counseling - the Fistula Care Project
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Un sUpplément<br />
dU cUrricUlUm de coUnseling<br />
sUr la fistUle obstétricale<br />
<strong>counseling</strong><br />
d’une cliente souffrant de la<br />
fistule traumatique<br />
www.fistulacare.org
Counseling d’une cliente souffrant de la<br />
fi stule traumatique :<br />
Un supplément du curriculum de <strong>counseling</strong> sur la fi stule obstétricale
© 2012 EngenderHealth/<strong>Fistula</strong> <strong>Care</strong>. Tous droits réservés.<br />
<strong>Fistula</strong> <strong>Care</strong><br />
c/o EngenderHealth<br />
440 Ninth Avenue<br />
New York, NY 10001 U.S.A.<br />
Téléphone : 212-561-8000<br />
Fax : 212-561-8067<br />
E-mail : info@fistulacare.org<br />
www.fistulacare.org<br />
La présente publication a été rendue possible, en partie, grâce au soutien de l’Agence des États Unis<br />
pour le Développement International (USAID), aux termes de l’accord de coopération associée<br />
GHS-A-00-07-00021-00. Les opinions exprimées dans le présent document sont celles de l’éditeur et ne<br />
reflètent pas nécessairement les vues de l’USAID.<br />
COPE ® et MAP ® sont des marques déposées d’EngenderHealth.<br />
Conception et mise en page : Tor de Vries et Cassandra Cook<br />
Conception de la couverture : Tor de Vries et Weronika Murray<br />
Crédit photo: R. Raj Kumar/EngenderHealth<br />
ISBN 978-1-937410-03-2<br />
Imprimé aux États Unis d’Amérique sur papier recyclé.<br />
Citation suggérée : <strong>Fistula</strong> <strong>Care</strong>. 2012. Counseling d’une cliente de la fistule traumatique : Un supplément du<br />
curriculum de <strong>counseling</strong> sur la fistule obstétricale. New York : EngenderHealth.
Table des matières<br />
Counseling d’une client souffrant de la fi stule traumatique<br />
REMERCIEMENTS V<br />
HISTORIQUE 1<br />
INITIATION AUX FORMATEURS 7<br />
SESSION 1—SESSION D’OUVERTURE 9<br />
SESSION 2—VALEURS ET ATTITUDES DES PRESTATAIRES 23<br />
SESSION 3—COMPRENDRE CE QU’EST LA FISTULE OBSTÉTRICALE ET<br />
TRAUMATIQUE 39<br />
SESSION 4—COMPRENDRE LE POINT DE VUE DE LA CLIENTE 61<br />
SESSION 5—COMMUNICATION INTERPERSONNELLE 83<br />
SESSION 6—COUNSELING DE LA CLIENTE DE LA FISTULE TRAUMATIQUE 103<br />
SESSION 7—INFORMATIONS SUR LA PLANIFICATION FAMILIALE ET LE<br />
COUNSELING SUR LA SANTÉ 145<br />
SESSION 8—COUNSELING DE LA FAMILLE DE LA CLIENTE 175<br />
SESSION 9—SOUTIEN DE LA CLIENTE DE LA FISTULE TRAUMATIQUE 189<br />
SESSION 10—STAGE PRATIQUE 211<br />
SESSION 11—SOUTIEN AU PRESTATAIRE 213<br />
RÉFÉRENCES 237
Remerciements<br />
Counseling d’une client souffrant de la fi stule traumatique<br />
Le présent supplément est en majeur partie basé sur une ébauche du curriculum de <strong>counseling</strong> de la fi stule<br />
traumatique élaborée pour <strong>Fistula</strong> <strong>Care</strong> par Elizabeth Rowley. Cependant, certains membres du personnel<br />
d’EngenderHealth ont également contribué de manière signifi cative à l’élaboration du présent curriculum,<br />
notamment Betty Farrell, Joseph Ruminjo, and Karen Beattie.<br />
EngenderHealth est reconnaissant de la contribution et des efforts des personnes qui ont inlassablement<br />
travaillé pour améliorer la vie des femmes et des jeunes fi lles atteintes de la fi stule traumatique. Tout en<br />
reconnaissant que cette dernière peut survenir dans n’importe quel environnement en situation de confl it<br />
ou de post-confl it où le viol est utilisé en tant qu’arme de guerre, et même dans d’autres zones de paix<br />
ayant une instabilité occasionnelle ou localisée. Le présent document a beaucoup bénéfi cié de l’expérience<br />
des prestataires de service en République démocratique du Congo où le problème était particulièrement<br />
sérieux au moment de l’élaboration du présent supplément. EngenderHealth tient également à remercier le<br />
personnel et l’administration de l’hôpital Heal Africa (Goma, Nord-Kivu) aussi bien que l’hôpital de Panzi<br />
(Bukavu, Sud-Kivu), qui ont accueilli une visite de site en septembre 2008, ont généreusement partagé<br />
leurs expériences dans la fourniture des services de la fi stule traumatique, et donné des conseils sur les<br />
principaux thèmes qui vont être inclus dans la formation pour le <strong>counseling</strong> de la fi stule traumatique.<br />
Dr. Ahuka Longombe, Professeur de chirurgie, l’Universite de Kisangani École de médecine, et Dr. Pascal<br />
Manga, Obstétricien-gynécologue, l’Universite de Kindu, Kisangani, et Lubumbashi, et le programme<br />
de Maternité Sans Risque, Kindu, ont fait une très grande contribution au contenu pédagogique. Ils ont<br />
ouvertement partagé leur richesse d’expérience en matière de réparation et de <strong>counseling</strong> de la fi stule<br />
traumatique, ce qui a considérablement renforcé l’applicabilité du présent document.<br />
En outre, EngenderHealth remercie les individus suivants qui ont gracieusement apporté leur contribution<br />
et donné des idées pour répondre aux besoins de la formation et/ou animé les visites de site en République<br />
démocratique du Congo. Il s’agit notamment de Dr. Jo Lusi, Lyn Lusi, Dr. Rosette Soheranda, Dr.<br />
Christopher Kimona, Marcelline Mupendawatu, Joseph Ciza, Justine Katungu, et Virginie Mumbere<br />
de Heal Africa Hospital. Quant à l’Hôpital de Panzi, nous avons reçu de précieuses contributions et de<br />
l’assistance de la part de Dr. Denis Mukwege, Dr. David Ninga, Dr. Foma Yunga, Dr. Elisée, Cecile Mulolo,<br />
Wanyachumo Josaphat, Zawadi Nabintu, Maria Bard, Erasthon Gubandja, Bercky Masheka, et de Brandi<br />
Walker.<br />
Nous manifestons également notre gratitude aux collègues d’Ouganda et de la République démocratique<br />
du Congo pour leur contribution et leur participation à un atelier pour la révision de l’ébauche du présent<br />
document à Kampala, en Ouganda (17–18 mars 2009), un atelier qui a été organisé par EngenderHealth<br />
conjointement avec le Regional Center for Quality Health <strong>Care</strong> (RCQHC) à Makerere University à<br />
FISTULE TRAUMATIQUE · REMERCIEMENTS · V
Counseling d’une client souffrant de la fi stule traumatique<br />
Kampala, en Ouganda. Outre le nombre important d’individus qui ont été déjà mentionnés ci-dessus, nous<br />
remercions avec reconnaissance la participation de Dr. Margaret Mungherera, Ronald Kalyango, Immaculée<br />
Mulamba Amisi et Martha Ibeno.<br />
Dans l’élaboration de l’ébauche du présent document et dans l’organisation du processus de révision,<br />
EngenderHealth a travaillé en collaboration directe avec les collègues au RCQHC. Nous apprécions<br />
beaucoup les efforts de Dr. Geoffrey Kabagame, Dr. Kidza Yvonne Mugerwa, Paul Ouma, et Jascent<br />
Tusuubira.<br />
Bien que la fi stule traumatique présente des problèmes médicaux et de <strong>counseling</strong> uniques, certains aspects<br />
du traitement et des soins sont similaires à ceux offerts aux clientes de la fi stule obstétricale. La publication<br />
d’EngenderHealth intitulée Counseling de la cliente souffrant de la fi stule obstétricale : Un curriculum de<br />
formation a guidé le format et informé certains aspects du contenu du présent document. Le présent volume<br />
est un supplément de cette publication et tous les deux vont être utilisé conjointement.<br />
Les auteurs sont particulièrement reconnaissants des efforts fournis par Michael J. Dorn pour le<br />
développement de l’approche organisationnelle qui permet au présent supplément de concorder avec<br />
le document intitulé Counseling de la cliente souffrant de la fi stule obstétricale ainsi que pour les révisions<br />
nécessaires apportées aux deux documents. Le présent curriculum était une copie révisée par Michael<br />
Klitsch et composée par Cassandra Cook. Siga Coulibaly Hanne a fait la traduction intégrale du supplément<br />
en français.<br />
L’élaboration du présent supplément (y compris les visites de site, l’ébauche du document et l’atelier<br />
d’examen tenu en mars 2009 à Kampala en Ouganda) a été soutenu par le peuple américain à travers le<br />
fi nancement de l’Agence des États Unis pour le développement international (USAID), l’accord associé de<br />
coopération GHS-A-00-07-00021-00. Le contenu du présent document est sous la responsabilité du projet<br />
<strong>Fistula</strong> <strong>Care</strong> et ne refl ète pas nécessairement les opinions de l’USAID ou du Gouvernement des Etats-Unis.<br />
VI · REMERCIEMENTS · FISTULE TRAUMATIQUE
Historique<br />
Counseling d’une client souffrant de la fi stule traumatique<br />
La fi stule traumatique a été défi nie comme étant « une ouverture anormale entre la voie reproductive d’une<br />
femme ou d’une fi lle et une ou plusieurs cavités ou surfaces du corps, causée par la violence sexuelle,<br />
généralement mais pas toujours dans des zones de confl its et de post-confl its » (Hôpital de traitement<br />
des fi stules d’Addis Abeba et al. 2006 ). Il s’agit d’une condition médicale dévastatrice qui est souvent<br />
accompagnée d’un impact psychologique également grave. Elle est le plus souvent observée pendant les<br />
périodes de confl it dans les pays où les parties en guerre utilisent la violence et le viol systématique pour<br />
détruire la communauté à travers des attaques dirigées contre les femmes et les fi lles.<br />
Le viol en tant qu’arme de guerre n’est pas une chose nouvelle, et il est probable que certaines femmes<br />
et fi lles ont silencieusement souffert de la fi stule traumatique à cause des agressions sexuelles liées au<br />
confl it dans une variété de confl its courants et historiques. Aujourd’hui, la violence sexuelle porte la<br />
marque tragique des confl its en République démocratique du Congo (RDC), particulièrement dans les<br />
provinces de l’Est et du Centre et dans la région du Darfour au Soudan. Cependant, récemment, elle a<br />
été également décrite dans beaucoup d’autres pays en Afrique, y compris le Libéria, le Rwanda, la Sierra<br />
Leone, et dans des zones affectées par des confl its en Ouganda, ainsi que dans d’autres endroits à travers<br />
le monde, tels que le Timor oriental et le Kosovo. La violence sexuelle liée au confl it peut survenir au<br />
cours de certaines périodes, ou à des endroits spécifi ques, dans d’autres pays pacifi ques. Au Kenya par<br />
exemple, un signalement accru de la violence sexuelle a été noté durant l’insécurité liée aux élections à<br />
la fi n de l’année 2007 et au début de l’année 2008, et le viol est fréquemment utilisé pendant les raids de<br />
bovins dans certaines parties du pays. Bien que la violence sexuelle en de telles circonstances soit peut-être<br />
moins répandue, les femmes et les fi lles risquent toujours d’avoir des blessures liées au viol, notamment la<br />
fi stule traumatique. Même dans les endroits où le confl it a perturbé les sociétés pendant des années, tels<br />
qu’en RDC, il y a eu des pics documentés de cas de violence et de fi stule traumatique refl étant des périodes<br />
d’insécurité accrues. 1<br />
Le fardeau globale de la fi stule traumatique est inconnue, et même les statistiques faites au niveau du pays<br />
sont diffi ciles à estimer. La fi stule traumatique reste un problème caché à bien des égards. Le stigmate<br />
sévère associé au viol dans beaucoup de sociétés, en plus de l’effet d’isolement des symptômes de la<br />
fi stule, peuvent empêcher les femmes de venir se faire-soigner, particulièrement si elles sont ne sont pas<br />
conscientes de l’existence du traitement. Les femmes ayant besoin de soins médicaux peuvent habiter trop<br />
loin des services et de ce fait ne peuvent pas y accéder facilement même si de tels services sont disponibles.<br />
Les comptes des hôpitaux et des cliniques qui sont généralement utilisés pour évaluer l’ampleur, ne peuvent<br />
1 Informations fournies par Manga Okenga, l’hôpital Maternité Sans Risque, Kindu, RDC, lors d’une entrevue personnelle d’information qui a eu lieu<br />
le 21 juin 2008 à Kampala en Ouganda. Traitement et <strong>counseling</strong> de la fi stule traumatique à l’hôpital Maternité Sans Risque.<br />
FISTULE TRAUMATIQUE · HISTORIQUE · 1
Counseling d’une client souffrant de la fi stule traumatique<br />
que saisir les données des femmes dont ils sont en mesure d’aider ; les cliniques ne peuvent pas évaluer<br />
les cas des femmes qui ne sont jamais venues pour le traitement. Les femmes et les fi lles qui obtiennent de<br />
l’aide ne se sentent pas toujours à l’aise de partager les informations relatives à la violence sexuelle avec les<br />
prestataires, et la cause profonde de la fi stule le peut seulement devenir claire qu’apres d’un questionnement<br />
actif par le personnel médical. En outre, les cas qui sont classifi és comme fi stule obstétricale peuvent en<br />
fait être dus à des complications à l’accouchement d’un enfant conçu lors d’une violence sexuelle. Un tel<br />
phénomène peut compliquer davantage toute statistique disponible (EngenderHealth, 2009).<br />
Selon les lieux, il existe une variation considérable dans les estimations de l’ampleur de la fi stule<br />
traumatique. Cependant, les observations suivantes montrent l’ampleur du dommage causé par la fi stule<br />
traumatique en divers endroits :<br />
• En se référant à un rapport dont 4715 victimes de violence sexuelle ont été reçues à l’hôpital Heal<br />
Africa (auparavant désigné Doctors on Call for Service/Heal Africa Hospital) à Goma, RDC, entre<br />
Avril 2003 et juin 2006, Longombe, Kasereka, et Ruminjo (2008), l’on note que 702 patientes<br />
(17,5%) souffraient de la fi stule génitale. Sur toutes les patientes de la fi stule, 63,4% ont eu la fi stule<br />
traumatique.<br />
• L’hôpital général de référence de Panzi (à Bukavu, RDC) offre des services de réparation de la fi stule<br />
aux femmes et jeunes fi lles dont certaines sont des victimes de la violence sexuelle en période de<br />
guerre. Selon un examen des archives de l’hôpital couvrant la période de novembre 2005 à novembre<br />
2007 (Onsrud et al., 2008), 4 % était causé par la violence sexuelle.<br />
• Durant la période de mars 2002 jusqu’en décembre 2007, le personnel médical de l’Hôpital Maternité<br />
Sans Risque à Kindu, RDC, a traité 341 cas de fi stule traumatique causés par la violence sexuelle. Tel<br />
que mentionné plus haut, le pourcentage des cas de fi stule causés par la violence sexuelle, comparé<br />
avec les causes obstétricales et d’autres causes, change selon le niveau d’insécurité. En cet endroit<br />
précis, l’année 2003 est notée comme étant la pire année lorsque l’on considère que 70 à 80 % de tous<br />
les cas de fi stule pourraient être classifi és comme causés par la violence sexuelle. 2<br />
• En 2006, le Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP) et des partenaires au Libéria ont<br />
mené une étude au niveau de 48 centres médicaux à travers quatre comtés (Lofa, Bong, Nimba et<br />
Montserrado), étude au cours de laquelle ils ont trouvé que sur 351 chirurgies de réparation de la<br />
fi stule effectuées entre janvier 2004 et décembre 2005, 13% étaient des cas de fi stule traumatique<br />
(bien qu’il a été défi ni d’inclure à la fois la fi stule causée par le viol et celle due à des facteurs iatrogènes<br />
(Mulbah, 2006; Mulbah, 2008).<br />
• Le FNUAP estime qu’il existe 5000 nouveaux cas de fi stule par an au Soudan, bien que l’on ne<br />
connaisse pas si bien le nombre de femmes pouvant souffrir de la fi stule traumatique. Le fait de croire<br />
que 60% des cas de fi stule surviennent à l’Ouest du Darfour qui est affecté par la guerre, constitue<br />
cependant une indication probable d’une charge importante de la fi stule traumatique (FNUAP, 2007).<br />
• En 2005, l’on a rapporté que deux-tiers des femmes et des jeunes fi lles réfugiées soudanaises ayant<br />
subi une chirurgie de réparation de la fi stule à l’hôpital régional d’Abéché Regional Hospital à l’Est du<br />
Tchad avaient été violées par Janjaweed militia au Darfour (HCNUR, 2005).<br />
2 Informations fournies par Manga Okenga, l’hôpital Maternité Sans Risque, Kindu, RDC, lors d’une entrevue personnelle d’information qui a eu lieu<br />
le 21 juin 2008 à Kampala en Ouganda. Traitement et <strong>counseling</strong> de la fi stule traumatique à l’hôpital Maternité Sans Risque.<br />
2 · HISTORIQUE · FISTULE TRAUMATIQUE
Counseling d’une client souffrant de la fi stule traumatique<br />
Les femmes et les fi lles ayant subi des agressions menant à la fi stule traumatique sont des survivantes.<br />
Leur faculté de récupération constitue une source de force à travers laquelle les services pouvant mieux<br />
contribuer à leur rétablissement. Elles ont besoin de protection, d’un soutien légal, de services sociaux, des<br />
soins médicaux de haute qualité et du <strong>counseling</strong>. Dans beaucoup de cas, le personnel de l’hôpital et de la<br />
clinique fournissant des soins médicaux ne sont pas des conseillers qualifi és, et de ce fait, les victimes de la<br />
violence sexuelle sont souvent orientées vers d’autres organisations pour obtenir des soins psychologiques.<br />
Cependant, en ce qui concerne les clientes de la fi stule traumatique, le <strong>counseling</strong> au sein des cliniques<br />
est une composante essentielle de soins et de guérison à tous les niveaux. En l’absence d’un <strong>counseling</strong><br />
adéquat et approprié, les femmes et les fi lles peuvent ne pas bien comprendre leur condition physique et<br />
le traitement qui devra se faire. Elles peuvent être traumatisées à nouveau au cours de l’examen médical, et<br />
peuvent avoir de fortes réactions émotionnelles avant et après la chirurgie. Si les membres de la famille ne<br />
sont pas conseillés de manière adéquate, les soins postopératoires de la patiente peuvent être inappropriés<br />
et peuvent mener à d’autres complications. Les clientes de la fi stule traumatique ont souvent besoin de<br />
<strong>counseling</strong> et du soutien par rapport au suivi pour une réinsertion réussie au sein de leurs communautés.<br />
En septembre 2005, à Addis Abeba en Ethiopie, EngenderHealth a accueilli une réunion des experts sur<br />
la fi stule traumatique. Parmi les défi s majeurs relatifs aux soins de la fi stule traumatique, les participants<br />
ont identifi é le manque de prestataires formé en <strong>counseling</strong> des survivantes de la violence sexuelle et sexospécifi<br />
que et l’absence de normes pour le <strong>counseling</strong> des clientes de la fi stule traumatique, ainsi que la<br />
diffi culté de mainternir à long terme la continuité des soins en <strong>counseling</strong> psychologique et émotionnel<br />
après une réparation de la fi stule. Ils ont également indiqué que dévelloper des normes et des lignes<br />
directrices pour le <strong>counseling</strong> des clientes de la fi stule traumatique est une stratégie essentielle pour<br />
répondre aux besoins de <strong>counseling</strong> des clientes.<br />
Le rationnel d’être du présent supplément du curriculum est de favoriser la formation des conseillers et des<br />
prestataires de soins de santé travaillant avec les clients de la fi stule traumatique. D’excellents exemples de<br />
<strong>counseling</strong> et de soins médicaux pour les femmes et les fi lles ayant la fi stule traumatique ont été tirés de la<br />
RDC, où le problème est particulièrement déclaré en ce moment précis. Des médecins, d’autres personnels<br />
médicaux et des conseillers travaillant à l’hôpital Heal Africa (Goma), l’hôpital de Panzi (Bukavu) et à la<br />
clinique Maternité Sans Risque (Maniema), ont développé des programmes de réponse globale à la fi stule<br />
et à la violence sexuelle dans des circonstances les plus extrêmes telles que l’insécurité, les ressources<br />
limitées, les problèmes logistiques et l’instabilité politique. En outre, le <strong>counseling</strong> sur la violence sexuelle<br />
reliée au confl it ainsi que sur les préoccupations aussi bien médicales que sociales des femmes ayant la<br />
fi stule obstétricale, est mené dans un certain nombre de pays affectés par la guerre, notamment le Tchad,<br />
l’Ethiopie, le Liberia, le Rwanda, la Sierra Leone, la Somalie, le Soudan et l’Ouganda, ainsi que dans d’autres<br />
pays qui, au moment de l’élaboration du présent document, n’étaient pas encore dans l’insécurité totale ; il<br />
s’agit du Bangladesh, du Bénin, de la Guinée, du Niger, du Nigéria et d’autres pays encore.<br />
Il existe plusieurs zones de chevauchement en matière de service aux clientes de la fi stule traumatique<br />
et obstétricale. Les conséquences physiques de la fi stule et la plupart des conséquences psychosociales<br />
de la maladie sont les mêmes. Dans tous les deux cas, les informations médicales dont la cliente a besoin<br />
de recevoir durant le processus de traitement sont très similaires, quelle que soit la cause de la fi stule.<br />
Les clientes souffrant de la fi stule traumatique, comme celles ayant la fi stule obstétricale, ont besoin de<br />
conseillers ayant de grandes aptitudes de communication capable d’expliquer ce qu’est la fi stule et de<br />
discuter des questions médicales apparentées, qui sont conscientes des préoccupations émotionnelles des<br />
FISTULE TRAUMATIQUE · HISTORIQUE · 3
Counseling d’une client souffrant de la fi stule traumatique<br />
clientes, qui peuvent faciliter la fourniture d’informations aux membres de la famille au cours des soins et<br />
des récupérations, qui connaissent les problèmes liés à la réinsertion communautaire, et qui peuvent offrir<br />
des services à tout moment, en toute intimité et dans la confi dentialité. A cause de ces ressemblances, le<br />
présent supplément est destiné à être utilisé conjointement avec le curriculum de formation sur la fi stule<br />
obstétricale d’EngenderHealth intitulé Counseling de la cliente souffrant de la fi stule obstétricale. Cependant,<br />
les situations menant à la fi stule traumatique ont un impact fondamental sur les besoins des clients,<br />
particulièrement leurs besoins psychosociaux.<br />
L’écart d’âge constitue une autre différence fondamentale dans le <strong>counseling</strong> des clientes de la fi stule<br />
obstétricale et traumatique. Les clientes de la fi stule obstétricale sont, par défi nition, des femmes en âge<br />
de procréation et sont souvent de jeunes femmes qui sont au début de leur période d’activité génitale.<br />
Cependant, les clientes de la fi stule traumatique peuvent également être de jeunes fi lles. Les types de<br />
dommage physique qu’elles peuvent subir de la violence sexuelle et le processus de réparation médicale<br />
peuvent différer de ceux des clientes beaucoup plus développées. En outre, la compréhension des clientes<br />
fi lles de leur situation, leurs réactions émotionnelles et leurs besoins de <strong>counseling</strong>, peut différer de celle<br />
des clientes adultes. Bien que les jeunes fi lles représentent une minorité par rapport à toute les clientes de la<br />
fi stule traumatique, elles sont présentes dans toutes les cliniques traitant la fi stule traumatique, et le fardeau<br />
de leurs blessures physique et psychologique est importante. Le présent supplément du curriculum offre<br />
aux participants à la formation l’opportunité d’explorer les questions relatives au <strong>counseling</strong> des clients<br />
fi lles. Toutefois, beaucoup d’autres ressources, les réseaux professionnels et les efforts programmatiques<br />
répondent aux besoins des enfants ayant subi une violence sexuelle en général, et le présent supplément<br />
n’est pas destiné à traiter entièrement cet aspect.<br />
Le présent supplément du curriculum renforce l’important travail qui a été déjà fait dans ce domaine et<br />
intègre les idées et commentaires des experts sur le terrain. Comme étape préliminaire, EngenderHealth<br />
a contacté plusieurs participants de la réunion des experts tenue en 2005 décrite ci-dessus pour recueillir<br />
plus d’informations sur les approches courantes de <strong>counseling</strong> et identifi er les besoins de la formation d’une<br />
manière plus détaillée. En septembre 2008, un consultant d’EngenderHealth s’est rendu à l’hôpital Heal<br />
Africa et l’hôpital de Panzi pour rencontrer un certain nombre du personnel de ces structures, notamment<br />
les directeurs d’hôpital, les chirurgiens de réparation de la fi stule, les infi rmières, les conseillers, les<br />
travailleurs sociaux et les gestionnaires du programme relatif à la violence sexospécifi que, ainsi que d’autre<br />
prestataires de services d’orientation afi n de se familiariser avec les pratiques courantes de <strong>counseling</strong> et<br />
identifi er les problèmes rencontrés sur le terrain, ainsi que de détailler plus particulièrement les domaines<br />
que les praticiens identifi ent comme étant des concepts essentiels pour la formation.<br />
En mars 2009, après la réalisation de la première ébauche du présent document, EngenderHealth et le<br />
Regional Centre for Quality of Health <strong>Care</strong> (RCQHC) ont accueilli un atelier technique à Kampala, en<br />
Ouganda au cours duquel des experts en provenance de la RDC et de l’Ouganda ont donné leurs réactions<br />
par rapports aux documents et aux contributions supplémentaires concernant les concepts fondamentaux<br />
de la formation. Tel que noté par les collègues au RCQHC, bien qu’il n’existe actuellement aucune norme<br />
reconnue sur le plan international concernant les soins de la fi stule traumatique, les hôpitaux et les<br />
cliniques travaillant quotidiennement avec les clientes de la fi stule traumatique ont acquis une très grande<br />
expérience (Mugerwa, 2009). A travers les visites de site, les interviews d’informations et les réactions<br />
des experts de la RDC et de l’Ouganda, le présent supplément du curriculum s’inspire directement de ces<br />
expériences.<br />
4 · HISTORIQUE · FISTULE TRAUMATIQUE
Counseling d’une client souffrant de la fi stule traumatique<br />
Le présent supplément, qui est le produit fi nal du processus, a pour but d’aider les prestataires à offrir aux<br />
clientes de la fi stule traumatique le plus grand <strong>counseling</strong> possible. En s’inspirant de l’expertise et de la<br />
contribution des individus travaillant à l’endroit où la fi stule traumatique est plus fréquente en ce moment,<br />
les sessions inclues dans le présent document ont été préparées pour montrer leur intérêt dans tout pays<br />
où la fi stule traumatique peut poser un problème de prestation de service, que ça soit aujourd’hui ou dans<br />
le futur. L’idéal serait que la formation sur les techniques de <strong>counseling</strong> de la fi stule traumatique devienne<br />
moins pertinente de manière globale lorsque le confl it peut être résolu et prévenu, et quand les femmes et<br />
les jeunes fi lles ne sont plus ciblées en matière de violence.<br />
FISTULE TRAUMATIQUE · HISTORIQUE · 5
Initiation des formateurs<br />
NOTE AUX FORMATEURS<br />
Counseling d’une client souffrant de la fi stule traumatique<br />
Counseling de la cliente souffrant de la fi stule traumatique est un supplément du document élaboré par<br />
EngenderHealth et intitulé : Counseling de la cliente souffrant de la fi stule obstétricale : Un curriculum de<br />
formation. Le contenu de ce curriculum est également en grande partie applicable au <strong>counseling</strong> de<br />
la fi stule traumatique. Toutefois, étant donné que la fi stule traumatique est le résultat de la violence<br />
sexuelle et sexospécifi que, les questions supplémentaires et différentes ont également besoins d’être<br />
abordées dans la formation, ce qui constitue le but même du présent supplément.<br />
Tout au long du curriculum de formation de la fi stule obstétricale, vous trouverez des cases de<br />
couleur rose comme celui-ci en dessous :<br />
Se référer aux pages 19 et 20 du supplément de la fi stule traumatique pour l’autre document 1-B pouvant<br />
remplacer le supplément fourni dans le présent curriculum.<br />
Si la fi stule traumatique constitue un problème à l’endroit où les participants à la formation vont<br />
travailler, ou si les participants on besoin d’être formés en <strong>counseling</strong> des victimes de la violence<br />
sexuelle et sexospécifi que, il faudra se référer aux pages indiquées dans le présent supplément. Elles<br />
vous fourniront d’importantes données factuelles et des exercices de formation spécifi ques à la fi stule<br />
traumatique, notamment les documents de remplacement ou complémentaires du participant.<br />
En suivant chaque point dans le présent supplément, les cases telle que celle-ci en dessous vont vous<br />
renvoyer à la page et au thème appropriés dans le curriculum de la fi stule obstétricale.<br />
Allez à la page 27 du curriculum de formation de la fi stule obstétricale – Méthodes de formation.<br />
Il faudra noter que ce type d’indicateur suit toujours la description d’une activité de formation, et<br />
que les pages suivantes du supplément peuvent contenir des documents du participant qui vont être<br />
utilisés dans l’activité. Cependant, la case n’est pas indiquée à la fi n du document, étant donné que de<br />
telles informations ne sont pas nécessaires ou utiles pour le participant en formation. Les formateurs<br />
doivent garder en tête le contenu des documents en intégrant une activité tirée du présent supplément<br />
dans la formation au <strong>counseling</strong> de la fi stule.<br />
FISTULE TRAUMATIQUE · INITIATION DES FORMATEURS · 7
Session 1<br />
Session d’ouverture<br />
Counseling d’une client souffrant de la fi stule traumatique<br />
Le but primaire de la session d’ouverture est d’orienter les participants en formation aux buts et objectifs<br />
de l’atelier, d’établir les normes et logistiques de l’atelier et d’identifi er les éléments qui forment le cœur de<br />
l’approche globale pour aborder la question de la fi stule.<br />
Pour intégrer une discussion de la fi stule traumatique dans la présente session, se référer aux éléments<br />
suivants du présent supplément (tel que indiqué dans les instructions de la case rose dans le curriculum de<br />
formation de la fi stule obstétricale) :<br />
• Ressource supplémentaire : liste de remplacement des points à retenir (page 10)<br />
• Annexe B équivalent—Pré-test/Post test sur le <strong>counseling</strong> de la fi stule (pages 11 à 13)<br />
• Document alternative 1-B (pages 14 et 15)<br />
• Ressource supplémentaire : tableau de conférence alternatif sur lequel il est inscrit « Trois éléments de<br />
gestion complète de la fi stule » (page 16)<br />
• Annexe C équivalent—Pré-test/post test des réponses clé sur le <strong>counseling</strong> de la fi stule traumatique<br />
(pages 17 à 20)<br />
• Ressource supplémentaire : Etapes de formation complémentaires de l’Activité 3 (page 21)<br />
FISTULE TRAUMATIQUE · SESSION D’OUVERTURE · 9
Counseling d’une client souffrant de la fi stule traumatique<br />
POINTS À RETENIR<br />
10 · SESSION D’OUVERTURE · FISTULE TRAUMATIQUE<br />
Ressource supplémentaire<br />
Le <strong>counseling</strong> est une partie intégrante de l’approche globale aux services de soins de la fi stule<br />
traumatique.<br />
Les trois éléments qui composent l’approche fondamentale pour aborder la question de la fi stule<br />
sont :<br />
La prévention<br />
o Le soutien des efforts communautaires dans le renforcement de la protection des femmes<br />
et des fi lles contre la violence sexuelle, et les efforts de plaidoyer au niveau national et<br />
international pour mettre fi n à la violence sexospécifi que<br />
o Les méthodes précoces de prévention telles que la nutrition, l’éducation des fi lles, la<br />
prévention des grossesses précoces et la planifi cation familiale<br />
o La prévention immédiate, avec les soins obstétricaux essentiels et d’urgence<br />
Le traitement<br />
o L’orientation vers des structures sanitaires appropriées (au sein de la communauté et vers/<br />
depuis d’autres structures de soins de santé)<br />
o L’accès au traitement chirurgical, y compris les soins préopératoires et postopératoires<br />
o Le <strong>counseling</strong> et le soutien affectif<br />
La réinsertion<br />
o La réinsertion sociale, y compris la réduction de la stigmatisation/ discrimination associées et<br />
le développement de la formation professionnelle et du soutien<br />
o La réadaptation physique<br />
o Le <strong>counseling</strong> et le soutien affectif<br />
La prévention de la fi stule traumatique est directement liée aux efforts de prévention de la<br />
violence sexuelle..<br />
Allez à la page 18 du curriculum de formation de la fi stule obstétricale – Méthodes de formation.
Annexe B<br />
Counseling d’une client souffrant de la fi stule traumatique<br />
Annexe B équivalent<br />
Pré-test/Post test sur le <strong>counseling</strong> de la fi stule traumatique<br />
1. Indiquer les trois éléments qui forment le cœur de l’approche globale concernant l’assistance des<br />
femmes ayant la fi stule traumatique et leurs familles.<br />
1. _________________________________________________________________________________<br />
2. _________________________________________________________________________________<br />
3. _________________________________________________________________________________<br />
2. A quel moment le <strong>counseling</strong> de la cliente de la fi stule traumatique pourrait se faire ?<br />
a. Avant, pendant et après la chirurgie<br />
b. A chaque fois que vous êtes en contact avec la cliente<br />
c. Seulement après l’admission de la cliente pour la chirurgie<br />
d. Lorsque vous disposez du temps supplémentaire et que vous n’avez rien d’autre à faire<br />
e. A la fois a et b<br />
3. Où est ce que le <strong>counseling</strong> de la cliente de la fi stule traumatique devra se faire ?<br />
a. Dans une chambre privée avec porte<br />
b. N’importe où dans le site du service à un endroit où la confi dentialité et l’intimité peuvent être<br />
assurées<br />
c. Dans un lieu de rencontre de la communauté<br />
d. Aucun des points ci-dessus<br />
e. A la fois a et b<br />
4. Donner un exemple de la manière dont vous pouvez respecter l’intimité d’une cliente de la fi stule<br />
traumatique lors du <strong>counseling</strong> :<br />
___________________________________________________________________________________<br />
___________________________________________________________________________________<br />
___________________________________________________________________________________<br />
5. La communication bidirectionnelle se fait lorsque :<br />
a. La cliente et le prestataire, tous les deux, parlent tour à tour<br />
b. La cliente et le prestataire, tous les deux, écoutent tour à tour<br />
c. A la fois a et b<br />
d. Aucun des points ci-dessus<br />
FISTULE TRAUMATIQUE · SESSION D’OUVERTURE · 11
Counseling d’une client souffrant de la fi stule traumatique<br />
6. Donner deux exemples de questions ouvertes.<br />
1. _________________________________________________________________________________<br />
2. _________________________________________________________________________________<br />
7. Donner deux indications concernant l’art d’écouter. (Comment pouvez-vous savoir que quelqu’un est<br />
en train d’écouter attentivement ? )<br />
1. _________________________________________________________________________________<br />
2. _________________________________________________________________________________<br />
8. Quel est le minimum d’informations essentielles sur la planifi cation familiale que vous devez donner à<br />
chaque cliente de la fi stule traumatique avant sa sortie ?<br />
______________________________________________________________ _____________________<br />
____________________________________________________________ _______________________<br />
______________________________________________________________ _____________________<br />
______________________________________________________________ _____________________<br />
9. Lister de trois réactions émotionnelles que les clientes de la fi stule traumatique peuvent avoir pendant<br />
ou après les soins.<br />
1. _________________________________________________________________________________<br />
2. _________________________________________________________________________________<br />
3. _________________________________________________________________________________<br />
10. Choix informé signifi e (cocher toutes les réponses correctes)<br />
L’on a fourni à la cliente toutes les informations.<br />
La cliente ne peut pas quitter le site du service sans choisir une méthode de planifi cation familiale.<br />
Le prestataire aide la cliente à prendre une décision.<br />
Les membres de la famille motivent la cliente à choisir une méthode de planifi cation familiale<br />
particulière.<br />
11. Qu’est-ce que l’empathie ?<br />
___________________________________________________________________________________<br />
___________________________________________________________________________________<br />
___________________________________________________________________________________<br />
___________________________________________________________________________________<br />
12. Donner deux exemples concernant la façon dont on peut créer un environnement favorable pour le<br />
<strong>counseling</strong>.<br />
1. _________________________________________________________________________________<br />
2. _________________________________________________________________________________<br />
12 · SESSION D’OUVERTURE · FISTULE TRAUMATIQUE
Counseling d’une client souffrant de la fi stule traumatique<br />
13. Une femme arrive à votre site avec une fi stule traumatique survenue suite à une agression sexuelle. En<br />
usant d’un langage simple, expliquer à la cliente ce qui se passe dans son corps en ce moment précis.<br />
___________________________________________________________________________________<br />
___________________________________________________________________________________<br />
___________________________________________________________________________________<br />
___________________________________________________________________________________<br />
___________________________________________________________________________________<br />
___________________________________________________________________________________<br />
___________________________________________________________________________________<br />
14. Expliquer comment les croyances peuvent infl uencer les soins offerts par les prestataires. Donner un<br />
exemple concret de croyance, valeur ou jugement sur la fi stule traumatique et comment cela pourrait<br />
affecter les soins offerts.<br />
___________________________________________________________________________________<br />
___________________________________________________________________________________<br />
___________________________________________________________________________________<br />
___________________________________________________________________________________<br />
___________________________________________________________________________________<br />
___________________________________________________________________________________<br />
___________________________________________________________________________________<br />
15. Lister trois importantes questions à aborder au moment de faire le <strong>counseling</strong> de la cliente de la fi stule<br />
traumatique accompagnée de son partenaire.<br />
1. _________________________________________________________________________________<br />
2. _________________________________________________________________________________<br />
3. _________________________________________________________________________________<br />
16. Lister trois questions qui pourraient être mieux développées au cours d’une session de <strong>counseling</strong> de la<br />
cliente seulement, sans être accompagnée de son partenaire.<br />
1._________________________________________________________________________________<br />
2. _________________________________________________________________________________<br />
3. _________________________________________________________________________________<br />
Retourner à la page 18 du curriculum de formation de la fi stule obstétricale – Matériels.<br />
FISTULE TRAUMATIQUE · SESSION D’OUVERTURE · 13
Counseling d’une client souffrant de la fi stule traumatique<br />
Document alternative<br />
Document alternative 1-B<br />
Calendrier de l’atelier<br />
Session 1 : Session d’ouverture<br />
Partie A : Inscription et pré-test<br />
Partie B : Discours d’ouverture<br />
Partie C : Initiation à l’atelier<br />
14 · SESSION D’OUVERTURE · FISTULE TRAUMATIQUE<br />
Session Participants Heure<br />
Session 2 : Valeurs et attitudes des prestataires<br />
Partie A : La relation entre la santé mentale et la santé physique et<br />
le rôle des prestataires dans les soins psychosociaux<br />
Partie B : Valeurs et attitudes<br />
Partie C : Choix éclairé, consentement éclairé et droits de la<br />
cliente<br />
Session 3 : Comprendre ce qu’est la fi stule obstétricale et<br />
traumatique<br />
Partie A : Description du problème<br />
Partie B : Causes de la fi stule<br />
Partie C : Conséquences sanitaires et sociales de la fi stule<br />
traumatique<br />
Partie D : Raisons pour lesquelles les femmes ne recherchent pas<br />
de soins<br />
Partie E : Fistule traumatique et impact psychosocial sur l’individu,<br />
la famille et la communauté<br />
Session 4 : Comprendre le point de vue de la cliente<br />
Partie A : Comprendre le point de vue de la cliente<br />
Partie B : La réponse psychosociale à la violence sexuelle et à la<br />
fi stule traumatique<br />
Partie C : Elaboration d’études de cas des patientes de la fi stule<br />
traumatique<br />
Partie D : Confi dentialité, intimité et dignité<br />
Session 5 : Communication interpersonnelle<br />
Partie A : Communication bidirectionnelle<br />
Partie B : Communication verbale et non verbale<br />
Partie C : Ecoute active et l’art d’écouter<br />
Partie D : Savoir poser des questions ouvertes<br />
Partie E : Réaction positive à travers la paraphrase, l’éloge,<br />
l’encouragement et l’empathie<br />
Partie F : Utilisation d’un langage simple et d’aides visuelles<br />
Partie G : Cadre de <strong>counseling</strong> : REDI<br />
Tous<br />
Tous<br />
Tous<br />
Tous<br />
Tous<br />
Tous<br />
Non médecins<br />
Non médecins<br />
Non médecins<br />
Non médecins<br />
Non médecins<br />
Non médecins<br />
Tous<br />
Tous<br />
Tous<br />
Tous<br />
Tous<br />
Tous<br />
Tous<br />
Tous<br />
Tous<br />
Matin, journée 1<br />
Matin/Après-midi,<br />
Journée 1<br />
Après-midi,<br />
journée 1<br />
Matin, journée 2<br />
Après-midi,<br />
journée 2
Counseling d’une client souffrant de la fi stule traumatique<br />
Session Participants Heure<br />
Session 6 : Counseling de la cliente de la fi stule traumatique<br />
Partie A : Vue d’ensemble du <strong>counseling</strong><br />
Partie B : Counseling des clientes de la fi stule traumatique<br />
(Questions sanitaires psychosociales et physique)<br />
Partie C : Counseling des femmes et des enfants ayant des<br />
besoins spéciaux<br />
Session 7 : Informations sur la planifi cation familiale et<br />
<strong>counseling</strong> sur la santé<br />
Partie A : Counseling sur les grossesses non désirées et la<br />
contraception d’urgence<br />
Partie B : Planifi cation familiale<br />
Partie C : Infections sexuellement transmissibles et prophylaxie<br />
post-exposition du VIH<br />
Session 8 : Counseling de la famille de la cliente<br />
Partie A : Impact de la violence sexuelle et de la fi stule<br />
traumatique sur les époux et les familles<br />
Partie B : Vue d’ensemble du <strong>counseling</strong> de la famille de la cliente<br />
Partie C : Counseling durant l’admission et pendant la période<br />
préopératoire<br />
Partie D : Counseling après l’opération<br />
Partie E : Counseling à la sortie<br />
Session 9 : Soutien de la cliente de la fi stule traumatique<br />
Partie A : Formation de groupes de soutien à la cliente au sein de<br />
la structure<br />
Partie B : Savoir utiliser les cas de réussites<br />
Partie C : Liens avec la communauté<br />
Partie D : Implication de l’homme au niveau communautaire<br />
Tous<br />
Tous<br />
Non médecins<br />
Tous<br />
Tous<br />
Non médecins<br />
Tous<br />
Non médecins<br />
Non médecins<br />
Non médecins<br />
Non médecins<br />
Non médecins<br />
Non médecins<br />
Non médecins<br />
Non médecins<br />
Session 10 : Stage pratique<br />
Observation et <strong>counseling</strong> des clientes de la fi stule Tous<br />
Session 11 : Soutien au prestataire<br />
Partie A : Vue d’ensemble des défi s et impacts du prestataire/<br />
conseiller travaillant avec les clientes de la fi stule<br />
traumatique<br />
Partie B : Gestion du stress et prévention de l’épuisement<br />
professionnel<br />
Partie C : Auto-soins<br />
Partie D : Conclusion<br />
Tous<br />
Tous<br />
Tous<br />
Tous<br />
Retourner à la page 18 du curriculum de formation de la fi stule obstétricale – Matériels.<br />
Matin/Après-midi,<br />
journée 3<br />
Matin, journée 4<br />
Après-midi,<br />
journée 4/<br />
Matin, journée 5<br />
Après-midi,<br />
journée 5<br />
Matin, journée 6/<br />
Matin, journée 7<br />
Après-midi,<br />
journée 7<br />
FISTULE TRAUMATIQUE · SESSION D’OUVERTURE · 15
Title Counseling of <strong>the</strong> Publication d’une client Goes suffrant Herede<br />
la fi stule traumatique<br />
Trois éléments de gestion complète de la fi stule<br />
La prévention<br />
• Soutien des efforts de la<br />
communauté pour renforcer la<br />
protection des femmes et des<br />
fi lles contre la violence sexuelle,<br />
les efforts de plaidoyer au<br />
niveau national et international<br />
pour mettre fi n à la violence<br />
sexospécifi que<br />
• Méthodes de prévention précoces<br />
➢Nutrition<br />
➢Education des fi lles<br />
➢Prévention des grossesses<br />
précoces<br />
➢Planifi cation familial<br />
Traitement<br />
• Orientation vers des structures<br />
de soins de santé appropriées<br />
(au sein de la communauté et<br />
vers d’autres structures)<br />
• Accès au traitement<br />
chirurgical, y compris les<br />
soins préopératoires et<br />
postopératoires<br />
• Counseling et soutien affectif<br />
16 · SESSION D’OUVERTURE · FISTULE TRAUMATIQUE<br />
Ressource supplémentaire<br />
La prévention (suite)<br />
• Prévention immédiate<br />
➢Soins obstétricaux essentiels et<br />
d’urgence<br />
➢Prévention des « trois<br />
retards »<br />
o Retard dans la décision par<br />
rapport à la recherche de<br />
soins<br />
o Retard pour se rendre à une<br />
structure de soins de santé<br />
o Retard dans l’accueil au<br />
niveau de la structure<br />
Réinsertion<br />
• Réinsertion sociale, y<br />
compris la réduction de la<br />
stigmatisation /discrimination<br />
et le développement de la<br />
formation professionnelle et du<br />
soutien<br />
• Réadaptation physique<br />
• Counseling et soutien affectif<br />
Retourner à la page 21 du curriculum de formation de la fi stule obstétricale – Etape 6 de la préparation<br />
préalable.
Annexe C<br />
Counseling d’une client souffrant de la fi stule traumatique<br />
Annexe C équivalent<br />
Pré-test/post test des réponses clé sur le <strong>counseling</strong> de la fi stule<br />
traumatique<br />
1. Indiquer les trois éléments qui forment le cœur de l’approche globale concernant l’assistance des<br />
femmes ayant la fi stule traumatique et leurs familles.(3 points)<br />
1. Le soutien des efforts de la communauté dans le renforcement de la protection des femmes et<br />
des fi lles contre la violence sexuelle<br />
2. L’accès au traitement chirurgical, y compris les soins préopératoires et postopératoires<br />
3. La réinsertion sociale, la réadaptation physique, le <strong>counseling</strong> et le soutien affectif<br />
2. A quel moment le <strong>counseling</strong> de la cliente de la fi stule traumatique pourrait se faire ? (1 point)<br />
a. Avant, pendant et après la chirurgie<br />
b. A chaque fois que vous êtes en contact avec la cliente<br />
c. Seulement après l’admission de la cliente pour la chirurgie<br />
d. Lorsque vous disposez du temps supplémentaire et que vous n’avez rien d’autre à faire<br />
e. A la fois a et b<br />
3. Où est ce que le <strong>counseling</strong> de la cliente de la fi stule traumatique devra se faire ? (1 point)<br />
a. Dans une chambre privée avec porte<br />
b. N’importe où dans le site du service à un endroit où la confi dentialité et l’intimité peuvent être<br />
assurées<br />
c. Dans un lieu de rencontre de la communauté<br />
d. Aucun des points ci-dessus<br />
e. A la fois a et b<br />
4. Donner un exemple de la manière dont vous pouvez respecter l’intimité d’une cliente de la fi stule<br />
traumatique lors du <strong>counseling</strong> : (2 points)<br />
Réponses possibles :<br />
• Parler à voix basse<br />
• Discuter avec la cliente dans une chambre ou un espace privé(e) (si possible)<br />
• Eviter de partager les informations concernant son cas avec d’autres personnes à moins que ce<br />
soit nécessaire<br />
5. La communication bidirectionnelle se fait lorsque : (1 point)<br />
a. La cliente et le prestataire, tous les deux, parlent tour à tour<br />
b. La cliente et le prestataire, tous les deux, écoutent tour à tour<br />
c. A la fois a et b<br />
d. Aucun des points ci-dessus<br />
FISTULE TRAUMATIQUE · SESSION D’OUVERTURE · 17
Counseling d’une client souffrant de la fi stule traumatique<br />
6. Donner deux exemples de questions ouvertes. (2 points)<br />
Réponses possibles :<br />
• Qu’avez-vous ressentie lorsque vous avez vu pour la première fois que vous avez des fuites<br />
d’urines ?<br />
• Qu’avez-vous fait lorsque vous avez remarqué pour la première fois que vous avez des fuites<br />
d’urines ?<br />
• Comment vous vous sentez maintenant ?<br />
• Que pensez-vous qu’il va vous arriver durant votre séjour ici ?<br />
• Quelles sont vos préoccupations ?<br />
• Quelles sont les questions ou préoccupations de votre mari ou partenaire à propos de votre<br />
situation ?<br />
7. Donner deux indications concernant l’art d’écouter. (Comment pouvez-vous savoir que quelqu’un est<br />
en train d’écouter attentivement ? ) (2 points)<br />
Réponses possibles :<br />
• Ecouter attentivement votre interlocuteur ; éviter de faire d’autres tâches au même moment et<br />
ne pas interrompre<br />
• Poser des questions<br />
• Montrer de l’empathie<br />
• Réfl échir (i.e., faire des répétitions, utiliser vos propres mots, confi rmer que vous avez<br />
compris)<br />
• Interpréter les sentiments et les émotions derrière ce qui est dit<br />
• Intégrer ce qui a été dit dans les autres discussions<br />
• Eviter de parler à d’autres personnes en écoutant<br />
• Montrer un intérêt réel par rapport au sujet<br />
• Maintenir le contact visuel avec l’interlocuteur (en respectant les normes culturelles)<br />
8. Quel est le minimum d’informations essentielles sur la planifi cation familiale que vous devez donner à<br />
chaque cliente de la fi stule traumatique avant sa sortie ? (5 points)<br />
• Pour éviter tout dommage à la réparation chirurgicale de la fi stule, elle devrait s’abstenir de<br />
rapports sexuels et éviter d’introduire quoi que ce soit dans le vagin pendant au moins trois<br />
mois après la procédure.<br />
• Si elle a eu une aménorrhée, sa période menstruelle peut revenir entre deux et quatre mois<br />
après une réparation chirurgicale réussie. Elle pourrait ovuler avant son premier cycle<br />
menstruel, et par conséquent, elle est exposée au risque de tomber enceinte avant le retour des<br />
règles.<br />
• Elle devrait commencer à utiliser une méthode de planifi cation familiale avant de reprendre<br />
l’activité sexuelle.<br />
• Certaines femmes peuvent avoir une stérilité secondaire après une fi stule traumatique. Elle<br />
devrait présumer qu’elle est fertile jusqu’à preuve du contraire.<br />
• Elle a besoin de savoir où et comment obtenir des services de planifi cation familiale (pendant<br />
son séjour à l’hôpital ou après sa sortie).<br />
18 · SESSION D’OUVERTURE · FISTULE TRAUMATIQUE
Counseling d’une client souffrant de la fi stule traumatique<br />
9. Lister de trois réactions émotionnelles que les clientes de la fi stule traumatique peuvent avoir pendant<br />
ou après les soins. (3 points)<br />
Réponses possibles :<br />
• Sentiment de culpabilité et de reproche de soi<br />
• Honte et sentiment de grossièreté<br />
• Manque de confi ance en soi<br />
• Changement d’humeur<br />
• Manque d’estime de soi<br />
• Dépression<br />
• Sentiment de peur<br />
• Anxiété/peine<br />
• Colère<br />
• Rétraction et isolement<br />
• Sentiment d’impuissance<br />
• Dénégation/négation<br />
10. Choix informé signifi e (cocher toutes les réponses correctes): (2 points)<br />
L’on a fourni à la cliente toutes les informations.<br />
La cliente ne peut pas quitter le site du service sans choisir une méthode de planifi cation familiale.<br />
Le prestataire aide la cliente à prendre une décision.<br />
Les membres de la famille motivent la cliente à choisir une méthode de planifi cation familiale<br />
particulière.<br />
11. Qu’est-ce que l’empathie ? (1 point)<br />
• Se mettre à la place de la cliente et comprendre son point de vue comme si c’était vous-même.<br />
12. Donner deux exemples concernant la façon dont on peut créer un environnement favorable pour le<br />
<strong>counseling</strong>. (2 points)<br />
Réponses possibles :<br />
• S’assurer que la cliente est prête à parler.<br />
• S’asseoir ou se tenir debout au même niveau que la cliente.<br />
• Parler à voix basse.<br />
• Fermer la porte.<br />
• Parler dans la langue maternelle de la cliente ou dans la langue locale.<br />
• Assurer la confi dentialité<br />
13. Une femme arrive à votre site avec une fi stule traumatique survenue suite à une agression sexuelle. En<br />
usant d’un langage simple, expliquer à la cliente ce qui se passe dans son corps en ce moment précis. (2<br />
points)<br />
Une fi stule traumatique se développe à la suite de blessures internes au cours d’une agression<br />
sexuelle très violente, résultant à un trou entre le vagin et la vessie ou entre le vagin et le rectum,<br />
ou les deux. De l’urine et/ou de la matière fécale passe de manière incontrôlable par ce trou.<br />
FISTULE TRAUMATIQUE · SESSION D’OUVERTURE · 19
Counseling d’une client souffrant de la fi stule traumatique<br />
14. Expliquer comment les croyances peuvent infl uencer les soins offerts par les prestataires. Donner un<br />
exemple concret de croyance, valeur ou jugement sur la fi stule traumatique et comment cela pourrait<br />
affecter les soins offerts. (2 points)<br />
Nos croyances façonnent nos attitudes ou notre manière de penser et d’agir envers des personnes<br />
ou par rapport à des idées particulières.<br />
Exemples possibles :<br />
• Si un prestataire croit que les femmes qui ont été violées doivent être fortes et faire face à<br />
leurs diffi cultés silencieusement afi n qu’elles puissent mener leur vie de manière adéquate, il<br />
pourrait avoir du mal à offrir des soins de manière empathique.<br />
• Si un prestataire crois qu’une adolescente ayant une fi stule traumatique ne devrait pas avoir<br />
de relation sexuelle de manière régulière jusqu’à ce qu’elle devienne vieille, il pourrait ne pas<br />
discuter de manière appropriée les options de planifi cation familiale.<br />
15. Lister trois importantes questions à aborder au moment de faire le <strong>counseling</strong> de la cliente de la fi stule<br />
traumatique accompagnée de son partenaire. (3 points)<br />
Réponses possibles :<br />
• Dissiper tout my<strong>the</strong> par rapport aux raisons de la survenance de la fi stule.<br />
• Couvrir les questions liées aux soins postopératoires, y compris la nécessité de l’abstinence<br />
sexuelle pendant au moins trois mois, la planifi cation familiale, et l’établissement du<br />
calendrier/la nécessité de faire des visites de suivi.<br />
• Discuter la manière de favoriser la réinsertion de la cliente dans sa famille et dans sa<br />
communauté.<br />
16. Lister trois questions qui pourraient être mieux développées au cours d’une session de <strong>counseling</strong> de la<br />
cliente seulement, sans être accompagnée de son partenaire. (3 points)<br />
Réponses possibles :<br />
• Les questions de sexualité<br />
• Les infections sexuellement transmissibles<br />
• Les autres partenaires sexuels<br />
• Comment soutenir la cliente de la meilleure façon sur le plan affectif<br />
• Comment aider au mieux la cliente à retrouver l’estime de soi<br />
Total des points : 35<br />
Points nécessaires pour 80% : 28<br />
Retourner à la page 23 du curriculum de formation de la fi stule obstétricale – Partie B : Cérémonie d’ouverture.<br />
20 · SESSION D’OUVERTURE · FISTULE TRAUMATIQUE
Counseling d’une client souffrant de la fi stule traumatique<br />
Ressource supplémentaire<br />
Activité 3 : Présentation/Discussion (10 minutes)<br />
1. Demander aux participants de prendre un bout de papier et de noter trois éléments composant le cœur<br />
d’une approche globale d’aide aux femmes ayant la fi stule traumatique et à leurs familles.<br />
2. Demander aux volontaires de donner leurs points de vue et d’inscrire quelques suggestions essentielles<br />
sur le tableau en papier en rassemblant le plus que possibles les commentaires similaires possible.<br />
3. Animer une discussion, en comparant les réponses des participants à celles fi gurant sur le tableau de<br />
conférence préparé.<br />
4. Souligner les différentes manières dont la plupart des sujets de discussion de la session de formation<br />
aborde les éléments clé, essentiellement dans le domaine du traitement et de la réinsertion.<br />
Allez à la page 33 du curriculum de formation de la fi stule obstétricale – Session 2 : Valeurs et attitudes des<br />
prestataires.<br />
FISTULE TRAUMATIQUE · SESSION D’OUVERTURE · 21
Counseling d’une client souffrant de la fi stule traumatique<br />
Session 2<br />
Valeurs et attitudes des prestataires<br />
Les prestataires des soins de santé travaillant avec les clientes de la fi stule notent que la décision des<br />
femmes concernant le traitement—et, en fi n de compte, si elles peuvent être soignées—dépend souvent<br />
de l’état psychosocial de la cliente, notamment son état émotionnel, la manière dont elle voit ses choix<br />
et contraintes, sa compréhension et ses croyances culturelles par rapport à sa propre personne, et à quoi<br />
elle s’attend lui arrivera à la suite de soins médicaux (i.e., si elle pense que cela va l’aider ou si elle croit<br />
que c’est dangereux, etc.). Par conséquent, il est crucial que les prestataires soient sensibles aux questions<br />
psychosociales liées à la fi stule traumatique.<br />
Pour intégrer une discussion sur la fi stule traumatique dans la présente session, il faudra se référer aux<br />
éléments suivants contenus dans le présent supplément (tel qu’indiqué dans les instructions contenues dans<br />
les cases rose dans le curriculum de formation de la fi stule obstétricale) :<br />
• Vue d’ensemble de la Session 2 équivalente : Objectifs de la session, Points à retenir, Méthodes de<br />
formation, Matériels, Préparation préalable et Conseil pour la formation (pages 24 à 27)<br />
• Ressource supplémentaire : Supplément 2A—Partie A : La relation entre la santé physique et mentale<br />
et le rôle des prestataires dans les soins psychosociaux (pages 28 à 30)<br />
• Document supplémentaire 2-a : Etude de cas— République démocratique du Congo (pages 31 à 32)<br />
• Document supplémentaire 2-b : Etude de cas — Nord de l’Ouganda (pages 33 à 34)<br />
• Ressource supplémentaire : Ressource équivalent du formateur 2-D—Echantillon de déclarations de<br />
valeur pour la Partie B, Activité 5 (pages 35 et 36)<br />
• Ressource supplémentaire : Partie B, Activité 6—D’autres exemples concernant la manière dont les<br />
valeurs et attitudes peuvent infl uencer la qualité des soins (page 37)<br />
FISTULE TRAUMATIQUE · VALEURS ET ATTITUDES DES PRESTATAIRES · 23
Counseling d’une client souffrant de la fi stule traumatique<br />
24 · VALEURS ET ATTITUDES DES PRESTATAIRES · FISTULE TRAUMATIQUE<br />
Vue d’ensemble de la Session 2 équivalente<br />
Vue d’ensemble de la Session 2<br />
Objectifs de la session<br />
A la fi n de cette session, les participants seront en mesure de faire ce qui suit :<br />
• Défi nir les termes suivants : choix éclairé, consentement éclairé, valeurs et attitudes<br />
• Discuter l’importance d’être respectueux et neutre envers toutes les clientes sans tenir compte de leurs<br />
valeurs, statut social ou leur situation personnelle<br />
• Identifi er les raisons pour lesquelles les travailleurs de la santé peuvent s’abstenir de discuter avec les<br />
clientes sur l’origine traumatique de leur fi stule<br />
• Expliquer les raisons pour lesquelles les travailleurs de la santé peuvent s’inquiéter sur leur propre<br />
sécurité en répondant aux besoins des victimes de la violence sexuelle<br />
• Explorer les voies et moyens d’aider les clientes à parler de la violence sexuelle<br />
• Expliquer l’importance du fait d’être conscient de ses propres valeurs et attitudes et d’éviter de les<br />
imposer aux clientes<br />
• Expliquer les différences qui existent entre les termes « sexe », « genre », « équité entre les sexes », et<br />
« égalité des sexes »<br />
• Discuter les différences entre les règles de comportement des hommes et celles des femmes, et la façon<br />
dont ces règles concernant le genre affectent la vie des hommes et des femmes<br />
• Examiner les attitudes propres aux participants sur les différences, les rôles et les inégalités entre les<br />
sexes<br />
• Faire une liste de quelques rumeurs et my<strong>the</strong>s fréquents autour de la fi stule et essayer de comprendre<br />
comment ils peuvent entraver la capacité des clientes à prévenir et à avoir accès au traitement<br />
• Explorer les voies et moyens de dissiper les idées fausses, les rumeurs et my<strong>the</strong>s que les clientes ou<br />
leurs familles et leurs communautés pourraient avoir sur la fi stule.<br />
POINTS À RETENIR<br />
Le choix éclairé est une décision volontaire et mûrement réfl échie qu’une personne prend sur la<br />
base d’options, d’informations et de sa compréhension.<br />
Le consentement éclairé c’est la communication entre une cliente et un prestataire confi rmant<br />
que la cliente a fait un choix éclairé et volontaire par rapport au fait d’utiliser ou de bénéfi cier<br />
d’une méthode ou d’une procédure médicale.<br />
Chaque interaction entre une cliente et le personnel sanitaire - depuis le moment où elle entre<br />
dans le système de soins de santé jusqu’à la sortie- affecte la satisfaction de la cliente par rapport<br />
aux soins reçus, la rapidité de son rétablissement, et sa capacité de prendre soin d’elle-même<br />
après avoir quitté la structure.<br />
(suite)
POINTS À RETENIR (SUITE)<br />
Counseling d’une client souffrant de la fi stule traumatique<br />
Nos valeurs, attitudes, sentiments, les différences de genre, les inégalités relatives au genre et les<br />
préjugés affectent notre manière de traiter la maladie d’une cliente.<br />
Les my<strong>the</strong>s et les fausses idées jouent un rôle majeur dans le défaut de prévention de la fi stule,<br />
les stigmatisations et discriminations injustifi ées, et l’accès médiocre au traitement.<br />
Le <strong>counseling</strong> ciblé joue un rôle clé dans la réfutation des my<strong>the</strong>s et les fausses idées que les<br />
clientes et leurs familles ont sur les raisons de la survenance de la fi stule et sur la manière dont<br />
elle peut être prévenue et traitée.<br />
Alors que les conséquences mentales et physiologiques de la fi stule affectent toutes les femmes<br />
qui ont ce problème, les patientes de la fi stule traumatique doivent aussi faire face aux effets<br />
psychosociaux de la violence sexuelle qui les a amenées à développer ces conditions.<br />
Le fait d’aborder les questions de la violence sexuelle avec les clientes de la fi stule est une<br />
première étape cruciale pour aider les femmes et les jeunes fi lles à obtenir l’assistance dont elles<br />
ont besoin ; la cliente pourrait ne pas parler de son expérience avec un autre personne, et le fait<br />
de rompre le silence peut donner de l’espoir à la cliente (adaptée à partir du FNUAP, 2001).<br />
Le personnel peut jouer un rôle très important quand il s’agit d’aider les clientes à discuter<br />
la nature traumatique de leurs troubles médicales, mais ils peuvent s’abstenir de le faire (par<br />
exemple, cela pourrait causer un problème au personnel au moment d’examiner/d’interroger<br />
les clientes sur la violence sexuelle et le trauma psychosocial). Certains membres du personnel<br />
peuvent résister à poser des questions sur la violence sexuelle pour un certain nombre de raisons :<br />
o Ils ont souvent de grandes contraintes de temps.<br />
o Ils peuvent ne pas considérer la violence sexuelle comme étant une question sanitaire (i.e.,<br />
cela ne fait pas partie de leur responsabilité).<br />
o Ils peuvent croire que les femmes vont le nier et/ou avoir honte.<br />
o Ils peuvent être submergés par la question et croire qu’ils ne peuvent rien faire pour les aider.<br />
(Adapté à partir de : Bott et al., 2010)<br />
Dans certaines structures, les travailleurs de la santé qui fournissent une assistance médicale<br />
et offrent des services de <strong>counseling</strong> aux survivantes de la violence en temps de guerre font<br />
également face à des menaces contre leur sécurité personnelle de la part des groupes armées à<br />
cause de leur travail.<br />
Le personnel, à travers l’organisation, peut assister les clientes de la fi stule traumatique en leur<br />
fournissant de l’aide, une bonne compréhension, de l’approbation et des informations (adapté de :<br />
FNUAP, 2001).<br />
FISTULE TRAUMATIQUE · VALEURS ET ATTITUDES DES PRESTATAIRES · 25
Counseling d’une client souffrant de la fi stule traumatique<br />
Méthodes de formation<br />
• Mise en train<br />
• Exercice en grand groupe<br />
• Discussion<br />
• Etude de cas<br />
• Jeu de rôles<br />
• Sketch<br />
Matériels<br />
• Tableau en papier, chevalet, marqueurs, stylos, crayons, cinq petits bouts de papier pour chaque<br />
participant, et ruban adhésif<br />
• Document du participant 2-A : Counseling, choix éclairé, consentement éclairé et droits de la cliente<br />
• Document supplémentaire du participant 2-a : Etude de cas—République démocratique du Congo<br />
• Document supplémentaire du participant 2-b : Etude de cas—Nord de l’Ouganda<br />
• Document du participant 2-B : Le consentement éclairé dans les soins de la fi stule<br />
• Document du participant 2-C : Protocole de consentement éclairé<br />
• Document du participant 2-D : Formulaire de consentement éclairé<br />
• Document du participant 2-E : Figure ambiguë<br />
• Document du participant 2-F : Le jeu du genre<br />
• Document du participant 2-G : Le genre<br />
• Document du participant 2-H : Valeurs et attitudes dans la fourniture des services de soins sanitaires<br />
• Document du participant 2-I : Exemples de my<strong>the</strong>s et d’idées fausses sur la fi stule<br />
• Ressource du formateur 2-A : Questions/exercices de discussion sur le consentement éclairé<br />
• Ressource du formateur 2-B : Réponses au jeu du genre<br />
• Ressource du formateur 2-C : Exemples de tableaux-papier comportant les expressions suivantes :<br />
«Agis en tant qu’homme » et « Agis en tant que femme »<br />
• Ressource du formateur 2-D : Exemple de jugement de valeur<br />
Préparation préalable<br />
1. Préparer un tableau papier comportant la liste des objectifs de la présente session.<br />
2. Faire une copie de la ressource du formateur 2-A, découper les questions de discussion en bandes, les<br />
plier, et les mettre dans un bol.<br />
3. Examiner la liste des jugements de valeur (Ressource du formateur 2-D). Sélectionner sept jugements<br />
pour cet exercice en y ajoutant d’autres, au besoin. Les jugements sont disposés de manière aléatoire,<br />
de sorte qu’il vous faudra décider de l’ordre dans lequel ils seront utilisés (voir Conseil pour la<br />
formation dans l’activité 5).<br />
26 · VALEURS ET ATTITUDES DES PRESTATAIRES · FISTULE TRAUMATIQUE
CONSEIL POUR LA FORMATION<br />
Counseling d’une client souffrant de la fi stule traumatique<br />
Les déclarations de valeur de la Ressource 2-D du formateur ne doivent pas être distribués sous<br />
forme de documentation, car les participants (ou d’autres personnes pouvant lire le document)<br />
pourraient se méprendre sur le but de cet exercice et penser que ces jugements refl ètent les croyances<br />
d’EngenderHealth et/ou des formateurs. Ces derniers peuvent ajouter des jugements de valeur<br />
refl étant les croyances et valeurs locales.<br />
4. Confectionner cinq panneaux distincts sur lesquels il est inscrit respectivement : TOUT A FAIT<br />
D’ACCORD, D’ACCORD, PAS DU TOUT D’ACCORD, PAS D’ACCORD, et PAS SUR. Affi cher ces<br />
panneaux sur trois murs à côté des participants.<br />
5. Disposer les tables et chaises de sorte que les participants puissent se déplacer facilement entre les<br />
panneaux.<br />
6. Réviser toute la documentation du participant pour la présente session.<br />
7. Inscrire « My<strong>the</strong>s sur la fi stule » sur un tableau en papier et l’affi cher au mur. (Ajouter des feuilles<br />
supplémentaires pendant la session de remue-méninges du groupe, au besoin.)<br />
Durée (totale) de la session : 4 heures 15 minutes<br />
Se référer à la page 36 du curriculum de formation sur la fi stule obstétricale – Etapes de formation de la Session 2.<br />
FISTULE TRAUMATIQUE · VALEURS ET ATTITUDES DES PRESTATAIRES · 27
Counseling d’une client souffrant de la fi stule traumatique<br />
Supplément 2A<br />
28 · VALEURS ET ATTITUDES DES PRESTATAIRES · FISTULE TRAUMATIQUE<br />
Ressource supplémentaire<br />
Partie A : La relation entre la santé mentale et la santé physique et le rôle<br />
des prestataires dans les soins psychosociaux<br />
NOTE AUX FORMATEURS<br />
Le présent supplément utilise une étude de cas pour aider les participants en formation à explorer<br />
les croyances, émotions et la compréhension des clientes par rapport à tout ce qui peut amener les<br />
femmes ayant le même problème médical à prendre des décisions différentes. L’exercice est basé<br />
sur une étude de cas concentrée sur la violence sexuelle et la fi stule traumatique. Le Document<br />
supplémentaire 2-a et les questions de discussion trouvées à la fi n du document sont d’une<br />
importance capitale pour la réussite de cette activité.<br />
Durée : 1 heure, 15 minutes<br />
Activité 1: Mise en train (15 minutes)<br />
1. Donner un bout de papier à chaque participant.<br />
2. Demander aux participants de rédiger individuellement une expérience qu’ils ont eue en fournissant des<br />
soins à une victime de la violence sexuelle et qui représentait particulièrement un défi s. Cela pourrait<br />
être causé par l’état passionnel de la cliente, le fait que la durée du cas ait été plus longue que prévue<br />
et a fi nalement créé un retard, ou alors par les préoccupations concernant la sécurité personnelle dans<br />
l’implication au cas, ou pour d’autres raisons encore.<br />
3. Outre la description du cas, demander aux participants de faire part sur écrit de la manière dont ils (les<br />
prestataires) se sont sentis et comment ils ont pris en main la situation.<br />
4. Expliquer que vous aimeriez bien utiliser quelques unes de ces descriptions pour entamer une<br />
discussion sur les problèmes que les prestataires font face en aidant les victimes de la violence sexuelle,<br />
ainsi que l’impact que cela peut avoir sur eux en tant qu’individus. Les participants devraient se sentir<br />
libres de faire part de leur situation par écrit de manière anonyme.<br />
5. Prendre 10 minutes pour la partie concernant la rédaction de cette activité. Lorsque les participants<br />
auront fi ni d’écrire, ramasser les récits et choisissez-en quelques uns au hasard que vous lirez à haute<br />
voix.
