annibal en gaule - L'Histoire antique des pays et des hommes de la ...
annibal en gaule - L'Histoire antique des pays et des hommes de la ... annibal en gaule - L'Histoire antique des pays et des hommes de la ...
Ardyes, qui pourraient bien être, dans son esprit, les Ardiens de l’Illyrie1. Les Alpes et l'Apennin se rencontrent à l'extrémité occidentale de la plaine cisalpine, aux sources du Pô, qui sont assez voisines de Marseille. Qu'on ne s'étonne pas de voir ainsi supprimer tout le territoire compris entre le mont Viso et Marseille : où il n'y a pas d'itinéraires, Polybe ignore tout, et il a horreur du vide, il le supprime. La région confuse, difficile des Basses-Alpes n'a jamais été explorée avant lui ; il ne la connaît pas et là réduit à néant. Dans les deux siècles qui suivront Polybe, la géographie fera de grands progrès ; on croira cependant toujours que les Pyrénées courent du Sud au Nord2 ; mais on rectifiera le cours du Rhône, on reconnaîtra les Alpes Cottiennes. Après les victoires d'Auguste, on établira la liste des peuples alpins. Malgré tout, si nous regardons de près le texte de Strabon, nous voyons que ses notions sur les Alpes sont encore très confuses : le passage qu'il consacre aux Voconces, aux Médulles, aux sources de la Durance, de la Doire et du Pô, est semé de contradictions et d'erreurs. Tite-Live, qui n'est pas géographe de profession comme Strabon, doit confondre tous les peuples et les passages des Alpes Grées et Cottiennes, comme nous confondions il y a trente ans les peuples de l'Afrique centrale. C'est sous l'Empire que, les voies romaines une fois construites et mesurées, les itinéraires reportés sur la grande carte d'Agrippa, l'on commence à voir clair dans la géographie des Gaules. Presque tous les passages de la chaîne des Alpes sont utilisés. La cosmographie d'Honorius3, qui date du Ve ou du VIe siècle après J.-C, et paraît suivre les indications d'une carte plus ancienne, distingue cinq cols dans les Alpes Cottiennes : Madrone, Cottidie, Marciane, Iule, Emingaulo. Nous savons que Madrone, c'est-à-dire Mons Matrona, est le col du mont Genèvre. Cottidie semble désigner le col où passait une voie romaine, entre la vallée de Nevache et celle de Bardonnèche (sans doute le col de l’Échelle, le plus bas de la chaîne) ; Marciane ou Martianæ (ad Martis) désigne évidemment, un chemin aboutissant à Oulx, c'est-à-dire le col de Fréjus ou le col de la Roue ; enfin Iule ou Juliæ serait le col du Clapier, le chemin le plus direct de Modane4 (Forum Julii 1 OSIANDER (p. 5) expose ainsi la Géographie de Polybe : De Narbonne au Tanaïs, terre inconnue ; Alpes et Apennins se soudant près de Marseille ; Sources du Rhône au-dessus du golfe Adriatique ; Le Rhône coulant au Sud-Ouest ; Le Pô coule Nord-Est puis Ouest-Est ; Triangle de la plaine du Pô. Forme de l'Italie d’après les données de Ptolémée, III, 1 : Au Nord, la côte de la Vénétie et de la mer Adriatique jusqu'au monte Gargano ; A l'Est, du monte Gargano à Hydruntum, etc. 2 César (p. 6), I, 1. L'Aquitaine est au Nord-Ouest de la Gaule. Appien, Asdrubal va d'Espagne en Gaule en longeant l'océan septentrional. Pyrénées, frontière occidentale de la Gaule, d'après les géographes. 3 Citée par Osiander, p. 168. 4 Osiander nous paraît avoir rendu très probable, sinon absolument certain, que Modane s’est appelée Forum Julii, comme Aime s'appelait Forum Claudii. Une inscription de Narbonne (4533 de Hirschfeld) nomme un habitant de Forum Julii, de la tribu Voltonia ; il ne peut donc pas être question du Forum Julii (Fréjus) de Provence, qui dépendait de la tribu Aniensis. Or, la Maurienne appartenait à la tribu Voltinia, et le col de Fréjus, dont le
