin en soi, des réserves étant émises de part<br />

et d’autre. Effectivement, le ministre russe<br />

Serguei Lavrov a bien rencontré le chef de la<br />

Coalition nationale des forces de l’opposition<br />

et de la révolution syriennes, Ahmed Moaz<br />

Al Khatib, mais Moscou en a saisi l’opport<strong>un</strong>ité<br />

pour rappeler à la coalition sa disponibilité<br />

d’entamer «<strong>un</strong> dialogue avec le gouvernement<br />

syrien, alors même (qu’elle avait été) créée sur<br />

la plateforme du refus de discuter avec le régime».<br />

Malgré aussi le fait, et Moscou se garde<br />

chage de la part des Ligues de protection<br />

de la révolution. Ledit comm<strong>un</strong>iqué qualifie<br />

d’injustice le maintien des inculpés<br />

en détention.<br />

LE NIET D’ENNAHDA<br />

Ali Fares, l’<strong>un</strong> des représentants des islamistes<br />

au sein de l’Assemblée nationale<br />

constituante (ANC), n’a d’ailleurs pas<br />

hésité à justifier en quelque sorte le recours<br />

à la violence. Ce dernier a, en effet,<br />

présenté les assassins de Lotfi Nagdh<br />

comme des champions de la révolution,<br />

qui méritent d’être primés comme les<br />

martyrs et les blessés ayant contribué à<br />

la chute de Ben Ali. «Ceux qui sont descendus<br />

à Tataouine cherchent à épurer<br />

le pays des vestiges du régime déchu.<br />

Ils n’ont fait qu’œuvrer pour la réalisation<br />

d’<strong>un</strong> des objectifs de la révolution,<br />

qu’est la purge contre les ex-RCDistes»,<br />

a-t-il expliqué. Pourtant, Lotfi Nagdh<br />

n’a jamais été <strong>un</strong> RCDiste notoire, selon<br />

ceux qui l’ont connu. Il n’y a donc pas<br />

<strong>un</strong>e manière plus claire pour encourager<br />

la violence politique. De là à dire que<br />

les LPR n’ont fait que saisir au vol les<br />

signaux de la direction politique des<br />

islamistes, il n’y a qu’<strong>un</strong> pas que les analystes<br />

ont tous franchi. Pas que ça.<br />

Le contenu du comm<strong>un</strong>iqué du conseil<br />

de le dire ouvertement, que si cette coalition<br />

a été effectivement reconnue par le «Groupe<br />

des amis de la Syrie», il en est autrement au<br />

sein même de l’opposition syrienne, dont des<br />

segments entiers disent n’avoir rien à voir avec<br />

elle. D’ailleurs, M. Lavrov n’a pas manqué<br />

de souligner que «l’opposition comprenant<br />

plusieurs groupes différents, il serait difficile<br />

de s’entendre sur la composition d’<strong>un</strong>e délégation<br />

<strong>un</strong>ie».<br />

Au sujet de la position russe, l’opposition<br />

syrienne a, elle aussi, à dire, en soulignant que<br />

«si la Russie pense à ses véritables intérêts<br />

futurs dans la région, (...) elle doit se ranger<br />

du côté des revendications légitimes du peuple<br />

syrien et non pas de ceux qui tuent le peuple<br />

syrien». Même constat pour le ministre iranien<br />

des Affaires étrangères qui a salué la décision<br />

de Moaz Al Khatib, de dialoguer, sous conditions,<br />

avec le régime. J’ai dit à M. Al Khatib :<br />

«Ré<strong>un</strong>issez-vous, organisez des élections pré-<br />

de la choura a envoyé d’autres signaux.<br />

Et certains d’entre eux laissent penser<br />

qu’Ennahda continuera à refuser tout<br />

compromis concernant l’attribution des<br />

ministères de souveraineté à des personnalités<br />

indépendantes, comme l’exigent<br />

les autres sensibilités politiques. Pour<br />

beaucoup, ce compromis pourrait aider<br />

à instaurer <strong>un</strong> climat favorable à des<br />

élections libres et indépendantes. Ennahda,<br />

dans ledit comm<strong>un</strong>iqué, a ainsi<br />

rappelé aux autres composantes de la<br />

troïka (Ettakattol et le CPR) «son attachement<br />

aux arrangements, qui sont à la<br />

base de l’actuelle expérience» et appelé<br />

à «les respecter et les renforcer pour<br />

préserver la stabilité dans les étapes à<br />

venir». Il s’agit là d’<strong>un</strong>e fin de non-recevoir<br />

concernant les exigences sur les<br />

ministères régaliens. Les arrangements<br />

initiaux prévoient effectivement que les<br />

ministères de souveraineté reviennent<br />

tous à Ennahda. Autre objet de discorde<br />

: le bloc nahdhaoui à l’Assemblée<br />

essaie de faire <strong>un</strong> forcing pour accélérer<br />

l’adoption du projet de loi d’imm<strong>un</strong>isation<br />

de la révolution et de ne pas<br />

l’intégrer au projet de loi sur la justice<br />

transitionnelle. Ledit projet de loi exclut<br />

des responsabilités politiques et l’éligibilité<br />

de tous ceux qui ont travaillé<br />

avec Ben Ali depuis mars 1989 jusqu’au<br />

14 janvier 2011. Le Premier ministre<br />

de la transition, Béji Caïd Essebsi, est<br />

spécialement visé par cette loi qui n’a<br />

de pareille qu’en Irak contre les baâthistes,<br />

en Israël contre les Palestiniens<br />

et en Afrique du Sud contre les Noirs,<br />

du temps de l’apartheid. L’opposition<br />

crie au scandale par rapport à ce projet<br />

de loi car il s’agit de «p<strong>un</strong>ition collective<br />

pour des fautes individuelles», comme le<br />

souligne le porte-parole du parti Al Massar<br />

et membre de l’Assemblée, Samir<br />

Taïeb. «Mais Ennahda n’a pas d’autre<br />

choix», lui réplique le politicien Hamadi<br />

Redissi. «Les dernières tractations sur<br />

le remaniement ministériel ont montré<br />

l’isolement d’Ennahda sur l’échiquier<br />

politique, d’où les surenchères exercées<br />

par Ettakattol et le CPR, bien que ces<br />

partis soient plus faibles qu’à la sortie<br />

des élections», explique-t-il. «Ennahda<br />

a paniqué et ses troupes radicales ont<br />

choisi l’option de la violence dans la<br />

rue pour essayer de s’imposer», a-t-il<br />

conclu. Deux actions vont donc de pair<br />

dans la tactique du moment d’Ennahda<br />

pour «chasser la contre-révolution» : les<br />

LPR dans la rue et la loi d’imm<strong>un</strong>isation<br />

de la révolution à l’ANC.<br />

Mourad Sellami<br />

sidentielles sous surveillance internationale,<br />

pour que chaque partie puisse être sûre que le<br />

processus se déroule convenablement», a-t-il<br />

déclaré. Bien entendu, <strong>un</strong> tel frémissement a<br />

été vite capté surtout que la Russie et l’Iran<br />

sont présentés comme d’importants sinon les<br />

seuls alliés du régime syrien. Il va sans dire que<br />

le principe même de ces rencontres inédites<br />

est extrêmement important. Dans les deux cas,<br />

estime-t-on d’ores et déjà, leur portée va bien<br />

au-delà de la simple équidistance, ou de l’équilibre<br />

que rechercherait la diplomatie des deux<br />

pays. Mais tout laisse à croire qu’<strong>un</strong>e telle<br />

démarche a été favorisée par l’opposition ellemême<br />

et sa volonté de dialogue avec le régime,<br />

et non pas avec le pouvoir en place, la nuance<br />

étant véritablement importante. Est-ce <strong>un</strong>e<br />

réponse à des intentions prêtées, en ce sens, à<br />

des personnalités du régime syrien ? Toujours<br />

est-il, il y a là <strong>un</strong> ensemble d’éléments peutêtre<br />

imprécis, s’agissant d’élaborer <strong>un</strong> édifice,<br />

ATTENTAT<br />

KAMIKAZE<br />

Bain de sang<br />

à Kirkouk (Irak)<br />

L’attaque qui a visé, hier à l’heure<br />

de pointe, le quartier général de<br />

la police de Kirkouk, <strong>un</strong>e ville du<br />

nord de l’Irak que se disputent<br />

Baghdad et le Kurdistan irakien,<br />

a fait 30 morts et 70 blessés, au<br />

moment où le pays traverse <strong>un</strong>e<br />

grave crise politique. L’assaut<br />

contre le bâtiment, entouré de<br />

murs en béton anti-explosions,<br />

s’est déroulé tôt hier, premier<br />

jour de la semaine de travail en<br />

Irak, à l’heure où les employés<br />

se rendaient sur leur lieu de<br />

travail au centre-ville. L’attaque<br />

n’a pas été revendiquée mais les<br />

insurgés s<strong>un</strong>nites, dont Al Qaîda<br />

en Irak, visent régulièrement les<br />

forces de sécurité dans l’espoir de<br />

déstabiliser le gouvernement de<br />

Nouri Al Maliki. L’attaque d’hier à<br />

Kirkouk a d’abord été déclenchée<br />

par <strong>un</strong> kamikaze au volant d’<strong>un</strong><br />

véhicule maquillé en voiture de<br />

police.<br />

Il s’est arrêté au poste de contrôle<br />

du portail principal du complexe<br />

et s’est fait exploser. Trois de ses<br />

complices, vêtus d’<strong>un</strong>iformes de<br />

police, ont ensuite réussi à se<br />

faufi ler à l’intérieur du complexe,<br />

tout en lançant des grenades en<br />

direction du bâtiment, avant d’être<br />

abattus, selon des témoins. Juste<br />

après l’attaque, la police tentait<br />

de désamorcer les ceintures<br />

d’explosifs que les kamikazes<br />

portaient sur eux.<br />

Depuis fi n décembre, le Premier<br />

ministre, <strong>un</strong> chiite, est au<br />

centre d’<strong>un</strong> ample mouvement<br />

de contestation de la minorité<br />

s<strong>un</strong>nite, qui représente environ<br />

24% de la population irakienne.<br />

Elle manifeste dans les régions où<br />

elle est majoritaire pour dénoncer<br />

sa «marginalisation» et pousser<br />

M. Al Maliki à la démission.<br />

Kirkouk, où cohabitent Arabes,<br />

Kurdes et Turcomans, fait partie<br />

d’<strong>un</strong>e bande du territoire du nord<br />

de l’Irak, riche en hydrocarbures,<br />

que revendiquent Baghdad et la<br />

région autonome du Kurdistan<br />

irakien.<br />

A en croire observateurs et<br />

diplomates, cette dispute<br />

territoriale représente la plus<br />

grande menace pour la stabilité<br />

de l’Irak. Kirkouk, mais aussi<br />

Mossoul, <strong>un</strong> peu plus au nordouest,<br />

et Touz Khourmatou,<br />

également dans le nord de l’Irak,<br />

sont, à intervalles réguliers, le<br />

théâtre d’attaques sanglantes<br />

perpétrées par les insurgés. R. I.<br />

Par Mohammed Larbi<br />

avec des pièces de puzzle qu’il semble difficile<br />

d’assembler, le conflit syrien ayant pris des<br />

proportions jamais atteintes sous d’autres<br />

latitudes. C’est en ce sens qu’interviennent les<br />

propos de l’émissaire international, lui aussi<br />

présent à M<strong>un</strong>ich, et qui rappelle avoir noté<br />

<strong>un</strong>e nouvelle tendance en Syrie : tout en insistant<br />

sur leurs conditions, les deux parties en<br />

conflit évoquent la nécessité d’<strong>un</strong> «règlement<br />

politique».<br />

Dans ce contexte, Lakhdar Brahimi a proposé<br />

aux deux parties de se ré<strong>un</strong>ir à l’étranger<br />

pour discuter du règlement syrien selon <strong>un</strong><br />

calendrier, et ce, tout en prévenant que «les<br />

Syriens eux-mêmes ne pourront rien faire pour<br />

inverser la situation» sans le Conseil de sécurité.<br />

Une évolution se profilerait donc. Ce sont<br />

quelques petits pas que la comm<strong>un</strong>auté internationale<br />

suit attentivement. En espérant <strong>un</strong><br />

processus fort qui mènerait vers <strong>un</strong> règlement<br />

durable. M. L.


L<br />

France<br />

De notre correspondant<br />

Ayad Ahram est, sans nul doute,<br />

l’invité d’exception de cette<br />

conférence internationale sur le<br />

Sahara occidental. Le secrétaire<br />

général de l’Association de défense<br />

des droits de l’homme au Maroc<br />

(Asdhom) refuse toute récupération<br />

politique ou soutien personnel au<br />

Front Polisario. Il a plaidé cependant<br />

pour la défense pure des droits de<br />

l’homme au Maroc et dans tout le<br />

Maghreb, sans considération<br />

d’appartenance ethnique, religieuse<br />

ou politique des victimes. Dans cet<br />

entretien, il nous explique sa<br />

position.<br />

Propos recueillis par<br />

Samir Ghezlaoui<br />

Le 1 er février, le trib<strong>un</strong>al militaire de Rabat<br />

a ouvert le procès, puis l’a aussitôt reporté<br />

au 8 février, de 24 militants sahraouis. Pouvez-vous<br />

nous présenter cette affaire et nous<br />

expliquer pourquoi ces civils se retrouvent<br />

confrontés à <strong>un</strong>e cour martiale ?<br />

Les 24 Sahraouis ont été arrêtés suite au<br />

démantèlement violent du camp de Gdeim Izik<br />

en novembre 2010. Ce sont surtout des militants<br />

sahraouis des droits de l’homme, connus pour<br />

leur engagement dans ce combat. Cela fait plus<br />

de deux ans qu’ils sont en détention provisoire –<br />

excepté <strong>un</strong>, pour des raisons médicales – ce qui<br />

est illégal eu égard du code pénal marocain. Ces<br />

militants sont en plus traduits devant <strong>un</strong> trib<strong>un</strong>al<br />

militaire et donc risquent gros par rapport à ce<br />

qu’on leur reproche. Tout laisse à penser qu’ils<br />

ne vont pas bénéficier d’<strong>un</strong> procès équitable.<br />

L’accueil réservé à la délégation des observateurs<br />

El Watan - L<strong>un</strong>di 4 février 2013 - 11<br />

INTERNATIONALE<br />

MALGRÉ LES PRESSIONS SUBIES PAR LES ORGANISATEURS<br />

La cause sahraouie fait irruption<br />

au Sénat français<br />

es amis du Front Polisario et des<br />

dizaines de militants des droits<br />

de l’homme ont réitéré «le droit<br />

du peuple sahraoui à son autodétermination»<br />

à l’occasion de la conférence<br />

internationale qui s’est tenue avanthier<br />

au siège du Sénat français.<br />

Initiée par Leila Aïchi, sénatrice de<br />

Paris, sous le thème «La mise en<br />

place d’<strong>un</strong> processus de protection<br />

de la population civile et le respect<br />

des droits de l’homme au Sahara<br />

occidental», cette journée de solidarité<br />

avec le peuple sahraoui «n’a pas plu<br />

à certains». «Le fait que ce colloque<br />

soit organisé au sein de ce palais de<br />

Luxembourg, en plein Sénat français,<br />

est tout <strong>un</strong> symbole. Nous avons subi<br />

des pressions terribles pour ne pas<br />

l’organiser. Moi je suis <strong>un</strong>e femme<br />

libre, dans <strong>un</strong> pays de démocratie.<br />

J’organise le colloque que je veux»,<br />

a lancé l’élue d’Europe-Ecologie les<br />

Verts avec assurance.<br />

L’ouverture officielle des travaux a été<br />

<strong>un</strong>e occasion pour Régine Villemont,<br />

présidente de l’Association des amis<br />

de la RASD/France, de «dénoncer le<br />

calvaire que vivent les détenus politiques<br />

sahraouis dans les geôles maro-<br />

caines». «Nous appelons les autorités<br />

marocaines à libérer les 24 détenus<br />

de Gdeim Izik dont le procès a été<br />

ouvert le 1er février devant <strong>un</strong> trib<strong>un</strong>al<br />

militaire de Rabat. C’est <strong>un</strong>e atteinte<br />

flagrante aux droits de l’homme.»<br />

LA POSITION FRANÇAISE<br />

CRITIQUÉE<br />

«Ce sont des civils. Ils ont le droit à <strong>un</strong><br />

procès équitable au lieu de les passer<br />

devant la cour martiale», a-t-elle martelé.<br />

Un peu plus tard sur la trib<strong>un</strong>e,<br />

les observateurs européens, qui se<br />

sont déplacés au Maroc et ont assisté<br />

à l’ouverture du procès, ont apporté<br />

leur témoignage : «Aussitôt ouvert, le<br />

procès a été reporté d’<strong>un</strong>e semaine.<br />

L’environnement général était plutôt<br />

apaisé, mais les avocats de la<br />

défense ont dénoncé plusieurs lac<strong>un</strong>es<br />

ainsi que le peu de temps et de moyens<br />

qu’on leur a attribués afin de mener à<br />

bien leur mission. Nous avons remarqué<br />

aussi <strong>un</strong>e présence exagérée de<br />

militaires et des dizaines d’éléments<br />

de sécurité en civil.»<br />

Quant à Pierre Galand, président de la<br />

Coordination européenne de soutien<br />

au peuple sahraoui, il a pris comme<br />

cible, en usant de critiques piquantes,<br />

la position officielle de la France dans<br />

le conflit au Sahara occidental. «Nous<br />

étrangers à l’occasion de l’ouverture de leur<br />

procès, le 1 er février, qui a d’ailleurs été reporté<br />

au 8 février, ne nous garantit pas que leur procès<br />

ne sera pas entaché d’irrégularités. La présence<br />

militaire et policière massive au procès laisse<br />

présager le pire. Nous continuons à réclamer<br />

sinon leur libération, du moins, que le trib<strong>un</strong>al<br />

militaire soit dessaisi de cette affaire en faveur<br />

d’<strong>un</strong> trib<strong>un</strong>al civil.<br />

Combien y a-t-il de prisonniers politiques<br />

au Maroc ? Quelles sont les raisons de leur<br />

détention ?<br />

L’Asdhom a lancé <strong>un</strong>e campagne de parrainage<br />

des prisonniers victimes d’atteinte aux droits, le<br />

17 novembre 2012, à l’occasion de la semaine de<br />

la solidarité internationale en France. Cette campagne<br />

est parrainée par l’écrivain Gilles Perrault,<br />

auteur du best-seller Notre Ami le roi. Nous avons<br />

recensé, à cette date, 174 prisonniers politiques.<br />

Nous les avons tous proposés au parrainage. On<br />

y trouve des militants associatifs, des partisans<br />

du Mouvement 20 février, des Sahraouis, des<br />

syndicalistes, des étudiants de l’Union nationale<br />

des étudiants du Maroc, des islamistes du groupe<br />

Belliraj, des citoyens ayant participé à des mouvements<br />

de protestation sociale, etc. Les détails<br />

sont présents sur notre site web asdhom.org.<br />

Vous êtes <strong>un</strong> militant marocain des droits<br />

de l’homme qui refuse de sacrifier ce principe<br />

fondamental pour des considérations<br />

politiques. Vous défendez tous les détenus<br />

politiques dans les geôles marocaines, y compris<br />

les Sahraouis, sans forcément soutenir le<br />

Front Polisario. Comment peut-on qualifier<br />

ce genre de positionnement ?<br />

Je suis <strong>un</strong> défenseur des droits de l’homme<br />

avant tout. Je peux, comme disait Voltaire, ne pas<br />

être d’accord avec ce que disent les gens, mais<br />

je suis prêt à défendre leur droit de s’exprimer<br />

librement, à condition que leurs propos ne soient<br />

pas en contradiction avec les principes des droits<br />

de l’homme tels que reconnus <strong>un</strong>iversellement.<br />

Je veux dire que les propos racistes, xénophobes<br />

lançons <strong>un</strong> message au gouvernement<br />

français. La France doit changer sa<br />

voie dans le sens de soutenir l’autodétermination<br />

du peuple sahraoui, au<br />

lieu de défendre le projet d’annexion<br />

comme l’a fait Chirac. Un petit pays<br />

comme le Maroc ne peut pas occuper<br />

<strong>un</strong> autre pays sans la complicité des<br />

grandes puissances occidentales, y<br />

compris la France», a déclaré le sénateur<br />

belge.<br />

L’APPEL DE SIDATI<br />

ET LA PIQUE DE GALAND<br />

Dans ce sens, le ministre délégué de la<br />

RASD pour l’Europe, Mohamed Sidati,<br />

a recommandé à la France de «tenir<br />

<strong>un</strong>e position plus respectable». «Nous<br />

espérons que la France prône au<br />

moins la neutralité. Nous demandons<br />

aux Français d’arrêter d’opposer<br />

leur veto pour que la Minurso puisse<br />

accomplir convenablement son travail<br />

et superviser la situation des droits<br />

de l’homme dans les territoires occupés»,<br />

a-t-il souligné. Et de conclure :<br />

«Actuellement, la France est complice<br />

du Maroc dans tout ce qui se passe<br />

contre le peuple sahraoui, car si sa<br />

position est plus respectable, le conflit<br />

serait réglé depuis longtemps.»<br />

A son tour, la présidente de l’intergroupe<br />

parlementaire Algérie-RASD,<br />

Saïda Bo<strong>un</strong>ab, a rappelé «la position<br />

historique de l’Algérie en faveur du<br />

soutien à la lutte du peuple sahraoui<br />

pour la décolonisation et son autodétermination».<br />

La députée du FLN a<br />

ensuite critiqué les positions du Maroc<br />

et de la France par rapport à la situation<br />

des droits de l’homme au Sahara<br />

occidental. «La légalité internationale<br />

est bafouée par le Maroc au Sahara<br />

occidental. Les observateurs internationaux<br />

ont enregistré des violations<br />

répétées des droits de l’homme :<br />

arrestations arbitraires, disparitions,<br />

forcées, agressions physiques, les<br />

viols, la torture et la spoliation des<br />

biens et des richesses naturelles du<br />

peuple sahraoui. La France, pourtant<br />

membre permanent du Conseil de<br />

sécurité, cautionne toutes ces atteintes<br />

à cause de sa position et son silence<br />

qui encourage l’imp<strong>un</strong>ité», a-t-elle<br />

lancé sans ménagement.<br />

LA SUÈDE, PREMIER SOUTIEN<br />

EUROPÉEN DE LA RASD<br />

Parmi les soutiens européens les plus<br />

courageux de l’autodétermination au<br />

Sahara occidental, on trouve le Parlement<br />

suédois, premier et seul en<br />

Europe à avoir reconnu officiellement<br />

la RASD. «Je suis fier de parler au<br />

nom de mon pays qui a reconnu la<br />

et qui incitent à la haine ne sont pas admis. Je ne<br />

suis pas <strong>un</strong> partisan politique et c’est ce qui me<br />

permet d’avoir cette position purement «droitde-l’hommiste».<br />

Les politiques sont amenés, de<br />

par leur combat, à exercer le pouvoir, or on sait<br />

que quiconque exerce le pouvoir est amené à en<br />

abuser. C’est pour cela qu’il faut toujours des<br />

garde-fous pour alerter sur les atteintes aux droits<br />

de l’homme. C’est le rôle des associations de<br />

défense des droits de l’homme telle que la nôtre.<br />

Dans votre intervention, vous avez exprimé<br />

le souhait de voir naître <strong>un</strong>e association<br />

maghrébine de défense des droits de l’homme<br />

autonome, qui refuse toute manipulation<br />

politique dans son activité. Comment est-ce<br />

possible ?<br />

Ceci est possible. Dans mon intervention, j’ai<br />

parlé de la Coordination maghrébine des orga-<br />

RASD et le droit à l’autodétermination<br />

du peuple sahraoui qui souffre<br />

de l’occupation marocaine. Certes,<br />

nous sommes <strong>un</strong> petit pays, mais<br />

nous œuvrons pour que d’autres pays<br />

comme les Etats-Unis, le Royaume-<br />

Uni, l’Espagne et la France nous<br />

suivent dans cette démarche», a indiqué<br />

le député suédois Jens Holm.<br />

Par ailleurs, la fin du colloque a<br />

été couronnée par la lecture d’<strong>un</strong>e<br />

déclaration comm<strong>un</strong>e des participants<br />

demandant «à la comm<strong>un</strong>auté internationale<br />

de soutenir davantage l’autodétermination<br />

du peuple sahraoui et<br />

l’arrêt immédiat de toutes les atteintes<br />

aux droits de l’homme commises par<br />

le Maroc contre des civils dans les<br />

territoires sahraouis occupés». Dans<br />

le même sillage, les sénatrices Leila<br />

Aïchi et Marie-Christine Blandin ont<br />

rendu public <strong>un</strong> comm<strong>un</strong>iqué réaffirmant<br />

«l’impérieux besoin d’<strong>un</strong>e position<br />

impartiale de la France dans l’optique<br />

d’<strong>un</strong>e sortie de crise durable»<br />

et affirmant que «la France, porteétendard<br />

de la défense des droits de<br />

l’homme dans le monde, s’honorerait<br />

à favoriser <strong>un</strong>e solution démocratique<br />

et éthique dans le respect du droit des<br />

peuples à l’autodétermination, comme<br />

le préconise la Minurso».<br />

Samir Ghezlaoui<br />

AYAD AHRAM. Secrétaire général de l’Asdhom<br />

«Il faut des garde-fous pour les droits de l’homme»<br />

nisations des droits de l’homme (CMODH) qui<br />

a vu le jour en 2006 au Maroc. Elle travaille dans<br />

ce sens. Elle regroupe plusieurs associations des<br />

droits de l’homme de Mauritanie, du Maroc,<br />

d’Algérie, de T<strong>un</strong>isie, de Libye ainsi que d’autres<br />

associations issues de l’immigration en France<br />

telles que l’Asdhom. Son objectif est de promouvoir<br />

les droits de l’homme dans la région. Cette<br />

coordination participe, en tant que telle, à tous les<br />

espaces de débat offerts par les forums sociaux<br />

régionaux ou mondiaux pour réclamer, entre<br />

autres, <strong>un</strong> Maghreb démocratique des peuples.<br />

Pour ce qui est du conflit au Sahara occidental,<br />

nous sommes pour qu’<strong>un</strong>e solution négociée au<br />

sein de l’ONU soit trouvée le plus tôt possible<br />

pour permettre aux peuples de la région de vivre<br />

en paix. Les peuples maghrébins aspirent à des<br />

Etats de droit. S. G.


