Table des matières Allard, Michel Mika Page 1 Beaudet-Bélanger ...
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<strong>Table</strong> <strong>des</strong> <strong>matières</strong><br />
<strong>Allard</strong>, <strong>Michel</strong> <strong>Mika</strong> <strong>Page</strong> 1<br />
<strong>Beaudet</strong>-<strong>Bélanger</strong>, Kathie Ma plus belle histoire <strong>Page</strong> 4<br />
Beaudoin, Ken Bipolaire <strong>Page</strong> 5<br />
Beaulne Coutu, Christian Un membre de ma famille à part entière <strong>Page</strong> 7<br />
Mots d’ici ou d’ailleurs <strong>Page</strong> 8<br />
Salut à toi, qui est tout pour moi <strong>Page</strong> 9<br />
Bonneau, Marilyn Encore une fois, mais pour la dernière fois <strong>Page</strong> 10<br />
Bourbeau, Alexandre Ne me laisse pas <strong>Page</strong> 12<br />
Bourbeau, Emmanuelle Une soirée qui avait bien commencé <strong>Page</strong> 13<br />
Bourque, Jessie La splendeur sibylline <strong>Page</strong> 15<br />
Bouthillier, Yann Mon esprit enchaîné <strong>Page</strong> 17<br />
Briand, Francis L’amour <strong>Page</strong> 19<br />
Boyce, Kim Grandir <strong>Page</strong> 21<br />
Brisson, Jimmy La fin d’une vie <strong>Page</strong> 23<br />
Brousseau, Stéphanie Mon histoire <strong>Page</strong> 24<br />
Mira <strong>Page</strong> 26<br />
Castonguay, Martin Comment ça va? <strong>Page</strong> 29<br />
Mon père <strong>Page</strong> 31<br />
Charest, Vickie Un hiver pas comme les autres <strong>Page</strong> 33<br />
Chapdelaine, Sara L’appropriation <strong>Page</strong> 36<br />
Chartier, Sylvie 2012 - La fin d’un monde <strong>Page</strong> 38<br />
Ma vie dans l’ombre <strong>Page</strong> 41<br />
Chaumont, Francine L’amour inconditionnel <strong>Page</strong> 43<br />
Cimon, Éric Le bateau <strong>Page</strong> 45<br />
Cid, Jean-<strong>Michel</strong> Tu n’es qu’un être humain <strong>Page</strong> 47<br />
Cloutier-Côté, Myriam Quand l’idole canin rencontre l’idole humain <strong>Page</strong> 49<br />
Promenade en forêt <strong>Page</strong> 51<br />
Courchesne, Philip Momification <strong>Page</strong> 52
En quête de vivre <strong>Page</strong> 53<br />
Desgagné, Stéphanie Une belle histoire d’amour <strong>Page</strong> 54<br />
Dionne, Jessica Une vie défaite et refaite <strong>Page</strong> 56<br />
Duchesne, Keven Je te remercie <strong>Page</strong> 58<br />
Dugré, Annouk Mon enfant <strong>Page</strong> 60<br />
Duchesneau, Myriam Un voyageur dans mon ventre <strong>Page</strong> 63<br />
Fradet, Claude C’est donc mal distribué <strong>Page</strong> 64<br />
Frenette, Benjamin Le retour aux étu<strong>des</strong> <strong>Page</strong> 66<br />
Galvis Oribe, Tania Milena Ma lutte pour moi, pour toi et pour elles <strong>Page</strong> 67<br />
Gazaille, Vanessa Mon amour <strong>Page</strong> 69<br />
Grandmont, Yanéric Lettre à mon maître <strong>Page</strong> 71<br />
Gravel, Jean-Philippe Mon fort la nuit <strong>Page</strong> 72<br />
Junod, Cédric Ma belle amour <strong>Page</strong> 74<br />
Lachaine, Myriam Mimi et sa mère <strong>Page</strong> 76<br />
Lafontaine-Houde, Alexandre La lueur à surprise <strong>Page</strong> 77<br />
Lavallée, Joanie Mon rêve doux comme de la ouate <strong>Page</strong> 78<br />
Lebel, Angéla Les couleurs de la vie <strong>Page</strong> 79<br />
Jojo dans la lune <strong>Page</strong> 81<br />
Noir <strong>Page</strong> 83<br />
Leduc, Éric Haine et désespoir <strong>Page</strong> 84<br />
Lemelin, Karianne Un froid m’habite <strong>Page</strong> 86<br />
Martel, Éric Ma plus abominable histoire <strong>Page</strong> 88<br />
Massimo, Thierry Des profs en prison! <strong>Page</strong> 91<br />
Ngoie, Kabwe Monde d’amour <strong>Page</strong> 93<br />
Oster, Jessie Une mission de vie <strong>Page</strong> 94<br />
Paez, German Ma bien-aimée « La langue française » <strong>Page</strong> 95<br />
Paiement, Alexandre La chasse-galerie <strong>Page</strong> 97<br />
Pech, Samnang Alicia <strong>Page</strong> 99<br />
La vie d’un incarcéré <strong>Page</strong> 101<br />
Pelletier, Sandy Toujours voir positivement <strong>Page</strong> 103
Renaud, Martine L’inexpliqué <strong>Page</strong> 105<br />
Mon âme sœur <strong>Page</strong> 107<br />
Rêve ou réalité <strong>Page</strong> 109<br />
Une promenade bien spéciale <strong>Page</strong> 111<br />
Robert, Marcel Histoire mystérieuse <strong>Page</strong> 113<br />
Ruiz Garnica, Angelica C’est l’histoire de ma vie <strong>Page</strong> 114<br />
Sauriol, Martin Pleurs d’enfants <strong>Page</strong> 115<br />
St-Germain, Cynthia Au nom de l’amitié <strong>Page</strong> 116<br />
Tabares Isaza, Ludy Marcela À considérer <strong>Page</strong> 118<br />
Tétreault, Martin La voix de Jérémy <strong>Page</strong> 119<br />
Vigneault, Maxime Cette journée de juin <strong>Page</strong> 121
<strong>Michel</strong> <strong>Allard</strong> (alias Dakness)<br />
<strong>Mika</strong><br />
L’histoire que je vais vous raconter est celle de ma princesse <strong>Mika</strong>.<br />
Son histoire commence en 1706 sur une étoile nommée Panttéra située à <strong>des</strong> milliards d’années- lumière de<br />
la terre. Elle est née dans un petit village nommé Sarkadia. Contrairement aux autres petites filles, <strong>Mika</strong> est<br />
une enfant très spéciale c’est un être supérieur, c’est-à-dire un ange de survie cela signifie qu’elle est capable<br />
de réanimer toutes choses naturelles et organiques ,et comme autre pouvoir, elle peut aussi enlever la vie.<br />
Dans le village de Sarkadia, il y a beaucoup d’anges et seulement quelques- un sont choisis pour venir sur<br />
terre dès la naissance, <strong>Mika</strong> sera l’une d’elles, mais avant elle devra apprendre à devenir ange de survie et<br />
elle devra étudier juste qu’à l’âge de ses 18 ans c’est-à-dire une année sur Pantéra équivaut à dix ans<br />
d’humain.<br />
<strong>Mika</strong> vivait chez ses parents qui étaient roi et reine de Sarkadia. À l’annonce de sa naissance, ses parents<br />
convoquèrent tous les anges du village à une fête pour la venue de ce petit être merveilleux.<br />
La soirée arriva et tous les anges du village se rendirent au château, tout le monde avait hâte de voir cet être<br />
dont ils avaient entendu parler.<br />
La soirée commença et dans un moment de silence la reine arriva avec <strong>Mika</strong>, très heureuse de leur présenter!<br />
Les anges approchèrent à tour de rôle pour la voir dans son berceau, elle brillait comme un rayon de soleil.<br />
On aurait dit une étoile qui venait de naitre, et soudain la doyenne arriva pour voir <strong>Mika</strong> (une qui connaissait<br />
l’histoire de nos ancêtres, c’était bien Rémyllia la doyenne). Alors elle se mit à regarder <strong>Mika</strong> et d’un coup<br />
sursauta!<br />
- Que se passe -t-il? répondit la reine à Rémyllia<br />
- Ma reine, avez- vous remarqué la marque que <strong>Mika</strong> a sur le bras?<br />
- Oui, dit-elle !<br />
Rémyllia regarda la reine et lui dit :<br />
- Ma reine savez -vous ce que signifie ce signe en forme de dragon avec <strong>des</strong> ailes?<br />
- Non, répondit-elle!<br />
<strong>Page</strong> 1<br />
Rémyllia savait ce que cela représentait. Ce signe voulait dire que <strong>Mika</strong> était capable de réanimer les choses,<br />
mais aussi changer l’avenir pour bien <strong>des</strong> personnes. Le dernier ange qui avait eu cette marque, était né il y a<br />
deux mille années dans le village de Romélion un village voisin. La reine, en apprenant cela, regarda <strong>Mika</strong><br />
avec beaucoup d’amour et la fête continua toute la soirée.<br />
Dix années passèrent, <strong>Mika</strong> qui était devenue une adorable fillette qui étudiait comment devenir ange de<br />
survie, elle progressait à une vitesse extraordinaire, elle adorait apprendre de nouvelles choses. Et à l âge de
<strong>Page</strong> 2<br />
douze ans, <strong>Mika</strong> commença à apercevoir ses ailes bleutées et douces et à ce moment- là, <strong>Mika</strong> aperçut un<br />
ange qui venait vers elle, mais pas n’importe quel, cet ange d’allure mystérieuse il était très grand et enrobé<br />
de flammes bleutées et <strong>Mika</strong> avait l’impression que cet ange, personne ne le voyait, elle seule pouvait le<br />
voir.<br />
<strong>Mika</strong>, effrayée, mit ses mains devant son visage en pensant qu’il disparaîtrait en les retirant et à sa grande<br />
surprise en ouvrant les yeux, <strong>Mika</strong> aperçut cet ange qui se tenait devant elle. Elle le regarda et lui dit :<br />
- Qui êtes-vous? Dit- elle en le regardant bizarrement<br />
L’ange répondit :<br />
- Je me nomme Darkar je viens de Fantasya (cet endroit est situé sur le plus haut sommet de Sarkadia<br />
et c’est là que les grands maîtres accroissent leur pouvoir suprême).<br />
<strong>Mika</strong> curieuse lui demanda :<br />
- Que faites- vous ici?<br />
Darkar lui répondit d’un ton obscur :<br />
- Je suis venu voir celle qui a cette fameuse marque sur le bras.<br />
- Regardez, dit- elle<br />
Darkar regarda et vit le dragon avec les ailes sur son bras. Ébloui, il se pencha à la hauteur de <strong>Mika</strong> et dit :<br />
- <strong>Mika</strong> le signe de dragon que tu as sur le bras c’est le dragon de feu ce qui veut dire que ça t e<br />
donne le pouvoir de la lumière <strong>des</strong> choses que juste les grands maîtres peuvent accomplir.<br />
<strong>Mika</strong> le regarda et lui dit :<br />
- Mais je ne sais pas comment faire.<br />
Darkar lui répondit :<br />
- <strong>Mika</strong> ce pouvoir est déjà en toi et quand tu auras besoin de l’utiliser une force en toi remonteras<br />
et tu sauras.<br />
C’est à ce moment que Darkar sortit un médaillon en forme de dragon de feu et le donna à <strong>Mika</strong> en disant :<br />
- <strong>Mika</strong>, ceci est un dragon de feu, prends- le, il t’appartient. Ce médaillon est en ma possession<br />
depuis <strong>des</strong> années. <strong>Mika</strong> cela te servira quand tu partiras sur terre.<br />
<strong>Mika</strong> prit le médaillon et le passa autour de son cou et ressentit une grande chaleur qui venait de celui-ci.<br />
Elle leva les yeux, mais Darkar avait déjà disparu, <strong>Mika</strong> regarda le médaillon et retourna à la maison.
<strong>Page</strong> 3<br />
Huit années passèrent, <strong>Mika</strong> devint une grande et jolie demoiselle avec <strong>des</strong> ailles bleutées et <strong>des</strong> yeux bleus,<br />
elle avait terminé ses étu<strong>des</strong>, était prête à commencer son périple dans l’Univers pour rejoindre la terre.<br />
Avant son départ comme tous les autres qui allaient l’accompagner sur terre, elle dit au revoir à ses parents<br />
qui étaient très fiers d’elle. Et en un instant, <strong>Mika</strong> prit le médaillon entre ses mains et tous les anges partirent<br />
pour la terre.<br />
Arrivés sur terre, <strong>Mika</strong> et les autres doivent se transformer pour avoir une apparence humaine. Pour se faire,<br />
chaque ange a une petite pochette contenant de la poussière d’étoiles. <strong>Mika</strong> prit la poussière et la lança dans<br />
les airs et en un instant <strong>Mika</strong> se transforma en une jolie jeune femme qui était rayonnante de lumière.<br />
<strong>Mika</strong> et les autres partirent chacun de leur côté afin d’accomplir ce pour quoi elle était venue.<br />
<strong>Mika</strong> commença par aider la nature à reprendre ses droits. Elle réanimait <strong>des</strong> animaux perdus à jamais et<br />
surtout ( vous vous souvenez du médaillon) et bien à chaque fois que <strong>Mika</strong> touchait la main d’une personne,<br />
elle lui remettait une partie de cette énergie qui changea leur vie à jamais, <strong>Mika</strong> fit cela pendant une centaine<br />
d’années afin d’améliorer cette belle planète bleue que nous appelons la terre.
Kathie <strong>Beaudet</strong>-<strong>Bélanger</strong><br />
Ma plus belle histoire...<br />
<strong>Page</strong> 4<br />
Je suis née à Montréal, plus précisément à l’hôpital de Lasalle, le 4 octobre 1989. Ma mère m’a raconté que<br />
le jour de ma naissance est tombé la première neige. Cette journée était aussi l’anniversaire de mon père, j’ai<br />
toujours trouvé que c’était une drôle de coïncidence!<br />
De ce que ma mère m’a raconté, nous avons habité environ deux ans à St-Henri, mais je n’ai pas vraiment de<br />
souvenirs de ce temps-là. Je me souviens à partir du moment où moi et ma mère sommes déménagées à St-<br />
Rémi, le village de mon enfance. J’ai fait tout mon primaire à l’école St-Viateur. Un <strong>des</strong> plus beaux<br />
souvenirs de ma jeunesse est quand j’allais chez ma grand-mère pour la fin de semaine. Ma grand-mère avait<br />
une ferme de vaches laitières. Elle avait aussi quelques chèvres. J’aimais beaucoup quand on les nourrissait<br />
au biberon. Je me sentais tellement proche de la nature. Je pouvais passer <strong>des</strong> heures dans l’étable à observer<br />
les chats. À l’école, j’étais bonne. Même que je me souviens qu’en 3e année j’avais eu 100 % à un examen<br />
de math. Les profs voulaient me faire passer par-<strong>des</strong>sus une année, mais ma mère a refusé. Bien sûr, j’avais<br />
quelques amis, mais je n’étais pas la plus populaire. J’étais assez calme. C’est vers la 6e année que c’est<br />
devenu difficile pour ma mère parce que je voulais toujours sortir pour être avec mes amis. Ma mère et moi<br />
nous chicanions très souvent à propos de mes heures de rentrée et mes amis.<br />
Finalement, ma mère à demander de l’aide à la DPJ et à partir de ce temps, un travailleur social s’est mis à<br />
me suivre… J’ai commencé mon secondaire au collège Charles-Lemoine. Un soir, j’ai découché une fois de<br />
trop… La police est venue me chercher et je me suis ramassée au pavillon de jeunes contrevenants. À ce<br />
moment, ça n’allait pas très bien avec ma mère donc après, j’ai déménagé chez mon père et je me suis<br />
inscrite à l’école la Poudrière. Malheureusement, parce que j’étais trop souvent absente de l’école, je suis<br />
retournée au pavillon. Je peux dire que cette période a été la plus dure de ma vie. J’avais envie de m’amuser,<br />
mais j’étais emprisonnée. J’y suis restée assez longtemps, je me disais qu’ils ne me laisseraient jamais sortir.<br />
Le temps est passé, je suis retournée chez ma mère. Ensuite, j’ai décidé d’aller chez mon père. Vers 16-17<br />
ans, j’ai eu mon premier appartement. Je n’avais aucune idée de ce que je voulais faire dans la vie…<br />
Aujourd’hui, j’ai recommencé l’école et je travaille. Ma mère et moi nous parlons souvent et ça va mieux.
Ken Beaudoin<br />
Bipolaire<br />
<strong>Page</strong> 5<br />
Deux heures de l’après-midi... Je me réveillais encore une fois avec un vide dans l’âme et une culpabilité<br />
grandissante. Cette culpabilité qui me rongeait de l’intérieur, car une fois de plus, j’étais dans le creux de la<br />
courbe à me demander pourquoi. Pourquoi ne suis-je pas arrivé à me lever plus tôt et ainsi éviter d’être en<br />
retard au travail? J’avais pourtant dormi quatorze heures d’affilé... Je n’avais même pas la force de me lever<br />
pour aller manger ou pour prendre une douche. Je jetai un regard sur le téléphone... Trois appels manqués<br />
dont deux du bureau, probablement pour savoir où puis-je bien être, car cette journée-là, j’avais une réunion<br />
importante avec un de nos plus gros fournisseurs.<br />
Cela n’a pas toujours été ainsi. Il y a de cela moins d’un an, tout allait pour le mieux. Nouveau poste<br />
d’adjoint au directeur <strong>des</strong> achats, un bon salaire, une nouvelle maison ainsi qu’une nouvelle automobile. Une<br />
grande fille de quatre ans et la nouvelle d’un futur bébé à venir. Caché derrière cette façade de conte de fées<br />
moderne, trente-cinq mille dollars de dettes. Dettes contractées de mille et une façons en essayant de devenir<br />
millionnaire ou à essayer de pouvoir travailler à mon compte. Parce que oui, moi j’ai <strong>des</strong> idées de grandeurs,<br />
<strong>des</strong> beaux projets comme j’aime si bien les nommer. Si bien qu’a l’âge de 24 ans je travaillais cinquante<br />
heures semaine plus cinq à six heures par soir pour ma propre compagnie.<br />
J’étais dans le haut de la courbe tell un dieu au sommet du monde. Je dormais en moyenne trois à quartes<br />
heures par nuit et souvent je ne dormais pas du tout pendant 36-48 heures en ligne par simple besoin de<br />
travailler sur mes projets parce que oui j’avais plus d’un projet et plus d’une compagnie en même temps.<br />
Mais arriva quelque chose d'inattendu. Marco ,l’homme en charge <strong>des</strong> achats, un excellent ami à moi et mon<br />
superviseur, fut diagnostiqué du cancer. J’étais complètement chaviré par cette triste nouvelle. C’est ainsi<br />
qu’un jeune de 24 ans, non diplômé, réussi à se hisser au rang de directeur <strong>des</strong> achats d’une compagnie<br />
international. Ce nouveau titre eu rapidement l’effet d’une bombe dans ma vie. J’éprouvais autant de fierté<br />
que de culpabilité, car j’avais l’impression de voler le poste de cet homme malade et condamné. Le stress et<br />
la pression maintenant exercé sur mes épaules venais de quintuplé en moins d’une semaine. J’arrivais malgré<br />
tout à gérer cette pression le tout bien sur, tout en m’occupant de tous mes projets en même temps. Je<br />
trouvais même le temps pour jouer à <strong>des</strong> jeux vidéo, mais jamais le temps d’être avec ma famille...<br />
Puis tel une montagne russe qui monte et monte et monte encore, un jour ou l’autre doit re<strong>des</strong>cendre et plus<br />
elle tombe de haut, plus malheureusement la chute en est brutale. C’est ainsi que mon règne s’écroula<br />
lentement mais surement sous mes pieds. La fatigue accumulée multiplier par le stress du travail et la peur<br />
de perde mon ami Marco d’une semaine à l’autre eu vite fait d’épuisés mes dernières ressources. Seulement<br />
9 mois après mon entrée en service comme directeur <strong>des</strong> achats, j’étais déjà dépassé par les événements,<br />
incapable de me concentrer et d’accomplir cette tâche pour laquelle on me rémunérais. Sans trop savoir<br />
pourquoi, je pleurais plusieurs fois par jour et cette tristesse ne semblait pas s’estomper avec le temps.<br />
Puis, arriva une joie dans ma vie. L’arrivée d’un fils qui me donna la chance de prendre un peu de temps en<br />
famille. Cinq semaines à décrocher complètement du travail, de mes projets et de quoi que ce soit d’autre<br />
que mon fils et ma fille. Malheureusement pour moi, ces cinq semaines passèrent bien trop vite, tel un bon<br />
film duquel on prend le temps d’apprécier chaque seconde, mais qu’une fois à la fin, on voudrait qu’il ne se<br />
finissent jamais. Une semaine après avoir repris mes fonctions, les jours semblaient interminables et tristes.<br />
Cela faisait plus d’un mois que Marco était hospitalisé, plus faible chaque jour, mais toujours avec cet esprit
<strong>Page</strong> 6<br />
positif et cette lueur d’espoir dans les yeux de laquelle j’essayais de m’inspirer un peu tous les jours afin<br />
d’alléger le poids qui pesait sur moi.<br />
Mais ce qui du arriver arriva. À Drummondville, le mercredi 22 août 2007 est décédé à l'âge de 41 ans<br />
Marco, bon ami et fidèle compagnon. Ce fut la goute qui fit déborder le vase. Tout ce stress et cette fatigue<br />
accumulée additionné avec cette nouvelle funeste fit s’effondre les dernières fortifications de mon être. C’est<br />
ainsi que d’employé modèle, disponible et performant je passai à médiocre, toujours en retard et dont la<br />
performance était selon mon employeur, inacceptable. Je perdis mon emploi et de la commença le déclin<br />
final de ce que je découvrirais plus tard étant une dépression majeure. Le médecin me prescrit alors <strong>des</strong><br />
antidépresseurs qui selon lui régleraient tous mes problèmes. Malheureusement pour moi la prise de ces<br />
médicaments ne furent que me ramener dans ce que l’on appelle une manie.<br />
Ainsi je fut diagnostiqué bipolaire ou comme on l’appelait avant, maniacodépressif qui ce décrit en fait<br />
comme quelqu’un dont l’humeur varie le stade de manie à celui de dépressif. Manie étant le haut de la<br />
courbe ou tout va trop bien ou l’on fait <strong>des</strong> excès et dépressif ou le suicide semble souvent être la seule<br />
solution à tous nos problèmes.<br />
Figurez-vous une ligne horizontale droite et considérer que cette ligne représente une humeur dite normale et<br />
que <strong>des</strong>sous cette ligne se trouve les journées où vous êtes plus triste ou déprimé et qu’au <strong>des</strong>sus de cette<br />
ligne votre humeur est joyeuse voir euphorique. Et bien la prise de ces pilules eurent sur moi l’effet de me<br />
projeter au plus haut de cette ligne, donc dans un délire psychotique dans lequel j’étais invincible et où mes<br />
limites semblais inexistantes ce qui dans les faits me rappela mes heures de gloire passées, mais qui eurent<br />
vite fait de m’épuisé en moins de deux jours.<br />
J’étais plongé dans un état léthargique dépressif qui dura 2 ans ou mon médecin essayait en vain de trouver<br />
la bonne médication afin de me sortir de cette torpeur dans laquelle je m’étais embourbée. La mort valsait<br />
avec mes pensé un peux plus chaque jour, mais j’arrivais a les anesthésier par le sommeil qui souvent prenait<br />
15 à 20 heures de mes journées.<br />
Les deux années suivantes, les thérapies ce chevauchèrent et l’envie de m’en sortir grandissait au rythme <strong>des</strong><br />
mes efforts durement fournit si bien qu’aujourd’hui après 4 ans de combat, une séparation, une faillite<br />
personnelle et plusieurs tentatives de suicide, j’en suis arrivé à mettre un peu d’ordre dans ma vie. La<br />
médication semble réussir à stabiliser mes humeurs. Je suis de retour à l’école dans le but de reprendre le<br />
contrôle sur mon avenir. Je suis tombé en amour avec femme extraordinaire avec qui j’ai l’intention de<br />
passer ma vie et avec qui je vais me marier l’an prochain. Cependant, je continue à devoir combattre contre<br />
cette léthargie dans laquelle j’ai baigné durant c’est 4 longues années. Merci la vie de me redonner une<br />
nouvelle chance!
Christian Beaulne Coutu<br />
Un membre de ma famille à part entière<br />
Voici la biographie d’un membre de ma famille, elle occupe une place de premier choix et elle est très<br />
énergique. Elle sait nous surprendre.<br />
Bonjour, moi c’est Laila, mais tout le monde m’appelle Loulou. Mon nom de famille je ne suis pas sûre c’est<br />
quoi, car Claudine dit que c’est Coutu, car je suis énervée et énervante, Christian dit que c’est Gendron, car<br />
je suis tannante comme Claudine. Mais moi je crois que c’est NON, car on dit toujours : « Loulou, non ».<br />
C’est vraiment pas facile de pas savoir. Je suis du type très énergique. Pour moi la vie est un jeu et je suis<br />
une joueuse très sérieuse. Je ne suis pas très patiente surtout quand j’attends l’heure du repas et qu’elle ne<br />
vient pas. J’aime manger, et je fais ce que j’aime le plus souvent possible.<br />
Mon histoire<br />
<strong>Page</strong> 7<br />
Moi, j’ai quatre ans et du plus loin que je peux me souvenir je partage ma vie avec Claudine et Christian. Ce<br />
sont mes parents et j’ai une grande sœur. J’aime ma sœur, mais je trouve qu’elle est très sage, c’est une petite<br />
fille à maman, elle lui dit tout ce que je fais. Mais elle et moi nous formons une famille. Elle m’énerve et je<br />
dois l’énerver, c’est ça la famille.<br />
Nous avons un chat comme animal de compagnie. Je dis nous, mais c’est plus le chat de maman, car c’est la<br />
seule avec qui il n’est pas méchant. Moi et le chat c’est comme on pourrait dire comme chat et chien, il est<br />
méchant avec moi, il me mord et me donne <strong>des</strong> coups de patte. Nous avons aussi <strong>des</strong> rats dans une cage,<br />
mais eux ils restent jamais longtemps, deux ou trois ans, pas plus. Par la suite, ils disparaissent. Je sais pas<br />
où ils vont, mais ils pourraient emporter le chat, bordel! Voilà pour ma famille d’accueil. Je dis d’accueil, car<br />
moi je suis toute noire, eux ils sont blancs. Donc j’en ai déduit qu’ils m’ont adopté. Mais ça ne me dérange<br />
pas, car le plus loin que je me souvienne, ils se sont occupés de moi.<br />
Je me trouve plutôt chanceuse, car j’ai toute la nourriture que je veux, maman me fait <strong>des</strong> biscuits juste pour<br />
moi, j’ai un grand jardin pour courir et j’ai même ma propre piscine. Oui, oui, juste à moi. Le plus fascinant<br />
c’est quand j’avais 18 ou 19 mois Claudine et Christian ont décidé que notre appartement était très petit pour<br />
nous, donc ils ont acheté une maison. Je crois qu’ils veulent ce qu’il y a de mieux pour moi. Il y a aussi<br />
grand-maman avec ma tante Samantha. J’adore aller chez eux. On peut jouer et aller se promener en forêt,<br />
car la forêt appartient à grand-maman. C’est cool, trop de chose à voir. La seule chose que j’aime pas d’aller<br />
là-bas, c’est que c’est loin. Une heure trente dans la voiture c’est long, je peux pas jouer et je dois rester<br />
assise.<br />
J’espère que rien ne changera dans ma vie, car j’ai tout ce que je veux. Moi, je n’aime pas me compliquer la<br />
vie. Je veux juste pouvoir profiter du temps passé avec ma famille et tous ceux que j’aime. Moi je dois vous<br />
laisser, je dois aller voir maman, car elle a sorti ma laisse, on va prendre une marche et peut-être jouer au<br />
parc. C’est ce que moi et ma sœur on préfère.
Christian Beaulne Coutu<br />
Mots d’ici ou d’ailleurs<br />
<strong>Page</strong> 8<br />
Voici un petit aperçu de la complexité de parler avec ma belle-mère. À la fin de ce texte, je vous demande de<br />
bien vouloir vous poser une petite question : seriez-vous capable de comprendre ce qu’elle dit? Moi je suis<br />
plutôt patient et ouvert d’esprit, mais elle dépasse tout ce que je peux comprendre. Moi je crois qu’elle vient<br />
d’une autre planète...<br />
Pour commencer, j’adore taquiner les gens que j’aime. « Qui aime bien châtie bien et moi je châtie très bien<br />
et souvent. » Voici quelques mots qu’elle aime utiliser (truc, machin, gogos, bidule il y a aussi <strong>des</strong> mots<br />
composés comme machin-truc et <strong>des</strong> adjectifs comme gogosseri.) Maintenant, imaginez une conversation<br />
avec elle quand elle replace tous les noms de choses par un de ces mots.<br />
Voici une discussion que nous avons eue au début de l’été : « Salut Christian. Quand tu viendras en fin de<br />
semaine, peux-tu amener ton truc pour poser ma gogosse? N’oublie pas qu’li faut la couper et la sabler.<br />
Pense aussi à une solution au truc machin qui pend dans le cabanon. » Ah oui! Pour elle quand elle dit<br />
cabanon ça veut dire garage, car elle a un cabanon et un garage et le cabanon elle dit que c’est un atelier.<br />
Quand elle me parle, je ne sais jamais de quoi elle parle. Pour revenir au début, elle voulait que j’apporte une<br />
scie pour copier une moulure et trouver un moyen de faire tenir la lumière du cabanon:« Dis comme cela<br />
tout le monde aurait compris! »<br />
Je ne sais pas pour vous, mais moi j’ai trouvé une solution pour plus avoir à me casser la tête pour<br />
comprendre de quoi elle peut me parler. Je vais poser <strong>des</strong> roues en <strong>des</strong>sous de mon garage; comme cela<br />
j’aurai toujours les bons outils! La semaine passée, je me demandais pourquoi elle parlait comme cela, car je<br />
suis sûr que ce n’est pas juste causé par sa folie. (Car tout le monde sait que les belles-mères sont folles!) J’ai<br />
trouvé deux raisons pour expliquer ce phénomène. Il y a le fait qu’elle passe ses journées avec ses chiens et<br />
eux comprennent ce qu’elle dit ,car le langage chien est simple. Mais nous humains, on s’est dit : Un mot,<br />
une chose ça va être simple. Mais elle n’a pas reçu le mémo, je crois! La deuxième raison c’est qu’elle aime<br />
le trouble et répéter les mêmes choses plusieurs fois.<br />
Mais malheureusement ce phénomène est contagieux, car la semaine passée, je suis allé à la quincaillerie<br />
pour acheter un morceau de plomberie et j’ai demandé au vendeur:« Avez-vous un truc qui fait sur ce<br />
machin-là? » Merde si ça continue, on va tous régresser et après avec quoi je vais niaiser ma belle-mère?<br />
Pour finir, j’aimerais rassurer tous ceux qui me liront, j’adore ma belle-mère. Je crois que je l’aime plus que<br />
ma propre mère depuis quelques années. Mais malheureusement pour elle, j’aime la taquiner aussi et je crois<br />
qu’elle n’hait pas ça! Je la remercie d’être ce qu’elle est et je ne veux pas qu’elle change. Y a-t-il beaucoup<br />
de monde qui peut prendre une bière au soleil avec leur belle-mère sans vouloir la tuer? Moi, je peux et<br />
j’aime cela!
Christian Beaulne Coutu<br />
Salut à toi qui es tout pour moi<br />
<strong>Page</strong> 9<br />
Salut à toi qui partages tout avec moi, que ce soit bon ou non. Je t’écris quelques mots pour te dire à quel<br />
point je t’aime et je tiens à toi et te rappeler deux ou trois petites choses qui font que mon amour pour toi est<br />
ce qu’il est.<br />
Te souviens-tu de nos premières sorties au Vieux Port de Montréal? On passait la journée à parler de tout et<br />
de rien. On se contait nos vies, on s’amusait d’un rien. C’est ce qui m’a marqué le plus chez toi, tu n’étais<br />
pas comme les autres filles, tu étais simplement toi et avec toi on sait à quoi s’attendre. Tu n’as pas besoin de<br />
grosses sorties pour être comblée, car pour toi avoir du plaisir ne vient pas avec un prix, mais avec les<br />
personnes qui t’entourent. Pour toi, une bonne soirée peut être aussi simple qu’un souper avec <strong>des</strong> amis et un<br />
film. Comme le film d’horreur avec David et toutes les petites répliques que nous avions dites. (Qu’on a eu<br />
du plaisir! Et surtout toi!)<br />
Pour toi, aller voir un film au cinéma à 2,50 $ était suffisant pour passer une bonne journée. Si on ajoutait un<br />
souper cher Score, là on avait une belle soirée. On a même déjà été voir trois films dans une journée. ( Ah!<br />
Ça, c’était le bon temps!)<br />
Te souviens-tu de nos soirées à partir à l’aventure? Oui je sais que c’est souvent de ma faute si j’avais eu<br />
plus de sens de l’orientation... Mais on aurait eu moins de plaisir. Nous avons découvert Montréal comme ça<br />
et plusieurs autres villes. Nous avons découvert aussi que pour partir à l’aventure, on doit avoir deux choses<br />
très importantes. La première est de l’essence et la deuxième est une trousse de survie pour nous deux (Un<br />
café XL pour moi et un café glacé pour toi et une boite de « Tim bits »). On trouve toujours notre trousse<br />
chez Tim Hortons. J’ai hâte de repartir à l’aventure avec toi et de pouvoir montrer ça à nos futurs enfants.<br />
Il y a aussi tes petites chansons ( comme le maudit petit bâton qui reste pogner dans la tête ) que tu inventes<br />
pour me faire pogner les nerfs ou pour que je me calme ou juste pour passer le temps. Il y a aussi ta façon de<br />
voir les choses, car pour toi faire de la mécanique c’est de s’asseoir dans l’auto et attendre que je fasse la job<br />
et par la suite tu dis : « J’ai fait les freins de l’auto »« oui! oui! C’est toi qui les a faits! »<br />
Merci à toi qui es mon yin yang à moi, car tu as un côté adorable et un côté détestable ,mais dans ton côté<br />
détestable il y a quelque chose d’adorable et l’inverse aussi. Surtout, ne change pas, car c’est tout cela qui<br />
fait que je t’aime. Un gros merci d’être là à mes côtés et de m'encourager dans mes choix.
Marilyn Bonneau<br />
Encore une fois, mais pour la dernière fois<br />
<strong>Page</strong> 10<br />
Encore une fois, mon sommeil fut interrompu de façon inconvenable. Les cris de mon frère et de ma mère<br />
m’ont, une fois de plus, retirés de mes rêves les plus réconfortants. La guerre venait encore d’éclater dans la<br />
maison familiale.<br />
Pourquoi? Ça, je n’en avais aucune idée. Mon frère reprochait surement quelque chose à ma mère. Dans<br />
l’obscurité de ma chambre, je croisai le regard de ma jumelle. Je compris alors qu’elle avait la même<br />
inquiétude que moi : qu’allait-il se passer cette nuit? D’un pas léger, je décidai d’aller voir la plus petite de la<br />
famille, dormant dans la chambre attenante à la nôtre. J’entrai dans celle-ci et je ne fus pas surprise de<br />
constater qu’elle ne dormait pas non plus. Elle pleurait et avait très peur. Je lui dis de ne pas s’inquiéter, quel<br />
devait se rendormir et de penser à <strong>des</strong> choses merveilleuses qu’elle aimait. Je lui dis que rien de grave<br />
n’allait se passer, même si je n’en étais pas si sûre.<br />
Je <strong>des</strong>cendis la première marche et je massais sur celle-ci, j’écoutais attentivement ce qui se passait sur<br />
l’étage du bas. Je ne savais pas ce que je devais faire : rester là à écouter ou <strong>des</strong>cendre et aller essayer<br />
d’arrêter la guerre qui s’y déroulait. Je pensai quelques instants. L’air ambiant puait la violence et la haine<br />
régnait dans la maison. Aucun arôme d’amour ne s’en dégageait. Les disputes éclataient si souvent dans la<br />
maisonnée que je ne me souvenais plus à quoi pouvait ressembler l’amour lorsqu’il y en avait dans l’air. Je<br />
<strong>des</strong>cendis plus bas. Les cris me perçaient les tympans et la scène que je vis me fit trembler de peur. Je<br />
balayai <strong>des</strong> tranquillement <strong>des</strong> yeux le salon et la cuisine. Les chaises étaient renversées sur le sol et les<br />
papiers volaient ici et là. Bref, tout ce qui pouvait se lancer se retrouvait sur le plancher. Ma mère venait de<br />
me remarquer. Je crois qu’elle lut en moi la tristesse qui venait de m’envahir. Elle était si grande que j’avais<br />
le goût de pleurer, mais je devais retenir mes larmes pour le moment. J’essayai alors de placer un mot dans<br />
cette effroyable discussion. J’en étais incapable.<br />
Les hurlements étaient trop forts et mon frère ne voulait aucunement m’écouter. Il était hors de lui. Je ne<br />
pouvais rien faire. J’étais tout simplement impuissante, comme figée par la douleur. Et si je ne pouvais pas<br />
l’arrêter, ma mère n’en serait pas capable non plus. J’étais apeurée et je tremblais de tout mon corps. Je vis<br />
alors,sous mes yeux d’enfant, mon frère arracher le tiroir de la cuisine avec une telle force que les ustensiles<br />
volaient dans les airs. Il prit ensuite dans ses mains ce que je craignais le plus : un couteau. Mon coeur fit<br />
trois tours. Tout se déroula au ralenti. Il le brandit en l’air, en direction de quelque chose. Ma mère venait de<br />
partir dans sa chambre, elle n’avait donc rien vu. J’étais la seule à savoir qui mon frère visait avec ce<br />
couteau. Je ne pouvais pas le laisser faire. Je devais agir. Lorsque ma mère sortie de sa chambre, je vis avec<br />
terreur mon frère se diriger vers elle. J’avais tellement peur. J’avais l’impression que si je criais à m’en<br />
déchirer les poumons tout allait s’arrêter. Je désirais haut et fort que tout se termine.<br />
D’un pas décidé, je me dirigeai sur mon frère pour l’empêcher de commettre un acte irréversible. Je<br />
concentrai toutes mes forces dans mes bras. Je devais l’arrêter. Je pris le couteau dans mes mains et je le<br />
regardai droit dans les yeux pour qu’il comprenne, mais cela ne changea rien. Il fonça droit sur ma mère. Je<br />
fermai les yeux du plus fort que je le pouvais et criai à en perdre le souffle. Mon coeur me faisait mal. Je<br />
souffrais littéralement. Lorsque mon frère revint à lui, il était trop tard, ma mère s'effondra sur le sol et les<br />
larmes coulèrent sur mes joues. Elle venait de rendre l’âme. Mes yeux étaient grands ouverts et laissaient
<strong>Page</strong> 11<br />
voir la terreur et la peine qui jaillissaient en moi. Encore une fois la guerre avait éclaté chez moi, mais pour<br />
la dernière fois...
Alexandre Bourbeau<br />
Ne me laisse pas<br />
<strong>Page</strong> 12<br />
Je tiens à dire que cette histoire n’est que pure fiction. Quelqu’un peut déjà avoir vécu cette situation. Avis au<br />
cœur sensible, si vous avez été laissé par quelqu’un qui vous était très chère, ne lisez pas ce texte. Mais si<br />
vous vous sentez capable de ne pas verser quelques larmes, lisez-le… C’est votre choix. Bonne lecture.<br />
Lundi soir, je t’ai appelé. Je voulais que ce soir soit le soir où je te demandais en mariage. Tu as décroché le<br />
téléphone et m’a répondu que tu acceptais avec joie de venir au restaurant. J’ai raccroché le combiné et suis<br />
allé me préparer. Mais ce soir-là, quelque chose a changé... Quelque chose que je ne savais pas encore.<br />
J’étais au restaurant depuis plus d’une heure. Je t’attendais. Mais tu ne t’es jamais présentée. Peiné, j’ai<br />
décidé de rentrer chez moi. J’étais abattu. Je ne savais pas quoi faire. Je voulais aller te voir, mais j’étais trop<br />
chagriné. Rendu chez moi, je t’ai appelé, mais tu ne répondais pas. Je t’ai laissé une dizaine de messages,<br />
mais tu ne rappelais pas. Tu m’avais laissé tomber.<br />
Une semaine entière est passé sans que j’ai de tes nouvelles. Tu m’avais abandonné. J’étais anéanti,<br />
dépouillé de vie. Je me suis barricadé à l’intérieur. Je ne parlais plus à personne, ni même sortais. Je me<br />
posais <strong>des</strong> milliers de questions. Mais j’étais incapable d’y répondre. Cela faisait plus d’une semaine que je<br />
n’avais pas eu de tes nouvelles. Je n’avais même pas reçu de coup de téléphone ni de lettre.<br />
Si tu savais combien j’aimerais réentendre ta voix. À quel point j’aimerais sentir de nouveau ton parfum,<br />
celui qui me faisais divaguer chaque fois. Comme j’aimerais t’enlacer pour te dire sans cesse à quel point je<br />
t’aime et sentir ton coeur battre à la même vitesse que le mien. Tes lèvres aux traits si fins, si bien définis, si<br />
parfaits. Elles sont sitendres, légèrement humi<strong>des</strong> et si douces. Je voudrais revoir tes yeux, tes yeux en forme<br />
d’amande d’un vert émeraude dans lesquels je m’engouffrais chaque fois. Ton rire si contagieux, si doux, si<br />
calme et si charmant. Ton côté cachotier m’embarrassait souvent. Depuis, tes qualités autant que tes défauts<br />
me manquent. Chaque seconde sans toi me fait énormément souffrir.<br />
Je ne peux me faire à l’idée que tu m’ai laissé. J’ai besoin de toi. Tu es la seule femme que j’aime, la seule<br />
femme en qui j’ai foi. J’étais prête à me marier avec toi et à me sacrifier pour que tu sois comblée. Je t’aurais<br />
tout offert. J’aurais volé le monde entier pour te le servir sur un plateau d’argent.<br />
Sache que je ne t’en veux pas. Ce n’est pas ta faute. Le lundi suivant ta mère m’a dit ce qui t’était arrivé. Si<br />
j’avais su plus tôt ce qui était pour arriver, je ne t’aurais jamais invité au restaurant. Mais la vie n’en a pas<br />
voulu ainsi, elle m’a pris ce qui m’était le plus précieux au monde. Malheureusement, je ne peux te revoir<br />
une dernière fois. J’espère que de là-haut, tu es libre et que tu vis un bonheur éternel. Je t’aime, repose en<br />
paix.
