Vastin LESPY & Paul RAYMOND - IEO París - Free
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248 DUR DU, DUTJ, Dur, dur : Aquest poble es de dure servitz (cervitz). H. s. Ce peuple est de dure tête (est incorrigible). DUC, duc. , — chef: De tu extra lo duc qui gobernara lo me j^ohle d'Israël. H. s. De toi sortira le chef qui gouvernera mon peuple d'Israël. DUCAT, Dugat, duché : Lou ducat de Ferrare. F. E(jl. Le duché de Ferrare. Notari public en tôt lo dugat de Guiayne. ARCH. 0. Notaire public dans tout le duché de Guienne. DUQUESSE, Duquessa, duchesse: Cathaline duquesm de Xeiitors . ABCH. Catherine duchesse de Nemours. DURA, Durar, durer: Autaa loungterrips lou mounde durera. PET. Aussi longtemps le monde durera. DURADE, durée. être de durée, durer. Esta de dura.de, E, suivi de m ou de n, n'a jamais le son de l'e français dans « embarras, entier » ; on le prononce comme dans « émettre énumérer. » Ainsi emplea, remplir; dent, dent, se prononcent émpleu, dent.— Seul, le nom propre Henrlc fait exception : on dit Hanric. Au commencement et dans le corps des mots, Ve fermé neporte aucun accent: eç«itat, équité; eboli, ivoire; berdet, vert-degris; besc, glu. L'e ouvert est marqué de l'accent grave: èm, nous sommes; arrestèt, râteau; bèrn, verne; landrès, chenets. e sans accent, dans le corps des mots, peut avoir le son d'un o très-faible : 1° dans quelques désinences verbales, cantabes {cantabos), tu chantais ; 2° dans un grand nombre d'adverbes de manière, clarementz {claromentzi, clairement; 3° dans des mots juxtaposés : Peyresblanques (Pey- 7'osblanquos),—nom propre,—Pierres blan- ches. L'e sans accent, dans certaines terminaisons verbales, est doucement fermé: benes, tu vends. Il sonne un peu plus fort que l'e muet français, mais beaucoup moins que l'e fermé e final est ouvert, fermé, doucement fermé, ou il a le son d'un o très-affaibli. e final ouvert est marqué d'un accent grave: esparbè, épervier; telè, métier à tis- ser. E DUS DURADÉ. Durader, qui doit durer, durable: Faiz duradere.AV.CH. Paix dura- ble. — Duressa, dans H. s., l'indocilité. DURESSE, dureté. — , insensibilité. DUS, deux : Dus homïs, dues Jiemnes. Deux hommes, deux femmes. Fen losenhor dus ans. F. B. On le fit seigneur deux ans. — Fondeville. dans ses Fgl., écrit fréquemment dens au lieu de dus, comme on écrivait de son temps en fr^înçais : « J'ai creu », au lieu de J'ai cru. Deus pour dus n'a jamais existé en béarnais. — Dibes est. à Bayonne, le fém. de dus. DUSAU (Aspe), Dnsal, DUSIEME, deuxième: Prene lou du- s'ièrae. Prendre le deuxième. — 11 a été dit à tort, dans la Grain . béarnaise, que dusièrne ne s'employait qu'à la suite d'un adjectif numéral cardinal. e final fermé est surmonté de l'accent aigu: labadé, lavoir; bourïdé, levain. L'e final des monosyllabes est généralementfermé: de, me, te; de, moi, toi; il n'y a donc à marquer d'un accent que ceux dont le est ouvert (accent grave) ; he, de lia, faire, il fit; hè, du même verbe, il fait. e final doucement fermé ne porte aucun accent ; c'est celui qui termine des substantifs du genre masculin, des adjectifs qui n'ont qu'une terminaison pour les deux genres et quelques désinences verbales : beyre, verre; aymable, aimable; arride, rire. Sans