Vastin LESPY & Paul RAYMOND - IEO París - Free
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124 BOY BRA BOUTELHADOU, qui met du vin en qui verse à boire. BOUTELHE, Botilhe, bouteille. s'em- bouteilles. — . BOUTET, masc, petite outre ; ploie comme synonyme de barricot, baril : Oun nou pot huhé ra hemne briayue e-t (e et) b'd en boutet. PRov. On ne peut voir la femme ivre et le vin au baril. BOUTIGUE. Botigue, boutique.— Boutiguete, boutigote, dim.— La houtigite deus paysaas, la boutique des paysans, les champs. Botiga d'ipoticaire. F. H. Officine d'apothicaire. — , forge: Ferra de la botigue... un engludi, dus barquiis dus martegs. arch. Outillacçe de la forge... une enclume, deux soufflets, deux marteaux. BOUTOA, boutonner. BOUTOÈRE, boutonnière. BOUT OU, Botoo, bouton: Botoos d'argent. ARCH . Boutons d'argent. Jan~ Petit que hase boutous ; No-us hase pas grans. Mes que-us hase bous. prov. Jean- Petit faisait des boutons ; il ne les faisait pas grands, mais il les faisait bons. «Qua- lité vaut mieux que quantité. » BOUTRE ; même siguif. que Butre. vov. Boudge. BOUTYE ; BOUTZ, BUTZ (Bay.), Botz, voix : Bère boutz. Belle voix. Boutzele, boutzine, boutzote, dïm. Boufzasse, aug: lo-t renderei/ Laudoos a votz Ihebada. PS. Je te rendrai des actions de grâces à haute voix. Botz efama. s. b. Voix publique, bruit public. BOUYA, Boyar, travailler avec des bœufs, labourer : Bouye hort, si bos coelhe. Laboure fort (bien), si tu veux récolter. Los bergers boyar très betz. arch. Labourer trois fois les vergers. Débet boiar et omne opus servile facere. c. s. 11 doit labourer et faire toute œuvre servile. BOUYADURE, Boyadure, labourage : Que )to t'as thiencude de j/agar boyadure. ARCH. Qu'elle ne fût point tenue de payer labourage. BOUYRA; même signif. que Boeyra BOUYRE; voy. Buire. BOY, bois: Tros de boy agut. Morceau de bois pointu. Boys, pièces de bois dont une chose est faite : Puya sus lous chibaus de boys qui tourneyaben au houndz de las Platanes, lett. orth. Monter sur les chevaux de bois qui tournoyaient au fond (de la promenade) des Platanes. Boy ; même signif. que Bohi. BOY, je vais; voy. .4h«. BOYES, aises, loisirs : Prene sas boyes, da-s boyes. Prendre ses aises, se donner des loisirs. BOYLÈRE , BOUYLÈRE ; même signif. que Baylère. Boyrac, carquois : Huroos aquetz qui de tons treytz Lors boyracs plaa goarnitz auran. PS. Heureux ceux qui de tes traits auront leurs carquois bien garnis.— Dans GOUDELIN, i< bouyrac », outre à huile. Boyrie, beuverie. — , métairie; voy. Boarie. BRABE, brave.—,bon: Brabe mounde Bonnes gens. Las habes e fenoulhs e lous brabes melous. n. past. Les fèves et fenouils et les bons melons — Braboulet, braboulin, bruboulot, braboulou, dim. Braboulas, aug., bonasse, bon diable. —, beau, qui a la beauté morale: Deu rey la hilhe en tout brabe es dehens. PS. La fille du roi en tout est belle intérieurement (a toute la beauté morale). Brabement, bravement. — , avec bonté. — , avec allégresse: Eras haran l'entrada bravement, ps. Elles feront l'entrée (elles entreront au palais du roi) avec allégresse. BRABEYA. Brabeiar. braver ; in- sulter: L'homi hoou qui braveia. PS. L'homme fou (le méchant) qui insulte. BRAC. court: Die meybrac qu'u mounient. L.vM. Jour plus court qu'un moment. Talhe braque. F. Past. Taille courte. Boeu loung e chibau bruc, Que tiren l'homi deu barat. PR. H. Bœuf long et cheval court tirent l'homme du fossé. Brag, vase, bourbe : Arrecurar e gitar lo brag en sa e en la. L. 0. Récurer (le canal du moulin) et jeter la vase deçà, delà. BRAGA, Bragar, faire le fier, se pavaner : Bragant mey qu'u Cagot nou brague en hèste ennau. F. Past. Faisant le fier plus qu'un Cagot ne le fait en jour de fête solennelle.