Emmanuelle Bourbeau<br />
Une soirée qui avait bien commencé...<br />
<strong>Page</strong> 13<br />
Nous sommes le 17 juillet 2011. Mon ami et moi venons de passer une soirée <strong>des</strong> plus arrosée chez mon<br />
voisin! Il fait beau, on a de l'alcool, tous les éléments sont réunis pour une soirée du tonnerre! Minuit trente<br />
approche, on se met d’accord pour aller continuer à faire la fête en ville. J'appelle d’abord ma copine<br />
Kassandra avant de partir pour lui dire que je l'aime et qu'elle peut me rejoindre à la maison après son quart<br />
de travail au bar, je devrais être de retour pour l'attendre. Rassurée, elle me dit qu'elle m'aime aussi et on se<br />
dit à plus tard...<br />
Nous voilà sur notre départ à bord de la CRX de mon acolyte modifiée avec le volant à droite. À peine parti,<br />
il décide de me montrer ce que son bolide a dans le ventre! Je vois l'aiguille du compteur de vitesse monter<br />
très rapidement, en très peu de temps nous atteignons les 145 km/h, j'en ai le souffle coupé de voir le décor<br />
défiler si rapidement! Je vois la première courbe du chemin Hemming venir très vite, si vite, que je me<br />
demande comment nous allons la prendre. J'ai l'impression que l'auto s’élève au-<strong>des</strong>sus de la route et plane<br />
dans les airs tellement je me sens léger...<br />
Soudainement, le son du moteur coupe! Je suis ébloui par une lumière blanche, je me retourne pour y faire<br />
dos puisque celle-ci m'aveugle tellement elle est intense. Je ne comprends pas d'où a bien pu provenir cette<br />
lumière, ni pourquoi je n'entends plus le moteur de l'auto fonctionner. Tiens... pourquoi mon ami s'enfuit-il<br />
en courant? J'ai l'impression d'en avoir manqué un bout. Ma montre indique 1 h, ça fait à peine 15 minutes<br />
que nous sommes partis. Je ne comprends pas pourquoi mon ami a abandonné son auto... heureusement que<br />
je n'habite pas loin moi non plus, je vais pouvoir me rendre chez moi et attendre ma copine qui devrait<br />
arriver dans quelques heures.<br />
À mon arrivée à la maison, mon chien Jack ne cesse d'aboyer malgré le fait que je lui demande d'arrêter...<br />
peut-être pressent-il quelque chose. Enfin, ma copine arrive! Mais pourquoi a-t-elle l'air si énervé? Voilà<br />
qu'elle entre. Bonsoir mon coeur, lui dis-je pour l'accueillir, mais pas de réponse venant de sa part! Elle<br />
m'ignore! Mais pourquoi elle embarque Jack dans son auto? Pourquoi crie-t-elle mon nom dans la cour alors<br />
que je me tiens devant elle? Mais arrête de hurler comme ça Kass... qu'est-ce qu'il y a? Qu'est-ce que j'ai<br />
encore fait? Voilà, elle s'en va! Mais pourquoi tous ces évènements bizarres ce soir? J'ai encore l'impression<br />
que quelque chose m'échappe, mais quoi? Peut-être devrais-je simplement laisser passer la nuit et demain<br />
j'irai la voir. Elle est peut-être en colère parce que j'ai trop fait la fête ce soir... je comprendrai surement<br />
mieux après lui avoir parlé. Mais pourquoi diable est-elle venue chercher mon chien dans un état de panique<br />
sans même m'adresser la parole? Je n'arrive toujours pas à saisir!<br />
Le lendemain matin, j'aperçois Kassandra avec ma cousine dans la balançoire au fond du terrain. Nous allons<br />
pouvoir nous expliquer! En sortant, Jack apparaît et se met à japper en tournant sans cesse autour de moi.<br />
Mais veux-tu bien arrêter ça Jack! En m'approchant de la balançoire, je peux voir que ma cousine a l’air<br />
d'être est en train d'écrire quelque chose. Mais pourquoi ont-elles l'air si triste? Je m'approche un peu plus<br />
pour voir ce qu'elle écrit, en me penchant par-<strong>des</strong>sus son épaule je peux voir que c'est une lettre qui s'adresse<br />
à moi...<br />
''Mon coco, je sais que tu es quelque part pas trop loin, que tu seras toujours là pour m'écouter et me<br />
supporter quand j'en aurai besoin, mais ce qui me tue vraiment, c'est de ne plus pouvoir te voir, te toucher ou
<strong>Page</strong> 14<br />
t'entendre, JAMAIS! Mon ego est blessé à cette idée de t'avoir perdu au détriment de l'alcool au volant. Mon<br />
âme a hâte de te retrouver quand le moment sera venu, pour que nous soyons enfin réunis et que je puisse à<br />
nouveau te voir et t'entendre! Beaucoup de jeunes téméraires n'ont pas encore compris que l'alcool et la<br />
vitesse ne vont pas de pair, que ça brise <strong>des</strong> vies! Je sais que ton ami n'était pas parti avec l'intention de te<br />
tuer, mais il a quand même pris la décision de prendre le volant après avoir bu... et son manque de jugement<br />
l'a poussé à exagérer!<br />
Je te promets de continuer ma vie en ton nom et de faire en sorte que ton accident n'ait pas servi à rien, je<br />
vais faire en sorte qu'il ait servi à véhiculer un message... Celui où l'alcool et la vitesse peuvent briser <strong>des</strong><br />
vies, pas seulement celle <strong>des</strong> victimes, mais aussi celles <strong>des</strong> familles et <strong>des</strong> amis qui entourent ces victimes.<br />
La vie du conducteur aussi se trouve à être brisée à son tour, car il sera sévèrement puni par la loi et sera<br />
hanté à tout jamais de cette journée joyeuse qui s'est terminée en tragédie! Il revivra comme nous, chaque<br />
année, à cette même date, la douleur qu'une heureuse soirée bien arrosée a pu engendrer! Je t'aime mon coco,<br />
tu seras toujours dans mon coeur, ton départ précipité n'aura pas servi à rien s'il peut faire prendre conscience<br />
<strong>des</strong> dangers de ce mélange explosif que sont l'alcool et la vitesse!''
Jessie Bourque<br />
La splendeur sibylline<br />
<strong>Page</strong> 15<br />
Que vois-je au loin, est-ce une colombe prise à l’intérieur du filet de mon regard ou bien un trésor enfoui au<br />
plus profond de mes pensées les plus rêveuses? Au moment où mes yeux se sont posés sur cette élégante et<br />
intrigante créature, mon corps fut plongé dans un émoi plutôt saugrenu et incongru. Cela me paraissait<br />
absolument incompréhensible, car ce n’était point la première fois que je voyais une telle beauté, mais mon<br />
être s’est pris de folie et n’a point vu d’objection à se jeter sur l’occasion d’être éberlué par cet ange!<br />
Comment ne pas l’être, une si belle chose ne se voit que dans les contes de fées et les histoires à l’eau de<br />
rose! Ce fut pour mon âme, ma vie, une sorte de révélation émise pas les cieux, que cette sensation<br />
étrangement agréable ne s’éteindra guère. Cela dit, je vous confie avec ma confiance absolue que j’en suis<br />
soulagée, que ce pur sentiment de joie infiniment puissant reste jusqu’à ce que mon corps tire sa révérence.<br />
À vrai dire, je ne pouvais demander mieux! Cette fameuse sensation est comme <strong>des</strong> milliers de roses laissant<br />
jaillir leurs odeurs apaisantes, comme une personne souffrant de surdité et que parvient à entendre pour la<br />
première fois de son existence. Mon état est comme le leur, en une force plus ou moins forte, mais cela<br />
s’aggrave de jour, je dirais même en seconde, à chaque occasion qu’il me fut permis de songer à cette<br />
merveille sortie d’un univers extrêmement lointain et qui s’est égarée par mégarde. Je la protégerais de tout<br />
danger voulant se frotter à cette splendeur époustouflante sortie de mes fantasmes inexplorés!<br />
Imaginez la chose la plus belle qu’il soit et pensez à la sensation émise par votre coeur tout emballé, ça, ce<br />
n’est qu’une infime partie de ce que je ressens à chaque fois que je pose mes yeux obnubilés par une si<br />
grande pureté. Je m’interroge sur le fait que mon cas se désintègre à la moindre occasion que je fus prise de<br />
désirs quelques fois charnels. Je ne suis point corrompue par cette jolie façon de m’envoûter, mais hélas, je<br />
crois fort bien que cela ne saurait tarder! Pourquoi fallait-il que je perde la raison, je n’en avais qu’une en ma<br />
possession et je suis tombée dans les griffes de ce monstre de sensualité qui me fait l’effet d’être violée, mais<br />
je ne m’en plains pas, au contraire tout mon être en redemande aussi gênant cela soit-il.<br />
Je me suis fait dévaliser en une fraction de seconde, mais cette façon de le faire ne me choque d’aucune<br />
raison, car je sens que je serais capable de bien <strong>des</strong> choses juste pour ressentir l’odeur de sa joliesse<br />
aveuglante et tellement précieuse! Je ne suis qu’une personne ordinairement normale, sans le moindre<br />
artifice, mais à la seconde exacte où je pose mon regard troublé de stupéfaction, je me sens revivre et je ne<br />
peux m’empêcher de sourire bêtement en m’imaginant la joie que j’aurais d’être aux côtés de ce cadeau<br />
envoyé par le firmament! Perde la chance de voir ou même de penser à une si jolie rose <strong>des</strong> sables ne<br />
m’enchante point, car la seule chose qui me vienne à l’esprit quand je songe à cette catastrophe plutôt<br />
énormément gigantesque, est la mort! Juste le fait de penser à cette horrible tragédie me coupe le souffle et<br />
toutes raisons d’aimer la vie aussi belle soit-elle. Sans une raison de vivre, pourquoi vivrais-je si ce n’est que<br />
pour voguer sur les mots quotidien et routine? Heureusement, tout cela n’était que supposition loufoque et<br />
improbable vu les circonstances qu’il ne pourrait jamais arriver cette perte, ma foi, apocalyptique! On ne<br />
peut dire que je divague ou exagère un tantinet parce que le sens de la beauté se résume aux regards<br />
différents du monde entier posé sur cette huitième merveille du monde. Personne n’a une assez grande<br />
imagination pour même essayer de voir à quel point toute mon enveloppe corporelle est chamboulée par<br />
cette forme de magnificence qui m’est imposée avec le plus grand bonheur! Il n’y a pas de mot assez grand<br />
ni même puissant pour prouver l’immense satisfaction que je possède, de savoir qu’elle va rester sur cette<br />
planète jusqu'au moment où celle-ci s’arrêtera de tourner.
<strong>Page</strong> 16<br />
Pourquoi n’avais-je point vu cette élégance à l’état pur auparavant? Étais-je aveugle à un point tel qu’il<br />
m’était impossible de voir une si fantastique perle briller au fond de ce monde qui engloutit parfois les plus<br />
extraordinaires étoiles jamais connues? Tout cela n’est que poussière, une partie de moi oubliée et mise à<br />
mort par ma nouvelle et excitante vie! Je comprends parfaitement ce que certains disaient à l’égard de cette<br />
enivrante et flamboyante flamme qui brûle nos coeurs sans pitié et qui anime ceux qui n’étaient que braise et<br />
charbon. Peu importe l’endroit où nous pourrions bien être, nous nous laisserions guider pas l’incroyable<br />
envie de vouloir être plus proche, et ce, quoi qu’il advienne! L’attirance n’est que le fruit de l’arbre du désir<br />
et pour que cet arbre fasse son oeuvre, il faut bien que la graine la plus parfaite soit plantée au fond <strong>des</strong> rêves<br />
les plus fous qui ne peuvent être répétés. L’envie de vouloir embrasser cette merveille est tellement violente,<br />
qu’elle laisse <strong>des</strong> traces dans la bouche, car <strong>des</strong> mots comme ceux-ci la brûlent sans hésitation! On peut<br />
même dire que le désir d’être à ses côtés et laisser la passion faire les choses est une sorte de péché qu’il<br />
faudrait exécuter avant de devenir complètement submergé par la folie de l’avidité!<br />
La femme est tellement quelque chose de sublime, qu’elle en fait perdre la raison à ceux et même celles qui<br />
ont la chance de s’apercevoir qu’elle n’est pas qu’un rêve, mais bel et bien réel. Comme disait Friedrich<br />
Nietzsche : « Le bonheur est une femme ».
Yann Bouthillier<br />
Mon esprit enchaîné<br />
Salut maman!<br />
Te souviens-tu quand j’n’avais aucune dent?<br />
Quand je ne savais même pas c’étais quoi être tannant.<br />
Quand j’suis arrivé dans ta vie comme un coup de vent.<br />
Dès mon jeune âge, tu m’as appris à affronter la vie.<br />
À essayer d’garder la tête haute sans jamais faire de faute.<br />
Mais moi j’en avais décidé autrement.<br />
À faire l’contraire de tout c’que tu m’disais maman.<br />
Ouais, j’ai pris un mauvais chemin.<br />
Mais dis-toi que cela faisait partie d’mon <strong>des</strong>tin et que tu n’y es pour rien.<br />
Console-toi en t’disant que c’n’est pas encore la fin, mais bien un nouveau début avec de nouveaux buts.<br />
Maintenant âgé de trente ans, j’ai toutes mes dents et j’suis prêt à foncé devant.<br />
À affronté tout c’qui m’attend.<br />
Par contre, une chose que j’n’avais pas prévu viens maintenant faire parti de mon vécu.<br />
<strong>Page</strong> 17<br />
J’parle bien d’cette merde de cancer qui t’ronge par en d’dans et qui m’fait pleuré comme un enfant.<br />
Qui m’fait regretté tous mes faux mouvements envers toi maman.<br />
Tout a commencé quand j’étais adolescent et qu’j’étais complètement perdu par en d’dans et quand mon<br />
frère s’est suicidé et qu’nos vies ont été bouleversé, bien sur c’était sa manière à lui d’s’évader d’cette putain<br />
d’réalité<br />
Aujourd’hui j’l’ai accepté et j’ai trouvé ma manière d’m’évader, c’est-à-dire mettre tout ça sur du papier.<br />
Tout ça pour t’dire que j’t’aime énormément maman et n’t’en fait pas cette fois-ci j’continuerai mon chemin<br />
droit devant et garde en tête, un jour nous serons réuni tous les trois. J’t’aime toi!!!!<br />
Maintenant décédée, j’dois t’avouer que j’suis mêlé.<br />
Ton décès m’a percé le coeur, mais j’prends pas peur, j’aperçois une lueur et j’sais qu’c’est toi mon coeur qui<br />
veille sur moi en tout temps j’sais qu’tu seras là près d’moi.<br />
Hé maman! Dis-moi, en haut c’est comment? J’espère qu’il est confortable ton nuage.<br />
Probablement que oui, car durant ta vie t’as toujours été sage comme une image.<br />
C’drôle de diction, j’aurais dû m’l’appliquer, j’me serais peut-être pas ramassé ici comme un con.<br />
Déjà deux mois qu’t’es loin de moi.<br />
J’m’ennue d’toi maman et d’notre maison si accueillante et chaleureuse.<br />
J’ai tellement d’regrets d’avoir pris l’mauvais trajet.<br />
J’ai même pas pu t’accompagner vers ton dernier trajet, mon Dieu, quel regret!<br />
J’lève la tête vers le ciel, t’es où ma belle?<br />
J’te cherche partout comme un fou en sachant très bien t’es où.<br />
Drôles de phrases, drôles de mots, drôle de vie de fou.<br />
Où qu’tu sois, prend soin de toi et moi.<br />
Maintenant qu’t’es loin d’moi<br />
Mon coeur est rempli d’tristesse, tanné d’être étouffé avec une laisse.<br />
Pris dans s’putain d’pénitencier.<br />
À regarder les heures filées.
<strong>Page</strong> 18<br />
Àm’demander par où ça commencé<br />
C’est sur qu’la pendaison d’mon frère n’a pas aidé l’affaire.<br />
Dès mon jeune âge, rempli d’rage mon dicton était « Fuck that, je danse avec la délinquance ».<br />
Mais vite fais j’ai compris que mon avenir se résumerais à Huberdeau, Bordeaux, Archambault, mais c’n’est<br />
qu’<strong>des</strong> mots.<br />
Maintenant j’vous lance mon new flow.<br />
Depuis ma putain d’naissance, j’ai jamais vécu avec aisance.<br />
J’ai vite demandé à la rage, « Yo, tu veux danser? »<br />
« Allez viens on va se frotter »<br />
Donc depuis 94 on s’est pas lâché<br />
On a ragé<br />
Ouais, contre tout et rien<br />
Mais cette pute, la rage, m’a quand même foutu dans le pétrin<br />
Emprisonné depuis 2009<br />
J’encule ces keufs qui m’ont brimé d’ma liberté.<br />
Pris au pénitencier comme dans un oeuf<br />
J’envie d’faire éclater cette coquille<br />
Pour enfin fuir Drummondville<br />
Écoute c’beat avec attention et tu verras qu’il y a plusieurs directions<br />
Maintenant j’t’amène dans ma section d’cette putain d’prison rempli d’cons<br />
Parfois j’deviens tellement dingue que j’prendrais un flingue et j’ferais Bang! Bang!<br />
Mais bon tu m’suis toujours, j’t’ai pas écarté dans l’détour?<br />
Et si on parlais d’ma ville natale qui est Montréal<br />
Pris dans l’antre d’la bête où j’n’aurais jamais du naître<br />
Peut-être qu’ma vie n’aurait pas été un gâchis si j’n’y étais pas grandi<br />
Mais bon, c’était ma <strong>des</strong>tiné<br />
C’était à moi d’levé la tête et foncer<br />
Au lieu d’me défoncé avec toutes ces mer<strong>des</strong> et tout perdre<br />
J’envie de t’parler d’un endroit où c’est tellement sombre qu’on y voit même pas son ombre<br />
Un endroit où tu t’deman<strong>des</strong> si c’est vraiment réel ou virtuel<br />
Et bien cet endroit c’est en moi<br />
Mais n’prend pas peur<br />
Cet endroit est en train de s’transformer pour le meilleur<br />
Et les efforts que j’mets en moi me permettront un jour d’sortir de c’t’endroit<br />
Ajoutons un peu d’soleil dans ces quelques vers<br />
Questions d’s’évader un moment de c’t’enfer
Francis Briand<br />
L’amour<br />
Pourquoi l’amour nous fait mal<br />
comme il est déloyal<br />
il peut nous rendre heureux<br />
comme il peut nous rendre malheureux<br />
dans les deux cas ce jour arrivera<br />
Pourquoi aimer une femme<br />
si on saint qu’un jour ou l’autre elle peut te rendre malheureux<br />
personne n’aime être malheureux<br />
tout le monde aime être heureux<br />
en étant avec quelqu’un qu’on aime.<br />
L’amour a <strong>des</strong> tournants inconnus<br />
qui seul le moment venu vont se manifester.<br />
À chacun son histoire d’amour en tous genres!<br />
L’amour de votre vie vous guette peut-être<br />
Mais faites attention parce qu’il ne passe qu’une fois.<br />
Dans notre vie, il est rare qu’il passe deux fois.<br />
Mais il y a toujours l’amour d’une famille.<br />
C’est plus fort que n’importe quoi<br />
même après une chicane, on se réconcilie toujours.<br />
C’est ça le véritable amour pour une personne.<br />
L’amour peut nous faire <strong>des</strong> drôles de choses<br />
mais on finit par trouver quelqu’un qu’on va aimer<br />
jusqu’à notre fin de vie.<br />
Une dernière chose : les gens ne sont pas tous capables<br />
de dire ce qu’ils ressentent pour l’autre,<br />
mais ils l’écrivent sous forme de textes ou poèmes.<br />
Pourquoi courir après l’amour quand<br />
on sait qu’il peut nous rendre malheureux.<br />
En résumé, l’amour nous rend heureux et malheureux<br />
qu’on le veuille ou non.<br />
Il peut faire rebattre notre coeur juste pour<br />
une fille qu’on trouve super belle.<br />
Elle peut nous faire dire de drôles de choses<br />
comme tu es la plus belle de tout l’univers.<br />
Mais quand on se chicane pour quelque chose,<br />
c’est une autre chose complètement différente.<br />
L’amour peut nous faire faire de drôles de choses<br />
comme tu n’es pas capable de parler à une fille<br />
<strong>Page</strong> 19
parce que tu la trouves extrêmement belle.<br />
Pour moi, si un jour je trouve l’amour de ma vie,<br />
je lui dirai de fermer mon coeur à double tour<br />
pour qu’il s’ouvre juste pour elle<br />
dès qu’on s’embrasse, on ne peut plus<br />
se passer l’un de l’autre<br />
parce que l’amour qu’on ressent est plus grand<br />
que n’importe quoi d’autre.<br />
L’amour peut changer complètement la vie d’une personne.<br />
Comme par exemple si tu fumes,<br />
elle peut te demander d’arrêter<br />
et tu vas le faire juste pour elle.<br />
Les douceurs qu’on a l’un envers l’autre sont inimaginables,<br />
il y a une sorte de chimie spéciale<br />
entre deux personnes qui s’aiment.<br />
si un jour tu veux trouver l’amour de tavie<br />
écoute ton coeur et non ta tête pour la séduire<br />
mais je ne garantis pas que ça marche à tous les coups.<br />
Je vous souhaite de trouver l’amour de vos rêves<br />
et de la chérir, l’aimer, d’y faire attention<br />
jusqu’à la fin de votre vie.<br />
J’ai écrit cette histoire avec mes expériences<br />
de mes anciennes blon<strong>des</strong> que j’ai eues dans le passé.<br />
Maintenant, je vous ai donné ma version de l’amour<br />
vous comprenez peut-être mieux la vision sur l’amour<br />
à ma manière<br />
P.-S. L’amour ne peut être éternel,<br />
car un jour ou l’autre, une <strong>des</strong> deux personnes<br />
va rejoindre l’autre monde.<br />
Fin<br />
<strong>Page</strong> 20
Kim Boyce<br />
Grandir<br />
<strong>Page</strong> 21<br />
Il était une fois, un oeuf. Un oeuf sans éclat. Un oeuf ni trop gros, ni trop petit, ni large, haut ou rond. Tout<br />
simplement incolore, il attendait de savoir quelle robe de l’arc-en-ciel il revêtirait plus tard. Pour l’instant, il<br />
était confortablement installé dans son nid douillet qui fut placé de manière stratégique pour lui procurer le<br />
meilleur lendemain. Situé loin de la fenêtre pour ne pas attraper froid, loin du foyer pour ne pas subir<br />
l’écrasement de cette chaleur, cet oeuf privilégié, entouré de coton rassurant, ne manquait de rien.<br />
Cependant, il ne pouvait arrêter de se questionner. Se demander si la vie extérieure était aussi exceptionnelle<br />
qu’il le pensait. Si les autres oeufs étaient intéressants. S’ils pensaient de la même manière que lui et en<br />
même temps si leur nid paraissait aussi douillet que le sien. De sa place haut perchée il pouvait observer<br />
l’extérieur qui paraissait froid, rigide et sans aucune logique. La petite fenêtre dorée était devenue sa porte<br />
sur l’autre monde.<br />
Ces questions ne cessèrent de se bousculer dans son petit crâne, néanmoins, une question primait : que lui<br />
apporterait l’avenir? Qui sera-t-il plus tard? Peut-être un serin d’un beau jaune éclatant aux plumes brillantes<br />
et à la voix mélodieuse. Ceux qui rêvaient de gloire et avaient les atouts nécessaires pour y arriver. Ceux qui<br />
désiraient partager avec le monde leur talent et se voir récompensé de différentes broussailles dorées.<br />
Où encore, il ferait peut-être partie de ces oiseaux entourés de grillage, enfermés dans une volière. Ceux qui<br />
à longueur de journée ne cessaient de piailler leur opinion sans se soucier de leurs voisins. Ceux qui<br />
prenaient leur temps et qu’on avait l’impression que cela durerait une éternité avant qu’ils avancent. Les<br />
mêmes oiseaux, tous habillés selon différentes croyances. Certains choisiront une robe d’un rouge vif et<br />
piailleront à l’unisson. D’autres préfèrent un costume bleu royal et voudront autant se séparer que de garder<br />
leur langue tant chérie. Plusieurs suivront la nouvelle tendance, celle <strong>des</strong> aventuriers revêtus d’une cape d’un<br />
orange criard et qui désirent s’aventurer sur <strong>des</strong> nouvelles eaux. Cependant, tous en désaccord, ils ne peuvent<br />
améliorer la volière qu’ils aiment.<br />
D’un autre côté, nous avons les pics-bois, ces bricoleurs experts dans leur domaine. Qui peuvent créer ou<br />
réparer leur nid en un temps trois mouvements. Ceux qui désirent faire bouger leur mains ou comme on les<br />
appelle « les manuels ». Cependant, ce n’est pas toujours le paradis chez eux, il y a <strong>des</strong> jours où leur casque<br />
« violet » n’est pas nécessaire. Et certaines fois l’oppression, la peur et l’avarice font partie intégrante de<br />
cette organisation bien soudée.<br />
Par la suite, se trouve les martins-pêcheurs, qui eux vivent de la rivière ou de la terre. Ceux qui vivent une<br />
vie dans un univers de tranquillité, loin <strong>des</strong> volières. La patience est de mise pour cette espèce qui se lève à<br />
l’aurore, pour se coucher dès les premiers rayons de noirceur. Dépendants d’une ressource volatile, certains<br />
préfèreront <strong>des</strong> métho<strong>des</strong> fabriquées de diverses substances, néanmoins, les plus « traditionnels » opteront<br />
pour la méthode « verte ».<br />
Au-delà <strong>des</strong> montagnes, nous trouverons les érudits, ceux qui aiment le savoir. Par chance, ils seront assez<br />
futés pour continuer sur cette voie. Par contre, cela n’est pas donné à tous les oeufs, seuls les courageux, les<br />
persévérants et ceux de grande volonté réussiront. L’inattention et la paresse devront être rangées au placard
<strong>Page</strong> 22<br />
pour un chemin ensoleillé. Et en dernier, les petits oeufs porteront une belle jaquette d’un « indigo<br />
scintillant » qui sera temporaire, certes, mais deviendra un grand pas dans leur vie.<br />
Plein d’autres couleurs ou tons sont aussi offerts dépendamment de la préférence de nuance ou de l’épaisseur<br />
de votre vêtement. Des couleurs de terre pour l’ordre et la protection <strong>des</strong> oiseaux. Des couleurs pâles variant<br />
du bleu, du vert ou les autres palettes comme le rose et le jaune construisent l’image <strong>des</strong> gardiens de la santé.<br />
Il y a de bonnes chances que ce soit les robes les plus versatiles de votre garde-robe.<br />
Ensuite, quand votre couleur est choisie, l’épaisseur de vos habits est nécessaire. Où sera votre chemin?<br />
Sera-t-il près du nid ou le plus loin possible? À quel endroit construirez-vous votre nouvelle demeure? De<br />
tels critères sont nécessaires pour un oeuf. Dépendamment <strong>des</strong> régions, non seulement les épaisseurs<br />
compteront, mais aussi la possibilité de pouvoir porter le costume choisi.<br />
Tout cela peut s’avérer très compliqué. Les avantages de la robe et ses contraintes sont aussi importants,<br />
autant que le plaisir de la porter. Pour un petit oeuf, qui se voit à peine sa première grande étape, la plus<br />
importante, est de se connaître.
Jimmy Brisson<br />
La fin d’une vie<br />
<strong>Page</strong> 23<br />
Je suis une personne qui vit dans un trou pour seule fenêtre un toit en barreaux qui m’empêche de sortir<br />
depuis que je suis petit. Je vois les larmes d'une bande de vieux enfants qui jouent dans la cour d'école. Je les<br />
sèche dans une chevelure blanche, je jette ce cordon humide en l'air pour que la vie ne soit plus une<br />
souffrance pour moi. J'aurais aimé avoir une mère qui m’aurait donné de l'amour ou de l’affection. Il n'y a<br />
aucun soleil qui m'illumine de la journée seulement de la brume qui couvre le trou ou je vis. Aucune poitrine<br />
n'a pleuré de lait pour moi, dans ma gorge il y a un tube qui me fait mal toutes les fois que je bois ou que je<br />
mange. Je n'ai pas de nombril sur le ventre; je ne comprends pas pourquoi il n’a rien sur mon ventre. Dit moi<br />
maman c’est quoi un nombril? Je ne pouvais téter aucun sein, je n'avais aucun abri pour m'abriter durant les<br />
jours pluvieux. Personne ne m'a donné de nom, je me suis fait conçu dans la hâte et sans semence, la mère<br />
qui ne m'a jamais fait pour me voir grandir et me dire <strong>des</strong> belles choses de la vie. J'ai juré cette nuit de la<br />
rendre malade de ne pas m'avoir gardé près d'elle. Si je la retrouve, je vais la noyer après dans le fleuve de<br />
mes larmes de mon corps en pleur et en souffrances depuis ses jours passés seul. Dans ses poumons loge une<br />
anguille qui la gruge de l'intérieur d'elle. Sur mon visage, il y a une tache de naissance et je me demande ce<br />
que ça signifie pour moi. Je vais partir ce soir dans la nuit je me suis décider je vais le faire, je veux quitter<br />
ce monde pour le quelle je me sens pas d'importance pour moi, personne ne veux de moi je dois être un<br />
monstre pour eu je dois leur faire peur. Aller, que la douleur parte de moi je n’en peux plus toute cette colère<br />
et de c'est souffrance qui me ronge de l'intérieur depuis que je suis enfermé dans ce trou.<br />
Le baiser du couteau l'efface sur la peau de mes bras et même si je dois mourir après, même si je dois me<br />
vider de mon sang maman donne-moi la force de ne pas le faire pour de bon et de mourir seul dans mon trou<br />
sombre, humide et sale ou tout le monde va m'oublier pour toujours.<br />
Je vais quitter ce monde de misère et de tristesse pour aller dans un monde où plus personne ne me fera<br />
souffrir. Vous allez m'oublier, je serais qu'un souvenir dans vos esprits et un jour plus rien vous m'aurez<br />
oublié pour toujours et pour les années à venir. Si les anges ne veulent pas de moi, je vais errer dans le vaste<br />
monde que je n'ai pas pu voir. Je vais faire souffrir les personnes qui mon enfermé dans ce trou ou je suis<br />
décédé dans la souffrance et la solitude.<br />
Je suis la dernière personne de ma lignée, ça se termine avec moi je vais vous laisser mon corps suspendu a<br />
une corde, les bras remplis de coupure et une grosse marre de sang va être à mes pieds. Voici l'histoire d'un<br />
homme déchiré.
Stéphanie Brousseau<br />
Mon histoire<br />
<strong>Page</strong> 24<br />
Je pense que tout le monde a ses rêves, mais pas beaucoup de personnes réussissent à les réaliser. Voici<br />
l’histoire d’une femme d’une quarantaine d’années dont le rêve ne s’est jamais réalisé. Avis aux personnes<br />
sensibles. Si vous pensez que c’est une légende, détrompez-vous, ceci est vrai.<br />
La femme eu deux enfants un an et demi de différence avec son compagnon. Quand l’ainée commença à<br />
parler vers l'âge d’un an, on ne sait pas comment ni pas qui, mais elle arrêta de parler sans raison. Un an et<br />
demi plus tard, elle recommença à parler comme si c’était la première fois qu’elle parlait.<br />
Plus tard, les jeunes filles grandissaient, l’histoire continua l’ainé est âgé de 5 ans et l’autre de 3 ans. La plus<br />
vielle <strong>des</strong> filles l’allait souvent coucher chez sa grand-mère, car son père ne voulait pas la voir. Mais<br />
comment une petite fille peut encore aimer son père après ce que son père lui a fait pendant 4 ou 5 ans?<br />
Un soir, la femme se préparait pour aller fêter la soeur de sa mère. Avant de partir, elle nourrit sa fille de 3<br />
ans, la coucha et l’enfant s’endormit sans rien dire au pays <strong>des</strong> rêves.<br />
Pendant toute la soirée, l’autre petite fille de 5 ans s’amusait en oubliant son père, sa soeur, en oubliant aussi<br />
que son père ne l’avait jamais aimée. À la afin de la soirée, la jeune fille partit comme tous les soirs chez sa<br />
grand-mère.<br />
Après, que la mère fut allée porter sa fille, elle continua sa route jusqu'à chez elle et trouva son compagnon<br />
qui avait la petite dans les bras. Il lui lança la petite. Celle-ci avait vomi plusieurs fois et pleurait beaucoup<br />
en appelant sa mère. Ce que personne ne sut à ce moment-là, c’est que le père l’avait brassée dans tous les<br />
sens. (un enfant ne vomit pas sans raison)<br />
L’année suivante, la fille de 6 ans couchait quelquefois chez elle, mais ce que les parents ne savaient pas<br />
c’est qu’elle ne dormait jamais du premier coup, elle entendait souvent la chaise à bercer avec sa mère qui<br />
berçait sa petite soeur avec ses berceuses adorées.<br />
Les semaines passaient lentement dans cet appartement de 4 ou 5 pièces. Une fois, le père acheta un<br />
ordinateur avec l’argent de sa compagne. Il interdit de jouer là-<strong>des</strong>sus à ses enfants, car il avait peur qu’elles<br />
le brisent. Il leur avait aussi interdit l’accès à la télé.<br />
Un après-midi pendant un week-end, le père était assis sur un tabouret. Derrière lui, il y avait la table à<br />
manger, l’enfant de 6 ans jouait avec son bouton de chair en plein milieu du dos. Il se retourna et poussa la<br />
jeune fille. Elle se cogna en arrière de la tête sur le bord de la table et se retrouva en <strong>des</strong>sous de la table. Le<br />
père ne se leva même pas pour voir si sa fille allait bien.<br />
On ne sait pas quand ce fut la goutte d’eau qui fit renverser le vase, mais plusieurs personnes pensent que ça<br />
s’est produit quand elle a presque perdu sa deuxième fille à l'âge de 4 ans.<br />
Ça s’est produit 5 ou 6 mois avant qu’elles déménagent. Le père devenait un peu plus violent envers sa<br />
compagne et sa plus petite <strong>des</strong> filles. Un soir, ou sa compagne était allée porter l’ainée chez sa grand-mère, le
<strong>Page</strong> 25<br />
père avait attrapé sa fille par la peau à l’endroit où était son coeur. À partir de ce soir-là, ce fut la petite fille<br />
qui allait dormir chez sa grand-mère et l’ainée revient à la maison.<br />
Après plusieurs fois que le père fit mal à sa plus jeune fille et sa compagne. La mère décida de déménager<br />
loin de son compagnon en emmenant ses deux filles. Elle eut la garde très vite.<br />
La vie a passé depuis ce temps-là, cette famille a été démolie au plus haut point.<br />
Plusieurs personnes pensaient que tout allait arrêter pour partir sur de nouvelles bases, mais une ou deux<br />
personnes pensaient aux conséquences que le père leur avait infligé.<br />
Pour la plus petite <strong>des</strong> filles, elle aime beaucoup aller chez ses amis ou sur son petit ami, elle n’aime pas être<br />
à la maison. Rendue, à l’adolescence, elle ne se souvient plus de ce que son père lui faisait. Plusieurs fois<br />
elle a écrit <strong>des</strong> lettres à son père. Elle fait beaucoup plus de dyslexie que sa soeur.<br />
Pour l’ainée, elle aime mieux être chez elle sur son terrain. Elle fait un peu de dyslexie moyenne. À l’école,<br />
elle est faite humiliée, intimidée et d’autres choses. Elle lit beaucoup et elle sait inventer une histoire pour<br />
mieux passer au travers <strong>des</strong> choses. Elle n’aime pas son père et ne lui écrit jamais de lettres.<br />
La mère s’occupe de ses filles comme elle peut, mais c’est dur pour elle. À chaque fois, que ses filles parlent<br />
contre l’autre, la mère fait souvent un grand soupir et les filles s’en vont dans leur chambre. Les filles<br />
aimeraient avoir une discussion avec leur mère, mais elle est trop occupée avec son emploi et la rénovation<br />
de son établie pour avoir une discussion avec ses filles.<br />
On ne sait pas ce que la vie nous réserve, la jeune femme a tombé sur un mauvais gars. Peut-être que la jeune<br />
femme avait un rêve de vivre dans une maison avec son mari et <strong>des</strong> enfants ou peut-être avoir un ranch sur<br />
son grand terrain, mais je pense pas que son rêve était de travailler dans un Bonichoix, pas capable de venir a<br />
bout pour payé la nouvelle maison, le compte de téléphone, le compte d’électricité et les deux écoles<br />
différentes de ses deux filles. Peut-être que l’avenir va leur aidé plus tard, mais personne ne sais jamais ce<br />
que l’avenir réserve à tout le monde.<br />
Merci Maman,<br />
Pour tout ce que t’as fait pour nous, ma soeur et moi. Tu es restée solide et courageuse après tout ce que mon<br />
père t’a fait au long <strong>des</strong> années où tu étais avec lui. J’aimerais avoir ton courage face à la vie comme toi, tu<br />
l’as eu face à mon père.