?) à Suse. Lorsque Tite-Live dit que les Gaulois descendaient en Italie par les Alpes Juliennes, c'est sans doute de ce dernier col qu'il veut parler. Nous conclurons de ce qui précède que Polybe, lorsqu'il a parcouru avec Scipion. le chemin d'Annibal, sans doute un peu vite, à cheval ou dans une voiture légère, possédait sur la géographie générale de la Gaule des notions inexactes ; sur le détail, ses connaissances étaient nulles. Il traversait un pays indépendant, inexploré, sans cartes et sans descriptions. Il a pu noter ce qu'il a vu chemin faisant, identifier les localités qu'il traversait avec celles que décrivaient les historiens. Il a reconnu exactement le jour où il pénétrait chez les Allobroges, le jour où il quittait leur territoire ; il est bien douteux qu'il ait arpenté lui-même le chemin parcouru, mais à coup sûr il n'a fait aucune mesure, aucun lever, en dehors de la route. Il s'est borné à regarder le pays qui s'offrait à sa vue. Aussi, lorsqu'il donne sur la forme et la grandeur de l'Ile des renseignements qui paraissent lui être personnels, ne faut-il pas y attacher une bien grande valeur ; quand il nous montre Annibal remontant le Rhône vers l'Est, il est parfaitement conséquent avec lui-même. Tite-Live, venu un siècle et demi après Polybe, connaissait des noms que celui-ci devait ignorer, mais il ne savait pas la position respective des peuples et des cours d'eau de cette région alpine ; il avait atteint l’âge mûr quand Auguste soumit les peuples des Alpes et éleva le monument de la Turbie. Jusque-là, aucune voie romaine ne traversait le pays de Cottius, et on ne pouvait distinguer les uns des autres les passages compris entre les sources de la Durance et de l'Isère. Toute la géographie des Alpes Grées et Cottiennes et de la vallée du Rhône, les Allobroges, les Médulles, les Voconces, les Tricoriens, les Tricastins, l'Isère, la Durance, formaient dans son esprit une masse confuse, et ne pouvaient l'aider en rien à éclaircir le problème du chemin d'Annibal. Ses indications géographiques n'ont aucune valeur. nom est identique à celui du port militaire de la Provence, suppose l'existence d’un Forum Julii à proximité. Cette ingénieuse démonstration ne laisse guère de doutes, semble-t-il, sur l'identification de Modane avec un Forum Julii Medullorum.
- Page 71 and 72: CHAPITRE II. — LES TEXTES. I. —
- Page 73 and 74: On fut amené naturellement à se d
- Page 75 and 76: Des expressions précises de Polybe
- Page 77 and 78: D'après le chapitre XXXIV, 44, ce
- Page 79 and 80: intercale dans la relation principa
- Page 81 and 82: moderne, tout à fait rationaliste.
- Page 83 and 84: y avons vu l'unique objet de notre
- Page 85 and 86: Multiplier des noms inconnus de ses
- Page 87 and 88: vérifie, accepte ou rejette chaque
- Page 89 and 90: description de la route et la mesur
- Page 91 and 92: enseignements sur eux ; mais il est
- Page 93 and 94: Ligurie, il épiait les ennemis qui
- Page 95 and 96: En résumé, les premiers livres de
- Page 97 and 98: décemment que les habitants de l
- Page 99 and 100: Ces conclusions une fois établies
- Page 101 and 102: se sont peut-être trouvées à la
- Page 103 and 104: tenir tête aux Carthaginois, si ce
- Page 105 and 106: d'interversions s'il avait copié P
- Page 107 and 108: Rhône, à cause des relations comm
- Page 109 and 110: ou peut-être Cælius Antipater' qu
- Page 111 and 112: Durance de Cavaillon ou d'Orgon. Au
- Page 113 and 114: toujours la relation de Tite-Live q
- Page 115 and 116: Live ne sont pas absolument d'accor
- Page 117 and 118: Arbelles, de 45 minutes de temps su
- Page 119 and 120: Sæterras 15 — Aquis Voconii 15
- Page 121: Sicile, il compte 1.000 stades, ce
- Page 125 and 126: 1° Les quatre vases gaditains ou a
- Page 127 and 128: chiffres, pris tels qu'ils sont, ne
- Page 129 and 130: Depuis le passage du Vidourle jusqu
- Page 131 and 132: colonel Perrin est le premier à no
- Page 133 and 134: moins à 36 kilomètres, soit une a
- Page 135 and 136: tracé en ligne droite comme la Via
- Page 137 and 138: Le colonel Perrin l’a parfaitemen
- Page 139 and 140: jours après le départ d'Annibal,
- Page 141 and 142: que tant d'historiens se soient tro
- Page 143 and 144: Le colonel Perrin, pour le trajet d
- Page 145 and 146: sa Dissertatio inauguralis philolog
- Page 147 and 148: Entendre par là qu'on peut se cont
- Page 149 and 150: Avigliana1, total 232, ce qui serai
- Page 151 and 152: La route de la Drôme, et celles qu
- Page 153 and 154: Il est donc inexact que les chemins
- Page 155 and 156: difficultés faudrait-il supposer d
- Page 157 and 158: άναβολή, désignant un point
- Page 159 and 160: n’a dit nulle part qu'il y eût 8
- Page 161 and 162: part, comme chaque rivière de cett
- Page 163 and 164: en effet un véritable jardin. Enfe
- Page 165 and 166: César, Plancus, Strabon, Pline, et
- Page 167 and 168: les fonds des mûriers, des noyers,
- Page 169 and 170: faut une plaine marécageuse et fer
