Table des matières Allard, Michel Mika Page 1 Beaudet-Bélanger ...
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Maxime Vigneault<br />
Cette journée de juin<br />
<strong>Page</strong> 121<br />
Le soleil était radieux en cette journée de juin, il avait mouillé la veille, mais le soleil commençait à pointer<br />
le bout de son nez. Une journée parfaite pour aller à la plage et c’est précisément où Éric Hains se dirigeait,<br />
à la plage d’Omaha. Il était dans une péniche de débarquement et se préparait mentalement à faire face à ce<br />
qui allait être la pire journée de sa vie. Depuis bientôt un an il s’entraînait pour ce jour et voilà, il était<br />
finalement arrivé. Le bruit du moteur de la péniche était assourdissant et l’odeur de vomi et d’urine le rendait<br />
malade. Cependant, il restait concentré sur la grosse porte de métal qui le séparait <strong>des</strong> balles alleman<strong>des</strong>. Il<br />
savait que d’un instant à l’autre cette protection allait disparaître.<br />
Trente secon<strong>des</strong>! Cria le conducteur de la péniche qui avait été surnommée le cercueil flottant tellement il y<br />
avait eu de morts dans ses engins. Le stress nouait littéralement le ventre de notre jeune soldat. À chaque<br />
seconde qui passait le temps avait l’air de ralentir de plus en plus. Comme pour se figer sur cette image. Un<br />
avion passa à trente pieds au-<strong>des</strong>sus de sa tête ce qui le réveilla de son rêve.<br />
Dix secon<strong>des</strong>! Et voilà le moment tant attendu allait se produire d’un instant à l’autre. Les balles<br />
commençaient déjà à percuter le seul abri de notre jeune héros. Il regarda une dernière fois ses frères<br />
d’armes comme pour immortaliser leur visage à tout jamais dans sa mémoire. Le grincement <strong>des</strong> pièces en<br />
métal qui composait le mécanisme pour ouvrir la porte s’activa et lui glaça le sang.<br />
Une pluie de balles rentra dans la péniche, heureusement pour Éric il était dans l’avant-dernière rangée et il<br />
eut le temps de se coucher pour ne pas être fauché par les balles <strong>des</strong> engins de mort <strong>des</strong> allemands. Il se<br />
releva et sorti à la course du cercueil de la moitié de ses compagnons d’armes. Il courut le plus vite qu’il le<br />
peut pour aller se mettre à couvert derrière un bloc de béton que les allemands avait installé pour que les<br />
chars d’assaut ne puissent débarquer sur la plage.<br />
Derrière sont appris, il pensa a son frère qui était dans la prochaine péniche et il espérait de toute son âme<br />
qu’il allait survivre. Il se releva et tout en tirant sur le bunker allemand qui était en face de lui, se mit à l’abri<br />
derrière une dune de sable. Il se retourna juste à temps pour voir son jeune frère se mettre à l’abri en arrière<br />
du bloc de béton que notre jeune fantassin venait de quitter. Il fit signe de la main à son frère pour que ce<br />
dernier vienne le rejoindre. Quelques instants plus tard, les voilà réunis derrière la même dune de sable.<br />
Le bruit <strong>des</strong> explosions mélangé à celui <strong>des</strong> cris, <strong>des</strong> balles et à celui <strong>des</strong> hommes qui tombaient sous la pluie<br />
de balles alleman<strong>des</strong> était assourdissant. L’odeur de poudre à canon et de sang remplissait l’air. Les deux<br />
frères se levèrent et coururent se mettre à l’abri derrière un bunker de sac de sable qui était situé à environ<br />
trente pieds du bunker allemand.<br />
Pour un dernier sprint, les deux frères se levèrent et coururent ensemble jusqu’au pied du bunker. Au dernier<br />
moment, Yvon le frère de Éric cria et tomba violemment sur le sol, en voyant ceci notre jeune héros arrêta<br />
net et fit demi-tour pour aller sauver son frère, mais en arrivant il constata qu’il était trop tard. Une balle<br />
avait passé bord en bord du casque de son frère le tuant du même coup.<br />
D’un seul coup l’univers tout entier du fantassin venait de chavirer. Son petit frère venait de mourir devant<br />
ses yeux et il n’avait pas pu le protéger, pourtant il aurait dû. Éric passa toute la campagne européenne lors