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Bon à savoir La Fête du Sillon Sacré Aussi appelée Cérémonie du Labour Royal, cette fête traditionnelle d’origine hindouiste est l’une des plus populaires et aussi l’une des plus belles du pays. L a Fête du Sillon Sacré, ou Chrat Preah Nongkâl, est célébrée chaque année le quatrième jour de la lune décroissante du mois de mai. Autrefois, le roi lui-même traçait les sillons, dans une rizière sacrée. Ainsi, d’après les versions cambodgiennes et siamoises du Ramayana, le roi Janaka labourait avec une charrue d’or, lorsqu’il découvrit une belle enfant. Il lui donna le nom de Sita, ce qui en sanscrit veut dire « sillon », et, plus tard, la maria à 30 - Bulletin de PPA - n°33 - DR

Rama. Après le roi Ang-Duong (1845- 1853), le souverain du Cambodge ne poussa plus lui-même le soc de la charrue. Il fut remplacé par le ministre de l’agriculture, dont le sceau représentait une divinité tenant des gerbes de paddy. Actuellement, d’autres dignitaires accomplissent le rite, en compagnie de leur femme. On a pris l’habitude de désigner l’un par le nom de « Roi de Màkh » en souvenir du roi temporaire de màkh, et l’autre, par le nom de Mè Huor, qui serait une déformation d’un terme siamois signifiant « la mère du royaume ». « Sacrés boeufs » Les bœufs de l'attelage royal sont choisis avec soin : cornes hautes et légèrement penchées en avant, oreilles de taille moyenne, longue queue dont l'extrémité doit ressembler à un balai, testicules bien pendantes et de même taille. Outre leur fonction de trait, les bœufs ont pour mission sacrée de prédire l'avenir des récoltes. L’espace réservé au labourage est alors, pour l’occasion, entouré de cinq pavillons, dont chacun abrite la statue d’une divinité brahmanique. Autrefois, on labourait une véritable rizière qui était soigneusement entretenue. Le premier jour de la lune décroissante, dans la fin de l’après-midi, les bàku (brahmanes du Palais royal) font une offrande au Krong Pali, Maître du sol, pour lui demander l’autorisation de travailler la terre. Ensuite a lieu le hôm pithi (cérémonie du sacrifice), qui doit se répéter les deux jours suivants au crépuscule. Bon à savoir Le quatrième jour de la lune décroissante, le Roi de Màkh et la Pràh Mè Huor arrivent en cortège sur le terrain, et vont saluer la statue de Çiva, installée dans le pavillon nordouest. Puis, au signal des conques, commence le labourage, qui n’est plus qu’un geste symbolique et qui se fait en triple circumambulation. Trois charrues se suivent, celle du milieu étant poussée par le Roi de Màkh, les deux autres par des fonctionnaires. La Pràh Mè Huor, cependant, sème du paddy, qui doit être de l’espèce la meilleure, dite krayà sampàn. Le commencement de chacun des trois tours rituels est marqué par le son profond des conques. Le cortège s’arrête devant le pavillon de l’est où se trouve l’image de Visnu et les bœufs sont dételés tandis que le Chef des bàku invoque les dieux pour que les présages soient propices. Il asperge d’eau purificatrice la terre et les bœufs. Ceux-ci sont dirigés vers sept grands plateaux en argent rangés devant la tribune royale. Il leur est présenté du riz, de l'herbe, du sésame, des haricots verts, du maïs, de l'eau et de l'alcool. Leur choix définira donc la qua - lité des récoles. Ainsi, si les bœufs choisissent l'herbe, des épidémies sont à redouter, et si leur choix porte sur l'alcool, c’est le signe de pires calamités. En 2009, cette cérémonie a eu lieu à l’esplanade de Veal Meru, en face du Musée National à Phnom Penh et en 2010, sur le site des temples d’Angkor. Malou Paul Bulletin de PPA - n°33- 31

