Bulletin de liaison et d'information - Institut kurde de Paris

REVUE DE PRESSE~PRESS REVIEW~BERHEVOKAÇAPÊ~RIVISTA STAMPA~DENTRO DE LA PRENSA~BASlN ÖZETÎ
23 juillet 1994
.!:!.premier ministre turc à Paris
Mme Ciller cherche l'appui de la France
à sa politique économique
Le premier ministre twc,
Tansu Ciller, a entamé, jeudi
21 juillet au soir, une visite de
deux jOt,lfSà Paris à l'invitation
d'Edouard Balladur. M- CiII.r
devrait chercherle soutien de la
France à son programme de
redressementde l'économieturque
et à sa volonté de rapprochement
aveo l'Union européenne.
ISTANBUL
de notre correspàndante
Derrière le sourire permanent
de MmeCiIler, que la presse turque
dit d'acier, se cache une politicienne
habile et déterminée, qui
dément jusqu'ici les sombres pronostics
de ses détracteurs quant à
sa, longévité aux affaires.
Son maintien comme chef du
gouvernement, à l'issue d'une
année mouvementée à la tête de
la fragile coalition formée par
son Parti de la juste voie (DYP)
et le Parti populaire social-démocrate
(SHP), est cependant l'un
de ses rares succès incontestés.
Au cours de cette période, l'économie
de la Turquie a connu une
crise grave, les rapports sur les
violations des droits de l'homme
se sont multipliés et les islamistes
du Parti de la prospérité (RP)
ont marqué une avance spectaculaire
lors des élections municipales
en mars. Le parti de
MmeCiIler, avec seulement 21 %
des voix, maintient de justesse sa
première place.
Au fil des mois, les iIlusions de
ceux qui avaient cru élire unè
vraie réformiste se sont évanouies.
Sans bäse solide au sein
de son propre parti, MIlIOCiller a
choisi la voie du populisme et le
soutien de l'armée poul' asseoir
son pouvoir. Elle a fait de la lutte
contre !es combattants du PKK,
populaire auprès de la droite
conservatrice, son cheval de
bataille, se prévalant des bilanl!
sanglants des opérations des
forces de sécurité contre le terroris6ie
et rejetant les accusations
de violations des droits de
l'homme portées par de nombreuses
organisations et gouvernements
occidentaux. MIlIOCi11er
a récemment laissé entrevoir la
possibilité de droits culturels
pour les Klirdes - éducation
radio et té1tvÎsion - mais aucun~
mesure concrète n'a pour l'instant
été prise.
L'union douanière
arec J'Europe
L'économie, son domaine, s'est
révélée son plus grand handicap.
La devise nationale a perdu plus
de 50 % de sa valeur depuis janvier.
Toutefois, le programme
. d'austérité annoncé le 5 avril a
reçu l'approbation du Fonds
monétaire international, qui versera
à la Turquie 742 millions de
dolIars sur une période de quatorze
mois. Trois mois après l'entrée
en vigueur de son plan de
redressement, MmeCiller a pu
annoncer quelques résultats positifs
- notamment la réduction du
déficit budgétaire, la stabilisation
de la livre turque et une diminution
de l'inflation mensuelIe -
qui ont. cependant été reçus avec
scepticisme par de nombreux
industriels et plusieurs centaines
de milliers de récents chômeurs.
Les révéiations récentes faites
par la presse sur la fortune de
Mme~iIIer, qui a acquis plusieurs
propnétés aux Etats-Unis, dont
un hôtel et un centre commercial
~'ont pas contribué à sa popuJa:
rIté, surtout à un moment où le
premier ministre exhortait ses
concitoyens, notamment les travaillellr~
en Europe, à placer leur
.confiance dans la monnaie nationale.
Mais, une fois de plus, le
premier ministre s'est tiré de ce
mauvais pas en évitant l'ouverture
d'une enquête parlementaire
sur S'a fortune personnelIe et en
imposant à tous les partis et à
leurs dirigeants d'ouvrir leurs
comptes pour inspection.
A Paris, MmeCiller, qui est
accompagnée du ministre en
charge de l'économie, Aykon
Dogan, ainsi que du ministre des
transports et de responsables du
trésor et du commerce extérieur
doit rencontrer notamment
MM. BaIladur et Juppé. A l'ordre
du jour de leurs discussions
devait figurer l'union douanière
avec l'Europe, prévue en principe
pour la fin 1995, ainsi que
l'échéance plus lointaine d'une
éventueIle adhésion de la Turquie
à l'Union européenne. Les responsables
tUtCSespèrent obtenir
l'appui de la France pour surmonter
leurs difficultés économiques.
Il sera donc question des
investissements français en Turquie,
notamment dans le
domaine de l'automobile. La
question kurde et ceIle des droits
de l'homme figureront également
à l'agenda.
NICOlE POPE
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