El Watan ÉCONOMIE<br />

Du 4 au 10 février 2013 Supplément hebdomadaire n°361- Email : suppeco@elwatan.com/Tél. - Fax : 021 65 58 66<br />

COUVERTURE DES INSTALLATIONS ÉNERGÉTIQUES EN ALGÉRIE<br />

LES RÉASSUREURS MONDIAUX<br />

EN PASSE DE REVOIR LEURS TARIFS<br />

AU MOMENT OÙ SONATRACH ENVISAGE DE NOUVELLES MESURES POUR SÉCURISER SES INSTALLATIONS<br />

ÉNERGÉTIQUES, LES GRANDS GROUPES MONDIAUX DE LA RÉASSURANCE QUI COUVRENT LES DEUX TIERS<br />

DU RISQUE ÉNERGIE DE LA COMPAGNIE PÉTROLIÈRE NATIONALE SONGENT À ASSURER LEURS ARRIÈRES.<br />

MÊME SI LES RESPONSABLES DE SONATRACH ASSURENT QU’IL N’Y A PAS EU DE GROS DÉGÂTS SUR LE SITE<br />

D’IN AMENAS, ET ENCORE MOINS AU NIVEAU DU GAZODUC DE BOUIRA, LES ASSUREURS INTERNATIONAUX<br />

PRENNENT TOUT DE MÊME LEURS DISPOSITIONS. «Il y aura sûrement <strong>un</strong> nouveau calcul des prix et<br />

■ UMA<br />

Le commerce<br />

zonal le plus faible<br />

au monde<br />

Les échanges entre les pays maghrébins<br />

ne dépassent guère les 4 milliards de<br />

dollars. Soit des échanges entre pays<br />

membres évalués entre 2 et 3% du PIB et<br />

dont plus de la moitié (55%) sont réalisés<br />

entre la T<strong>un</strong>isie et la Libye. Ce qui fait de<br />

l’Union maghrébine, UMA, la région où le<br />

commerce zonal est le plus faible comparé<br />

à ce qui se passe dans les comm<strong>un</strong>autés<br />

régionales latino-américaines, asiatiques<br />

ou même africaines.<br />

Page IV<br />

primes de réassurances des installations énergétiques de Sonatrach», a indiqué à El Watan<br />

Economie Riccardo Fabiani, analyste politique, spécialiste de la région Afrique du Nord au sein<br />

du groupe Eurasia (groupe d’expertise et de recherche en risques politiques). «Le processus a<br />

déjà commencé et pourrait durer <strong>un</strong> à deux ans si les autorités algériennes arrivent à rétablir<br />

<strong>un</strong> niveau de sécurité d’avant l’attaque d’In Amenas.»<br />

Lire en pages II-III<br />

entreprises - <strong>un</strong>iversité<br />

DES DIPLÔMÉS PAR MILLIERS<br />

POUR EMPLOYEURS INSATISFAITS<br />

Chaque année, des milliers de nouveaux<br />

diplômés quittent les bancs de l’<strong>un</strong>iversité et<br />

vont gonfler les rangs des demandeurs<br />

d’emploi dans divers domaines d’activité. De<br />

leur côté, les entreprises économiques<br />

sollicitent constamment l’offre existante sur<br />

le marché du travail dans leur quête de<br />

nouvelles compétences pour renforcer leurs<br />

staffs et étoffer leurs ressources humaines.<br />

Mais, la compatibilité entre les je<strong>un</strong>es<br />

diplômés et le profil recherché par les<br />

employeurs est rarement trouvée.<br />

Lire PP VI, VII et VIII<br />

RÉFORME LIBÉRALE ET CRISE GRAMSCIENNE EN ALGÉRIE PP XI-X<br />

PHOTO : H. LYÈS<br />

PHOTO :H. LYES


II L’ACTUALITÉ El Watan ÉCONOMIE - Du 4 au 10 février 2013<br />

Couverture des installations énergétiques en Algérie<br />

par<br />

Safi a Berkouk<br />

Les réassureurs mondiaux en<br />

passe de revoir leurs tarifs<br />

Selon M. Fabiani, qui dit avoir «eu<br />

des conversations avec des sociétés<br />

d’assurances» mondiales, cellesci<br />

ont déjà engagé des «discussions en<br />

interne» pour envisager des actions qui<br />

pourraient toucher les futurs contrats<br />

de réassurance avec Sonatrach. Certes,<br />

dit-il, «elles savent globalement que la<br />

sécurité en Algérie n’est pas <strong>un</strong> problème,<br />

mais doivent se préparer en cas<br />

de danger qui résulterait de la crise au<br />

Mali». C’est dans ce cadre qu’elles «ont<br />

peur et prêtent <strong>un</strong>e attention particulière<br />

à ce qui se passe en Algérie». En tout état<br />

de cause, on parle, selon lui, d’<strong>un</strong> effet<br />

de <strong>un</strong> à deux ans, après quoi «les primes<br />

d’assurances vont revenir graduellement<br />

au niveau d’avant» Tiguentourine.<br />

Youcef Benmicia, cadre dirigeant au sein<br />

de la Compagnie algérienne des assurances<br />

(CAAT), membre du groupement<br />

des assureurs nationaux de la Sonatrach,<br />

affi rme que «les réassureurs risquent<br />

de relever les coûts de réassurances,<br />

par prudence, même s’il n’y pas eu de<br />

dommage subi au niveau de Tiguentourine».<br />

Toutefois, il y a «<strong>un</strong> potentiel<br />

d’exposition au risque et si on constate<br />

<strong>un</strong> risque plus élevé, il est normal que les<br />

réassureurs prennent leur disposition».<br />

Généralement dans pareille situation,<br />

«les compagnies peuvent soit décider de<br />

maintenir les tarifs dans le meilleur des<br />

cas, soit les relever dans le pire des cas».<br />

En revanche, il ne risque pas d’y avoir<br />

«<strong>un</strong>e diminution des prix, ce qui se produit<br />

parfois» quand il n’y a pas de grande<br />

sinistralité pendant <strong>un</strong>e certaine période.<br />

LE POIDS DES RÉASSUREURS<br />

Il faut savoir que la réassurance occupe<br />

<strong>un</strong>e très grande place dans la couverture<br />

assurance de la Sonatrach. Il y a deux ans,<br />

l’ex P-DG de la Compagnie d’assurances<br />

des hydrocarbures (CASH), Nacer Sais,<br />

indiquait que «plus des deux tiers (70%)<br />

des risques Energie du groupe Sonatrach<br />

sont assurés par des sociétés d’assurance<br />

internationales, le reste étant couvert<br />

par <strong>un</strong> consortium de quatre assureurs<br />

algériens». Environ «<strong>un</strong>e vingtaine, voire<br />

<strong>un</strong>e trentaine de réassureurs internationaux»<br />

interviennent dans les opérations<br />

de réassurances, impératives en raison du<br />

manque de capacités fi nancières des assureurs<br />

nationaux pour couvrir l’ensemble<br />

du risque énergétique de Sonatrach. En<br />

2010, la compagnie avait notamment<br />

retenu trois groupes internationaux de<br />

réassurance, Swiss Ré, M<strong>un</strong>ich Ré et<br />

l’américain AIG, pour réassurer <strong>un</strong>e partie<br />

de son patrimoine industriel pour <strong>un</strong><br />

montant du contrat estimé à 30 millions<br />

de dollars. Au niveau national, l’assurance<br />

des installations énergétiques de<br />

Sonatrach est assurée par <strong>un</strong> consortium<br />

de compagnies nationales (CAAR,<br />

CAAT, SAA, CCR) dont le chef de fi le<br />

est la CASH.<br />

La réassurance est justement l’<strong>un</strong>e des<br />

«particularités» du secteur énergétique,<br />

souligne M. Benmicia, qui vient s’ajouter<br />

au fait que c’est <strong>un</strong> secteur où il «y a<br />

<strong>un</strong>e concentration de valeur et de capitaux<br />

liés à <strong>un</strong>e industrie de pointe». Les<br />

risques sont donc assurés à l’international<br />

où il y a <strong>un</strong> marché de l’énergie et de<br />

la pétrochimie en matière de réassurance,<br />

car ces réassureurs «ont des capacités fi -<br />

nancières importantes». «Les conditions<br />

ainsi que les prix d’assurance et de réassurance<br />

sont donc fi xés par le marché international»,<br />

précise le responsable de la<br />

CAAT. En ce qui concerne le patrimoine<br />

(industriel et immobilier) de Sonatrach,<br />

il bénéfi cie de plusieurs types de couvertures,<br />

mais «ce qui est réassuré, ce sont<br />

les installations énergétiques, l’activité<br />

forage et en partie la responsabilité civile».<br />

Les prix sont également fi xés «en<br />

fonction de la demande de couverture»<br />

et en la matière «les conditions édictées<br />

par les réassureurs sont parfois draconiennes<br />

(quand la conjoncture est défavorable)»,<br />

remarque M. Benmicia. Les<br />

Intérêts énergétiques des compagnies étrangères<br />

en Algérie<br />

La vente d’actifs suite à l’attaque<br />

d’In Amenas jugée peu probable<br />

u-delà du relèvement des primes d’assurance, l’at-<br />

A taque d’In Amenas et plus récemment encore celle<br />

de Bouira, soulèvent des questions quant aux actions<br />

futures qui seront prises par les partenaires étrangers<br />

de Sonatrach en Algérie. Certaines compagnies ont<br />

rapatrié quelques-<strong>un</strong>s de leurs personnels, tandis que<br />

d’autres ont confi rmé leur volonté de poursuivre leurs<br />

affaires en Algérie. La nouvelle loi sur les hydrocarbures<br />

récemment promulguée étant plus avantageuse, certains<br />

experts pensent qu’auc<strong>un</strong>e société étrangère en Algérie<br />

ne songera à se débarrasser de ses actifs algériens. Car,<br />

si l’on considère que le risque a augmenté, la valeur de<br />

ces actifs s’en trouverait de ce fait revue à la baisse,<br />

pense-t-on.<br />

Riccardo Fabiani, analyste politique, spécialiste de<br />

la région Afrique du Nord au sein du groupe Eurasia<br />

(groupe d’expertise et de recherche en risques politiqus),<br />

confi rme cette thèse, tout en relativisant certains<br />

aspects. En premier lieu, «on peut imaginer que ce qui<br />

s’est passé à In Amenas soit la nouvelle réalité avec laquelle<br />

il faudra composer dans les prochaines semaines,<br />

en raison de ce qui se passe au Mali, mais je pense qu’il<br />

faut distinguer entre le Nord et le Sud de l’Algérie»,<br />

dit-il. Certes, c’est le Sud qui a été touché, mais cela<br />

reste «<strong>un</strong>e exception car c’est <strong>un</strong>e région très militarisée<br />

et même pendant les années de terrorisme elle n’a<br />

pas été affectée». «En revanche, explique-t-il, le Nord<br />

du pays est différent et la sécurité y est plus diffi cile et<br />

l’attaque contre le gazoduc de Bouira témoigne de cette<br />

diffi culté et peut être <strong>un</strong> signe de ce que pourra être la<br />

tendance dans les prochains mois». En second lieu, et<br />

en conséquence, M. Fabiani pense «qu’il n’y aura pas<br />

réassureurs peuvent «demander que les<br />

sites soient gardés par exemple». Cela dit,<br />

M. Fabiani estime qu’après les attaques<br />

d’In Amenas, «il serait diffi cile pour ces<br />

réassureurs d’exiger des conditions nouvelles,<br />

car elles savent qu’en Algérie les<br />

sociétés y opérant n’ont pas la possibilité<br />

de modifi er les mesures de sécurité à<br />

leur guise. Leur marge de manœuvre est<br />

limitée par le fait que les autorités algériennes<br />

imposent des conditions strictes»<br />

en la matière. Selon le PDG de la SAA,<br />

Amar Latrous, il existe «<strong>un</strong>e couverture<br />

contre les conséquences des risques terroristes<br />

qui est proposée par toutes les<br />

compagnies d’assurance», au même titre<br />

que la couverture contre les risques de<br />

sabotage et contre «les émeutes et mouvements<br />

populaires», précise M. Benmicia.<br />

L’attaque terroriste d’In Amenas pourrait<br />

avoir <strong>un</strong>e portée régionale quant aux<br />

conséquences sur les assurances. Selon<br />

M. Fabiani, en effet, les réévaluations des<br />

primes de risque pourraient également<br />

toucher «la Libye, où le risque est encore<br />

plus grand qu’en Algérie, la T<strong>un</strong>isie où la<br />

montée des djihadistes inquiète les assureurs,<br />

ainsi que la Mauritanie, même si<br />

pour ces pays l’activité énergétique est<br />

moindre qu’en Algérie». S. B.<br />

Les réassureurs<br />

de la Sonatrach<br />

• CCR Algérie<br />

• Charits (ex-<br />

AIG)<br />

• Sonatrach<br />

Re<br />

• ACE<br />

• M<strong>un</strong>ich Re<br />

• Swiss Re<br />

• Allianz<br />

Lloyd’s<br />

MAPFRE<br />

SCOR<br />

ZURICH<br />

AXA<br />

Hannover Re<br />

XL Capital<br />

Partner Re<br />

GENERALI<br />

Africa Re<br />

CCR Paris<br />

(source CASH)<br />

de sociétés qui voudraient vendre leurs actifs en Algérie<br />

en raison de l’attaque terroriste. Certes, elles réduisent<br />

leur présence, mais cela va rentrer dans l’ordre dans<br />

quelques semaines».<br />

Enfi n, les compagnies qui souhaiteraient le faire et il y<br />

en avait quelques-<strong>un</strong>es avant l’attaque d’In Amenas, leur<br />

motivation était surtout liée à «leur stratégie de développement,<br />

aux coûts élevés ou encore parce qu’elles<br />

jugeaient que ces actifs n’étaient pas très rentables».<br />

Avec ce qui s’est passé à In Amenas, «il leur faudra<br />

réduire leur prix de cession si elles veulent vendre, car<br />

les investisseurs qui seraient intéressés pour acheter ces<br />

actifs vont demander désormais des prix révisés». Cette<br />

situation risque de durer au moins 1 an à 18 mois, selon<br />

certains analystes. S. B.


El Watan ÉCONOMIE - Du 4 au 10 février 2013<br />

L’ACTUALITÉ III<br />

Francis Perrin. Président de Stratégies et politiques énergétiques<br />

«Les primes d’assurance vont<br />

évidemment augmenter»<br />

Pétrole et Gaz Arabes et professeur en sciences<br />

économiques. Il nous explique dans cet entretien<br />

les implications de la récente attaque terroriste<br />

d’In Amenas sur Sonatrach, ses partenaires<br />

énergétiques ainsi que sa couverture assurance.<br />

L’expert évoque également la possibilité que<br />

certaines compagnies énergétiques asiatiques ou<br />

russes puissent prendre le relais dans le cas où les<br />

entreprises privées occidentales soient refroidies<br />

par le «risque» Algérie.<br />

Propos<br />

recueillis par<br />

Safi a Berkouk<br />

En matière d’investissements sécuritaires<br />

et d’assurance des installations<br />

énergétiques, quelles seront les conséquences<br />

pour Sonatrach et ses partenaires<br />

étrangers ?<br />

La perception par les investisseurs<br />

et les pays étrangers du risque politique<br />

associé à l’Algérie sera très probablement<br />

revue à la hausse, ce qui peut avoir <strong>un</strong><br />

impact négatif sur des plans d’investissement<br />

ou d’implantation dans ce pays. De<br />

même, le coût de la sécurité va inévitablement<br />

augmenter car il faudra tirer toutes<br />

les conséquences de la tragédie d’In Amenas<br />

et prendre les mesures requises tout<br />

en sachant que le risque zéro n’existe pas,<br />

pas plus dans l’industrie des hydrocarbures<br />

qu’ailleurs. Les primes d’assurance<br />

vont évidemment augmenter. Ces impacts<br />

portent sur le court terme, voire sur le<br />

moyen terme. Je ne pense cependant pas<br />

que ce qui vient de se passer aura des<br />

PHOTO : D. R. M. Perrin est directeur de la rédaction de la revue<br />

conséquences à long terme sur l’Algérie,<br />

mais il faut que les réactions de l’Etat, de<br />

Sonatrach et de ses partenaires étrangers<br />

soient à la hauteur de l’enjeu.<br />

Pensez-vous que les fi rmes internationales<br />

opérant dans le secteur énergétique<br />

algérien vont songer à se délester<br />

de leurs actifs en Algérie dans les<br />

semaines ou les mois à venir ?<br />

Je ne crois pas que des investisseurs<br />

étrangers installés, souvent de longue<br />

date, en Algérie et engagés dans des projets<br />

importants vont quitter le pays du<br />

seul fait de cette sanglante attaque et prise<br />

d’otages. Ces compagnies, dont ENI,<br />

Total, Repsol, BP, Anadarko Petroleum et<br />

d’autres encore vont renforcer leurs mesures<br />

de sécurité et diminuer le personnel<br />

non essentiel, mais vont continuer à travailler<br />

en Algérie. Certaines d’entre elles<br />

pourraient cependant hésiter, au moins à<br />

court terme, à renforcer leur implantation<br />

dans le pays sans abandonner les projets<br />

dans lesquels elles sont actuellement<br />

impliquées. Les enjeux liés à la révision<br />

de la loi sur les hydrocarbures de 2005<br />

telle que modifi ée en 2006 et les succès<br />

ou les échecs dans l’exploration auront<br />

à mon sens <strong>un</strong> poids plus important que<br />

les problèmes sécuritaires dans les choix<br />

futurs de ces entreprises par rapport à<br />

d’éventuels nouveaux projets, comme<br />

le montrent les résultats moyens ou médiocres<br />

des appels d’offres internationaux<br />

pour l’exploration lancés depuis 2008.<br />

Par contre, pour des compagnies pétrolières<br />

non présentes en Algérie et qui<br />

pourraient envisager d’investir dans ce<br />

pays, la donne est différente. L’attractivité<br />

d’<strong>un</strong> pays producteur d’hydrocarbures<br />

s’apprécie au regard de trois critères clés<br />

: le potentiel en pétrole et en gaz naturel,<br />

- et celui-ci est intéressant -, le cadre<br />

législatif, contractuel et fi scal, qui est en<br />

cours de modifi cation dans <strong>un</strong> sens plus<br />

attrayant, et le risque politique, qui sera<br />

revu à la hausse. Une décision d’investissement<br />

en Algérie découle de l’appréciation<br />

par des groupes étrangers de ce cocktail<br />

et le goût de celui-ci sera différent<br />

avant et après In Amenas.<br />

En admettant que cela se produise,<br />

le retrait éventuel de certaines fi rmes<br />

pourrait-il favoriser d’autres pays<br />

comme la Chine, la Russie ou autres ?<br />

Je ne crois pas vraiment au retrait<br />

des compagnies pétrolières de l’Algérie<br />

qui serait seulement lié à la tragédie<br />

d’In Amenas en dépit de l’extrême gravité<br />

de celle-ci. Mais il est exact que les<br />

compagnies pétrolières n’ont pas toutes<br />

le même profi l en matière d’appréciation<br />

et de gestion des risques politiques.<br />

Pour simplifi er quelque peu, des sociétés<br />

nationales de pays asiatiques tels que la<br />

Chine, l’Inde ou le Vietnam, par exemple,<br />

ou des fi rmes russes sont effectivement<br />

plus susceptibles de faire face à ce type<br />

de risques que des entreprises privées<br />

occidentales qui sont cotées en bourse et<br />

qui proviennent de pays dans lesquels le<br />

poids de l’opinion publique est très fort. Il<br />

ne faut cependant pas généraliser trop rapidement.<br />

Total et ENI sont ainsi présents<br />

de façon constante en Algérie depuis les<br />

années 1950…<br />

La promulgation d’<strong>un</strong>e nouvelle loi<br />

sur les hydrocarbures moins contraignante<br />

permettra-t-elle de limiter les<br />

dégâts pour l’Algérie ?<br />

C’est <strong>un</strong> point-clé. La moindre attractivité<br />

de l’Algérie dans les dernières années<br />

s’explique essentiellement par des<br />

conditions contractuelles qui découlent<br />

de la loi sur les hydrocarbures, jugées<br />

trop dures par nombre d’investisseurs<br />

étrangers, ce que les autorités algériennes<br />

ont fi nalement reconnu en présentant <strong>un</strong><br />

projet de loi modifi ant la loi de 2005.<br />

L’Algérie conserve <strong>un</strong> potentiel d’exploration<br />

et de développement tout à fait<br />

intéressant pour le gaz naturel comme<br />

pour les liquides et pour les hydrocarbures<br />

conventionnels comme pour les<br />

non conventionnels. Comme l’a souligné<br />

le ministre de l’Energie et des Mines, M.<br />

Youcef Yousfi , le pays a impérativement<br />

besoin d’investissements étrangers et il<br />

faut savoir attirer ceux-ci. Il ne s’agit pas<br />

de remettre en cause la souveraineté algérienne<br />

sur ses ressources naturelles, ni<br />

de dépouiller l’Etat de sa juste part, mais<br />

de trouver <strong>un</strong> nouvel équilibre entre les<br />

intérêts nationaux de l’Algérie et ceux des<br />

partenaires étrangers de Sonatrach dans<br />

<strong>un</strong> monde qui bouge de plus en plus vite<br />

et dans <strong>un</strong> contexte énergétique international<br />

qui subit certains bouleversements.<br />

Il ne faut pas avoir peur du pragmatisme<br />

et du compromis dans l’industrie des hydrocarbures.<br />

S. B.<br />

Produire <strong>un</strong>e doctrine de stratégie énergétique<br />

Le secteur de l’énergie est l’<strong>un</strong> des plus complexes et des<br />

plus incertains à analyser en termes de perspectives. Un<br />

bureau d’étude européen a interrogé les 20 «meilleures<br />

institutions et personnalités» sur l’avenir des prix<br />

pétroliers à l’horizon 2022. Le prix moyen fourni était de<br />

110 $, mais les estimations variaient de 69 à 170 dollars. Les<br />

paramètres qui influent sur le devenir du secteur sont complexes<br />

et interdépendants : aspects géopolitiques, nouvelles<br />

technologies, vigueur de l’économie mondiale, règlementations<br />

environnementales et d’autres facteurs parmi les plus difficiles à<br />

prévoir. Cinq années auparavant, le débat était centré sur le rôle<br />

futur que devait jouer le nucléaire et les énergies nouvelles dans<br />

les choix des bouquets énergétiques des différents pays. Alors<br />

que cette question fut loin d’être tranchée, les nouvelles<br />

technologies de production de gaz et de pétrole de schiste, avec<br />

les premiers résultats apparemment acceptables aux USA,<br />

orientent le débat vers <strong>un</strong>e tout autre direction : quel devrait être<br />

le rôle de ces produits dans le panier énergétique d’<strong>un</strong> pays ? On<br />

ne peut éviter de se poser de telles questions pour notre propre<br />

devenir. Mais s’il y avait <strong>un</strong>e réponse simple, on l’aurait vite<br />

trouvée.<br />

GRANDS RISQUES ET INCERTITUDES<br />

Selon le magazine Oil and Gas Journal, l’Algérie dispose de<br />

réserves pétrolières prouvées de 12,2 milliards de barils et 4502<br />

milliards de m 3 de gaz. La production pétrolière journalière oscille<br />

autour de 1,27 million de barils de pétrole et 87 milliards de m 3 de<br />

gaz par an. La consommation nationale représenterait 19% de la<br />

production de pétrole et 17% du gaz. Mais la progression est forte<br />

entre 11 et 15% par an. Il y a <strong>un</strong> interminable débat sur le taux de<br />

récupération réel de ces richesses ; ce qui pose de grands aléas<br />

sur le devenir de ce secteur encore et toujours incontournable<br />

pour le financement des investissements ; et tout simplement le<br />

fonctionnement quotidien de l’économie nationale. Les<br />

exportations hors hydrocarbures peinent à dépasser les 2% et le<br />

financement de l’économie par les hydrocarbures se situe autour<br />

de 35%. Plus de 69% des biens et services que nous consommons<br />

sont importées. Tout simplement, sans les hydrocarbures, notre<br />

économie s’effondrerait. Le débat sur la construction d’<strong>un</strong>e<br />