- Page 171 and 172: Allobroges, de leur côté, ne l'at
?) à Suse. Lorsque Tite-Live dit que les Gaulois <strong><strong>de</strong>s</strong>c<strong>en</strong>dai<strong>en</strong>t <strong>en</strong> Italie par les<br />
Alpes Juli<strong>en</strong>nes, c'est sans doute <strong>de</strong> ce <strong>de</strong>rnier col qu'il veut parler.<br />
Nous conclurons <strong>de</strong> ce qui précè<strong>de</strong> que Polybe, lorsqu'il a parcouru avec Scipion.<br />
le chemin d'Annibal, sans doute un peu vite, à cheval ou dans une voiture légère,<br />
possédait sur <strong>la</strong> géographie générale <strong>de</strong> <strong>la</strong> Gaule <strong><strong>de</strong>s</strong> notions inexactes ; sur le<br />
détail, ses connaissances étai<strong>en</strong>t nulles. Il traversait un <strong>pays</strong> indép<strong>en</strong>dant,<br />
inexploré, sans cartes <strong>et</strong> sans <strong><strong>de</strong>s</strong>criptions. Il a pu noter ce qu'il a vu chemin<br />
faisant, id<strong>en</strong>tifier les localités qu'il traversait avec celles que décrivai<strong>en</strong>t les<br />
histori<strong>en</strong>s. Il a reconnu exactem<strong>en</strong>t le jour où il pénétrait chez les Allobroges, le<br />
jour où il quittait leur territoire ; il est bi<strong>en</strong> douteux qu'il ait arp<strong>en</strong>té lui-même le<br />
chemin parcouru, mais à coup sûr il n'a fait aucune mesure, aucun lever, <strong>en</strong><br />
<strong>de</strong>hors <strong>de</strong> <strong>la</strong> route. Il s'est borné à regar<strong>de</strong>r le <strong>pays</strong> qui s'offrait à sa vue. Aussi,<br />
lorsqu'il donne sur <strong>la</strong> forme <strong>et</strong> <strong>la</strong> gran<strong>de</strong>ur <strong>de</strong> l'Ile <strong><strong>de</strong>s</strong> r<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>ts qui<br />
paraiss<strong>en</strong>t lui être personnels, ne faut-il pas y attacher une bi<strong>en</strong> gran<strong>de</strong> valeur ;<br />
quand il nous montre Annibal remontant le Rhône vers l'Est, il est parfaitem<strong>en</strong>t<br />
conséqu<strong>en</strong>t avec lui-même.<br />
Tite-Live, v<strong>en</strong>u un siècle <strong>et</strong> <strong>de</strong>mi après Polybe, connaissait <strong><strong>de</strong>s</strong> noms que celui-ci<br />
<strong>de</strong>vait ignorer, mais il ne savait pas <strong>la</strong> position respective <strong><strong>de</strong>s</strong> peuples <strong>et</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong><br />
cours d'eau <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te région alpine ; il avait atteint l’âge mûr quand Auguste<br />
soumit les peuples <strong><strong>de</strong>s</strong> Alpes <strong>et</strong> éleva le monum<strong>en</strong>t <strong>de</strong> <strong>la</strong> Turbie. Jusque-là,<br />
aucune voie romaine ne traversait le <strong>pays</strong> <strong>de</strong> Cottius, <strong>et</strong> on ne pouvait distinguer<br />
les uns <strong><strong>de</strong>s</strong> autres les passages compris <strong>en</strong>tre les sources <strong>de</strong> <strong>la</strong> Durance <strong>et</strong> <strong>de</strong><br />
l'Isère. Toute <strong>la</strong> géographie <strong><strong>de</strong>s</strong> Alpes Grées <strong>et</strong> Cotti<strong>en</strong>nes <strong>et</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> vallée du<br />
Rhône, les Allobroges, les Médulles, les Voconces, les Tricori<strong>en</strong>s, les Tricastins,<br />
l'Isère, <strong>la</strong> Durance, formai<strong>en</strong>t dans son esprit une masse confuse, <strong>et</strong> ne<br />
pouvai<strong>en</strong>t l'ai<strong>de</strong>r <strong>en</strong> ri<strong>en</strong> à éc<strong>la</strong>ircir le problème du chemin d'Annibal. Ses<br />
indications géographiques n'ont aucune valeur.<br />
nom est id<strong>en</strong>tique à celui du port militaire <strong>de</strong> <strong>la</strong> Prov<strong>en</strong>ce, suppose l'exist<strong>en</strong>ce d’un<br />
Forum Julii à proximité. C<strong>et</strong>te ingénieuse démonstration ne <strong>la</strong>isse guère <strong>de</strong> doutes,<br />
semble-t-il, sur l'id<strong>en</strong>tification <strong>de</strong> Modane avec un Forum Julii Medullorum.