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annibal en gaule - L'Histoire antique des pays et des hommes de la ...

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<strong>de</strong> l'étang <strong>de</strong> Beauduc, à un kilomètre <strong>de</strong> <strong>la</strong> mer, <strong>et</strong> <strong>en</strong>fin à Chamone (sur le bord<br />

du grand Rhône, à <strong>de</strong>ux lieues <strong>en</strong> amont du port Saint-Louis) nous fixe une limite très<br />

voisine du rivage actuel.<br />

L'inscription <strong><strong>de</strong>s</strong> Saintes, d'abord mal interprétée, s'est trouvée reconstituée il y<br />

a une quinzaine d'années. C'est une dédicace à <strong><strong>de</strong>s</strong> déesses augustes, <strong>et</strong> son<br />

auth<strong>en</strong>ticité désormais reconnue l'a fait adm<strong>et</strong>tre dans les Inscriptiones Galliæ<br />

Narbon<strong>en</strong>sis <strong>la</strong>tinæ <strong>de</strong> Hirschfeld (Berlin, 1888) <strong>et</strong> dans le Corpus inscriptionum<br />

<strong>la</strong>tinarum <strong>de</strong> M. Camille Jullian1. Celle <strong>de</strong> Beauduc date <strong><strong>de</strong>s</strong> premiers siècles du<br />

moy<strong>en</strong> âge ; elle indique l'embouchure du Rhône à l'époque où elle fut posée.<br />

L'inscription trouvée à Chamone est gravée sur une borne <strong>en</strong> calcaire grossier.<br />

Peut-être marquait-elle une limite ; ce qu'il y a <strong>de</strong> certain, c'est qu'elle se<br />

trouvait déjà sur <strong>la</strong> rive du Rhône. Elle indiquerait, selon M. L<strong>en</strong>théric, <strong>la</strong> limite<br />

indécise <strong>en</strong>tre le Rhône <strong>et</strong> <strong>la</strong> mer ; mais ri<strong>en</strong> ne nous autorise à lui donner c<strong>et</strong>te<br />

signification particulière. Elle nous démontre seulem<strong>en</strong>t que <strong>la</strong> mer n'al<strong>la</strong>it pas<br />

plus haut, mais point du tout qu'elle v<strong>en</strong>ait jusque-là. Voici, d'ailleurs, c<strong>et</strong>te<br />

inscription :<br />

.............................. ..............................<br />

...MORTE SV... ..............................<br />

...HS IxxU ITEMO ..............................<br />

..........DIA FUNDOS PRI..........<br />

NUM AD RIPAM FLU NUM AD RIPAM...<br />

...IS RHODANI MINIS RHODANI<br />

DEDIT DEDIT<br />

Nous voici donc prév<strong>en</strong>u qu'aux Saintes-Mariés, l'anci<strong>en</strong> rivage était aussi<br />

avancé, sinon plus, que le rivage actuel ; qu'auprès <strong>de</strong> l'étang <strong>de</strong> Beauduc, il<br />

était sans doute à <strong>de</strong>ux kilomètres <strong>en</strong> arrière, <strong>et</strong> que, sur le grand Rhône, il ne<br />

pouvait se trouver à plus <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux lieues du port Saint-Louis.<br />

Il ne reste donc ri<strong>en</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong> conclusions si vivem<strong>en</strong>t affirmées par E. Desjardins,<br />

lesquelles reposai<strong>en</strong>t d'ailleurs simplem<strong>en</strong>t sur une répartition arbitraire <strong><strong>de</strong>s</strong><br />

matériaux charriés par le fleuve <strong>et</strong> sur une interprétation <strong><strong>de</strong>s</strong> portu<strong>la</strong>ns, qui ne<br />

signifi<strong>en</strong>t ri<strong>en</strong> ici.<br />

Si nous voulons pousser plus loin <strong>la</strong> recherche <strong>de</strong> l'anci<strong>en</strong> littoral, il faut examiner<br />

<strong>en</strong> détail les <strong>de</strong>ux forces opposées, celle du fleuve <strong>et</strong> celle <strong>de</strong> <strong>la</strong> mer : nous les<br />

verrons <strong>en</strong>suite aux prises dans une série <strong>de</strong> combats partiels, dont le résultat<br />

sera l'avance ou le recul du littoral <strong>en</strong> ses différ<strong>en</strong>ts points.<br />

On croit trop volontiers que les alluvions du fleuve n'ont qu’à se déposer <strong>de</strong>vant<br />

l’embouchure, sans r<strong>en</strong>contrer <strong>de</strong> résistance ou <strong>de</strong> courant qui les disperse. On<br />

croit même, quelquefois, que tout le rivage du <strong>de</strong>lta s'avance continûm<strong>en</strong>t dans<br />

<strong>la</strong> mer. Or, si nous examinons les diverses parties <strong>de</strong> <strong>la</strong> côte, <strong>en</strong>tre l'étang <strong>de</strong><br />

Thau <strong>et</strong> le Port-<strong>de</strong>-Bouc, nous trouvons que le contin<strong>en</strong>t s'accroît sur trois points<br />

<strong>et</strong> recule sur les autres.<br />

Sans les apports incessants du grand Rhône, le littoral sablonneux du <strong>de</strong>lta, limé<br />

sans relâche par le frottem<strong>en</strong>t <strong><strong>de</strong>s</strong> courants, rongé par <strong>la</strong> morsure <strong><strong>de</strong>s</strong> vagues,<br />

1 Cf. Journal <strong><strong>de</strong>s</strong> Savants, août 1889.

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