économie productive et compétitive hors hydrocarbures dure<br />

depuis plus de quarante ans, mais à auc<strong>un</strong> moment nous n’étions<br />

en train de maîtriser l’ensemble des facteurs-clés de succès pour<br />

réussir. Si bien que tout reste à refaire ou tout simplement à faire.<br />

Nous pourrons affronter dans le futur <strong>un</strong> grave problème d’offre<br />

d’énergie. Avec <strong>un</strong>e demande qui va doubler tous les sept à huit<br />

ans, les volumes à exporter seront réduits. Là-dessus, nous<br />

n’avons pas les simulations sur les différents scénarios probables.<br />

Le second problème auquel nous pourrions faire face est celui des<br />

prix. Selon certains analystes (contredits par d’autres), la<br />

demande croissante en énergie sera amplement satisfaite par <strong>un</strong>e<br />

offre qui sera de plus en plus abondante. Les prix seraient alors<br />

orientés vers la baisse. Des analyses pessimistes parlent même de<br />

40 dollars le baril (le coût marginal de l’extraction du pétrole de<br />

schiste sera orienté à la baisse). Si nous travaillions sur le<br />

scénario le plus pessimiste dans 10 ans : 60 dollars le baril et<br />

réduction des quantités de 50%, nous aurons des recettes de 16 à<br />

20 milliards de dollars à <strong>un</strong> moment où la population frôlera les 50<br />

millions d’habitants. C’est sur ce scénario pessimiste que doivent<br />

plancher nos stratèges dès à présent. Que faut-il faire ? Et<br />

comment agir pour éviter de graves remous économiques et<br />

sociaux ?<br />

DÉCISIONS ET PRÉCAUTIONS<br />

Si on tire des leçons des enseignements de la stratégie : en<br />

période de fortes turbulences dans <strong>un</strong> environnement compétitif<br />

complexe, les décisions doivent consacrer la précaution mais en<br />

pariant sur l’avenir. L’Algérie va investir 80 milliards de dollars<br />

durant les cinq prochaines années pour booster les capacités<br />

productives de son secteur. Le premier élément du pari est de<br />

mobiliser des ressources. Nous faisons donc <strong>un</strong> premier pas dans<br />

la bonne direction. Le second élément de l’équation concerne la<br />

demande nationale qui doit être satisfaite en priorité. Ce qui<br />

implique que nous devrions laisser dans le sous-sol au moins<br />

trente à quarante années de consommation nationale. Le reste<br />

peut être exporté. Nos stratèges doivent donc consacrer cette<br />

priorité dans les plans de développement de ce secteur. Par<br />

ailleurs, en face des incertitudes, la meilleure stratégie est celle<br />

de la précaution : il nous faut <strong>un</strong> portefeuille diversifié de sources<br />

énergétiques : produits conventionnels, renouvelables, schistes<br />

(en s’assurant de la maîtrise des conséquences<br />

environnementales). Laissons également les entreprises privées<br />

risquer, tout en assurant <strong>un</strong>e régulation adéquate. L’Algérie s’est<br />

lancée dans l’exploration des produits dérivés du schiste. Ce qui<br />

est <strong>un</strong> premier pas vers la diversification des sources<br />

énergétiques. Il faut que nos experts débattent intensément et<br />

librement avec les décideurs publics afin d’arriver à <strong>un</strong>e plateforme<br />

comm<strong>un</strong>e. La meilleure manière de produire <strong>un</strong>e doctrine<br />

de stratégie énergétique demeure de la concevoir au sein d’<strong>un</strong>e<br />

«institution cerveau» qui dialogue avec l’ensemble des acteurs.<br />

Personne ne détient encore la vérité sur la technologie et le<br />

devenir du gaz et du pétrole de schiste. La décision d’exploiter<br />

d’abord les gisements traditionnels, puis passer aux énergies de<br />

schiste n’est pas forcément la bonne. Le «switching» est toujours<br />

difficile en termes de technologie, d’organisation, de marketing et<br />

le reste. Je dis simplement que le débat ne doit pas être clos<br />

aujourd’hui. Mais sans doute la plus grande des précautions<br />

demeure de développer <strong>un</strong>e économie productive et efficace hors<br />

hydrocarbures par <strong>un</strong>e diversification judicieuse des activités.<br />

Force est de constater les revers de toutes les démarches<br />

entreprises jusqu’à présent. On connaît le pourquoi de l’échec de<br />

toutes ces tentatives : l’absence d’<strong>un</strong>e politique de qualité et<br />

d’utilisation optimale des potentialités humaines, les faiblesses<br />

managériales au sein de l’ensemble des institutions, le<br />

financement de l’importation au détriment d’<strong>un</strong>e économie<br />

productive nationale, l’absence de stratégie de développement,<br />

<strong>un</strong>e organisation de l’Etat inappropriée (hypercentralisation et<br />

hyperbureaucratisation) et autres. La levée de toutes ces<br />

contraintes constitue la meilleure des stratégies pour sortir du<br />

tout pétrole. Les solutions sont également connues des experts.<br />

Nous en avons déjà livré <strong>un</strong>e bonne partie dans ces mêmes<br />

colonnes. D’autres éminents économistes nationaux complètent<br />

le tableau. Nous avons les moyens et encore <strong>un</strong> peu de temps pour<br />

sortir de cette dépendance mortelle. Il nous reste la décennie de la<br />

dernière chance. A. L.<br />

PH. D. en sciences de gestion<br />

iniescom@yahoo.fr


IV L’ACTUALITÉ El Watan ÉCONOMIE - Du 4 au 10 février 2013<br />

Echanges intermaghrébins<br />

Le commerce zonal le plus<br />

faible au monde<br />

Par<br />

Naima<br />

Benouaret<br />

E t<br />

si le projet maghrébin demeure<br />

cramponné au chapitre des mythes,<br />

même si «le printemps arabe» a<br />

relancé l’espoir de lui donner <strong>un</strong>e existence<br />

réelle, c’est bien en raison des<br />

antagonismes politiques entachant les<br />

rapports intermaghrébins, notamment<br />

ceux algéro-marocains. Les conséquences<br />

qui en découlent sont lourdes :<br />

<strong>un</strong> mal-développement chronique au plan<br />

économique et <strong>un</strong>e stagnation/enlisement<br />

au niveau de la sphère politique. Ce qui,<br />

d’ailleurs, a été, encore <strong>un</strong>e fois, rappelé<br />

par des économistes, opérateurs économiques<br />

et des banquiers issus des pays de<br />

l’UMA, devant les représentants du<br />

bureau régional pour l’Afrique du Nord<br />

de la Commission économique des<br />

Nations <strong>un</strong>ies pour l’Afrique (UNECA).<br />

Ce dernier les ayant ré<strong>un</strong>is, mi-janvier<br />

dernier, dans le cadre d’<strong>un</strong>e ré<strong>un</strong>ion de<br />

concertation sur l’intégration maghrébine,<br />

à laquelle fut associé le secrétariat<br />

général de l’UMA, est-il indiqué dans <strong>un</strong><br />

rapport de synthèse émanant du bureau<br />

onusien dont El Watan Economie détient<br />

<strong>un</strong>e copie. Pour les représentants de<br />

l’UNECA, le «printemps arabe» a, certes,<br />

ressuscité l’espoir d’aboutir à <strong>un</strong>e intégration<br />

maghrébine réelle, mais à défaut<br />

de la redéfinition de l’ordre des priorités,<br />

d’<strong>un</strong>e mobilisation des ressources à la<br />

dimension des ambitions et d’<strong>un</strong> engagement<br />

plus soutenu de la part des différents<br />

acteurs à l’intégration, cet espoir<br />

risque de fléchir. «Si le printemps arabe<br />

a relancé les espoirs sur cette <strong>un</strong>ion de<br />

90 millions personnes, il n’en demeure<br />

pas que les échanges entre pays membres<br />

sont évalués entre 2 et 3% du PIB». Une<br />

proportion susceptible d’être dépassée<br />

aux yeux de l’Union des Banques<br />

es arguments en faveur d’<strong>un</strong> marché maghrébin<br />

comm<strong>un</strong> ne sont pas simple littérature. Il est bon de<br />

Lles<br />

rappeler de temps à autre comme l’ont fait des<br />

spécialistes lors d’<strong>un</strong>e table ronde du MEF, le Maghreb<br />

Economic Forum, à la fin de semaine dernière à T<strong>un</strong>is. Le<br />

Maghreb c’est avec 85 millions d’habitants, le poids<br />

démographique de l’Allemagne. C’est aussi le PIB de la<br />

Turquie, le nouveau dragon de la Méditerranée. Une bonne<br />

carte d’entrée. Les spécialistes le disent aussi.<br />

L’attractivité du territoire est plus forte lorsque la<br />

profondeur de marché est là. Les investisseurs asiatiques<br />

ou brésiliens raisonnent en coûts d’expansion. Si <strong>un</strong><br />

investissement de 50 millions d’euros provoque derrière<br />

<strong>un</strong>e pénurie de ressources humaines qualifiées dans le<br />

pays d’accueil et entraîne <strong>un</strong>e inflation dans le<br />

développement, alors il ira ailleurs. Là où les seconds 50<br />

millions d’euros investis permettront de recruter presque<br />

au même coût que les premiers. Mieux encore. La<br />

concurrence intra-maghrébine pour attirer les<br />

investisseurs peut largement être amortie dans <strong>un</strong><br />

contexte intégré. Il y a de la place pour <strong>un</strong>e chaîne des<br />

valeurs où chaque pays apporte sa part dans la<br />

localisation de l’investissement étranger. Ainsi, la bataille<br />

du «low coast» que les Marocains ont livrée pour capter la<br />

part du lion dans la délocalisation de l’activité<br />

aéronautique autour d’Airbus au détriment de la T<strong>un</strong>isie, a<br />

été <strong>un</strong>e course néfaste à la dépréciation de la valeur<br />

ajoutée des deux pays. En l’absence de concertation entre<br />

les gouvernements, ce sont les multinationales qui<br />

dessineront la spécialisation de chac<strong>un</strong> des pays. Il est<br />

encore temps de faire autrement. Et d’attirer ensemble<br />

Maghrébines, pour peu que le secteur<br />

banquier, maillon fort dans toute politique<br />

économique, soit plus dynamique<br />

et moins frileux. Et de faire le parallèle<br />

avec l’Europe, dotée d’<strong>un</strong>e monnaie<br />

<strong>un</strong>ique et dont 70% des échanges sont en<br />

interne. «Il faut redéfinir l’intégration<br />

maghrébine en fondant son espoir sur la<br />

vitalité du secteur bancaire pour sortir<br />

l’<strong>un</strong>ion de la léthargie», est-il souligné<br />

dans le document de l’UNECA. A l’heure<br />

du grand défi que constitue l’instauration<br />

d’<strong>un</strong>e zone de libre-échanges euro-méditerranéenne<br />

pour les économies maghrébines,<br />

le projet de l’UMA n’est plus ce<br />

qu’il était, <strong>un</strong> idéal, mais <strong>un</strong> impératif de<br />

survie, a-t-on insisté. «Situé entre la première<br />

puissance économique mondiale -<br />

la Zone euroet la zone économique la<br />

plus convoitée en ce moment - l’Afrique<br />

plus de capitaux et de projets. Il y a sept ou huit ans est né<br />

le concept du coût du non-Maghreb. Deux études<br />

différentes sont parvenues à la même conclusion. Un<br />

marché intégré maghrébin avec libre circulation des<br />

facteurs de production et des marchandises ferait gagner<br />

de <strong>un</strong> à deux pour cent de point de PIB en plus, selon les<br />

pays. Un <strong>un</strong>iversitaire français, spécialiste des flux<br />

migratoires, a rappelé que les mouvements migratoires<br />

portugais et espagnol ont baissé après l’entrée de ces<br />

deux pays dans l’Union européenne. L’intégration nivelle<br />

les niveaux de vie par le haut. Et rend l’exil économique<br />

moins opport<strong>un</strong>. Une réponse à <strong>un</strong>e partie de la classe<br />

politique t<strong>un</strong>isienne qui s’était offusquée de l’initiative<br />

<strong>un</strong>ilatérale du président Moncef Marzouki de liberté de<br />

circulation et de travail pour les ressortissants maghrébins<br />

en T<strong>un</strong>isie. La fin des régimes autoritaires en T<strong>un</strong>isie et en<br />

Libye et le début des transitions démocratiques dans ces<br />

deux pays ont relancé l’ambition du Maghreb Uni en 2011.<br />

Elle s’est affaissée lentement en 2012. Pourtant, jamais le<br />

modèle qui a construit le dynamisme économique du<br />

Maroc et de la T<strong>un</strong>isie durant les vingt dernières années<br />

n’est apparu si près de l’apoplexie. Le moteur européen de<br />

la croissance est durablement en panne. Le coût du non-<br />

Maghreb a évolué entre-temps. Il est devenu <strong>un</strong> risque<br />

systémique. Pressant vu de T<strong>un</strong>is. Jusque-là, la nonintégration<br />

maghrébine empêchait de fédérer les atouts<br />

de chac<strong>un</strong> des pays. Désormais, cette non-Union<br />

additionne les tares. Chaque pays déverse chez son voisin<br />

la sève de son <strong>un</strong>dergro<strong>un</strong>d. Sans retour économique. La<br />

Libye, non encore sous contrôle, exporte des armes et des<br />

carburants au noir vers la T<strong>un</strong>isie, qui ne peut plus<br />

subsaharienne, le Maghreb a <strong>un</strong>e partition<br />

à jouer».<br />

Outre <strong>un</strong> rapprochement plus significatif<br />

des politiques économiques nationales<br />

aidant, la finance est, à ce titre, <strong>un</strong> facteur<br />

déterminant, son harmonisation est<br />

l’<strong>un</strong>e des conditions à même de permettre<br />

d’aller à pas sûrs vers cette intégration<br />

maghrébine tant convoitée.<br />

D’autant que, forte de 93 banques dont<br />

104 établissements financiers, 1300<br />

points de vente avec <strong>un</strong>e moyenne de 400<br />

nouvelles agences bancaires par an, la<br />

zone n’a rien à envier à ses partenaires de<br />

la rive Nord. Seul hic, précisent les<br />

auteurs du document, «le système bancaire<br />

maghrébin reste focalisé sur les<br />

échanges à l’international. Les 30 milliards<br />

de dollars déboursés/an dans les<br />

importations de céréales alors que la<br />

région ne manque pas de terres fertiles<br />

en est le parfait exemple. Les contraintes<br />

logistiques ne facilitent pas non plus les<br />

échanges. Exemple : il faut 23 à 40 jours<br />

pour relier le Port de Tanger Med à celui<br />

d’Oran, soit plus que pour rallier<br />

Singapour et Shanghai». D’autre part,<br />

est-il encore relevé, «l’harmonisation des<br />

codes fiscaux et des codes d’investissement<br />

est <strong>un</strong> autre impératif au même titre<br />

d’ailleurs que les réformes des systèmes<br />

de change entre les 5 pays membres,<br />

dotés chac<strong>un</strong> de sa monnaie nationale».<br />

Néanmoins, dans le milieu des affaires,<br />

la création de la Banque maghrébine<br />

pour l’Investissement et le Commerce<br />

(BMICE) dont l’annonce a été faite à<br />

partir de Nouakchott (Mauritanie), début<br />

janvier 2013, invite à l’optimisme. Et, «si<br />

les chefs d’Etat n’ont pas encore convenu<br />

d’<strong>un</strong> sommet, lequel ne saurait tarder, les<br />

hommes d’affaires, eux, seront bientôt en<br />

conclave à Marrakech», ajoute la note de<br />

l’UNECA.<br />

En somme, pour les participants à la ré<strong>un</strong>ion<br />

de concertation, en dépit de tous ces<br />

constats peu reluisants, «les lignes<br />

bougent depuis le déclenchement du<br />

printemps arabe. Matérialiser le rêve<br />

UMA, c’est possible. Toutefois, les rapports<br />

intermaghrébins, au même titre que<br />

ceux euromaghrébins, ne doivent plus<br />

rester tels qu’ils le sont actuellement,<br />

c’est-à-dire dominés par le syndrome<br />

sécuritaire, lequel est édifié autour des<br />

trois risques que constituent l’immigration,<br />

l’intégrisme et la drogue. Car, pour<br />

désactiver ces trois risques, ces rapports<br />

doivent évoluer vers <strong>un</strong> solide partenariat<br />

axé autour du développement, de la<br />

démocratie et de l’intégration maghrébine».<br />

N. B.<br />

L’ANALYSE d’El Kadi Ihsane<br />

2013, comment le non-Maghreb est devenu non plus<br />

<strong>un</strong> coût, mais <strong>un</strong> risque<br />

exporter ses containers par route. L’Algérie, qui a gonflé à<br />

nouveau le parc de ses produits subventionnés, les voit<br />

filer par l’Est et par l’Ouest. Tandis que le Maroc ne peut<br />

exporter par la voie continentale vers l’Algérie que des<br />

produits prohibés. Le non-Maghreb n’est plus <strong>un</strong>e<br />

opport<strong>un</strong>ité manquée. C’est <strong>un</strong> chaos annoncé. A T<strong>un</strong>is, le<br />

MEF propose <strong>un</strong>e politique de convergences par groupe<br />

d’affinité. T<strong>un</strong>is et Tripoli peuvent avancer très vite sur le<br />

désarmement tarifaire. T<strong>un</strong>is et Alger sur la libre<br />

circulation de la main-d’œuvre. En attendant celle des<br />

capitaux. Rabat et Nouakchott peuvent se trouver <strong>un</strong><br />

agenda propre à eux à l’intérieur des chantiers à l’arrêt de<br />

l’UMA. L’idéal serait de converger rapidement par binômes<br />

vers l’exercice des quatre libertés prévues par les textes<br />

fondateurs de l’UMA. Une construction maghrébine qui ne<br />

fait pas avancer ensemble à la même allure les cinq pays<br />

membres paraît de plus en plus inévitable. Au cœur des<br />

écueils, bien sûr le différend politique entre l’Algérie et le<br />

Maroc. Mais il n’est pas le seul. Entre l’Algérie et la<br />

T<strong>un</strong>isie, il n’y a jamais eu de crise majeure depuis 40 ans.<br />

Le niveau d’intégration entre les deux pays reste faible. La<br />

libre circulation de la ressource humaine se détache du lot<br />

parmi les mesures qui peuvent accélérer les synergies.<br />

Supprimer le permis de travail pour les ressortissants des<br />

deux pays est <strong>un</strong> premier pas essentiel. Et facile. Cela fera<br />

<strong>un</strong>e comm<strong>un</strong>auté en moins à racketter pour les préposés<br />

du bureau des étrangers. Tout le monde a bien compris<br />

avec le récent scandale de la wilaya d’Alger où se trouve<br />

l’intérêt mercantile d’<strong>un</strong>e partie de l’administration. Les<br />

frontières comme les guichets fermés marchent à l’envers<br />

de l’histoire.


El Watan ÉCONOMIE - Du 4 au 10 février 2013<br />

Sahel<br />

Par<br />

Nordine GRIM<br />

B ien<br />

que le risque ait été évoqué dés<br />

la fin des années 90 par certains<br />

politologues, le Sahel est devenu<br />

depuis peu le théâtre d’<strong>un</strong>e violente lutte<br />

d’intérêts économiques dont les véritables<br />

protagonistes ne sont pas les pays frontaliers,<br />

mais certaines grandes puissances<br />

qui cherchent à consolider leurs positions<br />

dominantes en faisant notamment main<br />

basse sur les richesses naturelles, le marché<br />

potentiel et les positions stratégiques<br />

d’<strong>un</strong>e région presque aussi vaste que<br />

l’Europe. Après <strong>un</strong> statu quo de plusieurs<br />

années ayant en réalité servi à créer, par<br />

islamistes interposés, les conditions d’<strong>un</strong>e<br />

intervention armée, l’action militaire a<br />

fini par prendre de façon subite et brutale<br />

le dessus sur l’action diplomatique.<br />

La convoitise des Etats-Unis, la France et<br />

la Chine sur cette région a, en réalité, été<br />

mise en relief par de nombreux observateurs<br />

il y a déjà <strong>un</strong>e vingtaine d’année, dés<br />

lors que cette vaste zone constituée de<br />

plusieurs pays souverains (Niger, Mali,<br />

Mauritanie, Tchad, Sahara occidental) fut<br />

désignée, non sans arrières pensées, sous<br />

terme globalisant de « Sahel », comme si<br />

cet immense territoire sept fois plus grand<br />

que la France et regorgeant de matières<br />

premières stratégiques, ne constituait<br />

qu’<strong>un</strong> seul et <strong>un</strong>ique pays. Leur main mise<br />

sur cette région est d’autant plus plausible<br />

qu’auc<strong>un</strong>e résistance sérieuse ne peut leur<br />

être opposée au vu de l’état d’extrême<br />

pauvreté et de fragilité militaire dans<br />

lequel se trouvent actuellement tous les<br />

pays du Sahel sans exception. Seule l’Algérie,<br />

en tant que pays riverain entretenant<br />

des relations séculaires tout particulièrement<br />

avec le Mali, le Niger et la<br />

Mauritanie, pourrait constituer <strong>un</strong> obstacle<br />

à ces convoitises en faisant jouer sa<br />

relative puissance militaire, mais aussi et<br />

surtout, ses soutiens internationaux, parmi<br />

lesquels, la Russie et la Chine ne sont pas<br />

les moindres.<br />

Pour justifier l’occupation d’<strong>un</strong> pays ou<br />

d’<strong>un</strong>e région convoitée, la stratégie utilisée<br />

depuis la guerre en Afghanistan n’a<br />

pas changé. Ce sont à chaque fois des<br />

islamistes des mouvances wahhabite ou<br />

salafiste contrôlées comme on le sait par<br />

des pays acquis aux thèses américaines<br />

(Arabie Saoudite et certains pays du<br />

Golfe) qui seront chargés de justifier les<br />

interventions armées « officiellement »<br />

destinées à mettre fin aux exactions et<br />

autres atteintes aux droits de l’Homme<br />

soigneusement médiatisées pour légitimer<br />

des initiatives militaires libératrices contre<br />

des hordes islamistes. Certains politicologues<br />

expliquent l’émergence de groupes<br />

djihadistes dans les pays du Sahel pourtant<br />

peu accommodants avec l’islam radical,<br />

par les financements saoudiens et qataris,<br />

à la faveur desquels, ont été construites de<br />

très nombreuses mosquées et écoles coraniques,<br />

confiées à des imams ayant généralement<br />

effectués de longs séjours dans<br />

les établissements d’endoctrinement<br />

V L’ACTUALITÉ<br />

Une guerre sur fond de lutte<br />

d’intérêts économiques<br />

wahhabites. Les orientations religieuses<br />

radicales qu’ils y prodigueront à leur<br />

retour auront <strong>un</strong> fort retentissement,<br />

notamment, chez les je<strong>un</strong>es chômeurs qui<br />

se considèrent comme les victimes expiatoires<br />

de la mauvaise gouvernance de<br />

leurs pays.<br />

Même si la France est de par son statut<br />

d’ancienne puissance coloniale et des<br />

intérêts qu’elle doit défendre dans la<br />

région (exploitation d’uranium au Niger<br />

notamment), sa toute récente intervention<br />

au Nord Mali qui met fin à <strong>un</strong> long statu<br />

quo sur la partition du Sahel, s’est faite<br />

selon cette même logique. On se souvient<br />

qu’avant l’envoi des troupes sur le <strong>terrain</strong>,<br />

tout <strong>un</strong> battage médiatique autour de la<br />

destruction de mausolées historiques et<br />

d’applications cruelles de la Charia, rappelant<br />

étrangement celui qui avait été<br />

effectué plusieurs années auparavant en<br />

Afghanistan avec, notamment la destruction<br />

des statues géantes de Bagram, les<br />

exactions et les trafics courants (drogues,<br />

armes etc.) auxquels s’adonnaient ouvertement<br />

les talibans. Comme en<br />

Afghanistan, en Irak, en Somalie et<br />

aujourd’hui au Mali, c’est sur fonds de<br />

problèmes sécuritaires créés de toutes<br />

pièces ou encouragés à prendre de l’ampleur<br />

(l’installation progressive des factions<br />

islamistes est connue des français et<br />

des américains depuis au minimum dix<br />

années) que la bataille pour la conquête<br />

des richesses naturelles du Sahel vient de<br />

s’ouvrir avec l’intervention armée française<br />

au Mali et l’attaque de la base<br />

gazière algérienne de Ain Amenas qui n’a<br />

pas encore livrée tous ses secrets, mais qui<br />

a certainement été commanditée pour<br />

légitimer des velléités d’affaiblissement<br />

de la plus importante partie opposée à<br />

l’intervention militaire qu’est l’Algérie.<br />

Les richesses naturelles que recèlent le<br />

Sahel et certains pays limitrophes seraient<br />

fabuleuses si on se réfère aux premiers<br />

états des lieux de la région déjà disponibles<br />

sur certains sites internet. Aux<br />

gisements d’hydrocarbures et d’uranium<br />

déjà disponibles s’ajoutent le fer, le cuivre,<br />

le phosphate, le cobalt et toute la panoplie<br />

de « terres rares » indispensables à l’industrie<br />

de l’électronique et de l’informatique.<br />

Autre sérieux motif de convoitise, le Sahel<br />

et sa périphérie (le Maghreb) sont également<br />

appelés à constituer <strong>un</strong> débouché<br />

commercial considérable pour les pays<br />

industrialisés. Il faut en effet savoir qu’à<br />

l’horizon 2050 le Niger, le Mali, le Tchad<br />

et la Mauritanie compteront à eux seuls<br />

pas moins de 160 millions d’habitants. Si<br />

on ajoute ceux des pays maghrébins limitrophes<br />

la population totale atteindra allégrement<br />

300 à 320 millions d’âmes. Une<br />

situation à laquelle les pays industrialisés<br />

et émergents doivent, dores et déjà, tenir<br />

compte pour assurer l’écoulement de leurs<br />

produits notamment en cette période de<br />

crise économique mondiale. N. G.


