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annibal en gaule - L'Histoire antique des pays et des hommes de la ...

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On pourrait multiplier les exemples, mais nous <strong>en</strong> avons assez, semble-t-il, pour<br />

trouver raisonnable le récit <strong>de</strong> Tite-Live : On a dû accumuler du bois autour <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

pointé du rocher, d'ailleurs assez facile à déliter ; le feu rayant surchauffé, on y a<br />

versé <strong>de</strong> l’eau acidulée très froi<strong>de</strong>, qui Ta fait éc<strong>la</strong>ter, puis on a achevé <strong>la</strong><br />

démolition à coups <strong>de</strong> pic. Avec les débris <strong>et</strong> avec <strong><strong>de</strong>s</strong> troncs d'arbres on a<br />

remb<strong>la</strong>yé <strong>et</strong> reconstitué le chemin, comme le dit Polybe.<br />

On a beaucoup discuté <strong>la</strong> question <strong>de</strong> savoir si les anci<strong>en</strong>s connaissai<strong>en</strong>t <strong>et</strong><br />

pratiquai<strong>en</strong>t les passages <strong>de</strong> <strong>la</strong> Mauri<strong>en</strong>ne ; les restes <strong>de</strong> <strong>la</strong> voie romaine du<br />

C<strong>la</strong>pier feront, semble-t-il, cesser toute discussion à ce suj<strong>et</strong>.<br />

M. Vaccarone avait déjà fait observer dans son ouvrage : Le vie <strong>de</strong>lle Alpi Cozie,<br />

Graie e P<strong>en</strong>nine, Turin, 1887, que le texte <strong>de</strong> Timagène, reproduit par Ammi<strong>en</strong><br />

Marcellin, semb<strong>la</strong>it bi<strong>en</strong> s'appliquer au C<strong>la</strong>pier. Il s'agit, <strong>en</strong> eff<strong>et</strong>, d'un col<br />

extrêmem<strong>en</strong>t pénible <strong>et</strong> froid, <strong>et</strong> qui, du côté <strong>de</strong> l'Italie, <strong><strong>de</strong>s</strong>c<strong>en</strong>d vers Suse <strong>et</strong><br />

vers Oulx à <strong>la</strong> fois. C<strong>et</strong>te définition ne s'applique absolum<strong>en</strong>t qu'au col <strong>de</strong><br />

Thouille, tel que nous l'avons décrit : le chemin v<strong>en</strong>ant <strong>de</strong> Bramans par le col<br />

C<strong>la</strong>pier bifurque <strong>en</strong> arrivant à Tuglia, <strong>et</strong> conduit d'une part à Suse par Giaglione,<br />

d'autre part à Exilles <strong>et</strong> Oulx. Ri<strong>en</strong> <strong>de</strong> semb<strong>la</strong>ble au mont C<strong>en</strong>is. On peut,<br />

supposer égalem<strong>en</strong>t que ce col figure parmi les cinq passages énumérés dans <strong>la</strong><br />

Cosmographie d'Honorius, <strong>et</strong> que nous avons cités. Il y porte sans doute le nom<br />

<strong>de</strong> Juliæ ou d'Emingaulo1.<br />

Quant au mont C<strong>en</strong>is, il est bi<strong>en</strong> décrit par Strabon, <strong>et</strong> si nous n'<strong>en</strong> trouvons<br />

guère <strong>de</strong> m<strong>en</strong>tion dans les premiers temps <strong>de</strong> l'empire Romain, il est très<br />

employé aussitôt après l'invasion <strong><strong>de</strong>s</strong> barbares. Les Carlovingi<strong>en</strong>s y pass<strong>en</strong>t<br />

fréquemm<strong>en</strong>t pour <strong>en</strong>vahir <strong>la</strong> Lombardie.<br />

