Vastin LESPY & Paul RAYMOND - IEO París - Free
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encore aujourd'hui; ce sont les pécheurs endurcis de la philologie. On regrette d'avoir à désigner parmi eux l'auteur du Dictionnaire patois-français de l'Aveyron : il rapproche le mot « tàfo (hure, — huppe), de TÔ90;, fierté, orgueil, parce que, dit-il, l'orgueil apparaît dans l'élévation de la tête, le redressement des oreilles, des poils, des plumes, etc. » — Voy. « Touffe », Littré, Dict. ; A. Brachet, Dict. étymologique. IV Dans le Dictionnaire béarnais ancien et moderne, on trouvera, à la suite de plusieurs de nos vocables, des mots catalans, espa- gnols, portugais, languedociens, etc.: — Caxau, cachau (catalan, caixal), grosse dent; flaunhac, flangnac (espagnol, falagïieîïo), doux, caressant; mane, (portugais, maninho), infécond, stérile, parlant des femelles; triscayran (languedocien, trascalan ou tres- colan), mille-pertuis; talaraque (espagnol, telarana), toile d'arai- gnée ;aiba?n6a (italien, at;uampà7'e), s'enflammer, brûler; jioudre, poutre (espagnol, podra, ancien français, poultre), pouliche *. — Il ne faut voir là, dans la très-grande généralité des cas, rien qui ait trait àl'étA'mologie. Par ces rapprochements, nous n'avons voulu, le plus souvent, qu'indiquer des comparaisons à faire. S'il y a des ressemblances entre nos mots et ceux d'autres idiomes, c'est qu'ils ont une origine commune; ce n'est point parce qu'ils procèdent les uns des autres. En d'autres termes, tel mot béarnais, gascon, ne provient pas plus de son similaire catalan, par exemple, que celui- ci ne tire son origine de son similaire béarnais, gascon. V J'avais dit [Grammaire béarnaise, 2'' édit., p. i) que l'idiome béarnais est « un dialecte de la langue d'oc. » D'après ce quia été ^ Basi-\s.i\n, puletra, poledra (voy. Littré, Dict., au mot ), et noa « pul- letrura », poulain, qui est, par erreur, dans le Dict. béarnais, t. ii, p. 178. — Dans D.-C, on trouve « pullitrus», poulain.
écrit dans ces derniers temps, le béarnais serait cf un dialecte de la langue gasconne », probablement le gascon pur, vers les mon- tagnes, dont il est parlé dans les Essais: « Il y a bien, au dessus de nous, vers les montaignes, vn Gascon pur, que ie treuue singu- lièrement beau, et desirerois le sçauoir; car c'est un langage bref, signifiant et pressé, et, a la vérité, vn langage masle et militaire plus que nul autre que i'entende *. » — On avait prétendu aussi qu'Henri iv était Gascon; mais, dans l'histoire, il est et restera toujours le Béarnais. — Va donc pour notre idiome « dialecte du gascon. )) D'autant mieux qu'en faisant du béarnais un « cadet de Gascogne » , on ne l'a point déshérité; on lui a assigné l'une des meilleures parts du domaine patrimonial. « Le domaine gascon, dit M. Luchaire, embrasse cette partie de la France nettement déter- minée qui est comprise entre le cours de la Garonne, les Pyrénées et l'Océan... Le béarnais est le type de tous les patois qui se par- lent dans la partie sud-ouest du domaine gascon : à ce dialecte sont unis en efî"et, par des liens évidents, ceux des Landes et du Bigorre. » {Études sur les idiomes pyrénéens, pp. 194 et 249.) Dans un autre de ses ouvrages, M. Luchaire ajoute que les idiomes gascons doivent « se ramener à deux types principaux: celui de la région du sud-ouest ou béarnais, appellation justifiée par la richesse et l'importance de la littérature du Béarn, et celui de la région de l'est ou armagnac. » Voy. Recueil de textes de l'ancien dialecte gascon, p. xiv. Sous réserve de ces explications, le béarnais peut être considéré comme « un dialecte du gascon»; à ce titre, iln'est plus qu'un « sous-dialecte de la langue d'oc. » VI En recueillant les mots que le Dictionnaire béarnais ancien et moderne devait contenir, je ne pouvais laisser de côté ceux qui ne sont nôtres qu'à moitié. Par ses parties extrêmes, le Béarn * Montaigne, Essais, ii, 17; (Texte oriçiiial de 1580..., publié par MM. Dezeimeris et Barckhausen ; Bordeaux, Féret, 18 t;^*. — On lit dans le même texte : « Le Baron de Caupene, en Chalosse, et moy, auons en commun le droit de patronage XI
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encore aujourd'hui; ce sont les pécheurs endurcis de la philologie.<br />
On regrette d'avoir à désigner parmi eux l'auteur du Dictionnaire<br />
patois-français de l'Aveyron : il rapproche le mot « tàfo (hure, —<br />
huppe), de TÔ90;, fierté, orgueil, parce que, dit-il, l'orgueil apparaît<br />
dans l'élévation de la tête, le redressement des oreilles, des poils,<br />
des plumes, etc. » — Voy. « Touffe », Littré, Dict. ; A. Brachet,<br />
Dict. étymologique.<br />
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parlant des femelles; triscayran (languedocien, trascalan ou tres-<br />
colan), mille-pertuis; talaraque (espagnol, telarana), toile d'arai-<br />
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poutre (espagnol, podra, ancien français, poultre), pouliche *. — Il<br />
ne faut voir là, dans la très-grande généralité des cas, rien qui ait<br />
trait àl'étA'mologie. Par ces rapprochements, nous n'avons voulu,<br />
le plus souvent, qu'indiquer des comparaisons à faire. S'il y a des<br />
ressemblances entre nos mots et ceux d'autres idiomes, c'est qu'ils<br />
ont une origine commune; ce n'est point parce qu'ils procèdent les<br />
uns des autres. En d'autres termes, tel mot béarnais, gascon, ne<br />
provient pas plus de son similaire catalan, par exemple, que celui-<br />
ci ne tire son origine de son similaire béarnais, gascon.<br />
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J'avais dit [Grammaire béarnaise, 2'' édit., p. i) que l'idiome<br />
béarnais est « un dialecte de la langue d'oc. » D'après ce quia été<br />
^ Basi-\s.i\n, puletra, poledra (voy. Littré, Dict., au mot ), et noa « pul-<br />
letrura », poulain, qui est, par erreur, dans le Dict. béarnais, t. ii, p. 178. — Dans<br />
D.-C, on trouve « pullitrus», poulain.