VI DOSSIER El Watan ÉCONOMIE - Du 4 février au 10 février 2013<br />

PHOTO : EL WATAN<br />

L’Université et les nouvelles attentes du marché du travail<br />

par<br />

Mohamed<br />

Naïli<br />

Des diplômes par milliers et<br />

la compétence fait défaut<br />

Suite de la page I<br />

Une série de conférences et des ateliers<br />

de travail ont été organisés la<br />

semaine dernière à l’ENSA (Ecole<br />

supérieure agronomique) d’Alger par <strong>un</strong>e<br />

délégation de la Faculté de l’agriculture<br />

et de l’alimentation (FSAA) de l’Université<br />

Laval du Québec, dans le cadre d’<strong>un</strong>e<br />

convention qui lie les deux établissements<br />

d’enseignement supérieur. Les thématiques<br />

débattues à cette occasion sont directement<br />

liées aux attentes réelles et concrètes du<br />

secteur agricole et des industries agroalimentaires.<br />

Dans le même cadre, des sorties<br />

de <strong>terrain</strong> ont été organisées auprès des instituts<br />

techniques spécialisés en agriculture<br />

et au complexe de Cevital Food à Béjaïa.<br />

Des éléments de partenariat pertinents ont<br />

été mis en avant en matière de formation<br />

et de recherche, notamment pour le coencadrement<br />

des doctorants et la mobilité<br />

des étudiants pour des stages scientifi ques<br />

dans le cadre du système LMD. Dance ce<br />

cadre, le professeur Khaled Belkacemi,<br />

de l’<strong>un</strong>iversité Laval du Québec, a animé<br />

<strong>un</strong>e conférence sur la «nanotechnologie<br />

et les possibilités de révolutionner l’agriculture<br />

et l’industrie agroalimentaire». Il a<br />

ainsi mis en exergue les principaux progrès<br />

scientifi ques enregistrés au niveau mondial<br />

en matière de recherche sur les nanoparticules,<br />

ainsi que le potentiel d’application<br />

de celles-ci au niveau de différents secteurs<br />

économiques. Dans son exposé, le profes-<br />

ENSA<br />

Une école centenaire face<br />

au défi de l’excellence<br />

Créée en 1905, l’Ecole nationale supérieure<br />

agronomique d’Alger (ENSA ou ex-INA), a été<br />

promue depuis 2009 au rang de grande école<br />

d’excellence. La direction de l’école a défi ni <strong>un</strong>e<br />

stratégie de réforme des enseignements avec <strong>un</strong>e<br />

mise à niveau des infrastructures de recherche<br />

et de formation adossée sur <strong>un</strong>e construction<br />

de partenariats nationaux et internationaux.<br />

Cette stratégie est mise en œuvre par <strong>un</strong> plan<br />

de développement pluriannuel de l’école, qui se<br />

décline en plusieurs axes dont : la formation de<br />

l’ingénieur agronome de demain, la contribution<br />

effi cace à la souveraineté alimentaire du pays,<br />

donc intensifi er la production par l’intensifi cation<br />

du savoir, la mutualisation des compétences<br />

et des ressources à travers le projet Agropôle,<br />

seur a démontré comment «ces nanotechnologies<br />

offrent des possibilités avérées<br />

pour résoudre certaines problématiques<br />

cruciales qui se posent aujourd’hui, et<br />

certainement demain, dans les systèmes de<br />

production agricole, agroalimentaire et de<br />

l’environnement en Algérie. Par exemple,<br />

la salinité des sols dans différentes zones<br />

du pays, générée par les phénomènes climatiques<br />

et accentuées par des pratiques<br />

culturales inadaptées au niveau des systèmes<br />

de cultures et de productions agricoles,<br />

peut être réduite par l’application<br />

des nanotechnologies pour adoucir les<br />

eaux d’irrigation». C’est là <strong>un</strong>e illustration<br />

parfaite des avancées enregistrées dans<br />

le domaine de la recherche scientifi que,<br />

qui tente sans cesse de s’adapter aux<br />

attentes du <strong>terrain</strong>. Mais qu’en est-il de<br />

l’Algérie ? Le constat est peu réjouissant.<br />

Tel que le reconnaît Chérif Omari, enseignant-chercheur<br />

à l’ENSA, «le retard en<br />

matière de maîtrise et d’application des<br />

nanotechnologies dans l’agriculture et<br />

le génie agroalimentaire est immense.»<br />

Mais des efforts sont désormais consentis<br />

pour se mettre au diapason des nouveaux<br />

standards et des besoins exprimés. C’est,<br />

d’ailleurs, «ce type de partenariat avec<br />

l’<strong>un</strong>iversité Laval qui exprime la volonté<br />

de l’ENSA à œuvrer à la maîtrise de ces<br />

technologies de pointe, fondée sur la formation<br />

de la ressource humaine et l’acquisition<br />

des compétences scientifiques»,<br />

estime encore M. Omari.<br />

ou la construction de partenariats nationaux<br />

et internationaux pour le partage et le transfert<br />

de connaissances et de technologies. Pour<br />

appréhender les besoins dynamiques et complexes<br />

de l’environnement socio-économique,<br />

l’ENSA a lancé, en 2011, le projet Agropôle ou<br />

pôle de compétitivité avec l’appui du P r Hamid<br />

Bencharif de l’IAM de Montpellier. D’autres<br />

partenariats viennent d’être conclus également<br />

avec le Pôle foncier de Montpellier pour l’organisation,<br />

à Alger, en mars prochain, <strong>un</strong> cours<br />

international sur le foncier ou la FAO, dont <strong>un</strong><br />

workshop international est envisagé au printemps<br />

sur la thématique de développement de<br />

l’écotourisme dans les pays du Maghreb.<br />

M. N.<br />

DÉCALAGE AVEC LES ATTENTES<br />

DE LA SOCIÉTÉ<br />

Consciente des mises à niveau qui doivent<br />

impérativement être opérées, la sphère<br />

<strong>un</strong>iversitaire est interpellée pour s’adapter<br />

davantage aux nouveaux défi s que pose le<br />

monde économique. En effet, à l’ombre<br />

des progrès technologiques impressionnants<br />

et effrénés que subissent les secteurs<br />

économiques, l’adaptation des programmes<br />

d’enseignement aux nouveaux<br />

besoins du marché du travail constitue<br />

<strong>un</strong> défi majeur. Telle que présentée par le<br />

professeur Youcef Berkane de la faculté<br />

d’économie et de gestion de l’<strong>un</strong>iversité de<br />

Sétif dans son étude intitulée «Ajustement,<br />

développement durable et enseignement<br />

supérieur au Maghreb», la problématique<br />

de la qualité de l’enseignement est étroitement<br />

liée aux réformes économiques opérées<br />

à l’orée de l’entrée dans l’économie<br />

de marché. Il soulignera : «Un des problèmes<br />

majeurs des pays du Maghreb est<br />

que de plus en plus de je<strong>un</strong>es sortent des<br />

établissements d’enseignement supérieur<br />

sans pouvoir trouver <strong>un</strong> emploi, alors qu’il<br />

y a quelques années ils avaient même le<br />

choix entre plusieurs emplois. L’Etat avait<br />

<strong>un</strong>e fonction prépondérante en matière<br />

d’accumulation et de redistribution et<br />

plus particulièrement dans le domaine de<br />

l’emploi et de la formation. Les systèmes<br />

d’enseignement supérieur sont en grande<br />

partie publics et préparent à <strong>un</strong> travail<br />

salarié et stable dans le secteur public. Or,<br />

nous constatons qu’avec l’adoption des<br />

programmes d’ajustement structurel, qui<br />

constituent <strong>un</strong>e composante essentielle des<br />

politiques d’intégration des économies nationales<br />

dans <strong>un</strong> système mondial, et au fur<br />

et à mesure de la privatisation des entreprises<br />

publiques et de la mise en œuvre des<br />

réformes économiques, le secteur étatique<br />

commence à se fermer aux diplômés de<br />

l’enseignement supérieur et joue de moins<br />

en moins son rôle régulateur du marché du<br />

travail.»<br />

C’est d’ailleurs pour échapper à cet engrenage<br />

que M me Rosa Issolah, directrice de<br />

l’ENSA, estime qu’«il est temps de recentrer<br />

les thématiques de recherche autour<br />

des questions pertinentes avec des travaux<br />

qui intéresseraient le monde de l’entreprise<br />

et le secteur économique dans son<br />

ensemble.»<br />

Cette démarche se veut <strong>un</strong>e orientation<br />

vers «la recherche utile». Du coup, elle<br />

invitera les 28 doctorants actuellement<br />

inscrits à l’ENSA à multiplier les efforts<br />

pour mettre en valeur les résultats de leurs<br />

travaux de recherche à travers des publications<br />

dans des revues scientifi ques, car, le<br />

jour de la soutenance, les nouveaux docteurs<br />

seront évalués sur la base de leurs<br />

productions, ou publications. Toutefois,<br />

elle n’a pas omis d’ouvrir <strong>un</strong>e brèche sur<br />

<strong>un</strong>e autre lac<strong>un</strong>e non moins importante et<br />

qui est liée au «décalage entre les publications<br />

scientifi ques existantes et les attentes<br />

de la société». M. N.


VII DOSSIER El Watan ÉCONOMIE - Du 4 au 10 février 2013<br />

P r Mohamed Tahar Abadlia. Recteur de l’<strong>un</strong>iversité de Blida<br />

«Nos chefs d’entreprise n’ont pas<br />

l’ambition du long terme»<br />

Le professeur Mohamed Tahar Abadlia est,<br />

depuis quelques mois, recteur de l’<strong>un</strong>iversité<br />

Saâd Dahleb de Blida (USDB). Il a été<br />

directeur d’<strong>un</strong>e <strong>un</strong>ité de recherche à<br />

Boumerdes et ex-recteur de l’<strong>un</strong>iversité<br />

Mohand Oulhadj de Bouira. Il a occupé aussi<br />

plusieurs postes dans le secteur<br />

économique : président du holding bâtiment<br />

et matériaux de construction, ainsi que celui<br />

chapeautant la réalisation et les grands<br />

travaux. Dans cet entretien, il revient sur<br />

l’interaction <strong>un</strong>iversité secteur économique<br />

ainsi que sur le concept de création des pôles<br />

d’excellence dans les <strong>un</strong>iversités algériennes.<br />

par<br />

Mohamed<br />

Benzarga<br />

Votre <strong>un</strong>iversité vise l’installation<br />

de son système assurance qualité. Où<br />

en êtes-vous et quel intérêt pour le<br />

monde économique ?<br />

Effectivement, aller vers des pôles<br />

d’excellence thématique sera mon cheval<br />

de bataille tout au long de mon mandat<br />

au niveau de cette méga <strong>un</strong>iversité<br />

dont l’effectif des étudiants a déjà frôlé<br />

les 50 000. L’USDB, comme c’est le cas<br />

de la majorité des <strong>un</strong>iversités algériennes,<br />

a presque toujours évolué à<br />

l’horizontale, je fais allusion-là à l’aspect<br />

quantitatif. Notre objectif est de<br />

faire évoluer cette <strong>un</strong>iversité à la verticale<br />

en faisant sortir des pôles d’excellence<br />

que nous allons doter de moyens<br />

adéquats. On ne peut mettre en place <strong>un</strong><br />

système assurance-qualité que si l’<strong>un</strong>iversité<br />

est complètement informatisée en<br />

mettant en œuvre tous les outils de l’in-<br />

formatique décisionnelle ou ce que l’on<br />

appelle aussi la gouvernance numérique.<br />

A travers l’installation du système assurance-qualité,<br />

nous visons <strong>un</strong> triple<br />

objectif : asseoir <strong>un</strong> ensemble de processus<br />

et de procédés permettant d’aller<br />

vers plus de pertinence dans les résultats<br />

de la recherche et développement (R§D),<br />

renforcer la passerelle de confiance entre<br />

le secteur économique et l’<strong>un</strong>iversité par<br />

la promotion des pôles d’excellence et<br />

promouvoir la fonction R§D pour plus<br />

de visibilité de nos établissements du<br />

supérieur à l’échelle internationale.<br />

L’année 2013 verra le lancement d’<strong>un</strong>e<br />

opération d’informatisation globale de<br />

l’USDB. 2014 constituera le début de<br />

l’évaluation et la mise en place du système<br />

assurance-qualité. En 2015, nous<br />

espérons atteindre <strong>un</strong> stade de mode de<br />

fonctionnement du système assurancequalité<br />

qui nous permettra d’être certifiés<br />

par des organismes accrédités à<br />

l’échelle nationale. En matière de pôle<br />

d’excellence thématique, je crois qu’il<br />

faut développer tout ce qui est stratégique<br />

au niveau national ou régional, tels<br />

que l’aérospatial, l’agro-alimentaire et la<br />

médecine vétérinaire et profiter surtout<br />

de la station expérimentale relevant de la<br />

faculté des sciences agronomiques et<br />

vétérinaires. Nous comptons aussi miser<br />

sur le transport électrique et les énergies<br />

renouvelables.<br />

Depuis quelques années, les effectifs<br />

des diplômés chômeurs augmentent.<br />

Nos diplômés <strong>un</strong>iversitaires ne<br />

satisfont plus, peut-être, les chefs<br />

d’entreprise qui souvent recourent<br />

aux compétences extrafrontalières.<br />

Quel est votre commentaire ?<br />

Le tissu industriel n’est pas assez<br />

développé pour absorber toute la masse<br />

de diplômés qui grossit d’<strong>un</strong>e année à<br />

<strong>un</strong>e autre. Ceci, d’<strong>un</strong>e part, d’autre part<br />

par le fait même que nos <strong>un</strong>iversités<br />

évoluent à l’horizontale, cela a affecté<br />

négativement la qualité de la formation<br />

des futurs cadres. Mais aussi, ne l’oublions<br />

pas, et il s’agit-là d’<strong>un</strong>e réalité<br />

dûment constatée sur le <strong>terrain</strong>, nos<br />

chefs d’entreprise, même parfois face à<br />

<strong>un</strong>e compétence de grande notoriété,<br />

n’ont malheureusement pas cette ambition<br />

du long terme.<br />

Comment qualifiez-vous actuellement<br />

l’interaction <strong>un</strong>iversité-secteur<br />

économique en Algérie ?<br />

Le secteur économique ne s’implique<br />

pas assez dans la formation <strong>un</strong>iversitaire.<br />

En Europe, le secteur économique<br />

finance les formations. Aux USA, il y a<br />

<strong>un</strong>e étroite collaboration de pointe entre<br />

l’armée et l’<strong>un</strong>iversité quand il s’agit de<br />

développer des technologies de pointe<br />

dans le domaine du spatial, l’aviation et<br />

j’en passe. Donc, je vais faire l’effort<br />

nécessaire pour rétablir dans cette<br />

région, très riche de la Mitidja, le lien de<br />

confiance entre l’<strong>un</strong>iversité et le secteur<br />

économique.<br />

Il y a eu auparavant le lancement de<br />

plusieurs spécialités entre l’<strong>un</strong>iversité et<br />

le secteur économique et qui ont constitué<br />

de vraies success story. De son côté,<br />

l’<strong>un</strong>iversité doit être plus agressive en<br />

cherchant des partenariats à des échelles<br />

plus étendues. Il ne faut pas que l’<strong>un</strong>iversité<br />

reste figée dans le rôle de la formation,<br />

il faut qu’elle aille vers la conception.<br />

Je vais créer d’ailleurs <strong>un</strong>e cellule<br />

Kamel Moula. DG des laboratoires Venus Sapeco<br />

PHOTOS : D. R. Propos recueillis<br />

Les laboratoires Venus Sapeco, leaders<br />

dans le domaine de la cosmétique en<br />

Algérie, ont lancé en 2008, en<br />

collaboration avec l’Université de Blida,<br />

la première licence en cosmétologie à<br />

l’échelle nationale et maghrébine.<br />

Kamel Moula, DG de ces laboratoires et<br />

membre du Club des entrepreneurs et<br />

industriels de la Mitidja (CEIMI), nous<br />

parle de cette expérience qui mérite<br />

d’être généralisée.<br />

Comment vous est venue l’idée de lancer la<br />

première licence en cosmétologie ?<br />

Pour simplifier les choses, il faut juste lire les offres<br />

d’emploi dans les journaux. Il est toujours mentionné :<br />

cherche profil expérimenté. De là, l’on déduit qu’<strong>un</strong><br />

opérateur économique ou n’importe quelle institution<br />

ou organisme cherchent avant tout des candidats<br />

expérimentés. La question qui se pose est de savoir<br />

quelle est alors la destinée des nouveaux sortants ? A<br />

notre niveau, nous consacrions beaucoup de temps à<br />

former les nouveaux diplômés pour qu’ils soient<br />

efficaces sur le <strong>terrain</strong>. Croyez-moi, cela n’est pas<br />

chose évidente pour <strong>un</strong>e société qui doit assurer<br />

plusieurs tâches à la fois. Il ne faut pas oublier aussi<br />

qu’on a <strong>un</strong> nombre important de stagiaires qu’on<br />

encadre dans différentes spécialité, comme la ressource<br />

humaine, la comptabilité, le marketing… A partir de là,<br />

on s’est dit pourquoi ne pas proposer alors à l’<strong>un</strong>iversité<br />

de former des <strong>un</strong>iversitaires spécialisés directement<br />

dans la cosmétologie et non pas dans la chimie<br />

générale, d’autant plus que le système LMD possède<br />

aussi <strong>un</strong>e vocation professionnalisante. L’<strong>un</strong>iversité a<br />

vite accepté notre proposition, mais il fallait avoir <strong>un</strong><br />

programme approprié. Là, nous avons contacté notre<br />

partenaire français, qui est Sofia Cosmétique, lequel<br />

nous a délivré les modules à enseigner et le programme<br />

à suivre durant le cursus. Pourquoi notre partenaire<br />

français ? Tout simplement parce qu’il est aussi<br />

partenaire avec l’<strong>un</strong>iversité de Nice (France), <strong>un</strong><br />

établissement qui enseigne la cosmétologie.<br />

La première promotion est sortie. Quelle est<br />

alors sa destinée ?<br />

La première promotion en cosmétologie comportait<br />

<strong>un</strong>e trentaine d’étudiants. La majorité d’entre eux ont<br />

passé leur stage de fin d’étude chez nous. Deux d’entre<br />

eux ont été recrutés à Venus, quatre sortants ont obtenu<br />

des bourses à l’étranger. Les autres diplômés ont pu<br />

facilement s’intégrer dans le monde du travail, d’autant<br />

plus qu’il s’agit là d’<strong>un</strong>e nouvelle spécialité. D’après<br />

des échos, ils travaillent dans des laboratoires de<br />

contrôle de la qualité. La douane, les inspections de la<br />

de valorisation, développement et relations<br />

extérieures pour que notre <strong>un</strong>iversité<br />

soit plus visible. Les produits chinois<br />

sont en train d’envahir notre pays. Je<br />

crois que l’enseignement du chinois<br />

devient <strong>un</strong> impératif national vu l’importance<br />

du volume d’échanges entre l’Algérie<br />

et ce pays. Quand des responsables<br />

de grandes firmes dans <strong>un</strong> pays comme<br />

l’Allemagne se rendent régulièrement en<br />

Chine pour se former, cela donne quand<br />

même matière à réfléchir. Je crois qu’il<br />

est temps de commencer à connaître le<br />

Chinois en tant que langue et en tant que<br />

personne. Nous seront tôt au tard<br />

contraints de lancer des formations dans<br />

ce sens.<br />

En ce qui concerne nos laboratoires<br />

de recherche qui sont actuellement au<br />

nombre de 32, mon message à l’égard<br />

des directeurs de labos était simple et<br />

clair : vous êtes libres, vous êtes autonomes<br />

et vous avez des budgets de fonctionnement<br />

et d’équipement. Vous allez<br />

travailler avec objectif, je veux des produits.<br />

Maintenant, si demain <strong>un</strong> industriel<br />

bien loti décide de créer <strong>un</strong> service<br />

recherche et développement (R§D), il<br />

aura toujours besoin de l’<strong>un</strong>iversité car<br />

tout d’abord cela lui reviendra très cher<br />

et les boîtes capables de créer leurs<br />

propres services R§D se comptent sur les<br />

bouts des doigts. Créer <strong>un</strong> service R§D<br />

cela suppose aussi de la part de l’entreprise<br />

qu’elle va travailler sur le recrutement<br />

des permanents, y compris les frais<br />

d’exploitation d’<strong>un</strong> tel service. D’autre<br />

part, la multiplicité et la complexité des<br />

problèmes rencontrés in situ par les<br />

industriels font que les besoins sont multiples.<br />

M. B.<br />

«Nous aimerions collaborer avec les labos<br />

de recherche de nos <strong>un</strong>iversités»<br />

fraude et de la qualité peuvent avoir recours à ces<br />

diplômés pour détecter, par exemple, les produits<br />

contrefaits. A vrai dire, il s’agit d’<strong>un</strong>e spécialité<br />

d’avenir, surtout quand on sait que le marché algérien<br />

est inondé de produits cosmétiques et de beauté.<br />

L’<strong>un</strong>iversité, c’est non seulement la formation<br />

mais également la recherche. Y a-t-il <strong>un</strong> partenariat<br />

entre votre établissement et l’<strong>un</strong>iversité dans le<br />

cadre du volet recherche et développement ?<br />

A notre niveau, nous possédons <strong>un</strong> service dédié à<br />

la recherche et au développement. Mais les travaux<br />

qu’on effectue restent limités, puisque cela demande<br />

énormément d’investissements et de moyens. Pis, la<br />

recherche reste la vocation de l’<strong>un</strong>iversité, laquelle<br />

recèle <strong>un</strong> potentiel humain et matériel plus adéquat par<br />

rapport aux travaux scientifiques. Notre souhait est<br />

justement de travailler en étroite collaboration avec<br />

l’<strong>un</strong>iversité de Blida pour ce qui est de la recherche.<br />

Nous sommes même prêts à financer certaines<br />

recherches si cela s’impose. Sans doute, cela sera<br />

bénéfique pour les deux parties. A notre niveau, nous<br />

aurons <strong>un</strong>e matière scientifique et surtout efficace<br />

qu’on pourra exploiter dans notre investissement. Pour<br />

l’<strong>un</strong>iversité, la même recherche constituera <strong>un</strong>e<br />

formation pointue pour les <strong>un</strong>iversitaires comme elle<br />

contribuera à répondre à certains questionnements.<br />

Cela ne fait que répondre à la vocation d’<strong>un</strong><br />

établissement de l’enseignement supérieur. M. B.