— Le sens général de ce vers, souvent répété comme un proverbe, est facile à saisir; mais il n'est guère possible d'en préciser la signification particulière. Pour quel motif les Cagots, ces parias du Béarn, avaient-ils sujet de montrer quelque fierté les jours où l'Eglise célèbre ses grandes fêtes? Leur semblait-il qu'ils étaient alors moins « maudits » que de coutume? En ces jours, y aurait-il eu. à leur égard, comme une « trêve de Dieu » ? Ou bien, dans ces solennités, mieux vêtus que d'ordinaire, oubliaient-ils leur misérable condition et le témoignaient-ils par un contentement qui ressemblait à de la fierté? Point d'histoire outrait de mœurs, il ne serait pas sans intérêt d'être fixé sur l'origine de ce proverbe. On sait que les Cagots étaient obligés de porter sur leurs habits, en signe d'infamie, une patte d'oie ou de canard; ils en étaient peut-être dispensés les jours de fête solennelle.— Le
BRA proverbe fr., « Paré comme un bourreau qui est de fête, ou qui fait ses Pâques », vient de ce que le bourreau était forcé autrement de porter sur son vêtement la marque de ses fonctions, un glaive, une échelle ou une potence ; mais il lui était permis de quitter ce vêtement le jour de Pâques, ou bien encore le jour où il communiait : auquel cas il avait grand soin de se parer. L. R. DE LINCY. Prov., II, p. 614. — Los ])lanes qui tant hrariuen. bok. Les plaines si belles, si fîères de leur fertilité. En lor rey braguen los qui son Hilha natius de Sion. PS. Que les fils de Sion s'égayenten leur roi. Bragadge, droit de « prélibation » ; tribut payé en échange de ce droit : . . . Jius. reiules, hlatz, f/raas, broijadges. arch. (Noble Auger de Gayrosse avait vendu tous ces droits seigneuriaux), cens, rentes, blés, grains et tril)uts payés en échange du droit de « prélibation. » BRAGADISË, forfanterie, fanfaronnade. Bragaris; on appelait de ce nom des maisons du village d'Aas, au nombre de neuf, où le seigneur de Louvie-Soubiron pouvait, les jouis d'épousailles, exercer le droit de « prélibation »: Se nomenten, en comun-parlar e de tôt' antiquitaf, los hraguarïs de Lobier. arch. Se nomment, en commun-dire et de toute antiquité, les (( Bragaris » de Louvie. Dans un texte de 1539, il est fait mention de ce droit, comme ayant été converti en tribut. Voy. Bibarou Bragosar, embourber : Bi. . . arrecurar aced h(trad don moulin. . . . e-n passa de sa e de la s-i bragosa lo[s] peis e lus cames, l o. Il vit récurer ce canal du mou- lin. .. . et en pa.ssant deçà, delà (sur les côtés\ il s'y embourba les pieds et les jambes. BRAGUÈ, pis, mamelle de vache, de chèvre, etc : Per darrè Quey-ha braguè. PKOV. Par derrière, il y a amas de nuages. La pluie ne tardera pas à tomber. Darrè, en béarnais, signifie l'ouest. Les nuages amoncelés à l'ouest sont gros de pluie, comme le pis de la vache, «braguè » est plein de lait. BRAGUEN, espèce de dartre. Les gens d'Auriac insultent leurs voisins du village d'Astis en disant qu'ils n'ont que des dartres à donner : Deu braguen que hf'n ji-psent . D.B. Braguer, ceinturon, baudrier: [Ffs]imentz e son arc. . . son braguer. H. s. (Jonathas, fils de Saûl, donna à David) ses vêtements, son arc, son ceinturon. BRA 125 BRAGUES,' braies: Las moulhès que sabèn tieche. . . capes, bragues, berrets.BOR. Les femmes savaient tisser ( les étoffes pour faire des) capes, braies, bérets. N'ha pas bragues netes. PROV. Il n'a pas les braies propres. Se dit d'un individu de mauvaise réputation. Le prov. fr. « Sortir d'une affaire les braies nettes » signifie: s'en tirer sans nul dommage. L. R. de LINCY, Prov. BRAGUETE. braguette.