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Jean-Philippe Gravel
Mon fort la nuit
Je garde le « momentum », je me dis que ça peut être pire
Mais quand je regarde le monde agir, ça me donne le goût de fuir
Ont me dit qu’il faut que j’apprenne à dealer avec mes tords
Mais parfois j’ai l’impression que ma vie prend le bord
Plus le temps avance, plus mes souvenirs s’évaporent
À chaque jour ont dirait qu’il y a une partie de moi qui s’endort
J’ai l’impression d’avoir atteint un point sans retour
Quand je me lève le matin, parfois j’ai le cœur lourd
C’est pour mon bien que je m’enfonce dans ma bulle
C’est pour m’éloigner de tout ce monde sans scrupule
Il m’arrive de sourire quand j’ai le cœur brisé
De rire quand au fond de moi j’ai le goût de pleurer
J’ai envie de ricaner comme quand j’étais gamin
Le cœur léger, avec soleil sur mes dessins
Dans ce monde, chaque personne à son propre paradis
Le mien il se cache, dans mon fort la nuit
C’est l’endroit où je m’isole pour remplir mon cœur d’espoir
C’est là que je ferme les yeux pour effacer tout mes cauchemars
Mais aujourd’hui je vois plus loin que le bout de mon nez
Je suis capable de voir les belles choses qui peuvent m’arriver
La vie est comme le sport, il faut garder la tête haute
Être fier de nos efforts, être capable d’admettre nos fautes
Moi je veux devenir un homme meilleur, pas juste de passage
Pouvoir un jour être capable de tourner la page
Sur mon passé, ma souffrance, ma haine et ma rancune
Dire merci à la vie, car aujourd’hui je lui en dois une
Je lève les yeux vers le ciel, de la lueur dans le regard
Je me dis que pour changer ce n’est jamais trop tard
Mais chaque fois que j’ouvre les yeux, je suis enfermé
Le regard vide je me dis qu’il ne faut pas abandonner
On m’a appris d’être fier de ce que je suis
Peu importe ce qui se passe, jamais lâcher la vie
Même se ce que tu vis, c’est un moment difficile
Et que tu as l’impression de marcher sur un fil
Dis-toi que ce n’est pas la fin, trouve-toi un abri
Va au plus profond, de ton fort la nuit
Seulement pour avoir un petit coin loin de la misère
S’il le faut, je traverserai l’enfer
J’ai choisi de voir la vie sous un autre angle
De foncer et de desserrer les sangles
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