El Watan ÉCONOMIE - Du 4 au 10 février 2013<br />

DOSSIER VIII<br />

Chérif Omari. Enseignant-chercheur à l’ENSA (ex-INA El Harrach)<br />

«Nos entreprises sont incapables<br />

de fi nancer les travaux de recherche»<br />

Le rapprochement entre la sphère <strong>un</strong>iversitaire<br />

et son environnement économique alimente<br />

le débat depuis quelques années déjà.<br />

Qu’en est-il réellement notamment dans le<br />

domaine de l’agriculture et l’agroalimentaire ?<br />

Oui, le rapprochement entre l’<strong>un</strong>iversité et le<br />

monde socio-économique est <strong>un</strong> débat toujours<br />

d’actualité, notamment en Algérie. Le système de<br />

formation et de recherche scientifi que est appelé<br />

a répondre aux besoins du développement économique<br />

du pays et aux exigences du progrès de la<br />

société, exacerbés par l’ouverture des marchés et<br />

la globalisation. Dans ce contexte, le développement<br />

de l’agriculture et l’agroalimentaire exige<br />

encore plus de rapprochement avec la sphère<br />

<strong>un</strong>iversitaire. Cette situation est plus pressante<br />

en Algérie du fait de la dépendance alimentaire<br />

qui risque de menacer à terme la souveraineté du<br />

pays. C’est d’ailleurs dans cette démarche que<br />

s’inscrit l’ENSA. Pour répondre aux besoins de<br />

l’environnement socioéconomique, en matière de<br />

formation d’ingénieurs de qualité et de compétences<br />

opérationnelles, capables de résoudre les<br />

problèmes concrets qui se posent à la société dans<br />

le domaine de l’agriculture et de l’agroalimentaire,<br />

l’ENSA lance <strong>un</strong>e grande réfl exion autour<br />

des grandes lignes de réforme de la formation,<br />

qui vise la refonte des programmes et la redéfi nition<br />

des profi ls d’ingénieur agronome de demain,<br />

et ce, en relation avec l’employabilité de nos diplômés.<br />

Il faut savoir que la défi nition du profi l<br />

d’ingénieur, actuel et futur, exigera <strong>un</strong>e réfl exion<br />

interactive avec le monde du travail. C’est dans ce<br />

sens que des échanges et des liens sont en cours de<br />

construction avec les partenaires institutionnels et<br />

économiques de l’ENSA. Actuellement, l’ENSA<br />

construit des liens de partenariat nationaux très<br />

prometteurs avec les leaders de l’agroalimentaire<br />

en Algérie, dont Cevital, Giplait, ONAB, Lactalis,<br />

et les institutions de développement et d’encadrement<br />

de l’agriculture comme l’INRAA, les<br />

instituts techniques et les chambres d’agriculture.<br />

Quelles sont les principales<br />

contraintes auxquelles est confrontée<br />

la recherche scientifi que en Algérie ?<br />

La recherche scientifi que est confrontée en<br />

Algérie à plusieurs contraintes. En premier lieu, la<br />

dimension quantitative et qualitative des acteurs de<br />

la recherche. Il faut noter que malgré les efforts<br />

tangibles des pouvoirs publics pour booster la<br />

recherche scientifi que, le nombre de chercheurs<br />

actifs est encore insuffi sant par rapport à la population<br />

totale en Algérie. La qualité et le niveau<br />

des chercheurs par rapport aux enjeux et défi s<br />

mondiaux de la science sont encore à relever. On<br />

parlait au début de l’interview de l’exemple de<br />

la maîtrise des nanotechnologies et ses applications<br />

dans différents domaines en Algérie. L’autre<br />

contrainte est liée au fi nancement. Il faut noter<br />

que le ministère de tutelle a mobilisé ces dernières<br />

années des fonds très importants pour développer<br />

la recherche scientifi que. Néanmoins, certaines<br />

procédures pour utiliser ces ressources sont encore<br />

lourdes et épuisantes, et peuvent démobiliser à<br />

terme les chercheurs. Des mesures d’accompagnement<br />

de cette volonté politique sont attendues pour<br />

assouplir davantage la gestion des laboratoires et<br />

l’administration des ressources fi nancières pour<br />

développer et optimiser le potentiel de recherche<br />

scientifi que dans le pays. Par ailleurs, l’équipement<br />

des laboratoires et des <strong>un</strong>ités de recherche<br />

constitue <strong>un</strong> frein réel à la production d’<strong>un</strong>e recherche<br />

certifi ée et reconnue à l’échelle internationale.<br />

Dans cet esprit, l’ENSA ambitionne la mise<br />

en place d’<strong>un</strong>e plate-forme d’expérimentation et<br />

de recherche de très haut niveau. La construction<br />

d’<strong>un</strong> hall technologique, ou <strong>un</strong> laboratoire pilote,<br />

est également envisagée pour mener des travaux<br />

de recherche et d’expérimentation de qualité à<br />

la mesure des défi s et des besoins de l’agriculture<br />

et de génie agroalimentaire dans le pays.<br />

Le monde entrepreneurial, notamment<br />

privé, est-il prédisposé à accompagner<br />

l’adaptation des programmes et des formations<br />

aux besoins du marché du travail ?<br />

Il faut dire que les entreprises, notamment celles<br />

du secteur privé, n’ont pas été souvent sollicitées<br />

pour accompagner l’adaptation des programmes<br />

et des formations au sein des établissements. Cependant,<br />

des tentatives de rapprochement ont été<br />

menées dans le temps. Actuellement, le ministère<br />

de l’Enseignement supérieur et le couple Université<br />

/Entreprise sont conscients des enjeux et des<br />

défi s à relever ensemble dans <strong>un</strong> monde fondé de<br />

plus en plus sur l’économie des connaissances et<br />

des savoirs, où la concurrence est féroce. Je pense<br />

que les entreprises nationales, publiques et privées,<br />

qui s’inscrivent dans <strong>un</strong>e logique de compétitivité<br />

sur le marché national ou qui se battent à l’international,<br />

sont disposées à accompagner l’adaptation<br />

des programmes et des formations et même<br />

à investir dans la recherche, pourvu que leurs<br />

besoins et préoccupations soient prises en considération<br />

prioritairement par les systèmes de formation<br />

et de recherche. L’exemple de la visite des<br />

enseignants et étudiants de l’ENSA, en compagnie<br />

de la délégation de l’Université Laval, au site de<br />

Cevital à Béjaïa, illustre parfaitement la volonté de<br />

ce rapprochement. Reste à prendre en charge réellement<br />

les problèmes concrets qui se posent sur<br />

le <strong>terrain</strong> à l’entreprise et essayer de les traduire<br />

en problématiques de projet de recherche-action.<br />

Le recours au fi nancement de la recherche<br />

scientifi que par la sphère économique (le monde<br />

de l’entreprise), comme c’est le cas dans plusieurs<br />

pays développés, serait-il <strong>un</strong>e solution effi cace ?<br />

Effectivement, dans les pays avancés la participation<br />

au fi nancement de la recherche scientifi<br />

que par les entreprises est très importante. La<br />

présentation à l’ENSA du modèle de recherche<br />

de l’<strong>un</strong>iversité de Laval montre clairement la part<br />

importante du fi nancement des partenaires privés<br />

à hauteur de 45% du budget de la recherche.<br />

Dans ces pays, le chercheur est obligé de trouver<br />

lui-même le fi nancement de ses travaux auprès<br />

des entreprises. Donc, il est contraint de travailler<br />

sur des projets qui intéressent ces entreprises.<br />

Même si la recherche fondamentale reste du domaine<br />

public. En Algérie, je pense que les entreprises<br />

qui sont capables de fi nancer les travaux<br />

de recherche ne sont pas nombreuses, notamment<br />

dans le secteur privé du secteur agricole et agroalimentaire.<br />

Ce sont les grandes entreprises et les<br />

fi rmes multinationales confrontées à la compétitivité<br />

et l’adversité qui fi nancent la recherche.<br />

Car cette compétitivité et cette adversité sont le<br />

moteur de l’innovation et de la création, notamment<br />

dans le secteur high-tech, où l’obsolescence<br />

technologique est très rapide et la durée de vie<br />

des produits est éphémère. Le fi nancement de la<br />

recherche par le budget public reste inévitable en<br />

Algérie, notamment pour les équipements lourds.<br />

Cependant, l’utilisation des ces équipements doit<br />

être optimisée par son partage et sa mutualisation<br />

entre les usagers des différentes institutions de<br />

recherche. Aussi, l’exonération fi scale des activités<br />

de formation et de recherche menées par les<br />

entreprises pourrait inciter ces dernières à s’impliquer<br />

davantage dans ces activités de recherche.<br />

Propos recueillis par M. N.


XI DÉBATS DE L’HEURE El Watan ÉCONOMIE - Du 4 au 10 février 2013<br />

Réforme libérale et crise gramscienne en Algérie<br />

Causes et effets de la longue<br />

transition à l’économie<br />

de marché<br />

Par<br />

Rachid<br />

Boudjema (*)<br />

L<br />

’Algérie n’est plus «socialiste» depuis<br />

maintenant quelque trois décennies.<br />

En effet, elle a désormais non seule-<br />

ment <strong>un</strong> secteur privé créateur d’emplois<br />

et de richesse incontournable, mais aussi<br />

<strong>un</strong> riche dispositif institutionnel, législatif<br />

et réglementaire orienté vers son développement.<br />

Pour s’en convaincre, il suffi t de<br />

lire dans les statistiques nationales les parts<br />

respectives de ce secteur dans l’emploi<br />

total et la valeur ajoutée nationale hors<br />

hydrocarbures. Mais dans le même temps,<br />

l’Algérie n’est pas non plus libérale. La<br />

raison en est que l’action de lois du marché<br />

vers laquelle elle tend de façon on ne peut<br />

plus timide est, à bien des égards, inhibée<br />

par le vieux style d’ingérence de l’Etat qui<br />

reste de rigueur. Cette situation complexe<br />

traduit <strong>un</strong>e crise au sens de Gramsci. (1)<br />

Elle est non seulement indésirable mais<br />

aussi dangereuse, eu égard à son cortège<br />

d’effets négatifs sur l’économie, la société<br />

et l’autorité de l’Etat. Essayons dans les<br />

lignes qui suivent d’en donner quelques<br />

explications.<br />

1. DE LA SIGNIFICATION EN BREF<br />

DE LA CRISE GRAMSCIENNE<br />

L’Algérie est à la croisée des chemins et<br />

bien plus des destins. Elle est dans <strong>un</strong>e<br />

situation complexe où l’ancien système,<br />

le « socialisme » ou « l’étatisme » auquel<br />

elle veut « tourner le dos » n’en fi nit pas de<br />

mourir et où le nouveau système, le libéralisme,<br />

qu’elle appelle, tantôt de toutes<br />

ses forces, en période de basse conjoncture<br />

pétrolière, tantôt avec <strong>un</strong> scepticisme<br />

de l’Etat, en période de haute conjoncture<br />

pétrolière, n’en fi nit pas de naître. Aussi,<br />

est-elle carrément dans <strong>un</strong>e crise de type<br />

gramscien au sens où elle évolue de manière<br />

quelque peu fl oue ou sans marques<br />

organisationnelles franches. Globalement,<br />

l’Algérie n’est structurée, sur le plan<br />

économique, ni en rapport avec l’intérêt<br />

général qui viole quelque peu les lois du<br />

marché, ni en relation avec l’optimalité<br />

technique qui fait fi , tout au moins de façon<br />

directe des considérations sociales et humanitaires.<br />

Il y a, à cette complexité transitoire,<br />

des raisons diverses qui sont les déterminants<br />

mêmes de la crise gramscienne.<br />

Six peuvent en être retenus : le contexte<br />

historique de la réforme ; la densité de la<br />

matière à réformer; le degré d’acceptabilité<br />

sociale de la réforme mise en œuvre ; la<br />

volonté politique de l’Etat de reconstruire<br />

le système sur la base de nouvelles règles;<br />

l’aptitude de l’Etat à opérer la mue économique<br />

escomptée sans chocs violents<br />

préjudiciables à la stabilité sociale ; enfi n,<br />

le mode d’insertion de l’économie natio-<br />

nale dans l’économie mondiale escompté<br />

par l’Etat. Ces déterminants de la durée<br />

de la crise gramscienne ne sont pas favorables<br />

en Algérie. Il en résulte <strong>un</strong> cortège<br />

de conséquences négatives qui inhibent la<br />

dynamique économique marchande.<br />

2. DE LA CRISE GRAMSCIENNE<br />

ET DU RÔLE AMBIGU DE L’ETAT<br />

L’aisance fi nancière quasi-régulière de<br />

l’Etat algérien déterminée par des causes<br />

externes au système économique national<br />

le rend peu sensible à l’idée du changement<br />

de nature à exciter l’effort productif<br />

national. Et à la question terrible<br />

de s’imposer : pourquoi tant d’efforts<br />

pour enrichir par la fi scalité non pétrolière,<br />

<strong>un</strong> Etat déjà riche de/par la fi scalité<br />

pétrolière ? En fait, quand bien même<br />

l’Etat accepte sous des pressions diverses<br />

et sans grande conviction, d’avancer sur<br />

la voie du libéralisme, il ne rate presque<br />

jamais l’occasion de faire machine arrière,<br />

lorsque les circonstances le lui permettent.<br />

En effet, chaque fois que les conditions<br />

historiques chassent les valeurs socialistes<br />

des entreprises publiques, l’Etat les y réinstalle<br />

«par mille et <strong>un</strong>» artifi ces : priorité<br />

dans les marchés publics, accès facile aux<br />

crédits bancaires publics, assainissements<br />

fi nanciers récurrents. Et chaque fois que la<br />

loi du profi t commence à «prendre forme»<br />

comme loi fondamentale dans le secteur<br />

privé et plus tard, dans toute l’économie<br />

nationale, l’Etat affi che sa méfi ance habituelle<br />

et en freine la dynamique par «mille<br />

et <strong>un</strong>» autres artifi ces : problème du foncier,<br />

accès limité aux crédits bancaires<br />

publics, lenteurs bureaucratiques, harcèlement<br />

fi scal, etc. Manifestement, l’Etat<br />

est otage de son approche «socialiste»<br />

budgétivore. Mais il ne semble pas en être<br />

dérangé, outre mesure. Mais peut-être y<br />

voit-il là <strong>un</strong> moindre mal comparativement<br />

aux dangers dont il soupçonne le libéralisme.<br />

L’Etat prône l’intérêt général quand<br />

l’économie étale des signes de rigueur et<br />

devient adepte de la rigueur, lorsque les<br />

acteurs économiques affi chent <strong>un</strong> comportement<br />

qu’il juge par trop laxiste. Entre le<br />

secteur public et le secteur privé, l’Etat se<br />

positionne de manière ambiguë. Lorsqu’il<br />

veut «invectiver» la recherche du profi t par<br />

le secteur privé, il lui oppose les largesses<br />

et bienfaits sociaux du secteur d’Etat. Et<br />

lorsqu’il veut dénoncer l’ineffi cacité économique<br />

du secteur public, il lui oppose<br />

les performances fi nancières du secteur<br />

privé. La réforme du système économique<br />

algérien n’est alors sur auc<strong>un</strong>e voie lisible.<br />

Elle est à la fois la chose et son contraire.<br />

3. DU STRESS SOCIAL LIÉ À LA CRISE<br />

GRAMSCIENNE, UN OBSTACLE<br />

À LA RÉFORME LIBÉRALE<br />

La crise gramscienne témoigne, à<br />

coup de secousses et de chocs moraux<br />

insupportables pour les <strong>un</strong>s,<br />

acceptables pour les autres, la mort<br />

lente des anciennes valeurs et la<br />

longue attente de nouvelles règles<br />

de vie et dans notre cas, libérales.<br />

Mais tout au long de ce trajet qui,<br />

dans certains espaces, n’en fi nit pas<br />

de s’étendre, elle s’accompagne<br />

d’<strong>un</strong> cortège d’effets destructeurs<br />

des fondements de la mobilisation<br />

citoyenne qui handicapent de façon<br />

précoce le nouveau développement<br />

attendu. Passer du socialisme au libéralisme<br />

n’est pas <strong>un</strong>e mince affaire. Ce sont<br />

les rapports de propriété, de production et<br />

de répartition (et donc la nature de l’Etat)<br />

qui s’en trouveront complètement bouleversés.<br />

Mais comment faire admettre à<br />

l’esprit populaire qui ne s’encombre pas<br />

des nuances liées aux nécessités historiques,<br />

ce nouveau virage à droite de l’Etat,<br />

après avoir été longtemps dressé dans le<br />

virage à gauche ? Comment les gouvernements<br />

doivent-ils s’y prendre pour expliquer<br />

à l’homme de la rue souvent pressé<br />

par son humeur du jour que les politiques<br />

de développement décidées au plus haut<br />

niveau de l’Etat et qui ont requis <strong>un</strong>e forte<br />

discipline sociale, ont lamentablement<br />

échoué ? Et que le mythe salvateur du socialisme<br />

n’est plus qu’<strong>un</strong>e chimère ? La réforme<br />

économique libérale ne peut-elle pas<br />

alors être interprétée comme <strong>un</strong>e trahison<br />

politique des sacrifi ces populaires ? Cette<br />

question est d’autant plus pertinente que le<br />

nouveau schéma d’organisation politicoéconomique<br />

est souvent construit, partout<br />

là où il s’impose, par les chantres de l’étatisme<br />

d’hier. Les sentiments de trahison, de<br />

frustration et de mécontentement gagnent<br />

en profondeur de nombreuses couches<br />

sociales. Quant aux catégories professionnelles<br />

qui restent, contre vents et marées,<br />

occupées dans le secteur d’Etat, elles se<br />

sentent de plus en plus inutiles, sous le regard<br />

souvent impuissant de leur employeur<br />

qui ne parvient pas à tracer entre lui et le<br />

marché, <strong>un</strong>e frontière bien claire. Et leur<br />

mauvais état matériel et moral justifi e<br />

chaque jour à leur esprit, la pertinence historique<br />

du comportement des agents privés<br />

et des chercheurs de rente. Les signes<br />

insolents de richesse apparaissent chez certains,<br />

développent des envies, appétits et<br />

jalousies chez d’autres. La désaffection à<br />

l’égard des règles morales s’installe dans la<br />

société. «L’ambition entre dans les cœurs<br />

qui peuvent la recevoir et l’avarice dans<br />

tous». (2)<br />

Les désirs changent d’objet : ce qu’on<br />

aimait, on ne l’aime plus. On était libre<br />

avec les lois, on veut être libre contre<br />

elles... Ce qui était maxime, on l’appelle<br />

rigueur ; ce qui était règle, on l’appelle<br />

gêne ; ce qui y était attention, on l’appelle<br />

crainte… Autrefois, le bien des particuliers<br />

faisait le trésor public mais pour lors,<br />

le Trésor public devient le patrimoine des<br />

particuliers. La République est <strong>un</strong>e dépouille<br />

et sa force n’est plus que le pouvoir<br />

de quelques citoyens et la licence de tous».<br />

Ce condensé d’ingrédients psychosociaux<br />

qui a fait dans le «corps entier de l’histoire»,<br />

la décadence des gouvernements<br />

et des peuples, date du milieu du XVIII e<br />

siècle. A croire que c’est l’Algérie qui y est<br />

dépeinte ou tout autre pays avec lequel elle<br />

a ses vices en comm<strong>un</strong>. Ce n’est évidemment<br />

pas le cas. Mais il y a là des analogies<br />

qui annoncent tristement que l’Algérie<br />

d’aujourd’hui n’est pas à <strong>un</strong>e grande distance<br />

comportementale de la tombe de la<br />

vertu. Cette situation est dangereuse. Elle<br />

risque, là où les modalités pratiques de la<br />

prise en charge en sont éludées, d’engendrer<br />

des effets désastreux. Le vertige de la<br />

réforme s’empare alors des gouvernants.<br />

Et ceux qui ne sont pas assez forts pour<br />

gérer le mouvement économique et social,<br />

l’ajournent en décrétant le retour à la case<br />

départ. Par ce biais, ils tuent la réforme<br />

dans le sein de l’histoire. L’économie et la<br />

société plongent dans «l’immobilisme» qui<br />

donnera à coup sûr à la nouvelle réforme<br />

<strong>un</strong> caractère plus brutal. Cependant, <strong>un</strong>e<br />

telle marge de manœuvre n’est pas valable<br />

partout. Sauf peut-être dans les pays pétroliers<br />

où les gouvernements sont capables,<br />

en période de haute conjoncture énergétique<br />

internationale, d’user de leur grosse<br />

arme budgétaire pour étouffer l’action des<br />

lois du marché. Au contraire, là où le pansement<br />

fi nancier n’existe pas pour masquer<br />

les plaies du système économique, le souci<br />

des gouvernements de préserver l’ordre<br />

en faillite pour des raisons de popularité<br />

est aussi risqué que leur tentative larvée<br />

ou ouverte de le corriger sans méthode,<br />

en profondeur. Et, contrairement au philosophe<br />

qui sait choisir entre deux maux,<br />

le moindre, l’économiste n’enseigne pas<br />

de recettes-miracles porteuses à coup<br />

sûr de succès. La réforme ne peut donc<br />

être actionnée sans ce cocktail historique<br />

de peur, de courage, d’enthousiasme, de<br />

crainte, de réticences, d’aventurisme et de<br />

foi qui pourrait traduire, là où il s’installe<br />

avec force, <strong>un</strong>e espèce de léthargie qui n’a<br />

pas généralement pour l’homme de la rue<br />

d’autres interprétations qu’<strong>un</strong> échec avant<br />

coup. Cela devrait au moins permettre<br />

aux gouvernements de tirer <strong>un</strong>e leçon de<br />

modestie apte à atténuer leurs certitudes,<br />

face à la marche de l’histoire. Celle-ci leur<br />

rappelle par ses défi s réguliers que leur<br />

fonction comporte, au-delà de ses privilèges,<br />

le devoir d’inscrire continûment les<br />

conditions d’existence des peuples sur les<br />

belles pages de l’histoire et donc le risque<br />

de voir ces mêmes conditions transcrites<br />

sur ses pages noires. Les exemples de ces<br />

deux types d’expériences garnissent inégalement<br />

l’histoire de l’humanité.<br />

4. DE LA CRISE GRAMSCIENNE<br />

COMME SOURCE PLURIELLE DE<br />

L’EXACERBATION DE LA CORRUPTION<br />

Bien qu’elle ait pris depuis peu des proportions<br />

inquiétantes, la corruption en Algérie<br />

est antérieure à son ouverture économique.<br />

Aussi, serait-il incorrect d’en faire <strong>un</strong><br />

«enfant» de la réforme libérale. Sous des<br />

formes différentes, mais surtout avec <strong>un</strong><br />

degré de discrétion variable, la corruption<br />

est l’<strong>un</strong>e des marques majeures de l’histoire<br />

du développement de l’Algérie indépendante.<br />

Elle y opérait déjà sous le règne<br />

du parti <strong>un</strong>ique, c’est-à-dire durant toute la<br />

période où l’Etat-pouvoir-parti a conçu le<br />

développement global du pays et s’y est<br />

engagé en tant qu’acteur quasi-exclusif. Sa<br />

source fondamentale est dans le vieux caractère<br />

éminemment politique du processus<br />

de développement, quand bien même<br />

son exacerbation peut être valablement recherchée<br />

dans la lenteur de la réforme qui<br />

tarde à corriger la teneur politique du système<br />

économique par l’affranchissement<br />

des acteurs de l’accumulation vis-à-vis de<br />

l’Etat. C’est <strong>un</strong> euphémisme que de dire<br />

qu’en Algérie, dans le cours du développement<br />

national d’<strong>un</strong> demi-siècle, l’Etat a fait<br />

plus confi ance à l’argent qu’aux hommes.<br />

Le développement qui y est promu étant,<br />

du point de vue de l’origine de ses ressources,<br />

indépendant de l’effort productif<br />

national, il ne peut être orienté, du point de<br />

sa fi nalité vers la stimulation de cet effort<br />

productif national.<br />

●●●


El Watan ÉCONOMIE - Du 4 au 10 février 2013<br />

PÉTROLE<br />

Les cours favorisés<br />

par la faiblesse<br />

du dollar<br />

Les prix du pétrole ont progressé vendredi<br />

en fin d’échanges européens, portés par<br />

<strong>un</strong> accès de faiblesse de la monnaie<br />

américaine ainsi que par <strong>un</strong> regain<br />

d’inquiétude sur les niveaux de l’offre en<br />

provenance du Moyen-Orient du fait de<br />

tensions géopolitiques accrues dans la<br />

région. Vers 17H00 GMT, le baril de Brent<br />

de la mer du Nord pour livraison en mars<br />

valait 116,82 dollars sur l’Intercontinental<br />

Exchange (ICE) de Londres, en hausse de<br />

1,27 dollar par rapport à la clôture de<br />

jeudi, après s’être hissé à 117,07 dollars,<br />

<strong>un</strong> sommet depuis la mi-septembre. Sur le<br />

New York Mercantile Exchange (Nymex), le<br />

baril de light sweet crude (WTI) pour la<br />

même échéance gagnait 38 cents à 97,24<br />

dollars.<br />

DEVISES<br />

L’euro à son plus<br />

haut depuis deux<br />

mois<br />

L’euro continuait de progresser face au<br />

dollar vendredi, évoluant au-dessus du<br />

seuil de 1,36 dollar, porté par <strong>un</strong> regain<br />

d’optimisme sur les perspectives de<br />

l’économie en zone euro, dans <strong>un</strong> marché<br />

digérant le très attendu rapport sur<br />

l’emploi aux Etats-Unis. Vers 22H00 GMT,<br />

l’euro valait 1,3637 dollar, son plus haut<br />

niveau depuis mi-novembre 2011 et<br />

montait également face à la devise<br />

nippone, à 126,60 yens. Le dollar grimpait<br />

lui aussi face à la monnaie japonaise, à<br />

92,80 yens alors que la livre britannique<br />

baissait face à l’euro, à 86,92 pence et<br />

face au billet vert, à 1,5691 dollar.<br />

LE CHIFFRE DE LA SEMAINE<br />

2,23milliards<br />

de dollars<br />

La facture d’importation de médicaments par l’Algérie durant<br />

l’année 2012 (en hausse de 13,6%), selon le centre national de<br />

l’informatique et des statistiques CNIS.<br />

BANQUE D’ALGÉRIE<br />

Cours du dinar au 31 janvier 2013<br />

Devises Monnaies<br />

US DOLLARS<br />

EURO<br />

POUND STERLING<br />

JAPAN YEN<br />

SWISS FRANC<br />

CANADIAN DOLLAR<br />

DANISH KRONE<br />

SWEDISH KRONA<br />

NORWEGIAN KRONE<br />

ARAB EMIRAT DIRHAM<br />

SAUDI RIYAL<br />

KUWAIT DINAR<br />

TUNISIAN DINAR<br />

MAROCCAN DIRHAM<br />

1 USD<br />

1 EUR<br />

1 GBP<br />

100 JPY<br />

100 CHF<br />

1 CAD<br />

100 DKK<br />

100 SEK<br />

100 NOK<br />

1 AED<br />

1 SAR<br />

1 KWD<br />

1 TND<br />

1 MAD<br />

Cours<br />

Achat Vente<br />

77.6734 77.6884<br />

104.3697 104.3977<br />

121.9746 122.0173<br />

85.6566 85.6826<br />

8,339.8682 8,395.1156<br />

77.2025 77.2481<br />

1,398.5380 1,399.8162<br />

1,208.7364 1,209.2709<br />

1,403.1107 1,404.6503<br />

21.21466 21.1518<br />

20.7112 20.7164<br />

276.6331 276.2745<br />

50.0016 50.5041<br />

9.3084 9.365<br />

BOURSE D’ALGER DU 30 JANVIER 20013<br />

Valeur mobilière Cour de clôture<br />

Titres de capital Titres de capital Cours * de référence<br />

EGH El Aurassi 340 DA<br />

Saidal 620 DA<br />

Alliance Assurances 825 DA<br />

Titres de créance Titres de créance ** Cou*<br />

Sonelgaz 100*<br />

Dahli 95*<br />

(*) Les titres de capital sont cotés en dinars<br />

(**) Les titres de créance sont cotés pied de coupon en pourcentage de la valeur nominale<br />

