annibal en gaule - L'Histoire antique des pays et des hommes de la ...
annibal en gaule - L'Histoire antique des pays et des hommes de la ...
annibal en gaule - L'Histoire antique des pays et des hommes de la ...
Create successful ePaper yourself
Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.
premier, Annibal accueille les ambassa<strong>de</strong>urs, leur explique les motifs <strong>de</strong> <strong>la</strong> guerre<br />
qu'il a <strong>en</strong>treprise ; suivant le second, il leur fait dire <strong>de</strong> ne pas débarquer,<br />
n'ayant pas le temps <strong>de</strong> les <strong>en</strong>t<strong>en</strong>dre. Polybe a dû copier un histori<strong>en</strong><br />
carthaginois, <strong>et</strong> Tite-Live un <strong>la</strong>tin.<br />
Le siège <strong>de</strong> Sagonte est raconté par Tite-Live avec une foule <strong>de</strong> détails<br />
remplissant les paragraphes 7, 8, 9, 11, 12, 14,15. Polybe se borne à dire<br />
qu'Annibal y déploya <strong>la</strong> plus gran<strong>de</strong> activité. Ici, plus <strong>en</strong>core que dans le passage<br />
déjà cité, il est impossible d'adm<strong>et</strong>tre que l’histori<strong>en</strong> grec soit suivi par le <strong>la</strong>tin.<br />
Quant aux ambassa<strong><strong>de</strong>s</strong> romaines à Carthage, elles ne sont pas rapportées <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />
même manière dans l'<strong>en</strong>semble : d’après Polybe, il y <strong>en</strong> aurait eu <strong>de</strong>ux ; d'après<br />
Tite-Live, une seule. Celle-ci, qui correspond à <strong>la</strong> secon<strong>de</strong> <strong>de</strong> Polybe, est<br />
rapportée <strong>en</strong> termes analogues par les <strong>de</strong>ux histori<strong>en</strong>s, (III, 20-21 <strong>et</strong> XXI, 18),<br />
mais Polybe veut qu'il y ait eu <strong>de</strong>ux ambassa<strong>de</strong>urs seulem<strong>en</strong>t, <strong>et</strong> Tite-Live <strong>en</strong><br />
nomme cinq.<br />
Après à déc<strong>la</strong>ration <strong>de</strong> guerre, Polybe passe immédiatem<strong>en</strong>t aux préparatifs <strong>de</strong><br />
l'expédition d'Annibal (III, 33) ; Tite-Live, au contraire, nous rapporte (19 <strong>et</strong> 20)<br />
divers incid<strong>en</strong>ts re<strong>la</strong>tifs au r<strong>et</strong>our <strong><strong>de</strong>s</strong> ambassa<strong>de</strong>urs romains par l'Espagne <strong>et</strong> <strong>la</strong><br />
Gaule. Ces détails sont assez importants au point <strong>de</strong> vue politique pour qu'on<br />
s'étonne <strong>de</strong> les voir négligés par Polybe. Il semble bi<strong>en</strong>, ici, que Tite-Live ait<br />
employé <strong><strong>de</strong>s</strong> auteurs <strong>la</strong>tins ignorés <strong>de</strong> ce <strong>de</strong>rnier1.<br />
Les efforts <strong><strong>de</strong>s</strong> Romains pour détourner Ibères <strong>et</strong> Gaulois <strong>de</strong> l'alliance<br />
carthaginoise, l’attitu<strong>de</strong> <strong>de</strong> ces peuples, <strong>et</strong> notamm<strong>en</strong>t <strong><strong>de</strong>s</strong> Volciani (sans doute les<br />
Volques, bi<strong>en</strong> que Tite-Live les m<strong>et</strong>te <strong>en</strong> Espagne), importai<strong>en</strong>t singulièrem<strong>en</strong>t à<br />