Counseling d’une client souffrant de la fi stule traumatique<br />
6. Diriger une discussion ouverte qui va durer cinq minutes sur quelques raisons pour lesquelles les<br />
prestataires de soins de santé peuvent être un peu réticents quand il s’agit de traiter les cas de violence<br />
sexuelle dans leur travail, en indiquant que même les prestataires ayant des années d’expérience dans<br />
ce travail peuvent rencontrer des situations pouvant les mettre mal à l’aise. Diriger la discussion en<br />
insistant également sur les solutions pouvant être développées par les participants afi n de les aider à<br />
aborder les questions diffi ciles.<br />
CONSEIL POUR LA FORMATION<br />
Les prestataires des soins de santé et les conseillers socio-psychologiques font face à beaucoup de<br />
contraintes dans leur travail quotidien qui peuvent les empêcher de discuter de manière effi cace la<br />
violence sexuelle. Même le personnel travaillant dans les centres de santé spécialisés au traitement de<br />
la violence sexuelle peut rencontrer des cas très diffi ciles et faire face même à des menaces sur leur<br />
sécurité personnelle à cause de leur travail. L’activité de mise en train ci-dessus est destinée à aider<br />
les participants à indiquer les raisons pour lesquelles ce phénomène peut constituer un challenge<br />
pour les prestataires, c’est-à-dire, le fait de discuter avec les clientes de la violence sexuelle. Elle est<br />
également destinée à encourager les participants à partager leurs solutions avec leurs collègues. Pour<br />
certains participants, le fait de discuter des cas diffi ciles antérieurs peut être pénible. Il faudra garder à<br />
l’esprit que les participants ne devraient pas se sentir obligés de parler de leurs expériences s’ils ne se<br />
sentent pas à l’aise pour le faire. Cependant, ils peuvent profi ter de l’occasion pour écouter les autres<br />
participants parler de problèmes similaires rencontrés et des solutions apportées.<br />
Il est également essentiel de souligner dans la présente activité que les prestataires travaillant avec<br />
les clientes de la fi stule traumatique peuvent rencontrer des diffi cultés en parlant des expériences de<br />
la violence sexuelle qui ont incité les femmes et les jeunes fi lles à se rendre aux structures sanitaires<br />
(se référer aux Points clé). Pourtant, les clientes mettront beaucoup de temps à guérir physiquement<br />
sans pour autant traiter les aspects psychosociaux, et les prestataires peuvent également trouver des<br />
solutions même dans les situations les plus compliquées.<br />
Activité 2 : Etude de cas (15 minutes)<br />
1. Demander aux participants de former des groupes de 5 à 6 personnes. Chaque groupe devra utiliser un<br />
des deux études de cas (soit le Document supplémentaire 2-a, soit le Document supplémentaire 2-b)<br />
pour cette activité.<br />
2. Distribuer une copie du Document supplémentaire 2-a ou du Document supplémentaire 2-b à chaque<br />
participant. Tous les participants au sein de chaque groupe devront utiliser la même étude de cas.<br />
3. Les participants devront lire les études de cas et en discuter en utilisant des questions.<br />
4. Un participant de chaque groupe devra faire un bref résumé des points clé retenus par leur groupe de<br />
discussion.<br />
FISTULE TRAUMATIQUE · VALEURS ET ATTITUDES DES PRESTATAIRES · 29
Counseling d’une client souffrant de la fi stule traumatique<br />
5. En tant que groupe, identifi er tous les scénarios possibles qui pourraient former la fi n de l’étude de cas.<br />
• Pour l’étude de cas du Document supplémentaire 2-a, la cliente pourrait vouloir subir l’opération<br />
et en même temps préoccupée du fait que son mari de toute façon va la rejeter ; la cliente pourrait<br />
décider de ne pas subir l’opération et retourner dans sa communauté pour faire face à la possibilité<br />
d’isolement et du rejet; ou alors elle pourrait décider de ne pas subir l’opération et ne pas vouloir<br />
retourner auprès de sa communauté.<br />
• Pour l’étude de cas contenue dans le Document supplémentaire 2-b, la jeune femme pourrait<br />
commencer à avoir confi ance au travailleur de la santé, dépendant des techniques de <strong>counseling</strong> ; ou<br />
le personnel de santé de la clinique pourrait chercher de l’aide auprès de leaders religieux.<br />
CONSEIL POUR LA FORMATION<br />
Les prestataires de soins de santé travaillant avec les clientes de la fi stule traumatique notent que le<br />
statut psychosocial de la cliente, y compris sont état passionnel, la façon dont elle voit son choix et<br />
ses contraintes, sa compréhension et ses croyances culturelles concernant sa propre personne, et à<br />
quoi elle s’attend lui arrivera a la suite de soins médicaux (i.e. si elle pense que cela va l’aider ou si<br />
elle croit que c’est dangereux, etc.) peut affecter sa décision sur le traitement et en fi n de compte si<br />
elle peut être guérie. La présente étude de cas devra aider les participants à examiner les différentes<br />
possibilités pouvant découler d’un scénario, étant donné que les différentes clientes auront des<br />
croyances, des émotions et une compréhension différentes, tout ceci pouvant mener les femmes ayant<br />
le même problème médical à prendre des décisions différentes.<br />
Activité 3 : Jeu de rôles (45 minutes)<br />
1. Demander aux participants de former des groupes de 5 à 6 personnes.<br />
2. Donner un rôle à chaque membre dans chacun des groupes, y compris la cliente, les membres de<br />
la famille, l’infi rmière, le chirurgien, le psychologue/conseiller socio-psychologique, et tout autre<br />
personnage que les groupes pourraient penser (par exemple, les autres patients, un autre personnel de<br />
l’hôpital, les membres de la communauté).<br />
3. Demander aux groupes d’élaborer et de jouer un bref sketch pour décrire l’un des résultats identifi és<br />
dans l’Etape 5 de l’Activité 1 ci-dessus.<br />
4. Après avoir joué les sketchs, animer une brève discussion sur les résultats présentés en insistant<br />
sur toute valeur et attitude que les prestataires (le chirurgien, les infi rmières, les conseillers sociopsychologiques)<br />
pourraient faire apparaître dans leurs rôles.<br />
Retourner à la page 34 du curriculum de formation sur la fi stule obstétricale – Etape 3 de la Partie A, Activité 1.<br />
30 · VALEURS ET ATTITUDES DES PRESTATAIRES · FISTULE TRAUMATIQUE
Document supplémentaire<br />
Document supplémentaire 2-a<br />
Counseling d’une client souffrant de la fi stule traumatique<br />
Etude de cas—République démocratique du Congo<br />
La présente étude de cas était présentée dans l’article intitulé « La fi stule et les blessures génitales traumatiques<br />
causées par la violence sexuelle en situation de confl it à l’Est de la République démocratique du Congo » (Longombe,<br />
Claude, et Ruminjo, 2008). Elle est présentée en dessous textuellement à l’exception des deux dernières phrases.<br />
C’est l’histoire d’une femme qui s’appelle Rehema, âgée de 34 ans et qui a été sauvagement violée par cinq hommes<br />
armés.<br />
Du fait que je ne pouvais pas avoir d’enfants, mon mari décida de prendre une seconde épouse, et<br />
fi nalement ils ont eu quatre enfants. Ma coépouse ne pouvait supporter que je touche ses enfants ; elle m’a<br />
surnommée la sorcière, la sorcière stérile. Ma vie avec eux n’était que tristesse et mécontentement. De ce<br />
fait, je passais tout mon temps à prier espérant qu’un jour, je pourrais devenir enceinte.<br />
Des années plus tard, quand j’avais plus de 30 ans, je suis devenue enceinte pour la première fois de ma<br />
vie. Cela n’a rien changé au comportement de mon mari et de sa femme envers moi, mais dans mon calme<br />
intérieur, le fait d’être enceinte m’a un peu calmée. Dans mon village, il n’y avait pas de soins prénatals. J’ai<br />
jalousement protégé ma grossesse contre les grandeurs et les misères de la vie.<br />
Puis, un matin, vers 10 heures, quand on était dans les champs moi et mon mari, un groupe de cinq<br />
hommes armés apparurent. Ils nous ont demandé de l’argent mais nous n’en avions pas. Alors ils nous<br />
ont dit que nous n’étions bons à rien et que nous méritions la mort. Ils me bandèrent les yeux, me<br />
déshabillèrent et me battirent sévèrement. Et puis, ils m’ont violée, encore et encore, l’un après l’autre, avec<br />
mes bras et mes pieds attachés à des piquets. Finalement, ils m’abandonnèrent là-bas, faible et avec des<br />
douleurs terribles, et emmenèrent mon mari en le trainant. Un instant, j’ai senti que j’étais mouillée ; de<br />
l’eau et du sang coulaient en grande quantité de mon utérus vers mes pieds. J’avais des crampes terribles au<br />
niveau de mon ventre et des vagues de douleurs atroces toute la nuit durant sans arrêt.<br />
Le lendemain, ma coépouse, ayant remarqué notre absence, alerta les villageois. Ils se rendirent aux<br />
champs et me trouvèrent là-bas, à moitié morte, et faisant des gémissements à cause de la douleur. Ils me<br />
détachèrent et entre mes jambes il y avait mon bébé allongé, mort, et couvert d’insectes. J’étais choquée et<br />
complètement angoissée à cause de ce blasphème contre Dieu, l’humanité, contre la vie!<br />
Arrivée au village, après l’enterrement de mon enfant, les autres mères m’ont proposée de rester en position<br />
assise dans de l’eau pendant des journées entières. Malgré cela, une semaine après, je ne pouvais plus<br />
contrôler ma vessie et j’avais des fuites d’urine constante accompagnée d’une odeur désagréable. C’était la<br />
deuxième rude épreuve de ma vie. Ayant surmonté le fait de ne pas avoir d’enfants, je devais maintenant<br />
vivre avec l’incontinence.<br />
Un an plus tard, une équipe de conseillers socio-psychologiques visitait notre village et puis m’emmenèrent<br />
ici à Goma pour obtenir des soins appropriés. Je me suis tout de suite rendue compte que d’autres femmes<br />
FISTULE TRAUMATIQUE · VALEURS ET ATTITUDES DES PRESTATAIRES · 31
Counseling d’une client souffrant de la fi stule traumatique<br />
souffraient du même problème. Je n’avais subi que trois opérations sans amélioration, et j’avais toujours des<br />
fuites d’urine. Maintenant, ils ont proposée de détourner l’urine dans les intestins.<br />
Mais c’est une solution que je ne peux accepter ; cela réduirait mes chances de reconquérir mon mari.<br />
Après ma deuxième opération, je suis retournée au village pour voir ma famille, mais mon mari m’a rejetée<br />
prétendant que j’avais le SIDA.<br />
Points de discussion<br />
1. Quelles sont les différentes formes de trauma que Rehema a souffert ?<br />
2. Comment a-t-elle réagit à chacun de ces traumas ?<br />
3. Rehema doit prendre une importante décision. Bien que sa fi stule ne puisse pas être réparée, il y a<br />
une autre opération qui pourrait l’aider. Comment l’expérience et le trauma psychosociaux de Rehema<br />
pourraient-ils infl uencer la décision qu’elle doit prendre ?<br />
4. Quel est le rôle du prestataire dans le <strong>counseling</strong> de Rehema à la présente situation, et qui doit faire le<br />
<strong>counseling</strong> ?<br />
5. Si Rehema ne fait pas l’opération, quelle autre option a-t-elle ? Quels seraient ses besoins immédiats et à<br />
long terme, et quel est le rôle des prestataires pour l’aider à répondre à ces besoins ?<br />
32 · VALEURS ET ATTITUDES DES PRESTATAIRES · FISTULE TRAUMATIQUE
Document supplémentaire<br />
Document supplémentaire 2-b<br />
Counseling d’une client souffrant de la fi stule traumatique<br />
Etude de cas—Au nord de l’Ouganda<br />
La présente étude de cas est basée sur une histoire présentée lors du XVIIIème Congrès sur la Gynécologie et<br />
l’Obstétrique. Margaret a été enlevée par des soldats rebelles à l’âge de 15 ans et forcée à l’esclavage sexuel. Une<br />
partie de l’étude de cas ci-dessous est extraite, mot pour mot, de l’histoire de la présentation. Cependant, certains<br />
aspects ont été modifi és, et la fi n a été changée pour faire état des blessures physiques que les femmes et les jeunes<br />
fi lles ayant la fi stule traumatique font face.<br />
Je m’appelle “Margaret.” J’ai été kidnappée par des soldats rebelles en provenance du sous conté de Palabek<br />
Kal en septembre 1998, à l’âge de 15 ans durant une incursion dans mon village. Mon père et ma mère<br />
ont été tués tous les deux sous mes yeux. Mais ils m’ont épargnée et m’ont donnée à un offi cier rebelle qui<br />
avait deux femmes. Dans la première nuit que j’ai passée là-bas, il m’a appelée. J’ai obéi espérant qu’il va me<br />
demander de faire quelque chose comme lui trouver de l’eau à boire. Il me demanda de m’asseoir près de<br />
lui et j’ai obéi. Les deux femmes sortirent de la chambre et nous laissèrent seuls.<br />
Il commença à me caresser les seins, puis je l’ai rejeté car cela me dégoutait. J’étais tellement embarrassée<br />
que je voulais l’insulter, mais ma grand-mère me disait toujours de respecter les grandes personnes. Je<br />
savais que si j’obéissais à tout ce que ma grand-mère me disait, je deviendrais un bon enfant. Bien qu’elle<br />
soit loin de moi, je pouvais toujours entendre tout ce qu’elle me disait et suivre tout ce qu’elle m’a appris.<br />
Il m’a violée trois fois cette même nuit. Le matin, j’ai rampé en sortant de la case et alla trouver l’une de ses<br />
épouses. Je croyais qu’elle allait me consoler, mais elle m’a grondée et m’a dit qu’elle n’était pas ma mère<br />
pour prendre soin de moi.<br />
Je rampais tout autour et fi t bouillir un peu d’eau pour me soigner moi-même. Les articulations de ma<br />
hanche faisaient comme si elles sortaient de leurs cavités, j’avais très mal au niveau de mes parties intimes.<br />
Je n’en revenais pas quand deux jours plus après, il m’appela et me viola encore deux fois de suite. C’est<br />
comme ça que j’ai passé ma vie pendant des mois.<br />
Un jour, j’ai décidé de ne plus supporter la torture. J’ai commencé à chercher un moyen de m’échapper<br />
du camp des rebelles. Un matin, je me suis réveillée avant les autres, ramassé mes quelques affaires et<br />
n’importe quelle nourriture que je pouvais emporter, et j’ai commencé à courir dans la direction que je<br />
croyais être la plus proche de la ville.<br />
Je courrais et me cachais toute la journée durant, mais l’offi cier était très en colère quand il s’est rendu<br />
compte que j’étais partie, et il envoya trois soldats pour me chercher. Ils me trouvèrent et me battirent<br />
sévèrement. Ils ont dit qu’ils allaient me donner une leçon, et ils ont introduit des branches d’arbres dans<br />
mon vagin. Finalement, quand ils ont fi ni de me battre, je ne pouvais plus marcher ou même me tenir<br />
debout. Ils m’ont dit que je n’étais bonne à rien et m’abandonnèrent.<br />
FISTULE TRAUMATIQUE · VALEURS ET ATTITUDES DES PRESTATAIRES · 33
Counseling d’une client souffrant de la fi stule traumatique<br />
Je suis restée deux jours de plus dans les buissons, jusqu’à ce qu’un homme plutôt âgé me trouva dans<br />
son chemin en allant aux champs. Il m’aida à aller à la clinique sanitaire. En ce moment là, l’urine avait<br />
commencé à couler. Je ne pouvais pas l’arrêter, et j’avais beaucoup d’autres blessures. Un homme à la<br />
clinique avait essayé d’examiner mes parties intimes, mais j’avais trop peur. Je l’ai repoussé fortement et<br />
j’ai crié. Toutes les personnes autour de moi, tous ceux qui m’étaient étranger me disaient que je devais<br />
m’allonger. Tout ce que je savais, c’est que je ne pouvais plus avoir confi ance à personne.<br />
Points de discussion<br />
1. Quelles sont les différentes formes de trauma que Margaret a souffert ?<br />
2. Comment a-t-elle réagit à chacun de ces traumas ?<br />
3. Margaret est confrontée à une situation qu’elle ne comprend pas tellement. Pour obtenir de l’aide<br />
par rapport à son problème médical, elle devra permettre au personnel de la clinique de l’examiner.<br />
Comment l’expérience et le trauma psychosociaux de Margaret pourraient-ils avoir une infl uence sur la<br />
décision qu’elle doit prendre ?<br />
4. Quel est le rôle du prestataire de soins de la clinique dans le <strong>counseling</strong> de Margaret par rapport à la<br />
présente situation, et qui devra faire le <strong>counseling</strong> ?<br />
5. Supposons que Margaret accepte que le personnel de la clinique l’examine et qu’il l’oriente à l’hôpital,<br />
quels seraient ses besoins immédiats et à long terme à l’hôpital, et quel est le rôle des prestataires de<br />
soins de l’hôpital pour l’aider à répondre à de tels besoins ?<br />
Source : Akullu, H. 2006. Voices from <strong>the</strong> fi eld: Community research on <strong>the</strong> experiences of survivors and<br />
perpetrators of sexual violence. [ « Le silence rompu : recherche communautaire sur les expériences des<br />
anciennes victimes et auteurs de la violence sexuelle. » ] Exposé présenté au XVIIIème Congrès sur la<br />
Gynécologie et l’Obstétrique. Kuala, Lumpur, Malaisie, 5 – 10 novembre 2006.<br />
34 · VALEURS ET ATTITUDES DES PRESTATAIRES · FISTULE TRAUMATIQUE
Counseling d’une client souffrant de la fi stule traumatique<br />
Document supplémentaire<br />
Document 2-D du formateur<br />
Exemples de déclarations de valeurs<br />
Ce qui suit constitue des valeurs que les individus peuvent avoir par rapport à la fi stule ou par rapport aux femmes<br />
souffrant de la fi stule.<br />
NOTE AUX FORMATEURS<br />
Etant donné que les femmes ayant la fi stule traumatique vivent sous le double stigmate des affections<br />
physiques associées à la fi stule et le fait qu’elles soient violées, les prestataires devraient être<br />
particulièrement sensibles par rapport à l’état passionnel des femmes ayant la fi stule traumatique.<br />
Les femmes qui ont été violées se trouvaient probablement au mauvais endroit au mauvais moment et<br />
auraient dû faire attention à éviter d’être violée.<br />
Les fi stules traumatiques sont réellement causées par les hommes, et ils doivent être punis.<br />
Les fi lles qui sont violées à un jeune âge sont psychologiquement perturbées et ne se développeront pas<br />
comme les autres jeunes fi lles.<br />
La violence sexuelle est un phénomène qui arrive en période de guerre. Nous ne pouvons pas l’éviter, et<br />
certaines femmes seront malchanceuses et se feront violer.<br />
Les femmes et les jeunes fi lles qui sont violées doivent être fortes et faire face à leur situation de manière<br />
silencieuse afi n de continuer à vivre une vie normale.<br />
La plupart des femmes qui ont été violées ne veulent pas en parler, alors autant ne rien demander à ce sujet.<br />
Les clientes de la fi stule traumatique ont plus de problèmes que celles ayant la fi stule obstétricale.<br />
Les parents des jeunes fi lles ayant la fi stule traumatique sont fautifs de permettre une situation où leurs<br />
fi lles peuvent être violées.<br />
Lorsque les patientes de la fi stule traumatique décident de déposer une plainte contre l’auteur du viol, cela<br />
met en danger la sécurité personnelle des prestataires de soins de santé.<br />
Les pays ont la responsabilité de fournir des soins gratuits à toutes les femmes ayant la fi stule.<br />
Les femmes analphabètes sont les plus exposées à la fi stule.<br />
Les femmes qui ont été incisées sont les plus susceptible de développer une fi stule.<br />
FISTULE TRAUMATIQUE · VALEURS ET ATTITUDES DES PRESTATAIRES · 35
Counseling d’une client souffrant de la fi stule traumatique<br />
Si une femme atteinte de la fi stule s’était bien occupée d’elle-même, elle n’aurait pas subi autant de<br />
conséquences sociales et sanitaires.<br />
Toutes les femmes devraient être aidées pour atteindre leurs objectifs de procréation après une réparation<br />
réussie de la fi stule.<br />
La seule manière de prévenir la fi stule obstétricale est de s’assurer que toutes les femmes accouchent dans<br />
un hôpital ou un centre de santé.<br />
La fi stule obstétricale est surtout causée par la pauvreté et l’accès diffi cile aux services de santé.<br />
La fi stule ne peut pas être causée par le viol ou les violences sexuelles.<br />
La plupart des fi stules obstétricales sont causées par des matrones traditionnelles qui ne respectent pas les<br />
recommandations en matière d’orientation vers des services spécialisés lorsque le travail est prolongé.<br />
Les femmes atteintes de fi stule auront du mal à être réintégrées dans leurs communautés, de ce fait, les<br />
organisations gouvernementales et non gouvernementales devraient fi nancer des projets permettant à ces<br />
femmes de vivre ensemble dans leurs propres communautés composées de femmes fi stuleuses.<br />
Toute femme ayant subi une réparation de la fi stule devrait être stérilisée pour éviter des dommages à la<br />
suite de la réparation chirurgicale.<br />
Le mariage précoce fait partie intégrante de la société traditionnelle, et il n’y a presque rien que l’on puisse<br />
faire pour changer cette institution.<br />
Les matrones traditionnelles et les prestataires de services au niveau des structures de santé devraient<br />
collaborer pour prévenir la fi stule obstétricale.<br />
Les hommes qui abandonnent leurs femmes parce qu’elles ont une fi stule devraient être punis par la loi.<br />
La majeure partie des fi stules obstétricales sont causées par des matrones traditionnelles qui accomplissent<br />
des actes pouvant endommager l’appareil reproducteur de la femme.<br />
La fi stule obstétricale touche un pourcentage réduit de femmes, et compte tenu des budgets limités pour<br />
les soins de santé, les fonds devraient être investis dans la prévention de la fi stule obstétricale, plutôt que<br />
d’essayer de traiter les femmes qui l’ont déjà contractée et y sont probablement habituées.<br />
La seule manière de réduire le nombre de femmes atteintes de fi stules obstétricales est de travailler en<br />
collaboration avec les communautés pour les mobiliser autour de questions comme le mariage précoce et la<br />
prise de conscience par rapport à la recherche de soins.<br />
Se référer à la page 43 du Curriculum de formation de la fi stule obstétricale (Partie B : Activité 5 – Conseil pour<br />
la formation).<br />
36 · VALEURS ET ATTITUDES DES PRESTATAIRES · FISTULE TRAUMATIQUE
Counseling d’une client souffrant de la fi stule traumatique<br />
Document supplémentaire<br />
Partie B, Activité 6—Autres exemples concernant la manière dont les<br />
valeurs et attitudes ont une infl uence sur la qualité des soins<br />
Dans la présente activité, vous devez poser aux participants une série de questions et diriger une discussion<br />
visant à identifi er la manière dont les valeurs et attitudes des prestataires peuvent avoir une infl uence<br />
négative sur la qualité des soins offerts. En ce qui concerne la fi stule traumatique, les formateurs devront<br />
garder à l’esprit plusieurs points supplémentaires/exemples tels que :<br />
• Le fait de ne pas offrir aux clientes de la fi stule traumatique un soutien psychosocial adéquat ou de ne<br />
pas les orienter vers des services spécialisés parce que les prestataires pensent que cela ne fait pas partie<br />
de leurs services de santé et que les femmes devraient essayer de trouver de l’aide supplémentaire ellesmêmes<br />
si elles en ont besoin.<br />
• Aliéner les femmes et potentiellement compromettre la probabilité d’essayer d’obtenir des soins, en :<br />
o Insinuant que la femme est tenue responsable de sa fi stule traumatique parce qu’elle est en quelque<br />
sorte la personne à blâmer pour le viol<br />
o Etant surpris du fait qu’une jeune fi lle ait souffert de la fi stule traumatique et en se demandant où<br />
se trouvaient ses parents au moment du viol<br />
• Le fait de ne pas inclure les maris/partenaires ou les autres membres de la famille dans les soins offerts<br />
aux femmes atteintes de fi stule parce que les femmes sont tellement embarrassées au sujet de la fi stule<br />
et ont honte de parler de la violence sexuelle qu’elles ne veulent aborder le problème avec qui que ce<br />
soit.<br />
Retourner à la page 44 du curriculum de formation de la fi stule obstétricale – Etape 2 dans la Partie B, Activité 6.<br />
FISTULE TRAUMATIQUE · VALEURS ET ATTITUDES DES PRESTATAIRES · 37
Counseling d’une client souffrant de la fi stule traumatique<br />
Session 3<br />
Comprendre ce qu’est la fi stule obstétricale<br />
et traumatique<br />
La Session 3 intitulée Counseling de la cliente souffrant de la fi stule obstétricale : Un curriculum de formation,<br />
défi nie la fi stule obstétricale, décrit les expériences des femmes ayant la fi stule obstétricale, explique<br />
l’étiologie, les facteurs contributifs et les conséquences de la fi stule obstétricale, et décrit les éléments d’une<br />
stratégie globale de prévention de la fi stule obstétrique. L’intégration de la fi stule traumatique dans le<br />
présent document va nécessiter plus d’efforts de la part des formateurs plutôt que simplement d’omettre<br />
le mot « obstétrical » en discutant de la fi stule ; d’importantes données factuelles sur la fi stule traumatique<br />
devront être ajoutées.<br />
Pour intégrer les informations sur la fi stule traumatique dans la présente session, il faudra se référer aux<br />
éléments suivants contenus dans le présent supplément (tels qu’indiqués dans les instructions contenues<br />
dans les cases rose du curriculum de formation de la fi stule obstétricale) :<br />
• Vue d’ensemble sur la Session 3 équivalente : Objectifs de la Session, Points à retenir, Méthodes de<br />
formation, Matériels et Préparation préalable (pages 40 à 42)<br />
• Activité équivalente : Partie A, Activité 1 : Déclarations vraies ou fausses (page 43)<br />
• Document supplémentaire 3-a—Description du problème de la fi stule traumatique (pages 44 à 48)<br />
• Ressource supplémentaire : Partie A, Activité 4 : « Victime » versus « rescapée » (page 49)<br />
• Ressource supplémentaire 3-b—Causes de la fi stule traumatique (pages 50 à 53)<br />
• Ressource supplémentaire 3-c—Conséquences sanitaires et sociales de la fi stule traumatique (pages 54<br />
à 56)<br />
• Activité supplémentaire : Partie C complémentaire, Activité 2 : Conséquences de la fi stule traumatique<br />
(page 57)<br />
• Document supplémentaire 3-d—Conséquences de la fi stule traumatique aux niveaux individuelle,<br />
familiale et communautaire (pages 58 à 59)<br />
• Ressource supplémentaire : Partie D—Points supplémentaires pour la discussion (page 60)<br />
FISTULE TRAUMATIQUE · COMPRENDRE CE QU’EST LA FISTULE OBSTÉTRICALE ET TRAUMATIQUE · 39
Counseling d’une client souffrant de la fi stule traumatique<br />
Vue d’ensemble sur la Session 3 de remplacement<br />
Vue d’ensemble sur la Session 3<br />
Objectifs de la session<br />
Au cours de cette session, les participants devront :<br />
• Défi nir la fi stule obstétricale et la fi stule traumatique<br />
• Décrire et faire ressortir le contraste qui existe entre les expériences de la fi stule obstétricale et de la<br />
fi stule traumatique<br />
• Décrire l’étiologie, les facteurs contributifs et les conséquences de la fi stule obstétricale<br />
• Décrire les trois éléments d’une stratégie globale de prévention de la fi stule obstétricale<br />
POINTS À RETENIR<br />
Une fi stule obstétricale est un passage ou ouverture anormal entre les voies génitales et les voies<br />
urinaires ou intestinales.<br />
Il existe plusieurs types de fi stules, mais la grande majorité est constituée par la fi stule vésicovaginale<br />
(FVV). Après la FVV, le type le plus commun de fi stule est la FVV combinée avec la<br />
fi stule recto-vaginale (FRV).<br />
Dans les pays en développement, la principale cause de la fi stule obstétricale est l’accouchement<br />
dystocique prolongé et le manque d’accès rapide à des soins obstétricaux d’urgence.<br />
Les causes sociales profondes les plus importantes de la fi stule obstétricale sont le manque<br />
d’accès aux soins obstétriques de qualité, notamment la présence d’un prestataire qualifi é<br />
pendant les couches et l’accouchement, et le manque d’accès aux services critiques de<br />
planifi cation familiale.<br />
Le manque d’accès aux soins est souvent associé au mariage précoce ou grossesse précoce, à la<br />
pauvreté, la malnutrition, aux violations des droits des femmes, et au manque d’équité.<br />
La fi stule obstétricale présente un large éventail de conséquences médicales et sociales.<br />
« Comprendre que l’on devrait traiter « la personne entière » atteinte de la fi stule, et pas<br />
seulement sa vessie ou son rectum endommagés, est le concept le plus important dans les soins<br />
de la fi stule » (Wall, 1998).<br />
De nombreux facteurs empêchent les femmes pauvres et isolées de demander de l’aide, mais<br />
quand une réparation chirurgicale de haute qualité est mise à leur disposition, leur demande<br />
pour les services augmente considérablement.<br />
Trois éléments constituent le cœur d’une approche globale à la prévention de la fi stule<br />
obstétricale:<br />
o Retarder les grossesses<br />
o Améliorer l’accès aux soins obstétriques, notamment les soins d’urgence<br />
o Traiter les questions sociales (suite)<br />
40 · COMPRENDRE CE QU’EST LA FISTULE OBSTÉTRICALE ET TRAUMATIQUE · FISTULE TRAUMATIQUE
POINTS À RETENIR (suite)<br />
Counseling d’une client souffrant de la fi stule traumatique<br />
Une fi stule traumatique est une ouverture anormale entre les voies génitales de la femme ou de<br />
la jeune fi lle et une ou plusieurs cavité(s) ou surface(s) du corps causée par la violence sexuelle,<br />
le plus souvent mais pas toujours, en période de guerre et d’après-guerre.<br />
La violence sexuelle est défi nie comme étant « tout acte sexuel, toute tentative d’obtenir un acte<br />
sexuel, tout commentaire ou avance sexuels non désirés, ou tout acte au trafi c ou autrement,<br />
dirigés contre la sexualité d’une personne en utilisant la coercition, de la part de toute personne<br />
sans tenir compte de leur relation avec la victime, dans n’importe quelle situation, y compris sans<br />
se limiter au foyer et au lieu de travail ». La violence sexuelle inclut le viol systématique pendant<br />
les confl its armés (OMS, 2002).<br />
La fi stule traumatique peut survenir suite à une violence sexuelle particulièrement brutale<br />
pouvant inclure l’aggression sexuelle très violente et l’introduction d’armes dans le vagin (par<br />
exemple, les fusils, les baïonnettes et les couteaux), de bâtons ou de branches d’arbres, de clous<br />
ou d’autres objets tranchants.<br />
La fi stule traumatique peut survenir aux femmes et aux jeunes fi lles de tout âge. Les jeunes<br />
fi lles peuvent avoir des déchirures périnéales du troisième et du quatrième degré causées par<br />
la violence sexuelle avec des conséquences similaires ou pires que celles défi nies comme fi stule<br />
traumatique.<br />
Etant donné que la fi stule traumatique est considérée comme étant une fi stule causée par la<br />
violence sexuelle, les femmes peuvent également développer une fi stule suite à d’autres causes<br />
telles que les opérations gynécologiques (iatrogène), les pratiques traditionnelles dangereuses et<br />
les maladies (par exemple, la tumeur maligne de l’anus, la maladie de Crohn, ou la radiothérapie<br />
du cancer du col de l’utérus).<br />
Les pratiques traditionnelles dangereuses pouvant mener à la fi stule incluent la mutilation<br />
génitale des femmes (y compris gishiri yankan) et l’infi bulation. Dans de tels cas, les parties<br />
affectées ont été physiquement traumatisées, bien ce ne soit pas à travers le viol.<br />
Les femmes et les jeunes fi lles ayant la fi stule traumatique sont exposées à deux formes de stress<br />
psychosocial directement lié à leur conition : le stress à cause de l’isolement, la honte, et le<br />
stigmate associé à la fi stule ; et l’isolement, la honte et le stigmate associés à l’ /aux incident(s) de<br />
la violence sexuelle qui a/ont causé la fi stule. Dépendant de leur propre situation (par exemple,<br />
leur résistance individuelle, leurs caractéristiques personnelles ou leur niveau de soutien<br />
disponible), les femmes et les jeunes fi lles ayant la fi stule traumatique peuvent souffrir d’une<br />
variété de symptômes du stress, notamment le sentiment de culpabilité et/ou la honte, la colère,<br />
l’anxiété, l’engourdissement, le retrait social, les cauchemars et d’autres diffi cultés telles que le<br />
manque de sommeil, l’abus de substances et les ruminations suicidaires.<br />
Les trois composantes de l’aide psychosociale apportée aux victimes de la violence sexuelle<br />
sont : Le soutien emotionnel, la prise en charge, la réadaptation/réinsertion sociale (Sous-groupe<br />
de travail de l’IASC sur les rapports sociaux entre les sexes et l’Action humanitaire, 2008,<br />
pp. 26–27).<br />
FISTULE TRAUMATIQUE · COMPRENDRE CE QU’EST LA FISTULE OBSTÉTRICALE ET TRAUMATIQUE · 41
Counseling d’une client souffrant de la fi stule traumatique<br />
Méthodes de formation<br />
• Mise en train<br />
• Exercice en petit groupe<br />
• Discussion<br />
• Présentation<br />
Matériels<br />
• Tableau en papier, chevalet, marqueurs et ruban adhésif<br />
• Rétroprojecteur (facultatif)<br />
• Document du participant 3-A : Description du problème de la fi stule obstétricale<br />
• Document du participant 3-B : Causes de la fi stule obstétricale<br />
• Document du participant 3-C : Conséquences sanitaires et sociales de la fi stule obstétricale<br />
• Document du participant 3-D : Raisons pour lesquelles les femmes ne recherchent pas de soins<br />
• Document du participant 3-E : Prévention de la fi stule obstétricale<br />
• (Facultatif) Document du participant 5-E (utiliser sous forme de transparent) : Quatre types communs de<br />
la fi stule obstétricale<br />
• Document du participant 5-F (utiliser sous forme de transparent) : Le travail prolongé et ses effets sur<br />
l’appareil reproducteur.<br />
• Document supplémentaire 3-a du participant : Description du problème de la fi stule traumatique<br />
• Document supplémentaire 3-b du participant : Causes de la fi stule traumatique<br />
• Document supplémentaire 3-c du participant : Conséquences sanitaire et sociale de la fi stule<br />
traumatique<br />
• Document supplémentaire 3-d du participant : Conséquences de la fi stule traumatique aux niveaux<br />
individuel, familial et communautaire<br />
Préparation préalable<br />
1. Préparer un tableau-papier listant les objectifs de la présente session.<br />
2. Réviser toute la documentation et faire une copie pour chaque participant.<br />
3. Examiner la stratégie et les conseils pour la formation dans la présente session.<br />
4. Préparer les tableaux de conférence ou les transparents pour les présentations.<br />
Durée (totale) de la session : 1 heure, 55 minutes<br />
Retourner à la page 73 du curriculum de formation de la fi stule obstétricale – Etapes de formation de la<br />
Session 3.<br />
42 · COMPRENDRE CE QU’EST LA FISTULE OBSTÉTRICALE ET TRAUMATIQUE · FISTULE TRAUMATIQUE
Counseling d’une client souffrant de la fi stule traumatique<br />
Activité alternative<br />
Partie A, Activité 1 alternative : Déclarations vraies/fausses<br />
Déclaration Réponse<br />
Il a été estimé que, dans le monde entier, les fi stules se développent une ou<br />
deux fois pour 1.000 accouchements.<br />
La grande majorité des fi stules sont recto-vaginales.. Faux<br />
En général, les femmes atteintes de fi stules sont très pauvres et n’ont pas les<br />
moyens de se rendre à une structure de santé à temps pour recevoir des soins<br />
obstétriques d’urgence.<br />
La fi stule traumatique peut survenir chez les femmes et les jeunes fi lles à<br />
tout âge.<br />
La fi stule traumatique ne survient jamais en dehors des périodes de confl it. Faux<br />
La fi stule traumatique est aussi fréquente que la fi stule obstétricale dans<br />
l’ensemble.<br />
Examiner les réponses correctes et mettre en évidences les points suivants :<br />
• La fi stule traumatique peut survenir chez les femmes et les jeunes fi lles à tout âge.<br />
La fi stule causée par la violence sexuelle chez les jeunes fi lles peut différer en quelque sorte de la fi stule<br />
chez les femmes âgées dans la mesure où les jeunes fi lles souffrent souvent de déchirures périnéales du<br />
troisième ou du quatrième degré. Cependant, l’effet est le même, sinon pire. Dans certains cas, les jeunes<br />
fi lles nécessitant une chirurgie de réparation de la fi stule traumatique doivent attendre jusqu’à ce que les<br />
tissus au niveau de la zone affectée soient suffi samment mûrs pour que l’opération puisse réussir.<br />
• La fi stule traumatique ne survient jamais en dehors des situations de confl it.<br />
Bien que la plupart des cas de fi stule traumatique ait été documentée en relation avec les femmes et les<br />
jeunes fi lles vivant dans des zones affectées par les confl its et la violence sexuelle, cela n’exclut pas le<br />
fait que la fi stule traumatique se développe à n’importe quel endroit.<br />
• La fi stule traumatique est plus fréquente que la fi stule obstétricale.<br />
Dans certains endroits, durant les périodes de confl it intense, la fréquence de la fi stule traumatique<br />
peut être élevée. Toutefois, en général, la majorité des cas de fi stule sont liés à l’accouchement<br />
dystocique. Toutes les jeunes fi lles et femmes souffrant de la fi stule—sans tenir compte de la cause—<br />
ont besoin d’assistance de la part de professionnels qualifi és pour guérir aussi bien les conséquences<br />
physiques qu’émotionnelles de leur condition.<br />
Retourner à la page 73 du curriculum de formation de la fi stule obstétricale – Partie A : Activité 2.<br />
Vrai<br />
Vrai<br />
Vrai<br />
Faux<br />
FISTULE TRAUMATIQUE · COMPRENDRE CE QU’EST LA FISTULE OBSTÉTRICALE ET TRAUMATIQUE · 43
Counseling d’une client souffrant de la fi stule traumatique<br />
Document supplémentaire<br />
Document supplémentaire 3-a<br />
Description du problème de la fi stule traumatique<br />
La fi stule gynécologique traumatique (désignée fi stule traumatique) est « une ouverture anormale entre<br />
l’appareil reproductif de la femme ou de la jeune fi lle et une ou plusieurs surfaces du corps ; elle est causée<br />
par la violence sexuelle, généralement mais pas toujours, en période de confl it et de post-confl it » (l’Hôpital<br />
de traitement des fi stules d’Addis Abeba, et al, 2006). Bien que la défi nition mette en évidence les situations<br />
de confl it, il est reconnu que l’on trouve également la violence sexuelle en situation de non confl it et qu’elle<br />
peut aussi avoir lieu dans les relations domestiques. Lorsque la violence sexuelle est suffi samment sévère,<br />
elle peut mener à la fi stule traumatique sans égard à la situation.<br />
La violence sexuelle peut directement mener à des déchirures au niveau du périnée – la zone entre le vagin<br />
et l’anus. La plus superfi cielle connue sous le nom de déchirures du premier degré, implique la peau du<br />
périnée et le tissu autour de l’ouverture du vagin ou la couche extrême du vagin en tant que tel, et aucun<br />
muscle n’est impliqué. Les déchirures du second degré s’étendent jusqu’aux muscles sous la peau. Une<br />
déchirure du troisième degré implique le tissue vaginal, la peau du périnée et le muscle périnéal qui vont<br />
jusqu’au sphincter anal (le muscle entourant l’anus), tandis qu’une déchirure du quatrième degré s’étend à<br />
travers le sphincter anal et le tissu en dessous.<br />
L’ampleur de la fi stule traumatique<br />
Malgré les défi s importants et visibles posés par la fi stule traumatique concernant les femmes et jeunes<br />
fi lles souffrant de la maladie, ce phénomène reste un problème caché. Le stigmate sévère associé au viol<br />
dans beaucoup de sociétés, en plus de l’effet d’isolement des symptômes de la fi stule, peuvent empêcher<br />
les femmes de se rapprocher pour faire le traitement, particulièrement si elles ne sont pas conscientes de<br />
son existence. De plus, les femmes ayant besoin de soins médicaux peuvent habiter trop loin des services<br />
et de ce fait ne peuvent pas y accéder facilement même si de tels services sont disponibles. Les comptes des<br />
hôpitaux et des cliniques qui sont généralement utilisés pour évaluer l’ampleur, ne peuvent que saisir les<br />
données de femmes qu’ils sont en mesure d’aider ; les cliniques ne peuvent pas évaluer les cas des femmes<br />
qui ne sont jamais venues pour le traitement. Les femmes et les fi lles quit obtiennent de l’aide ne se sentent<br />
pas toujours à l’aise pour partager les informations relatives à la violence sexuelle avec les prestataires, et la<br />
cause profonde de la fi stule peut devenir claire seulement à la suite d’un questionnement actif dirigé par le<br />
personnel médical. En outre, les cas qui sont classifi és comme fi stule obstétricale peuvent en fait être dus à<br />
des complications à l’accouchement d’un enfant conçu lors d’une violence sexuelle. Un tel phénomène peut<br />
compliquer davantage toute statistique disponible.<br />
Ce qui suit constitue des statistiques faites en République démocratique du Congo (RDC), au Libéria et au<br />
Soudan, là où elles sont rapidement et facilement utilisables. Ces chiffres ne représentent probablement<br />
qu’une petite portion de toutes les femmes et jeunes fi lles affectées par la fi stule traumatique en situation de<br />
confl it et de post confl it à travers le monde.<br />
44 · COMPRENDRE CE QU’EST LA FISTULE OBSTÉTRICALE ET TRAUMATIQUE · FISTULE TRAUMATIQUE
Counseling d’une client souffrant de la fi stule traumatique<br />
République démocratique du Congo<br />
Les estimations de la fi stule traumatique, représentant le pourcentage de tous les cas de fi stule, varient selon<br />
les lieux, la défi nition utilisée et la période.<br />
• Longombe, Kasereka, et Ruminjo, faisant référence à un rapport de 4715 victimes de violence sexuelle<br />
qui ont été reçues à l’hôpital Heal Africa (auparavant désigné Doctors on Call for Service/Heal Africa<br />
Hospital) à Goma, entre Avril 2003 et juin 2006, notent que 17,5% souffraient de la fi stule génitale.<br />
Sur toutes les patientes de la fi stule, 63,4% ont eu la fi stule traumatique, et 36,6% étaient dus à des<br />
causes obstétricales (Longombe, Kasereka, & Ruminjo, 2008).<br />
• L’hôpital général de reference de Panzi défi nit la fi stule traumatique comme étant toute fi stule qui<br />
survient en tant que cause directe de viol et qui n’est en aucune façon liée à des causes obstétricales et<br />
iatrogènes. D’après un examen des dossiers d’hospitalisation couvrant la période de novembre 2005 à<br />
novembre 2007, les chercheurs rapportent que 4 % était causé par la violence sexuelle (Onsrud et al.,<br />
2006).<br />
• L’hôpital Maternité Sans Risque fournit de l’assistance aux victimes de la violence sexuelle dans la<br />
province de Maniema au centre de la RDC depuis l’année 2000. Durant la période de mars 2002<br />
jusqu’au mois de décembre 2007, le personnel médical de l’Hôpital basé à Kindu a traité 341 cas de<br />
fi stule traumatique causée par la violence sexuelle. Tel que mentionné ailleurs, le pourcentage des cas<br />
de fi stule causée par la violence sexuelle, par comparaison aux causes obstétricales et d’autres causes,<br />
change selon le niveau d’insécurité. En cet endroit précis, l’année 2003 est notée comme étant la pire<br />
année si l’on considère que 70 à 80 % de tous les cas de fi stule pourraient être classifi és comme causés<br />
par la violence sexuelle. 1<br />
Libéria<br />
En 2006, le Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP) et des partenaires au Libéria ont mené<br />
une étude au niveau de 48 centres médicaux à travers quatre comtés (Lofa, Bong, Nimba et Montserrado),<br />
étude au cours de laquelle ils ont trouvé que sur 351 chirurgies de réparation de la fi stule effectuées entre<br />
janvier 2004 et décembre 2005, 13% étaient des cas de fi stule traumatique bien qu’il a été défi ni d’inclure à<br />
la fois la fi stule causée par le viol et celle due à des facteurs iatrogènes (Mulbah, 2006; Mulbah, 2008).<br />
Soudan<br />
Le FNUAP estime qu’au début et au milieu de l’année 2000, il y avait 5000 nouveaux cas de fi stule par<br />
an au Soudan, bien que l’on ne connaisse pas si bien le nombre de femmes pouvant souffrir de la fi stule<br />
traumatique. Le fait de croire que 60% des cas de fi stule surviennent à l’Ouest du Darfour qui est affecté par<br />
la guerre, constitue cependant une indication probable d’une charge importante de la fi stule traumatique<br />
(FNUAP, 2007). Au début de l’année 2008, le bureau du Haut Commissaire des Nations Unies pour les<br />
réfugiés (UNHCR) a rapporté que deux-tiers des femmes soudanaises réfugiées recevant un traitement à<br />
Abéché Regional Hospital à l’Est du Tchad, avaient été violées par des soldats d’une milice de Janjaweed au<br />
Darfour (UNHCR, 2005).<br />
1 Informations fournies par Manga Okenga, l’hôpital Maternité Sans Risque, Kindu, RDC, lors d’une entrevue personnelle d’information qui a eu lieu<br />
le 21 juin 2008 à Kampala en Ouganda. Traitement et <strong>counseling</strong> de la fi stule traumatique à l’hôpital de la Maternité Sans Risque.<br />
FISTULE TRAUMATIQUE · COMPRENDRE CE QU’EST LA FISTULE OBSTÉTRICALE ET TRAUMATIQUE · 45
Counseling d’une client souffrant de la fi stule traumatique<br />
Les types de fi stule<br />
Il existe plusieurs types de fi stule répartis d’une manière générale entre la fi stule urinaire et la fi stule fécale.<br />
Bien que les classifi cations de la fi stule restent un sujet à débattre au niveau international, dans les besoins<br />
du présent curriculum, les descriptions suivantes sont offertes.<br />
• Une fi stule vésico-vaginale (FVV) est une ouverture entre la vessie et le vagin. L’urine de la vessie se<br />
déverse dans le vagin, entraînant une incontinence totale ou continue.<br />
• Une fi stule urètro-vaginale est une ouverture entre l’urètre et le vagin. L’urine de la vessie se déverse<br />
dans l’urètre, puis dans le vagin, entraînant une incontinence totale ou continue.<br />
• Une fi stule urétéro-vaginale est une ouverture entre l’uretère distal et le vagin. L’urine de l’uretère<br />
contourne la vessie et se déverse dans le vagin. Il en résulte également une incontinence totale ou<br />
continue.<br />
• Une fi stule vésico-utérine est une complication rare de l’accouchement vaginal après une césarienne.<br />
C’est une ouverture entre l’utérus et la vessie. L’urine de la vessie se déverse dans l’utérus, puis dans le<br />
vagin, entraînant une incontinence totale ou continue.<br />
• Une fi stule recto-vaginale (FRV) est une ouverture entre le rectum et le vagin. Les selles se déversent<br />
dans le vagin, entraînant le passage de fl atulence ou de selles dans le vagin, de fréquentes infections<br />
vaginales ou de la vessie, un écoulement vaginal nauséabond, ou carrément des selles sortant du vagin.<br />
En général, la grande majorité des fi stules sont du type FVV, et puis, le type le plus commun de la fi stule<br />
est la FVV/FRV combinée. Une pétite minoritaire de fi stules sont de type FRV et d’autres types encore. Les<br />
données disponsible de la fi stule traumatique se limitent spécifi quement à la République démocratique du<br />
Congo, telles que présentées ci-dessous :<br />
• Selon un examen des dossiers cliniques de l’hôpital Heal Africa datant de 2003 à 2006, 87% de tous<br />
les cas de réparations de fi stule étaient de type vésico-vaginal, 6% étaient des fi stules recto-vaginales et<br />
vésico-vaginales combinées. Cela concerne aussi bien la fi stule traumatique que la fi stule obstétricale<br />
avec le pourcentage de chacune variant considérablement chaque année, c’est-à-dire de 75% pour la<br />
fi stule traumatique et 25% pour la fi stule obstétricale en 2004, à 20% pour le type traumatique, 68%<br />
pour le type obstétrical et 12% liés à la chirurgie en 2006 (Kalume & Ahuka, 2008).<br />
• A l’hôpital Panzi, selon un examen des dossiers cliniques effectué dans la période de novembre 2005<br />
à novembre 2007, l’on a découvert que sur cinq cas de fi stule directement liés à la violence sexuelle,<br />
deux étaient de type vésico-vaginal, deux de type recto-vaginal et un de type urétro-vaginal. Pour les<br />
13 cas supplémentaires qui n’étaient pas directement liés à la violence sexuelle, neuf étaient de type<br />
vésico-vaginal, trois de type urétro-vesico-vaginal et un de type vésico-utérin (Onsrud et al., 2008).<br />
Les informations tirées des cliniques du Libéria et de la somalie étant des zones affectées par les confl its,<br />
mettent en évidence les statistiques suivants sur les cas de fi stule :<br />
• Au centre médical de Galkayo au centre de la Somalie, une proportion unusual des cas de fi stule<br />
(essentiellement obstétricale) était rapportée en tant que fi stule recto-vaginale à cause du tissu<br />
cicatriciel dur autour de la vulve qui se développe à cause de l’infi bulation. Durant l’accouchement, le<br />
périnée s’affaisse et mène à la fi stule recto-vaginale (Giama, 2008).<br />
46 · COMPRENDRE CE QU’EST LA FISTULE OBSTÉTRICALE ET TRAUMATIQUE · FISTULE TRAUMATIQUE
Counseling d’une client souffrant de la fi stule traumatique<br />
• Au Libéria où l’on a estimé que la fi stule traumatique représentait 13% de tous les cas de fi stule dans<br />
une étude menée en 2007, un projet national de la fi stule a été lancé en avril 2007. En juin 2008, 189<br />
opérations de la fi stule ont été effectuées parmi lesquelles la majorité (81%) était de type vésico-vaginal<br />
uniquement, 3% de type recto-vaginal et 2% de type recto-vaginal et vésico-vaginal combinés (Mulbah,<br />
2008).<br />
Références<br />
Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP). 2007. UNFPA Frontlines: notes from <strong>the</strong> fi eld. The<br />
Humanitarian Response Newsletter, tire de : http://www.unfpa.org/emergencies, May 30, 2008.<br />
Giama, A. 2008. La prise en charge de la fi stule obstétricale dans les zones de confl it. Présentation à la<br />
Santé de la reproduction de RAISE au cours de la Conférence d’urgence tenue le 20 juin 2008 à Kampala en<br />
Ouganda.<br />
Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (UNHCR). 2005. UNHCR, UNFPA fund surgery<br />
for refugee and local women in Chad. Tiré à partir de : http://reliefweb.int/rw/rwb.nsf/db900sid/HMYT-<br />
6AKPQ3?OpenDocument&query=fi stula, June 2, 2008.<br />
L’hôpital de traitement des fi stules d’Addis Abeba, Projet ACQUIRE/EngenderHealth, Société éthiopienne<br />
des obstétriciens et gynécologues et Synergie des Femmes pour les Victimes des Violences Sexuelles. 2006.<br />
Fistule gynécologique traumatique : une conséquence de la violence sexuelle dans des situations de confl it. New<br />
York : Projet ACQUIRE/EngenderHealth.<br />
Kalume, J., et Ahuka, A. 2008. La prise en charge des fi stules génitales de la femme en RDC : contexte,<br />
ampleur, et perspectives. Présentation à la Santé de la reproduction de RAISE au cours de la Conférence<br />
d’urgence tenue le 20 juin 2008 à Kampala en Ouganda.<br />
Longombe, A. O., Kasereka, M. C., et Ruminjo, J. 2008. <strong>Fistula</strong> and traumatic genital injury from sexual<br />
violence in a confl ict setting in Eastern Congo: Case studies. Reproductive Health Matters 16(3) : 132–141.<br />
Mulbah, J. 2006. Situation analysis of obstetric fi stulae in Liberia. Monrovia, Libéria : Le Ministère de la santé<br />
et du bien-être social et le Fonds des Nations Unies pour la population.<br />
Mulbah, J. 2008. La fi stule : Un symptôme de vulnérabilité de la femme en situation de confl it et de postconfl<br />
it. Présentation à la Santé de la reproduction de RAISE au cours de la Conférence d’urgence tenue le 20<br />
juin 2008 à Kampala en Ouganda.<br />
Onsrud, M., Sjøveian, S., Luhiriri, R., et Mukwege, D. 2008. Sexual violence-related fi stulas in <strong>the</strong><br />
Democratic Republic of Congo. International Journal of Gynecology and Obstetrics 103(3) : 265–269.<br />
FISTULE TRAUMATIQUE · COMPRENDRE CE QU’EST LA FISTULE OBSTÉTRICALE ET TRAUMATIQUE · 47
Counseling d’une client souffrant de la fi stule traumatique<br />
Activité supplémentaire<br />
Partie A, Activité supplémentaire 4 : « Victime » vs. « Rescapée »<br />
Il est important pour les participants en formation de comprendre combien il est essentiel d’aborder<br />
ou de décrire les femmes ayant la fi stule traumatique. Par conséquent, inclus ci-dessous une activité<br />
supplémentaire visant à aider les participants à comprendre pourquoi il est préférable de se référer aux<br />
femmes ayant la fi stule traumatique en tant que « rescapée » plutôt qu’en tant que « victimes »<br />
Activité 4 : Travail en petit groupe (15 minutes)<br />
1. Répartir les participants en deux groupes. Demander à chaque groupe d’inscrire sur un tableau-papier<br />
autant de mots possibles pour décrire une « victime » de la violence sexuelle.<br />
2. Demander à un participant de chaque groupe de présenter leur liste au plus grand groupe.<br />
3. Après la fi n de la présentation de chaque petit groupe, demander au plus grand groupe de commenter<br />
ou de faire des contributions sur ce qui a été présenté.<br />
4. Si nécessaire, compléter la liste à la fi n de la présentation des résultats par tous les groupes.<br />
CONSEIL POUR LA FORMATION<br />
Il existe une différence d’utilisation du terme « rescapée » par opposition au terme « victime ». Le mot<br />
« victime » fait penser à quelqu’un qui est faible, malade, sans défense et incapable de fonctionner.<br />
Par contraste, l’on pense d’un « rescapé » comme étant quelqu’un qui est fort, confi ant, sans peur<br />
et capable de surmonter les diffi cultés. Le terme « victime » hôte toute responsabilité, alors que «<br />
rescapé » rend plus fort. Il est important de se référer aux individus ayant subi une violence sexuelle<br />
en tant que rescapées et non en tant que victimes.<br />
Adapté à partir de : Vann, 2004.<br />
Retourner à la page 75 du curriculum de formation de la fi stule obstétricale – Partie B : causes de la fi stule<br />
obstétricale.<br />
FISTULE TRAUMATIQUE · COMPRENDRE CE QU’EST LA FISTULE OBSTÉTRICALE ET TRAUMATIQUE · 49
Counseling d’une client souffrant de la fi stule traumatique<br />
Document supplémentaire<br />
Document supplémentaire 3-b<br />
Causes de la fi stule obstétricale<br />
Parmi les nombreuses causes directes distinctes de la fi stule gynécologique telles que celle causée par la<br />
dystocie (la fi stule obstétricale), celle causée par les blessures chirurgicales accidentelles, et celle causée par<br />
la maladie, il existe aussi la fi stule causée par la violence sexuelle extrême et la blessure directe de l’appareil<br />
génito-urinaire (fi stule traumatique). Dan le cas de la fi stule traumatique en particulier, il est important<br />
d’examiner également les causes profondes de celle-ci.<br />
La fi stule traumatique<br />
La violence sexuelle n’est pas la cause la plus frequente de la fi stule. Cependant, la fi stule traumatique<br />
fait partie de l’un des plus graves impacts de la violence sexuelle dans des situations de confl it. La fi stule<br />
traumatique ne survient pas dans tous les cas de viol ; elle est plutôt particulièrement causée par une<br />
agression sexuelle violente, impliquant la pénétration du vagin, du rectum ou les deux. Généralement,<br />
la fi stule traumatique survient dans le cas d’un viol par plusieurs agresseurs et/ou l’utilisation d’objets<br />
tranchants et/ou le fait d’ouvrir le feu dans le vagin. Les couteaux, les carabines de chasse, les pointes<br />
de bois, les branches ou le bois desséché, les clous de construction, les tuyaux et d’autres instruments<br />
tranchants sont utilisés (Manga Okenge, 2008). Dans le cas de la fi stule traumatique, les blessures internes<br />
peuvent entrainer un trou entre le vagin et la vessie de la femme (fi stule vésico-vaginale [FVV]), ou entre le<br />
vagin et le rectum (fi stule recto-vaginale [FRV]), ou les deux.<br />
Les causes sociales profondes de la fi stule traumatique<br />
La cause sociale profonde la plus importante de la fi stule traumatique est la guerre et l’utilisation de la<br />
violence sexuelle en tant qu’arme de guerre. Au cours des dix dernières années, la concentration des efforts<br />
sur l’impact de la guerre sur les femmes et les jeunes fi lles a augmenté, et le viol en tant qu’arme de guerre a<br />
été documenté dans un certain nombre de confl its récents et courants allant de la République démocratique<br />
du Congo (RDC), le Rwanda et la Sierra Leone au Burma/Thaïlande, le Timor oriental et le Kosovo. Tout<br />
dernièrement, beaucoup d’attention a été porté sur le viol généralisé et systématique des femmes et des<br />
jeunes fi lles par les parties en guerre de la RDC, particulièrement dans les régions situées à l’Est et au<br />
centre, et les cas entrainant la fi stule traumatique (se référer également au Document 2A pour plus d’amples<br />
informations).<br />
Bien que l’on ait soutenu que la violence sexuelle a toujours fait partie du confl it, l’on a enregistré une<br />
amélioration systématique au cours des dernières années concernant les efforts des professionnels dans<br />
le domaine médical, légal et droits humains et dans d’autres domaines pour répondre aux besoins de<br />
prévention de la violence sexuelle en général et dans les situations de confl it en particulier. En juin 2008,<br />
les membres du Conseil de Sécurité des Nations Unies ont unanimement adopté la Résolution 1820 qui<br />
reconnait que les femmes et les jeunes fi lles sont parfois ciblées pour la violence sexuelle comme tactique<br />
de guerre et demande l’arrêt défi nitif et immédiat des actes de violence sexuelle. Le Secrétaire général des<br />
Nations Unies est chargé de faire le rapport concernant la mise en œuvre de cette résolution. Bien que son<br />
50 · COMPRENDRE CE QU’EST LA FISTULE OBSTÉTRICALE ET TRAUMATIQUE · FISTULE TRAUMATIQUE
Counseling d’une client souffrant de la fi stule traumatique<br />
exécution représente un défi , son adoption constitue un effort global important et stratégique pour résoudre<br />
le problème de la violence sexuelle, et de tels efforts devraient avoir un impact sur les causes profondes de<br />
la fi stule traumatique.<br />
Plusieurs acteurs au niveau des services gouvernementaux, des organisations non gouvernementales et des<br />
mouvements de la société civile cherchent activement à résoudre le problème de la violence sexuelle. Ceux<br />
qui sont dans le milieu médical jouent un rôle important dans ces efforts. A la fi n du présent document,<br />
vous trouverez une liste des références et ressources supplémentaires fournissant plus de renseignements<br />
sur les efforts courants de résolution des causes directes et profondes de la fi stule traumatique et de la<br />
violence sexuelle. La Session 9 (Soutien de la cliente de la fi stule traumatique) décrit de façon plus détaillée<br />
la manière dont les efforts communautaires contribuent à la résolution des questions de violence sexuelle et<br />
de la fi stule traumatique.<br />
Questions sociales sous-jacentes augmentant le fardeau la fi stule traumatique<br />
Tandis que la violence sexuelle constitue la principale cause directe de la fi stule traumatique, d’autres<br />
questions sociales sous-jacentes peuvent rendre diffi cile l’accès des femmes et des jeunes fi lles aux soins<br />
dont elles ont besoin. Sur 24 cas de fi stule directement ou indirectement liés à la violence sexuelle à<br />
l’hôpital de Panzi (Bukavu, République démocratique du Congo), un tiers des femmes ont accès au<br />
traitement une année ou plus après le développement de la fi stule (Onsrud et al., 2008). Il existe plusieurs<br />
raisons concernant le retard dans le traitement, tel que décrit ci-dessous. De tels retards contribuent à la<br />
charge globale de la fi stule traumatique développée par les individus, les familles et les communautés en<br />
situations de confl it.<br />
1. Manque de services au niveau local : Les services de soins de santé disponibles pour la population<br />
dans les villages les plus reculés affectés par les confl its sont minimes dans les meilleures circonstances.<br />
En période de confl it, les systèmes de soins de santé à tous les niveaux sont souvent ciblés pour être<br />
détruits. Les cliniques sanitaires au niveau local sont fréquemment pillées, et le personnel peut être<br />
forcé de quitter leur poste à cause de leurs réelles préoccupations de leur propre sécurité. La chirurgie<br />
de réparation de la fi stule est souvent effectuée dans des cliniques spécialisées situées au centre où des<br />
spécialistes, des équipements cliniques nécessaires et des fournitures cliniques sont disponibles. Dans la<br />
plupart des cas, les femmes et les jeunes fi lles souffrant de la fi stule traumatiques ne peuvent pas avoir<br />
accès à l’assistance dont elles ont besoin localement.<br />
2. Manque d’informations : Dans certaines situations, les femmes et les jeunes fi lles souffrant de la<br />
fi stule traumatique peuvent ne pas être conscientes de l’existence d’une procédure de réparation de la<br />
fi stule. Même si elles ont l’espoir de guérir en se faisant opérer, elles ne peuvent pas être conscientes de<br />
la disponibilité des services dans leur secteur général. La plupart des hôpitaux et cliniques offrant des<br />
services de réparations de la fi stule ont établi des services d’extension pour faire savoir aux populations<br />
qu’il existe de l’aide et qu’ils soutiennent les femmes et les jeunes fi lles souffrant de la fi stule pour<br />
qu’elles puissent y accéder à travers des unités chirurgicales mobiles et/ou être soutenues pour le<br />
transfert et le transport.<br />
3. Le stigmate : Les femmes et les jeunes fi lles ayant la fi stule traumatique souffrent de la double<br />
charge du stigmate due à la condition médicale de la fi stule (pouvant mener à l’isolement par d’autres<br />
personnes et/ou l’isolement personnel) et le stigmate causé par le viol. Les victimes de la violence<br />
sexuelle sont blâmées eux-mêmes pour être violées et peuvent avoir de grands sentiments de culpabilité<br />
et de honte les empêchant de chercher de l’aide.<br />
FISTULE TRAUMATIQUE · COMPRENDRE CE QU’EST LA FISTULE OBSTÉTRICALE ET TRAUMATIQUE · 51
Counseling d’une client souffrant de la fi stule traumatique<br />
4. L’insécurité : Même si les clientes de la fi stule traumatique sont conscientes de la possibilité d’une<br />
chirurgie de réparation, connaissent le lieu où elle peut se faire, et sont capable de surmonter leur<br />
stigmate associé à leur condition, la plupart d’entre elles feront face à de réels diffi cultés à l’accès à de<br />
tels services à cause de l’insécurité. Elles peuvent habiter dans des communautés isolées des autres<br />
habitations à cause des confl its qui se poursuivent et peuvent être incapable de voyager vers les sites de<br />
réparation de la fi stule sans pour autant risquer leurs vies et leur bien-être.<br />
Références<br />
Manga Okenge, P. 2008. Les fi stules traumatiques non accidentelles et non chirurgicales dues à la violence<br />
sexuelle en RD Congo. Présentation à la Santé de la reproduction de RAISE au cours de la Conférence<br />
d’urgence tenue le 20 juin 2008 à Kampala en Ouganda.<br />
Onsrud, M., Sjøveian, S., Luhiriri, R., et Mukwege D. 2008. Sexual violence-related fi stulas in <strong>the</strong><br />
Democratic Republic of Congo. International Journal of Gynecology and Obstetrics. 103(3) : 265–269.<br />
Références supplémentaires et ressources internet sur la fi stule traumatique et la violence<br />
sexuelle en situation de confl it<br />
Ce qui suit constitue une liste partielle. Pour obtenir une bibliographie plus complète, veuillez vous référer<br />
à : EngenderHealth. 2009. La fi stule gynécologique traumatique en tant que conséquence de la violence sexuelle en<br />
situations de confl it : Enquête bibliographique mise à jour. New York.<br />
Achwal, I., Ruminjo, J., et Ngongo, C. 2008. Traumatic gynecologic fi stula in reproductive health<br />
emergencies. Présentation à la Santé de la reproduction de RAISE au cours de la Conférence d’urgence<br />
tenue le 20 juin 2008 à Kampala en Ouganda.<br />
Giama, A. 2008. Obstetric fi stula management in confl ict zones. Présentation à la Santé de la reproduction<br />
de RAISE au cours de la Conférence d’urgence tenue le 20 juin 2008 à Kampala en Ouganda.<br />
Kalume, J., et Longombe, A. O. 2008 La prise en charge des fi stules génitales de la femme en RDC :<br />
contexte, ampleur, et perspectives. Présentation à la Santé de la reproduction de RAISE au cours de la<br />
Conférence d’urgence tenue le 20 juin 2008 à Kampala en Ouganda.<br />
Longombe, A. O., Kasereka, M. C., et Ruminjo, J. 2008. <strong>Fistula</strong> and traumatic genital injury from sexual<br />
violence in a confl ict setting in Eastern Congo: Case studies. Reproductive Health Matters 16(3) : 132–141.<br />
Manga Okenga, P. 2008. Les fi stules traumatiques non accidentelles et non chirurgicales dues à la violence<br />
sexuelle en RD Congo. Présentation à la Santé de la reproduction de RAISE au cours de la Conférence<br />
d’urgence tenue le 20 juin 2008 à Kampala en Ouganda.<br />
Mulbah, J. 2006. Situation analysis of obstetric fi stulae in Liberia. Monrovia, Libéria : Le Ministère de la santé et<br />
du bien-être social et le Fonds des Nations Unies pour la population.<br />
Mulbah, J. 2008. <strong>Fistula</strong>: A symptom of women’s vulnerability in confl ict and post-confl ict setting.<br />
Présentation à la Santé de la reproduction de RAISE au cours de la Conférence d’urgence tenue le 20 juin<br />
2008 à Kampala en Ouganda.<br />
52 · COMPRENDRE CE QU’EST LA FISTULE OBSTÉTRICALE ET TRAUMATIQUE · FISTULE TRAUMATIQUE
Counseling d’une client souffrant de la fi stule traumatique<br />
Onsrud, M., Sjøveian, S., Luhiriri, R., et Mukwege, D. 2008. Sexual violence-related fi stulas in <strong>the</strong><br />
Democratic Republic of Congo. International Journal of Gynecology and Obstetrics 103(3) : 265–269.<br />
Peterman, A., et Johnson, K. 2009. Incontinence and trauma: Sexual violence, female genital cutting and<br />
proxy measures of gynecological fi stula. Social Science and Medicine 68(5) : 971–979.<br />
Pinel, A., et Kemunto Bosire, L. 2007. Traumatic fi stula: The case for reparations. Forced Migration Review<br />
(27) : 18–19.<br />
Des sites web sur internet et des ressources supplémentaires en rapport avec la violence<br />
sexuelle en période de guerre et/ou la fi stule<br />
Campaign to End <strong>Fistula</strong> (Campagne de lutte contre la fi stule)—<br />
www.endfi stula.org<br />
<strong>Fistula</strong> <strong>Care</strong> <strong>Project</strong> (Le projet <strong>Fistula</strong> <strong>Care</strong>)—<br />
www.fi stulacare.org<br />
<strong>Fistula</strong> Network (Réseau de la fi stule)—<br />
www.fi stulanetwork.org/<strong>Fistula</strong>Network/<br />
Gender-Based Violence Network (Réseau de la violence sexospécifi que)—<br />
www.gbvnetwork.org/<br />
GBV Working Group, UNFPA and UNICEF (Groupe de travail de GBV, FNUAP et UNICEF)—<br />
www.humanitarianreform.org/Default.aspx?tabid=429<br />
L’hôpital Heal Africa—www.healafrica.org/cms/<br />
InterAgency Standing Committee (Comité permanent d’InterAgency)—<br />
www.humanitarianinfo.org/iasc/pageloader.aspx?page=content-subsidi-tf_gender-gbv<br />
Joint Consortium on Gender Based Violence (Consortium conjoint sur la violence sexospécifi que)—<br />
www.gbv.ie/<br />
Panzi General Referral Hospital (Hôpital général de référence de Panzi)—<br />
www.panzihospitalbukavu.org/<br />
UNIFEM Say NO to Violence Against Women Campaign (Campagne de lutte contre la violence faite<br />
aux femmes de l’UNIFEM)—<br />
www.unifem.org/campaigns/vaw/<br />
UN Action Against Sexual Violence in Confl ict: Stop Rape Now (Action des Nations Unies contre la<br />
violence sexuelle dans les confl its : halte au viol—www.stoprapenow.org/<br />
VDAY, Stop Rape Now, UNICEF: Stop Raping Our Greatest Resource. Power to Women and Girls of<br />
Democratic Republic of Congo (VDAY, Halte au viol, UNICEF : Cessez de violer nos plus grandes<br />
resources. Pouvoir aux femmes et aux jeunes fi lles de la République démocratique du Congo)—<br />
www.stoprapeindrc.org/index_40.html<br />
FISTULE TRAUMATIQUE · COMPRENDRE CE QU’EST LA FISTULE OBSTÉTRICALE ET TRAUMATIQUE · 53
Counseling d’une client souffrant de la fi stule traumatique<br />
Document supplémentaire<br />
Document supplémentaire 3-c<br />
Conséquences sanitaires et sociales de la fi stule traumatique<br />
La fi stule traumatique peut être dévastatrice. Les femmes et les jeunes fi lles touchées souffrent non<br />
seulement du trauma d’être brutalement violées, mais aussi les conséquences physiques durables de la<br />
fi stule – notamment les fuites constantes d’urine, de matières fécales ou les deux, et l’odeur qui en résulte<br />
– les empêchent de vivre une vie normale. Ces conséquences médicales, couplées avec les problèmes social<br />
et économique, contribuent souvent à une baisse généralisée de la qualité de la santé et de son bien-être<br />
pouvant entrainer une mort précoce. Certaines femmes ayant la fi stule vont jusqu’à se suicider.<br />
Le large éventail de conséquences négatives médicales et sociales ont un grave impact sur les soins offerts :<br />
« le fait d’être conscient du fait que l’on doit traiter la ‘personne entière’ souffrant de la fi stule – et non sa<br />
vessie ou son rectum endommagé – constitue le seul concept le plus important en matière de soins de la<br />
fi stule » (Wall, 1998).<br />
Les conséquences médicales de la fi stule traumatique<br />
• Certaine femmes sont déshydratées à cause de la petite quantité d’eau quelle boivent pour éviter les<br />
fuites d’urine.<br />
• Les femmes peuvent développer de fréquentes ulcérations et infections pouvant mener à la<br />
néphropathie.<br />
• La plupart des femmes souffrant de la fi stule sont marginalisées et peuvent ne pas avoir une<br />
alimentation adéquate et seront obligée de mendier pour obtenir de quoi manger.<br />
• L’appareil génital peut être cicatrisé et pouvant mener à la dyspareunie (des douleurs au cours des<br />
rapports sexuels).<br />
Autres conséquences médicales de la violence sexuelle<br />
• Les femmes et les jeunes fi lles en âge de procréer et qui ont été violées peuvent tomber enceinte,<br />
ce qui constitue une préoccupation commune des victimes de la violence sexuelle. Si la cliente se<br />
rend à l’hôpital pour faire un traitement dans les cinq jours suivant le viol, il est possible d’empêcher<br />
la grossesse à travers une contraception d’urgence. Cependant, dans la plupart des cas, les clientes<br />
peuvent attendre trop longtemps pour aller à un établissement de santé pour recevoir des soins,<br />
et de ce fait, celles qui sont tombées enceinte suite au viol feront face à une situation de grossesse<br />
indésirable, en plus du stigmate de porter un enfant né d’un viol. Il y a également le risque que l’enfant<br />
soit rejeté par la mère et/ou la famille de la cliente.<br />
• La grossesse causée par le viol peut également entrainer le développement d’une fi stule. De cette façon,<br />
certains cas de fi stule obstétricale peuvent en fait être causés de manière indirecte par la violence<br />
sexuelle. Bien que cela ne soit pas théoriquement une fi stule traumatique, il peut s’agir d’un résultat<br />
éventuel de la violence sexuelle.<br />
54 · COMPRENDRE CE QU’EST LA FISTULE OBSTÉTRICALE ET TRAUMATIQUE · FISTULE TRAUMATIQUE
Counseling d’une client souffrant de la fi stule traumatique<br />
• Les victimes de la violence sexuelle appartenant à toutes les tranches d’âge courent un risque de<br />
transmission d’infections sexuellement transmissibles (IST) et du VIH. Ce phénomène constitue<br />
une autre préoccupation que possèdent les clientes de la fi stule traumatique. Bien que le risque de<br />
transmission avec toute exposition sexuelle particulière soit réduit, une telle situation constitue une<br />
préoccupation spéciale dans des zones où la prévalence des IST et du VIH est élevée (OMS et UNHCR,<br />
2004). La transmission éventuelle des IST et du VIH constitue une préoccupation non seulement<br />
pour la victime de la violence sexuelle, mais aussi pour son partenaire, et cela peut être un facteur<br />
contributif de l’abandon.<br />
• Les femmes et les jeunes fi lles qui ont été sexuellement agressées peuvent souffrir d’un large éventail<br />
d’autres blessures physiques, y compris aussi bien les plaies superfi cielles pouvant causer une gêne<br />
notable durant les soins (telles que les contusions, les marques de morsure, les érafl ures et d’autres<br />
blessures simples) que/ou d’autres blessures physiques pouvant nécessiter des soins immédiats et<br />
spéciaux (tels que les coupures profondes et les déchirures, les fractures, les plaies internes, etc. ).<br />
Conséquence sociales de la fi stule traumatique<br />
• Les stigmates causés par le viol : Dans beaucoup de sociétés, les victimes de la violence sexuelle sont<br />
blâmées par les autres personnes pour le viol et/ou elles peuvent elles-mêmes se sentir responsables de<br />
la situation. Les femmes et les jeunes fi lles qui ont été violées peuvent être considérées comme sales<br />
et /ou traumatisées et peuvent perdre leur dignité et leur identité en tant que femme. La plupart des<br />
victimes de la violence sexuelle éprouve une grande honte, ce qui explique leur retard fréquent à la<br />
recherche de soins.<br />
• L’isolement social causé par la fi stule :<br />
o Les femmes souffrant de la fi stule peuvent être perçues comme sales, et par conséquent, elles sont<br />
souvent exclues, ou peuvent souvent refuser de participer aux activités communautaires, telles que<br />
les cérémonies religieuses ou les observances publiques.<br />
o Les adolescentes et les fi lles vivant avec la fi stule peuvent avoir des chances réduites pour l’accès à<br />
l’éducation, au travail, au mariage et à la participation communautaire (Mungherera, 2009).<br />
o L’incontinence et les stigmates en rapport avec le viol mènent souvent à la rupture du mariage et au<br />
divorce en fi n de compte.<br />
o Dans certains cas, les femmes souffrant de la fi stule ne sont ni autorisée à vivre dans la même<br />
maison que celle de leurs familles ou de leurs maris, ni permises de toucher les aliments, de<br />
cuisiner ou de prier.<br />
o Les femmes hospitalisées pour subir une réparation de la fi stule pourraient ne pas recevoir autant<br />
de soins ou de soutien de la part de leurs maris que les femmes recevant des traitements pour<br />
d’autres situations ou maladies, et le degré de soutien pratique fourni par les membres de la famille<br />
diminue au fi l du temps.<br />
o Certaines clientes de la fi stule traumatique sont également enceintes suite au viol en situation de<br />
confl it. Les stigmates de la grossesse causée par le viol peuvent être une autre cause de l’isolement<br />
social (Kalume & Longombe, 2008).<br />
o Dans certains cas, les femmes souffrant de la fi stule éprouvent de la honte envers leurs familles et<br />
pensent qu’elles méritent d’être des parias. Ces femmes font face à des problèmes psychologiques<br />
d’auto-étiquetage et d’estime de soi.<br />
FISTULE TRAUMATIQUE · COMPRENDRE CE QU’EST LA FISTULE OBSTÉTRICALE ET TRAUMATIQUE · 55
Counseling d’une client souffrant de la fi stule traumatique<br />
o Devant le rejet familial et social et dans l’impossibilité de gagner leur vie par leurs propres moyens,<br />