TABLEAU DE BORD X<br />

CACAO r<br />

Les cours du cacao ont<br />

creusé leurs pertes cette<br />

semaine, glissant mercredi<br />

jusqu’à 1411 livres la tonne<br />

à Londres et 2155 dollars la<br />

tonne à New York, des<br />

niveaux plus vus depuis<br />

respectivement neuf et sept<br />

mois. Sur le Liffe de<br />

Londres, la tonne de cacao<br />

pour livraison en mars<br />

valait 1428 livres sterling<br />

vendredi vers 12H00 GMT.<br />

Sur le NYBoT-ICE américain,<br />

le contrat pour livraison en<br />

mars valait 2200 dollars la<br />

tonne.<br />

CAFÉ (-)<br />

Si le cours du robusta a été<br />

aidé cette semaine par des<br />

achats à bon compte sur<br />

fond d’<strong>un</strong> optimisme accru<br />

des investisseurs pour les<br />

actifs jugés risqués,<br />

l’arabica pour sa part s’est<br />

de nouveau replié, toujours<br />

plombé par l’abondance de<br />

la production attendue<br />

cette saison, notamment au<br />

Brésil, le premier<br />

exportateur. Sur le Liffe de<br />

Londres, la tonne de<br />

robusta pour livraison en<br />

mars valait 2023 dollars<br />

vers 12H00 GMT. Sur le<br />

NYBoT-ICE à New York, la<br />

livre d’arabica pour<br />

livraison en mars valait<br />

147,85 cents.<br />

SUCREq<br />

Après être tombés la<br />

semaine précédente à leurs<br />

plus bas niveaux depuis<br />

deux ans et demi, les cours<br />

PRODUITS DE BASE<br />

du sucre ont tentés de<br />

rebondir, dans <strong>un</strong> marché<br />

cependant toujours hanté<br />

par la perspective d’<strong>un</strong> très<br />

net excédent de production<br />

cette année, sur fond de<br />

récolte record de canne à<br />

sucre au Brésil, premier<br />

pays producteur. Sur le<br />

Liffe de Londres, la tonne<br />

de sucre blanc pour<br />

livraison en mars valait<br />

501,20 dollars vendredi<br />

vers 12H00 GMT. Sur le<br />

NYBoT-ICE américain, la<br />

livre de sucre brut pour<br />

livraison en mars cotait<br />

18,80 cents.<br />

CÉRÉALES<br />

Les cours du soja et du<br />

maïs ont encore grimpé à<br />

Chicago, soutenus par des<br />

inquiétudes pour l’offre en<br />

Amérique du Sud où des<br />

conditions météorologiques<br />

très sèches risquent de<br />

mettre en péril les récoltes<br />

de ces produits agricoles.<br />

Le boisseau de blé, à<br />

échéance en mars, a clôturé<br />

à 7,6500 dollars (- 1,5%). Le<br />

boisseau de maïs pour<br />

livraison en mars a fini<br />

vendredi à 7,3600 dollars<br />

(+ 2,1%). Le contrat sur le<br />

boisseau de soja,<br />

également pour livraison<br />

en mars, a terminé à<br />

14,7425 dollars (+ 2,3%).<br />

MÉTAUX DE BASE q<br />

Les prix des métaux<br />

échangés au London Metal<br />

Exchange (LME) se sont<br />

nettement repris cette<br />

semaine, dopés par <strong>un</strong><br />

Réforme libérale et crise gramscienne en Algérie<br />

●●●<br />

C<br />

e dernier est, lorsqu’il est possible,<br />

même malvenu parce qu’il ébranle<br />

les mécanismes de la reproduction<br />

du pouvoir politique entendue comme le<br />

renouvellement à <strong>un</strong> niveau historiquement<br />

variable de son rapport de subordination<br />

de l’économique et du social. Ce<br />

rapport est complexe. Il est fondé sur des<br />

artifi ces multiples qui ne laissent auc<strong>un</strong>e<br />

place à la rigueur économique. Le pouvoir<br />

central y est le mobile, l’économie,<br />

l’instrument et la société, le résidu. Les<br />

relations d’interdépendance devant exister<br />

entre ces pôles y sont réduites pour<br />

l’essentiel à la dilution des <strong>un</strong>s dans les<br />

autres, à la fusion des <strong>un</strong>s avec les autres<br />

ou à la subordination des <strong>un</strong>s aux autres.<br />

Les notions de prix, de salaire, de coût,<br />

de rentabilité, de productivité ou d’optimalité<br />

de l’allocation des ressources ne<br />

sont alors que superfl ues. Tel ce cœur<br />

«magique» qui reçoit son sang d’<strong>un</strong>e<br />

source extérieure et en irrigue les divers<br />

organes du corps, l’Etat tire ses revenus<br />

de l’extérieur et en distribue, sans exigence<br />

de contrepartie productive aux<br />

divers pôles de l’économie nationale. Il<br />

en découle deux conséquences immédiates<br />

: d’<strong>un</strong>e part, l’Etat a intérêt sinon à<br />

accroître du moins à préserver sa source<br />

extérieure de revenus, celle-là même qui<br />

lui assure son autonomie vis-à-vis de<br />

l’activité économique nationale ; d’autre<br />

part, étant donné le rapport d’autonomie<br />

de l’Etat vis-à-vis de l’économie<br />

productive nationale, il peut y avoir des<br />

situations de cohabitation ou de coexistence<br />

d’<strong>un</strong>e bonne macroéconomie et<br />

d’<strong>un</strong>e microéconomie morose.<br />

5. DE LA CRISE GRAMSCIENNE<br />

COMME STIMULUS DE L’ACTION DE<br />

LA GRESHAM DE L’INVESTISSEMENT<br />

Durant la crise gramscienne, les acteurs<br />

privés ne savent plus à quel saint se<br />

vouer. En l’absence de repères clairs<br />

dans lesquels ils peuvent opérer, ils<br />

secrètent par eux-mêmes des valeurs<br />

d’attente et de survie. Les moyens en<br />

sont nombreux y compris les écarts<br />

de conduite par rapport à la légalité,<br />

comparables à ceux rencontrés dans le<br />

secteur public couverts par le concept<br />

de corruption. Nous désignons ainsi<br />

l’économie informelle qui a beaucoup à<br />

voir là où elle existe avec l’état économique<br />

du pays et le mode de présence<br />

de l’Etat dans le développement. En<br />

Algérie, l’économie informelle cause de<br />

graves préjudices à l’Etat, à l’économie<br />

formelle et à la société. Certaines études<br />

évaluent, à partir de l’élasticité de la<br />

consommation de l’énergie électrique,<br />

sa part dans le PIB total entre 20%<br />

(hypothèse d’<strong>un</strong> niveau initial en 1990)<br />

et près de 43% en 2001. Au-delà des<br />

controverses qu’ils peuvent susciter, ces<br />

résultats sont inquiétants. Ils signifi ent<br />

que si l’on déduisait du PIB total la part<br />

qui y est représentée par les hydrocarbures<br />

(40% en moyenne dans les années<br />

2000), il ne resterait pas beaucoup de<br />

richesse formelle dans l’Algérie économique<br />

non pétrolière ou ce qui revient<br />

au même, l’économie algérienne hors<br />

hydrocarbures opère quasiment dans<br />

l’informel. Les facteurs de «l’informalisation»<br />

(terme au demeurant forcé)<br />

de l’économie en sont nombreux. Pour<br />

des raisons pédagogiques, on les rangera<br />

en six groupes, les <strong>un</strong>s expliquant<br />

sa genèse et les autres son hypertrophie.<br />

On distingue les facteurs liés à l’administration<br />

par l’Etat de la chose économique<br />

; les facteurs liés à la correction<br />

déstabilisatrice du développement des<br />

années 80 ; les facteurs liés à la crise<br />

de 1986, les facteurs liés à l’autonomie<br />

des entreprises ; les facteurs liés à la<br />

rigueur de l’ajustement structurel imposé<br />

par le FMI et enfi n, les facteurs liés à<br />

l’ouverture économique insuffi samment<br />

contrôlée de l’économie nationale des<br />

années 2000. La Gresham (3) de l’investissement<br />

est-elle alors dangereusement<br />

active en Algérie au sens où les mauvais<br />

investisseurs en chassent les bons.<br />

6. L’ÉTAT A-T-IL VRAIMENT<br />

INTÉRÊT À ÉCOURTER LA CRISE<br />

GRAMSCIENNE?<br />

La réduction de la durée de la crise<br />

gramscienne passe évidemment par <strong>un</strong>e<br />

mise en place rapide du dispositif institutionnel,<br />

législatif et réglementaire apte<br />

à accueillir le libéralisme. Mais il serait<br />

erroné de penser qu’elle puisse s’en suffi<br />

re. Mais l’Etat a-t-il vraiment intérêt à<br />

œuvrer avec volonté dans ce sens, c’està-dire,<br />

à supprimer, (parce que c’est de<br />

cela qu’il s’agit en dernière analyse) les<br />

ressorts essentiels de l’assujettissement<br />

de l’économie et de la société au politique<br />

? La réponse est mitigée.<br />

- La réponse peut être d’abord négative<br />

et il y a à cela des raisons nombreuses.<br />

On peut citer, à titre d’exemple, le caractère<br />

fortement dépendant du processus<br />

de construction libérale à l’égard du<br />

pouvoir central qui en édicte, sous le<br />

regard passif d’<strong>un</strong>e société atomisée, les<br />

modalités de durée et d’intensité, selon<br />

sa volonté et ses visées de l’heure. L’Etat<br />

peut être incité à en retarder l’avènement,<br />

lorsque le «vieux» système ne fait<br />

pas l’objet d’<strong>un</strong>e contestation sociale à<br />

la fois massive et bruyante. Dans ce cas,<br />

malgré quelques mesures d’aménagement<br />

technique qui pourraient intervenir<br />

épisodiquement et semer dans l’esprit<br />

du citoyen l’idée de rupture, le décideur<br />

politique préfère conserver le contrôle<br />

de l’économie et de la société, quitte<br />

à user, en cas de besoin, de moyens<br />

forts pour contenir les dangers, notamment<br />

lorsque leur ampleur est reconnue<br />

comme particulièrement préjudiciable à<br />

la stabilité politique. Les mesures n’en<br />

manquent pas y compris la sanction<br />

pénale des initiatives individuelles ou de<br />

groupes dérangeantes. Certains travaux<br />

consacrés à la corruption dans le capitalisme<br />

de copinage montrent qu’il est<br />

bien plus profi table pour les dirigeants<br />

prédateurs d’édifi er des monopoles et<br />

d’en recevoir des rentes que d’autoriser<br />

l’action des lois de la concurrence<br />

surtout dans les industries à grande<br />

échelle. (4) «Les gestionnaires de ces<br />

monopoles sont proches des dirigeants<br />

politiques. Il en est de même pour le<br />

monopole détenu par l’Etat de la délivrance<br />

des licences que des fonctionnaires<br />

corrompus peuvent exploiter<br />

pour percevoir des rentes. Il se peut que<br />

la taxation formelle et les opérations<br />

inscrites au budget ne sont là que pour<br />

donner l’impression d’<strong>un</strong> Etat moderne.<br />

Si le dirigeant dudit Etat est enclin à en<br />

modifi er le fonctionnement, <strong>un</strong>e forte<br />

résistance est généralement attendue de<br />

ses seconds. Cela ouvrirait la voie à <strong>un</strong>e<br />

révolution de palais. L’élite se rebellerait<br />

parce que le dirigeant cherche à modifi er<br />

la règle du jeu» (5) . Dans ce cas, la mise<br />

en place d’<strong>un</strong> riche dispositif législatif et<br />

institutionnel de lutte contre la corruption<br />

n’aurait qu’<strong>un</strong> faible mérite étant<br />

donnée son ineffi cacité opérationnelle.<br />

- Mais la réponse peut être ensuite positive.<br />

En effet, la crise gramscienne peut<br />

parvenir à <strong>un</strong> stade où il n’y a plus de<br />

stratégie optimale pour la maintenir.<br />

Aussi, le décideur politique peut-il avoir<br />

regain d’optimisme sur les<br />

perspectives économiques<br />

mondiales et par la<br />

confirmation par la banque<br />

centrale américaine (Fed)<br />

de sa politique monétaire<br />

très accommodante. Sur le<br />

LME, la tonne de cuivre<br />

pour livraison dans trois<br />

mois s’échangeait à 8304<br />

dollars vendredi vers 17H00<br />

GMT, l’aluminium valait<br />

2122 dollars la tonne, le<br />

plomb valait 2460 dollars la<br />

tonne, l’étain valait 24,937<br />

dollars la tonne, le nickel<br />

valait 18,615 dollars la<br />

tonne, le zinc valait 2173<br />

dollars la tonne.<br />

METAUX PRECIEUX<br />

Le cours de l’or a grimpé, à<br />

la faveur d’<strong>un</strong><br />

affaiblissement du dollar,<br />

qui rendait plus attractifs<br />

les achats de métal ja<strong>un</strong>e,<br />

dans <strong>un</strong> marché soutenu<br />

par la confirmation par la<br />

Réserve fédérale<br />

américaine (FED) qu’elle<br />

poursuivrait ses mesures<br />

de soutien à l’économie.<br />

Sur le London Bullion<br />

Market, l’once d’or a<br />

terminé à 1669 dollars<br />

vendredi au fixing du soir.<br />

L’argent a terminé vendredi<br />

à 31,43 dollars l’once.<br />

PLATINE/PALLADIUM q<br />

Sur le London Platinum and<br />

Palladium Market, l’once de<br />

platine a terminé vendredi<br />

soir à 1687 dollars. L’once<br />

de palladium a fini à 745<br />

dollars.<br />

davantage à gagner à se montrer réformateur<br />

authentique. Lorsque ce tournant<br />

se dessine et la quête de la popularité<br />

devient le but politique ultime, la<br />

façon dont la société fonctionne change.<br />

Et la bureaucratie qui a été créée pour<br />

satisfaire certains appétits va maintenant<br />

à leur encontre. Quand les intérêts<br />

des chefs et ceux de la bureaucratie<br />

divergent la corruption s’atténue parce<br />

que les chefs sont animés de la volonté<br />

réelle de changer le rôle de l’Etat dans la<br />

société. (6) C’est précisément sur ce <strong>terrain</strong><br />

que sont attendus les gouvernants<br />

de l’Algérie. R. B.<br />

(*)Economiste <strong>un</strong>iversitaire<br />

NOTES :<br />

1). Antonio Gramsci (1891 - 1937) est <strong>un</strong><br />

écrivain et théoricien politique italien.<br />

Membre fondateur du Parti comm<strong>un</strong>iste<br />

italien, il fut emprisonné par le régime de<br />

Mussolini. Il a publié plusieurs écrits connus<br />

sous le nom de Carnets de prison. Pour<br />

l’auteur, la crise «c’est quand le vieux se<br />

meurt et le je<strong>un</strong>e hésite à naître».<br />

2) Montesquieu, L’Esprit des lois, Tome 1,<br />

ENAG Editions 1990, P. 31.<br />

3) Sir Thomas Gresham (1519-1579), banquier<br />

anglais célèbre par sa loi qui stipule que<br />

lorsque deux monnaies circulent<br />

conjointement dans <strong>un</strong> pays, «la mauvaise<br />

monnaie chasse la bonne». De manière<br />

analogue, lorsque plusieurs investisseurs<br />

opèrent en même temps sur <strong>un</strong> territoire, les<br />

mauvais investisseurs en chassent les bons.<br />

4) Voir <strong>un</strong> entretien intéressant de Joshua<br />

Charap (Département Afrique du FMI ° et<br />

Christian Harm (Université de Mûnster), Etat<br />

kléptocratique, synonyme de corruption,<br />

Bulletin du FMI du 6 septembre 1999, repris<br />

sous le titre «Faut-il vraiment lutter contre la<br />

corruption», in Revue Problèmes<br />

Economiques, Hebdomadaire n° 2648 du 19<br />

janvier 2000, PP.18-20.<br />

5) Joshua Charap et Christian Harm, Faut-il<br />

vraiment lutter contre la corruption ? op. cit.<br />

P.19.<br />

6) Idem.


HORIZONTALEMENT : 1.Partisan de l’indépendance d’<strong>un</strong><br />

pays 2.Tendre murmure. Inutile 3.De la campagne. Période<br />

entre la je<strong>un</strong>esse et la vieillesse 4.Haut mont. Abjure 5.<br />

Démonstratif. Unité de combat. Condiment 6.Insipide, incolore<br />

et inodore. Charge de baudet. Gardés pour soi. Note 7.<br />

Panoramas. Nettoyée. Lieu de délices 8.Ile hypothétique. Beau<br />

parleur 9.Etre grand ouvert. Terre en mer. Officier de marine<br />

militaire 10.Nœud ferroviaire. Tandems. Donc 11.Symbole<br />

chimique. Lit. Lentille 12.Impératrice<br />

d’Orient. Désert. Convoitée 13.Région du grand Sahara. Petits<br />

groupes. Lettres de cour 14.Mèches rebelles. Sélectionneriez<br />

15.Fiable. Réalisés. Restitues.<br />

Biffe Tout N° 3423<br />

E<br />

D<br />

R<br />

A<br />

F<br />

F<br />

U<br />

A<br />

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C<br />

M<br />

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O<br />

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C<br />

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G<br />

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R<br />

E<br />

C<br />

M<br />

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I<br />

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O<br />

T<br />

O<br />

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N<br />

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S<br />

C<br />

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E<br />

A<br />

E<br />

I<br />

E<br />

O<br />

Parcours sinueux.<br />

1<br />

2<br />

11<br />

5<br />

4<br />

3<br />

8<br />

7<br />

16<br />

5<br />

11<br />

E<br />

E<br />

L<br />

R<br />

C<br />

S<br />

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I<br />

B<br />

U<br />

P<br />

E<br />

N<br />

T<br />

D<br />

R<br />

O<br />

O<br />

A<br />

E<br />

A<br />

L<br />

E<br />

E<br />

O<br />

A<br />

L<br />

E<br />

E<br />

E<br />

Définition<br />

du mot encadré<br />

2<br />

7<br />

10<br />

1<br />

2<br />

11<br />

15<br />

7<br />

1<br />

14<br />

3<br />

10<br />

1<br />

13<br />

11<br />

14<br />

7<br />

1<br />

13<br />

4<br />

10<br />

2<br />

11<br />

15<br />

7<br />

14<br />

2<br />

11<br />

13<br />

F<br />

R<br />

P<br />

E<br />

E<br />

I<br />

F<br />

S<br />

H<br />

E<br />

C<br />

R<br />

G<br />

R<br />

V<br />

Tout Codé N° 3423<br />

5<br />

7<br />

11<br />

2<br />

2<br />

11<br />

3<br />

13<br />

10<br />

1<br />

N<br />

E<br />

M<br />

B<br />

B<br />

F<br />

S<br />

A<br />

I<br />

E<br />

T<br />

A<br />

I<br />

I<br />

N<br />

10 9 14 7 1 2<br />

15 4 10 1 13<br />

O<br />

M<br />

I<br />

U<br />

U<br />

E<br />

L<br />

R<br />

L<br />

N<br />

M<br />

O<br />

G<br />

M<br />

T<br />

6<br />

8<br />

8<br />

7<br />

3<br />

12<br />

11<br />

11<br />

8<br />

C<br />

E<br />

L<br />

S<br />

L<br />

E<br />

E<br />

L<br />

A<br />

I<br />

T<br />

N<br />

E<br />

E<br />

A<br />

B<br />

O<br />

I<br />

P<br />

T<br />

T<br />

I<br />

P<br />

L<br />

A<br />

E<br />

R<br />

E<br />

I<br />

N<br />

7<br />

1<br />

5<br />

2<br />

4<br />

11<br />

17<br />

4<br />

SOL. TOUT CODÉ PRÉCÉDENT :<br />

EMERSION - OWEN WILSON<br />

SOLUTION FLÉCHÉES EXPRESS PRÉCÉDENT :<br />

HORIZONTALEMENT : CEREMONIE / COMITIAL / LOUERAS / RIRES / IB / ATLAS / UNO / ILI<br />

/ ANAR / ACE / ABIME / ARROSOIR / ST / EU / NC / ILETS / AD / COUR / OSLO / NEANT / EN.<br />

VERTICALEMENT : DECORTICATION / ROUILLER / LUE / SEMERAI / REERA / MIRES /<br />

AOUT / ROTAS / ABS / SOT / NIS / UNION / DIA / INAMICALE / ELABORER / DON.<br />

V<br />

V<br />

O<br />

U<br />

A<br />

I<br />

P<br />

M<br />

I<br />

E<br />

R<br />

E<br />

R<br />

T<br />

E<br />

H<br />

8<br />

9<br />

7<br />

13<br />

8<br />

10<br />

7<br />

1<br />

15<br />

11<br />

N<br />

O<br />

N<br />

A<br />

S<br />

I<br />

C<br />

L<br />

O<br />

R<br />

I<br />

G<br />

I<br />

D<br />

E<br />

S<br />

T<br />

L<br />

E<br />

P<br />

E<br />

A<br />

N<br />

R<br />

E<br />

N<br />

G<br />

I<br />

A<br />

D<br />

1<br />

2<br />

3<br />

5<br />

1<br />

2<br />

7<br />

1<br />

13<br />

9<br />

2<br />

El Watan - L<strong>un</strong>di 4 février 2013 - 25<br />

JEUX - DÉTENTE<br />

RÈGLE DU JEU<br />

Biffer tous les mots de la<br />

liste que vous retrouverez<br />

dans la grille, en utilisant<br />

tous les sens possibles. Les<br />

lettres qui n'auront pas été<br />

cochées serviront à former<br />

le mot défini ci dessous.<br />

9<br />

DÉFINITION<br />

Menace de ruine<br />

(11 lettres)<br />

Solution Biffe Tout<br />

précédent :<br />

COMPLAINTE<br />

En vous aidant de la définition du mot encadré, complétez<br />

la grille, puis reportez les lettres correspondant<br />

aux bons numéros dans les cases ci-dessous et vous<br />

découvrirez le nom d’<strong>un</strong> personnage célèbre.<br />

12<br />

7<br />

1<br />

13<br />

13<br />

4<br />

8<br />

2<br />

1<br />

11<br />

5<br />

5<br />

11<br />

11<br />

11<br />

13<br />

1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15<br />

3<br />

10<br />

9<br />

1<br />

10<br />

11<br />

5<br />

4<br />

1<br />

8<br />

11<br />

7<br />

14<br />

7<br />

2<br />

1<br />

13<br />

11<br />

10<br />

Quinze sur 15 N° 3423<br />

1<br />

2<br />

3<br />

4<br />

5<br />

6<br />

7<br />

VERTICALEMENT : 1.Caractères de demande en justice qui 8<br />

ne peut être examinée 2.Choses inédites. Rassasié 3.Pénible. 9<br />

Cours noir. Détenir 4.Intervalle. Poissons 5.Extrémité. Fin de<br />

10<br />

verbe 6.Grugé. P<strong>un</strong>ition. Lettre grecque 7.Phase l<strong>un</strong>aire.<br />

Appareils de levage. Eclat de rire 8.Préjudice. Embarras. Bout 11<br />

d’homme 9.Formule sentencieuse. Fin de participe. Acides<br />

12<br />

10.Clair. Temps des glaces. Blonde de pub. Infinitif 11.Patrie<br />

d’Abraham. Bouleverser 12.Etat d’exaltation. Symbole 13<br />

chimique. Orateur grec 13.Pure. Bassins de port. Symbole 14<br />

chimique 14.Chatouillera. Roue à gorge 15.Prince<br />

15<br />

troyen. Etudieras.<br />

SOL. QUINZE SUR 15 PRÉCÉDENT : HORIZONTALEMENT : VERTICALEMENT : 1.MIROITEMENT. LOI 2.ENERGUMENE. PORT<br />

1.MECONNAISSANCES 2.INOUIE. NATTERAI 3.RESSASSES. TOISE 3.COS. UFOLOGIE. GE 4.OUSTE. TENU. UTE 5.NIAI. RI. CSARDAS<br />

4.OR. TI. AS. SEN. TU 5.IGUE. DR. TER 6.TUF. RESSOURCES 7.EMOTIF. 6.NES. DEFIE. TU 7.SARS. ORGANE 8.INES. SAN. ASANA 9.SAS.<br />

AILIER 8.MELE. ION. ERREUR 9.ENONCER. IM. BETE 10.NEGUS. TOI. IL. ISIS 10.ST. SEULEMENT. RU 11.ATTERRIR. RE. LE 12.NEON.<br />

GALERE. RE 11.ARAS. NERVIS 12.PEUR. NAIT. ETC 13.LO. TD. ENS. CERBERE. SR 13.CRI. GEREE. VTT 14.EAST. UTRICULE 15.SIEUR.<br />

