actions et obligations financières sous la loupe - BNP Paribas Fortis
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ACTUALITÉ, TENDANCES ET ANALYSES DES MARCHÉS FINANCIERS<br />
4 ème ANNÉE • N° 2 • FÉVRIER 2013<br />
RÉDACTION CLÔTURÉE LE 11 FÉVRIER 2013<br />
LA FORCE RETROUVÉE DE L’EURO<br />
Menace potentielle pour l’harmonie européenne…<br />
SECTEUR AUTOMOBILE EUROPÉEN<br />
Mêmes catalyseurs <strong>et</strong> mêmes problématiques qu’en 2012<br />
SHOPPING SUR LE MARCHÉ DES FONDS<br />
Comment évaluer une performance <strong>et</strong> quelles questions se poser?<br />
SECTEUR<br />
BANCAIRE<br />
ACTIONS ET OBLIGATIONS FINANCIÈRES<br />
SOUS LA LOUPE
2<br />
Communication Mark<strong>et</strong>ing*<br />
Invest News est une publication<br />
de <strong>BNP</strong> <strong>Paribas</strong> <strong>Fortis</strong> SA.<br />
<strong>BNP</strong> <strong>Paribas</strong> <strong>Fortis</strong> SA est soumis en<br />
qualité d’établissement de crédit de<br />
droit belge au contrôle prudentiel de<br />
<strong>la</strong> Banque Nationale de Belgique ainsi<br />
qu’au contrôle en matière de protection<br />
des investisseurs <strong>et</strong> des consommateurs<br />
de l’Autorité des services <strong>et</strong> marchés<br />
fi nanciers (FSMA).<br />
<strong>BNP</strong> <strong>Paribas</strong> <strong>Fortis</strong> SA est inscrit<br />
comme agent d’assurances <strong>sous</strong> le<br />
n° FSMA 25879 A <strong>et</strong> agit en qualité<br />
d’intermédiaire d’AG Insurance SA.<br />
Editeur responsable:<br />
Francis Peene (1QB3A),<br />
<strong>BNP</strong> <strong>Paribas</strong> <strong>Fortis</strong> SA, Montagne du<br />
Parc 3, 1000 Bruxelles<br />
Rédactrice en chef:<br />
Dominique Gehu<br />
Coordination:<br />
Dries Vanvinckenroye<br />
Ont participé à <strong>la</strong> réalisation<br />
de c<strong>et</strong>te édition:<br />
Rudy De Groodt, Carl Jacobs,<br />
Philippe Masson,<br />
Sadok Moussa-Djarrara,<br />
Geert Ruysschaert, A<strong>la</strong>in Servais,<br />
Sandra Vandersmissen,<br />
Stefan Van Geyt, Kristof Wauters.<br />
Concept:<br />
une entité de<br />
Sanoma Magazines Belgium sa<br />
Art Director: Steven Depaeme<strong>la</strong>ere<br />
Graphiques: Bloomberg, FactS<strong>et</strong>,<br />
<strong>BNP</strong> <strong>Paribas</strong> <strong>Fortis</strong><br />
Photos: Corbis<br />
SOMMAIRE<br />
03. ÉDITORIAL<br />
Succès d’équipe<br />
04. APERÇU DES MARCHÉS<br />
L’euro-star, une menace pour le rally boursier?<br />
DOSSIER: SECTEUR BANCAIRE<br />
09. Le secteur bancaire sur <strong>la</strong> voie de <strong>la</strong><br />
normalisation<br />
10. Actions bancaires européennes:<br />
vers un r<strong>et</strong>our des dividendes?<br />
13. Obligations des institutions nancières:<br />
pour tous les goûts<br />
16. MARCHÉS DES ACTIONS<br />
Secteur automobile européen: GPS 2013<br />
18. NOUVEAU PRODUIT STRUCTURÉ<br />
<strong>BNP</strong> PARIBAS FORTIS FUNDING (LU)<br />
RUNNER NOTE LOOKBACK 2016<br />
21. GESTION DE PORTEFEUILLE<br />
Comment choisir le bon fonds?<br />
* Le présent document est une communication<br />
mark<strong>et</strong>ing. Il n’a dès lors pas été é<strong>la</strong>boré con -<br />
for mément aux dispositions re<strong>la</strong>tives à <strong>la</strong><br />
promotion de l’indépendance de <strong>la</strong> recherche<br />
en investissements <strong>et</strong> n’est pas soumis aux<br />
règles prohibant l’exécution de trans<strong>actions</strong><br />
avant <strong>la</strong> diffusion de <strong>la</strong> recherche en investissements.<br />
L’information contenue dans le<br />
présent document ne constitue pas du conseil<br />
en investissement. Pour plus d’informations<br />
sur les risques liés aux types d’instrument<br />
nancier dont traite le présent document,<br />
veuillez vous référer à notre ”Brochure<br />
d’information – Instruments nanciers” dis -<br />
po nible dans toute agence <strong>BNP</strong> <strong>Paribas</strong> <strong>Fortis</strong>.<br />
Avant de prendre une décision d’inves tissement,<br />
il est recommandé à tout investisseur<br />
de véri er si c<strong>et</strong> investissement est approprié<br />
compte tenu, notamment, de ses connaissances<br />
<strong>et</strong> de son expérience en matière nancière,<br />
de ses objectifs d’investissement <strong>et</strong> de sa situation<br />
nancière <strong>et</strong>, s’il le souhaite, de demander<br />
conseil à un spécialiste de <strong>BNP</strong> <strong>Paribas</strong> <strong>Fortis</strong>.
éditorial<br />
Succès d’équipe<br />
Vous arrive-t-il de passer un dimanche après-midi pluvieux confortablement installé devant <strong>la</strong><br />
télé, à regarder une course de Formule 1? à 25 ans, Sebastian V<strong>et</strong>tel est devenu le plus jeune triple<br />
champion du monde de l’histoire de <strong>la</strong> F1.<br />
Mais avez-vous une idée du nombre de personnes qui s’affairent autour d’un coureur automobile<br />
dans l’espoir de le voir gagner un jour? Certaines écuries comptent jusqu’à 400 personnes. Et<br />
toutes contribuent au succès, des ingénieurs qui s’occupent de régler le moteur (un bijou d’un demimillion<br />
de dol<strong>la</strong>rs pour quelques milliers de kilomètres) à l’équipe des types dont <strong>la</strong> mission est de changer les pneus<br />
en trois secondes (gageons qu’une autre équipe s’entraîne déjà à le faire en deux secondes, pour <strong>la</strong> prochaine saison).<br />
Imaginez que vous êtes au vo<strong>la</strong>nt de ce bolide. Êtes-vous déterminé à gagner <strong>la</strong> course coûte que coûte ou, à tout le<br />
moins, à arriver dans les premiers? Ou entendez-vous plutôt passer <strong>la</strong> ligne d’arrivée sans dégâts ni blessures? Basculez<br />
maintenant au vo<strong>la</strong>nt de votre portefeuille de p<strong>la</strong>cements. Raisonnez-vous de <strong>la</strong> même manière? Êtes-vous<br />
du genre à discuter par radio avec les spécialistes à <strong>la</strong> base (ce qui se fait probablement en permanence durant une<br />
course) pour adapter vous-même votre stratégie ou préférez-vous plutôt passer carrément sur pilote automatique?<br />
Selon les spécialistes de <strong>la</strong> Formule 1, toute <strong>la</strong> différence peut tenir à <strong>la</strong> vitesse <strong>et</strong> à <strong>la</strong> pertinence de <strong>la</strong> réaction conjointe<br />
du pilote <strong>et</strong> de son équipe, face aux flux d’informations qui ne cessent d’arriver.<br />
Pour atteindre votre objectif, une équipe de plus de 100 professionnels est prête à vous épauler, vous <strong>et</strong> votre bolide.<br />
Et pour c<strong>et</strong>te nouvelle saison qui commence, nous entrevoyons déjà quelques tendances porteuses: profiter de <strong>la</strong><br />
force de l’euro pour investir dans d’autres devises, étudier différentes manières d’aborder le marché obligataire dans<br />
son ensemble, envisager les <strong>actions</strong> <strong>et</strong> surtout ne pas hésiter à changer les pneus en fonction<br />
de <strong>la</strong> météo.<br />
Conflits d’intérêts<br />
Il peut exister des conflits d’intérêts dans le chef de <strong>BNP</strong> <strong>Paribas</strong> <strong>Fortis</strong> SA <strong>et</strong> ses sociétés liées à <strong>la</strong> date<br />
de rédaction du présent document. Des règles de comportement <strong>et</strong> procédures internes, spécifiques, sont<br />
é<strong>la</strong>borées à c<strong>et</strong> eff<strong>et</strong>. Ces codes de conduite <strong>et</strong> les mentions des conflits d’intérêts éventuels dans le chef<br />
de <strong>BNP</strong> <strong>Paribas</strong> <strong>Fortis</strong> SA <strong>et</strong> ses sociétés liées sont disponibles sur http://disclosures.bnpparibasfortis.com<br />
<strong>et</strong>, en ce qui concerne le groupe <strong>BNP</strong> <strong>Paribas</strong>, sur http://eqd.bnpparibas.com/compliance/index.aspx.<br />
Vous pouvez également obtenir c<strong>et</strong>te information via votre personne de contact.<br />
Car le circuit risque de s’avérer sinueux <strong>et</strong> glissant (pensez aux diverses<br />
échéances électorales qui s’annoncent en Europe). La clé du<br />
succès résidera dans une préparation optimale, <strong>et</strong> en ce<strong>la</strong>, notre<br />
équipe peut aussi vous aider.<br />
Bonne lecture,<br />
Stefan Van Geyt,<br />
director investment services<br />
Engagement des analystes<br />
Les personnes nommément désignées comme les auteurs des textes re<strong>la</strong>tifs aux <strong>actions</strong> individuelles<br />
présentées certifient:<br />
1. que toutes les opinions exprimées dans le rapport de recherche reflètent précisément les opinions<br />
personnelles des auteurs concernant les instruments financiers <strong>et</strong> les ém<strong>et</strong>teurs concernés; <strong>et</strong><br />
2. qu’aucune partie de leur rémunération n’a été, n’est ou ne sera, directement ou indirectement, liée aux<br />
recommandations ou aux opinions spécifiques exprimées dans le rapport de recherche.<br />
3
Aperçu des marchés<br />
4<br />
Qui aurait osé l’espérer? Si les marchés fi nanciers ont<br />
déjà fait un gagnant c<strong>et</strong>te année, c’est bien l’euro. Et oui,<br />
notre monnaie unique, celle dont les analystes anglosaxons<br />
avaient pratiquement déjà signé le certifi cat de<br />
décès, il y a un an. Aujourd’hui, l’euro <strong>la</strong>isse derrière lui<br />
pour ainsi dire toutes les autres devises, y compris le<br />
franc suisse, supposé imprenable. Non que Zürich s’en<br />
p<strong>la</strong>igne. Une devise un peu plus faible facilite tout de<br />
même <strong>la</strong> tâche des exportateurs dans une conjoncture<br />
économique diffi cile comme <strong>la</strong> nôtre. C’est également<br />
l’avis des autres pays. Souvent, les exportations doivent<br />
en eff<strong>et</strong> compenser le ma<strong>la</strong>ise qui règne sur le marché<br />
domestique. Nombre de pays mènent une politique<br />
active visant à affaiblir leur devise. Les Américains sont<br />
sans aucun doute les champions dans c<strong>et</strong>te discipline.<br />
En termes re<strong>la</strong>tifs, leur économie se porte n<strong>et</strong>tement<br />
mieux que celle du Japon ou de l’Europe, mais ce<strong>la</strong> n’a<br />
pas empêché le dol<strong>la</strong>r de pâlir. À quoi est-ce dû?<br />
L’eurostar<br />
MENACE POUR LE RALLY BOURSIER?<br />
La vigueur de l’euro ternit quelque peu les<br />
p<strong>la</strong>cements libellés dans d’autres devises. Mais<br />
elle a également ses avantages. Elle perm<strong>et</strong><br />
d’acquérir à des prix inférieurs toute une série de<br />
p<strong>la</strong>cements intéressants. Les bourses du monde<br />
entier n’ont rien perdu de leur attrait, même si le<br />
rally des six derniers mois est promis à une pause.<br />
i<br />
GEERT RUYSSCHAERT, SENIOR STRATEGIST<br />
Le saviez-vous?<br />
La Fed fête ses 100 ans c<strong>et</strong>te année. En 1836, le président<br />
Andrew Jackson avait supprimé <strong>la</strong> banque centrale. En<br />
recréer une n’a pas été une mince affaire. Les républicains<br />
trouvaient qu’une banque centrale avait un côté<br />
singulièrement ang<strong>la</strong>is. Les démocrates ne vou<strong>la</strong>ient pas<br />
désavouer leur premier président élu. Il faudra attendre<br />
décembre 1913 pour que le Federal Reserve Act crée <strong>la</strong><br />
