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Sortir de l’impasse
Fin 1995, le réalisateur Jerzy
Kucia, qui dirige le département
de cinéma d’animation à
l’Académie des beaux-arts de
Cracovie, a lancé le débat sur la
manière de sortir de cette
impasse. «On s’est rapidement
entendu sur le principe
d’organiser deux fois par an un
atelier international à Cracovie,
afin de réaliser des échanges»,
raconte Myriam Prongué.
D’emblée, il a été convenu que
les participants travailleront
durant les deux semaines de
l’atelier sous la direction d’une
personnalité connue du métier.
«Cette présence internationale
doit redorer le blason de
Cracovie pour le cinéma
d’animation. Il s’agit de donner
à des artistes de l’Est et de
l’Ouest l’occasion d’établir des
contacts et d’acquérir la
confiance en eux dont ils ont
besoin.»
Nombre de films entrepris au
cours des six ateliers déjà réalisés
ont été sélectionnés pour des
festivals internationaux. Ce sont
pour la plupart des œuvres
originales, qui portent la griffe de
leurs auteurs et ne correspondent
pas vraiment au goût du public
pour les grosses productions
Un seul monde N° 3/Septembre 1999
standardisées. Cependant, la
génération des cinéastes actuels
se montre suffisamment réaliste
pour s’intéresser aux offres de la
télévision ou des grands studios,
et s’imposer sur le plan
commercial. Autrefois, on aurait
parlé de «perte». Aujourd’hui,
on peut supposer que seul
survivra l’esprit qui a fait du film
d’animation une authentique
forme d’art, il y a une
quarantaine d’années de cela.
(De l’allemand)
Zbigniew Bielawka
* Benedikt Eppenberger est
journaliste spécialisé dans le cinéma.
Des millions à la clé
La réalisation d’un film
d’animation recourt à des
techniques très diverses, telles
que dessins, marionnettes ou
production d’images numériques.
Autrefois traités avec
condescendance, les dessins
animés sont aujourd’hui une partie
importante de l’industrie du
divertissement et ils rapportent
des millions. Actuellement, les
films d’auteurs se réalisent pour
la plupart en coproduction avec
des chaînes de télévision qui leur
offrent – à côté des festivals
internationaux – un créneau dans
certains programmes particuliers.
Soutien helvétique
Des jeunes talents du monde
entier se sont inscrits en 1996 au
premier atelier du cinéma
d’animation organisé à Cracovie.
Les cinq éditions suivantes ont pu
se réaliser grâce à Pro Helvetia.
Avec le soutien financier du
programme de la DDC pour la
coopération avec l’Europe
centrale et orientale, cette
fondation a aidé à organiser les
ateliers et procuré aux cinéastes
leur principal outil : une nouvelle
caméra d’animation.