TUT 14.ORGEAT. AIRES. LE 15.ITE. SUR. SU. REEL.<br />

OREES. TEL.<br />

ALEATOIRE - AMIRAUTE - BEAUCERON -<br />

BOCAGE - CHAUFFARD - CONFRERIE -<br />

DAIGNER - DORMIR - EFFUSION - ELLIPSE -<br />

FACTICE - FESSEE - GENITEUR - GORGEE -<br />

HALETANT - HETRE - IMPOLI - IRREEL -<br />

LAITERIE - LOTO - MILICE - PAPE - PIMPANT<br />

- REIN - RIGIDE - SOCIETE - SOUPLESSE -<br />

TACITURNE - THEOREME - VIGNERON -<br />

VOLUBILITE.<br />

avec<br />

vigueur<br />

accroc<br />

enfouir<br />

inventée<br />

symbole<br />

repaire<br />

direction<br />

pieuse<br />

tour de<br />

garde<br />

trouble<br />

greffaient<br />

berge<br />

grave<br />

défaut<br />

écrit<br />

authentique<br />

apathie<br />

fatiguons<br />

sujet vague<br />

pécheresse<br />

épées<br />

crier sur<br />

les toits<br />

instrument<br />

de musique<br />

point<br />

imaginaire<br />

négation<br />

parcours<br />

des yeux<br />

bouges (te)<br />

salut latin<br />

Mots Croisés N°3422<br />

Par M. IRATNI<br />

1 2 3 4 5 6 7 8 9 10<br />

I<br />

II<br />

III<br />

IV<br />

V<br />

VI<br />

VII<br />

VIII<br />

IX<br />

X<br />

HORIZONTALEMENT<br />

I- Revêche. II- Acharné. III- Cours d’Afrique - Monnaies<br />

roumaines. IV- Faire <strong>un</strong> somme - Sous sol. V- Chrome -<br />

Possessif - Partie du corps. VI- Assainit - Têtu. VII- Séchée<br />

en frottant. VIII- Côté d’<strong>un</strong> navire frappé par le vent -<br />

Escarpement rocheux au bord d’<strong>un</strong>e combe. IX-<br />

Ambitieux quand il est je<strong>un</strong>e - Impératrice d’Orient. X-<br />

Attention - Quintessence.<br />

VERTICALEMENT<br />

1- Proteste. 2- Tisseuse de toile - Lac de Pyrénées.<br />

3- Sécrétée par le foie - Non acceptation. 4- Preneuses<br />

de son - Cours d’Italie. 5- Pouffé - Possessif - Symbole<br />

chimique. 6- Ville de Suisse - Ciseaux d’acier pour<br />

graver. 7- Chercher à gagner du temps. 8- Sélection -<br />

Restes de poissons. 9- Soit - Tableau chair. 10- Oiseau<br />

aquatique - Parfois difficile à clouer.<br />

SOLUTION N° 3421<br />

HORIZONTALEMENT<br />

I- HAMMERLESS. II- EMOUVOIR. III- MAISON -<br />

ETE. IV- AB - CEDE. V- TIRA - EBATS. VI- ILETS<br />

- AMIE. VII- QI - SIPHON. VIII- UTE - RUINEE.<br />

IX. EETION. X- COPIE - NO.<br />

VERTICALEMENT<br />

1- HEMATIQUES. 2- AMABILITE. 3- MOI - RE - ETC.<br />

4- MUSCATS - IO. 5- EVOE - SIROP. 6- RONDE -<br />

PUNI. 7- LI - EBAHI. 8- ERE - AMONT. 9- TETINE.<br />

X- SUE - SE - EGO.<br />

Fléchés Express<br />

divine<br />

no<strong>un</strong>ou<br />

étude du<br />

corps<br />

transport<br />

arbre à<br />

glands<br />

meurtre<br />

prince<br />

troyen<br />

refus de<br />

moutard<br />

note<br />

code<br />

de bonne<br />

conduite<br />

N° 3423<br />

dégradation<br />

progressive<br />

célébrité<br />

Jeux proposés par gym C Magazine


ON VOUS LE DIT<br />

Un je<strong>un</strong>e se jette de la trib<strong>un</strong>e<br />

supérieure du stade de Chlef<br />

Un supporter de Chlef a miraculeusement échappé à<br />

la mort en se jetant de la trib<strong>un</strong>e supérieure du stade<br />

Mohamed Boumezrag de Chlef, lors de la rencontre ASO-<br />

MCA (0-1), disputée samedi dernier. Juste après la fin de<br />

la partie, le je<strong>un</strong>e, mécontent du résultat, s’est jeté de<br />

la trib<strong>un</strong>e située au-dessus des vestiaires et a fait <strong>un</strong>e<br />

chute de 5 mètres sur le terre-plein entourant la pelouse<br />

du stade en question. Il a été évacué dans <strong>un</strong> état grave à<br />

l’hôpital de Chlef, mais ses jours ne sont pas en danger,<br />

selon <strong>un</strong>e source médicale.<br />

La direction de l’OPOW a engagé des travaux de<br />

rénovation de cette infrastructure sportive, mais<br />

l’opération n’a touché que quelques installations<br />

d’accueil, dont les vestiaires et le parking de voitures.<br />

Les citoyens de Réghaïa<br />

n’ont pas droit à l’Internet<br />

Des citoyens de la circonscription de Réghaïa sont<br />

mécontents. Et pour cause ! On leur a signifié sans<br />

ambages et catégoriquement qu’«il n’y a pas et qu’il n’y<br />

aura pas d’Internet dans cette circonscription», au niveau<br />

du siège de l’Actel de Rouiba. Alors qu’ils ont dûment<br />

déposé leur demande pour l’installation d’Internet, et ce,<br />

depuis trois mois. Ces citoyens se sentent p<strong>un</strong>is, voire<br />

marginalisés. Alors qu’Internet s’est démocratisé en<br />

Algérie.<br />

El Affro<strong>un</strong> «pleure»<br />

son marché de gros !<br />

Au départ, il avait été convenu qu’<strong>un</strong> important marché<br />

de gros dans la région centre, dédié aux fruits et<br />

légumes, serait réalisé à la sortie ouest d’El Affro<strong>un</strong>,<br />

dans la wilaya de Blida. Une assiette foncière de plus<br />

de 30 hectares avait été dégagée afin de créer <strong>un</strong> grand<br />

pôle agricole dans la Mitidja. Mais en dernière minute, il<br />

en a été décidé autrement en transférant ce projet vers<br />

la wilaya de Boumerdès. Une décision synonyme de<br />

gâchis, selon plus d’<strong>un</strong>, puisque la situation d’El Affro<strong>un</strong><br />

est beaucoup plus intéressante géographiquement et<br />

stratégiquement que Boumerdès. El Affro<strong>un</strong> a l’avantage<br />

d’être située en pleine Mitidja, dans <strong>un</strong>e vaste zone<br />

agricole regroupant quatre wilayas connues pour leurs<br />

cultures maraîchères, à savoir Blida, Médéa, Tipasa et<br />

Aïn Defla. Elle est aussi mitoyenne de l’autoroute Est-<br />

Ouest et proche de la capitale. A la place du marché de<br />

gros, <strong>un</strong>e zone d’activité est prévue à El Affro<strong>un</strong>.<br />