Réserve fédérale, alias <strong>la</strong> “Fed”.<br />
La politique monétaire aux États-Unis<br />
De toutes les banques centrales, <strong>la</strong> palme de l’inventivité<br />
revient à <strong>la</strong> Réserve fédérale (Fed) lorsqu’il s’agit de trouver<br />
des astuces monétaires pour garder le contrôle de<br />
<strong>la</strong> devise propre (en l’occurrence le dol<strong>la</strong>r). C<strong>et</strong>te action<br />
cadre dans une stratégie plus vaste dont le but est de<br />
soutenir l’économie nationale. Le président de <strong>la</strong> banque<br />
centrale américaine, Ben Bernanke, est un expert de <strong>la</strong>
Évolution des taux directeurs de <strong>la</strong> BCE <strong>et</strong> de <strong>la</strong> Fed américaine<br />
sur les 10 dernières années<br />
6<br />
5<br />
4<br />
3<br />
2<br />
1<br />
— TAUX REFI DE LA BCE<br />
— TAUX DES FED FUNDS<br />
0<br />
07.02.03 07.02.05 07.02.07 07.02.09 07.02.11 07.02.13<br />
Source: Bloomberg<br />
Grande Dépression des années trente aux États-Unis.<br />
Selon lui, <strong>la</strong> politique monétaire restrictive de l’époque<br />
est en partie responsable de l’ampleur prise par <strong>la</strong> crise.<br />
Et c’est ce piège qu’il veut aujourd’hui éviter en optant<br />
pour une politique extrêmement souple. Le taux d’intérêt<br />
à court terme est maintenu à 0,25%, tandis que le<br />
taux à long terme est mis <strong>sous</strong> pression par le biais<br />
d’achats massifs (85 milliards USD par mois) d’<strong>obligations</strong><br />
d’État <strong>et</strong> d’emprunts hypothécaires. La faiblesse<br />
des taux d’intérêt doit perm<strong>et</strong>tre aux États-Unis de<br />
continuer à supporter le fardeau de leur d<strong>et</strong>te publique<br />
colossale, tout en offrant à l’économie américaine un<br />
accès aisé à des capitaux bon marché. Capitaux qui<br />
peuvent être empruntés pour investir ou pour consommer,<br />
<strong>et</strong> qui contribuent ainsi à faire tourner l’écono-<br />
Le saviez-vous?<br />
À 230% du PIB, <strong>la</strong> d<strong>et</strong>te publique nippone est<br />
déjà <strong>la</strong> plus élevée au monde. Et <strong>la</strong> politique de<br />
re<strong>la</strong>nce ultra-volontariste du gouvernement<br />
risque fort de <strong>la</strong> faire exploser. Pour stimuler<br />
<strong>la</strong> croissance, Shinzo Abe entend <strong>la</strong>ncer un<br />
programme de dépenses publiques colossal,<br />
de 20.200 milliards de yens (soit 175 milliards<br />
d’euros). Comme <strong>la</strong> d<strong>et</strong>te est détenue à 93%<br />
par les Japonais, c<strong>et</strong>te fa<strong>la</strong>ise fi scale ne<br />
constitue pas un réel danger pour l’instant.<br />
Mais si l’épargne des Japonais se m<strong>et</strong> à<br />
fondre, ce sera une autre histoire.<br />
i<br />
mie. Et le succès est au rendez-vous. À l’article de <strong>la</strong><br />
mort pendant de longues années, le marché immobilier<br />
semble trouver un second souffl e <strong>et</strong> le taux de chômage<br />
diminue peu à peu.<br />
Pas de revirement en vue<br />
Un instant, les marchés ont pu penser que <strong>la</strong> Fed al<strong>la</strong>it<br />
c<strong>et</strong>te année durcir quelque peu sa politique monétaire.<br />
Mais Ben Bernanke a profi té d’une déception créée par<br />
le taux de croissance pour couper court à c<strong>et</strong>te illusion.<br />
Et pourtant, ce taux de croissance n’était même pas si<br />
mauvais qu’on pourrait le croire, se caractérisant surtout<br />
par une réduction substantielle des dépenses militaires<br />
<strong>et</strong> des stocks. En revanche, <strong>la</strong> demande émanant<br />
des consommateurs <strong>et</strong> des entreprises a évolué dans<br />
<strong>la</strong> bonne direction. Offi ciellement, <strong>la</strong> Fed attendra pour<br />
durcir sa politique que le taux de chômage soit inférieur<br />
à 6,5% (venant de 7,9% aujourd’hui) ou que l’infl ation<br />
dépasse les 2,5%. Mais provisoirement, ce<strong>la</strong> n’en prend<br />
pas le chemin.<br />
Le Japon fait à nouveau tourner <strong>la</strong> p<strong>la</strong>nche<br />
à bill<strong>et</strong>s<br />
Le Japon va lui aussi faire tourner <strong>la</strong> p<strong>la</strong>nche à bill<strong>et</strong>s<br />
pour extirper son économie du marasme. Si le pays<br />
recourt traditionnellement à ce moyen, il le fait d’une<br />
manière tellement irrésolue que ces interventions n’ont<br />
quasiment jamais l’eff<strong>et</strong> escompté. Pour le nouveau<br />
gouvernement Abe, ce résultat espéré est une infl ation<br />
de 2% <strong>et</strong> un yen plus faible. C’est à <strong>la</strong> banque centrale<br />
qu’il revient d’œuvrer à c<strong>et</strong> objectif, <strong>sous</strong> <strong>la</strong> houl<strong>et</strong>te<br />
d’un nouveau gouverneur. Jusqu’ici, les Japonais avaient<br />
l’habitude de voir baisser les prix sans cesse. Le phénomène<br />
est connu <strong>sous</strong> le nom de “défl ation”. En créant<br />
à nouveau l’infl ation, le Premier ministre Shinzo Abe<br />
espère inciter <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion à consommer au lieu d’accumuler<br />
son argent.<br />
Quant au yen plus faible, son rôle serait de favoriser<br />
les exportations, même s’il gonfl e également les prix à<br />
l’importation. Et le Japon est un gros importateur, peu<br />
fourni comme il l’est en matières premières <strong>et</strong> combustibles.<br />
Les objectifs d’infl ation fi xés peuvent également<br />
avoir des eff<strong>et</strong>s secondaires peu sympathiques. S’ils<br />
induisent une hausse des taux d’intérêt, ils pourraient<br />
faire s’envoler les charges d’intérêts sur l’immense<br />
d<strong>et</strong>te publique (qui représente plus de 230% de l’économie<br />
japonaise). Reste à espérer que c<strong>et</strong> eff<strong>et</strong> sera<br />
compensé par une forte accélération de <strong>la</strong> croissance<br />
économique. Dans le cas contraire, <strong>la</strong> solution risque de<br />
ne faire qu’aggraver le problème.<br />
5
Aperçu des marchés<br />
6<br />
Prudence en Europe<br />
Si les États-Unis <strong>et</strong> le Japon ont l’intention de tirer leur<br />
économie de l’impasse en menant une politique monétaire<br />
créative <strong>et</strong> ultrasouple, <strong>la</strong> Banque centrale européenne<br />
(BCE) se montre à c<strong>et</strong> égard beaucoup plus prudente.<br />
Depuis <strong>la</strong> fin de l’opération LTRO, il y a près d’un<br />
an, elle n’a en fait presque plus fait tourner <strong>la</strong> p<strong>la</strong>nche<br />
à bill<strong>et</strong>s. Elle envisage toutefois de le faire si l’Italie ou<br />
l’Espagne venait à ne plus pouvoir lever de capitaux sur<br />
le marché à des taux d’intérêt raisonnables. Mais ce<br />
n’est pas le cas pour l’instant. Les deux pays hésitent<br />
d’ailleurs à solliciter l’aide de <strong>la</strong> BCE. Car dans ce cas,<br />
ils hériteraient en prime de l’Europe dans le rôle de <strong>la</strong><br />
belle-mère intrusive.<br />
Ephémère<br />
Provisoirement, <strong>la</strong> BCE ne fait donc rien, ce qui contraste<br />
avec l’hyperactivité de ses collègues américaine <strong>et</strong> nippone.<br />
C<strong>et</strong>te situation fait grimper l’euro <strong>et</strong> baisser le yen<br />
<strong>et</strong> le dol<strong>la</strong>r. De plus, ce dernier est le point de repère<br />
pour nombre d’autres devises, de sorte que l’on voit<br />
aussi ces dernières s’affaiblir par rapport à l’euro. Toute<br />
<strong>la</strong> question est de savoir combien de temps ce<strong>la</strong> peut<br />
durer? Pas très longtemps, à notre avis. L’euro était<br />
déjà trop cher pour certains pays de <strong>la</strong> zone euro, <strong>et</strong><br />
“Le pire qui puisse arriver à l’Italie serait de r<strong>et</strong>omber dans<br />
une crise politique qui briserait l’é<strong>la</strong>n des réformes engagées<br />
par Mario Monti. Ce risque, <strong>la</strong> Botte le doit ironiquement à<br />
Berlusconi que les marchés financiers ont chassé du pouvoir en<br />
novembre 2011.” Nico<strong>la</strong>s Barré (Les Echos)<br />
c<strong>et</strong>te situation ne s’est donc pas arrangée ces dernières<br />
semaines. Si l’euro ne veut pas à nouveau s’ériger en<br />
pomme de discorde semant <strong>la</strong> zizanie entre les pays<br />
forts <strong>et</strong> les pays faibles, il devra céder du terrain.<br />
Comment exploiter <strong>la</strong> force de l’euro<br />
Étant donné que <strong>la</strong> vigueur de l’euro n’est pas faite pour<br />
durer, l’investisseur peut profiter de l’occasion pour diversifier<br />
ses p<strong>la</strong>cements vers d’autres devises. Il vaut par<br />
exemple <strong>la</strong> peine d’envisager l’acquisition d’<strong>obligations</strong><br />
des pays émergents émises en devises locales ou d’<strong>obligations</strong><br />
en dol<strong>la</strong>rs d’entreprises des pays émergents. Les<br />
investisseurs en <strong>actions</strong> peuvent pour leur part envisager<br />
des positions en <strong>actions</strong> américaines ou des pays<br />
émergents. Notre préférence va surtout aux entreprises<br />
qui anticipent sur les besoins croissants de <strong>la</strong> nouvelle<br />
c<strong>la</strong>sse moyenne qui se développe dans ces pays.<br />
Nouveau cycle d’investissement<br />
En Occident, notre attention va surtout au comportement<br />
des entreprises en matière de dépenses. Ces<br />
dernières années, elles étaient très prudentes, accumu<strong>la</strong>nt<br />
les liquidités, différant les investissements<br />
<strong>et</strong> sabrant dans les coûts. Mais que vont-elles faire à<br />
présent que l’aversion au risque s’estompe en partie?<br />
Dans quoi vont-elles investir? Nous sommes d’avis<br />
qu’elles peuvent toujours améliorer considérablement<br />
leur productivité en réalisant une meilleure intégration<br />
des technologies de l’information <strong>et</strong> d’Intern<strong>et</strong> dans <strong>la</strong><br />
gestion d’entreprise.<br />
Le débat de l’énergie reste crucial également. Nous<br />
voyons dans ce domaine naître une dualité. Les États-<br />
Unis tirent pleinement profit de <strong>la</strong> faiblesse des prix de<br />
l’énergie rendue possible par l’exploitation des réserves<br />
autrefois inaccessibles de gaz <strong>et</strong> de pétrole de schiste.<br />
Dans le reste du monde, les prix de l’énergie restent<br />
élevés. Une gestion efficace de l’énergie est donc de<br />
mise. Les entreprises qui offrent des solutions dans ce<br />
domaine ont de belles perspectives de croissance.<br />
Un parcours sinueux<br />
Bien que les marchés d’<strong>actions</strong> disposent d’un potentiel<br />
alléchant, nous ne pouvons pas nous attendre à une<br />
ascension en ligne droite. Les obstacles sont pour ce<strong>la</strong><br />
encore trop nombreux. Les scandales de corruption en<br />
Espagne <strong>et</strong> les élections légis<strong>la</strong>tives en Italie pourront<br />
encore semer l’agitation dans les semaines à venir. Il y<br />
a trois mois, on pensait Berlusconi perdu pour <strong>la</strong> politique.<br />
Aujourd’hui, il menace de rendre <strong>la</strong> politique italienne<br />
encore plus imprévisible qu’elle ne l’est déjà.
