Table des matières Allard, Michel Mika Page 1 Beaudet-Bélanger ...

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gouvernes pas mieux que ça! » Les bûcherons hurlèrent contre Batiste qui n’écoutait rien. Baptiste avait déjà
son idée en tête, redescendre à Gatineau pour prendre un verre. Tous tentèrent de le raisonner sans succès, il
n’eurent d’autre choix que de le bâillonner et de le ligoter puisqu’ils ne leur restaient qu’une heure pour se
rendre au chantier. C’est Joe qui prit les commandes. Tout se passait à merveille lorsque cet imbécile de
Baptiste se détortilla de la corde avec laquelle les bûcherons l’avaient attaché, il réussit à se libérer. Un
couteau à la main, il les menaça en grognant un sacre qui les fit frémir du plus profond de leur être. Bien
entendu, les hommes ne voulaient pas tomber en bas du canot, deux ou trois cent pieds, c’est très haut donc
impossible de lutter avec cet animal à bord. Baptiste agrippa l’aviron quand soudain, le canot frappa de plein
fouet la cime d’un grand sapin.
C’est ainsi que le diable, comme à l’habitude, prit leurs âmes une à une. Ils les condamna à bûcher pour le
reste de l’éternité seuls au milieu des bois tous les huit. Évidemment, Baptiste fut le plus malheureux de
tous, car tous les bûcherons refusèrent catégoriquement de lui adresser la parole. Bien sûr, aucun d’eux ne
raconta leur escapade, pour les bûcherons du camp voisin. L’histoire qui fut racontée est qu’ils étaient tous
trop saouls et qu’ils se sont battus dans les bois, pour expliquer leurs ecchymoses et leurs yeux au beurre
noir. Alors, si vous décidez de faire un pacte avec le diable, souvenez-vous qu’il finit toujours par arriver à
ses fins, parlez-en à ce pauvre Baptiste Durand qui s’est cru plus malin que cet homme cornu. Selon vous, le
regrette-t-il?