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Dossier Secteur bancaire 10 ACTIONS BANCAIRES EUROPÉENNES VERS UN RETOUR DES DIVIDENDES? Profi tant d’une prime de risque réduite et d’une réglementation assouplie, les actions bancaires européennes ont démarré l’année en force. Et pour la suite? À court terme, nous tablons sur un ralentissement du rythme de redressement et sur une différenciation plus marquée entre les divers acteurs. À plus long terme, il subsiste, sur la voie de la normalisation des bénéfi ces, un important potentiel de cours. Notre avis reste donc favorable à l’égard du secteur. RUDY DE GROODT, SENIOR EQUITY SPECIALIST Départ en trombe en 2013 Depuis notre retour à une vision positive des banques européennes, mi-2012, ce secteur a déjà accompli une belle progression. Ce n’est pas un hasard si l’amorce de ce mouvement haussier a coïncidé avec l’engagement du président de la BCE, Mario Draghi, de procéder à des rachats conditionnels d’obligations de la périphérie. Après l’injection massive d’emprunts à trois ans à des taux avantageux au pro t des banques, il s’agissait en effet là d’une étape plus cruciale encore pour le revirement du sentiment négatif envers la zone euro. La con ance s’est donc rétablie et les taux longs espagnols et italiens ont pu se détendre. La disparition de la crainte de problèmes de liquidité et l’amélioration des actifs gurant aux bilans des banques ont induit une réduction substantielle du coût du capital. Réduction qui a, à son tour, fait vigoureusement remonter les cours des actions bancaires. Après une hausse de 23% en 2012, les banques européennes ont vu ce mouvement s’accélérer encore en janvier 2013. Avec un gain de cours de 6%, le secteur bancaire européen s’installe dans le peloton boursier de tête. Évolution du secteur bancaire européen sur les 12 derniers mois (indice STOXX Europe Banks) 180 170 160 150 140 130 120 110 01.02.12 01.04.12 01.06.12 01.08.12 01.10.12 01.12.12 01.02.13 Source: Bloomberg
Potentiel haussier plus limité et plus sélectif Mais que nous réserve encore 2013, à présent que pas mal d’actions bancaires se sont déjà taillé une belle avance sur l’ascension attendue pour cette année? La première grande phase, amorcée mi-2012, était un mouvement de rattrapage, largement suivi, partant de niveaux de valorisation très faibles (toutes les banques ont grimpé, indépendamment de la rentabilité). La deuxième phase – dans laquelle nous nous trouvons aujourd’hui – se caractérise par un parcours toujours positif, mais plus sélectif. Pour l’instant, le secteur bancaire européen cote environ à 1x la valeur comptable tangible et présente un rapport cours/béné ce de 10. Pour le secteur, nous tablons encore pour 2013 sur une hausse moyenne de quelque 7%. Les mieux positionnées sont surtout les banques qui, après la première hausse, af chent toujours un écart positif entre la rentabilité attendue des capitaux propres tangibles et le rapport cours/valeur comptable tangible. Nous pensons en particulier aux actions bancaires du Benelux et de France, auxquelles s’ajoutent certains banquiers britanniques et suisses. Moteurs pour 2013 Les banques ont mis en œuvre des moyens radicaux au quatrième trimestre 2012. Tant la réduction accélérée des actifs (deleveraging dans le jargon nancier) que la rationalisation des activités (en particulier pour les banques d’affaires) sont remarquables. Ces opérations s’accompagnent de charges exceptionnelles (un élément négatif, donc), mais améliorent le positionnement des banquiers concernés pour 2013 du fait de leur ef cacité retrouvée. De plus, ces mesures renforcent la position de capital selon les normes Bâle 3. Quels sont donc les principaux moteurs du potentiel haussier en 2013? Une stabilisation, voire une légère augmentation de la marge d’intérêt nette – dif cile, mais possible moyennant une nouvelle tari cation des produits – serait une aubaine; un premier élément favorable à cet égard est la réduction des coûts de - nancement grâce à la détente intervenue sur le marché interbancaire. En plus d’inspirer con ance, le fait qu’une série de banques soient déjà en mesure de rembourser les emprunts à trois ans bon marché de la BCE est également le signe d’une normalisation. Certaines banques parviennent d’ores et déjà à se nancer sur le marché interbancaire à moindre coût qu’auprès de la BCE. Par ailleurs, les charges pour les crédits de mauvaise qualité ont diminué. En n, nous citerons également l’impact positif des économies de coûts réalisées i Bon à savoir • Valeur comptable tangible: la valeur comptable d’une entreprise s’obtient en divisant le chiffre des fonds propres (valeur des actifs déduction faite des dettes) par le nombre d’actions en circulation. La valeur comptable tangible est une donnée plus prudente car elle ne prend en compte que les actifs réels de la société. Elle ne tient dès lors pas compte du goodwill (suppléments de prix souvent payés pour des acquisitions sur base de facteurs non matériels comme la valeur de la marque ou du portefeuille de clients). • Rapport cours/bénéfi ce: indicateur très souvent utilisé pour déterminer si une action est correctement évaluée. Il s’obtient en divisant le cours boursier par le bénéfi ce par action. Au plus faible est ce rapport, meilleur marché est l’action. • Capitaux propres tangibles: capitaux propres hors actifs fi xes immatériels. • Cours/valeur comptable tangible: ce rapport s’obtient en divisant le cours boursier de l’action par la valeur comptable tangible de l’entreprise. Au plus faible est ce rapport, meilleur marché est l’action. ou annoncées, qui porteront leurs fruits à partir de cette année. Ces économies de coûts, l’un des rares éléments sur lesquels la direction des banques peut exercer un contrôle, devront aider à compenser les effets néfastes de la crise économique. De la marge pour des dividendes? Si au cours des quatre dernières années, les banques européennes s’efforçaient surtout de se conformer à la réglementation renforcée de Bâle 3 et à ses exigences en termes de capital, de liquidité et de levier, il semble que nous assistions depuis peu à un revirement. Le récent assouplissement, en particulier, et le rallongement des règles de liquidité à court terme (30 jours) constituent un tournant important. Nous avons l’impression que le pic de la réglementation de Bâle 3 est derrière nous. Mieux encore, après la bouffée d’oxy- 11
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