—, «droit du seigneur » : Jelous de sou bou dret, De sou dret de braguete. sac Jaloux de son bon droit, de son « droit du seigneur.» se dit BRAM, BRAMET, braiment ; de l'àne et d'autres animaux : Lou bram de l'asoa ; lous brametz de la baque. Le cri de l'àne ; les cris de la vache. BRAMA, braire; beugler. — Dans les PS., bramaa brutalement, rugir.— Quoand lou Gabe, eu bramant, ditz adiu a las pênes V. BAT. Quand le Gave, en mugissant, dit adieu aux rochers. BRAMADE, action de braire, de beu- son de trompe dans les chariva- gler. — , ris; huées. BRAMADERE, sorte de trompe faite d'écorce d'arbre ; corne pour sonner ; on s'en sert dans les charivaris. Qui diable haurè hèyt pis Dab bramaderes y toupis. NAV. Qui diable aurait fait pis (plus de ta- page) avec trompes et pots, — , se dit de la bouche d'un braillard. BRAMADOU, qui brait, qui beugle. — gueulard. \o\. Bramaijre. , BRAMA-PAÀ, BRAME-PAA (criepain), celui qui crie pour avoir du pain. Un domaine près de Pontacq porte le nom de Brame-paa . On lit dans le Gloss. de M. le comte Jaubert : « Brame-pain, qui crie la faim, où il n'y a pas de quoi manger; — nom d'un domaine près Pougues (Nièvre) — localité ; auprès de Marseille; — Lez-Aubigny (Cher) . BRAMAYRÈ, qui brait, qui beugle avec excès.— , braillard BRAME-HAMI. BRAME-HA- MEN (Aspej. un rneurt-de-faim, — , celui qui crie toujours misère. BRAMET, même signif. que Bram. BRAME-TOUPI, instrument que l'on fait reCcutir dans les charivaris.— , un individu qui a une grosse voix désagréable. BRANAA, Branar, terrain couvert de bi'uyères, de brandes. BRÀNASSÉ, qui est au milieu des bruyères. Voy. Brane. BRANCADE, branches réunies, tas de branches ; on ralentit le cours d'une eau, on l'arrête avec une brancade.
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qui verse à boire.<br />
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ploie comme synonyme de barricot, baril :<br />
Oun nou pot huhé ra hemne briayue e-t (e<br />
et) b'd en boutet. PRov. On ne peut voir la<br />
femme ivre et le vin au baril.<br />
BOUTIGUE. Botigue, boutique.—<br />
Boutiguete, boutigote, dim.— La houtigite<br />
deus paysaas, la boutique des paysans,<br />
les champs. Botiga d'ipoticaire. F. H. Officine<br />
d'apothicaire. — , forge: Ferra de<br />
la botigue... un engludi, dus barquiis dus<br />
martegs. arch. Outillacçe de la forge... une<br />
enclume, deux soufflets, deux marteaux.<br />
BOUTOA, boutonner.<br />
BOUTOÈRE, boutonnière.<br />
BOUT OU, Botoo, bouton: Botoos<br />
d'argent. ARCH . Boutons d'argent. Jan~<br />
Petit que hase boutous ; No-us hase pas<br />
grans. Mes que-us hase bous. prov. Jean-<br />
Petit faisait des boutons ; il ne les faisait<br />
pas grands, mais il les faisait bons. «Qua-<br />
lité vaut mieux que quantité. »<br />
BOUTRE ; même siguif. que Butre.<br />
vov. Boudge.<br />
BOUTYE ;<br />
BOUTZ, BUTZ (Bay.), Botz, voix :<br />
Bère boutz. Belle voix. Boutzele, boutzine,<br />
boutzote, dïm. Boufzasse, aug: lo-t renderei/<br />
Laudoos a votz Ihebada. PS. Je te rendrai<br />
des actions de grâces à haute voix. Botz<br />
efama. s. b. Voix publique, bruit public.<br />
BOUYA, Boyar, travailler avec des<br />
bœufs, labourer : Bouye hort, si bos coelhe.<br />
Laboure fort (bien), si tu veux récolter.<br />
Los bergers boyar très betz. arch. Labourer<br />
trois fois les vergers. Débet boiar et<br />
omne opus servile facere. c. s. 11 doit labourer<br />