Stéphanie Brousseau<br />
Mira<br />
Je me glisse sous le couvert d’un arbre. Mes narines palpitent, à la recherche d’une odeur quelconque. La<br />
forêt dans laquelle je vis est dense et sombre, à cette heure de la nuit. Je vois à peine le ciel noir au-<strong>des</strong>sus de<br />
moi. Sous les branches basses, je tends l’oreille pour entendre tout bruit suspect. Enfin, je la vois.<br />
Une fine biche solitaire mâchouille <strong>des</strong> feuilles basses <strong>des</strong> arbres avec délectation. Le hurlement d’un loup<br />
ne me fige pas, au contraire, je ne suis plus seule. Mon souffle rauque devient à peine perceptible. Ma proie<br />
ne doit pas s’échapper! Un bruit sur ma droite me fait sursauter et l’animal qui aillait devenir notre festin<br />
s’enfuit. Pestant contre le plus jeune de la meute, je pars en chasse, mes pattes de louve grise martelant<br />
silencieusement le sol. Mes yeux voient tout et la piste de ma proie est facile à trouver. Mes frères loups me<br />
suivent.<br />
Soudain, je ne les entends plus… Malgré le fait que <strong>des</strong> humains vivent par ici, je me moque de leur<br />
présence. Mon corps élancé me propulse vers l’avant et mon estomac crie famine. Ma faim est trop grande<br />
pour cesser de poursuivre cette biche. Je t’aurais quoiqu’il m’en coûte, me dis-je. Le cri du chef de meute est<br />
si lointain que rien ne me parvient plus de ma chère meute. Si j’avais su le futur, je me serais immédiatement<br />
retournée vers la grotte!<br />
Soudain, ma proie tombe, victime d’une arme que les humains appellent un couteau. Je m’approche<br />
doucement et l’odeur du sang me fait me précipiter vers la biche, dont je commence à me repaître.<br />
- Que voilà une belle louve, dit une voix humaine.<br />
La bouche pleine de sang et de chair, je recule, en montrant mes crocs en direction de l’humaine. C’est une<br />
femelle, enveloppée dans une lourde cape.<br />
- Tu es parfaite, poursuit l’humaine en me jetant une espèce de poudre qui m’endort sur le<br />
coup…<br />
À mon réveil, mes pattes sont immobilisées par je ne sais quel matériau. Ma gueule est muselée. Je suis<br />
comme une proie prise au piège.<br />
<strong>Page</strong> 26<br />
- Je t’ai attendue, ma mignonne, fait l’humaine qui est une très vieille femelle aux cheveux g r i s<br />
comme ma fourrure. Grâce à toi, je vais devenir immortelle! Redevenir jeune pour l’éternité. Je ne<br />
comprends rien, mais je sens que ma vie est en danger! Jamais je ne connaîtrai la fin de mes jours en<br />
tant que louve alpha ou avec une foule de louveteaux à mon image! La tristesse, drôle de sentiment<br />
humain, m’envahit et je baisse ma tête, attendant le coup final…
<strong>Page</strong> 27<br />
La femelle se met à tournoyer autour de moi, ses mains traçant <strong>des</strong> symboles dans la table qui est sous moi.<br />
Une douleur se propage en moi. Mes os sont douloureux et mes muscles me brûlent. Mon corps se<br />
transforme… Mon museau devient nez humain, mes pattes deviennent <strong>des</strong> jambes et <strong>des</strong> bras et mon visage<br />
est de plus en plus délicat. Ma queue de louve se rétracte et disparaît, comme si elle n’avait jamais existée.<br />
Mes liens se brisent et je saute hors de la table, à quatre pattes.<br />
- Impossible…, me dit l’humaine. Une louve qui devient humaine! À moins que tu ne s o i s … l a<br />
fille d’un dieu!<br />
Je ne dis rien et je la frappe au visage pour ensuite m’enfuir dans la nuit, avec une cape, que j’ai trouvée dans<br />
la maison, sur le dos. Je m’arrête, épuisée, et je m’observe. Aucun doute, je suis devenue une humaine! Mes<br />
cheveux, tout neufs, sont noirs et mon corps est celui d’une femme.<br />
J’ai de plus en plus froid… Ma peau fragile n’a plus de poils et la fine protection de cet épiderme est<br />
insuffisante pour me protéger de la nuit froide.<br />
- Qu’est-ce que je fais, maintenant? dis-je à haute voix.<br />
Ma propre voix me surprend… Je peux parler! Pourtant, avant, je ne m’exprimais que par grognements.<br />
C’est un vrai miracle! Toutefois, je ne perçois plus les loups, ma famille. Mon apparence de louve grise aux<br />
yeux bleus comme le ciel me manque. La puissance de mon ancien corps est bien dans le passé. Je me<br />
permets de pleurer. Je ne sais plus quoi faire! Les loups détestent les humains et je n’ai plus l’odeur qui était<br />
mienne, remplacée par celle de fleurs d’une peau de femme humaine. J’ai vécu trop longtemps parmi les<br />
loups pour me lier avec <strong>des</strong> humains, alors que faire?<br />
Dans l’ombre, un homme s’avance vers moi.<br />
- Mira…, souffle-t-il.<br />
Je me relève à l’évocation du nom que ma famille m’a donné, celui qui a été le mieux depuis ma plus tendre<br />
enfance.<br />
- Je suis Fanaliran, ton père, m’avoue l’homme.<br />
- Mon père est loup et ma mère aussi, répliquai-je avec surprise.<br />
- Ta mère est une louve et je suis un humain capable de se transformer en loup, pour un temps.<br />
- Comprends pas, articulai-je.<br />
- Tu comprendras, un jour. Je veux t’amener à la maison.
- Maison?<br />
<strong>Page</strong> 28<br />
L’homme du nom de Fanaliran me le confirma et me prit tendrement par la main. Je me sens en sécurité et il<br />
me dit que je dois partir de ce monde. J’accepte avec empressement et je me laisse emmener… ailleurs. Là<br />
où j’ai appris que j’étais la fille d’un esprit de la nature et que je devais guider un clan de jeunes sauvages de<br />
la forêt pour les amener là où toute question obtient sa réponse… Là où je suis revenue à la vie en tant<br />
qu’esprit <strong>des</strong> loups.
Martin Castonguay<br />
Comment ça va?<br />
<strong>Page</strong> 29<br />
Il y a longtemps, j’avais une amie, Vicky. Vicky provenait d’une famille dite "à l’aise". Moi, qui étais dans<br />
une famille d’accueil, je trouvais qu’elle était chanceuse de vivre avec ses deux parents et d’avoir tout ce<br />
qu’elle voulait. Pourtant, il y a environ 12 ans, Vicky a été retrouvée sans vie, elle s’est suicidée. Quand je<br />
l’ai appris, j’étais comme tout le monde, abasourdi par cette nouvelle. Je ne comprenais pas ce qui avait bien<br />
pu se passer. Je me suis alors posé une question : Comment certaines personnes qui ont "tout" en viennent à<br />
se suicider alors que d’autres qui n’ont "rien" et qui vivent constamment de nouvelles épreuves continuent de<br />
foncer et s’en sortent? Cette question m’a dirigé vers ma plus longue réflexion (je réfléchis encore à cette<br />
question).<br />
Au cours <strong>des</strong> années qui ont suivi ce tragique événement, j’ai analysé <strong>des</strong> dizaines, voire <strong>des</strong> centaines<br />
d’histoires que les gens me contaient. J’ai même travaillé pendant 6 ans comme pair conciliateur en<br />
prévention du suicide. Je me suis rendu compte que durant notre vie, nous entrons en interaction avec <strong>des</strong><br />
milliers de personnes et chacune d’elles nous apporte quelque chose. Dans la plupart <strong>des</strong> cas, ces petites<br />
choses nous paraissent assez insignifiantes que nous les oublions ou plutôt, nous croyons les oublier. Par<br />
contre, ce à quoi nous ne pensons jamais, c’est que notre cerveau, lui, les garde en mémoire et construit un<br />
livre avec. C’est en général ce qui définit qui nous sommes. Nous vivons tous <strong>des</strong> moments tristes et <strong>des</strong><br />
moments heureux, mais, notre capacité de les gérer dépend toujours <strong>des</strong> autres événements qui les précèdent<br />
et par la suite, ces événements entreront forcément dans ce que l’on appelle notre bagage. Bien sûr, nous<br />
avons toujours le choix de conserver le positif ou le négatif de chaque situation.<br />
Ce sur quoi nous devrions nous concentrer, c’est sur les conséquences à long terme de nos choix parce<br />
qu’elles feront partie de notre bagage par la suite. Par exemple, si je donne un spectacle devant 500<br />
personnes et que 10 personnes manifestent leur mécontentement, je peux choisir d’être fier d’avoir apporté<br />
du plaisir à 490 personnes ou je peux me morfondre sur le fait que 10 personnes n’ont pas aimé. Ce choix<br />
peut paraître banal, mais la question réelle est : "Qu’est-ce que mon cerveau retiendra?" Si j’ai choisi d’être<br />
fier de la réaction <strong>des</strong> 490 personnes satisfaites, mon cerveau retiendra un sentiment de fierté. Si au contraire<br />
je choisis de me morfondre sur mon sort, j’en garderai un sentiment amer. Ça peut paraître banal, mais au fil<br />
du temps, mon cerveau utilisera ce choix dans mes décisions.<br />
Plus haut, je parlais de conséquence à long terme, en effet, si on choisit constamment de conserver le négatif<br />
dans toute situation, on finit par devenir acariâtre, morose et on rend les gens amers autour de nous. De plus,<br />
dans plusieurs cas, on finit par développer et accumuler de la colère. Avec le temps, cette colère nous rend<br />
agressifs et on finit irrémédiablement par faire usage de violence, nous faisant commettre <strong>des</strong> erreurs parfois<br />
très graves qui auraient pu être évitées simplement en choisissant de voir le côté positif <strong>des</strong> événements. Ceci<br />
sans parler du fait qu’on finit souvent par vouloir s’enlever la vie pour tout arrêter.<br />
Durant mes années de counseling, j’ai entendu plusieurs scénarios qui se ressemblaient étrangement. En fait,<br />
tous ceux à qui je parlais et qui voulaient s’enlever la vie me parlaient seulement de choses négatives. Ils se<br />
morfondaient à attendre que la vie leur enlève tous leurs problèmes comme par magie et ils finissaient<br />
mélancoliques et suicidaires. Pourtant, le négatif dont ils me parlaient provenait souvent d’événements<br />
foncièrement positifs, mais ils ne retenaient que le petit 1 % de négatif. Par exemple, un prisonnier m’a déjà<br />
dit : « Ça fait trois fois que ma blonde annule la visite parce qu’elle est malade! » Et quand je lui ai demandé<br />
ce qui la rendait malade, il m’a répondu : « Elle est enceinte ». Il n’a pas vu que sa conjointe porte la vie et
<strong>Page</strong> 30<br />
qu’il va être papa. Il a seulement vu qu’elle a annulé une visite parce qu’elle est malade. Je lui ai alors<br />
conseillé de penser à son enfant à venir et je lui ai seulement dit à voix haute : « Tu vas être papa! » Il a souri<br />
et à son regard, j’ai vu qu’il venait de voir le positif. J’ai souvent revu cet individu par la suite et à force de<br />
discuter avec lui, je me suis rendu compte qu’il avait si souvent choisi de garder en mémoire le côté négatif<br />
<strong>des</strong> situations qu’il avait du mal à voir le positif par la suite.<br />
À l’inverse, plus on choisit de retenir le côté positif, plus notre bagage devient positif et au fil du temps, on<br />
porte de moins en moins attention au négatif. Alors survient la magie, non seulement nous sommes toujours<br />
ou presque de bonne humeur, mais en plus, il est plus facile de passer au travers de grosses épreuves, on<br />
annihile l’agressivité et la violence, notre sourire et notre joie de vivre deviennent contagieux et les gens<br />
autour de nous sont heureux de nous côtoyer.<br />
Finalement, si Vicky avait eu cette chance que quelqu’un lui enseigne comment repérer le côté positif, peutêtre<br />
serait-elle toujours parmi nous. Son décès m’aura amené à réfléchir et cette réflexion a fait en sorte que<br />
je m’efforce toujours de voir une parcelle blanche dans un nuage noir et épais. Comme quoi, ce n’est jamais<br />
tout blanc ou tout noir. Parfois, même si ça semble difficile, ça vaut toujours la peine de foncer et de<br />
chercher le positif. Alors, comment ça va?
Martin Castonguay<br />
Mon père<br />
<strong>Page</strong> 31<br />
On vit tous de ces jours où on préférerait grandement être resté couché. J’ai vécu un jour comme ça très tôt<br />
dans mon enfance. Je proviens d’une famille monoparentale qui comporte quatre enfants, deux garçons et<br />
deux filles. Mon père qui n’avait, à cette époque, que très peu de temps à nous accorder, nous laissait<br />
souvent nous entraider et apprendre l’un de l’autre. Malheureusement, quatre enfants qui tentent<br />
désespérément d’apprendre la vie sans adulte développent <strong>des</strong> lacunes. L’une <strong>des</strong> principales était l’art de<br />
s’exprimer. J’ai appris beaucoup trop tard et à mes dépens qu’il y a certains filtres naturels à utiliser lorsque<br />
l’on parle à quelqu’un.<br />
Vers l’âge de 10 ans, j’ai découvert le regret. Je venais d’être puni et n’ayant pas la capacité de comprendre<br />
aisément, j’ai dit à mon père que je le détestais. Je ne me suis malheureusement pas contenté de le dire, mais<br />
je l’ai fait de façon très méchante. Sous la colère, mon père m’a avoué ne pas être mon vrai papa. Je ne sais<br />
pas si vous imaginez la situation, moi, dans une famille de quatre enfants où il n’y a que le père, on<br />
m’apprend que je n’ai rien à y faire. Le choc! Mon univers a basculé et s’est totalement effondré. Qui suisje?<br />
Qui est mon père? Pourquoi m’a-t-il abandonné? Ces trois questions pour lesquelles je n’avais aucune<br />
façon de répondre avec certitude m’ont fait découvrir le regret. Si seulement je n’avais pas rendu papa<br />
colérique… Si seulement j’avais tenu ma langue! Ce jour-là, j’ai sombré, j’étais beaucoup trop jeune et<br />
immature pour comprendre. Je n’osais plus l’appeler papa, je n’osais même plus prétendre faire partie de<br />
cette famille. Tout au fond de moi, je sentais que je n’avais plus aucune identité. Chaque jour à mon réveil, je<br />
regrettais amèrement mes paroles, et ce, même après plusieurs années.<br />
À l’âge de 14 ans, on m’a offert de partir de chez moi et d’aller vivre en centre d’accueil pour jeunes. J’ai<br />
accepté avec bonheur, j’étais enfin libéré. Par contre, à chaque fois que ma "famille" venait me voir, ma<br />
bouche se crispait en un rictus in<strong>des</strong>criptible. Immanquablement, je revivais constamment ce jour, lorsque<br />
j’avais 10 ans.<br />
Ce ne fût qu’à environ 27 ans que j’ai enfin pu avoir <strong>des</strong> réponses à mes questions. J’ai passé une journée<br />
seule avec mon "père". J’appréhendais cette journée parce que depuis 17 ans, chaque fois que je le voyais, je<br />
ne pouvais m’empêcher de revivre cet événement de mon enfance. Mais cette journée a tout changé. Je lui ai<br />
parlé de tout ce que cette révélation m’a fait vivre à l’intérieur et il m’a écouté <strong>des</strong> heures durant. Lorsque<br />
j’ai eu terminé, il m’a dit à quel point il avait regretté à la minute même ce qu’il m’avait avoué. Il m’a<br />
expliqué qu’il regrettait de m’avoir dit cette vérité et que s’il pouvait revenir en arrière, il garderait cette<br />
parole pour lui. Il avait ressenti ma tristesse durant toutes ces années et c’était pour cette raison qu’il m’avait<br />
parlé du centre d’accueil à mon adolescence. Il croyait sincèrement que ça m’aiderait à tirer un trait sur cette<br />
époque.<br />
Le plus important, il m’a dit qu’il m’aimait comme si j’étais son fils, qu’il était fier de ce que j’avais<br />
accompli malgré ma déchirure intérieure et qu’il serait toujours là pour moi quoi qu’il puisse se passer. Ce<br />
jour-là, à 27 ans, j’ai compris. J’avais mis tout ce temps à me chercher et à me demander qui j’étais et<br />
surtout, qui était mon père. La réponse était là, c’est lui! L’important n’est pas celui qui fournit sa semence,<br />
l’important c’est celui qui est là pour nous, celui qui nous comprend à un point tel qu’il voit notre souffrance<br />
et nous offre de partir pour nous aider.
<strong>Page</strong> 32<br />
Mon père a persévéré et espéré pendant 17 ans ce jour où nous pourrions enfin avancer ensemble. Ce jour est<br />
venu, la colère et le regret sont disparus. Aujourd’hui, je regarde devant moi et je me vois avancer avec mon<br />
père. Et surtout, je suis heureux.
Vikie Charest<br />
Un hiver pas comme les autres<br />
Tout a commencé le jour de mes 15 ans. J’attendais l’autobus et il faisait un temps glacial, assez pour me<br />
givrer les idées. J’étais une jeune fille à peu près normale, j’étais dans la moyenne, les cheveux noirs et les<br />
yeux bruns, j’avais un tout petit nez retroussé comme celui de mes parents. Je ne connaissais encore<br />
personne puisque nous sommes arrivés seulement la semaine passée. Ma mère avait eu une promotion<br />
qu’elle ne pouvait pas refuser. Alors je devais me faire de nouveaux amis même si ma mère me disait<br />
souvent qu’une fille comme moi n’avait absolument pas de problème à s’en faire de nouveaux et qu’elle<br />
parlait avec expérience. J’avais tout de même un doute. Je lui fis donc une petite remarque en lui disant que<br />
j’avais à peine deux amies dans mon ancien collège et que c’était <strong>des</strong> personnes peu connues. Elle me fit un<br />
petit sourire en coin et me dit de ne pas m’en faire, que nous commencions une nouvelle vie et d’en profiter.<br />
C’est ce que j’allais faire.<br />
C’était mon premier jour au Collège <strong>des</strong> Trois Lacs et j’allais faire mon entrée en beauté. J’ai tout d’abord<br />
rencontré mon directeur.<br />
- Bonjour Annabelle. Je me présente, je me nomme Henri Beaupré, je suis votre directeur.<br />
Ben oui, comme si je ne l’avais pas remarqué.<br />
- Bonjour M. Beaupré, comme vous venez de le mentionner je m’appelle Annabelle Legendre.<br />
Je commençais à m’impatienter, j’avais tellement hâte de rencontrer mes nouveaux camara<strong>des</strong> de classe que<br />
je hochais la tête chaque fois que M. Beaupré me posait <strong>des</strong> questions inutiles. Il finit enfin par me dire :<br />
- Bon, je vais donc t’amener à ton casier et ensuite aller te présenter à ton professeur de géographie.<br />
- Bonjour M. Beaupré, répliqua Jordan.<br />
- Bonjour, je viens vous présenter une nouvelle élève qui arrive de Newport.<br />
Wow! Il y avait tellement de monde, j’étais à la fois joyeuse et stressée, je n’arrivais même pas à prononcer<br />
une seule syllabe. J’étais presque immobile. Jordan me fit signe de le suivre et de m’asseoir.<br />
- C’est donc ici votre nouvelle place maintenant, et au fait, quel est votre nom?<br />
- Je…je m’appelle Annabelle Legendre.<br />
Super, j’étais assis près d’une fille qui avait l’air snob. De l’autre côté était assis un gars qui se donnait un air<br />
de brute. Mais au fond, il avait un cœur d’or et était super passionné. Il cachait bien son jeu. À la fin <strong>des</strong><br />
cours, j’ai aperçu mon père qui m’attendait au bord de la route. Il me fit signe de la main. Ouf!, une chance<br />
qu’il est venu, l’autobus sentait le vieux fromage cottage.<br />
- Bonsoir papa, ça va?<br />
<strong>Page</strong> 33
- Bonsoir Ana, ça va bien et toi comment s’est passé ta nouvelle journée au collège?<br />
Pas aussi bien que je ne l’avais imaginé. Mais il n’était pas obligé de savoir la vérité.<br />
- Heu… c’était bien pour une première journée.<br />
Lorsque nous sommes arrivés à la maison, maman n’était toujours pas rentré du travail. De toute façon,<br />
j’avais plein de devoirs à faire pour mercredi. Je suis donc monté dans ma chambre jusqu’à l’heure du<br />
souper.<br />
- Ana, viens manger, cria mon père.<br />
J’avais tellement faim que j’aurais pu manger un bœuf.<br />
- M’man, n’est toujours pas rentrée? Il se fait tard.<br />
Elle n’avait jamais manqué le souper en famille, c’était un peu bizarre.<br />
- Oui, fit mon père. Elle a appelé tantôt pour m’avertir qu’elle arriverait tard ce soir.<br />
- Bon d’accord.<br />
Mon père André était un excellent cuisinier, il a travaillé longtemps comme chef cuisinier. Mais il travaillait<br />
tellement qu’il a fait une dépression l’année dernière, alors il a pris un genre de « break » j’imagine.<br />
- Demain je ne pourrai pas aller te chercher après l’école, je dois aller au garage.<br />
- Bon, OK, je vais prendre l’autobus. Beurk!<br />
Après le souper je suis allée m’étendre dans mon lit, je pensais à tellement de choses que je pensais plus à<br />
ma mère. Mais j’étais tout de même inquiète, elle n’était toujours pas rentrée, il était maintenant 9 h 45. Je<br />
commençai à m’endormir lorsque j’entendis quelqu’un frapper à la porte, je m’approchai près de l’escalier<br />
pour mieux entendre ce qu’ils disaient. Il commença à poser toute sorte de questions sur ma mère. Quelle<br />
sorte de voiture elle a, quel âge, enfin bref…<br />
Mon père leur demanda :<br />
- Pourquoi toutes ces questions sur ma femme?<br />
C’est alors que j’entendis mon père crier.<br />
<strong>Page</strong> 34<br />
- Non, ça ne peut pas être elle, je suis sur que vous vous trompez de femme…non, je ne veux pas le<br />
croire, ce n’est pas elle.<br />
- Désolé, M. Legendre, mais c’est bien votre femme, Joanne, nous avons ses cartes d ’ i d e n t i t é<br />
avec nous.
<strong>Page</strong> 35<br />
Je n’entendais pas bien ce qu’il disait. Mon père vient alors me dire qu’il doit aller à l’hôpital pour aller<br />
confirmer quelque chose. Je lui demandai ce qu’il se passait, mais sans dire un mot, il re<strong>des</strong>cendit les<br />
escaliers tout en verrouillant la porte en sortant. Le lendemain matin, j’étais encore seule, il n’était toujours<br />
pas rentré. J’attendais encore une fois l’autobus, j’avais encore tellement de choses qui me passaient par la<br />
tête, mais cette fois-ci cela concernait mes parents.<br />
Le directeur vin me chercher.<br />
- Annabelle, voulez-vous bien me suivre.<br />
Qu’est-ce qu’il me voulait encore. Lorsque je suis arrivé dans le bureau, mon père était assis sur la chaise, il<br />
avait les yeux rouges et les cheveux ébouriffés.<br />
- Ana, viens je dois de parler de quelque chose qui risque de te faire de la peine.<br />
Il avait l’air tellement sérieux que je n’osai même pas demander pourquoi.<br />
- Ana, ta mère nous a quitter hier soir. Elle a eu un terrible accident et elle est morte sur le coup.<br />
J’avais <strong>des</strong> larmes qui coulaient sur mes joues j’étais incapable de dire quoi que ce soit. Quelques mois plus<br />
tard, je fêtais mes 16 ans, la première année sans elle fut tellement difficile. Je ne voulais pas croire qu’elle<br />
nous avait bel et bien quitté. Mais je devais vivre sans elle. Quelques fois, moi et mon père nous nous<br />
remémorons les souvenirs passés avec ma mère. Nous avions tellement de plaisir à se rappeler nos vieux<br />
souvenirs. Ma mère nous avait quitté mais ce n’était pas la fin ce n’était qu’un commencement.
Sara Chapdelaine<br />
L’appropriation<br />
C’est l’ami d’une amie qui m’a rapporté ce que Katherine lui a raconté.<br />
Par une belle soirée d’automne, David, qui venait de s’acheter pour ses 18 ans un misérable Oldsmobile<br />
Ninety-Eight rouge retapé par un garage renommé, nous a offert à Caro, sa blonde, Manuel, mon copain et<br />
moi-même d’aller nous promener dans sa nouvelle acquisition.<br />
David passa nous prendre, et nous partîmes, les quatre joyeux lurons, faire une grande balade dans la brume<br />
naissante de cette chaude soirée automnale, calme, paisible, qui promettait être inoubliable.<br />
La voiture montait et <strong>des</strong>cendait au gré <strong>des</strong> sentiers sinueux de la montagne. Le paysage coupait le souffle à<br />
chaque tournant de la route avec ses couleurs flamboyantes. David n’était pas le genre de conducteur qui<br />
terrifie par sa conduite. Il était plutôt du type relax, le genre petit train va loin, malgré son apparence de gars<br />
nerveux. Caro et lui allaient bien ensemble, les deux extrêmes. Il paraît que les contraires s’attirent.<br />
Tout se passait à merveille dans le confort <strong>des</strong> bancs de velours rouge, gars devant, filles derrière, jusqu’à ce<br />
que, tout à coup, la voiture fasse une embardée, puis une autre…<br />
David inquiet tentait de contrôler l’auto, mais on aurait dit que quelqu’un, ou quelque chose la maîtrisait.<br />
- Que se passe-t-il? Demanda anxieusement Manuel, qui lui aussi était d’habitude un grand<br />
calme.<br />
- Je ne sais pas…Le…le volant n’obéit plus!, s’écria David, qui commençait à perdre son sang froid. Il<br />
eu un petit tic nerveux.<br />
Caro s’exclama à son tour : David… je n’aime pas ça! Arrête tout de suite! Ce n’est pas drôle!<br />
- Ce n’est pas moi qui ai fait ça, je te le dis!<br />
Notre conducteur tenta de ralentir l’allure, mais le système de freinage ne répondait plus. Il tira sur le frein<br />
d’urgence. On entendit un bruit semblable à un câble qui se rompait. En effet, c’était bien cela. Plus de<br />
freins, plus de contrôle. Inutile de décrire l’état dans lequel nous étions. L’émotion était à son comble.<br />
Comment pouvions-nous neutraliser la machine qui s’emballait de plus en plus, et qui continuait à accélérer?<br />
Promptement, David redevint d’une sérénité anormale, presque glaciale, malgré notre hystérie. Il se tourna<br />
brusquement vers nous, le visage sans expression, les yeux livi<strong>des</strong>, et dit avec une voix qui semblait venir<br />
d’outre-tombe, ne lui appartenant pas du tout :<br />
- C’est justement ici même que je suis mort, précisément dans cette voiture.<br />
<strong>Page</strong> 36<br />
À compter de ce moment, c’était l’affolement complet pour les passagers. Nous tentions par tous les moyens<br />
de sortir de la voiture. Nos esprits étaient complètement embrouillés et …et les poignées <strong>des</strong> portières, les<br />
manivelles <strong>des</strong> fenêtres, toutes avaient disparu, volatilisées, envolées.
<strong>Page</strong> 37<br />
Les actualités du soir annoncèrent un peu plus tard que la voiture avait terminé sa course dans un fossé. À<br />
son bord, trois camara<strong>des</strong> inconscients demeurés là; son conducteur, évaporé, ne fut jamais retrouvé. Les<br />
gens de la région reconnurent l’ancienne voiture de l’alcoolique du coin, dans laquelle ce dernier avait péri,<br />
ivre mort, la saison précédente.
Sylvie Chartier<br />
2012 - La fin d’un monde<br />
La bible, quel récit mystérieux et si véridique! Des prédictions d’apocalypse dites depuis 2000 ans sont enfin<br />
apparues.<br />
J’ai survécu à ce grand tremblement de terre causé par un astre <strong>des</strong>cendu sur terre, appelé Amertume. Cela<br />
fait quatre jours et toujours pas de soleil ni d’étoiles, le noir total, mais la fin n’est pas terminée, il faut<br />
garder la foi.<br />
Voici mon histoire avant cette catastrophe, nous sommes le 20 décembre 2012 à Drummondville. J’allais au<br />
centre d’achat pour finaliser mes emplettes de Noël. J’allume la radio à 92,1 FM et l’animateur s’est moqué<br />
de la prédiction de l’apocalypse.<br />
- Si cela arriverait mon gros, tu ne rirais plus, hen! Me dis-je.<br />
Arrivée au centre d’achat, j’ai verrouillé la voiture et un éclair de lumière apparait soudainement.<br />
- WOW! Qu’est-ce que c’est? Me dis-je.<br />
J’ai couru au centre d’achat de peur que les éclairs me touche. En sortant du magasin de sport, toutes les<br />
lumières du centre d’achat se sont éteintes puis allumées environ cinq minutes plus tard. Je me suis dépêchée<br />
de me diriger vers dans ma voiture pour retourner vite à la maison, je commençais à m’inquiéter. Sur la<br />
route, le ciel a éclairé de plus belle aussi clair que le jour. À la maison, les enfants étaient estomaqués du<br />
spectacle du ciel.<br />
- Maman! Qu’est-ce qui se passe? M’ont-ils demandé.<br />
- Aucune idée? Où est votre père? Leur dis-je.<br />
Les enfants m’ont dit.<br />
- Il est à l’usine.<br />
- Je vais l'appeler. Bien, voyons, il n’y a plus de ligne? Montez tous dans la voiture, on va a l l e r<br />
chercher votre père. Leur dis-je.<br />
Le ciel s’agitait d’éclairs, cela ressemblait à <strong>des</strong> éclairs de chaleur, mais plus intenses. Rendus à la<br />
« shop » ,mon époux était encore là, ouf!<br />
- Viens, Alain, il se passe <strong>des</strong> drôles de choses dehors, lui dis-je.<br />
- Moi, je m’inquiéterais pas c’est juste une tempête qui se prépare.<br />
- Non, on rentre à la maison et puis le téléphone n’a plus de tonalité.<br />
- HEIN! Mon cellulaire ne répond plus, bizarre, o.k, on part.<br />
- Tu sais Alain, <strong>des</strong> éclairs de chaleur en décembre, c’est très rare, non!<br />
- Ouais, Mère Nature est malade tout peut arriver.<br />
- On va tous mourir! Disent les enfants.<br />
- Non! Arrêtez, on va pas mourir.<br />
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<strong>Page</strong> 39<br />
À la maison, j’allume la radio pour avoir <strong>des</strong> nouvelles, l’animateur a annoncé une tempête solaire qui va<br />
perturber tous les objets à on<strong>des</strong> et à batteries. Merde, on aura plus de voiture, il faut aller à l’épicerie pour<br />
<strong>des</strong> provisions, dis-je à Alain.<br />
- Les enfants allez dans la voiture, dit Alain.<br />
À l’épicerie, on a pris <strong>des</strong> caisses de conserves de toutes sortes, de l’eau en bouteille et <strong>des</strong> aliments non<br />
périssables ,on a rempli trois paniers. Arrivés à la caisse....<br />
- Se passe-t-il quelque chose? Dit la caissière.<br />
- Ils ont annoncé une tempête solaire, alors on fait <strong>des</strong> provisions, car les on<strong>des</strong> et batteries n e<br />
fonctionneront plus, lui dis-je.<br />
- Arrêtez! Vous me faites peur, dit la caissière.<br />
En disant sa phrase, les lumières ont flashé sans relâche. En allant à la voiture....<br />
- Il faut aller au Dollorama pour acheter <strong>des</strong> chandelles, dis-je à Alain.<br />
Après, on est retourné à la maison pour déballer l’épicerie.<br />
- Il faut prévenir la famille et les réunir ici, mentionnai-je.<br />
Le 21 décembre à 6 heures, l’astre Amerturme est tombé du ciel, il fit trembler la terre d’une force de 9.7,<br />
cela nous a secoués si violemment que le plancher du sous-sol a crevassé, les armoires se sont décrochées et<br />
toute la vaisselle s’est brisée. À 15 heures 45, l’eau s’est mise à monter du sous-sol, Mathieu, mon fils est<br />
monté en courant.<br />
- Maman, maman, l’eau a monté, dit-il pris de panique.<br />
- Vite, tout le monde chez Chantal , ma belle soeur, qui vit dans mon duplex au deuxième étage.<br />
On a tout transporté : <strong>des</strong> provisions, chandelles et <strong>des</strong> couvertures. L’eau a monté de plus belle.<br />
Le lendemain, le soleil a disparu et les étoiles aussi, que du noir! On a économisé les chandelles, ne les<br />
allumant seulement que pour faire à manger ou aller à la salle de bain. Trois jours plus tard, tout était sombre<br />
et <strong>des</strong> craquements commençaient à se faire entendre dans la maison, ce qui nous a tous effrayés. Il nous<br />
restait qu’une chandelle et l’eau a commencé à monter au deuxième.<br />
- Quel malheur c’est comme ça qu’on va mourir tous noyés. Non, je dois garder la foi et rassurer ma<br />
famille, me dis-je.<br />
Je ne sais pas quelle heure il était, mais une lumière éblouissante a traversé les fenêtres du loyer, on aurait dit<br />
le jour. Des êtres aux cheveux blonds, d’une beauté exceptionnelle vêtus de blanc (appelé Agarthien), nous<br />
ont dit qu’ils étaient <strong>des</strong> messagers de L’alpha et L’oméga, « le premier et le dernier ». Ceci m’a rassurée, car<br />
cela était écrit dans la bible. Ils nous ont demandé de les suivre. Un immense vaisseau était atterri sur le toit<br />
du duplex. Celui-ci était de forme ovale et <strong>des</strong> lumières rouges et vertes scintillaient autour de l’engin. Une<br />
porte s’est abaissée, on est tous montés dans le vaisseau. Les sièges étaient faits en cuir blanc et la console<br />
était virtuelle comme dans les films futuristes. En quatre minutes, on a atterri en Israël et en <strong>des</strong>cendant,
<strong>Page</strong> 40<br />
nous avons vu un autre vaisseau cubique, fait en or presque entièrement vitré. Sa grandeur était de 2200 km<br />
de long, de large et de hauteur, c’était invraisemblable pour nos yeux. Un grand nombre de gens<br />
<strong>des</strong>cendaient d'autres vaisseaux pour entrer dans le cube.<br />
- C’est un rêve ou je suis au paradis, me dis-je.<br />
En rentrant dans cette nouvelle demeure, il y avait une forêt tropicale. Au rez-de-chaussée,on retrouvait une<br />
source d’eau potable, de la végétation et <strong>des</strong> animaux. Il y avait cent étages. La lumière était agréable.<br />
Finalement, c’était une arche. C’était le recommencement d’une nouvelle vie. Pour tous les survivants de la<br />
terre, ayez la foi, car c’est elle qui vous sauvera.
Sylvie Chartier<br />
Ma vie dans l’ombre<br />
Qui suis-je? Pourquoi moi! Une chose est sûre, c’est que je vais me venger contre celui qui m’a fait cela.<br />
Tout a commencé par un soir où je suis allée à une discothèque à Montréal. La musique était bonne et<br />
l’alcool aussi. Je me suis laissée transporter par les vibrations de la musique. Vers 2 h 30, je me suis sentie<br />
engourdie et anxieuse, ma vision était trouble.<br />
- Vite Je dois aller à la chambre de bain. Et vlan!<br />
Que du noir. À mon réveil, j’étais désorientée.<br />
- Où suis-je? Me demandais-je.<br />
- Ah! Ma tête me fait mal. Me lamentais-je<br />
J’ai crié de douleur. J’ai vu que j’étais dans le bois nue comme un ver. Mon instinct me disait de dormir. Je<br />
me suis mise à ramper avec difficulté, je me cherchais un refuge. J’ai trouvé un arbre dont les racines étaient<br />
soulevées et c’était juste assez grand pour dormir. Combien de temps ai-je dormi? Je l’ignore.<br />
À mon réveil, j’ai senti que mes dents étaient devenues pointues et ma peau était en train de devenir noire et<br />
dure comme du cuir. Je perdais mes cheveux et mes ongles étaient affilés comme <strong>des</strong> rasoirs. Je me suis<br />
éloignée de mon refuge et le soleil s’est levé. Je me suis sentie brûler, vite retour à ma cachette. J’ai couru à<br />
toute vitesse et mes pas étaient plus rapi<strong>des</strong> que le cerf.<br />
- Mais de quoi vais-je vivre? me dis-je.<br />
Je suis mise à vibrer. Mon instinct me disait de boire du sang, j’avais soif de vivre. Je devais attendre à<br />
l’aube. J’avais de plus en plus mal. L’aube arrive, je suis sortie de ma cachette. Je pouvais voir dans le noir<br />
comme à l’infrarouge et là, à 30 mètres, j’ai vu un lièvre, c’était ma première chasse, je ne devais pas la<br />
rater, car je perdais beaucoup de force. Je rampais comme un chat, je me suis cachée derrière un arbre et<br />
quand le lièvre est passé, mes griffes s’étaient allongées et chlaque! Tout droit sur son dos. Le sang<br />
dégoulinait et je l’ai siphonné, comme on cale une boîte de jus. Le goût était savoureux, jamais, j’aurais cru<br />
cela. Assise sur un rocher, je pensais à ma vie avant ma mort. Où, je travaillais, mes ami(e)s, ma famille,<br />
mon amoureux. Quelle tristesse, plus jamais je ne les reverrai et le soleil non plus. J’ai lancé un grand cri de<br />
rage très grave<br />
- Haaaaaaaaaaaao!<br />
Mais, si ce malheur m’est arrivé, cela peut arriver à une autre?<br />
- Non, je défendrai l’humain comme je l’ai si bien aimé. Je me suis rendue dans la ville en<br />
passant de toit en toit pour être discrète. Je me suis dirigée vers ma famille. Un coup de poignard m’a<br />
transplanté la poitrine. Ils sont à ma recherche avec la police. Ma pauvre mère pleure de toute son âme et<br />
mon père a fait un avis de recherche sur internet. La colère m’a prise.<br />
- Qui est cette chose qui m’a volé ma vie? Me dis-je,en colère.<br />
<strong>Page</strong> 41
- Je te retrouverai et je n’aurai aucune pitié pour toi.<br />
Je suis entrée dans ma chambre et j’ai écrit un poème à mes parents affirmant que la vie n’est pas terminée et<br />
là, Je me suis vue dans le miroir:‹‹ Le choc total››.<br />
- Je suis un monstre! Me dis-je dans ma tête.<br />
Mais ma colère s’est transformée. J’ai pris dans ma petite banque en forme de coeur dans ma main et je l’ai<br />
lancée sur le miroir. Je suis sortie vite de ma fenêtre. Mes parents ont monté les escaliers pour voir dans ma<br />
chambre ce bruit infernal. Mon père avait un bâton de baseball en aluminium et ma mère le suivait, ils<br />
regardaient le miroir brisé. Ma mère a dit à mon père.<br />
- Michael, si c’était Nancy qui est venue pour nous donner signe de vie?<br />
- Arrête Monique de croire <strong>des</strong> conneries, ça fait un mois qu’elle est disparue<br />
- Elle est morte! Fais-toi une raison.<br />
Mon père s’est mis à courir à l’étage, a sorti une bouteille de whisky, il buvait pour engourdir son mal. Ma<br />
mère s’est écroulée au sol de ma chambre et elle a aperçu mon poème.<br />
- La vie n’est pas terminée, je suis toujours là.<br />
- Mon corps est changé, mais c’est toujours moi.<br />
- Ne pleurez pas, chers parents adorés, je vous aime et on se reverra, lit-elle en chuchotant.<br />
<strong>Page</strong> 42<br />
Elle a pris mon poème et s’est couchée sur mon lit (en foetus), elle s’est endormie.<br />
Je suis retournée à la discothèque et j’ai attendu patiemment mes semblables. J’ai vu une ombre passer vite<br />
comme l’éclair, ils étaient plus que trois. Je me suis avancée et j’en ai tenu un et je lui ai tordu le cou, crack!<br />
Le deuxième s’est jeté sur moi, je me suis débattu de gauche à droite, il m’a prise à la gorge. Vlan! Je lui ai<br />
arraché le coeur. Le troisième s’est sauvé. L’aube est déjà arrivée, j’ai dû retourner dans ma cachette, mais<br />
avant, j’ai apporté sur le seuil de la porte de mon amour une rose rouge, car il sait que c’est ma fleur préférée<br />
et je suis partie. Ma vie désormais est de protéger ma ville coûte que coûte et malheur aux dents tranchantes<br />
comme moi qui oseront s’attaquer aux hommes. Je serai là pour les traquer.