beaucoup de femmes ayant la fi stule vivent pendant des années sans aucun soutien fi nancier. La<br />
plupart d’entre elles deviennent extrêmement pauvres en fi n de compte.<br />
o Certaines femmes ne peuvent pas supporter la douleur et la souffrance et fi nissent par recourir au<br />
suicide.<br />
Références<br />
Kalume, J., et Longombe, A. O. 2008. La prise en charge des fi stules génitales de la femme en RDC.<br />
Présentation à la Santé de la reproduction de RAISE au cours de la Conférence d’urgence tenue le 20 juin<br />
2008 à Kampala en Ouganda.<br />
Mungherera, M. 2009. Psychosocial aspects of traumatic fi stula care. Présentation à la « Traumatic <strong>Fistula</strong><br />
Counseling Workshop » . Kampala, Ouganda, le 17–18 mars 2009.<br />
Organisation mondiale de la Santé (OMS) et Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés<br />
(UNHCR). 2004. Clinical management of rape survivors: Developing protocols for use with refugees and internally<br />
displaced persons, revised edition. Genéve.<br />
Wall, L. L. 1998. Dead mo<strong>the</strong>rs and injured wives: The social context of maternal morbidity and mortality<br />
among <strong>the</strong> Hausa of nor<strong>the</strong>rn Nigeria. Studies in Family Planning 29(4) : 341–359.<br />
56 · COMPRENDRE CE QU’EST LA FISTULE OBSTÉTRICALE ET TRAUMATIQUE · FISTULE TRAUMATIQUE
Counseling d’une client souffrant de la fi stule traumatique<br />
Ressource supplémentaire<br />
Partie C, Activité 2 complémentaire : Conséquences de la fi stule<br />
traumatique<br />
La Session 3 du document intitulé Counseling de la cliente souffrant de la fi stule obstétricale conclut avec une<br />
activité visant à informer les participants sur la manière dont les causes aussi bien directes qu’indirectes<br />
pourraient être prévenues. Cepedent, avant d’aborder la question de la prévention, une formation<br />
concentrée sur la fi stule obstétricale et la fi stule traumatique devra se faire sur la sensibilisation des<br />
participants par rapport à l’impact psychosocial de la fi stule traumatique aux niveaux individuel, familial et<br />
communautaire.<br />
Activité 2 : Présentation/Discussion (5 minutes)<br />
1. Faire un bref résumé des conséquences de la fi stule traumatique aux niveaux individuel, familial et<br />
communautaire en se basant sur le Document supplémentaire 3-d (voir la page suivante).<br />
2. Demander à un ou deux participants de décrire les conséquences potentielles de la fi stule traumatique<br />
à chaque niveau (individuel, familial et communautaire).<br />
3. Présenter le contenu de l’impact psychosocial de la fi stule traumatique à chacun des trois niveaux en<br />
utilisant le Document supplémentaire 3-d.<br />
4. Distribuer le Document supplémentaire 3-d aux participants.<br />
Retourner à la 76 du curriculum de formation de la fi stule obstétricale – Partie D : Raisons pour lesquelles les<br />
femmes ne recherchent pas des soins.<br />
FISTULE TRAUMATIQUE · COMPRENDRE CE QU’EST LA FISTULE OBSTÉTRICALE ET TRAUMATIQUE · 57
Counseling d’une client souffrant de la fi stule traumatique<br />
Document supplémentaire<br />
Document supplémentaire 3-d<br />
Conséquences de la fi stule traumatique aux niveaux individuel, familial et<br />
communautaire<br />
La fi stule traumatique et la violence sexuelle qui en est la cause ont un grave impact, d’abord et avant<br />
tout, sur les individus affectés, mais aussi sur la famille des victimes et sur la communauté en général. Les<br />
prestataires de soins de santé travaillant avec les femmes souffrant de la fi stule traumatique interagissent<br />
avec tous les trois niveaux. Ce qui suit constitue quelques conséquences de la fi stule traumatique aux<br />
niveaux individuel, familiale et communautaire :<br />
Au niveau individuel<br />
• Les impacts physiques, notamment ceux directement liés à la fi stule traumatique (par ex.,<br />
l’incontinence), ainsi que d’autres blessures éventuelles l’invalidité/l’incapacité de travailler, une<br />
grossesse indésirable éventuelle, une infection sexuellement transmissible, y compris le VIH<br />
• L’impact psychosocial, y compris les sentiments de honte, de culpabilité, de peine, d’anxiété et la<br />
dépression<br />
• L’isolement social<br />
• L’abandon de l’époux/du partenaire, ou autres problèmes avec l’époux/le partenaire<br />
• La vulnérabilité économique<br />
• Les préoccupations continuent sur la sécurité physique<br />
Au niveau familial<br />
• Le trauma des membres de la famille qui ont dû être forcés à regarder le déroulement du viol de<br />
l’individu ou qui on été autrement directement ou indirectement affectés par la violence<br />
• Le sentiment d’impuissance du mari et/ou des autres membres de la famille du fait de ne pas pouvoir<br />
empêcher le viol<br />
• Les risques sanitaires par rapport aux enfants si toutefois l’individu est incapable ou non autorisé à<br />
prendre soins d’eux directement<br />
• Le stress des autres membres de la famille qui prennent soin de l’individu et/ou de ses enfants<br />
Au niveau communautaire<br />
• Le sentiment de culpabilité et d’impuissance de la communauté par rapport à son incapacité de<br />
protéger les femmes et les jeunes fi lles vivant en son sein et leur préoccupation continue concernant la<br />
sécurité<br />
• La pression au niveau des services de santé locaux qui sont parfois incapable de répondre<br />
adéquatement aux besoins sanitaires, ainsi que les autres services communautaires (les systèmes<br />
légaux, la protection, le bien-être social)<br />
58 · COMPRENDRE CE QU’EST LA FISTULE OBSTÉTRICALE ET TRAUMATIQUE · FISTULE TRAUMATIQUE
Counseling d’une client souffrant de la fi stule traumatique<br />
• Le second traumatisme de certaines personnes dans la communauté qui soutiennent les victimes de<br />
la violence sexuelle (par ex., les prestataires de soins de santé au niveau local, les travailleurs sociaux,<br />
etc.)<br />
Adapté de : CARE. 2002. Moving from emergency response to comprehensive reproductive health programs: A<br />
modular training series. Atlanta.<br />
FISTULE TRAUMATIQUE · COMPRENDRE CE QU’EST LA FISTULE OBSTÉTRICALE ET TRAUMATIQUE · 59
Counseling d’une client souffrant de la fi stule traumatique<br />
Document supplémentaire<br />
Partie D, points supplémentaires de discussion<br />
La Partie D de la Session 3 examine les raisons pour lesquelles les femmes atteintes de fi stule ne recherchent<br />
pas de soins. En ce qui concerne la fi stule traumatique, la plupart de ces raisons sont les mêmes que celles<br />
en rapport avec la fi stule obstétricale – elles peuvent ignorer la possibilité de guérison, ne pas avoir accès<br />
aux structures de santé, ne pas croire aux soins de santé modernes ou faire confi ance aux services de soins<br />
de santé, penser que les structures sanitaires au niveau local peuvent ne pas vouloir traiter les clientes<br />
de la fi stule, ou peut-être qu’il n’y a pas de prestataires qualifi és. En outre, le fait de vivre avec la fi stule<br />
présentent de grands défi s au point de vue physique et psychologique pour les femmes et les jeunes fi lles<br />
ayant la maladie, et il existe des raisons liées aussi bien à la réparation de la fi stule qu’à la violence sexuelle<br />
pour lesquelles elles ne recherchent pas de soins.<br />
Les points suivants mettent en évidence les différentes façons dont les situations exceptionnelles relatives à<br />
la fi stule traumatique peuvent empêcher les clientes qui ont besoins d’aide d’en recevoir (Kalyango, 2009).<br />
• Elles peuvent craindre les stigmates liés au fait d’être une victime de la violence, particulièrement le<br />
viol<br />
• Il se peut qu’elles aient entendu parler d’une histoire qui s’est mal terminée à cause de la divulgation de<br />
la violence sexuelle à la communauté<br />
• Elles peuvent redouter d’être châtié par l’agresseur, spécialement si le l’auteur de la violence sexuelle<br />
n’est pas étranger à la victime.<br />
Il est également important de souligner que le manque d’accès des femmes aux structures sanitaires à<br />
cause de la distance, de la durée et du coût peut également constituer un facteur lié au risque de violence<br />
sexuelle. Les femmes et les jeunes fi lles souffrant de la fi stule traumatiques habitent généralement dans les<br />
zones de confl it. La plupart du temps, l’absence de sécurité qui cause le problème constitue également un<br />
obstacle concernant la possibilité d’accéder aux services (Mugerwa, 2009).<br />
Un autre point que les formateurs devraient essayer de discuter est le suivant : à cause des opportunités<br />
limitées des travailleurs de la santé par rapport à la formation sur les besoins spéciaux des victimes de<br />
la violence sexuelle, ils peuvent avoir des diffi cultés à montrer de l’empathie aux clientes de la fi stule<br />
traumatique.<br />
Retourner à la page 77 du curriculum de formation de la fi stule obstétricale – Partie E : Prévention de la fi stule<br />
obstétricale.<br />
60 · COMPRENDRE CE QU’EST LA FISTULE OBSTÉTRICALE ET TRAUMATIQUE · FISTULE TRAUMATIQUE
Counseling d’une client souffrant de la fi stule traumatique<br />
Session 4<br />
Comprendre le point de vue de la cliente<br />
Dans la Session 4 du document intitulé Counseling de la cliente souffrant de la fi stule obstétricale, les<br />
participants à l’atelier sont encouragés à discuter des caractéristiques de la femme fi stuleuse et des situations<br />
ou conditions qui poussent les clientes à rechercher le traitement d’une fi stule obstétricale, à élaborer des<br />
études de cas qui doivent être utilisées dans les jeux de rôle à faire, à décrire comment travailler avec les<br />
clientes de la fi stule de manière sensible et respectueuse, et à explorer comment les attitudes culturelles sur<br />
le genre peuvent affecter le traitement reçu par les clientes.<br />
Le premier problème à faire face pour faire de sorte que le présent curriculum inclue la fi stule traumatique<br />
est d’essayer d’aider les prestataires de soins à apprécier les questions relatives au stress psychosocial<br />
additionnel et au traumatisme qui affecte les femmes exposées à la violence sexuelle, et de comprendre le<br />
rôle qu’ils peuvent jouer en aidant les clientes à se prendre pour des rescapées. Dans beaucoup de milieux et<br />
de culture, les femmes et les jeunes fi lles ayant subi une violence sexuelle éprouve un grand sentiment de<br />
honte et de culpabilité à cause des grands stigmates entourant le viol. En outre, elles peuvent être rejetées<br />
par leurs familles et leur communauté à cause de leur maladie. Les clientes peuvent se sentir isolées,<br />
inquiètes pour leur avenir, et ont peur d’être violées à nouveau une fois retournées dans leurs communautés<br />
au cas où le confl it se poursuit.<br />
Pour intégrer les informations sur la fi stule traumatique dans la présente session, il faudra se référer aux<br />
éléments suivants contenus dans le présent supplément (tel que indiqué dans les instructions des cases rose<br />
du curriculum de formation de la fi stule obstétricale) :<br />
• Vue d’ensemble de la Session 4 équivalente : Objectifs de la Session, Points à retenir, Méthodes de<br />
formation, Matériels et Préparation préalable (pages 62 à 67)<br />
• Ressource supplémentaire : Supplément 4A, Partie A : Vue d’ensemble sur la Santé mentale, les facteurs<br />
de stress et les facteurs de protection (pages 68 à 70)<br />
• Document supplémentaire 4-a : Vue d’ensemble sur la santé mentale, les facteurs de stress et les<br />
facteurs de protection (pages 71 à 73)<br />
• Ressource supplémentaire : Supplément 4B, Partie B : La réponse psychosociale aux questions de la<br />
violence sexuelle et de la fi stule traumatique (pages 74 et 75)<br />
• Document supplémentaire 4-b : La réponse psychosociale aux questions de la violence sexuelle et de la<br />
fi stule traumatique (pages 76 à 78)<br />
• Ressource supplémentaire : Considérations supplémentaires de formation sur l’élaboration des études<br />
de cas (pages 79 et 80)<br />
• Ressource supplémentaire : Informations supplémentaires sur la confi dentialité, l’intimité et la dignité<br />
(page 81)<br />
FISTULE TRAUMATIQUE · COMPRENDRE LE POINT DE VUE DE LA CLIENTE · 61
Counseling d’une client souffrant de la fi stule traumatique<br />
62 · COMPRENDRE LE POINT DE VUE DE LA CLIENTE · FISTULE TRAUMATIQUE<br />
Vue d’ensemble sur la Session 4 équivalente<br />
Vue d’ensemble sur la Session 4<br />
Objectifs de la session<br />
A la fi n de cette session, les participants devront être en mesure de faire ce qui suit :<br />
• Défi nir les symptômes de stress psychosocial en rapport avec la violence sexuelle et la fi stule<br />
• Identifi er les raisons pour lesquelles les femmes ne recherchent pas de soins de la fi stule et/ou d’autres<br />
questions sanitaires relatives à la violence sexuelle<br />
• Décrire comment les rescapées de la violence sexuelle peuvent se sentir traumatisées à nouveau au<br />
cours d’un examen médical<br />
• Faire une liste des caractéristiques démographiques et sociales communes des femmes atteintes de<br />
fi stule et les différentes situations ou conditions qui conduisent les clientes à nécessiter une réparation<br />
de la fi stule<br />
• Elaborer des études de cas pour trois ou quatre clientes présentant ces caractéristiques démographiques<br />
et sociales, les conditions affectives et physiques (Les études de cas seront utilisées pour des jeux de<br />
rôle durant le reste de l’atelier.)<br />
• Expliquer les différentes manières de comprendre le point de vue d’une cliente.<br />
• Comprendre comment les informations fournies au cours des consultations médicales (et le choix<br />
que les clientes peuvent faire face) peuvent submerger les femmes, et trouver des moyens de faire un<br />
<strong>counseling</strong> adéquat aux clientes sur les questions médicales<br />
• Décrire comment travailler de manière sensible et respectueuse avec les clientes de fi stule.<br />
• •Expliquer comment les attitudes culturelles sur le genre peuvent avoir un impact sur le traitement des<br />
clientes dans les cadres de prestation de services, les soins préventifs auxquels elles peuvent accéder, et<br />
leurs perceptions sur les prestataires.<br />
• Apprécier l’importance de soutenir la résistance des clients et de les aider de se considérer comme des<br />
rescapées<br />
POINTS À RETENIR<br />
√ Le fait d’assurer l’intimité et la confi dentialité peut aider une cliente à maintenir sa dignité.<br />
√ La sensibilisation sur le genre est un élément important en matière de fourniture de services à la<br />
cliente de la fi stule obstétricale. Les rôles et les attentes par rapport au genre sont souvent identifi és<br />
comme des facteurs entravant les droits et le statut des femmes, avec des conséquences négatives<br />
pouvant affecter la vie familiale, l’éducation, le statut socioéconomique et la santé.<br />
√ Le <strong>counseling</strong> axé sur la cliente et la facilitation des choix éclairées concernant les soins de santé de<br />
la reproduction, notamment le moment et la manière de reprendre sa vie sexuelle active, dépendent<br />
de la sensibilisation des prestataires sur les questions liées à la sexualité.<br />
(suite)
POINTS À RETENIR (SUITE)<br />
Counseling d’une client souffrant de la fi stule traumatique<br />
√ La capacité des femmes à améliorer leur santé reproductive et à réaliser leurs intentions en matière<br />
de procréation est profondément affectée par leur niveau de connaissances et de contrôle de leur<br />
sexualité et de leurs relations consensuelles<br />
√ Il existe plusieurs raisons pour lesquelles les clientes tardent à rechercher des soins de la fi stule<br />
traumatique : le manque d’information sur la disponibilité des services ; le manque de transport<br />
fi able pour aller vers une source de service ; l’absence de sécurité physique des femmes ; et le<br />
manque de confi ance des femmes par rapport à la disponibilité des services de santé.<br />
√ Les femmes et les jeunes fi lles atteintes de la fi stule traumatique sont sujettes au stress psychosocial<br />
combiné et de la fi stule et de la violence sexuelle. Tous les deux facteurs peuvent conduire les<br />
femmes à être isolée par les autres et/ou à s’isoler elles-mêmes par leurs propres actions.<br />
√ Les clientes peuvent rencontrer une variété de diffi cultés découlant de l’impact psychosocial de la<br />
violence sexuelle dont :<br />
o Les réponses affectives (par ex., l’anxiété, l’isolement social, le changement soudain<br />
d’humeur, l’irritabilité, le chagrin, la dépression, le sentiment d’être accablé, ou les sentiments<br />
de peur, de culpabilité et de honte)<br />
o Les réponses cognitives (par ex., le fait de revivre l’expérience, les cauchemars, l’excès de<br />
vigilance, l’incapacité de résoudre les problèmes insignifi ants, le manque d’orientation, ou les<br />
problèmes de mémoire, de concentration et d’attention)<br />
o Les réponses physiques (par ex., les signes d’horreur, les vertiges, les maux de tête, les<br />
diffi cultés de respiration, le tremblement des muscles, l’hyperexcitation, la fatigue, les<br />
vomissements/nausées et l’insomnie)<br />
o Les réactions comportementales (par ex., le comportement de retrait, très grand effet de<br />
surprise, très grand /absence d’appétit, passage à l’acte, le fait de marcher à pas mesurés,<br />
l’abus de substances et des actions meurtrières ou suicidaires)<br />
(Adapté de : FHI, RHRC Consortium, et IRC, pas de date)<br />
√ Les femmes et les jeunes fi lles recherchant des services de réparation de la fi stule traumatique ne<br />
peuvent pas aisément discuter de la violence sexuelle par crainte d’un ou de plusieurs des éléments<br />
suivants :<br />
o La crainte d’être à nouveau isolée des réseaux familial et associative, même si le problème<br />
physique de la fi stule est résolu<br />
o La crainte de la stigmatisation de la part du personnel des soins de santé et/ les<br />
préoccupations concernant la confi dentialité<br />
o La peur de l’examen physique<br />
o La peur des répercussions sécuritaires personnelles<br />
(Adapté de : Pickup, Williams, et Sweetman, 2001)<br />
(suite)<br />
FISTULE TRAUMATIQUE · COMPRENDRE LE POINT DE VUE DE LA CLIENTE · 63
Counseling d’une client souffrant de la fi stule traumatique<br />
POINTS À RETENIR (SUITE)<br />
√ Les clientes peuvent être submergées par l’éventail de conséquences médicales (l’incontinence, la<br />
possibilité d’une infection du VIH ou d’autres infections sexuellement transmissibles, la possibilité<br />
d’une grossesse indésirable, l’éventualité de problèmes de procréation ultérieure).<br />
√ Les clientes peuvent avoir des doutes et des craintes à propos de la chirurgie de réparation de la<br />
fi stule, notamment la crainte d’être encore détruite durant le processus, ce qui peut se manifester<br />
à travers l’hostilité.<br />
√ Les différentes clientes peuvent avoir de différentes perspectives ou besoins dépendant de leurs<br />
situations, et en considérant la meilleure approche pour le <strong>counseling</strong>, les prestataires devraient<br />
prendre en compte ce qui suit :<br />
o Les caractéristiques démographiques et sociales, y compris l’ethnicité, la situation<br />
matrimoniale, la parité, le statut de travail et l’accès aux ressources et au soutien<br />
o Les situations (condition récente vs. condition à long terme ; mort né versus naissance<br />
vivante, au cas où cela résulte d’une grossesse)<br />
o La phase de traitement<br />
o Le niveau de soutien disponible (i.e., si la jeune fi lle est accompagnée ou non de sa mère ou<br />
si elle est orpheline ; au cas où elle est mariée, si elle est soutenue ou rejetée par son mari ; si<br />
oui ou non elle est rejetée par les autres membres de la famille)<br />
√ Le point de vue des clientes de la fi stule traumatique peut différer selon l’âge. Les femmes de plus<br />
jeune âge peuvent être plus préoccupées des futures conséquences de leur maladie, particulièrement<br />
leur possibilité de se marier, d’avoir des enfants et de travailler ; tandis que les femmes qui ont<br />
un âge plus avancé peuvent être plus intéressées par l’impact de l’incident de la violence sexuelle<br />
sur leur rôle dans la communauté et sur les questions liées à leurs réinsertion. Les conseillers<br />
devraient être sensibles aux besoins des clientes individuelles et reconnaitre que les différentes<br />
femmes peuvent avoir des points de vue différents dépendant de leur situation.<br />
√ Les besoins psychologique peuvent se présenter quelques temps après l’incident traumatique. Même<br />
si les clientes n’expriment pas un besoin d’assistance psychologique au moment des soins, le personnel<br />
devra reconnaitre que les blessures causées par la santé mentale peuvent prendre plus de temps pour<br />
guérir que les blessures physiques, et ils doivent les orienter et leur fournir les informations nécessaires<br />
sur les services au niveau des cliniques ou à travers les organisations qui sont des partenaires.<br />
(adapté de : OMS, 2005).<br />
Méthodes de formation<br />
• Remue-méninges<br />
• Travail en grand groupe<br />
• Démonstration<br />
• Travail en petit groupe<br />
64 · COMPRENDRE LE POINT DE VUE DE LA CLIENTE · FISTULE TRAUMATIQUE
• Discussion<br />
• Jeu de rôle de démonstration<br />
• Présentation<br />
Matériels<br />
• Tableau-papier, chevalet, marqueurs et ruban adhésif<br />
Counseling d’une client souffrant de la fi stule traumatique<br />
• Tout matériel (canapé, couverture, rideau, ou drap) qui pourraient être utilisés pour représenter un<br />
milieu clinique<br />
• Document supplémentaire 4-a du participant : Vue d’ensemble sur la santé mentale, les facteurs de<br />
stress et de protection<br />
• Document supplémentaire 4-b du participant : La réponse psychosociale à la violence sexuelle et à la<br />
fi stule traumatique<br />
• Document 4-A du participant : Garantir la confi dentialité, l’intimité et la dignité de la cliente<br />
• Document 4-B du participant : Le genre<br />
• Document 4-C du participant : La sexualité<br />
• DVD—Soins cliniques offerts aux victimes d’agression sexuelle : Un outil de formation multimédia<br />
Préparation préalable<br />
1. Préparer un tableau de conférence listant les objectifs de la session.<br />
2. Si vous envisagez d’utiliser l’Option 2 dans la Partie A de la présente session, choisir trois ou<br />
quatre études de cas de l’Annexe E: Exemples d’études de cas afi n de refl éter un large éventail de<br />
caractéristiques et situations de clientes de la fi stule, et préparer des documents à distribuer sur les<br />
études de cas à tous les participants.<br />
3. Passer en revue tous les documents et faire une copie pour chaque participant.<br />
4. Rassembler le matériel utilisé pour représenter un cadre de prestation de services.<br />
5. Préparer deux tableaux de conférence, l’un intitulé «Caractéristiques démographiques et sociales» et<br />
l’autre «Situations sociales et conditions affectives et physiques. »<br />
6. Préparer le tableau de conférence en page 66 (pour la Partie B, Activité 2) :<br />
FISTULE TRAUMATIQUE · COMPRENDRE LE POINT DE VUE DE LA CLIENTE · 65
Counseling d’une client souffrant de la fi stule traumatique<br />
Situations qui pourraient menacer la confi dentialité,<br />
l’intimité, et la dignité d’une cliente<br />
• Laisser une cliente couchée dans un endroit<br />
achalandé et découvert.<br />
• Placer une cliente avec les pieds tournés vers<br />
un espace ouvert et visible, et avec ses parties<br />
génitales exposées.<br />
• Ne pas utiliser d’écrans ou rideaux autour d’une<br />
cliente.<br />
• Ne pas suffi samment couvrir une cliente<br />
• Discuter ouvertement du cas d’une cliente avec<br />
n’importe quel passant.<br />
• Permettre aux gens de faire des va-et-vient dans<br />
la zone où se fait l’examen et le <strong>counseling</strong> de la<br />
cliente.<br />
• Bavarder avec d’autres membres du personnel<br />
pendant le traitement et/ou <strong>counseling</strong> d’une<br />
cliente.<br />
• Essayer de discuter des informations sur la<br />
sortie ou dispenser un <strong>counseling</strong> dans un<br />
environnement animé, non privé.<br />
7. Préparer un tableau de conférence pour chaque cliente d’étude de cas (soit ceux qui seront développés<br />
par les participants au cours de la Partie A, ou ceux choisis dans les études de cas de cliente dans<br />
l’Annexe E). Chaque tableau devra avoir comme titre : « Prise en charge des sentiments de la cliente »,<br />
et présenter trois colonnes : « Sentiments de la cliente », « Pourquoi » et « Réaction du prestataire » (voir<br />
l’exemple ci-dessous, et aussi la Ressource 4-A du formateur pour un exemple de tableau de conférence<br />
remplie).<br />
66 · COMPRENDRE LE POINT DE VUE DE LA CLIENTE · FISTULE TRAUMATIQUE
Prise en charge des sentiments de la cliente<br />
Counseling d’une client souffrant de la fi stule traumatique<br />
Prénom et nom de la cliente :_________________<br />
Sentiments<br />
de la cliente Pourquoi ? Réaction du prestataire<br />
Durée (totale) de la session : Option 1: 4 heures, 35 minutes; Option 2: 3 heures, 30<br />
minutes<br />
Allez à la page 100 du curriculum de formation de la fi stule obstétricale – Session 4 Etapes de la formation.<br />
FISTULE TRAUMATIQUE · COMPRENDRE LE POINT DE VUE DE LA CLIENTE · 67
Counseling d’une client souffrant de la fi stule traumatique<br />
Supplément 4A<br />
NOTE AUX FORMATEURS<br />
68 · COMPRENDRE LE POINT DE VUE DE LA CLIENTE · FISTULE TRAUMATIQUE<br />
Ressource supplémentaire<br />
Le supplément 4A est élaboré pour aider les participants à comprendre les points de vue des clientes<br />
ayant souffert de la violence sexuelle et de la fi stule traumatique.<br />
Partie A : Vue d’ensemble sur la santé mentale, les facteurs de stress et<br />
les facteurs de protection<br />
Durée : 20 minutes<br />
Activité 1 : Discussion (20 minutes)<br />
1. Demander aux participants de prendre un bout de papier et d’y inscrire leurs propres défi nitions des<br />
termes santé mentale, facteurs de stress, et facteurs de protection.<br />
2. Demander aux volontaires de donner leurs propres défi nitions pour chacun de ces termes et d’écrire<br />
quelques idées clé sur une feuille du tableau papier.<br />
3. Distribuer le document supplémentaire 4-a intitulé : Santé mentale, facteurs de stress et facteurs de<br />
protection.<br />
4. Animer une discussion en examinant les questions de santé mentale, les facteurs de stress et les facteurs<br />
de protection en se basant sur la défi nition de ces termes par les participants et des références faites au<br />
document.
CONSEIL POUR LA FORMATION<br />
Counseling d’une client souffrant de la fi stule traumatique<br />
Bien que la présente session parle de l’importance pour les prestataires de comprendre les points de<br />
vue des clientes ayant souffert de la violence sexuelle et de la fi stule traumatique en particulier, il peut<br />
être utile de placer ces opinions dans un cadre plus large de compréhension de la santé mentale dans<br />
les situations de confl it. Les femmes et les jeunes fi lles dans de telles situations ont dû vivre avec des<br />
facteurs de stress et des facteurs évolutifs de protection associés au confl it même avant le viol qui a<br />
causé la fi stule traumatique. Au cours de la discussion dans l’activité 1, rappeler aux participants qu’il<br />
existe certains facteurs généraux de stress fréquemment associés au confl it que sont:<br />
• Le déplacement (i.e., le fait de vivre dans des camps déplacés sur le plan intérieur ou dans des<br />
camps de réfugiés)<br />
• La séparation des membres de la famille<br />
• L’exposition à l’insécurité militaire et au combat direct<br />
• L’accès limité aux services de santé, à l’alimentation, l’eau et à un abri<br />
• Des opportunités limitées d’éducation et d’emploi<br />
Source : Mungherera, 2009.<br />
Il est important pour les prestataires de réfl échir sur la gamme complète d’événements historiques<br />
pouvant avoir un impact sur la façon dont une cliente réagit à la violence sexuelle et à la fi stule<br />
traumatique. La cliente de la fi stule traumatique fait face souvent à la double charge du trauma du<br />
viol et de sa situation médicale grave. Toutes les deux situations conduisent à l’isolement social.<br />
Essayant à la fois de surmonter un tel stress, la cliente fait face à beaucoup d’autres problèmes encore<br />
en relation avec le confl it.<br />
Il existe une grande variation dans le traitement des questions relatives aux individus exposés aux<br />
facteurs de stress associés à la guerre. Les conséquences psychosociales et de santé mentale peuvent<br />
être vécues à court ou à long-terme. Le plus souvent, les individus ont un éventail de symptômes<br />
psychologique au fi l du temps. Quelque peu moins fréquemment, les prestataires peuvent rencontrer<br />
des clientes ayant un désordre psychiatrique. (Mungherera, 2009).<br />
Au cours de l’Activité 1, inciter les participants à réfl échir sommairement sur l’origine et le point de<br />
vue de la cliente. Les prestataires ont également besoins de prendre en compte les facteurs de stress<br />
et les facteurs de protection que chaque cliente a été exposée au fi l du temps et de se rappeler que<br />
bien que les expériences puissent avoir des similarités, chaque individu est unique et fait face aux<br />
différents facteurs de stress et de protection de sa propre façon.<br />
FISTULE TRAUMATIQUE · COMPRENDRE LE POINT DE VUE DE LA CLIENTE · 69
Counseling d’une client souffrant de la fi stule traumatique<br />
CONSEIL POUR LA FORMATION<br />
Cet exercice est destiné à aider les participants à réfl échir sur les points de vue des clientes par<br />
rapport à leur situation psychosociale. Les défi nitions spécifi ques que les participants utilisent pour<br />
décrire leur compréhension des termes santé mentale, facteurs de stress, facteurs de protection,<br />
sont moins importantes que les concepts clé. Ce qui suit constitue quelques concepts clé (tirés du<br />
Document 4-A) :<br />
• Il n’existe aucune défi nition universellement acceptée du terme santé mentale, mais voici<br />
quelques caractéristiques partagées par des personnes en bonne santé mentale :<br />
o La capacité de comprendre et de faire face aux problèmes quotidiens de la vie<br />
o La capacité de ressentir et d’exprimer une variété d’émotions<br />
o La capacité de maintenir de bonnes relations avec les membres de la famille et de la<br />
communauté<br />
Les facteurs de stress sont des éléments qui s’ajoutent au stress des personnes, et outre le trauma<br />
de la violence sexuelle, les clientes de la fi stule traumatique connaissent d’autres facteurs de stress<br />
fréquents en situation de confl it tels que le déplacement (manque d’abri, le fait d’être isolé de la<br />
communauté), le décès de leurs maris, enfants ou autres membres de la famille, et le fait d’être privé<br />
des besoins fondamentaux.<br />
Les facteurs de protection sont des qualités propres à une personne ou à son environnement<br />
qui protègent une personne sur le plan affectif et mental contre la pleine vigueur d’un événement<br />
stressant.<br />
A la fi n de cette activité, aller à la page 74 du présent document : Supplément 4B.<br />
70 · COMPRENDRE LE POINT DE VUE DE LA CLIENTE · FISTULE TRAUMATIQUE
Document supplémentaire<br />
Document supplémentaire 4-a<br />
Counseling d’une client souffrant de la fi stule traumatique<br />
Santé mentale, facteurs de stress, facteurs de protection<br />
Il n’existe aucune défi nition universellement acceptée du terme santé mentale, mais les individus ayant une<br />
bonne santé mentale ont les qualités suivantes en commun :<br />
• La capacité de comprendre et de faire face aux problèmes de la vie quotidienne<br />
• La capacité de ressentir et d’exprimer une variété d’émotions<br />
• La capacité de maintenir de bonnes relations avec les membres de la famille et de la communauté<br />
Plusieurs facteurs, que ça soit biologique ou environnemental, contribuent à l’obtention d’une bonne santé<br />
mentale. Les individus sont fréquemment exposés aussi bien à des facteurs positifs que négatifs dans leur<br />
vie de tous les jours. Les problèmes de santé mentale surviennent lorsque le stress découlant des facteurs<br />
négatifs—tels que la pression du travail, la maladie ou le décès d’un membre de la famille, ou le manque<br />
de revenue—dépasse considérablement le niveau normal ou lorsque la durée d’exposition des ces facteurs<br />
négatifs est très longue.<br />
En période de troubles sociaux, le mode de vie tout entier des individus est détruit. Les conditions de<br />
vie peuvent devenir intolérables, et même les besoins les plus essentiels peuvent faire défaut. De telles<br />
conditions, ainsi que le futur incertain et l’état d’insécurité constant, constituent de grands facteurs de stress<br />
pour les familles et les communautés. Le stress prolongé peut effondrer certaines personnes sur le plan<br />
affectif et mental, menant ainsi à des problèmes de santé mentale. De tels problèmes peuvent se présenter<br />
sur le plan physique (fatigue, maux de tête, mal de dos), sur le plan affectif (peur, anxiété, changement<br />
d’humeurs), ou à travers de grands changements de comportement (violence domestique, abus d’alcool).<br />
La plupart de ces problèmes peuvent être résolus. S’ils ne sont pas traités le plus rapidement possible,<br />
l’individu peut souffrir encore plus longtemps même à près la fi n du traitement d’urgence.<br />
Les facteurs de stress<br />
Il s’agit d’éléments qui s’ajoutent au stress de l’individu. Les facteurs de stress existent dans la vie<br />
de tous les jours (par ex., les blessures physiques, le décès d’un membre de la famille ou les problèmes<br />
fi nanciers). Ils peuvent engendrer des réactions positives ou négatives face aux problèmes ou situations<br />
diffi ciles. Les réactions normales et saines face au stress se traduisent par la sécheresse temporaire de<br />
la bouche et le sentiment de peur et d’inquiétude. La possibilité d’affronter le stress normal dépend de<br />
divers facteurs, y compris la nature du facteur de stress, l’accès au soutien social et le niveau préalable<br />
de fonctionnement. Si la personne stressée n’est pas traitée de façon très rapide ou est ignoré, cela peut<br />
se traduire par des troubles graves de la santé mentale. Le retard ou l’absence de traitement peut même<br />
entrainer l’éclatement de la famille et de la communauté toute entière, ou même le suicide.<br />
Voici quelques exemples de facteurs de stress que les populations font face en situation de confl it :<br />
• Le déplacement<br />
FISTULE TRAUMATIQUE · COMPRENDRE LE POINT DE VUE DE LA CLIENTE · 71
Counseling d’une client souffrant de la fi stule traumatique<br />
• Le manque d’accès aux besoins fondamentaux<br />
• La dissociation<br />
• L’exposition à la violence<br />
Les facteurs de protection<br />
Tout le monde ne répond pas à une situation stressante de la même façon. Une telle assertion est d’autant<br />
plus vraie dans des situations extrêmes telles que la guerre que dans la vie de tous les jours. Les facteurs<br />
de protections sont des qualités propres à une personne ou à son environnement et qui protègent un<br />
individu sur le plan affectif et mental contre la pleine vigueur d’un événement stressant. Le moins<br />
l’individu possède des facteurs de protection, plus il est probable qu’il développe des problèmes de santé<br />
mentale. Le fait de savoir quels types de facteurs de protection existent dans une population déplacée peut<br />
aider les agences à choisir le genre de services devant être offerts pour la santé mentale. La première étape<br />
est d’identifi er ces groupes ou ces individus qui ne possèdent pas un ou la plupart de ces facteurs essentiels<br />
de protection :<br />
1. Niveau antérieur de fonctionnement. Le niveau de fonctionnement des personnes peut varier selon<br />
l’âge, le sexe, le type de personnalité, les croyances culturelles, etc. Par conséquent, tous les individus ne<br />
se confrontent pas à une situation stressante avec les mêmes aptitudes à y faire face sur le plan mental et<br />
affectif. Les personnes qui avaient des problèmes de fonctionnement auparavant seront particulièrement<br />
vulnérables au développement des problèmes de santé mentale dans les périodes généralisées de<br />
violence et de troubles sociaux.<br />
2. Soutien social. Plus un individu est soutenu sur le plan social, plus il est en mesure de faire face<br />
au stress. Les personnes séparées de leurs familles ou de leur communauté ont plus de diffi cultés à<br />
affronter le stress que celles entourées des membres de leurs familles et de leur communauté, ainsi<br />
que ceux qui ont un accès immédiat au soutien à la suite d’un événement stressant. Non seulement<br />
le fait d’être seul est stressant, mais aussi les événements ayant conduit à la séparation sont souvent<br />
atroces. Cette catégorie de personnes aura un risque plus élevé pour développer des problèmes de santé<br />
mentale.<br />
3. Aptitude à affronter une situation. L’aptitude à faire face à une situation est d’autant plus grande<br />
lorsque le premier événement stressant survient. Plus les événements stressants se multiplient, plus la<br />
probabilité de développer des problèmes de santé mentale augmente. Prenons l’exemple d’une victime<br />
de viol qui a été guérie. Considérant les services adéquats, une femme possède une chance raisonnable<br />
de recouvrir son bien-être mental et émotionnel à la suite d’un viol. Cependant, si une victime subit un<br />
viol une deuxième fois, ses problèmes de santé mentale peuvent être plus pire qu’après le premier viol.<br />
La durée d’exposition d’un individu à un facteur de stress a également un impact sur son aptitude à faire<br />
face à la situation. Par exemple, la souffrance d’un individu prisonnier de guerre dans un camp pendant<br />
des années peut être plus grande que celle emprisonnée pour quelques mois seulement. En outre, plus<br />
le facteur de stress est intense et traumatique, plus les problèmes émotionnels et de santé mentale<br />
seront pires. Certains événements traumatiques peuvent être ressentis le plus profondément et peuvent<br />
avoir des effets à plus long terme (par ex., la torture, le fait de regarder les membres de la famille se faire<br />
tuer, etc.).<br />
72 · COMPRENDRE LE POINT DE VUE DE LA CLIENTE · FISTULE TRAUMATIQUE
Counseling d’une client souffrant de la fi stule traumatique<br />
4. Systèmes de croyance morale. Les individus se remettent facilement du choc causé par les événements<br />
traumatiques s’ils croient qu’ils sont des gens bien, des membres loyaux de la communauté et s’ils<br />
croient également que le fait de vivre avec leur communauté est toujours une bonne chose pour eux.<br />
Mais s’ils ont des codes moraux brisés qui sont importants pour la communauté, ils peuvent être<br />
tourmentés par leurs actions. Les individus peuvent également ne plus faire confi ance au gouvernement<br />
si les offi ciers les trahissent ou agissent de manière violente ou immorale contre leurs propres habitants.<br />
La terre peut ne plus être considérée comme appropriée pour les plantations si les tueries se font à cet<br />
endroit.<br />
5. Retour à l’état normal. L’on doit se rappeler que les populations déplacées sont composées de<br />
personnes dont la vie normale a été bouleversée par une situation d’urgence. Une telle perturbation qui<br />
semble interminable crée plus de stress, de peur et un niveau plus bas d’estime de soi. La dépendance<br />
peut se développer détruisant ainsi la manière naturelle de la personne et de sa famille à faire face<br />
à une situation de façon naturelle et peut rendre pire les symptômes d’incapacité même durant les<br />
programmes sanitaires d’urgence d’extension. Plus un individu est capable de retourner de manière<br />
plus rapide à une vie quotidienne structurée, moins il es probable qu’un problème de santé mentale<br />
va se développer. Pour les personnes qui ont été forcées de quitter leur communauté ou qui ont perdu<br />
des membres de leurs familles qu’ils ne verront probablement plus jamais, il se peut qu’il ne soit plus<br />
possible de retourner à la vie normale. L’impact des facteurs de stress sur ces populations peut s’étendre<br />
de manière indéfi nie dans le futur.<br />
Note : Le présent document a été adapté du Chapître 5 (“Emergency Mental Health and Psychosocial<br />
Support”) de l’édition suivante : Johns Hopkins Bloomberg School of Public Health et International<br />
Federation of Red Cross and Red Crescent Societies. 2008. Public health guide for emergencies. Baltimore, MD.<br />
FISTULE TRAUMATIQUE · COMPRENDRE LE POINT DE VUE DE LA CLIENTE · 73
Counseling d’une client souffrant de la fi stule traumatique<br />
Supplément 4B<br />
NOTE AUX FORMATEURS<br />
74 · COMPRENDRE LE POINT DE VUE DE LA CLIENTE · FISTULE TRAUMATIQUE<br />
Ressource supplémentaire<br />
Le supplément 4B présente une vue d’ensemble sur ce qu’est le stress et le trauma et sur la manière<br />
dont les clientes ont pu faire face à leur expérience de violence sexuelle sur le plan psychosocial.<br />
Partie B : La réponse psychosociale à la violence sexuelle et à la fi stule<br />
traumatique<br />
Durée : 20 minutes<br />
Activité : Discussion en grand groupe (20 minutes)<br />
1. Préparer deux feuilles du tableau-papier, une comportant le mot « fi stule » tout à fait en haut de la<br />
feuille, la deuxième avec le mot « violence sexuelle » situ également en haut de la feuille.<br />
2. Donner à chaque participant deux grandes fi ches, deux paquets de ruban adhésif et un marqueur.<br />
3. Demander aux participants de prendre une fi che et d’y inscrire un mot pour identifi er un des<br />
sentiments qu’une femme ou une jeune fi lle atteinte de la fi stule pourrait avoir. Ensuite, demanderles<br />
de prendre l’autre fi che et d’y inscrire un mot pour décrire un des sentiments qu’une victime de la<br />
violence sexuelle pourrait avoir.<br />
4. Quand ils ont terminé, demander au participants de coller leurs fi ches sur la feuille approprié du<br />
tableau-papier.<br />
5. Animer une discussion en grand groupe sur les termes inscrits sur toutes les fi ches, en rassemblant les<br />
mêmes mots ou les termes similaires dans chaque domaine et en réfl échissant particulièrement sur le<br />
chevauchement des sentiments d’une personne qui a aussi bien souffert de la violence sexuelle que de la<br />
fi stule.<br />
6. Distribuer le Document supplémentaire 4-b intitulé : Réponse psychosociale à la violence sexuelle et à<br />
la fi stule traumatique.
CONSEIL POUR LA FORMATION<br />
Counseling d’une client souffrant de la fi stule traumatique<br />
Les femmes et les jeunes fi lles souffrant de la fi stule traumatique pourraient avoir des sentiments<br />
similaires découlant de chacune des conditions. Enfi n, une approche du prestataire dans le<br />
traitement de ces sentiments pourrait être la même sans tenir compte de la situation qui cause chacun<br />
des symptômes de stress. Cependant, il est important pour les prestataires d’essayer d’obtenir toute la<br />
variété des sentiments que chaque cliente éprouve afi n de répondre à ses besoins de façon globale.<br />
CONSEIL POUR LA FORMATION<br />
Les clientes de la fi stule traumatique sont sujettes aussi bien au stress qu’au trauma lié à leur<br />
condition médicale et l’extrême violence dont elles ont souffert. La Session 6 fournit plus de<br />
renseignements sur la variété d’émotions que les clientes peuvent avoir à des niveaux différents de<br />
leur expérience au niveau de la structure. La Session 10 donne plus de détails sur les signes du stress<br />
traumatique secondaire et sur le traumatisme vicariant que les prestataires pourraient avoir à cause de<br />
leur travail.<br />
A cette étape de la formation, en tant que partie intégrante de la section intitulée comprendre le<br />
point de vue de la cliente, il est important pour les participants d’avoir une compréhension de base<br />
des termes stress et trauma. Ils peuvent avoir des questions à poser sur ces termes, et vous pourrez<br />
trouver un temps approprié au cours de cette session pour partager avec eux les défi nitions suivantes :<br />
• Le stress c’est « la réaction à tout problème réel ou passant pour tel, toute demande, menace ou<br />
tout changement auquel vous devez vous adapter. Le stress devient pénible lorsque la demande<br />
de la situation dépasse vos ressources d’adaptation disponibles. » (Headington Institute. Pas<br />
de date. Understanding and coping with traumatic stress. Pasadena, CA. Se référer au site web<br />
suivant : www.headington-institute.org/Default.aspx?tabid=1384)<br />
• Le trauma a un rapport avec le stress mais il est plus sérieux. Il peut être défi ni comme suit :<br />
« …la réaction qui apparaît lorsque la demande des situations très stressantes dépassent nos<br />
ressources d’adaptation disponibles entrainant ainsi une grave affl iction. Une telle détresse a des<br />
conséquences négatives sur notre fonctionnement biologique et psychologique… Les événements<br />
traumatiques sont d’habitude soit des situations au cours desquelles l’on est gravement touché<br />
sur le plan physique et émotionnel, soit des événements qui suscitent la peur d’être tué ou<br />
gravement blessé. » (Headington Institute. Pas de date. Trauma and critical incident care for<br />
humanitarian workers. Pasadena, CA. Se référer au site web suivant : www.headington-institute.<br />
org/Default.aspx?tabid=2072)<br />
Quand vous avez fi ni avec cette activité, retourner à la page 100 du curriculum de formation de la fi stule<br />
obstétricale – Partie A : Elaboration des études de cas des clientes de la fi stule obstétricale.<br />
FISTULE TRAUMATIQUE · COMPRENDRE LE POINT DE VUE DE LA CLIENTE · 75
Counseling d’une client souffrant de la fi stule traumatique<br />
Document supplémentaire<br />
Document supplémentaire 4-b<br />
Réponse psychosociale à la violence sexuelle et à la fi stule traumatique<br />
Les individus ayant vécu l’expérience d’une agression sexuelle courent le risque d’avoir un certain nombre<br />
d’émotions différentes et des réactions psychologiques à des moments différents de leur guérison. Les<br />
prestataires doivent être conscient des réponses possibles suivantes concernant les clientes ayant subi une<br />
violence sexuelle.<br />
La peur<br />
En tant que conséquence de l’agression, un grand nombre de survivantes ont peur pour leur vie. Le plus<br />
souvent, les individus ont peur d’être agressés une nouvelle fois. A cause de la violence qu’ils ont soufferte,<br />
ils peuvent également avoir plus peur de manière générale qu’avant cette expérience, notamment la peur de<br />
l’obscurité, de la solitude ou la peur de quitter leur domicile tout seul. La victime peut également craindre<br />
d’être enceinte ou d’avoir le VIH ou les autres infections sexuellement transmissibles (IST) à cause d’un<br />
viol. La survivante peut aussi avoir peur de ne plus être capable d’avoir des enfants à cause de la blessure.<br />
L’anxiété<br />
Les victimes de la violence sexuelle souffrent souvent d’une grande anxiété pouvant entrainer des<br />
symptômes physiques tels que la diffi culté de respiration, la tension musculaire, les nausées, les crampes<br />
abdominales ou les maux de tête.<br />
La fureur et l’hostilité<br />
Etant donné que la colère contre l’agresseur constitue une réaction normale et justifi able, la fureur en<br />
général peut être une émotion diffi cile à gérer du point de vue sanitaire. Dans beaucoup de cultures, l’on<br />
interdit aux femmes et aux enfants de montrer leur colère. Dans certains cas, la colère de la victime peut<br />
être « déplacée » ou « ciblée » de manière inappropriée contre les autres personnes. Les prestataires de<br />
soins de santé, par exemple, peuvent faire face à une réaction hostile de la part d’une cliente sans pour<br />
autant la provoquer en aucune façon.<br />
Le repli sur soi-même<br />
D’habitude, les victimes de violence sexuelle se sentent distantes et isolées des autres personnes et ne<br />
parviennent pas à partager leurs expériences avec les autres. Elles évitent de parler de leur pénible souvenir<br />
et redoutent que les autres personnes soient incapables de les comprendre. Elles peuvent également<br />
craindre d’être rejetées par leurs familles et leurs amis. Le fait de ne pas parler de leurs expériences et peutêtre<br />
le fait de la revivre dans leur propre monde de cauchemars et de fl ash-back, devient un obstacle à la<br />
guérison émotionnelle et peut, à la longue, entrainer l’auto-isolement et le repli sur soi-même.<br />
76 · COMPRENDRE LE POINT DE VUE DE LA CLIENTE · FISTULE TRAUMATIQUE
Counseling d’une client souffrant de la fi stule traumatique<br />
Les sentiments d’impuissance et de dérapage<br />
Le viol et les autres formes de violence sexuelle surviennent en des circonstances où la victime perd le<br />
contrôle de sa situation au cours de l’agression. Plus tard, un tel phénomène peut se traduire par un<br />
sentiment généralisé de manque de contrôle sur sa propre situation. Par exemple, si la cliente exprime un<br />
sentiment de gêne ou se sent mal à l’aise au cours de l’examen médical ou des autres procédures, elle peut<br />
encore une fois éprouver un sentiment d’impuissance et de manque de contrôle. Il est essentiel que les<br />
prestataires aident les clientes à travers le renforcement de leurs droits en tant que patiente.<br />
La léthargie<br />
Après le viol, la plupart des victimes traversent une période de fermeture émotionnel et de léthargie, qui<br />
sont le résultat du choc. Pour les individus qui sont dans une telle situation, cela peut être un moyen<br />
d’établir le contrôle en pensant que si tout est calme autour d’eux, rien de mauvais ne peut arriver.<br />
Cette réaction peut être mal interprétée par les autres, mais elle n’est pas inhabituelle chez les personnes<br />
traumatisées. Un tel phénomène peut être considéré comme une première ligne de défense contre la réalité<br />
effrayante à laquelle elles ont été confrontées.<br />
Dénégation et négation<br />
Après le premier choc suivant l’agression, et même plusieurs mois après, la victime peut nier aux autres<br />
(et même à elle-même) qu’elle a été agressée. Elle peut même essayer d’ignorer ce qui lui est arrivée pour<br />
retrouver sa stabilité.<br />
La culpabilité et le sens de la responsabilité<br />
Beaucoup de personnes qui ont été violés se sentent responsables de l’agression ou réfl échissent sur la<br />
manière dont ils pourraient éviter l’événement. Certaines victimes se tiennent pour responsables du fait<br />
de ne pas avoir fourni plus d’efforts pour combattre l’agresseur/les agresseurs. Ce type de réaction est en<br />
rapport avec les préjugés de la société et la condamnation de la victime par celle-ci, un phénomène qui<br />
existe dans plusieurs communautés et cultures. Le comportement et la réaction des amis, de la famille, des<br />
autorités locales, et même des travailleurs de la santé peuvent renforcer l’idée que la victime a provoqué en<br />
quelque sorte l’agression et de ce fait, doit être blâmée pour ce qui est arrivé.<br />
La honte<br />
Plusieurs victimes de la violence sexuelle éprouvent une très grande honte et sont extrêmement<br />
embarrassées à cause de ce qui leur est arrivé. Le plus souvent, elles pensent qu’elles sont sales et font<br />
comme si elles ont été « marquées pour la vie ». Ce type de réaction, qui est très fréquente d’ailleurs, les<br />
empêchent souvent de parler de leur expérience. L’ampleur de la honte éprouvée par une victime peut<br />
être infl uencée par le type d’attaque et le niveau de violence qu’elle a endurée. Par exemple, le nombre<br />
d’agresseurs impliqués, l’utilisation ou non d’armes, etc., peut affecter le point de vue de la cliente par<br />
rapport à sa situation et à ses sentiments de honte. 1<br />
1 Cela est basé sur les idées supplémentaires sur les sentiments de honte des clientes qui ont été fournies par les participants à l’atelier sur le Counseling<br />
de la fi stule traumatique tenu en mars 2009 à Kampala en Ouganda.<br />
FISTULE TRAUMATIQUE · COMPRENDRE LE POINT DE VUE DE LA CLIENTE · 77
Counseling d’une client souffrant de la fi stule traumatique<br />
Le manque de confi ance<br />
L’expérience du viol fait surgir une dure réalité : le fait que la victime soit dans une situation dans laquelle<br />
elle était incapable de se protéger, même si elle avait essayé de se défendre de toutes ses forces. Au moment<br />
de l’agression, elle a perdu le contrôle. L’attaque était non seulement une invasion humiliante de sa propre<br />
personne, mais également une invasion de son être sur le plan intellectuel, social et émotionnel. Pour la<br />
victime, une telle expérience implique plusieurs questions sur la vulnérabilité en général, pouvant détruire<br />
de manière importante l’estime de soi et la confi ance.<br />
Les changements d’humeur<br />
A la suite de l’agression, les émotions de la victime peuvent changer de façon très rapide, allant d’une<br />
douleur et d’une tristesse extrême sur le plan affectif, à un manque total d’affection. Elles peuvent ne rien<br />
ressentir ou se sentir déprimées en un moment donné, et puis dans la minute qui suit, elles peuvent devenir<br />
agitée, désorientées ou très en colère. Le fait de se sentir comme tel à la merci des changements d’émotion<br />
d’une personne, peut donner l’impression que la victime est instable sur le plan psychologique – aussi bien<br />
envers elle-même qu’envers les autres personnes.<br />
La dépression<br />
Un grand nombre de victimes de la violence sexuelle traversent des périodes de dépression. Parmi les<br />
symptômes, il y a l’anxiété, la haine en soi, la léthargie, la prise de poids, la perte d’appétit, la perturbation<br />
du sommeil, ainsi que d’autres manifestations physiques du stress.<br />
Les fl ash-back et les cauchemars<br />
Les fl ash-back sont des souvenirs de l’agression pouvant surgir de façon soudaine et sans avertissement.<br />
Parfois, ils sont tellement forts que la victime à l’impression qu’elle est en train de revivre l’expérience. Les<br />
individus ayant subi une agression sexuelle peuvent passer des nuits et des nuits à avoir des cauchemars<br />
ou sans dormir. Les cauchemars causent la victime de revivre l’agression et pointe aux certains problèmes<br />
autour de l’aggression qui ne sont pas enconre résolus.<br />
Source : Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP) 2005. Module de formation des prestataires:<br />
volet psycho-social. Pour l’initiative conjointe de prévention des violences sexuelles et de réponses aux droits<br />
et besoins des victimes/survivant(e)s. Kinshasa, DRC: FNUAP.<br />
78 · COMPRENDRE LE POINT DE VUE DE LA CLIENTE · FISTULE TRAUMATIQUE
Counseling d’une client souffrant de la fi stule traumatique<br />
Ressource supplémentaire<br />
Autres préoccupations de la formation concernant l’élaboration des études de cas<br />
Lorsque les participants en formation démarrent le processus d’élaboration des études de cas, les formateurs<br />
devront s’assurer que toute la gamme de caractéristiques a été examinée, notamment celles en rapport avec<br />
la fi stule traumatique. Par exemple, en discutant des différences qui existent entre les caractéristiques, les<br />
situations et les conditions émotionnelles et physiques, les formateurs devront s’assurer d’inclure dans les<br />
« situations » une qui est spécifi que à la fi stule traumatique (telle que « le fait d’avoir subi une violence<br />
sexuelle en public, le fait que toute la communauté soit au courant du viol, au lieu d’être connu par un<br />
nombre limité de personnes. » ). De même, « les conditions émotionnelles et physiques » pourraient<br />
impliquer le fait d’avoir souffert d’autres blessures physiques dues au viol plutôt que de n’avoir aucune<br />
autre blessure physique, ou le fait d’être accompagnée à la structure par les membres de la famille au lieu<br />
d’être rejetée par ceux-ci, et puis être obligée de se rendre seul à la structure.<br />
En développant les profi ls initiaux de la cliente (qui insiste uniquement sur les caractéristiques<br />
démographiques et sociales), soyez sûr d’inclure au moins un avec des caractéristiques propre à la fi stule<br />
traumatique. Voici quelques exemples en dessous :<br />
• Yvette : âgé de 24 ans ; mariée ; deux enfants ; analphabète et n’a jamais été à l’école ; son mari ne l’a<br />
pas renvoyée de la maison mais a pris une seconde épouse ; n’a aucun revenu et dépend de son mari<br />
pour survivre<br />
• Joséphine : âgée de 8 ans ; tous ses deux parents ont été tués pendant le confl it ; a un frère âgé de 10<br />
ans ; habite chez sa tante, avec le mari et la famille de sa tante ; a commencé l’école primaire avant la<br />
mort de ses parents, mais maintenant elle a quitté l’école<br />
• Mariam : âgée de 50 ans ; veuve ; possède trois enfants dont un fi ls (son fi ls et une de ses fi lles ont<br />
été tués pendant le confl it) ; vit avec sa fi lle âgé de 34 ans, chez la famille de sa fi lle ; a fait des études<br />
jusqu’à la première année de l’école secondaire ; a un petit business de confection en ville et aide sa<br />
fi lle dans l’agriculture de la famille.<br />
Les formateurs devront insister sur le fait que le développement des études de cas est un peu similaire à la<br />
rédaction d’une histoire. C’est-à-dire, vous réfl échissez sur ce que vous savez sur le personnage principal,<br />
et puis vous essayez d’imaginer ce qui est arrivé à la femme ou à la fi lle et qui l’a mise dans cette situation<br />
et dans cet état émotionnel et physique. En décrivant la manière dont un personnage a pu développer une<br />
fi stule traumatique, demandez aux participants de fournir également des renseignements sur l’agresseur/<br />
les agresseurs concernant l’incident de la violence sexuelle ayant entraîné la blessure. Au cas où elle a été<br />
causée par des soldats par exemple, ils devront fournir des informations sur leur identité, c’est-à-dire, de<br />
voir si les offi ciers haut gradés étaient impliqués ou s’il s’agissait d’autres personnes. Ils devront indiquer<br />
également le nombre d’agresseurs et les types d’armes utilisées, le cas échéant. De tels renseignements<br />
peuvent, dans leur totalité, infl uencer le niveau de la blessure et le degré de peur qu’une cliente puisse avoir<br />
en parlant de sa situation avec les prestataires.<br />
FISTULE TRAUMATIQUE · COMPRENDRE LE POINT DE VUE DE LA CLIENTE · 79
Counseling d’une client souffrant de la fi stule traumatique<br />
EXEMPLE D’ÉTUDE DE CAS POUR « YVETTE »<br />
Yvette, age 24, République démocratique du Congo<br />
A l’âge de 18 ans, Yvette s’est mariée avec un jeune homme âgé de 24 ans qui habite dans une région<br />
rurale isolée. Elle est devenue enceinte dans la première année suivant son mariage et a donné<br />
naissance à un petit garçon en très bonne santé. Deux années plus tard, elle avait donné naissance<br />
à un autre enfant, mais cette fois – ci c’était une fi lle. A l’âge de 23 ans, la guerre commença dans le<br />
petit village où Yvette et sa jeune famille vivait. Un jour, après avoir ramassé du bois de chauffage, elle<br />
a été violemment agressée par un groupe de six hommes qui ressemblaient à des rebelles. Ils étaient<br />
tous jeunes, sauf un d’entre eux qui était plus âgé et ressemblait à un offi cier rebelle. Certains de<br />
ces hommes ont utilisé les branches du tas de bois qu’elle avait ramassé. Elle a réussi de rentrer à la<br />
maison et a essayé de cacher ce qui lui était arrivé, mais elle avait des douleurs terribles et a remarqué<br />
par la suite qu’elle avait des fuites constantes d’urine. Son mari la confronta, et lorsqu’elle lui raconta<br />
ce qui s’est passé, il lui dit qu’elle devait quitter la maison. En le suppliant, elle fi nit par le convaincre<br />
de rester dans la concession familiale, mais peu de temps après, il prit une seconde épouse et de ce<br />
fait, n’aurait rien de plus à faire avec elle. Elle était permise de rester dans sa propre case au sein de<br />
la concession, mais elle et ses enfants dépendaient entièrement de son mari et de sa seconde épouse<br />
pour tout ce dont ils ont besoin.<br />
À la fi n de cette activité, retourner à la page 101 du curriculum de formation de la fi stule obstétricale – Partie A,<br />
Activité 2.<br />
80 · COMPRENDRE LE POINT DE VUE DE LA CLIENTE · FISTULE TRAUMATIQUE
Counseling d’une client souffrant de la fi stule traumatique<br />
Ressource supplémentaire<br />
Informations supplémentaires sur la confi dentialité, l’intimité et la dignité<br />
Au cours de l’activité de la Partie B intitulée Confi dentialité, Intimité et Dignité, les formateurs devront<br />
penser à incorporer un outil de formation vidéo sur le <strong>counseling</strong> clinique des victimes de la violence<br />
sexuelle. L’élaboration faite par l’International Rescue Committee en 2007, Clinical <strong>Care</strong> for Sexual Assault<br />
Survivors: A Multimedia Training Tool fournit une vue d’ensemble adéquate sur la confi dentialité, l’intimité et<br />
la dignité, et contient également une section qui traite des questions relatives au consentement éclairé.<br />
Pour plus d’amples information sur cette vidéo, consulter le site web suivant : www.<strong>the</strong>irc.org/<br />
resources/2007/ clinical-care-for-sexual-assault-survivors-dvd-brochure.pdf.<br />
A la fi n de cette activité, aller à la page 106 du curriculum de formation de la fi stule obstétricale—Partis C : Prise<br />
en charge des sentiments de la cliente.<br />
FISTULE TRAUMATIQUE · COMPRENDRE LE POINT DE VUE DE LA CLIENTE · 81
Session 5<br />
Communication interpersonnelle<br />
Counseling d’une client souffrant de la fi stule traumatique<br />
La Session 5 du document intitulé Counseling de la cliente souffrant de la fi stule obstétricale met l’accent sur<br />
la communication avec les clientes de la fi stule, particulièrement sur les avantages de la communication<br />
bidirectionnelle, le besoin d’utilisation d’un langage simple et du cadre de <strong>counseling</strong> REDI (« Rapport<br />
Building [Etablissement de bonnes relations], Exploration [Exploration], Decision Making [Prise de<br />
décision], and Implementing <strong>the</strong> Decision [Mise en œuvre de la décision] »). Tout cela constitue également<br />
une chose importante à faire en s’occupant des clientes de la fi stule traumatique. Cependant, le soutien<br />
des clientes à travers le <strong>counseling</strong> peut être renforcé avec l’utilisation de techniques ou de messages<br />
clé pouvant particulièrement aider les individus ayant survécu le traumatisme. Par conséquent, le<br />
présent supplément fournit quelques matériels complémentaires sur l’art d’écouter, les approches de la<br />
communication verbale et non verbale jugée être d’un grand soutien ou non favorable, et sur l’utilisation de<br />
la paraphrase, de l’éloge, l’encouragement et l’empathie dans le cadre du <strong>counseling</strong>.<br />
Pour intégrer les informations relatives à la fi stule traumatique dans cette session, il faudra se référer aux<br />
éléments suivants contenus dans le présent supplément (tel qu’indiqué dans les instructions de la case rose<br />
du curriculum de formation de la fi stule obstétricale) :<br />
• Vue d’ensemble sur la session 5 équivalent : Objectifs de la Session, Points à retenir, Méthodes de<br />
formation, Matériels et Préparation préalable (pages 84 à 89)<br />
• Ressource supplémentaire : Partie B Point de discussion complémentaire (page 90)<br />
• Document supplémentaire 5-a : Communication non verbale (pages 91 et 93)<br />
• Ressource supplémentaire : Partie C Point de discussion complémentaire (page 93)<br />
• Ressource supplémentaire : Partie D, Activité 1—Exemple équivalent de tableau-papier rempli (page<br />
94)<br />
• Ressource supplémentaire : Partie D, Activité 3—Exemple équivalent de tableau-papier rempli (page<br />
95)<br />
• Ressource supplémentaire : Supplément 5A : Feedback Positif à travers la paraphrase, l’éloge,<br />
l’encouragement et l’empathie (pages 96 et 97)<br />
• Document supplémentaire 5-b : La paraphrase, l’éloge, l’encouragement et l’empathie (pages 98 à 100)<br />
• Ressource supplémentaire : Partie F Point de discussion complémentaire (page 101)<br />
FISTULE TRAUMATIQUE · COMMUNICATION INTERPERSONNELLE · 83
Counseling d’une client souffrant de la fi stule traumatique<br />
84 · COMMUNICATION INTERPERSONNELLE · FISTULE TRAUMATIQUE<br />
Vue d’ensemble de la session 5 de remplacement<br />
Vue d’ensemble de la Session 5<br />
Objectifs de la session<br />
A la fi n de cette session, les participants seront en mesure de faire ce qui suit :<br />
• Expliquer la différence qui existe entre la communication unidirectionnelle et la communication<br />
bidirectionnelle.<br />
• Discuter l’importance de la communication non verbale en s’occupant des clientes de la fi stule<br />
• Discuter les avantages de la communication bidirectionnelle et de l’utilisation des questions ouvertes<br />
pour le <strong>counseling</strong>.<br />
• Démontrer l’utilisation d’un langage simple et des aides visuelles pour expliquer la pathologie et le<br />
traitement de la fi stule<br />
• Expliquer et donner des exemples pour l’utilisation de la paraphrase, de l’éloge, de l’encouragement et<br />
de l’empathie, et faire un feedback positif lors du <strong>counseling</strong> des clientes de la fi stule<br />
• Décrire le cadre REDI pour le <strong>counseling</strong> :<br />
o Etablissement de bonnes relations (Rapport-building)<br />
o Exploration (Exploration)<br />
o Prise de décision (Decision making)<br />
o Mise en œuvre de la décision (Implementing <strong>the</strong> decision)<br />
• Identifi er les lacunes dans la pratique après avoir fait la comparaison avec le cadre REDI du <strong>counseling</strong><br />
• Discuter l’importance d’appliquer des cadres de <strong>counseling</strong> à la situation particulière de chaque cliente<br />
• Prendre en charge le contexte social pour la prise de décision lors du <strong>counseling</strong><br />
POINTS À RETENIR<br />
La communication bidirectionnelle peut prendre plus de temps, mais elle est plus effi cace lorsqu’il<br />
s’agit de veiller à ce que chacun ait été bien compris.<br />
Les voies de communication non verbale peuvent transmettre plus de messages sur les attitudes<br />
d’un prestataire envers les clientes qu’en utilisant ses propres mots.<br />
Les étapes de l’écoute active et effi cace sont représentées à travers le mot CLEAR : Clarifi er<br />
(Clarify), Ecouter (Listen), Encourager (Encourage), Reconnaître (Acknowledge), et Répéter<br />
(Repeat).<br />
Les questions ouvertes sont utiles pour explorer les opinions et sentiments d’une cliente, et<br />
sontplus effi caces que les questions fermées pour déterminer les besoins d’une cliente (en termes<br />
d’information ou de soutien affectif) et ce qu’elle sait déjà.<br />
(Suite)
POINTS À RETENIR (SUITE)<br />
Counseling d’une client souffrant de la fi stule traumatique<br />
Les questions fermées peuvent être appropriées pour déterminer l’état et les antécédents médicaux<br />
de la cliente au début du traitement médical ou du <strong>counseling</strong>.<br />
Les besoins affectifs et les préoccupations d’une cliente de fi stule peuvent changer d’une phase de<br />
traitement à l’autre.<br />
Les renseignements fournis à une cliente de la fi stule devraient être anatomiquement corrects<br />
et transmis dans un langage et un format qu’elle peut comprendre et à un moment où elle est<br />
émotionnellement prête à les recevoir.<br />
Une des conséquences psychosociales de la violence sexuelle et de la fi stule traumatique que les<br />
femmes et les fi lles font face est l’érosion de la confi ance en soi et de l’estime de soi ; un conseiller<br />
effi cace peut aider la cliente à se sentir mieux dans sa peau à grâce à l’utilisation de techniques<br />
telles que la paraphrase, l’éloge, l’encouragement et l’empathie.<br />
Les éléments du cadre de <strong>counseling</strong> REDI sont : l’Etablissement de bonnes relations,<br />
l’Exploration, la Prise de décision et la mise en œuvre de la décision.<br />
Les conseillers peuvent utiliser le même cadre du REDI au moment de discuter des options et<br />
décisions avec le parent ou tuteur des jeunes clientes.<br />
La cliente est plus importante que le cadre de <strong>counseling</strong>.<br />
Méthodes de formation<br />
• Mise en train<br />
• Exercice/discussion en grand groupe<br />
• Démonstration des jeux de rôle<br />
• Remue-méninges<br />
• Présentation<br />
• Travail en petit groupe<br />
Matériels<br />
• Tableau-papier, chevalet, marqueurs et ruban adhésif<br />
• Marqueurs ou crayons effaçables (un par participant) ; utiliser des crayons si les marqueurs pour<br />
papier plastifi é et pour transparents ne sont pas disponibles<br />
• Rétroprojecteur (facultatif)<br />
• Deux feuilles de papier et un crayon pour chaque participant<br />
• Un petit bout de papier sur lequel il est inscrit un « sentiment » (un pour chaque participant)<br />
• Document du participant 5-A : La communication unilatérale et bidirectionnelle<br />
• Document supplémentaire 5-a : La communication non verbale<br />
• Document du participant 5-B : L’art d’écouter<br />
• Document du participant 5-C : Les questions fermées et les questions ouvertes<br />
FISTULE TRAUMATIQUE · COMMUNICATION INTERPERSONNELLE · 85
Counseling d’une client souffrant de la fi stule traumatique<br />
• Document du participant 5-D : Les organes génitaux de la femme<br />
• Document du participant 5-E : Quatre types communs à la fi stule obstétricale<br />
• Document du participant 5-F : Les couches prolongées et les effets sur l’appareil reproducteur<br />
• Document supplémentaire 5-b : La paraphrase, l’éloge, l’encouragement et l’empathie<br />
• Document du participant 5-G : REDI : L’établissement de bonnes relations (Rapport Building),<br />
Exploration (l’Exploration), la Prise de décision (Decision Making) et la Mise en œuvre de la décision<br />
(Implementing <strong>the</strong> Decision)<br />
• Transparent 5-A : Exemple de diagramme<br />
Préparation préalable<br />
1. Préparer un tableau-papier listant les objectifs de la présente session.<br />
2. Préparer des transparents des Documents 5-A et 5-B du participant et les documents supplémentaires<br />
5-a et 5-b, et en faire une copie destinée au volontaire. Si un rétroprojecteur n’est pas disponible, faite<br />
une copie pour chaque participant.<br />
3. Examiner les Documents du participant 5-A à 5-G et les documents supplémentaires 5-a et 5-b, et en<br />
faire une copie pour chaque participant.<br />
4. Préparer de petits bouts de papier (en nombre suffi sant pour en donner à chaque participant)<br />
comportant un sentiment écrit sur chaque feuille (par exemple, triste, cynique, anxieux, soulagé,<br />
embrouillé, coléreux).<br />
5. Préparer plusieurs tableaux-papiers comme dans l’exemple illustré ci-dessous pour la Partie D Activité 1 :<br />
Questions<br />
Questions d’information/ fermées et<br />
Questions de sentiment/ouvertes<br />
86 · COMMUNICATION INTERPERSONNELLE · FISTULE TRAUMATIQUE<br />
Structure<br />
(Fermée ou<br />
ouverte)<br />
Contenu<br />
(Information ou<br />
sentiment)
Counseling d’une client souffrant de la fi stule traumatique<br />
6. Préparer un tableau-papier pour chacune des étapes du cadre de <strong>counseling</strong> REDI, comme dans les<br />
tableaux ci-dessous, pour la Partie F, Activité 2 :<br />
Etablissement de bonnes<br />
relations<br />
1. Accueillir la cliente.<br />
2. Faire les présentations.<br />
3. Introduire le sujet de la<br />
fi stule obstétricale.<br />
4. Assurer la cliente de la<br />
confi dentialité.<br />
Exploration<br />
1. Explorer les besoins,<br />
risques, vie sexuelle,<br />
contexte social, et<br />
conditions de la cliente.<br />
2. Evaluer les connaissances<br />
de la cliente et donner<br />
les informations<br />
nécessaires.<br />
Etablissement de bonnes relations<br />
Déjà<br />
en<br />
cours<br />
Exploration<br />
Déjà<br />
en<br />
cours<br />
Formation<br />
nécessaire<br />
Formation<br />
nécessaire<br />
Les défi s<br />
anticipés<br />
Les défi s<br />
anticipés<br />
FISTULE TRAUMATIQUE · COMMUNICATION INTERPERSONNELLE · 87
Counseling d’une client souffrant de la fi stule traumatique<br />
Prise de décision<br />
1. Identifi er les décisions que la<br />
cliente doit prendre.<br />
2. Identifi er les options de la<br />
cliente pour chaque décision.<br />
3. Aider la cliente à peser les<br />
avantages, inconvénients, et<br />
conséquences de chacune.<br />
4. Assister la cliente à prendre<br />
elle-même des décisions<br />
réalistes.<br />
Mise en œuvre de la décision<br />
1. Aider la cliente à élaborer<br />
un plan concret et<br />
spécifi que pour donner<br />
suite à la décision.<br />
2. Identifi er les compétences<br />
dont la cliente aura besoin<br />
pour donner suite à la<br />
décision.<br />
3. S’entraîner aux<br />
compétences avec la<br />
cliente, selon les besoins.<br />
4. Elaborer un plan pour le<br />
suivi.<br />
Prise de décision<br />
88 · COMMUNICATION INTERPERSONNELLE · FISTULE TRAUMATIQUE<br />
Déjà<br />
en<br />
cours<br />
Mise en œuvre de la décision<br />
Déjà<br />
en<br />
cours<br />
Formation<br />
nécessaire<br />
Formation<br />
nécessaire<br />
Les défi s<br />
anticipés<br />
Les défi s<br />
anticipés
Counseling d’une client souffrant de la fi stule traumatique<br />
7. Utiliser les Documents 5-D: Organes reproducteurs féminins, 5-E: Quatre types communs de la fi stule<br />
obstétricale, et 5-F: Travail prolongé et effets sur l’appareil reproducteur sous forme de transparents.<br />
Si un rétroprojecteur n’est pas disponible, préparer trois tableaux-papier avec les diagrammes des<br />
Documents 5-D, 5-E, et 5-F.<br />
8. Examiner les Documents 5-D, 5-E, et 5-F, et faire une copie sur papier plastifi é des documents pour<br />
chaque participant. Si la plastifi cation n’est pas disponible, copier ce document sur du papier ainsi que<br />
les autres.<br />
9. Rassembler le matériel et préparer la salle pour s’entraîner au jeu de rôle.<br />
Durée (totale) de la session : 5 heures, 30 minutes<br />
Aller à la page 122 du curriculum de formation de la fi stule obstétricale – Session 5 Etapes de formation.<br />
FISTULE TRAUMATIQUE · COMMUNICATION INTERPERSONNELLE · 89
Counseling d’une client souffrant de la fi stule traumatique<br />
90 · COMMUNICATION INTERPERSONNELLE · FISTULE TRAUMATIQUE<br />
Document supplémentaire<br />
Partie B : Activité de communication verbale et non verbale : Point de<br />
discussion supplémentaire<br />
Les voies de communication non verbale (telles que la position du prestataire par rapport à la cliente, la<br />
physionomie, l’intensité du contact visuel et les gestes) peuvent exprimer autant de choses sur les attitudes<br />
du prestataire envers les clientes (particulièrement celles qui ont été violées ou ont subi une violence<br />
sexuelle) que les mots utilisés. Par conséquent, les prestataires doivent être particulièrement conscients de<br />
l’utilité de la communication non verbale.<br />
Distribuer le Document supplémentaire 5-a et en discuter brièvement : Faire une communication non<br />
verbale avant de conclure cette activité.<br />
Aller à la page 124 du curriculum de formation de la fi stule obstétricale – Activité de la Partie B, Etape 9.