Le site Internet du Premier<br />

ministre irakien piraté<br />

Le site Internet du Premier ministre irakien, Nouri<br />

Al Maliki, qui fait face depuis décembre dernier à <strong>un</strong><br />

mouvement de protestation de la minorité s<strong>un</strong>nite<br />

irakienne, a été piraté par des inconnus, ont rapporté<br />

samedi des médias. Les pirates, baptisés «Team Hackers<br />

Kuwait», ont remplacé la page de présentation par <strong>un</strong><br />

texte taxant Al Maliki de «tyran», selon ces sources. C’est<br />

la deuxième fois en deux semaines que le site Internet de<br />

Nouri aAl Maliki est piraté.<br />

Ali Moussaoui, le porte-parole du Premier ministre<br />

irakien, a dit être au courant de l’incident. «Nous<br />

essayons de remettre le site en marche. Mais le problème<br />

n’est pas de retirer (le texte des pirates), le problème<br />

est de savoir comment protéger le site à l’avenir», a-t-il<br />

dit. Accusé depuis des mois par ses opposants d’être <strong>un</strong><br />

«dictateur», Nouri Al Maliki fait face depuis décembre<br />

à <strong>un</strong> mouvement de protestation sans précédent<br />

de la minorité s<strong>un</strong>nite irakienne, qui lui reproche la<br />

«marginalisation» dont elle s’estime victime.<br />

LUNDI 4 FÉVRIER 2013<br />

HORAIRES DES<br />

PRIÈRES<br />

Alger et ses<br />

environs<br />

Dohr………… 13:02<br />

Asser……….. 15:55<br />

Maghreb….. 18:17<br />

Îcha……....... 19:43<br />

MARDI 5 FÉVRIER 2013<br />

Fadjr…….....06:11 Chorouk......07:46<br />

El Watan - Le Quotidien Indépendant<br />

Édité par la SPA “El Watan Presse”<br />

au capital social de 61 008 000 DA. Directeur de la<br />

publication : Omar Belhouchet<br />

Direction - Rédaction - Administration Maison de la Presse<br />

- Tahar Djaout - 1, rue Bachir Attar 16 016 Alger - Place du 1 er<br />

Mai Tél : 021 68 21 83 - 021 68 21 84 - 021 68 21 85 -<br />

Fax : 021 68 21 87 - 021 68 21 88<br />

PHOTO : D.R.<br />

R<br />

Site web : http://www.elwatan.com E-mail :<br />

admin@elwatan.com PAO/Photogravure : El Watan<br />

Publicité - Abonnement : El Watan 1, rue Bachir Attar -<br />

Place du 1 er Mai - Alger.<br />

Tél : 021 67 23 54 - 021 67 17 62 - Fax : 021 67 19 88.<br />

R.C : N° 02B18857 Alger.<br />

Compte CPA N° 00.400 103 400 099001178 -<br />

Compte devises : CPA N° 00.400 103 457 050349084<br />

El Watan - L<strong>un</strong>di 4 février 2013 - 28<br />

etour triomphal pour le<br />

chanteur Idir à l’Olym-<br />

pia de Paris, où il de-<br />

vrait donner deux concerts<br />

exceptionnels, aujourd’hui et<br />

demain. Deux spectacles à<br />

guichets fermés, qui coïncident<br />

avec la sortie de son<br />

dernier album Adhrar Innu<br />

(Ma montagne, ndlr). Une<br />

chanson dans laquelle le fils<br />

de Beni Yenni évoque les<br />

retrouvailles heureuses d’<strong>un</strong><br />

je<strong>un</strong>e homme avec sa famille<br />

après tant années d’exil amer.<br />

Idir, à l’opposé des autres<br />

artistes algériens en France,<br />

notamment kabyles, attire<br />

souvent des spectateurs extracomm<strong>un</strong>autaires<br />

en raison,<br />

notamment, de sa musique<br />

<strong>un</strong>iversaliste et moderne, mais<br />

L’ÉPOQUE<br />

OLYMPIA DE PARIS<br />

Idir à guichets fermés<br />

● Le célèbre interprète de la chanson culte Avava Inouva donnera,<br />

aujourd’hui et demain, deux concerts, qui coïncident<br />

avec le lancement de son dernier album.<br />

aussi de ses textes qui peuvent<br />

à la fois concerner des sujets<br />

locaux que mondiaux. Pour<br />

Ali Ammour, journaliste, ce<br />

sont autant de raisons qui<br />

poussent les gens à aller voir<br />

l’interprète de la célèbre chanson<br />

Avava Inouva. «J’irai à<br />

l’Olympia pour découvrir<br />

en direct ses nouvelles chansons.<br />

D’ailleurs, je n’irai pas<br />

seul, mais avec des copains<br />

libanais qui veulent connaître<br />

notre culture. Idir est l’<strong>un</strong><br />

des meilleurs ambassadeurs<br />

de la culture berbère. Un<br />

artiste complet assurant <strong>un</strong><br />

véritable spectacle qui donne<br />

à voir, à écouter et à voyager.<br />

D’ailleurs, il attire toutes les<br />

générations, des plus petits<br />

aux plus grands.»<br />

Depuis ses débuts dans les<br />

années 1970, Idir n’a pas<br />

dérogé à sa règle musicale,<br />

qui consiste à marier des paroles<br />

décrivant des situations<br />

locales, voire ancestrales sur<br />

des musiques <strong>un</strong>iverselles. Il<br />

est d’ailleurs le plus international<br />

des chanteurs kabyles.<br />

Il voyage bien et ses spectacles<br />

attirent toujours autant<br />

de monde, aussi bien dans les<br />

villages les plus reculés de<br />

France que dans les grandes<br />

métropoles européennes.<br />

En retrait vis-à-vis des phares<br />

médiatiques éphémères, il<br />

continue son petit bonhomme<br />

de chemin musical avec<br />

confiance et le souci de bien<br />

faire. De nombreuses compositions<br />

ont marqué sa carrière<br />

artistique.<br />

En plus d’Avava Inouva, l’album<br />

Identités est <strong>un</strong> hymne à<br />

la différence et à la diversité.<br />

Avec Adhrar Innu, c’est plutôt<br />

<strong>un</strong> retour aux sources et aux<br />

origines de la vie. L’idée a bien<br />

été résumée, par ailleurs, à travers<br />

<strong>un</strong>e chanson consacrée<br />

à la musique africaine, avec<br />

ses instruments magiques et<br />

ensorceleurs. Ce qui est bien<br />

chez Idir, c’est que même si<br />

fatalement il prend de l’âge<br />

comme tout le monde, ses<br />

chansons nous maintiennent<br />

toujours je<strong>un</strong>es. Et là, c’est<br />

la plus grande prouesse<br />

qu’<strong>un</strong> artiste n’a jamais pu<br />

réussir… Yacine Farah<br />

LA COUPE D’AFRIQUE VUE PAR L’ENTV<br />

«Cachez-moi cette CAN…»<br />

O<br />

n croit avoir tout vu avec l’ENTV, et<br />

pourtant on sera toujours surpris par la<br />

manière avec la laquelle elle «zappe» l’information<br />

qui dérange, <strong>un</strong>e marque de la pratique<br />

de la censure institutionnalisée dont elle est<br />

l’instrument. Pour preuve, l’édition du «jité»<br />

de 20 heures de samedi dernier. Pas <strong>un</strong> mot<br />

sur la Coupe d’Afrique des Nations 2013, la<br />

présentatrice a plutôt préféré ouvrir la rubrique<br />

sportive sur les résultats de la 19e journée du<br />

championnat de Ligue 1, avec images à l’appui<br />

et basta. Pas <strong>un</strong> mot sur la qualification du<br />

Ghana, encore moins sur celle du Mali pour<br />

les demi-finales ! Alors que toutes les chaînes<br />

de télé étrangères ont «ouvert» sur la qualification<br />

de l’équipe nationale d’<strong>un</strong> pays du<br />

Sahel en pleine guerre contre le terrorisme.<br />

Toutes, sans exception, n’ont pas manqué de<br />

saluer l’exploit des «Aigles» qui ont dédié leur<br />

victoire pour la paix. L’exception vient de notre<br />

télé nationale pour laquelle c’était là <strong>un</strong> nonévénement.<br />

Il ne faut pas être clerc pour deviner<br />

que les instructions venaient sans auc<strong>un</strong><br />

doute «d’en haut». Ordre a donc peut-être été<br />

transmis de ne pas évoquer le sujet qui fâche<br />

les Algériens avec leurs responsables, à savoir<br />

l’élimination humiliante des Verts de la CAN.<br />

Pourquoi ? De peur, sans doute, de réveiller les<br />

vieux démons qui dorment chez les Algériens,<br />

privés de leur opium conjoncturel et qui pour-<br />

raient s’intéresser à d’autres sujets cruciaux,<br />

vitaux et sensibles d’ici la présidentielle de<br />

2014. On dit souvent que celui qui «paie l’orchestre,<br />

choisit la musique». On peut donc supposer<br />

que l’entourage présidentiel, soucieux<br />

de ne pas voir de vagues ou de ts<strong>un</strong>ami social<br />

qui pourraient tout balayer sur son passage<br />

d’ici l’échéance présidentielle, préfère prendre<br />

toutes les précautions. Encore <strong>un</strong>e fois, tous<br />

les responsables à tous les niveaux de l’Etat et<br />

de ses institutions persistent à considérer avec<br />

mépris les Algériens, comme des êtres immatures<br />

qui ont encore besoin de tuteur. R. B.<br />

ACOM : Agence de comm<strong>un</strong>ication : 102 Logts, tour de Sidi<br />

Yahia, Hydra. Tél :023573258/59<br />

Impression : ALDP - Imprimerie Centre ; SIMPREC-<br />

Imprimerie Est ; ENIMPOR - Imprimerie Ouest.<br />

Diff usion : Centre : Aldp Tél/Fax : 021 30 89 09 - Est :<br />

Société de distribution El Khabar.<br />

Tél : 031 66 43 67 - Fax : 031 66 49 35 - Ouest : SPA El Watan<br />

Diff usion, 38, Bd Benzerdjeb (Oran)<br />

PHOTO : D.R.<br />

17:25 Coup de foudre<br />

au prochain village<br />

18:20 Une famille en or<br />

20:00 Journal<br />

20:35 Mon assiette<br />

santé<br />

20:50 Doc Martin<br />

L’inconnu de Port-<br />

Garrec<br />

21:40 Doc Martin<br />

Un conjoint en poste.<br />

23:30 New York Unité<br />

Spéciale-La même histoire<br />

00:15 New York Unité<br />

Spéciale Crime sur<br />

ordonnance<br />

16:10 Des chiffres et<br />

des lettres<br />

16:50 Harry<br />

17:30 Slam<br />

18:10 Questions pour<br />

<strong>un</strong> champion<br />

19:00 19/20 :<br />

20:15 Plus belle la vie<br />

20:45 Le monde<br />

d’après<br />

23:15 Seuls contre<br />

Hitler<br />

00:10 L’enfant dans<br />

l’arbre<br />

01:00 Chabada<br />

01:55 Inspecteur<br />

Derrick Le grand jour.<br />

16:35 L’Afrique des îles<br />

et des airs<br />

17:20 X:enius<br />

17:45 Villages de France<br />

18:15 Les routes<br />

mythiques de<br />

l’Amérique<br />

19:00 Natures fortes<br />

19:45 Arte journal<br />

20:05 28 minutes<br />

20:50 Les liaisons<br />

dangereuses<br />

22:45 Vengeance<br />

00:30 Play Your Own<br />

Thing<br />

01:30 Juste <strong>un</strong> rêve<br />

02:45 Metropolis<br />

15:50 Le supplément<br />

16:30 Le pacte<br />

18:10 Kaïra Shopping<br />

18:20 Les Simpson<br />

Soupçons.<br />

18:45 Le JT<br />

19:05 Le grand journal<br />

20:05 Le petit journal<br />

20:55 Spécial<br />

investigation<br />

22:30 Insoupçonnable<br />

<strong>un</strong> silence assourdissant<br />

02:05 La fée<br />

03:35 Les spécialistes<br />

Ligue 1<br />

04:38 Surprises<br />

04:40 Zapsport<br />

13:30 Ghaltate hayati<br />

15:00 Mahla di El<br />

Achia<br />

17:00 Loulou<br />

17:30 Moutaat el<br />

maida<br />

18:00 Journal télévisé<br />

18:20 Taqdar tarbah<br />

19:00 Min taqalidina<br />

19:25 Alhan wa<br />

chabab<br />

20:00 Journal télévisé<br />

20:45 Personal<br />

effects<br />

22:00 Saât riyadha<br />

23:00 Safar fi kalimat<br />

00:00 Journal télévisé<br />

Tél : 041 41 23 62 - Fax : 041 40 91 66<br />

Les manuscrits, photographies ou tout<br />

autre document et illustration adressés<br />

ou remis à la rédaction ne seront pas<br />

rendus et ne feront l’objet<br />

d’auc<strong>un</strong>e réclamation.<br />

Reproduction interdite de tous articles<br />

sauf accord de la rédaction.<br />

15:15 Comment ça va<br />

bien !<br />

16:15 Le jour où tout a<br />

basculé<br />

17:10 Seriez-vous <strong>un</strong><br />

bon expert ?<br />

17:55 On n’demande<br />

qu’à en rire<br />

19:00 Mot de passe<br />

20:00 Journal<br />

20:45 Castle -<br />

Chasseur de têtes<br />

21:30 Castle - Rencontre<br />

avec le passé<br />

22:55 Mots croisés<br />

00:40 Toute <strong>un</strong>e histoire<br />

13:45 Dans la peau<br />

d’<strong>un</strong>e autre<br />

15:40 Indices cachés<br />

17:35 Un dîner presque<br />

parfait<br />

18:45 100 % mag<br />

19:45 Le 19.45<br />

20:05 Scènes de m<br />

20:50 Top chef<br />

23:55 «Top chef» : que<br />

sont-ils devenus ?<br />

00:55 Norbert et Jean :<br />

le défi<br />

01:45 The Unit :<br />

commando d’élite<br />

Le prix à payer<br />

02:35 M6 Music<br />

15:13 Une île pour les<br />

orangs-outans<br />

15:40 Comment faire<br />

pousser <strong>un</strong>e planète ?<br />

16:37 Nouvelle-<br />

Zélande, croisière au<br />

pays du long nuage blanc<br />

17:34 C à dire ?!<br />

19:02 C à vous<br />

20:53 Chez<br />

Maupassant<br />

L’assassin<br />

21:51 Chez Maupassant<br />

Mon oncle Sosthène<br />

22:20 C dans l’air<br />

03:00 La nuit France 5<br />

04:30 C dans l’air<br />

17:20 Arabesque<br />

Le tueur fantôme.<br />

18:15 Las Vegas<br />

Hôtel Montecito<br />

19:00 Las Vegas<br />

Tout peut arriver<br />

19:55 Las Vegas<br />

La compétition est<br />

lancée.<br />

20:50 L’Effaceur<br />

22:45 La course à la<br />

mort 2<br />

00:30 Alien invasion<br />

02:04 Music in the<br />

City<br />

02:10 Les filles d’à côté<br />

Retour de vacances<br />

16:29 Questions Pour<br />

Un Champion<br />

17:03 L’ordre De Malte<br />

18:00 Tv5monde Le<br />

Journal<br />

18:36 Les Étoiles<br />

Filantes<br />

19:00 Les Escapades<br />

De Petitrenaud<br />

19:36 Tout le monde<br />

veut prendre sa<br />

place<br />

20:22 Le Meilleur<br />

d’acoustic<br />

20:30 Le Journal De<br />

France 2<br />

22:32 Journal


FAHB<br />

Les 24 clubs boudent<br />

la ré<strong>un</strong>ion<br />

La ré<strong>un</strong>ion prévue hier entre le président de la<br />

FAHB, Djaff ar Aït Mouloud, et les représentants<br />

des clubs n’a pas eu lieu. Deux représentants sur<br />

24 se sont présentés, avant de rebrousser chemin.<br />

Ainsi donc, le énième «forcing» en vue de la reprise<br />

du championnat pour le week-end prochain est<br />

voué à l’échec. En attendant le coup d’envoi de<br />

la compétition seniors messieurs, le HC El Biar<br />

organisera, à partir de demain, <strong>un</strong> tournoi à sept qui<br />

regroupera le club organisateur, le GS Pétroliers,<br />

le WO Rouiba, l’ES Aïn Touta, le GS Boufarik et<br />

CR Baraki. Ce tournoi amical, qui s’achèvera le 9<br />

février, se déroulera au niveau de la salle OMS d’El<br />

Biar et à la nouvelle salle Leghouazi de Baraki,<br />

qui abritera la fi nale, samedi prochain à 13h. Par<br />

ailleurs, la Coupe arabe des clubs se déroulera à<br />

Marrakech (Maroc) du 20 au 30 mars. Cette joute<br />

est réservée aux clubs détenteurs de la coupe, à<br />

l’image des handballeurs du Groupement sportif<br />

des pétroliers (GSP). Outre cette compétition<br />

organisée sous l’égide de l’Union arabe de handball<br />

(UAHB), le calendrier des compétitions africaines<br />

concernant les clubs est connu. A commencer par<br />

la supercoupe qui verra Al Ahly du Caire (tenant du<br />

titre) aff ronter l’ES Sahel (détenteur de la coupe)<br />

à Sousse le 16 avril. Ensuite, la ville de Sousse<br />

accueillera le championnat d’Afrique des clubs<br />

champions du 17 au 28 avril. C. B.<br />

FAK<br />

L’AGO le 9 février<br />

La Fédération algérienne de karaté-do tiendra son<br />

assemblée générale ordinaire (AGO) le 9 février<br />

prochain à l’ENS/STS «Rachid Harraïgue» de Dély<br />

Ibrahim. Deux semaines après, le 23 février, la<br />

même enceinte de l’ex-ISTS abritera l’assemblée<br />

générale élective (AGE). Le président de la FAK,<br />

Aboubakr Mekhfi , sera en course en vue de briguer<br />

<strong>un</strong> second mandat. Au regard de son bilan positif,<br />

notamment celui du dernier Mondial de karaté qui<br />

s’est disputé à Paris, Mekhfi est mieux placé pour<br />

succéder à lui-même. C. B.<br />

El Watan - L<strong>un</strong>di 4 février 2013 - 30<br />

SPORTS<br />

GIOVANNI SOLINAS. ENTR. DE LA JSMB<br />

«On doit se battre pour<br />

assurer notre maintien»<br />

La série noire continue pour la JSM Béjaïa<br />

L<br />

e nouvel entraîneur de la<br />

JSM Béjaïa, en l’occurrence<br />

l’Italien Giovanni Solinas,<br />

a tenu à faire <strong>un</strong> constat amer<br />

sur son équipe à son arrivée en<br />

avouant que les joueurs souffrent<br />

beaucoup sur le plan psychologique<br />

et les derniers mauvais<br />

résultats enregistrés ont affecté<br />

beaucoup le groupe. «Je ne vous<br />

cache pas que j’ai trouvé <strong>un</strong><br />

groupe qui souffre sur le plan<br />

psychologique suite aux mauvais<br />

résultats enregistrés, avec notamment<br />

les deux défaites. A cet effet,<br />

on a tenu à remonter le moral aux<br />

joueurs par le travail que nous<br />

avons effectué durant la semaine<br />

en leur demandant de réagir et de<br />

renouer avec les bons résultats.<br />

Cela explique bien la piètre prestation<br />

que mes joueurs ont fourni<br />

en première période face au<br />

CSC où les joueurs étaient crispés<br />

avant que notre rendement<br />

s’améliore en deuxième période<br />

où nous aurions pu inscrire au<br />

moins <strong>un</strong> but si nous avions bien<br />

exploité les quelques occasions<br />

créées.» À propos de l’avenir de<br />

sa nouvelle formation, le coach<br />

italien s’est montré optimiste en<br />

dépit de la difficulté de la tâche<br />

en déclarant : «Désormais, nous<br />

devrons nous battre pour le reste<br />

de la compétition afin d’espérer<br />

PHOTO : DR<br />

récolter le maximum de points et<br />

par la même assurer notre maintien<br />

en Ligue 1. Les joueurs sont<br />

sommés de fournir le maximum<br />

d’efforts afin de réaliser de bons<br />

résultats à l’avenir pour remonter<br />

dans le classement. Ceci dit, nous<br />

sommes conscients que la tâche<br />

n’est pas facile avec des matches<br />

difficiles qui nous attendent devant<br />

respectivement le MCA et<br />

la JSK où nous devrons prendre<br />

des points pour éviter que notre<br />

situation ne se complique davantage.»<br />

Enfin, il est à signaler que<br />

les Béjaouis occupent la 7 e place<br />

avec 26 points.<br />

L. Hama<br />

AS KHROUB<br />

Bougherara ne<br />

viendra pas<br />

Décidés à ne pas revivre <strong>un</strong>e saison<br />

aussi stressante et angoissante que<br />

la dernière, les Khroubis ont abordé<br />

l’année 2013 de la même manière que<br />

2012, avec des défaites, des problèmes<br />

internes, des démissions d’entraîneurs<br />

et la grogne chez le public. En gros,<br />

rien n’a changé encore, l’ASK pensait<br />

avoir touché le fond avec tout ce qu’elle<br />

a vécu jusque-là, mais la réalité dit<br />

non, les Askistes n’ont pas encore<br />

tout vu, <strong>un</strong> technicien de plus vient<br />

de poser <strong>un</strong> lapin a l’ASK. Bougherara<br />

ne sera pas le quatrième entraîneur<br />

de l’équipe cette saison, El Watan<br />

lui a posé la question, il a répondu<br />

par <strong>un</strong> non catégorique. Pourtant, il<br />

s’était mis d’accord sur le plan salarial<br />

avec l’administration asksite qu’il a<br />

rencontrée à deux reprises ces derniers<br />

jours, deux rendez-vous de suite avec<br />

le président Khettabi. Bougherara s’est<br />

fait donc <strong>un</strong>e idée précise sur le club qui<br />

cherchait à l’enrôler. «L’environnement<br />

n’est pas propice pour le travail, il y a<br />

beaucoup de problèmes administratifs<br />

à l’ASK et franchement le climat n’est<br />

pas bon pour s’aventurer dans ce club<br />

actuellement», raconte-t-il. Seule<br />

certitude, dans l’esprit de Liamine<br />

Bougherara, son avenir est déjà tracé,<br />

il fi nira le championnat en Ligue 2, dans<br />

la ville côtière de Annaba. Un autre coup<br />

dur pour les gars de Massinissa, qui<br />

paient de cette manière la note de cette<br />

fracture entre les dirigeants du club<br />

amateur et les actionnaires de la SSPA/<br />

ASK, qui plongent le club dans <strong>un</strong>e crise<br />

interne interminable, qui ne risque pas<br />

de s’évaporer dans <strong>un</strong> avenir proche.<br />

Finalement, l’ASK reste sans entraîneur<br />

en chef, après la démission très précoce<br />

de Merzekane et le retrait du coach<br />

intérimaire, Terraï. Le cauchemar<br />

continue… Abderrahmane H.<br />

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E<br />

FAG<br />

Mechelah tire à boulets<br />

rouges sur le vice-président<br />

e golf est de nouveau au<br />

L centre d’<strong>un</strong>e contestation.<br />

Cette fois-ci, elle émane de<br />

A. Mechelah, ancien directeur<br />

des équipes nationales, qui<br />

s’insurge contre ce qu’il qualifie<br />

de «situation embryonnaire<br />

depuis 2009, <strong>un</strong>e fédération<br />

gérée par <strong>un</strong> binôme (président<br />

et vice-président) en l’absence<br />

de commissions spécialisées.<br />

Les exclusions se pratiquent<br />

en masse, sans dialogue ni<br />

concertation avec les membres<br />

du bureau fédéral, les techniciens,<br />

les anciens golfeurs …<br />

et la liste est longue», martèle<br />

notre interlocuteur. Dans<br />

<strong>un</strong>e correspondance adressée<br />

à qui de droit, A. Mechelah<br />

évoque «<strong>un</strong> cumul contradictoire<br />

de prérogatives, ce bénévole<br />

(le vice-président) qui est<br />

aussi président d’<strong>un</strong>e section,<br />

président de la commission<br />

d’arbitrage, secrétaire général<br />

de la fédération, trésorier, cosignataire<br />

… qui a recruté <strong>un</strong>e<br />

personne étrangère au golf au<br />

poste de DTN … avec comme<br />

conséquence le dépérissement<br />

Les représentantes algériennes de golf<br />

total de la discipline qui n’arrive<br />

plus à honorer son rang<br />

dans le concert des nations».<br />

Tous ces griefs ont déjà été<br />

déballés il y a quelques mois<br />

par d’autres acteurs de la discipline<br />

qui, eux aussi, ont pointé<br />

du doigt tous les chapitres cités<br />

par A. Mechelah.<br />

Ce dernier insiste plus particulièrement<br />

sur les critères<br />

de sélection qui, selon lui,<br />

«n’existent pas à la FAG, tout<br />

comme les conditions de préparation<br />

et les programmes de<br />

formation». La correspondance,<br />

El Watan - L<strong>un</strong>di 4 février 2013 - 31<br />

dont El Watan détient <strong>un</strong>e copie,<br />

insiste sur les résultats des 30es<br />

championnats arabes de T<strong>un</strong>is<br />

en 2010 et souligne la belle performance<br />

obtenue en ce tempslà<br />

par la sélection féminine, sans<br />

oublier le matériel gratuit remis<br />

par la Fédération internationale<br />

à la FAG dont le montant serait<br />

de 200 000 dinars qui aurait été<br />

par la suite évalué à 4 millions<br />

de dinars. Les responsables<br />

de la fédération ont toujours<br />

rejeté les accusations portées<br />

contre eux et ont défendu leur<br />

gestion. Y. O.<br />

SPORTS<br />

Le Nigeria foudroie<br />

la Côte d’Ivoire !<br />

t <strong>un</strong> nouveau coup de tonnerre<br />

dans cette CAN-2013, avec la<br />

sortie du grand favori dès les<br />

quarts de finale : la Côte d’Ivoire<br />

de Drogba s’est fait piéger hier par<br />

le Nigeria (2-1), qui affrontera le<br />

Mali mercredi en demi-finale de<br />

l’épreuve.<br />

Drogba est-il maudit ? A près de<br />

35 ans, le capitaine vedette des<br />

Eléphants n’a toujours pas touché<br />

le trophée continental après l’avoir<br />

caressé du regard (finales perdues<br />

aux tirs au but en 2006 et 2012). Et<br />

c’est peut-être <strong>un</strong>e page du football<br />

africain qui s’est tournée dimanche<br />

à Rustenburg, puisque le buteur avait<br />

prévenu que la CAN sud-africaine<br />

serait sans doute sa dernière. La Côte<br />

d’Ivoire, titrée <strong>un</strong>e seule fois (1992),<br />

perd encore <strong>un</strong>e occasion de consacrer<br />

sa fameuse «génération dorée»,<br />

et le camouflet est plus vertigineux<br />

que l’année dernière, lorsqu’elle ne<br />

s’était inclinée qu’aux tirs au but<br />

au terme d’<strong>un</strong> parcours ponctué de<br />

matches sans encaisser le moindre<br />

but. La faute à des Nigérians qui, de<br />

leur côté, ont joué le coup parfait. Les<br />

Super Eagles ont eu ce coup de pouce<br />

qui fait la différence : la mauvaise<br />

lecture par Barry de la trajectoire du<br />

coup franc d’Emenike (43’), premier<br />

but nigérian suivi d’<strong>un</strong> autre signé<br />

Mba dont la frappe contrée se logeait<br />

dans la lucarne du malheureux portier<br />

ivoirien (78’). Les Eléphants,<br />

maîtres de l’entrejeu autour de Yaya<br />

Touré et des travailleurs Romaric et<br />

Tioté, pourront regretter leur manque<br />

de tranchant. Gervinho, foudroyant<br />

lors du premier tour, est demeuré<br />

spectral, et Kalou pas tellement plus<br />

consistant. Sabri Lamouchi avait<br />

Le Nigeria a surclassé la Côte d’Ivoire<br />

misé sur l’orgueil de Drogba, qui<br />

avait raté son premier tour, en le<br />

titularisant dimanche, le seul changement<br />

par rapport au onze aligné<br />

contre la T<strong>un</strong>isie (3-0), match-référence<br />

ivoirien dans cette CAN.<br />

ELÉPHANTS PATAUDS<br />

Le capitaine s’est battu et n’a pas<br />

rechigné dans le pressing, mais il ne<br />

s’est créé auc<strong>un</strong>e occasion.<br />

Tout juste est-il à créditer de la passe<br />

décisive pour l’égalisation de Tioté,<br />

après avoir obtenu et tiré le coup<br />

franc trouvant la tête du milieu (50’).<br />

Sans doute trop peu, sans doute trop<br />

court. L’idole ivoirienne n’a pas su<br />

dérider la partie dès la première période,<br />

engoncée dans la pression de<br />

ce classique entre le roi des podiums<br />

(13 en 16 participations nigérianes<br />

passées) et le roi des favoris, et dont<br />

QUARTS DE FINALE<br />

le perdant s’attendait à essuyer <strong>un</strong><br />

orage populaire <strong>un</strong>e fois de retour à<br />

la maison.<br />

Si bien que la première période<br />

manquait singulièrement de prise de<br />

risque et d’influx, tout juste éclairée<br />

par la percée d’Ideye gâchée par<br />

le tir dévissé d’Emenike (27’). Le<br />

ballon brûlait aux pieds d’Eléphants<br />

patauds dans la surface adverse. Il<br />

fallut le coup de tonnerre d’Emenike<br />

peu avant la pause pour répondre<br />

aux éclairs zébrant le ciel par-delà<br />

les montagnes et enfin instiller de<br />

l’électricité sur le<br />

<strong>terrain</strong>. Le match<br />

était enfin branché<br />

sur courant continu.<br />

Mais ce sont les Super<br />

Eagles, plus réalistes,<br />

qui ont raflé la<br />

mise. AFP<br />

PHOTO : EL WATAN<br />

PHOTO : B. SOUHIL<br />

L’Afrique du Sud au<br />

tapis, le Mali au paradis<br />

L<br />

e Mali a accédé pour la 2 e fois<br />

d’affilée aux demi-finales de la<br />

Coupe d’Afrique en éliminant<br />

l’Afrique du Sud, pays organisateur de<br />

la CAN-2013, au terme d’<strong>un</strong>e partie<br />

à suspense, conclue lors de la séance<br />

des tirs au but (1-1 ap, 3 tab à 1),<br />

samedi à Durban. Le sélectionneur des<br />

Aigles, Patrice Carteron, avait expliqué<br />

vendredi que ses joueurs souhaitaient<br />

contribuer, à leur manière, à la renaissance<br />

de leur pays, qui commence à<br />

peine à redresser la tête depuis l’intervention<br />

de l’armée française pour y<br />

déloger des groupes islamistes. Ses<br />

troupes ont parfaitement répondu à ses<br />

attentes, malgré le soutien de tout <strong>un</strong><br />

peuple, acquis à la cause des Bafana-<br />

Bafana.<br />

Comme en 2012 en quarts de finale<br />

contre le Gabon, le héros malien aura<br />

été le gardien Diakité, qui a su idéalement<br />

suppléer le titulaire Samassa, suspendu,<br />

en se montrant intraitable avec<br />

2 arrêts au cours d’<strong>un</strong>e dramatique<br />

séance des tirs au but.<br />

Dans son sanctuaire de Moses-Mabhida,<br />

paré de ja<strong>un</strong>e, la couleur de<br />

l’équipe nationale, l’hôte de cette<br />

Coupe d’Afrique se croyait imprenable<br />

et invincible mais s’est heurté à des<br />

Maliens, sans doute galvanisés par la<br />

situation au pays.<br />

Les Bafana-Bafana avaient pourtant<br />

débuté la partie comme dans <strong>un</strong> rêve<br />

avec l’ouverture du score de Rantie,<br />

peu avant la demi-heure de jeu (31’),<br />

mais le capitaine et guide du Mali,<br />

Seydou Keïta (58’), a égalisé de la tête<br />

pour maintenir en vie son équipe avant<br />

l’exploit de Diakité. L’Afrique du Sud<br />

ne rééditera donc pas son parcours<br />

exceptionnel de 1996 sur son sol et ce<br />

sont les Maliens qui auront le droit de<br />

défier mercredi, le vainqueur du match<br />

entre la Côte d’Ivoire et le Nigeria,<br />

disputé dimanche. Il sera désormais<br />

très difficile de stopper <strong>un</strong>e formation<br />

bien décidée à prolonger la fête au nom<br />

d’<strong>un</strong> peuple en souffrance et plongé en<br />

plein conflit. Pour l’Afrique du Sud,<br />

les regrets seront éternels tant elle a<br />

manqué le coche en quarts de finale<br />

contre <strong>un</strong> groupe malien plus aguerri et<br />

composé de plusieurs joueurs évoluant<br />

en Europe.<br />

Rien n’a été simple toutefois pour<br />

les Aigles, qui avaient fait preuve<br />

jusque-là d’<strong>un</strong>e solidité sans faille en<br />

ne s’inclinant que sur deux penalties,<br />

et qui ont souffert face à la vitesse des<br />

Bafana-Bafana.<br />

Le coup tactique du sélectionneur de<br />

l’Afrique du Sud, Gordon Iges<strong>un</strong>d, a<br />

failli fonctionner.<br />

Seydou Keïta, le leader technique des<br />

Aigles, ayant été muselé et n’ayant pas<br />

eu son rayonnement habituel jusqu’à<br />

son égalisation. Momo Sissoko, tout<br />

juste prêté par le Paris SG à la Fiorentina,<br />

a de son côté multiplié les erreurs<br />

techniques dans l’entre-jeu. Et le Mali<br />

a même cru avoir loupé le coche après<br />

le face-à-face manqué par Samassa<br />

devant Kh<strong>un</strong>e (61’). Mais c’était sans<br />

compter sur <strong>un</strong> Diakité en feu et la<br />

force mentale d’<strong>un</strong>e équipe capable de<br />

renverser des montagnes. AFP<br />

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El Watan<br />

L<br />

Des cimes de La Colline oubliée<br />

e réalisateur algérien Abderrahmane<br />

Bouguermouh, qui avait adapté la<br />

célèbre œuvre La Colline oubliée de<br />

Mouloud Mammeri, est décédé à l’âge de 77<br />

ans, hier après-midi à l’hôpital Birtraria<br />

d’Alger, des suites d’<strong>un</strong>e longue maladie.<br />

Le cinéaste Abderrahmane Bouguermouh<br />

n’est autre que l’auteur du tout premier long<br />

métrage d’expression kabyle adapté de<br />

l’œuvre littéraire éponyme et majuscule de<br />

Mouloud Mammeri en 1996. Abderrahmane<br />

Bouguermouh a signé <strong>un</strong>e filmographie<br />

honnête, engagée et d’<strong>un</strong>e grande générosité,<br />

forçant le respect de ses pairs et celui de la<br />

nouvelle génération. Car ayant ouvert <strong>un</strong>e<br />

voie royale au cinéma amazigh.<br />

Né le 25 février 1936 à Ouzellaguen, son père<br />

était instituteur et sa mère avait <strong>un</strong>e passion<br />

dévorante pour les poèmes et les chants<br />

POINT ZÉRO<br />

DÉCÈS HIER DU RÉALISATEUR<br />

ABDERRAHMANE BOUGUERMOUH<br />

Jerry et Fukuyama au Sahel<br />

omme dans <strong>un</strong> rallye saharien, l'armée française démarre<br />

de Paris pour aller à Bamako en passant par Alger en avion.<br />

C Puis de Bamako jusqu'au nord du Mali à pied, jusqu'à Kidal<br />

et au bord de la frontière algérienne. En fin du Paris-Alger-Dakar,<br />

les 4x4 sont stationnés, Hollande arrive à Tombouctou, par avion,<br />

pour <strong>un</strong> discours triomphal. Mais contre qui ? Où est l'ennemi ?<br />

Les groupes djihadistes, filmés par les médias, ont disparu aux<br />

yeux des militaires. L'armée n'a rencontré auc<strong>un</strong>e résistance sur<br />

le chemin, à croire que les factions islamistes radicales étaient<br />

<strong>un</strong>e invention des médias ou de l'esprit. C'est là où rien ne va et<br />

tout commence. Avec le recul, on comprend la stratégie des<br />

djihadistes. Comme ils ne peuvent pas aller en France à cause des<br />

visas, ils attaquent le sud du Mali, joint-venture française, ce qui<br />

pousse les actionnaires à intervenir. Ces derniers arrivent,<br />

ratissent en remontant, ne rencontrant personne ou presque.<br />

kabyles. Il avait fait des études secondaires à<br />

Sétif, où il voit de près l'horreur et la mort lors<br />

des événements de 1945. En 1957, il rencontre<br />

l'écrivain Mouloud Mammeri ! C’est le début<br />

d'<strong>un</strong>e longue amitié. Il effectue <strong>un</strong> passage à<br />

l'Institut des hautes études<br />

cinématographiques (Idhec) en 1960. En<br />

1965, sur <strong>un</strong> texte de Malek Haddad, il tourne<br />

Comme <strong>un</strong>e âme, <strong>un</strong> moyen métrage en<br />

berbère. Le film est refusé par le ministère qui<br />

exige <strong>un</strong>e version arabe. Il part alors pour<br />

Paris où il postsynchronise le film en<br />

français ; cela lui vaudra <strong>un</strong> deuxième<br />

licenciement, la confiscation et la destruction<br />

des positifs et des négatifs. Le film ne sera<br />

jamais diffusé. En 1968, il dépose La Colline<br />

oubliée à la commission de censure. Dans <strong>un</strong>e<br />

lettre d'intention, il précise que ce film ne peut<br />

se faire qu'en kabyle. Le projet est rejeté sans<br />

ALGER 6° ORAN 3° CONSTANTINE 2° OUARGLA 2°<br />

14°<br />

18°<br />

8°<br />

17°<br />

LE QUOTIDIEN INDÉPENDANT - L<strong>un</strong>di 4 février 2013<br />

explication. Commence alors <strong>un</strong>e longue<br />

traversée du désert au cours de laquelle il<br />

collabore avec Mohamed Lakhdar Hamina<br />

dans Chronique des années de braise en 1973.<br />

Il réalise successivement pour la télévision<br />

Les Oiseaux de l'été en 1978 puis Kahla oua<br />

beida en 1980, <strong>un</strong> grand succès populaire. En<br />

1987, il tourne son premier long métrage en<br />

35 mm, Cri de pierre, plusieurs fois primé à<br />

l'étranger mais très attaqué en Algérie. En<br />

1989, on lui accorde enfin l'autorisation de<br />

tourner en berbère La Colline oubliée (1996).<br />

A partir de la fin des années 1960, il tourne<br />

plusieurs courts métrages et contribue à la<br />

réalisation d'<strong>un</strong> épisode du film collectif<br />

L'Enfer à dix ans (1968). L’inhumation de<br />

Abderrahmane Bouguermouh aura lieu<br />

demain mardi à Ighzer Amokrane, dans la<br />

comm<strong>un</strong>e d'Ouzellaguen, à Béjaïa. K. S.<br />

Par Chawki Amari<br />

Quelle est la suite ? Les Français sont là et, pour les islamistes,<br />

l'opération peut enfin commencer. Pas de guerre frontale mais<br />

des attaques éclair sporadiques, dans la grande tradition du<br />

rezzou. Tom attaque, Jerry se cache dans des trous, pour ressortir<br />

régulièrement afin de harceler Tom. Comme d'ailleurs lors de la<br />

prise de Tombouctou par l'armée française au XIX e siècle, où<br />

c'étaient les Touareg du Nord-Mali qui s'adonnaient à cette<br />

tactique. Sans guerre, mais par <strong>un</strong> harcèlement permanent, sur<br />

<strong>un</strong>e géopolitique des failles à exploiter. Les Français sont à<br />

Tombouctou ? Tant mieux pour les porteuses d'eau et de hidjab.<br />

Mais pour quoi faire ? En fait, la guerre vient de commencer et<br />

tout n'était que répétition et négociations entre producteurs. Les<br />

Algériens détestent l'histoire, mais adorent les films. Dans le<br />

célèbre cartoon, si Tom avait attrapé Jerry, cela aurait signé la fin<br />

du dessin animé. Et de l'histoire, au sens de Fukuyama.<br />

Retrouvez les prévisions complètes sur www.elwatan.com<br />

COMMENTAIRE<br />

Marcher sur l'or<br />

Par Fayçal Métaoui<br />

Cela fait des années que des je<strong>un</strong>es des régions<br />

de Laghouat et Ouargla protestent et<br />

dénoncent l’absence d’intérêt des autorités à<br />

leurs nombreux problèmes. Le cri de ces<br />

chômeurs se perd souvent dans la vacuité du désert. A<br />

Alger ? On donne l’ordre de réprimer sans prendre le<br />

soin d’écouter les doléances des citoyens qui<br />

contestent. Le regard méprisant à l’égard des gens du<br />

Sud n’a jamais changé. Il est toujours le même depuis<br />

l’indépendance du pays. Les Algériens du Sud<br />

marchent sur l’or et n’en voient pas la couleur. Gaz et<br />

pétrole ne sont-ils pas extraits du sol du Sahara ? Après<br />

des années de patience, les je<strong>un</strong>es ont compris<br />

l’inutilité de l’attente face à <strong>un</strong> pouvoir politique<br />

centralisateur, incapable de changer ou de se remettre<br />

en cause. Les visites occasionnelles des ministres dans<br />

les wilayas du Sud ne peuvent pas faire oublier qu’il<br />

n’existe auc<strong>un</strong>e stratégique claire pour sortir du sousdéveloppement<br />

ces régions et donner aux je<strong>un</strong>es<br />

d’autres perspectives.<br />

En avril 2012, Daho Ould Kablia, ministre de<br />

l’Intérieur, avait annoncé la mise en place «d’<strong>un</strong> plan<br />

spécial» pour le développement du Sud algérien avec<br />

la création d’<strong>un</strong>e entreprise de travaux publics et d’<strong>un</strong>e<br />

autre dans le bâtiment. Le ministre avait même parlé<br />

de nouvelles villes et de programme agricoles. «Ces<br />

projets seront gérés par les habitants de la région»,<br />

avait soutenu Ould Kablia. Qu’a-t-on fait depuis ? Où<br />

est ce programme spécial Sud ? A-t-on consulté les<br />

habitants du Hoggar, du Tassili n’Ajjer, du Touat, des<br />

Oasis, du Souf, de Gourara, du M’zab ou de la<br />

Saoura ? Rien ! Des paroles et des promesses. Comme<br />

d’habitude. Pourtant, il y a urgence. L’instabilité<br />

chronique au Mali et en Libye aurait dû amener la<br />

présidence de la République et le gouvernement à<br />

changer l’ordre de leurs priorités. Mettre en œuvre des<br />

projets sociaux, économiques, scientifiques et<br />

culturels pour le Sud doit passer avant tous les plans<br />

surtout que les caisses de l’Etat sont pleines. L’intérêt<br />

aux régions sahariennes ne doit pas se limiter à l’aspect<br />

sécuritaire. L’attaque terroriste d’In Amenas est<br />

d’abord la conséquence de nombreuses faillites. Il faut<br />

donc situer les responsabilités de cette situation et<br />

réorienter les politiques en la matière.<br />

Il est impératif que l’Etat pense à revoir le découpage<br />

administratif du Sud, combler les vides stratégiques<br />

des zones frontalières, réviser le déploiement militaire<br />

opérationnel en régions, s’appuyer sur des partenaires<br />

extérieurs fiables en matière de sécurisation<br />

électronique des frontières, relancer le secteur<br />

touristique, construire des hôpitaux, des <strong>un</strong>iversités et<br />

des centres de recherche et lutter réellement contre la<br />

contrebande. Il faut également changer totalement les<br />

méthodes en matière de valorisation des compétences<br />

et des cadres issus du Sud algérien. Il n’y a pas de<br />

raison pour que les diplômés du Sud ne trouvent pas de<br />

bonnes places au sein de la haute administration de<br />

l’Etat. Et rien n’empêche de nommer dans les régions<br />

sahariennes des walis et des responsables militaires<br />

désignés issus du sud du pays. La marginalisation<br />

alimente la haine. Et la haine nourrit la violence.<br />

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