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annibal en gaule - L'Histoire antique des pays et des hommes de la ...

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comparable, pour <strong>la</strong> forme <strong>et</strong> <strong>la</strong> gran<strong>de</strong>ur, à ce qu'on appelle <strong>en</strong> Egypte le Delta,<br />

sauf que dans ce <strong>de</strong>rnier <strong>la</strong> mer forme un côté, <strong>en</strong>tre les <strong>de</strong>ux bras du fleuve,<br />

tandis que dans l’Île ce sont <strong><strong>de</strong>s</strong> montagnes d'accès <strong>et</strong> d'asc<strong>en</strong>sion difficiles, on<br />

pourrait presque dire impossible.<br />

Tite-Live dit simplem<strong>en</strong>t : Là, le Sarar (ou Saras) <strong>et</strong> le Rhône, <strong><strong>de</strong>s</strong>c<strong>en</strong>dus <strong><strong>de</strong>s</strong><br />

Alpes dans <strong>de</strong>ux directions différ<strong>en</strong>tes, <strong>en</strong>tour<strong>en</strong>t, avant <strong>de</strong> se réunir, un certain<br />

espace <strong>de</strong> terrain (aliquantum ou aliquantulum agri). On a donné le nom d'Île au<br />

territoire qu'ils compr<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t <strong>en</strong>tre eux.<br />

Si nous connaissions le Scaras ou Scoras <strong>de</strong> Polybe, le Sarar ou Saras <strong>de</strong> Tite-<br />

Live, <strong>la</strong> question serait résolue ; mais nous ne les connaissons pas1. D'autre<br />

1 FORTIA D’URBAN, p. 6 :<br />

La marche naturelle <strong>de</strong> l’esprit humain est d’associer <strong>en</strong>semble les idées qui lui sont les<br />

plus familières. Annibal a passé le Rhône ; Lyon est <strong>la</strong> plus considérable <strong><strong>de</strong>s</strong> villes situées<br />

sur le bord <strong>de</strong> ce fleuve ; donc Annibal a passé le Rhône à Lyon. Telle est aussi <strong>la</strong> plus<br />

anci<strong>en</strong>ne opinion qui fut adoptée après <strong>la</strong> r<strong>en</strong>aissance <strong><strong>de</strong>s</strong> l<strong>et</strong>tres... Donat Acciaiuoli,<br />

savant flor<strong>en</strong>tin né <strong>en</strong> 1428, consigna c<strong>et</strong>te opinion dans sa Vie d'Annibal, C<strong>et</strong> auteur fut<br />

sans doute trompé par une mauvaise correction qui faisait lire Arar dans les textes <strong>de</strong><br />

Polybe <strong>et</strong> <strong>de</strong> Tite-Live, sans être appuyée sur aucun manuscrit. Il semble dire qu'Annibal<br />

remonta le Rhône jusqu'à Lyon avant <strong>de</strong> passer ce fleuve, pour le <strong><strong>de</strong>s</strong>c<strong>en</strong>dre <strong>en</strong>suite,<br />

traverser le <strong>pays</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong> Allobroges <strong>et</strong> passer <strong>la</strong> Durance Quelque peu vraisemb<strong>la</strong>ble que fût<br />

une pareille marche, personne, p<strong>en</strong>dant fort longtemps, n'éleva <strong>de</strong> doute sur c<strong>et</strong>te<br />

assertion.<br />

DELUC, p. 70 :<br />

Le mot Araros ne se trouve que dans l'édition <strong>de</strong> Casaubon qui, <strong>de</strong> son chef, l'a substitué<br />

à celui <strong>de</strong> Scoras. Dans une <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>de</strong>rnières éditions <strong>de</strong> Polybe, celle <strong>de</strong> Schweighæuser, <strong>de</strong><br />

Strasbourg, publiée à Leipzig <strong>en</strong> 1789, on lit Isaras, <strong>et</strong> l’auteur, dans une note <strong>de</strong> <strong>la</strong> page<br />

495, dit qu'il a adopté c<strong>et</strong>te opinion d'après les conjectures <strong><strong>de</strong>s</strong> savants.<br />