Rama.<br />

Après le roi Ang-Duong (1845-<br />

1853), le souverain du Cambodge ne<br />

poussa plus lui-même le soc de la<br />

charrue. Il fut remplacé par le ministre<br />

de l’agriculture, dont le sceau<br />

représ<strong>en</strong>tait une divinité t<strong>en</strong>ant des<br />

gerbes de paddy. Actuellem<strong>en</strong>t,<br />

d’autres dignitaires accompliss<strong>en</strong>t le<br />

rite, <strong>en</strong> compagnie de leur femme. On<br />

a pris l’habitude de désigner l’un par<br />

le nom de « Roi de Màkh » <strong>en</strong> souv<strong>en</strong>ir<br />

du roi temporaire de màkh, et<br />

l’autre, par le nom de Mè Huor, qui<br />

serait une déformation d’un terme<br />

siamois signifiant « la mère du royaume<br />

».<br />

« Sacrés boeufs »<br />

Les bœufs de l'attelage royal sont<br />

choisis avec soin : cornes hautes et<br />

légèrem<strong>en</strong>t p<strong>en</strong>chées <strong>en</strong> avant,<br />

oreilles de taille moy<strong>en</strong>ne, longue<br />

queue dont l'extrémité doit ressembler<br />

à un balai, testicules bi<strong>en</strong> p<strong>en</strong>dantes<br />

et de même taille.<br />

Outre leur fonction de trait, les<br />

bœufs ont pour mission sacrée de<br />

prédire l'av<strong>en</strong>ir des récoltes. L’espace<br />

réservé au labourage est alors, pour<br />

l’occasion, <strong>en</strong>touré de cinq pavillons,<br />

dont chacun abrite la statue d’une<br />

divinité brahmanique. Autrefois, on<br />

labourait une véritable rizière qui<br />

était soigneusem<strong>en</strong>t <strong>en</strong>tret<strong>en</strong>ue. Le<br />

premier jour de la lune décroissante,<br />

dans la fin de l’après-midi, les bàku<br />

(brahmanes du Palais royal) font une<br />

offrande au Krong Pali, Maître du<br />

sol, pour lui demander l’autorisation<br />

de travailler la terre. Ensuite a lieu<br />

le hôm pithi (cérémonie du sacrifice),<br />

qui doit se répéter les deux jours<br />

suivants au crépuscule.<br />

Bon à savoir<br />

Le quatrième jour de la lune<br />

décroissante, le Roi de Màkh et la<br />

Pràh Mè Huor arriv<strong>en</strong>t <strong>en</strong> cortège sur<br />

le terrain, et vont saluer la statue de<br />

Çiva, installée dans le pavillon nordouest.<br />

Puis, au signal des conques,<br />

comm<strong>en</strong>ce le labourage, qui n’est plus<br />

qu’un geste symbolique et qui se fait<br />

<strong>en</strong> triple circumambulation. Trois<br />

charrues se suiv<strong>en</strong>t, celle du milieu<br />

étant poussée par le Roi de Màkh, les<br />

deux autres par des fonctionnaires.<br />

La Pràh Mè Huor, cep<strong>en</strong>dant, sème<br />

du paddy, qui doit être de l’espèce la<br />

meilleure, dite krayà sampàn. Le<br />

comm<strong>en</strong>cem<strong>en</strong>t de chacun des trois<br />

tours rituels est marqué par le son<br />

profond des conques.<br />

Le cortège s’arrête devant le pavillon<br />

de l’est où se trouve l’image de<br />

Visnu et les bœufs sont dételés tandis<br />

que le Chef des bàku invoque les<br />

dieux pour que les présages soi<strong>en</strong>t<br />

propices. Il asperge d’eau purificatrice<br />

la terre et les bœufs. Ceux-ci<br />

sont dirigés vers sept grands<br />

plateaux <strong>en</strong> arg<strong>en</strong>t rangés devant la<br />

tribune royale. Il leur est prés<strong>en</strong>té du<br />

riz, de l'herbe, du sésame, des haricots<br />

verts, du maïs, de l'eau et de l'alcool.<br />

Leur choix définira donc la qua -<br />

lité des récoles. Ainsi, si les bœufs<br />

choisiss<strong>en</strong>t l'herbe, des épidémies<br />

sont à redouter, et si leur choix porte<br />

sur l'alcool, c’est le signe de pires<br />

calamités.<br />

En 2009, cette cérémonie a eu lieu à<br />

l’esplanade de Veal Meru, <strong>en</strong> face du<br />

Musée National à <strong>Phnom</strong> P<strong>en</strong>h et <strong>en</strong><br />

2010, sur le site des temples<br />

d’Angkor.<br />

Malou Paul<br />

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