Document supplémentaire<br />
Document supplémentaire 5-a<br />
Communication non verbale<br />
Counseling d’une client souffrant de la fi stule traumatique<br />
Dans les interactions quotidiennes avec les autres personnes, nous utilisons tous la communication<br />
verbale et non verbale pour exprimer ce que nous pensons et ce que nous ressentons. La majeure partie<br />
de la communication verbale et non verbale se fait sans pour autant en être conscient. La façon dont nous<br />
parlons de quelque chose et les mots que nous utilisons peuvent « dire beaucoup de chose » sur ce que<br />
nous pensons réellement. Dans le même temps, la majeure partie de la communication n’implique aucun<br />
mot, du tout. Il existe des formes de communication non verbale aussi bien positives que négatives. Voici<br />
quelques exemples de chacune d’elles :<br />
Répliques non verbales positives<br />
• Se pencher vers une cliente<br />
• Sourire<br />
• Eviter les maniérismes nerveux<br />
• Montrer des expressions faciales intéressées<br />
• Maintenir le contact visuel<br />
• Faire des gestes encourageant tels que remuer la tête<br />
Répliques non verbales négatives<br />
• Lire à partir d’un diagramme<br />
• Regarder sa montre<br />
• Bailler<br />
• Regarder par la fenêtre<br />
• Donner des signes d’impatience<br />
• Froncer les sourcils<br />
• Ne pas maintenir le contact visuel<br />
(Adapté de : EngenderHealth Society, 2006. Adherence to treatment for HIV: A training curriculum for<br />
counselors. Participant manual. New Delhi, pp. 75–76)<br />
FISTULE TRAUMATIQUE · COMMUNICATION INTERPERSONNELLE · 91
Counseling d’une client souffrant de la fi stule traumatique<br />
Différences culturelles, contact visuel, espace personnel et contact personnel<br />
En tant que prestataires de soins de santé et conseillers socio-psychologique, il se peut que vous ayez besoin<br />
d’utiliser une variété d’approches avec vos clientes en termes de contact visuel, espace personnel et contact<br />
personnel, dépendant aussi bien de la culture que des préférences personnelles. Vous devez être observateur<br />
et ouvert en adaptant votre propre comportement pour vous assurer que la cliente est aussi à l’aise que<br />
possible et faciliter la tranquillité avec laquelle elle peut communiquer avec vous ses besoins.<br />
De manière générale, le fait de maintenir le contact visuel est une réplique non verbale importante pouvant<br />
faire savoir à la cliente que vous vous intéressez à la compréhension de son attitude et au fait d’écouter son<br />
histoire pour pouvoir l’aider à trouver des solutions.<br />
Toutefois, il est important de garder à l’esprit que dans certaines cultures, le fait de maintenir le contact<br />
visuel n’est pas convenable. Il est même possible que la cliente préfère vous parler en ayant le dos tourné,<br />
soit à cause de la culture soit à cause des sentiments de honte et/ou de culpabilité. Bien que vous deviez<br />
en fi n de compte être en mesure d’apporter votre aide sur le plan affectif, concernant la communication<br />
interpersonnelle, il est important de comprendre l’essentiel des habitudes des personnes en provenance<br />
d’autres cultures et que vous rencontrez fréquemment dans vos services.<br />
Les individus peuvent également avoir des différents besoins et degrés de confort concernant leur espace<br />
personnel. Certaines clientes ayant vécu l’expérience d’une violence sexuelle peuvent sentir le besoin de<br />
maintenir l’espace personnel, et sont plus à l’aise au moment de partager les informations s’il y a séparation<br />
physique, telle que la présence d’une chaise placée entre la cliente et le prestataire de soin au moment de<br />
discuter sa situation. Pour d’autres, il est plus approprié de prendre une chaise et de s’asseoir près d’elle ou<br />
directement en face d’elle, pour établir une communication simple qui devient plus familier et moins formel<br />
par la suite. Encore une fois, la culture et les préférences personnelles jouent toutes les deux un important<br />
rôle, et il est essentiel d’être observateur autant que possible avec chaque cliente.<br />
De la même façon, le niveau de contact personnel approprié dépend fortement aussi bien de la culture<br />
que de la préférence personnelle. Dans beaucoup de culture, le fait de caresser gentiment l’avant bras<br />
ou l’épaule d’une cliente affl igée peut être un signe d’empathie et de soutien, mais dans d’autres cultures<br />
par contre, une telle action peut être complètement inappropriée. En outre, certaines clientes peuvent<br />
être particulièrement sensibles au contact personnel et peuvent ne pas vouloir être touchées ou même<br />
qu’on leur serre la main. Si une cliente rejette le contact physique qui est typique pour sa culture, le<br />
prestataire ne devra pas faire offense. Il est plutôt essentiel d’essayer de comprendre l’expérience et les<br />
besoins de la cliente et de prendre en compte ses signaux physiques au cours d’une autre communication<br />
interpersonnelle.<br />
92 · COMMUNICATION INTERPERSONNELLE · FISTULE TRAUMATIQUE
Counseling d’une client souffrant de la fi stule traumatique<br />
Document supplémentaire<br />
Partie C : Ecoute active/Savoir écouter : Point de discussion<br />
supplémentaire<br />
Il est important pour les formateurs de comprendre que les conseillers socio-psychologiques et le personnel<br />
médical travaillant avec les clientes victimes de la violence sexuelle et souffrant de la fi stule traumatique,<br />
passent souvent de longues heures à travailler dans des situations diffi ciles. Ils écoutent des histoires atroces<br />
concernant la souffrance humaine à longueur de journée. En fi n de compte, ils peuvent commencer à «<br />
se familiariser » (zone out), tout en pensant qu’ils savent à l’avance ce qu’ils vont entendre des clientes, et<br />
ils peuvent systématiquement utiliser la même approche avec chaque cliente. Bien qu’un tel phénomène<br />
soit compréhensible, il peut mener à une rupture de la communication entre la cliente et le prestataire, et<br />
fi nalement porter atteinte à la qualité du service et aux résultats de la cliente.<br />
Ce phénomène s’applique aux interactions entre la cliente et le prestataire pour toute préoccupation<br />
sanitaire, mais il est particulièrement approprié pour la question de la violence sexuelle et de la fi stule<br />
traumatique, à cause de la nature sensible des préoccupations sanitaires de la cliente. Tel que mis en<br />
évidence dans le présent document intitulé : Adherence to Treatment for HIV: A Training Curriculum for<br />
Counselors (EngenderHealth Society, 2006) :<br />
Lorsqu’un conseiller socio-psychologique n’écoute attentivement, il est facile pour un/une client(e) de<br />
dire que sa situation n’est pas importante aux yeux du conseiller, ou que lui/elle, en tant qu’individu,<br />
n’est pas une personne importante pour le conseiller. Par conséquent, il est diffi cile de développer la<br />
confi ance nécessaire pour faire un bon <strong>counseling</strong> si le conseiller n’écoute pas de manière attentive.<br />
L’art d’écouter constitue également une aptitude essentielle de communication pour le <strong>counseling</strong>. Il est<br />
important de déterminer de manière plus effi cace les éléments suivants :<br />
• Les besoins du/de la client(e)<br />
• Les préoccupations réelles de la cliente/du client<br />
• Ce dont la cliente connait déjà de sa situation<br />
• Ce que la/le client(e) croit qu’elle/il est en mesure de faire<br />
• Les attentes du/de la client(e)<br />
Les obstacles de l’écoute effi cace peuvent inclure ce qui suit : l’environnement physique ; le langage<br />
corporel ; l’élocution/le ton ; la langue et l’apparence (FHI, RHRC Consortium, et IRC, pas de date).<br />
Retourner à la page 126 du curriculum de formation de la fi stule obstétricale – Partie D : Savoir poser des<br />
questions ouvertes.<br />
FISTULE TRAUMATIQUE · COMMUNICATION INTERPERSONNELLE · 93
Counseling d’une client souffrant de la fi stule traumatique<br />
94 · COMMUNICATION INTERPERSONNELLE · FISTULE TRAUMATIQUE<br />
Ressource supplémentaire<br />
Partie D, Activité 1 – Exemple de tableau-papier rempli équivalent<br />
Questions<br />
*** EXEMPLE – NE PA COPIER LE CONTENU ***<br />
Questions d’information fermées et<br />
Questions de sentiment ouvertes<br />
1. Depuis combien de temps avezvous<br />
été violée ?<br />
2. Comment les /l’agresseur(s) vous<br />
a-t’il/ont-ils violée ?<br />
3. Vos agresseurs ont-ils utilisé des<br />
armes ?<br />
4. Quels soins médicaux vous avez<br />
reçu après le viol ?<br />
5. Avez-vous été testée pour le<br />
VIH ou les autres infections<br />
sexuellement transmissibles ?<br />
6. Combien de temps avez-vous vécu<br />
dans cette situation ?<br />
7. Comment vous êtes-vous sentie<br />
depuis le jour où a eu lieu votre<br />
agression ?<br />
Structure<br />
(Fermée ou<br />
ouverte)<br />
Contenu<br />
(Information<br />
ou sentiment)<br />
Retourner à la page 127 du curriculum de formation de la fi stule obstétricale – Partie D : Activité 2.
Counseling d’une client souffrant de la fi stule traumatique<br />
Ressource supplémentaire<br />
Partie D, Activité 3 - Exemple de tableau-papier rempli équivalent<br />
*** Exemple p de tableau-papier p p rempli p ppour<br />
l’Activité 3 – NE PAS COPIER LE CONTENU ***<br />
Questions<br />
Questions d’information fermées et<br />
Questions de sentiment ouvertes<br />
1. Depuis combien de temps avezvous<br />
été violée ?<br />
2. Comment les /l’agresseur(s) vous<br />
a-t’il/ont-ils violée ?<br />
3. Vos agresseurs ont-ils utilisé des<br />
armes ?<br />
4. Quels soins médicaux vous avez<br />
reçu après le viol ?<br />
5. Avez-vous été testée pour le<br />
VIH ou les autres infections<br />
sexuellement transmissibles ?<br />
6. Combien de temps avez-vous vécu<br />
dans cette situation ?<br />
7. Comment vous êtes-vous sentie<br />
depuis le jour où a eu lieu votre<br />
agression ?<br />
Structure<br />
(Fermée ou<br />
ouverte)<br />
Contenu<br />
(Information<br />
ou sentiment)<br />
f I<br />
o I<br />
f I<br />
o I<br />
f I<br />
f I<br />
o S<br />
Aller à la page 129 du curriculum de formation de la fi stule obstétricale – Partie E : Utilisation du langage simple<br />
et des aides visuelles.<br />
FISTULE TRAUMATIQUE · COMMUNICATION INTERPERSONNELLE · 95
Counseling d’une client souffrant de la fi stule traumatique<br />
Supplément 5A<br />
96 · COMMUNICATION INTERPERSONNELLE · FISTULE TRAUMATIQUE<br />
Ressource supplémentaire<br />
Renforcement positif à travers la paraphrase, l’éloge, l’encouragement et<br />
l’empathie<br />
Durée : 55 minutes<br />
Activité 1 : Présentation/Discussion (10 minutes)<br />
1. Présenter une vue d’ensemble des termes suivants paraphrase, éloge, encouragement et empathie, tels<br />
que appliqués au <strong>counseling</strong> de la fi stule traumatique.<br />
2. Donner à chaque participant une copie du Document supplémentaire 5-b : Paraphrase, Eloge,<br />
Encouragement et Empathie.<br />
3. Diriger une brève discussion de ces termes en invitant les participants à partager leur compréhension et<br />
utilisation de leur travail de <strong>counseling</strong>.<br />
CONSEIL POUR LA FORMATION<br />
A ce stade de la formation dans la 5, les participants ont été exposés à cinq différentes composantes<br />
de la communication interpersonnelle : (1) la communication bidirectionnelle ; (2) la communication<br />
verbale et non verbale ; (3) l’écoute active/savoir écouter ; (4) les questions ouvertes et fermées ; et (5)<br />
le feed-back positif à travers la paraphrase, l’éloge, l’encouragement et l’empathie. Au fi l du temps, les<br />
véritables conseillers socio-psychologiques deviennent compétents dans l’application de chacun de<br />
ces points au moment approprié dans le <strong>counseling</strong> de chaque patiente. Cependant, le fait d’omettre<br />
un seul domaine peut parfois réduire la qualité de l’expérience du <strong>counseling</strong>. De ce fait, il est<br />
important que les conseillers essayent d’acquérir des compétences dans tous les domaines, telle que<br />
l’Activité 2 ci-dessous aide à démontrer..
Activité 2 : Jeu de rôle (45 minutes)<br />
Counseling d’une client souffrant de la fi stule traumatique<br />
1. Répartir les participants dans les mêmes groupes ayant développé les études de cas des clientes dans la<br />
Session 4.<br />
2. Quand les participants rejoignent leur groupe respectif, leur expliquer qu’ils feront un jeu de rôle<br />
impliquant une cliente de la fi stule traumatique (en utilisant l’un des personnages développés dans les<br />
sessions précédentes) et un prestataire au moins. Les groupes peuvent souhaiter créer des personnages<br />
supplémentaires tels que les membres de la famille, les autres prestataires, etc., mais au minimum, le<br />
client et le prestataire doivent être présents.<br />
3. La cliente va raconter son histoire au prestataire, et ce dernier la conseillera selon le besoin en<br />
n’utilisant l’une des techniques essentielles de communication déjà discutée dans la Session 5 (i.e.,<br />
la communication bidirectionnelle ; la communication verbale et non verbale ; l’écoute active/l’art<br />
d’écouter ; les questions ouvertes et fermées ; le feed-back positif à travers la paraphrase, l’éloge,<br />
l’encouragement et l’empathie).<br />
4. Avant que les groupes ne commencent à développer les jeux de rôle, aller vers chacun d’eux et indiquer<br />
laquelle des cinq techniques de communication doit être « omis ». Il est important que les participants<br />
dans chaque groupe ne connaissent que le domaine de compétences qu’ils doivent omettre, mais pas<br />
ceux qui vont être omis par chacun des autres groupes.<br />
5. Dire à chaque groupe qu’il doit présenter leur jeu de rôle pendant cinq minutes. Ensuite, demander aux<br />
participants qui ne sont pas dans le groupe de présentation de discuter le domaine de compétence qu’ils<br />
pensent manquant dans chaque jeu de rôle.<br />
6. Après que tous les groupes aient terminé leur travail, animer une discussion sur les expériences des<br />
personnages dans chaque jeu de rôle. Demander aux participants lequel des domaines de compétences<br />
ils pensent étaient manquants de chacun des autres jeux de rôle et comparer leur réponses par rapport à<br />
ce qui avait été assigné à chaque groupe.<br />
Aller à la page 131 du curriculum de formation de la fi stule obstétricale – Partie F : Cadre de <strong>counseling</strong> : REDI.<br />
FISTULE TRAUMATIQUE · COMMUNICATION INTERPERSONNELLE · 97
Counseling d’une client souffrant de la fi stule traumatique<br />
98 · COMMUNICATION INTERPERSONNELLE · FISTULE TRAUMATIQUE<br />
Document supplémentaire<br />
Document supplémentaire 5-b<br />
La paraphrase, l’éloge, l’encouragement et l’empathie<br />
L’une des conséquences psychologiques éventuelles – à vrai dire probables – de la violence sexuelle et de<br />
la fi stule traumatique que les femmes et les fi lles clientes font face, est l’érosion de la confi ance en soi et de<br />
l’estime de soi. Outre le fait d’écouter la cliente, de lui donner des informations et lui fournir des liens avec<br />
les services supplémentaires, un véritable conseiller socio-psychologique peut aider la cliente à commencer<br />
à se sentir mieux dans sa peau, même après leur première rencontre.<br />
La paraphrase, l’éloge, l’encouragement et l’empathie sont des éléments importants du processus de<br />
communication entre le conseiller et la cliente. Les défi nitions de chacun des termes sont fournies cidessous.<br />
La paraphrase c’est « le fait de reprendre le message de la cliente de façon simple et en utilisant vos propres<br />
termes. La paraphrase a pour but (1) de s’assurer que vous avez bien compris la cliente ; (2) faire savoir à la<br />
cliente que vous essayez de comprendre l’essentiel de son message ; et (3) de résumer ou d’éclaircir ce que<br />
la cliente essaie de dire » (adapté de : EngenderHealth, 2003, p. 82).<br />
L’éloge c’est « l’expression de l’approbation ou de l’admiration. Dans le milieu sanitaire, faire l’éloge<br />
consiste à renforcer le comportement positif—c’est-à-dire, identifi er et soutenir le comportement qui<br />
favorise la santé des clientes » (EngenderHealth et ICW, 2006, Participant Handout 4.1: Communication<br />
Skills of an Effective Counselor, p. 106). Par exemple :<br />
• Le fait de respecter les préoccupations de la cliente concernant sa propre santé<br />
• Le fait de reconnaitre les diffi cultés qu’elle a pu surmonter pour se rendre à la structure<br />
L’encouragement c’est « le fait de donner du courage, de rendre confi ant et de donner de l’espoir. Dans<br />
le milieu sanitaire, donner des encouragements signifi e faire savoir aux clientes que vous croyez qu’elles<br />
peuvent surmonter leurs problèmes et de les aider à trouver des moyens de le faire » (EngenderHealth et<br />
ICW, 2006, Participant Handout 4.1: Communication Skills of an Effective Counselor, p. 106). Par exemple :<br />
• Souligner les possibilités et les raisons d’avoir de l’espoir<br />
• Insister sur les éléments positifs qu’une cliente a fait pour s’aider elle-même et l’inciter à continuer une<br />
telle action et/ou trouver de nouveaux moyens d’exploiter sa propre faculté de récupération<br />
L’empathie c’est la capacité de prendre la place de la cliente et de comprendre son point de vue comme si<br />
c’était vous-même. C’est le fait d’être en mesure « de se mettre à la place de la cliente ». Il est différent du<br />
terme « sympathie » qui signifi e être désolé pour une autre personne (EngenderHealth Society, 2006).
Counseling d’une client souffrant de la fi stule traumatique<br />
Voici quelques exemples de manières à appliquer la paraphrase, l’éloge, l’encouragement et<br />
l’empathie avec les clientes victimes de la violence sexuelle et souffrant de la fi stule traumatique :<br />
La paraphrase<br />
Les prestataires de soins de santé et les conseillers socio-psychologiques peuvent montrer à une cliente<br />
qu’ils comprennent ce qu’elle essaie de dire en paraphrasant. Par exemple, si une cliente dit quelque chose<br />
comme :<br />
• « Je ne sais pas quoi faire. Chaque jour qui passe, je sens que les habitants de mon village me regardent<br />
de façon étrange parce qu’ils savent ce qui m’est arrivée. Mon mari n’a plus rien à faire avec moi. Il m’a<br />
menacée de me faire sortir de la maison. Que va-t-il se passer après? Que vont devenir mes enfants?<br />
Comment pourrais-je les nourrir? Je ne sais pas où je vais trouver de l’argent si mon mari m’expulse<br />
de la maison. Mes parents ont été tués durant la guerre et je n’ai nulle part où aller. Tout le monde est<br />
dispersé. Tout est sens dessus-dessous. Je dois trouver un moyen de m’assurer qu’il n’arrivera rien aux<br />
enfants. »<br />
Le prestataire peut aider la cliente à se concentrer et à être consciente du fait qu’elle est écoutée, en<br />
paraphrasant :<br />
• « Si je comprends bien, vous vous trouvez dans une situation extrêmement diffi cile et effrayante,<br />
particulièrement en ce qui concerne le bien-être de vos enfants. Vous trouverez un moyen de vous<br />
assurer que les besoins de vos enfants sont satisfaits »<br />
L’éloge<br />
Pour montrer du respect aux préoccupations de la cliente pour sa propre santé, le prestataire pourrait dire :<br />
• « C’est très malin de votre part de venir pour obtenir des soins médicaux aussi tôt après votre<br />
agression. Nous serions en mesure de vous offrir une variété de services qui pourraient ne pas être une<br />
option si vous aviez attendu plus longtemps. Vous avez bien fait de venir au moment approprié, nous<br />
allons faire tout ce qui est à notre pouvoir pour vous aider »<br />
Pour reconnaitre les diffi cultés qu’elle a pu surmonter pour se rendre à la structure, le prestataire pourrait<br />
dire ce qui suit à la cliente :<br />
• « Vous avez parcouru une longue distance pour trouver de l’aide et vous avez même risqué votre vie en<br />
traversant les zones peu sûres. C’est impressionnant, vous êtes vraiment très brave »<br />
L’encouragement<br />
Pour encourager une cliente à retrouver ses propres forces et à regagner sa faculté de récupération et de<br />
continuer à prendre des initiatives positives par rapport à son rétablissement, le prestataire pourrait lui<br />
rappeler ce qui suit :<br />
• « Vous pouvez être fi er d’avoir été capable de faire face aux diffi cultés émotionnelles et physiques. Le<br />
futur vous appartiendra bientôt à bien des égards, mais vous serez toujours capable de compter sur<br />
votre propre force pour surmonter les défi s »<br />
• « C’est merveilleux d’avoir rejoint l’organisation des victimes de la violence sexuelle. Elles ont<br />
beaucoup de programmes qui peuvent aider et vous avez beaucoup à offrir aux autres membres »<br />
FISTULE TRAUMATIQUE · COMMUNICATION INTERPERSONNELLE · 99
Counseling d’une client souffrant de la fi stule traumatique<br />
L’empathie<br />
En écoutant l’histoire d’une cliente, le prestataire peut comprendre ce qu’elle ressent et montrer qu’il peut<br />
en quelque sorte s’identifi er aux expériences et sentiments de la cliente en disant quelque chose comme :<br />
• « Votre expérience a été extrêmement diffi cile et représenterait un défi à n’importe quelle femme.<br />
Vous n’avez pas à avoir honte de cette situation. Nous avons tous souffert de manière atroce à bien des<br />
égards pendant cette guerre et avons rencontré tellement de diffi cultés. Nous sommes là pour vous<br />
aider à surmonter ce problème ensemble. »<br />
Références<br />
EngenderHealth. 2003. Comprehensive <strong>counseling</strong> for reproductive health. An integrated approach. Trainer’s<br />
maual. New York.<br />
EngenderHealth et International Community of Women Living with AIDS (ICW). 2006. Sexual and<br />
reproductive health for HIV-positive women and adolescent girls: Manual for trainers and programme managers.<br />
New York et Londres.<br />
EngenderHealth Society. 2006. Adherence to treatment for HIV: A training curriculum for counselors. Participant<br />
manual. New Delhi.<br />
100 · COMMUNICATION INTERPERSONNELLE · FISTULE TRAUMATIQUE
Counseling d’une client souffrant de la fi stule traumatique<br />
Ressource supplémentaire<br />
Partie F : Cadre de <strong>counseling</strong> : REDI—point de discussion supplémentaire<br />
Dans la présentation du cadre de <strong>counseling</strong> REDI, les formateurs devront expliquer aux participants que<br />
le cadre est un outil de <strong>counseling</strong> visant à aider les clientes à penser à leur propre situation et à examiner<br />
toute décision concernant les soins médicaux devant être offerts, ainsi que de les guider aussi bien dans<br />
la prise de décision que dans sa mise en œuvre. Cependant, certaines clientes de la fi stule traumatique<br />
sont composées de fi llettes et de jeunes adolescentes qui peuvent ne pas être en mesure de comprendre<br />
entièrement leur condition médicale et/ou les décisions qu’elles doivent prendre. Dans de tels cas, un<br />
parent ou tuteur pourra prendre les décisions au nom de l’enfant. Les conseillers socio-psychologiques<br />
peuvent utiliser le même cadre REDI en discutant des options et des décisions avec le parent ou le tuteur<br />
des jeunes clientes.<br />
Retourner à la page 132 du curriculum de formation de la fi stule obstétricale – Partie F : Activité 2.<br />
FISTULE TRAUMATIQUE · COMMUNICATION INTERPERSONNELLE · 101
Counseling d’une client souffrant de la fi stule traumatique<br />
Session 6<br />
Counseling de la cliente de la fi stule<br />
traumatique<br />
La Session 6 du document intitulé Counseling de la cliente souffrant de la fi stule obstétricale présente une vue<br />
d’ensemble du <strong>counseling</strong> et offre un plan détaillé du processus de <strong>counseling</strong> des clientes de la fi stule.<br />
Cependant, le <strong>counseling</strong> peut être particulièrement intensif lorsque les clientes ont vécu des événements<br />
traumatiques atroces pouvant mener à des situations diffi ciles dans lesquelles les conseillers sociopsychologiques<br />
vont jusqu’à se demander à quoi bon choisir une telle profession parfois pleine de défi s à<br />
relever.<br />
Pour intégrer les informations sur la fi stule traumatique dans cette session, il faudra se référer aux éléments<br />
suivants contenus dans le présent supplément (tel qu’indiqué dans les instructions des cases rose du<br />
curriculum de formation de la fi stule obstétricale) :<br />
• Vue d’ensemble de la Session 6 équivalent : Objectifs de la Session, Points à retenir, Méthodes de<br />
formation, Matériels et préparation préalable (pages 104 à 107)<br />
• Ressource supplémentaire : Supplément 6A : Résolution des problèmes que font face les clientes de la<br />
fi stule traumatique (pages 108 à 111)<br />
• Document supplémentaire 6-a : Qu’est-ce que le <strong>counseling</strong> ? (pages 112 à 115)<br />
• Document supplémentaire 6-b : Qualités d’un véritable conseiller socio-psychologique (pages 116 et<br />
117)<br />
• Ressource supplémentaire : Supplément 6B : Counseling des clientes de la fi stule traumatique<br />
(questions psychosociales) (pages 118 à 121)<br />
• Document supplémentaire 6-c : Stratégies de <strong>counseling</strong> pour le traitement des réactions<br />
émotionnelles à la violence sexuelle (pages 122 à 124)<br />
• Ressource supplémentaire : Partie A—Points de discussion supplémentaire (page 125)<br />
• Document supplémentaire 6-d : Préparation de la cliente de la fi stule traumatique pour l‘examen<br />
physique initial (pages 126 et 127)<br />
• Document du participant équivalent 6-e : Vue d’ensemble de l’accueil clinique (pages 128 à 138)<br />
• Document du participant équivalent 6-i : Vue d’ensemble de la sortie et du suivi (pages 139 à 141)<br />
• Document supplémentaire : Partie B, Activité 3 - Conseil pour la formation (page 142)<br />
• Ressources supplémentaire : Partie C, Activité 4—Points de discussion supplémentaire (page 143)<br />
FISTULE TRAUMATIQUE · COUNSELING DE LA CLIENTE DE LA FISTULE TRAUMATIQUE· 103
Counseling d’une client souffrant de la fi stule traumatique<br />
Vue d’ensemble de la Session 6 équivalent<br />
Session 6 Vue d’ensemble de la Session<br />
Objectifs de la session<br />
À la fi n de cette session, les participants devront être en mesure de faire ce qui suit :<br />
• Décrire :<br />
o Le but du <strong>counseling</strong> des clientes de la fi stule à chaque étape de la prestation de service<br />
o Les informations devant être fournies aux clientes à chaque étape de la prestation de service<br />
o Les préoccupations et besoins de la cliente avant, pendant et après l’opération<br />
o Les questions psychologiques qui vont être abordées pendant le <strong>counseling</strong> de la cliente de la<br />
fi stule traumatique<br />
o Les besoins unique de <strong>counseling</strong> des clientes ayant des besoins spéciaux (i.e., les clientes qui sont<br />
très jeunes, les plus âgées, les séropositives, les handicapées physiques, mentales ou les défi ciences<br />
mentales/ayant des troubles de croissance).<br />
• Examiner :<br />
o Le <strong>counseling</strong> dans le cadre des services existants pour les femmes atteintes de fi stule<br />
o Les défi s et les avantages des clientes de la fi stule traumatique<br />
• Démontrer :<br />
• Comment créer un environnement propice pour discuter des besoins et préoccupations des clientes<br />
• Le <strong>counseling</strong> à chaque étape de la prestation de services, en utilisant les compétences en<br />
communication pour répondre aux besoins des clientes à travers les jeux de rôle.<br />
• Le <strong>counseling</strong> des femmes ayant des besoins spéciaux<br />
104 · COUNSELING DE LA CLIENTE DE LA FISTULE TRAUMATIQUE · FISTULE TRAUMATIQUE
POINTS À RETENIR<br />
Counseling d’une client souffrant de la fi stule traumatique<br />
Toute personne entrant en contact avec une cliente dans une structure de santé a un rôle à jouer<br />
en faisant de sorte que la cliente se sente plus à l’aise.<br />
Il existe six étapes de prestation de service :<br />
o Le premier contact<br />
o L’accueil clinique<br />
o La prise en charge préopératoire<br />
o La prise en charge periopératoire<br />
o La prise en charge postopératoire<br />
o La sortie et le suivi<br />
Les besoins émotionnels et d’information de la cliente et ceux du personnel de la structure de<br />
santé chargé des soins sont différents à chaque étape de la prestation des services.<br />
Le <strong>counseling</strong> de la cliente de la fi stule :<br />
o Insiste sur le fait d’aider les individus à faire des choix et à gérer les émotions liées à leur<br />
situation<br />
o Va au-delà de simplement donner des faits, permettant aux clientes d’appliquer ces<br />
informations à leurs situations particulières, et de faire des choix éclairés<br />
o Inclut une discussion sur les sentiments et préoccupations, parce qu’ils sont nécessaires<br />
pour le choix de la cliente notamment en matière de comportement sexuel, de santé de la<br />
reproduction et de fertilité.<br />
Une cliente de la fi stule aura besoin de ce qui suit :<br />
o Des informations et une éducation actualisées sur la fi stule et les soins connexes, qui<br />
devraient être partagées par les prestataires en utilisant un langage que la cliente comprend,<br />
et des messages simples et clairs<br />
o Le soutien affectif<br />
o Une gestion clinique de qualité<br />
Counseling des victimes de la violence sexuelle :<br />
o Il s’agit d’une discussion sur les sentiments et les préoccupations nécessaires pour aider les<br />
clientes à se concentrer sur la gestion de leurs émotions par rapport à leur situation<br />
o Permet aux clientes d’appliquer les informations à leur propre situation<br />
L’approche de la prise en charge clinique dépendra de l’état physique de la femme à l’arrivée, de<br />
l’existence d’une quelconque autre maladie, du type et de la classifi cation de la fi stule.<br />
Les femmes pouvent avoir des besoins spéciaux de <strong>counseling</strong> sont notamment, les femmes plus<br />
jeunes, les femmes âgées, les femmes séropositives, les femmes physiquement handicapées et les<br />
femmes qui ont des problèmes de croissance ou une défi cience mentale.<br />
Le suivi et les soins après la sortie sont essentiels pour une bonne réinsertion sociale et pour la<br />
guérison.<br />
FISTULE TRAUMATIQUE · COUNSELING DE LA CLIENTE DE LA FISTULE TRAUMATIQUE· 105
Counseling d’une client souffrant de la fi stule traumatique<br />
Méthodes de formation<br />
• Présentation/discussion<br />
• Remue-méninges<br />
• Jeu de rôle<br />
Matériels<br />
• Tableau-papier, chevalet, marqueurs et ruban adhésif<br />
• Tableaux de papier pour les études de cas de la cliente (à partir de la Session 4)<br />
• Tableaux de papier intitulés « Prise en charge des sentiments de la cliente » pour chaque cliente<br />
(préparés pour la Session 4)<br />
• Transparent 6-A : Exemple de « carte » pour la révision structurée des services offerts à la cliente pour<br />
l’étude de cas<br />
• Document 10-A : Exemple de Guides d’apprentissage pour le <strong>counseling</strong><br />
• Note : Utiliser les documents de la Session 10 en tant que transparents.<br />
• Document supplémentaire 6-a : Qu’est-ce que le <strong>counseling</strong> ?<br />
• Document supplémentaire 6-b : Qualités d’un véritable conseiller socio-psychologique<br />
• Document supplémentaire 6-c : Méthodes de <strong>counseling</strong> pour le traitement des réactions<br />
émotionnelles à la violence sexuelle<br />
• Document du participant 6-A : Etapes de prestation de services<br />
• Document du participant 6-B : Counseling de la cliente souffrant de la fi stule obstétricale<br />
• Document supplémentaire 6-d : Préparation de la cliente de la fi stule traumatique pour l’examen<br />
physique initial<br />
• Document du participant 6-C : Etapes de <strong>counseling</strong> de la cliente de la fi stule obstétricale<br />
• Document du participant 6-D : 10 Conseils pour l’amélioration des services de <strong>counseling</strong> pour les<br />
clientes de la fi stule obstétricale<br />
• Document équivalent du participant 6-e : Vue d’ensemble sur l’accueil clinique<br />
• Document du participant 6-F : Vue d’ensemble sur l’admission et la gestion préopératoire<br />
• Document du participant 6-G : Vue d’ensemble sur l’intervention chirurgicale<br />
• Document du participant 6-H : Vue d’ensemble sur la gestion postopératoire (les 14 premiers jours<br />
après l’opération)<br />
• Document équivalent du participant 6-i : Vue d’ensemble sur la sortie et le suivi<br />
• Document du participant 6-J : Fiche de renseignement sur la sortie<br />
• Document du participant 6-K : Counseling des clients ayant des besoins spéciaux<br />
• Supports pour les jeux de rôle, tels que les documents sur l’éducation des clientes, une couverture, un<br />
rideau, des teintures, des échantillons ou images d’équipements pour la fi stule ou d’autres matériels<br />
pouvant être utilisés pour que les jeux de rôle soient plus proches de la réalité<br />
• Caméra vidéo et télévision ou moniteur (facultatif)<br />
106 · COUNSELING DE LA CLIENTE DE LA FISTULE TRAUMATIQUE · FISTULE TRAUMATIQUE
Préparation préalable<br />
1. Préparer un tableau de conférence listant les objectifs de la session<br />
Counseling d’une client souffrant de la fi stule traumatique<br />
2. Réviser tous les documents et faire une copie de chaque pour chaque participant.<br />
3. Préparer six tableaux de conférence comportant les titres suivants refl étant chaque étape des soins de la<br />
fi stule :<br />
• Accueil<br />
• Admission<br />
• Période préopératoire<br />
• Période périopératoire<br />
• Période postopératoire<br />
• Sortie<br />
4. Préparer les tableaux-papier avec les titres suivants :<br />
• « Besoins et préoccupations - Contact Initial »<br />
• « Besoins et préoccupations – Accueil clinique »<br />
• « Besoins et préoccupations - Admission au pavillon et période préopératoire »<br />
• « Besoins et préoccupations – Période périopératoire »<br />
• « Besoins et préoccupations – Période postopératoire »<br />
• « Besoins et préoccupations - Réparation réussie : Sortie et suivi »<br />
• « Besoins et préoccupations - Réparation non réussie : Sortie et suivi »<br />
• « Evaluation de la bonne volonté de la cliente à parler »<br />
• « Création d’un environnement favorable à la discussion »<br />
• « Les femmes ayant des besoins spéciaux »<br />
5. Préparer la salle de sorte que chaque groupe puisse s’asseoir près de son étude de cas et tableaux papier<br />
comportant les sentiments respectifs.<br />
6. Rassembler le matériel et préparer la salle pour la pratique des jeux de rôle.<br />
7. Mettre en place la caméra et télévision vidéo ou l’écran (facultatif).<br />
Durée (totale) de la session : 6 heures, 25 minutes, to 7 heures, 50 minutes<br />
Aller à la page 151 du curriculum de formation de la fi stule obstétricale – Session 6 : Etapes de la formation.<br />
FISTULE TRAUMATIQUE · COUNSELING DE LA CLIENTE DE LA FISTULE TRAUMATIQUE· 107
Counseling d’une client souffrant de la fi stule traumatique<br />
Supplément 6A<br />
NOTE AUX FORMATEURS<br />
Ressource supplémentaire<br />
Le supplément 6A a pour but d’aider les participants à réfl échir sur leurs expériences en matière<br />
de <strong>counseling</strong>, à exprimer clairement leurs propres forces et faiblesses, et à se rappeler eux-mêmes<br />
le fait de discuter des sentiments et pensées personnels avec une personne que l’on ne connait pas<br />
nécessairement très bien, ou une personne que l’on connait déjà très bien. (L’on peut se sentir mal<br />
à l’aise dans toutes les deux situations). Le but est d’amener les participants à se concentrer sur les<br />
techniques visant à aider les clientes à être sûre d’elles-mêmes de la même façon que les conseillers<br />
et à se sentir à l’aise au moment de partager les informations personnelles et parfois douloureuses de<br />
leurs expériences.<br />
Partie A : Résolution des problèmes liés au <strong>counseling</strong> des clientes de la<br />
fi stule traumatique<br />
Durée : 55 minutes<br />
Activité 1: Mise en train (15 minutes)<br />
1. Répartir les participants en groupes plus petits composés de 4 à 5 participants par groupe.<br />
2. Donner une feuille du tableau papier et un marqueur à chaque groupe.<br />
3. Demander à chaque participant de penser à un moment dans leur vie où ils ont cherché à voir<br />
quelqu’un pour être conseillé concernant une question qui était importante pour eux et de rédiger sur<br />
une feuille de carnet une brève défi nition de ce que le terme « <strong>counseling</strong> » signifi e pour eux dans une<br />
telle situation.<br />
4. Demander aux participants dans chaque groupe de partager ce qu’ils ont rédigé avec les autres membres<br />
de leurs groupes et en discuter brièvement.<br />
5. En utilisant le tableau-papier, demander à chaque groupe de donner une défi nition simple du mot<br />
<strong>counseling</strong> et incluant autant que possible des concepts clé contenus dans les défi nitions de chacun.<br />
6. Demander à un membre de chaque groupe de présenter la défi nition du groupe au reste des<br />
participants.<br />
7. Animer une discussion sur les similitudes, les différences et les points clé à travers les défi nitions.<br />
108 · COUNSELING DE LA CLIENTE DE LA FISTULE TRAUMATIQUE · FISTULE TRAUMATIQUE
Counseling d’une client souffrant de la fi stule traumatique<br />
8. Fournir à chaque participant une copie du document supplémentaire 6-a intitulé : qu’est-ce que le<br />
<strong>counseling</strong> ?<br />
9. Réviser les points clé dans ce document en observant les similitudes et/ou différences par comparaison<br />
aux défi nitions données par les petits groupes.<br />
CONSEIL POUR LA FORMATION<br />
En un moment donné, presque chacun a été soit conseillé ou fourni un <strong>counseling</strong>, ou tous les deux<br />
à la fois, de manière formelle ou informelle. Tout le monde a une idée de ce qui est en pratique,<br />
et pourtant, en faire une défi nition peut représenter un défi . Les participants peuvent avoir des<br />
compréhensions différentes du terme <strong>counseling</strong> selon leurs propres expériences. Au cours de<br />
cet exercice, il faudra se concentrer sur les ressemblances concernant la compréhension du mot<br />
<strong>counseling</strong> par les participants et se référer fréquemment aux points clé suivants pour aider à orienter<br />
la discussion :<br />
• Le <strong>counseling</strong> des victimes de la violence sexuelle se fait en discutant des sentiments et<br />
préoccupations des clientes parce qu’ils sont importants à leur choix et rétablissement sur le plan<br />
affectif.<br />
• Le <strong>counseling</strong> insiste sur le fait d’aider les individus à faire des choix et à gérer leurs émotions par<br />
rapport à leur situation.<br />
• Le <strong>counseling</strong> va au-delà juste de faire état des faits en permettant aux clientes de mettre en<br />
pratique les informations par rapport à leurs situations particulières et de faire des choix éclairés.<br />
Il faudra rappeler également qu’une défi nition du terme <strong>counseling</strong> a été fournie dans la Session 3<br />
(Document 3-A) comme suit : « Le processus par lequel l’on aide une cliente à confi rmer ou à prendre<br />
des décisions éclairées et volontaires par rapport aux soins individuels qui lui sont offerts. »<br />
Activité 2 : Discussion par pair et par groupe (20 minutes)<br />
1. Demander aux participants de réfl échir individuellement sur les questions suivantes et d’écrire leurs<br />
réponses personnelles sur une feuille du bloc-notes.<br />
Questions :<br />
• Pour quelles raisons je veux faire le <strong>counseling</strong> ?<br />
• Qu’est-ce que je gagne en aidant les autres ?<br />
• Comment est-ce que mes intérêts ou besoins personnels pourraient-ils affecter mon aptitude à aider<br />
les autres ?<br />
• Quels sont les qualités que je possède et qui peuvent être utiles pour aider les autres ?<br />
• Quelles sont mes faiblesses pouvant réduire ma capacité d’aider les autres ?<br />
FISTULE TRAUMATIQUE · COUNSELING DE LA CLIENTE DE LA FISTULE TRAUMATIQUE· 109
Counseling d’une client souffrant de la fi stule traumatique<br />
2. Demander aux participants de faire équipe avec une autre personne qui n’est pas assise directement près<br />
d’eux. Tous les participants devront se mettre par pairs.<br />
3. Dire aux participants que chacun d’entre eux aura suffi samment de temps pour discuter leurs réponses<br />
à ces questions.<br />
4. Demander aux participants de réfl échir sur le fait de partager avec les autres personnes toutes leurs<br />
réponses aux questions ci-dessus, ou s’ils ne veulent discuter que sur certaines questions dépendant de<br />
la manière dont ils se sentent à l’aise pour discuter chacun des points.<br />
5. Demander aux participants de discuter des questions (certaines ou de l’ensemble) avec l’autre personne<br />
dans leur équipe pendant les 10 prochaines minutes.<br />
6. 10 minutes après, rassembler les participants en un grand groupe et demander à ceux qui veulent<br />
discuter toutes les réponses de lever leurs mains. Compter le nombre de personnes qui ont fait de la<br />
sorte et puis demander à ceux qui ne veulent pas discuter toutes les questions de faire la même chose.<br />
7. Animer une brève discussion sur les points suivants :<br />
• L’importance d’être en mesure d’expliquer clairement les raisons de faire ce type de travail et les<br />
diffi cultés éventuelles en identifi ant ces raisons par rapport à sa propre personne.<br />
• Les limites que nous avons tous au moment de divulguer des informations personnelles, et même<br />
concernant des sujets qui paraissent très « normaux »<br />
• Les points clé découlant des discussions : Qu’est-ce que les participants ont appris sur eux-mêmes ?<br />
Pourquoi veulent-ils faire ce genre de travail ? Quels sont les facteurs personnels pouvant les aider et<br />
les empêcher d’être des véritables conseillers socio-psychologiques ?<br />
Adapté de : FNUAP, 2005.<br />
CONSEIL POUR LA FORMATION<br />
Comme il sera traité plus tard dans la Session 10, le <strong>counseling</strong> est un travail intensif, particulièrement<br />
lorsque les clientes ont vécu des événements traumatisant de manière atroce. Les conseillers sociopsychologiques<br />
peuvent aller jusqu’à se demander pourquoi ils ont choisi un métier souvent plein<br />
de défi s, tellement ils passent des moments diffi ciles avec les clientes. Le présent exercice peut les<br />
aider à réfl échir sur ce qu’ils ont tiré de leurs expériences en matière de <strong>counseling</strong>, les aidant ainsi à<br />
se rappeler des moments diffi ciles. Cela peut également aider les prestataires à exprimer clairement<br />
leurs propres forces et faiblesses. Enfi n et surtout, cet exercice vise à rappeler aux conseillers le<br />
fait de discuter des sentiments et pensées personnels avec une personne que l’on ne connait pas<br />
nécessairement très bien, ou avec une personne que l’on connait déjà très bien. (L’on peut se sentir<br />
mal à l’aise dans toutes les deux situations). A travers l’exercice sur les aptitudes en communication<br />
dans la session 5 et les exercices dans la partie B de la session 6, les participants insisteront sur les<br />
techniques visant à aider les clientes à être sure d’elles-mêmes de la même façon que les conseillers<br />
et à se sentir à l’aise au moment de partager les informations personnelles et parfois douloureuses de<br />
leurs expériences.<br />
110 · COUNSELING DE LA CLIENTE DE LA FISTULE TRAUMATIQUE · FISTULE TRAUMATIQUE
Activité 3 : Jeu de mémoire (20 minutes)<br />
1. Demander aux participants de former un grand cercle.<br />
Counseling d’une client souffrant de la fi stule traumatique<br />
2. Demander à chacun d’inscrire sur une feuille de papier cinq qualités d’un conseiller effi cace ou d’un<br />
autre prestataire de services qui les avait aidés dans le passé et qu’ils ont connu par la suite à travers leur<br />
boulot.<br />
3. Demander à un volontaire de partager avec le groupe une des qualités qu’ils ont notées en disant : “Une<br />
qualité d’un conseiller effi cace est… »<br />
4. Demander à la personne assise à droite (à gauche) du premier participant de continuer en disant : «<br />
Deux qualités d’un véritable conseiller sont… » (la qualité identifi ée par le premier participant et puis<br />
celle indiquée par le deuxième).<br />
5. Continuer le processus avec la personne assise près du second participant, etc., jusqu’à ce que<br />
quelqu’un oublie l’ordre des qualités mentionnées.<br />
6. Recommencer avec la personne qui a oublié l’ordre, et faites dire à celle-ci : « Une qualité d’un véritable<br />
conseiller effi cace est… » (Note : Le participant devra identifi er une nouvelle qualité qu’aucune autre<br />
personne dans le groupe n’a encore mentionnée ; il n’est pas permis de répéter les qualités, mais les<br />
participants peuvent regarder dans leur liste les ciinq qualités qu’elles ont écrit au commencement de<br />
l’exercice).<br />
7. Continuer avec le prochain participant et ainsi de suite, jusqu’à ce que chaque participant ait eu la<br />
chance d’identifi er une nouvelle qualité qu’ils pensent qu’un conseiller socio-psychologique devrait<br />
avoir.<br />
8. Distribuer le Document supplémentaire 6-b : Qualités d’un véritable conseiller socio-psychologique.<br />
Source: IIntroduction to engagement skills techniques; en: FHI, FHI, RHRC Consortium, et IRC, pas de<br />
date.<br />
CONSEIL POUR LA FORMATION<br />
Au fur et à mesure que les participants se rappellent de chacune des caractéristiques d’un<br />
interlocuteur qui sait écouter, inscrire chacune d’elles sur une feuille de votre carnet afi n de pouvoir<br />
résumer chacun des points et les comparer ensemble avec le Document 6-B en tant que groupe.<br />
Lorsque vous terminez avec cette activité, continuer l’exercice à la page 118 du présent document : Supplément 6B.<br />
FISTULE TRAUMATIQUE · COUNSELING DE LA CLIENTE DE LA FISTULE TRAUMATIQUE· 111
Counseling d’une client souffrant de la fi stule traumatique<br />
Document supplémentaire<br />
Document supplémentaire 6-a<br />
Qu’est-ce que le <strong>counseling</strong> ?<br />
Le <strong>counseling</strong> est un processus visant à aider un individu à identifi er les problèmes, à examiner les<br />
solutions potentielles et à aider à prendre les meilleures décisions (EngenderHealth Society, 2006, Section 3:<br />
The Elements of Counseling, p. 75). En fi n de compte, c’est un processus qui aide les clientes à confi rmer<br />
ou à prendre des décisions éclairées et volontaires concernant leurs soins individuels.<br />
Caractéristiques de la fi stule<br />
Le <strong>counseling</strong> :<br />
• Insiste sur le fait d’aider les individus à faire des choix et à gérer les émotions liées à leur situation<br />
• Va au-delà de la simple présentation des faits en permettant aux clientes d’appliquer les informations à<br />
leurs situations particulières et de faire des choix éclairés<br />
• Implique une discussion sur les sentiments et préoccupations, car ceux-ci sont pertinents pour les<br />
choix de la cliente, en particulier concernant le comportement sexuel, la santé de la reproduction et la<br />
fertilité<br />
Le <strong>counseling</strong> implique toujours une communication bidirectionnelle entre la cliente et le prestataire, dans<br />
laquelle chacun consacre du temps à discuter, à écouter et poser à des questions.<br />
112 · COUNSELING DE LA CLIENTE DE LA FISTULE TRAUMATIQUE · FISTULE TRAUMATIQUE
Counseling d’une client souffrant de la fi stule traumatique<br />
Qu’est-ce que le <strong>counseling</strong> ?<br />
Le <strong>counseling</strong> est une interaction bidirectionnelle entre une cliente et un prestataire de soin de<br />
santé pour évaluer et répondre à l’ensemble des besoins sanitaires de la cliente, ses connaissances et<br />
préoccupations sans tenir compte du type de service sanitaire que le prestataire offre ou du genre de<br />
service de soins sanitaire que la cliente recherche.<br />
Dans le <strong>counseling</strong> intégré de la santé sexuelle et reproductive, les rôles et responsabilités du<br />
prestataire sont les suivants :<br />
• Aider les clientes à évaluer leurs propres besoins pour une variété de soins sanitaires,<br />
d’informations et de soutien<br />
• Fournir les informations appropriées par rapport aux problèmes et besoins identifi és par la cliente<br />
• Aider les clientes dans la prise de décisions volontaires et éclairées<br />
• Aider les clientes à développer les compétences dont elles auront besoin pour appliquer ces<br />
décisions<br />
Adapté de : EngenderHealth. 2003. Comprehensive <strong>counseling</strong> for reproductive health: An integrated<br />
curriculum—Participant handbook [Counseling globale pour la santé de la reproduction : Un curriculum<br />
intégré – Manuel du Participant]. New York. Page 9.<br />
Note: Toute personne entrant en contact avec une cliente dans une structure de santé à un rôle à jouer<br />
pour aider la cliente à se sentir plus à l’aise. Bien que certains membres du personnel n’aient pas reçu une<br />
formation offi cielle en <strong>counseling</strong> (par exemple, les gardiens, les commis, et les réceptionnistes), ils peuvent<br />
et devraient être orientés vers les questions touchant les clientes de la fi stule traumatique.<br />
Besoins particuliers de <strong>counseling</strong> de la cliente de la fi stule traumatique<br />
Information/Education : Les prestataires devront se partager des informations et des enseignements<br />
actualisés sur la fi stule traumatique et les soins apparentés, et ce dans un langage que la cliente comprend,<br />
et en utilisant des messages simples et clairs. Une cliente de à fi stule traumatique aura besoin d’informations<br />
pour :<br />
1. Comprendre la cause de la fi stule (pour dissiper les my<strong>the</strong>s ou idées fausses) afi n de pouvoir participer<br />
à sa gestion.<br />
2. Comprendre son type de fi stule, et le degré et l’étendue de sa blessure, de préférence avec l’aide d’un<br />
diagramme.<br />
3. Comprendre les risques de grossesse non désirée et la transmission éventuelle du VIH et des autres<br />
infections sexuellement transmissibles (IST) et les possibilités de prévention apparentées (si la cliente<br />
s’est rendue à la clinique en temps voulu)<br />
4. Comprendre la portée du traitement et les taux de réussite, les risques et avantages<br />
FISTULE TRAUMATIQUE · COUNSELING DE LA CLIENTE DE LA FISTULE TRAUMATIQUE· 113
Counseling d’une client souffrant de la fi stule traumatique<br />
5. Etre informée sur la possibilité d’une réparation de la fi stule<br />
6. Comprendre les résultats possibles du traitement<br />
7. Comprendre les effets physiques éventuels du trauma et du stress causés par la violence sexuelle<br />
8. Comprendre son propre rôle dans la gestion de son état<br />
9. Avoir des instructions claires concernant les périodes préopératoires et postopératoires<br />
10. Comprendre l’importance de son hygiène personnelle<br />
11. S’engager dans des groupes de soutien aux clientes au sein de la structure<br />
12. Accéder aux histoires de réussite de la fi stule<br />
13. Comprendre les complications éventuelles de la période préopératoires et postopératoires<br />
14. Comprendre les questions de santé de la reproduction et de droits sexuels (y compris la planifi cation<br />
familiale) pouvant l’affecter<br />
15. Comprendre son potentiel de fertilité après le traitement<br />
16. Comprendre les options si toutefois la réparation est impossible ou non réussie<br />
17. Comprendre comment prendre soin d’elle-même après l’opération, notamment comment maintenir une<br />
bonne nutrition, réparer ses propres repas, et assurer une bonne hygiène personnelle<br />
18. Comprendre le besoin de s’abstenir de rapports sexuels et d’éviter d’introduire tout objet dans son vagin<br />
pendant au moins trois mois après la chirurgie de réparation de la fi stule<br />
19. Comprendre comment prendre soin d’elle et connaitre l’endroit approprié pour les soins lors des<br />
grossesses ou accouchements ultérieurs (par exemple, la nécessité d’aller dans une structure pour son<br />
prochain accouchement)<br />
20. Utiliser ses propres connaissances et expérience pour convaincre les autres clientes de la fi stule et les<br />
victimes de la violence sexuelle à se rendre au niveau des structures<br />
21. Contacter les organisations communautaires travaillant avec les femmes atteintes de la fi stule et/ou<br />
victimes de la violence sexuelle, et s’engager dans des activités génératrices de revenus et les possibilités<br />
d’accès à l’éducation<br />
Le soutien emotionel : Les conseillers devront s’assurer que la cliente de la fi stule traumatique :<br />
1. Sent qu’elle est la bienvenue et qu’elle est en sécurité dans la structure<br />
2. Voie son intimité et sa confi dentialité préservées<br />
3. Se sent à l’aise avec le personnel et les autres clientes de la structure.<br />
4. Se sent à l’aise en parlant de ses sentiments, préoccupations, problèmes et besoins<br />
5. Sent qu’elle est forte<br />
114 · COUNSELING DE LA CLIENTE DE LA FISTULE TRAUMATIQUE · FISTULE TRAUMATIQUE
6. Voie ses craintes dissipées<br />
Counseling d’une client souffrant de la fi stule traumatique<br />
7. Est consciente que ses sentiments, préoccupations, problèmes et besoins ont été pris en charge<br />
8. Est suffi samment soutenue (sur le plan affectif, physique et matériel) avant et après la réparation, quel<br />
que soit le résultat de l’opération<br />
9. Comprend qu’elle n’est pas la seule personne dans cette situation<br />
10. Comprend qu’elle n’est pas responsable de sa situation<br />
11. Possède des compétences d’adaptation pour gérer la dépression ou d’autres conséquences émotionnelles<br />
de la fi stule traumatique<br />
La gestion clinique : Les systèmes de santé devront s’assurer que les clientes atteintes de fi stule traumatique<br />
disposent :<br />
1. D’un accès facile aux services de santé<br />
2. D’un accès rapide à un traitement/une réparation chirurgicale de qualité concernant la fi stule<br />
traumatique<br />
3. De soins dispensés avec empathie et amour.<br />
4. De prestataires de soins de santé bien formés et compétents.<br />
5. De soins infi rmiers de qualité.<br />
6. De l’assurance qu’elles seront traitées avec respect, que leur confi dentialité et leur intimité seront<br />
assurées, et qu’elles seront considérées comme des partenaires au cours des leurs soins et leur traitement<br />
7. De soins de qualité pour traiter des situations de comorbidité aussi bien avant qu’après l’opération (par<br />
ex., la physiothérapie, [au besoin], un régime spécial [le cas échéant, pour se préparer à la chirurgie,<br />
etc.)<br />
8. D’un accès à des groupes de soutien aux clientes au sein d’une structure donnée<br />
9. D’un accès à des organisations communautaires d’auto-assistance, le cas échéant<br />
10. D’un accès à des services de suivi de qualité après la sortie<br />
11. D’un accès à des services de soins traumatiques d’urgence (avant et après une réparation réussie)<br />
12. D’un accès aux autres services de santé sexuelle et de santé de la reproduction après la réparation,<br />
notamment les services de planifi cation familiale.<br />
Adapté à partir de : The ACQUIRE <strong>Project</strong> and EngenderHealth. 2005. Report of fi stula <strong>counseling</strong> experts’<br />
meeting: March 29 & 30, 2005, Kampala, Uganda. New York; et EngenderHealth Society. 2006. Adherence to<br />
treatment for HIV: A training curriculum for counselors. Participant manual. New Delhi.<br />
FISTULE TRAUMATIQUE · COUNSELING DE LA CLIENTE DE LA FISTULE TRAUMATIQUE· 115
Counseling d’une client souffrant de la fi stule traumatique<br />
Document supplémentaire<br />
Document supplémentaire 6-b<br />
Qualités d’un conseiller effi cace<br />
Un <strong>counseling</strong> effi cace est une composante importante de l’expérience de traitement réussi pour les clientes<br />
de la fi stule traumatique. Dans le milieu hospitalier ou clinique, le <strong>counseling</strong> pourrait se faire par une<br />
variété d’individus, notamment le personnel en psychologie, les travailleurs sociaux, les infi rmières et les<br />
docteurs. Les leaders religieux, les professionnels dans le domaine des services juridiques et de protection<br />
ainsi que le personnel du programme communautaire, sont également interpelés pour conseiller les<br />
femmes et les fi lles ayant souffert de la violence sexuelle. Sans tenir compte de la description du travail,<br />
toute personne impliquée dans la réponse des besoins de la patiente de la fi stule traumatique doit être un<br />
conseiller effi cace afi n d’aider chaque cliente à comprendre son état, son choix et la manière de se préparer<br />
pour les prochaines étapes.<br />
Qu’est-ce qu’un conseiller effi cace?<br />
Concernant le soutien aux femmes et aux enfants souffrant de la fi stule traumatique, la plupart des<br />
qualités d’un conseiller effi cace sont identiques à celles des conseillers des victimes de la violence sexuelle<br />
et sexospécifi que en général. Un conseiller véritable est « … une confi dente en qui on a confi ance,<br />
qui écoute, rassure et accepte la victime ; il l’oriente dans ses choix et décisions, le cas échéant,<br />
les mesures qu’elle doit prendre ; et plaide pour elle au cas où elle a besoin ou nécessite une telle<br />
assistance » (Vann, 2002).<br />
Les caractéristiques d’un conseiller effi cace :<br />
• Il doit être loyal/sincère, compréhensif, compatissant et patient<br />
• Il crée une atmosphère d’intimité, de respect et de confi ance<br />
• Il doit être neutre : il aide dans le choix et ne porte pas de jugements aux décisions des personnes<br />
• Il doit être un bon communicateur : il s’engage dans le dialogue ou dans les discussions ouvertes<br />
• Il doit être digne de confi ance (i.e., donne des informations précises)<br />
• Il doit être à l’aise en parlant de la violence sexuelle, de la fi stule traumatique et des questions<br />
apparentées, notamment la santé sexuelle et de la reproduction en général, et les préoccupations<br />
sanitaires spécifi ques telles que les grossesses non désirées et le VIH<br />
• Il doit aider la cliente à exprimer ses besoins et préoccupations<br />
• Il parle lentement et avec une voix douce<br />
• Il présente les messages dans un langage clair et simple (un langage que la cliente peut comprendre)<br />
• Il pose des questions à l’interlocuteur pour s’assurer qu’il/elle comprend<br />
• Il aide la cliente à identifi er les obstacles et l’aide à les surmonter<br />
Adapté de : EngenderHealth Society, 2006.<br />
116 · COUNSELING DE LA CLIENTE DE LA FISTULE TRAUMATIQUE · FISTULE TRAUMATIQUE
Les caractéristiques d’un conseiller mauvais :<br />
Counseling d’une client souffrant de la fi stule traumatique<br />
• Il interrompt la conversation (par exemple, pour rencontrer d’autres personnes ou répondre au<br />
téléphone)<br />
• Il fait le <strong>counseling</strong> en présence d’autres personnes (sans consentement)<br />
• Prend des décisions à la place des clientes<br />
• Ne respecte pas la confi dentialité<br />
• N’est pas douée pour la communication non verbale (il détourne les yeux et fronce les sourcils, etc.)<br />
• Il manque de connaissances et/ou est mal à l’aise en parlant de la fi stule traumatique, de la violence<br />
sexuelle, des grossesses non désirées, du VIH et du SIDA, et des autres questions de santé sexuelle et<br />
de santé de la reproduction<br />
• Il est diffi cile à comprendre<br />
• Il ne pose pas de questions et indique à la personne ce qu’elle doit faire<br />
• Il est impatient<br />
• Il est impoli<br />
Adapté de : EngenderHealth Society, 2006.<br />
Références<br />
EngenderHealth Society. 2006. Section 3: The Elements of Counseling. In Adherence to treatment for HIV : A<br />
training curriculum for counselors. Participant manual. New Delhi, pp. 75–87.<br />
Vann, B. 2002. Defi ning <strong>counseling</strong>, in Gender-based violence: Emerging issues in programs serving displaced<br />
populations. Arlington, VA: JSI Research and Training Institute (on behalf of <strong>the</strong> Reproductive Health for<br />
Refugees Consortium), p. 69.<br />
FISTULE TRAUMATIQUE · COUNSELING DE LA CLIENTE DE LA FISTULE TRAUMATIQUE· 117
Counseling d’une client souffrant de la fi stule traumatique<br />
Supplément 6B<br />
Ressource supplémentaire<br />
Partie B : Counseling des clientes de la fi stule traumatique (Questions<br />
psychosociales)<br />
NOTE AUX FORMATEURS<br />
Le supplément 6B contient une paire d’activités que les formateurs peuvent utiliser pour aider les<br />
participants à réfl échir sur ce qu’ils doivent dire aux clients au cours des sessions de <strong>counseling</strong>,<br />
en insistant sur le fait d’aider les clientes à comprendre leur émotions. Le personnel de la structure<br />
qui assiste les femmes et les fi lles ayant la fi stule traumatique a besoin de comprendre la variété de<br />
réactions émotionnelles qu’elles peuvent avoir et les messages clé qu’il doit donner aux clientes pour<br />
mieux les aider en ce moment précis.<br />
Durée : 55 minutes<br />
CONSEIL POUR LA FORMATION<br />
Les différents prestataires assistant à la présente formation travaillent probablement dans différents<br />
types de milieux cliniques et ont différents accès aux ressources fi nancières et humaines nécessaires<br />
pour le <strong>counseling</strong> psychosocial des clientes de la fi stule traumatique et des autres victimes de la<br />
violence sexuelle. Certains cliniques ou hôpitaux disposent d’un département spécial doté d’un<br />
personnel composé de professionnels chargé de faire le <strong>counseling</strong> des victimes de la violence<br />
sexuelle, tandis que dans d’autres situations, un nombre réduit du personnel doivent tous participer<br />
dans le travail sans tenir compte d’une formation préalable et d’un accès aux ressources. Les activités<br />
suivantes ont pour but d’orienter les prestataires de services vers les principaux types de <strong>counseling</strong><br />
de l’individu pouvant être requis par leurs clientes. Les prestataires peuvent également trouver des<br />
opportunités appropriées de mener des activités de <strong>counseling</strong> en groupe et/ou groupe de soutien<br />
pour les clientes de la fi stule traumatique. L’on en a discuté plus amplement à la session 9, mais cela<br />
dépendra de la situation et peut nécessiter des compétences supplémentaires en matière de facilitation<br />
sociale. La manière dont ils peuvent faire un tel travail d’ores et déjà, ou ont l’intention de le faire<br />
dans le futur varie considérablement et dépend de la manière dont les services sont actuellement<br />
élaborés.<br />
118 · COUNSELING DE LA CLIENTE DE LA FISTULE TRAUMATIQUE · FISTULE TRAUMATIQUE
Activité 1 : Mise en train (10 minutes)<br />
Counseling d’une client souffrant de la fi stule traumatique<br />
1. Demander aux participants de faire équipe avec les personnes assises à leur droite (ou à leur gauche).<br />
2. Distribuer trois fi ches et trois paquets de ruban adhésif à chaque pair de participants.<br />
3. Demander à chaque pair de discuter des termes « psycho », « social », et « psychosocial » et de<br />
s’accorder sur un terme qu’ils pensent mieux représenter la signifi cation de ces mots.<br />
4. Un des partenaires de l’équipe devra écrire le mot « psycho » sur une fi che, « social » sur une seconde<br />
fi che et « psychosocial » sur une troisième fi che. Au verso de chacune de ces fi ches, demander aux<br />
participants d’écrire le mot qu’ils ont identifi é pour représenter le concept.<br />
5. Cinq minutes après le remue-méninge par pairs, dire aux participants de coller leurs fi ches sur le<br />
tableau-papier approprié.<br />
6. Examiner la collection des mots par catégorie en animant une discussion de groupe sur la signifi cation<br />
de ces trois termes. Essayer de rassembler les mots et les concepts dans la mesure du possible.<br />
7. Résumer la session en comparant les résultats avec les descriptions suivantes des termes « psycho », «<br />
social » et « psychosocial :<br />
• Psycho : renvoie au fonctionnement « de la partie interne » de l’individu – c’est-à-dire, le<br />
fonctionnement psychologique de l’individu<br />
• Social : se rapporte aux facteurs du « monde externe” qui infl uencent l’individu<br />
• Psychosocial : se référer au bien-être et aux fonctions psychologiques de l’individu (la partie interne)<br />
en rapport avec son environnement social (la partie externe)<br />
(Adapté de : FNUAP, 2005)<br />
CONSEIL POUR LA FORMATION<br />
Le but de cette activité est d’aider les participants à réfl échir sur les termes utilisés tous les jours dans<br />
leur travail. Les concepts clé sont plus importants qu’une défi nition spécifi que, et il est essentiel que<br />
les participants ne se laissent pas distraire en discutant des détails les plus fi ns d’une défi nition ou<br />
d’une autre. Il faudra orienter la discussion de manière à intégrer les idées des participants dans les<br />
concepts clés présentés dans l’Etape 1 ci-dessus.<br />
FISTULE TRAUMATIQUE · COUNSELING DE LA CLIENTE DE LA FISTULE TRAUMATIQUE· 119
Counseling d’une client souffrant de la fi stule traumatique<br />
Activité 2 : Discussion en petit groupe et présentation (45 minutes)<br />
1. Accrocher les tableaux-papier préparés ayant chacun une grille avec deux colonnes et 2 à 3 lignes<br />
régulièrement espacées où les émotions (se référer à l’Etape 3 ci-dessous) sont inscrites horizontalement<br />
(voir le Document supplémentaire 6-c).<br />
2. Répartir les participants en groupes composés d’environ cinq personnes.<br />
3. Attribuer à chaque groupe un nombre égal de sujets à partir de la liste suivante. (Il s’agit de réactions<br />
émotionnelles courantes à la violence sexuelle qui ont été déjà identifi ées dans la Session 4).<br />
• Peur<br />
• Angoisse/chagrin<br />
• Colère<br />
• Repli sur soi et isolement<br />
• Impuissance<br />
• Dénégation/négation<br />
• Culpabilité et sentiment de responsabilité<br />
• Honte et sentiment de grossièreté<br />
• Manque de confi ance en soi<br />
• Changement d’humeur<br />
• Manque d’estime de soi<br />
• Dépression<br />
• Flash-backs<br />
• Cauchemars<br />
4. Demander aux participants de discuter chacun de ces symptômes et de réfl échir sur les stratégies qui<br />
peuvent être utilisées dans un cadre psychosocial pour aider les clientes à comprendre ces types de<br />
sentiments et pourquoi elles sont en train de le vivre.<br />
5. Environ 20 minutes après, consacrer ce qui reste du temps au remplissage des tableaux dessinés<br />
auparavant sur le tableau de conférence préparé. Demander à chaque groupe de partager leurs pensées<br />
et idées concernant les stratégies de <strong>counseling</strong> pour chacun de ces symptômes.<br />
6. Distribuer le Document 6-C : Stratégies de <strong>counseling</strong> pour faire face aux réactions émotionnelles à la<br />
violence sexuelle.<br />
120 · COUNSELING DE LA CLIENTE DE LA FISTULE TRAUMATIQUE · FISTULE TRAUMATIQUE
CONSEIL POUR LA FORMATION<br />
Counseling d’une client souffrant de la fi stule traumatique<br />
Le fait d’aider les clientes à s’exprimer et à parler de leurs émotions constitue une première étape leur<br />
permettant de comprendre ce qui leur est arrivé sur le plan psychosocial. Les formes de guérison et<br />
de rétablissement varient dépendant des personnes, et les stratégies de soutien actuel sont décrites<br />
quelque part dans le présent curriculum. A travers cet exercice, il faudra aider les participants à<br />
réfl échir sur leur conversation avec les clientes au cours des séances de <strong>counseling</strong> en faisant de sorte<br />
que les clientes comprennent leurs émotions. Il faudra également expliquer que les clientes peuvent<br />
avoir ou décrire ces réactions émotionnelles à tout moment lors de la prestation de services. Il est<br />
nécessaire que tout le personnel contribuant à l’assistance des femmes et des fi lles ayant la fi stule<br />
traumatique comprenne l’éventail de réactions émotionnelles qu’elles peuvent avoir et les messages<br />
clé devant être donnés aux clientes pour mieux les aider en ce moment précis.<br />
CONSEIL POUR LA FORMATION<br />
Bien que la plupart des clientes de la fi stule traumatique soient des femmes, la violence sexuelle<br />
extrême affecte également les jeunes fi lles. Les besoins en <strong>counseling</strong> des jeunes fi lles et des<br />
adolescentes sont différents de ceux des femmes. De plus, le <strong>counseling</strong> des jeunes fi lles qui ont été<br />
violées change au fur et à mesure qu’elles grandissent et deviennent mûres. Ce qu’une enfant peut<br />
ne pas comprendre en étant jeune, elle pourra le concevoir de manière différente lorsqu’elle grandit ;<br />
par conséquent, ses besoins en <strong>counseling</strong> peuvent changer au fi l du temps. Le Document 6-C fournit<br />
quelques indications sur les stratégies de <strong>counseling</strong> pour les jeunes fi lles et les adolescents, ainsi que<br />
pour les femmes. Au cours des discussions dans cet exercice, il faudra aborder cette question avec les<br />
participants et les inciter à réfl échir sur les besoins des clientes à des âges différentes.<br />
Aller à la page 151 du curriculum de formation de la fi stule obstétricale – Partie A : Vue d’ensemble sur le<br />
<strong>counseling</strong>.<br />
FISTULE TRAUMATIQUE · COUNSELING DE LA CLIENTE DE LA FISTULE TRAUMATIQUE· 121
Counseling d’une client souffrant de la fi stule traumatique<br />
Document supplémentaire<br />
Document supplémentaire 6-c<br />
Stratégie de <strong>counseling</strong> pour aborder le problème des réactions<br />
émotionnelles à la violence sexuelle<br />
Les adultes et les enfants peuvent avoir une variété de réactions émotionnelles à la violence sexuelle pouvant<br />
mener à des situations sanitaires dans lesquelles ils vivent. La liste suivante de réactions émotionnelles<br />
et de stratégies de <strong>counseling</strong> est basée sur des matériels de formation élaborés par le Fonds des Nations<br />
Unies pour la population (FNUAP) en République démocratique du Congo pour l’initiative conjointe de<br />
prevention de la violence sexuelle et la réponse aux droits et besoins des victimes/survivant(e)s (FNUAP.<br />
2005. Module de formation des prestataires: volet psycho-social. Pour L’initiative conjointe de prévention des<br />
violences sexuelles et de réponses aux droits et besoins des victimes/survivant(e)s. Kinshasa, DRC).<br />
Adultes<br />
Réactions émotionnelles Stratégies<br />
Peur Aider la cliente à s’assurer qu’elle est dans les meilleures conditions de vies possibles.<br />
Considérer que le fait d’avoir peur est légitime pour la survivante et aider<br />
la à développer des stratégies pouvant lui donner de l’espoir afi n de reprendre<br />
une vie normale.<br />
Chagrin/ennuis Informer les survivantes des causes et manifestations du chagrin et des ennuis,<br />
et trouver des stratégies pour gérer ces réactions, notamment les techniques de<br />
relaxation, l’activité physique, les distractions et la méditation spirituelle. .<br />
Colère Aider la survivante à exprimer sa colère dans un endroit où elle est entièrement<br />
en sécurité. Dire que la colère est une réaction normale et justifi able. Aider la<br />
survivante à trouver des manières positives et sûres d’exprimer sa fureur et son<br />
hostilité envers l’agresseur/les agresseurs et la société en général, et de transformer<br />
cette énergie en un changement personnel et socialement durable. .<br />
Repli sur soi et isolement Rappeler à la survivante que tout ce qu’elle dira ainsi que les services qui lui<br />
sont offerts resteront dans la plus grande confi dentialité. Aider la cliente à trouver<br />
des groupes de soutien et d’autres milieux où elle pourra partager ses expériences<br />
sans aucun risque à sa sécurité. Encourager la survivante à raconter son<br />
histoire à d’autres victimes afi n qu’elle sache qu’elle n’est pas la seule dans cette<br />
situation. Il faudra toujours avoir une attitude compréhensive et respectueuse<br />
en communicant avec les clientes qui se sont repliées sur elles-mêmes ou qui<br />
cherchent à s’isoler..<br />
Impuissance Aider la cliente à penser à sa propre situation concernant les différentes décisions<br />
qu’elle doit prendre et la manière dont elle a été capable de se sauver. Insister<br />
davantage sur le fait qu’elle soit une rescapée et qu’elle soit capable d’être<br />
très résistante pour faire face aux diffi cultés qu’elle rencontre en ce moment.<br />
122 · COUNSELING DE LA CLIENTE DE LA FISTULE TRAUMATIQUE · FISTULE TRAUMATIQUE<br />
(suite)
Counseling d’une client souffrant de la fi stule traumatique<br />
Adultes (Suite)<br />
Réactions émotionnelles Stratégies<br />
Dénégation/négation Expliquer à la survivante que tout incident de violence sexuelle a des<br />
conséquences graves et il est important de reconnaitre ce qui s’est passé afi n de<br />
pouvoir bénéfi cier du soutien approprié.<br />
Culpabilité et reproche de<br />
soi<br />
Honte et sentiment de<br />
grossièreté<br />
Faire savoir à la survivante que les hommes, les femmes et les enfants courent<br />
tous le risque d’être des victimes de violence sexuelle et qu’en aucun cas cela<br />
n’a jamais été la faute de la victime. L’agresseur/les agresseurs est/sont plutôt à<br />
blâmer. Il n’y a rien que la victime ait pu faire pour provoquer ou justifi er une<br />
