Bulletin de liaison et d'information - Institut kurde de Paris

REVUE DE PRESSE-PRESS REVIEW-BERHEVOKA ÇAPÊ-RIVISTA STAMPA-DENTRO DE LA PRENSA-BASIN ÖZETi
LIBÉRATION - 23 juillet 1994
TURQUIE
Tansu Ciller, la «Dame de Fer)) n'a plus la cote
Après un an au gouvernement, l'étoile d'Ankara n'est plus à son firmament. En visite en France,
le Premier ministre turc est très critiquée sur sa politique économique et la gestion du conflit kurde.
londe enveloppée. madame le
Premier ministre affectionne
les tailleurs blancs et les
écharpes flottantes qui peuvent
se transformer en foulards
dans les quartiers populaires
des grandes villes.
Istanbul ou Ankara. gagnés par la vague
islamiste. Là elle commence désormais
ses discours par un claironnant «Dieu
merci. nous sommes musulmans ».
Dans ses interviews à la presse étrangère.
elle répète que «l'intégration à
l'Europe est la meilleure garantie pour
éviter que l'islamisme ne s'installe aux
portes de l'Occident ». Tansu Ciller sait
s' adapter à son public. Elle a un charme
réel. et cette mère de deux enfants porte
a1lègrement ses 51 printemps. Parfaitement
anglophone au point d'irriter certains
de ses concitoyens par l'abondance
des américanismes dans ses
discours. elle séduit aisément ses interlocuteurs
occidentaux.
Première femme chef de gouvernement
de rhistoire de la Turquie. où les
femmes. avec la république de Kemal
Atatürk. obtinrent dix ans avant le
France le droit de vote. elle voudrait incarner
l'image édifiante d'un pays musulman
à 90%. mais laïque ei moderne.
Un pays qui. selon elle. devrait tout naturellement
avoir sa place dans rUnion
européenne. Les autorités turques
comptent beaucoup sur rappui de la
France. désormais premier investisseur
étranger en Turquie avec 19.2% du capitaltotal
investi.
Dans sa visite de quarante-huit heures
à Paris à rinvitation d'Edouard Balladur.
Tansu Ciller souhaiterait en premier
lieu obtenir raide des autorités
françaises à son programme de redressement
économique. :\lais elle espère
surtout un certain soutien politique sur
le« problème du terrorisme». ce qui
dans la phraséologie officielle d'Ankara
signifie la rébellion du PKK (Parti
des travailleurs du Kurdistan). A cause
de cette «sale guerre» (13 000 morts en
dix ans dont 2 700 depuis le début de
l'année) et de la répression menée notamment
dans les treize départements
du sud-est à majorité kurde. les autorités
turques se retrouvent aujourd'hui au
banc des accusés. dans le Conseil de
l'Europe comme dans la CSCE (Conférence
pour le sécurité et la coopération
en Europe). Les gouvernements occidentaux.
dont la France. appellent Ankara
au respect des droits de l'homme
dans la lutte contre le terrorisme et soulignent
leur attachement à l'intégrité
te'intoriale de la Turquie. ~
Tansu Cill~r veut ainsi restaurer la.cré-
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