Bulletin de liaison et d'information - Institut kurde de Paris

REVUE DE PRESSE~PRESS REVIEW~BERHEVOKA ÇAPÊ~RIVISTA STAMPA~DENTRO DE LA PRENSA~BASIN ÖZETi
L'embargo n'empêche
pas les contacts commerciaux
• L'ONU examine tous les deux mois le respect par Bagdad des conditions
posées par les vainqueurs de la guerre du Golfe. Paris estime que des
It progrès If ont été réalisés su,.l'élimination de l'arsenal irakien.
IEN, dans les résolutions des
RNations unies, n'empêche de.
simples contacts commerciaux
avec l'Irak. » Questionné sur la visite
du CNPF à Bagdad, le QUai
d'Orsay se limite à ce commentaire,
tout en rappelant que, depuis
août 1990, toutes les transactions
avec l'Irak sont frappées
par l'embargo de l'ONU, à l'exception
de celles concernant les
produits de première nécessité.
Des sanctions qui touchent également
les avoirs financiers irakiens
à l'étranger et, surtout, sa
production de pétrole (10. % des
réselVes mondiales).
Le maintien de l'embaq:o est .
réexaminé tous les soixal1t~jours .
par le Conseil de sécutj~é de
l'ONU qui vérifie la bonnè:V(9nté
de Bagdad quant aux CQndi~ns
imposées par les vainqu~rSde
la guerre du Golfe: d'unè'p/~fIi, la
reconnaissance de la solhier:àineté
et des frontières du KowéÏt ;
d'autre part, le sort des ,prisonlIiers
et autres « disparus. koweïtiens,
ainsi que celui des populations
civiles du Kurdistan ou de
la région des marais soumises à
des pressions militaires ; enfin,
l'élimination des armes de destruction
massive (missiles balistiques,
armes chimiques ou bactériologiques,
voire nucléaires)
contrôlée sur le long terme.
L'heure n'est pas à la levée
des sanctions
C'est sur ce dernier chapitre
que Paris, selon le Quai d'Orsay,
reconnaît des « progrès • de la
part de Bagdad. De source diplomatique
française, on fait valoir
que l'Irak a accepté de coopérer
avec la commission spéciale de
contrôle de l'ONU et accepté la
résolution 715 qui fixe précisément
les conditions de ce
contrôle. L'heure n'est pas pour
autant à la levée des sanctions :
« Il reste à tester leur bonne volonté
de manière durable ., précise-t-on
au Quai d'Orsay qui
précise qu'une période probatoire
de six mois est prévue à cet
effet. La fixation du début de
cette période probatoire, préalable
à une levée de l'embargo
pétrolier, ne devrait pourtant pas
être réalisée lors de la prochaine
réunion du Conseil de sécurité, le
18 juillet. A cause notamment de
l'intransigeance de Washington
qui préfère satisfaire ses alliés
koweïtien et saoudien. Début
mai, la dernière tournée dans le
Golfe de Robert Pelletreau, secrétaire
d'Etat adjoint pour le
.Proche-Orient, a été à cet égprd
révélatrice, le responsable américain
ayant réaffirmé que Bagdad
constituait toujours un danger
pour la région et que les sanc-
23. JUIN 1994
IRAK
Les entreprises françaises
pointent le nez à Bagdad
• Une délégation du CNPFse rend aujourd'hui en Irak pour renouer des
contacts commerciaux tombés au plus bas. Le problème de l'embargo
et du gel des avoirs financiers reste un handicap incontournable.
LEST BIEN LOIN le temps où
Iun quotidien de province pouvait
écrire: « Chirac revient d'Irak
les poches qui craquent !.C'était
bien sûr entre 1974 et 1976 ...
Depuis, après de nombreuses
années de relations politiques
et commerciales fructueuses,
l'électro-encéphalogramme
est aujourd'hui quasi plat - du
moins officiellement - entre Paris
et Bagdad.
La visite en catimini d'une délégation
du CNPF en Irak, à l'occasion
d'un déplacement officiel
en Jordanie, est encore significative
du climat de gêne qui entoure
les relations bilatérales
entre les deux capitales. Au siège
de l'organisation patronale, à
Paris, on préfère ne pas apporter
de commentaires sur cette visite
qu'on aurait préféré tenir secrète,
la discrétion dans les affaires
I
étant considérée comme un gage
de succès.
Sur le seul plan commercial, il
I est vrai que le temps semble plus
I
propic:::eaujourd'hui à une reprise
des affaires. Pour ne pas laisser la
place à d'autres, ainsi que le soulignait
récemment Roselyne Bachelot,
présidente de l'association
parlementaire France-Irak:
« Les Américains ont été les derniers
à quitter Bagdad, ils ont été
les premiers à y revenir », s'exclame
la bouillante député RPR
tions devaient être maintenues.
Sur le plan bilatéral, Paris n'entretient
plus de relations diplomatiques
avec Bagdad depuis la
guerre du Golfe. Ce qui n'empêche
pas certains hauts responsables
irakiens, à l'instar de
Tarek Aziz en décembre dernier,
de venir plus ou moins officiellement
en France, ou de rencontrer
à Genève ot1 à New York des di-
de Maine-et -Loire qui estime que
l'embargo frappant l'Irak « ne
sera pas levé tant que les Etats-
Unis n'auront pas eu tous les
contrats ....
Les derniers chiffres des
échanges commerciaux francoirakiens
sont, en tout état de
cause, éloquents (notre tableau) :
de plus de 3 milliards de francs
en 1989, les exportations sont
tombées à 8 millions de francs
l'an dernier, constituées pour la
moitié par « des viandes, de la volaille
et du gibier., précise la Direction
des relations économies
extérieures de Bercy, tandis que
les importations sont au point
mort depuis la guerre du Golfe,
conséquence directe de l'embargo
international (lire ci-dessous).
La visite patronale française
Lea échangea
franco-irakiena
.......
(.. millions de flancs)
~ (........ (...
,Jw.'i;iIWii;\\;ïI?
1990 2.240 2.942
....
plomates français. Mais le Quai
d'Orsay souligne qu'il n'est « pas
envisagé» pour l'instant d'ouvrir
une représentation à Bagdad,
alors que Paris vient d'accepter, il
y a peu, l'installation sous le couvert
du pavillon marocain d'une
« section d'intérêts. irakienne
dans la capitale.
A. B.
entend surtout prendre date,
même si certaines des entreprises
membres de la délégation
(Renault, Citroën, Schneider,
Alcatel, EDF ... ), à l'instar
de quelques autres qui les
ont précédées individuellement,
peuvent espérer signer
des précontrats « subject to
embargo " clause pourtant interdite
par les résolutions des Nations
unies et qui prévoit que le
contrat signé prendra effet à
l'instant même de la levée de
l'embargo.
Il reste toutefois, pour que les
entreprises françaises reviennent
en cour à Bagdad, qu'un geste de
Paris serait le bienvenu concernant
les avoirs financiers irakiens
gelés dans l'Hexagone et estimés
entre 400 et 500 millions de
francs.
Les supporters de la cause irakienne
en France font valoir que
Paris n'a rien à gagner à « être
plus royaliste que le roi • sur ce
terrain et que plusieurs pays occidentaux
ont déjà dégelé ces
avoirs: c'est ainsi le cas de la
Grande-Bretagne et de la Suisse
(pour 120 millions 'de dollars
chacune), de l'Italie (pour environ
16 millions de dollars) ou bien
encore, dès 1991, de l'Espagne,
du Canada ou des pays scandinaves.
ALAIN BARON
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