attaque. Il faudra insister sur le fait que l’agresseur est entièrement coupable.<br />
Aider la survivante à parler de l’agression et à attribuer la responsabilité et tout<br />
sentiment de honte à l’agresseur.<br />
Manque de confi ance en soi Aider la survivante à regagner la confi ance en soi en lui rappelant que le fait<br />
d’échapper à ce genre d’agression démontre sa force et sa grande détermination.<br />
Changement d’humeurs Informer la survivante du fait que le changement d’humeur après une telle<br />
expérience est une chose normale. Il s’agit d’une réaction compréhensible<br />
du trauma. Il faudra la rassurer en lui faisant comprendre que ces genres de<br />
réactions et de changements d’humeur vont diminuer graduellement et que la<br />
plupart des problèmes associés à l’agression seront résolus avec le temps.<br />
Manque d’estime de soi Attirer l’attention de la survivante sur les caractéristiques positives qu’elle peut<br />
utiliser pour surmonter les effets de cette rude épreuve.<br />
Dépression Aider la survivante à reprendre sa vie en main en l’obligeant à exprimer tout<br />
embarras et toute colère envers l’agresseur/les agresseurs, ainsi qu’à l’égard de la<br />
communauté concernant cette expérience.<br />
Flash-backs Faire savoir à la survivante que les fl ash-backs sont une manifestation du<br />
trauma qui ne sont ni irréversibles, ni un signe de démence, mais plutôt une<br />
réaction naturelle qui va diminuer au fi l du temps. Au cas où elle a des fl ashbacks<br />
au cours de la séance de <strong>counseling</strong>, il faudra lui demander de respirer<br />
profondément. Il est bon de lui rappeler qu’en ce moment précis, elle se rappelle<br />
l’incident, et qu’elle n’est pas en train de le revivre. Demander à la survivante<br />
de bien regarder autour d’elle enfi n de s’assurer de l’endroit où elle se trouve,<br />
et rappeler qu’elle est dans un lieu où rien ne peut lui arriver et où personne ne<br />
peut lui faire du mal. Inciter la survivante à parler des fl ash backs et/ou faire des<br />
sketchs décrivant ce qui s’est passé au cours des fl ash backs.<br />
Cauchemars Faire savoir à la survivante que les cauchemars vont diminuer au fi l du temps<br />
à mesure que le processus de guérison continue. Encourager-la à parler de ses<br />
cauchemars.<br />
FISTULE TRAUMATIQUE · COUNSELING DE LA CLIENTE DE LA FISTULE TRAUMATIQUE· 123
Counseling d’une client souffrant de la fi stule traumatique<br />
Enfants et jeunes<br />
Age Signes de trauma Stratégies<br />
Bébé/jeune enfant<br />
(0 à 5 ans)<br />
Enfant<br />
(6 à 12 ans)<br />
Adolescent<br />
(13 à18 ans)<br />
• Pleure beaucoup<br />
• Est toujours effrayé ou triste<br />
• S’accroche à sa mère<br />
• Fait des cauchemars et/ou ne<br />
dort pas<br />
• Toujours hyperactif ou inactif<br />
• A des problèmes de croissance<br />
• Pleure beaucoup<br />
• Il est toujours effrayé ou triste<br />
• S’adonne à des jeux agressifs ou<br />
sexuels (par exemple, le fait de<br />
jouer le soldat et d’attaquer un<br />
autre enfant)<br />
• A peur de dormir dans<br />
l’obscurité<br />
• Devient muet ou développe des<br />
troubles de l’alimentation<br />
• Régresse<br />
• A des maladies intestinales et/ou<br />
des maux de tête<br />
• Ne veut pas parler de ses<br />
sentiments<br />
• Se sent coupable du fait d’avoir<br />
survécu alors que les autres sont<br />
morts<br />
• A l’intention de se venger<br />
• Fait des cauchemars<br />
• Est dépressif<br />
• Pleure et/ou se sent préoccupées<br />
• Refuse de manger<br />
124 · COUNSELING DE LA CLIENTE DE LA FISTULE TRAUMATIQUE · FISTULE TRAUMATIQUE<br />
• Prendre l’enfant fréquemment et le rassurer<br />
de manière régulière<br />
• Encourager l’enfant à dessiner et à parler de<br />
ce qui s’est passé<br />
• Aider la à s’exprimer en jouant seule et avec<br />
les autres<br />
• Inciter les parents à contrôler leurs<br />
émotions<br />
• Encourager les récréations<br />
• Prendre l’enfant fréquemment et le rassurer<br />
de manière régulière<br />
• Encourager l’enfant à dessiner et à parler de<br />
ce qui s’est passé<br />
• Aider la à parler de tout cauchemar ou<br />
fl ash-back<br />
• Eviter de la réprimander si elle mouille le<br />
lit, et expliquer pourquoi cela est arrivé<br />
et que si elle continue à parler de ce qui<br />
s’est passé et du moment où elle se sent en<br />
sécurité, ce phénomène va probablement<br />
cesser<br />
• Aider l’enfant à comprendre la signifi cation<br />
de ce qui est arrivé (à travers une éducation<br />
psychosociale, une thérapie cognitive)<br />
• Favoriser les récréations<br />
• Ecouter attentivement l’enfant et assurer la<br />
que vous avez le temps d’écouter<br />
• Aidez-la à parler des cauchemars et des<br />
fl ash-backs<br />
• Encouragez-la à décrire ses sentiments et<br />
craintes<br />
• Apprendre à l’enfant les techniques de<br />
relaxation<br />
• Organiser des échanges d’expérience entre<br />
les clientes si possible et le cas échéant<br />
• Encourager sa participation aux activités<br />
sportives, à la danse, aux marches, à<br />
la musique, la prière et à la méditation<br />
spirituelle ; encourager les jeux
Counseling d’une client souffrant de la fi stule traumatique<br />
Document supplémentaire<br />
Partie A : Vue d’ensemble du <strong>counseling</strong> – Activité 2 : Points<br />
supplémentaires pour la discussion<br />
La partie A de la présente section intitulée Counseling de la cliente souffrant de la fi stule obstétricale a pour<br />
but d’aider les participants à spécifi er les informations devant être fournies et à imaginer les émotions que<br />
les clientes de la fi stule pourront probablement ressentir à chaque étape de leur examen clinique. Il est<br />
important de se rappeler que les femmes et les jeunes fi lles ayant vécu l’expérience de la violence sexuelle<br />
peuvent trouver certains aspects de la consultation médicale initiale et/ou les procédures de traitement de la<br />
fi stule particulièrement bouleversantes.<br />
Vu le fait que chaque individu va réagir de manière différente à l’expérience, les prestataires doivent être<br />
conscients du fait qu’en plus de la gêne sur le plan physique que la victime de la violence sexuelle peut<br />
ressentir au cours de l’examen pelvien, l’expérience peut évoquer des associations ou souvenirs de l’incident<br />
du viol pouvant mener à un nouveau traumatisme psychologique. Il se peut que la victime réagisse de la<br />
sorte :<br />
• Résister à l’examen<br />
• S’agiter de manière nerveuse ou présenter d’autres symptômes physiques de peur<br />
• Devenir hostile<br />
Rappeler aux participants que pour éviter de faire plus de mal à la cliente et afi n de pouvoir la traiter<br />
entièrement, il est préférable de lui fournir un <strong>counseling</strong> effi cace à travers une communication ouverte<br />
durant tout le processus et de la réconforter en lui rappelant ses droits de confi dentialité, d’intimité et de<br />
dignité.<br />
Inviter les participants à discuter des moyens de s’assurer que les services offerts aux survivantes de la<br />
violence sexuelle ne conduisent pas au traumatisme à nouveau à n’importe quelle étape des soins.<br />
Distribuer et discuter brièvement du Document supplémentaire 6-d intitulé : Préparation de la cliente de la<br />
fi stule traumatique à l’examen physique initial, un matériel qui fournit des informations supplémentaires<br />
sur la façon dont les prestataires de soins de santé peuvent assurer les droits des clientes au cours de<br />
l’examen initial.<br />
Retourner à la page 152 du curriculum de formation de la fi stule obstétricale – Partie A : Activité 2, Etape 3.<br />
FISTULE TRAUMATIQUE · COUNSELING DE LA CLIENTE DE LA FISTULE TRAUMATIQUE· 125
Counseling d’une client souffrant de la fi stule traumatique<br />
Document supplémentaire<br />
Document supplémentaire 6-d<br />
Préparation de la cliente de la fi stule traumatique à l’examen physique<br />
initial<br />
Les indications suivantes sont adaptées de : l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et le Haut<br />
Commissariat des Nations Unies pour les réfugiées (UNHCR). 2004. Clinical management of rape survivors :<br />
Developing protocols for use with refugees and internally displaced persons—Revised ed. Genève. p. 9 et p. 33.<br />
Une personne qui a été violée souffre d’un traumatisme et peut être dans un état d’agitation et de<br />
dépression. Elle a souvent un sentiment de peur, de culpabilité, de honte et de colère ou toute autre<br />
combinaison de ces sentiments. Le travailleur de la santé devra la préparer et obtenir son consentement<br />
éclairé pour l’examen et devra faire la consultation de manière compatissante, systématique et complète.<br />
Préparation de la survivante à l’examen :<br />
• Faire les présentations.<br />
• S’assurer qu’une personne de soutien formée ou un travailleur de la santé qualifi é et du même sexe<br />
accompagne la survivante au cours de l’examen.<br />
• Expliquer ce qui va se passer à chaque étape de l’examen, pourquoi c’est important, qu’est-ce que ça va<br />
vous indiquer et comment ça va infl uencer les soins que vous allez offrir.<br />
• Rassurer la survivante qu’elle a le contrôle du rythme, de la durée et des composantes de l’examen.<br />
• Rassurer la survivante que les résultats de l’examen seront confi dentiels à moins qu’elle décide de<br />
porter accusation contre l’agresseur/les agresseurs.<br />
• Demander si elle a des questions à poser.<br />
• Demander si elle veut qu’une personne particulière soit présente pour la soutenir. Essayer de le lui<br />
demander quand elle est seule.<br />
• Examiner le formulaire de consentement avec la survivante. Il faudra s’assurer qu’elle comprend<br />
tous les détails et expliquer qu’elle peut refuser tout aspect de l’examen qu’elle ne souhaite pas subir.<br />
Expliquer qu’elle peut même effacer les références à ces aspects contenus dans le formulaire de<br />
consentement. Une fois sûr qu’elle a compris tout le contenu du formulaire, il faudra demander de le<br />
signer. Si elle ne sait pas écrire, prendre son empreinte ainsi que la signature d’un témoin.<br />
• Limiter le nombre de personne autorisé à entrer dans la salle au cours de l’examen au minimum<br />
nécessaire.<br />
• Faire l’examen le plus tôt possible.<br />
• Eviter de forcer ou de faire pression à la survivante pour qu’elle fasse quelque chose contre sa volonté.<br />
Expliquer qu’elle peut refuser de subir certaines étapes de l’examen à tout moment durant le processus.<br />
126 · COUNSELING DE LA CLIENTE DE LA FISTULE TRAUMATIQUE · FISTULE TRAUMATIQUE
Préparation de l’enfant victime pour l’examen :<br />
Counseling d’une client souffrant de la fi stule traumatique<br />
• Comme pour l’examen de l’adulte, une personne de soutien ou un travailleur de la santé qualifi é en qui<br />
l’enfant a confi ance devra être dans la salle de consultation avec vous.<br />
• Encourager l’enfant à poser des questions concernant toute chose qui l’intéresse ou qu’il/elle ne<br />
comprend pas à tout moment au cours de l’examen.<br />
• Expliquer ce qui va se passer au cours de l’examen en utilisant des termes que l’enfant peut<br />
comprendre.<br />
• Avec une préparation adéquate, la plupart des enfants seront en mesure de se relaxer et de participer à<br />
l’examen.<br />
• Il se peut que l’enfant ne puisse pas se relaxer à cause des douleurs. Si c’est le cas, donner du<br />
paracétamol ou autres médicament antidouleur et attendre qu’ils prennent effet.<br />
• Ne jamais restreindre ou forcer un enfant effrayé ou résistant pour effectuer un examen. La contention<br />
et la violence font souvent partie de l’abus sexuel et si elles sont utilisées par ceux qui sont prétendus<br />
aider, cela augmentera la crainte et l’anxiété de l’enfant et l’impact psychologique de l’abus deviendra<br />
pire.<br />
• Il est utile d’avoir une poupée à portée de main pour démontrer les procédures et les positions.<br />
Montrer à l’enfant les équipements et fournitures tels que les gants, les tampons, etc. et permettre à<br />
l’enfant de les utiliser sur la poupée.<br />
FISTULE TRAUMATIQUE · COUNSELING DE LA CLIENTE DE LA FISTULE TRAUMATIQUE· 127
Counseling d’une client souffrant de la fi stule traumatique<br />
Document équivalent<br />
Document du participant 6-E<br />
Vue d’ensemble de l’accueil clinique<br />
L’accueil clinique des clientes de la fi stule traumatique doit traiter aussi bien les aspects sanitaires de<br />
l’incident/des incidents du viol en général que le diagnostic et plan de traitement de la fi stule. Les<br />
observations documentées lors de l’accueil clinique, ainsi que les résultats de laboratoire constituent une<br />
partie importante de la preuve médico-légale pouvant être utilisée par une cliente si elle décide de porter<br />
l’affaire en justice.<br />
La vue d’ensemble de l’accueil clinique traite aussi bien la question du viol que de la fi stule. La première<br />
partie qui insiste sur l’anamnèse inclut des points en rapport avec la violence sexuelle, la fi stule et la<br />
santé générale de la reproduction. Elle est divisée en deux parties dont la première se concentre sur les<br />
informations devant être documentées sur les incidents/l’incident de la violence sexuelle connu(s) par<br />
la cliente, et la deuxième qui insiste sur les antécédents médicaux de la cliente. Au cas où la cliente a<br />
déjà fourni des informations complètes sur le viol au cours des premières discussions avec un travailleur<br />
social ou un autre membre du personnel, cette partie pourrait être sautée et/ou utilisée uniquement pour<br />
combler tout espace important concernant les informations requises pour aider dans l’examen physique.<br />
Il est important de ne pas demander à la cliente de parler de son expérience à plusieurs reprises avec un<br />
personnel différent, car chaque nouvelle version peut être diffi cile pour elle sur le plan émotionnel et peut<br />
la traumatiser de nouveau. Les critères de diagnostic de la fi stule vésico-vaginale et recto-vaginale basés sur<br />
l’anamnèse sont également fournis.<br />
La partie soulignant l’examen physique est aussi divisée en deux sections. La première traite du trauma<br />
général lié au viol pouvant être utilisée aussi bien pour assurer la réponse globale des besoins de la victime<br />
de viol sur le plan physique que pour obtenir des preuves médico-légales. La deuxième partie aborde<br />
plus particulièrement la question du diagnostic de la fi stule. Les critères de diagnostic de la fi stule vésicovaginale<br />
et recto-vaginale basés sur l’examen physique sont également fournis. Les sections abordant les<br />
questions des tests de laboratoire et explications, discussions et consentement contiennent aussi bien les<br />
problèmes liés à la violence sexuelle que ceux en rapport avec la fi stule.<br />
Les indications suivantes sont adaptées des normes internationales. Les prestataires devraient se familiariser<br />
avec tout protocole existant sur le plan national et effectuer tout changement nécessaire sur ces indications.<br />
L’anamnèse<br />
Antécédents médicaux<br />
• L’ âge, la parité et les antécédents obstétricaux<br />
• Tout antécédent d’excision<br />
• Nombre d’enfants et leur sexe, les dates d’accouchement, et leur état actuel<br />
• Antécédents menstruels (dernière période menstruelle et si oui ou non la cliente voyait ses règles au<br />
moment de l’incident)<br />
128 · COUNSELING DE LA CLIENTE DE LA FISTULE TRAUMATIQUE · FISTULE TRAUMATIQUE
• Signe de grossesse<br />
• Début et durée des symptômes d’incontinence urinaire ou fécale<br />
• Problème de démarche ou de mobilité, le cas échéant<br />
Counseling d’une client souffrant de la fi stule traumatique<br />
• Antécédents médicaux et chirurgicaux, y compris les allergies, le cas échéant<br />
• Les personnes dispensant actuellement des soins à la cliente et après l’opération<br />
• Antécédent matrimonial et social, notamment tout problème découlant de la fi stule et/ou du viol<br />
Information requises concernant l’incident/les incidents de la violence sexuelle<br />
• Type de violence physique (par ex., raclée, morsure, le fait de tirer les cheveux, etc.) et emplacement<br />
au niveau corps<br />
• Utilisation de contrainte et/ou d’armes<br />
• Drogues/alcool utilisés<br />
• Type de pénétration (vaginale, anale, orale) et avec la chose utilisée (pénis, arme, bris de bouteille,<br />
couteau, bâton, etc.)<br />
• Ejaculation par un ou plusieurs agresseurs ; si c’est le cas, voir l’emplacement (anal, vaginal, oral)<br />
• Après l’incident, vérifi er si oui ou non la survivante a vomis, uriné, déféqué, ou s’est brossée les dents,<br />
a rincé la bouche, changé ses habits, a pris un bain ou s’est douchée, ou a utilisé un tampon ou une<br />
serviette hygiénique<br />
Adapté de : l’OMS et le UNHCR, 2004.<br />
Critères diagnostiques de la fi stule vésico-vaginale :<br />
Au cours de l’anamnèse d’une cliente, avoir en tête que la qualité du diagnostic préliminaire devra être<br />
améliorée si un ou la majeure partie des critères descriptifs suivants sont utilisés :<br />
• Certaines clientes font état d’une exacerbation pendant l’activité physique. (Cela peut conduire à un<br />
diagnostic erroné de l’incontinence urinaire d’effort.)<br />
• Si la fi stule est de petite taille, la fuite peut être intermittente, selon la distension de la vessie ou de<br />
l’activité physique.<br />
• Certaines clientes peuvent se plaindre de pertes vaginales ou d’hématurie.<br />
• S’il y a une implication urétérale concomitante, la cliente peut ressentir des symptômes non spécifi ques<br />
tels que la fi èvre, les frissons, les douleurs lombaires, ou des symptômes gastro-intestinaux causés par<br />
une infection des reins.<br />
Critères diagnostiques de la fi stule recto-vaginale :<br />
Au cours de l’anamnèse d’une cliente, avoir en tête que la qualité du diagnostic préliminaire devra être<br />
améliorée si un ou la majeure partie des critères descriptifs suivants sont utilisés :<br />
• Certaines rares clientes ne présentent aucun symptôme.<br />
• La plupart des clientes signalent des fl atulences ou des passages de selles à travers le vagin.<br />
FISTULE TRAUMATIQUE · COUNSELING DE LA CLIENTE DE LA FISTULE TRAUMATIQUE· 129
Counseling d’une client souffrant de la fi stule traumatique<br />
• Des clientes peuvent signaler des symptômes découlant de vaginite ou d’une cystite, tels que les pertes<br />
vaginales ou une miction fréquente et douloureuse.<br />
• Parfois, un écoulement vaginal nauséabond se développe, mais des selles évidentes pourraient ne pas<br />
être constatées provenant du vagin, à moins que la patiente n’ait la diarrhée.<br />
• La cliente clinique pourrait également développer une incontinence fécale due aux lésions du sphincter<br />
anal.<br />
Examen physique<br />
L’examen physique de la cliente peut être effectué par le conseiller, mais seulement si cela fait partie de sa<br />
formation et de ses responsabilités professionnelles. Le consentement et la préparation de la femme pour<br />
l’examen physique sont aussi importants que l’opération. La plupart des femmes sont effrayées et ont besoin<br />
d’être rassurée et qu’on leur explique les raisons pour lesquelles l’examen ou la procédure est en train d’être<br />
effectué et à quoi elles s’attendent également. Pour de plus amples informations, il faudra se référer au<br />
document sur « Préparation de la cliente de la fi stule traumatique à l’examen physique initial » (page 126).<br />
L’examen physique devra couvrir l’état général de la femme, ainsi que toute affection associée à la fi stule. Il<br />
devra inclure :<br />
• La vérifi cation des signes vitaux<br />
• L’observation des signes éventuels de malnutrition ou d’anémie<br />
• La légère palpation de l’abdomen<br />
Examen physique du trauma du viol (General)<br />
Les indications suivantes sont fournies pour permettre à la cliente de recevoir une évaluation globale<br />
adéquate du trauma physique associé au viol et constituent un moyen de documenter de manière<br />
appropriée toute preuve médico-légale de l’agression. Ce qui suit constitue quelques indications plus<br />
spécifi ques concernant l’examen physique de la fi stule.<br />
Comme l’ont indiqué l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) et le Haut Commissariat des Nations<br />
Unies pour les réfugiées (UNHCR) en 2004 :<br />
Un examen médico-légal a pour but de rassembler les preuves pouvant aider à prouver ou à réfuter<br />
une relation entre les individus et/ou entre les personnes et les objets ou les milieux. Les preuves<br />
médico-légales peuvent être utilisées pour appuyer l’histoire de la survivante, confi rmer un contact<br />
sexuel récent, démontrer que la force et la coercition ont été utilisées et éventuellement identifi er<br />
l’agresseur. La collecte et le stockage des preuves médico-légales sont essentiels pour la réussite de la<br />
survivante dans la poursuite du redressement judiciaire. Un examen minutieux devra être effectué<br />
par rapport aux mécanismes existants du redressement judiciaire et à la capacité locale d’analyse des<br />
spécimen au moment de déterminer si oui ou non un examen médico-légal est nécessaire pour la<br />
survivante. Les exigences et la capacité des laboratoires locales pour analyser la preuve devront être<br />
examinées.<br />
L’examen physique pour le traumatisme provoqué par un viol récent est renforcé à travers l’utilisation d’une<br />
trousse de prélèvement dans les cas de viol comportant tous les équipements et fournitures nécessaires pour<br />
la collection des preuves médico-légales. La trousse devra inclure au minimum (OMS et UNHCR, 2004) :<br />
130 · COUNSELING DE LA CLIENTE DE LA FISTULE TRAUMATIQUE · FISTULE TRAUMATIQUE
Counseling d’une client souffrant de la fi stule traumatique<br />
• Un spéculum (de préférence en plastique, jetable et uniquement de taille pour adulte)<br />
• Un mètre à ruban pour mesurer la taille des ecchymoses, des déchirures, etc.<br />
• Des sacs en papier pour la collection des preuves<br />
• La bande perforée pour plomber et étiqueter les contenants/sacs<br />
• Les fournitures de précautions universelles (des gants, une boite pour l’évacuation sûre des objets<br />
contaminés et pointus, du savon)<br />
• Matériel de réanimation<br />
• Instruments médicaux stériles (trousse) pour la réparation des déchirures et du matériel pour suture<br />
• Aiguilles, seringues<br />
• Une robe, une étoffe ou un drap pour couvrir la survivante au cours de l’examen<br />
• Fournitures hygiéniques (serviettes hygiéniques ou tissu locale)<br />
• Médicaments nécessaires pour le traitement des infections sexuellement transmissibles (IST) selon le<br />
protocole de pays<br />
• Contraceptif orale d’urgence et/ou dispositif intra-utérin cuprifère<br />
• Anesthésique local pour les sutures<br />
• Antibiotiques pour le soin des plaies<br />
• Fiche médicale avec des pictogrammes<br />
• Les formulaires de consentement<br />
• Brochures de renseignements pour les soins de la survivante après le viol<br />
• Un espace sûr et fermé pour le classement dans lequel les dossiers sont conservés pour assurer la<br />
confi dentialité<br />
Les indications suivantes ont été adaptées de Clinical management of rape survivors [Prise en charge clinique<br />
des survivantes de viol], élaborées par l’OMS et l’UNHCR (2004). Il est conseillé que la présente référence<br />
soit consultée pour de plus amples informations en plus de tout protocole local.<br />
• Bien que les clientes de la fi stule traumatique ne recherchent pas de services pendant plusieurs mois ou<br />
même des années après avoir été violées, il est essentiel de recueillir toute preuve le plus tôt possible<br />
après l’incident au cas où il s’est produit récemment.<br />
• Examiner systématiquement le corps de la cliente en commençant soit par la moitié supérieure<br />
ou inférieure du corps afi n de lui permettre d’avoir une partie de son corps couverte pendant que<br />
l’examen est en cours. (Eviter de demander à la cliente de se déshabiller complètement à tout moment,<br />
car cela pourrait l’obliger à se sentir vulnérable et émotionnellement affl igée). Rechercher les marques<br />
visibles de traumatisme qui correspondent avec votre connaissance de l’expérience de la survivante<br />
(par ex., les contentions situées à des endroits spécifi ques, les marques de contrainte, les morsures, les<br />
égratignures, etc.) et enregistrer vos observations en spécifi ant l’emplacement, la couleur, la taille et la<br />
forme de toute marque ou plaie.<br />
• Si la cliente est venue pour obtenir des services juste après le viol, recueillir les échantillons de tout<br />
matériel étranger sur le corps ou les vêtements de la survivante (par ex., sang, salive, sperme), les<br />
produits du raclage sous les ongles, les cheveux de l’agresseur/des agresseurs, les prélèvements des<br />
FISTULE TRAUMATIQUE · COUNSELING DE LA CLIENTE DE LA FISTULE TRAUMATIQUE· 131
Counseling d’une client souffrant de la fi stule traumatique<br />
marques de morsure, etc., en accord avec les protocoles locaux de collecte des preuves. Il faudra<br />
également vérifi er les vêtements de la femme pour voir s’ils sont déchirés ou tachetés et pour trouver<br />
tout autre matériel tels que les herbes, les feuilles ou du sable.<br />
• Effectuer un examen des parties génitales de la cliente, de l’anus et du rectum conformément aux<br />
protocoles locaux de collecte des preuves et relever sur la fi che d’examen l’emplacement et la<br />
description de toute déchirure, écorchure et contusion.<br />
• Au cas où le viol s’est produit après une longue période de telle sorte qu’un des éléments<br />
susmentionnés serait guéris, vérifi er toute cicatrisation visible.<br />
• Vérifi er les signes de grossesse.<br />
• Consigner toute observation dans les dossiers de la cliente—qui doivent être gardés dans un lieu sûr<br />
et entièrement confi dentiel—et dans un certifi cat médical que la cliente pourra emporter avec elle<br />
conformément aux protocoles locaux.<br />
Indications spécifi ques pour l’examen des enfants<br />
Faire l’examen dans le même ordre que celui des adultes. Ce qui suit constitue quelques considérations<br />
particulières pour les enfants :<br />
• Noter l’âge, la taille et le stade pubertaire de l’enfant. Demander aux fi lles si elles ont commencé à voir<br />
leurs règles. Si c’est le cas, elles peuvent courir le risque de tomber enceinte.<br />
• Les enfants très petits peuvent être examinés sur les genoux de leurs mères. Les enfants plus âgés<br />
peuvent choisir entre s’asseoir sur une chaise ou sur les genoux de leur mère, ou se coucher sur le lit.<br />
• Vérifi er l’hymen de l’enfant en tenant les lèvres situées à la paroi postérieure entre l’index et le pouce et<br />
tirer doucement en avant et en arrière. Noter l’emplacement de toute déchirure récente ou guérie dans<br />
l’hymen et la muqueuse vaginale. Le volume du tissu de l’hymen et la taille de l’orifi ce vaginale ne sont<br />
pas des indicateurs sensibles de pénétration.<br />
• Eviter d’effectuer un toucher vaginal (i.e., le fait d’introduire les doigts dans le l’orifi ce vaginale pour<br />
mesurer sa taille).<br />
• Vérifi er l’existence de leucorrhée. Chez les fi lles pré pubertaires, les prélèvements vaginaux peuvent<br />
être effectués à l’aide d’un écouvillon stérile sec.<br />
• Eviter d’utiliser un spéculum pour examiner une fi lle pré pubertaire ; c’est extrêmement douloureux et<br />
peut causer des blessures graves.<br />
• Un spéculum peut être utilisé uniquement si l’on soupçonne une blessure vaginale et des saignements<br />
causés par la pénétration. Dans ce cas, un examen à l’aide du speculum chez un enfant pré pubertaire<br />
est souvent effectué sous anesthésie générale. Dépendant du milieu, il se peut que l’enfant soit renvoyé<br />
en consultation pour obtenir des soins de plus haut niveau.<br />
• Tous les enfants, fi lles et garçons devront subir aussi bien un examen anal que génital. Examiner<br />
l’anus en mettant l’enfant en décubitus dorsal ou en position latérale. Eviter la position genu-pectorale<br />
comme le font les agresseurs la plupart du temps.<br />
• Enregistrer l’emplacement de toute fi ssure ou déchirure sur le pictogramme.<br />
132 · COUNSELING DE LA CLIENTE DE LA FISTULE TRAUMATIQUE · FISTULE TRAUMATIQUE
Counseling d’une client souffrant de la fi stule traumatique<br />
• La dilation anale réfl exe (ouverture de l’anus sur traction latérale au niveau des fesses) peut indiquer la<br />
pénétration anale mais aussi la constipation.<br />
• Eviter d’effectuer un toucher anal pour évaluer le tonus du sphincter anal.<br />
Adapté de : l’OMS et le UNHCR, 2004.<br />
Examen physique pour la fi stule traumatique<br />
• Evaluation de la faiblesse des membres de la cliente, de la démarche ou mobilité anormale, ou des<br />
contractures<br />
• Au cours de l’inspection des parties génitales, examiner la vulve, le vagin, le périnée et les cuisses pour<br />
détecter tout signe tels que :<br />
o L’infl ammation cutanée/la dermatite ammoniacale<br />
o L’excoriation ou l’ulcération du périnée et des cuisses<br />
o L’infection cutanée<br />
o La contamination fécale<br />
o L’excision, l’épisiotomie, ou les déchirures<br />
• Réalisation d’un examen par le toucher et avec l’utilisation du spéculum1 (soit au cours de l’examen<br />
physique ou pendant la période préopératoire à la discrétion du chirurgien) afi n de détecter :<br />
o Toute autre anomalie pelvienne ou déchirure périnéale<br />
o La présence ou l’absence de l’utérus<br />
o La présence de tissu nécrotique pouvant nécessiter une ablation<br />
o La présence et la gravité de tissu cicatriciel vaginal<br />
o L’emplacement et le nombre de fi stules et la taille approximative de chaque défaut circonférentiel<br />
o Toute implication de l’urètre<br />
o La présence, l’emplacement et la taille de toute fi stule recto-vaginale (FVR) et la présence de<br />
cicatrices, l’implication anale, et la sténose<br />
o La présence de calculs de la vessie2 Critères de diagnostic pour la fi stule vésico-vaginale<br />
Au cours de l’anamnèse d’une cliente, avoir en tête que la qualité du diagnostic préliminaire devra être<br />
améliorée si un ou la majeure partie des critères descriptifs suivants sont utilisés :<br />
• Après un accouchement diffi cile, les clientes se plaignent généralement d’écoulement urinaire<br />
continu indolore. Ces signes se présentent habituellement dans les trois premiers jours suivant un<br />
accouchement dystocique, mais ce phénomène peut se produire aussi tardivement que sept jours<br />
après.<br />
1 Note : Pour l’examen au speculum, certains chirurgiens placent la femme dans une position latérale- gauche exagérée.<br />
2 Si l’on suspecte la présence de calculs dans la vessie, le diagnostic peut être effectué en introduisant une petite sonde métallique ou une sonde<br />
utérine à travers l’urètre ; cependant, certains chirurgiens préfèrent procéder ainsi au moment de l’opération, à cause de l’éventuel inconfort pour la<br />
patiente sans la sédation.<br />
FISTULE TRAUMATIQUE · COUNSELING DE LA CLIENTE DE LA FISTULE TRAUMATIQUE· 133
Counseling d’une client souffrant de la fi stule traumatique<br />
• Certaines clientes font état d’une exacerbation pendant l’activité physique. (Cela peut conduire à un<br />
diagnostic erroné de l’incontinence urinaire d’effort.)<br />
• Si la fi stule est de petite taille, la fuite pourrait être intermittente, selon la distension de la vessie ou<br />
l’activité physique.<br />
• Certaines clientes peuvent se plaindre de pertes vaginales ou d’hématurie.<br />
• S’il y a une implication urétérale concomitante, la cliente pourrait avoir des symptômes non spécifi ques<br />
tels que la fi èvre, les frissons, les douleurs lombaires, ou des symptômes gastro-intestinaux causés par<br />
une infection des reins.<br />
Critères diagnostiques de la fi stule recto-vaginale :<br />
• La plupart des clientes signalent le passage de fl atulences ou de selles à travers le vagin.<br />
• Des clientes peuvent signaler des symptômes découlant de vaginite ou d’une cystite, tels que les pertes<br />
vaginales ou une miction fréquente et douloureuse.<br />
• Parfois, un écoulement vaginal nauséabond se développe, mais des selles évidentes pourraient ne pas<br />
être constatées provenant du vagin, à moins que la patiente n’ait la diarrhée.<br />
• La cliente clinique pourrait également développer une incontinence fécale due aux lésions du sphincter<br />
anal.<br />
Tests de laboratoire<br />
Dépistage<br />
Le prestataire de soins de santé peut faire les tests suivants afi n d’écarter d’autre anomalies et de formuler<br />
un plan de traitement approprié :<br />
• Le test de grossesse si indiqué ou disponible (OMS et UNHCR, 2004)<br />
• Le dépistage des IST en utilisant les prélèvements du vagin et de l’anus, notamment le test rapide de la<br />
réagine plasma (RPR) pour le syphilis ou pour tout test rapide des établissements de soins ; le colorant<br />
de gram et la culture pour la gonorrhée; la culture ou le dosage umminoenzymatique (ELISA) pour la<br />
Chlamydia ou tout test rapide aux points de services ; la préparation humide pour la trichomonase ; et<br />
le test de VIH (uniquement sur une base facultative et après le <strong>counseling</strong>) (OMS et UNHCR, 2004)<br />
• Le test de l’hémoglobine, de la falciformation et de la détermination de groupes sanguins<br />
• Le test des selles pour détecter les parasites<br />
• Une urographie intraveineuse, particulièrement pour les femmes atteintes de fi stule urétéro-vaginale<br />
apparente ou ayant une forte implication d’une fi stule vésico-vaginale/du col vésical<br />
• L’analyse des urines et la culture pour écarter toute infection coexistant des voies urinaires<br />
• L’urémie, l’électrolyte et la créatinine pour évaluer la fonction rénale<br />
• Faire la numération globulaire pour écarter toute infection systémique<br />
• Une préparation humide pour les infections vaginales<br />
• Le dépistage des IST<br />
• L’état vaccinal (vérifi cation des dossiers si disponible) ; (toute vaccination nécessaire devra être<br />
administrés en ce moment précis)<br />
134 · COUNSELING DE LA CLIENTE DE LA FISTULE TRAUMATIQUE · FISTULE TRAUMATIQUE
Counseling d’une client souffrant de la fi stule traumatique<br />
D’autres tests pour la fi stule vésico-vaginale (effectués à la discrétion du chirurgien) comprennent :<br />
• La cystoscopie pour voir la fi stule et évaluer son emplacement par rapport aux uretères et trigone,<br />
s’assurer de la perméabilité urétérale bilatérale, et exclure les corps étrangers (ou pose de suture) dans<br />
la vessie<br />
• Une biopsie du trajet de la fi stule et une cytologie urinaire, particulièrement chez les patientes<br />
suspectées de tumeurs malignes urogénitales<br />
• Des études radiologiques avant la réparation chirurgicale d’une fi stule vésico-vaginale pour évaluer<br />
pleinement la fi stule, et exclure la présence de fi stules multiples<br />
• Une pyélographie intraveineuse pour exclure la fi stule urétéro-vaginale concomitante ou une<br />
obstruction urétérale<br />
• Un fi stulogramme ciblé, si un traitement conservateur (comportant la gestion expectante, le drainage<br />
continu de la vessie, la fulguration, ou la thérapie par occlusion de fi brine) est à recommander.<br />
D’autres tests pour la FRV (effectués à la discrétion du chirurgien) sont les suivants:<br />
• L’endoscopie fl exible (sigmoïdoscopie ou coloscopie) peut être effectuée pour évaluer pleinement la<br />
possibilité d’une maladie infl ammatoire de l’intestin.<br />
• Lorsque la maladie infl ammatoire de l’intestin se trouve dans le diagnostic différentiel, une endoscopie<br />
avec biopsie doit précéder toute approche opératoire de la fi stule, car le traitement dépend du<br />
diagnostic.<br />
Tests de dépistage pour les enfants<br />
Le test pour les IST doit être effectué au cas par cas et il est fortement recommandé dans les situations<br />
suivantes (OMS, 2003) :<br />
• L’enfant présente des signes et symptômes d’IST.<br />
• L’on est conscient que l’agresseur suspecté développe une IST ou a des risques élevés de développer<br />
des IST.<br />
• Il existe une prévalence élevée d’IST dans la communauté.<br />
• L’enfant ou le parent doit être testé.<br />
(Adapté de : l’OMS et le UNHCR, 2004, pp. 34–35)<br />
Dans certains cadres, le dépistage de la gonorrhée et de la chlamydia, de la syphilis et du VIH est effectué<br />
chez tous les enfants qui ont probablement été violés. La présence d’une de ces infections peut être le<br />
diagnostic du viol (s’il n’est pas probable que l’infection ait été acquise pendant la période périnatale<br />
ou à travers la transfusion sanguine) (AAP Committee on Child Abuse and Neglect, 1999). Suivre votre<br />
protocole local.<br />
Explication, discussion et consentement<br />
Une fois que les résultats de l’examen préliminaire sont disponibles, le conseiller devra expliquer à la<br />
femme (à son partenaire et à sa famille, si possible et si la femme le souhaite) tous les aspects en utilisant<br />
un langage, des termes et des aides visuelles simples concernant les options de traitement, les détails de<br />
FISTULE TRAUMATIQUE · COUNSELING DE LA CLIENTE DE LA FISTULE TRAUMATIQUE· 135
Counseling d’une client souffrant de la fi stule traumatique<br />
l’opération, la période postopératoire, et les éventuelles séquelles à long terme. L’implication du partenaire<br />
et de la famille dans la divulgation de ces informations et dans la prise de décision va probablement<br />
accroître leur soutien à la femme après l’opération et pendant les grossesses futures.<br />
La femme et son conjoint, ou sa famille, pourraient avoir besoin d’un peu de temps pour examiner<br />
les différentes options avant de prendre une décision. Si la femme choisit de subir l’opération, son<br />
consentement éclairé pour la procédure devra être obtenu et offi ciellement enregistré. Il est important que<br />
la femme prenne la décision elle-même et qu’elle donne son consentement librement.<br />
Classifi cation<br />
Les fi stules sont classées de deux façons : (1) selon leur classifi cation chirurgicale, et (2) selon le degré<br />
éventuel de diffi culté de leur réparation (OMS, 2006). Toutes les deux classifi cations sont basées sur le<br />
degré d’implication ou non du mécanisme de fermeture, car ceci a des conséquences sur la technique<br />
opératoire et le pronostic de la réparation.<br />
La classifi cation chirurgicale se réfère au type de réparation chirurgicale qui pourrait être nécessaire. En<br />
principe, la technique opératoire devient de plus en plus complexe en fonction du type, allant du type I<br />
au type IIBb. Le même principe s’applique à la classifi cation par la taille de la fi stule, qui varie de petite à<br />
grande.<br />
Classifi cation des fi stules par type de chirurgie requise selon leur<br />
emplacement anatomique/physiologique<br />
Type Emplacement<br />
Type I Fistule n’impliquant pas le mécanisme de fermeture<br />
Type II Fistule impliquant le mécanisme de fermeture<br />
A Sans implication sous totale de l’urètre<br />
a. Sans défaut circonférentiel<br />
b. Avec défaut circonférentiel<br />
B Avec implication sous totale de l’urètre<br />
a. Sans défaut circonférentiel<br />
b. Avec défaut circonférentiel<br />
Type III Divers (par exemple, la fi stule urétérale et autre fi stule exceptionnelle)<br />
Sous classifi cation de la fi stule selon la taille<br />
Petite
Counseling d’une client souffrant de la fi stule traumatique<br />
Les cas de fi stule sont aussi répartis en deux catégories selon le degré de diffi culté anticipée de la réparation :<br />
• Fistule simple/avec un bon pronostic, pouvant être réparée par des chirurgiens bien formés et<br />
compétents pour entreprendre des opérations de fi stules simples<br />
• Fistule compliquée/avec un pronostic incertain, qui nécessite un renvoi en consultation et une<br />
réparation par un chirurgien expert de la fi stule<br />
Degré de diffi culté anticipé de la réparation de<br />
différentes sortes de fi stule<br />
Critère de défi nition Critère de défi nition Critère de défi nition<br />
Nombre de fi stules Unique Multiple<br />
Emplacement<br />
Fistule vésico-vaginale (FVV) Fistule recto-vaginale (FRV),<br />
FVV/FRV, implication du col de<br />
l’utérus<br />
Taille (diamètre)
Counseling d’une client souffrant de la fi stule traumatique<br />
EngenderHealth et Averting Maternal Death and Disability (AMDD) Program. 2004. Obstetric fi stula: A needs<br />
assessment in Ghana and Rwanda: Expanding our knowledge. Se référer au lien suivant : www.engenderhealth.<br />
org/fi les/pubs/maternal-health/ghana-rwanda-fi stula-assessment.pdf/.<br />
EngenderHealth/Bangladesh. 2005. Onsite curriculum for <strong>counseling</strong> women living with obstetric fi stula.<br />
Unpublished curriculum. Dhaka.<br />
Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP) et EngenderHealth. 2003. Obstetric fi stula needs<br />
assessment report: Findings from nine African countries. New York.<br />
Kohli, N., et Miklos, J. R. [Pas de date.] Managing vesico-vaginal fi stula. Women’s Health and Education<br />
Center. Retrieved from http://womensheal<strong>the</strong>ducation.net/content/urogvvf/urogvvf002.php3, 12 juli 2006.<br />
Mabeya, H. M. 2004. Characteristics of women admitted with obstetric fi stula in <strong>the</strong> rural hospitals in West<br />
Pokot, Kenya. Geneva Foundation for Medical Education and Research. Se référer au lien suivant : www.<br />
gfmer.ch/Medical_education_En/PGC_RH_2004/ Obstetric_fi stula_Kenya.htm, 12 juli 2006.<br />
Mahendeka, M. 2004. The management of vesico- and/or recto-vaginal fi stulae at Bugando Medical Centre,<br />
Mwanza, Tanzania, East Africa: A retrospective study. Geneva Foundation for Medical Education and<br />
Research. Se référer au lien suivant : www.gfmer.ch/ Medical_education_En/PGC_RH_2004/mahendeka_<br />
review.htm, 12 juli 2006.<br />
Organisation mondial de la Santé (OMS). 2003. Guidelines for <strong>the</strong> management of sexually transmitted<br />
infections, revised version. Genéve (WHO/RHR/01.10).<br />
OMS. 2006. Obstetric fi stula : Guiding principles for clinical management and programme development. Genéve.<br />
OMS et Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiées (UNHCR). 2004. Clinical management of<br />
rape survivors : Developing protocols for use with refugees and internally displaced persons—Revised ed. Genéve.<br />
Le projet ACQUIRE et EngenderHealth. 2005. Report of fi stula <strong>counseling</strong> experts’ meeting: March 29 & 30,<br />
2005, Kampala, Uganda. New York.<br />
Riley, V. J. 2006. Vesicovaginal fi stula. E-Medicine. Se référer au lien suivant : www.emedicine.com/med/<br />
topic3321.htm, 12 juli 2006.<br />
Vasavada, S. 2006. Vesicovaginal and ureterovaginal fi stula. E-Medicine. Se référer au lien suivant :<br />
www.emedicine.com/Med/topic3092.htm, 12 juli 2006.<br />
Waaldijk, K. 1995. Surgical classifi cation of obstetric fi stula. International Journal of Gynecology and<br />
Obstetrics 49(2):161–163.<br />
138 · COUNSELING DE LA CLIENTE DE LA FISTULE TRAUMATIQUE · FISTULE TRAUMATIQUE
Document alternative<br />
Document du participant 6-I<br />
Vue d’ensemble de la sortie et du suivi<br />
La cliente devrait être conseillée et assistée de la manière suivante :<br />
Counseling d’une client souffrant de la fi stule traumatique<br />
• Identifi er et établir des contacts avec des groupes communautaires travaillant avec des survivantes de<br />
la violence sexuelle.<br />
• Identifi er et établir des contacts avec des groupes communautaires travaillant avec des femmes ayant<br />
des fi stules<br />
• Planifi er une visite de suivi et s’assurer qu’elle dispose des moyens nécessaires et de transport pour<br />
revenir pour la visite.<br />
• Planifi er une visite à domicile des infi rmières de la communauté si possible et disponible.<br />
• Reconnaître les signes d’alerte possibles, et élaborer un plan de préparation aux complications.<br />
Complications après la réparation<br />
Complications précoces<br />
• Complications anesthésiques :<br />
o Découlant des médicaments administrés : problèmes liés au dosage ; réaction allergique aux<br />
médicaments<br />
o Découlant de la procédure d’anesthésie : les complications dépendent largement du type<br />
d’anesthésie (par ex., générale, avec ou sans intubation endo-trachéale; anesthésie rachidienne).<br />
• Hémorragie :<br />
o L’hémorragie primaire, qui survient dans les 24 heures après la chirurgie, est habituellement due à<br />
des points de saignement non solidement attachés.<br />
o L’hémorragie secondaire, qui survient au-delà de 24 heures après la chirurgie, est due à l’infection<br />
avec une érosion dans un vaisseau, qui se produit une à deux semaines après la chirurgie. Cela peut<br />
également être dû à des sites primaires de saignement lent ou de petite taille non identifi és, ou à un<br />
traumatisme sur le site de la chirurgie.<br />
• Infection :<br />
o Infection des plaies<br />
o Infection des voies urinaires<br />
o Infection des voies respiratoires<br />
• Complications urétérales :<br />
o Lésion chirurgicale<br />
o Obstruction, œdème<br />
FISTULE TRAUMATIQUE · COUNSELING DE LA CLIENTE DE LA FISTULE TRAUMATIQUE· 139
Counseling d’une client souffrant de la fi stule traumatique<br />
• Blocage de la sonde causé par une coudure ou un caillot de sang<br />
• Désunion des sutures d’une plaie et échec de réparation, habituellement après la première semaine, ou<br />
environ 9 à 12 jours après l’opération.<br />
Complications tardives<br />
• Dysfonctionnement psychosocial<br />
o La plupart des femmes ayant la fi stule traumatique ont vécu plusieurs grands événements<br />
traumatiques pouvant facilement causer des cicatrices psychologiques et mentales qui sont : le<br />
viol et d’autres formes de violence physique ; la perte des membres de la famille durant le confl it ;<br />
l’isolement social causé par le viol, la fi stule ou les deux ; l’abandon du conjoint, les grossesses non<br />
désirées ; une éventuelle infection du VIH ou des infections sexuellement transmissibles (IST) ; et<br />
d’autres facteurs de stress encore.<br />
• Sténose et cicatrisation du vagin<br />
o La sténose ou la cicatrisation peuvent se produire à la suite de la chirurgie, ou être présentes au<br />
moment de la chirurgie.<br />
o Lorsqu’elles sont présentes au moment de la chirurgie, elles sont généralement sous forme de<br />
bande épaisse situées au dessus la paroi vaginale postérieure.<br />
➢ La gestion de cette bande de tissu cicatriciel se fait par incision latérale pour libérer la cicatrice.<br />
➢ Le pack vaginal est laissé en place pendant plusieurs jours après la réparation de la fi stule.<br />
➢ Un dilatateur vaginal bien lubrifi é est utilisé pour prévenir la réapparition de la cicatrice et de la<br />
sténose. Le dilatateur est très délicatement inséré et laissé en place pendant au moins 10 minutes<br />
chaque jour pendant une période de six semaines.<br />
➢ Lorsque la cicatrice est plus large, des greffes de peau ou de pédicule peuvent être recueillis,<br />
et pivoter dans le vagin à partir des tissus environnants (par ex., les fesses, les lèvres, la cuisse)<br />
pour couvrir le défi cit tissulaire à la suite d’une incision et d’une excision du tissu cicatriciel<br />
pour établir un calibre normal du vagin.<br />
• Incontinence urinaire persistante<br />
o L’incontinence est une complication importante de la fi stule, mais elle est souvent ignorée ou sousestimée.<br />
o Elle peut être le résultat d’un échec de la réparation de la fi stule, d’une fi stule urétérale non<br />
diagnostiquée, d’une fi stule non détectée, d’une réelle incontinence urinaire d’effort, d’une<br />
hyperactivité/instabilité du muscle vésical, d’une miction par regorgement, d’une infection ou de<br />
calculs de la vessie.<br />
o L’incontinence peut être bénigne ou très grave, et la femme peut se plaindre de fuites d’urine<br />
incessantes.<br />
o Une évaluation plus approfondie est nécessaire pour faire le diagnostic et établir une gestion<br />
appropriée.<br />
o Le diagnostic différentiel inclut les infections des voies urinaires et les calculs rénaux.<br />
140 · COUNSELING DE LA CLIENTE DE LA FISTULE TRAUMATIQUE · FISTULE TRAUMATIQUE
• Incontinence fécale<br />
Counseling d’une client souffrant de la fi stule traumatique<br />
o La blessure accidentelle lors de la reconstruction du vagin, dans le cas d’une sténose, peut conduire<br />
à l’incontinence fécale, et nécessiter une réparation.<br />
• Dysfonctionnement sexuel<br />
o Un certain nombre de facteurs dont les cicatrices/la sténose vaginale, la dyspareunie, l’anxiété, et<br />
d’autres facteurs psychologiques, peuvent entraîner des problèmes sexuels.<br />
• Dysfonctionnement psychosocial<br />
o La plupart des femmes ayant la fi stule ont vécu plusieurs grands événements traumatiques<br />
pouvant facilement causer des cicatrices psychologiques et mentales que sont : un travail et un<br />
accouchement diffi ciles, un mort-né, une fi stule, la stigmatisation sociale et l’abandon du conjoint.<br />
• Aménorrhée<br />
o Dans certains cas, les règles peuvent revenir 2 à 4 mois après la réparation chirurgicale.<br />
o Certaines femmes continuent d’avoir une aménorrhée, même après la réparation, et celle-ci est<br />
souvent associée à l’infertilité.<br />
Sources<br />
Bello, K. [pas de date]. A selection of essays: Vesicovaginal fi stula (VVF): only to a woman accursed.<br />
International Development Research Center. Se référer au lien suivant : www.idrc.ca/en/ev-28382-201-1-<br />
DO_TOPIC.html, 12 juli 2006.<br />
EngenderHealth. [Pas de date]. Facts about obstetric fi stula: The hidden heartbreak. New York.<br />
EngenderHealth/Bangladesh. 2005. Onsite curriculum for <strong>counseling</strong> women living with obstetric fi stula.<br />
Unpublished curriculum.<br />
Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP). [Pas de date.] Campaign to end fi stula. Se référer au<br />
lien suivant : www.endfi stula.org.<br />
Hinrichsen, D. 2004. Obstetric fi stula: Ending <strong>the</strong> silence, easing <strong>the</strong> suffering. INFO Reports, No. 2. Baltimore:<br />
Johns Hopkins Bloomberg School of Public Health, The INFO <strong>Project</strong>. Se référer au lien suivant : www.<br />
infoforhealth.org/inforeports/fi stula/index.shtml, 12 juli 2006.<br />
Le projet ACQUIRE et EngenderHealth. 2005. Report of fi stula <strong>counseling</strong> experts’ meeting: March 29 & 30,<br />
2005, Kampala, Uganda. New York.<br />
FISTULE TRAUMATIQUE · COUNSELING DE LA CLIENTE DE LA FISTULE TRAUMATIQUE· 141
Counseling d’une client souffrant de la fi stule traumatique<br />
Ressource supplémentaire<br />
Partie B : Counseling des clientes de la fi stule — Activité 3, Conseil<br />
supplémentaire pour la formation<br />
CONSEIL POUR LA FORMATION<br />
Rappeler aux participants d’intégrer ce qu’ils ont appris sur les besoins affectifs des clientes de la<br />
fi stule et des stratégies de <strong>counseling</strong> dans les différentes étapes de prestation de services.<br />
En élaborant les jeux de rôle, les participants devront avoir en tête que les clientes peuvent avoir des<br />
symptômes psychosociaux de stress à n’importe quelle étape des soins dans le jeu de rôle et devront<br />
imaginer comment cela pourrait ressortir dans le scenario créé.<br />
L’accueil clinique des clientes de la fi stule traumatique devra aussi bien traiter les aspects sanitaires<br />
de l’incident/des incidents du viol en général, que le plan de diagnostic et de traitement de la fi stule.<br />
Les observations consignées au cours de l’accueil clinique, ainsi que les résultats de laboratoire,<br />
constituent une partie importante de la preuve médico-légale pouvant être utilisée par une cliente si<br />
toutefois elle décide de renvoyer l’affaire en justice. Il est essentiel que les participants en formation<br />
soient conscients de cela.<br />
Retourner à la page 156 du curriculum de formation de la fi stule obstétricale – Partie B : Activité 4.<br />
142 · COUNSELING DE LA CLIENTE DE LA FISTULE TRAUMATIQUE · FISTULE TRAUMATIQUE
Counseling d’une client souffrant de la fi stule traumatique<br />
Ressource supplémentaire<br />
Partie C : Counseling des femmes ayant des besoins spéciaux—Activité 4,<br />
Points de discussion supplémentaires<br />
En discutant le matériel sur le <strong>counseling</strong> des femmes ayant de besoins spéciaux, les participants en<br />
formation devront se rappeler qu’en travaillant avec les clientes plus jeunes :<br />
• Elles peuvent être préoccupées par le stigmate du viol, particulièrement comment cela pourrait affecter<br />
leurs futures perspectives de mariage dans des sociétés où les jeunes victimes de viol peuvent être<br />
considérées comme impures et « non mariables ». De plus, le fait de retarder la grossesse peut ne pas<br />
être une priorité pour les jeunes clientes, et pour la plupart, la question à savoir si oui ou non il y a<br />
risque d’infertilité à cause de la fi stule ou de sa réparation pèse lourdement.<br />
Aller à la page 199 du curriculum de formation de la fi stule obstétricale – Session 7 : Informations sur la<br />
planifi cation familiale et le <strong>counseling</strong> en rapport avec la santé.<br />
FISTULE TRAUMATIQUE · COUNSELING DE LA CLIENTE DE LA FISTULE TRAUMATIQUE· 143
Counseling d’une client souffrant de la fi stule traumatique<br />
Session 7<br />
Informations sur la planifi cation familiale et<br />
le <strong>counseling</strong> sur la santé<br />
La Session 7 intitulée Counseling de la cliente souffrant de la fi stule obstétricale met l’accent sur les informations<br />
concernant la planifi cation familiale que toutes les clientes de la fi stule obstétricale doivent recevoir avant<br />
de quitter le site du service, l’importance du choix éclairé des clientes et les facteurs personnels et cliniques<br />
devant être considérés dans le <strong>counseling</strong> de la planifi cation familiale pour les clientes de la fi stule obstétricale.<br />
Ces mêmes questions sont également essentielles pour les clientes de la fi stule traumatique. Cependant, ces<br />
clientes font face également à d’autres questions sanitaires, dont les plus graves sont probablement le fait<br />
d’être actuellement enceinte à la suite d’un viol (ou le fait de courir le risque de grossesse) et d’être exposée<br />
au VIH ou à d’autres IST causées par le viol.<br />
NOTE AUX FORMATEURS<br />
La patiente typique de la fi stule traumatique pourrait ne pas avoir accès aux services sanitaires jusqu’à<br />
ce que la possibilité de prévention de la grossesse soit dépassée depuis longtemps. Cependant, le<br />
formateur devra toujours penser à inclure le sujet dans cette session pour les occasions dans lesquelles<br />
il peut être approprié.<br />
Pour intégrer les informations sur la fi stule traumatique dans la présente session, se référer aux éléments<br />
suivants contenus dans le présent supplément (tels qu’indiqués dans les instructions de la case rose du<br />
curriculum de formation de la fi stule obstétricale) :<br />
• Vue d’ensemble de la Session 7 équivalente : Objectifs de la Session, Points à retenir, Méthodes de<br />
formation, Matériels et Préparation préalable (pages 146 à150)<br />
• Ressource supplémentaire : Supplément 7A—Counseling sur la grossesse non désirée et Contraception<br />
d’urgence (pages 151 à 156)<br />
• Document supplémentaire 7-a : Vue d’ensemble sur la contraception d’urgence (pages 157 et 158)<br />
• Document supplémentaire 7-b : Etudes de cas dans le <strong>counseling</strong> de la contraception d’urgence (page<br />
159)<br />
• Ressource supplémentaire 7B—Infections sexuellement transmissibles et prophylaxie post-exposition<br />
du VIH (pages 160 à 164)<br />
• Document supplémentaire 7-f : Questions concernant les infections sexuellement transmissibles (page<br />
165)<br />
• Document supplémentaire 7-g : Vue d’ensemble du <strong>counseling</strong> sur les Infections sexuellement<br />
transmissibles (pages 166 à 170)<br />
• Document supplémentaire 7-h : Prophylaxie post-exposition (PPE) pour l’infection du VIH (pages 171<br />
à 174)<br />
FISTULE TRAUMATIQUE · INFORMATIONS SUR LA PLANIFICATION FAMILIALE ET LE COUNSELING SUR LA SANTÉ · 145
Counseling d’une client souffrant de la fi stule traumatique<br />
Vue d’ensemble de la Session 7 équivalente<br />
Vue d’ensemble de la Session 7<br />
Objectifs de la session<br />
A la fi n de la présente session, les participants devront être en mesure de faire ce qui suit :<br />
• Identifi er les préoccupations sanitaires des patients de la fi stule (par ex., les grossesses non désirées,<br />
l’infection du VIH et des autres IST)<br />
• Identifi er les préoccupations psychosociales des femmes qui sont tombées enceintes à la suite de la<br />
violence sexuelle (par ex., les aspects psychologique du fait d’avoir un enfant conçu à partir du viol, la<br />
crainte de voir l’enfant rejeté par les autres membres de la famille et stigmatisé par les membres de la<br />
communauté)<br />
• Défi nir la contraception d’urgence et décrire la méthode d’utilisation<br />
• Décrire les approches du <strong>counseling</strong> pour les femmes qui sont tombées enceinte à la suite du viol<br />
• Indiquer les informations sur la planifi cation familiale que toutes les clientes doivent disposer avant de<br />
quitter le site de service<br />
• Expliquer l’importance du choix éclairé des clientes pour des services de planifi cation familiale<br />
effi caces<br />
• Décrire les facteurs personnels et cliniques qui devraient être pris en compte dans le <strong>counseling</strong> sur la<br />
planifi cation familiale des clientes de la fi stule<br />
• Expliquer l’importance des services de test volontaires et confi dentiels du VIH<br />
• Défi nir la prophylaxie post-exposition (PPE) pour prévenir l’infection du VIH et décrire les procédures<br />
d’administration de la PPE<br />
• Identifi er les IST pouvant être transmises aux clientes au cours de la violence sexuelle et décrire le test<br />
et les options de traitement<br />
• Expliquer pourquoi certaines femmes pourraient ne pas être en mesure de faire une grossesse après<br />
une réparation de la fi stule, même si elles le souhaitent<br />
POINTS À RETENIR<br />
Les femmes et les fi lles souffrant de la fi stule traumatique peuvent également faire face à une<br />
grossesse non désirée et/ une infection du VIH ou des IST.<br />
Les femmes et les fi lles ayant la fi stule traumatique et qui sont venues pour obtenir des services<br />
sanitaires juste après l’incident de la violence sexuelle devront être conseillées sur la possibilité<br />
d’une grossesse non désirée et sur la nécessité de la contraception d’urgence.<br />
Toutes les femmes ayant subi une réparation chirurgicale de la fi stule devront s’abstenir de<br />
tout rapport sexuel avec pénétration vaginale pendant au moins trois mois pour éviter<br />
d’endommager la réparation chirurgicale et la réouverture de la fi stule.<br />
(suite)<br />
146 · INFORMATIONS SUR LA PLANIFICATION FAMILIALE ET LE COUNSELING SUR LA SANTÉ · FISTULE TRAUMATIQUE
POINTS À RETENIR (SUITE)<br />
Counseling d’une client souffrant de la fi stule traumatique<br />
Une fois qu’une femme a été complètement guérie de la chirurgie, elle peut reprendre une<br />
activité sexuelle avec pénétration si cela ne lui cause aucune gêne.<br />
Toute cliente en âge de procréer devrait être présumée fertile.<br />
Toute femme qui a ses règles est susceptible de tomber enceinte à tout moment. Si elle n’a pas eu<br />
ses règles depuis un certain temps, elle peut tomber enceinte au moment de l’ovulation, et cela<br />
peut se passer avant ses prochaines règles.<br />
Une cliente de la fi stule obstétricale mérite et nécessite un <strong>counseling</strong> attentionné et dispensé<br />
avec empathie pour qu’elle puisse faire un choix éclairé quant à sa fécondité et ses besoins et<br />
méthode de planifi cation familiale.<br />
Si la cliente choisit une procédure de stérilisation contraceptive afi n de prévenir des grossesses<br />
futures, la documentation du consentement éclairé est obligatoire.<br />
Certaines clientes peuvent avoir besoin d’être renvoyées en consultation pour vérifi er et gérer<br />
leur infécondité. Le fait de comprendre la manière dont les méthodes naturelles de planifi cation<br />
familiale fonctionnent pourrait aider certains couples souhaitant faire une grossesse et qui ne<br />
peuvent pas actuellement y parvenir.<br />
Une cliente de la fi stula obstétricale a le droit de faire son propre choix au sujet de ses objectifs<br />
de fécondité et les prestataires ont l’obligation de respecter son choix.<br />
La confi dentialité de la cliente devra toujours être respectée, et les informations partagées<br />
uniquement à sa demande et avec sa permission.<br />
Il n’existe aucune contre-indication absolue aux méthodes de planifi cation familiale motivée<br />
seulement par la chirurgie de la fi stule obstétricale, mais il y a des précautions à prendre pour<br />
certaines méthodes, et celles-ci doivent être soigneusement discutées avec la cliente et évaluées<br />
par le prestataire de soins de santé.<br />
Seuls les préservatifs (masculins et féminins) et l’abstinence offrent une protection contre les<br />
infections sexuellement transmissibles, notamment le VIH.<br />
Toutes les clientes devraient être informées que si elles ont des rapports sexuels sans utiliser une<br />
méthode de planifi cation familiale, elles peuvent utiliser la contraception d’urgence pour prévenir<br />
la grossesse.<br />
L’implication de l’homme/du partenaire dans le <strong>counseling</strong> devrait être encouragée lorsque cela<br />
est possible, mais seulement si la cliente y a donné son consentement.<br />
Dans certains cas, l’implication du partenaire dans le <strong>counseling</strong> facilitera l’observation de la<br />
période d’abstinence qui est de trois mois, ainsi que l’utilisation et le soutien par le partenaire de<br />
la méthode de planifi cation familiale choisie par la cliente.<br />
Si le test et les services du VIH/des IST et de la PPE sont offerts dans la même structure, le<br />
personnel devra s’assurer que les clientes sont soutenue dans l’accès à ces services ; si ce n’est pas<br />
le cas, le personnel devra s’assurer que les clientes détiennent toutes les informations concernant<br />
la possibilité de transmission du VIH/des IST et d’entreprendre un renvoi en consultation vers les<br />
services appropriés.<br />
FISTULE TRAUMATIQUE · INFORMATIONS SUR LA PLANIFICATION FAMILIALE ET LE COUNSELING SUR LA SANTÉ · 147
Counseling d’une client souffrant de la fi stule traumatique<br />
Méthodes de formation<br />
• Présentation et discussion<br />
• Travail en petit groupe<br />
• Remue-méninges<br />
• Travail en grand groupe<br />
• Etude de cas/jeu de rôle<br />
Matériels<br />
• Tableau-papier, chevalet, marqueurs et ruban adhésif<br />
• Rétroprojecteur (facultatif)<br />
• Des copies de Family Planning: A Global Handbook for Providers (World Health Organization and Johns<br />
Hopkins Bloomberg School of Public Health Center for Communications Programs)<br />
• Document supplémentaire 7-a : Vue d’ensemble sur la contraception d’urgence<br />
• Document supplémentaire 7-b : Etudes de cas dans le <strong>counseling</strong> sur la contraception d’urgence<br />
• Document du participant 7-A : Informations essentielles sur la planifi cation familiale pour les clientes<br />
de la fi stule obstétricale (utiliser également en tant que transparent)<br />
• Document du participant 7-B : Méthodes de planifi cation familiale<br />
• Document du participant 7-C : Réponses simples aux questions des clientes sur la planifi cation<br />
familiale<br />
• Document du participant 7-D : Considérations individuelles dans le <strong>counseling</strong> sur la planifi cation<br />
familiale pour les clientes ayant une fi stule obstétricale<br />
• Document supplémentaire du participant 7-E : Indications pour le choix d’une contraception, selon la<br />
méthode<br />
• Document supplémentaire du participant 7-F : Questions concernant les infections sexuellement<br />
transmissibles<br />
• Document supplémentaire du participant 7-G : Vue d’ensemble du <strong>counseling</strong> sur les infections<br />
sexuellement transmissibles<br />
• Document supplémentaire du participant 7-H : Prophylaxie post-exposition (PPE) pour l’infection du VIH<br />
Préparation préalable<br />
1. Avant cette session, attribuer aux participants des extraits à lire du Family Planning: A Global Handbook<br />
for Providers.<br />
2. Préparer un tableau-papier listant les objectifs de la présente session.<br />
3. Passer en revue tous les documents et faire une copie pour chaque participant. Si possible, faire des<br />
copies sur du papier de couleurs différentes (surtout le Document 7-E) pour les distinguer.<br />
4. Préparer des transparents ou des tableaux en papier pour les Documents 7-A et 7-E.<br />
5. Préparer un tableau-papier comme dans l’exemple illustré ci-dessous pour l’Activité 1 dans la partie C :<br />
148 · INFORMATIONS SUR LA PLANIFICATION FAMILIALE ET LE COUNSELING SUR LA SANTÉ · FISTULE TRAUMATIQUE
Counseling d’une client souffrant de la fi stule traumatique<br />
Considérations individuelles du <strong>counseling</strong> en planifi cation familiale<br />
pour les clientes de la fi stule<br />
Cliente<br />
d’étude<br />
de cas Situation de Counseling Considérations<br />
1. La cliente ne veut pas tomber<br />
enceinte bientôt.<br />
2. La cliente a eu une aménorrhée et<br />
n'est pas certaine du retour de sa<br />
fécondité.<br />
3. La cliente a été abandonnée par son<br />
mari, mais a été enjointe de revenir<br />
chez son mari après la réparation<br />
chirurgicale, et ne sait pas si son<br />
mari lui permettra d'utiliser une<br />
méthode de planifi cation familiale.<br />
4. La cliente veut tomber enceinte dès<br />
que la période de cicatrisation est<br />
terminée.<br />
Considérations individuelles du <strong>counseling</strong> en planifi cation familiale<br />
pour les clients de la fi stule (suite)<br />
Cliente<br />
d’étude<br />
de cas Situation de Counseling<br />
5. La cliente a un partenaire qui<br />
l’expose à un risque d’infections<br />
sexuellement transmissibles.<br />
6. La cliente ne veut plus jamais<br />
tomber enceinte de nouveau.<br />
7. La cliente a été abandonnée par son<br />
partenaire et n'est pas certaine de<br />
ses besoins en planifi cation familiale.<br />
8. La cliente a eu une réparation<br />
non réussie, mais projette d'être<br />
sexuellement active, mais elle est<br />
incertaine quant à sa fécondité future.<br />
9. Autres situations<br />
Considérations<br />
FISTULE TRAUMATIQUE · INFORMATIONS SUR LA PLANIFICATION FAMILIALE ET LE COUNSELING SUR LA SANTÉ · 149
Counseling d’une client souffrant de la fi stule traumatique<br />
6. Essayer de trouver l’endroit où les services de planifi cation familiale sont offerts localement pour chaque<br />
site, notamment l’emplacement, les horaires, les méthodes disponibles, et le coût.<br />
7. Trouver le niveau de connaissances des participants sur les méthodes courantes de planifi cation<br />
familiale.<br />
8. Préparer un document de scripte pour le conseiller (une copie) avec les informations qui vont être<br />
utilisées dans le supplément 7B au cours de l’Activité 3 :<br />
Questions initiales que le « conseiller » devra poser à la « cliente » :<br />
• Pouvez-vous me dire ce que vous savez du fait d’être infecté par le VIH ?<br />
• Avez-vous déjà entendu parler d’un médicament (prophylaxie post-exposition)<br />
utilisé pour prévenir l’infection du VIH après le viol ? Si c’est le cas, s’il vous<br />
plait, dites-moi ce que vous en savez.<br />
• Avez-vous des questions à poser à propos du médicament ?<br />
La « cliente » décide de prendre la PPE et le « conseiller » continue la conversation en<br />
disant ce qui suit :<br />
• Il est très important de prendre tous les médicaments chaque jour pendant 28<br />
jours. Il est également important de les prendre au même moment chaque jour.<br />
Est-ce que vous savez pourquoi ? Pouvez-vous me dire ce que vous pouvez faire<br />
pour vous assurer que vous allez les prendre au même moment chaque jour ?<br />
• Environ la moitié des personnes qui ont pris le médicament de la PPE<br />
développent des effets secondaires tels que les nausées, la fatigue et les maux<br />
de tête. Les symptômes sont d’habitude bénins et disparaissent quelques jours<br />
après. Il existe d’autres effets secondaires plus graves tels que les lésions du<br />
foie et de la moelle osseuse, mais ils sont très rares et nous ne nous attendons<br />
pas à ce que cela arrive – nous ne connaissons personne ayant connu ses effets<br />
secondaires après la prise de médicament pendant 28 jours seulement. En ce qui<br />
concerne les effets secondaires les plus fréquents que je viens de mentionner,<br />
que pourriez-vous faire au cas où vous avez un de ces effets.<br />
Durée (totale) de la session : 4 heures, 25 minutes, to 4 heures, 40 minutes<br />
Aller à la page 203 du curriculum de formation de la fi stule obstétricale – Session 7 : Etapes de la formation.<br />
150 · INFORMATIONS SUR LA PLANIFICATION FAMILIALE ET LE COUNSELING SUR LA SANTÉ · FISTULE TRAUMATIQUE
Supplément 7A<br />
Counseling d’une client souffrant de la fi stule traumatique<br />
Ressource supplémentaire<br />
Partie A : Counseling sur les grossesses non désirées et la contraception<br />
d’urgence<br />
NOTE AUX FORMATEURS<br />
Dans n’importe quel cadre, un certain pourcentage de femme ayant été violées sont tombées<br />
enceintes. L’ on a des doutes sur quelle proportion de femmes souffrant de la fi stule traumatique<br />
tombent enceinte à la suite du viol, mais il est toujours possible et constitue souvent une<br />
préoccupation majeure pour les clientes. Le Supplément 7A présente une série d’activités de<br />
formation visant à aider les conseillers socio-psychologiques à évaluer le risque de grossesse des<br />
clientes, examiner avec les clientes l’utilisation potentielle de la contraception d’urgence et à<br />
comprendre les préoccupations potentielles des femmes qui sont tombées enceinte à la suite de la<br />
violence sexuelle.<br />
Durée : 1 heure, 25 minutes<br />
Activité 1 : Mise en train (5 minutes)<br />
1. Ecrire les affi rmations suivantes sur un tableau en papier ou un transparent (ou lire simplement les<br />
déclarations à voix haute), et demander aux participants d’inscrire sur une feuille de papier s’ils pensent<br />
que chaque déclaration est vraie ou fausse. Dire aux participants que vous allez demander la réponse<br />
correcte à la fi n de la présente session.<br />
Déclaration Réponse<br />
La contraception d’urgence prévient la grossesse<br />
Faux<br />
essentiellement en l’interrompant ou en endommageant une<br />
grossesse existante.<br />
Les femmes dont l’état de grossesse est incertain peuvent Vraie<br />
utiliser des pilules contraceptives d’urgences.<br />
La première dose des pilules contraceptives d’urgences doit<br />
être prise pendant combien d’heures de rapports sexuels non<br />
protégés ?<br />
120 heures<br />
(5 jours)<br />
FISTULE TRAUMATIQUE · INFORMATIONS SUR LA PLANIFICATION FAMILIALE ET LE COUNSELING SUR LA SANTÉ · 151
Counseling d’une client souffrant de la fi stule traumatique<br />
Points de discussion<br />
A la fi n de la session, se rappeler de réviser les réponses correctes à ces questions. C’est une bonne occasion<br />
de mettre en évidence les points suivants (adapté de : RHRC Consortium, 2004) :<br />
• La contraception d’urgence prévient la grossesse ; elle ne détruit pas une grossesse existante. La contraception<br />
d’urgence agit en empêchant l’implantation d’un œuf fécondé. Elle ne cause pas l’avortement mais elle<br />
est utilisée pour empêcher la grossesse d’avoir lieu.<br />
• La contraception d’urgence n’est nuisible à une grossesse existante. Si la survivante de la violence sexuelle<br />
est déjà enceinte, la grossesse ne sera pas détruite même si la contraception d’urgence est utilisée.<br />
• L’on peut commencer à prendre les pilules contraceptives d’urgence dans les 120 heures de rapports sexuels non<br />
désirés pour prévenir la grossesse. Cependant, l’effi cacité de la prévention diminue avec l’augmentation<br />
du temps après l’incident, même dans la période des 120 heures. En d’autres termes, les chances de<br />
réussite de la contraception d’urgence seront plus limitées si les pilules sont prises ultérieurement<br />
plutôt qu’à une date plus rapprochée.<br />
Activité 2 : Présentation/Discussion (20 minutes)<br />
1. Présenter une vue d’ensemble sur le dépistage de la grossesse (voir Conseil pour la formation en<br />
dessous), les méthodes de contraception d’urgence, et le mécanisme à travers lequel ces méthodes<br />
marchent pour prévenir la grossesse à la suite de rapports sexuels non protégés (Voir le Document<br />
supplémentaire 7-a).<br />
2. Fournir à chaque participant une copie du Document supplémentaire 7-a.<br />
3. Diriger une brève discussion de ces termes en invitant les participants à partager leur compréhension<br />
et utilisation de la contraception d’urgence dans leur travail et ce qu’ils pensent être les messages clé du<br />
<strong>counseling</strong>.<br />
152 · INFORMATIONS SUR LA PLANIFICATION FAMILIALE ET LE COUNSELING SUR LA SANTÉ · FISTULE TRAUMATIQUE
CONSEIL POUR LA FORMATION<br />
Counseling d’une client souffrant de la fi stule traumatique<br />
Dans n’importe quel cadre, un certain pourcentage de femme ayant été violées sont tombées<br />