être tout à fait muet, cet e final est si peu sensible qu'il forme une rime féminine. Dans le béarnais d'Orthez, il est un peu plus fort que dans celui de Pau ; il sonne comme la voyelle composée eu fr., un peu adoucie. L'e final qui se prononce comme un o doux est celui qui remplace l'a des primitifs latins, dans les noms et adjectifs du genre féminin et dans des terminaisons verbales : aie, aile, lat. « ala » escure, obscure, ; lat. « obscura» ; cante, chante, lat. «canta.» On dit, en appuyant sur la pénultième et en laissant tomber faiblement la voix sur o: al-o, escur-o, cant-o. Cet doux, que nous prononçons sans l'écrire, est aujourd'hui généralement employé dans les écrits des Provençaux,
E des Languedociens et des Gascons. Il ne figurait dans l'écriture d'aucun des anciens dialectes romans: l'a étymologique en tenait lieu. Dans les vieux textes béarnais, l'e était assez souvent substitué à l'a des primitifs latins ; dans F. o., ou trouve terni et terre, terre ; causa et cause, chose. L'« est écrit presque toujours à la fin des mots, dans la traduction des Psaumes par Arnaud de Salettes, 1583. On n'en entend plus aujourd'hui le son peu sensible que dans quelques localités des hautes vallées. Dans l'écriture, il est toujours, ainsi qu'il l'était souvent autrefois, représente par e, se prononçant comme o très-adouci . Seul croyons-nous, un versificateur d'Oloron, F. Destrade, qui ne saurait faire autorité, a écrit de notre temps escolo, patrio, etc., au lieu de escoJe, patrie, etc. e est substitué à l'a étymologique (Orthez, vers les Landes et Bayonne) dans les suffixes adou, adé, et aux terminaisons de l'imparfait de l'indicatif (verbes de la première conjugaison) : pourtedou, porteur; liourtèhe, il portait. —Voy. ci-dessus, p. 1. Deux e, à la fin des mots, se prononcent comme un e seul : hee, bien ; fee^ foi ; ])èe, pied . Les deux e se prononcent séparément dans les noms et adjectifs provenant de primitifs latins terminés en o; le premier e est alors surmonté de l'accent aigu: hée, veine ; estrée, étrenne, lat. «vena, strena » ; on prononce hé-o, estré-o. L'adjectif masculinisée, plein, est monosyllabe ; le iémlnin 2Jlée, dissyllabe, ^jZe-o, lat. « plena. » La diphthongue eu se prononce en ap- puyant sur l'e; seule, forêt; cèii, ciel; peu, cheveu ; nèu, neige (se-ouhe, cè-ou, pe-ou, nè-ou); Vu (ou) a un son particulier, bien moins fort que celui de Vu en italien, en espagnol. — Cf. Gram. béarn., 2^ édit., p. 4-18, 36. E, 3e pers. du singulier, présent de l'indicatif du verbe Esfa, \. E, terminaison du futur, 1''° pers. du singulier, séparée de l'infinitif par un pronom : Diser vos e {vos disere). H. s. Je vous dirai. E, conjonction, et. On se sert aussi de la forme et ; on doit lui préférer e, qui était d'un fréquent usage autrefois et que l'on emploie aujourd'hui dans tous les idiomes du domaine roman.