Bulletin de liaison et d'information - Institut kurde de Paris

REVUE DE PRESSE-PRESS REVIEW-BERHEVOKA ÇAPÊ-RlVISTA STAMPA-DENTRO DE LA PRENSA-BASlN ÖZETi
Libération -1.J l 1\ Il)1) I
ALLEMAGNE
Les réseaux kurdes refont surface outre-Rhin
Après les manifestations et les attentats de 1993, les organisations proches du Parti des travailleurs du Kurdistan
(PKK)ont été interdites. Mais six mois de mise au ban n'ont pas empêché les militants de renouer les contacts.
Cologne, envoyée spéciale
n viendra vous chercher.»
Où et quand le rendez-vous
promis avec un dirigeant du
PKK (Parti des travailleurs
du Kurdistan) en Allemagne
aura-t-il lieu? Ce
journaliste kurde, débordé
de coups de téléphone, ne «peut» le
dire. Depuis novembre dernier, le PKK
et 34 organisations soupçonnées de lui
servir de couverture sont interdits en
Allemagne. Ses 45 ()()()sympathisants
(chiffre fourni par les services allemands
de renseignement) sont toujours
là, parmi les quelque 450 000 immigrés
(et demandeurs d'asile) kurdes en Allemagne,
mais doivent envelopper leurs
activités d'un voile de secret plus épais
encore que d'ordinaire. Après deux
bonnes heures de suspense, un «chauffeur»
apparaît pour aller, toujours sans
une explication, vers une banlieue
HLM de Cologne. Dans un petit appartement,
un grand-père, une jeune
femme et son garçonnet en pyjama finissent
de dîner en regardant le journal "1::
de la télévision turque. «Quelqu'un doit ~
venin>, lance la. mère, éludant toute ~
autre .question par un vag~e: ,:On a '-'Hambourg le 21 mars. Des sympathisants du PKK défilent contre la répression en Turquie.
l'habitude de ne pas savOIr qUI nous '
rend visite.»
Vers 22 heures survient enfin l'invité
mystère: Mustafa Karasu, 42 ans, ancien
leader du PKK dans le chef-lieu
kurde de Diyarbakir, emprisonné en
Turquie de 1979 à 1992 et réfugié en d'enfant,1v1ustafa Kàrasu démontre la
Allemagne depuis 1993. L'entretien se tière riposte du PKK à son interdiction:
déroule dans la chambre du petit, porte «Le gOlll'ernemellf allemalld flellt tOI/-
fermée, sur un ton particulièrement modéré.
«L'Allemagne n'est pas notre enjO;lllr,\
1101/.1 hallIli r et l'amer 1/0.1 ('l'llfres
{le rél/llioll, POl/r le' PKK, .chal/lle aflnemie
», déclare d'emblée Mustafa IJarteli/ellf kllrde est désomwi,l lII/e as-
Karasu. Après le déchaînement de soôatioll et lII/ ('l'lllre de réllllioll.» Si
violences de l'automne, les blocus l'entretien doit se dérouler de façon si
d'autoroutes, les bagarres rangées' «conspirative»etsi Mustafa Karasudit
contre la police et les sacrifices de mi- ne jamais passer deux nuits de suite
litants s'immolant par le feu, la préci- .dans le même appartement, c'est moins
sion n'est pas inutile. A la violence ,par crainte de la police allemande que
kurde, le gouvernement allemand a ré- dès commandos punitifs de l'Etat turc,
pondu parde nouvelles interdictions de 'précise-l-iltoutefois. Après les perquimanifester,
des menaces d'expulsion ,sitions de novembre, la police alledes
fauteurs de troubles et un discou~ ,mande a arrêté peu de militants, et le
va-t-en guerre du héraut de