Nous sommes néanmoins toujours d’avis que l’Europe<br />
a créé en 2012 les instruments qui lui perm<strong>et</strong>tront de<br />
conjurer à court terme les crises de liquidité. Sur le<br />
p<strong>la</strong>n économique, l’hiver sévit toujours, mais le froid est<br />
moins piquant qu’il y a un an. Les p<strong>la</strong>cements risqués<br />
comme les <strong>actions</strong> doivent pouvoir tirer profi t de c<strong>et</strong>te<br />
tendance. Les secteurs qui ont été évités ces dernières<br />
années, parce qu’ils étaient jugés trop risqués, peuvent<br />
à présent combler leur r<strong>et</strong>ard. Les <strong>actions</strong> bancaires<br />
sont les premières candidates à c<strong>et</strong>te remontée. Elles<br />
seront les meilleures grimpeuses lorsque les bourses<br />
ont le vent en poupe, mais ce sont aussi elles qui essuieront<br />
les plus lourdes pertes en cas de revers.<br />
Faits marquants au niveau des portefeuilles en gestion discrétionnaire<br />
Période de mi-janvier à début février 2013<br />
Le premier mois de l’année,<br />
bon indicateur de <strong>la</strong> tendance 2013?<br />
Sans vouloir m<strong>et</strong>tre <strong>la</strong> charrue avant les bœufs, ce début<br />
d’année plutôt agité sur les marchés, pourrait livrer<br />
quelques enseignements intéressants.<br />
Euro superstar<br />
Particulièrement surprenante, <strong>la</strong> force de l’euro a pesé<br />
sur <strong>la</strong> performance des portefeuilles. Même si nous<br />
avons réduit signifi cativement leur exposition à l’évolution<br />
des devises à partir de juill<strong>et</strong> 2012, les portefeuilles<br />
restent, <strong>et</strong> c’est une forte conviction, <strong>la</strong>rgement diversifi<br />
és sur le p<strong>la</strong>n des devises. Toute faiblesse importante<br />
de certaines devises, comme le dol<strong>la</strong>r ou les monnaies<br />
émergentes, sera analysée pour éventuellement renforcer<br />
certaines positions dans les portefeuilles.<br />
Taux: amorce d’une remontée<br />
La faiblesse constatée sur le marché obligataire est, par<br />
contre, n<strong>et</strong>tement moins surprenante. Largement anticipée,<br />
<strong>la</strong> remontée des taux sur <strong>la</strong> partie longue des emprunts<br />
d’États <strong>et</strong> des <strong>obligations</strong> d’entreprises de qualité<br />
se fait déjà bien sentir dans <strong>la</strong> valorisation de ces marchés.<br />
Dans ce contexte moins propice aux <strong>obligations</strong> de<br />
qualité, notre préférence pour le segment High Yield, <strong>la</strong><br />
d<strong>et</strong>te émergente <strong>et</strong> les <strong>obligations</strong> convertibles ainsi que<br />
<strong>la</strong> recherche de fonds obligataires très fl exibles consti-<br />
Évolution comparée du marché é<strong>la</strong>rgi des <strong>actions</strong> <strong>et</strong> du secteur<br />
bancaire de <strong>la</strong> zone euro depuis <strong>la</strong> détente de l’aversion pour le<br />
risque en juill<strong>et</strong> 2012 (données rebasées à 100 au 07.07.2012)<br />
160<br />
140<br />
120<br />
100<br />
— INDICE EURO STOXX 500<br />
— INDICE EURO STOXX BANKS E (PRICE)<br />
80<br />
07.07.12 07.08.12 07.09.12 07.10.12 07.11.12 07.12.12 07.01.13 07.02.13<br />
Source: Bloomberg<br />
tuent notre réponse face à une tendance appelée à se<br />
prolonger.<br />
Actions: toujours positivement orientées<br />
Janvier a été plutôt favorable aux <strong>actions</strong>, <strong>et</strong> en particulier<br />
aux <strong>actions</strong> européennes, tenant compte de l’impact<br />
négatif du change pour les autres marchés. Stratégiquement,<br />
nous continuons à renforcer progressivement<br />
l’exposition des portefeuilles aux <strong>actions</strong> européennes.<br />
Ces dernières conservent un potentiel d’appréciation<br />
supplémentaire par rapport à leurs homologues américaines<br />
qui fl irtent avec leur somm<strong>et</strong> historique. Pour les<br />
portefeuilles en valeurs individuelles, nous renforçons,<br />
d’un point de vue sectoriel, les positions en valeurs bancaires<br />
qui offrent, en termes de valorisation, un potentiel<br />
parmi les plus élevés. Nous prenons en contrepartie des<br />
bénéfi ces sur le secteur voisin de l’assurance.<br />
Nos positions en liquidités sont extrêmement faibles. Le<br />
challenge du moment réside donc dans le fi nancement<br />
des nouvelles positions en <strong>actions</strong>. Des choix diffi ciles<br />
doivent être faits, guidés par le potentiel d’appréciation<br />
des différentes positions en portefeuilles. Ainsi, même si<br />
nous restons positifs à l’égard des <strong>obligations</strong> en couronne<br />
norvégienne ou de l’or, nous avons réduit ces positions.<br />
Philippe Masson,<br />
head of discr<strong>et</strong>ionary communication<br />
7
Aperçu des marchés<br />
8<br />
ÉCONOMIE (Sources: Bloomberg Consensus <strong>et</strong> <strong>BNP</strong> <strong>Paribas</strong> <strong>Fortis</strong>)<br />
CROISSANCE DU PIB (en %)<br />
2011 2012 2013e 2014e<br />
Zone euro 1,4 -0,4 -0,1 1,1<br />
Royaume-Uni 0,9 0,0 1,0 1,6<br />
États-Unis 1,8 2,2 2,0 2,8<br />
Japon -0,6 2,0 0,9 1,2<br />
Brésil 2,8 1,0 3,5 4,0<br />
Russie 4,3 3,4 3,3 3,8<br />
Inde 7,5 5,3 5,5 6,5<br />
Chine 9,3 7,7 8,1 8,0<br />
TAUX (Source: <strong>BNP</strong> <strong>Paribas</strong> <strong>Fortis</strong>, Bloomberg Consensus)<br />
PRÉVISIONS DE TAUX (en %)<br />
TAUX DIRECTEUR 08.02.2013 3m 12m<br />
Zone euro 0,75 0,75 0,75<br />
Royaume-Uni 0,50 0,50 0,50<br />
États-Unis 0,25 0,25 0,25<br />
Japon 0,10 0,10 0,10<br />
TAUX À 10 ANS 08.02.2013 3m 12m<br />
Zone euro 1,59 1,67 2,09<br />
Royaume-Uni 2,09 2,07 2,41<br />
États-Unis 1,94 1,97 2,43<br />
Japon 0,77 0,85 1,03<br />
DEVISES (Source: <strong>BNP</strong> <strong>Paribas</strong> <strong>Fortis</strong>)<br />
PRÉVISIONS DE CHANGE<br />
DEVISES 08.02.2013 3m 12m<br />
USD 1,34 1,35 1,30<br />
GBP 0,85 0,79 0,76<br />
JPY 124 115 120<br />
ACTIONS (Source: Bloomberg)<br />
BOURSES ÉVOLUTION (en %)<br />
sur 1 mois depuis 01.01.13 sur 2012<br />
Europe - Euro Stoxx 50 -3,0 -0,9 13,8<br />
Europe - Euro Stoxx 600 -0,3 2,1 14,4<br />
Belgique - Bel20 -0,1 0,8 18,8<br />
Pays-Bas - AEX -1,2 0,6 9,7<br />
France - CAC40 -2,2 -0,5 15,2<br />
Allemagne - DAX -1,0 0,1 29,1<br />
Royaume-Uni - FTSE 100 3,5 6,2 5,8<br />
Suisse - SMI 4,3 8,2 14,9<br />
États-Unis - S&P500 3,6 5,8 13,4<br />
Japon - Nikkei 225 6,1 7,3 22,9<br />
Brésil - Bovespa -4,5 -4,2 7,4<br />
Russie - Micex 2,9 2,9 5,2<br />
Inde - Sensex -0,8 0,8 25,7<br />
Chine - Shangai Composite 6,9 7,2 3,2<br />
INFLATION (en %)<br />
SECTEURS ÉVOLUTION (en %)<br />
2011 2012 2013e 2014e<br />
Zone euro 2,7 2,5 1,9 1,8<br />
Royaume-Uni 4,5 2,8 2,5 2,0<br />
États-Unis 3,2 2,1 1,9 2,1<br />
Japon -0,3 0,0 0,0 1,7<br />
Brésil 6,6 5,4 5,8 5,5<br />
Russie 8,5 5,1 6,5 5,7<br />
Inde 8,9 9,3 9,2 7,7<br />
Chine 5,4 2,7 3,1 3,6<br />
MATIÈRES PREMIÈRES<br />
PRÉVISIONS<br />
(Source: Bloomberg<br />
Consensus)<br />
08.02.2013 3m 12m<br />
Pétrole (Brent) 118 110 110<br />
Or 1.672 1.800 1.790<br />
Évolution de l’euro vis-à-vis du dol<strong>la</strong>r (parité EUR/USD)<br />
sur les trois dernières années (Source: Bloomberg)<br />
1,55<br />
1,5<br />
1,45<br />
1,4<br />
1,35<br />
1,3<br />
1,25<br />
1,2<br />
08.02.10 08.08.10 08.02.11 08.08.11 08.02.12 08.08.12 08.02.13<br />
(EURO STOXX 600) sur 1 mois depuis 01.01.13 sur 2012<br />
Automobiles 3,4 4,7 35,5<br />
Banques 0,4 5,9 23,1<br />
Matières premières -3,6 -1,2 4,2<br />
Chimie O,3 0,2 29,5<br />
Construction & Matériaux -2,2 -0,9 15,4<br />
Services fi nanciers 3,7 6,9 21,5<br />
Alimentation & Boissons 2,1 3,1 19,0<br />
Soins de santé 0,6 3,6 12,1<br />
Industrie -0,1 2,0 21,9<br />
Assurances -3,2 -0,2 32,9<br />
Médias 1,1 2,3 17,4<br />
Pétrole & gaz -2,6 -0,3 -4,3<br />
Soins pers. & Ménage -0,6 1,0 20,9<br />
Détail 0,4 2,1 8,8<br />
Technologie 5,3 7,1 21,8<br />
Télécoms -0,8 2,5 -10,7<br />
Voyages & Loisirs 4,0 6,6 30<br />
Services aux collectivités -5,4 -5,1 -0,7
Dossier<br />
LE SECTEUR BANCAIRE<br />
SUR LA VOIE DE LA NORMALISATION<br />
À nouveau en pleine forme, les <strong>actions</strong><br />
bancaires ont pris <strong>la</strong> tête du peloton<br />
boursier, en janvier. Dans ce dossier,<br />
nous tentons d’évaluer si c<strong>et</strong>te tendance<br />
est durable <strong>et</strong> de cerner les motivations<br />
des investisseurs. Nous analysons<br />
également les <strong>obligations</strong> émises<br />
par les banques. Car de ce côté aussi, <strong>la</strong><br />
situation est loin de s’être détériorée.<br />
GEERT RUYSSCHAERT, SENIOR STRATEGIST<br />
Un secteur en crise<br />
En septembre 2008, Lehman Brothers, l’une des plus<br />
grandes banques d’affaires au monde, faisait faillite. Et<br />
ce fut le début d’une crise, dans un premier temps ressentie<br />
comme une crise nancière. Trop de crédits en<br />
circu<strong>la</strong>tion. Le monde occidental ployait <strong>sous</strong> le poids<br />
de son end<strong>et</strong>tement. Le secteur bancaire était en plein<br />
cœur de <strong>la</strong> tourmente. Logique: l’octroi de crédit est en<br />
eff<strong>et</strong> l’un des rôles clés de l’activité bancaire.<br />
Les gouvernements ont dû intervenir massivement<br />
pour empêcher les banques de faire naufrage. Mais<br />
rapidement, les nances publiques ont elles aussi commencé<br />
à crouler <strong>sous</strong> les d<strong>et</strong>tes. Et comme les banques<br />
nancent les pouvoirs publics, tout le problème de <strong>la</strong><br />
d<strong>et</strong>te menaçait de leur revenir avec <strong>la</strong> rapidité d’un<br />
boomerang. À ce<strong>la</strong> s’est ajoutée <strong>la</strong> crise de l’euro. Pour<br />
certains pays, l’euro était trop cher, pour d’autres, trop<br />
bon marché. Le manque de solidarité a poussé certains<br />
pays au bord du précipice. Une mauvaise nouvelle pour<br />
tous leurs créanciers.<br />
Revirement<br />
À l’été 2012, l’Europe a resserré les rangs <strong>et</strong> <strong>la</strong> Banque<br />
centrale européenne (BCE) s’est érigée en pompier ef -<br />
cace. La crise semb<strong>la</strong>it soudain n<strong>et</strong>tement plus contrô<strong>la</strong>ble.<br />
Sans compter que dans l’intervalle, les banques<br />
n’étaient pas restées inactives. En comparaison de 2008,<br />
elles étaient désormais un peu mieux armées pour affronter<br />
les revers économiques. Contraintes <strong>et</strong> forcées,<br />
en partie. Avec les règles de Bâle 3, le comité de Bâle a<br />
en eff<strong>et</strong> joué <strong>la</strong> carte d’un durcissement substantiel des<br />
normes de liquidité <strong>et</strong> de solvabilité. Lorsque le marché<br />
a pris conscience de tout ce<strong>la</strong>, les <strong>actions</strong> bancaires<br />
ont amorcé leur r<strong>et</strong>our avec brio, dopées par leur<br />
valorisation extrêmement faible.<br />
Un secteur de croissance<br />
Dans les pays émergents, le secteur<br />
bancaire est dans une <strong>la</strong>rge<br />
mesure parvenu à échapper<br />
aux déboires du crédit américains<br />
<strong>et</strong> européens. Véritable<br />
secteur de croissance, les<br />
banques y exercent des<br />
activités qui répondent<br />
ef cacement aux besoins<br />
de <strong>la</strong> c<strong>la</strong>sse moyenne<br />
en plein essor, besoins<br />
de plus en plus complexes,<br />
également sur<br />
le p<strong>la</strong>n nancier. Avec<br />
l’épargne de <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion,<br />
les banques<br />
nancent <strong>la</strong> croissance<br />
de l’économie<br />
locale. Dans <strong>la</strong> plupart<br />
des pays, le processus<br />
s’avère particulièrement<br />
sain. Il convient toutefois<br />
de se mé er d’une ingérence<br />
étatique excessive. La<br />
Chine pourrait à terme poser<br />
problème à c<strong>et</strong> égard.
