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Marius Bourrelly - Université de Provence

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Le provençal, comme les langues hellénique et italienne, a ses dialectes variés et ses<br />

libertés linguistiques, sœurs <strong>de</strong> ses antiques libertés politiques. Elle a trop<br />

d’indépendance dans son caractère et dans ses allures, pour se coucher volonlairement<br />

dans le lit <strong>de</strong> Procuste. Cependant, quoique sa végétation soit luxuriante, elle ne se<br />

c h a rge pas <strong>de</strong> ramifications trop touffues et <strong>de</strong> fruits inutiles. A quoi bon mettre aux<br />

infinitifs <strong>de</strong>s verbes l’appendice d’un R, qui ne se prononce pas, et, aux pluriels, <strong>de</strong>s S<br />

superflus?<br />

Pourquoi écrire les mots différemment <strong>de</strong> ce qu’on les prononce? La solution a été<br />

donnée par les Félibres, qui ont rendu les ailes à la poésie. Les hautes personnalités<br />

littéraires ont toujours imposé leur autorité dans les questions <strong>de</strong> linguistique, et les<br />

langues se sont montrées malléables à leur génie. Notre poète national, F. Mistral, a<br />

tranché la question orthographique dans ses poèmes <strong>de</strong> Mirèio et <strong>de</strong> Calendau. Presque<br />

tous les mo<strong>de</strong>rnes troubadours ont adopté sa métho<strong>de</strong>, et les Félibres ont formé une<br />

gran<strong>de</strong> unité, au milieu <strong>de</strong> quelques diversités rétives et systématiquement récalcitrantes.<br />

J’avoue, en toute humilité, que j’ai fait partie, autrefois, <strong>de</strong> la tribu <strong>de</strong>s classiques; mais<br />

partisan, avant tout, du progrés, et ne voulant pas rester en arrière, je n’ai nullement<br />

hésité à dépouiller le vieil homme et à suivre le nouvel évangile. Je me suis empressé <strong>de</strong><br />

prendre rang dans la glorieuse phalange, commandée par Mistral, avec tous mes amis,<br />

avec l’élite et la majorité <strong>de</strong>s poètes <strong>de</strong> la <strong>Provence</strong>.<br />

Agréez, Monsieur, l’assurance <strong>de</strong> la considération la plus distinguée et <strong>de</strong> la profon<strong>de</strong><br />

reconnaissance <strong>de</strong><br />

Votre serviteur très humble,<br />

<strong>Marius</strong> <strong>Bourrelly</strong><br />

Afin d’être entièrement conforme à l’orthographe félibrique, il aurait fallu un ó portant<br />

l’accent aigu, à quelques mots, tels que: óucasien, óutis, clóuvisso, et surtout à l’article<br />

contracté dóu, qu’on doit prononcer doou et non dou; mais la fonte typographique<br />

employée pour l’impression <strong>de</strong> nos FABLES étant dépourvue <strong>de</strong> cette sorte, lettre<br />

accentuée particulière au provençal, le lecteur y suppléera facilement.<br />

( Note <strong>de</strong> l’éditeur)

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