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annibal en gaule - L'Histoire antique des pays et des hommes de la ...

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jours après le départ d'Annibal, il suppose donc qu'il aura levé son camp <strong>en</strong><br />

même temps que lui. Si le passage avait eu lieu à Roquemaure, les cavaliers<br />

romains, qui avai<strong>en</strong>t fait 110 kilomètres, passé les marais d'Arles, les trois bras<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> Durance, <strong>la</strong> Sorgues, <strong>et</strong>c., battu les 500 Numi<strong><strong>de</strong>s</strong>, <strong>et</strong> reconnu le camp<br />

carthaginois, aurai<strong>en</strong>t pu, après tant <strong>de</strong> fatigues, repartir sans désemparer <strong>et</strong><br />

faire <strong>en</strong>core 50 kilomètres <strong>en</strong> moins <strong>de</strong> 24 heures, <strong>en</strong> repassant tous les<br />

obstacles déjà r<strong>en</strong>contrés ? C'est beaucoup. Il est extraordinaire, aussi, qu'une<br />

cavalerie, ayant pris le contact avec l’<strong>en</strong>nemi à une si gran<strong>de</strong> distance <strong>de</strong> sa<br />

propre armée, revi<strong>en</strong>ne tout d'un trait jusqu'à son général au lieu <strong>de</strong> rester <strong>en</strong><br />

observation : ainsi, ces 300 chevaux auront fait inutilem<strong>en</strong>t 220 kilomètres pour<br />

r<strong>et</strong>ourner à Fos <strong>et</strong> rev<strong>en</strong>ir <strong>de</strong> Fos à Roquemaure ?<br />

Si l'on veut bi<strong>en</strong> se donner <strong>la</strong> peine d'étudier les mouvem<strong>en</strong>ts <strong><strong>de</strong>s</strong> armées<br />

anci<strong>en</strong>nes, on y trouvera les pratiques dont le XVIIe <strong>et</strong> le XVIIIe siècle nous<br />

fourniss<strong>en</strong>t les <strong>de</strong>rniers exemples : les armées march<strong>en</strong>t très vite quand elles<br />

sont loin <strong>de</strong> l'<strong>en</strong>nemi : Condé, al<strong>la</strong>nt d'Alsace <strong>en</strong> F<strong>la</strong>ndres, ou César, <strong>de</strong> Mi<strong>la</strong>n à<br />

Lyon, font près <strong>de</strong> 30 kilomètres par jour ; arrivés à portée <strong>de</strong> l'<strong>en</strong>nemi, c'est-àdire<br />

à <strong>de</strong>ux jours <strong>de</strong> marche, ils ne vont plus que pas à pas. Il ne s'agit pas<br />

d'<strong>en</strong>gager <strong>la</strong> bataille légèrem<strong>en</strong>t. Une armée romaine aurait fait aisém<strong>en</strong>t 110<br />

kilomètres <strong>en</strong> trois jours dans l'intérieur du territoire, <strong>et</strong> loin <strong>de</strong> l'<strong>en</strong>nemi ; mais<br />

Scipion, dans le cas prés<strong>en</strong>t, n'aura pas fait ces 110 kilomètres <strong>en</strong> moins <strong>de</strong> cinq<br />

jours, car il aura ral<strong>en</strong>ti son mouvem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> arrivant près <strong><strong>de</strong>s</strong> Carthaginois.<br />

Tout s'explique très bi<strong>en</strong>, au contraire, si l'on p<strong>la</strong>ce le point <strong>de</strong> passage près <strong>de</strong><br />