Dossier Secteur bancaire<br />
10<br />
ACTIONS BANCAIRES EUROPÉENNES<br />
VERS UN RETOUR<br />
DES DIVIDENDES?<br />
Profi tant d’une prime de risque<br />
réduite <strong>et</strong> d’une réglementation<br />
assouplie, les <strong>actions</strong> bancaires<br />
européennes ont démarré l’année en<br />
force. Et pour <strong>la</strong> suite? À court terme,<br />
nous tablons sur un ralentissement<br />
du rythme de redressement <strong>et</strong> sur<br />
une différenciation plus marquée<br />
entre les divers acteurs. À plus long<br />
terme, il subsiste, sur <strong>la</strong> voie de <strong>la</strong><br />
normalisation des bénéfi ces, un<br />
important potentiel de cours.<br />
Notre avis reste donc favorable à<br />
l’égard du secteur.<br />
RUDY DE GROODT, SENIOR EQUITY SPECIALIST<br />
Départ en trombe en 2013<br />
Depuis notre r<strong>et</strong>our à une vision positive des banques<br />
européennes, mi-2012, ce secteur a déjà accompli une<br />
belle progression. Ce n’est pas un hasard si l’amorce de<br />
ce mouvement haussier a coïncidé avec l’engagement<br />
du président de <strong>la</strong> BCE, Mario Draghi, de procéder à<br />
des rachats conditionnels d’<strong>obligations</strong> de <strong>la</strong> périphérie.<br />
Après l’injection massive d’emprunts à trois ans à<br />
des taux avantageux au pro t des banques, il s’agissait<br />
en eff<strong>et</strong> là d’une étape plus cruciale encore pour le<br />
revirement du sentiment négatif envers <strong>la</strong> zone euro.<br />
La con ance s’est donc rétablie <strong>et</strong> les taux longs espagnols<br />
<strong>et</strong> italiens ont pu se détendre. La disparition de<br />
<strong>la</strong> crainte de problèmes de liquidité <strong>et</strong> l’amélioration<br />
des actifs gurant aux bi<strong>la</strong>ns des banques ont induit<br />
une réduction substantielle du coût du capital. Réduction<br />
qui a, à son tour, fait vigoureusement remonter les<br />
cours des <strong>actions</strong> bancaires. Après une hausse de 23%<br />
en 2012, les banques européennes ont vu ce mouvement<br />
s’accélérer encore en janvier 2013. Avec un gain<br />
de cours de 6%, le secteur bancaire européen s’installe<br />
dans le peloton boursier de tête.<br />
Évolution du secteur bancaire européen sur les 12 derniers mois<br />
(indice STOXX Europe Banks)<br />
180<br />
170<br />
160<br />
150<br />
140<br />
130<br />
120<br />
110<br />
01.02.12 01.04.12 01.06.12 01.08.12 01.10.12 01.12.12 01.02.13<br />
Source: Bloomberg
Potentiel haussier plus limité <strong>et</strong> plus sélectif<br />
Mais que nous réserve encore 2013, à présent que pas<br />
mal d’<strong>actions</strong> bancaires se sont déjà taillé une belle<br />
avance sur l’ascension attendue pour c<strong>et</strong>te année? La<br />
première grande phase, amorcée mi-2012, était un<br />
mouvement de rattrapage, <strong>la</strong>rgement suivi, partant de<br />
niveaux de valorisation très faibles (toutes les banques<br />
ont grimpé, indépendamment de <strong>la</strong> rentabilité).<br />
La deuxième phase – dans <strong>la</strong>quelle nous nous trouvons<br />
aujourd’hui – se caractérise par un parcours toujours<br />
positif, mais plus sélectif. Pour l’instant, le secteur bancaire<br />
européen cote environ à 1x <strong>la</strong> valeur comptable<br />
tangible <strong>et</strong> présente un rapport cours/béné ce de 10.<br />
Pour le secteur, nous tablons encore pour 2013 sur une<br />
hausse moyenne de quelque 7%. Les mieux positionnées<br />
sont surtout les banques qui, après <strong>la</strong> première hausse,<br />
af chent toujours un écart positif entre <strong>la</strong> rentabilité<br />
attendue des capitaux propres tangibles <strong>et</strong> le rapport<br />
cours/valeur comptable tangible. Nous pensons en particulier<br />
aux <strong>actions</strong> bancaires du Benelux <strong>et</strong> de France,<br />
auxquelles s’ajoutent certains banquiers britanniques<br />
<strong>et</strong> suisses.<br />
Moteurs pour 2013<br />
Les banques ont mis en œuvre des moyens radicaux<br />
au quatrième trimestre 2012. Tant <strong>la</strong> réduction accélérée<br />
des actifs (deleveraging dans le jargon nancier)<br />
que <strong>la</strong> rationalisation des activités (en particulier pour<br />
les banques d’affaires) sont remarquables. Ces opérations<br />
s’accompagnent de charges exceptionnelles (un<br />
élément négatif, donc), mais améliorent le positionnement<br />
des banquiers concernés pour 2013 du fait de leur<br />
ef cacité r<strong>et</strong>rouvée. De plus, ces mesures renforcent <strong>la</strong><br />
position de capital selon les normes Bâle 3.<br />
Quels sont donc les principaux moteurs du potentiel<br />
haussier en 2013? Une stabilisation, voire une légère<br />
augmentation de <strong>la</strong> marge d’intérêt n<strong>et</strong>te – dif cile,<br />
mais possible moyennant une nouvelle tari cation<br />
des produits – serait une aubaine; un premier élément<br />
favorable à c<strong>et</strong> égard est <strong>la</strong> réduction des coûts de -<br />
nancement grâce à <strong>la</strong> détente intervenue sur le marché<br />
interbancaire. En plus d’inspirer con ance, le fait<br />
qu’une série de banques soient déjà en mesure de rembourser<br />
les emprunts à trois ans bon marché de <strong>la</strong> BCE<br />
est également le signe d’une normalisation. Certaines<br />
banques parviennent d’ores <strong>et</strong> déjà à se nancer sur le<br />
marché interbancaire à moindre coût qu’auprès de <strong>la</strong><br />
BCE. Par ailleurs, les charges pour les crédits de mauvaise<br />
qualité ont diminué. En n, nous citerons également<br />
l’impact positif des économies de coûts réalisées<br />
i<br />
Bon à savoir<br />
• Valeur comptable tangible: <strong>la</strong> valeur<br />
comptable d’une entreprise s’obtient en<br />
divisant le chiffre des fonds propres (valeur<br />
des actifs déduction faite des d<strong>et</strong>tes) par le<br />
nombre d’<strong>actions</strong> en circu<strong>la</strong>tion. La valeur<br />
comptable tangible est une donnée plus<br />
prudente car elle ne prend en compte que les<br />
actifs réels de <strong>la</strong> société. Elle ne tient dès lors<br />
pas compte du goodwill (suppléments de prix<br />
souvent payés pour des acquisitions sur base<br />
de facteurs non matériels comme <strong>la</strong> valeur de<br />
<strong>la</strong> marque ou du portefeuille de clients).<br />
• Rapport cours/bénéfi ce: indicateur très<br />
souvent utilisé pour déterminer si une action<br />
est correctement évaluée. Il s’obtient en<br />
divisant le cours boursier par le bénéfi ce par<br />
action. Au plus faible est ce rapport, meilleur<br />
marché est l’action.<br />
• Capitaux propres tangibles: capitaux propres<br />
hors actifs fi xes immatériels.<br />
• Cours/valeur comptable tangible: ce rapport<br />
s’obtient en divisant le cours boursier de<br />
l’action par <strong>la</strong> valeur comptable tangible de<br />
l’entreprise. Au plus faible est ce rapport,<br />
meilleur marché est l’action.<br />
ou annoncées, qui porteront leurs fruits à partir de c<strong>et</strong>te<br />
année. Ces économies de coûts, l’un des rares éléments<br />
sur lesquels <strong>la</strong> direction des banques peut exercer un<br />
contrôle, devront aider à compenser les eff<strong>et</strong>s néfastes<br />
de <strong>la</strong> crise économique.<br />
De <strong>la</strong> marge pour des dividendes?<br />
Si au cours des quatre dernières années, les banques<br />
européennes s’efforçaient surtout de se conformer<br />
à <strong>la</strong> réglementation renforcée de Bâle 3 <strong>et</strong> à ses exigences<br />
en termes de capital, de liquidité <strong>et</strong> de levier,<br />
il semble que nous assistions depuis peu à un revirement.<br />
Le récent assouplissement, en particulier, <strong>et</strong> le<br />
rallongement des règles de liquidité à court terme (30<br />
jours) constituent un tournant important. Nous avons<br />
l’impression que le pic de <strong>la</strong> réglementation de Bâle 3<br />
est derrière nous. Mieux encore, après <strong>la</strong> bouffée d’oxy-<br />
11
Dossier Secteur bancaire<br />
12<br />
gène offerte pour <strong>la</strong> liquidité à court terme, nous pensons<br />
qu’un assouplissement des normes de liquidité à<br />
plus long terme (plus d’un an) pourrait être le prochain<br />
catalyseur du secteur. Sans compter que l’amélioration<br />
de <strong>la</strong> position de capital des banques a encore un autre<br />
avantage. Du fait de <strong>la</strong> génération de capital au-delà<br />
des normes de Bâle 3 (environ 9 à 10% exigés par le<br />
marché), un nombre croissant de banques disposeront<br />
dès 2014/2015 de <strong>la</strong> marge de manœuvre nécessaire<br />
pour distribuer à nouveau des dividendes (plus élevés).<br />
Si c<strong>et</strong>te tendance se poursuit, un rendement de dividende<br />
moyen pour le secteur de l’ordre de 5% serait<br />
réalisable à l’horizon 2014/2015.<br />
Potentiel haussier important en cas de<br />
normalisation totale<br />
Nous voyons plutôt 2013 comme une année de transition<br />
en direction d’une normalisation des béné-<br />
ces <strong>et</strong> des dividendes, qui se concrétisera à partir de<br />
2014/2015. Nous vous avons présenté plus haut les<br />
principaux moteurs de c<strong>et</strong>te normalisation. Bien que <strong>la</strong><br />
prime de risque (mesurée à travers le coût du capital)<br />
ait déjà sensiblement diminué, elle peut encore baisser<br />
vers un niveau plus normalisé de 10% (venant d’environ<br />
11% aujourd’hui). Si nous simulons une normalisation<br />
totale du compte de résultats (marge d’intérêt<br />
croissante, réduction des provisions pour les crédits de<br />
mauvaise qualité <strong>et</strong> rapport coûts/revenus de 58%) sur<br />
une rentabilité attendue des capitaux propres de 12,7%,<br />
le secteur offre même encore un potentiel haussier de<br />
47% s’assortissant d’un rendement du dividende de pas<br />
moins de 7% (distribution de 50% du béné ce). Le secteur<br />
coterait alors aux alentours de 1,3x <strong>la</strong> valeur comptable<br />
tangible. Mais nous n’en sommes pas encore là.<br />
Risques résiduels<br />
Le secteur bancaire a beau naviguer désormais dans<br />
des eaux plus calmes, divers risques subsistent. L’environnement<br />
macroéconomique handicape le plus les<br />
banques de <strong>la</strong> périphérie à travers des provisions plus<br />
importantes pour crédits de mauvaise qualité <strong>et</strong> des<br />
coûts de nancement toujours élevés. Bien que <strong>la</strong> réglementation<br />
