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annibal en gaule - L'Histoire antique des pays et des hommes de la ...

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Pour le cas particulier où se p<strong>la</strong>ce Polybe, c'est-à-dire pour <strong>la</strong> partie <strong>de</strong> l'histoire<br />

qui touche <strong>de</strong> plus près ses lecteurs dans le temps <strong>et</strong> dans l'espace, il leur<br />

donnera, non seulem<strong>en</strong>t <strong><strong>de</strong>s</strong> principes généraux, mais <strong><strong>de</strong>s</strong> indications<br />

appropriées aux circonstances où ils se trouv<strong>en</strong>t. Ce sont leurs voisins, leurs<br />

<strong>en</strong>nemis <strong>et</strong> leurs alliés d'hier <strong>et</strong> <strong>de</strong> <strong>de</strong>main, c'est eux-mêmes qu'il leur montre<br />

dans son histoire, <strong>et</strong> <strong>la</strong> situation où ils se trouv<strong>en</strong>t, les intérêts, les ambitions, les<br />

qualités <strong>et</strong> défauts <strong>de</strong> tous n'auront pas tellem<strong>en</strong>t changé qu'on ne puisse<br />

<strong>de</strong>viner l'événem<strong>en</strong>t prochain par les exemples d'un passé réc<strong>en</strong>t.<br />

Si l'homme, dans quelque circonstance que ce soit, pouvait se suffire à luimême,<br />

<strong>la</strong> connaissance du passé ne serait peut-être que curieuse, <strong>et</strong> point du<br />

tout nécessaire. Mais il n'y a pas d'homme, pas <strong>de</strong> nation qui puisse se vanter<br />

d'<strong>en</strong> être là.... Il n'est donc pas seulem<strong>en</strong>t beau, mais bi<strong>en</strong> nécessaire <strong>de</strong><br />

connaître ce qui s'est passé avant nous (III, 25).... Les sci<strong>en</strong>ces <strong>et</strong> les autres arts<br />

ne s'appr<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t pas uniquem<strong>en</strong>t pour <strong>en</strong> avoir <strong>la</strong> connaissance. On cherche, <strong>en</strong><br />

tout ce que l'on fait, ou l'agréable, ou l'honnête, ou l'utile. C<strong>et</strong> ouvrage ne sera<br />

donc parfait <strong>et</strong> accompli que s'il appr<strong>en</strong>d quel fut, après <strong>la</strong> conquête du mon<strong>de</strong><br />

<strong>en</strong>tier par les Romains, l'état <strong>de</strong> chaque peuple <strong>en</strong> particulier, jusqu'au temps où<br />

<strong>de</strong> nouveaux troubles se sont élevés, <strong>et</strong> qu'il s'est fait un nouveau changem<strong>en</strong>t<br />

dans les affaires. C'est sur ce changem<strong>en</strong>t que je me suis proposé d'écrire.<br />

L'importance du suj<strong>et</strong> <strong>et</strong> les choses extraordinaires qui s'y sont passées, m'y ont<br />

<strong>en</strong>gagé ; mais <strong>la</strong> plus forte raison, c'est que j'ai contribué à l'exécution <strong>de</strong><br />

certaines choses, <strong>et</strong> dirigé beaucoup d'<strong>en</strong>tre elles.<br />

Tel est le premier <strong><strong>de</strong>s</strong> motifs qui l'ont décidé à choisir pour suj<strong>et</strong> <strong>de</strong> son histoire<br />

<strong>la</strong> pério<strong>de</strong> d'un <strong>de</strong>mi-siècle, qui se terminait au mom<strong>en</strong>t où il écrivait.<br />

Il trouvait, <strong>en</strong> outre, dans le suj<strong>et</strong> lui-même, un très puissant intérêt <strong>et</strong> une<br />

gran<strong>de</strong> unité : Faire voir comm<strong>en</strong>t, <strong>en</strong> quel temps <strong>et</strong> pourquoi toutes les parties<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> terre connues ont été réduites sous l'obéissance <strong><strong>de</strong>s</strong> Romains, événem<strong>en</strong>t<br />

dont le point initial est connu, le temps déterminé, le succès avoué <strong>et</strong> reconnu <strong>de</strong><br />

tous (III, 1), voilà ce qu'il se propose. Impossible <strong>de</strong> trouver un champ plus riche,<br />

plus favorable à an <strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>t expérim<strong>en</strong>tal <strong>de</strong> Tordre le plus élevé ; il a donc<br />

tout pour lui, sans oublier surtout l'intérêt immédiat, direct, <strong>de</strong> ces questions<br />

pour les compatriotes <strong>et</strong> contemporains <strong>de</strong> Polybe, ainsi que <strong>la</strong> docum<strong>en</strong>tation<br />

plus facile <strong>et</strong> plus sûre.<br />

Nous avons déjà dit pourquoi <strong>et</strong> comm<strong>en</strong>t Polybe écrivait l'histoire : C<strong>et</strong>te<br />

manière, dit-il, n'a pas seulem<strong>en</strong>t toujours été, mais est surtout <strong>de</strong> nos jours, <strong>la</strong><br />

plus utile <strong>de</strong> toutes : nous sommes dans un siècle où les sci<strong>en</strong>ces <strong>et</strong> les arts ont<br />

fait <strong>de</strong> si grands progrès que ceux qui les aim<strong>en</strong>t, <strong>en</strong> quelque circonstance qu'ils<br />

se trouv<strong>en</strong>t, peuv<strong>en</strong>t <strong>en</strong> tirer <strong><strong>de</strong>s</strong> règles <strong>de</strong> conduite. Aussi, songeant moins au<br />

p<strong>la</strong>isir qu'à l'utilité <strong><strong>de</strong>s</strong> lecteurs, nous n'avons voulu m<strong>et</strong>tre dans c<strong>et</strong>te histoire<br />

que <strong><strong>de</strong>s</strong> affaires politiques, Je s<strong>en</strong>s bi<strong>en</strong> que c<strong>et</strong>te manière d'écrire l'histoire a<br />

quelque chose d'<strong>en</strong>nuyeux, <strong>et</strong> que son uniformité ne <strong>la</strong> fera conv<strong>en</strong>ir qu'à une<br />

seule espèce <strong>de</strong> lecteurs. Les autres histori<strong>en</strong>s, ou du moins <strong>la</strong> plupart, trait<strong>en</strong>t<br />

toutes les parties <strong>de</strong> l'histoire, <strong>et</strong> dispos<strong>en</strong>t ainsi un plus grand nombre <strong>de</strong><br />

personnes à lire leurs ouvrages. Tel, qui ne cherche dans c<strong>et</strong>te lecture qu'une<br />

distraction, lit avec p<strong>la</strong>isir les généalogies <strong><strong>de</strong>s</strong> dieux <strong>et</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong> héros. Le savant, qui<br />

veut tout approfondir, étudie avec intérêt les fondations <strong>de</strong> colonies, <strong>de</strong> villes, les<br />

re<strong>la</strong>tions <strong><strong>de</strong>s</strong> peuples <strong>en</strong>tre eux, telles qu'Éphore les a décrites ; mais le<br />

politique, lui, s'attache aux actions <strong><strong>de</strong>s</strong> peuples, <strong><strong>de</strong>s</strong> villes <strong>et</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong> gouvernem<strong>en</strong>ts.<br />

Nous nous sommes borné à l'exposé <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te <strong>de</strong>rnière catégorie <strong>de</strong> faits, <strong>et</strong> nous

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