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annibal en gaule - L'Histoire antique des pays et des hommes de la ...

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plus que <strong><strong>de</strong>s</strong> popu<strong>la</strong>tions nombreuses habit<strong>en</strong>t dans les Alpes mêmes. Ignorant<br />

tout ce<strong>la</strong>, ils dis<strong>en</strong>t qu’un héros a paru pour montrer <strong>la</strong> route aux Carthaginois.<br />

Ils se m<strong>et</strong>t<strong>en</strong>t ainsi dans le même embarras que les poètes tragiques, lesquels<br />

ont besoin, pour tous les dénouem<strong>en</strong>ts <strong>de</strong> leurs drames, <strong>de</strong> dieux <strong>et</strong> <strong>de</strong><br />

machines, parce qu'ils ont pris pour leur début <strong><strong>de</strong>s</strong> données fausses <strong>et</strong><br />

déraisonnables. Les histori<strong>en</strong>s se trouv<strong>en</strong>t forcém<strong>en</strong>t dans le même embarras, <strong>et</strong><br />

font paraître <strong><strong>de</strong>s</strong> héros <strong>et</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong> dieux, quand ils sont partis <strong>de</strong> données fausses <strong>et</strong><br />

incroyables. Comm<strong>en</strong>t pourrait-on aboutir d'un début déraisonnable à une fin<br />

raisonnable ?<br />

En réalité, Annibal ne fut pas tel qu'ils l'ont raconté : il était, <strong>en</strong> c<strong>et</strong>te<br />

circonstance, extrêmem<strong>en</strong>t pratique dans l'exécution <strong>de</strong> son proj<strong>et</strong>. Il s'était<br />

r<strong>en</strong>seigné avec certitu<strong>de</strong> sur <strong>la</strong> richesse du territoire où il vou<strong>la</strong>it aller, sur<br />

l'hostilité <strong><strong>de</strong>s</strong> peuples à l'égard <strong><strong>de</strong>s</strong> Romains. Quant aux régions difficiles qu'il<br />

aurait à traverser, ii avait pris <strong><strong>de</strong>s</strong> gui<strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>et</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong> conducteurs du <strong>pays</strong>, qui<br />

<strong>de</strong>vai<strong>en</strong>t partager ses s<strong>en</strong>tim<strong>en</strong>ts <strong>et</strong> ses espérances.<br />

Nous nous exprimons avec assurance à ce suj<strong>et</strong>, parce que nous t<strong>en</strong>ons nos<br />

r<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>ts <strong>de</strong> témoins ocu<strong>la</strong>ires, que nous avons visité le <strong>pays</strong>, <strong>et</strong> que nous<br />

avons fait nous-mêmes le voyage à travers les Alpes pour les voir <strong>et</strong> les<br />

connaître.<br />

49. — Publius, le général romain, étant arrivé au point <strong>de</strong> passage du fleuve trois<br />

jours après le départ <strong><strong>de</strong>s</strong> Carthaginois, <strong>et</strong> ayant trouvé que les <strong>en</strong>nemis étai<strong>en</strong>t<br />

partis, fut aussi surpris qu'il est possible. Il était convaincu qu'ils n'oserai<strong>en</strong>t pas<br />

continuer leur chemin par là jusqu'<strong>en</strong> Italie, à travers <strong><strong>de</strong>s</strong> popu<strong>la</strong>tions puissantes<br />

<strong>et</strong> trompeuses ; mais, voyant qu'ils l'avai<strong>en</strong>t osé, il revint vite, <strong>et</strong> <strong>en</strong> arrivant il<br />

rembarqua ses troupes. Il <strong>en</strong>voyait son frère s'occuper <strong><strong>de</strong>s</strong> affaires d'Ibérie, <strong>et</strong><br />

pour lui, rev<strong>en</strong>ant <strong>en</strong> arrière, il faisait voile vers l'Italie, puis il s'efforçait<br />

d'atteindre les <strong>en</strong>nemis vers le passage <strong><strong>de</strong>s</strong> Alpes, <strong>en</strong> traversant <strong>la</strong> Thyrrhénie.<br />

Annibal, ayant marché quatre jours <strong>de</strong> suite à partir du passage1, arrivait à ce<br />

qu'on appelle l'Ile, <strong>pays</strong> très peuplé <strong>et</strong> fertile <strong>en</strong> blé, ainsi nommé à cause <strong>de</strong><br />

l’analogie suivante : ici le Rhône, là <strong>la</strong> rivière appelée Scaras (ou Scoras) coul<strong>en</strong>t<br />

<strong>de</strong> chaque côté, terminant son contour <strong>en</strong> pointe à leur conflu<strong>en</strong>t. C<strong>et</strong>te Ile est<br />

comparable, pour <strong>la</strong> forme <strong>et</strong> <strong>la</strong> gran<strong>de</strong>ur, à ce qu'on appelle <strong>en</strong> Egypte le <strong>de</strong>lta,<br />

sauf que dans ce <strong>de</strong>rnier <strong>la</strong> mer forme un côté, <strong>en</strong>tre les <strong>de</strong>ux bras du fleuve,<br />

tandis que dans l'Ile ce sont <strong><strong>de</strong>s</strong> montagnes d'accès <strong>et</strong> d'asc<strong>en</strong>sion difficiles, on<br />

pourrait presque dire impossibles. Arrivé là, il y trouva <strong>de</strong>ux frères qui se<br />

disputai<strong>en</strong>t <strong>la</strong> royauté <strong>et</strong> se faisai<strong>en</strong>t face avec <strong>de</strong>ux armées, <strong>et</strong> dont l'ainé<br />

l'appe<strong>la</strong>it <strong>en</strong> lui <strong>de</strong>mandant son assistance pour s'emparer du pouvoir ; Annibal y<br />

cons<strong>en</strong>tit, car l'avantage qu'il y trouverait était presque évid<strong>en</strong>t. Aussi, s'étant<br />

joint à lui, <strong>et</strong> ayant chassé l'autre, il reçut du vainqueur l'assistance <strong>la</strong> plus<br />

complète. Non seulem<strong>en</strong>t celui-ci fournit les troupes <strong>de</strong> blé <strong>et</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong> autres<br />

provisions nécessaires, mais aussi, ayant changé les armes vieilles <strong>et</strong> hors <strong>de</strong><br />

service, il remit ainsi toute l'armée à neuf très à propos. De plus, ayant pourvu <strong>la</strong><br />

plupart <strong><strong>de</strong>s</strong> soldats <strong>de</strong> vêtem<strong>en</strong>ts <strong>et</strong> <strong>de</strong> chaussures, il leur r<strong>en</strong>dit <strong>de</strong> grands<br />

services pour <strong>la</strong> traversée <strong><strong>de</strong>s</strong> montagnes. Surtout, comme ils songeai<strong>en</strong>t avec<br />

inquiétu<strong>de</strong> à leur marche à travers les Gaulois appelés Allobriges, il se mit <strong>en</strong><br />

1 Certains critiques ont voulu <strong>en</strong>t<strong>en</strong>dre par là qu'Annibal s'était tracé sa marche pour<br />

quatre jours ; mais <strong>la</strong> tournure id<strong>en</strong>tique donnée plus haut pour <strong>la</strong> marche d'Annon<br />

prouve qu'il faut traduire : ayant marché jusqu'à concurr<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> quatre jours.

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