Francine Chaumont<br />
L’amour inconditionnel<br />
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Il y a un peu plus d’une soixantaine d’années, il y avait une jeune fille de 10 ans prénommée Cécile. Elle<br />
était belle, mignonne comme tout avec son visage d’ange, ses cheveux châtains, longs et bouclés. Elle était<br />
délicate et toute menue, mais elle était tout de même forte pour son âge.<br />
Cette jeune fille aimait l’école. Elle était douée et aimait apprendre. Pourtant, à la demande de ses parents,<br />
elle se vit obligée de quitter ses camara<strong>des</strong> de classe. Cécile était triste et désappointée, mais ses patents, ses<br />
frères et ses sœurs avaient besoin d’elle. Elle était la deuxième d’une famille de six enfants, dont le père<br />
avait la santé fragile et était incapable d’avoir un travail stable. Il incombait donc à elle et sa grande sœur<br />
Berthe d’aider leurs parents à joindre les deux bouts.<br />
Ils vivaient à la campagne, sur quelques lopins de terre rocailleux. Plus de la moitié était incultivable tant il y<br />
avait de la pierre. Son père qui était débrouillard eut quelques idées de génie. Il décida de planter <strong>des</strong> plants<br />
de framboise sur les parties les plus rocailleuses et celles qui étaient cultivables étaient en fourrage. Puis<br />
pour se libérer de certaines de ces roches encombrantes, il en fit <strong>des</strong> murailles autour de ses champs. Il<br />
possédait également deux vaches, un cheval, <strong>des</strong> poules et <strong>des</strong> lapins. Sa mère avait beaucoup à faire avec<br />
l’entretien de la maison, les enfants, son mari souvent malade, les animaux et les framboises l’été et les<br />
récoltes à l’automne. C’est pour toutes ces raisons qu’elle était une femme autoritaire. Les petits se devaient<br />
d’écouter, car elle ne répétait pas trois fois. Elle devait aussi faite preuve de débrouillardise, car avec un rien,<br />
elle réussissait tout de même à cuisiner de bons petits plats.<br />
Pourtant, malgré tous ses efforts et ceux de son mari, elle dut tout de même se débrouiller pour trouver du<br />
travail à ses deux filles ainées dans <strong>des</strong> résidences privées. Chaque semaine, les deux sœurs devaient<br />
remettre leurs gages à leur mère et celle-ci leur remettait juste assez pour reprendre l’autobus. Berthe<br />
travaillait pour un avocat. Cécile quant à elle, travaillait pour un médecin de bonne réputation. Cet homme<br />
qui était très occupé avec ses patients n’était pas souvent présent pour sa famille. Sa femme, voulant<br />
conserver une certaine image dans la société, se devait d’avoir une aide extérieure. Alors Cécile devait faire<br />
le ménage, la lessive et s’occuper aussi <strong>des</strong> cinq enfants du couple. Une <strong>des</strong> tâches qu’elle aimait le moins<br />
était de s’occuper du plus jeune, Félix. Ce n’était pas qu’elle ne l’aimait pas, ce qui la dérangeait, était<br />
l’entretien de son œil de vitre (suite à un accident survenu à l’hiver de ses trois ans, durant ce qui était<br />
supposé être une joyeuse bataille de boules de neige). Cette activité se transforma malencontreusement en<br />
une tragédie. Le petit Félix reçut un morceau de glace dans son œil droit. Malgré tous les soins prodigués par<br />
son père, le jeune garçon perdit son œil. C’est pour cela qu’elle devait enlever l’œil de vitre, le nettoyer et le<br />
remettre dans son orbite. Malgré cela, elle oubliait tout très vite lorsque les plus vieux revenaient de l’école<br />
et faisaient leurs devoirs. Quand elle avait la chance que toutes ses corvées soient terminées, elle se portait<br />
volontaire pour les aider dans leurs travaux. La femme du médecin trouvant dommage qu’elle ne puisse aller<br />
à l’école décida donc de lui donner une heure par jour, le temps <strong>des</strong> devoirs <strong>des</strong> enfants pour qu’elle puisse<br />
apprendre à lire et écrire correctement. Cécile était très reconnaissante et apprenait beaucoup.<br />
Durant l’été, après leurs journées de travail, toute la famille devait aller cueillir les framboises et ramasser le<br />
foin à la fourche, le mettre dans la voiture à foin tirée par le cheval, pour finalement aller l’engranger. Un<br />
jour, la mère demanda à son fis Paul, le troisième âgé d’environ 14 ans, d’aller travailler à son tour pour les<br />
aider. Berthe, maintenant âgée de 17 ans allait se marier. Paul voulait bien aller travailler, mais refusait de
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donner ses gages à ses parents. Sa mère était déçue de son égoïsme et était en colère parce qu’il refusait de<br />
lui obéir.<br />
Il réfléchit un peu, décida qu’il était un homme maintenant. Il partit donc avec son baluchon, un morceau de<br />
pain et de lard fumé. Rapidement, il trouva un travail comme ouvrier dans une « cour à bois » du village<br />
voisin et y trouva une chambre.<br />
Cécile était triste de le voir partir comme ça, mais était pourtant en colère et le trouvait un peu ingrat de ne<br />
pas se dévouer pour la famille. Les mois passèrent sans qu’ils n’aient beaucoup de nouvelles. Cécile et le<br />
reste de la famille bien entendu, étaient très inquiets. Les seules nouvelles qu’ils réussissaient à avoir étaient<br />
les ouï-dire entendus sur le perron de l’église, le dimanche après la messe.<br />
Un jour, Paul revint sans prévenir chez ses parents. Ceux-ci étaient fiers de le revoir sain et sauf. Sa mère<br />
l’accueillit en l’embrassant sur les deux joues et lui dit : « Pourquoi es-tu parti sans nous donner de tes<br />
nouvelles? » Il lui répondit : « J’étais en colère moi aussi de voir votre incompréhension et toute cette<br />
responsabilité qui pesait sur mes épaules. Maintenant, j’ai compris la valeur de la famille et je veux vous<br />
aider à mon tour avec l’argent que j’ai mis de côté pour vous maman ». « Merci mon fils », dit-elle en<br />
pleurant de joie tout en le serrant dans ses bras.<br />
Une pensée : On peut faire <strong>des</strong> erreurs, le temps assagit le cœur <strong>des</strong> gens. Il y a certaines choses qui doivent<br />
être apprises à nos dépens. La vie nous donne souvent une leçon d'amour inconditionnel.
Éric Cimon<br />
Le bateau<br />
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Cette histoire commence le 13 septembre 1977 à une heure trente du matin. Un nouveau bateau voit le jour.<br />
Tout le monde était content, mais depuis deux mois tout était triste, car le bateau n’allait pas vraiment bien,<br />
vraiment pas bien. Il a vu quatre docteurs qui ne savaient pas ce qu’il avait. À un moment donné, un docteur<br />
dit à la maman du bateau : Allez à l’hôpital Ste-Justine de Montréal. Eux, ils vont pouvoir faire quelque<br />
chose pour lui. Là-bas, ils trouvèrent une malformation de l’estomac, et ils ont réglé le problème. Tout<br />
n’allait pas si mal jusqu’à l’âge de onze ans. Là, ça allait vraiment mal à l’école et dans sa famille. Ce fut<br />
comme ça jusqu’à l’âge de 18 ans.<br />
Au secondaire on l’a mis dans une classe de déficients légers, mais bon, le bateau se dite : Très bien, je vais<br />
montrer au monde ce dont je suis capable. Il travaille à plusieurs endroits et il fête beaucoup. À l’âge de<br />
vingt-et-un ans, son frère bateau lui dit : On va partir notre propre compagnie. Le bateau dit : oui. Alors les<br />
deux bateaux ont travaillé pendant quatre ans. Un beau jour, le jeune bateau tombe malade et la compagnie<br />
ne va vraiment pas bien. Elle ferme ses portes. Le bateau à vingt-cinq ans, il est gros, malade et sans un sou.<br />
Trois mois plus tard, il prend du mieux et il travaille dans une usine. Quatre ans après, le bateau part à<br />
l’aventure et il vit une mésaventure. Il revient avec <strong>des</strong> fissures et une voilure avec <strong>des</strong> déchirures. Il revient<br />
au port, d’où il est parti avec la mine bien basse et il décide de se prendre en main. Il commence par nettoyer<br />
le plancher souillé par la crasse, réparer les fissures et recoudre la voilure et se fait une droiture et une<br />
carrure. Quand il y a une belle voilure et une carrure, il regarde l’horizon. Il se dit qu’à sa prochaine<br />
aventure, il ferait attention de ne pas revivre cette aventure. Les semaines passent. Le bateau s’ennuyait et là,<br />
il vit un petit cours d’eau. Il écrit un message. Il envoie le message quelques jours plus tard. On lui répondit<br />
et là il écrit de nouveau, mais plus de message. Il voit une rivière. Il écrit un message. Il l’envoie. On lui<br />
répondit, mais pas plus que quatre messages. Il voit la mer. Il en envoie un nouveau. Il répondit avec<br />
plusieurs messages, mais il reste au port en regardant l’horizon pour repartir vers l’aventure.<br />
Un jour, une tourterelle est venue se poser sur le bord du bateau et elle m’a parlé de tout et de rien. Elle est<br />
partie et après de mois, elle est revenue me parler et on a parlé et parlé. Je suis content, car je me demandais<br />
comment allait la tourterelle, après <strong>des</strong> mois sans nouvelles d’elle.<br />
Elle m’a dit qu’elle allait revenir me voir plus souvent. J’ai hâte, car moi j’aime ça avoir de la compagnie. Le<br />
bateau se sent moins seul, là. Tout d’un coup, <strong>des</strong> lucioles viennent la nuit pour m’éclairer et me parlent<br />
avant d’aller dormir. Peu de temps après, il a reparlé avec la tourterelle, mais cela n’a rien donné et il s’est<br />
inscrit à de cours de kick-boxing et de boxe et aussi à <strong>des</strong> cours d’anglais privés. Le bateau à trente ans, ça<br />
fait trois ans que le bateau vit de petites aventures amoureuses. En plus, ça fait plusieurs saisons qu’il reste<br />
au quai. Le bateau est tanné. Il en veut plus, car sa droiture commence à devenir une carrure, sa voilure une<br />
armure. C’est pour qui rêve d’aventure. Un jour, il rencontre une régate. Elle lui fait ouvrir les yeux et là le<br />
bateau laisse le quai pour se retrouver lui-même.<br />
Après quelques temps, il revoit la régate. Ils partirent en balade pour mieux se connaître. La nuit venue, il<br />
écrit une lettre pour elle. Je suis tout ébloui par cette lumière céleste, et c’est une lumière qui vient de la voie<br />
lactée ou plutôt c’est la voie lactée elle-même, car cette lumière m’a tellement éblouie que j’ai les lèvres<br />
sèches. Vite à boire, car là j’ai le corps <strong>des</strong>séché par cette lumière, de cette beauté céleste. Quelques jours<br />
après, il revoit la régate pour aller à une fête. Ils reviennent de la fête. Ils se laissent quelques mots, mais elle<br />
laisse un doux baiser puis elle part. Encore une nuit où il écrit une lettre. Allô mon amour. Je pense souvent à<br />
toi, car tu es en moi. J’aime tes lèvres chau<strong>des</strong> et ta peau douce. Tes yeux qui brillent sur la mer, tes cheveux
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doux comme de la soie. Tes mots qui sortent de ta bouche c’est comme une mélodie, ton rire étourdi de<br />
bonheur.<br />
Une couple de semaines après vient la nuit où tout se passe. Le paquebot dit : Quand on fait l’amour, je ne<br />
touche pas juste le ciel, les étoiles aussi. Je ne te vois pas juste dans ma soupe, mais dans tous mes repas. Ta<br />
lèvre goûte l’ananas. J’ai hâte de coller mon corps et de ressentir ta chaleur. Je t’aime, mon cœur adoré.<br />
Quand je suis dans tes bras, je suis bien au chaud. Quand tu mes regar<strong>des</strong>, je fonds. Quand tu me touches, je<br />
deviens tout mou. Ta senteur me fait rêver, ta chaleur me fait fondre. Ton souffle me fait voler. Ton battement<br />
de cœur me berce.<br />
La régate lui propose de partir pour la haute mer avec lui. Le paquebot tout content va acheter une bague.<br />
Quelques jours plus tard, il fait sa demande en mariage. Elle dit oui. Ils se marièrent et partirent en haute mer<br />
ensemble. Le paquebot a attendu ce moment très longtemps. Enfin, il a la vie qu’il voulait. Le temps arrange<br />
bien les choses. C’est une bonne partie de ma vie.
Jean-<strong>Michel</strong> Cid<br />
Tu n'es qu'un être humain<br />
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Tu es un être humain, et si tu t'attaches à une idéologie, tu vas être sur une route et cette route peu ou ne peu<br />
peut-être pas te mener vers une bonne direction. Cette route pourrait être désastreuse et te demanderait de<br />
faire l’excision du clitoris de ta fille parce que c'est une tradition ou grandir avec la même religion que t'es<br />
parent parce que tu ne veux pas que ton père te batte avec une ceinture à la fin de la journée. Pourquoi tout<br />
ça? Parce qu'ils ont choisi une route qu'elle que soit l'avoir reconsidéré ou d'y avoir pensé rationnellement.<br />
Ils ont tout simplement adapté un motif de comportement qui fait que la vie devient simple à vivre.<br />
Le problème est que personne ne sait, tu peux être la personne qui a connu <strong>des</strong> centaines de belles<br />
expériences sur cette planète, mais la minute où tu commences à dire que tout le monde devrait penser<br />
comme toi et que le monde devrait suivre tes traces parce que l'apocalypse approche, je sais que tu ne sais<br />
pas autant que moi ce qu’on fait sur cette planète. Le vrai problème dans tout ça est que l’on ne peut pas le<br />
dire parce que tout le monde a cette liberté d'expression de dire ce qu'il veut. Tout ce qu'il faut en retenir, ce<br />
n’est pas que ton truc est plus cool que le mien ou que le yoga est la réponse à tous tes problèmes. Je pense<br />
qu'il reste uniquement <strong>des</strong> questions, et tant que nous ne serons pas honnêtes avec ça, nous n’évoluerons<br />
jamais.<br />
La race humaine est très bloquée lorsque vient à notre comportement et de comment on perçoit notre<br />
comportement. À un certain moment, il faudra que tu te ren<strong>des</strong> compte que toute cette moralité que tu as<br />
développée depuis le début de ton existence est correcte parce que c'est bien de traiter les autres comme tu<br />
voudrais être traité. C'est une règle d'or et il y a une raison pour cela, c'est parce qu'on n'est tous connectés<br />
d'une façon bizarre que personne ne peut expliquer. Tant que t'es pas quelqu'un de bien sur cette planète, tu<br />
ne vas simplement pas aimer l'expérience humaine.<br />
Il va y avoir <strong>des</strong> problèmes partout où tu vas aller et tu vas avoir <strong>des</strong> problèmes partout où tu vas aller. Tu<br />
dois trouver un moyen d'aimer cette vie. C'est pas parce que Jésus te le dit que ça devrait te donner une<br />
raison d'agir de la façon que tu agis, t'es pas obligé de suivre quelque chose qui est écrit sur de la peau<br />
animale d’il y a 2000 ans pour être un bon être humain. Tu dois trouver aujourd'hui, comment trouver la<br />
meilleure façon de vivre ta vie. On sait objectivement ce qui cause la pollution, on sait objectivement ce qui<br />
cause les problèmes à la naissance ou si on prend trop de médicaments ou pas assez de vitamines. Nous<br />
savons objectivement comment être en santé, mais personne ne le fait. La meilleure façon d'être un être<br />
humain heureux est de faire toutes les choses que tu es supposé déjà faire. Prendre soin de ton corps, prendre<br />
soin de ta santé, prendre soin de ton état d'âme et de ton stress et être gentil avec les autres. On sait tout ça,<br />
mais pourtant personne le fait vraiment. Demande à n'importe qui et il va te répondre exactement comment<br />
être la version la plus évoluée de soi-même. C'est pas comme si c'était de la magie tout ça, si j'avais<br />
quelqu'un devant moi qui serait dans une mauvaise situation de vie la première chose que je lui dirais serait<br />
d'être dans une diète et d'apprendre comment cette machine qu'on appelle le corps marche.<br />
Après tout ça, ce qu'il te reste à faire c'est d'être gentil avec les autres et de faire ce que tu veux vraiment<br />
faire dans la vie. Va pas faire quelque chose que tu veux pas vraiment faire, ne sois pas dans une situation ou<br />
t’as une auto que t'es pas capable de payer et que t’es obligé de travailler quelque part parce que t'a besoin de<br />
l'argent. Fais se que tu veux faire dans vie parce que s’il y a quelqu'un qui le fait, il y a probablement <strong>des</strong><br />
chances que tu peux le faire aussi. Il y a beaucoup de personnes qui font ce qu'ils veulent dans la vie, mais<br />
peu le font véritablement et c’est à toi de le faire aujourd'hui.
<strong>Page</strong> 48
Myriam Cloutier-Côté<br />
Quand l’idole canin rencontre l’idole humain!<br />
<strong>Page</strong> 49<br />
La première fois que je l’ai vu, c’était le printemps à la mi-mai 2009. Je suis tombée en amour avec lui.<br />
C’était lui que je voulais. Il se faisait battre, il était vraiment mal traité. Il allait au 3-4jours faire ses besoins.<br />
Jamais pris de bain durant ses 6 ans de vie, il mangeait directement dans l’ assiette de celle qui avait le chien.<br />
Puis, elle ne prenait jamais de marche avec lui. J’ai été trois mois à le voir chez la fille qui l’avait puis à<br />
chaque fois, j’avais pitié du chien. Moi,qui adore les chiens, je les prends et je les aime comme <strong>des</strong> enfants.<br />
C’est un husky, berger allemand, il pesait 25 LBS. Quand il était avec elle, on regardait sur le côté du chien,<br />
on ne voyait pas de courbe et ni du gros poil, on voyait juste les côtes .Je n’osais pas le flatter. On aurait dit<br />
qu’il était malade.<br />
Mi-octobre elle décida de se débarrasser de Mouf à la SPAD. Elle voulait le faire tuer. Quand j’ai entendu<br />
cela, j’étais frustrée .Je me suis mis à lui poser <strong>des</strong> questions en rapport avec Mouf. Quelle sorte de chien?<br />
Cela fait combien de temps que tu as Mouf? Elle m’a répondu : ¨Je l’ai eu bébé et sa date de fête c’est le 14<br />
juillet 2003. Il a 6 ans¨. Est-ce qu’il a été opéré pour plus faire d’autres chiens? Elle m’a répondu : ¨ oui, il<br />
est opéré.¨ Elle dit qu’elle ne le voulait plus parce qu’elle déménageait dans une autre ville pis elle trouvait<br />
qu’il était trop piteux, très stressé, la queue entre les pattes, etc....<br />
Alors j’ai réfléchi 5 minutes pour savoir qu’est-ce que je faisais? J’essayes-tu ou pas? Je ne voulais pas qu’il<br />
meure alors j’ai regardé mon conjoint et je lui ai dit que je pouvais m’en occuper mieux qu’elle .IL m’a dit :<br />
¨ça me dérange pas d’avoir un chien, mais il y a une chose, si tu veux le chien c’est toi qui s’occupe de lui.<br />
En appartement, ce n’est pas trop évident avec <strong>des</strong> chiens.c’est pas tous les propriétaires qui acceptent<br />
cela.¨Alors, je suis retournée chez moi.<br />
Après, je l’ai appelée, car il y a eu un petit quelque chose qui m’a dit : ¨ prends-le, il va être mieux avec<br />
moi¨. J’ai été chez elle puis je suis repartie avec mon beau Mouf. Sur le chemin du retour, cela lui a pris<br />
10-15min. à faire pipi. Je pense que c’était long. Ensuite, j’ai été achetée de la nourriture pour chien et plein<br />
de jouets et gâteries pour lui. Quand je lui en ai donné, il n’en voulait pas. Je lui ai acheté une canne pour<br />
chien et je l’ai mélangé avec sa nourriture et là, il a commencé à remanger comme il faut.<br />
En plus de cela, il avait peur de l’eau et elle ne me l’avait pas dit. Quand j’ai voulu lui donner un bain, c'était<br />
pas lui qui était rendu dans le bain : c’était moi! Alors je suis allée chez les nettoyeurs pour chien. La<br />
madame qui l’a lavé m’a demandé pourquoi je n’avais pas lavé mon chien avant. Je lui ai dit que cela faisait<br />
juste une semaine que je l’avais. Mouf, après 6 mois, avait grossi, il était rendu à 40 lbs. Il avait l’air mieux,<br />
il avait moins peur <strong>des</strong> personnes et le poil était pas mal plus beau et lustré et la queue n’était plus entre les<br />
pattes. J’étais rendue que je le sortais 5 fois par jour,en plus j’allais au parc canin pour chien, car je restais<br />
proche. Il avait encore peur <strong>des</strong> jouets que je lui avais achetés, il avait aussi peur de son ombre, son bol d’eau<br />
et son plat de nourriture. J’étais découragée de tous ces événements, mais je l’aimais et je l’adore encore<br />
aujourd’hui. Heureusement, il a beaucoup changé depuis que je l’ai. Dans ce temps-là, je travaillais au centre<br />
d’hébergement Fréderik-George-Hériot un stage d’un an en animation - loisir pour <strong>des</strong> personnes âgées. J’ai<br />
commencé à voir <strong>des</strong> gens qui venaient au centre avec leurs chiens c’est là que j’ai commencé à poser <strong>des</strong><br />
questions. Comment on peut faire cela? Une dame m’a expliqué premièrement, cela s’appelle la zoothérapie.<br />
J’ai dit OK, mais c’est tout le monde qui a le droit d’apporter leurs chiens et chats? Elle m’a dit oui pis non il<br />
y a plusieurs choses qui viennent en ligne de compte. Première <strong>des</strong> choses, le chien doit avoir un bon<br />
caractère, deuxièmement il faut qu’il ait tous les vaccins. Je lui ai demandé pourquoi avoir tous les vaccins.
<strong>Page</strong> 50<br />
Elle m’a répondu : ¨ si tu veux pas que ton chien tombe malade ou bien que les personnes âgées attrapent <strong>des</strong><br />
bactéries dehors (ils ne sortent pas beaucoup les ainées). Troisièmement, toujours l’ attacher et savoir la base<br />
comme : assis, reste, donne la patte, pas japper.<br />
Je me suis dit dans ma tête :¨Ouf!, j’ai du chemin à faire avec Mouf.¨ L’autre fille qui l’avait lui avait rien<br />
montré à part de le battre, etc. J’ai commencé par les vaccins, lui montrer la base ,à être moins stressé. Un<br />
petit truc:il faut être une personne relaxe, mais active et être très patiente comme avec <strong>des</strong> enfants. Après 8<br />
mois, je suis arrivée au centre avec mon chien. J’ai rencontré la madame, elle a examiné Mouf au complet.<br />
Finalement, il a passé le test. Peu après, il a fait un essai avec les personnes aînées et aussi ceux qui sont en<br />
chaises roulantes pour savoir si Mouf serait correct. Par exemple, il fallait surveiller la queue du chien, car<br />
les personnes âgées peuvent l’écraser. Après cela j’ai assuré mon chien (ça coûte 0 $ de plus sur tes<br />
assurances) pour pas qu’il arrive de quoi aux personnes et aussi à mon beau Mouf. Vous savez <strong>des</strong> fois les<br />
personnes aînées ont beaucoup de caractère!<br />
L’histoire n’est toujours pas terminée; il est rendu à 9 ans, en pleine forme avec ses 80lbs.<br />
Une fois par semaine c’est la zoothérapie. C’est un chien que tout le monde aimerait avoir. Il a revu son<br />
ancienne maitresse et il s‘est mis à grogner après elle. Ça m’a fait rire, car elle était fâchée de me l’avoir<br />
donné. Elle était rendue jalouse de moi. Finalement, j’ai bien fait de ramasser mon beau Mouf. Je ne regrette<br />
rien, c’est une bonne expérience de vie comme d’avoir un vrai bébé!!
Myriam Cloutier -Côté<br />
Promenade en forêt<br />
<strong>Page</strong> 51<br />
C’était une journée ensoleillée, un matin très de bonne heure où nous avions décidé d’aller nous promener en<br />
forêt. Je n’ai pas oublié d’apporter mes chiens ( Mouf et Licka). On a préparé un sac à lunch pour les chiens<br />
et un panier pour nous pour notre diner. On a passé la journée à se promener et on a eu du plaisir à diner dans<br />
la forêt à côté d’un cours d’eau. C’était agréable aussi pour les chiens qui se sont amusés dans l’eau. Ils<br />
étaient bien trempés, mais ça faisait du bien pour eux, car il faisait plus de 35 Celsius<br />
Ça sentait super bon, ça sentait la vraie nature et j’aime la nature! C’est beau, ça sent bon ça coûte pas cher<br />
pour admirer ce qu’on a.En ville ,on ne prend pas le temps de relaxer, c’est toujours d’aller en vitesse. T’as<br />
pas le temps de penser à toi-même (la personne la plus importante) et <strong>des</strong> fois on passe à côté <strong>des</strong> vraies<br />
choses.<br />
Dans la forêt, tu as le temps pour respirer et découvrir un nouvel environnement comme voir les animaux<br />
réagir avec les chiens. Aussitôt que mes chiens s’approchaient d’eux, on voyait la gang de chevreuils s’en<br />
aller et les oiseaux sortir du haut <strong>des</strong> arbres. Je trouvais ça très beau et très drôle de voir les animaux bouger<br />
aussi vite.<br />
Finalement rendus au soir, après un bon bain, on relaxe mieux devant un petit feu en mangeant <strong>des</strong><br />
guimauves, saucisses... Et pendant la nuit, on dort bien avec les chiens collés sur nous jusqu’au lendemain<br />
matin.<br />
J’aimerais le faire plus souvent quand je vais avoir congé de l’école pendant un mois,avec une tente et tout le<br />
reste. Je pense que ça m’aiderait à relaxer et à me changer les idées, changer mon mal de place. La forêt peut<br />
aider à travailler sur soi-même et surtout avoir <strong>des</strong> pensées positives. Il faut toujours avoir un petit<br />
moment ,concentré sur soi-même, car on pense plus souvent aux autres avant soi.<br />
Pour penser plus souvent à moi, je rêve de m’acheter une maison. Dans la journée, on va à l’école,mais le<br />
soir ce serait bien de s’occuper du terrain, <strong>des</strong> arbres,mettre <strong>des</strong> fleurs, une chute d’eau et avoir plein de<br />
cabanes à oiseaux, sans oublier beaucoup de graines pour qu’ils reviennent et que ça soit relaxant d’entendre<br />
les oiseaux chanter. J’aimerais aussi entendre le vent qui souffle dans les arbres et surtout voir le soleil se<br />
lever par la grande vitrine de mon salon.<br />
En fait ce serait la belle vie de voir les fleurs, les arbres et toutes les belles choses qui nous entourent.<br />
Finalement, la ville c’est moins intéressant, c’est plein de pollution, pas de tranquillité, on entend toujours<br />
les voisins, les voitures... Tout ça, c’est un rêve où je voudrais pour toujours penser à moi et pas juste aux<br />
autres.
Philip Courchesne<br />
Momification<br />
<strong>Page</strong> 52<br />
La mort était partout. Dans son être, dans sa tête ainsi que dans son corps. Seule son âme était intacte. Le<br />
médecin lui avait annoncé la semaine dernière que la mort évoluait à l’intérieur de lui, qu’un virus inconnu<br />
était né dans son organisme, qu’il ne lui restait pas plus qu’un an à vivre.<br />
Depuis, il n’existait plus. Martin était seul et isolé. Dans son appartement qui ressemblait de plus en plus à<br />
un taudis, l’odeur infecte <strong>des</strong> bouteilles de bière vi<strong>des</strong> et de son manque d’hygiène se faisaient sentir. Il n’y<br />
avait aucun son mis à part les ronflements de se dernier lorsqu’il s’endormait ivre mort. Même ses voisins<br />
d’étage dans l’édifice où il habitait étaient silencieux comme un fantôme, trop silencieux.<br />
Depuis un mois, trente jours, qu’il ne sortait plus. Ses réserves d’alcool et de nourriture étaient à sec. Il ne<br />
voulait pas mettre le nez à l’extérieur, consommer et s’apitoyer sur son sort était une tâche beaucoup plus<br />
facile, mais il devait sortir. Il attendit le soir, Martin prit son vieux manteau et sortit. Dehors l’air était frais,<br />
la lune était pleine et les rues tranquilles. Son objectif : aller au dépanneur le plus près. La route à pied fut<br />
plus longue que prévu, l’alcool ingéré ne l’aida en rien. Ses pas étaient lents, il était quelque peu désorienté,<br />
mais il se rendit tout de même à <strong>des</strong>tination.<br />
Martin poussa les portes en vitre et entra. Il y avait trois personnes à l’intérieur incluant le commis. Les gens<br />
se mirent à le fixer dès ses premiers pas. Il continua à avancer d’une démarche décisive et se dite que ça<br />
devait être l’odeur qu’il dégageait, car après tout il ne s’était pas lavé depuis longtemps. L’un <strong>des</strong><br />
consommateurs partit, décida de ne rien acheter, l’autre resta sur place muet comme une tombe. Martin prit<br />
de quoi manger, une caisse de bières et marcha vers le caissier. Il semblait apeuré, le caissier tremblait de<br />
tout son être, son visage est devenu pâle à la vue de Martin. Le mort sur pattes paya et sortit hâtivement.<br />
Soudain, le son du tonnerre se fit entendre et il se mit à pleuvoir violemment, Martin s’abrita sous un petit<br />
toit dans la ruelle la plus proche.<br />
Non loin de lui, une crevasse se remplissait d’eau. À l’intérieur se trouvait une pièce de monnaie brillante à<br />
la lumière de la lune. Martin s’approcha pour la prendre quand il vit dans l’eau le reflet d’un être putride. Ses<br />
yeux exorbités étaient remplis de sang, plusieurs lambeaux de peau pendaient de son visage cadavérique et<br />
ses dents étaient noires comme la nuit. Pris de panique il s’enfuit, il courut le plus vite possible malgré cette<br />
pluie battante et ses rafales de vent. Finalement à bout de souffle, il rentra chez lui.<br />
Son habitat devint son tombeau, bien vite il ne sentirait plus la faim ni la soif. Il prit les draps blancs de son<br />
lit, les coupa en bandelettes et se couvrit de la tête aux pieds. Le temps passa, le tissu et sa chair ne faisaient<br />
plus qu’un. Martin était mort, mais son âme demeurait intacte.
Philip Courchesne<br />
En quête de vivre<br />
<strong>Page</strong> 53<br />
L’animal s’écroula au sol telle une poupée de chiffon. Darius retira sa lame couverte de sang de la bête en<br />
lançant un regard victorieux à son compagnon d’armes. Depuis sept jours, voilà maintenant une semaine<br />
entière que ses deux braves guerriers voyageaient en quête du royaume d’Astar. Leur mission : apporter <strong>des</strong><br />
vivres à leur village natal qui venait tout juste d’être dévasté par une armée barbaresque sans pitié. Leur<br />
quête les conduisit dans une forêt qui n’avait rien d’ordinaire.<br />
L’air était humide, le soleil venait de disparaître pour laisser place à une nuit sombre et étoilée. Darius prit<br />
une dernière bouchée de la bête qu’il venait tout juste de chasser en guise de repas et prit une gorgée dans<br />
une gourde presque vide. Leurs rations étaient écoulées, il ne restait plus rien à manger pour les jours à venir<br />
et comble de malheur, ils étaient perdus. Darius était exténué, le poids de son armure métallique et ses<br />
longues journées de marche le fatiguaient. Il demanda à Victor, son compagnon d’armes, de monter la garde<br />
quelques heures. Il en profita pour se reposer. Le guerrier sombra dans un sommeil profond durant un long<br />
moment.<br />
Des cris de douleur atroces se firent entendre, Darius se réveilla en sursaut et dégaina son arme aussitôt. Son<br />
regard se posa sur une scène horrible, une créature squelettique tenait le corps ensanglanté de Victor dans ses<br />
crocs acérés en agitant ce dernier dans tous les sens. La victime se débattait une dernière fois avant de sentir<br />
son corps se trancher littéralement en deux. Darius fonça sur la bête en criant de rage et lui asséna un<br />
puissant coup d’épée doter d’une force surhumaine. La créature sanguinaire fut propulsée contre un arbre<br />
violemment, les os de ses côtes explosèrent en morceaux, mais elle se releva tout de même et riposta de plus<br />
belle. L’ennemi bondit et s’accrocha sévèrement à la jambe du combattant, ce qui lui fit perdre pied. Il tenta<br />
de s’en défaire, mais sa mâchoire resta fortement agrippée à lui. C’est alors que Darius en eut plus qu’assez,<br />
Victor allait être vengé, il frappa la créature de nouveau, encore et encore jusqu’à ce que sa tête fut tranchée<br />
dans un élan de rage extrême. Le corps de l’immense animal sauvage tomba au sol, inerte. Darius perdit<br />
ensuite conscience, la mâchoire de la bête toujours accrochée à sa jambe meurtrie.<br />
À son réveil, Darius examina la scène avec perception. Le corps anéanti de la créature ressemblait<br />
étrangement à l’animal qu’il avait mangé et chassé la veille. Alors il alluma un feu, rassembla toutes les<br />
parties du corps de la bête sans vie et les brûla. Ensuite, il voulut quitter ces lieux horrifiques, mais il en était<br />
incapable, la blessure portée à sa jambe était trop sévère. Les heures passèrent, plus le temps avançai plus<br />
Darius avait mal, il avait faim, il devait survivre. Son regard se posa sur la dépouille de Victor, cette fois-ci<br />
ce ne fut pas un regard victorieux, mais plutôt le regard froid de quelqu’un de fou et affamé.<br />
Les jours passèrent et personne au village ni au royaume d’Astar n’eurent de nouvelles de Darius et Victor.<br />
Le village décida donc d’envoyer <strong>des</strong> aventuriers à leur recherche dans les sombres forêts. Les sauveurs<br />
disparurent à leur tout et ne revinrent jamais.
Stéphanie Desgagné<br />
Une belle histoire d’amour<br />
Samedi le 6 juillet 2004 est une journée très romantique et surtout très spéciale. Mon frère Luc va se marier.<br />
Il est 18 h, moi, la fille d’honneur, je suis en train d’aider la future mariée, Jeanne, à se préparer avec ma<br />
mère et sa mère. Pendant ce temps, j’essaie de la déstresser en lui demandant comment mon frère a fait pour<br />
qu’elle sorte avec lui.<br />
« En fait, c’est plutôt moi qui ai poussé un “tipeu” pour qu’on sorte ensemble. Je m’en rappelle comme si<br />
c’était hier! Notre rencontre s’est faite plutôt drôlement! », dit-elle, songeuse.<br />
« La première journée de notre rencontre avait commencé très bien;gros soleil... il faisait chaud! J’ai donc<br />
décidé d’aller à la plage là où on va se marier ce soir! J’ai vu une gang de “crétins” avec leur planche de surf.<br />
Mais il y en avait plusieurs qui n’arrêtaient pas de me regarder. Après quinze minutes à me dévorer <strong>des</strong> yeux,<br />
il y en a un qui est venu me parler et m’a demandé:“Sais-tu comment faire de la planche?”J’ai répondu que<br />
non. Je lui ai demandé s’il pouvait me l’apprendre sans qu’il croit que j’étais une fille “facile”. En plus,<br />
c’était un prétexte pour le revoir et mieux le connaitre.<br />
C’est ainsi qu’après trois jours, on s’est retrouvé sur la plage pour mon premier et mon dernier cours. Luc<br />
n’est pas très bon pour l’enseigner!...Il m’a fait nager comme un chien dans l’eau, ce n’était vraiment pas<br />
drôle!..., mais lui il riait comme un fou! Puis j’ai décidé de sortir de l’eau et d’aller me coucher sur ma<br />
serviette .Il a vu qu’il m’avait vexée donc il s’est excusé et m’a demandé :“Voulez-vous sortir avec moi?”<br />
J’ai accepté. À partir de ce moment-là, nous sortions de plus en plus souvent. Après un mois, il m’a demandé<br />
de faire avec lui une chasse au trésor. Avec lui qu’il a dit!...Il n’a rien fait jusqu’au moment où j’ai trouvé le<br />
trésor. Le trésor était dans une petite boîte bleue au pied d’un gros rocher. Quand j’ai ouvert la boîte, j’ai<br />
remarqué que c’était une bague .Là j’ai vu Luc s’agenouiller<br />
- Mon amour, veux-tu m’épouser? me demanda-t-il à genou.<br />
- Oui je le veux! À une seule condition, tu seras un...<br />
- un quoi, Jeanne? cria Luc<br />
- que tu sois un excellent et magnifique père parce que je suis enceinte. »<br />
Jeanne, rêveuse, pensait encore aux beaux souvenirs jusqu’au moment où un entend « crak »...<br />
<strong>Page</strong> 54<br />
- Oh non! Ma puce ta robe s’est déchirée, tu as grossi, s’est exclamée sa mère.<br />
- Oui, j’ai grossi, mais c’est un peu normal quand on est enceinte non!<br />
- Ah! ah! Tu es enceinte, Jeanne, de combien de mois?<br />
- J’entame mon deuxième mois.<br />
- Félicitations! Nous sommes contentes pour vous deux. Bon il est 18 h 45, il faudrait qu’on parte à<br />
la plage. Luc et les deux pères nous attendent sûrement.<br />
- Mais avant ça, j’aimerais savoir comment mon frère a réagi quand tu lui as dit que tu étais<br />
enceinte?<br />
Il était muet, mais je voyais bien dans ses yeux qu’il était content.
<strong>Page</strong> 55<br />
La cérémonie a commencé. Pa,pam,pam,pam! Mon frère et Jeanne se sont échangés de très beaux voeux<br />
d’amour. Le mariage s’est terminé à minuit après ils sont partis en voyage de noces. Après sept mois, Jeanne<br />
a mis au monde un magnifique garçon qu’ils ont appelé Lucky.
Jessica Dionne<br />
Une vie défaite et refaite<br />
<strong>Page</strong> 56<br />
Il y a quelques années, tu étais près de moi. Maintenant, tu n’y es plus. En laissant en moi un monstrueux<br />
trou vide dans mon thorax. Je n’avais plus de mère. J’ai essayé de te remplacer, mais ça n’a pas marché. Tu<br />
es irremplaçable. J’avais trouvé une bouée de secours qui me change le mal de place : l’automutilation à<br />
répétition. Je ne m’entendais plus avec mon père, car nous étions trop différents. Je suis une vraie soupe au<br />
lait. Je suis comme un courant électrique.<br />
Un an après ton décès, j’ai fait une fugue parce que tous mes proches me parlaient de toi en mal. Même si tu<br />
es décédée, tu es toujours vivante pour moi. Quand les policiers m’ont retrouvée le lendemain, ils m’ont<br />
amenée et très vite, à l’hôpital, car j’étais moyennement dangereuse pour les autres, mais plus pour moi, car<br />
j’étais suicidaire. À l’hôpital, une psychiatre et une psychologue sont venues me voir et me parler pourquoi<br />
j’avais fait une fugue et je leur ai dit toute la vérité : ton décès et ma réaction. Une agente de la DPJ est venu<br />
me voir pour faire une messagère entre mon père et moi, car je ne voulais plus lui parler. Deux jours plus<br />
tard, l’agente m’a posé une question : « Dakee, est-ce que tu t’es faite agressée? » et je lui ai dit : « Oui, je<br />
me suis faite agressée. La dernière année du spectacle Les Légen<strong>des</strong> Fantastiques, je ne l’ai jamais dit à<br />
personne, ni même à ma mère qui était ma meilleure amie ». À ce moment-là, je me suis mise à pleurer à<br />
chau<strong>des</strong> larmes, car je m’en voulais de ne pas l’avoir dit à ma mère avant qu’elle décède. Elle était la seule<br />
qui comptait vraiment pour moi.<br />
La deuxième année de AO recommençait, j’étais plus noire que d’habitude et j’avais peur d’une chose : de<br />
revivre comme j’avais vécu autrefois. Cette peur-là, tout le monde la voyait même mon meilleur ami<br />
d’enfance. Il avait peur pour moi, car j’étais vraiment tombée bien bas dans la noirceur. Même si le monde<br />
m’aidait à me relever, je retombais automatiquement avec mon père, car il me comprenait pas vraiment.<br />
Avec le temps je suis retombée dans le chimique (la drogue).<br />
À l’âge de 18 ans, à ma fête, je pensais à toi. Comment elle aurait fait cette fête? Qu’est-ce qu’elle aurait<br />
préparé pour moi? Qui aurait-elle invité? La seule question qui me revenait : « Comment je pouvais survivre<br />
dans un monde que je ne connaissais pas et que la seule personne qui m’aurait comprise était décédée. »<br />
Cinq mois après mes 18 ans, mon père et moi nous sommes disputés vraiment fort et je lui ai carrément dit :<br />
« Je vais déménager et tu n’auras plus jamais de nouvelles de moi comme tu m’as toujours haï et haï ma<br />
mère. Tu ne m’as jamais voulu dans ta vie parce que je suis pour toi juste un misérable insecte pour toi pour<br />
vivre à nouveau comme tu dis toujours. Tu vis dans une prison quand je suis là. Je vais disparaître pour<br />
toujours. ADIEU! »<br />
Je suis partie vivre avec mon frère. Je suis allée m’inscrire à l’aide sociale et l’agent m’a demandé si je<br />
voulais aller à « alternative jeunesse ». Je ne savais pas c’était quoi et j’ai dit oui. Même pas deux semaines<br />
plus tard, mon agent m’a appelée pour me dire que j’avais un rendez-vous avec le carrefour jeunesse emploi<br />
avec François pour le programme jeune en action. À la sortie de mon rendez-vous, j’étais contente. On m’a<br />
dit qu’il pouvait m’aider et que je rentrerais peut-être dans deux semaines ou un mois ça dépendait <strong>des</strong> gens<br />
qui partaient, car ce sont <strong>des</strong> entrées et sorties continues.<br />
Une semaine plus tard, François m’appela pour prendre un autre rendez-vous. Quand je suis arrivée, il<br />
m’attendait avec une autre personne, Carl, son compagnon de travail du programme, pour me dire que je
<strong>Page</strong> 57<br />
rentrais le mardi. J’ai commencé à participer, mais je manquais régulièrement <strong>des</strong> jours soit le mardi ou le<br />
jeudi, car Jeunes en action c’est seulement les mardi, mercredi toute la journée et jeudi avant-midi. Le jeudi,<br />
je suis arrivée vraiment morbide. Carl m’a parlé, car je ne pouvais plus manquer comme ça parce que j’avais<br />
manqué le mardi et mercredi. Il m’a demandé ce qui se passait avec moi et que je lui ai dit que j’avais<br />
recommencé à avoir <strong>des</strong> pensées suicidaires, pendant un an, j’en avais pas eues.<br />
Quand j’ai eu ma rencontre individuelle avec François, Carl lui en avait parlé pourquoi j’étais pas là et je lui<br />
ai dit que j’avais revu mon agresseur il y avait deux semaines. J’avais commencé à avoir <strong>des</strong> cauchemars et<br />
plus tard cela a dérivé en pensées suicidaires.<br />
Quatre mois plus tard.<br />
J’ai terminé Jeune en action. Je suis devenue une personne meilleure avec ma famille et mes ami(e)s. J’ai <strong>des</strong><br />
rendez-vous réguliers avec CALAC, un organisme pour les personnes agressées sexuellement, pour pas que<br />
je dérape. Avec le carrefour, je leur rends visite une fois par semaine, car je mettais de la couleur dans le<br />
groupe et je suis devenue enjouée comme autrefois. Je suis à nouveau à l’école pour le métier que je veux<br />
faire.<br />
Merci à tous ceux qui m’ont aidée à me relever même si c’était difficile parfois et merci le Carrefour<br />
jeunesse emploi, car je suis maintenant heureuse de vivre. Je t’aime papa même si j’étais pas un ange. Merci<br />
à mes ami(e)s et à ma famille. Je vais être reconnaissante à jamais envers vous. Merci beaucoup!<br />
Je t’aime maman. Même si tu es dans l’autre monde, je pense très fort à toi et tu es à tout jamais dans mon<br />
coeur. Adieu maman!<br />
C’était ma vraie histoire.
