Table des matières Allard, Michel Mika Page 1 Beaudet-Bélanger ...

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les yeux doux. Je te dirai à quel point tu es ma vie, à quel point sans toi je suis perdue. Je te fredonnerai ces
mots d’amour, te rappellerai comme on s’aimait. Je te rappellerai comme on s’aime encore et comme je vais
toujours t’aimer. »
J’en peux plus, je dois le voir. Je n’ai pas eu la force d’aller le revoir depuis ce jour tragique. Mais là j’en ai
besoin! Cette chanson, ces paroles en continu dans mes oreilles m’aident à trouver la force d’aller lui parler,
à traverser les voies sombres qui me mènent à lui. Il fait noir. Autour de moi, les arbres dénudés par l’hiver,
avec comme couverture une fine couche de neige, donnent au paysage un coup de vieux. Je tremble et cette
fois-ci ce n’est pas la faute du froid. J’y suis.
« S’il te plait, parle-moi. Jamais ça n’a été si froid entre nous. Je suis là, assise près de toi alors pourquoi je
ne me suis jamais sentie aussi éloignée? Tu me manques, je t’en prie, fais-moi un signe, Dis-moi que tu
reviens, dis-moi que tu ne m’a pas encore oubliée, dis-moi que tu n’es pas encore si loin. La vie m’est
horrible sans toi. Dis-moi que tout va bien aller. Aide-moi à surmonter l’insurmontable. Ma douleur j’en ai
l’impression ne s’estompera jamais. Reviens-moi, s’il te plait, reviens-moi!
Rien, pas un son, pas un mot. Comment ai-je pu m’imaginer que tu allais me répondre? Comment ai-je pu
m’imaginer que tu allais m’entendre là où tu es? »
Prise de larmes c’est trop dur. Je n’en peux plus, il faut que je me lève. Il faut que je coure. Je cours
tellement vite que je ne vois plus rien. Mon coeur n’en peut plus. À bout de souffle, je m’effondre.
Tout est flou, je ne comprends plus rien. Je t’ai rejoint, je suppose... Dans un monde parallèle, dans un rêve
ou...? Peu importe, une force m’envahit. Je suis de retour sur la glace du quartier, je patine à toute allure. J’y
vais de toutes mes forces, je bondis jusqu'au ciel. Ça y est, j’ai battu le temps, j’ai battu la vie. J’ai attrapé ta
main dans les nuages. Je te vois enfin, tes yeux, ton sourire, je viens vers toi, je sens même ton souffle chaud.
Tu m’aimes toujours. Je le vois, je le sens. Une larme coule sur ma joue, j’entends des murmures, tout est
flou à nouveau. Tranquillement tu t’éloignes, je dois te laisser partir. Tu t’estompes peu à peu. Un énorme
pincement au coeur. BIP! BIPPPPPPPPPPPPP!
- On recommence! 1, 2, 3
- Encore! 1, 2, 3, BIPPPPPPPP! BIP! BIP!
- Ça y est, j’ai un pouls. Elle se réveille!
Reste avec nous, Kassandra! Tout va bien aller.