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92 BEA BEA B. La caution doit être du bailliajïe où ce- lui qui se défend est établi. Baj/liu était synonyme de hayliadije; dans le texte d'où est tiré l'exemple qui précède, on lit que, certain cas échéant, la caution pouvait être d'autre bayliadge, d'un autre bailliage. — , baile: {Lo) senhor mayorde Dearn.... totz sons officiers e haylius. ID. Le seigneur souverain de Béarn, tous ses officiers et bailes. BATOLE , longue lisière servant à emmaillotter un enfant. BAYOU (Aspe), venin, particulièrement celui du crapaud.— Qu'eij tout bayou. 11 est tout venin. Se dit d'une personne qui a un mauvais caractère. BAYOÙ, maillot, langes dont on enveloppe un petit enfant: Au hrh, lousdeu paysaa qu'han au mens u bayou, xat. Au berceau, les (enfants) du paysan ont au moins des langes. BAYOULiA, emmaillotter un enfant. — Yoy. Mau-bayoulat BAYUT, né: de Baye; \oy. Bade. BE, pronom enclitique: Caratz-he, plus souvent caratz-pe Taisez-vous.Voy. iîows. BÈ, va: Bè-t'en, va-t'en. Les bouviers crient pdlir faire avancer leurs bêtes : Bè, hou, bè ! Va, bœuf, va ! Bealèe, Beelëe. vendable; usité pour la vente: Quoartaux de beg froment. .. beolees a la mesure d'Ortes. arch. Des quar- T.auts de beau (bon) froment vendables à la mesure d'Orthez. Quarteroos de froment a la mesure heelere. IB. Des quarterons de froment à la mesure usitée pour la vente. BEARNES, BIARNES. BERNES, Béarnais: qui est du Béarn. qui concerne le Béarn: Countes biarnes. pey. Contes béarnais. Cohsows hearneses .Chansons béarnai- ses. Ed parla lo bernes, sal. Il parle le béarnais. Lenguoa bernesa. ID. Langue béarnaise . Besco?nte deus Bearnees arch. Vicomte des Béa.rmis.Nostre Dame Bieritef Notre Dame de Béarn! Cri de guerre des comtes de Foix, souverains de Béarn. — D.-c, xi^ dissertation. — prov. Bearnes feaue cowr/es. Béarnais fidèle et courtois. L'amour -propre indigène est convaincu que la malignité et l'envie ont fait à ce dicton la \a.nsinte:BearneH faus e courtes. Béarnais faux et courtois. Si les Béarnais sont à bon droit glorieux d'avoir eu un compatriote tel qu'Henri IV, qui fut, comme l'a dit un jour M. Thiers, le plus aimable des hommes et le plus profond des politiques, il faut bien, s'il est permis de l'écrire, qu'ils en portent aussi la peine: c'est à lui, croyons-nous, que fut d'abord appliquée la variante peu flatteuse du dicton, parce qu'on le vit, dans son désir de plaire à tout le monde, montrer les qualités le.s plus charmantes de l'esprit et prodiguer des ])romesscs qu'il ne tint pas toujours. Qu'anira mauper lous Bearnes, Quoandlous hilhs jMrloranfrances. Il ira mal pour les Béarnais, quand les fils (leurs fils) parleront français. On a attribué ce proverbe à Henri IV, sans réfléchir que ce prince avait trop de bon sens pour condamner ainsi l'œuvre politique à laquelle il avait concouru en grand roi : l'unité de la France. io«s Bearnes sont su l'autre gent Comme l'or es su l'argent. Les Béarnais sont aux autres gens comme l'or est à l'argent. Tallemant des Réaux a cité ce dicton dans ses Historiettes, en ajoutant que « les Béarnais se ressentent du voisinage des Espagnols, et qu'ils ont plusieurs proverbes qui font assez voir la bonne opinion qu'ils ont d'eux-mêmes. » Il ne faut point jurer que des Béarnais n'ont pas eu la pensée qu'ils étaient supérieurs aux « autres gens « ; mais on peut affirmer qu'aucun d'eux n'a jamais été assez « grand d'Espagne » pour lexprimer à la façon de Tallemant des Réaux, qui a tiré, on ne sait d'où, son méchant proverbe en mauvais béarnais. Qu'ey uBearnes. C'est un Béarnais. Se dit communément en Bigorre de quiconque s'entend à débattre le prix des choses dans les marchés. En parlant ainsi J pour être malins, les gens de Bigorre sem- I blent ignorer que « les bons comptes font les bons amis », et« que nul n'aura bon marché s'il ne le demande. « U Bearnes j riu'ha lou dret de s'y tourna dus caps. Un I Béarnais a le droit d'y revenir (de seprononcer) deux fois. Il ressemblerait ainsi au Normand, qui « a son dit et son dédit.» On sait « qu'il était autrefois d'usage légal eu Normandie qu'on accordât vingt-quatre heures aux parties contractantes d'un acte quelconque, pour confirmer ou rétracter leurs conventions..) Chran mercés, Bague de Biarnes. Grand merci, paye de Béarnais. On retrouve encore là le souvenir d"Henri IV, qui ne payait ses meilleurs serviteurs que de mots pleins de reconnaissance. Lou Bearnes qu'ey praube, mes nou cap-buxe. Le Béarnais est pauvre, mais il ne baisse pas (il n'a pas à baisser) la tète. On lit dans un article de VAlbum pyrénéen, 1841: « Que nos bergers se gardent de déserter, dans leur contact avec l'étranger, les honorables traditions de leurs pères ! Que nous ne soyons plus attristés, en entendant quémander sans honte un *

