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Yanéric Grandmont
Lettre à mon maître
Cher maître, à la suite de ce que tu m’as fait, je tenais à t’écrire cette lettre.
Quand j’étais un tout petit bébé, tu m’as choisi parmi tous mes frères et sœurs. C’est certain que j’ai fait
des bêtises, mais tu m’as pardonné, je n’étais qu’un bébé. Sur ma vie, j’ai juré de te protéger, toi et les
tiens. En échange, je demandais seulement un bout de pain et de l’amour. Je t’étais fidèle. Au jour de
mon adoption, je t’ai aimé et je t’ai demandé une seule chose, le jour de mon adoption, je t’ai demandé
de ne jamais m’abandonner et tu me l’as promis, mais hélas, tu n’as pas tenu ta promesse.
Cher maître, par un beau matin où tout le monde dans la maison était très agité, tu m’as appelé, j’ai couru
vers toi très enjoué, tu m’as dit que l’on partait en voyage, les bagages étaient déjà prêts. Tu as pris ma
laisse et mon jouet préféré et tu m’as dit de monter dans la voiture, j’étais tellement content. Nous
n’étions que toi et moi je me suis posé des questions, mais je me suis vite mis à penser à autre chose,
j’étais tellement heureux de partir en voyage avec toi. Tu as passé par des chemins que je ne connaissais
pas. Tu t’es arrêté près d’un bois, tu as ouvert la portière puis tu as lancé mon jouet. Je croyais que tu
voulais jouer, j’ai alors couru à toute vitesse pour retrouver mon jouet. Quand je l’ai eu retrouvé, je suis
revenu vers toi, mais tu n’étais plus là! Pris de panique, j’ai couru dans tous les sens à ta recherche, mais
en vain. Les jours passaient et, de plus en plus, je m’affaiblissais, je t’attendais.
Un jour, un homme s’approcha de moi, mais ce n’était pas toi, il me donna de l’eau, j’étais assoiffé, il me
mit un collier, il attacha une laisse et m’amena avec lui. Je me suis ensuite retrouvé dans une cage sombre
et froide. Les mois passaient, je ne cessais de penser à toi. Je vis beaucoup de gens passer devant ma
cellule, certains essayaient de me toucher, mais ce n’était pas toi, j’étais terrifié, je ne les connaissais pas.
Un jour j’entendis la porte de ma cage s’ouvrir, je me précipitai à l’entrée, pensant que c’était toi, mais
non, c’était cet homme qui m’avait cueilli dans les bois. Je pensais qu’il m’amenait à toi, mais encore là
non, il m’amena dans une petite pièce sombre qui sentait la mort. Je me sentis partir, l’homme me regardait
les yeux pleins de regrets, mais moi, je ne lui portais pas attention, car la seule personne que je voulais
voir, avant de rendre mon dernier souffle, c’était toi!
Cher maître, si je pouvais revenir à la vie, c’est vers toi que je courrais, car malgré ce que tu m’as fait,
c’est quand même toi que j’aime.
P.-S. Des histoires de ce genre se produisent beaucoup trop souvent, réfléchissez-y bien avant de prendre
en charge la vie d’un animal!
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