— Cf. Gram. béarn., 2« édit, p. 75, note. bos a toutprepaus EFF 249 les verbes : Quoand rey Arlus e sone la fanfare. PEY. Quand le roi Arthur sonne la fanfare. Couin lous pouriquetz e sèguin la ijarie. NAv. Comme les poussins suivent la poule. EB, vous, complément direct et indirect. — Voy. Bous. Ebaginar, dégaîner: Ab gran furor e maUcie evagina sa spade. auch. Avec grande fureur et malice il dégaina son épée. EBANGÉLI, EBANGILI. masc. et fém., évangile : Jura aus santz EuangeVis. M. B. Il jura sur les saints Evangiles. Escriutz dehens las evangilis. F. Egl. Des écrits (des choses écrites) dans les évan- giles. EuvaiKjeli. dans H. s. ^ EBANGELISTEEBANGILISTE, évangéliste : Los quoate Euvangclistis. h. s. Les quatre Evaugélistes. EBASIOU, EBASION, évasion. — , échappatoire, subterfuge : Evasions e cauteles. ARCH. M. Subterfuges et chicanes. EBESCAT; même signif. que Abcscat. EBOLI, ivoire : Ab sa liarpa d'eboll e suus sa doussa hjra. PS. Avec sa harpe d'ivoire et sur sa douce (son harmonieuse) lyre EBRAHIC, EBRIU; voy. Hebrahic, Hebriu. EC (Orthez;Vic-Bilh), pronom, le, cela: Hètz-ec, faites-le.—Voy. At, 2. voy. E'tx. ECH ; ECHARLITE, CHARLITE, fém., nœud que le tisserand fait en tordant deux bouts de fil réunis. ECHÈRE, éclisse, ustensile en bois, espèce de plat jond dont se servent les pasteurs pour faire égoutter le fromage. — Esp. « encella. » ED; voy. Et, 2. EDIFICA, Edificar, bâtir : Lo loc de C'anier ed'tffica un senlior de Bearn a la requeste de lu doue de Camer que ère sa bone amigue. arch. Un seigneur de Béain bâtit le lieu (la maison) de Camer à larequête de la dame de Camer, qui était sa bonne amie, EDIFICI, édifice : Louscastètz, edijîcis e jardins deu Rey. p. r. Les châteaux, édi- fices et jardins du Roi. E Effant . enfant : Es effant petit, C'est un petit enfant. EFFÈYT, Effieyt, effet. enq. E, interrogatif : Efficacie, efficacité : Lo report de ju- que cerque pktf/ue e brounhe ? N.w. Veux-tu rât aye tante efficacie e probance cum carte (|u"àtout propos il cherche plaie et bosse? Ê bedes... per delà la Garoune ?.. v, bat. Vois-tu par delà la Garonne ?.. de cartulari. ARCH. Que le rapport d'un jurât ait autant d'efficacité et preuve (produise même effet et fasse même preuve) E, explétif, d'un usage fréquent devant que l'acte d'un notaire.
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248 DUR<br />
DU, DUTJ, Dur, dur : Aquest poble es<br />
de dure servitz (cervitz). H. s. Ce peuple est<br />
de dure tête (est incorrigible).<br />
DUC, duc. , — chef: De tu extra lo duc<br />
qui gobernara lo me j^ohle d'Israël. H. s.<br />
De toi sortira le chef qui gouvernera mon<br />
peuple d'Israël.<br />
DUCAT, Dugat, duché : Lou ducat<br />
de Ferrare. F. E(jl. Le duché de Ferrare.<br />
Notari public en tôt lo dugat de Guiayne.<br />
ARCH. 0. Notaire public dans tout le duché<br />
de Guienne.<br />
DUQUESSE, Duquessa, duchesse:<br />
Cathaline duquesm de Xeiitors . ABCH. Catherine<br />
duchesse de Nemours.<br />
DURA, Durar, durer: Autaa loungterrips<br />
lou mounde durera. PET. Aussi longtemps<br />
le monde durera.<br />
DURADE, durée.<br />
être de durée, durer.<br />
Esta de dura.de,<br />
E, suivi de m ou de n, n'a jamais le son<br />
de l'e français dans « embarras, entier » ;<br />
on le prononce comme dans « émettre<br />
énumérer. » Ainsi emplea, remplir; dent,<br />
dent, se prononcent émpleu, dent.— Seul,<br />
le nom propre Henrlc fait exception : on<br />
dit Hanric.<br />
Au commencement et dans le corps des<br />
mots, Ve fermé neporte aucun accent: eç«itat,<br />
équité; eboli, ivoire; berdet, vert-degris;<br />
