Angéla Lebel Noir Noir, noir Tout est noir Je marche dans l’obscurité totale Quand tout à coup J’aperçois un petit point de lumière Je m’élance, je cours le plus vite que je peux J’ai l’impression que je n’avance pas Je m’arrête un instant Pour reprendre mon souffle Je regarde autour de moi Rien, pas même l’ombre d’une poussière Je crie à tue-tête Et j’entends mon écho Étrange, me dis-je à haute voix Quand tout à coup J’ouvre les yeux Je sors de mon sommeil somatique Je me retrouve à l’hôpital entouré de spécialistes Je retrouve les lumières et les couleurs tant aimées de ma bonne vieille planète terre Et ma famille bien aimée <strong>Page</strong> 83
Éric Leduc Haine et désespoir <strong>Page</strong> 84 Hamad était un petit garçon de 10 ans du Moyen-Orient. Un jour, alors qu’il revenait de chez un ami, il trouva sa famille décimée. Son père, sa mère, ses deux frères et sa sœur avaient été assassinés. Sans pleurer, rempli de haine et de désespoir, il ramassa quelques vêtements, son ours en peluche, et puis il se sauva. Il avait très peur; mais il était déterminé à se rendre chez son oncle même si c’était à plusieurs heures de marche. Ses parents sont Chiites alors que 90 % de la communauté musulmane est sunnite. Une partie de ces 90 % sont, en plus d’être orthodoxes, extrémistes. Le sunnisme a reconnu comme successeurs du prophète les quatre premiers califes, puis les Omeyya<strong>des</strong> et les Abbassi<strong>des</strong>, tandis que les Chiites ont réservé cette charge à Ali et à sa <strong>des</strong>cendance. Le père de Hamad avait, en plus, <strong>des</strong> opinions controversées sur la politique en général et il ne s’en cachait pas, au contraire. Pourquoi est-il mort? L’histoire ne le dit pas. Par contre, allons voir les répercussions de son décès sur Hamad. Quand Hamad arriva enfin chez son oncle, il avait marché neuf heures. Il était épuisé. Malgré cela, le pauvre enfant trouva la force de raconter à son oncle ce qui s’était passé. Tout le monde pleurait, Hamad aurait bien aimé pleurer, mais il s’en sentait incapable, trop fatigué. Deux jours plus tard, alors que Hamad avait pris un peu de repos, son oncle lui annonça qu’il l’amenait dans les montagnes. Il lui expliqua que ces montagnes étaient un genre d’école qui ferait de lui un homme. Après les dures épreuves que cet enfant venait de traverser, rien de mieux que de l’envoyer dans un camp, où l’on forme <strong>des</strong> terroristes. Un petit garçon de 10 ans, qui caressait le rêve de jouer professionnel au soccer. Il ne pleurait déjà plus. Par contre, il trainait sa haine et son désespoir jusqu’au camp. Deux ans que Hamad apprenait à devenir un homme. Il savait à peine lire. Malgré cela, il était expert en explosif. Il était capable, les yeux bandés, de monter ou démonter une mitraillette. En deux ans, il était devenu un <strong>des</strong> plus, sinon le plus redoutable soldat d’Allah. Certains jours, il n’en pouvait plus. Après tout, ce n`était qu’un enfant. Une fois par semaine, un homme venait leur apprendre quel acte barbare avait accompli l’ennemi. Hamad haïssait autant que son petit cœur de bambin le pouvait. Chaque fois que l’homme venait, il éveillait en lui le souvenir de cette douleur atroce qu’avait produite la vue du corps inerte de sa petite sœur. Ainsi, nourrissait-il sa haine et son désespoir. Maintenant âgé de 13 ans, Hamad était prêt à accomplir sa mission. Il devait se faire exploser dans une école où on acceptait les filles. Enfin, le monde entier allait ressentir sa haine et son désespoir. De plus, il serait un héros, un martyr, mort pour la cause. En traversant la rue, il regardait les enfants qui jouaient. Tout à coup, il entendait son nom, c’était la voix de sa sœur. Au début il croyait devenir fou, mais elle était là devant lui. Comme elle avait grandi, sa petite sœur, elle aussi avait l’impression de rêver. Et puis, elle lui expliqua qu’au moment du massacre, elle était à la maison avec une amie. Quand elle avait entendu les coups de feu, elle s’était cachée. La petite fille qu’il avait vu, c’était la copine de sa sœur. Elle lui raconta qu’elle avait été hébergée par une famille géniale. La dame chez qui elle habitait souriait tout le temps. Cette femme n’était pas seulement gentille, elle portait <strong>des</strong> pantalons. C’est pour cette raison que la petite allait à l’école, parce que d’après elle, quand on était une fille intelligente, on avait le droit de porter <strong>des</strong> pantalons. Rien à voir avec la haine et le désespoir.