et faire toute œuvre servile.<br />
BOUYADURE, Boyadure, labourage<br />
: Que )to t'as thiencude de j/agar boyadure.<br />
ARCH. Qu'elle ne fût point tenue de<br />
payer labourage.<br />
BOUYRA; même signif. que Boeyra<br />
BOUYRE; voy. Buire.<br />
BOY, bois: Tros de boy agut. Morceau<br />
de bois pointu. Boys, pièces de bois dont<br />
une chose est faite : Puya sus lous chibaus<br />
de boys qui tourneyaben au houndz de las<br />
Platanes, lett. orth. Monter sur les chevaux<br />
de bois qui tournoyaient au fond (de<br />
la promenade) des Platanes.<br />
Boy ; même signif. que Bohi.<br />
BOY, je vais; voy. .4h«.<br />
BOYES, aises, loisirs : Prene sas boyes,<br />
da-s boyes. Prendre ses aises, se donner<br />
des loisirs.<br />
BOYLÈRE , BOUYLÈRE ; même<br />
signif. que Baylère.<br />
Boyrac, carquois : Huroos aquetz qui<br />
de tons treytz Lors boyracs plaa goarnitz<br />
auran. PS. Heureux ceux qui de tes traits<br />
auront leurs carquois bien garnis.— Dans<br />
GOUDELIN, i< bouyrac », outre à huile.<br />
Boyrie, beuverie. — , métairie; voy.<br />
Boarie.<br />
BRABE, brave.—,bon: Brabe mounde<br />
Bonnes gens. Las habes e fenoulhs e lous<br />
brabes melous. n. past. Les fèves et fenouils<br />
et les bons melons — Braboulet,<br />
braboulin, bruboulot, braboulou, dim. Braboulas,<br />
aug., bonasse, bon diable. —,<br />
beau, qui a la beauté morale: Deu rey la<br />
hilhe en tout brabe es dehens. PS. La fille<br />
du roi en tout est belle intérieurement (a<br />
toute la beauté morale).<br />
Brabement, bravement. — , avec<br />
bonté. — , avec allégresse: Eras haran<br />
l'entrada bravement, ps. Elles feront l'entrée<br />
(elles entreront au palais du roi) avec<br />
allégresse.<br />
BRABEYA. Brabeiar. braver ;<br />
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sulter: L'homi hoou qui braveia. PS. L'homme<br />
fou (le méchant) qui insulte.<br />
BRAC. court: Die meybrac qu'u mounient.<br />
L.vM. Jour plus court qu'un moment.<br />
Talhe braque. F. Past. Taille courte. Boeu<br />
loung e chibau bruc, Que tiren l'homi deu<br />
barat. PR. H. Bœuf long et cheval court tirent<br />
l'homme du fossé.<br />
Brag, vase, bourbe : Arrecurar e gitar<br />
lo brag en sa e en la. L. 0. Récurer (le canal<br />
du moulin) et jeter la vase deçà, delà.<br />
BRAGA, Bragar, faire le fier, se<br />
pavaner : Bragant mey qu'u Cagot nou brague<br />
en hèste ennau. F. Past. Faisant le fier<br />
plus qu'un Cagot ne le fait en jour de fête<br />
solennelle.— Le sens général de ce vers,<br />
souvent répété comme un proverbe, est facile<br />
à saisir; mais il n'est guère possible<br />
d'en préciser la signification particulière.<br />
Pour quel motif les Cagots, ces parias<br />
du Béarn, avaient-ils sujet de montrer<br />
quelque fierté les jours où l'Eglise célèbre<br />
ses grandes fêtes? Leur semblait-il<br />
qu'ils étaient alors moins « maudits » que<br />
de coutume? En ces jours, y aurait-il eu.<br />
à leur égard, comme une « trêve de Dieu » ?<br />
Ou bien, dans ces solennités, mieux vêtus<br />
que d'ordinaire, oubliaient-ils leur misérable<br />
condition et le témoignaient-ils par<br />
un contentement qui ressemblait à de la<br />
fierté? Point d'histoire outrait de mœurs,<br />
il ne serait pas sans intérêt d'être fixé sur<br />
l'origine de ce proverbe. On sait que les<br />
Cagots étaient obligés de porter sur leurs<br />
habits, en signe d'infamie, une patte d'oie<br />
ou de canard; ils en étaient peut-être dispensés<br />
les jours de fête solennelle.— Le