besc, glu. L'e ouvert est marqué de<br />
l'accent grave: èm, nous sommes; arrestèt,<br />
râteau; bèrn, verne; landrès, chenets.<br />
e sans accent, dans le corps des mots,<br />
peut avoir le son d'un o très-faible : 1°<br />
dans quelques désinences verbales, cantabes<br />
{cantabos), tu chantais ; 2° dans un<br />
grand nombre d'adverbes de manière, clarementz<br />
{claromentzi, clairement; 3° dans<br />
des mots juxtaposés : Peyresblanques (Pey-<br />
7'osblanquos),—nom propre,—Pierres blan-<br />
ches.<br />
L'e sans accent, dans certaines terminaisons<br />
verbales, est doucement fermé: benes,<br />
tu vends. Il sonne un peu plus fort que l'e<br />
muet français, mais beaucoup moins que<br />
l'e fermé<br />
e final est ouvert, fermé, doucement<br />
fermé, ou il a le son d'un o très-affaibli.<br />
e final ouvert est marqué d'un accent<br />
grave: esparbè, épervier; telè, métier à tis-<br />
ser.<br />
E<br />
DUS<br />
DURADÉ. Durader, qui doit durer,<br />
durable: Faiz duradere.AV.CH. Paix dura-<br />
ble.<br />
— Duressa, dans H. s., l'indocilité.<br />
DURESSE, dureté. — , insensibilité.<br />
DUS, deux : Dus homïs, dues Jiemnes.<br />
Deux hommes, deux femmes. Fen losenhor<br />
dus ans. F. B. On le fit seigneur deux ans.<br />
— Fondeville. dans ses Fgl., écrit fréquemment<br />
dens au lieu de dus, comme on<br />
écrivait de son temps en fr^înçais : « J'ai<br />
creu », au lieu de J'ai cru. Deus pour dus<br />
n'a jamais existé en béarnais. — Dibes est.<br />
à Bayonne, le fém. de dus.<br />
DUSAU (Aspe), Dnsal,<br />
DUSIEME, deuxième: Prene lou du-<br />
s'ièrae. Prendre le deuxième. — 11 a été dit<br />
à tort, dans la Grain . béarnaise, que dusièrne<br />
ne s'employait qu'à la suite d'un adjectif<br />
numéral cardinal.<br />
e final fermé est surmonté de l'accent<br />
aigu: labadé, lavoir; bourïdé, levain.<br />
L'e final des monosyllabes est généralementfermé:<br />
de, me, te; de, moi, toi; il n'y<br />
a donc à marquer d'un accent que ceux<br />
dont le est ouvert (accent grave) ; he, de<br />
lia, faire, il fit; hè, du même verbe, il fait.<br />
e final doucement fermé ne porte aucun<br />
accent ; c'est celui qui termine des substantifs<br />
du genre masculin, des adjectifs qui<br />
n'ont qu'une terminaison pour les deux<br />
genres et quelques désinences verbales :<br />
beyre, verre; aymable, aimable; arride, rire.<br />
Sans être tout à fait muet, cet e final est si<br />
peu sensible qu'il forme une rime féminine.<br />
Dans le béarnais d'Orthez, il est un peu<br />
plus fort que dans celui de Pau ; il sonne<br />
comme la voyelle composée eu fr., un peu<br />
adoucie.<br />
L'e final qui se prononce comme un o<br />
doux est celui qui remplace l'a des primitifs<br />
latins, dans les noms et adjectifs du genre<br />
féminin et dans des terminaisons verbales<br />
: aie, aile, lat. « ala » escure, obscure,<br />
;<br />
lat. « obscura» ; cante, chante, lat. «canta.»<br />
On dit, en appuyant sur la pénultième et en<br />
laissant tomber faiblement la voix sur o:<br />
al-o, escur-o, cant-o.<br />
Cet doux, que nous prononçons sans<br />
l'écrire, est aujourd'hui généralement employé<br />
dans les écrits des Provençaux,