Keven Duchesne<br />
Je te remercie<br />
Je te remercie de croire en moi<br />
lorsque j'ai de la difficulté à croire en moi-même...<br />
De dire ce que j'ai besoin d'entendre parfois<br />
Au lieu de ce que je voudrais bien entendre,<br />
d'être ma complice...<br />
et de m'apprendre une autre façon de voir les choses.<br />
Je te remercie de t'ouvrir à moi...<br />
de me faire confiance avec tes pensées<br />
et tes déceptions et tes rêves...<br />
de savoir que tu peux toujours compter sur moi<br />
et de me demander mon aide lorsque c'est nécessaire.<br />
Je te remercie de mettre tant<br />
d'effort, de tendresse et d'imagination<br />
dans notre couple...<br />
de partager tant de si bons moments<br />
et de créer tant de si bons souvenirs avec moi.<br />
Je te remercie d'être toujours honnête avec moi<br />
d'être tendre avec moi... d'être là pour moi.<br />
Je te remercie d'être mon amour<br />
de si nombreuses et importantes façons.<br />
J'ai appris à vivre quand t'es rentré dans ma vie,<br />
Tu lisais en moi comme dans un livre si bien écrit,<br />
Tu avais toujours les bons mots,<br />
Mais peut-être était-ce encore trop tôt...<br />
Quoi qu'il en soit je voudrais te dire merci,<br />
D'avoir donné un sens à ma vie.<br />
Car je ne sais pas si un jour t'auras compris...<br />
Mais dans mon cœur t'as une place inouïe...<br />
Et je me demande encore qui j'aurai été,<br />
Si tu n'avais pas été là pour me guider,<br />
Mais tu me restes ici...<br />
Dans mon cœur, dans mon esprit...<br />
Devrais-je croire qu'un jour tu me reviendras ?<br />
Devrais-je espérer que ce jour arrivera ?<br />
Qu'est-ce qui s'est passé ?<br />
<strong>Page</strong> 58
Peut-être était-ce trop tôt ?…<br />
Pour qu'aujourd'hui tout soit cassé,<br />
C'était sûrement trop tôt...<br />
Depuis je ne sais plus où j'en suis,<br />
Détruit par la nostalgie...<br />
J'aurai préféré mourir que de te perdre un jour,<br />
Et je n'envisageais pas qu'il puisse exister ce jour...<br />
Pourtant aujourd'hui tu n'es pas près de moi,<br />
C'est la vie qui le voulait, mais je meurs sans toi,<br />
Je regarde les gens te parler, et je te regarde <strong>des</strong> fois leur parler,<br />
Et je tombe, je sombre de te voir t'en aller,<br />
Je t'aime... pourquoi tu n'es plus là j'ai mal,<br />
S'il te plaît fait moi un signe j'ai du mal,<br />
Chaque jour est plus dur,<br />
Chaque jour ouvre un peu plus la blessure,<br />
Je ne peux pas continuer d'exister,<br />
Tu ne vois pas que je suis brisé ?<br />
Je n'arrive pas non... je n'arrive pas à tourner la page,<br />
Je sais que tu ressentais pareil mais que c'était qu'un passage...<br />
Comment tu as fait? S'il te plaît, dis-le-moi...<br />
Dis moi comment toi tu t'en ai sorti parce que crois moi...<br />
Tu me restes et je finirai par crever si tu ne me relèves pas...<br />
Je crèverai c'est sûr si tu ne m'ai<strong>des</strong> pas,<br />
Il n'y a que ta voix, ta bouche, tes yeux pour me ressusciter,<br />
Il n'y a que toi qui a le privilège de me faire exister...<br />
Ce poème est dédié à celle que j’aime!<br />
<strong>Page</strong> 59
Annouk Dugré<br />
Mon enfant<br />
À toi mon enfant<br />
Toi que je voulais tant<br />
Tu nous as quittés maintenant<br />
N'étant pas encore un bébé naissant<br />
La nouvelle m'a étouffée<br />
Telle la colère qui m'a inondée<br />
Je ne veux pas me faire à l'idée<br />
Que tu puisses me quitter<br />
J'ai beau pleurer et crier<br />
Frapper les murs à proximité pour me défouler<br />
Prier celui qui est venu te chercher<br />
Jamais rien ne pourra te ramener<br />
Tu étais ce que j'ai toujours désiré<br />
Sur toi, j'aurais su veiller<br />
Te surveiller et te protéger<br />
Je t'aurais bien élevée<br />
Que tu ne piles pas dans les traces de mon passé<br />
Sur ces mots pèse ma douleur<br />
Celle de mon chagrin et mon malheur<br />
Exprimant ce que j'ai sur le coeur<br />
Repoussant simplement chaque parcelle de bonheur<br />
Un sourire est une façade<br />
Cachant le tout d'un être maussade<br />
Telle une infranchissable palissade<br />
Je suis tannée de l'escapade de la vie et son interminable escalade<br />
Qui sans cesse me punissent et me renvoient au même stade<br />
Sur quelques côtés<br />
Je peux quand même me consoler...<br />
Mon enfant est décédé...<br />
Avant même de pouvoir respirer...<br />
Lui évitant d'avoir <strong>des</strong> parents séparés<br />
Que l'on se batte pour l'élever<br />
De connaitre un monde divisé<br />
Entre deux familles ne demandant qu'à l'aimer...<br />
Elle serait née et déjà aurait été chamboulée<br />
Tourmentée et surement traumatisée<br />
<strong>Page</strong> 60
De commencer une vie si mouvementée<br />
Tout en se sentant délaissée et abandonnée<br />
Par celui ou celle qui n'aurait pu la garder...<br />
J'aurais tout donné<br />
Juste pour pouvoir te regarder<br />
Te prendre dans mes bras et te rassurer...<br />
Mais mon rêve, je dois désormais l'oublier...<br />
Mon caractère a changé<br />
N'ayant plus rien à m'accrocher<br />
Je semble me refermer<br />
Sur cette vie sans pitié.....<br />
Celle qui a su tout m'enlever...<br />
Mon enfant, mon homme et ma santé<br />
Mon existence me semble accidentée...<br />
Me cachant chaque lueur de clarté<br />
Laissant l'obscurité me gagner<br />
Cherchant l'opportunité de me relever<br />
Et de sourire à nouveau avec envie et volonté...<br />
Faisant mon deuil sur cette feuille<br />
N'étant plus capable de fermer l'oeil<br />
Frappant encore et encore plus fort sur mon orgueil...<br />
Me laissant l'image de ton cercueil...<br />
J'aurais été une bonne mère<br />
Pas du genre à te laisser tout faire<br />
Mais une mère qui t'aime, pas seulement qui en a l'air<br />
T'aidant à avancer sur cette terre<br />
T'élevant et étant fière<br />
De t'éviter toute misère<br />
De l'atmosphère de notre nouvelle ère...<br />
Tu es de mon sang...<br />
Et je te voulais vraiment...<br />
Te laissant me quitter à présent…<br />
Il me manque quelque chose dorénavant...<br />
Et c'est cette partie de moi grandissante...<br />
Qui s'est envolée pour le meilleur surement...<br />
Ce texte t'est <strong>des</strong>tiné<br />
Toi que j'aurais voulu à mes côtés...<br />
T'ouvrant mon coeur chagriné...<br />
Par le fait d'être brisée et émiettée<br />
<strong>Page</strong> 61
De te savoir être qu'un simple rêve... maintenant effacé...<br />
Sentiment de haine et tristesse venant m'habiter<br />
Laissant cet événement me hanter<br />
Me faisant sans cesse repenser<br />
À la perte de mon premier<br />
Fermant la porte de mon coeur broyé et déchiré<br />
Ne voulant pas en parler...<br />
Pour le moment, accepter et me faire à l'idée<br />
Que ce dont j'avais tant redouté<br />
Est malheureusement arrivé...<br />
De te perdre avant même de pouvoir te contempler<br />
Je t'aime malgré ma peine<br />
J'aurais aimé que cela se passe différemment<br />
J'aurais tant voulu s't'enfant là<br />
Tout me pète dans la face<br />
<strong>Page</strong> 62
Myriam Duchesneau<br />
Un voyageur dans mon ventre<br />
C’était, le 9 juin une belle journée d’été, j’avais <strong>des</strong> maux de ventre et souvent <strong>des</strong> maux de cœur. Je me suis<br />
tannée et j’ai décidé d’aller consulter au C.L.S.C. Ils m’ont fait passer un test de grossesse qui a confirmé<br />
que j’avais un petit voyageur dans mon ventre depuis 10 semaines. Tout de suite, je me suis posé plein de<br />
questions. Est-ce que je vais être à la hauteur? Est-ce que je vais être une bonne mère? Surtout est-ce que je<br />
le garde ou je me fais avorter? Je ne savais pas trop comment réagir. J’étais contente, mais j’avais peur.<br />
Comment mes parents allaient réagir? Je me trouvais jeune pour devenir mère. Je prévoyais avoir <strong>des</strong><br />
enfants, mais pas si vite. Notre couple, au père du bébé et moi, n’était pas si vieux non plus, mais lorsque je<br />
lui ai annoncé la nouvelle, il était super content.<br />
À 12 semaines, j’ai eu mon premier rendez-vous chez la gynécologue et elle m’a fait passer ma première<br />
échographie. Te voir pour la première fois a été si magique. Tu avais l’air si petit et si fragile. À 14 semaines,<br />
j’ai commencé à te sentir bouger. Quand je mettais mes mains sur mon ventre et que tu bougeais, je sentais<br />
de toutes petites vagues. À 16 semaines la gynécologue m’a fait écouter ton cœur battre, il battait si vite. Ça<br />
ressemblait à <strong>des</strong> pas de cheval au galop. Je n’en revenais pas qu’un si petit cœur puisse battre si vite. À 18<br />
semaines je t’ai senti donner ton premier coup en bougent et ça m’a surprise. À 20 semaines j’ai eu la<br />
deuxième échographie celle où on allait savoir si tu étais un ou une voyageuse, si tu voulais bien nous le<br />
montrer. Ton père et moi avions l’impression que c’était une petite fille, mais à l’échographie tu montrais<br />
clairement que tu étais un petit gars. On n’avait pas vraiment de nom de garçons en tête. On a décidé de<br />
t’appeler Émerick. Il y a papa, Félix et moi qui t’attendons. Nous avons tous hâte de te voir, notre petit<br />
voyageur. Félix c’est ton demi-frère, il a 7 ans et me pose tout plein de questions sur ton arrivée.<br />
Maintenant ça fait 7 mois que tu voyages dans mon ventre je te sens bouger très souvent, même qu’on<br />
pourrait presque dire que tu bouges toujours. Il y a <strong>des</strong> jours où tu donnes de très gros coups. J’ai même<br />
l’impression quelquefois que je vais finir par voir un de tes pieds ou une de tes mains traverser mon ventre,<br />
mais ça ne me dérange pas. Je me dis que si tu bouges autant, c’est que tu dois être en santé ou bien que tu<br />
vas être aussi énergique que ton papa. Cette semaine, je suis allée faire mon test de diabète de grossesse et<br />
<strong>des</strong> prises de sang pour l’anémie. Tout s’est bien passé parce qu’ils ne m’ont pas rappelé, ce qui veut dire<br />
que d’ici le 7 janvier, j’ai juste à continuer à bien m’alimenter et tout devrait bien aller. Tu devrais être en<br />
bonne santé; après tout c’est juste ce que je demande que tu sois en bonne santé. Au début d’octobre, j’ai eu<br />
une fête pour toi. J’ai reçu plein de beaux cadeaux pour ton arrivée parmi nous. Dans plus ou moins 11<br />
semaines, tu seras avec ta famille. Papa, maman et ton petit frère ont tous hâte de te voir.<br />
Je t’aime Émerick<br />
<strong>Page</strong> 63
Claude Fradet<br />
C`est donc mal distribué<br />
<strong>Page</strong> 64<br />
Nous sommes en 2013. Moi, Édith Sansregret, dans le pays le plus pauvre au monde, le Bangla<strong>des</strong>h,<br />
remarque qu`ici les familles n`ont tellement rien que j`en pleure tous les jours. C`est si difficile, et tous ces<br />
g e n s q u i n e d e m a n d e n t q u ` u n p e u d ` e a u , d e n o u r r i t u r e e t u n<br />
toit.<br />
« S`il vous plait, donnez généreusement à la fondation W. E. Dont & Care. Quelques<br />
dollars suffisent ici pour nourrir une famille. »<br />
- Général Yboud`D Anlkoin!<br />
- Oui?<br />
- Nous avons reçu les milliards <strong>des</strong> Nations Unies.<br />
- Hé bien, mon sous-ministre, donnons 1 % à la population, 25 % à l`armée et le reste dans mon<br />
compte.<br />
- Bien sûr, mon général.<br />
Un peu plus tard aux États-Unis. - Ma Chérie,<br />
il n`y a plus de lait! - Oh, je suis désolé Mon<br />
Chou, je suis en train de regarder à la télévision un reportage sur les pauvres.<br />
- Ah Ma Chérie, ne t`inquiète pas trop avec ça, ils sont très bien là-bas, et ne crois pas tout ce<br />
que l`on dit sur eux.<br />
- Mais on pourrait leur envoyer quelques piastres…<br />
- Es-tu folle, on est juste millionnaires nous, on n’est pas si riches que ça.<br />
Pendant ce temps, l`Amérique fournit en armes ce pays. Jean Van, spéculateur reconnu en Europe, organise<br />
avec l`État un soulèvement pour déstabiliser Yboud`D Anlkoin. Richard Grandcon, ministre <strong>des</strong> affaires<br />
extérieures d`Europe, demande l`aide <strong>des</strong> pays limitrophes, un support politique qui est bien reçu par<br />
l`opinion publique. « Le peuple, lui, n`est pas informé. »<br />
Pendant ce temps au Québec, Marie Titvierge organise une manifestation monstre contre le premier ministre<br />
canadien Yvan Lapeur, qui s`apprête à faire voter une loi qui va drôlement nuire aux sans –abris du Canada<br />
(aucun papier, sans une adresse). Marie, par hasard, entend à la radio le problème du Bangla<strong>des</strong>h et est très<br />
offusquée et très déçue du monde <strong>des</strong> riches. Donc avec une verve nouvelle, elle va enflammer son discours.<br />
Elle achète un billet et décide d`aller aider ces pauvres gens. Mais que va-t-elle faire de son poisson rouge?<br />
L a m o r t d a n s l ` â m e , e l l e q u i t t e É d o u a r d ( s o n p o i s s o n<br />
rouge).<br />
Yboud`D Anlkoin a<br />
rassemblé ses soldats et prévoit, d`ici quelques jours, faire une démonstration de force, en ayant à l`idée que<br />
son peuple a besoin d`être réconforté « Je vais mettre le paquet et en couleur avec mes nouveaux uniformes<br />
n o i r e t r o u g e s u r u n f o n d d e k a k i » .<br />
Monsieur Mon Chou est malade, il a fait une crise cardiaque quand il a appris que sa femme et sa fille ont<br />
finalement envoyé 10 $ à l`organisation W. E. Dont & Care, il a dit dans une rage incroyable « j`aimerais
<strong>Page</strong> 65<br />
mieux mourir ». Kristal, sa fille, a décidé de devenir coopérant d`aide, construire a toujours été son rêve.<br />
Jean Van, avec de longues pressions au ministère, a finalement accepté d`envoyer les Casques bleus au<br />
Bangla<strong>des</strong>h pour protéger le pauvre peuple, soumis à un tyran. Un grand branle- bas secoue l`Europe, dans<br />
plusieurs régions, <strong>des</strong> manifs <strong>des</strong>tructives ravagent les centres-villes, avec <strong>des</strong> slogans tels que : Aidons-les,<br />
débarrassez-vous <strong>des</strong> sauvages, nous sommes les Robins <strong>des</strong> bois. Plus tard à la télévision, les nouvelles<br />
annoncent que <strong>des</strong> gens mal intentionnés ont volé les plus gran<strong>des</strong> banques, 10 millions ont<br />
disparu.<br />
Pendant ce temps au Bangla<strong>des</strong>h, tout le pays est en déroute, l`armée bloque toutes les rues, impose le<br />
couvre- feu et tous les étrangers sont priés de rester dans <strong>des</strong> camps installés par l`État. Marie Titvierge<br />
arrive enfin au pays avec ses idées de grandeur et rencontre Édith Sansregret dans un camp misérable,<br />
maintenant elles vivent comme le<br />
peuple.<br />
Richard Grandcon a entendu par ses agents secrets que le frère d`Yboud`D Anlkoin,<br />
Ychial`D Anlkoin a reçu <strong>des</strong> armes américaines et a organisé une armée de rebelles contre son frère et a<br />
commencé <strong>des</strong> raids dans certains villages, pillant et brûlant tout sur son passage. Pendant ce temps, Yboud,<br />
lui, a informé tous les réfugiés <strong>des</strong> camps que s`ils veulent partir, ils devront payer une taxe, vous payez,<br />
vous partez.<br />
Ma Chérie doit enterrer son mari, la mort lui va<br />
si bien, qu`elle dit. La famille décide de donner toute sa fortune et l`héritage à la fondation W. E. Dont &<br />
Care qui, eux, ont bien apprécié ce geste. Celui-ci est divisé aux secrétariats et à leurs volontaires. Le peu qui<br />
reste est donné au général Yboud`D Anlkoin, qui donne toujours l`impression de bien gérer son<br />
pays.<br />
Ychial`D Anlkoin a réussi à prendre 90 % de l`État, son armée sous-payée, qui comporte tous<br />
les villageois capturés sur son passage, donne un ultimatum à son frère : « Tu dois quitter ton poste ou tu<br />
mourras ».<br />
L`État européen est très heureux et encourage Ychial, car tous n`aiment pas les dictateurs. Mais les États-<br />
Unis ne voient pas cela ainsi, avec une armée hyperentraînée, ils vont aller torturer et tuer toutes les<br />
résistances contre l`ordre mondial. L`organisation W. E. Dont & Care est très heureuse du dénouement de la<br />
situation et très désolée <strong>des</strong> pertes collatérales, et autant pour ces gens dans les camps, qui n`ont pas pu payer<br />
leur droit de sortie vivants.<br />
Après l`anéantissement total de sa nation, le général Yboud`D Anlkoin a réussi à se sauver avec tout l`argent<br />
et laisse à son frère sa place. L`Union européenne est libérée d`un tyran et a emprisonné tous les activistes de<br />
son pays. Les États-Unis ont prouvé que W. E. Dont & Care a fraudé et récupèrent tout l`argent donné. Édith<br />
Sansregret, Marie Titvierge et Kristal sont portées disparues et plus personne ne va se souvenir d`elles. La fin<br />
n`arrive jamais. Mais, la faim elle, est toujours présente….
Benjamin Frenette<br />
Le retour aux étu<strong>des</strong><br />
<strong>Page</strong> 66<br />
Mon retour aux étu<strong>des</strong> ne fût pas tous les jours rose. Malgré la qualité <strong>des</strong> enseignants de leur proximité avec<br />
les étudiants de leur écoute et de leur passion pour l’enseignement. L’école se révèle quelque chose que<br />
j’aime beaucoup que j’ai appris à aimer avec le temps malgré mes difficultés parce que j’ai été absent de<br />
l’école de longues années.<br />
L’école a été assez patiente avez moi elle me laisse travaillé à mon rythme, je la considère comme un<br />
tremplin, elle va me servir à me rediriger dans un profil professionnel qui m’intéresse. La grosse boite qui est<br />
l’éducation <strong>des</strong> adultes m’a englouti dans ses rouages. J’étais emballé, follement emballé, éperdument<br />
emballé de l’idée de finir mon secondaire et de pouvoir poursuivre <strong>des</strong> étu<strong>des</strong> supérieures. Depuis de<br />
nombreuses années ce projet me trottais dans la tête, j’avais toujours <strong>des</strong> bonnes raisons de le remettre à plus<br />
tard. Maintenant j’ai pris la bonne décision j’ai mis le reste de côté et je me concentre sur les étu<strong>des</strong>. Mes<br />
cours de français, d’anglais et de mathématiques me passionnent en français par exemple les notions de<br />
grammaire m'intéressent. Le français est la matière que je préfère, de bien maitriser sa langue m’importe<br />
beaucoup cela est très important pour moi, je mets <strong>des</strong> efforts particuliers dans cette matière. J’aime lire et<br />
écrire ce qui m’aide beaucoup en français. Le moment où le soleil se lève, je l’attends tous les jours pour<br />
aller à l'école. Impatient d’aller à l'école! J’ai de beaux projets d’avenir...<br />
Après avoir été sur le marché du travail longtemps, ce n’est pas toujours évident d’être un étudiant. Je<br />
m’encourage et j’essaie de rester positif. C’est un coup à donner pour de meilleures perspectives d'emploi.<br />
J’ai vécu avec un bon salaire bon nombre d'années, maintenant le budget est plus serré. Mais ce n’est que<br />
partie remise, je considère que le temps passé aux étu<strong>des</strong> est un investissement dans un avenir prometteur.<br />
J’ai <strong>des</strong> modèles de personnes près de moi qui vont aux étu<strong>des</strong> et cela m'encourage. Je crois avoir les qualités<br />
requises pour terminé mes étu<strong>des</strong>, tous les jours ces un nouveau défi que je relève.<br />
L’école est passionnante. Tous les jours on apprend quelque chose de nouveau quelque chose qui peut nous<br />
servir dans le quotidien. Il n’y a pas une journée qui passe sans avoir amélioré quelque chose dans un<br />
domaine ou un autre. Ce qui me pousse à persévérer ses mon but. Toutes les fois où le moral est plus bas et<br />
je pense à abandonner, je me rappelle que j’ai un but. J’ai parfois <strong>des</strong> pério<strong>des</strong> plus difficiles ou je pense à<br />
faire autre chose que l’école, mais je tiens le coup. L’école m’apporte beaucoup de fierté dans ce que je fais.<br />
Les bons résultats que j’obtiens me valorisent. C’est quelque chose qui me tient à coeur et que j’entends bien<br />
réussir. L’encouragement de ma famille et de proches m’aide à continuer et à persévérer.<br />
J’ai <strong>des</strong> défis que je suis fier d’avoir relevés. Comme par exemple en français deux exposés oraux que j’ai eu<br />
à produire. Je suis une personne assez gênée donc de parler devant la classe m’a demandé un gros effort. Je<br />
n’avais pas confiance en moi et en mon travail, mais j’ai quand même réussi. J’ai dû lire un livre et faire un<br />
conte rendu se fût le plus difficile <strong>des</strong> deux l’autre a été plus facile j’ai parlé de quelque chose que je connais<br />
bien. Mon professeur ma félicité ce qui a été très apprécié. J’espère obtenir mon diplôme de secondaire.
Tania Milena Galvis Oribe<br />
Ma lutte pour moi, pour toi et pour elles<br />
<strong>Page</strong> 67<br />
Je sais que beaucoup de gens pensent à acheter une nouvelle voiture, une grande maison, la dernière robe à<br />
la mode ou à avoir une chirurgie plastique, mais en attendant, beaucoup de gens se battent pour leur vie afin<br />
de gagner la bataille contre le cancer. C’est là que commence mon histoire.<br />
J’étais à la maison et j’attendais mon mari avec un délicieux souper et les nouvelles que nos princesses<br />
pouvaient marcher seules. Nous savions qu’il avait une tumeur, qu’il avait déjà été opéré, et qu’il avait<br />
essayé d’oublier tout cela sans jamais penser à <strong>des</strong> choses négatives. Ce jour-là était différent, il est allé voir<br />
le médecin pour connaître le résultat de la pathologie. Le médecin lui a dit : « Tu as un cancer, il a déjà fait<br />
<strong>des</strong> métastases. Je suis désolé, tu dois recevoir un traitement le plus rapidement possible ».<br />
Triste, mais avec un regard d’espoir, il est arrivé et il m’a dit : « Je dois te dire quelque chose d’important,<br />
mais je ne veux pas que tu pleures ». J’étais inquiète. « La tumeur est cancéreuse, je ne sais pas pourquoi,<br />
j’ai de nombreuses questions auxquelles je veux trouver <strong>des</strong> réponses. Tout ce que je sais, c’est que je vais<br />
me battre pour ma vie, je ne peux pas rater les moments à partager avec mes filles et les gens que j’aime ».<br />
Je ne pouvais rien dire, j’ai senti une boule dans ma gorge, les larmes voulaient sortir de mes yeux. C’était<br />
inévitable de penser à ce qui pourrait arriver.<br />
Il a commencé son traitement. Ça ne commençait pas bien, son corps a réagi au médicament. Il avait un<br />
problème au coeur et une pression artérielle anormale. Ce n’était pas facile de voir mon amour souffrir et je<br />
ne pouvais rien faire, j’étais toujours à ses côtés et forte devant lui. Nous nous appuyons sur nos bébés, qui<br />
sans savoir ce qui se passait grâce à leurs baisers et à leurs caresses soulageaient la douleur que le traitement<br />
avait produit à son corps, malgré tout rempli de joie et d’espoir. Carlos était toujours positif et désireux de<br />
vivre. Chaque jour, il luttait contre la maladie; il ne s’est jamais montré faible devant nous, il était un<br />
guerrier.<br />
Il avait déjà reçu 35 chimiothérapies, mais le plus difficile arrivait. Un matin, il s’est levé très malade, il<br />
marchait lentement, vomissait beaucoup et faisait de la fièvre. On est allé d’urgence à la clinique. Après<br />
plusieurs examens, le médecin m’a dit : « Madame votre mari a besoin d’un soin particulier, son système<br />
immunitaire ne répond pas bien, il doit être isolé ». On s’est installé à l’hôpital, où il a reçu tous les soins<br />
nécessaires. Je le regardais, couché sur le lit. Il était très faible, incapable de marcher, son visage était pâle, il<br />
ne disait rien, il essayait de dormir.<br />
Le jour suivant, il a reçu <strong>des</strong> transfusions sanguines. Il était désorienté et étourdi, il ne se sentait pas bien, il<br />
gardait les yeux fermés. Il m’a dit doucement : « Viens ici mon amour, prend ma main et dis-moi de belles<br />
choses ». J’ai pris sa main fortement et j’ai commencé à lui raconter notre premier baiser, notre mariage, la<br />
naissance de nos filles et j’ai terminé en disant : « Je t’aime beaucoup et je t’aimerai toute ma vie, j’aimerais<br />
que tu saches que nous avons besoin de toi ». Il m’a répondu :"Je vais être bien, Dieu est avec nous. Je sais<br />
que mes enfants ont besoin de moi, jamais je ne pensais les laisser seules, je veux faire de gran<strong>des</strong> choses<br />
avec ma famille ».
<strong>Page</strong> 68<br />
Après 9 jours, il a quitté l’hôpital, il est retourné à la maison avec un grand sourire et le désir de voir ses<br />
filles. Il a continué et terminé son traitement. Après plusieurs examens, on a reçu la belle nouvelle que mon<br />
mari était guéri, Carlos, il doit suivre <strong>des</strong> examens de routine pendant 5 ans.<br />
Ça fait presque un an et demi qu’il n’a plus le cancer, il a une bonne santé. Nous remercions Dieu tous les<br />
jours de nous permettre de profiter de la vie. Finalement, je peux dire que notre amour est plus fort, nous<br />
sommes contents d’être au Canada, de pouvoir poursuivre les rêves que nous avons et de laisser derrière<br />
cette épreuve pour lutter contre l’inattendu de la vie. À toi, mon mari, je veux dire que je t’admire pour le<br />
courage avec lequel tu affrontes les difficultés de la vie, tu m’as enseigné à ne pas abandonner la bataille, car<br />
il y a plus grand que soi, et à continuer le beau chemin de la vie.
Vanessa Gazaille<br />
Mon amour<br />
Donne-moi un peu de temps<br />
Donne-moi un peu de toi<br />
laisse-moi parcourir l’essence de tes bras<br />
Donne-moi encore l’espoir qu’il y aura toujours un toi et moi J’ai besoin de savoir<br />
J’ai besoin, quand vient le soir,<br />
De fermer les yeux sur nous deux<br />
Pardonne-moi si parfois je ne sais faire mieux<br />
Je t’aime comme un besoin de respirer<br />
Je t’aime avec mon envie de m’abandonner<br />
Donne-moi encore un instant de toi<br />
Partage-moi <strong>des</strong> morceaux de ta foi Viens, ne me laisse pas mourir<br />
Accroche-moi à tes souvenirs<br />
Je t’aime et je ne veux pas voir finir<br />
Ce qui pour moi est ma raison de vivre Aime-moi.<br />
Je t’en pris comme tu m’aimais autrefois<br />
Je n’ai pas changé, j’ai toujours besoin du son de ta voix<br />
Mon amour, je t’en pris<br />
Aime-moi comme je suis!<br />
Apporte-moi le bonheur,<br />
Donne-moi ton cœur<br />
N’attends pas que je sois parfaite<br />
Sinon, tu ne m’aimeras jamais.<br />
Prends-moi dans tes bras,<br />
Et dis-moi que tu m‘aimes<br />
Pour qu’en pensant à toi<br />
je m’en souvienne.<br />
Serre-moi tellement fort,<br />
Pour que mon cœur s’emballe<br />
Et que je sente ton corps<br />
En regardant les étoiles.<br />
Fais-moi vivre ce rêve,<br />
Auquel je pense si souvent<br />
Pour que jamais il ne s’achève<br />
Pour qu’il dure très longtemps.<br />
Laisse-moi t’aimer toute une vie<br />
Et aime-moi en retour<br />
Pour que cette nuit<br />
Je rêve encore de notre amour.<br />
<strong>Page</strong> 69
En cadeau, je t’ai donné mon cœur<br />
Afin que tu puisses connaître le bonheur<br />
Je me sacrifierais sur l’autel de l’oubli<br />
Pour qu’en toi il y ait une vie.<br />
Donne-moi ton cœur<br />
J’oublierais tous mes malheurs<br />
Aime-moi comme je suis,<br />
Sinon tu ne m’aimeras jamais. J’ai besoin d’entendre le son de ta voix!<br />
J’ai besoin de la chaleur de tes bras!<br />
J’ai besoin que tu sois toujours là tout près de moi! Donne-moi un peu de temps<br />
Donne-moi un peu de toi<br />
laisse-moi parcourir l’essence de tes bras<br />
Donne-moi encore l’espoir qu’il y aura toujours un toi et moi<br />
Alors, donne-moi ton amour<br />
Dis-moi que tu m'aimes<br />
Rassure-moi<br />
Aime-moi tout simplement<br />
Le voile qui recouvre ma vue<br />
Me rend aveugle<br />
L'amour me rend aveugle<br />
Sois mes yeux dans ce monde qui m'est si étranger<br />
et si familier<br />
Guide mes pas jusqu'à toi<br />
Guide-moi à travers tous ces obstacles qui se mettent sur notre route<br />
Appelle-moi tous les soirs<br />
Dis-moi que je ne serai jamais toute seule<br />
Prends-moi dans tes bras<br />
Serre-moi jusqu'à m'en briser les os<br />
Pour me montrer<br />
Me montrer que l'âme soeur existe que l'amour n'est pas qu'illusion<br />
Attire-moi à toi<br />
Ne me laisse pas seule<br />
Parce que la vie sans toi ne serait plus rien<br />
Parce que mon cœur, je te l'ai donné depuis longtemps<br />
C'est à tes soins que je l'ai confié<br />
Donne-moi encore un instant de toi<br />
Partage-moi <strong>des</strong> morceaux de ta foi<br />
Viens, ne me laisse pas mourir<br />
Accroche-moi à tes souvenirsJe t’aime et je ne veux pas voir finir<br />
Ce qui pour moi est ma raison de vivre<br />
<strong>Page</strong> 70
Yanéric Grandmont<br />
Lettre à mon maître<br />
Cher maître, à la suite de ce que tu m’as fait, je tenais à t’écrire cette lettre.<br />
Quand j’étais un tout petit bébé, tu m’as choisi parmi tous mes frères et sœurs. C’est certain que j’ai fait<br />
<strong>des</strong> bêtises, mais tu m’as pardonné, je n’étais qu’un bébé. Sur ma vie, j’ai juré de te protéger, toi et les<br />
tiens. En échange, je demandais seulement un bout de pain et de l’amour. Je t’étais fidèle. Au jour de<br />
mon adoption, je t’ai aimé et je t’ai demandé une seule chose, le jour de mon adoption, je t’ai demandé<br />
de ne jamais m’abandonner et tu me l’as promis, mais hélas, tu n’as pas tenu ta promesse.<br />
Cher maître, par un beau matin où tout le monde dans la maison était très agité, tu m’as appelé, j’ai couru<br />
vers toi très enjoué, tu m’as dit que l’on partait en voyage, les bagages étaient déjà prêts. Tu as pris ma<br />
laisse et mon jouet préféré et tu m’as dit de monter dans la voiture, j’étais tellement content. Nous<br />
n’étions que toi et moi je me suis posé <strong>des</strong> questions, mais je me suis vite mis à penser à autre chose,<br />
j’étais tellement heureux de partir en voyage avec toi. Tu as passé par <strong>des</strong> chemins que je ne connaissais<br />
pas. Tu t’es arrêté près d’un bois, tu as ouvert la portière puis tu as lancé mon jouet. Je croyais que tu<br />
voulais jouer, j’ai alors couru à toute vitesse pour retrouver mon jouet. Quand je l’ai eu retrouvé, je suis<br />
revenu vers toi, mais tu n’étais plus là! Pris de panique, j’ai couru dans tous les sens à ta recherche, mais<br />
en vain. Les jours passaient et, de plus en plus, je m’affaiblissais, je t’attendais.<br />
Un jour, un homme s’approcha de moi, mais ce n’était pas toi, il me donna de l’eau, j’étais assoiffé, il me<br />
mit un collier, il attacha une laisse et m’amena avec lui. Je me suis ensuite retrouvé dans une cage sombre<br />
et froide. Les mois passaient, je ne cessais de penser à toi. Je vis beaucoup de gens passer devant ma<br />
cellule, certains essayaient de me toucher, mais ce n’était pas toi, j’étais terrifié, je ne les connaissais pas.<br />
Un jour j’entendis la porte de ma cage s’ouvrir, je me précipitai à l’entrée, pensant que c’était toi, mais<br />
non, c’était cet homme qui m’avait cueilli dans les bois. Je pensais qu’il m’amenait à toi, mais encore là<br />
non, il m’amena dans une petite pièce sombre qui sentait la mort. Je me sentis partir, l’homme me regardait<br />
les yeux pleins de regrets, mais moi, je ne lui portais pas attention, car la seule personne que je voulais<br />
voir, avant de rendre mon dernier souffle, c’était toi!<br />
Cher maître, si je pouvais revenir à la vie, c’est vers toi que je courrais, car malgré ce que tu m’as fait,<br />
c’est quand même toi que j’aime.<br />
P.-S. Des histoires de ce genre se produisent beaucoup trop souvent, réfléchissez-y bien avant de prendre<br />
en charge la vie d’un animal!<br />
<strong>Page</strong> 71
Jean-Philippe Gravel<br />
Mon fort la nuit<br />
Je garde le « momentum », je me dis que ça peut être pire<br />
Mais quand je regarde le monde agir, ça me donne le goût de fuir<br />
Ont me dit qu’il faut que j’apprenne à dealer avec mes tords<br />
Mais parfois j’ai l’impression que ma vie prend le bord<br />
Plus le temps avance, plus mes souvenirs s’évaporent<br />
À chaque jour ont dirait qu’il y a une partie de moi qui s’endort<br />
J’ai l’impression d’avoir atteint un point sans retour<br />
Quand je me lève le matin, parfois j’ai le cœur lourd<br />
C’est pour mon bien que je m’enfonce dans ma bulle<br />
C’est pour m’éloigner de tout ce monde sans scrupule<br />
Il m’arrive de sourire quand j’ai le cœur brisé<br />
De rire quand au fond de moi j’ai le goût de pleurer<br />
J’ai envie de ricaner comme quand j’étais gamin<br />
Le cœur léger, avec soleil sur mes <strong>des</strong>sins<br />
Dans ce monde, chaque personne à son propre paradis<br />
Le mien il se cache, dans mon fort la nuit<br />
C’est l’endroit où je m’isole pour remplir mon cœur d’espoir<br />
C’est là que je ferme les yeux pour effacer tout mes cauchemars<br />
Mais aujourd’hui je vois plus loin que le bout de mon nez<br />
Je suis capable de voir les belles choses qui peuvent m’arriver<br />
La vie est comme le sport, il faut garder la tête haute<br />
Être fier de nos efforts, être capable d’admettre nos fautes<br />
Moi je veux devenir un homme meilleur, pas juste de passage<br />
Pouvoir un jour être capable de tourner la page<br />
Sur mon passé, ma souffrance, ma haine et ma rancune<br />
Dire merci à la vie, car aujourd’hui je lui en dois une<br />
Je lève les yeux vers le ciel, de la lueur dans le regard<br />
Je me dis que pour changer ce n’est jamais trop tard<br />
Mais chaque fois que j’ouvre les yeux, je suis enfermé<br />
Le regard vide je me dis qu’il ne faut pas abandonner<br />
On m’a appris d’être fier de ce que je suis<br />
Peu importe ce qui se passe, jamais lâcher la vie<br />
Même se ce que tu vis, c’est un moment difficile<br />
Et que tu as l’impression de marcher sur un fil<br />
Dis-toi que ce n’est pas la fin, trouve-toi un abri<br />
Va au plus profond, de ton fort la nuit<br />
Seulement pour avoir un petit coin loin de la misère<br />
S’il le faut, je traverserai l’enfer<br />
J’ai choisi de voir la vie sous un autre angle<br />
De foncer et de <strong>des</strong>serrer les sangles<br />
<strong>Page</strong> 72
Pourquoi se morfondre, quand on peut être bien<br />
Mettre de côté les cœurs de pierre et ce monde de chagrin<br />
La terre tourne, mais pas dans le bon sens<br />
Tout compte fait, je suis bien dans mon fort quand j’y pense<br />
<strong>Page</strong> 73
Cedric Junod<br />
Ma belle amour<br />
Je t’écris pour te dire que je t’aime, je sais que ce n’est pas un grand texte que je t’écris, mais pour une<br />
simple lettre d’amour. Tu es tellement belle que même la cruauté et la magie ne pourraient t’enlever cette<br />
beauté parfaite que je trouve en toi.<br />
Un simple regard pour un simple mot, je t’aime.<br />
Mais pour quoi toi, tout simplement parce que mon coeur a chaviré dès que je t’ai vue la première, une<br />
lumière d’une couleur bleuâtre tournait autour de toi, ton sourire me plaisait à mourir. Que puis-je faire de ce<br />
regard si étincelant tout comme une étoile dans le ciel? Tes mains si douces dès que tu me touches me font<br />
frémir d’amour.<br />
Mon coeur, voilà comment je le décris :<br />
Ce langage<br />
C’est faire un simple sourire<br />
Ne fais pas usage<br />
C’est comme s’abstenir<br />
Avant d’avoir longuement contemplée un virage<br />
Il faut aboutir<br />
Pour recevoir son message<br />
Puis agir<br />
N’en fais pas usage<br />
Avant même de vivre<br />
Le temps d’un mariage<br />
C’est comme s’accomplir<br />
De la durée d’un virage<br />
Qui est attendrie par un simple sourire<br />
Mais après ce mariage<br />
C’est comme l’avenir<br />
Où tous s’engagent<br />
Avec un simple plaisir<br />
<strong>Page</strong> 74<br />
Maintenant que tu sais ce que je ressens pour toi, tu ne peux me dire qu’un seul mot « je t’aime », mais mon<br />
coeur ne s’arrête pas là. Aimer, c’est regarder la fille de nos rêves, c’est la contempler comme elle le<br />
voudrait, sans perdre un de ses sourires d’un si joli plaisir, ne jamais la laisser partir par magie. Aussi<br />
magique que possible, même la plus grande <strong>des</strong> magies ne peut me dire pour quoi toi. Il y a seulement une<br />
chose qui peut me le dire, mais je ne peux te le dire maintenant, car j’ai peur de ta réaction, de ton amour<br />
pour moi. C’est comme le jour et la nuit, ils se pourchassent pour mieux s’aimer et je fais la même chose, je<br />
cours après toi pour ton coeur qui me rend si heureux à l’entendre battre quand tu es à côté de moi. Quand je
<strong>Page</strong> 75<br />
suis loin de toi ou je te délaisse, c’est pas pour autant que je ne t’aime pas, mais disons plutôt que je t’aime à<br />
la folie.<br />
C’est pour ça que je te dis :<br />
Un simple sourire<br />
Qui veut dire<br />
Tout ce que je vis<br />
La vie est simple<br />
De l’amour, de l’affection<br />
Ma vie qui s’attendrit<br />
On voit ma bien-aimée<br />
Qui est sur le lit<br />
En train de sourire<br />
Qui va s’accomplir<br />
En une simple vie<br />
C’est tout un plaisir<br />
Je t’aime à la folie<br />
Ton âme est si pure que ta vie est remplie d’amour, mais parsemée d’obstacles que tu arrives à surmonter<br />
chaque jour, tu m’as comme fiancé, mais plus tard tu m’auras comme mari. Tu aimes beaucoup les câlins et<br />
les bisous et être aimé, pour moi tu n’attends que d’être aimé comme tu le mérites.<br />
Mais que signifie le mot amour?<br />
Je te le dis sans arrêter, mais je ne sais pas ce que c’est. Le mot amour pour certains signifie la passion pour<br />
la vie et un « je t’aime ». Moi je trouve que ça veut dire scientifiquement du coeur, que j’aime être passionné<br />
de bonheur, mais surtout avoir<br />
Un éternel amour<br />
Amour de toujours<br />
Un sourire d’amour<br />
Un amour de plaisir<br />
Tu es belle comme une fleur du printemps qui sort tout doucement, je t’ai recueillie dans ma vie pour un<br />
amour éternel. Donc tout ça pour te dire je t’aime et que dans mon coeur, on peut voir en lettres d’or « Je<br />
t’aime de tout mon coeur ».<br />
Je t’aime<br />
Mon amour Aurélie
Myriam Lachaine<br />
Mimi et sa mère<br />
Il était une fois, une jeune fille qui s’appelait Mimi. Elle vivait avec sa mère et son beau-père. Un jour, Mimi<br />
rentra chez elle et elle vit sa mère étendue par terre. Mimi appela rapidement les ambulanciers, car sa mère<br />
ne respirait plus. Elle se mit à pleurer comme un bébé et quelques minutes plus tard, son beau-père arriva et<br />
demanda à Mimi ce qui s’était passé. Alors, c’est à ce moment qu’elle lui dit : « Maman est à l’hôpital! » Le<br />
beau-père fit comme si rien ne s’était passé.<br />
Mimi monta dans sa chambre pour essayer d’appeler Mamie Manon pour lui raconter. Hélas, elle ne répondit<br />
pas. Mimi décida alors d’aller se coucher. Dans la nuit, elle se réveilla en sursaut et elle entendit gratter dans<br />
sa garde-robe, c’était terrifiant. Elle prit son courage à deux mains et alla regarder. C’était le chat de la petite<br />
voisine, ouf! Soulagée, le téléphone sonna, c’était sa mère. Elle dit à Mimi : « Dépêche-toi à sortir de cette<br />
maison, Richard, ton beau-père est méchant. » Alors, Mimi décide de sortir par la fenêtre, mais tout à coup,<br />
Richard lui agrippe le pied et lui dit : « Toi, tu ne sors pas d’ici! »<br />
<strong>Page</strong> 76<br />
Elle commença à se débattre de toutes ses forces, mais il n’y avait rien à faire, il était trop fort. Richard prit<br />
une chaise et une corde, puis il attacha Mimi sur la chaise jusqu’au lendemain matin. À ce moment-là, il la<br />
relâcha et lui dit : « Si tu sors d’ici, tu es morte. » Elle remonta à sa chambre et se cacha dans la garde-robe,<br />
puis elle découvrit une petite trappe. Elle l’ouvrit et entra à l’intérieur. Ouf! Je suis sauvée et elle courut à<br />
toute vitesse chez Manon pour appeler les policiers. Mimi rejoignit sa mère et Richard fut envoyé en prison.<br />
Pour terminer cette aventure, maman dit à Mimi : « Regarde-moi, tu es courageuse et je suis fière de toi. »
Alexandre Lafontaine-Houde<br />
La lueur à surprise<br />
<strong>Page</strong> 77<br />
Avant la rentrée <strong>des</strong> classes, en cette dernière semaine d’août, un regroupement d’amis universitaires<br />
décidèrent d’aller camper au chalet <strong>des</strong> parents de Jonathan pour la semaine. Le chalet qui se situe en pleine<br />
forêt est construit en bois rond. À l’intérieur, une table, un divan et quatre lits de camp.<br />
Mirka, incapable de dormir, regarde par la petite fenêtre. Dans la forêt, tout paraît encore plus sombre. C’est<br />
la pleine lune, mais elle se cache derrière d’épais nuages. Entre les immenses pins, une étrange lueur verte<br />
attire son attention. Tout intriguée, Mirka enfile <strong>des</strong> vêtements, alerte les autres qu’elle sort. Plus elle avance<br />
vers cette lueur, plus elle frissonne.<br />
Le lendemain matin, Jonathan prépare à déjeuner pendant que tous dorment. Au menu, <strong>des</strong> œufs, du bacon,<br />
<strong>des</strong> saucisses et du jambon servis dans de petites assiettes en plastique. En réveillant la troupe, il réalise qu’il<br />
manque la belle Mirka. En cette journée sombre, dès que sa dernière bouchée de déjeuner est avalée, il part à<br />
sa recherche. Environ une heure plus tard, Jonathan n’est toujours pas revenu. Le vent se lève et subitement<br />
le courant coupe. Tous se dirigent vers la cuisine. Par la fenêtre Kimberly voit la lueur verte qui se<br />
rapproche. Tous décident d’avancer vers elle pour l’affronter pour de bon. La lueur n’avance plus, mais ils se<br />
rapprochent. Rendus à cette lueur, ils voient Jonathan allongé au sol avec une lumière verte accrochée au<br />
cou. Sous le choc, ils s’assoient et réfléchissent à une solution, mais une autre lueur verte se dirige vers eux.<br />
Cette lueur est Mirka ensanglantée. Quelques instants plus tard, Mirka succombe à ses blessures. En groupe,<br />
ils retournent au chalet ne voulant plus approcher aucune lueur, car chaque lueur est un mort.<br />
Rendu au chalet, terrifié, Billy prend son cellulaire de son sac et appelle la police, décrit que le tueur attache<br />
une lumière verte à ses victimes et demande du secours au plus vite. Une fois la police arrivée, les<br />
universitaires sont emmenés à l’abri et le tueur retrouvé. C’était le voisin de Jonathan.