ait probablement atteint un pic, elle exerce<br />
une pression structurelle sur <strong>la</strong> rentabilité des banques.<br />
Par ailleurs, diverses taxes bancaires grignotent les béné<br />
ces <strong>et</strong> les banques ayant béné cié d’aides publiques<br />
restent tenues à des restrictions d’ordre commercial ou<br />
autres. Une série de banques redoutent également des<br />
amendes pour pratiques de b<strong>la</strong>nchiment <strong>et</strong> pour manipu<strong>la</strong>tion<br />
des taux d’intérêt (LIBOR ou taux interbancaire<br />
à Londres). Pour terminer, les emprunts immobiliers<br />
qui ont mal tourné dans le passé continuent à faire des<br />
victimes aujourd’hui dans le secteur bancaire. Concrètement,<br />
nous pensons à SNS Reaal, l’entreprise néer<strong>la</strong>ndaise<br />
de bancassurance récemment nationalisée par<br />
les Pays-Bas. Les détenteurs d’<strong>actions</strong> <strong>et</strong> les porteurs<br />
d’<strong>obligations</strong> hybrides du groupe voient ainsi leurs capitaux<br />
partir en fumée. Il se pourrait que les emprunts<br />
immobiliers aux bi<strong>la</strong>ns des banques ne re ètent pas<br />
tous <strong>la</strong> valeur réelle de ces actifs. Le danger de nouvelles<br />
réductions de valeur gu<strong>et</strong>te donc toujours.<br />
Des acteurs solides aux scénarios de<br />
restructuration peu onéreux<br />
Au risque de nous répéter encore <strong>et</strong> encore, nous préférons<br />
toujours les <strong>actions</strong> bancaires solides du point<br />
de vue qualitatif, caractérisées par une robuste base de<br />
capital <strong>et</strong> s’assortissant de scénarios de restructuration<br />
très bon marché. Un choix qui s’est jusqu’ici avéré judicieux.<br />
Nos favoris sont Standard Chartered, ING <strong>et</strong> Intesa<br />
Sanpaolo. Nous sommes en outre optimistes au suj<strong>et</strong><br />
de HSBC <strong>et</strong> des banques af chant un ratio de capital de<br />
base <strong>sous</strong> Bâle 3 supérieur à 10%. D’autres noms intéressants<br />
sont KBC en Belgique, <strong>la</strong> Société Générale en<br />
France <strong>et</strong>, du côté des banques d’affaires, Barc<strong>la</strong>ys en<br />
Grande-Br<strong>et</strong>agne <strong>et</strong> Crédit Suisse en Suisse. Exception<br />
faite d’Intesa Sanpaolo, <strong>la</strong> plus solide banque d’Italie,<br />
nous restons très prudents à l’égard des <strong>actions</strong> des<br />
banques de <strong>la</strong> périphérie (en particulier des banques<br />
espagnoles). Nous fondons principalement c<strong>et</strong>te décision<br />
sur <strong>la</strong> forte récession <strong>et</strong> leur très faible rentabilité.<br />
NOTRE AVIS À PROPOS DES ACTIONS MENTIONNÉES<br />
DANS CET ARTICLE<br />
SOCIÉTÉ<br />
ÉVOLUTION DE LA RECOMMANDATION<br />
SUR LES 12 DERNIERS MOIS<br />
DATE<br />
Barc<strong>la</strong>ys De Conserver à Ach<strong>et</strong>er 07.09.2012<br />
Crédit Suisse De Conserver à Ach<strong>et</strong>er 21.01.2013<br />
HSBC De Conserver à Ach<strong>et</strong>er 05.12.2012<br />
ING Ach<strong>et</strong>er /<br />
Intesa Sanpaolo Ach<strong>et</strong>er /<br />
KBC De Conserver à Ach<strong>et</strong>er 12.12.2012<br />
Société Générale De Conserver à Ach<strong>et</strong>er 20.09.2012<br />
Standard Chartered Ach<strong>et</strong>er /
Dossier Secteur bancaire<br />
OBLIGATIONS DES INSTITUTIONS FINANCIÈRES<br />
POUR TOUS<br />
LES GOÛTS<br />
Les banques d’un monde<br />
qui change<br />
Fin 2008, le ciel s’est subitement<br />
obscurci au-dessus du secteur<br />
bancaire. La faillite de <strong>la</strong> banque<br />
d’affaires américaine Lehman Brothers<br />
a marqué le début d’une période<br />
tourmentée pour le secteur<br />
fi nancier. En dépit des interventions<br />
massives des pouvoirs publics,<br />
le tournant n’a été atteint que fi n<br />
2011/début 2012, lorsque <strong>la</strong> BCE a<br />
arrosé les banques de plus de 1.000<br />
milliards d’euros, <strong>sous</strong> <strong>la</strong> forme de<br />
prêts à 3 ans à des conditions très<br />
avantageuses.<br />
Des “covered bonds” parfaitement sûres aux<br />
“perpétuelles” risquées, les <strong>obligations</strong> des<br />
institutions fi nancières sont loin de former<br />
une catégorie homogène. Quelle que soit votre<br />
tolérance au risque, vous pouvez donc investir dans<br />
des <strong>obligations</strong> fi nancières. Le tout est de ne pas<br />
outrepasser les limites de votre profi l d’investisseur.<br />
KRISTOF WAUTERS, INVESTMENT SPECIALIST FIXED INCOME & FOREX, PRB<br />
Un second élément<br />
crucial<br />
a été le soutien<br />
inconditionnel auquel<br />
le président de<br />
<strong>la</strong> BCE, Mario Draghi,<br />
s’est engagé, mi-2012,<br />
en faveur de <strong>la</strong> monnaie<br />
unique <strong>et</strong> de <strong>la</strong> zone euro.<br />
Ces propos ont apaisé les marchés<br />
fi nanciers, éliminé le risque d’implosion<br />
de <strong>la</strong> zone euro <strong>et</strong> conduit<br />
à un important repli du différentiel<br />
de taux entre <strong>la</strong> périphérie (entre<br />
autres l’Espagne <strong>et</strong> l’Italie) <strong>et</strong> le<br />
noyau de <strong>la</strong> zone euro (avec l’Allemagne<br />
comme fi gure de proue).<br />
13
Dossier Secteur bancaire<br />
14<br />
évolution du rendement des <strong>obligations</strong> d’entreprises <strong>financières</strong> <strong>et</strong> non <strong>financières</strong><br />
6%<br />
5%<br />
4%<br />
3%<br />
2%<br />
1%<br />
0%<br />
-1%<br />
3,78<br />
4,68<br />
5,33<br />
Obligations<br />
d’entreprises<br />
<strong>financières</strong><br />
3,07<br />
3,47<br />
3,98<br />
Obligations<br />
d’entreprises non<br />
<strong>financières</strong><br />
4 janvier 2012<br />
0,71<br />
1,21<br />
1,35<br />
Différence<br />
Il n’en fal<strong>la</strong>it pas plus pour faire<br />
fondre, au cours des derniers mois,<br />
presque totalement <strong>la</strong> prime de<br />
risque des <strong>obligations</strong> d’entreprises<br />
du secteur financier par rapport aux<br />
<strong>obligations</strong> d’entreprises non <strong>financières</strong><br />
(voir graphique).<br />
Ce qui ne signifie pas qu’il n’existe<br />
plus d’<strong>obligations</strong> <strong>financières</strong> intéressantes.<br />
Nous présentons dans<br />
c<strong>et</strong>te analyse un aperçu des principales<br />
<strong>sous</strong>-catégories parmi les<br />
<strong>obligations</strong> des institutions <strong>financières</strong>,<br />
par ordre croissant de risque<br />
<strong>et</strong> donc de rendement potentiel.<br />
Obligations sécurisées<br />
(covered bonds)<br />
Émises par des banques, les covered<br />
bonds sont des <strong>obligations</strong> qui<br />
octroient un double droit à leur détenteur.<br />
En cas de faillite de l’ém<strong>et</strong>teur,<br />
le porteur d’une obligation<br />
sécurisée a non seulement accès<br />
au patrimoine global de l’ém<strong>et</strong>teur<br />
(au même niveau que les porteurs<br />
d’<strong>obligations</strong> non subordonnées),<br />
mais aussi à un portefeuille <strong>sous</strong>jacent<br />
distinct d’actifs, exclusivement<br />
accessible aux détenteurs des<br />
covered bonds.<br />
■ 3 - 5 ans ■ 5 - 7 ans ■ 7 - 10 ans<br />
1,94<br />
2,71<br />
3,30<br />
Obligations<br />
d’entreprises<br />
<strong>financières</strong><br />
1,92<br />
2,31<br />
2,79<br />
0,02<br />
0,40<br />
0,51<br />
Les <strong>obligations</strong> sécurisées comptent<br />
parmi les <strong>obligations</strong> les plus<br />
sûres. Rien d’étonnant donc à ce<br />
que leurs rendements soient peu<br />
élevés. Et pourtant, les covered<br />
bonds affichent souvent un rendement<br />
attrayant en comparaison des<br />
<strong>obligations</strong> d’État (surtout pour les<br />
investisseurs conservateurs). Ce<strong>la</strong><br />
tient au fait qu’elles présentent<br />
une liquidité plus réduite <strong>et</strong> sont<br />
moins connues. Pour les investisseurs<br />
particuliers, l’obstacle n’est<br />
pourtant pas insurmontable <strong>et</strong> le<br />
rendement légèrement supérieur<br />
constitue un atout attrayant.<br />
Obligations “senior” ou<br />
non subordonnées<br />
En marge des eff<strong>et</strong>s positifs de l’intervention<br />
de <strong>la</strong> BCE évoqués plus<br />
haut, les normes de Bâle 3 revêtent<br />
également une certaine importance<br />
dans <strong>la</strong> valorisation des <strong>obligations</strong><br />
du secteur financier. Ces règles de<br />
capital ont été édictées dans le sil<strong>la</strong>ge<br />
de <strong>la</strong> crise financière afin d’éviter<br />
que celle-ci se répète. Concrètement,<br />
Bâle 3 devrait perm<strong>et</strong>tre,<br />
dans les années à venir, d’augmenter<br />
le capital de base des banques<br />
commerciales afin de renforcer les<br />
1,51<br />
2,10<br />
2,61<br />
1,59<br />
2,07<br />
2,54<br />
-0,08<br />
0,03<br />
0,07<br />
Obligations Différence Obligations Obligations Différence<br />
d’entreprises non<br />
d’entreprises d’entreprises non<br />
<strong>financières</strong><br />
<strong>financières</strong> <strong>financières</strong><br />
10 septembre 2012 8 janvier 2013<br />
source: Exane Fixed Income Research<br />
ratios de liquidité <strong>et</strong> de solvabilité.<br />
La réduction du différentiel de taux<br />
entre pays centraux <strong>et</strong> périphériques<br />
se reflète aussi dans l’évolution du<br />
rendement des <strong>obligations</strong> de leurs<br />
acteurs financiers. Malgré tout, les<br />
banques des pays périphériques<br />
offrent toujours un supplément de<br />
rendement attrayant, mais le risque<br />
est naturellement bien plus important.<br />
Du fait de <strong>la</strong> présence d’emprunts<br />
d’État au bi<strong>la</strong>n des banques<br />
espagnoles, pour ne citer qu’elles, <strong>la</strong><br />
note de solvabilité du pays <strong>et</strong> celle<br />
des banques sont étroitement liées.<br />
Si <strong>la</strong> note de solvabilité de l’Espagne<br />
venait à être revue à <strong>la</strong> baisse, le<br />
rating des banques espagnoles<br />
sera également automatiquement<br />
réduit, peut-être même relégué à <strong>la</strong><br />
catégorie ”specu<strong>la</strong>tive grade”. Les<br />
investisseurs prudents opteront dès<br />
lors de préférence pour de grandes<br />
banques bien diversifiées qui ne<br />
tirent pas uniquement leur chiffre<br />
d’affaires <strong>et</strong> leur bénéfice de leur<br />
marché domestique.<br />
Obligations subordonnées<br />
Afin de compenser le caractère<br />