enceintes. L’ on a des doutes sur quelle proportion de femmes souffrant de la fi stule traumatique<br />
tombent enceinte à la suite du viol, mais il est toujours possible et constitue souvent une<br />
préoccupation majeure pour les clientes. Avant de discuter des options de la contraception d’urgence<br />
avec une cliente, les conseillers socio-psychologiques posent les questions suivantes pour déterminer<br />
les risques de grossesse :<br />
1. Avez-vous subi un accouchement dans les quatre dernières semaines ?<br />
2. Etes-vous post-partum de moins de six mois et en train de faire un allaitement exclusif et arrête de<br />
voir vos règles depuis que vous avez eu votre enfant ?<br />
3. Est-ce que votre période de règles a commencé dans les sept derniers jours ?<br />
4. Avez-vous subi une fausse dans les sept derniers jours ?<br />
5. Avez-vous arrété d’avoir des relations sexuelles depuis votre dernière période de règles (à part<br />
l’incident) ?<br />
6. Etes-vous en train d’utiliser une méthode de contraception fi able de manière constante et correcte ?<br />
(Vérifi er avec les questions spécifi ques.)<br />
Si la réponse à toutes les questions est non, il y a un risque de grossesse. Le conseiller devra vérifi er<br />
les signes de grossesse, faire le test de grossesse le cas échéant, et discuter toute option contraceptive<br />
d’urgence appropriée à la situation de la cliente. Si la réponse à au moins une question est oui, le<br />
risque de grossesse est en quelque sorte réduit. Le conseiller socio-psychologique devra toujours<br />
rechercher des signes et symptômes de grossesse, faire le test de grossesse si possible, et donner des<br />
informations sur la contraception d’urgence à la cliente, de ce fait elle pourra prendre une décision<br />
éclairée sur la méthode à utiliser, si elle est disponible et appropriée pour sa situation.<br />
Adapté de : OMS et UNHCR, 2004.<br />
Activité 3 : Etude de cas en petit groupe (40 minutes)<br />
1. Répartir les participants en quatre groupes et fournir au moins une copie du Document supplémentaire<br />
7-b à chaque groupe : Etudes de cas dans le <strong>counseling</strong> sur la contraception d’urgence.<br />
2. Une personne dans chaque groupe devra lire les études de cas au reste des membres du groupe.<br />
Après la lecture de chaque étude de cas, et avant de procéder à la suivante, les membres du groupe<br />
devront discuter de leur approche de <strong>counseling</strong> recommandé pour chaque situation, y compris toute<br />
information technique sur la contraception d’urgence qu’ils pensent important pour discuter avec la<br />
FISTULE TRAUMATIQUE · INFORMATIONS SUR LA PLANIFICATION FAMILIALE ET LE COUNSELING SUR LA SANTÉ · 153
Counseling d’une client souffrant de la fi stule traumatique<br />
cliente. Demander d’insister uniquement sur les préoccupations en rapport avec la grossesse dans cet<br />
exercice d’étude de cas ; les participant s ne devront pas rentrer dans les détails concernant les aspects<br />
de la fi stule en ce moment précis. Une personne dans chaque groupe devra être choisie par les membres<br />
du groupe pour prendre des notes pour les présentations ultérieures. (20 minutes)<br />
3. Quand les groupes se rassemblent à nouveau après leur discussion, demander à une personne dans<br />
chaque groupe de réviser leur approche de <strong>counseling</strong> pour l’un des hypothèses.<br />
4. Réviser chaque hypothèse et inviter les membres des autres petits groupes d’ajouter leurs commentaires<br />
et suggestions.<br />
5. Résumer l’exercice avec tout point clé présenté dans les discussions de l’étude de cas.<br />
CONSEIL POUR LA FORMATION<br />
Ce qui sui constitue quelques points clé sur lesquels les participant devront réfl échir en discutant de<br />
leur approche de <strong>counseling</strong> des clientes présentées dans les études de cas pour l’Activité 3:<br />
• Combien de temps s’est écoulé avant que la femme n’ait accès aux services à la suite de l’incident<br />
de relation sexuelle non protégée ? La réponse à cette question va déterminer si la contraception<br />
d’urgence est une option et va infl uencer la méthode à utiliser, le cas échéant.<br />
• Il est important que les clientes comprennent que la contraception d’urgence prévient la<br />
grossesse. Elle ne sera pas effi cace si la cliente est déjà enceinte. Le test de grossesse devra se faire<br />
avant l’insertion du DIU. Les femmes qui sont déjà tombées enceinte n’ont pas besoin de DIU.<br />
Les clientes qui utilisent des pilules contraceptives d’urgence et qui, par la suite, l’on a trouvé<br />
qu’elles étaient déjà enceinte, ne leur causera aucun problème ainsi que leur fœtus.<br />
• Pour les clientes ayant choisi la contraception d’urgence, les conseillers socio-psychologiques<br />
devront expliquer le mécanisme de fonctionnement de celle-ci ainsi que les effets secondaires<br />
dont les clientes peuvent faire face.<br />
• En aidant les clientes de la fi stule traumatique éligibles à choisir une méthode de contraception<br />
d’urgence, les conseillers devront faire savoir aux clientes que certaines femmes peuvent<br />
trouver l’insertion du DIU traumatique sur le point psychologique. Par conséquent, les pilules<br />
contraceptives d’urgence sont préférables.<br />
154 · INFORMATIONS SUR LA PLANIFICATION FAMILIALE ET LE COUNSELING SUR LA SANTÉ · FISTULE TRAUMATIQUE
CONSEIL POUR LA FORMATION<br />
Counseling d’une client souffrant de la fi stule traumatique<br />
Les Activités 1 à 3 ci dessus insiste sur le traitement de la question des grossesses non désirées<br />
découlant de la violence sexuelle. Toutefois, la plupart des femmes et des fi lles souffrant de la fi stule<br />
traumatique ne viennent pas pour obtenir des services sanitaires dans la période requise pour pouvoir<br />
utiliser une contraception d’urgence et peuvent déjà être enceinte le temps qu’elles arrivent à l’hôpital<br />
ou à la clinique. Rappeler aux participants que le dépistage de la grossesse fait partie intégrante<br />
de l’examen de routine des clientes souffrant de la fi stule traumatique et de la violence sexuelle et<br />
devra être effectué. Les femmes qui sont tombées enceintes à la suite d’un viol peuvent faire face à<br />
un certain nombre de préoccupations sur le plan psychosocial liées à la grossesse et au fait d’élever<br />
un enfant dont le père génétique l’a agressée (par ex., les aspects psychologiques d’avoir un enfant<br />
conçu au cours d’un événement physiquement violent, la crainte de voir l’enfant rejeté par les autres<br />
membres de la famille et du fait que l’enfant sera stigmatisé par les membres de la communauté).<br />
Etant donné que la plupart des clientes de la fi stule traumatique ne puisse pas avoir accès pendant un<br />
an ou plus à la suite de l’incident/des incidents, elles peuvent déjà être enceinte ou donné naissance<br />
à un enfant conçu à partir du viol. Les femmes étant dans l’une de ces situations peuvent nécessiter<br />
un <strong>counseling</strong> supplémentaire spécifi que. L’Activité 4 fournit une formation approfondie pour le<br />
<strong>counseling</strong> dans de telles situations.<br />
Activité 4 : Remue-méninges (20 minutes)<br />
1. Répartir les participants en 4–5 groupes.<br />
2. Expliquer aux participants qu’il n’existe actuellement aucune norme ou indication standard consignée<br />
pour le <strong>counseling</strong> des femmes qui sont tombées enceintes à la suite d’un viol en période de guerre. Au<br />
cours de cet exercice, demander aux participants de partager leurs expériences dans le <strong>counseling</strong> des<br />
femmes sur un tel sujet sensible dans l’idée que le partage des points de vue sur ce genre de problème<br />
majeur concernant le <strong>counseling</strong> sera d’une grande aide pour chacun d’eux.<br />
NOTE AUX FORMATEURS<br />
Du fait que cette partie est sensible, il peut y avoir des moments où les participants ont des points de<br />
divergence. Rappeler aux participants que le but de cet exercice est de partager les idées plutôt que de<br />
déterminer une meilleure approche ou essayer de changer la démarche des autres participants. L’on<br />
devra également leur rappeler de ne pas sortir de la discussion.<br />
3. Demander aux participants de discuter ensemble leurs expériences dans le <strong>counseling</strong> des clientes de<br />
la fi stule traumatique et des survivantes de la violence sexuelle qui sont tombées enceintes à la suite<br />
du viol et/ou ont donné naissance à des enfants conçus par suite du viol (10 minutes). Les participants<br />
devront inclure les questions suivantes dans leur discussion :<br />
FISTULE TRAUMATIQUE · INFORMATIONS SUR LA PLANIFICATION FAMILIALE ET LE COUNSELING SUR LA SANTÉ · 155
Counseling d’une client souffrant de la fi stule traumatique<br />
• Quelles sont les préoccupations des femmes qui sont tombées enceintes par suite de la violence<br />
sexuelle ?<br />
• Quels sont les messages positifs pour soutenir les femmes qui sont tombées enceintes en raison de<br />
la violence sexuelle ?<br />
• Quelles sont les diffi cultés rencontrées par les enfants qui ont été conçus à la suite de la violence<br />
sexuelle ?<br />
• Quel genre de soutien et suivi supplémentaire communautaire peut être utilisé pour aider les<br />
femmes et les enfants qui font face à ces problèmes ?<br />
4. Demander aux participants de partager quelques points clé tirés de leur discussion avec le reste du<br />
grand groupe.<br />
5. Utiliser les tableaux de papier pour mettre en évidence les points communs et les messages clé.<br />
CONSEIL POUR LA FORMATION<br />
Dans la plupart des pays où il y a la fi stule traumatique, l’avortement est illégal pour une quelconque<br />
raison que ce soit. Il est typiquement interdit aux prestataires de soins de santé de discuter de<br />
l’avortement ou d’offrir des services pour interrompre la grossesse. Les prestataires et les conseillers<br />
socio-psychologiques travaillant avec les clientes de la fi stule traumatique devront avoir en tête toute<br />
loi et régulation locales concernant l’interruption de la grossesse.<br />
CONSEIL POUR LA FORMATION<br />
La grossesse à la suite d’un viol est une chose fréquente dans les zones de confl it, et certains<br />
prestataires décrivent le <strong>counseling</strong> sur cette question en tant que l’un des plus grands problèmes<br />
dans leur travail. Jusqu’à maintenant, il n’existe aucune directive standard spécifi que sur la manière<br />
de faire le <strong>counseling</strong> aux clientes tombées enceintes à la suite d’un viol. Les prestataires et les<br />
conseillers socio-psychologiques développeront leur propre approche concernant ce sujet très sensible<br />
en discutant avec les clientes. Certains prestataires ont trouvé utile de rappeler aux femmes que ce<br />
n’est pas la faute de l’enfant si elles souffrent du traumatisme et que tous les enfants ont droit aux<br />
soins et au soutien.<br />
Aller à la page 203 du curriculum de formation de la fi stule obstétricale – Partie A : Raisons.<br />
156 · INFORMATIONS SUR LA PLANIFICATION FAMILIALE ET LE COUNSELING SUR LA SANTÉ · FISTULE TRAUMATIQUE
Document supplémentaire<br />
Document supplémentaire 7-a<br />
Vue d’ensemble sur la contraception d’urgence<br />
Counseling d’une client souffrant de la fi stule traumatique<br />
La contraception d’urgence peut être utilisée pour empêcher la grossesse à la suite de rapports sexuels non<br />
protégés. Il existe deux principales formes de contraception d’urgence :<br />
1. Les pilules contraceptives d’urgence<br />
2. Le dispositif intra-utérin en cuivre (DIU)<br />
Dans le cas des clientes de la fi stule traumatique en âge de procréation, l’utilisation du DIU comme<br />
méthode contraceptive d’urgence n’est pas recommandée. L’insertion d’un objet étranger dans une<br />
cavité interne du corps ayant déjà subie des blessures graves peut entrainer des infections. Le processus<br />
d’insertion du DIU peut être considéré comme agressif et peut causer à la cliente une affl iction<br />
psychologique.<br />
Les pilules contraceptives d’urgence peuvent être prises dans les 120 heures (5 jours) après les rapports<br />
sexuels non protégés. Il existe deux types de pilules contraceptives d’urgence : une qui contient<br />
uniquement la progestin (levonorgestrel), et une qui combine l’œstrogène (éthinyl estradiol) et la progestine<br />
(levonorgestrel). Tous les deux types sont disponibles en doses élevées, particulièrement en tant que<br />
produits contraceptifs d’urgence. S’ils ne le sont pas, cependant il est possible d’utiliser des doses élevées<br />
de contraceptifs oraux réguliers. Le régime unique de progestin est préféré, car l’on a démontré qu’il est<br />
plus effi cace que l’œstrogène-progestine combinés et parce que qu’il a un faible risque de nausée et de<br />
vomissements.<br />
Bien que les pilules contraceptives d’urgence soient pratiquement les mêmes que les contraceptifs oraux<br />
réguliers mais à des doses élevées, ils fonctionnent de façon différente de celle d’une dose régulière de<br />
contraceptifs oraux. Lorsqu’elles sont prises à une forte dose prescrite pour la contraception d’urgence, les<br />
pilules empêchent la grossesse à travers un ou plusieurs des mécanismes suivants (dépendant, l’on croit, de<br />
l’heure de leur prise et de la période du cycle menstruel de la femme lors de rapports sexuels non protégés) :<br />
• Freine ou retarde l’ovulation en tuant les hormones<br />
• Empêche la fécondation en contrecarrant le mouvement du sperme et de l’œuf<br />
• Empêche l’œuf fécondé de rentrer dans l’utérus<br />
• Empêche l’implantation de l’ovule fécondé en faisant de sorte que l’endomètre ne puisse pas recevoir<br />
l’implantation<br />
Tous ces mécanismes empêchent l’implantation d’un œuf fécondé. Les pilules contraceptives d’urgence ne<br />
détruisent pas une grossesse existante et ne constituent pas une forme d’avortement. Les pilules sont plus<br />
effi caces si l’on démarre la prise le plus rapidement possible après des rapports sexuels non protégés. Les<br />
pilules contraceptives d’urgence ne devront pas être utilisées en tant que contraception régulière. Les effets<br />
FISTULE TRAUMATIQUE · INFORMATIONS SUR LA PLANIFICATION FAMILIALE ET LE COUNSELING SUR LA SANTÉ · 157
Counseling d’une client souffrant de la fi stule traumatique<br />
secondaires les plus fréquents sont les nausées, les vomissements, les petites pertes sanglantes, la sensibilité<br />
des seins, les maux de têtes, les vertiges et la fatigue également.<br />
Il n’est pas nécessaire de faire un test de grossesse avant de démarrer la prise des pilules contraceptives<br />
d’urgence. Cependant, si l’on détermine qu’une cliente est en état de grossesse, il n’est pas nécessaire<br />
d’utiliser les pilules contraceptives d’urgence car elles n’auront aucun effet. Si elles sont utilisées et que plus<br />
tard, il se trouve que la femme est enceinte, il n’y a aucune preuve démontrant qu’elles causent du tort au<br />
fœtus et à la femme.<br />
Les équipements nécessaires pour fournir une contraception d’urgence sont disponibles aussi bien à travers<br />
The New Emergency Health Kit 98 que The Reproductive Health Kit for Emergency Situations, disponibles<br />
à travers l’FNUAP. (Pour de plus amples informations, se référer : RHRC Consortium. 2004. Emergency<br />
contraception for confl ict-affected settings: A reproductive health response in confl ict consortium distance learning<br />
module. New York.)<br />
158 · INFORMATIONS SUR LA PLANIFICATION FAMILIALE ET LE COUNSELING SUR LA SANTÉ · FISTULE TRAUMATIQUE
Document supplémentaire<br />
Document supplémentaire 7-b<br />
Counseling d’une client souffrant de la fi stule traumatique<br />
Etudes de cas dans le <strong>counseling</strong> sur la contraception d’urgence<br />
Parmi les études de cas suivantes, les chiffres 2, 3 et 4 sont basées sur des études de cas que l’on trouve<br />
dans : Reproductive Health Response in Confl ict (RHRC) Consortium. 2004. Emergency contraception for<br />
confl ict-affected settings: A reproductive health response in confl ict consortium distance learning module. New York,<br />
pp. 25–27.<br />
1. Estelle est une femme âgée de 32 ans qui a été violée en s’enfuyant de son village il y a une semaine.<br />
Par suite de blessures graves au cours du viol, elle a des fuites d’urine constantes et s’est présentée pour<br />
obtenir de l’aide. Elle s’inquiète également sur le fait qu’elle pourrait tomber enceinte. Comment allezvous<br />
traiter la situation de cette cliente ?<br />
2. Faith vous a emmené sa sœur Ruth, âgée de 14 ans, qui a été violée hier sur son chemin de retour à<br />
l’école dans le camp des réfugiés. La famille n’a pas encore rapporté l’incident. Faith voudrais savoir s’il<br />
y a quelque chose que l’on puisse faire pour empêcher Ruth de tomber enceinte. Comment allez-vous<br />
prendre en charge la situation de cette cliente ?<br />
3. Marie est une réfugiée âgée de 25 ans et qui a pris sa première dose de pilules contraceptives d’urgence<br />
il y a six heures. Elle a des nausées et pense qu’elle va vomir quand elle prendra la seconde dose.<br />
Préoccupée, elle est retournée à la structure sanitaire au niveau du camp et vous demande conseils.<br />
Comment allez-vous faire pour traiter sa situation ?<br />
4. Florence est une réfugiée âgée de 45 ans et qui a été violée par un gang, ainsi que sa fi lle et deux autres<br />
femmes qui étaient ses amies. Elles étaient allées chercher du combustible en dehors du camp des<br />
réfugiées. Cinq jours plus tard, Florence se rendit au centre de santé car elle a remarqué qu’elle était<br />
incapable de contrôler l’écoulement de ses urines et fèces. Comment allez-vous faire face à sa situation ?<br />
FISTULE TRAUMATIQUE · INFORMATIONS SUR LA PLANIFICATION FAMILIALE ET LE COUNSELING SUR LA SANTÉ · 159
Counseling d’une client souffrant de la fi stule traumatique<br />
Supplément 7B<br />
Ressource supplémentaire<br />
Les infections sexuellement transmissibles et la prophylaxie postexposition<br />
du VIH<br />
NOTE AUX FORMATEURS<br />
Counseling et dépistage volontaire du VIH constituent une partie importante de l’ensemble des<br />
services que les clientes de la fi stule traumatiques devront recevoir, et devront être intégrés avec<br />
les activités de la prophylaxie post-exposition (PPE) du VIH. Le Supplément 7B présente quelques<br />
activités de formation en rapport avec ces sujets ; de telles activités peuvent être présentées suite à la<br />
discussion sur la planifi cation familiale, le choix éclairé et le <strong>counseling</strong>.<br />
Cependant, ni le curriculum de formation dans son ensemble, ni le présent supplément ne<br />
fournissent des informations détaillées sur le <strong>counseling</strong> et le dépistage du VIH. Dans la plupart<br />
des cas, les structures de santé en mesure d’offrir une assistance clinique aux femmes et aux jeunes<br />
fi lles souffrant de la fi stule traumatique sont déjà en train de faire le <strong>counseling</strong> et le dépistage du<br />
VIH. Toutefois, si les participants voudraient obtenir de plus amples informations sur cette activité<br />
importante, les formateurs devront expliquer que d’autres ressources de formation se concentrent sur<br />
ce sujet et/ou renvoient les participants à ceux ci.<br />
Durée : 1 heure<br />
Activité 1 : Travail en petit groupe (20 minutes)<br />
1. Répartir les participants en groupe de 4 à 5 personnes.<br />
2. Fournir à chaque groupe une copie du Document supplémentaire du participant 7-F : Questions<br />
concernant les Infections sexuellement transmissibles.<br />
3. Donner 10 minutes au groupe pour leur permettre de réviser les questions et décider leurs réponses.<br />
Chaque groupe devra choisir un porte-parole qui va présenter les réponses du groupe à ces questions.<br />
4. Lorsque les groupes auront terminé, réviser les questions ensemble dans le grand groupe en demandant<br />
les commentaires des porte-parole des groupes.<br />
5. Diriger une brève discussion sur chaque question en donnant des clarifi cations au besoin.<br />
6. Fournir à chaque participant une copie du Document supplémentaire du participant 7-G : Vue<br />
d’ensemble du <strong>counseling</strong> sur les Infections sexuellement transmissibles.<br />
160 · INFORMATIONS SUR LA PLANIFICATION FAMILIALE ET LE COUNSELING SUR LA SANTÉ · FISTULE TRAUMATIQUE
Activité 2 : Présentation/Discussion (10 minutes)<br />
Counseling d’une client souffrant de la fi stule traumatique<br />
1. Fournir à chaque participant une copie du Document supplémentaire du participant 7-H : Prophylaxie<br />
post-exposition (PPE) pour l’infection par VIH.<br />
2. Présenter une vue d’ensemble de la PPE en utilisant le document en tant que guide.<br />
3. Diriger une brève discussion sur cette question, notamment le consentement éclairé, et inviter les<br />
participants à partager leur compréhension et utilisation de la PPE dans leur travail actuel.<br />
Activité 3 : Jeu de rôle et discussion en groupe (30 minutes)<br />
1. Demandez à un volontaire du groupe de jouer le rôle d’une patiente de la fi stule traumatique qui est<br />
venue à l’hôpital se faire soigner après avoir été attaqué il ya trois jours. Demandez à un autre volontaire<br />
de jouer le rôle d’un conseiller socio-psychologique.<br />
2. Expliquer que le conseiller demandera à la cliente une série de questions (voir ci-dessous) pour<br />
comprendre sa connaissance de VIH et de VIH PPE et essayer de fournir autant d’informations possible<br />
à la cliente sur la PPE, les effets secondaires, l’importance de l’adhérence, et le dépistage du VIH.<br />
Questions initiales que le « conseiller » devra poser à la « cliente » :<br />
• Pouvez-vous me dire ce que vous savez du fait d’être infecté par le VIH ?<br />
• Avez-vous déjà entendu parler d’un médicament (prophylaxie post-exposition)<br />
utilisé pour prévenir l’infection par VIH après le viol ? Si c’est le cas, veuillez me dire<br />
ce que vous en savez.<br />
• Avez-vous des questions à poser à propos du médicament ?<br />
La « cliente » décide de prendre la PPE et le « conseiller » continue la conversation<br />
en disant ce qui suit : :<br />
• Il est très important de prendre tous les médicaments chaque jour pendant 28 jours.<br />
Il est également important de les prendre au même moment chaque jour. Est-ce<br />
que vous savez pourquoi ? Pouvez-vous me dire ce que vous pouvez faire pour<br />
vous assurer que vous allez les prendre au même moment chaque jour ?<br />
• Environ la moitié des personnes qui ont pris le médicament de la PPE développent<br />
des effets secondaires tels que les nausées, la fatigue et les maux de tête. Les<br />
symptômes sont d’habitude bénins et disparaissent quelques jours après. Il existe<br />
d’autres effets secondaires plus graves tels que les lésions du foie et de la moelle<br />
osseuse, mais ils sont très rares et nous ne nous attendons pas à ce que cela arrive<br />
– nous ne connaissons personne ayant connu ses effets secondaires après la prise<br />
de médicament pendant 28 jours seulement. En ce qui concerne les effets<br />
secondaires les plus fréquents que je viens de mentionner, que pourriez-vous<br />
faire au cas où vous avez un des ces effets.<br />
Source: OMS, 2007.<br />
FISTULE TRAUMATIQUE · INFORMATIONS SUR LA PLANIFICATION FAMILIALE ET LE COUNSELING SUR LA SANTÉ · 161
Counseling d’une client souffrant de la fi stule traumatique<br />
3. Le « conseiller » et la « cliente » devront mimer le jeu de rôle et le conseiller va utiliser les questions<br />
préétablies que vous avez fournies. La cliente répondra en fonction de sa connaissance par rapport aux<br />
questions posées par le conseiller, et ce dernier fournira autant d’informations possibles.<br />
4. Demander aux autres participants de noter pour eux-mêmes les points supplémentaires qu’ils pensent<br />
importants et à inclure dans le <strong>counseling</strong>.<br />
5. Animer une discussion sur le <strong>counseling</strong> pour la PPE en faisant des clarifi cations au besoin, et en<br />
invitant les participants à partager leurs expériences pratiques dans ce domaine.<br />
CONSEIL POUR LA FORMATION<br />
Il se peut que vous vouliez demander aux différents volontaires de jouer le rôle de conseiller dans<br />
les différentes parties du <strong>counseling</strong> afi n que la plupart des participants aient la chance de mettre en<br />
pratique le <strong>counseling</strong> sur ce sujet.<br />
La « cliente » peut déjà avoir peu de connaissance sur l’infection du VIH, mais le scénario de<br />
<strong>counseling</strong> va varier en quelque sorte avec chaque cliente. Ce qui suit constitue quelques points<br />
importants qui devront être couverts pour chaque question :<br />
« Pouvez-vous me dire ce que vous savez sur le fait d’être infectée par le VIH ? »<br />
• Le VIH est un virus qui peut être transmis entre les personnes de différentes manières,<br />
notamment à travers les rapports sexuels. Le SIDA est causé par le virus du VIH.<br />
• La plupart des individus exposés au VIH à travers les rapports sexuels une seule fois ne sont pas<br />
infectés car même si la/les personne(s) qui vous a/ont agressée(s) est/sont VIH positifs, le virus<br />
ne dirige toujours pas vers le courant sanguin. Vous pouvez être exposé par le virus, mais votre<br />
corps pourrait être capable de le combattre.<br />
• En ce qui concerne le contact vaginal, le risque d’infection par un VIH positif est entre un sur<br />
100 et un sur 1000. Pour la pénétration anale, le risque est de 1 à 3 sur 100. L’infection par VIH<br />
est également possible en cas de relations sexuelles orales forcées, mais il est très rare.<br />
• En cas de relations sexuelles forcées traumatiques et de rapports sexuels forcés par plusieurs<br />
agresseurs, les risques d’infection par VIH augmentent. Même s’ils sont réduits dans l’ensemble, il<br />
est toujours important de se protéger contre l’infection par VIH à chaque fois que c’est possible.<br />
« Avez-vous déjà entendu parler d’un médicament (prophylaxie post-exposition) utilisé pour prévenir<br />
l’infection par VIH après le viol ? Si oui, veuillez me dire ce que vous en savez. »<br />
• Ce médicament a été utilisé dans plusieurs situations où un individu a été exposé au VIH.<br />
• Le médicament agit en aidant le corps à combattre le virus et l’empêche de s’introduire dans le<br />
courant sanguin de l’individu pour éviter l’infection.<br />
• Tout le monde n’est pas protégé en prenant ce médicament, et il n’est pas garantit que cela<br />
marche. Mais selon les recherches, cela réduit les risques d’infection par VIH si la personne qui<br />
vous agressée était VIH positif.<br />
• Le médicament est un genre de pilule que vous prenez chaque jour matin et soir pendant 28<br />
jours. (Cela pourrait nécessiter un changement selon le régime utilisé dans un milieu spécifi que).<br />
(suite)<br />
162 · INFORMATIONS SUR LA PLANIFICATION FAMILIALE ET LE COUNSELING SUR LA SANTÉ · FISTULE TRAUMATIQUE
CONSEIL POUR LA FORMATION (suite)<br />
Counseling d’une client souffrant de la fi stule traumatique<br />
• Pour que le médicament soit effi cace, il est très important que vous le preniez chaque jour sans<br />
exception pendant 28 jours.<br />
• Environ la moitié des personnes prenant ce médicament connaissent les effets secondaires. Il<br />
peut s’agir des nausées, de la fatigue et des maux de têtes (dépendant du régime).<br />
• Si toutefois vous décidez de prendre ce médicament, vous devriez commencer immédiatement.<br />
• Vous pouvez arrêter le médicament à tout moment, mais vous n’en bénéfi cieriez pas entièrement,<br />
et si vous êtes déjà VIH positif, vous pourriez développer une résistance aux médicaments qui<br />
aident à empêcher le VIH de devenir le SIDA. Vous pouvez me contacter ou vous mettre en<br />
rapport avec un autre travailleur de la santé à cet endroit avant de penser à arrêter le médicament<br />
avant la fi n des 28 jours.<br />
« Il est primordial que vous preniez le médicament chaque jour pendant 28 jours sans exception. Il est<br />
également important de le prendre à la même heure. Savez-vous pourquoi ? Pouvez-vous me dire ce que vous<br />
pouvez faire pour vous assurer de prendre le médicament chaque jour à la même heure? »<br />
• Pour que le médicament marche convenablement, il est essentiel que sa quantité dans votre sang<br />
reste environ la même tout au long de la journée. C’est pourquoi il est important de le prendre<br />
à des heures spécifi ques chaque jour. Par exemple, si vous le prenez deux fois par jour, faites-le<br />
une fois au réveil le matin et une fois avant de vous coucher le soir (selon le régime). Dépendant<br />
du médicament que vous prenez, l’on peut également vous demander de le prendre avec ou sansrepas.<br />
• Il y a certaines choses que vous pouvez faire pour vous rappeler facilement de prendre les<br />
médicaments. Par exemple : en vous servant de choses que vous faites tous les jours à la même<br />
heure pour prendre les pilules – tel que le fait de se brosser les dents le matin, ou de prendre<br />
un repas ; le fait d’essayer de prendre le médicament à l’heure des repas (si c’est permis) pour<br />
réduire la fréquence des nausées ; penser à des jours où votre routine est différente et penser à<br />
des façons de vous assurer que vous pouvez prendre le médicament à l’heure fi xé ; si vous devez<br />
prendre un médicament avant de vous coucher, essayer de le faire avant de vous allonger afi n<br />
de ne pas vous endormir avant de le prendre ; si vous possédez un téléphone portable, régler<br />
l’alarme à l’heure de la prise du médicament ; penser à demander à un ami de confi ance ou un<br />
membre de la famille de vous aider à vous rappeler de prendre le médicament.<br />
• Au cas où vous oubliez de prendre une dose à une heure ne dépassant pas la moitié de l’heure<br />
de la prise de la prochaine dose, vous pourrez toujours le prendre. Si elle dépasse la moitié de<br />
l’heure, ne prenez pas la dose omise – attendez l’heure de la prise de la prochaine dose. Eviter de<br />
prendre deux doses à la même heure pour rattraper celle omise.<br />
« Concernant les effets secondaires les plus fréquents (nausées, fatigue, maux de tête), que pouvez-vous faire<br />
pour les réduire ? »<br />
• Si vous êtes dans un régime prioritaire (zidovudine et lamivudine), vous pouvez prendre les<br />
médicaments avec les repas.<br />
• Vous pouvez également prendre l’aspirine ou le panadol pour les maux de têtes.<br />
(suite)<br />
FISTULE TRAUMATIQUE · INFORMATIONS SUR LA PLANIFICATION FAMILIALE ET LE COUNSELING SUR LA SANTÉ · 163
Counseling d’une client souffrant de la fi stule traumatique<br />
CONSEIL POUR LA FORMATION (SUITE)<br />
• Etant donné qu’il n’y a rien à vous prescrire pour la fatigue, il est bon d’essayer de programmer<br />
vos activités de sorte que vous ayez du temps pour vous reposer, et il faudra vous rappeler que<br />
c’est temporaire et que c’est une façon de vous assurer que vous ne développez pas le VIH, ce qui<br />
pourrait vous amener plus tard beaucoup de problèmes sanitaires plus compliqués.<br />
• Il est très possible que vous ne rencontriez aucun effet secondaire, mais si vous avez des<br />
problèmes pour prendre les médicaments à cause des effets secondaires, revenez nous voir<br />
afi n que nous vous aidions à penser à d’autres méthodes de vous assurer que vous pouvez le<br />
continuer tout le long des 28 jours.<br />
Source : OMS, 2007.<br />
CONSEIL POUR LA FORMATION<br />
Counseling et dépistage volontaire du VIH constituent une partie importante de l’ensemble des<br />
services que les clientes de la fi stule traumatiques devront recevoir, et devront être intégrés avec les<br />
activités de la prophylaxie post-exposition (PPE) du VIH. Le présent curriculum ne fournit pas des<br />
informations détaillées sur le test et le <strong>counseling</strong> du VIH. Dans la plupart des cas, les structures de<br />
santé en mesure d’offrir une assistance clinique aux femmes et aux jeunes fi lles souffrant de la fi stule<br />
traumatique sont déjà en train de faire le test et le <strong>counseling</strong> du VIH. Toutefois, si les participants<br />
voudraient obtenir de plus amples informations sur cette activité importante, il faudra expliquer que<br />
d’autres formations pourront être organisées et seront concentrées sur ce sujet et/ou qu’ils pourront se<br />
référer aux ressources suivantes :<br />
• EngenderHealth. 2008. COPE for HIV <strong>counseling</strong> and testing: A toolbook to accompany <strong>the</strong> COPE<br />
Handbook. New York.<br />
• L’Organisation mondiale pour la Santé et le Programme commun des Nations Unies sur le VIH/<br />
SIDA. 2007 (ONUSIDA). Guidance on provider-initiated HIV testing and <strong>counseling</strong> in health facilities.<br />
Genéve.<br />
Aller à la page 227 du curriculum de formation de la fi stule obstétricale – Session 8 : Counseling de la famille de<br />
la cliente.<br />
164 · INFORMATIONS SUR LA PLANIFICATION FAMILIALE ET LE COUNSELING SUR LA SANTÉ · FISTULE TRAUMATIQUE
Document supplémentaire<br />
Document supplémentaire 7-f<br />
Counseling d’une client souffrant de la fi stule traumatique<br />
Questions concernant les infections sexuellement transmissibles<br />
1. Quelles sont les cinq infections sexuellement transmissibles (IST) causées par une bactérie ?<br />
2. Nommer une IST autre que le VIH et qui est causée par un virus. Peut-elle être guérie ?<br />
3. Quelles sont les trois IST qui devront être immédiatement traitées avec des antibiotiques au cas où les<br />
clientes arrivent au centre de santé dans les 72 heures suivant l’incident/les incidents du viol ?<br />
4. Vrai ou faux ? Les femmes n’ont souvent pas de symptômes pour la plupart des IST fréquentes.<br />
5. Citer trois symptômes associés aux IST dont les femmes peuvent souffrir.<br />
6. Vrai ou faux ? Seulement les IST causant l’ulcère sont associées à un risque élevé de l’infection par VIH.<br />
7. Si elles ne sont pas traitées, quelles sont les effets potentiels des IST ?<br />
8. Quelles sont les principaux effets secondaires des antibiotiques utilisés pour traiter les IST bactériennes ?<br />
9. Est-ce que les femmes adultes aussi bien que les jeunes fi lles ayant la fi stule traumatique devront être<br />
traitées pour les IST ? Est-ce que cela concerne les petites fi lles aussi ?<br />
10. Pourquoi est-il important de traiter les clientes pour les IST avant de faire une chirurgie de réparation<br />
de la fi stule ?<br />
FISTULE TRAUMATIQUE · INFORMATIONS SUR LA PLANIFICATION FAMILIALE ET LE COUNSELING SUR LA SANTÉ · 165
Counseling d’une client souffrant de la fi stule traumatique<br />
Document supplémentaire<br />
Document supplémentaire 7-g<br />
Vue d’ensemble du <strong>counseling</strong> sur les infections sexuellement<br />
transmissibles<br />
Les clientes de la fi stule traumatique courent le risque d’avoir les Infections sexuellement transmissibles<br />
(IST) étant donné qu’elles sont toutes des survivantes de la violence sexuelle. Les clientes recherchant des<br />
services immédiatement après l’incident de violence sexuelle aussi bien que celles qui se rendent plus tard<br />
au centre de santé devront recevoir du <strong>counseling</strong> et un traitement pour les IST. Les clientes qui viennent<br />
dans l’intervalle des 72 heures suite à l’incident peuvent être traitées de manière préventive. Tandis que<br />
celles qui viennent après les 72 heures peuvent être déjà infectées et pourront faire le test des IST s’il<br />
existe des structures disponibles pour ces genres de test, ou elles peuvent être traitées à travers la gestion<br />
des syndromes pour des infections spécifi ques. Cependant, la plupart des IST n’ont pas de symptômes,<br />
particulièrement chez les femmes, et il est préférable de faire le test. Les clientes devant subir une opération<br />
de la fi stule devront être testées pour toutes les infections connues avant l’opération.<br />
Le traitement préventif des clientes recherchant de l’aide dans l’intervalle des 72 heures de l’incident<br />
devront recevoir des antibiotiques pour la gonorrhée, la chlamydia et la syphilis. La prévalence des IST<br />
spécifi ques dans tout pays particulier varie. Si le chancre mou et/ la trichomonase sont des infections<br />
fréquentes, les clientes devront également recevoir un traitement préventif pour ces genres d’infections.<br />
Les antibiotiques pour la prévention et le traitement des IST peuvent démarrer en même temps que la<br />
contraception d’urgence et/ou la prophylaxie post-exposition pour prévenir la transmission du VIH, bien<br />
que les doses doivent être réparties ou prises au cours des repas pour réduire les risques de nausée (OMS et<br />
UNHCR, 2004).<br />
Le <strong>counseling</strong> des clientes sur les IST devra inclure les informations suivantes :<br />
• De quelles IST s’agit-il et comment sont-elles transmises ?<br />
• Les types communs d’IST, les symptômes, le traitement et les effets éventuels<br />
• Les liens qui existent entre les IST et le risque d’infection par VIH<br />
• L’importance d’effectuer tout traitement prescrit<br />
• La transmission éventuelle aux partenaires sexuels<br />
Il est important de couvrir les points suivants au cours du <strong>counseling</strong> des clientes sur les IST (adapté de<br />
RHRC Consortium, 2004) :<br />
• Les IST font partie des problèmes sanitaires les plus fréquents affectant les adultes dans le monde<br />
entier.<br />
• Les IST peuvent être transmises à travers le contact vaginal, anal ou sexuel oral. Si la cliente est infectée<br />
et a eu des rapports sexuels non protégés avec son partenaire à la suite de l’incident/des incidents de<br />
la violence sexuelle, il est probable qu’elle ait transmise l’infection/les infections. Dans ce cas, il est<br />
important que le/les partenaire(s) soient également testés et traités. Si la cliente est traitée et que le<br />
partenaire ne l’est pas, la cliente peut être réinfectée.<br />
166 · INFORMATIONS SUR LA PLANIFICATION FAMILIALE ET LE COUNSELING SUR LA SANTÉ · FISTULE TRAUMATIQUE
Counseling d’une client souffrant de la fi stule traumatique<br />
• Certaines IST sont causées par une bactérie et peuvent être facilement traitées. D’autres sont causées<br />
par des virus et ne peuvent pas être guéries mais l’on pourrait en assurer la gestion.<br />
• Les IST guérissables les plus fréquentes sont la syphilis, le chancre mou, la gonorrhée, la chlamydia et<br />
la trichomonase.<br />
• Les IST incurables sont celles causées par les virus (par ex. le VIH, le herpès génital, les verrues<br />
génitales et l’hépatite B et C).<br />
• Les IST peuvent avoir de graves conséquences médicales telles que les maladies chroniques, la mort,<br />
l’infécondité, l’avortement spontané, les maladies néonatales et les anomalies congénitales.<br />
• La plupart des IST n’ont aucun symptôme. Cependant ce qui suit constitue quelques symptômes<br />
pouvant apparaitre :<br />
o Ecoulement inhabituel à travers le vagin ou le pénis<br />
o Douleur ou brûlure à la miction<br />
o Démangeaison ou irritation des organes génitaux<br />
o Plaies, ampoules ou grosseurs au niveau des organes génitaux<br />
o Rougeurs, notamment au niveau des paumes de la main ou des plantes des pieds<br />
o Douleurs abdominales basses<br />
o Gonfl ement de l’aine<br />
• Les IST qui causent l’ulcère aussi bien que celles qui ne le causent pas peuvent améliorer les<br />
facteurs de risques de transmission du VIH à travers l’intensifi cation de la nature infectieuse et de la<br />
prédisposition.<br />
• Un traitement effi cace des IST peut réduire les risques d’infection par VIH.<br />
Le tableau suivant fournit des informations générales sur les IST fréquentes. Les prestataires de soins et<br />
les conseillers se référent aux directives nationales pour obtenir de plus amples informations ainsi que des<br />
renseignements spécifi ques aux emplacements pour déterminer ce qui est plus approprié à cet endroit, et<br />
les directives sur le traitement.<br />
Des informations supplémentaires sur les options de traitement des IST, conformément aux directives de<br />
l’Organisation mondiale pour la Santé, sont disponible à l’OMS et le UNHCR, 2004 ; et l’OMS, 2005.<br />
Références<br />
Organisation mondiale pour la Santé (OMS) et United Nations Offi ce of <strong>the</strong> High Commissioner for<br />
Refugees (UNHCR). 2004. Clinical management of rape survivors: developing protocols for use with refugees<br />
and internally displaced persons—Revised ed. Genéve. Se référer au lien suivant : www.who.int/reproductivehealth/publications/clinical_mngt_rapesurvivors/<br />
clinical_mngt_rapesurvivors.pdf.<br />
OMS. 2005. Sexually transmitted and o<strong>the</strong>r reproductive tract infections: A guide to essential practice. Genéve. Se<br />
référer au lien suivant : www.who.int/reproductive-health/publications/rtis_gep/index.htm.<br />
Reproductive Health Response in Confl ict (RHRC) Consortium. 2004. Emergency contraception for confl ictaffected<br />
settings: A reproductive health response in confl ict—Consortium distance learning module. New York.<br />
FISTULE TRAUMATIQUE · INFORMATIONS SUR LA PLANIFICATION FAMILIALE ET LE COUNSELING SUR LA SANTÉ · 167
Counseling d’une client souffrant de la fi stule traumatique<br />
Vue d’ensemble sur les Infections sexuellement transmissibles<br />
qui se soignent<br />
Infection Source Symptômes (chez les femmes)<br />
Gonorrhée Bactérie<br />
Neisseria<br />
gonorrhoeae<br />
Chlamydia Bactérie<br />
Chlamydia<br />
trachomatis<br />
Trichomonase Parasite<br />
trichomonas<br />
vaginalis<br />
Jusqu’à 80 % des femmes peuvent<br />
ne pas avoir des symptômes. S’ils<br />
apparaissent, d’habitude ils durent<br />
2 à 7 jours (et ce jusqu’à 30 jours)<br />
après l’infection et se manifestent<br />
comme suit :<br />
• Douleur ou brulure à la miction<br />
• Ecoulement vaginal inhabituel<br />
• Saignement en dehors des<br />
périodes menstruelles<br />
• Saignements après les rapports<br />
sexuels<br />
Jusqu’à 75 % des femmes peuvent<br />
ne pas avoir des symptômes. S’ils<br />
apparaissent, d’habitude ils durent<br />
1à 3 semaines après l’infection et se<br />
manifestent comme suit :<br />
• Ecoulement vaginal inhabituel<br />
• Saignements après les rapports<br />
sexuels<br />
• Saignement en dehors des<br />
périodes menstruelles<br />
• Douleur abdominale<br />
Environ 50 % des femmes ont les<br />
symptômes qui apparaissent et<br />
durent 5 à 28 jours après l’infection<br />
et se manifestent comme suit :<br />
• Ecoulement vaginal inhabituel<br />
• Démangeaison ou brûlure du<br />
vagin et de la vulve<br />
• Gêne au cours des rapports<br />
sexuels ou à la miction<br />
168 · INFORMATIONS SUR LA PLANIFICATION FAMILIALE ET LE COUNSELING SUR LA SANTÉ · FISTULE TRAUMATIQUE<br />
Effets secondaires éventuels<br />
(chez les femmes)<br />
Si elle n’est pas traitée, la<br />
gonorrhée peut s’étendre dans<br />
l’appareil reproducteur et<br />
peut entraîner une infection<br />
pelvienne (PID)..<br />
Si elle n’est pas traitée, la<br />
chlamydia peut entraîner<br />
les infections pelviennes et<br />
peut augmenter les risques<br />
d’infection et de transmission<br />
du VIH. Les infections de la<br />
chlamydia peuvent également<br />
entraîner un accouchement<br />
prématuré et peuvent être<br />
transmises au bébé au moment<br />
de l’accouchement, ce qui<br />
peut résulter à la conjonctivite<br />
néonatale et/ou à la pneumonie.<br />
D’après des recherches, la<br />
trichomonase pourrait faciliter<br />
la transmission du VIH.<br />
Concernant les issues de la<br />
grossesse, elle est également<br />
associée à l’accouchement<br />
prématuré, la perte des eaux<br />
précoce et l’insuffi sance de<br />
poids à la naissance.<br />
continué à la plage suivante
Infection Source Symptômes (chez les femmes)<br />
Syphilis Bactérie<br />
treponema<br />
pallidum<br />
(tréponème<br />
pâle)<br />
Counseling d’une client souffrant de la fi stule traumatique<br />
Vue d’ensemble sur les Infections sexuellement transmissibles<br />
qui se soignent (suite)<br />
Les symptômes apparaissent par<br />
étapes et peuvent survenir entre<br />
10 jours et trois mois à la suite<br />
de l’infection, en général environ<br />
trois semaines après l’infection. Les<br />
symptômes se manifestent comme<br />
suit à des étapes différentes :<br />
• Syphilis primaire (1à 3 mois) :<br />
petite plaie indolore au niveau<br />
de la zone de contact sexuel,<br />
disparaît d’habitude dans les 4 à 6<br />
semaines même sans traitement.<br />
L’absence de traitement peut<br />
mener à sa progression à l’étape<br />
suivante.<br />
• Syphilis secondaire (1à 3<br />
mois) : éruption cutanée<br />
généralisée pouvant inclure<br />
la paume des mains, la plante<br />
des pieds et les surfaces des<br />
muqueuses. Les symptômes<br />
sont les suivants : fatigue, maux<br />
de gorge, perte de cheveux<br />
irrégulier, douleurs musculaires,<br />
gonfl ement des ganglions<br />
lymphatiques et fi èvre. Les<br />
symptômes peuvent disparaître<br />
en l’espace de quelques semaines<br />
ou d’une année, mais l’infection<br />
va demeurer (elle peut devenir<br />
latente ou progresser à l’étape<br />
tertiaire) si elle n’est pas traitée.<br />
• Syphilis tertiaire (2 à 50 ans) :<br />
30 % des cas non traités<br />
atteindront ce stade qui implique<br />
des lésions internes et peut mener<br />
à des problèmes de coordination,<br />
à la paralysie, l’engourdissement,<br />
la cécité graduelle, la démence,<br />
la lésion conjointe, la maladie du<br />
cœur et éventuellement la mort.<br />
Effets secondaires éventuels<br />
(chez les femmes)<br />
Se référer à la syphilis tertiaire<br />
(colonne précédente) sur les<br />
complications potentielles.<br />
continué à la plage suivante<br />
FISTULE TRAUMATIQUE · INFORMATIONS SUR LA PLANIFICATION FAMILIALE ET LE COUNSELING SUR LA SANTÉ · 169
Counseling d’une client souffrant de la fi stule traumatique<br />
Vue d’ensemble sur les Infections sexuellement transmissibles<br />
qui se soignent (suite)<br />
Infection Source Symptômes (chez les femmes)<br />
Chancre mou Bactérie<br />
haemophilus<br />
ducreyi<br />
Adapté de : RHRC Consortium, 2004.<br />
Les femmes peuvent être<br />
asymptomatiques, mais<br />
généralement les symptômes<br />
apparaissent 3 à 4 jours après<br />
l’infection (et peuvent aller jusqu’à<br />
14 jours après l’infection). Les<br />
symptômes sont les suivantes :<br />
• Ulcères douloureuses avec des<br />
parois irrégulières au niveau ou<br />
autour des organes génitaux<br />
• Gonfl ement douloureux des<br />
ganglions lymphatiques<br />
• Ulcération des ganglions<br />
lymphatiques<br />
170 · INFORMATIONS SUR LA PLANIFICATION FAMILIALE ET LE COUNSELING SUR LA SANTÉ · FISTULE TRAUMATIQUE<br />
Effets secondaires éventuels<br />
(chez les femmes)<br />
Aucune complication<br />
généralisée.
Document supplémentaire<br />
Document supplémentaire 7-h<br />
Counseling d’une client souffrant de la fi stule traumatique<br />
Prophylaxie post-exposition (PPE) pour l’infection par VIH<br />
Bien que les risques de transmission du VIH au cours d’un seul épisode de relation sexuelle soient<br />
relativement faibles, les clientes ayant souffert de la violence sexuelle ont des préoccupations bien fondées<br />
concernant le résultat éventuel pour la santé, particulièrement dans un endroit où la prévalence du VIIH<br />
est élevée. Le risque d’infection par VIH peut être plus élevé dans les cas de viol que dans les relations<br />
consensuelles à cause du traumatisme physique. Les clientes de plus jeune âge peuvent également courir de<br />
plus grands risques à cause de l’immaturité physiologique (cellules vaginales et du col de l’utérus).<br />
Des recherches ont démontré que l’utilisation des antirétroviraux en un temps court en tant que<br />
prophylaxie post-exposition (PPE) est une méthode effi cace pour la réduction du risque d’infection par VIH<br />
dans certains cas. Les signes concernant l’effi cacité de l’utilisation de la PPE dans les cas d’agression sexuelle<br />
ne sont pas concluant, mais l’on croit qu’elle est bénéfi que si la cliente parvient à accéder aux services<br />
sanitaires dans les 48 à 72 heures après le viol. La PPE ne peut pas être considérée comme effi cace à 100%.<br />
Cependant, la PPE devra être offerte aux clientes de la fi stule traumatique qui viennent dans les 72 heures<br />
après le viol à moins que l’on ne connaisse déjà que la cliente est VIH positive. Dans des cas où la cliente a<br />
été violée plus d’une fois pendant une période, l’intervalle de temps de 72 heures s’applique à l’exposition<br />
éventuelle la plus récente. Si l’on connait déjà que la cliente est VIH positive, la PPE ne devra pas être<br />
offerte étant donné qu’elle n’aura aucun effet et peut augmenter les risques de la cliente à développer une<br />
résistance à la thérapie antirétrovirale (OMS, 2007).<br />
La thérapie de la PPE est recommandée si :<br />
• Moins de 72 heures se sont écoulées depuis l’incident du viol le plus récent, l’on ne connait pas si la<br />
cliente est VIH positive, la séropositivité de l’agresseur/des agresseurs est soit connue ou inconnue, et le<br />
viol a impliqué un ou la plupart des éléments suivants :<br />
o Le contact vaginal a eu lieu sans préservatif (ou le préservatif était utilisé mais a éclaté ou s’est glissé<br />
par la suite).<br />
o Le contact oral a eu lieu avec éjaculation.<br />
o Le sang ou l’éjaculat des agresseurs/de l’agresseur a eu un contact avec la muqueuse ou la peau non<br />
intacte de la cliente pendant l’agression.<br />
o La cliente était inconsciente au moment de l’agression et n’est pas sûre de la façon dont elle s’est<br />
déroulée.<br />
o La cliente a été victime d’un viol en bandes.<br />
(Adapté de : OMS, 2007.)<br />
FISTULE TRAUMATIQUE · INFORMATIONS SUR LA PLANIFICATION FAMILIALE ET LE COUNSELING SUR LA SANTÉ · 171
Counseling d’une client souffrant de la fi stule traumatique<br />
Régime de la PPE<br />
• Si la cliente est éligible pour la PPE selon les critères ci-dessus, le traitement (dose initiale) peut<br />
démarrer soit avant le test de VIH ou une heure ou deux heures après les résultats du test, au cas où le<br />
test rapide est disponible.<br />
• Le régime prioritaire de la PPE est basé sur une combinaison de deux médicaments qui sont : la<br />
zidovudine et la lamivudine. Il existe d’autres médicaments qui peuvent également être prises avec<br />
la lamividine à la place de la zidovudine, mais cela dépend du médicament utilisé dans le pays. Le<br />
personnel médical devra consulter les protocoles nationaux pour de plus amples informations.<br />
• La dose complète de la PPE est de 28 jours et la respecter est très importante étant donné qu’il est<br />
supposé plus effi cace uniquement à la dose complète.<br />
• Il existe trois options pour le dosage :<br />
o La fourniture d’un échantillon de dosage de 1 à 7 jours de dose si la cliente peut revenir 1 à 3 jours<br />
après pour le test complet du VIH et le <strong>counseling</strong>, et pour récupérer le reste du médicament. Cela<br />
encourage la cliente à revenir pour obtenir des services et minimise également les pertes dans le cas<br />
où le traitement est interrompu.<br />
o Le dosage progressif où l’on donne à la cliente des médicaments chaque semaine ou chaque 15 jour<br />
pour encourager le suivi et minimiser les pertes.<br />
o Le dosage complet pour les 28 jours, spécialement si la cliente pourrait ne pas revenir à l’hôpital ou<br />
à la clinique pour le suivi.<br />
• Parmi les effets secondaires, il y a les nausées et la fatigue. Si possible, l’on devra également donner à la<br />
cliente des antinauséeux.<br />
• La PPE devra également être offerte aux clientes de plus jeune âge (les fi lles), en tenant en compte le<br />
dosage adéquat selon le poids.<br />
• Les femmes enceintes peuvent prendre le régime prioritaire de la PPE sans danger. (il est contreindiqué<br />
de combiner le tenofovir et l’emtricitabine.)<br />
(Adapté de : OMS, 2007.)<br />
Points clé pour le <strong>counseling</strong><br />
Les points clé suivants devront être inclus dans le <strong>counseling</strong> des patients de la fi stule traumatique en ce qui<br />
concerne le VIH et la PPE:<br />
• Le VIH et la possibilité de transmission. Au cas où elle ne le connait pas encore, la cliente devra être<br />
informée de la possibilité d’être infecté par le VIH à la suite de la violence sexuelle qu’elle a subie. Il est<br />
essentiel d’évaluer la compréhension que la cliente a du VIH et du SIDA et de fournir des informations<br />
de base sur le VIH, au besoin. La probabilité de contracter le VIH à partir d’un seul incident de relation<br />
consensuelle par contact vaginal est minime (elle est estimée à un sur 100 et un sur 1000). Mais le<br />
risque est réel et peut être plus grand dans le cas du viol pouvant entraîner la fi stule traumatique—<br />
c’est-à-dire, un viol entrainant la déchirure des tissues internes et des plaies ouvertes, et/ou un viol<br />
perpétré par plusieurs agresseurs.<br />
172 · INFORMATIONS SUR LA PLANIFICATION FAMILIALE ET LE COUNSELING SUR LA SANTÉ · FISTULE TRAUMATIQUE
Counseling d’une client souffrant de la fi stule traumatique<br />
• Effi cacité de la PPE. La cliente devra être informée qu’une période de 28 jours de thérapie antirétrovirale<br />
pourrait prévenir une infection du VIH si l’agresseur/les agresseurs était/étaient réellement VIH<br />
positif(s). La PPE n’est pas considérée comme étant effi cace à 100%, et l’on ne connait pas le degré<br />
d’effi cacité dans la prévention de l’infection après les rapports sexuels, mais l’on suppose qu’elle est salutaire.<br />
• Respect du régime de la PPE. La première dose devra être prise le plus tôt possible et même avant le<br />
test de VIH. La cliente devra recevoir des informations sur le régime posologique, la dose journalière<br />
adéquate, et l’importance de la respecter. Il est important de respecter le régime prescrit car il assure<br />
l’effet maximal de prévention et également, au cas où la cliente est VIH positive, le risque de résistance<br />
pour le traitement augmente.<br />
• Effets secondaires. Les effets secondaires les plus fréquents sont les nausées et la fatigue. De tels effets<br />
peuvent être réduits selon le type de régime médicamenteux prescrit, à travers l’ordonnance de<br />
médicaments antinauséeux et en prenant les médicaments au cours des repas.<br />
• Test du VIH. Il est recommandé mais ne constitue pas une condition requise pour les clientes éligibles<br />
pour recevoir la PPE. Il est préférable de refaire le test et le <strong>counseling</strong> 2 à 4 mois après l’exposition de<br />
la cliente (supposant qu’elle a été capable d’avoir accès aux services avant cette période) et encore une<br />
fois entre 4 et 6 mois.<br />
• Confi dentialité. Comme dans tous les autres aspects relatifs au <strong>counseling</strong> de la cliente sur le plan<br />
médical et psychosocial, il est important d’insister sur le fait que toutes les informations relatives à<br />
la situation de la cliente, notamment les résultats des tests, doivent être gardés dans la plus grande<br />
confi dentialité.<br />
Consentement éclairé<br />
Le consentement éclairé devra être obtenu avant l’administration de la PPE. Les directives de l’Organisation<br />
mondiale pour la Santé/l’Organisation international du travail sur la PPE pour prévenir l’infection par VIH<br />
indiquent que les informations qui devront être fournies au cours du <strong>counseling</strong> pour la PPE en tant que<br />
partie intégrante du processus de consentement éclairé sont les suivantes :<br />
• Le risque d’acquérir l’infection par VIH à partir de l’exposition spécifi que<br />
• Le connu et l’inconnu concernant l’effi cacité de la PPE<br />
• L’importance de faire le test du VIH et de recevoir le <strong>counseling</strong> approprié concernant le post-test (bien<br />
que le test peut être retardé, au besoin)<br />
• L’éventualité d’avoir déjà contracté le VIH devra être évaluée si elles n’avaient pas encore fait le test du<br />
VIH<br />
• Les personnes qui sont déjà infectées par le VIH doivent être renvoyées en consultation vers une<br />
clinique locale pour le traitement, et si elles avaient déjà commencé la thérapie de la PPE, les<br />
médicaments devront être arrêtés lorsque le diagnostic sera confi rmé.<br />
• La PPE devra être administrée aux individus ayant des résultats incompatibles du test rapide du VIH en<br />
attendant les tests de confi rmation des laboratoires<br />
• Le fait que la médication de la PPE sera interrompue si le test initial du VIH est positif : un tel<br />
traitement ne marche pas chez les personnes vivant avec le VIH et pourrait augmenter le risque de<br />
résistance aux médicaments chez les personnes déjà infectées<br />
FISTULE TRAUMATIQUE · INFORMATIONS SUR LA PLANIFICATION FAMILIALE ET LE COUNSELING SUR LA SANTÉ · 173
Counseling d’une client souffrant de la fi stule traumatique<br />
• L’importance de respecter la prise des médicaments<br />
• La durée de la période prescrite pour la prise des médicaments (quatre semaines)<br />
• Les effets secondaires fréquents pendant la prise des médicaments de la PPE<br />
• Le fait de pouvoir arrêter de prendre les médicaments de la PPE à tout moment, mais si elles le font,<br />
ils n’en bénéfi cieront probablement pas entièrement si la source à laquelle ils sont exposée était VIH<br />
positive.<br />
• Les médicaments de la PPE peuvent être pris pendant la grossesse et peuvent protéger la femme d’être<br />
infectée par le VIH après l’exposition<br />
• Le fait de continuer d’allaiter en prenant la PPE n’a pas de danger, même si les femmes ont contracté<br />
le VIH pendant l’allaitement, le risque de transmission à travers l’allaitement est plus grand à un<br />
stade précoce de l’infection (un <strong>counseling</strong> approprié devra discuter d’alternatives sans danger pour<br />
l’allaitement si elles sont acceptables, faisables, très abordables et durables).<br />
• Le fait que l’allaitement exclusif soit fortement recommandé là où il n’existe pas de solutions de<br />
remplacement.<br />
Source : Organisation mondiale de la Santé (OMS). 2007. Post-exposure prophylaxis to prevent HIV infection:<br />
Joint WHO/ILO guidelines on post-exposure prophylaxis (PEP). Genéve. p. 21. Se référer au lien suivant : http://<br />
whqlibdoc.who.int/publications/2007/9789241596374_eng.pdf/.<br />
174 · INFORMATIONS SUR LA PLANIFICATION FAMILIALE ET LE COUNSELING SUR LA SANTÉ · FISTULE TRAUMATIQUE
Counseling d’une client souffrant de la fi stule traumatique<br />
Session 8<br />
Counseling de la famille de la cliente<br />
La Session 8 intitulée Counseling de la cliente souffrant de la fi stule obstétricale se concentre sur les besoins en<br />
<strong>counseling</strong> des familles des clientes de la fi stule obstétricale, particulièrement sur le but du <strong>counseling</strong> offert<br />
aux membres de la famille à chaque étape de prestation de service, sur les questions pouvant être traitées de<br />
la meilleure façon possible dans le <strong>counseling</strong> conjoint et celles abordées à travers le <strong>counseling</strong> individuel,<br />
et sur l’utilisation des techniques de <strong>counseling</strong> pour répondre aux besoins en <strong>counseling</strong> des membres de<br />
la famille.<br />
Cependant, les clientes de la fi stule traumatique présentent aux prestataires une variété de questions<br />
psychologiques différentes. Etant donné que les époux et les autres membres de la famille peuvent être<br />
une excellente source de soutien aux clientes de la fi stule traumatique, ils peuvent également avoir un<br />
large éventail d’émotions à la suite de la violence sexuelle perpétrée contre les femmes et les fi lles. Durant<br />
les confl its, moment où le viol est utilisé comme arme de guerre, les combattants armés violent parfois les<br />
femmes et les fi lles devant les autres membres de la famille pour terroriser davantage la communauté et<br />
détruire ainsi l’image des hommes et des parents en tant que protecteurs.<br />
Même si les maris et les autres membres de la famille n’ont pas été des témoins directs de la violence,<br />
ceux qui sont les plus proches des victimes peuvent être traumatisés eux-mêmes et seront moins capable<br />
de fournir le soutien affectif et les soins physiques nécessaires. Malheureusement, la moitié ou la majeure<br />
partie de toutes les patientes de la fi stule traumatique qui sont mariées peuvent être abandonnées par leurs<br />
maris à cause du viol et des blessures qui en découlent.<br />
Pour intégrer les informations sur la fi stule traumatique dans la présente session, il faudra se référer aux<br />
éléments suivants contenus dans ce supplément (tel qu’indiqué dans les instructions des cases rose du<br />
curriculum de formation de la fi stule obstétricale) :<br />
• Vue d’ensemble de la Session 8 équivalente : Objectifs de la session, Points à retenir, Méthodes de<br />
formation, Matériels et Préparation préalable (pages 176 à 181)<br />
• Ressource supplémentaire : Supplément 8A : Impact de la violence sexuelle et de la fi stule traumatique<br />
sur les maris et les familles (pages 182 à 184)<br />
• Ressource supplémentaire : Supplément 8B : Vue d’ensemble du <strong>counseling</strong> de la famille de la cliente<br />
[version de remplacement/longue de la Partie A, Activité 1] (pages 185 à 187)<br />
• Ressource supplémentaire : Partie D Points supplémentaires pour la discussion (page 188)<br />
FISTULE TRAUMATIQUE · COUNSELING DE LA FAMILLE DE LA CLIENTE · 175
Counseling d’une client souffrant de la fi stule traumatique<br />
176 · COUNSELING DE LA FAMILLE DE LA CLIENTE · FISTULE TRAUMATIQUE<br />
Vue d’ensemble de la Session 8 équivalente<br />
Vue d’ensemble de la Session 8<br />
Objectifs de la session<br />
A la fi n de cette session, les participants devront être en mesure de faire ce qui suit :<br />
• Décrire le but du <strong>counseling</strong> des membres de la famille des clientes de la fi stule à chaque étape de la<br />
prestation de services<br />
• Lister les membres de la famille pouvant bénéfi cier du <strong>counseling</strong><br />
• Distinguer les questions qui pourraient être mieux traitées dans le <strong>counseling</strong> conjoint (par ex., la<br />
cliente et les membres de la famille), et celles pouvant être abordées de la meilleure façon à travers le<br />
<strong>counseling</strong> individuel<br />
• Dans les jeux de rôle en salle, faire une démonstration du <strong>counseling</strong> offert aux membres de la famille<br />
à chaque étape de la prestation de services (au besoin), en utilisant des techniques de communication<br />
pour répondre aux besoins des membres de la famille<br />
• Elaborer des études de cas de clientes qui ont été rejetées par leurs maris<br />
• Elaborer des études de cas de jeunes clientes (fi lle) qui son amenées par les parents ou les autres<br />
membres de la famille pour obtenir des services<br />
• Etudier les différentes manières selon lesquelles la violence sexuelle affecte la famille (traumatisme de<br />
la famille à travers la perte des êtres chers et la violence qu’ils ont subie) ainsi que les attitudes des<br />
familles, les idées fausses et les opinions sur la fi stule traumatique<br />
• Défi nir la médiation familiale et décrire la manière dont elle fonctionne<br />
POINTS À RETENIR<br />
Les membres de la famille jouent un rôle particulièrement important dans la réussite globale<br />
de la réparation de la fi stule et dans la réinsertion sociale de la cliente dans son foyer et dans sa<br />
communauté. Toutefois, le fait de décision qui parmi les membres de la famille seront impliqués,<br />
et à quelles étapes des soins de la cliente, dépend de la situation particulière de la cliente et sa<br />
volonté pour les impliquer.<br />
Les prestataires doivent être sensibles aux besoins et désirs de la cliente en ce qui concerne<br />
l’implication de sa famille dans ses soins, et ne devront inclure d’autres personnes (comme son<br />
mari ou les autres membres de la famille ou des amis) dans les séances de <strong>counseling</strong> que si la<br />
cliente le souhaite.<br />
Les prestataires devraient respecter la vie privée et la confi dentialité de la cliente en ne peut<br />
que fournir des informations sur l’état et le traitement de la cliente aux membres de la famille si<br />
seulement la cliente est présente et/ou demande que ces informations soient partagées avec sa<br />
famille.<br />
(suite)
POINTS À RETENIR (SUITE)<br />
Counseling d’une client souffrant de la fi stule traumatique<br />
La manière dont un membre de la famille est invité à soutenir la cliente dépend des besoins de<br />
la cliente et des capacités du membre de la famille. Afi n de maximiser la capacité de chaque<br />
membre de la famille choisie pour soutenir la cliente, les prestataires doivent fournir en temps<br />
opportun un <strong>counseling</strong> ciblé à tous les membres de la famille qui vont aider dans les soins de la<br />
cliente.<br />
Les avantages du <strong>counseling</strong> offert aux couples sont les suivants :<br />
o Il est plus probable qu’ils respectent la période recommandée d’abstinence après la réparation<br />
chirurgicale.<br />
o Ils feront un meilleur usage des méthodes contraceptives.<br />
o Ils seront plus susceptibles de prendre des décisions ensemble.<br />
o La communication entre les deux sera renforcée.<br />
o Les prestataires auront l’opportunité de réitérer les messages importants pour réduire le<br />
stigmate de la violence sexuelle et expliquer les effets psychologiques fréquents de celle-ci.<br />
o Le prestataire pourra directement conseiller le mari de la cliente sur la possibilité de<br />
transmission du VIH/des IST et sur les autres conséquences sanitaires de la violence sexuelle.<br />
Les avantages du <strong>counseling</strong> conjoint offert aux membres de la famille et aux clientes sont les<br />
suivants :<br />
o Les clientes seront plus susceptibles de revenir pour des visites de suivi.<br />
o Les clientes seront plus susceptibles de rechercher en temps opportun des soins médicaux,<br />
gynécologiques et obstétricaux.<br />
o Les clientes auront de meilleurs résultats concernant leur santé<br />
o Les clientes se sentiront soutenues par le prestataire en discutant des aspects psychologiques<br />
de la violence sexuelle et de la fi stule traumatique avec les membres de la famille.<br />
Les risques du <strong>counseling</strong> offert au couple en même temps ou <strong>counseling</strong> conjoint pourraient<br />
entrainer ce qui suit :<br />
o Exposer les informations que la cliente ne veut pas partager<br />
o Interdire à la cliente le droit au choix éclairé<br />
o Causer des confl its au sein du couple ou de la famille<br />
Lorsqu’une cliente de fi stule obstétricale retourne dans sa communauté, qu’elle rejoigne le<br />
domicile conjugal ou non, elle aura besoin de soutien sur le plan social, matériel et socioéconomique<br />
de la part de sa famille et de sa communauté.<br />
Si la cliente n’est pas accompagnée par un membre de sa famille, le conseiller sociopsychologique<br />
devra demander les raisons et/ou s’enquérir de la personne qui pourrait aider la<br />
cliente durant le processus de récupération sur le plan physique et concernant sa réinsertion dans<br />
la communauté.<br />
FISTULE TRAUMATIQUE · COUNSELING DE LA FAMILLE DE LA CLIENTE · 177
Counseling d’une client souffrant de la fi stule traumatique<br />
Méthodes de formation<br />
• Présentation/discussion<br />
• Remue-méninges<br />
• Jeu de rôle (Note : Concernant les parties B jusqu’à D, suivre les directives générales concernant le jeu<br />
de rôle ci-dessous. Les particularités de chaque session seront soulignées dans les instructions de la<br />
session.)<br />
Matériels<br />
• Tableau en papier, chevalet, marqueurs et ruban adhésif<br />
• Tableau en papier pour les études de cas de la cliente (à partir de la Session 4)<br />
• Document du participant 8-A : Counseling des membres de la famille de la cliente – Scène 1<br />
• Document du participant 8-B : Counseling des membres de la famille de la cliente – Scène 2 Scenario<br />
• Document du participant 8-C: Counseling des membres de la famille de la cliente – Scène 3<br />
• Document du participant 8-D : Counseling des membres de la famille de la cliente - Scène 4<br />
• Document du participant 8-E : Counseling des membres de la famille de la cliente - Scène 5<br />
• Document du participant 8-F : Membres de la famille clés pouvant soutenir la cliente<br />
• Document du participant 8-G : Soutien social aux clientes de fi stule obstétricale<br />
• Document du participant 8-H : Counseling des membres de la famille de la cliente<br />
• Transparent 8-A : Exemple de guide d’apprentissage du <strong>counseling</strong> pour les périodes préopératoires et<br />
les périodes postopératoires immédiates<br />
• Transparent 8-B : Exemple de guide d’apprentissage pour les périodes de la sortie/ du suivi<br />
• Support pour les jeux de rôle tels que le matériel éducatif de la cliente, une couverture, un rideau, des<br />
draperies ou autre matériel pouvant rendre les jeux de rôle plus réalistes<br />
• Caméra vidéo et télévision ou moniteur (facultatif)<br />
Préparation préalable<br />
1. Préparer un tableau-papier listant les objectifs de la présente session.<br />
2. Revoir tous les documents et faire une copie pour chaque participant.<br />
3. Préparer les tableaux-papier suivants :<br />
• « Occasions de <strong>counseling</strong> des membres de la famille : Admission au pavillon et période<br />
préopératoire »<br />
• « Occasions de <strong>counseling</strong> des membres de la famille : Période postopératoire »<br />
• « Occasions de <strong>counseling</strong> des membres de la famille : Sortie et suivie »<br />
• Un tableau-papier avec deux colonnes : « Avantages du <strong>counseling</strong> conjoint » et « Risques du<br />
<strong>counseling</strong> conjoint »<br />
178 · COUNSELING DE LA FAMILLE DE LA CLIENTE · FISTULE TRAUMATIQUE
Counseling d’une client souffrant de la fi stule traumatique<br />
• « Besoins et préoccupations des membres de la famille : Admission et période préopératoire »<br />
• « Besoins et préoccupations des membres de la famille : Période postopératoire »<br />
• « Besoins et préoccupations des membres de la famille : Sortie et suivie » « Réactions des membres<br />
de la famille envers les clientes de la fi stule : Admission et période préopératoire »<br />
• « Réactions des membres de la famille envers les clientes de la fi stule : Période postopératoire »<br />
• « Réactions des membres de la famille envers les clientes de la fi stule : Sortie et suivie »<br />
4. Préparer la salle de sorte que chaque groupe puisse s’asseoir près de son étude de cas et des tableauxpapier<br />
des sentiments respectifs.<br />
5. Mettre en place la caméra vidéo et la télévision ou un moniteur (facultatif).<br />
NOTE AUX FORMATEURS<br />
Guide général pour le jeu de rôle<br />
Les parties B jusqu’à D de la Session 8 suivent toutes le même format. Ce qui suit constitue un<br />
guide général des jeux de rôle pouvant être utilisé pour toutes les pratiques de <strong>counseling</strong> dans cette<br />
session, suivant les quatre activités décrites en détail dans le présent guide.<br />
Pendant les jeux de rôle, les participants utiliseront les clientes des études de cas (à partir de la<br />
Session 3) comme personnages. Bien que le processus soit le même pour chaque jeu de rôle, les<br />
transparents, documents et tâches de communication seront différents.<br />
Activité 1 : Remue-méninges/Discussion<br />
1. Poser les questions suivantes aux participants : Quelle est la fi nalité du <strong>counseling</strong> des membres de<br />
la famille ? Quelles seront les personnes considérées comme membres clés de la famille ? Quelles<br />
sont les informations dont les membres de la famille ont besoin pour soutenir la cliente de la fi stule<br />
au cours de la scène attribuée (par ex., les besoins d’information concernant la cause de la fi stule,<br />
les aspects cliniques et sociaux de leur état et de la fi stule, les effets sur la cliente et sur les membres<br />
de la famille, et les moyens utilisés par les membres de la famille pour offrir leur soutien) ? Quels<br />
sont les autres besoins et préoccupations que les membres de la famille pourraient avoir ?<br />
2. Ecrire les commentaires des participants sur le tableau-papier intitulé «Besoins et préoccupations<br />
des membres de la famille » [scène attribuée].<br />
3. Demander aux participants de réfl échir sur la gamme d’émotions qu’un membre de la famille<br />
pourrait ressentir. Ecrire leurs commentaires sur le tableau-papier intitulée « Réactions des<br />
membres de la famille envers la cliente de la fi stule [scène attribuée], et affi cher le tableau-papier<br />
sur le mur.<br />
4. Demander aux participants la manière dont le prestataire de service peut répondre à ces besoins,<br />
à la fois sur le plan verbal et non verbal. Résumer en expliquant l’importance de rassurer et de<br />
prendre soin des membres de la famille.<br />
5. Résumer en passant en examinant les directives sur le conseil pour la scène.<br />
FISTULE TRAUMATIQUE · COUNSELING DE LA FAMILLE DE LA CLIENTE · 179
Counseling d’une client souffrant de la fi stule traumatique<br />
NOTE AUX FORMATEURS<br />
Activité 2 : Préparation au jeu de rôle<br />
1. Projeter les Transparents 8-A et 8-B à partir de l’Annexe D pour fournir un guide pour le<br />
<strong>counseling</strong>.<br />
2. Distribuer les Documents 8-F : Membres de la famille essentiels pouvant soutenir la cliente ; 8-G :<br />
