Bulletin de liaison et d'information - Institut kurde de Paris

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Irak-Kurdistan
Erbil, "capitale" du Kli"rdistan,divisée par les affrontements
interkurdes
par Tollé ARAM
ERBIL (Irak), 1er JU1n (AFP) - Les affrontements qui ont éclaté début mai
entre mouvements kurdes rivaux ont fait d'Erbil, la "capitale" du Kurdistan
irakien, une ville divisée et ont paralysé les institutions autonomes
kurdes.
Erbil est le principal foyer de tension depuis le début des combats entre
l'Union patriotique du Kurdistan (UPK), de Jalal ~alabani, et le Parti
démocratique du Kurdistan (PDK), de Massoud Barzani, qui se partagent le
Kurdistan d'Irak, autonome de fait depuis la fin de la guerre du Golfe en
1991.
Ces combats ont fait plus de 100 morts, selon les responsables des deux
partis.
"Certains quartiers d'Erbil sont sous le contrôle de l'UPK, d'autres sont
tenus par le PDK", affirme Fellah Mohammed, un habitant. "Dans certains cas,
la division n'est pas nette, il y a des secteurs mixtes",ajoute-t-il.
Les habitants vivent dans la psychose que les affrontements, jusqu'à
présent limités et qui ont cessé ces derniers jours, ne s'étendent à toute
la ville. Peu de gens s'aventurent hors des quartiers où ils habitent.
Les combattants armés de l'UPK se sont postés sur les toits des maisons
inhabitees et des immeubles dès le début des combats, et les deux parties
ont renforcé leur arsenal dans leurs permanences.
"Quand les combats éclatent, je ferme la boutique", dit Mahmoud Buhan, un
vendeur de chaussures. Selon lui, un grand nombre de magasins gardent leur
rideau de fer baissé, leurs propriétaires ayant emporté chez eux leur
marchandise. . .
Pourtant, les deux partis rivaux ont mis sur pied un comité spécial à
Erbil pour tenter de résoudre la tension. "Quand des affrontements éclatent,
des voitures sont volées, des gens sont intimidés. Nous nous rendons sur
place pour résoudre les problèmes", dit Arif Taifour, représentant du PDK au
comité.
Les voisins d'Adnan Hamid, un conducteur de bus membre du PDK, sont tous
membres du parti rival, même l'épicier du coin. "Mais je continue à
m'approvisionner chez lui", dit Adnan. "J'~i toujours des amis à l'UPK".
Le bâtiment du "parlement" kurde, non reconnu internationalement, et le
vieux château, perchés sur 'une,colline du centre-ville, ont été occupés par
des combattants de l'UPK dèpuis'début mai. Le siège du parlement a été pillé
par les combattants, comme l'attestent des photos. Depuis, les 105 députés
kurdes ne se réunissent plus. .
Cependant, certaines administrations continuent à tourner au ralenti. "La
plupart des +ministères+ fonctionnent sur le plan opérationnel, mais la
prise de décisions est suspendue", affirme Stafford Clarry, coordinateur de
la ,sécurité pour l'ONU dans la région.
Le "ministre" de l'Education, Nasih Ghafour, membre du PDK, se rend
toujours à son bureau proche du parlement, et également encerclé par l'UPK.
Comme les autres ministres, M. Ghafour a toujours accès aux fonds de son
ministère dans la "banque gouvernementale", et ~rrive à verser leurs
salaires aux enseignants et aux fonctionnaires.
Mais les exemples de coopération entre les deux partis qui se partagent
la plupart des sièges du parlement et du gouvernement du Kurdistan
deviennent plus rares de jour en jour.
ta/at/jmc
AFP /J0024S/010911 JUN.94
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