BEC « Le Béar- petit sou au voyageur qui passe ! nais est pauvre, mais il est fier. » Que les fils de la montagne n'oublient pas ce vieil adage ! » Lou Biarnes ha tau coustume : Quoandey plaa que-s miide. Le Béarnais a telle coutume : Quand il est bien (quelque part), il change (de place). Façon courtoise de dire aux gens : Je ne suis pas bien chez vous, je vais ailleurs. BEBE, BEUE (Vic-Bilh), Beber, boire : Behlam a la coèbe iiabcre ! N.vv Buvons à la couvée nouvelle (au nouveauné)! Behi (accent sur Le), je bois; hehi ^accent sur Li), je buvais; beboussen, qu'ils bussent. Portassen en que begossen. m. b. Qu'ils portassent en quoi ils bussent (où ils pussent boire). Has bebut? As-tu bu ? (Juant ago hegut. H. s. Quand il eut bu. Lo donera a minyar e a beure. M. B. Lui donnera à manaer et à boire. BEBEDOU,BEUEDOU(Vice-Bilh), Bebedoo, buveur : Bebedou, cuntadou. PROV. Buveur, chanteur. « Qui boit, chante. » — De la sang deus gras boucs bevedoo. ps. Buveur du sang des boucs gras. BEBENÈ, BEBERÈ (Aspe), breuvage, eau et son, qu'on donne aux porcs. BEBETÈ (Aspe), abreuvoir. BEBUDE, action de boire gorgée de ; liquide. On dit aussi begude, qui est dans Rabelais. voy. Bet, Beps. Bec, Beg ; BÈC, bec. Becot, becou, bequet, bequin, dim. — Jouga deu bèc. Jouer du bec se ; défendre vivement, avoir la parole mordante. — , bout, extrémité, sommet. Bequet, nav., bout de la mamelle. BEGADE, becquée. — , coup de bec. BECADE, bécasse : A Sent-Miqutu, La becade cad deu cèu. prov. A la Saint- Michel, la bécasse tombe du ciel. Dès le 29 septembre, la bécasse ne tarde pas à venir. — La becade au nas, la roupie, la goutte qui pend au nez. BECARI ; voy. Bicari. Becart, beccard, jeune saumon. Abe pescat wn bequarten lo Gabe. bar. 11 avait péché un beccard dans le Gave. Saumoo becar. F. H. Saumon beccard. Nulhs home no pesque becart ab foxe. F. B. Que nul homme ne pêche saumon avee coque. BECERIT, (animal) qui a la croupe mal conformée, en pointe. BEGHI, vesser: Bechi coum uchicou. C'est le ncc plus ultra de l'incongruité ; les Chicous, voy. le mot suivant, passent pour en être excessivement coutumiers. BECHIDOU, vesseur — . Bechidou d'Espanhe. Celui qui se laisse aller trop BED 93 librement à l'abus du ^ levé peditum », comme les Chicous; c'est le nom que l'on donne en Béarn aux gens du populaire d'Espagne. BECHIE, vesse. BECHIGUE, BECHIQUE, vessie — , ampoule, tumeur. — Bechiquete, dim. Lat. (( vesica. » BECIJDIS, sauvagerie ; voy. le suivant. BECUT, lippu, qui a la bouche difforme par le développement de l'une des lèvres, qui a la bouche contournée : Lèd coum u becut. Laid comme un lippu ; et non comme un « loup-garou », ainsi qu'il a été dit dans pr. b., p. 51. Le becut n'est pas non plus une « espèce de Cyclope »; Poés. béarn.; Pau, 1827; p. 118. Becut, becude, homme, femme qui vivent dans l'isolement , qui fuient toute société, comme s'ils avaient à cacher une hideuse laideur. Becufz,\i\ames gens : N'arrèsten paslou sou... aqueytz becutz. LKTT. ORTH. Ces vilaines gens n'arrêtent pas le soleil. — Becudas, masc, becudasse, fém., aug; — Dans le Rouergue « becut », lippu. — Fort. (I beiçudo. » Bed, Bet, Beet, défense, prohibition; difficulté, opposition : Per bed no s'ag bolon laischar. l. 0. Par (suite de la) défense ils ne le voulurent laisser ; (bien qu'on leur eût défendu de jeter de la vase dans le verger, ils ne voulurent cesser de le faire). Nulhe qverelheobetqueaugunfassa. F. B. (Pour) nulle querelle ou difficulté que quelqu'un fasse (soulève). Per lo veet de la penhere que deu uver la Uy. IB. Pour l'opposition (que l'on a faite) à la saisie, (le seigneur) doit avoir l'amende. BE DA, Bedar, défendre, prohiber : Bedaben. lou bosc. Ils mettaient le bois en défens. iVo-?i dett esser bedade la mesure. F. B. (Nul homme ne doit payer droit d'en- trée pour le blé qu'il porte sur le cou, ni liour fèves, noix, de quelque manière qu'il les porte); la mesure n'en doit être prolubée, il ne doit pas y avoir de prohibition quant à la mesure. Bedar la penhere. IB. Empêcher, faire opposition à la saisie. — Voy. Carn-bedar. BEDALÈ, Bedaler, agent communal chargé de la garde des terrains mis en defens.— , opposant : Lo vedaler de la penhere. F. lî. L'opposant à la saisie. Bedament, empêchement : Per frau o per enganfen... bedamentz e cessametiiz de cort. F. B. Par fraude ou par trompe- lie ils font (causent) empêchements et cessations de cour (^empêchent, arrêtent l'exercice de la justice.