Soutien social à la cliente de la fi stule obstétricale; et 8-H : Counseling des membres de la famille<br />
de la cliente, que les participants utiliseront comme référence en élaborant les messages à fournir<br />
à la cliente ou à un membre de sa famille. Ces éléments ne sont que des guides, et les participants<br />
devront les comparer avec les protocoles de leurs institutions respectives.<br />
3. Répartir les participants dans les mêmes groupes des clientes d’études de cas que ceux formés<br />
dans la Session 4-A : Activité 6 (page 106 du curriculum de formation de la fi stule obstétricale).<br />
Positionner chaque groupe près du lieu où les tableaux-papier des études de cas et des sentiments<br />
sont affi chées sur le mur. Attribuer le cadre ou la scène de prestation de services pour le jeu de<br />
rôle.<br />
4. Demander à chaque groupe de faire ce qui suit :<br />
• Elaborer un jeu de rôle de 5 à 10 minutes pour le <strong>counseling</strong> pendant la scène attribuée<br />
accomplissant les tâches de communication suivantes :<br />
a. Évaluer le membre de la famille le plus approprié pour l’inclure dans le <strong>counseling</strong><br />
b. Évaluer la disponibilité du membre de la famille à discuter de ses préoccupations et<br />
sentiments<br />
c. Encourager le membre de la famille à poser des questions et à exprimer ses opinions et<br />
sentiments<br />
d. Répondre aux questions du membre de la famille avec des explications simples<br />
• Ne pas oublier d’utiliser les questions ouvertes ou de sentiment que les participants ont<br />
élaborées pour répondre aux préoccupations sur la sexualité et les rapports sociaux entre les<br />
sexes.<br />
CONSEIL POUR LA FORMATION<br />
Se rappeler que le formateur pourrait modéliser/démontrer un segment du jeu de rôle ou montrer<br />
des exemples de réfl exion (interprétation des sentiments derrière les propos d’une cliente).<br />
5. Distribuer les supports à chaque groupe.<br />
6. Utiliser les transparents 8-A et 8-B de l’Annexe D, ainsi que le Document 8-H du participant pour<br />
observer ceux qui participent au jeu de rôle, afi n de s’assurer qu’ils suivent les normes relatives au<br />
<strong>counseling</strong>.<br />
7. Circuler dans la salle et offrir de l’aide à mesure que les participants développent leurs jeux de<br />
rôle.<br />
180 · COUNSELING DE LA FAMILLE DE LA CLIENTE · FISTULE TRAUMATIQUE
NOTE AUX FORMATEURS (suite)<br />
Activité 3 : Pratique des jeux de rôle<br />
Counseling d’une client souffrant de la fi stule traumatique<br />
1. Choisir au hasard un groupe pour procéder à son jeu de rôle afi n que les autres participants<br />
puissent observer, en utilisant la liste de vérifi cation pour le <strong>counseling</strong> en tant que guide de<br />
l’observateur pour faire des commentaires.<br />
2. Introduire le jeu de rôles en rappelant aux participants le contexte de l’étude de cas.<br />
3. Filmer le jeu de rôles (facultatif).<br />
4. Arrêter le jeu de rôles s’il dépasse l’heure fi xé.<br />
5. Visionner la bande vidéo du jeu de rôle (si la vidéo est utilisée) et discuter pendant 10 minutes, en<br />
posant les questions suivantes :<br />
• Selon vous, qu’a ressentit la « cliente » ou le « membre de la famille » pendant le jeu de<br />
rôles ?<br />
• Quelles sont les tâches de communication accomplies ?<br />
• Les informations fournies ont-elles été techniquement exactes et appropriées ?<br />
• Est-ce qu’un langage simple a été utilisé pour expliquer les questions techniques ?<br />
• Qu’est-ce que le groupe a accompli de manière adéquate ? Commencer par demander au<br />
groupe de s’auto-évaluer, puis demander aux autres participants de faire leurs commentaires ;<br />
fi nir en faisant un résumé des commentaires positifs<br />
• Comment pourraient-ils améliorer (concernant aussi bien la technique que le contenu).<br />
Encore une fois, il faudra commencer par demander au groupe de s’auto-évaluer, puis<br />
demander aux autres participants de faire leurs commentaires, et fi nir en faisant un résumé<br />
des manières de s’améliorer.<br />
Activité 4 : Discussion<br />
1. Résumer les jeux de rôles en posant les questions suivantes :<br />
• Qu’avez-vous appris dans cette session ?<br />
• Comment pourriez-vous appliquer ce que vous avez appris dans votre propre cadre de travail ?<br />
2. Soyez prêt pour effectuer votre propre jeu de rôle de démonstration au cas où des étapes ou<br />
compétences essentielles doivent être renforcées.<br />
Durée (totale) de la session : 4 heures, 35 minutes, to 4 heures, 50 minutes<br />
Aller à la page 233 du curriculum de formation de la fi stule obstétricale – Session 8 : Etapes de la formation.<br />
FISTULE TRAUMATIQUE · COUNSELING DE LA FAMILLE DE LA CLIENTE · 181
Counseling d’une client souffrant de la fi stule traumatique<br />
Supplément 8A<br />
182 · COUNSELING DE LA FAMILLE DE LA CLIENTE · FISTULE TRAUMATIQUE<br />
Ressource supplémentaire<br />
Impact de la violence sexuelle sur les maris et les familles<br />
NOTE AUX FORMATEURS<br />
A cette étape de la formation, les participants auront concentré presque toute leur attention sur la<br />
compréhension des expériences et des besoins de <strong>counseling</strong> des clientes de la fi stule. Mais le fait<br />
d’aider la cliente de la fi stule traumatique à réussir à faire face aux problèmes sur le plan psychosocial<br />
et physique implique également la nécessité de traiter les questions en rapport avec sa famille. Cette<br />
dernière jouera un rôle particulièrement important dans la réussite de son rétablissement aussi bien<br />
physique que psycho-social.<br />
L’activité mise en évidence dans le présent supplément a pour but d’aider les participants à changer<br />
leur manière de penser concernant la cliente en tant qu’individu dans un contexte plus large de<br />
sa famille. La présente activité, ainsi que les autres qui suivent dans cette session vont donner aux<br />
participants l’opportunité d’établir un lien entre les idées et expériences générées au cours de leurs<br />
activités antérieures.<br />
Durée : 10 minutes<br />
Préparation préalable<br />
1. Clouer les trois tableaux-papier découlant de l’activité de la session 2 sur le «rassemblement des idées »,<br />
Partie 2 (Fistule traumatique et impact psychosocial au niveau individuel, familial et communautaire) soit<br />
sur la planche du tableau papier soit sur les murs de la salle de formation en utilisant une autre feuille de<br />
papier pour les couvrir jusqu’au moment où ils sont utilisés dans l’activité.<br />
CONSEIL POUR LA FORMATION<br />
Les maris et les autres membres de la famille jouent un rôle important dans l’expérience de la cliente<br />
de la fi stule traumatique et peuvent être une excellente source de soutien. L’on sait également que la<br />
violence sexuelle contre les femmes ou les fi lles peuvent avoir un profond impact psychosocial sur les<br />
membres de sa famille. Durant les confl its, au moment où le viol est utilisé comme arme de guerre, les<br />
combattants armés violent parfois les femmes et les fi lles devant les autres membres de la famille pour<br />
terroriser davantage la communauté et détruire ainsi l’image des hommes et des parents en tant que<br />
protecteurs. Même si les maris et les autres membres de la famille n’ont pas été des témoins directs<br />
de la violence, ceux qui sont les plus proches des victimes peuvent être traumatisés eux-mêmes et<br />
seront moins capable de fournir le soutien affectif et les soins physiques dont les victimes ont besoin.<br />
Malheureusement, dans certains cas, les maris et les autres membres de la famille peuvent aller<br />
jusqu’à rejeter la survivante. (suite)
CONSEIL POUR LA FORMATION (suite)<br />
Counseling d’une client souffrant de la fi stule traumatique<br />
Les maris et les autres membres de la famille des clientes de la fi stule traumatique ressentent une large<br />
variété d’émotions parfois confl ictuelles à la suite des situations suivantes :<br />
Sentiments négatifs :<br />
• Culpabilité, colère, et/ou impuissance à cause de leur incapacité d’empêcher l’agression de se<br />
produire ou de protéger la femme/fi lle<br />
• Peur et sentiments liés au traumatisme à cause de la violence ; crainte des conséquences<br />
sanitaires telles que le VIH et les autres IST<br />
• Peur du fait que les membres de la famille vont subir encore des agressions similaires dans le<br />
futur<br />
• Honte dirigée contre les survivantes à cause du stigmate sociale associé au viol<br />
• Dégoût à cause des aspects physiques des blessures de la fi stule traumatique<br />
• Colère/ressentiment contre la victime du fait de ne pas pouvoir travailler à cause des blessures et/<br />
ou stress en rapport avec d’autres responsabilités de prise en charge<br />
Sentiments positifs :<br />
• Compassion pour la survivante<br />
• Sens de l’engagement pour le soutien de la survivante pendant son rétablissement<br />
• Facteur protecteur (jouer le rôle de protecteur)<br />
• Responsabilisation afi n de pouvoir aider la survivante à avoir accès aux soins dont elle a besoin<br />
Il est également possible que le mari et/ou les autres membres de la famille de la cliente, euxmêmes,<br />
aient subi une violence sexuelle ou d’autres événements traumatiques. Bien que le but<br />
de faire le <strong>counseling</strong> aux membres de la famille repose sur le fait d’aider les travailleurs sociaux<br />
à faciliter un bon rétablissement à la cliente, il est important que les prestataires gardent à l’esprit<br />
qu’ils peuvent rencontrer des travailleurs sociaux ayant une variété de sentiments découlant de leur<br />
propre expérience personnelle. Le rôle du prestataire, d’abord et avant tout, consiste à répondre aux<br />
besoins de la cliente, mais il peut y avoir également des opportunités de renvoyer en consultation les<br />
membres de la famille vers d’autres services pour des soins les concernant.<br />
Activité 1 : Mise en train (10 minutes)<br />
1. Rappeler aux participants que durant les sessions précédentes, ils ont couvert un grand nombre de<br />
sujets se concentrant sur la compréhension et la réponse aux besoins des clientes de la fi stule, y compris<br />
les clientes de la fi stule traumatique.<br />
2. Demander si un des participants se rappelle de l’exercice de Rassemblement des idées qu’ils ont effectué<br />
au cours de la Session 2 (Compréhension de la fi stule traumatique), Partie E (Fistule traumatique et<br />
impact psychosocial aux niveaux individuel, familial et communautaire). Aider les participants à se<br />
rappeler de l’idée générale de l’activité.<br />
FISTULE TRAUMATIQUE · COUNSELING DE LA FAMILLE DE LA CLIENTE · 183
Counseling d’une client souffrant de la fi stule traumatique<br />
3. Sur trois nouvelle feuilles des tableaux-papier, demander aux participants d’identifi er différents types<br />
d’impact psychosocial que la fi stule traumatique peut avoir au niveau individuel (tableau-papier 1),<br />
familial (tableau-papier 2) et communautaire (tableau-papier 3), et écrire les réponses sur les nouveaux<br />
tableaux-papier à mesure qu’ils sont annoncés par les participants.<br />
4. Quand les participants auront terminé, découvrir les tableaux de conférence sur lesquels vous avez<br />
résumé auparavant les résultats de l’activité de Rassemblement des idées à partir de la Session 2,<br />
Partie E. Diriger une discussion en comparant l’impact psychosocial de la fi stule traumatique que les<br />
participants avaient identifi é au début de la formation, avec le sujet dont ils viennent de discuter au<br />
cours de cette activité.<br />
5. Conclure la session en faisant un résumé de l’impact de la fi stule traumatique et de la violence sexuelle<br />
sur les membres de la famille, notamment les époux des clientes. Se référer aux points soulevés dans le<br />
premier conseil pour la formation ci-dessous, en insistant sur le fait que le soutien aux membres de la<br />
famille des clientes est essentiel pour la guérison et le rétablissement, et que les prestataires de soins de<br />
santé ont un important rôle à jouer en aidant la cliente aussi bien que sa famille à être consciente aux<br />
besoins des clientes et à y répondre.<br />
184 · COUNSELING DE LA FAMILLE DE LA CLIENTE · FISTULE TRAUMATIQUE
Supplément 8B<br />
Counseling d’une client souffrant de la fi stule traumatique<br />
Ressource supplémentaire<br />
Partie A : Vue d’ensemble du <strong>counseling</strong> de la famille de la cliente<br />
Durée : 1 heure, 25 minutes<br />
CONSEIL POUR LA FORMATION<br />
Les prestataires de soins de santé soutenant les patientes de la fi stule traumatique peuvent faire face<br />
à un certain nombre de scénarios impliquant la famille des clientes. Cela dépendra en quelque sorte<br />
de l’âge de la cliente ou de sa situation matrimoniale. Par exemple, si la cliente est une jeune fi lle ou<br />
une adolescente qui n’est pas encore mariée, le prestataire devra probablement traiter aussi bien la fi lle<br />
que ses parents et/ou grands parents ou autre proche parent. Dans certains pays, les mineurs qui ont<br />
moins de 18 ans n’ont pas le droit de prendre des décisions légales concernant leurs soins de santé, et<br />
les conseillers socio-psychologiques doivent répondre à toutes ces préoccupations à travers les parents<br />
ou les tuteurs de la cliente. Ils devront être familiers avec le cadre légal de leur pays et travailler en<br />
respectant les normes légales existantes ainsi que les droits de l’enfant.<br />
Les femmes qui ont un âge plus avancé et/ou mariées pourraient être accompagnées de leurs maris et/<br />
ou des autres membres de la famille. Malheureusement, la plupart des clientes de la fi stule sont rejetées<br />
par leurs maris à cause du double stigmate de la violence sexuelle et des problèmes d’ordre physique<br />
accompagnant la maladie. Les femmes sont parfois rejetées également par les autres membres de la<br />
famille. Si une cliente n’est pas accompagnée par un membre de la famille, le conseiller devra sonder les<br />
causes pour deux raisons. Premièrement, la cliente aura besoin d’aide aussi bien pendant la réadaptation<br />
physique que durant le processus de réinsertion communautaire. Deuxièmement, si la cliente n’est pas<br />
accompagnée par un membre de la famille, cela peut signifi er le rejet familial et l’éventuel nécessité<br />
pour le conseiller de s’impliquer davantage dans le soutien de la cliente à rétablir les liens à travers<br />
la médiation familiale. Certains programmes traitant les questions relatives aux besoins médicaux et<br />
psychosociaux des survivantes de la fi stule traumatique utilisent aussi bien les approches générales<br />
du <strong>counseling</strong> que la médiation familiale. Cette dernière peut être utilisée dans des cas où la cliente<br />
recherche de l’aide pour retourner vers son mari et vers les autres membres de la famille qui l’ont rejetée.<br />
La présente formation se concentre sur les techniques générales de <strong>counseling</strong> appliquées aux besoins<br />
et préoccupations des patientes de la fi stule traumatique. La médiation est généralement un processus<br />
beaucoup plus compliqué traitant les aspects spécifi ques de la situation de la cliente, et visant à<br />
faciliter la réconciliation et l’entente au sein de la famille. La médiation exige des compétences en<br />
communication et en négociation entre deux ou plusieurs personnes. De telles qualifi cations doivent<br />
être acquises par les prestataires et les conseillers, mais elle n’est pas couverte par la présente formation.<br />
Au cours de cette session, il faudra inclure une discussion sur les différences qui existent entre le<br />
<strong>counseling</strong> et la médiation, en vous inspirant des expériences de tout participant qui ont pu être<br />
impliqués dans une activité de médiation. Cela peut être effectué au moment d’introduire l’exercice et<br />
à des points différents lorsque les groupes présenteront leur travail. Si possible, aider les participant à<br />
identifi er des ressources supplémentaires de la formation pour acquérir des compétences en médiation,<br />
tout en clarifi ant que cette formation va continuer à se concentrer sur le <strong>counseling</strong> en général.<br />
FISTULE TRAUMATIQUE · COUNSELING DE LA FAMILLE DE LA CLIENTE · 185
Counseling d’une client souffrant de la fi stule traumatique<br />
Préparation préalable<br />
1. Préparer trois tableaux-papier en les tenant horizontalement et en dessinant six colonnes sur chacun qui<br />
vont être utilisées dans l’Activité 1. Les titres pour ces colonnes sont les suivants :<br />
Groupe<br />
de la<br />
cliente<br />
Préposés à<br />
l’entretien<br />
Sujet éventuels pour le <strong>counseling</strong><br />
Besoins<br />
physiques et<br />
psychosociaux<br />
de la cliente<br />
Activité 1 : Travail en petit groupe (45 minutes)<br />
1. Introduire cet exercice en expliquant (1) qu’il existe des opportunités d’offrir le <strong>counseling</strong> aux clients et<br />
à leurs maris/familles à chaque étape des soins ; (2) les familles des clientes ont besoin de <strong>counseling</strong> sur<br />
l’impact physique et psychosocial de la fi stule traumatique afi n de comprendre la situation actuelle de<br />
la cliente ; en même temps, elles peuvent également avoir besoin de <strong>counseling</strong> eux-mêmes pour aider<br />
à aborder la variété de sentiments que les clientes pourraient avoir ; (3) si les besoins en <strong>counseling</strong><br />
des membres de la famille sont au-delà de leur capacité, les prestataires et les conseillers sociopsychologiques<br />
peuvent toujours être en mesure de fournir des informations très précieuses et faire une<br />
orientation vers d’autres services.<br />
2. Demander aux participants de se diviser en trois groupes.<br />
3. Expliquer que chaque groupe va discuter des besoins en <strong>counseling</strong> des membres de la famille pour<br />
différents types de clientes : (1) les fi llettes et les adolescentes ; (2) les femmes mariées en âge de<br />
procréation ; et (3) les femmes adultes. Si le nombre de participants par groupe est trop grand de faire<br />
un travail signifi catif, aider les participants à créer des groupes plus petits par catégorie de cliente.<br />
186 · COUNSELING DE LA FAMILLE DE LA CLIENTE · FISTULE TRAUMATIQUE<br />
Besoins<br />
psychosociaux<br />
des préposés à<br />
l’entretien Action<br />
Messages<br />
clé
Counseling d’une client souffrant de la fi stule traumatique<br />
4. En utilisant les feuilles du tableau-papier préparé pour cette exercice, demander aux participants dans<br />
chaque groupe d’identifi er les préposés à l’entretien éventuels, la variété de leurs besoins éventuels (y<br />
compris les informations fournies aux membres de la famille sur la situation physique et psychosociale<br />
de la cliente, ses besoins, choix, etc., et leurs propres besoins), les actions éventuelles pour s’assurer que<br />
l’on s’est occupé de ces besoins; et les message relatifs clé au <strong>counseling</strong> devant être fournis au groupe<br />
pour faciliter le rétablissement .<br />
5. Lorsque les groupes auront terminé, demander au représentant de chaque groupe de faire un résumé de<br />
leur discussion pour le reste des participants.<br />
6. Donner à chaque participant une copie du Document 8-F et 8-G tiré du Counseling de la cliente souffrant<br />
de la fi stule obstétricale.<br />
7. Animer une discussion sur la variété des besoins des membres de la famille que les prestataires et les<br />
conseillers pourraient rencontrer dans leur travail, et des différentes manières de répondre à ces besoins.<br />
Il faudra se référer également aux différences qui existent entre le <strong>counseling</strong> et la médiation.<br />
Retourner à la page 234 du curriculum de formation de la fi stule obstétricale – Partie A : Activité 2.<br />
FISTULE TRAUMATIQUE · COUNSELING DE LA FAMILLE DE LA CLIENTE · 187
Counseling d’une client souffrant de la fi stule traumatique<br />
188 · COUNSELING DE LA FAMILLE DE LA CLIENTE · FISTULE TRAUMATIQUE<br />
Ressource supplémentaire<br />
Partie D : Le <strong>counseling</strong> à la sortie—Points supplémentaires pour la<br />
discussion<br />
La discussion concernant les besoins en <strong>counseling</strong> des clientes à la sortie devra couvrir les questions<br />
relatives à la sexualité, l’hygiène, les grossesses futures et le besoin de préparation pour les grossesses<br />
précoces, le stigmate, les compétences professionnelles et les liens éventuels avec les groupes de soutien<br />
communautaires, le cas échéant.<br />
En outre, dans le contexte spécifi que de la fi stule traumatique, la discussion devra inclure le stigmate<br />
lié aussi bien à la fi stule qu’à la violence sexuelle, ainsi que les réponses affectives à la violence sexuelle<br />
survenue pendant une longue période suivant l’événement. L’on devra également étudier particulièrement<br />
la situation des femmes dont la fi stule pourrait être le résultat d’une grossesse ou d’un accouchement d’un<br />
enfant conçu lors d’une violence sexuelle.<br />
Il est important de rappeler aux participants que les partenaires ou les conjoints pourraient avoir besoin de<br />
<strong>counseling</strong> traitant des questions suivantes :<br />
• Les my<strong>the</strong>s/idées fausses sur la fi stule traumatique et la violence sexuelle<br />
• La manière de traiter la dépression ou d’autres conséquences psychologiques et physiques de la fi stule<br />
traumatique et de la violence sexuelle<br />
Aller à la page 249 du curriculum de formation de la fi stule obstétricale – Session 9 : Soutien à la cliente de la<br />
fi stule obstétricale.
Counseling d’une client souffrant de la fi stule traumatique<br />
Session 9<br />
Soutien de la cliente de la fi stule traumatique<br />
La Session 9 intitulée Counseling de la cliente souffrant de la fi stule obstétricale traite la question relative<br />
aux besoins d’assurer que la cliente de la fi stule reçoit le niveau nécessaire de soutien communautaire,<br />
en insistant sur l’organisation ou le développement des groupes de soutien pour les clientes de la fi stules<br />
obstétricale, et d’identifi er les organisations et services communautaires disponibles pour les clientes de la<br />
fi stule obstétricale afi n d’établir un lien entre les clientes et ces structures. A cause des circonstances des<br />
clientes de la fi stule traumatique, les formateurs doivent penser à inclure un éventail plus large de matériels<br />
dans la présente session de formation, tel que l’importance de se concentrer sur la faculté de récupération<br />
de la cliente, la nécessité d’examiner les besoins permanents en <strong>counseling</strong> des clientes de la fi stule<br />
traumatique dont l’opération a été retardée ou dont la fi stule est inopérable, ainsi que la manière dont les<br />
travailleurs de la santé et les conseillers peuvent soutenir les clientes de la fi stule traumatique au niveau<br />
communautaire, particulièrement à travers des activités avec les hommes (telles que les activités de Men As<br />
Partners® [MAP]).<br />
Pour intégrer les informations sur la fi stule traumatique dans cette session, se référer aux éléments suivants<br />
contenus dans le présent supplément (tel qu’indiqué dans les instructions des cases rose du curriculum de<br />
formation de la fi stule obstétricale) :<br />
• Vue d’ensemble de la Session 9 équivalente : Objectifs de la Session, Points à retenir, Méthodes de<br />
formation, Matériels et Préparation préalable (pages 190 à 194)<br />
• Ressource supplémentaire : Partie A : Activité 1 Points supplémentaires pour la Discussion (page 195)<br />
• Ressource supplémentaire : Partie A : Activité 3 Points supplémentaires pour la Discussion et<br />
démarches (page 196)<br />
• Document supplémentaire 9-a : Exemples de groupes de soutien pour les clientes basée à la structure<br />
(pages 197 et 198)<br />
• Ressource supplémentaire : Supplément 9A—Partie C : Liens avec la communauté (pages 199 à 202)<br />
• Document supplémentaire 9-b : Exemples de soutien aux clientes basée à la structure (pages 203 à<br />
206)<br />
• Ressource supplémentaire : Supplément 9B—Partie D : Implication des hommes en tant que<br />
partenaires au niveau communautaire (pages 207 à 210)<br />
FISTULE TRAUMATIQUE ·SOUTIEN DE LA CLIENTE DE LA FISTULE TRAUMATIQUE · 189
Counseling d’une client souffrant de la fi stule traumatique<br />
Vue d’ensemble de la Session 9 équivalente<br />
Vue d’ensemble de la Session 9<br />
Objectifs de la session<br />
A la fi n de la formation, les participants devront être en mesure de faire ce qui suit :<br />
• Démontrer l’importance de se concentrer sur la faculté de récupération de la cliente<br />
• Raconter les histoires de réussite et décrire la manière dont elles sont utilisées pour assister les femmes<br />
qui sont à la structure pour subir une intervention<br />
• Décrire les besoins permanents des clientes de la fi stule traumatique pour qui l’opération est retardée<br />
ou dont la fi stule est déterminé comme inopérable<br />
• Apprendre comment former les groupes de soutien aux clientes au sein de la structure<br />
• Localiser les réseaux de soutien communautaire, les activités génératrices de revenue et les<br />
opportunités d’éducation (le cas échéant)<br />
• Faciliter le contact de la cliente avec les réseaux de soutien communautaire existants et les<br />
organisations d’accès qui les assisteront à travers des activités génératrices de revenu et les opportunités<br />
d’éducation (au cas où les réseaux et les organisations sont disponibles)<br />
• Identifi er les voies et moyens permettant aux travailleurs de la santé et aux conseillers sociopsychologiques<br />
de soutenir les clientes de la fi stule traumatique au niveau communautaire à travers<br />
des activités générales d’IEC et des activités spécifi ques avec les hommes i.e., MAP)<br />
• Identifi er les voies et moyens permettant aux travailleurs de la santé et aux conseillers sociopsychologiques<br />
de promouvoir les approches de MAP concernant les questions relatives à la fi stule<br />
traumatique et à la violence sexuelle au niveau communautaire<br />
Note: S’il n’existe aucune ressource ou organisations communautaires dans lesquelles les clientes peuvent<br />
être soutenues, la présente session pourra se concentrer uniquement sur l’utilisation des histoires de<br />
réussite dans l’assistance des clientes de la fi stule.<br />
190 · SOUTIEN DE LA CLIENTE DE LA FISTULE TRAUMATIQUE · FISTULE TRAUMATIQUE
POINTS À RETENIR<br />
Counseling d’une client souffrant de la fi stule traumatique<br />
Il n’y a pas de bonnes ou de mauvaises manières d’organiser ou développer des groupes de<br />
soutien aux clientes de fi stule obstétricale. Le degré de réussite de ces groupes de soutien<br />
dépendra de la manière dont ils répondent aux besoins et souhaits des clientes<br />
Les clientes ayant une fi stule obstétricale actuellement et/ou réparée peuvent fournir une<br />
ressource importante pour la création des groupes de soutien, des histoires de réussite, et des<br />
liens avec les services communautaires.<br />
Les prestataires ont besoin de connaître les organisations et services communautaires disponibles<br />
pour les clientes de la fi stule obstétricale afi n de les mettre en rapport avec les clientes à la sortie.<br />
Les clientes hospitalisées pendant une longue période à cause des complications liées aux<br />
procédures chirurgicales (le besoin d’attendre l’arrivée d’un spécialiste), ou nécessitant plusieurs<br />
opérations, peuvent avoir d’autres besoins de soutien.<br />
Les clientes ayant une fi stule inopérable peuvent être déprimées ou anxieuses et auront d’autres<br />
besoins de <strong>counseling</strong> concernant la manière de vivre positivement avec leur maladie et de<br />
prendre soin d’elles-mêmes sur le plan physique.<br />
Les jeunes fi lles atteintes de la fi stule traumatique pourraient avoir besoin d’être convaincues<br />
d’attendre jusqu’à ce que les tissus soient régénérés pour effectuer une opération réussie de<br />
la fi stule. Les fi lles et/ou leurs familles peuvent avoir besoin de soutien permanent avant de<br />
retourner à l’hôpital pour subir une opération.<br />
Dépendant de la disponibilité des ressources, il se peut que les prestataires soient en mesure<br />
de développer des programmes d’alphabétisation et de formation au sein de la clinique pour<br />
aider les femmes à développer la confi ance en soi et à se préparer pour leur retour dans leur<br />
communauté.<br />
La violence sexuelle entrainant la fi stule traumatique requit une réponse multisectorielle (dans les<br />
domaines tels que la santé, la justice, la protection et le statut socioéconomique); les prestataires<br />
de soins de santé devront être conscients de l’existence de ressources communautaires en dehors<br />
du secteur sanitaire et travailler en leur collaboration de manière effi cace pour s’assurer que<br />
les clientes disposent de la gamme complète d’assistance pour le suivi dont elles ont besoin<br />
lorsqu’elles retourneront dans leurs communautés.<br />
Dans certains cas, les femmes peuvent croire ne plus jamais être en mesure de retourner dans<br />
leurs communautés. Malgré les ressources limitées, les modèles de soutien postopératoire à long<br />
terme dans les structures ayant un lien avec les hôpitaux existent bel et bien.<br />
Au niveau communautaire, les hommes souffrent également du traumatisme qui a affecté leurs<br />
êtres chers qui ont été victimes d’une violence sexuelle. Les hommes peuvent être de puissants<br />
partisans dans les efforts de réponse aux besoins des femmes et des fi lles vivant avec la fi stule<br />
traumatique en les aidant à avoir accès aux service et en les soutenant pendant leur retour dans<br />
leurs communautés après l’opération.<br />
FISTULE TRAUMATIQUE ·SOUTIEN DE LA CLIENTE DE LA FISTULE TRAUMATIQUE · 191
Counseling d’une client souffrant de la fi stule traumatique<br />
Méthodes de formation<br />
• Présentation/discussion<br />
• Travail en petit groupe<br />
• Travail en grand groupe<br />
• Remue-méninges<br />
• Jeu de rôles<br />
Matériels<br />
• Tableau-papier, chevalet, marqueur et ruban adhésif<br />
• Tableau en papier comportant les études de cas de clientes (à partir de la Session 4)<br />
• Tableau-papier intitulé « Prise en charge des sentiments de la cliente » pour chaque cliente (tiré de la<br />
Session 4)<br />
• Document supplémentaire 9-a : Exemples de groupes de soutien à la cliente au niveau de la structure<br />
• Document du participant 9-A : Organisations à base communautaire<br />
• Document du participant supplémentaire 9-b : Exemples de soutien offert à la cliente au niveau<br />
communautaire<br />
• Supports pour les jeux de rôles, tels que le matériel éducatif de la cliente, une couverture, un rideau,<br />
des draperies ou autres matériels pouvant rendre les jeux de rôles plus réalistes<br />
• Camera vidéo et télévision ou moniteur (facultatif)<br />
Préparation préalable<br />
1. Préparer un tableau-papier listant les objectifs de la session.<br />
2. Organiser les conférenciers/présentateurs suivants :<br />
• Inviter une cliente ou un prestataire responsable des groupes de soutien aux clientes établis dans<br />
une structure, à faire un exposé sur la manière dont le groupe de soutien a débuté et comment il<br />
fonctionne.<br />
• Si possible, inclure au moins deux actuelles ou anciennes clientes de fi stule prêtes à travailler avec<br />
les participants à l’atelier pour élaborer une stratégie en vue d’utiliser les histoires de réussite. Au<br />
besoin, négocier des honoraires pour les clientes qui viennent pour aider à la présente session.<br />
• Inviter des représentants d’organisations à base communautaire qui travaillent avec les clientes<br />
de fi stule à faire un exposé sur les différentes organisations, les opportunités offertes par les<br />
organisations, et les moyens de communiquer avec les organisations.<br />
3. Faire une copie du Document 9-A du participant pour chaque participant. Si aucune des organisations<br />
communautaires n’est disponible, sauter cette étape.<br />
4. Faire une copie des Documents supplémentaires 9-b et 9-c pour chaque participant.<br />
192 · SOUTIEN DE LA CLIENTE DE LA FISTULE TRAUMATIQUE · FISTULE TRAUMATIQUE
5. Préparer les tableaux-papier suivant :<br />
Counseling d’une client souffrant de la fi stule traumatique<br />
• « Avantages potentiels des groupes de soutien aux clientes basés dans la structure »<br />
• « Approches pour la création de groupes de soutien basés dans la structure »<br />
• « Organisations à base communautaire » avec deux colonnes : « dénomination » et « Ressources »<br />
• « Recherche de solutions aux problèmes dans le développement des groupes de soutien aux clientes<br />
basés dans la structure ». [En dessous du titre, le présent tableau-papier devra avoir deux colonnes<br />
: celle située à gauche devra avoir comme titre « Problèmes », et celle située à droite « Recherche de<br />
solutions »]<br />
• « Comment est-ce que la fi stule traumatique a un impact sur la communauté ? »<br />
• « Comment la communauté a-t-elle un impact sur les femmes et les fi lles ayant la fi stule traumatique ? »<br />
• « Quels sont les besoins au niveau communautaire pour aider les femmes et les fi lles ayant la fi stule<br />
traumatique ? »<br />
6. Préparer un tableau-papier comportant le titre suivant : « Approches pour l’engagement des hommes ».<br />
En-dessous de ce titre, dessiner le diagramme suivant :<br />
Hommes<br />
en tant que<br />
partenaires de<br />
soutien<br />
Hommes<br />
en tant que<br />
clients<br />
Hommes en<br />
tant qu’agents<br />
de changement<br />
Note: La présente activité est basée sur le matériel tiré de : Le projet ACQUIRE, 2008.<br />
7. Préparer deux feuilles du tableau-papier dont une avec le titre « Les hommes en tant que partenaires<br />
de soutien », et l’autre « Les hommes en tant qu’agents de changement », et accrochez-les sur le mur<br />
afi n que les participants puissent coller au-dessus des feuilles de papier plus petites en tant que partie<br />
intégrante de l’Activité 2, Partie D.<br />
8. Sur les fi ches ou feuilles de papier, écrire les expressions suivantes (une par fi che/feuille) pour les<br />
participants qui vont les utiliser dans l’Activité 2, Partie D.<br />
a. Un travailleur de la santé dans la communauté aide un homme à trouver un moyen de transport<br />
pour aller à l’hôpital où il a appris qu’il y a des docteurs pouvant faire l’opération pour arrêter<br />
l’incontinence de sa femme.<br />
b. Une annonce à la radio incite les hommes dont leurs femmes et fi lles ont été agressées par d’autres<br />
hommes durant le confl it ou à toute autre période, à comprendre qu’elles ne sont pas fautives.<br />
FISTULE TRAUMATIQUE ·SOUTIEN DE LA CLIENTE DE LA FISTULE TRAUMATIQUE · 193
Counseling d’une client souffrant de la fi stule traumatique<br />
c. Au cours du <strong>counseling</strong> conjoint, un prestataire de soins de santé au niveau de la structure informe<br />
le mari d’une femme ayant une fi stule qu’il ne pourra pas avoir de rapports sexuels avec elle<br />
pendant au moins trois mois suivant l’opération.<br />
d. Un sage du village donne des conseils à un homme et lui dit de ne pas rejeter sa femme qui a été<br />
violée et de la soutenir, elle et ses enfants, aussi bien sur le plan fi nancier que psychologique.<br />
e. Une association des femmes au niveau de la communauté fait appel aux grands frères d’une<br />
adolescente devenue incontinente à la suite d’un viol par des hommes armés de la milice. Elles leur<br />
expliquent que leur sœur a probablement une fi stule et les incitent à l’aider à aller à l’hôpital au lieu<br />
de l’amener chez sa grand-mère pour la cacher.<br />
f. Un programme qui recrute des volontaires hommes pour plaider pour la justice légale des<br />
survivantes de la violence sexuelle.<br />
g. Les hommes dont leurs femmes et les autres membres de la famille de sexe féminin ont été<br />
violées organisent des séances de dialogue communautaire avec les autres hommes pour discuter<br />
l’importance de ne pas blâmer les femmes et les fi lles pour la violence sexuelle qu’elles ont subies.<br />
h. Un groupe théâtral joue une pièce sur les attentes sociales concernant les hommes ayant un<br />
comportement violent, discute avec eux et plaide pour le changement dans la communauté.<br />
i. Une organisation communautaire travaille en collaboration avec les hommes dans des séances<br />
éducationnelles pour identifi er et traiter les normes négatives concernant les rapports sociaux entre<br />
les sexes et développer des comportements sexospécifi ques plus seins et équitables.<br />
j. Une organisation tient des séances pour les militaires faisant la police dans leurs communauté<br />
afi n de les sensibiliser sur la hantise des femmes et de leurs familles du fait d’être violées et leur<br />
demander de l’aide à travers l’établissement de mécanismes de protection pour empêcher les<br />
femmes et les fi lles d’être violées.<br />
k. Les leaders communautaires de sexe masculin se joignent à l’organisation de campagne de<br />
sensibilisation communautaire sur le stigmate lié à la fi stule et à la violence sexuelle, en incitant<br />
les autres membres de la communauté à considérer les femmes et les fi lles ayant eu ces genres<br />
d’expérience comme étant des survivantes qui participent à la bonne gestion de leurs communautés<br />
et qui ont besoin d’être soutenue par la communauté et méritent son assistance.<br />
9. Préparer la salle de sorte que chaque groupe puisse s’asseoir près des tableaux papier comportant leurs<br />
études de cas et sentiments respectifs.<br />
10. Rassembler le matériel et préparer la salle pour les pratiques de jeu de rôles.<br />
11. Mettre en place la caméra vidéo et la télévision ou le moniteur (facultatif)<br />
Durée (totale) de la session : 5 heures, 40 minutes<br />
Retourner à la page 252 du curriculum de formation de la fi stule obstétricale – Session 9 : Etapes de la formation.<br />
194 · SOUTIEN DE LA CLIENTE DE LA FISTULE TRAUMATIQUE · FISTULE TRAUMATIQUE
Counseling d’une client souffrant de la fi stule traumatique<br />
Ressource supplémentaire<br />
Partie A : Activité 1—Points supplémentaires pour la discussion<br />
Un autre avantage potentiel des groupes de soutien est le fait que :<br />
• Les groupes de soutien offrent aux clients des opportunités de discuter ouvertement de leurs<br />
sentiments concernant la violence sexuelle et le traumatisme dont elles souffrent.<br />
Les formateurs devront également s’assurer que les participants comprennent que les structures traitant les<br />
clientes de la fi stule traumatique traiteront également celles de la fi stule obstétricale, et que les activités de<br />
l’association ne font pas généralement la distinction entre les patientes de la fi stule traumatique et celles<br />
de la fi stule obstétricale. De la même façon, une structure pourrait recevoir des nombres importants de<br />
femmes et de fi lles souffrant de la violence sexuelle et ayant développé une fi stule. A travers les activités des<br />
associations au niveau de la structure, activités qui sont menées pour les femmes et les fi lles survivantes de<br />
la violence sexuelle, les clientes de la fi stule traumatique peuvent le trouver d’une grande aide car cela leur<br />
permet de faire connaissance avec les autres qui ont eu ces mêmes expériences, problèmes et sentiments<br />
découlant du viol, et de se solidariser avec d’autres survivantes.<br />
Retourner à la page 252 du curriculum de formation de la fi stule obstétricale – Partie A : Activité 2.<br />
FISTULE TRAUMATIQUE ·SOUTIEN DE LA CLIENTE DE LA FISTULE TRAUMATIQUE · 195
Counseling d’une client souffrant de la fi stule traumatique<br />
Ressource supplémentaire<br />
Partie A : Activité 3—Points et étapes supplémentaires pour la discussion<br />
Les participants en formation devront être conscients du fait que dans beaucoup de cas, les travailleurs<br />
de la santé et les conseillers socio-psychologiques se concentrent exclusivement sur les besoins sanitaires<br />
des clientes. Tandis que les questions sanitaires sont en fait le domaine de priorité dans le traitement de la<br />
fi stule au niveau de la structure, les besoins des clientes sont généralement beaucoup plus importants.<br />
En animant la discussion dans cette activité, les formateurs devront insister sur le fait que bien que les<br />
groupes de soutien se concentrent généralement sur l’éducation par les contacts entres les personnes ellesmêmes<br />
et le soutien affectif autour d’une question sanitaire spécifi que, les clientes de la fi stule traumatique<br />
ont souvent de grandes diffi cultés d’autosuffi sance et font face à des problèmes psychologiques distincts<br />
découlant à la fois directement et indirectement de leurs expériences et de leur maladie. Par exemple, à<br />
l’Est de la République démocratique du Congo, les structures spécialisées dans le traitement des femmes et<br />
des fi lles souffrant de la violence sexuelle et de la fi stule traumatique ont initié avec succès des groupes de<br />
soutien aux clientes qui se concentrent largement sur ce qui suit :<br />
• Formation axée sur les compétences et production de revenus<br />
• Alphabétisation<br />
• Chorale et groupe de danse<br />
• Groupes de prière<br />
Les formateurs devront également demander aussi bien aux participants qu’aux invités de commenter les<br />
problèmes éventuels pouvant survenir en développant les groupes de soutien au clientes au niveau de<br />
la structure (par ex., le fait qu’il ne peut n’y avoir aucun intérêt dans les activités, que les autres groupes<br />
peuvent se sentir exclus, qu’il peut y avoir un manque de fonds et/ou des diffi cultés dans l’assurance<br />
de la durabilité des activités, qu’il peut y avoir un manque de ressources humaines et/ou des diffi cultés<br />
par rapport au fait de décider de la personne responsable des aspects du groupe, etc.). A mesure que les<br />
participants et les invités pensent aux problèmes éventuels, il faudra également leur demander de discuter<br />
des moyens de rechercher des solutions en les prévenant ou en les traitant à mesure qu’ils surviennent.<br />
Ecrire leurs réponses dans les colonnes appropriées sur le tableau-papier intitulé « Recherche de solutions<br />
aux problèmes à travers le développement des groupes de soutien des clientes basées dans la structure ».<br />
Les formateurs devront fournir également aux participants une copie du Document supplémentaire 9-a :<br />
Exemples de groupes de soutien des clientes basées dans la structure (page suivante), en notant qu’il s’agit<br />
d’exemples concernant quelques approches des programmes établis pouvant aider à produire d’autres idées<br />
sur la manière de créer des groupes de soutien aux clientes basées dans la structure.<br />
Retourner à la 256 du curriculum de formation de la fi stule obstétricale – Partie A : Activité 3, Etape 3.<br />
196 · SOUTIEN DE LA CLIENTE DE LA FISTULE TRAUMATIQUE · FISTULE TRAUMATIQUE
Document supplémentaire<br />
Document supplémentaire 9-a<br />
Counseling d’une client souffrant de la fi stule traumatique<br />
Exemples de groupes de soutien des clientes basées dans la structure<br />
Les clientes recevant des soins médicaux de la fi stule traumatique sont souvent obligées de rester dans la<br />
structure de santé pendant des semaines et même pendant des mois. Etant donné qu’il y a des périodes<br />
où le repos au lit est nécessaire, particulièrement à la suite de l’opération, les clientes peuvent par ailleurs<br />
participer à des activités de groupe pouvant les aider à retourner dans leurs communautés dans une<br />
meilleure situation que lorsqu’elles cont quitté. Voici quelques exemples de groupes de soutien de clientes<br />
basées dans la structure et qui sont actuellement en place dans un certain nombre de cliniques de la fi stule :<br />
Types de groupes de soutien de clientes basées dans la structure :<br />
• Programmes d’éducation (pour les clientes et/ou les enfants des clientes d’âge scolaire)<br />
• Groupes d’alphabétisation des adultes<br />
• Programmes de formation axés sur les compétences (couture, restauration et d’autres compétences en<br />
matière de production)<br />
• Formation sur la production de revenus (compétences en petites et moyennes entreprises)<br />
• Groupes de danse<br />
• Chorales<br />
• Orientation de groupe sur les questions sanitaires<br />
• Orientation de groupe sur les droits humains et les questions d’ordre juridique<br />
Lorsqu’ils sont gérés de manière réussie, les groupes de soutien des clientes basées dans la structure<br />
peuvent profi ter à la cliente en renforçant ses compétences pratiques, en les encourageant à s’entraider et en<br />
facilitant leur rétablissement sur le plan psychologique. Les programmes d’alphabétisation pour les adultes,<br />
par exemple, fournissent non seulement aux clientes des aptitudes à la lecture, mais parfois représentent<br />
une expérience permettant l’apprentissage d’éléments nouveaux et utiles pouvant également donner une<br />
grande confi ance aux femmes dont leur vie avait été sévèrement perturbée par la douleur et la honte.<br />
La danse, les chansons et les activités spirituelles—dans un contexte de groupe dans lequel les femmes<br />
et les fi lles peuvent se soutenir et se réjouir même dans des moments diffi ciles—peuvent jouer un rôle<br />
fondamental dans la réinsertion sociale.<br />
Cependant, il y a des défi s à relever concernant la gestion des groupes de soutien des clientes basée dans la<br />
structure. Pour qu’ils soient couronnés de succès, les programmes ne peuvent pas fonctionner eux seuls ; ils<br />
nécessitent un personnel dévoué chargé de la création et de la gestion des activités. Les aptitudes requises<br />
pour cela – aussi bien les compétences pratiques (par ex., l’enseignement de programmes d’alphabétisation<br />
et la formation axée sur des compétences spécifi ques) que les compétences en facilitation sociale – ne<br />
sont pas les mêmes que les aptitudes cliniques et de <strong>counseling</strong> et peuvent nécessiter le recrutement d’un<br />
personnel supplémentaire. En outre, d’autres ressources entrant dans la production, particulièrement<br />
concernant les programmes de formation axés sur les compétences, peuvent devenir trop coûteux, et la<br />
durabilité représente parfois un défi .<br />
FISTULE TRAUMATIQUE ·SOUTIEN DE LA CLIENTE DE LA FISTULE TRAUMATIQUE · 197
Counseling d’une client souffrant de la fi stule traumatique<br />
Supplément 9A<br />
Partie C : Liens avec la communauté<br />
Durée : 1 heure, 25 minutes<br />
Activité 1: Discussion (15 minutes)<br />
CONSEIL POUR LA FORMATION<br />
Ressource supplémentaire<br />
A travers les différentes sessions, les participants ont fait du brainstorming et discuté des différents<br />
moyens à travers lesquels les problèmes rencontrés par les patientes de la fi stule traumatique ont<br />
un rapport avec leur communauté et l’impact du traumatisme lié au confl it aussi bien au niveau<br />
individuel que communautaire. Cette partie de la formation aide les participants à examiner les<br />
voies et moyens avec lesquels ils peuvent s’assurer que les communautés soutiennent les clientes de<br />
la fi stule traumatique à travers des mécanismes qui leur sont propres. Avant de continuer avec les<br />
activités suivantes, il est utile pour les participants au cours de la formation de consacrer une partie<br />
du temps à réfl échir sur leurs discussions antérieures concernant les clientes de la fi stule traumatique<br />
et les liens avec la communauté. Cela permettra de discuter plus en détail des activités suivantes.<br />
En dirigeant le groupe à travers l’Activité 1, aider les participants à se rappeler de la partie où la<br />
formation a abordé ces questions dans les sessions précédentes. Par exemple :<br />
• Dans la Session 2, Partie E, les participants ont travaillé sur l’exercice concernant le<br />
rassemblement des idées où chaque personne a identifi é une forme d’impact psychologique<br />
que la fi stule traumatique peut avoir sur la communauté. Ensemble, ils ont dressé une liste<br />
comportant les voies et moyens à travers lesquels la fi stule traumatique est ressentie au niveau de<br />
la communauté.<br />
• Dans la Session 2, Document 2-B, les participants se sont renseignés sur les questions sousjacentes<br />
qui ont augmenté la charge de la fi stule traumatique et empêché les femmes et les fi lles<br />
d’accéder aux soins, y compris le manque de services au niveau local, le manque d’information,<br />
le stigmate et l’insécurité.<br />
• Dans la Session 2, Document 2-C et Document 2-E, les participants ont étudié les conséquences<br />
sociales de la fi stule traumatique pour les clientes, notamment le stigmate et l’isolement social,<br />
ainsi que les différentes façons dont la fi stule traumatique impacte sur la communauté—tels que<br />
les sentiments de culpabilité et d’impuissance de la communauté pour n’avoir pas été capable de<br />
protéger les femmes et les fi lles, l’effort fourni par les services sanitaires locaux qui pourraient<br />
être incapables de répondre aux besoins des personnes, et le traumatisme secondaire pour les<br />
individus dans la communauté qui soutiennent les survivantes de la violence sexuelle.<br />
198 · SOUTIEN DE LA CLIENTE DE LA FISTULE TRAUMATIQUE · FISTULE TRAUMATIQUE<br />
(suite)
CONSEIL POUR LA FORMATION (suite)<br />
Counseling d’une client souffrant de la fi stule traumatique<br />
• Dans la Session 3, Partie B, Activité 3, les participants ont discuté d’une série de déclarations<br />
de valeurs notamment les attitudes que les prestataires pourraient avoir à cause des croyances<br />
sociales et communautaires – par exemple, « les femmes qui ont été violées se trouvaient<br />
probablement au mauvais endroit au mauvais moment et auraient dû être plus vigilantes<br />
pour éviter le viol », ou « Lorsque les femmes souffrant de la fi stule traumatique décide de<br />
porter plainte contre le commanditaire, cela peut mettre en danger la sécurité personnelle des<br />
prestataires de soins de santé».<br />
• Dans le Document 6-B : Qualités d’un véritable conseiller socio-psychologique, les participants<br />
ont examiné la manière dont les individus exerçant différentes fonctions, y compris le personnel<br />
du programme communautaire, les leaders religieux et les professionnels des services juridiques<br />
et de protection, sont tous invités à être de véritables conseillers en dialoguant avec les clientes de<br />
la fi stule traumatique et doivent avoir de bonnes compétences en matière de <strong>counseling</strong>.<br />
• Le Document 6-C : Stratégies de <strong>counseling</strong> pour traiter les réactions émotionnelles à la violence<br />
sexuelle, souligne qu’une façon d’aider une femme ayant subi une violence sexuelle et qui est<br />
déprimée par la suite, est le fait de l’encourager à exprimer tout embarras, ainsi que toute colère<br />
qu’elle pourrait ressentir contre la communauté concernant son expérience et la façon dont elle a<br />
été traitée.<br />
• Le Document 6-K : Vue d’ensemble de la sortie et du suivi, indique que les conseillers devront<br />
aider les clientes à identifi er et à se mettre en contact avec les groupes communautaires pouvant<br />
les aider.<br />
• Dans la Session 7, Partie A, Activité 4, les participants ont fait du brainstorming sur le soutien et<br />
le suivi de la part de la communauté pouvant être utilisé pour aider les femmes qui sont tombées<br />
enceinte à la suite de la violence sexuelle.<br />
• La Session 8, Partie A, Activité 1 demande aux participants d’identifi er différents types d’impact<br />
psychosocial que la fi stule traumatique peut avoir sur la communauté.<br />
1. Demander aux participants de réfl échir encore sur les sessions de formation qui ont été déjà couvertes<br />
et écrire trois points clé qu’ils ont pensés concernant la fi stule traumatique et la communauté. Un<br />
point devra répondre à la question suivante : Comment la fi stule traumatique impacte-t-elle sur la<br />
communauté ? Le deuxième point devra répondre à la question suivante : Comment la communauté<br />
impacte-t-elle sur les femmes et les fi lles souffrant de la fi stule traumatique ? Le troisième point devra<br />
répondre à la question suivante : De quoi a-t-on besoin au niveau communautaire pour aider les<br />
femmes et les fi lles ayant la fi stule traumatique ?<br />
2. Inviter les participants à partager leurs réponses à la première question et écrire les réponses sur une<br />
feuille du tableau-papier affi chant le titre suivant : « Comment la fi stule traumatique impacte-t-elle sur<br />
la communauté ? » Faire la même chose avec les deux autres questions en notant les réponses sur les<br />
tableaux-papier appropriés.<br />
3. Animer une discussion en rappelant aux participants de toute question soulevée dans les sessions<br />
précédentes (voir Conseil pour la formation ci-dessus pour se référer aux activités précédentes ayant<br />
soulevé des questions s’y rapportant).<br />
FISTULE TRAUMATIQUE ·SOUTIEN DE LA CLIENTE DE LA FISTULE TRAUMATIQUE · 199
Counseling d’une client souffrant de la fi stule traumatique<br />
4. Ajouter toute question supplémentaire aux tableaux-papier approprié et s’assurer qu’ils sont accrochés<br />
afi n que les participants puissant facilement les visualiser<br />
5. Faire un résumé en examinant les principaux points soulevés au cours de la discussion.<br />
Activité 2 : Travail en petit groupe (30 minutes)<br />
1. Répartir les participants en quatre groupes et fournir à chaque groupe 3 à 4 feuilles du tableau-papier.<br />
2. Demander à chaque groupe d’identifi er au moins deux « questions clé » à partir des listes dressées<br />
dans l’Activité 1. Une question clé devra sortir de la liste suivante : « Comment la fi stule traumatique<br />
impacte-t-elle sur la communauté ? » et l’autre de la liste « Comment la communauté impacte t- elle sur<br />
les femmes et les fi lles souffrant de la fi stule traumatique ? » Les questions sélectionnées par les groupes<br />
devront être celles qu’ils pensent pouvant être traitées au moins en partie au niveau communautaire. A<br />
la suite d’une brève discussion au sein des groupes pour décider des deux questions sur lesquelles ils<br />
souhaitent travailler, demander à un représentant de chaque groupe d’identifi er laquelle ils ont choisi<br />
pour s’assurer éventuellement que les groupes sont en train de travailler sur les différentes questions clé.<br />
3. Indiquer aux groupes que pour chaque question clé, ils devront discuter des questions suivantes et<br />
écrire leurs réponses sur une feuille du tableau-papier :<br />
a. Quelle est la question clé ?<br />
b. Quel est l’impact de cette question sur la cliente de la fi stule traumatique ?<br />
c. Quelle est la solution à cette question ? (Les membres du petit groupe pourraient penser à plusieurs<br />
solutions possibles, mais ils devront se concentrer uniquement sur une seule).<br />
4. Sur une deuxième feuille du tableau-papier, demander aux participants de tenir la feuille<br />
horizontalement et de dessiner trois colonnes de même largeur sur la page. En haut de la colonne<br />
située à gauche, demander aux participants d’écrire ce qui suit : « Qui dans la communauté devra être<br />
impliqué ? » En haut de la colonne située au milieu, dire aux participants qu’ils doivent écrire ce qui<br />
suit: “Que peuvent-ils faire? » En haut de la colonne situé à droite, ils devront écrire : « Quel genre<br />
d’aide a-t-on besoin au niveau de la structure? »<br />
5. Demander aux participants de faire du brainstorming sur plusieurs points (i.e., réponses éventuelles aux<br />
questions) dans chaque colonne.<br />
6. Inviter un membre de chaque groupe à présenter au reste des participants les résultats du présent<br />
exercice pour chacune des deux questions sélectionnées.<br />
7. Animer une brève discussion sommaire en notant ce qui suit :<br />
a. Le processus de guérison sur le plan physique et psychosocial des clientes de la fi stule traumatique<br />
continue après la sortie de la structure de santé et va bien au delà, et la réussite des efforts des<br />
prestataires dans le traitement des clientes de la fi stule traumatique dépend en partie de ce qui va se<br />
passer au niveau communautaire.<br />
200 · SOUTIEN DE LA CLIENTE DE LA FISTULE TRAUMATIQUE · FISTULE TRAUMATIQUE
Counseling d’une client souffrant de la fi stule traumatique<br />
b. Il existe plusieurs façons selon lesquelles les prestataires et les conseillers socio-psychologiques<br />
peuvent aider les communautés à soutenir les femmes et les fi lles ayant souffert de la fi stule<br />
traumatique.<br />
CONSEIL POUR LA FORMATION<br />
En expliquant l’Activité 2 aux participants, il se peut que vous vouliez donner un exemple de la<br />
manière dont l’exercice devra se faire. Si nécessaire, utiliser l’exemple suivant pour aider à éclaircir<br />
l’exercice :<br />
Tableau-papier 1 :<br />
• Quelle est la question clé ? Les femmes ne peuvent pas accéder aux services parce que qu’elles ne<br />
savent pas que des services de réparation de la fi stule existent.<br />
• Quel est l’impact de cette question sur la cliente de la fi stule traumatique ? Les femmes souffrent<br />
pendant trop longtemps avec la maladie et de ce fait le traitement peut devenir très compliqué.<br />
• Quelle est la solution à ce problème ? Aider les femmes à connaître et à accéder aux services.<br />
Tableau-papier 2 : (tenir le papier horizontalement)<br />
Qui dans la<br />
communauté devra<br />
être impliqué ?<br />
• Travailleurs<br />
de la santé au<br />
niveau<br />
• Chefs de<br />
village<br />
• Associations<br />
de femmes au<br />
niveau<br />
Que peuvent-ils<br />
faire ? (niveau<br />
communautaire)<br />
• Sensibiliser la<br />
population sur<br />
la fi stule et la<br />
durabilité des<br />
services<br />
• Assurer le<br />
transport pour<br />
certaines femmes<br />
pour les aider<br />
à se rendre à<br />
l’hôpital et se<br />
mettre en rapport<br />
avec les services<br />
Quel genre d’aide a-t-on<br />
besoin à la structure ?<br />
• Education sanitaire<br />
sur la fi stule<br />
traumatique<br />
pour les leaders<br />
communautaires<br />
• Sensibilisation de la<br />
communauté<br />
• Remboursement des<br />
frais de transport<br />
aux clientes de la<br />
fi stule ou services<br />
mobiles pour aider<br />
les clientes à se<br />
rendre à l’hôpital<br />
Retourner à la page 240 du curriculum de formation de la fi stule obstétricale – Partie C : Activité 1.<br />
FISTULE TRAUMATIQUE ·SOUTIEN DE LA CLIENTE DE LA FISTULE TRAUMATIQUE · 201
Counseling d’une client souffrant de la fi stule traumatique<br />
Document supplémentaire<br />
Document supplémentaire 9-b<br />
Exemples de soutien offert aux clientes au niveau communautaire<br />
Le soutien communautaire pour les femmes et les fi lles qui se sont rétablies de la fi stule traumatique est une<br />
partie essentielle de la guérison à long terme. Dans la plupart des pays affectés par les confl its, il existe des<br />
programmes de réussite qui se concentrent sur les ressources communautaires pour soutenir les femmes et<br />
les fi lles ayant souffert de la violence sexuelle et de la fi stule traumatique. Il y a plusieurs autres exemples<br />
dans des pays qui n’ont pas été directement affectés par la guerre, mais qui traitent actuellement les<br />
questions relatives à la violence sexospécifi que. Le soutien des clientes au niveau communautaire peut être<br />
sous forme de soutien médical, d’activités économiques et de formation, de soutien juridique, d’activités<br />
psychosociales, de plaidoyer et de sensibilisation au niveau communautaire. Voici quelques exemples avec<br />
des sites web et des informations personne-ressource où l’on peut obtenir de plus amples informations.<br />
Exemples de programme de soutien communautaire pour les clientes de la fi stule<br />
traumatique<br />
Heal Africa (République démocratique du Congo, Nord Kivu)<br />
A travers de ses services hospitaliers à Goma, Heal Africa offre des soins médicaux et du <strong>counseling</strong> de<br />
façon globale aux femmes et aux fi lles ayant la fi stule traumatique. Heal Africa possède également une<br />
grande structure chargée de la gestion des programmes communautaires à travers la Province du Nord<br />
Kivu. Ils sont organisés en partie à travers les Comités de Neahmiah et le programme de Guéri Mon Peuple<br />
pour le soutien des survivantes de la violence sexuelle. Les Comités de Neahmiah sont composées de<br />
leaders de la communauté et de l’église, d’autorités locales, de travailleurs sociaux et du personnel médical<br />
dans chacune des neuf zones sanitaires de la province. Le personnel de Heal Africa forme les membres<br />
de la comité afi n qu’ils puissent aider les personnes les plus vulnérables dans leurs communautés en les<br />
sensibilisant sur les différentes questions sanitaires, notamment la violence sexuelle et sexospécifi que, et<br />
fournir des informations sur l’endroit où les survivantes de la violence sexuelle peuvent aller trouver de<br />
l’aide. Les Comités de Nehamiah jouent également un rôle très important en aidant les patientes de la fi stule<br />
et les survivantes de la violence sexuelle à se réinsérer dans la communauté après avoir reçu des soins à<br />
Heal Africa. Pour de plus amples information, se référer au site web suivant : http://healafrica.org/cms/<br />
programs/post-confl ict-rebuilding-<strong>the</strong>-nehemiah-initiative/.<br />
L’hôpital de Panzi (République démocratique du Congo, Sud Kivu)<br />
L’hôpital de Panzi, situé à Bukavu, gère un programme de réparation de la fi stule fournissant une variété<br />
de services de soins médicaux et de <strong>counseling</strong> aux femmes et aux fi lles souffrant de la violence sexuelle.<br />
L’hôpital de Panzi gère également une clinique mobile menant des activités élargies dans les zone<br />
environnantes environ deux fois par semaine, pour informer les communautés sur la disponibilité des<br />
services, dépister les survivantes de la violence sexuelle ayant des besoins médicaux et psychosociaux,<br />
faciliter le transport des patientes au besoin, et assurer le suivi des femmes et des fi lles après leur retour<br />
dans leurs communautés. La clinique mobile a un personnel composé d’un médecin, d’une infi rmière,<br />
202 · SOUTIEN DE LA CLIENTE DE LA FISTULE TRAUMATIQUE · FISTULE TRAUMATIQUE
Counseling d’une client souffrant de la fi stule traumatique<br />
d’un psychologue et de deux assistants sociaux, et ils se dirigent principalement dans les zones où les<br />
organisations partenaires ont identifi é des femmes qui ont été victimes de viol. Pour de plus amples<br />
informations concernant Panzi Hospital, consulter le site web suivant : www.panzihospitalbukavu.org/<br />
about.php?weblang=1/.<br />
Promotion pour la santé et agroélévage au Maniema (PROSAEMA) (République<br />
démocratique du Congo, Maniema)<br />
A travers le projet Maternité sans risque (MSR) de PROSAEMA, situé à Kindu, Province de Maniema, le<br />
staff médical et un autre personnel fournissent des services de réparation de la fi stule et du <strong>counseling</strong><br />
pour les survivantes de la violence sexuelle vivant dans cette zone. Les 20 membres du personnel de<br />
l’Hôpital de MSR (y compris un médecin spécialisé dans la chirurgie de réparation de la fi stule) offrent<br />
des services aux patientes de la violence sexuelle dans quatre domaines essentiels : le traitement médical,<br />
les soins psychosociaux, l’assistance judiciaire et les activités économiques et de réinsertion. Les besoins<br />
psychologiques des patientes sont assurés par des infi rmières formées par diverses Organisations non<br />
gouvernementales (ONG) en matière de <strong>counseling</strong> et par les services sanitaires gouvernementaux<br />
faisant des formations sur la réinsertion des survivantes de la violence sexuelle. Le personnel fournit<br />
également d’importants services de <strong>counseling</strong> et travaillent en étroite collaboration avec d’autres<br />
partenaires des ONG au niveau local pour les services d’orientation concernant le soutien psychologique.<br />
Des informations plus détaillées sur les activités de PROSEAMA sont disponibles en français à partir<br />
des ressources en ligne suivantes, notamment : www.unfpa.org/emergencies/symposium06/docs/<br />
dayonesessionfourjeanpascalmanga.doc.<br />
Une présentation est disponible au site web suivant : www.raiseinitiative.org/conf2008/#programme. Des<br />
informations supplémentaires sont également disponibles à cette adresse : prosaema@yahoo.com.<br />
Exemples de programmes de soutien communautaire pour les survivantes de la violence<br />
sexuelle et sexospécifi que dans les zones de confl it<br />
Initiative des services communautaires (Guinée)<br />
En 2001, le American Refugee Committee (ARC) a travaillé en collaboration avec les membres de la<br />
communauté pour établir le Community Services Initiative (CSI) pour les survivantes de la violence<br />
sexuelle et celle dirigée contre les femmes en tant que telles aux camps des réfugiés en Guinée. Parmi tant<br />
d’autres activités, le programme a inclus des services de renforcement des capacité et de génération de<br />
revenus (bourses de formation en fabrication du savon, chinage par teinture, ouvrage à l’aiguille et façon<br />
tailleur ; bourses d’études ; compétences en gestion de l’entreprise, etc.), la gestion des cas médicaux et<br />
l’accès aux services sanitaires, l’éducation et la sensibilisation communautaires sur la violence dirigée contre<br />
les femmes en tant que telles avec les forces de sécurité et les membres de comité des camps, les travailleurs<br />
au niveau des ONG, les travailleurs de la santé et d’autres personnes encore. Une description complète a été<br />
faite concernant la manière dont le programme de service communautaire pour les victimes de la violence<br />
sexuelle et celle dirigée contre les femmes en tant que telles au site web suivant :<br />
www.arcrelief.org/site/PageServer?pagename=programs_GBV_bookspage.<br />
FISTULE TRAUMATIQUE ·SOUTIEN DE LA CLIENTE DE LA FISTULE TRAUMATIQUE · 203
Counseling d’une client souffrant de la fi stule traumatique<br />
Synergie des femmes pour les victimes des violences sexuelles (SFVS) (République<br />
démocratique du Congo)<br />
La SFVS est un réseau basé à Goma et composé de 35 organisations locales et internationales qui aident<br />
les survivantes de la violence sexuelle à recouvrer leur santé physique et émotionnelle, sensibilisent<br />
les communautés sur les conséquences de la violence sexuelle, et assurent des services sur le plan<br />
psychologique, économique et juridique pour les femmes et les fi lles ayant subi une violence sexuelle.<br />
Il existe quatre domaines programmatiques qui sont : l’assistance psychosociale ; les soins médicaux ; le<br />
parrainage juridique et le soutien socioéconomique. Les activités sont menées par un réseau de conseillers<br />
socio-psychologiques au niveau communautaire à travers le Nord-Kivu, réseau qui aide les femmes à<br />
accéder aux services en les mettant en rapport avec les partenaires de la SFVS. Elles sont également<br />
concentrées sur les efforts de sensibilisation à travers des groupes de réseau communautaire offi ciel<br />
composés de chefs de village, de sages, d’infi rmières, d’enseignants, de leaders des jeunes et de l’église.<br />
Les conseillers sur le terrain jouent un rôle capital dans ce qui est reconnu comme étant le grand défi à<br />
relever : la réinsertion sociale et économique des survivantes de la violence sexuelle une fois de retour dans<br />
leurs communautés. Pour de plus amples informations sur la SFVS, consulter le site web suivant : www.<br />
raisehopeforcongo.org/synergiedesfemmes, et pour le contact direct, consulter : synergie_sfvs@yahoo.com.<br />
Women in Crisis Movement (Sierra Leone)<br />
Le mouvement Women in Crisis Movement a été établi en 1997 en tant qu’association de petites localités<br />
pour assurer la nourriture, l’habillement, le foyer d’accueil d’urgence et le soutien des femmes et des fi lles<br />
traumatisées lors des confl its, et qui ont quittés la Sierra Leone pour se rendre à la capitale. Ayant son siège<br />
social à Freetown, l’organisation continue actuellement à donner asile et a également établi un centre de<br />
formation professionnelle ayant des opportunités de formation en couture, en aviculture, en artisanat et en<br />
alphabétisation. Pour de plus amples informations, contacter Women in Crisis à son adresse électronique<br />
suivante : womenicm@yahoo.com, ou lire plus sur leurs programmes en consultant : www.un.org/works/<br />
OLD/women/women5.html, et dans la publication du Fonds des Nations Unies pour la population :<br />
Programming to Address Violence Against Women: 10 Case Studies, disponible au site web suivant : http://<br />
www.unfpa.org/upload/lib_pub_fi le/678_fi lename_vaw.pdf.<br />
Women’s Legal Aid Centre (WLAC) (Tanzanie)<br />
Le WLAC travaille activement pendant 18 ans dans le traitement des questions relatives aux droits légaux<br />
des femmes, y compris le <strong>counseling</strong> et le conseil légal des femmes et des fi lles ayant été victimes de la<br />
violence sexuelle. L’organisation s’active également dans le travail de plaidoyer des réformes législatives et<br />
politiques soutenant les droits des femmes et des fi lles en Tanzanie. A travers le projet Access to Justice for<br />
Refugee Women and Girls, le WLAC fournit des services aux femmes et aux fi lles dans quatre camps de<br />
réfugiés à l’Ouest de la Tanzanie. Des informations supplémentaires sur le WLAC sont disponibles au site<br />
web suivant : www.tanzania.go.tz/population/ngos.html.<br />
Informations générales sur les approches communautaires par rapport à la violence<br />
sexuelle et sexospécifi que<br />
Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP)<br />
Le FNUAP a soutenu plusieurs initiatives à base communautaire dans ses efforts de prévention et de<br />
traitement des questions relatives à la violence sexuelle et à la violence dirigée contre les femmes en tant<br />
que telles, notamment dans les communautés affectées par les confl its. L’organisation de soutien à base<br />
204 · SOUTIEN DE LA CLIENTE DE LA FISTULE TRAUMATIQUE · FISTULE TRAUMATIQUE
Counseling d’une client souffrant de la fi stule traumatique<br />
communautaire peut représenter un défi pour un certain nombre de raisons. Le FNUAP a demandé conseil<br />
à propos des approches de programmation culturellement sensibles fournissant des indications sur le «<br />
travail à l’intérieur du pays » à travers des perspectives du travail des individus sur les questions à travers le<br />
monde. Pour de plus amples informations, consulter :<br />
www.unfpa.org/endingviolence/html/tips/tips.html#1/.<br />
Un guide de contrôle et d’évaluation des interventions sur le renforcement des capacités des<br />
ONG dans les zones affectées par les confl its (Institut de recherche et de formation de JSI)<br />
En partenariat avec le Consortium du Reproductive Health Response in Confl ict (RHRC), l’Institut de<br />
recherche et de formation de JSI a travaillé en collaboration avec les organisations à base communautaire et<br />
les ONG locales dans environ 20 pays affectés par les confl its afi n de promouvoir les services de santé de la<br />
reproduction et de la violence dirigée contre les femmes et les fi lles au niveau communautaire. Le présent<br />
guide fournit une vue d’ensemble des problèmes rencontrés dans les efforts de renforcement des capacités<br />
au niveau communautaire et des informations importantes concernant le contrôle et l’évaluation des<br />
activités du programme. Pour de plus amples informations, consulter le site web suivant : www.rhrc.org/<br />
resources/JSI_ASTARTE_monitoring_evaluating_ngo_ capacity_building_in_confl ict_guide.pdf.<br />
FISTULE TRAUMATIQUE ·SOUTIEN DE LA CLIENTE DE LA FISTULE TRAUMATIQUE · 205
Counseling d’une client souffrant de la fi stule traumatique<br />
Supplément 9B<br />
Ressource supplémentaire<br />
Partie D : Implication des hommes en tant que partenaires au niveau<br />
communautaire<br />
NOTE AUX FORMATEURS<br />
Vu le rôle crucial que les hommes peuvent jouer dans le rétablissement physique et émotionnel des<br />
clientes de la fi stule (particulièrement les clientes de la fi stule traumatique), cette partie renferme<br />
également un supplément de formation sur les approches pouvant être utilisées pour engager les<br />
hommes dans la réponse des besoins des clientes de la fi stule traumatique au niveau communautaire.<br />
Le supplément 9B présente une série d’activités destinées à examiner les approches concernant<br />
l’engagement des hommes, en se basant sur l’approche Men As Partners ® d’EngenderHealth.<br />
Durée : 45 minutes<br />
Activité 1 : Discussion (15 minutes)<br />
1. Animer une discussion de groupe pour revoir les points déjà discutés par les participants concernant<br />
les besoins des clientes de la fi stule traumatique pouvant être fournis par les hommes au sein de leurs<br />
familles pour leur rétablissement sur le plan physique et émotionnel. Par exemple :<br />
• Le soutien affectif (le fait de ne pas être blâmée pour ce qui s’est passé, le fait de ne pas être rejetée)<br />
• L’aide pour assister aux services (le fait de se renseigner sur la disponibilité des services,<br />
