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Kim Boyce
Grandir
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Il était une fois, un oeuf. Un oeuf sans éclat. Un oeuf ni trop gros, ni trop petit, ni large, haut ou rond. Tout
simplement incolore, il attendait de savoir quelle robe de l’arc-en-ciel il revêtirait plus tard. Pour l’instant, il
était confortablement installé dans son nid douillet qui fut placé de manière stratégique pour lui procurer le
meilleur lendemain. Situé loin de la fenêtre pour ne pas attraper froid, loin du foyer pour ne pas subir
l’écrasement de cette chaleur, cet oeuf privilégié, entouré de coton rassurant, ne manquait de rien.
Cependant, il ne pouvait arrêter de se questionner. Se demander si la vie extérieure était aussi exceptionnelle
qu’il le pensait. Si les autres oeufs étaient intéressants. S’ils pensaient de la même manière que lui et en
même temps si leur nid paraissait aussi douillet que le sien. De sa place haut perchée il pouvait observer
l’extérieur qui paraissait froid, rigide et sans aucune logique. La petite fenêtre dorée était devenue sa porte
sur l’autre monde.
Ces questions ne cessèrent de se bousculer dans son petit crâne, néanmoins, une question primait : que lui
apporterait l’avenir? Qui sera-t-il plus tard? Peut-être un serin d’un beau jaune éclatant aux plumes brillantes
et à la voix mélodieuse. Ceux qui rêvaient de gloire et avaient les atouts nécessaires pour y arriver. Ceux qui
désiraient partager avec le monde leur talent et se voir récompensé de différentes broussailles dorées.
Où encore, il ferait peut-être partie de ces oiseaux entourés de grillage, enfermés dans une volière. Ceux qui
à longueur de journée ne cessaient de piailler leur opinion sans se soucier de leurs voisins. Ceux qui
prenaient leur temps et qu’on avait l’impression que cela durerait une éternité avant qu’ils avancent. Les
mêmes oiseaux, tous habillés selon différentes croyances. Certains choisiront une robe d’un rouge vif et
piailleront à l’unisson. D’autres préfèrent un costume bleu royal et voudront autant se séparer que de garder
leur langue tant chérie. Plusieurs suivront la nouvelle tendance, celle des aventuriers revêtus d’une cape d’un
orange criard et qui désirent s’aventurer sur des nouvelles eaux. Cependant, tous en désaccord, ils ne peuvent
améliorer la volière qu’ils aiment.
D’un autre côté, nous avons les pics-bois, ces bricoleurs experts dans leur domaine. Qui peuvent créer ou
réparer leur nid en un temps trois mouvements. Ceux qui désirent faire bouger leur mains ou comme on les
appelle « les manuels ». Cependant, ce n’est pas toujours le paradis chez eux, il y a des jours où leur casque
« violet » n’est pas nécessaire. Et certaines fois l’oppression, la peur et l’avarice font partie intégrante de
cette organisation bien soudée.
Par la suite, se trouve les martins-pêcheurs, qui eux vivent de la rivière ou de la terre. Ceux qui vivent une
vie dans un univers de tranquillité, loin des volières. La patience est de mise pour cette espèce qui se lève à
l’aurore, pour se coucher dès les premiers rayons de noirceur. Dépendants d’une ressource volatile, certains
préfèreront des méthodes fabriquées de diverses substances, néanmoins, les plus « traditionnels » opteront
pour la méthode « verte ».
Au-delà des montagnes, nous trouverons les érudits, ceux qui aiment le savoir. Par chance, ils seront assez
futés pour continuer sur cette voie. Par contre, cela n’est pas donné à tous les oeufs, seuls les courageux, les
persévérants et ceux de grande volonté réussiront. L’inattention et la paresse devront être rangées au placard