Fourques, à 50 ou 60 kilomètres <strong>de</strong> Fos. II n'y a ri<strong>en</strong> <strong>de</strong> surpr<strong>en</strong>ant à ce que 300<br />

cavaliers soi<strong>en</strong>t <strong>en</strong>voyés <strong>en</strong> reconnaissance à c<strong>et</strong>te distance-là du gros : ri<strong>en</strong><br />

d'anormal non plus à ce qu'ils fass<strong>en</strong>t l'aller <strong>et</strong> le r<strong>et</strong>our <strong>en</strong> 36 heures. Partis le<br />

matin même du jour où ils ont r<strong>en</strong>contré les Numi<strong><strong>de</strong>s</strong>, ils ont dû se r<strong>et</strong>rouver le<br />

l<strong>en</strong><strong>de</strong>main à Fos, vers le milieu <strong>de</strong> <strong>la</strong> journée.<br />

Scipion a rembarqué ses bagages le soir même, <strong>et</strong> a comm<strong>en</strong>cé à marcher ; il a<br />

pu faire 10 ou 15 kilomètres ce jour-là ; le l<strong>en</strong><strong>de</strong>main, il <strong>en</strong> aura fait 20 ou 30 ;<br />

puis, se trouvant à proximité <strong>de</strong> l'<strong>en</strong>nemi, il aura formé le carré <strong>et</strong> marché<br />

l<strong>en</strong>tem<strong>en</strong>t : c'est tout au plus s'il aura fait 15 kilomètres le troisième jour, <strong>et</strong> 8<br />

ou 10 le quatrième jour. On ne verra jamais une armée anci<strong>en</strong>ne faire davantage<br />

à l'approche d'un combat.<br />

On s'est fondé principalem<strong>en</strong>t, pour sout<strong>en</strong>ir le point <strong>de</strong> Roquemaure, sur ce que<br />

Polybe p<strong>la</strong>ce le passage à <strong>en</strong>viron quatre jours <strong>de</strong> marche <strong>de</strong> <strong>la</strong> mer. Il est assez<br />

p<strong>la</strong>isant <strong>de</strong> voir les mêmes histori<strong>en</strong>s qui ont traité si gail<strong>la</strong>r<strong>de</strong>m<strong>en</strong>t les 1.600<br />

sta<strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>de</strong> l'écrivain grec, se montrer intransigeants sur <strong>la</strong> valeur <strong>de</strong> ces quatre<br />

marches. Il importe peu, dirait-on, <strong>de</strong> pr<strong>en</strong>dre 2.000 sta<strong><strong>de</strong>s</strong> au lieu <strong>de</strong> 1.600,<br />

mais on ne saurait adm<strong>et</strong>tre moins <strong>de</strong> 80 kilomètres pour faire à peu près 4<br />

jours <strong>de</strong> marche. Il est vrai qu'on <strong>en</strong> compte volontiers 110 ou 120, ce qui<br />

revi<strong>en</strong>t à dire que les à peu près ne peuv<strong>en</strong>t se pr<strong>en</strong>dre que par excès. Sans<br />

doute, 4 jours <strong>de</strong> marche peuv<strong>en</strong>t faire <strong>en</strong>viron 80 kilomètres, mais ce que nous<br />

ne pouvons accepter <strong>en</strong> aucune façon, c'est qu'on paisse compter 30 ou 40<br />

kilomètres <strong>en</strong> plus, <strong>et</strong> non pas 15 ou 20 <strong>en</strong> moins douc<strong>et</strong>te valeur moy<strong>en</strong>ne.<br />

D'ailleurs, <strong>la</strong> journée <strong>de</strong> marche n'est pas une unité susceptible d'une valeur bi<strong>en</strong><br />

définie, <strong>et</strong> quand un auteur évalue une distance <strong>en</strong> journées <strong>de</strong> marche, c'est<br />

forcém<strong>en</strong>t une mesure très vague qu'il nous donne. S'il ajoute, par surcroît <strong>de</strong><br />

précaution, un à peu près, comme le fait Polybe, nous n'avons plus qu'une<br />

indication presque insignifiante. S'agit-il ici d'une journée <strong>de</strong> marche<br />

conv<strong>en</strong>tionnelle ? S'agit-il d'une journée moy<strong>en</strong>ne <strong>de</strong> l'armée d'Annibal ? Il serait

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