l’encouragement par rapport à l’obtention d’aide, l’assistance pour les frais de transport pour l’accès<br />
aux services)<br />
• La compréhension des questions médicales relatives à la fi stule causée par la violence sexuelle (par<br />
ex., la possibilité d’être infestée par le VIH ou par les autres IST, le besoin d’abstinence pendant la<br />
période de rétablissement postopératoire, le besoin d’éviter les travaux pénibles, le besoin de faire<br />
une planifi cation familiale, et le besoin d’accoucher dans une structure de santé pour les futures<br />
grossesses)<br />
2. Demander aux participants de réfl échir et de discuter sur ce que les clientes de la fi stule traumatique<br />
pourraient avoir besoin et pouvant être fourni par les hommes au niveau communautaire. Ce qui suit<br />
constitue quelques besoins éventuels :<br />
• Le besoin de se sentir en sécurité/protégée de la répétition de l’incident de la violence sexuelle<br />
206 · SOUTIEN DE LA CLIENTE DE LA FISTULE TRAUMATIQUE · FISTULE TRAUMATIQUE
• Le fait de se sentir intégrée et acceptée par la communauté<br />
Counseling d’une client souffrant de la fi stule traumatique<br />
• Obtenir de l’aide de la part des hommes dans la lutte contre les normes et les perceptions de la<br />
communauté concernant les victimes de la violence sexuelle et de la fi stule traumatique.<br />
• L’implication des hommes<br />
3. Poser les questions ouvertes suivantes : « Quelles sont les approches pouvant être utilisées pour engager<br />
les hommes dans la réponse de ces besoins ? » et noter toute réponse. Inviter tout participant ayant<br />
travaillé dans les efforts consistant à engager les hommes dans les besoins des clientes victimes de la<br />
violence sexuelle et/ou de la fi stule traumatique, à partager certaines de leurs expériences.<br />
4. Résumer la discussion en soulignant que les clientes de la fi stule traumatique ont besoin d’engager les<br />
hommes dans la réponse de leurs besoins aussi bien sur le plan individuel que communautaire, et qu’il<br />
existe différentes approches pour soutenir l’implication des hommes et qui ont être examinées dans la<br />
prochaine activité.<br />
CONSEIL POUR LA FORMATION<br />
Vue la nature socioculturelle de la violence sexuelle et de la fi stule traumatique, il est possible<br />
que les participants, au cours de la séance de discussion sur les besoins des clientes concernant<br />
l’implication des hommes, veuillent se concentrer sur le besoin d’arrêter la violence sexuelle. Les<br />
organisations communautaires dans beaucoup de pays commencent à examiner les voies et moyens<br />
d’impliquer les hommes dans la prévention de la violence sexuelle et d’en faire partie intégrante de<br />
la programmation en matière de violence dirigées contre les femmes en tant que telles. (Les hommes<br />
et les garçons peuvent également être soumis à la violence sexuelle). Toutefois, pour les besoins de<br />
la présente formation, essayer d’orienter la discussion sur les moyens selon lesquels les hommes au<br />
niveau communautaire peuvent aider particulièrement les femmes et les fi lles souffrant de la fi stule<br />
traumatique à accéder aux services dont elles ont besoin et à être acceptées par la communauté<br />
après leur retour de l’hôpital. Les participants, qui sont particulièrement intéressés à l’implication<br />
des hommes dans la violence sexospécifi que au niveau communautaire et qui s’efforce de changer<br />
les normes fi xées selon les sexes et répondre aux besoins des victimes mâles de la violence sexuelle,<br />
trouveront des ressources et idées supplémentaires aux sites web suivants :<br />
• www.engenderhealth.org/our-work/gender/menengage.php<br />
• www.mencanstoprape.org/<br />
• www.preventgbvafrica.org/content/work-men-gender-equality<br />
• www.mensresourcesinternational.org/template.php?page=resources<br />
Activité 2 : Discussion/Travail en grand groupe (30 minutes)<br />
1. Expliquer que les informations contenues dans la présente discussion et dans l’exercice que vous<br />
êtes sur le point de faire sont tirées du curriculum d’EngenderHealth intitulé Engaging Men and Boys<br />
in Reproductive Health in Confl ict and Emergency Settings (Engagement des hommes et des garçons dans la<br />
FISTULE TRAUMATIQUE ·SOUTIEN DE LA CLIENTE DE LA FISTULE TRAUMATIQUE · 207
Counseling d’une client souffrant de la fi stule traumatique<br />
santé de la reproduction dans les zones de confl its et dans les milieux sinistrés). A mesure que vous dirigez<br />
la discussion en utilisant les points mis en évidence ci-dessous, se référer au tableau-papier préparé<br />
intitulé « Approches pour l’engagement des hommes » et noter que pour les besoins du présent<br />
exercice, les participants devront se concentrer sur les hommes en tant que partenaires de soutien et Les<br />
hommes en tant qu’agents de changement. Les points pour la discussion sont les suivant :<br />
• Les programmes, en général, ont utilisé trois principales approches pour engager les hommes.<br />
Il s’agit des hommes en tant que clients, des hommes en tant que partenaires de soutien, et les<br />
hommes en tant qu’agents de changement.<br />
• De telles approches sont le plus souvent utilisées dans les programmes de santé de la reproduction,<br />
mais elles sont également applicables pour les programmes sur la violence dirigée contre les<br />
femmes en tant que telles, particulièrement l’approche qui se concentre sur Les hommes en tant<br />
qu’agent de changement.<br />
• Les trois approches sont illustrées par trois cercles entrecroisés car elles ne sont pas mutuellement<br />
exclusives. L’idéal serait que, dans la mesure du possible, les programmes devraient s’efforcer de<br />
mettre en œuvre autant d’approches possibles dans le travail effectué.<br />
Les hommes en tant que partenaires de soutien<br />
• Selon cette approche, les programmes se concentrent sur l’infl uence positive que les hommes<br />
peuvent avoir sur la santé sexuelle et de la reproduction de la femme (y compris la réparation<br />
de la fi stule), étant donné que les hommes jouent un rôle majeur dans la prise de décision, la<br />
planifi cation et l’allocation des ressources.<br />
• Selon cette approche, les hommes sont considérés comme des alliés et des ressources dans<br />
l’amélioration de la santé de la reproduction grâce à leur engagement dans une variété de domaines<br />
tels que la santé maternelle, la planifi cation familiale, les soins néonatals, le VIH et le SIDA.<br />
• La plupart de ces programmes prennent en compte les disparités entre les sexes qui entravent la<br />
santé, mais ils ne mettent pas toujours en œuvre les activités de manière explicite pour traiter ces<br />
questions. Ces programmes pourraient être plus effi caces s’ils abordent explicitement les questions<br />
relatives aux disparités entre les sexes.<br />
Les hommes en tant qu’agent de changement<br />
• La programmation selon la présente approche est plus que transformationnelle, étant donné que<br />
le centre d’intérêt repose sur le traitement de manière explicite des normes relatives aux rapports<br />
entre les sexes qui mettent en danger la vie des hommes et des femmes.<br />
• Les programmes demandent à ce que les hommes respectent les normes selon les sexes qui ont<br />
un impact négatif sur leurs vies et sur celles de leurs partenaires et familles. Ainsi, l’on demande<br />
alors aux hommes de trouver des solutions de rechange plus saines. Par conséquent, la plupart<br />
des programmes cherchant à impliquer les hommes pour l’amélioration des résultats de santé de la<br />
reproduction et la prévention de la violence dirigée contre les femmes utilisent cette approche.<br />
• Selon la présente approche, une supposition implicite consiste à dire que la plupart des normes<br />
positives autour de la masculinité et des rapports sociaux entre les sexes devront se traduire par des<br />
résultats améliorés concernant la santé de la reproduction et la prévention de la violence dirigée<br />
contre les femmes. La plupart des programmes commencent à illustrer qu’une telle hypothèse est<br />
réelle.<br />
208 · SOUTIEN DE LA CLIENTE DE LA FISTULE TRAUMATIQUE · FISTULE TRAUMATIQUE
Counseling d’une client souffrant de la fi stule traumatique<br />
• Les programmes qui se concentrent sur « les hommes en tant qu’agents de changement » sont<br />
le plus souvent intensifs et diffi ciles à mener parce qu’ils demandent aux hommes de faire des<br />
changements au niveau individuel dans un environnement qui ne le soutien pas.<br />
• Quelques programmes utilisant cette approche demandent maintenant aux hommes de catalyser<br />
et de s’engager avec d’autres hommes dans leurs communautés dans la promotion du traitement<br />
équitable entre les sexes, y compris celle en relation avec la santé de la reproduction et la<br />
prévention de la violence sexospécifi que.<br />
2. Après la présentation, il faudra expliquer que la prochaine activité va mettre en évidence, pour les<br />
participants, certains moyens selon lesquels chacune de ces approches ont été ou peuvent être utilisées<br />
dans les différentes phases du confl it. L’on donnera à chaque participant une ou plusieurs feuilles de<br />
papier listant une activité éventuelle qui engage les hommes. Chaque activité peut tomber sur chacun<br />
des deux catégories que sont : Les hommes en tant que partenaires au soutien, ou Les hommes en tant<br />
qu’agents de changement.<br />
3. Chaque participant devra mettre la feuille de papier sous l’un des tableaux-papier affi ché—les hommes<br />
en tant que partenaires au soutien ou les hommes en tant qu’agents de changement—dépendant de<br />
la feuille qu’ils pensent être la plus appropriée en dessous. Mélanger les bouts de papier de telle sorte<br />
que les activités pour chaque approche ne sont pas groupées ensemble, et distribuer au hasard une ou<br />
plusieurs feuilles à chaque participant.<br />
4. Demander aux participants de se diriger jusqu’au mur, de prendre quelques bouts de ruban adhésif<br />
et d’affi cher les feuilles de papier à l’endroit où ils croient qu’elles appartiennent. Rappeler qu’il peut<br />
y avoir quelques unes qui pourraient être placées en dessous des approches différentes, ce qui met en<br />
évidence le fait que les interventions utilisent souvent plusieurs approches pour engager les hommes.<br />
5. Une fois que toutes les feuilles sont affi chées sur le mur, examinez-les avec les participants et déplacer<br />
n’importe laquelle dont le groupe pense qu’elle doit être changée et placée dans une différente<br />
approche.<br />
6. Conclure l’activité en discutant des questions ci-dessous.<br />
• Que pensent-ils des approches pour l’engagement des hommes qui ont été présentés ?<br />
• Est-ce qu’il s’agit d’approches pouvant être appliquées à leur travail ?<br />
• Est-ce que les interventions leur ont fourni des idées sur les activités d’engagement des hommes ?<br />
Si oui, quelles interventions pourraient-ils mettre en œuvre dans leur programme ?<br />
Source : Le <strong>Project</strong> ACQUIRE, 2008, pp. 25 à 31.<br />
Aller à la page 263 du curriculum de formation de la fi stule obstétricale – Session 10 : Stage pratique.<br />
FISTULE TRAUMATIQUE ·SOUTIEN DE LA CLIENTE DE LA FISTULE TRAUMATIQUE · 209
Session 10<br />
Stage pratique<br />
Counseling d’une client souffrant de la fi stule traumatique<br />
Les étapes en rapport avec le stage clinique et décrites dans le curriculum de <strong>counseling</strong> de la fi stule<br />
obstétricale n’ont besoin d’aucun matériel supplémentaire ou équivalent à ajouter pour traiter la fi stule<br />
traumatique, mais si nécessaire, les formateurs devront rappeler aux participants les points essentiels qu’ils<br />
ont tirés des besoins spéciaux de <strong>counseling</strong> des femmes qui ont été traumatisées si toutefois ces questions<br />
connexes sont soulevées au cours du stage.<br />
FISTULE TRAUMATIQUE · STAGE PRATIQUE · 211
Session 11<br />
Soutien au prestataire<br />
Counseling d’une client souffrant de la fi stule traumatique<br />
Avant de conclure l’atelier, et après avoir discuté la façon dont les clientes de la fi stule traumatique et<br />
leurs familles sont soutenues, nous pensons qu’il est crucial d’aborder la question relative au soutien<br />
du prestataire. Par conséquent, au début de la session intitulée « Récapitulation de l’atelier » dans le<br />
curriculum de <strong>counseling</strong> de la fi stule obstétricale, vous pouvez penser à ajouter le matériel supplémentaire<br />
inclus dans la présente session et destiné à aider les prestataires à gérer leur stress, éviter l’épuisement<br />
professionnel et affronter le bilan psychologique en abordant la question du traumatisme.<br />
Pour intégrer les informations sur la fi stule traumatique dans la présente session, il faudra se référer aux<br />
éléments suivants contenus dans le supplément (tel qu’indiqué dans les instructions des cases rose du<br />
curriculum de formation de la fi stule obstétricale) :<br />
• Vue d’ensemble de la Session 11 équivalente : Objectifs de la Session, Points à retenir, Méthodes de<br />
formation, Matériels, et Préparation préalable (pages 214 à 219)<br />
• Ressource supplémentaire : Supplément 11A : Vue d’ensemble des problèmes rencontrés par le<br />
prestataire/conseiller et de l’impact de travailler avec les clientes de la fi stule traumatique (pages 220 à<br />
227)<br />
• Document supplémentaire 11-a : Vue d’ensemble de l’épuisement professionnel, Le traumatisme<br />
secondaire dû au stress et le Traumatisme transféré par personne interposée (pages 228 à 233)<br />
• Document supplémentaire 11-b : Symptômes du stress et du traumatisme (page 234)<br />
• Document supplémentaire 11-c : Le stress dû au travail (pages 235 et 236)<br />
En outre, veuillez vous référer encore à la Session 1 du présent supplément pour ce qui suit :<br />
• Equivalent de l’Annexe B—Pré-test/Post-test sur le <strong>counseling</strong> de la fi stule (pages 11 à 13)<br />
• Equivalent de l’Annexe C—Pré-test/Post-test sur les réponses clé du <strong>counseling</strong> de la fi stule (pages<br />
17 à 20)<br />
FISTULE TRAUMATIQUE · SOUTIEN AU PRESTATAIRE · 213
Counseling d’une client souffrant de la fi stule traumatique<br />
214 · SOUTIEN AU PRESTATAIRE· FISTULE TRAUMATIQUE<br />
Vue d’ensemble de la Session 11 équivalente<br />
Vue d’ensemble de la Session 11<br />
Objectifs de la session<br />
A la fi n de la présente session, les participants devront être en mesure de faire ce qui suit :<br />
• Défi nir les expressions suivantes : épuisement professionnel, traumatisme secondaire dû au stress et<br />
traumatisme transmis par personne interposée<br />
• Expliquer l’impact émotionnel éventuel du soutien offert par le prestataire par rapport aux besoins des<br />
femmes et des fi lles souffrant de la violence sexuelle<br />
• Discuter l’importance de soutenir les prestataires qui prennent soin des clientes de la fi stule<br />
traumatique<br />
• Identifi er les voies et moyens à travers lesquels les prestataires peuvent être soutenus<br />
• Discuter des plans de suivi de la formation<br />
• Evaluer l’effi cacité de l’atelier dans l’atteinte de ses objectifs<br />
• Partager les pensées et impressions pour la conclusion<br />
POINTS À RETENIR<br />
Les prestataires travaillant avec les patientes de la fi stule traumatique peuvent faire face à des<br />
menaces du point de vue de leur sécurité à cause de leur travail.<br />
L’épuisement professionnel peut arriver à tout prestataire et peut être défi ni comme étant<br />
« la pression psychologique cumulative due au fait de travailler avec plusieurs facteurs de<br />
stress », entraînant ainsi l’épuisement progressif de la personne au fi l du temps. Il peut être causé<br />
par l’épuisement sur le plan affectif découlant de l’empathie, une population cliente diffi cile à<br />
gérer, de longues heures de travail avec peu de ressources, la réussite ambiguë, la générosité<br />
non réciproque, le sentiment de ne pas être à la hauteur de ses propres espérances pour faire<br />
un changement positif. Une telle situation peut mener à la dépression, au cynisme, à l’ennui, au<br />
manque de compassion et au découragement (adapté de : U.S. Department of Veterans Affairs<br />
National Center for PTSD, 2007).<br />
Le traumatisme secondaire dû au stress peut se produire lorsqu’un prestataire développe des<br />
symptômes similaires à ceux des clientes à force de travailler avec des individus qui ont été<br />
traumatisés. Ces symptômes sont les suivants : l’hyperexcitation, des symptômes gênants,<br />
l’évitement ou l’hébétude, l’anxiété et la dépression (adapté de : U.S. Department of Veterans<br />
Affairs National Center for PTSD, 2007).<br />
(suite)
POINTS À RETENIR (suite)<br />
Counseling d’une client souffrant de la fi stule traumatique<br />
Le traumatisme transmis par personne interposée se réfère aux « changements défi nitivement<br />
transformationnels et inévitables découlant des efforts thérapeutiques fournis aux victimes d’un<br />
traumatisme ». il s’agit de changements émotionnels que le prestataire peut être confronté<br />
concernant la manière dont il/elle se considère. Le traumatisme indirect peut avoir un impact<br />
négatif sur la capacité du prestataire à maintenir le sens de soi et le sens de l’enracinement, les<br />
relations internes avec les autres, le sentiment de la valeur personnelle et l’aptitude à tolérer les<br />
réactions émotionnelles de sa propre personne et des autres. Cette situation peut amener les<br />
prestataires à porter des jugements trop catégoriques, à faire la sourde oreille aux clientes, ou<br />
à avoir un sens limité des relations avec les proches et avec les collègues, à se mettre en colère,<br />
perdre espoir, trop s’immiscer dans les problèmes des autres, à créer des frontières trop strictes,<br />
à être surprotecteur et à éviter le contact social et professionnel (adapté de : U.S. Department of<br />
Veterans Affairs National Center for PTSD, 2007).<br />
Tout prestataire travaillant directement avec les clientes de la fi stule traumatique est exposé à<br />
l’épuisement professionnel, au traumatisme secondaire dû au stress et au traumatisme transmis<br />
par personne interposée, y compris les conseillers, les médecins, les infi rmières et d’autres<br />
personnes encore.<br />
Certains prestataires peuvent eux-mêmes être des survivants d’un traumatisme, ce qui pourrait<br />
renforcer leur capacité de comprendre les sentiments des clientes mais cela peut également<br />
augmenter les risques de stress émotionnel.<br />
La plupart des symptômes du stress professionnel peuvent avoir un impact direct et négatif sur la<br />
qualité des soins offerts aux clientes. Par exemple, le stress peut entraîner des symptômes liés au<br />
comportement du personnel, y compris l’agression ou la colère envers les clientes, pouvant ainsi<br />
porter atteinte à la qualité du traitement et ralentir le processus de guérison.<br />
Les superviseurs doivent comprendre la portée émotionnelle des prestataires, reconnaître les<br />
signes et symptômes de stress chez les prestataires travaillant avec les clientes de la fi stule<br />
traumatique et les aider à y faire face.<br />
Voici quelques méthodes pour aider les prestataires à réduire ou éviter la portée émotionnelle<br />
négative sur leur travail (adapté de : Vann, 2002) :<br />
o Rencontrer individuellement les prestataires (en posant des questions, en écoutant, en<br />
observant, en enseignant, en encadrant et en guidant) en faisant des examens de rendement<br />
o Faire un débriefi ng aux prestataires concernant les cas particulièrement diffi ciles<br />
o Organiser régulièrement des réunions de groupe pour les prestataires<br />
o Développer des politiques et procédures pour assurer la sécurité des prestataires<br />
o Développer des politiques pour fi xer des limites sur le plan professionnel, y compris les congés<br />
o Inculquer un comportement positif<br />
o Faire un roulement du personnel à travers différentes fonctions pour permettre le changement<br />
des responsabilités<br />
o S’engager dans des activités de groupe régulières ou organiser des manifestations pour des<br />
moments de relaxation et de soutien social, notamment les exercices physiques en groupe.<br />
Les prestataires ayant besoin d’aide sur le plan professionnel pour combattre le stress devront être<br />
soutenus dans leurs efforts pour accéder aux soins appropriés.<br />
FISTULE TRAUMATIQUE · SOUTIEN AU PRESTATAIRE · 215
Counseling d’une client souffrant de la fi stule traumatique<br />
Méthodes de formation<br />
• Mise en train<br />
• Discussion<br />
• Présentation<br />
• Groupe de travail jumelé<br />
• Travail en petit group<br />
• Travail individuel<br />
Matériels<br />
• Tableau-papier, chevalet, marqueurs et ruban adhésif<br />
• Document supplémentaire 11-a : Vue d’ensemble de l’epuisement professionnel, du traumatisme<br />
secondaire dû au stress et du traumatisme transmis par personne interposée<br />
• Document supplémentaire 11-b : Symptômes du stress et du traumatisme<br />
• Document supplémentaire 11-c : Le stress professionnel<br />
• Annexe B : Post-test<br />
• Document du participant 11-A : Plan de mise en œuvre du Site domestique<br />
• Annexe J : Formulaire d’évaluation de l’atelier<br />
• Diplômes de participation pour les participants<br />
• Rafraîchissements<br />
Préparation préalable<br />
1. Préparer un tableau-papier en utilisant les objectifs de la présente session.<br />
2. Préparer un tableau-papier comportant le titre « Epuisement professionnel » et le texte suivant en<br />
dessous (utiliser deux feuilles du tableau-papier, au besoin) :<br />
216 · SOUTIEN AU PRESTATAIRE· FISTULE TRAUMATIQUE
Counseling d’une client souffrant de la fi stule traumatique<br />
Epuisement professionnel<br />
« La pression psychologique cumulative causée par<br />
le travail avec plusieurs facteurs de stress différents,<br />
amenant l’individu à se sentir épuisé de manière<br />
progressive au fi l du temps ».<br />
• Empathie<br />
• Population cliente diffi cile<br />
• Longues heures avec des ressources limitées<br />
• Réussite incertaine<br />
• Générosité non réciproque<br />
• Le fait de ne pas être à la hauteur de ses propres<br />
espérances pour effectuer un changement positif<br />
Peut mener à la depression, au cynisme, au manque<br />
de compassion et au découragement.<br />
3. Préparer un tableau-papier comportant le titre « Traumatisme secondaire dû au stress » et le texte en<br />
dessous :<br />
Traumatisme secondaire dû au stress<br />
Peut survenir lorsqu’un prestataire<br />
développe des symptômes<br />
similaires à ceux des clientes<br />
à force de travailler avec des<br />
individus qui ont connu un<br />
traumatisme. Il s’agit de :<br />
a. L’hyperexcitation<br />
b. Les symptômes de gêne<br />
c. L’évitement et l’hébétude<br />
d. L’anxiété<br />
e. La dépression<br />
FISTULE TRAUMATIQUE · SOUTIEN AU PRESTATAIRE · 217
Counseling d’une client souffrant de la fi stule traumatique<br />
4. Préparer un tableau-papier (or a pair of fl ipcharts) comportant le titre « Traumatisme transmis par<br />
personne interposée » et le texte suivant en dessous :<br />
Traumatisme transmis par personne<br />
interposée<br />
« Changement permanent,<br />
transformationnel et inévitable<br />
découlant du travail thérapeutique<br />
avec les survivantes du traumatisme. »<br />
Changement du prestataire sur le plan<br />
émotionnel concernant la manière dont<br />
il/elle se considère. Impacts :<br />
• Sens de soi et de l’enracinement<br />
• Relations internes avec les autres<br />
• Sentiment relative au mérite<br />
personnel<br />
• Aptitude à tolérer ses propres<br />
réactions émotionnelles et celles des<br />
autres<br />
5. Préparer un tableau-papier comportant le titre « Facteurs de stress et Ressources » avec un tableau<br />
similaire à celui inséré ci-dessous :<br />
Que<br />
puis-je<br />
contrôler ?<br />
Que<br />
puis-je<br />
contrôler ?<br />
Adapté de : IASC et Global lblProtection Cluster l on Gender-Based d dViolence, l 2010.<br />
218 · SOUTIEN AU PRESTATAIRE· FISTULE TRAUMATIQUE<br />
Facteurs de stress et Ressources<br />
Qu’est-ce qui fait que je sois<br />
stressé ?<br />
Principaux facteurs de stress<br />
Ex., Le fait de penser à ce<br />
que je dois faire une fois à<br />
la maison, de m’inquiéter à<br />
propos de mes enfants, de<br />
vouloir aider tout le monde<br />
Ex., la situation de confl it et<br />
de guerre dans laquelle je vis,<br />
les changements constants<br />
effectués au niveau des<br />
organisations dans lesquelles je<br />
travaille, le nombre important<br />
de clientes avec qui je travaille<br />
tous les jours<br />
Traumatisme transmis par personne<br />
interposée (part 2)<br />
Les prestataires peuvent :<br />
• Commencer à porter des<br />
jugements très catégoriques<br />
• Faire la sourde oreille<br />
• Avoir des relations limitées avec les<br />
proches et les collègues<br />
• Etre en colère, perdre espoir<br />
• Commencer à trop s’immiscer<br />
dans les affaires des autres<br />
• Créer des limites trop strictes,<br />
devenir surprotecteur<br />
• Eviter le contact social et<br />
professionnel<br />
Qu’est-ce qui me donne de<br />
la force ? Qu’est-ce qui fait<br />
que je me sente bien dans<br />
ma peau ? Ressources<br />
Ex., Rencontre des amis et<br />
des voisins, faire une longue<br />
marche, jouer avec mes<br />
enfants, être capable d’aider<br />
les clientes de la fi stule<br />
traumatique<br />
Ex., Mon patron est<br />
de bonne humeur en<br />
remarquant le changement<br />
positif concernant la façon<br />
dont la communauté traite<br />
les survivantes de la violence<br />
sexuelle et répond à leurs<br />
besoins
Counseling d’une client souffrant de la fi stule traumatique<br />
6. Découper deux longues bandes de papier d’environ six pouces à partir de la longueur du tableaupapier.<br />
Lier les deux bout avec du ruban adhésif de telle sorte que l’on puisse la porter comme une<br />
écharpe. Utiliser les marqueurs pour décorer l’écharpe avec les termes « Super ce qui chasse le stress »<br />
(à utiliser dans la Parti B, Activité 3).<br />
7. Faire assez de copies de l’Annexe B, Document 11-A, et des Documents supplémentaires 11-a, 11-b et<br />
11-c à distribuer aux participants.<br />
8. Envoyer des invitations.<br />
9. Fournir au porte-parole les buts et objectifs et quelques réalisations générales (par ex., les clientes<br />
traitées, l’interaction avec le site, si oui ou non les participants ont bien agi de manière générale, etc.),<br />
afi n qu’ils aient un contexte pour leurs remarques.<br />
10. Demander aux participants de choisir un représentant pour parler en leur nom.<br />
11. Préparer un diplôme de participation pour chaque participant.<br />
12. Revoir l’Annexe J : faire une copie du Formulaire d’évaluation de l’atelier pour chaque participant.<br />
13. Planifi er des efforts pour le suivi.<br />
Durée : 5 heures et 10 minutes; 30 minutes minutes pour la cérémonie de clôture en<br />
respectant le protocole local<br />
Aller à la page 283 du curriculum de formation de la fi stule obstétricale – Session 11 Etape de formation.<br />
FISTULE TRAUMATIQUE · SOUTIEN AU PRESTATAIRE · 219
Counseling d’une client souffrant de la fi stule traumatique<br />
Supplément 11A<br />
NOTE AUX FORMATEURS<br />
220 · SOUTIEN AU PRESTATAIRE· FISTULE TRAUMATIQUE<br />
Ressource supplémentaire<br />
La présente session fournit une série d’activités de formation visant à aider les participants à<br />
comprendre le risque de la pression psychologique cumulative (« épuisement professionnel ») et le<br />
traumatisme secondaire dû à l’épuisement (pouvant arriver à certains prestataires en travaillant avec la<br />
plupart des clientes de la fi stule traumatique).<br />
Partie A : Soutien au prestataire<br />
Durée : 25 minutes<br />
Activité 1 : Mise en train (10 minutes)<br />
1. Expliquer aux participants que jusqu’à maintenant, toutes les activités de la formations étaient<br />
concentrées sur l’aide fournie aux clientes. Mais les prestataires ne peuvent aider les clientes et leur<br />
fournir des services de qualité que s’ils sont en mesure de gérer les facteurs de stress accompagnant ce<br />
type de travail.<br />
2. Lire les déclarations suivantes à haute voix et demander aux participants qui ont été confrontés à ces<br />
situations ou ont pensé de la sortes de lever la main (s’ils se sentent à l’aise pour le faire). Donner une<br />
note sur le plan mental concernant toute tendance (i.e., les déclarations selon lesquelles presque tout le<br />
monde s’y identifi e ou les déclarations dont personne ne s’y identifi e).<br />
• La plupart du temps, quand je vais au travail, je me sens fatiguée.<br />
• Parfois, quand j’écoute les histoires des clientes de la fi stule traumatique et des autres personnes<br />
ayant vécu l’expérience d’une violence sexuelle, je pense à quelque chose qui m’est arrivé ou à<br />
quelqu’un que je connais.<br />
• Il y a des moments où les clientes me font part de choses qui me rendent triste et inquiet.<br />
• Je passe la plupart de mon temps à essayer de trouver une solution aux problèmes des personnes et<br />
je ne suis pas toujours sûr d’y arriver.<br />
• Je ne sais vraiment pas ce que je suis supposé penser – si je sympathise trop à la situation, cela<br />
devient douloureux et je pourrais être trop impliqué, mais si je ne sympathise pas, il se peut que je<br />
ne donne pas à la cliente le soutien dont elle a besoin.
Counseling d’une client souffrant de la fi stule traumatique<br />
• Nous avons besoin d’aide de la part de nos encadreurs en ce qui concerne le traitement des cas les<br />
plus diffi ciles, mais ils sont toujours occupés.<br />
• Parfois, je me demande pendant combien de temps je vais continuer à faire ce travail.<br />
3. Ensuite, lire les déclarations suivantes à haute voix et demander aux participants qui on déjà eu cette<br />
expérience ou ce genre de pensée de lever la main (s’ils se sentent à l’aise pour le faire).<br />
• Je peux avoir des problèmes personnels, mais je suis heureux lorsque l’on est capable d’aider les<br />
autres à résoudre les leurs.<br />
• Quand je rentre à la maison à la fi n de la journée, je « décroche » et me repose.<br />
• J’apprécie beaucoup les autres membres du personnel où je travaille. Nous nous soutenons et cela<br />
représente une source de force.<br />
• La vie des clientes de la fi stule traumatique à qui nous offrons notre aide a changé pour toujours ;<br />
pour la plupart, cela veut dire qu’elles sont en vie et que cela vaut la peine de fournir tous ces efforts.<br />
• Les clientes sont d’habitude très reconnaissantes pour l’aide que nous offrons, et cela fait du bien<br />
de se voir complimenter pour son travail.<br />
• Je crois que j’aime ce que je fais et je suis bien.<br />
• Le travail que nous faisons à l’hôpital (à la clinique) contribue à la reconstruction du pays et cela<br />
me donne de l’espoir..<br />
4. Faire un bref résumé de toute tendance que vous avez pu remarquée dans les réponses des participants<br />
et souligner que le <strong>counseling</strong> des clientes de la fi stule traumatique peut avoir des hauts et des bas.<br />
Inviter les participants à faire toute autre observation au groupe, et expliquer que dans les activités qui<br />
suivent, vous les aiderez à réfl échir particulièrement sur l’impact de leur travail, sur leurs propres vies<br />
et sur les différentes manières de prendre soins d’eux-mêmes et de chacun d’eux à mesure qu’ils font ce<br />
travail important.<br />
Activité 2 : Discussion/Présentation (15 minutes)<br />
1. Demander aux participants s’ils ont déjà entendu parler des termes « épuisement professionnel »,<br />
« traumatisme secondaire dû au stress », et « traumatisme transmis par personne interposée ».<br />
Commencer par l’expression « épuisement professionnel » et demander aux participants ce qu’ils<br />
entendent par cette expression. Faire de même pour le « traumatisme secondaire dû au stress » et noter<br />
les réponses des participants sur une autre feuille du tableau-papier. Faire également la même chose pour<br />
le « traumatisme transmis par personne interposée »<br />
2. Accrocher le(s) tableau(x)-papier préparé(s) avec le titre « épuisement professionnel » et lire la défi nition<br />
à haute voix (ou demander à un des participants de le lire à haute voix), en notant que cette défi nition<br />
et les autres que vous présenterez proviennent d’un feuillet appelé « Travailler avec les survivantes de<br />
traumatisme : Les éléments que les travailleurs doivent savoir », qui a été développé par le United States<br />
Department of Veterans Affairs National Center for Post-Traumatic Stress Disorder. Souligner la façon<br />
dont les commentaires faits par les participants sont différents ou similaires à la présente défi nition.<br />
3. Faire la même chose pour les deux autres tableau-papier.<br />
FISTULE TRAUMATIQUE · SOUTIEN AU PRESTATAIRE · 221
Counseling d’une client souffrant de la fi stule traumatique<br />
4. Expliquer qu’il n’existe pas nécessairement une progression spécifi que allant de l’épuisement<br />
professionnel au traumatisme secondaire causé par le stress et au traumatisme indirect. Plutôt, ces états<br />
sont différents en quelque sorte et ont des symptômes différents. Insister sur le fait que les personnes<br />
réagissent individuellement à leur situation et que le même type de travail peut avoir un impact différent<br />
sur différentes personnes. Bien qu’il n’y ait aucune « bonne » ou « mauvaise » manière de se comporter,<br />
chacun de ses états peut avoir des conséquences graves chez les prestataires/conseillers, ainsi que leurs<br />
clientes, collègues de travail, amis et familles. Ces individus peuvent être blessés, inquiets et confus par<br />
rapport aux changements émotionnels et béhavioristes qu’ils ont remarqués, et les conseillers/prestataires<br />
doivent être conscients de leurs réactions et prendre des mesures pour se faire traiter d’eux-mêmes et<br />
chercher de l’aide supplémentaire auprès des collègues et amis de confi ance, au besoin.<br />
5. Donner à chaque participant une copie des Documents supplémentaires 11-a : Vue d’ensemble de<br />
l’Epuisement professionnel, du Traumatisme secondaire dû au stress et du Traumatisme transmis<br />
par personne interposée, et 11-b : Symptômes du stress et du traumatisme. Revoir le Document<br />
supplémentaire 11-b avec le groupe et souligner qu’en tant que prestataires/conseillers travaillant avec<br />
les clientes traumatisées, ils peuvent reconnaître certains symptômes du stress. Insister sur le fait qu’il<br />
existe des moyens de traiter ces questions aussi bien sur le plan individuel qu’en collaboration avec les<br />
collègues et les amis.<br />
Partie B : Gestion du stress et prévention de l’épuisement professionnel<br />
Durée : 1 heure, 25 minutes<br />
Activité 1 : Groupe de travail jumelé (30 minutes)<br />
1. Demander aux participants de faire équipe avec la personne assise à leur droite qui sera leur partenaire<br />
pour cet exercice.<br />
2. En utilisant le Document supplémentaire 11-c : Le stress professionnel, demander à ce qu’une personne<br />
fasse une « interview » à son partenaire et qu’ils réfl échissent ensemble sur les différentes manières<br />
de mettre fi n ou réduire le stress professionnel. Lorsque la première personne aura fi ni d’analyser leur<br />
stress professionnel, les partenaires devront échanger de rôles.<br />
3. Lorsque les participants auront fi ni, dites-leur de rejoindre le groupe principal et inviter certains d’entre<br />
eux à partager ce qu’ils ont trouvé sur le stress professionnel et sur leurs vies et les changements qu’ils<br />
pourraient effectuer pour réduire le stress.<br />
(Source : The Headington Institute, www.headington-institute.org/Default.aspx?tabid=1302)<br />
222 · SOUTIEN AU PRESTATAIRE· FISTULE TRAUMATIQUE
Activité 2: Discussion (35 minutes)<br />
Counseling d’une client souffrant de la fi stule traumatique<br />
1. Expliquer aux participants que le traitement des survivantes de violence sexuelle et le fait d’être exposé<br />
régulièrement aux comptes-rendus de violence sexuelle peuvent s’avérer très diffi cile et peuvent nous<br />
affecter tous, indépendamment du type de travail que nous faisons. Par conséquent, il est très important<br />
que nous nous protégeons et que nous élaborons des outils pour prendre soins de nous-mêmes et de<br />
nos collègues. Avant de discuter des soins personnels, nous devons d’abord penser aux éléments dans<br />
notre vie qui causent le stress (facteurs de stress) et des éléments qui fassent que nous nous sentons<br />
bien et/ou nous donnent de la force (ressources).<br />
2. Fixer le tableau-papier sur lequel il est inscrit « Facteurs de stress et Ressources » sur le mur. Demander<br />
aux participants de prendre une feuille de papier vierge et de copier le tableau, et de laisser des espaces<br />
sur les cages appropriées afi n qu’ils puissent y inscrire leurs propres facteurs de stress et ressources.<br />
Demandez-leur de penser à des choses qui causent le stress dans leur vie et travail quotidiens et des<br />
activités ou faits qui leur permettent de se sentir bien, en faisant la distinction entre les éléments qu’ils<br />
peuvent contrôler et ceux qu’ils ne peuvent pas contrôler. Souligner les exemples dans le tableau que<br />
vous aviez écrits sur la feuille du tableau-papier. Demander aux participants d’inscrire également<br />
quelques symptômes qu’ils ont eus quand ils se sentent stressés (par ex., maux de tête, maux de ventre,<br />
diffi cultés de concentration, etc.).<br />
3. Donner aux participants peu de temps (5–10 minutes) pour remplir leur tableau. Lorsque tout le<br />
monde aura fi ni, inviter quelques participants à donner leurs réactions sur la façon dont ils ont rempli<br />
leur tableau et ce qu’ils considèrent comme leurs signes de stress.<br />
4. Conclure en insistant sur le fait qu’il est important d’être conscient des facteurs de stress auxquels l’on<br />
est exposé et de reconnaître les signes éventuels du stress. En outre, insister sur les différentes méthodes<br />
et ressources que l’on peut utiliser pour combattre le stress dans la vie.<br />
(Adapté de : IASC et Global Protection Cluster on Gender-Based Violence, 2010)<br />
Activité 3 : Travail en petit groupe (35 minutes)<br />
1. Répartir les participants en petits groupes (4 à 5 personnes). Donner à chaque groupe des fi ches.<br />
2. Demander aux participants de penser aux stratégies qu’ils peuvent utiliser pour réduire l’impact des<br />
facteurs de stress ou des activités qui représentent une ressource pour eux. Demandez-leur d’inscrire<br />
l’expression « Ce qui chasse le stress » sur une fi che (par exemple: le fait de discuter avec les collègues<br />
de ce que je trouve diffi cile dans le travail ; le fait de s’exercer ; prier ; le fait d’aller rendre visite à ma<br />
mère et à mon père ; faire une longue marche, etc.).<br />
3. Donner l’ordre au groupe de mettre toutes les fi ches sur le sol et de choisir ce qu’ils pensent être le<br />
meilleur élément « qui chasse le stress » dans le groupe.<br />
FISTULE TRAUMATIQUE · SOUTIEN AU PRESTATAIRE · 223
Counseling d’une client souffrant de la fi stule traumatique<br />
4. Demander à l’inventeur du meilleur stress buster (ce qui chasse le stress) dans chaque groupe de se<br />
joindre à l’élection du « Super stress buster ».<br />
5. Demander au reste des participants de voter pour « le super stress buster » en applaudissant ; celui qui<br />
a les applaudissements les plus forts devra porter l’écharpe du « super stress buster ».<br />
6. Examiner brièvement les autres éléments qui chassent le stress qui ont été identifi és dans les<br />
groupes. S’enquérir sur le degré d’effi cacité de ces stratégies dans le traitement des facteurs de stress,<br />
particulièrement ceux générés en travaillant avec les survivantes.<br />
(Adapté de : IASC et Global Protection Cluster on Gender-Based Violence, 2010)<br />
Partie C : Soins personnels<br />
Durée : 50 minutes<br />
Activité 1 : Remue-méninges/Discussion (10 minutes)<br />
1. Indiquer aux participants qu’en tant que prestataires et conseillers socio-psychologiques s’activant dans<br />
le traitement des autres individus, il peut s’avérer diffi cile de demander aux autres personnes de l’aide<br />
en affrontant le stress.<br />
2. Demander aux participants de réfl échir sur les raisons pour lesquelles ils pourraient manquer de<br />
demander de l’aide aux autres personnes lorsqu’ils se sentent émotionnellement submergés par leur<br />
travail, ou pour toute autre raison.<br />
3. Animer une brève discussion en relevant les questions clé sur une feuille du tableau-papier. Se référer<br />
au Conseil pour la formation pour obtenir des idées supplémentaires à partager avec les participants.<br />
Demander s’ils acceptent qu’eux-mêmes et/ou les autres participants/prestataires pourraient avoir ces<br />
croyances et discuter comment elles pourraient saper leur bien-être.<br />
4. Conclure en insistant sur le fait que les prestataires et les conseillers font un important travail, mais<br />
ils ne peuvent y parvenir que lorsqu’ils sont eux-mêmes en bonne santé. Le stress et l’épuisement<br />
professionnel que les prestataires et les conseillers peuvent être parfois confrontés constitue des<br />
réactions naturelles à des situations dans lesquelles ils sont exposés chaque jour. Ils méritent d’être<br />
soutenus à chaque fois qu’ils en ont besoin, et ils ne devront pas se sentir mal s’ils sont parfois<br />
submergés. Il est important de reconnaître quand est-ce qu’ils ont besoin d’aide de la part des autres<br />
personnes et de savoir comment le solliciter.<br />
224 · SOUTIEN AU PRESTATAIRE· FISTULE TRAUMATIQUE
CONSEIL POUR LA FORMATION<br />
Counseling d’une client souffrant de la fi stule traumatique<br />
Pour aider les participants à faire un brainstorming sur les raisons pour lesquelles ils peuvent être<br />
réticents par rapport au fait de demander de l’aide pour faire face au stress, partager avec eux la liste<br />
suivante comportant 10 croyances empêchant les assistants d’obtenir de l’aide :<br />
Dix croyances empêchant les assistants à obtenir de l’aide !<br />
1. Nous croyons que nous devrions ne pas avoir des problèmes personnels…que nous savons plus<br />
que les autres !<br />
2. Nous voyons les problèmes personnels comme étant un signe de faiblesse ou d’échec.<br />
3. Nous pensons qu’il n’existe aucun lieu sûr pour nous pour obtenir de l’aide.<br />
4. Nous devrions être conscients de l’existence de solutions à tous les problèmes.<br />
5. Nous avons des compétences en matière d’aide et sommes en mesure de prendre soin de nousmêmes.<br />
6. Nous intellectualisons souvent et/ou dissocions de la portée émotionnelle de nos problèmes.<br />
7. Nous donnons souvent des conseils à la famille, aux amis et aux proches…une violation des<br />
frontières.<br />
8. Nous nous sentons responsables et souvent coupables si un membre de la famille ou un proche a<br />
un problème personnel.<br />
9. Nous nous sentons embarrassés de demander de l’aide auprès des nos collègues médecins.<br />
10. A cause des éléments susmentionnés, nous attendons souvent trop longtemps que les autres<br />
personnes pour les permettre de se faire aider, et nous sabotons souvent notre propre traitement.<br />
(Source: FHI, Consortium de RHRC, et IRC, pas de date)<br />
Activité 2 : Travail en petit groupe (20 minutes)<br />
1. Introduire cet exercice en indiquant aux participants qu’il est plus facile de demander de l’aide lorsque<br />
l’on connait le genre d’aide dont on a besoin. Cet exercice aidera les participants à réfl échir sur la<br />
manière dont leurs organisations et leurs environnements de travail peuvent les soutenir.<br />
2. Répartir les participants en 4–5 groupes. Donner à chaque groupe une feuille du tableau-papier et<br />
demander à chaque participant de décrire pour les autres personnes dans le groupe une façon dont<br />
son organisation aide ses prestataires/conseillers à faire face au stress professionnel. Demander à une<br />
personne dans chaque groupe d’écrire les réponses sur le tableau-papier. Ensuite, demander à chaque<br />
participant d’identifi er au moins une façon dont ils souhaitent que leur organisation soutienne ses<br />
prestataires/conseillers dans le traitement du stress. Ces souhaits devront également être inscrits dans le<br />
tableau-papier sous une autre section ou sur une feuille différente du tableau-papier.<br />
FISTULE TRAUMATIQUE · SOUTIEN AU PRESTATAIRE · 225
Counseling d’une client souffrant de la fi stule traumatique<br />
3. Rassembler de nouveau le groupe entier et demander à un représentant de chaque petit groupe<br />
d’expliquer au reste des participants « les pratiques courantes » de son groupe concernant les activités<br />
actuelles menées par leurs organisations et d’établir la « liste des vœux » des éléments qu’ils voudraient<br />
que leurs organisations accomplissent.<br />
4. Ecrire chacune des réponses sur des feuilles distinctes du tableau-papier (une pour les pratiques<br />
courantes, une autre pour la liste des vœux). Animer une discussion sur l’importance des pratiques<br />
courantes et voir si les individus les trouvent utiles, ainsi que sur l’intérêt et la faisabilité des idées<br />
fi gurant dans la liste des vœux.<br />
5. Conclure en indiquant que les idées produites à partir de cet exercice sont des concepts qu’ils<br />
peuvent rapporter à leurs organisations et discuter avec leur personnel et les personnes chargées de<br />
la gestion si toutefois ils trouvent une opportunité pour leur organisation d’améliorer les méthodes à<br />
travers lesquelles elles aident le personnel à mieux gérer le stress professionnel. Expliquer que le fait<br />
de contribuer au changement positif au niveau organisationnel constitue également une manière de<br />
prendre soins d’eux-mêmes.<br />
CONSEIL POUR LA FORMATION<br />
La supervision et les groupes affi nitaires au sein du personnel constituent deux méthodes à travers<br />
lesquelles les organisations peuvent aider les prestataires et les conseillers socio-psychologiques<br />
à obtenir du soutien aussi bien sur le plan technique que sur le plan émotionnel. L’épuisement<br />
professionnel est causé en partie par un sentiment d’inaptitude à accomplir tout ce dont l’on a besoin,<br />
ce qui peut mener à des sentiments de faiblesse et de dévalorisation. Une supervision adéquate du<br />
personnel à travers des conseils concrets, objectifs sur la manière de faire face aux problèmes relatifs<br />
au travail et encourager le travail, peut considérablement aider le personnel à reconnaître leurs<br />
propres réalisations et se sentir soutenu. Une bonne supervision du personnel implique également la<br />
création d’un environnement qui favorise l’ouverture entre les prestataires et les conseillers et leurs<br />
encadreurs, afi n que le personnel se sente en sécurité en parlant des facteurs de stress comme étant la<br />
charge professionnelle sans pour autant craindre les mauvais résultats concernant l’évaluation de leur<br />
travail ou d’autres commentaires négatifs.<br />
Les groupes affi nitaires de soutien peuvent être formés à travers l’organisation régulière de réunions<br />
au cours desquelles le personnel s’aide mutuellement pour trouver des solutions aux cas diffi ciles, se<br />
félicite à propos de leurs réussites et s’encourage afi n d’affronter ensemble les situations diffi ciles.<br />
La supervision et les groupes affi nitaires au sein du personnel sont probablement adoptés dans la<br />
plupart des organisations ou travaillent les participants. Si ces derniers ne soulèvent pas cette question<br />
comme étant une pratique courante, il faudra leur demander d’en discuter en tant que moyen<br />
éventuel à travers lequel l’organisation peut les aider. Au cas où ces mécanismes sont considérés come<br />
inappropriés parce qu’ils n’existent pas ou ne fonctionnent pas, encourager les participants à réfl échir<br />
sur la manière d’aborder ces questions avec les personnes appropriées dans leurs organisations,<br />
notamment les superviseurs, afi n que le système marche convenablement.<br />
(Source: MacGregor, 2008)<br />
226 · SOUTIEN AU PRESTATAIRE· FISTULE TRAUMATIQUE
Activité 3: travail individuel/Discussion (20 minutes)<br />
Counseling d’une client souffrant de la fi stule traumatique<br />
1. Demander aux participants de se référer encore au tableau qu’ils ont dessiné au cours de l’exercice dans<br />
la Partie B, Activité 2.<br />
2. Demander aux participants de dresser un « Plan concernant les soins personnels ». Proposer qu’ils<br />
écrivent sur une feuille du carnet des stratégies éventuelles pour faire face aux facteurs de stress<br />
qu’ils ont listés. Demandez-leur de penser à des stratégies individuelles, des mécanismes d’adaptation<br />
spécifi ques à la culture, des mécanismes de soutien social et des aspects organisationnels. Suggérer<br />
qu’ils pensent également à des stratégies pour renforcer leur bien-être sur le plan physique, émotionnel,<br />
intellectuel et spirituel.<br />
Les questions ci-dessous peuvent être utilisées en tant qu’indicateurs :<br />
• Quelles sont les activités qui pourraient vous aider à vous relaxer, à prendre un peu de recul par<br />
rapport à votre travail, ou vous aider à ne pas penser à votre travail une fois à la maison ?<br />
• Que pouvez-vous changer afi n que les facteurs de stress incontrôlables dans votre vie deviennent<br />
maîtrisables ?<br />
• Comment pouvez-vous faire face aux facteurs de stress incontrôlables ?<br />
• Où pouvez-vous rechercher du soutien social ?<br />
• Auprès de qui pourriez-vous aller pour partager vos expériences concernant les soins offerts aux<br />
survivantes de violence sexuelle ?<br />
• Quel changement au niveau de l’organisation ou de l’environnement pourrait vous aider pour faire<br />
face au stress ?<br />
• Comment votre organisation peut-elle vous aider de la meilleure façon possible ? Que pouvez-vous<br />
faire pour initier des changements ? Comment pouvez-vous en discuter avec votre organisation ?<br />
3. Demander aux participants de penser à la personne qu’ils vont choisir en tant que « compagnon du<br />
stress » ; il pourrait être quelqu’un qui est proche d’eux, avec qui ils peuvent discuter leur plan de soin<br />
personnel, et qui pourrait les aider à prendre l’initiative de traiter le stress. Par exemple, le compagnon<br />
du stress pourrait être un autre participant dans la formation, ou un collègue, un ami ou le superviseur.<br />
4. Demander aux participants qui veulent parler de leur plan de soin personnel s’ils voudraient partager<br />
certaines de leurs idées avec les autres participants.<br />
5. Encourager les participants à garder leur plan de soin personnel à la maison ou dans leur bureau,<br />
et proposez-leur de le revoir occasionnellement comme une façon de contrôler s’ils sont en train de<br />
prendre soin de leurs propres besoins.<br />
6. Conclure en rappelant aux participants qu’ils courent le risque d’être confrontés à l’épuisement<br />
professionnel et aux différentes formes de stress à cause du travail important qu’ils sont en train de faire,<br />
mais il existe plusieurs façons de prendre soins d’eux-mêmes et de demander de l’aide si toutefois le<br />
besoin se fait sentir.<br />
(Adapté de : IASC et Global Protection Cluster on Gender-Based Violence, 2010; FHI, RHRC Consortium, et<br />
IRC, pas de date.)<br />
Aller à la 283 du curriculum de formation de la fi stule obstétricale – Session 11 Etapes de formation : Activité 1.<br />
FISTULE TRAUMATIQUE · SOUTIEN AU PRESTATAIRE · 227
Counseling d’une client souffrant de la fi stule traumatique<br />
Document supplémentaire<br />
Document supplémentaire 11-a<br />
Vue d’ensemble de l’épuisement professionnel, du traumatisme<br />
secondaire dû au stress et du traumatisme transmis par personne<br />
interposée<br />
A cause de la nature exigeante de leur travail sur le plan émotionnel, les prestataires et les conseillers<br />
socio-psychologiques travaillant avec les clients traumatisés sont exposés à l’épuisement professionnel,<br />
au traumatisme secondaire dû au stress et au traumatisme transmis par personne interposée. Le U.S.<br />
Department of Veterans Affairs (Département américain des Anciens combattants) détient une longue<br />
histoire dans la recherche sur le syndrome/trouble de stress post-traumatique et les autres questions<br />
relatives à la santé mentale en rapport avec le traumatisme. D’autres organisations travaillant en<br />
collaboration avec les personnes chargées des affaires humanitaires fournissent des défi nitions similaires.<br />
Les conseillers et les prestataires sont exposés à tous ces états, bien que tout individu particulier va<br />
développer l’épuisement professionnel, le traumatisme secondaire dû au stress ou le traumatisme transmis<br />
par personne interposée, dépend d’un certain nombres de facteurs, y compris la personnalité d’un individu,<br />
la disponibilité des ressources et l’utilisation des mécanismes d’adaptation ainsi que les caractéristiques<br />
spécifi ques de l’environnement de travail et des exigences professionnelles. Il existe un certain<br />
chevauchement concernant les types de symptômes éprouvés à cause de ces trois états, mais ils sont distinct<br />
tels que l’indiquent les défi nitions suivantes. Enfi n, il est important pour chaque individu d’être conscient<br />
des facteurs de stress dans leurs vies, de leurs propres réactions personnelles aux différentes formes de<br />
stress et des types de ressources qu’ils peuvent utiliser pour réduire l’impact du stress professionnel sur leur<br />
santé et leur bien-être.<br />
Défi nitions<br />
Epuisement professionnel<br />
Le terme « épuisement professionnel » a été mis en pratique à travers les professions d’aide et réfère à<br />
la tension psychologique cumulative due au fait de travailler avec plusieurs facteurs de stress différents.<br />
Une des caractéristiques essentielles de l’épuisement professionnel est le fait qu’il découle de l’exposition<br />
à différents types de stress au fi l du temps (stress cumulatif). Il se manifeste souvent par un épuisement<br />
progressif au fi l du temps. .<br />
Les facteurs contribuant à l’épuisement professionnel sont les suivants :<br />
• L’isolement professionnel<br />
• L’épuisement sur le plan émotionnel découlant de l’empathie<br />
• Une population cliente diffi cile<br />
• De longues heures de travail avec des ressources limitées<br />
• Succès ambigu<br />
228 · SOUTIEN AU PRESTATAIRE· FISTULE TRAUMATIQUE
• La générosité non réciproque et le soin apporté au travail<br />
Counseling d’une client souffrant de la fi stule traumatique<br />
• Le fait de ne pas être à la hauteur de ses propres espérances pour effectuer un changement positif<br />
Les symptômes de l’épuisement professionnel sont :<br />
• La dépression<br />
• Le cynisme<br />
• L’ennui<br />
• Le manque de compassion<br />
• Le découragement<br />
(Source: U.S. Department of Veterans Affairs National Center for PTSD, 2007)<br />
Une défi nition similaire de l’épuisement professionnel a été fournie par The Headington Institute, une<br />
organisation spécialisée dans la fourniture de soutien psychologique et spirituel aux personnes travaillant<br />
dans les milieux humanitaires et les zones sinistrées à travers le monde (www.headington-institute.org).<br />
Ils se référent à l’épuisement professionnel en tant que « «une procédure impliquant une exposition<br />
graduelle à la tension professionnelle entraînant l’épuisement, favorisant des sentiments de cynisme, le<br />
détachement sur le plan professionnel, et un sens d’ineffi cacité et de manque de réalisation ». Les signes de<br />
l’épuisement professionnel chez un individu sont les suivants :<br />
• Le fait de se sentir épuisé, diminué, et « d’avoir trop dépensé d’énergie »<br />
• Le fait de se sentir détaché et/ou hébété et insensible sur le plan émotionnel<br />
• Le fait d’avoir un sens réduit de l’œuvre, de la fi nalité, de la signifi cation en rapport avec le travail<br />
• Le fait d’avoir le sens du négativisme, du cynisme et de la culpabilité<br />
• Le fait de ne pas être sûr de soi et de se sentir incompétent, accablé ou impuissant<br />
• Le fait de décliner dans la performance et la productivité dans le travail<br />
• Le fait de se sentir non apprécié<br />
• Le fait de se sentir « utilisé » et en colère<br />
• L’expression d’une impatience et d’une irritabilité accrue et des confl its dans les relations<br />
• Le manque de confi ance aux motifs et actions des collègues<br />
• Le fait de se sentir déprimé<br />
(Source: The Headington Institute, pas de date)<br />
Le traumatisme secondaire dû au stress<br />
Tandis que les personnes, dans une variété de situation, peuvent faire face à l’épuisement professionnel au<br />
fi l du temps, les individus travaillant directement avec les personnes traumatisées peuvent être exposées<br />
aux symptômes du traumatisme similaires à ceux éprouvés par les clients qu’ils traitent. Le U.S. Department<br />
of Veterans Affairs décrit le traumatisme secondaire dû au stress comme suit :<br />
FISTULE TRAUMATIQUE · SOUTIEN AU PRESTATAIRE · 229
Counseling d’une client souffrant de la fi stule traumatique<br />
Le terme « traumatisme secondaire dû au stress » a été inventé par une variété d’auteurs 1 pour décrire les<br />
signes et symptômes subcliniques et cliniques du syndrome de stress post-traumatique (SSPT) éprouvés<br />
par les techniciens spécialistes et qui refl ètent ceux des clients, amis ou membres de la famille ayant subi<br />
un traumatisme. Du fait qu’il n’est pas reconnu par les normes psychiatriques courantes, la plupart des<br />
cliniciens indiquent que les individus ayant assisté d’autres personnes qui ont eu un stress traumatique<br />
peuvent développer des symptômes similaires ou associés au SSPT. Ces symptômes incluent :<br />
• L’hyperexcitation (réactivité exacerbée—l’étonnement, le rythme cardiaque, le pouls)<br />
• Les symptômes importuns<br />
• L’évitement ou « l’hébétude » émotionnel<br />
• L’anxiété<br />
• La dépression<br />
(Source : U.S. Department of Veterans Affairs National Center for PTSD, 2007)<br />
Une autre série de symptômes associés au traumatisme secondaire (et le stress dû à un incident critique)<br />
est fournie dans le manuel de formation intitulé Caring for Survivors of Gender Based Violence in Emergencies<br />
(IASC et Global Protection Cluster on Gender-Based Violence. 2010).<br />
Les signes de stress dû à un incident critique et ceux du traumatisme secondaire sont les suivants :<br />
• Le fait d’emmener le travail à la « maison » : Cela signifi e que même si vous ne vous trouvez pas au<br />
lieu de travail, une fois à la maison ou en compagnie de votre propre famille, vous êtes incapable<br />
d’arrêter de penser à votre travail.<br />
• L’insomnie.<br />
• Le fait de se sentir très affectif pendant ou après avoir été en contact avec une survivante.<br />
• Etat d’anxiété généralisée.<br />
• Le fait de se sentir accablé, comme s’il n’existe aucun moyen d’affronter ce qui s’est passé autour de<br />
vous.<br />
• Le fait de se sentir incompétent, comme si vous n’êtes plus capable d’accomplir ce que vous aviez jadis<br />
réalisé de manière adéquate.<br />
• Le manque d’énergie, la dépression d’évolution lente et l’incapacité d’être heureux ou triste, le fait<br />
d’être juste tempéré ou hébété.<br />
• Le faite d’avoir des pensées indiscrètes sur les patients et les familles, et sur les événements<br />
extrêmement stressants : rêves, cauchemars, rêveries, les images qui réapparaissent, la répétition<br />
mentale frappante du traumatisme d’un client.<br />
• Le fait d’être en colère avec les survivantes, les familles, le système, soi-même et/ou le personnel/la<br />
culture.<br />
• Le fait d’être excité ou super agité pour des événements insignifi ants (particulièrement à la maison)<br />
• Le fait d’avoir des idées fantaisistes de vengeance.<br />
• Le fait de revivre les souvenirs obsédant de ses propres événements terrifi ants.<br />
• Le fait de se détacher des proches sur le plan émotionnel (tel que l’hébétude, l’effet morne [voir en<br />
dessous], ou manque d’humeur).<br />
230 · SOUTIEN AU PRESTATAIRE· FISTULE TRAUMATIQUE
Counseling d’une client souffrant de la fi stule traumatique<br />
L’effet morne réfère au changement de la réaction émotionnelle d’une personne, de sorte qu’il/elle n’exprime<br />
acune émotion, quelles que soient ses expériences.<br />
Le traumatisme transmis par personne interposée<br />
Le traumatisme indirect est différent du traumatisme secondaire dû au stress dans la mesure où il implique<br />
non seulement les symptômes du traumatisme dû au stress mais également des changements plus profonds<br />
de l’individu travaillant avec des personnes traumatisées.<br />
Les informations suivantes fournies par le U.S. Department of Veterans Affairs, aident à faire la distinction<br />
entre ces deux formes de traumatisme.<br />
Le terme « traumatisme transmis par personne interposée » a été inventé par Pearlman et Saakvitne<br />
(1995) pour décrire « ces changements en permanence transformationnelles et inévitables découlant du<br />
travail thérapeutique effectué avec des survivants de traumatisme ». Dans leur recherche, ils ont noté<br />
qu’un certain nombre de changements étaient fréquents chez les travailleurs de la santé mentale ayant<br />
des clients qui étaient des survivants de traumatisme. Les changements étaient considérés comme non<br />
pathologiques (comme dans le cas du traumatisme secondaire dû au stress), mais ils étaient plutôt vus<br />
comme des changements normaux cognitifs ou émotionnels en rapport avec la manière dont le travailleur<br />
de la santé mentale se sent et pense de sa propre personne. Le changement était cumulatif du fait que, au fi l<br />
du temps, les travailleurs de la santé mentale entrent en contact avec plusieurs survivants de traumatisme.<br />
Les changements étaient également profonds dans leurs effets sur la vie d’un individu. Ils ont tendance<br />
à se produire le plus souvent chez les individus trop empathiques et sensibles, les personnes ayant des<br />
antécédents de traumatisme, et chez les tout nouveaux thérapeutes.<br />
Le traumatisme transmis par personne interposée peut avoir des conséquences négatives sur la personne<br />
notamment dans les situations suivantes :<br />
• Ses relations avec de la signifi cation et de l’espoir<br />
• Son aptitude à répondre à ses propres besoins<br />
• Son intelligence<br />
• Sa volonté<br />
• Son sens de l’humour<br />
• Son aptitude à assurer sa propre protection<br />
• Sa mémoire/son imagination<br />
• Son sens existentiel des relations avec les autres<br />
• Ses capacités personnelles telles que :<br />
o L’aptitude constante à se maintenir stable<br />
o La tolérance concernant une variété de réactions émotionnelles pour lui et les autres personnes<br />
o Un sens des relations internes avec les autres<br />
o Un sens de soi comme le fait d’être viable, mériter d’être aimé, digne d’estime<br />
o Un sens de soi qui est enraciné<br />
FISTULE TRAUMATIQUE · SOUTIEN AU PRESTATAIRE · 231
Counseling d’une client souffrant de la fi stule traumatique<br />
Un certain nombre de changements de comportement peuvent être dus au traumatisme transmis par<br />
personne interposée, y compris :<br />
• Porter des jugements catégoriques aux autres personnes<br />
• Faire la sourde oreille<br />
• Avoir un sens réduit des relations avec les personnes aimées et les collègues<br />
• Devenir cynique ou être en colère et perdre espoir ou le sens de la signifi cation<br />
• Développer des fantaisies de secours, devenir plus impliqué et parler des problèmes des autres<br />
• Développer des limites trop rigides et strictes<br />
• Avoir une attitude protectrice inouïe causée par un sens réduit de la sécurité des personnes aimées<br />
• Eviter le contact social<br />
• Eviter le contact sur le plan du travail<br />
(Source : U.S. Department of Veterans Affairs National Center for PTSD, 2007.)<br />
Une autre description du traumatisme indirect (FHI, Consortium RHRC, et IRC, pas de date) réfère<br />
également aux changements internes des individus ayant subi un trauma transmis par personne interposée.<br />
Le trauma indirect est décrit comme étant ce qui suit :<br />
« Un changement sur le plan interne de l’expérience du prestataire de service par suite de l’engagement<br />
empathique avec les survivants de trauma à force d’écouter leurs histoires. Des changements d’état sur le<br />
plan physique, émotionnel et/ou béhavioriste du prestataire de service par suite de l’exposition aux histories<br />
et événements traumatiques. »<br />
Les ressources suivantes identifi ent également les causes du trauma indirect et quelques méthodes de<br />
traitement :<br />
Causes du trauma transmis par personne interposée<br />
• Exposition aux histoires traumatiques<br />
• Désir d’aider/de changer la situation de la victime<br />
• Sentiment d’impuissance lorsqu’un prestataire de service ne voit pas de changements positifs dans les<br />
situations des victimes<br />
• Sur-identifi cation avec les victimes<br />
• Le fait de croire fermement d’avoir le pouvoir de changer la situation de la victime<br />
Traitement du trauma transmis par personne interposée<br />
Voici quelques méthodes que des individus ont trouvées utiles pour assurer la prévention et la gestion du<br />
trauma transmis par personne interposée :<br />
• La prise de conscience, i.e., être à l’écoute de ses propres besoins, limites, émotions et ressources ;<br />
pratiquer l’acceptation de soi<br />
• L’équilibre, i.e., maintenir l’équilibre dans les activités, particulièrement dans le travail, le jeu et le<br />
repos<br />
232 · SOUTIEN AU PRESTATAIRE· FISTULE TRAUMATIQUE
Counseling d’une client souffrant de la fi stule traumatique<br />
• Relations, i.e., maintenir les relations par rapport au soutien ; la communication fait partie des relations<br />
et rompt le silence concernant les douleurs non reconnues ; ces relations aident à prévenir l’isolement<br />
et accroit la validation et l’espoir.<br />
Références<br />
FHI, Reproductive Health Response in Crises (RHRC) Consortium, et International Rescue Committee<br />
(IRC). [Pas de date]. Communication skills in working with survivors of gender-based violence: A fi ve-day training<br />
of trainers workshop. Tiré à partir de :<br />
www.rhrc.org/resources/gbv/comm_manual/comm_manual.pdf.<br />
The Headington Institute. [Pas de date]. Symptoms of trauma and burnout. Pasadena, CA. Tiré à partir de :<br />
www.headington-institute.org/Portals/32/resources/ Signs%20of%20trauma%20versus%20burnout.pdf.<br />
Inter Agency Standing Committee (IASC) and Global Protection Cluster on Gender-Based Violence.<br />
2010. Caring for survivors of gender based violence in emergencies. Tiré à partir de : http://oneresponse.info/<br />
GlobalClusters/Protection/GBV/Documents/4.%20General%20and%20Psychosocial%20Modules%20<br />
Facilitator%20Manual.doc.<br />
Pearlman, L. A., and Saakvitne, K. W. 1995. Trauma and <strong>the</strong> <strong>the</strong>rapist: Countertransference and vicarious<br />
traumatization in psycho<strong>the</strong>rapy with incest survivors. New York: Norton.<br />
U.S. Department of Veterans Affairs National Center for Post-Traumatic Stress Disorder (PTSD). 2007.<br />
Working with trauma survivors: What workers need to know. Tiré à partir de : http://www.ptsd.va.gov/<br />
professional/pages/working-with-trauma-survivors.asp.<br />
.<br />
FISTULE TRAUMATIQUE · SOUTIEN AU PRESTATAIRE · 233
Counseling d’une client souffrant de la fi stule traumatique<br />
Document supplémentaire<br />
Document supplémentaire 11-b<br />
Symptômes du stress et du trauma<br />
Le stress et le trauma dus à n’importe quelles causes peuvent affecter les individus de différentes façons. Le<br />
tableau suivant, élaboré par The Heddington Institute, fournit une liste de symptômes sur le plan physique,<br />
mental, émotionnel, spirituel, et des symptômes relatifs au comportement et associés au stress et au trauma.<br />
Le présent tableau comporte une ressource importante à consulter si vous êtes inquiets à votre sujet ou à<br />
celui d’un collègue qui pourrait souffrir de stress ou de trauma. .<br />
Physique Mental Emotionnel Spirituel Comportemental<br />
Perturbations du<br />
sommeil<br />
Maux de tête<br />
Estomac dérangé<br />
Fatigue<br />
Incapacité de se<br />
reposer<br />
Changement par<br />
rapport à l’appétit<br />
Rythme cardiaque<br />
rapide<br />
Respiration rapide<br />
S’effrayer facilement<br />
Tremblement des<br />
muscles<br />
Diffi culté de concentration<br />
Confusion<br />
Pensée désorganisées<br />
Etourderie<br />
Diffi culté dans la<br />
prise de décisions<br />
Rêves ou cauchemars<br />
Pensées indiscrètes<br />
234 · SOUTIEN AU PRESTATAIRE· FISTULE TRAUMATIQUE<br />
Changements<br />
d’humeur<br />
Excès d’émotion<br />
Irritabilité<br />
Hébétude sur le<br />
plan émotionnel<br />
Colère<br />
Dépression/tristesse<br />
Anxiété/appréhension<br />
Sentiment<br />
d’ineffi cacité<br />
Perte de la signifi -<br />
cation<br />
Découragement<br />
Perte d’espoir<br />
Perte du sens de la<br />
motivation<br />
Doute<br />
En colère envers<br />
Dieu<br />
Perte du sens de la<br />
relation<br />
Culpabilité<br />
Cynisme<br />
Disposition à prendre<br />
des risques<br />
Hyperphagie ou<br />
sous-alimentation<br />
Vivacité d’esprit<br />
accrue<br />
Manque d’énergie<br />
et apathie<br />
Agression<br />
Retrait sur soi et<br />
isolement<br />
Comportement<br />
compulsionnel<br />
Confl its répétés<br />
dans les relations<br />
Usage abusif du<br />
tabac et/ou de<br />
l’alcool et/ou substance<br />
donnant lieu<br />
à des abus<br />
(Source: The Headington Institute, Pasadena, CA. Accessed at: www.headington-institute.org/Portals/32/<br />
resources/Signs%20and%20symptoms%20of%20stress.pdf)
Document supplémentaire<br />
Document supplémentaire 11-c<br />
Le stress professionnel<br />
Analyser le stress lié à votre travail<br />
Counseling d’une client souffrant de la fi stule traumatique<br />
1. Prendre un jour moyen. Faire une liste des tâches effectuées en moyenne et noter votre routine et vos<br />
tendances (i.e., ce que vous faites toujours en premier, est-ce que cela vous prend la même période de<br />
temps, qu’est-ce que vous faites ensuite ? etc.).<br />
2. Une des démarches essentielles pour la gestion de votre stress professionnel est le fait de savoir d’où<br />
vient le stress. Alors, penser aux informations que vous aviez notées de deux manières :<br />
• Quelle est votre stratégie générale dans la façon dont vous organisez ou abordez votre travail ?<br />
• Qu’est-ce qui vous affaibli réellement (par ex., est-ce que c’est un type de travail ou un moment<br />
dans la journée) ?<br />
• Vous arrive t-il de redouter certaines tâches et les remettre à demain ?<br />
• Est-ce que vous vous sentez accablé par certaines tâches ?<br />
• Est-ce que vous avez envie de dormir chaque jour à la même heure?<br />
• Est-ce que vous avez des problèmes pour démarrer le travail le matin, ou de reprendre le travail<br />
après le déjeuner ?<br />
• A quel moment perdez-vous systématiquement de temps (par ex., dans la façon dont vous lisez et<br />
répondez à vos mails ? Le fait de tergiverser à la fi n de la journée avant de quitter le bureau…) ?<br />
Cocher les points ci-dessous que vous croyez être la source majeure du stress :<br />
___ Surcharge de travail (beaucoup trop de<br />
choses à faire)<br />
___ Charge insuffi sante de travail (trop peu de<br />
choses à faire)<br />
___ Beaucoup trop de responsabilités<br />
___ Trop peu de responsabilités<br />
___ Mécontentement concernant votre rôle et<br />
services courants<br />
___ Environnement de travail médiocre<br />
(danger, bruit, etc.)<br />
___ Longues heures<br />
___ Absence de réactions/reconnaissances<br />
positives<br />
___ Insécurité du travail<br />
___ Salaire minable<br />
___ Trop de voyages<br />
___ Chance limitée de promotion ou<br />
d’avancement<br />
___ Préjudice à cause de la race/le sexe/la<br />
religion<br />
___ Problèmes avec le boss/la gestion<br />
___ Problèmes avec la cliente<br />
___ Problèmes avec les collègues/le personnel<br />
___ la politique au bureau<br />
___ Un trajet quotidien exténuant<br />
FISTULE TRAUMATIQUE · SOUTIEN AU PRESTATAIRE · 235
Counseling d’une client souffrant de la fi stule traumatique<br />
3. Posez-vous la question à savoir dans quelle mesure vous pouvez éliminer ou réduire l’impact de ce<br />
stress ? Faites un brainstorming sur la façon dont vous allez vous y prendre. D’un point de vue réaliste,<br />
dans certains cas, vous n’allez pas être en mesure d’éliminer certaines sources de stress du travail.<br />
Vous pouvez toujours être en mesure de les modifi er en quelque sorte, ou de changer votre niveau<br />
d’exposition. Concentrez-vous sur les choses que vous pouvez contrôler.<br />
(Source : The Headington Institute, Pasadena, CA. Tiré à partir de : www.headington-institute.org/Default.<br />
aspx?tabid=1302)<br />
236 · SOUTIEN AU PRESTATAIRE· FISTULE TRAUMATIQUE
Références<br />
Counseling d’une client souffrant de la fi stule traumatique<br />
Achwal, I., Ruminjo, J., et Ngongo, C. 2008. Traumatic gynecologic fi stula in reproductive health<br />
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<strong>Fistula</strong> <strong>Care</strong> à EngenderHealth<br />
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Téléphone : 212-561-8000<br />
Fax : 212-561-8067<br />
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