l'histori<strong>en</strong> politique. Au passage <strong><strong>de</strong>s</strong> ambassa<strong>de</strong>urs à Marseille, ils reçoiv<strong>en</strong>t c<strong>et</strong>te<br />
nouvelle importante qu'Annibal avait déjà gagné les Gaulois. Polybe n'aurait<br />
certainem<strong>en</strong>t ri<strong>en</strong> passé <strong>de</strong> tout ce<strong>la</strong> s'il <strong>en</strong> avait eu connaissance.<br />
Les paragraphes XXI, 21 <strong>et</strong> 22, <strong>de</strong> Tite-Live, conti<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t quelques détails sur les<br />
<strong>de</strong>rniers préparatifs d'Annibal ; on peut les comparer au III, 33 <strong>de</strong> Polybe. Ce<br />
<strong>de</strong>rnier ne fait m<strong>en</strong>tion ni du voyage à Gadès, ni du songe d'Annibal ; il n'y a <strong>de</strong><br />
ressemb<strong>la</strong>nce <strong>en</strong>tre les <strong>de</strong>ux que pour l’énumération <strong><strong>de</strong>s</strong> troupes <strong>la</strong>issées <strong>en</strong><br />
Afrique <strong>et</strong> <strong>en</strong> Espagne, mais les chiffres ne sont pas tout à fait les mêmes, ni<br />
prés<strong>en</strong>tés dans le même ordre.<br />
Le nombre <strong><strong>de</strong>s</strong> fantassins <strong>en</strong>voyés <strong>en</strong> Afrique est évalué <strong>de</strong> part <strong>et</strong> d'autre à<br />
13.850 ; mais les fron<strong>de</strong>urs baléares, dont Polybe ne donne pas le compte, sont<br />
au nombre <strong>de</strong> 870 d'après Tite-Live. Dans les troupes <strong><strong>de</strong>s</strong>tinées à Asdrubal se<br />
trouv<strong>en</strong>t, d'après Tite-Live, 200 Ilergètes ; Polybe <strong>en</strong> donne 300 ; Tite-Live<br />
compte 400 cavaliers liby-phénici<strong>en</strong>s <strong>et</strong> Polybe 450. Tite-Live attribue à Asdrubal<br />
14 éléphants, Polybe 21. Ce ne sont pas là <strong><strong>de</strong>s</strong> différ<strong>en</strong>ces prov<strong>en</strong>ant d'une<br />
erreur <strong>de</strong> copiste. L'ordre dans lequel ces troupes sont énumérées n'est d'ailleurs<br />
pas le même dans les <strong>de</strong>ux ouvrages. Comm<strong>en</strong>t Tite-Live se serait-il imposé tant<br />
1 Dion, 169, écrit ce qui suit :<br />
Tous les peuples qui habitai<strong>en</strong>t <strong>en</strong> <strong>de</strong>çà <strong><strong>de</strong>s</strong> Alpes passèr<strong>en</strong>t du côté <strong><strong>de</strong>s</strong> Carthaginois,<br />
non qu'ils préférass<strong>en</strong>t les avoir pour maîtres au lieu <strong><strong>de</strong>s</strong> Romains ; mais ils haïssai<strong>en</strong>t<br />
l’empire <strong>de</strong> ces <strong>de</strong>rniers, <strong>et</strong> préférai<strong>en</strong>t ceux dont ils n'avai<strong>en</strong>t pas <strong>en</strong>core essayé.<br />
Dion nous donne une autre version non moins intéressante :<br />
Les Romains <strong>de</strong>mandèr<strong>en</strong>t aux Narbonési<strong>en</strong>s leur alliance ; mais ceux-ci dir<strong>en</strong>t qu'ils<br />
n'avai<strong>en</strong>t jamais été traités assez mal par les Carthaginois, ni assez bi<strong>en</strong> par les<br />
Romains, pour combattre ceux-là <strong>et</strong> déf<strong>en</strong>dre ceux-ci ; ils étai<strong>en</strong>t tout à fait irrités contre<br />
eux, leur reprochant d'avoir fait souv<strong>en</strong>t beaucoup <strong>de</strong> mal à <strong><strong>de</strong>s</strong> peuples <strong>de</strong> leur race.