- Page 1 and 2:
Table des matières Allard, Michel
- Page 3 and 4:
Renaud, Martine L’inexpliqué Pag
- Page 5 and 6:
Page 2 douze ans, Mika commença à
- Page 7 and 8:
Kathie Beaudet-Bélanger Ma plus be
- Page 9 and 10:
Page 6 positif et cette lueur d’e
- Page 11 and 12:
Christian Beaulne Coutu Mots d’ic
- Page 13 and 14:
Marilyn Bonneau Encore une fois, ma
- Page 15 and 16:
Alexandre Bourbeau Ne me laisse pas
- Page 17 and 18:
Page 14 t'entendre, JAMAIS! Mon ego
- Page 19 and 20:
Page 16 Pourquoi n’avais-je point
- Page 21 and 22:
Page 18 Àm’demander par où ça
- Page 23 and 24:
parce que tu la trouves extrêmemen
- Page 25 and 26:
Page 22 pour un chemin ensoleillé.
- Page 27 and 28:
Stéphanie Brousseau Mon histoire P
- Page 29 and 30:
Stéphanie Brousseau Mira Je me gli
- Page 31 and 32:
- Maison? Page 28 L’homme du nom
- Page 33 and 34:
Page 30 qu’il va être papa. Il a
- Page 35 and 36: Page 32 Mon père a persévéré et
- Page 37 and 38: - Bonsoir Ana, ça va bien et toi c
- Page 39 and 40: Sara Chapdelaine L’appropriation
- Page 41 and 42: Sylvie Chartier 2012 - La fin d’u
- Page 43 and 44: Page 40 nous avons vu un autre vais
- Page 45 and 46: - Je te retrouverai et je n’aurai
- Page 47 and 48: Page 44 donner ses gages à ses par
- Page 49 and 50: Page 46 doux comme de la soie. Tes
- Page 51 and 52: Page 48
- Page 53 and 54: Page 50 Elle m’a répondu : ¨ si
- Page 55 and 56: Philip Courchesne Momification Page
- Page 57 and 58: Stéphanie Desgagné Une belle hist
- Page 59 and 60: Jessica Dionne Une vie défaite et
- Page 61 and 62: Keven Duchesne Je te remercie Je te
- Page 63 and 64: Annouk Dugré Mon enfant À toi mon
- Page 65 and 66: De te savoir être qu'un simple rê
- Page 67 and 68: Claude Fradet C`est donc mal distri
- Page 69 and 70: Benjamin Frenette Le retour aux ét
- Page 71 and 72: Page 68 Après 9 jours, il a quitt
- Page 73 and 74: En cadeau, je t’ai donné mon cœ
- Page 75 and 76: Jean-Philippe Gravel Mon fort la nu
- Page 77 and 78: Cedric Junod Ma belle amour Je t’
- Page 79 and 80: Myriam Lachaine Mimi et sa mère Il
- Page 81 and 82: Joanie Lavallée Mon rêve doux com
- Page 83 and 84: L`herbe fraîchement tondue Je sors
- Page 85: Page 82 de les rappeler. Ce qu`elle
- Page 89 and 90: Karianne Lemelin Un froid m'habite.
- Page 91 and 92: Éric Martel Ma plus abominable his
- Page 93 and 94: Page 90 sur son sort : « J’aurai
- Page 95 and 96: Page 92 Les professeurs ressentent
- Page 97 and 98: Jessie Oster Une mission de vie Pag
- Page 99 and 100: La voix de la marmotte se fait ente
- Page 101 and 102: Page 98 gouvernes pas mieux que ça
- Page 103 and 104: Tu as de bonnes notes à l’école
- Page 105 and 106: Car tu ne sais pas qui est le proch
- Page 107 and 108: Page 104 les kidnappe comme il me d
- Page 109 and 110: - Léa? - Les enfants...... Page 10
- Page 111 and 112: Page 108 Aujourd’hui, j’apprend
- Page 113 and 114: - Martine..... Il fait extrêmement
- Page 115 and 116: - Allez les filles, plus vite. Auss
- Page 117 and 118: Angelica Ruiz Garnica C’est l’h
- Page 119 and 120: Cynthia St-Germain Au nom de l’am
- Page 121 and 122: Ludy Marcela Tabares Isaza À consi
- Page 123 and 124: Hier je suis allé lui parler, lui
- Page 125: Page 122 de la deuxième guerre mon