subordonné du p<strong>la</strong>cement en cas
de faillite éventuelle de l’institution<br />
fi nancière ém<strong>et</strong>trice, les <strong>obligations</strong><br />
subordonnées affi chent un rendement<br />
supérieur. Comme toujours, ce<br />
rendement potentiel supérieur ne<br />
va naturellement pas sans risque.<br />
La c<strong>la</strong>use dite ”de bail-in” jouera ici<br />
un rôle plus important.<br />
Le bail-in implique qu’à l’avenir,<br />
les porteurs d’<strong>obligations</strong> participeront<br />
plus rapidement <strong>et</strong> automatiquement<br />
aux pertes, si <strong>la</strong><br />
banque ém<strong>et</strong>trice est confrontée<br />
à de graves problèmes. Ces règles<br />
seront instaurées à partir de 2015<br />
pour les <strong>obligations</strong> subordonnées<br />
<strong>et</strong> de 2018, pour les <strong>obligations</strong> non<br />
subordonnées. Mais elles pourraient<br />
être implémentées plus rapidement<br />
à l’échelle des pays <strong>et</strong> pour<br />
des cas spécifi ques.<br />
Il convient de faire une distinction<br />
entre les <strong>obligations</strong> subordonnées<br />
à échéance fi xe <strong>et</strong> sans échéance<br />
fi xe. Vous connaissez probablement<br />
mieux ces dernières <strong>sous</strong> l’appel<strong>la</strong>tion<br />
”<strong>obligations</strong> perpétuelles”<br />
ou ”perpétuelles”. D’une manière<br />
générale, l’évolution de leur cours<br />
présente une forte corré<strong>la</strong>tion avec<br />
celle des <strong>actions</strong>, comme le montre<br />
le graphique ci-dessus. Ainsi, le rétablissement<br />
vigoureux des <strong>actions</strong><br />
bancaires, ces derniers mois, se<br />
refl ète également dans l’évolution<br />
des <strong>obligations</strong> perpétuelles. À ré-<br />
server exclusivement aux investisseurs<br />
dynamiques.<br />
Un créneau spécifi que des <strong>obligations</strong><br />
subordonnées à échéance fi xe<br />
est celui des CoCo ou ”contingent<br />
convertibles”. Toujours dotées d’une<br />
échéance fi nale fi xe, ces <strong>obligations</strong><br />
sont automatiquement converties<br />
en <strong>actions</strong> dès que le niveau de<br />
capital de l’ém<strong>et</strong>teur descend en<br />
des<strong>sous</strong> d’un certain seuil défi ni<br />
au préa<strong>la</strong>ble. Les CoCo renforcent<br />
donc <strong>la</strong> solvabilité d’une institution<br />
fi nancière <strong>et</strong> augmentent automatiquement<br />
le capital au moment où<br />
TYPE CODE ISIN NOM RATING COUPON ECHÉANCE<br />
ce<strong>la</strong> s’avère nécessaire. De c<strong>et</strong>te<br />
manière, il est possible de satisfaire<br />
à une partie des nouvelles<br />
exigences en termes de capital. Le<br />
risque est entièrement supporté par<br />
les porteurs d’<strong>obligations</strong>. À titre<br />
de compensation, les CoCo offrent<br />
souvent un coupon attrayant.<br />
Vous trouverez dans le tableau cides<strong>sous</strong><br />
quelques exemples des<br />
<strong>sous</strong>-catégories d’<strong>obligations</strong> bancaires<br />
évoquées dans c<strong>et</strong> article. Il<br />
est à noter que <strong>la</strong> note de solvabilité<br />
diffère également en fonction<br />
du caractère subordonné de l’obligation.<br />
COURS<br />
EN %<br />
RDT BRUT<br />
(EN %)<br />
RDT NET<br />
PM 25%<br />
(EN %)<br />
Covered bond BE6246364499 KBC Bank NV AAA 1,125% 11.12.2017 99,28 1,28 1,00<br />
Senior bond XS0764303490 KBC Ifi ma NV A- 4,50% 27.03.2017 110,23 1,90 0,85<br />
Senior bond XS0872702112 BBVA Senior Finance BBB- 3,75% 17.01.2018 99,10 3,95 3,01<br />
FRN 1 subordonnée XS0238065170 KBC Ifi ma NV BBB Euribor 3M + 0,70% 14.12.2015 96,50 2,15 3 1,93 3<br />
Perpétuelle XS0368735154 KBC Bank NV BB+ 8,00% Perpét. 2 102,00 2,78 0,91<br />
CoCo XS0496281618 Rabobank Neder<strong>la</strong>nd NR 6,875% 19.03.2020 112,35 4,79 3,19<br />
1. Floating rate note (= à taux variable)<br />
2. Première possibilité de call à 100%, le 27.06.2013<br />
3. Dépend de l’évolution du taux Euribor à 3 mois<br />
évolution comparée d’une obligation senior, de <strong>la</strong> perpétuelle <strong>et</strong> de l’action de KBC<br />
(données ramenées à 100 au 13.04.2010)<br />
110<br />
100<br />
90<br />
80<br />
70<br />
60<br />
50<br />
40<br />
30<br />
20<br />
04.10 07.10 10.10 01.11 04.11 07.11 10.11 01.12 04.12 07.12 10.12 01.13<br />
— PERPÉTUELLE KBC — OBLIGaTIOn sEnIOR KBC — aCTIOn KBC<br />
source: Bloomberg<br />
source: Bloomberg<br />
15
Marchés des <strong>actions</strong><br />
16<br />
SECTEUR AUTOMOBILE EUROPéEN<br />
GPS 2013<br />
2013 sera-t-elle une copie de 2012 pour<br />
le secteur automobile européen? Il s’en<br />
est plutôt bien sorti l’année dernière,<br />
même si l’éventail de performances<br />
entre les gagnants <strong>et</strong> les perdants est<br />
très <strong>la</strong>rge. Il devrait en être de même<br />
c<strong>et</strong>te année, mais mieux vaut attendre<br />
de meilleurs points d’entrée.<br />
SADOK MOUSSA-DJARRARA – EQUITY ANALYST<br />
La croissance viendra d’ailleurs<br />
Malgré <strong>la</strong> baisse des ventes en Europe, le secteur automobile<br />
a performé n<strong>et</strong>tement mieux que le marché<br />
européen en 2012. Soulignons toutefois une divergence<br />
de croissance en fonction de l’exposition aux différents<br />
produits <strong>et</strong> zones géographiques, ainsi que <strong>la</strong> nécessité<br />
de gérer au plus vite le problème de surcapacité en<br />
Europe.<br />
Le marché automobile mondial devrait continuer à progresser<br />
en 2013 (+2% à 80 millions de véhicules vendus<br />
dans le monde). Mais <strong>la</strong> totalité de <strong>la</strong> croissance<br />
viendra d’Amérique du Nord <strong>et</strong> des pays émergents.<br />
L’Europe, pour sa part, devrait connaître un nouveau<br />
repli des ventes, compris entre -3 <strong>et</strong> -5%, avec un point<br />
bas attendu au premier semestre de l’année. Situation<br />
d’autant plus inquiétante que le marché automobile européen<br />
a déjà reculé de 8,2% en 2012, pour toucher ses<br />
plus bas niveaux depuis 17 ans. Et tout porte à croire<br />
que ce<strong>la</strong> pourrait perdurer encore quelques années.<br />
Marché européen en détresse<br />
Ivan Hodac, secrétaire général de l’ACEA (Association<br />
des constructeurs automobiles européens), a en eff<strong>et</strong><br />
affirmé que le marché européen des “Quinze” arrive<br />
certainement à saturation <strong>et</strong> que l’Europe pourrait ne<br />
pas r<strong>et</strong>rouver le chemin de <strong>la</strong> croissance au cours de<br />
<strong>la</strong> décennie. Ce pessimisme s’explique par des raisons<br />
démographiques (déclin des popu<strong>la</strong>tions dans certains<br />
pays européens) mais aussi par l’âge moyen re<strong>la</strong>tivement<br />
peu élevé du parc automobile: entre 8/9 ans,<br />
contre 11 ans aux États-Unis par exemple. Les primes à<br />
<strong>la</strong> casse, qui avaient permis de limiter le déclin du marché<br />
automobile après <strong>la</strong> crise économique de 2007, ont<br />
eu pour eff<strong>et</strong> d’accélérer le rythme de remp<strong>la</strong>cement<br />
d’anciens véhicules mais aussi de réduire du même<br />
coup les ventes “naturelles” futures. Ce phénomène<br />
est de plus exacerbé par <strong>la</strong> tendance à moins utiliser
Notre avis à propos des actioNs meNtioNNées<br />
daNs c<strong>et</strong> article<br />
Société<br />
évolution de <strong>la</strong> recommandation<br />
Sur leS 12 dernierS moiS<br />
date<br />
BmW de ach<strong>et</strong>er à conserver 08.10.2012<br />
michelin de ach<strong>et</strong>er à conserver 17.09.2012<br />
renault de ach<strong>et</strong>er à conserver 26.11.2012<br />
volkswagen de ach<strong>et</strong>er à conserver 13.08.2012<br />
sa voiture en raison du renchérissement du prix de<br />
l’essence, par l’alourdissement de <strong>la</strong> fiscalité (péages<br />
à l’entrée des villes, taxation en fonction des émissions<br />
de CO 2 , <strong>et</strong>c.) ainsi que par l’essor de nouvelles pratiques<br />
comme le covoiturage.<br />
Pour toutes ces raisons, <strong>la</strong> dégradation du marché automobile<br />
européen semble donc plus structurelle que<br />
conjoncturelle. La chute du taux d’utilisation des capacités<br />
en Europe explique <strong>la</strong> forte détérioration de <strong>la</strong> profitabilité<br />
des groupes les plus exposés au Vieux Continent<br />
<strong>et</strong> les récentes annonces de ferm<strong>et</strong>ures d’usines<br />
par l’ensemble des constructeurs à l’exception des<br />
Allemands. L’exemple américain, avec une forte baisse<br />
de <strong>la</strong> capacité “post Lehman“, nous montre qu’il s’agit<br />
pourtant de <strong>la</strong> meilleure solution. Le marché automobile<br />
aux États-Unis est reparti de plus belle après <strong>la</strong><br />
crise de 2007/2008, ce qui ne semble manifestement<br />
pas être encore le cas du marché européen. Au regard<br />
de ces perspectives, nous continuons donc de préférer<br />
les groupes qui bénéficient d’une exposition aux pays ou<br />
produits de croissance.<br />
Volkswagen <strong>et</strong> BMW<br />
Au sein de notre univers, deux constructeurs répondent<br />
à ces critères: Volkswagen <strong>et</strong> BMW. Ces deux groupes<br />
bénéficient également d’autres facteurs de croissance<br />
qui leur sont propres. Volkswagen dispose de plusieurs<br />
sources de croissance des résultats avec l’intégration<br />
de Porsche, des synergies à venir avec ses investissements<br />
dans <strong>la</strong> division poids-lourds (participations<br />
dans Man & Scania), du redressement de <strong>la</strong> profitabilité<br />
en Amérique du Nord <strong>et</strong> enfin du déploiement de <strong>la</strong><br />
stratégie de “modules” au sein de ses gammes/marques<br />
(Module MQB). BMW continue à gagner des parts de<br />
marché aux États-Unis <strong>et</strong> en Chine, mais profite aussi<br />
du rajeunissement de sa gamme depuis 2012.<br />
Michelin <strong>et</strong> Renault<br />
Deux autres histoires spécifiques présentent également<br />
un certain attrait au sein du secteur: Michelin <strong>et</strong> Renault.<br />
Le premier bénéficie d’une exposition au marché<br />
de seconde monte (marché du remp<strong>la</strong>cement), moins<br />
cyclique, mais surtout de <strong>la</strong> baisse du prix des matières<br />
premières, <strong>et</strong> particulièrement du cours du caoutchouc<br />
qui s’était envolé ces dernières années. Enfin les lourds<br />
investissements effectués en Chine, en Inde <strong>et</strong> au Brésil,<br />