92 BEA BEA<br />

B. La caution doit être du bailliajïe où ce-<br />

lui qui se défend est établi. Baj/liu était<br />

synonyme de hayliadije; dans le texte<br />

d'où est tiré l'exemple qui précède, on lit<br />

que, certain cas échéant, la caution pouvait<br />

être d'autre bayliadge, d'un autre<br />

bailliage. — , baile: {Lo) senhor mayorde<br />

Dearn.... totz sons officiers e haylius. ID.<br />

Le seigneur souverain de Béarn, tous ses<br />

officiers et bailes.<br />

BATOLE , longue lisière servant à<br />

emmaillotter un enfant.<br />

BAYOU (Aspe), venin, particulièrement<br />

celui du crapaud.— Qu'eij tout bayou.<br />

11 est tout venin. Se dit d'une personne qui a<br />

un mauvais caractère.<br />

BAYOÙ, maillot, langes dont on enveloppe<br />

un petit enfant: Au hrh, lousdeu<br />

paysaa qu'han au mens u bayou, xat. Au<br />

berceau, les (enfants) du paysan ont au<br />

moins des langes.<br />

BAYOULiA, emmaillotter un enfant.<br />

— Yoy. Mau-bayoulat<br />

BAYUT, né: de Baye; \oy. Bade.<br />

BE, pronom enclitique: Caratz-he, plus<br />

souvent caratz-pe Taisez-vous.Voy. iîows.<br />

BÈ, va: Bè-t'en, va-t'en. Les bouviers<br />

crient pdlir faire avancer leurs bêtes : Bè,<br />

hou, bè ! Va, bœuf, va !<br />

Bealèe, Beelëe. vendable; usité pour<br />

la vente: Quoartaux de beg froment. .. beolees<br />

a la mesure d'Ortes. arch. Des quar-<br />

T.auts de beau (bon) froment vendables à<br />

la mesure d'Orthez. Quarteroos de froment<br />

a la mesure heelere. IB. Des quarterons<br />

de froment à la mesure usitée pour la<br />

vente.<br />

BEARNES, BIARNES. BERNES,<br />

Béarnais: qui est du Béarn. qui concerne le<br />

Béarn: Countes biarnes. pey. Contes béarnais.<br />

Cohsows hearneses .Chansons béarnai-<br />

ses. Ed parla lo bernes, sal. Il parle le<br />

béarnais. Lenguoa bernesa. ID. Langue<br />

béarnaise . Besco?nte deus Bearnees arch.<br />

Vicomte des Béa.rmis.Nostre Dame Bieritef<br />

Notre Dame de Béarn! Cri de guerre des<br />

comtes de Foix, souverains de Béarn. —<br />

D.-c, xi^ dissertation. — prov. Bearnes<br />

feaue cowr/es. Béarnais fidèle et courtois.<br />

L'amour -propre indigène est convaincu<br />

que la malignité et l'envie ont fait à ce<br />

dicton la \a.nsinte:BearneH faus e courtes.<br />

Béarnais faux et courtois. Si les Béarnais<br />

sont à bon droit glorieux d'avoir eu un<br />

compatriote tel qu'Henri IV, qui fut,<br />

comme l'a dit un jour M. Thiers, le plus<br />

aimable des hommes et le plus profond<br />

des politiques, il faut bien, s'il est permis<br />

de l'écrire, qu'ils en portent aussi la<br />

peine: c'est à lui, croyons-nous, que fut<br />

d'abord appliquée la variante peu flatteuse<br />

du dicton, parce qu'on le vit, dans<br />

