Bulletin de liaison et d'information - Institut kurde de Paris

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France-Turquie-Patronat
Mme Tansu Ciller demande à l'UE de respecter l'accord d'union douanière
PARIS, 21 juil (AFP) - Le Premier ministre turc Tansu Ciller a demandé
jeudi aux Européens de respecter l'accord qu'ils ont signé avec la Turquie
pour mettre en place une union douanière d'ici la fin 1995.
"Nous nous sommes engagés à appliquer l'accord signé. La question est:
est-ce que les Européens le respecteront", a demandé Mme Ciller qui entamait
devant un parterre d'hommes d'affaires réunis par le CNPF une visite
officielle de trois jours en France.
L'union douanière suscite des inquiétudes dans certains pays européens
qui redoutent une invasion de produits de contrefaçon.
Mme Ciller a insisté sur la nécessité d'intégrer la Turquie dans le club
des pays européens en soulignant qu'elle pouvait représenter un pont entre
pays chrétiens et musulmans. La Turquie est candidate à l'intégration dans
l'Union européenne depuis 1987.
Un dispositif de sécurité important avait été déployé autour de l'hôtel
où se déroulait la réunion. Plusieurs organisations proches des Kurdes
avaient exprimé leur opposition à cette visite.
Le Premier ministre turc a par ailleurs encouragé les entreprises
françaises à participer au programme de privatisation turc qui portera cette
année sur un montant total de 2,5 milliards de dollars (environ 13 milliards
de F).
La France était déjà le premier investisseur étranger en Turquie à la fin
mai 1994 avec 19% du capital total investi. Elle a enregistré en 1993 un
excédent commercial de 1 milliard de dollars (5,3 milliards de F environ)
avec ce pays dont elle est le troisième client, avec 5,2% de ses
exportations et le quatrième fournisseur avec 6% de ses importations.
Mme Ciller rencontrera vendredi le Premier ministre Edouard Balladur et
le ministre des Affaires étrangères Alain Juppé.
cb/ih/ms
AFP /J00245/212025
TURQUIE
Tansu Çiller vient chercher
le soutien de la France
• Ankara a besoin du soutien politique de Paris contre le terrorisme
et l'intégrisme. Et pour l'intégration européenne de la Turquie. Tansu
Çiller mise beaucoup sur la France, devenue premier investisseur.
M ADAMETANSUÇILLER,Premier
ministre turc, arrive aujourd'hui
à Paris pour une visite de
deux jours avec une double mission.
D'abord, elle souhaite le renforcement
des relations économiques
franco-turques, quelque
peu refroidies ces derniers temps.
Ensuite, tâche plus délicate, elle
cherchera le soutien politique de la
France dans le combat qu'elle
mène contre le terrorisme et l'intégrisme,
qui ravagent la Turquie. Et,
partant, l'appui de Paris pour l'intégration
européenne de son pays.
JUL 94
Absents du pays pendant de
longues années, les Français ont
fini par mettre les bouçhées
doubles, investissant massivement
entre 1989 et 1992 en Turquie. A
tel point que, sur cette courte période,
les implantations françaises
ont été multipliées par dix, la
France devenant du coup le premier
investisseur étranger, avec
près de 15 % du total des engagements.
L'an dernier, la France a enregistré
un excédent commercial de
quelque 6 milliards de francs ; elle
est le troisième client de la Turquie
avec 5,2 % de ses exportations et
son quatrième fournisseur avec'6 %
de ses importations. cette période
d'engouement français pour la Turquie
marquait aussi, avec la chute
du mur de Berlin en 1989, le début
de l'éclatement de l'URSS. La'
France, experte du « grand jeu •
russe du XIX' siècle en Asie centrale,
ressentait peut-être l'impor~
tance que pourrait avoir la Turquie
dans cette région, comme au temps
de l'Empire ottoman. « Nous travaillons
à créer les conditions d'in-
La Tribune - 21 juillet 1994
vestissements conjoints dans les
pays qui nous entourent, où vivent
200 millions de turcophones ", expliquait
Tansu Çiller, en décembre
1991, lors d'un passage à Paris -
alors corrime ministre de l'Economie
- à l'occasion d'un séminaire
du Centre français du commerce
extérieur sous le titre : « Turquie,
partenaire de la France •.
Investisseurs étrangers
réticents
Mais cet engouement s'est essoufflé
net l'an dernier. Le retard
que prenait, pour des raisons de
période électorale, le gouvernement
de coalition libérale-sociale
démocrate de Tansu Çiller dans les
nécessaires réformes économiques
qui S'imposaient enfonçait de jour
en jour le pays dans une crise plus
aiguë. Début avril, dès le lendemain
des munidpales, les mesures
vigoureuses prises ont eu un effet
d'électrochoc. Aujourd'hui, de
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