Bulletin de liaison et d'information - Institut kurde de Paris

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ECF0383 4 F 0521 TUR /AFP-MA84
eco.-Tourisme
Le PKK reprend ses attaques contre le tourisme turc
ANKARA, 23 juin (AFP) - Les rebelles kurdes de Turquie ont repris, selon
les autorités d'Ankara, leur offensive contre les intérêts touristiques
turcs, avec deux attentats dans des stations balnéaires qui rappellent leur
campagne de terrorisme de l'an dernier, marquée d'attaques à la bombe et
d'enlèvements.
Le ministre du Tourisme, Abdulkadir Ates, a appelé jeudi la communauté
internationale à une coopération contre le terrorisme. "Le terrorisme n'est
pas seulement le problème de la Turquie mais un problème qui concerne le
monde entier", a-t-il dit.
Les deux derniers attentats, qui ont fait 21 blessés, selon un dernier
bilan donné jeudi par M. Ates, surviennent après une période de calme
relatif d'un mois et demi.
Ces attentats n'ont pas été revendiqués mais les autorités en accusent le
Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK, séparatiste), en lutte armée
depuis 10 ans contre le gouvernement d'Ankara dans le sud-est anatolien à
majorité kurde.
Mardi, le représentant du PKK pour l'Europe, Kani Yilmaz, avait déclaré à
Madrid que le mouvement considérait la Turquie comme "zone de guerre". Il
demandait aux touristes d'éviter de s'y rendre et y dépenser de l'argent
"qui sert à payer des balles utilisées ensuite contre les Kurdes".
Cette nouvelle menace s'est immédiatement concrétisée à Fethiye et à
Marmaris, deux stations balnéaires très fréquentées de la mer Egée
(sud-ouest).
Vingt-et-une personnes, dont 11 étrangers parmi lesquels des
Britanniques, des Allemands et un Autrichien, ont été blessées dans deux
attentats mardi soir dans une cafétéria à Fethiye et mercredi près d'une
plage et dans un parc à Marmaris.
De mars à mai, les poseurs de bombes avaient visé à Istanbul le jardin de
Sainte-Sophie, le Grand Bazar, la place Sultanahmet et un parking proche du
palais de Dolmabahce, tuant une Tunisienne et un Espagnol et blessant sept
Turcs, quatre Espagnols, deux Français, deux Libanais, un Tunisien, un
Allemand et un Néerlandais.
Les derniers attentats pourraient avoir un effet dévastateur sur le
tourisme, déjà affecté par une vague d'annulations après les premières
bombes à Istanbul, estime-t-on dans les milieux spécialisés, sans cependant
chiffrer le manque à gagner. Selon ces milieux, les ventes en Allemagne sont
déjà en baisse de 25% et aux Pays-Bas de 45% par rapport à 1993.
Le ministère du Tourisme se veut malgré tout optimiste et espère
atteindre l'objectif de 4,5 milliards de dollars de revenus du tourisme en
1994, avec 7,5 millions de visiteurs.
Mais les journaux publient depuis plusieurs jours des photos des plages
de la région d'Antalya quasi-désertes. Le ministère et les agences de voyage
ont lancé une campagne de promotion et une centaine de journalistes de la
presse spécialisée étrangère sont actuellement en Turquie.
La Turquie a été le quatrième pays méditerranéen pour le nombre de
touristes en 1992 et 1993 après la France, l'Espagne et l'Italie et devant
la Grèce. Le tourisme représente le quart de ses rentrées de devises
étrangères.
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AFP /J00245/231542 JUN 94
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