Joanie Lavallée<br />
Mon rêve doux comme de la ouate<br />
<strong>Page</strong> 78<br />
En 2008, j’ai réalisé un de mes rêves le plus cher à mes yeux. J’ai acheté un petit chien tout blanc, qui à mon<br />
avis avait besoin d’être en bonne compagnie.<br />
Quand je suis entrée dans la bâtisse, j’ai demandé à la madame qu’elle aille chercher le petit chien. On avait<br />
appelé avant qu’on arrive là-bas, cependant, je n’avais pas vu le petit chien ni en personne ni sur photo.<br />
Quand je l’ai vu, il est venu tout de suite me voir. Il a même fait pipi par terre à force qu’il était énervé. Il<br />
m’avait tout de suite choisi comme maître. Je l’ai pris, car il était trop mignon. Quand j’ai pris ce beau chien<br />
dans mes bras, il n’arrêtait pas de me lécher la face. Mais je m’en fichais. Il était excité de voir du monde et<br />
moi aussi!<br />
Il est tout blanc, mais quand on lui donne son bain, on aperçoit un peu partout sur son corps, <strong>des</strong> petites<br />
tâches rosées et noires à travers son poil. Il adore l’eau et surtout quand je le savonne avec sa brosse pour son<br />
bain et que je le nettoie en profondeur. Avant que je le sorte de son bain, je lui dis; « secoue-toi », car sinon<br />
il me mouille toute. Quand je n’ai pas le temps de placer sa serviette, il se colle sur toi et mon chandail<br />
devient tout mouillé. Après, je le sors de son bain, il se met sur sa serviette et secoue de tous les bords et il<br />
vient super énervé. Quand je l’essuie, il se colle sur toi encore. Après je prends sa brosse pour gonfler son<br />
poil avec le séchoir pour qu’il devienne comme un toutou tout doux.<br />
Je lui ai appris quelques trucs tranquillement pas vite comme : assis, reste, donne la patte, l’autre patte,<br />
coucher. Quand je lui demande de faire le beau. Il peut ensuite tourner sur lui-même. Il peut aussi se tenir<br />
debout longtemps pendant que moi je recule pour qu’il marche sur ses deux pattes et qu’il saute en même<br />
temps. Alors ses oreilles volent dans le vent. Il a l’air de s’amuser comme un enfant en pleine santé. Je lui ai<br />
appris à monter sur le divan en lui disant « up ».<br />
Depuis le temps que j’ai acheté ce petit chien, il est encore en vie. Je peux même vous montrer <strong>des</strong> photos!<br />
Je l’ai appelé Flocon. Tous les jours, je suis heureuse, car quand j’arrive chez moi, il est là à m’attendre sur<br />
le bord de la porte. Je n’ai même pas le temps d’ôter mes choses, qu’il veut déjà que je le prenne tout de<br />
suite. Des fois, je m’asseois dans les marches de l’entrée et je ne peux même pas mettre mes souliers, il est<br />
déjà sur moi. Certains matins, il ne veut pas que j’aille à l’école ou à mon travail. Pour le calmer, je lui dis<br />
que je vais revenir plus tard. J’aime ça lui parler, c’est mon bébé à moi. Ça me rend tellement heureuse<br />
d’avoir un petit chien qui m’accueille tous les jours.<br />
J’aimerais que mon petit chien vive longtemps et qu’il vienne habiter avec moi en appart. Je souhaite que<br />
mon rêve se réalise un jour.
Angéla Lebel<br />
Les couleurs de la vie<br />
Tout est noir<br />
Noir comme un tableau<br />
Noir comme l`asphalte fraîchement repeinte<br />
Quand à tout<br />
J`ouvre les yeux<br />
La lueur du soleil m`aveugle<br />
Je les referme aussitôt<br />
Dans la noirceur de mes yeux fermés<br />
Je m`imagine <strong>des</strong> formes multicolores<br />
Qui forment une farandole<br />
Qui tournent et tournent<br />
Tellement que ça me donne le tournis<br />
J`ouvre à nouveau les yeux<br />
Et j`éteints la lumière<br />
Tout est noir<br />
Noir comme au début de mon histoire<br />
Je suis dehors<br />
Les feuilles multicolores<br />
Tombent sous la brumante de la lune<br />
Je regarde autour de moi<br />
Personne je décide donc de rentrer chez moi<br />
Dans ma petite boite de carton<br />
Le lendemain matin<br />
C`était tout blanc dehors l`hiver s`était installé<br />
Pour de bon<br />
Blanc<br />
Tout est blanc dehors<br />
J`enfile mon gros manteau d`hiver<br />
Il fait froid dehors<br />
Bien emmitouflé au fond de ma boite de carton<br />
Je grelotte<br />
Je claque <strong>des</strong> dents si fort<br />
Que je n`entends plus le son de ma respiration<br />
Le rhume m’envahit<br />
Je n`ai pas de mouchoir pour me consoler<br />
Le temps passe<br />
Le printemps revient<br />
Le vert refait surface<br />
Le vent chaud vient caresser mes grosses joues bouffies<br />
J`aime le vert<br />
Ça me rappelle<br />
<strong>Page</strong> 79
L`herbe fraîchement tondue<br />
Je sors de ma boite<br />
Bang !<br />
Je me fait frapper<br />
Les secours arrivent<br />
Il est déjà trop tard<br />
Je suis partie au paradis<br />
Bleu<br />
Tout est bleu<br />
Bleu c`est bleu<br />
C`est comme un Dieu<br />
Venue d`ailleurs<br />
Quand tout à coup<br />
J`ouvre mes grand yeux bleus<br />
Et qu`est-ce que j`aperçois?<br />
Toi<br />
Et oui toi<br />
Qui me regarde amoureusement<br />
Mes yeux clignotent<br />
Comme <strong>des</strong> feux de circulation<br />
Tu disparais<br />
Tu n`étais qu`une illusion<br />
Je cries<br />
Je te rappelle<br />
Mais tu ne viens pas<br />
Dieu ne veut pas de moi<br />
Je retourne en enfer<br />
Je suis rouge de colère<br />
Et puis même en enfer<br />
Il s ne veulent guère de moi<br />
Je retourne donc sur terre<br />
Ma bonne vieille terre natale<br />
Voilà les couleurs de la vie.<br />
<strong>Page</strong> 80
Angéla Lebel<br />
Jojo dans la lune<br />
<strong>Page</strong> 81<br />
Je divaguais tranquillement sur un grand cheval blanc quand tout à coup SCHLAP! Un grand coup de règle<br />
me fit re<strong>des</strong>cendre sur terre. Mon professeur d`anglais se trouvait juste là devant mon bureau et il me fixait<br />
d`un air sévère. Puis il continua son cours dans le calme et la sérénité. Après cette petite intervention, la<br />
cloche annonçant la pause sonna assez rapidement C`est alors que le professeur m`intercepta au passage :<br />
« Josiane Latraverse reste donc un peu j`ai à te parler. »<br />
Eh oui Josiane c`est moi, mais tous mes amis m`appellent Jojo la lune. Vous l`avez sûrement deviné, il<br />
m`appelle comme ça, car je suis souvent dans la lune. Après m`avoir sermonnée durant quelques instants sur<br />
mes pertes d`attention, il a finalement daigné me laisser sortir. De l`autre côté de la porte se trouvait mon<br />
meilleur ami Jessy adossé au mur délabré de la cafétéria.<br />
Nous sommes sorties, collation en main, prendre notre pause. Nous avons trouvé un petit coin tranquille,<br />
puis nous avons discuté de tout et de rien.<br />
Une fois la récréation terminée, nous sommes retournées en classe. Cette fois-ci c`était avec madame Picard<br />
en français. Enfin une matière scolaire dans laquelle j`étais bonne et que j`affectionnais tout<br />
particulièrement. Sauf qu`en rentrant en classe j`étais encore partie sur une autre planète et je m`étais assise à<br />
côté du gros tata à Gingras. Quand madame Picard vint m`interroger sur le sujet de ma fin de semaine, je ne<br />
répondis pas immédiatement jusqu'au moment où l`un de mes camara<strong>des</strong> de classe me tapota l`épaule. À ce<br />
moment, je suis sortie de ma bulle et je me suis mise à bafouiller <strong>des</strong> choses du genre deux plus deux égal<br />
cinq. À ce moment précis toute la classe s`est mise à rire de bon cœur, sauf madame Picard qui elle était<br />
furieuse de me voir encore une fois inattentive à ses cours. C`est là que je me suis rendue compte que j`étais<br />
en cours de français Madame Picard m`a envoyé illico chez le directeur.<br />
Le directeur et moi avons eu la même discussion qu’avec mon prof d`anglais le matin même sur le problème<br />
d`être attentif en classe. J`ai passé proche de m`endormir. Puis voyant que je ne l`écoutais pas il m`a<br />
expulsée de l`école pour la journée avec un billet : manque de respect envers le personnel enseignant. Je pris<br />
mes cliques et mes claques et je suis partie.<br />
Ne sachant pas quoi faire ni où aller, je me suis installée sur le rebord du trottoir qui bordait le devant de<br />
l`école. Je me suis laissée prendre par les voitures qui passaient sur la rue non achalandée. Le temps était<br />
long et ennuyeux à regarder le temps passer. Prise dans mes pensées, j`ai sursauté quand j`ai vu arriver mon<br />
amie Mélanie. « Il est l`heure de dîner », m`a-t-elle dit le sourire aux lèvres. « Si cela ne te dérange pas,<br />
j`aimerais bien diner avec toi », m`a-t-elle soufflé à l`oreille l`air enthousiaste. Hors nous nous sommes<br />
installées et nous avons pique-niqué dehors en plein air. En après-midi, les cours reprirent de plus belle et<br />
Mélanie dut y retourner me laissant choir sur le trottoir. J`ai regardé les nuages passer tout l’après-midi en<br />
essayant de leur trouver <strong>des</strong> formes rigolotes. Je n`ai pas vu le temps passer tellement je m`amusais avec ces<br />
immenses boules de coton. C`est l`arrivée <strong>des</strong> autobus scolaires qui m`a fait re<strong>des</strong>cendre de ma course sur<br />
les nuages.<br />
Le trajet fut assez rapide de l`école à la maison. En arrivant à la maison, ma mère m`attendait de pied<br />
ferme. Durant le cours de la journée, elle avait reçu plusieurs coups de fil provenant de l`école lui demandant
<strong>Page</strong> 82<br />
de les rappeler. Ce qu`elle avait fait immédiatement en rentrant de ses courses. En apprenant la nouvelle, elle<br />
devint rouge de colère. Elle dut digérer la nouvelle avant de me priver de sortie pendant une semaine.<br />
Tout ce charabia a continué jusqu`en secondaire trois. Fiouf! Je l`ai échappé belle. J`étais sûre que ce<br />
mauvais sort allait me poursuivre jusqu`à la fin de mes jours. Malgré tout, je m`en suis sortie indemne. La<br />
preuve; je suis maintenant rendue dans l`une <strong>des</strong> meilleures universités du pays. Tout est bien qui finit bien.
Angéla Lebel<br />
Noir<br />
Noir, noir<br />
Tout est noir<br />
Je marche dans l’obscurité totale<br />
Quand tout à coup<br />
J’aperçois un petit point de lumière<br />
Je m’élance, je cours le plus vite que je peux<br />
J’ai l’impression que je n’avance pas<br />
Je m’arrête un instant<br />
Pour reprendre mon souffle<br />
Je regarde autour de moi<br />
Rien, pas même l’ombre d’une poussière<br />
Je crie à tue-tête<br />
Et j’entends mon écho<br />
Étrange, me dis-je à haute voix<br />
Quand tout à coup<br />
J’ouvre les yeux<br />
Je sors de mon sommeil somatique<br />
Je me retrouve à l’hôpital entouré de spécialistes<br />
Je retrouve les lumières et les couleurs tant aimées de ma bonne vieille planète terre<br />
Et ma famille bien aimée<br />
<strong>Page</strong> 83
Éric Leduc<br />
Haine et désespoir<br />
<strong>Page</strong> 84<br />
Hamad était un petit garçon de 10 ans du Moyen-Orient. Un jour, alors qu’il revenait de chez un ami, il<br />
trouva sa famille décimée. Son père, sa mère, ses deux frères et sa sœur avaient été assassinés. Sans pleurer,<br />
rempli de haine et de désespoir, il ramassa quelques vêtements, son ours en peluche, et puis il se sauva. Il<br />
avait très peur; mais il était déterminé à se rendre chez son oncle même si c’était à plusieurs heures de<br />
marche.<br />
Ses parents sont Chiites alors que 90 % de la communauté musulmane est sunnite. Une partie de ces 90 %<br />
sont, en plus d’être orthodoxes, extrémistes. Le sunnisme a reconnu comme successeurs du prophète les<br />
quatre premiers califes, puis les Omeyya<strong>des</strong> et les Abbassi<strong>des</strong>, tandis que les Chiites ont réservé cette charge<br />
à Ali et à sa <strong>des</strong>cendance. Le père de Hamad avait, en plus, <strong>des</strong> opinions controversées sur la politique en<br />
général et il ne s’en cachait pas, au contraire. Pourquoi est-il mort? L’histoire ne le dit pas. Par contre, allons<br />
voir les répercussions de son décès sur Hamad.<br />
Quand Hamad arriva enfin chez son oncle, il avait marché neuf heures. Il était épuisé. Malgré cela, le pauvre<br />
enfant trouva la force de raconter à son oncle ce qui s’était passé. Tout le monde pleurait, Hamad aurait bien<br />
aimé pleurer, mais il s’en sentait incapable, trop fatigué. Deux jours plus tard, alors que Hamad avait pris un<br />
peu de repos, son oncle lui annonça qu’il l’amenait dans les montagnes. Il lui expliqua que ces montagnes<br />
étaient un genre d’école qui ferait de lui un homme. Après les dures épreuves que cet enfant venait de<br />
traverser, rien de mieux que de l’envoyer dans un camp, où l’on forme <strong>des</strong> terroristes. Un petit garçon de 10<br />
ans, qui caressait le rêve de jouer professionnel au soccer. Il ne pleurait déjà plus. Par contre, il trainait sa<br />
haine et son désespoir jusqu’au camp.<br />
Deux ans que Hamad apprenait à devenir un homme. Il savait à peine lire. Malgré cela, il était expert en<br />
explosif. Il était capable, les yeux bandés, de monter ou démonter une mitraillette. En deux ans, il était<br />
devenu un <strong>des</strong> plus, sinon le plus redoutable soldat d’Allah. Certains jours, il n’en pouvait plus. Après tout,<br />
ce n`était qu’un enfant. Une fois par semaine, un homme venait leur apprendre quel acte barbare avait<br />
accompli l’ennemi. Hamad haïssait autant que son petit cœur de bambin le pouvait. Chaque fois que<br />
l’homme venait, il éveillait en lui le souvenir de cette douleur atroce qu’avait produite la vue du corps inerte<br />
de sa petite sœur. Ainsi, nourrissait-il sa haine et son désespoir.<br />
Maintenant âgé de 13 ans, Hamad était prêt à accomplir sa mission. Il devait se faire exploser dans une école<br />
où on acceptait les filles. Enfin, le monde entier allait ressentir sa haine et son désespoir. De plus, il serait un<br />
héros, un martyr, mort pour la cause. En traversant la rue, il regardait les enfants qui jouaient. Tout à coup, il<br />
entendait son nom, c’était la voix de sa sœur.<br />
Au début il croyait devenir fou, mais elle était là devant lui. Comme elle avait grandi, sa petite sœur, elle<br />
aussi avait l’impression de rêver. Et puis, elle lui expliqua qu’au moment du massacre, elle était à la maison<br />
avec une amie. Quand elle avait entendu les coups de feu, elle s’était cachée. La petite fille qu’il avait vu,<br />
c’était la copine de sa sœur. Elle lui raconta qu’elle avait été hébergée par une famille géniale. La dame chez<br />
qui elle habitait souriait tout le temps. Cette femme n’était pas seulement gentille, elle portait <strong>des</strong> pantalons.<br />
C’est pour cette raison que la petite allait à l’école, parce que d’après elle, quand on était une fille<br />
intelligente, on avait le droit de porter <strong>des</strong> pantalons. Rien à voir avec la haine et le désespoir.
<strong>Page</strong> 85<br />
Hamad n’avait plus aucun doute sur sa mission. Après avoir encouragé sa sœur, il l’embrassa sur la joue et il<br />
la quitta. Il retourna vers les montagnes. Pendant qu’il marchait, il pensait à sa petite sœur. Il savait qu’il<br />
n’avait pas le choix, et puis c’était sa façon de débarrasser la planète de beaucoup de haine et de désespoir.<br />
Plus tard, cette journée-là, à l’heure de la prière, Hamad arriva au camp. Une explosion assourdissante se fit<br />
entendre.
Karianne Lemelin<br />
Un froid m'habite...<br />
<strong>Page</strong> 86<br />
La musique dans mes oreilles aussi forte que c’est possible. Une course contre moi-même à la patinoire du<br />
quartier. Contre moi-même ou contre le temps, contre la vie.<br />
Je bondis le plus haut que mon corps me le permet, j’essaie d’attraper les nuages, mais j’en suis incapable.<br />
Aussi vite je retombe sur la pointe <strong>des</strong> mes patins, retombe sur terre.<br />
Il fait froid, très froid. Le souffle qui s’échappe de ma bouche, de mes lèvres, laisse une légère brume. Je<br />
grelotte tellement je suis frigorifiée, mais peu importe, je me sens VIVANTE! Il fait sombre, une seule<br />
lumière éclaire partiellement la glace et moi, je voltige, encore. Cette fois-ci, j’ai effleuré les nuages.<br />
Il se fait tard, je devrais rentrer, mais je n’en ai pas envie. À l'intérieur, il fait chaud, trop chaud et je me sens<br />
morte. Si j’entre, je devrai affronter mes pensées. Je devrai affronter le vide, son absence, le fait qu’il m’a<br />
quittée. Plus rien ne sera jamais pareil... Je me déchausse et je longe la route pour entrer.<br />
Il fait chaud dans mes couvertures, le bout de mon nez n’est presque plus rouge. Mais mon coeur, lui, il a<br />
froid, il est de glace. Pourquoi m’a-t-il fait ça? Pourquoi a-t-il levé l’ancre? Il m’avait pourtant promis que<br />
jamais il ne m’abandonnerait... Que jamais il ne me laisserait seule, seule avec moi-même... Je me laisse<br />
emporter dans les bras de Morphée.<br />
Aujourd’hui c’est samedi, un samedi glacial autant à l’extérieur qu’à l'intérieur. Le samedi était notre<br />
journée. Nous dormions enlacés sans nous soucier du temps. Ensuite, nous allions préparer le petit déjeuner.<br />
La plupart du temps, ça se terminait par une tranche de pain au beurre d’arachide, mais peu importe la<br />
simplicité du repas, l’important c’est que nous étions là tous les deux. Maintenant, je dois manger seule mes<br />
‘‘toasts’’, et elles n’ont plus le même goût. Quand on y pense, on a beau croire avec certitude que quelque<br />
chose est éternel, mais ça fait de nous <strong>des</strong> êtres naïfs. Naïfs de penser qu’on peut contrôler ces choses-là.<br />
Je l’aime! Je l’aime et même s’il est parti, même s’il m’a quitté, je ne peux l’oublier! C’est trop dur, trop tôt,<br />
tout simplement impossible. Je n’étais pas prête à ça...<br />
J’enfile mes patins et je retourne sur cette glace. Je me laisse pousser par le vent sur ce givre plein<br />
d’illusions. J’envie les adolescents amoureux qui patinent main dans la main, se regardent et peuvent voir<br />
leur avenir dans les yeux de l’autre. Jadis nous étions comme eux, jeunes, la vie devant nous avec comme<br />
seule préoccupation, s’aimer.<br />
Je ne peux plus retenir mes pleurs. Les larmes perlent sur mes joues glacées, sans retenue. Aujourd’hui je<br />
n’ai pas la force d’attraper les nuages. C’est lui que je veux, lui, seulement lui en chair et en os. Son odeur,<br />
son souffle chaud dans mon cou, ses yeux, doux reflet d’océan. C’est le<br />
temps que j’entre, il fait froid, trop froid.<br />
Une soupe bouillante. Bouillante et tellement rassurante. Rien de mieux pour réchauffer l’âme. Je n’ai jamais<br />
si bien compris l’expression « voir quelqu’un dans sa soupe ». Dans la mienne, il y a nous deux. Parfois j’ai<br />
été dure avec lui, mais je l’aimais! ... Je l’aime toujours d’ailleurs! Je le jure... « Reviens-moi, et je te ferai
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les yeux doux. Je te dirai à quel point tu es ma vie, à quel point sans toi je suis perdue. Je te fredonnerai ces<br />
mots d’amour, te rappellerai comme on s’aimait. Je te rappellerai comme on s’aime encore et comme je vais<br />
toujours t’aimer. »<br />
J’en peux plus, je dois le voir. Je n’ai pas eu la force d’aller le revoir depuis ce jour tragique. Mais là j’en ai<br />
besoin! Cette chanson, ces paroles en continu dans mes oreilles m’aident à trouver la force d’aller lui parler,<br />
à traverser les voies sombres qui me mènent à lui. Il fait noir. Autour de moi, les arbres dénudés par l’hiver,<br />
avec comme couverture une fine couche de neige, donnent au paysage un coup de vieux. Je tremble et cette<br />
fois-ci ce n’est pas la faute du froid. J’y suis.<br />
« S’il te plait, parle-moi. Jamais ça n’a été si froid entre nous. Je suis là, assise près de toi alors pourquoi je<br />
ne me suis jamais sentie aussi éloignée? Tu me manques, je t’en prie, fais-moi un signe, Dis-moi que tu<br />
reviens, dis-moi que tu ne m’a pas encore oubliée, dis-moi que tu n’es pas encore si loin. La vie m’est<br />
horrible sans toi. Dis-moi que tout va bien aller. Aide-moi à surmonter l’insurmontable. Ma douleur j’en ai<br />
l’impression ne s’estompera jamais. Reviens-moi, s’il te plait, reviens-moi!<br />
Rien, pas un son, pas un mot. Comment ai-je pu m’imaginer que tu allais me répondre? Comment ai-je pu<br />
m’imaginer que tu allais m’entendre là où tu es? »<br />
Prise de larmes c’est trop dur. Je n’en peux plus, il faut que je me lève. Il faut que je coure. Je cours<br />
tellement vite que je ne vois plus rien. Mon coeur n’en peut plus. À bout de souffle, je m’effondre.<br />
Tout est flou, je ne comprends plus rien. Je t’ai rejoint, je suppose... Dans un monde parallèle, dans un rêve<br />
ou...? Peu importe, une force m’envahit. Je suis de retour sur la glace du quartier, je patine à toute allure. J’y<br />
vais de toutes mes forces, je bondis jusqu'au ciel. Ça y est, j’ai battu le temps, j’ai battu la vie. J’ai attrapé ta<br />
main dans les nuages. Je te vois enfin, tes yeux, ton sourire, je viens vers toi, je sens même ton souffle chaud.<br />
Tu m’aimes toujours. Je le vois, je le sens. Une larme coule sur ma joue, j’entends <strong>des</strong> murmures, tout est<br />
flou à nouveau. Tranquillement tu t’éloignes, je dois te laisser partir. Tu t’estompes peu à peu. Un énorme<br />
pincement au coeur. BIP! BIPPPPPPPPPPPPP!<br />
- On recommence! 1, 2, 3<br />
- Encore! 1, 2, 3, BIPPPPPPPP! BIP! BIP!<br />
- Ça y est, j’ai un pouls. Elle se réveille!<br />
Reste avec nous, Kassandra! Tout va bien aller.
Éric Martel<br />
Ma plus abominable histoire<br />
AVERTISSEMENT : Le contenu du texte est très absurde, ironique et n’est pas à être pris au sérieux, une<br />
parodie de ce qu’on nous enseigne en français si vous voulez. Je vous conseille de le parcourir avec un oeil<br />
humoristique et blagueur.<br />
Il était une fois un élève du centre de formation générale <strong>des</strong> adultes de Drummondville qui était<br />
débrouillard, capable, arriviste, mais quand même distrait, maladroit et marginal. Ses aptitu<strong>des</strong> lui laissaient<br />
réaliser son travail scolaire de façon prompte et efficiente. Fâcheusement, son comportement avait créé <strong>des</strong><br />
attentes déraisonnables à ses enseignants. Un jour, par malheur, son enseignant de français le persuada de<br />
participer à un concours d’écriture.<br />
Je dis par malheur, car véritablement, l’enseignant lui avait fait bien comprendre que de détestables<br />
infortunes pouvaient lui arriver s’il refusait. Ainsi, l’élève tourmenté laissa sa créativité prendre le contrôle et<br />
écrivit une histoire, et une deuxième, et une autre et une autre... en fin de compte, deux semaines plus tard, il<br />
n’était pas plus avancé!<br />
En effet, l’inspiration est une ressource rare et ce scribouillard gâchait sans cesse ses efforts et il devait<br />
toujours tout recommencer à chaque fois.<br />
Face à ce casse-tête, notre misérable ami commença à développer une aversion sérieuse pour la langue<br />
française à en perdre la boule.<br />
***<br />
Lors d’un après-midi peu distinct, notre héros, mal « amanché » par son dernier échec littéraire, se réconforta<br />
en préparant une bonne tasse de Lavazza expresso toute chaude. Avec ce bonheur liquide en main, il consulta<br />
le journal où, d’ailleurs, on complimentait le talent spectaculaire d’un célèbre auteur québécois qui énonçait<br />
son amour pour la langue française. Agrippé par une bourrasque de ressentiments, le jeune homme<br />
s’exclama : « L’amour de la langue, quelle connerie! Maudit visage à deux faces! »<br />
C’est à ce moment qu’il développa un plan sournois. Assurément, il savait que ce bozo de la littérature ne<br />
racontait que <strong>des</strong> foutaises. Un secret plus important devait être impliqué, et il allait le découvrir même s’il<br />
devait utiliser <strong>des</strong> moyens atroces. Oh oui, ce pseudo-intellectuel ne payait rien pour attendre. Une petite<br />
recherche sur Internet pour trouver son adresse et voilà! C’était comme si le tour était joué! Un rire<br />
redoutable pouvait se faire entendre dans le voisinage...<br />
***<br />
<strong>Page</strong> 88<br />
Alors, un soir, notre protagoniste intrépide suivit son « rival » qui venait tout juste de sortir de chez lui.<br />
Étrangement, l’individu était habillé de façon déconcertante et presque indiscernable de ses photos dans les<br />
journaux. C’était comme s’il ne voulait pas que les gens le reconnaissent. La <strong>des</strong>tination était inattendue, un<br />
bar louche au milieu de nulle part. Le plan était élémentaire, mais il ne fallait surtout pas qu’il rate son coup.
<strong>Page</strong> 89<br />
Enfin, après une éternité, l’homme de plume sortit du bar. Complètement ivre, il trottinait de gauche à droite<br />
et se perdit dans l’obscurité de la nuit, loin de l’oeil du public. Tout à coup, ce pauvre pilier de bar qui avait<br />
bu un verre de trop perdit connaissance. Face à cette occasion en or, notre héros profita de la situation<br />
imprévue pour passer à l’action.<br />
Sans perdre de temps, le garçon transporta l’homme endormi à l’intérieur de sa cachette où il le ligota sur<br />
une chaise. Toutefois, comment allait-il s’y prendre pour interroger ce brindezingue? Bien entendu, pour<br />
interroger une personne, il faut premièrement qu’elle soit réveillée. Convenablement, notre ami avait les<br />
meilleurs outils impitoyables à sa disposition. Alors, pour ce faire, il martela sa victime en plein dans le<br />
claquoir avec un violent coup de truite trempée!<br />
Ressuscité abruptement, l’agressé suait son eau de baptême et, horrifié et encore soûl, il déclara : « Non,<br />
stop! C’est pas moé qui a volé le papier de toilette, j’tle jure! »<br />
- Arrête de faire le zouave, pépère. Tu sais ce que j’veux!<br />
- Oupelaye!!! c’est quoi tu veux, au juste? Mon foin? Ma carte de crédit? Sentir mes bas?<br />
- J’veux pas ton cash, maudit vieux creton! J’veux que tu me transmettes les secrets de ton gagne-pain,<br />
l’écriture. Comment déniches-tu ta créativité, ton inspiration?<br />
- T’es un fan? En tk, t’as toute une drôle de façon de me demander mon autographe...<br />
Notre ami commença à être à bout de patience avec ce clown antique :<br />
- Écoute, si tu veux pas manger les pissenlits par la racine, réponds à ma question. C’est quoi ton<br />
secret, comment t’es un si bon écrivain?<br />
- Bah, tu le sais déjà...<br />
- Arrête de parler à travers ton chapeau! De plus, pourquoi t’es habillé comme la chienne à Jacques?<br />
Pourquoi tu sens le fond de tolle? J’pensais que les écrivains avaient de la classe!<br />
- T’as encore rien compris? T’sais, t’es vraiment pas une 100 watts...<br />
- T’es juste un gros looser, grand-père! J’suis vraiment tanné!<br />
- Les bâtons et les pierres peuvent casser mes os, mais les mots, ils ne peuvent pas me blesser!<br />
Fou furieux et cherchant un moyen de réfuter son soi-disant adversaire, le jeune homme avait envie de lui<br />
fendre le bec avec un dictionnaire français de bonne taille. Regrettablement, son prisonnier s’était déjà<br />
rendormi, trop poivré par son état d’ébriété hors de raison. Il était improbable qu’il se rappelle de cette<br />
expérience...<br />
Abandonnant le vieux crabe sommeilleux où il l’avait ramassé, le garçon errait dans la rue et contemplait le<br />
peu de choses que l’écrivain lui avait révélées. D’après lui, notre ami devait déjà connaître toutes les astuces<br />
pour écrire une bonne histoire. Se pouvait-il qu’il n’y ait pas vraiment de secrets? Devait-il chercher dans<br />
son coeur <strong>des</strong> mots pour faire surgir toute sa virtuosité? Bien sûr que non, tout ça relevait beaucoup trop du<br />
cliché...<br />
***<br />
Plus tard, dans un bar, notre ami buvait sa peine. Heureusement, il avait une bonne maîtrise de soi et<br />
n’exagérait quand même pas trop : trois grosses bières, quatre verres de scotch, trois verres de vodka et une<br />
bouteille de tequila. Saoul comme une botte, et tout en ignorant les autres clients autour de lui, il se lamentait
<strong>Page</strong> 90<br />
sur son sort : « J’aurais pu être quequun, faire queqchose de ma vie. Au moins, tu me comprends toé, hein,<br />
mon meilleur chum? »<br />
- T’as fini de parler à ta bouteille, esti de bavasseux!?<br />
- Maudit magasineux de claques! J’vais te garrocher dehors, tu vas voière...<br />
- Vos yeules, les filles! J’essaye de regarder le match de la Sainte-Flanelle.<br />
Un peu dépassé par les événements, cet ambitieux rédacteur réalisa qu’il ne savait plus quelle était la date ce<br />
soir-là, il avait complètement perdu la notion du temps. Même s’il avait la vision troublée, il put apercevoir<br />
la date au bas de l’écran. Maudite marde!<br />
Effectivement, la date limite pour le concours d’écriture était le lendemain et il n’avait toujours pas de texte!<br />
Oh! l’horreur! Qu’allait dire son professeur désillusionné? Serait-il capable de lui faire échouer son français<br />
pour se venger? Ainsi, ivre ou pas, il ne fallait pas perdre de temps, il fallait commencer à écrire maintenant!<br />
***<br />
Midi pile! Ses yeux étaient rouge sang, sa gorge était enflammée, il avait un goût de plomb dans la bouche, il<br />
avait mal à la tête, ses jambes étaient en coton, il ne se souvenait plus de rien. Que s’était-il passé la nuit<br />
dernière? Il retrouva un tas de feuilles sur le bureau où il s’était évanoui. Ah, c’est vrai, le concours! Sans<br />
même regarder le contenu de son oeuvre, il remit son travail à son enseignant, au moins, il ne pouvait pas<br />
dire qu’il n’avait pas essayé!<br />
Trois mois plus tard, notre héros apprit qu’il avait gagné la première place. Pour lui, c’était absolument<br />
ridicule, il devait y avoir une erreur. Il ne se souvenait même pas du titre, et encore moins du contenu de son<br />
texte! Sur la page Web du concours, on pouvait y lire :<br />
« Un vrai chef d’oeuvre, ce texte nous laisse pénétrer dans le monde troublant et suggestif de l’auteur. En<br />
effet, Amour interdit avec mon petit cochon bleu est une grande réussite! »
Thierry Massimo<br />
Des Profs en prison!<br />
Il y a au Québec <strong>des</strong> pénitenciers fédéraux et, dans chacun, se trouve un établissement scolaire où se donnent<br />
<strong>des</strong> cours d’enseignement primaire, secondaire jusqu’au cégep.<br />
Dans l’établissement où je me trouve, il y a une dizaine d’enseignants et un directeur.<br />
Ils pourraient prendre le chemin de l’école publique ou privée chaque matin, mais ils préfèrent celui d’un<br />
pénitencier.<br />
C’est bien plus calme qu’une polyvalente, diront-ils. Ils préfèrent leur métier d’enseignant, peu importe les<br />
dissemblances et les besoins <strong>des</strong> élèves.<br />
Là où je me trouve, l’établissement scolaire est à portée de main. Je n’ai que certaines portes à franchir.<br />
Les professeurs, quant à eux, se déplacent aussi bien lors <strong>des</strong> belles journées d’été que pendant les hivers<br />
coriaces que nous vivons au Québec.<br />
Eux-mêmes finissent par se retrouver entourés : de gardiens, de murs, de barbelés et par les règles de<br />
l’établissement carcéral durant les heures d’enseignement.<br />
Rien ne les arrête, ils adorent leur métier d’enseignant.<br />
Je suis fier de leur présence qui fait que chacun d’entre nous, les élèves, ambitionnons la réussite d’un livre,<br />
d’un examen afin d’atteindre un niveau de scolarité supérieure.<br />
Les étu<strong>des</strong> nous donnent une part de responsabilité, une implication et une prise de confiance pour cheminer<br />
dans un milieu carcéral.<br />
Je suis témoin d’élèves qui ont débuté au primaire et qui ont obtenu un diplôme d’étu<strong>des</strong> secondaires.<br />
Il y a aussi <strong>des</strong> élèves qui sont allés dans d’autres pénitenciers où se trouve un centre de formation<br />
professionnelle. Ils ont obtenu un diplôme d’étu<strong>des</strong> professionnelles.<br />
Vous ne pouvez pas imaginer la fierté qu’un élève éprouve dans chacune <strong>des</strong> étapes : une vraie<br />
transformation. Nous le devons aux professeurs qui viennent œuvrer en milieu carcéral.<br />
Une <strong>des</strong> professeurs m’a fait part d’une brillante idée : que j’accompagne un analphabète afin qu’il puisse<br />
parvenir à lire et à écrire à sa famille et ainsi de combattre la honte.<br />
De jour en jour, je vois ses progrès, ses yeux pleins d’eau accompagné d’un sourire de soulagement. Il était<br />
enchaîné à cette humiliation qui le défavorisait et le révoltait depuis plusieurs années.<br />
Sans l’idée du professeur, il serait encore égaré au travers <strong>des</strong> lignes de mots indéterminés à ses yeux.<br />
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<strong>Page</strong> 92<br />
Les professeurs ressentent nos moments de nostalgie. Ils nous prêtent une oreille attentive. Nous leur<br />
révélons nos sentiments. Ils nous expriment leur perception et il nous arrive souvent de<br />
Suivre les avis qu’ils nous donnent.<br />
Bien <strong>des</strong> détenus ont vécu <strong>des</strong> revirements. Ils ont gagné en ponctualité, en assiduité, en régularité et en<br />
harmonie.<br />
Pour eux l’étude a été un atout considérable, dans le milieu correctionnel.<br />
Pour conclure, cela va-t-il diminuer la délinquance?<br />
Par leur progrès, bien <strong>des</strong> élèves auront gagné en conscience. Cela facilitera la recherche d’un emploi ou un<br />
retour aux étu<strong>des</strong>.<br />
J’apprécie que les professeurs empruntent ce chemin tous les matins. C’est ce qui nous permet de progresser.<br />
Car bien <strong>des</strong> professeurs et éducateurs n’oseraient pas venir dans une prison entourée de gardiens, de murs,<br />
de barbelés.<br />
Pour ma part, grâce aux professeurs, je me suis débarrassé de la honte. Jamais auparavant, je n’osais écrire<br />
une lettre ou une phrase à cause de mon ego.<br />
Professeurs, éducateurs et directeur,<br />
Merci de prendre le chemin de la prison tous les matins. Je bénéficie d’une <strong>des</strong> plus belles richesses à<br />
l’intérieur <strong>des</strong> murs : l’école de la vie.