Il semble que Marius <strong>et</strong> Pompée ai<strong>en</strong>t essayé d'y passer, mais <strong>la</strong> chose est bi<strong>en</strong><br />

vague. Constantin y vint, <strong>en</strong> tout cas, vers l’an 312. Pépin le Bref poursuivit<br />

Astolphe, roi <strong><strong>de</strong>s</strong> Lombards, à travers le mont C<strong>en</strong>is ; Charlemagne le franchit <strong>en</strong><br />

773. Louis le Débonnaire fonda un hospice au P<strong>et</strong>it Mont C<strong>en</strong>is, où passai<strong>en</strong>t<br />

alors les armées. Charles le Chauve mourut à Avrieux.<br />

C'est seulem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> 1095 qu'on traça <strong>la</strong> route du Grand Mont C<strong>en</strong>is.<br />

Il faut remarquer que le chemin du C<strong>la</strong>pier est le plus direct qui joigne Modane à<br />

Suse. Les cols <strong>de</strong> Fréjus, d'une part, du mont C<strong>en</strong>is, <strong>de</strong> l'autre, sont un peu<br />

La prét<strong>en</strong>due fable du feu <strong>et</strong> du vinaigre peut être aujourd'hui sérieusem<strong>en</strong>t discutée....<br />

L'action consécutive du feu <strong>et</strong> <strong>de</strong> l'eau sur les roches a été connue <strong>de</strong> tout temps <strong>et</strong> est<br />

signalée dans beaucoup d'auteurs anci<strong>en</strong>s. La roche calcaire est décomposée par l'action<br />

du feu seul <strong>et</strong> changée <strong>en</strong> chaux vive, que l'eau désagrège <strong>en</strong>suite très facilem<strong>en</strong>t. La<br />

roche siliceuse n’est pas décomposée par le feu, mais elle éc<strong>la</strong>te, soit par l'action directe<br />

du feu, soit <strong>et</strong> surtout sous l'influ<strong>en</strong>ce consécutive <strong>de</strong> l'eau.<br />

Dans les montagnes <strong>de</strong> l'In<strong>de</strong>, certaines tribus, qui ne connaiss<strong>en</strong>t pas <strong>la</strong> poudre <strong>de</strong><br />

mine, <strong>et</strong> qui ont conservé <strong>en</strong>core l'usage <strong><strong>de</strong>s</strong> dolm<strong>en</strong>s, usage préhistorique <strong>en</strong> Europe,<br />

exploit<strong>en</strong>t <strong><strong>de</strong>s</strong> pierres <strong>de</strong> taille par l'action simultanée du feu <strong>et</strong> <strong>de</strong> l'eau. On allume <strong>de</strong><br />

grands feux autour ou sur les bancs <strong>de</strong> rochers. Lorsque <strong>la</strong> pierre est incan<strong><strong>de</strong>s</strong>c<strong>en</strong>te, on<br />

verse <strong>de</strong> l'eau fraîche dans <strong><strong>de</strong>s</strong> rigoles tracées à l'avance, <strong>et</strong> on détermine <strong><strong>de</strong>s</strong> f<strong>en</strong>tes<br />

régulières.... Presque tous les liqui<strong><strong>de</strong>s</strong> peuv<strong>en</strong>t d'ailleurs remp<strong>la</strong>cer l'eau. Le vinaigre ou,<br />

d'une manière plus générale, les aci<strong><strong>de</strong>s</strong>, peuv<strong>en</strong>t <strong>en</strong> outre exercer une action chimique<br />

<strong>de</strong> décomposition qui n'avait pas échappé aux anci<strong>en</strong>s, <strong>et</strong> les textes sont assez précis à<br />

ce suj<strong>et</strong>. (Ch. LENTHÉRIC, Le Rhône, I, 90).<br />

1 Annibal a choisi pour <strong>la</strong> traversée <strong><strong>de</strong>s</strong> Alpes un chemin qui avait déjà été employé par<br />

<strong><strong>de</strong>s</strong> armées gauloises. Cf. Osian<strong>de</strong>r (p. 24).

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