entre 2010 <strong>et</strong> 2012, devraient porter leurs fruits à compter<br />
de 2013/2014. La croissance du chiffre d’affaires<br />
devrait être faible, mais tous les éléments évoqués plus<br />
haut perm<strong>et</strong>tront au groupe de voir ses résultats croître<br />
de manière plus significative pour atteindre les objectifs<br />
2015 (le principal étant un résultat d’exploitation de 2,9<br />
milliards EUR contre 1,9 milliard EUR en 2011).<br />
L’idée de Renault peut paraître plus surprenante au<br />
regard de son image de groupe trop européen, image à<br />
nos yeux injustifiée. Renault est un groupe plus international<br />
qu’on ne le pense. Pour preuve: il a vendu, pour<br />
<strong>la</strong> première fois en 2012, plus d’un véhicule sur deux<br />
hors d’Europe. Le groupe au losange tire sa croissance<br />
du succès de <strong>la</strong> gamme “Entry” (marque Dacia), mais<br />
aussi de sa présence en Russie (via Avtovaz) <strong>et</strong> au Brésil.<br />
Enfin, le renouvellement de <strong>la</strong> gamme, qui a débuté<br />
avec le <strong>la</strong>ncement de <strong>la</strong> Clio IV, fin 2012, pourrait perm<strong>et</strong>tre<br />
une meilleure valorisation de <strong>la</strong> marque Renault<br />
à <strong>la</strong>quelle le marché assigne actuellement une valeur<br />
négative (anticipation de pertes) puisque le cours du<br />
titre est plus faible que <strong>la</strong> valeur des participations détenues<br />
dans Nissan <strong>et</strong> Daimler.<br />
ConCLusion<br />
2013 devrait fortement ressembler à 2012 en<br />
termes d’investissement au sein du secteur car<br />
les catalyseurs <strong>et</strong> les problématiques demeurent<br />
assez simi<strong>la</strong>ires. Au-delà, une fois passé le problème<br />
des surcapacités en Europe, le prochain défi<br />
sera d’absorber les coûts liés au durcissement des<br />
normes anti-pollution qui devraient toucher les<br />
principaux marchés à compter de 2015 <strong>et</strong> jusqu’en<br />
2020 (en Chine). une fois de plus, les constructeurs<br />
allemands semblent avoir pris un peu d’avance.<br />
Mais dans le monde automobile, <strong>la</strong> roue peut tourner<br />
très vite...<br />
17
Nouveau produit structuré<br />
18<br />
<strong>BNP</strong> PARIBAS FORTIS FUNDING (LU)<br />
RUNNER NOTE<br />
LOOKBACK 2016<br />
Comme nous l’expliquions le mois passé, les <strong>actions</strong> à haut rendement du<br />
dividende présentent un potentiel intéressant, au vu du redressement des marchés<br />
d’<strong>actions</strong>. Mais le chemin demeure semé d’embûches… D’une durée de 3 ans, <strong>la</strong><br />
BP2F RUNNER NOTE LOOKBACK 2016 perm<strong>et</strong> d’optimaliser le potentiel boursier<br />
(hors dividendes) de 100 <strong>actions</strong> internationales présentant les rendements du<br />
dividende les plus élevés, au travers de l’indice STOXX GLOBAL SELECT DIVIDEND<br />
100 (Price).<br />
La <strong>BNP</strong> PARIBAS FORTIS FUNDING RUNNER NOTE LOOKBACK<br />
2016 (en abrégé BP2F RUNNER NOTE LOOKBACK 2016)<br />
est un instrument dérivé complexe émis par <strong>BNP</strong><br />
<strong>Paribas</strong> <strong>Fortis</strong> Funding (LU) <strong>et</strong> garanti par <strong>BNP</strong> <strong>Paribas</strong><br />
<strong>Fortis</strong> SA (A2 (stable outlook) chez Moody’s, A+<br />
(negative outlook) chez S&P <strong>et</strong> A+ (stable outlook)<br />
chez Fitch). En y <strong>sous</strong>crivant, vous prêtez de l’argent<br />
à l’ém<strong>et</strong>teur qui ne s’engage pas à rembourser à<br />
100% le capital investi (hors frais) dans tous les cas,<br />
à l’échéance. Par ailleurs, en cas de faillite ou de<br />
défaut de paiement de l’ém<strong>et</strong>teur <strong>et</strong> du garant, vous<br />
risquez de ne pas récupérer les sommes auxquelles<br />
vous avez droit <strong>et</strong> de ne pas r<strong>et</strong>rouver le montant<br />
investi, à l’échéance.<br />
La BP2F RUNNER NOTE LOOKBACK 2016 est destinée aux<br />
investisseurs expérimentés qui acceptent un risque<br />
en capital <strong>et</strong> qui sont à même d’évaluer, au regard<br />
de leur situation, connaissances <strong>et</strong> expérience nancières,<br />
les avantages <strong>et</strong> les risques d’investir dans<br />
c<strong>et</strong> instrument dérivé complexe, notamment via une<br />
familiarisation avec l’indice STOXX GLOBAL SELECT<br />
DIVIDEND 100 (Price) <strong>et</strong> les taux d’intérêt.<br />
Une alternative à un investissement direct<br />
en <strong>actions</strong><br />
La BP2F RUNNER NOTE LOOKBACK 2016 est destinée à<br />
l’investisseur accoutumé au risque élevé que présente<br />
un investissement en <strong>actions</strong> <strong>et</strong> convaincu que les <strong>actions</strong><br />
à haut rendement du dividende vont continuer<br />
à béné cier du redressement des marchés boursiers.<br />
Conscient que ce redressement risque d’être freiné<br />
par de nombreuses incertitudes, il recherche le moyen<br />
d’optimiser son rendement potentiel.<br />
➡ Au départ: mécanisme de Lookback<br />
La valeur initiale de l’indice n’est pas xée à l’émission.<br />
A n de pouvoir tenir compte d’une éventuelle faiblesse<br />
de l’indice STOXX GLOBAL SELECT DIVIDEND 100 (Price) au<br />
moment du <strong>la</strong>ncement, elle correspond au cours de<br />
clôture le plus faible de l’indice parmi 3 observations<br />
relevées mensuellement sur les 2 premiers mois.<br />
➡ À l’arrivée: 200% de <strong>la</strong> hausse potentielle de l’indice<br />
La BP2F RUNNER NOTE LOOKBACK 2016 est conçue pour<br />
ampli er une performance positive de l’indice: <strong>la</strong> prime<br />
de remboursement potentielle sera égale à 200% de<br />
toute hausse enregistrée par l’indice à l’échéance.
Mais <strong>la</strong> BP2F RUNNER NOTE LOOKBACK 2016 ne prévoit pas<br />
<strong>la</strong> protection du capital à l’échéance, soit le 14 mars<br />
2016. En cas d’évolution adverse de l’indice, l’investisseur<br />
subira d’of ce une perte de capital, égale à 100%<br />
de toute baisse enregistrée par l’indice à l’échéance.<br />
En cas de hausse de l’indice,<br />
Un investissement dans <strong>la</strong> BP2F RUNNER NOTE LOOK-<br />
BACK 2016 est plus intéressant qu’un investissement<br />
direct dans l’indice puisque l’investisseur<br />
reçoit deux fois <strong>la</strong> performance réalisée.<br />
Il convient en outre de noter que l’investisseur ne<br />
béné cie pas des dividendes distribués par les <strong>actions</strong><br />
qui composent l’indice.<br />
En cas de baisse de l’indice,<br />
Un investissement dans <strong>la</strong> BP2F RUNNER NOTE LOOK-<br />
BACK 2016 est moins intéressant qu’un investissement<br />
direct dans l’indice puisque l’investisseur est<br />
obligé de prendre sa perte à l’échéance, contrairement<br />
à un investissement direct dans l’indice.<br />
Schéma de remboursement <strong>et</strong> d’attribution de <strong>la</strong> prime de remboursement éventuelle<br />
Valeur initiale de l’indice STOXX GLOBAL SELECT DIVIDEND 100 (Price)<br />
= cours de clôture le plus faible parmi 3 cours de clôture respectivement relevés<br />
le 1 er mars, le 2 avril <strong>et</strong> le 2 mai 2013<br />
NON Valeur nale de l’indice<br />
= cours de clôture du 7 mars 2016<br />
OUI<br />
Le 14 mars 2016, l’investisseur a droit à un montant<br />
équivalent à 100% du capital investi (hors frais)<br />
diminué du pourcentage de baisse de l’indice par<br />
rapport à sa valeur initiale.<br />
Toutes les possibilités en un coup d’œil<br />
Évolution (en %) de <strong>la</strong> moins-<br />
ou plus-value<br />
-100% -75% -50% -25%<br />
100%<br />
75%<br />
50%<br />
25%<br />
0%<br />
-25%<br />
-50%<br />
-75%<br />
-100%<br />
La valeur nale de l’indice est-elle supérieure<br />
à sa valeur initiale?<br />
25% 50% 75% 100%<br />
Évolution (en %) de l’indice STOXX<br />
GLOBAL SELECT DIVIDEND 100 (Price)<br />
Le 14 mars 2016, l’investisseur a droit<br />
• au remboursement à 100% du capital investi<br />
(hors frais);<br />
• à une plus-value correspondant à 200% de <strong>la</strong><br />
hausse (non p<strong>la</strong>fonnée) de l’indice.<br />
Souscription<br />
Offre publique en Belgique.<br />
La période de <strong>sous</strong>cription court jusqu’au<br />
28 février 2013 (sauf clôture anticipée).<br />
Souscription minimale: 5.000 EUR puis par<br />
coupure de 1.000 EUR.<br />
Date d’émission <strong>et</strong> de paiement:<br />
le 13 mars 2013.<br />
Prix d’émission: 101,25% de <strong>la</strong> valeur nominale,<br />
incluant une commission de p<strong>la</strong>cement<br />
de 1,25% <strong>et</strong> une commission annuelle de 1%<br />
maximum pour <strong>la</strong> distribution de <strong>la</strong> Note.<br />
<strong>BNP</strong> <strong>Paribas</strong> <strong>Fortis</strong> assure gratuitement le<br />
service nancier.<br />
19
Nouveau produit structuré<br />
20<br />
Principaux risques<br />
• Risque de perte de capital: le remboursement du capital à 100% n’est pas prévu dans tous les cas. Il existe<br />
en eff<strong>et</strong> un risque de perte partielle ou totale du capital si, à <strong>la</strong> date d’observation nale, l’indice STOXX GLO-<br />
BAL SELECT DIVIDEND 100 (Price) accuse un recul par rapport à sa valeur initiale. L’investisseur sera alors obligé<br />
de prendre sa perte, contrairement à un investissement direct dans l’indice.<br />
• Risque de crédit: en cas de faillite ou de défaut de paiement de l’ém<strong>et</strong>teur <strong>et</strong> du garant, l’investisseur supporte<br />
le risque de perdre tout ou partie de son capital à l’échéance.<br />
• Risque de liquidité: c<strong>et</strong> instrument dérivé n’est pas coté sur un marché réglementé. <strong>BNP</strong> <strong>Paribas</strong> <strong>Fortis</strong> en<br />
assurera <strong>la</strong> liquidité en se portant acquéreur ou le cas échéant vendeur, sauf circonstances exceptionnelles.<br />
L’investisseur qui voudrait revendre ses titres avant l’échéance ou ach<strong>et</strong>er ces titres une fois <strong>la</strong> période de<br />
<strong>sous</strong>cription terminée devra les vendre/ach<strong>et</strong>er au prix déterminé par <strong>BNP</strong> <strong>Paribas</strong> <strong>Fortis</strong> en fonction des<br />
paramètres de marché du moment (voir ci-des<strong>sous</strong>) qui pourraient amener à un prix inférieur à <strong>la</strong> valeur<br />
nominale par coupure (1.000 EUR). Ce prix sera xé avec une fourch<strong>et</strong>te achat/vente de maximum 1% dans<br />
des conditions normales de marché (hors frais de courtage <strong>et</strong> taxe sur opérations de bourse).<br />