Kabwe Ngoie<br />
Monde d’amour<br />
<strong>Page</strong> 93<br />
L'amour est un petit mot qui a tout un rôle important dans la vie de plusieurs personnes et qui ne s'apprend<br />
pas quel que soit l'âge (enfant, adolescent, adulte, etc.). C'est aussi un mystère inexplicable qui produit <strong>des</strong><br />
effets dans le coeur de l’homme, de la femme, de l’enfant, peu importe l’origine (Américain, Canadien,<br />
Européen, Africain) en le rendant heureux ou malheureux pour toute la vie. Est-ce vrai que l’amour existe?<br />
Quel est son pays?<br />
Tout d’abord, à mon avis, oui l’amour existe et non l’amour n’existe pas. Il n’y a que les preuves d’amour<br />
bien sûr selon le contexte dans lequel on vit.<br />
Premièrement, oui, le vrai amour existe. D’après ceux que j’ai vécus avec mes parents depuis mon enfance<br />
jusqu’à l’âge de 14 ans avant leur mort (1990 et 1991), ils m’ont laissé un grand héritage... Papa me disait :<br />
« Que l’amour soit au centre de ton coeur comme la source d’une rivière où l’ eau est pure. » Et ma mère,<br />
elle me répétait souvent en disant : « Mon fils, il vaut mieux être pauvre et avoir le véritable amour que<br />
d’être riche sans avoir même un fruit d’amour. » Tout petit que j’étais, je ne comprenais rien. Plus les jours<br />
avançaient, plus papa et maman manifestaient leur affection envers moi. J’ai vécu dans un paradis, j’étais<br />
l’enfant chéri, j’ai connu la vraie tendresse, l’amour incomparable. Quelques jours avant sa mort, je lui avais<br />
posé la question suivante : « Maman, pourquoi ton visage a <strong>des</strong> cicatrices de brûlures? » Elle m’a répondu :<br />
« C’est à cause de l’amour que j’ai pour toi ». Évidemment avec <strong>des</strong> larmes dans les yeux je lui répondis :<br />
« Lorsque tu avais deux mois, il y avait eu un incendie dans la maison que l’on habitait et toi, tu étais dans la<br />
chambre dont le feu avait pris possession et moi. J’ai risqué ma vie pour sauver la tienne. » J’ai fondu en<br />
larmes en disant : « Merci maman pour ton amour ». C’est d’ailleurs ce jour-là que je pu dire que l’amour<br />
existe vraiment et sentir son existence. Elle ajouta que l’amour, c’est donner sans avoir espéré quelque chose<br />
en retour...<br />
Deuxièmement, non l’amour n’existe pas. À mon avis, quand il s’agit de l’amour Caméléon, c’est-à-dire<br />
lorsque deux personnes sont amoureuses au début de leur relation, ou une personne qui n’a plus de<br />
sentiments envers une autre personne, peu importe l’âge après quelques semaines, <strong>des</strong> mois et <strong>des</strong> années.<br />
Par exemple, mon ami Serge et sa copine vivaient un amour fou au début de leur relation; ils marchaient bras<br />
<strong>des</strong>sus bras <strong>des</strong>sous en manifestant leur tendresse et leurs caresses quand ils étaient ensemble, mais, au<br />
milieu de leur chemin amoureux, ils sont devenus comme un chat et une souris.<br />
L’amour, dis-moi quel est ton pays pour que j’y vienne et que j’y construise un paradis près de toi pour la<br />
sécurité, pour notre amour? Est-ce sur les planètes Terre, Venus, Mars? Quelles sont ses frontières?<br />
Pourquoi..., pourquoi... tant <strong>des</strong> questions sans réponses?<br />
Finalement, l’amour est un couteau à double tranchant. Il fait le bonheur <strong>des</strong> uns, mais fait le malheur <strong>des</strong><br />
autres en suscitant plusieurs questions sans réponse.
Jessie Oster<br />
Une mission de vie<br />
<strong>Page</strong> 94<br />
Depuis ma plus tendre enfance, les journées grises et pluvieuses ont eu tendance à avoir une drôle<br />
d’influence sur mes réflexions. Mes méditations m’ont poussée vers <strong>des</strong> questionnements toujours sans<br />
réponses. Au fil du temps, je me suis forgée une personnalité forte et capable de raisonner. Assurément, je<br />
n’ai pas réussi de trouver la place qui m’est <strong>des</strong>tinée du jour au lendemain.<br />
Comme tous adolescents, je me suis égarée du droit chemin et j’ai fait <strong>des</strong> erreurs. À l’heure actuelle, je me<br />
suis pardonné mes écarts de conduite et à ceux qui ont tenté de me faire du tort. Le pardon est primordial<br />
pour faire la paix avec soi-même et grandir intérieurement. D’ailleurs je ne serais pas celle que je suis sans<br />
ce bagage. Plus les années ont passées, plus je me suis mise à me questionner davantage sur les<br />
innombrables mystères de la vie et ce n’est pas près de s’achever. Des questions substantielles <strong>des</strong> plus<br />
banales à celles <strong>des</strong> plus complexes. Tout y passé.<br />
Derrière toutes ces interrogations se cache un fait bel et bien réel. Le cerveau humain est merveilleusement<br />
prodigieux et à la fois fâcheusement insaisissable. Il contrôle tout : nos pensées, notre mémoire, nos gestes,<br />
nos paroles, nos émotions, en réalité tout ce qui fait que l’humain est ce qu’il est aujourd’hui. Chaque<br />
individu a <strong>des</strong> émotions prédominantes propres à sa personnalité. Certes, je n’ai que vingt et un ans, mais je<br />
sais depuis belle lurette celle qui dirige ma vie et qui la dirigera jusqu’à mon tout dernier soupir : l’amour.<br />
Mon âme a toujours été guidée par cette glorifiante émotion. Je ne pourrais aucunement imaginer une<br />
existence sans écouter mon cœur. Il y a un peu plus de deux ans, un événement a su augmenter cette divine<br />
vibration en moi. En une fraction de seconde, un nouveau-né si délicat venait de tout bouleverser à ce que je<br />
croyais autrefois être de l’amour. Aucun mot sur cette terre ne pourrait expliquer ce sentiment ultime qu’est<br />
de tenir son enfant contre soi en le regardant droit dans les yeux et contempler un miracle.<br />
C’est avec joie que je peux maintenant profiter en double de ma maternité. C’est ahurissant de voir que de si<br />
petits êtres ont la capacité de nous apprendre tant de choses à propos de nous-mêmes et de la vie en général.<br />
Mes filles m’offrent une volonté de fer et une mission de vie incroyable. Je me battrai toujours pour leur<br />
offrir ce qu’il y a de mieux. D’un monde de paix à <strong>des</strong> valeurs fondamentales. À eux seuls, mes gestes<br />
quotidiens n’ont pas un impact massif. Voilà pourquoi je m’efforce chaque jour de sensibiliser ceux et celles<br />
qui croisent ma route de poser <strong>des</strong> actes pour garantir un avenir sain aux générations futures, car tout<br />
ensemble l’impact sera, cette fois-ci, significatif.<br />
Je vis tous les jours en harmonie avec la nature en la remerciant profondément pour toute la richesse qu’elle<br />
nous offre en échange de la respecter. J’espère qu’à un moment donné, il sera possible de vivre en<br />
communion autant avec la nature qu’avec nos semblables. C’est avec passion que je m’engage à leur<br />
enseigner de vivre de la même façon. Ce sera possiblement une mission ardue, mais jamais je<br />
n’abandonnerai. Je prie qu’elles, tout comme moi, ne connaissent jamais la haine et qu’elles vivent avec<br />
l’amour, la paix, la gratitude et la compassion. Mila et Jade, vous êtes toute ma vie. J’espère que vous<br />
aimerez votre prochain comme je vous aime, d’un amour inébranlable et éternel.
German Paez<br />
Ma bien-aimée « La langue française »<br />
Que tu es éblouissante, ma langue bien-aimée que tu es harmonieuse,<br />
Ma bien-aimée, à mes oreilles tu es mélodieuse;<br />
Mon pigeon voyageur qui porte <strong>des</strong> messages entre deux lieux,<br />
Qui te cache dans les lieux escarpés de mes yeux.<br />
Fais-moi voir ton regard, et fais-moi, entendre ta voix,<br />
Car ta voix est douce, et ton regard m’attache.<br />
Ainsi, si elle me baise <strong>des</strong> douceurs de sa bouche!<br />
Nous nous égaierons et nous réjouirons en toi;<br />
Grâce à ta douceur, t’aime la communauté francophone,<br />
Tu es sûre, sociale, raisonnable, c'est langue humaine.<br />
Les immigrants se souviennent de ton langage articulé.<br />
Ma bien-aimée est mélodieuse et musicale,<br />
Ton e muet, te donne une harmonie légère.<br />
Toujours, je suis en train de chercher dans la tête;<br />
Je n’ai pas pu te trouver.<br />
Je vais te chercher par ailleurs pour t’apprécier;<br />
Tes différentes manières de te prononcer,<br />
Tes divergentes manières de t’entendre,<br />
Il faut s’entêter à te comprendre.<br />
Tes diverses mesures de t’écrire une phrase.<br />
Je me trouve soumis à tes mesures, ta rime;<br />
Elles sont essentielles à la poésie française.<br />
Je dois m’habituer de te lire et t’écrire.<br />
Je vais te chercher dans les légen<strong>des</strong> québécoises,<br />
Celles-ci qui ont été écrites dans le français québécois;<br />
Comme la Corriveau, l’Indigo et l’ogre <strong>des</strong> Méchins;<br />
Les adultes en formation doivent lire ces légen<strong>des</strong> comme bambins.<br />
À travers <strong>des</strong> légen<strong>des</strong>, on découvre l’histoire,<br />
Car on peut révéler l’identité québécoise.<br />
Ma bien-aimée, ma belle, lève-toi et viens!<br />
Tes cheveux sont comme une réunion de cerfs,<br />
Suspendues aux forêts du Québec<br />
Les délices de l’amour, Que tu es belle, que tu es agréable, o mon amour,<br />
Ta bouche me donne un coup de foudre, fais-moi un troubadour<br />
Qui coule aisément pour ma bien-aimée.<br />
Tes lèvres font que les miennes bordent la bouche intérieurement<br />
Pour faire la prononciation correctement.<br />
Enfin, nous nous égaierons et nous réjouirons en toi;<br />
Ma bien-aimée, ma belle, lève-toi et viens!<br />
Car voici, le jour de la marmotte,<br />
L’hiver va passer, la pluie va cesser<br />
Les fleurs de lys paraissent sur Québec,<br />
Le temps <strong>des</strong> chansons est venu,<br />
<strong>Page</strong> 95
La voix de la marmotte se fait entendre dans le terrier,<br />
Le travail a poussé ses premiers fruits.<br />
Viens, ma bien-aimée, sortons dans les champs de travail,<br />
Demeurons dans les villages québécois!<br />
Je peux voir notre lit de roses,<br />
Tu seras comme la rose au milieu <strong>des</strong> épines;<br />
Comme l’érable à sucre au fin de l’hiver, tel tu es.<br />
J’ai désiré son ombrage et son fruit a été doux à mon palais,<br />
Je le peux odeur parmi le temps nuageux;<br />
Ranime-moi, ma langue bien-aimée,<br />
Fortifie-moi avec de l’érable à sucre,<br />
Car je suis malade à tes mesures, ta rime,<br />
Ma bien-aimée me parle et me dit : je t’aime.<br />
Lève-toi, ma bien-aimée, ma belle, et viens!<br />
J’aimerais trouver une source d'eaux vives,<br />
Pour courir avec toi dans un seul sens,<br />
Ainsi, Je pourrais manger de tes fruits excellents!<br />
Et te cherche, comme l’amour <strong>des</strong> adolescents.<br />
Ouvre-moi, ma bien-aimée, Mon pigeon, ma parfaite!<br />
Les contours de ton langage sont comme <strong>des</strong> colliers,<br />
Oeuvre <strong>des</strong> mains d'un artiste sous les palmiers.<br />
Je te rencontrerais dehors, je t'embrasserais,<br />
Car je peux dire « Je vais réussir pour t’attraper »,<br />
Comme le chasseur attrape le chevreuil.<br />
<strong>Page</strong> 96
Alexandre Paiement<br />
La Chasse-galerie<br />
<strong>Page</strong> 97<br />
L’histoire que je m’apprête à vous raconter, vous ne le croirez peut-être pas, mais elle est bien vraie est<br />
arrivée il y a environ cent cinquante ans dans un petit camp de bûcherons tout près de Gatineau. Il s’agit de<br />
l’histoire de la Chasse-galerie là où le diable fait <strong>des</strong> siennes sur quelques bûcherons désespérés qui<br />
voulaient seulement retrouver leur femme le temps d’une soirée. Mais étaient-ils prêts à vendre leur âme<br />
pour un doux baiser de la part de leur bien-aimée? Nous le saurons bien assez vite... Ainsi va la légende de la<br />
Chasse-galerie.<br />
À l’aube du 31 décembre 1858, dans les gran<strong>des</strong> forêts au nord de Gatineau, un hiver assez brutal faisait<br />
rage, les bancs de neige atteignaient déjà plus de deux mètres. Comme à l’habitude en cette veille du Jour de<br />
l’an, tous les bûcherons reçurent un petit baril du meilleur rhum de la contrée. Le cuisinier avait déjà presque<br />
terminé le repas pour le festin du lendemain. L’odeur de la mélasse en fit baver plus d’un, mais pas question<br />
d’y toucher, c’était bien sûr pour une partie de tire au douzième coup de minuit afin de célébrer le Nouvel<br />
An. Le soir venu, tous étaient bien assis, une bonne pipe à la bouche devant un feu réconfortant rêvant de<br />
s’évader en ville pour fêter. « Si les petits ruisseaux forment de gran<strong>des</strong> rivières, les petits verres finissent par<br />
vider les grosses cruches », comme ils disaient dans ce temps-là.<br />
À boire comme ça, il n’était pas rare que les fêtes se terminent par de nombreuses batailles souvent attiser<br />
par le trop plein d’orgueil qu’il y a dans un endroit où résident autant d’hommes. Au onzième coups de<br />
l’horloge, plusieurs se retirèrent bien au chaud sous leur couette sans souhaiter la bonne année aux hommes<br />
du chantier voisin. Prêt à se passer du quart de lard. Batiste Durand, le plus téméraire, réveilla Joe le Cook<br />
sur le coup de minuit en lui disant « je m’en vais voir ma blonde a Lavaltrie. Veux-tu venir avec moi? » Joe<br />
réalisa qu’il lui demandait de courir la Chasse-galerie, de risquer son salut éternel pour le plaisir d’aller<br />
embrasser sa bien-aimée à plus de cent lieues du camp ou il se trouve. Que demander de mieux que d’être<br />
auprès d’elle? Joe, un peu ivre, n’ayant peur de rien, hésita tout de même à mettre son âme en jeu.<br />
Baptiste, bonimenteur d’expérience, le rassura <strong>des</strong> dangers avec de bons arguments et finalement réussit à le<br />
convaincre. Ils devaient seulement éviter de parler du Bon Dieu pendant le trajet et de ne pas s’accrocher aux<br />
croix <strong>des</strong> clochers en voyageant. Ce n’était guère la première fois que Baptiste mettait son âme en gage pour<br />
retrouver sa belle. « Pense à la belle Liza Guimebette et au plaisir que tu auras lorsqu’elle t’accordera la<br />
première danse. La première règle de ce pacte est qu’il doit absolument y avoir un nombre pair d’hommes à<br />
bord du canot, nous sommes sept déjà et tu seras le huitième ». Finalement Joe accepta. Les hommes étaient<br />
déjà dans le canot, l’aviron à la main. Sans même avoir le temps de réfléchir le canot s’éleva dans les airs,<br />
Baptiste aux comman<strong>des</strong> et au premier coup d’aviron le canot fila à vive allure à cinq ou six cents pieds au<strong>des</strong>sus<br />
<strong>des</strong> arbres.<br />
C’est à ce moment précis que les hommes réalisèrent que c’est maintenant le Diable qui menait leur voyage.<br />
Le canot fila plus vite que le vent. Une quinzaine de minutes plus tard, ils aperçurent Gatineau à l’horizon.<br />
Baptiste leur rappela qu’il fallait reprendre la route du chantier pour y être avant six heures du matin sans<br />
quoi ils pouvaient dire adieu à leur âme. Une heure plus tard, enfin arrivé à Lavaltrie, tous furent très<br />
heureux de les voir arriver. Les bûcherons chantèrent et dansèrent tous en choeur le restant de la nuit, mais<br />
Baptiste avait bu comme un trou et c’était lui qui devait gouverner le retour. La lune avait déjà entamé sa<br />
<strong>des</strong>cente, il était plus que temps de partir. Malheureusement, Baptiste n’avait pas la main aussi sûre aux<br />
comman<strong>des</strong> du canot, il manqua un clocher de très peu. « Par ta faute, on va s’retrouver en enfer si tu ne
<strong>Page</strong> 98<br />
gouvernes pas mieux que ça! » Les bûcherons hurlèrent contre Batiste qui n’écoutait rien. Baptiste avait déjà<br />
son idée en tête, re<strong>des</strong>cendre à Gatineau pour prendre un verre. Tous tentèrent de le raisonner sans succès, il<br />
n’eurent d’autre choix que de le bâillonner et de le ligoter puisqu’ils ne leur restaient qu’une heure pour se<br />
rendre au chantier. C’est Joe qui prit les comman<strong>des</strong>. Tout se passait à merveille lorsque cet imbécile de<br />
Baptiste se détortilla de la corde avec laquelle les bûcherons l’avaient attaché, il réussit à se libérer. Un<br />
couteau à la main, il les menaça en grognant un sacre qui les fit frémir du plus profond de leur être. Bien<br />
entendu, les hommes ne voulaient pas tomber en bas du canot, deux ou trois cent pieds, c’est très haut donc<br />
impossible de lutter avec cet animal à bord. Baptiste agrippa l’aviron quand soudain, le canot frappa de plein<br />
fouet la cime d’un grand sapin.<br />
C’est ainsi que le diable, comme à l’habitude, prit leurs âmes une à une. Ils les condamna à bûcher pour le<br />
reste de l’éternité seuls au milieu <strong>des</strong> bois tous les huit. Évidemment, Baptiste fut le plus malheureux de<br />
tous, car tous les bûcherons refusèrent catégoriquement de lui adresser la parole. Bien sûr, aucun d’eux ne<br />
raconta leur escapade, pour les bûcherons du camp voisin. L’histoire qui fut racontée est qu’ils étaient tous<br />
trop saouls et qu’ils se sont battus dans les bois, pour expliquer leurs ecchymoses et leurs yeux au beurre<br />
noir. Alors, si vous décidez de faire un pacte avec le diable, souvenez-vous qu’il finit toujours par arriver à<br />
ses fins, parlez-en à ce pauvre Baptiste Durand qui s’est cru plus malin que cet homme cornu. Selon vous, le<br />
regrette-t-il?
Samnang Pech<br />
Alicia<br />
Bonjour Alicia, c’est moi papa<br />
J’écris ce poème pour te demander comment ça va?<br />
Je voulais aussi m’excuser pour tous ces jours et toutes ces nuits<br />
Quand je n’étais pas là<br />
Toutes les nuits je pense à toi, mes larmes sortent et je pleure<br />
Car je sais que t’es forte et que tu retiens tout dans ton cœur<br />
En taule au lieu d’être dehors en train de prendre soin de toi<br />
Avec ma sueur<br />
J’ai sali mon image comme celui d’un tueur<br />
Excuse moi mon amour, de t’avoir laissé<br />
Pour tous ces moments tristes, et quand je t’ai blessé<br />
J’ai repris ma vie en main, je me suis éduqué<br />
Pour ne plus refaire <strong>des</strong> sous dans la criminalité<br />
J’étais stupide dans le passé vivre de la sorte, J’étais obligé<br />
Je voulais être riche pendant ce temps, je t’ai oublié<br />
Pendant <strong>des</strong> années, j’ai eu le cœur brisé<br />
L’amour entre moi et ta maman était moins passionné<br />
J’aurais voulu que ça marche entre moi et ta maman<br />
Tu sais très bien que pour vivre avec elle il faut être très patient<br />
Je n’avais pas d’amour, je me sentais seul comme un mendiant<br />
Elle me trompait avec un ami, pendant un très long moment<br />
Je me disais dans ma tête que ce n’est pas vrai, car c’était mon ami<br />
Sans m’avertir elle t’a amené vivre avec lui<br />
J’avais tellement mal, je pensais que c’était la fin de ma vie<br />
Tu n’es plus à mes côtés, depuis maintenant plusieurs années<br />
En me demandant tous les jours si t’as faim ou si t’as bien mangé<br />
Je sais que c’était dur pour toi, quand tes grands -parents sont morts<br />
Ne sois pas triste pense aux beaux moments passés avec eux quand tu dors<br />
Un jour je sortirai! Ce jour viendras bientôt<br />
J’ai hâte de t’embrasser, te dire bonne nuit avant que tu fasses dodo<br />
J’ai aussi hâte de te voir à ta fête, déballer tes cadeaux<br />
Pendant ce temps j’écris ces mots derrière ces putains de barreaux<br />
J’ai entendu dire que ta mère allait très mal<br />
Qu’elle ne mangeait plus et qu’elle avait la peau très pâle<br />
J’espère qu’elle s’en sort bien<br />
J’espère aussi qu’elle garde la tête haute, et que son chum la soutient<br />
<strong>Page</strong> 99
Tu as de bonnes notes à l’école, je suis très fière de toi<br />
Aucun regret de t’avoir eu est-ce que tu entends ma voix?<br />
Dans le passé mentalement, j’étais si troublé<br />
Recherché par la police comme, un rejet de la société<br />
Pendant huit ans de ma vie, je me suis caché<br />
J’étais chanceux d’être là le 28 mars, quand tu es née<br />
Malgré les bonnes choses que j’ai faites, la famille ne m’aime pas beaucoup<br />
À cause de mes crimes, la famille me prenait pour un fou<br />
Je dois les remercier du fond mon cœur, de t’avoir sortie du trou<br />
J’ai muri dans la vie, je suis maintenant un homme changé<br />
En attendant, lis ce poème et essaie de me pardonner<br />
Être un père model pour toi cela est mon vœu<br />
A bientôt mon amour, si Dieu le veut<br />
Après le passage de l’ouragan le beau temps viendra<br />
Ce poème est pour toi mon cœur, pour toi Alicia<br />
De papa xxx<br />
<strong>Page</strong> 100
Samnang Pech<br />
La vie d’un incarcéré<br />
Il y avait une soirée, j’étais en train de rouler<br />
Doucement dans les rues de mon quartier<br />
J’ai vu les gyrophares allumer, c’était les Policiers<br />
Monsieur veuillez débarquer<br />
Et veuillez nous donner votre carte d’identité<br />
Alors je leur ai demandé pourquoi c’est moi que vous faites suer<br />
Ils m’ont répondu « la ferme! » sinon on va t’embarquer<br />
C’est juste une simple vérification<br />
Où ce que tu t’en allais et où était ta prochaine <strong>des</strong>tination?<br />
Je leur ai répondu que c’est de mes affaires<br />
Et que je n’ai pas à répondre à aucune question<br />
Mais vous avez un mandat d’arrestation<br />
J’étais stressé, prêt à tout, j’étais aux aguets<br />
Maintenant il faudra qu’on vous mette <strong>des</strong> menottes aux poignets<br />
Vous amener au poste de police et ensuite ça sera la prison<br />
À l’intérieure je pleure en pensant à ma future vie en détention<br />
Dans l’autobus plein de prisonniers pour aller à l’accueil<br />
Tu n’as plus cartes d’identité, tu n’as plus d’argent dans ton portefeuille<br />
Mes biens ils me l’ont tous enlevé<br />
Même la photo de la femme que j’ai mariée<br />
Les gardiens sont hypocrites, ils te souhaitent la bienvenue<br />
Ensuite ils nous mettent tous à nu<br />
Je sais que c’est dur<br />
Écarte tes jambes penche toi tousse, lève tes pieds et mets tes mains au mur<br />
Il faut m’habituer, car c’est ça qu’ils vont me faire souvent dans le futur<br />
Il y a <strong>des</strong> trucs en prison qui risqueraient de ne pas te plaire<br />
Car en prison c’est ça qu’ils vont te faire<br />
Il faut maintenant me faire une nouvelle identité<br />
Une identité qui n’est pas moi, mais celui d’un prisonnier<br />
Je suis stressé d’être blessé<br />
À cause de tous ces problèmes de personnes incarcérées<br />
Je suis pénalisé pour tous mes péchés<br />
Et maintenant Dieu me les a tous renvoyé<br />
Dans ma cellule je gobe <strong>des</strong> pilules<br />
Pour bien dormir et oublier la réalité<br />
Je suis obligé, car on récolte ce qu’on sème<br />
Et je n’arrête pas de penser à ceux que j’aime<br />
Une feuille de requête pour demander de l’aide<br />
Mais les gardiens me répondent toujours : « t’es pas au Club Med!<br />
En prison tu dois te réveiller tôt<br />
<strong>Page</strong> 101
Car tu ne sais pas qui est le prochain gars qui va te piquer dans le dos<br />
Toujours garder la tête haute<br />
Car si ce n’est pas toi qu’on va tuer ça sera quelqu’un d’autre<br />
C’est ça la vie de prison ce n’est pas de ma faute<br />
Au fond de ma cellule j’écris à propos de ma vie<br />
Si j’avais grandi d’une autre façon est- ce que ça serait ainsi?<br />
Ce poème est pour vous dehors<br />
Faites gaffe à vos gestes, car pour les juges vous avez toujours tort<br />
Mais à preuve du contraire<br />
Il faudra passer <strong>des</strong> mois dans ta cellule en train de faire ta prière<br />
En prison il ne faut pas s’endetter<br />
Parce qu’il y a <strong>des</strong> personnes qui ont un haut niveau de cruauté<br />
Ils te tueront pour quelque paquet de cigarettes que tu as emprunté<br />
Je ne te dirai pas ce qu’ils vont te faire si ont te poigne à voler<br />
Ferme tes yeux et essaie de l’imaginer<br />
Si vous ne me croyez pas, demandez à n'importe quel prisonnier<br />
Que c’est comme ça que ça se passe dans la vie d’un incarcéré<br />
<strong>Page</strong> 102
Sandy Pelletier<br />
Toujours voir positivement<br />
<strong>Page</strong> 103<br />
Encore dans le ventre de maman,je ne suis pas prête à en sortir. Je me sens si bien au chaud, en sécurité à<br />
l’abri du monde extérieur. Maman me chante une comptine et me dit <strong>des</strong> mots doux. Tout en se caressant le<br />
ventre, elle me dit : « j’ai hâte de voir ta binette, voir à qui tu vas ressembler : ton père ou moi ». Ça fait<br />
maintenant 40 semaines que je suis dans le ventre de maman et c’est aujourd’hui le grand jour. Pour ma mère<br />
qui m’attendait avec impatience, je suis venue au monde avec deux tours de cordon ombilical, autour de mon<br />
petit cou, j’avais le visage mauve-bleu. Comme si je savais ce qui m’attendait...<br />
Quand j’ai eu trois ans, mon père a avoué à ma mère qu’il me faisait <strong>des</strong> attouchements sexuels. Alors ma<br />
mère le quitta pour me protéger. Moi si petite, sans défense qui devait croire que c’était normal. Quand on<br />
est petit, on ne sait pas ce qui est bien et ce qui est mal. Toute mon enfance, j’avais peur de cet homme qui<br />
pour moi étais rendu un étranger parce qu’après la séparation nous étions déménagées loin de lui. J’ai grandi<br />
avec la peur <strong>des</strong> hommes inconsciemment, sans savoir pourquoi je pouvais les aimer et autant en avoir peur.<br />
Toute ma jeunesse a été une suite d’abus, viols et violences verbales. Jeune, je n’écoutais pas ma petite voix<br />
intérieure qui me parlait, car on n’est pas trop conscient à cet âge de ce qu’est une voix intérieure.<br />
Étant plus jeune, j’ai vu mon père deux ou trois fois. À chaque fois que je le voyais, il me faisait peur. Je ne<br />
voulais pas le voir, quelque chose à l’intérieur de moi me disait de ne pas rester seul avec lui. Mon souvenir<br />
d’enfance : c’est mon père qui me bat, me crie après, un homme soûl, un homme violent et non qu’il<br />
m’abusait. Je n’ai aucun souvenir de ça, tout est noir. Quand on est petite : un père pour une fille est son<br />
idole, son modèle, etc.<br />
À18 ans, je suis tombée enceinte,je la désirais tellement. Quand elle est venue au monde, je lui ai dit dans<br />
son oreille : « maman va toujours te protéger <strong>des</strong> méchants et de ceux qui voudront te faire du mal ». À mes<br />
19 ans, ma fille Tanya a trois mois et c’est bientôt son baptême. Comme je n’ai pas de souvenir <strong>des</strong> abus de<br />
mon père dans mon enfance et que tout ce dont je me souviens c’est la violence qu’il nous a infligée, je me<br />
suis dit que j’allais passer par-<strong>des</strong>sus et lui pardonner. Je l’ai alors invité au baptême de ma petite princesse.<br />
Il a tout de suite accepté, je l’ai invité à dormir chez moi. Comme je demeure avec mon¨ chum¨, je n’avais<br />
pas besoin d’avoir peur. Parce que mon copain a une fille âgée de huit ans, ma mère voulant la protéger m’a<br />
téléphoné en sachant que j’allais le faire dormir dans la même chambre. Elle m’a dit : « fais attention ton<br />
père a les doigts longs ». Moi ne comprenant pas pourquoi elle me disait cela, je n’en fais pas de cas. Une<br />
heure après qu’il soit arrivé chez moi, nous nous sommes assis dans le salon. La fille de mon copain était<br />
assise tout écartée en jupe, sur son père face au mien. Tout d’un coup, j’ai lâché un cri à la petite de se<br />
fermer les jambes. Mon ami a été surpris tout comme moi, car ce n’était pas dans mes habitu<strong>des</strong>.<br />
La journée du baptême, mon père s’est précipité à aller voir ma mère en lui disant de ne rien me raconter de<br />
ce qu’il m’avait fait étant enfant. La cérémonie terminée, tout le monde rentra chez eux et c’est là que ma<br />
mère m’a raconté l’histoire, en me disant ce que mon père avait fait à ses soeurs, il me l’avait fait à moi<br />
aussi. C’est là que j’ai compris pourquoi j’avais crié à la petite de se fermer les jambes. C’est ma petite voix<br />
intérieure qui m’avait fait parler. Plus tard après la naissance de ma deuxième fille, je me suis séparée d’avec<br />
le père de mes enfants. Ma séparation n’a pas été facile elle non plus (harcèlement, menaces de mort...). Ma<br />
mère qui était déménagée depuis un an à Drummondville me disait d’aller la rejoindre, mais on m’avait dit<br />
de régler la garde de mes filles et tous les problèmes qu’il me faisait vivre avant de partir sinon, il me<br />
suivrait partout où j’irais. J’ai vécu un an de calvaire avec lui,je ne sortais plus avec les filles de peur qu’il
<strong>Page</strong> 104<br />
les kidnappe comme il me disait. Je n’avais plus de vie.j’avais tellement hâte d’aller retrouver ma mère et<br />
mon frère à Drummondville pour avoir la conscience tranquille.<br />
« C’est fait, nous sommes maintenant rendus. Wow! Une nouvelle vie qui commence pour moi. J’ai 24 ans<br />
avec une fille de 4 ans et l’autre de 3 ans pas de voiture, pas de métier et aucun secondaire¨, me suis-je dit.<br />
Pendant que je demeurais à Rimouski, ma mère avait visité <strong>des</strong> logements pour moi, ce qui n’était pas<br />
évident pour elle. J’allais habiter un 4 et demi au deuxième étage. Je venais de faire 5 heures de route quand<br />
en arrivant au loyer la dame qui était supposée être partie, était encore là. Moi je n’étais pas contente, nous<br />
l’avons aidée à déménager ses meubles. Ensuite découragée,je n’ai jamais vu une femme aussi cochonne, je<br />
me disais qu’il fallait que je nettoie l’appartement avant d’entrer mes meubles. Le plancher était tout croche,<br />
il y avait <strong>des</strong> petites pièces... Je capotais! mais bon, comme ma mère m’avait dit, c’était juste pour un temps.<br />
Les premiers 6 mois, j’ai trouvé ça dur, je me parlais pour ne pas faire une dépression, je restais positive. Un<br />
jour, ma chère voisine et amie m’a dit que le loyer en bas de chez elle était à louer. Trois mois après nous<br />
sommes déménagés dans un beau 5 et demi assez grand pour bouger. C’est là que tout a commencé. Je me<br />
suis trouvé un emploi dans une « shop » d’imprimerie. Comme je n’avais pas de secondaire, je prenais ce<br />
que je pouvais. Alors <strong>des</strong> « shops » j’en ai fait. Je me faisais « slaquer » par manque d’ouvrage. Tannée de<br />
me faire slaquer et d’avoir un salaire de crève-faim,je me suis décidée à retourner à l’école. Premièrement<br />
pour montrer à mes filles combien c’est important aujourd’hui d’aller à l’école et deuxièmement pour une<br />
meilleure qualité de vie.<br />
J’ai aujourd’hui 31 ans. Je finis bientôt l’école pour aller dans un DEP.Tout ça pour vous dire qu’avec toutes<br />
les épreuves que j’ai eues dans ma vie, je n’ai jamais baissé les bras, j’ai toujours vu positivement. Écoutez<br />
votre petite voie intérieure. J’ai été capable, vous être capables d’en faire autant!
Martine Renaud<br />
L’inexpliqué<br />
Il est 23 heures et Léa est dans sa chambre, seule comme à tous les soirs puisque son mari travaille. Léa est<br />
une jeune fille de 24 ans, enceinte de jumeaux. Elle est mariée à William, un jeune homme aussi de 24 ans<br />
qui travaille pour le service de raccompagnement Sécurimax ici même à Drummondville.<br />
Vers 12 h 30, Léa est réveillée par un bruit étrange.<br />
- William? Est-ce toi?<br />
Le bruit se fait entendre pour la deuxième fois. Elle décide alors de <strong>des</strong>cendre afin de savoir ce qui se passe.<br />
Arrivée en bas, elle sent quelque chose passer très rapidement entre ses jambes.<br />
- Ahhhh !!!!<br />
Elle ouvre la lumière et s’aperçoit que c’est Diablo, le chat de William.<br />
- Espèce de petit sac à puces!<br />
Léa décide alors de retourner se coucher, car les jumeaux bougent beaucoup. Rendue au milieu <strong>des</strong> marches,<br />
le bruit recommence, mais cette fois, il est beaucoup plus fort.<br />
- Diablo, reste tranquille!<br />
Au même moment, elle se rend compte que le bruit vient du garage. Étant d’une nature très curieuse, Léa<br />
décide d’y aller.<br />
- Qui est là?<br />
- Si je vous attrape!<br />
Boum!!!! Un autre bruit se fait entendre. Elle se retourne instantanément et voit que le coffre de sa voiture<br />
est ouvert. En approchant, elle remarque un magnifique crâne de cristal.<br />
- Mais... Qui a mis ça dans ma voiture? Il est très beau.<br />
Elle décide alors d’aller dans la maison pour examiner le crâne de plus près et de s’assoir puisque les<br />
jumeaux sont très agités. Tout à coup, elle entend <strong>des</strong> voix qui retentissent dans la maison.<br />
- Mais qui est là?<br />
Prise de panique, Léa décide de fuir, mais il y a <strong>des</strong> ombres partout dans la pièce.<br />
- Aoutchhh!<br />
Elle a soudainement <strong>des</strong> douleurs dans le ventre.<br />
- Non, pas mes bébés!<br />
<strong>Page</strong> 105<br />
En soulevant sa robe nuit, elle voit une grosse blessure sur son ventre. Elle sait maintenant qu’elle est prise<br />
au piège dans sa propre maison. Léa monte alors à l’étage pour aller se cacher dans sa chambre. Arrivée<br />
devant la porte, elle est aspirée dans un tourbillon lumineux.<br />
Quelques heures plus tard, William revient à la maison. En entrant dans la cuisine, il ouvre la lumière et voit<br />
le crâne ainsi que le sang de Léa par terre.
- Léa?<br />
- Les enfants......<br />
<strong>Page</strong> 106<br />
Il se rend au premier étage afin de vérifier où est sa femme. En ouvrant la porte de sa chambre, il est, lui<br />
aussi, aspiré dans le tourbillon lumineux. Quatre jours plus tard, le sergent détective Geneviève Gaudet, la<br />
soeur de Léa , reçoit l’appel d’Alix , le frère de William. Celui-ci dit être sans nouvelles de Léa et William<br />
depuis quelques jours. Geneviève décide donc de se rendre elle-même chez sa soeur. En pénétrant dans la<br />
maison, elle trouve le sang et le crâne. Elle met le crâne dans un gros sac et décide de l’amener avec elle afin<br />
d’y faire <strong>des</strong> analyses. En faisant le tour de la maison, elle ne relève aucun indice et surtout, elle ne voit<br />
personne.<br />
Après une longue enquête, personne ne sait où se trouve le jeune couple, mais Geneviève et Alix sont prêts à<br />
tout pour les retrouver. Pour l’instant, ils font plusieurs analyses sur le crâne en espérant qu’un jour, celui-ci<br />
veuille bien révéler son secret, car il est le seul témoin de ce qui s’est vraiment passé cette nuit-là!