Rollin, dans son Histoire romaine, embrasse <strong>la</strong> même opinion.<br />

FORTIA D’URBAN : M. <strong>de</strong> Mandajors a lu Isara dans les textes <strong>de</strong> Polybe <strong>et</strong> <strong>de</strong> Tite-Live,<br />

qu'il a corrigés sans le secours d'un seul manuscrit, <strong>et</strong> d'Anville a suivi son opinion. Elle a<br />

été adoptée par M. Deluc' qui forme <strong>de</strong> l'Île le territoire <strong><strong>de</strong>s</strong> Allobroges. Mais Polybe dit,<br />

au contraire, que ce fut après être sorti <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te île qu'Annibal <strong>en</strong>tra sur le territoire <strong><strong>de</strong>s</strong><br />

Allobroges, <strong>et</strong> qu'il y <strong>en</strong>tra <strong>en</strong> tremb<strong>la</strong>nt.<br />

LARAUZA, p. 23 :<br />

Nous comm<strong>en</strong>cerons par reconnaître que <strong>la</strong> leçon τή δέ ό Ίσάρας, que Schweighæuser a<br />

admise dans son texte, n'a pour elle l'autorité formelle d'aucun manuscrit. M. Deluc dit<br />

bi<strong>en</strong> que le général Melville, étant à Rome, consulta sur le nom <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te rivière un anci<strong>en</strong><br />

manuscrit <strong>de</strong> Polybe qu'il trouva dans <strong>la</strong> bibliothèque du Vatican, <strong>et</strong> qu'il y vit, à sa<br />

gran<strong>de</strong> satisfaction, le mot Isar ou Isaras. Mais <strong>de</strong> quel manuscrit veut-on parler ? Me<br />

trouvant à Rome <strong>en</strong> 1823, <strong>et</strong> vou<strong>la</strong>nt vérifier ce passage, je consultai le savant<br />

bibliothécaire du Vatican, M. Angelo Mai, qui m'assura, d'après les recherches qu'il avait<br />

faites lui-même à ce suj<strong>et</strong> dans divers manuscrits <strong>de</strong> <strong>la</strong> bibliothèque, n'avoir trouvé dans<br />

aucun <strong>la</strong> version ό Ίσάρας. Le général Melville ne désignant point le manuscrit dont il<br />

parle, nous sommes obligés <strong>de</strong> regar<strong>de</strong>r son assertion comme nulle dans <strong>la</strong> question.<br />

Si maint<strong>en</strong>ant nous examinons ce que port<strong>en</strong>t les divers manuscrits <strong>de</strong> l’histori<strong>en</strong> grec,<br />

nous remarquerons avec M. Schweighæuser <strong>et</strong> M. L<strong>et</strong>ronne qu'ils prés<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t tous avec<br />

<strong>de</strong> légères modifications τή δέ Σκάρας, τή δέ Σκόρας, τή δέ Σκώρας, c'est-à-dire un nom<br />

<strong>de</strong> fleuve <strong>en</strong>tièrem<strong>en</strong>t inconnu, <strong>et</strong> qui ne se r<strong>en</strong>contre dans aucun géographe anci<strong>en</strong>. Il<br />

faut donc supposer que ce mot aura été altéré par les copistes, ou que Polybe l’aura écrit<br />

tel qu'il l'avait <strong>en</strong>t<strong>en</strong>du prononcer par les habitants... On peut fort bi<strong>en</strong> supposer que les<br />

Gaulois prononçai<strong>en</strong>t Ίσάρας ainsi acc<strong>en</strong>tué, quoique les Grecs l'ai<strong>en</strong>t acc<strong>en</strong>tué sur<br />

l'antépénultième, ό Ίσαρ, τοΰ Ίσαρος.<br />

FORTIA D'URBAN : Strabon appelle l'Isère Ισαρ, Ισαρος acc. Ισαρον, <strong>et</strong> non Ισαρας. On<br />

pourrait conjecturer que le nom <strong>de</strong> Bisarar ou Bisaras est à peu près le même que

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