• Risque de uctuation du prix du titre (risque de marché): le prix de c<strong>et</strong> instrument dérivé uctuera en<br />
fonction de paramètres tels que <strong>la</strong> santé nancière de l’ém<strong>et</strong>teur, l’évolution de l’indice STOXX GLOBAL SELECT<br />
DIVIDEND 100 (Price) <strong>et</strong> celle des taux d’intérêt. Il pourra, par conséquent, être inférieur à sa valeur nominale<br />
par coupure (1.000 EUR).<br />
Pour l’investisseur averti<br />
En tant qu’investisseur, vous ne devez envisager un<br />
investissement dans ce type d’instrument nancier<br />
que s’il est approprié au regard de votre situation -<br />
nancière, de vos objectifs d’investissement <strong>et</strong> de vos<br />
connaissances <strong>et</strong> expérience en matière nancière.<br />
Sur <strong>la</strong> base des critères établis par <strong>BNP</strong> <strong>Paribas</strong> <strong>Fortis</strong>,<br />
c<strong>et</strong> instrument dérivé complexe est prioritairement<br />
destiné, dans certaines limites, aux investisseurs présentant<br />
un pro l dynamique (Dynamic) à agressif<br />
(Growth). Il peut également convenir, dans des limites<br />
Documentation<br />
Le Prospectus est constitué<br />
• du Prospectus de base du programme ”Euro Medium<br />
Term Note (EMTN) de EUR 30.000.000.000”<br />
daté du 13 juin 2012 <strong>et</strong> approuvé par <strong>la</strong> Commission<br />
de Surveil<strong>la</strong>nce du Secteur Financier (CSSF)<br />
au Luxembourg,<br />
• de ses Suppléments datés du 28 juin 2012 <strong>et</strong> du<br />
30 octobre 2012, <strong>et</strong><br />
• des Final Terms datées du 31 janvier 2013.<br />
Ces quatre documents, documents, rédigés en ang<strong>la</strong>is, ainsi<br />
qu’un qu’un résumé en français du Prospectus Prospectus de base<br />
sont disponibles gratuitement sur le site<br />
www.bnpparibasfortis.be/emissions<br />
encore plus strictes, à des investisseurs présentant un<br />
autre pro l.<br />
Votre private banker se fera un p<strong>la</strong>isir d’examiner avec<br />
vous si <strong>la</strong> BP2F RUNNER NOTE LOOKBACK 2016 correspond<br />
bien à votre pro l d’investisseur <strong>et</strong> quelle p<strong>la</strong>ce<br />
il convient de lui réserver éventuellement dans votre<br />
portefeuille.<br />
<strong>BNP</strong> <strong>BNP</strong> PARIBAS PARIBAS FORTIS FORTIS FUNDING FUNDING (LU) (LU)<br />
RUNNER RUNNER NOTE NOTE LOOKBACK LOOKBACK 2016 2016<br />
Instrument dérivé émis par <strong>BNP</strong> <strong>Paribas</strong> <strong>Fortis</strong> Funding,<br />
filiale de <strong>BNP</strong> <strong>Paribas</strong> <strong>Fortis</strong> SA (A2 / A+ / A+)<br />
Document promotionnel | Février 2013<br />
Le présent document est rédigé dans le cadre d’une offre publique en Belgique.<br />
Les restrictions de vente sont reprises dans le Prospectus.<br />
La période de <strong>sous</strong>cription court du 1er février à 9 h au 28 février 2013 à 16 h.<br />
Une clôture anticipée est toutefois possible dans certaines circonstances, telles que décrites dans le Prospectus<br />
(voir partie B des Final Terms).<br />
Pour en savoir plus ou pour <strong>sous</strong>crire, adressez-vous à votre private banker.<br />
Un F<strong>la</strong>sh Invest est également<br />
consacré à <strong>la</strong> BP2F RUNNER NOTE<br />
LOOKBACK 2016. Vous y trouverez<br />
des informations complémencomplémentaires<br />
sur l’indice STOXX GLOBAL<br />
SELECT DIVIDEND 100 (Price), des<br />
exemples de rendement, toutes<br />
les modalités de <strong>sous</strong>cription,<br />
<strong>la</strong> scalité ainsi que les frais <strong>et</strong><br />
commissions auxquelles donne<br />
lieu <strong>la</strong> Note.<br />
Votre private banker se fera un p<strong>la</strong>isir de vous rem<strong>et</strong>tre<br />
tous ces documents.
Gestion de portefeuille<br />
COMMENT CHOISIR LE BON FONDS?<br />
Performance<br />
& analyse<br />
La performance d’un fonds se mesure en général par<br />
rapport aux fonds de sa catégorie. Les catégories de<br />
fonds défi nissent des groupes homogènes en termes<br />
de c<strong>la</strong>sses d’actifs, de zones géographiques, de secteurs<br />
d’activité, <strong>et</strong>c. Comparer <strong>la</strong> performance d’un fonds de<br />
<strong>la</strong> catégorie “<strong>actions</strong> européennes” à celle d’un fonds<br />
de <strong>la</strong> catégorie “<strong>actions</strong> américaines” a peu de sens.<br />
Mais <strong>la</strong> performance passée n’est pas tout… Mieux<br />
vaut <strong>la</strong> compléter par une bonne analyse.<br />
ALAIN SERVAIS, PRIVATE BANKING INVESTMENTS<br />
Top quartile<br />
2 ème quartile<br />
3 ème quartile<br />
4 ème quartile<br />
+<br />
—<br />
Quartiles de performance<br />
Les quartiles perm<strong>et</strong>tent d’évaluer<br />
le rang d’un fonds par rapport à ses<br />
concurrents. Au sein d’une même<br />
catégorie, les fonds sont c<strong>la</strong>ssés<br />
selon leur performance <strong>et</strong> répartis<br />
en quatre niveaux: les quartiles.<br />
Lorsqu’un fonds appartient au premier<br />
quartile, appelé “Top quartile”,<br />
il fait partie des 25% de fonds les<br />
plus performants de sa catégorie. À<br />
l’inverse les fonds appartenant au<br />
quatrième quartile seront parmi les<br />
25% les moins performants de leur<br />
catégorie.<br />
Notations quantitatives<br />
<strong>et</strong> qualitatives<br />
De nombreuses agences quantitatives,<br />
comme Morningstar, Lipper<br />
ou Citywire, attribuent des notations<br />
aux fonds de p<strong>la</strong>cement, en s’appuyant<br />
sur <strong>la</strong> performance ajustée<br />
du risque. Chaque agence ne délivre<br />
pas forcément <strong>la</strong> même c<strong>la</strong>ssifi cation<br />
pour un fonds au sein d’une<br />
même catégorie, car les critères<br />
de performance pris en compte<br />
peuvent être différents. Les agences<br />
de notation quantitatives se basent<br />
uniquement sur une analyse des<br />
performances passées d’un fonds.<br />
21
Gestion de portefeuille<br />
22<br />
Les agences de notation qualitatives,<br />
comme Standards & Poor’s<br />
ou Morningstar Research, sont<br />
plus utiles pour évaluer <strong>et</strong> sélectionner<br />
un fonds parce qu’elles<br />
s’attachent à comprendre le pro-<br />
comment mesurer <strong>et</strong> évaluer <strong>la</strong> performance d’un fonds?<br />
Performance<br />
du marché<br />
+<br />
Bèta<br />
Sensibilité du<br />
fonds aux mouvements<br />
de marché<br />
▲ ▲<br />
Bèta Alpha<br />
Mesure le risque systémique du fonds, c’est-àdire<br />
son degré de sensibilité aux mouvements du<br />
marché, matérialisés par ceux de son benchmark<br />
(indice de référence).<br />
Fonds<br />
avec Bèta > 1<br />
Fonds<br />
avec Bèta = 1<br />
Fonds<br />
avec Bèta < 1<br />
Marchés<br />
haussiers<br />
Le fonds tend<br />
à surperformer<br />
son benchmark<br />
Le bèta d’un fonds est généralement compris entre 0<br />
<strong>et</strong> 2. Lorsque les marchés sont en hausse de 10%, un<br />
fonds avec un bèta de 0,75 verra sa performance augmenter<br />
de 7,5% alors que si les marchés sont en baisse<br />
de 10%, sa performance diminuera de 7,5% toutes<br />
choses égales par ailleurs.<br />
cessus de gestion du fonds, ses<br />
sources de surperformance passée,<br />
les principaux avantages compétitifs<br />
de son gestionnaire <strong>et</strong> <strong>la</strong> pertinence<br />
de ses décisions d’investissement.<br />
Cependant, elles ne couvrent<br />
Marchés<br />
baissiers<br />
Le fonds<br />
tend à <strong>sous</strong>performer<br />
son<br />
benchmark<br />
Le fonds tend à avoir <strong>la</strong> même<br />
performance que son benchmark,<br />
c’est-à-dire que celle du<br />
marché<br />
Le fonds<br />
tend à <strong>sous</strong>performer<br />
son<br />
benchmark<br />
Le fonds tend<br />
à surperformer<br />
son benchmark<br />
+ Alpha =<br />
Valeur ajoutée<br />
générée par le<br />
gestionnaire<br />
qu’un nombre limité de fonds.<br />
Par conséquent, parallèlement<br />
à leurs notations, mieux vaut<br />
suivre certaines règles incontournables<br />
afin de guider votre<br />
sélection de fonds.<br />
Performance<br />
du fonds<br />
Définit le supplément de performance du fonds<br />
par rapport à celle de son benchmark. Plus<br />
l’alpha re<strong>la</strong>tif à un fonds est élévé, plus ses<br />
performances sont élévées par rapport à son<br />
benchmark.<br />
La valeur liquidative d’un fonds ayant un<br />
alpha de 3,2% aura tendance à croître de 3,2%<br />
lorsque <strong>la</strong> variation de son benchmark est<br />
nulle.
QuelQues critères de sélection d’un fonds<br />
Les fonds disponibles sur le marché sont légion <strong>et</strong> les indicateurs de performance/risque du passé ne préjugent<br />
pas du futur. Il est donc nécessaire de se montrer sélectif. Voici quelques critères qui méritent attention.<br />
Gestion<br />
• Quel est l’objectif du fonds?<br />
• Quelle marge de manœuvre s’octroie le gestionnaire par<br />
rapport à l’univers d’investissement du fonds (tailles de<br />
capitalisation, recours au cash…)?<br />
• Quelle discipline se fixe le gestionnaire (niveau de perte<br />
maximal, politique de prise de profit…)?<br />
• Quelles sont <strong>la</strong> structure, <strong>la</strong> stabilité <strong>et</strong> l’expérience de<br />
l’équipe de gestion?<br />
Risques<br />
• Le processus d’investissement du fonds est-il cohérent?<br />
• Quels sont les risques inhérents à un investissement<br />
dans le fonds?<br />
Diversification<br />
• Quelle est <strong>la</strong> composition du fonds <strong>et</strong> quelles sont ses<br />
principales expositions?<br />
• Le fonds est-il soumis à <strong>la</strong> réglementation UCITS III ou IV?<br />
Performance<br />
• Le gestionnaire actuel est-il responsable de l’ensemble<br />
des performances passées du fonds?<br />
• Qu’est-ce qui explique l’éventuelle surperformance du<br />
fonds <strong>et</strong> est-elle cohérente avec <strong>la</strong> philosophie du<br />
gestionnaire?<br />
Frais <strong>et</strong> liquidité<br />
• Quel est le montant total des frais de gestion ou TER<br />
(total exposure ratio)?<br />
• Le gestionnaire est-il en mesure de faire face à des sorties<br />
massives du fonds (reventes de parts)?<br />
Contexte<br />
• Quelle est <strong>la</strong> vision du marché par rapport à celle du fonds?<br />
• Quel est le risque de devise?<br />
Comme vous pouvez le constater, <strong>la</strong> tâche n’est pas simple.<br />
Nous reviendrons plus en détail sur le processus de sélection des fonds dans nos prochaines éditions.<br />
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