Martine Renaud<br />
Mon âme soeur<br />
<strong>Page</strong> 107<br />
Dans le cadre du concours « Ma plus belle histoire », j’ai décidé de vous parler de mon âme soeur. Beaucoup<br />
de gens croient que notre âme soeur est absolument la personne avec qui nous allons fonder notre famille. Je<br />
peux vous dire que ce n’est pas toujours le cas. La mienne est ma meilleure amie, ma soeur, ma confidente,<br />
ma jumelle.<br />
Tout a commencé quand le parrain de mes fils a rencontré une femme dont il était éperdument amoureux. Il<br />
aimerait bien me la présenter. Peu de temps après notre dernière rencontre, il m’a demandé un conseil. Je me<br />
suis alors dit que cela serait une bonne occasion d’enfin rencontrer la fille qu’il aimait. Je me suis rendue<br />
chez lui et c’est à ce moment précis que j’ai fait la rencontre de mon âme sœur c'est-à-dire Cynthia.<br />
Nous avons appris à nous connaître et nous sommes devenues de gran<strong>des</strong> amies et j’irais même jusque’à dire<br />
que nous sommes rapidement devenues <strong>des</strong> inséparables. Petit à petit, elle prenait de plus en plus de place<br />
dans ma vie. Mes enfants et mon mari l’adoraient. Elle appelait même ma mère « mom ». Cette fille m’a fait<br />
connaître la véritable amitié. Nous étions toujours là l’une pour l’autre. Nous étions complices dans tout.<br />
Cynthia était un très gros « morceau » de moi-même. Je ne pouvais même plus imaginer ma vie sans son<br />
amitié! Elle m’a aidée à découvrir qui je suis réellement. Elle était devenue la soeur que je n’ai jamais eue.<br />
La connexion entre nous était très forte. Lorsque l’une de nous n’allait pas, l’autre le ressentait et nous<br />
devions absolument prendre contact ensemble afin de nous parler. Elle a longtemps été l’autre moitié de moi,<br />
de mon coeur et de mon âme. Nous étions devenues jumelles... sans avoir besoin de nous parler. Nous étions<br />
toujours bien et nous pensions aux mêmes choses. Nous étions d’accord sur tout. Pendant quelques années,<br />
nous avons partagé toutes nos joies ainsi que toutes nos peines... jusqu’à ce que sa vie change.<br />
Un jour, elle décida de quitter le parrain de mes enfants. Ce fut un moment très difficile pour elle, mais j’ai<br />
toujours été là, auprès d’elle. Elle a finalement repris le contrôle de sa vie et elle est redevenue heureuse.<br />
Dans ma tête, j’étais sure qu’elle serait toujours avec moi.... Mais un beau jour, le <strong>des</strong>tin frappa à sa porte et<br />
c’était l’amour! J’étais tellement contente de savoir qu’elle venait de retrouver son premier amour, c'est-àdire<br />
l’homme de sa vie! À ce moment, Cynthia et moi étions plus proches que jamais puisqu'elle était en<br />
arrêt de travail. J’ai alors eu l’occasion de connaître l’homme merveilleux avec qui elle voulait faire sa vie.<br />
Tout en étant heureuse pour elle, j’avais une très grande crainte... celle qu’elle parte vivre ailleurs. Elle m’a<br />
dit de ne pas m’inquiéter qu’elle serait toujours près de moi puisqu’elle ne pouvait pas s’imaginer elle non<br />
plus de vivre loin de moi. J’ai toujours cru en elle alors je lui ai donné mon entière confiance. Environ un<br />
mois plus tard, elle est venue me voir, l’air triste, et elle m’a dit : Ma soeur, je sais que tu vas être fâchée,<br />
mais j’ai décidé de retourner dans ma ville natale avec l’homme que j’aime. Mon coeur a explosé! J’ai<br />
tellement pleuré. J’ai fait <strong>des</strong> crises d’angoisse et je lui en voulais tellement.... Il n’y a pas de mots assez<br />
forts pour décrire la douleur que j’ai ressentie. J’ai même refusé de lui parler, car j’avais trop de souffrance à<br />
l’intérieur de moi. Deux jours plus tard, j’ai finalement accepté de lui parler afin de passer le plus de temps<br />
possible avec elle. Cela n’a pas été facile de garder mon sang-froid devant elle, mais je le devais afin de<br />
passer du bon temps avec ma jumelle.<br />
Quand elle est partie, elle m’a dit que jamais rien ne changerait entre nous, que nous serions toujours en<br />
contact et encore une fois, je l’ai crue.... Lorsqu’elle a déménagé, on s’appelait tous les jours puis une fois<br />
par semaine, une fois par mois et maintenant, elle n’a plus de téléphone. J’ai passé <strong>des</strong> longues heures à<br />
pleurer. Mon mari ne savait plus quoi faire pour me consoler. Mes enfants me parlent encore d’elle, car elle<br />
était la seule tante qu’ils avaient. Après presque trois ans, j’ai encore de la difficulté à vivre sans elle.
<strong>Page</strong> 108<br />
Aujourd’hui, j’apprends à faire face aux obstacles de ma vie sans mon autre moitié. Je ne pleure presque plus<br />
et le trou qu’elle a laissé dans mon coeur se cicatrise tranquillement. Ce qui me rend le plus heureuse est de<br />
savoir qu’elle est heureuse avec l’homme qu’elle aime.<br />
Nous n’avons presque plus de contact. J’essaie de communiquer avec elle par Internet, mais elle ne répond<br />
plus à mes messages. Je n’ai aucun moyen de la rejoindre. Je me dis donc, qu’au fond, il faut toujours<br />
profiter du moment présent avec les gens que nous aimons, car nous pouvons les perdre à tout moment. Que<br />
ce soit l’amour, le déménagement ou autre, nous perdons toujours quelqu’un de précieux.
Martine Renaud<br />
Rêve ou réalité...<br />
Il est 22 h 30, ma voiture tombe en panne dans un rang isolé de Saint-Félix-de-Kingsey.<br />
J’essaie d’appeler mon mari, Marc, avec mon cellulaire, mais je me rends très rapidement compte que celuici<br />
est inutilisable.<br />
« Bon, je crois que je vais devoir marcher! »<br />
Étant donné l’heure tardive, je décide de prendre ma lampe de poche.<br />
« J’espère que je ne suis pas trop loin du village. Je ne désire pas passer la nuit ici. »<br />
Tout en marchant et en parlant, j’entends quelqu’un ou quelque chose courir.<br />
« Qui est là? »<br />
En me retournant, je me mets à crier....<br />
« Ahhhhhh....... »<br />
Ce n’était qu’un troupeau de vaches dans le champ. En me serrant la poitrine, je me dis :<br />
« Martine, calme-toi! Ce n’est pas ton genre d’avoir peur comme ça! »<br />
Reprenant la route, je me mets à fredonner une balade que j’ai l’habitude de chanter à mes fils afin de me<br />
détendre. Après quelques instants, un violent orage éclate.<br />
« Bon il ne manquait plus que ça. »<br />
Donc je décide de marcher plus rapidement, car je suis effrayée pas les orages. En promenant ma lampe de<br />
poche, je vois un très vieux cimetière.<br />
« Ah non, pas ça! »<br />
Tout à coup, j’entends quelqu’un parler.<br />
« Qui est là? Ce n’est pas drôle. Marc est-ce toi? Tu sais, tu me fais très peur là!!! »<br />
Prise de panique, je décide de courir.<br />
« Martine...ai...aid...aide-nous! »<br />
- Quoi? Qui est là?<br />
- Martine... aide-nous!<br />
Piquée par la curiosité, je décide d’entrer dans le cimetière. Je me sens soudainement très nerveuse. Je n’ai<br />
pas l’habitude d’entrer seule dans un cimetière, mais cette fois-ci, quelque chose m’attire. J’ai la chair de<br />
poule et les mains moites.<br />
« Qui est là? »<br />
<strong>Page</strong> 109
- Martine.....<br />
Il fait extrêmement noir, mais je vois <strong>des</strong> ombres partout autour de moi. J’essaie d’ouvrir ma lampe de<br />
poche, mais elle ne fonctionne plus à cause de la pluie. Prise d’une soudaine peur bleue, je me mets à courir<br />
le plus vite que je peux.<br />
« J’ai peur.... arrêtez... s’il vous plait!!!! »<br />
J’entends <strong>des</strong> rires, <strong>des</strong> pleurs et <strong>des</strong> cris de douleur. Je suis tellement paniquée. Je tremble de tout mon être.<br />
Soudainement, je me retrouve le nez collé au sol. Une terrible douleur me frappe à la jambe. En regardant<br />
autour de moi, je me rends compte que je me suis enfoncée plus profondément dans le cimetière. Au loin, je<br />
vois une lumière.<br />
« Au secours..., aidez-moi! »<br />
- Martine... reste ici avec nous... aide-nous.... aime-nous!!<br />
- Nonnnn....... laissez....... snif...... snif.... laissez-moi partir!<br />
Je me remets donc à courir péniblement. Épuisée, j’essaie d’aller le plus vite possible. Je me retourne pour<br />
voir qui me suit.... mais personne. En continuant ma course, je percute quelque chose... et... Le noir total se<br />
fait.<br />
« Ahhhhhh »<br />
- Chérie, chérie réveille-toi, ce n’est qu’un mauvais rêve!<br />
Prenant le temps de m’ouvrir les yeux, je me rends finalement compte que je suis chez moi, dans mon lit.<br />
« Mais voyons... que s’est-il passé? Je ne comprends pas! Tout était tellement réel. »<br />
- Prends le temps de prendre une douche pour relaxer et remettre tes idées en place et je vais aller<br />
préparer le petit déjeuner.<br />
Je décide alors de suivre le conseil de Marc. Je vais prendre une douche. En me levant de mon lit, une<br />
terrible douleur me frappe à la jambe.<br />
« Cette douleur... cette douleur est belle et bien réelle! »<br />
Après quelques minutes, je sors finalement de la douche. En relevant la tête, je suis prise d’une grande<br />
désorientation, car dans le miroir plein de buée il est écrit :<br />
« Martine aide-nous... reviens-nous!!! »<br />
- Mais que se passe-t-il? Nonnn.........<br />
À suivre....<br />
<strong>Page</strong> 110
Martine Renaud<br />
Une promenade bien spéciale<br />
<strong>Page</strong> 111<br />
C’était l’hiver. En ce vendredi soir, le froid nous glaçait les os. Nous avions décidé, mes soeurs et moi,<br />
d’aller faire une promenade dans la forêt derrière chez nous. Il commençait à faire très sombre, mais nous<br />
nous sentions en sécurité puisque c’est le boisé où nous avons grandi.<br />
Isabella, ma grande soeur, décide alors d’aller vers la gauche au lieu de continuer vers la droite où nous<br />
sommes habituées d’aller marcher.<br />
- Isabella, nous ne devons pas nous éloigner du chemin, lui dis-je.<br />
- Ne t’inquiète pas Lauryanna. Isabella est une aventurière et elle a également un très bon sens de<br />
l’orientation, me dit Maryanna, ma petite soeur.<br />
- Et en plus, je suis déjà venue ici plusieurs fois. Ne fais pas ta froussarde Laury et allons nous amuser<br />
un peu.<br />
- Père nous a toujours dit de ne pas s’y aventurer.<br />
- Lauryanna, s’il te plait, me dit Myrianna.<br />
- OK, mais nous ne devons pas aller trop loin, car il fait vraiment très froid et je ne veux pas que nous<br />
nous perdions.<br />
- Pas de problème « chef », me dit Myrianna.<br />
Nous partons donc afin de visiter les lieux.<br />
Après quelques minutes de marche, je commence à sentir un malaise dans tout mon corps. J’ai l’impression<br />
que quelqu'un ou quelque chose nous suit.<br />
- Les filles, je crois que nous sommes suivies!<br />
- Mais non Lauryanna, arrête de te faire <strong>des</strong> peurs.<br />
- Moi tout ce que je sens est que nous sommes près de la rivière, dit Isabella.<br />
J’essaie de me rassurer, mais je n’y arrive pas. Pendant que j’essayais de me convaincre, en tournant en rond<br />
sur moi-même, qu’il n’y avait rien autour de nous, mes soeurs elles, ont continué à avancer.<br />
- Myrianna, Isabella où êtes-vous?<br />
Je me suis donc mise à courir afin de les rattraper. Au tournant d’un arbre...<br />
- BOUUUU!!! Font-elles en choeur.<br />
- Ha! Vous n’êtes pas drôle! Je veux retourner à la maison tout de suite et si vous ne voulez pas venir<br />
avec moi, je vais y aller toute seule.<br />
- Non! Aller Lauryanna, nous nous excusons, mais j’aimerais continuer encore un peu s’il te plait, me<br />
dit Isabella.<br />
- OK, mais plus de folleries!<br />
En continuant de marcher, mes soeurs finissent, elles aussi, par sentir que nous sommes suivies.<br />
- Mais qu’est ce que c’est, demande Myrianna.<br />
- Sûrement <strong>des</strong> animaux sauvages, répond Isabella.<br />
- Alors, rebroussons chemin, leur dis-je.<br />
- Non! Regardez, dit Isabelle, il y une petite maison là-bas et il y a de la lumière. Avec de la chance<br />
nous pourrions appeler père afin qu’il vienne nous chercher.<br />
- Oui bonne idée, répond Myrianna, allons-y.<br />
Sans perdre une seconde nous nous sommes mises à courir.<br />
- Regarde Isabella, il y a <strong>des</strong> chiens ou <strong>des</strong> loups derrière nous!
- Allez les filles, plus vite. Aussitôt arrivée à la maison, Lauryanna, tu ouvres la porte.<br />
- Parfait.<br />
Deux minutes plus tard, j’ouvre la porte et la referme avec fracas aussitôt que mes soeurs sont à l’intérieur.<br />
- Mais il fait donc ben noir ici, dit Isabella.<br />
Et tout à coup, la lumière s’allume et dans un gros vacarme nous entendons<br />
- BON ANNIVERSAIRE LAURYANNA!.....<br />
<strong>Page</strong> 112
Marcel Robert<br />
Histoire mystérieuse<br />
Dans un parc au milieu de nulle part, deux hommes sourds de naissance écoutaient les muets qui racontaient<br />
l’histoire de l’aveugle qui a vu un jeune vieux assis dans une chaloupe pas de fond.<br />
Il lisait son journal non imprimé à la lueur d’un fanal éteint. Il contemplait les étoiles en plein jour tout en<br />
regardant les éléphants sauter de branche en branche.<br />
Les culs-de-jatte se levèrent d’un bond en entendant les manchots applaudir. Les quadriplégiques se<br />
déhanchaient sur le plancher non existant.<br />
Tout près d’eux, à l’autre extrémité, les orphelins se réchauffaient autour d’un feu éteint depuis plusieurs<br />
années. Ils écoutaient leur mère paternelle qui sans dire un seul mot, leur racontait <strong>des</strong> souvenirs de jeunesse.<br />
Ainsi, avant l’invention de l’électricité, elle a visionné un magnifique film. Elle se rappelle que le cinéma<br />
était plein à craquer, car les enfants, âgés de quatre-vingt-dix-neuf ans et plus, accompagnés de leurs grandsparents,<br />
pouvaient entrer gratuitement.<br />
Au même moment, chez le barbier du coin, un bégayeur prit une demi-heure pour parler cinq minutes de sa<br />
nouvelle invention. Les personnes au crâne complètement chauve et tout échevelé regardaient ce merveilleux<br />
peigne sans dents, pendant que le daltonien décrivait en pleine nuit les magnifiques couleurs de l’arc-en-ciel.<br />
Les enfants comptaient les moutons avant de se réveiller. Ce fut la plus belle journée qu’ils vécurent cette<br />
nuit-là. En sortant, ils découvrirent avec joie le cadavre vivant d’un homme qui au milieu <strong>des</strong> squelettes<br />
obèses écoutait l’Évangile selon Peter Jackson. En ce temps-là, Jésus dit à ses disciples « Ceux qui n’ont pas<br />
de tabac, cassez vos pipes. » Judas voulait faire le comique, sort sa blague et se mit à chiquer. Puis à la<br />
minuscule grande école, les professeurs enseignent les mystères de rien du tout à <strong>des</strong> élèves absents dans une<br />
classe vide. Souvent, il y a eu <strong>des</strong> discussions sur aucun sujet. Puis à la demande générale d’une seule<br />
personne, le ténor chantait en braille la magnifique musique qu’il n’a pas encore composée. La vieille dame<br />
prit toutes les dates du calendrier pour faire <strong>des</strong> succulents carrés aux dattes. Puis après plusieurs examens<br />
aux rayons X et après avoir lu sa lettre les yeux fermés, le docteur lui conseilla de vendre sa maison à rabais,<br />
car c’était rendu trop grand pour sa femme et ses trois enfants. Il s’acheta donc un petit condom. Ainsi il put<br />
les emmener à la pêche dans la forêt les jours où l’école leur donnait <strong>des</strong> congés diaboliques.<br />
Ces faits ont été écrits à l’encre invisible, par un grand-père analphabète qui s’était réfugié dans une forêt<br />
vierge déracinée pour ne s’inspirer de rien. Le plus vieux de ses garçons était fils unique.<br />
Le vieux dans la chaloupe murmurait à voix haute : « J’aime mieux mourir que de perdre la vie. »<br />
Curieusement, il a vécu jusqu’à sa mort. Même ses amis ont confirmé que quelques secon<strong>des</strong> avant sa mort<br />
qu’il vivait encore.<br />
Ti-Beau Legros Laid<br />
<strong>Page</strong> 113
Angelica Ruiz Garnica<br />
C’est l’histoire de ma vie<br />
<strong>Page</strong> 114<br />
Je suis née dans une grosse famille. Je suis la dixième d’une famille de dix-huit. Quand j’étais jeune, j’étais<br />
très active. Par exemple, à sept ans, je montais déjà à cheval sans selle. Aussi, je montais régulièrement dans<br />
les arbres pour cueillir les fruits, puis les manger. Mon mode de vie ressemblait beaucoup à celui d’un petit<br />
animal de la ferme. Je peux dire que mon enfance fut très belle et agréable.<br />
J’ai étudié à une école de campagne où il y avait la possibilité de s’exprimer de diverses manières.<br />
D’ailleurs, dans cette école, j’ai joué au basketball durant deux ans. J’étais la meilleure de mon équipe. J’y ai<br />
même gagné quelques prix.<br />
À onze ans, je suis déménagée dans la grande ville de Medellin (Colombie) et c’est là que je me suis mariée<br />
à l’âge de quinze ans.<br />
J’avais 18 ans quand j’ai dû trouver un travail. Dans ce temps-là, je n’avais qu’une paire de souliers avec <strong>des</strong><br />
talons hauts. J’ai trouvé un travail dans un magasin du genre de « Walmart ». Mon travail consistait à<br />
m’occuper de la section <strong>des</strong> souliers.<br />
La première journée, j’ai travaillé debout du matin au soir avec mes fameux talons hauts. Quand je suis<br />
arrivé chez moi, mes pieds étaient très enflés et je ne supportais plus la douleur. Durant la nuit, je n’ai pas pu<br />
dormir, car je pensais au lendemain et aux souliers que je devais rechausser. C’étaient les seuls que j’avais.<br />
Mon problème, c’était que j’avais besoin de travailler, donc je suis retournée à mon poste. J’étais en train de<br />
nettoyer mon espace de travail quand mon patron est venu me demander si j’étais capable de travailler à la<br />
caisse enregistreuse. À ce moment-là, j’ai pensé que c’était l’occasion d’éviter la douleur en travaillant<br />
assise. Bien que je n’avais jamais manipulé une caisse enregistreuse, j’ai dit : « Oui ». Donc, il m’a dit<br />
d’aller à la caisse. J’ai demandé à ma compagne caissière de m’enseigner le fonctionnement de l’appareil.<br />
Elle m’a formée pendant dix minutes et je me suis finalement assise pour effectuer ce travail. Mes pieds<br />
étaient soulagés.<br />
Le plus drôle dans cette histoire, c’est qu’avec ma première paye, j’ai acheté <strong>des</strong> souliers adéquats et qu’à<br />
partir de ce jour, j’ai acheté beaucoup de souliers.
Martin Sauriol<br />
Pleurs d’enfant<br />
<strong>Page</strong> 115<br />
Il est à peine vingt heures et je pleure, car mon cœur est rempli de peur et de douleur. Je n’ai que cinq ans et<br />
pourtant, mon cœur est déjà brisé, pourquoi? « Maman, maman, reviens! » Mais aucune réponse d’elle. À sa<br />
place, une étrangère vient me border et me réconforter.<br />
Vingt heures trente, <strong>des</strong> torrents de larmes coulent toujours sur mes joues, je crois bien que je vais en devenir<br />
fou ou pire, mourir noyé dans mon lit. Pourquoi m’a-t-elle abandonné, pourquoi suis-je avec <strong>des</strong> étrangers,<br />
reviendra-t-elle me chercher et saura-t-elle combien elle m’a blessé? Mais non, me voilà seul avec cette<br />
famille d’étrangers à chercher pourquoi mes parents m’ont abandonné.<br />
Vingt et une heures, toutes les larmes que mon petit corps d’enfant peut contenir sont maintenant épuisées.<br />
Les yeux rougis, meurtris et le cœur en mille morceaux, j’essaie toujours de comprendre ce qui m’arrive et<br />
pourtant aucune réponse ne vient.<br />
Vingt et une heures trente, j’ai la tête qui tourne et le corps tout engourdi, voilà que je m’évanouis dans le<br />
creux de mon lit et comme par magie, je me retrouve au pays <strong>des</strong> songes, tout près d’une forêt plutôt<br />
mystérieuse. Seul à l’orée de cette forêt mythique, je ressens le besoin d’y pénétrer et de l’explorer sans<br />
même me soucier du danger qu’elle pourrait renfermer. Alors que je m’enfonce dans ses entrailles, j’ai la<br />
drôle d’impression d’être observé. C’est alors qu’une ombre noire surgit devant moi, elle est très grande et<br />
de forme humaine, mais elle a quelque chose de malsain qui me fait peur. Évidemment, je dois m’enfuir et<br />
courir le plus vite que je peux, car cette chose me veut du mal. Mais lorsque je commence à courir, je<br />
m’aperçois que tout va au ralenti. Alors, je redouble d’effort, mais il n’y a rien à faire, cette chose est sur mes<br />
pas et se rapproche de plus en plus vite. Je regarde droit devant moi et je cherche un endroit pour me mettre<br />
à l’abri, mais il n’y a toujours rien à l’horizon, que <strong>des</strong> arbres sombres et sans vie.<br />
Soudainement, le paysage change et se transforme en grande plaine rocailleuse. Je cours encore à pleins<br />
poumons et au moment où je tourne la tête, afin de voir si la chose me poursuit toujours, je tombe dans un<br />
énorme trou noir qui me semble ne pas avoir de fond. J’ai le ventre qui me chatouille comme si j’étais dans<br />
<strong>des</strong> montagnes russes sauf que cette fois, j’ai terriblement peur, car c’est loin d’être un jeu et je sais que je<br />
vais en mourir. Alors, je crie le plus fort que je peux afin que ma mère vienne à mon secours.<br />
Sept heures du matin, j’ouvre les yeux et je cherche encore ton doux visage, maman. Mais rien à faire, celui<br />
que je vois est celui d’une étrangère. Mais moi, comme tout petit enfant de cinq ans, j’aurais aimé grandir à<br />
tes côtés et être élevé par toi, ma mère bien-aimée.
Cynthia St-Germain<br />
Au nom de l’amitié<br />
- Non de Dieu, Niger, pourquoi, crie Annie en sursautant de son lit.<br />
Elle regarde son réveil-matin qui affiche 7 h 30 du matin. Le soleil brille démontrant qu’une autre belle<br />
journée d’été s’annonce. Elle se lève pour tenter de trouver le reste de ses antidépresseurs. Elle réalise que la<br />
bouteille est vide en jurant. Si sa soeur ne l’avait pas inscrite à ce stupide concours, elle n’aurait pas été<br />
obligée d’y retourner après deux ans.<br />
Une fois leur mère assise dans l’auto, les deux filles mettent un terme à leur dispute. Après avoir roulé<br />
pendant deux bonnes heures, elle quitte l’autoroute, pour se stationner à côté de Betty le camion routier de<br />
son ex-mari. Mélodie sort de la voiture sans même la refermer pour aller sauter dans les bras de son père,<br />
tandis qu’Annie encapuchonnée adresse un sourire assez timide à son père. Il leur dit d’aller à l’intérieur, car<br />
il doit parler à leur mère. Il demande <strong>des</strong> nouvelles de sa fille aînée. Elle lui dit qu’elle a dû recommencer à<br />
prendre ses antidépresseurs par mesure préventive. Par la suite, son ex-femme reprend l’autoroute.<br />
Après le souper, Annie range ses choses, elle trouve une boite à souliers. En l’ouvrant, elle tombe sur une <strong>des</strong><br />
dernières photos qu’elle a prises la veille du suicide. Pendant un instant, elle revit le souvenir de la photo.<br />
Elle entend un son, ce son, la principale source de ses cauchemars revient. Prise de panique, elle s’empresse<br />
de vite trouver son MP3 pour enterrer le sifflement du train comme elle l’avait fait dans le passé. Peine<br />
perdue elle retombe dans un délire en revoyant le train qui arrachent les membres et cette chose qu’elle<br />
revoit sans cesse, la tête de son meilleur ami. Elle essaie de chasser cette horreur par tous les moyens. Son<br />
père cogne à la porte de sa chambre sans pour autant l’ouvrir.<br />
- Annie si tu as besoin de parler, sache que je suis là pour t’écouter, lui dit son père.<br />
- Tout va bien papa, en mentant à son père, j’ai juste fait un cauchemar. Un peu de musique va me<br />
calmer.<br />
- Annie, tu es certaine que ça va aller...<br />
- Hé, je viens d’effacer mes nouvelles chansons... merci beaucoup.<br />
<strong>Page</strong> 116<br />
Le lendemain, Annie sort dehors et s’assoit à côté de son père. Il lui dit qu’il était comme un membre de la<br />
famille. C’est dommage ce qu’il lui est arrivé, qu’on peut rien y faire, il fait son choix et c’est sûrement ce<br />
qu’il veut : que tu sois heureuse.<br />
Elle s’enfuit en fondant en larmes, car elle trouve cela difficile d’être ici seule laissée à elle-même sans<br />
savoir la raison dont IL a décidé d’en finir avec la vie. Annie rentre dans la maison en pleurs se prend<br />
quelque chose à manger et s’enferme pour la soirée.<br />
Quelques jours plus tard, elle sort de la maison. En marchant elle arrive devant les rails. Se demandant s’il<br />
faut les traverser ou rebrousser chemin en réalisant que c’est ici qu’il s’est tué presque sous ses yeux, ici que<br />
le cauchemar a commencé et que tout s’est éteint. Finalement, elle les traversent parce qu’il faut qu’elle le<br />
fasse pour LUI. Comme avant! Oui, comme avant se dit-elle, une grosse phrase qui provenant de sa<br />
conscience. Elle <strong>des</strong>cend la pente qui mène à la rivière, leur ancien coin secret. Elle fouille dans ses poches
<strong>Page</strong> 117<br />
et y globe le reste de la bouteille en ôtant sa cagoule. Elle s’avance dans la rivière comme si c’était elle qui<br />
l’attirait, comme un aimant, malgré les moindres efforts qu’elle fait aucune satisfaction vient l’atteindre. Elle<br />
continue à marcher dans l’eau et s’éloigne du bord. Mais elle s’en fout elle veut l’oublier, oublier<br />
qu’autrefois ce lieu était amour et amitié, tout oublier comme un souvenir rêvant d’être enfouie et ne plus<br />
jamais refaire surface.<br />
Une semaine plus tard, elle se réveille dans son lit. L’envie de gerber lui prend subitement. Elle se s'assoit en<br />
se demandant ce qu’elle a pu bien faire pour être aussi amochée. Sa soeur lui dit ce qu’elle lui avait pris de<br />
vouloir gober ses médicaments et se tuer. Annie envoie balader sa soeur en lui disant qu’elle ne va pas boire<br />
de l’alcool en cachette. Mélodie s’en va en adressant <strong>des</strong> gros yeux à son père, car elle sait qu’elle va être<br />
privée de sortie pour la journée. Il ôte les couvertures souillées en regardant à sa tendre artiste tout affaiblie,<br />
qui baisse la tête de honte en réalisant qu’elle fait une très grosse bêtise. Son père ne cherche pas à savoir ce<br />
qui lui a pris de faire un truc pareil. Il se contente de lui demander si elle va mieux. Sa fille aînée s’excuse<br />
d’avoir agit de la sorte, mais elle se dit que rien ne saura comme avant, car il est mort en la laissant seule<br />
dans une société pourrie. En se collant contre son père, elle lui demande deux comprimés avec un peu d’eau<br />
en réalisant qu’elle peut pas rien changer.<br />
Une semaine plus tard, la remise <strong>des</strong> prix a lieu. Une fois chez eux, Annie sort de la voiture sans même<br />
refermer la portière. Malgré les cris lointains de son père et de sa soeur, elle se dirige vers la rivière en un<br />
temps record. Elle s'assoit sur une roche plate en regardant l’horizon <strong>des</strong> Laurenti<strong>des</strong>. Les rayons du coucher<br />
de soleil reflètent sa robe jaune. Fini les chandails cagoules et l'apparence morbide. Tout va revenir comme<br />
avant. Elle lance une galette qui fait quelques bonds avant de retomber dans l’eau. Dans un silence lointain,<br />
la mélodie qu’elle avait entendue durant la remise <strong>des</strong> prix refait surface. Au lieu d’être en boucle, elle est<br />
d’une clarté remarquable. Des paroles lui viennent en tête sous la mélodie de l’harmonica. Par la suite, en se<br />
retournant elle aperçoit le reflet d’un jeune homme vêtu d’une chemise et d’un short noirs. L’inconnu<br />
s’avance auprès d’elle en fredonnant ces paroles : Dis-moi pourquoi la vie est si injuste, et je crois qu’il est<br />
ainsi, mais rien va changer, mon hirondelle.<br />
L’ombre frôle la joue d’Annie avant de disparaître dans la rivière.<br />
Tout ça au nom de l’amitié
Ludy Marcela Tabares Isaza<br />
À considérer<br />
<strong>Page</strong> 118<br />
Il n’a pas su ce qui se passait, ils ont capturé sa mère, elle s’est battue désespérément pour récupérer sa<br />
liberté, mais tous ses efforts étaient inutiles. Elle a crié à son petit qu’il devait se cacher très loin. Lui, il a<br />
obéi à sa mère sans savoir où aller. Maintenant, il a vraiment peur parce qu’il se trouve totalement seul dans<br />
un monde très méchant. Il regrette beaucoup sa mère, et ce petit doit trouver un refuge où passer la nuit. S’il<br />
a de la chance, il survivra.<br />
Elle avait une vie très tranquille. Ce matin-là se déroulait sans problème, ses deux petits jouaient proche et<br />
elle les surveillait. Tout à coup, le ciel bleu est devenu gris et le bruit éloigné <strong>des</strong> cris qui augmentait<br />
progressivement l’a alarmée, elle a vu que tous s’échappaient en direction contraire et rapidement elle a su<br />
pourquoi.<br />
Des grosses flammes devenaient menaçantes et détruisaient tout ce qu’il y avait sur leur chemin, il était<br />
impossible de l’éteindre parce que l’incendie était infini, à l’horizon. Elle leur a crié pour les avertir du<br />
danger, ils ont couru avec leur mère à la rivière, leur unique possibilité de survivre. À cause de la panique et<br />
de l’embarras, le plus petit est tombé et s’est emmêlé dans une branche. Sa mère a fait de son mieux pour<br />
l’aider, mais tout était impossible. Son petit et beaucoup d’autres ont été victimes de cette catastrophe.<br />
Tout était plein de vie et de couleurs. Des odeurs délicieuses qui attiraient son attention à chaque pas, chaque<br />
fruit avait sa saveur incomparable et irrésistible. Il se souvient d’un monde merveilleux plein de nouvelles<br />
choses à découvrir. Malheureusement, il n’est plus de ce monde. Maintenant, tout est différent, il est limité à<br />
un petit espace sans savoir comment il est arrivé là. Il n’a jamais été rapide, mais maintenant, il ne peut pas<br />
bien marcher. À côté, il n’y a qu’un morceau de laitue. Autour de lui, il n’y a plus de couleur ni d’odeurs,<br />
tout est sombre et triste, il n’est plus chez lui.<br />
Un jeune ours, un orang-outan et une tortue. Ce sont de tristes histoires qui se passent toujours avec ces<br />
animaux. Malheureusement, ils ne sont pas les seuls. Chaque année disparaissent plus de treize millions<br />
d’hectares de forêt partout dans le monde à cause de la déforestation et le tiers de la biodiversité de la planète<br />
est en danger d’extinction à cause de la détérioration de leur habitat naturel et aussi de la chasse illégale et<br />
impunie.
Martin Tétreault<br />
La voix de Jérémy<br />
<strong>Page</strong> 119<br />
Aujourd’hui le jour est devenu nuit. Une partie de moi s’est envolée et cette partie s’appelait Jérémy. Sans<br />
peur, innocent et tout petit, un chauffard ivre est entré dans sa vie. Bien sûr, la justice a fait son travail, mais<br />
sa condamnation n’a été qu’un soulagement superficiel. Rien ne me rendra mon ange et ma raison de vivre,<br />
car en tant que père ma fierté n’est que souvenir.<br />
Impuissant, frustré et désemparé de ne plus savoir quoi penser, je me renfermai sur moi-même, quittant mon<br />
futur, ma petite fleur et ma raison. Sur la route, je roule, je m’éparpille, je crie, je pleure et comme seul<br />
passager : ma douleur. Je pense à toi, cher enfant, te voyant fermer les yeux en te berçant. Ta bonne humeur,<br />
ton sourire et ta joie de vivre me manquent énormément. Je me revois encore courir avec toi et SNOOPY, ton<br />
meilleur ami. Je ne pourrai jamais oublier ton odeur, ta curiosité et tes plus gran<strong>des</strong> peurs. Et même si tu n’es<br />
plus là mon grand, papa te protègeras malgré la noirceur.<br />
Quoi faire? Où aller? Ma <strong>des</strong>tination n’est pas tracée. Mes questions demeurent sans réponse et devant moi<br />
le paysage commence à s’effacer. Je me rendis tout de même là où Jérémy aimait s’amuser. Dans ce grand<br />
espace vert, j’y ai marché, m’y suis arrêté, m’y suis effondré. Couché dans l’herbe, je regarde le ciel et<br />
j’écoute les nuages. J’espère encore entendre percer sa voix tel un rayon de soleil au début de l’été.<br />
Malheureusement, je n’y vois rien, je n’entend rien et ne ressens que trahison.<br />
Mes pensées me tourmentent, mon cœur crie vengeance, mais à quoi bon une vengeance si ce n’est que<br />
passage vers l’inconscience. Je dois me ressaisir, pensant qu’il ne veut certainement pas voir son père<br />
souffrir. Alors, sans me plaindre de la douleur et sans pleurer sur mon malheur, de colère et d’impuissance, il<br />
faut accepter l’évidence. Je dois retourner auprès de ma flamme, car moi seul peux essuyer ses larmes.<br />
Je repris la route de l’innocence, le chemin de la raison. Je pense à celle que j’aime, celle pour qui je<br />
donnerais ma vie. Pourquoi l’ai-je abandonnée lorsqu’elle avait le plus besoin de moi? Suis-je un bon mari<br />
autant que j’ai été un bon père?<br />
Au loin je vois enfin ma maison et la balançoire que mon fils aimait tant. Je le vois encore voulant aller de<br />
plus en plus haut pour voler tel un oiseau. Je ferme les yeux pour garder cette image, mais lorsque je les<br />
ouvre, je suis déjà rendu au pas de la porte.<br />
Je suis nerveux, mon corps transpire de douleur. Je m’en veux, je me sens coupable d’avoir laissé celle à qui<br />
j’avais promis loyauté. Je ne fais que trois petits pas ayant la certitude de ne pas y retrouver ma fleur, mais<br />
elle est là, debout dans le corridor à l’entrée de la chambre de Jérémy. Je m’approche, je ne parle pas. Le<br />
cœur gros je pleure, je suis devant elle, je reçois une de ces gifles empreintes de haine et de douleur. Je la<br />
serre dans mes bras et je lui demande de me pardonner. Nous pleurons comme nous n’avions jamais pleuré,<br />
mais l’ennui avait gagné notre cœur et la nuit est devenue notre porte-bonheur.<br />
Les jours ont passé et les mois ont filé. Neuf pour être précis. Ma femme a donné naissance à un deuxième<br />
enfant. Il s’appellera Thomas et sera fort comme un roi. Mon cœur a fait place à un nouvel amour, mais<br />
n’effacera jamais mon premier bonheur, celui d’avoir été père pour la première fois. Je te vois déjà en lui, je<br />
sens ta présence autour de moi, tel un ange qui veille sur son papa. Thomas va grandir avec ses peurs et ses<br />
désirs, mais une chose est sûre, sa présence me fera à nouveau sourire.
Hier je suis allé lui parler, lui annonçant qu’il avait maintenant un petit frère et que son père en était très fier.<br />
Je suis allé y déposer quelques fleurs et quelques pleurs, et avant de partir je lui ai demandé s’il pouvait bien<br />
veiller sur son papa, sur sa maman et sur son frère Thomas, car dans mes pensées tu resteras et dans mon<br />
cœur tu grandiras…<br />
Je t’aime<br />
Papa xxx<br />
<strong>Page</strong> 120
Maxime Vigneault<br />
Cette journée de juin<br />
<strong>Page</strong> 121<br />
Le soleil était radieux en cette journée de juin, il avait mouillé la veille, mais le soleil commençait à pointer<br />
le bout de son nez. Une journée parfaite pour aller à la plage et c’est précisément où Éric Hains se dirigeait,<br />
à la plage d’Omaha. Il était dans une péniche de débarquement et se préparait mentalement à faire face à ce<br />
qui allait être la pire journée de sa vie. Depuis bientôt un an il s’entraînait pour ce jour et voilà, il était<br />
finalement arrivé. Le bruit du moteur de la péniche était assourdissant et l’odeur de vomi et d’urine le rendait<br />
malade. Cependant, il restait concentré sur la grosse porte de métal qui le séparait <strong>des</strong> balles alleman<strong>des</strong>. Il<br />
savait que d’un instant à l’autre cette protection allait disparaître.<br />
Trente secon<strong>des</strong>! Cria le conducteur de la péniche qui avait été surnommée le cercueil flottant tellement il y<br />
avait eu de morts dans ses engins. Le stress nouait littéralement le ventre de notre jeune soldat. À chaque<br />
seconde qui passait le temps avait l’air de ralentir de plus en plus. Comme pour se figer sur cette image. Un<br />
avion passa à trente pieds au-<strong>des</strong>sus de sa tête ce qui le réveilla de son rêve.<br />
Dix secon<strong>des</strong>! Et voilà le moment tant attendu allait se produire d’un instant à l’autre. Les balles<br />
commençaient déjà à percuter le seul abri de notre jeune héros. Il regarda une dernière fois ses frères<br />
d’armes comme pour immortaliser leur visage à tout jamais dans sa mémoire. Le grincement <strong>des</strong> pièces en<br />
métal qui composait le mécanisme pour ouvrir la porte s’activa et lui glaça le sang.<br />
Une pluie de balles rentra dans la péniche, heureusement pour Éric il était dans l’avant-dernière rangée et il<br />
eut le temps de se coucher pour ne pas être fauché par les balles <strong>des</strong> engins de mort <strong>des</strong> allemands. Il se<br />
releva et sorti à la course du cercueil de la moitié de ses compagnons d’armes. Il courut le plus vite qu’il le<br />
peut pour aller se mettre à couvert derrière un bloc de béton que les allemands avait installé pour que les<br />
chars d’assaut ne puissent débarquer sur la plage.<br />
Derrière sont appris, il pensa a son frère qui était dans la prochaine péniche et il espérait de toute son âme<br />
qu’il allait survivre. Il se releva et tout en tirant sur le bunker allemand qui était en face de lui, se mit à l’abri<br />
derrière une dune de sable. Il se retourna juste à temps pour voir son jeune frère se mettre à l’abri en arrière<br />
du bloc de béton que notre jeune fantassin venait de quitter. Il fit signe de la main à son frère pour que ce<br />
dernier vienne le rejoindre. Quelques instants plus tard, les voilà réunis derrière la même dune de sable.<br />
Le bruit <strong>des</strong> explosions mélangé à celui <strong>des</strong> cris, <strong>des</strong> balles et à celui <strong>des</strong> hommes qui tombaient sous la pluie<br />
de balles alleman<strong>des</strong> était assourdissant. L’odeur de poudre à canon et de sang remplissait l’air. Les deux<br />
frères se levèrent et coururent se mettre à l’abri derrière un bunker de sac de sable qui était situé à environ<br />
trente pieds du bunker allemand.<br />
Pour un dernier sprint, les deux frères se levèrent et coururent ensemble jusqu’au pied du bunker. Au dernier<br />
moment, Yvon le frère de Éric cria et tomba violemment sur le sol, en voyant ceci notre jeune héros arrêta<br />
net et fit demi-tour pour aller sauver son frère, mais en arrivant il constata qu’il était trop tard. Une balle<br />
avait passé bord en bord du casque de son frère le tuant du même coup.<br />
D’un seul coup l’univers tout entier du fantassin venait de chavirer. Son petit frère venait de mourir devant<br />
ses yeux et il n’avait pas pu le protéger, pourtant il aurait dû. Éric passa toute la campagne européenne lors
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de la deuxième guerre mondiale et pourtant il aurait souhaité mourir sur cette plage avec son frère en cette<br />
journée de juin.