son désir de plaire à tout le monde, montrer<br />

les qualités le.s plus charmantes de<br />

l'esprit et prodiguer des ])romesscs qu'il<br />

ne tint pas toujours. Qu'anira mauper lous<br />

Bearnes, Quoandlous hilhs jMrloranfrances.<br />

Il ira mal pour les Béarnais, quand<br />

les fils (leurs fils) parleront français. On a<br />

attribué ce proverbe à Henri IV, sans réfléchir<br />

que ce prince avait trop de bon<br />

sens pour condamner ainsi l'œuvre politique<br />

à laquelle il avait concouru en grand<br />

roi : l'unité de la France. io«s Bearnes<br />

sont su l'autre gent Comme l'or es su l'argent.<br />

Les Béarnais sont aux autres gens<br />

comme l'or est à l'argent. Tallemant des<br />

Réaux a cité ce dicton dans ses Historiettes,<br />

en ajoutant que « les Béarnais se<br />

ressentent du voisinage des Espagnols,<br />

et qu'ils ont plusieurs proverbes qui font<br />

assez voir la bonne opinion qu'ils ont<br />

d'eux-mêmes. » Il ne faut point jurer que<br />

des Béarnais n'ont pas eu la pensée qu'ils<br />

étaient supérieurs aux « autres gens « ;<br />

mais on peut affirmer qu'aucun d'eux n'a<br />

jamais été assez « grand d'Espagne »<br />

pour lexprimer à la façon de Tallemant<br />

des Réaux, qui a tiré, on ne sait d'où,<br />

son méchant proverbe en mauvais béarnais.<br />

Qu'ey uBearnes. C'est un Béarnais.<br />

Se dit communément en Bigorre de quiconque<br />

s'entend à débattre le prix des<br />

choses dans les marchés. En parlant ainsi J<br />

pour être malins, les gens de Bigorre sem- I<br />

blent ignorer que « les bons comptes font<br />

les bons amis », et« que nul n'aura bon<br />

marché s'il ne le demande. « U Bearnes<br />

j<br />

riu'ha lou dret de s'y tourna dus caps. Un I<br />

Béarnais a le droit d'y revenir (de seprononcer)<br />

deux fois. Il ressemblerait ainsi<br />

au Normand, qui « a son dit et son dédit.»<br />

On sait « qu'il était autrefois d'usage légal<br />

eu Normandie qu'on accordât vingt-quatre<br />

heures aux parties contractantes d'un<br />

acte quelconque, pour confirmer ou rétracter<br />

leurs conventions..) Chran mercés, Bague<br />

de Biarnes. Grand merci, paye de Béarnais.<br />

On retrouve encore là le souvenir<br />

d"Henri IV, qui ne payait ses meilleurs<br />

serviteurs que de mots pleins de reconnaissance.<br />

Lou Bearnes qu'ey praube, mes<br />

nou cap-buxe. Le Béarnais est pauvre,<br />

mais il ne baisse pas (il n'a pas à baisser)<br />

la tète. On lit dans un article de VAlbum<br />

pyrénéen, 1841: « Que nos bergers se gardent<br />

de déserter, dans leur contact avec l'étranger,<br />

les honorables traditions de leurs<br />

pères ! Que nous ne soyons plus attristés,<br />

en entendant quémander sans honte un<br />

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